Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-12-11
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 décembre 1867 11 décembre 1867
Description : 1867/12/11 (A2,N601). 1867/12/11 (A2,N601).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47176037
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
& cent. le numéro
. S cent. le Bimiéid
ABOpiJXEMENTS. — Tr^îs thoh. SiS^oois. Un ta.
Paris... $ fr. 9 fr. 18 fr.
l>épurtements.. * G iR (
Admîmstratevr : L. DELSAUX. ee
/ :
,
2e année. — MERCREDI H DECEMBRE 4867. — Na "coi
....'A . " '
4 Directeur-Propriétaire : JANNIN.
Rédacteur 011 chef: A. DE 13 A L A TINS A BUAGELONNR.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 1), UNIE KAMÎAK®Â.
A,b)alNfISTRATIO*i : 13, place Breda.
l'a Presse, illustrée journal hebdoma-
daire à 1 0 centimes, est vendue 5 cen-
times seulement à toute personne qui
achète la Petite Presse !e samedi à Paris
et le dimanche en province.
/1
PARIS, 10 DÉCEMBRE 1867.
CAUSERIE
La musique populaire. — Les Enfants de Lutece —
Un dîner aux vendanges de Bourgagne. — Le Planteur : Monpou. — Les concerts : Mme Charlotte Dreyfus. — Les leçons de chant : Mlle Judith Lion.
Les sociétés chorales se .multiplient en
France. Il faut s'en féliciter bien haut. Un
poëte populaire, Pierre Lachambeaudie l'a
dit:
l
Combien de fois, autour de la nappe rougie,
On entendit hurler les refrains de l'orgie!
L'ouvrier, détonnant à ce diapason,
Perdait tout à la fois son cœur et 51 raison.
Que fait-il aujourd'hui? La tâche lerminée,
Va-t-il au cabaret dépenser sa jour née?
Vers la leçon chorale, en quittant l'atelier,
Il marche, fredonnant un refrain familier.
« Dans toutes les chaumières de, 1'Alle-
magne, dirait Chateaubriand, on trouve un
pqano à côté d'une bible. Le paysan allemand
en'e::-t-il moins un bon labourmir'et un bon
père de famille ?...*
Proudhon pensait que la musique mettait
des ailes aux idées, et, qu'avec ces ailes, les
idées allaient plus vite et montaient plus
]le> 1 t.
Eh ! bien, c'est cela. Il s'est formé en
France, surtout depuis vingt ans, des groupes
de jeunes gens qui, après le travail manuel
de la journée, ont voulu donner quelques
heures au travail de l'esprit. Le dix-huitième
siècle avait sa bourgeoisie honnête, instruite,
dévouée, cet admirable tiers-état qui fit si
, simplement de si grandes choses. Le dix-
neuvième aura l'honneur d'avoir vu naitre et
se développer une aristocratie ouvrière, dont
l'association est la formule économique , et
dont l'Orphéon est l'expression dans l'art.
* Les sociétés chorales de Paris sont issues
pour la plupart des cours de chant institués
! sous te •Restauration, et qui, sous la mf'tJjar-
| chie de Juillet, durent à l'appui du p;ÓO\'ür-
. nement.une certaine extension. Y t, .-, ÎS-W),
' les réunions dp. 'l'Orrhéon, fondas par Wil-
hem, l',lmi de Déranger, donnèrent l'idée à
quelques professeurs de réunir les meiWeurs
élèves de leurs -cours pour «hanter des
messes ou des morceaux dans -les: distribu-
"et" les 'coiïcetts». Un jour, en I
1842, Philips, moniteur général du coura.de
chant de la Balle aux dràps, fil; çhanter quel-
ques chœtws par ses-èlèvos- dares une rppré-
sentad Marti». MM. Co.?n!aTd.,directe'urs du théâtre,
baptisèrent ces choristes imni'ovlsés.- les En-
fin fis éei'aris. Tel tefaL l'om*;gine de la pre-
mièTe société chorale. Dans le grand mouve-
ment dissociation qui suivit 1848. les En-
faists 4e Pari-s se divisèrent, et vingt-un
d' celle des Enfmls (h Lulèos.
'Le point de départ fti-t l'arrière-boutique
d'Jilin marchand de vins de la rue Quicam-
poix. Chaque membre lui donnait cinq cen-
| times pour payer son hospitalité. Il faut nom-
I mer.:ces.ou-yr¡ers de la première heure. Cette
| liste aura le mérite de rendre exactement la !
•compositiewa des sociétés de chant:
1 er. !}■:«)ns
ARRAULT, ouvrier en parapluies ;
•MIÎANCHET, facteur de pianos ;
\PALLlEH, tireur de laine ;
DUPRÉ, plaqueur pour voitures ; 1
«AUBERT, facteur d'instruments de musique; j
GUERARO, facteur de pianos ; i
JUERY, mécanicien ;
SÉGUENOT, cordonnier.
•
.
MEUNIER, porteur à la halte ;
ROCK-ENSTROLS, mécanicien ;
SONDADE, armurier ;
VINCENT, tapissier.
, 'BAR YTONS :
BOIESAY, architecte ;
CRÉPION ciné, facteur de pianos*
CRÉPION jeune, idem ;
ÉLOI, tailleur. ,
BASSES
CONTENST, cordonnier;
DARDELET, id. ,
FRADiN, mécanicien; J
PHILIPS, menuisier; <
STAPLEAUX, serrurier. <
/ *
La notice^ dans feqnelle je trouve ces j
!noms, contint arE.;;,i¡ rémunération des ef-
forts, des tw.vanx,d^s s;;ccès de la société des
Enfants fIe Luièw. Mais j'ai hâle rlp. mettre
en regard point de départ rf' point d'arrivée.
CW^darjs le grand <-afotî fte"
Jsowycgne, à la-Chapelle, une réunion de
cent soixante orphéonistes, assemblés pour
fêter la sainte Cécile. Quatre tables de qna-
rante couverts chacune, et, au milieu'de. ces
quatre tables, une cinquième, de-vingt cou-
verts, destinée aux mvitéa. Tons ces derniers
portent des noms illustres ou connus, La mu-
,qiqti" populaire est un terrain neutre sur le.,
quel tous les bons esprits se rencontrent.
M. Je marquis de Béthisy, habit bleu couvert
;de plaques, croix et cordons, est assis à «ôté
: de M. Jules Simon, en simple redingote noire.
i M. le comte d'Enzenberg, ministre de Hesse,
1 j cause avec M. Laurent de Rillé, le successeur
de Wilhem et l'héritier de sa tradition. Les
musiciens sont nombreux :.Le fils de Boïel-
idieu parle de son père à Georgf's Hainl, le
maître qui dirige l'orchestre de rüpéra.
Eftvart oublie les œuvres qu'il a composées
pour se souvenir seulement des élèves qu'il
a faits. Il s'adresse à son voisin Edouard Ba-
tiste, l'organiste de Saint-Eustache, et lui
dit j — 'Ilseont cinq ici qui ont passé par ma
classe : Weckerlm, Laurent de Rillé, Papin, !
De la Fontaine et Oscar Comettant.
j Btzozzi, un ancien grand-prix de Rome, j
i parl-e de l'Italie à M. Lambert, qui dirige les
orphéons d'Argenteud et de Sannois. Pierre
Lachambeaudie raconte ses voyagea à notre
aixii Alphonse Heçmant, tandis que M. de
Lyïen demande à M. Couder, chef d'or-
chestre du Gymnase, des nouvelles de la
pièce de M Legouvé.
Derrière la table d'honneur, la bannière de
pourpre et d'or se dresse contre la muraille,
étalant avec orgueil une double rangée de
médailles d'or et d'argent.
Dans les intervalles des services, le direc-
teur des Enfants de Lutèce, M. Gaubert ; fait
un signe, et quarante des sociétaires.se grou-
pent à l'une des extrémités de la vaste salle
pour chanter des chœurs. Puis les toasts
viennent avec le Champagne. Les bouteilles
de Roussillon ornées d'une carte d'or succè-
dent sur la table aux crûs de la Tour-Blanche,
gioire de la maison Tampier. M. Gaubert, le
chef d'orchestre, devient orateur, et boit à la
santé des invités qu'il nomme tour à tour.
M. Jules Simon lui répond au nom de tous,
On distribue des médailles ; on porte des san-
tés, on lit des vers. Tout cela au milieu d'un
silence de bon goût qu'interrompent seule-^
ment les applaudissements,
M. Elwart chante une chanson, les Trois.
Paris :
Do votre "capitale, immense "
v Vous aVP7 pris ]'&!.'iquf nom, 1
Et. votre hanniÓrn n in France
Montre avec honne':r son b!asM.
Celte Lutèce, une bourgade ! . •
Refuge de quelques penhcurs,
Aujourd'hui, quand an la. regard",
D'orgueil fait battre tous les cœurs...
Un membre de la Scriétp, M. AlberL Beiv.
taux, lit une pièce intitulée : J'ai croqué la
pomme.
J'ai orté, en commÜtlçllnt, les vers de La-
chambaudie.
A ces vers, aux chansons, aux causeries
amicales et joyeuses, a succédé tout à coup la -
bruit de l'orchestre. La salle à manger s'est
transformée en salle rie bal ; les robes blan-
ches se sont mêlés aux habits noirs, et les
quadrilles ont commencé pour ne finir qu'au
matL'1. • -
; J'ai bu au succès et au progrès de votre So-
ciété, mes chers amis >;$} La Chapelle. VOfro,
directeur a nommé vos in\it.és. Je devais ;
vous nommer aussi, ou du moins les princj-
paux d'entre vous ; m«isà quoi bon des normal i
La seule renommée que vous ambitionne^
n'est-elle pas ce1l2 de votre œuvre ? Et ce!!e-
là, la Petite Presse s'cmpres'ei'a toujours d'y
contribuer. Vous le savez bien, vous qui ête4
pour la plupart ses lecteurs, et qui, rc^ds*
justice .à, nos efforts peur servir la cause po-
pulaire de i'assoeiati6n.
Une causerie ne saurait se passer d'une
anecdote;
Nous parlons musique. Le petit théâtre
des Fantaisies-Parisiennes donne, en ce ma-
ment, le Planteur, de Monpou, un corapo&i*
teur qui eut la chance d'avoir Musset pont
parolier :
Qui ne se souvient à'Avez-vous vu dam
Barcelone?... Voici une aventure dont" Mont-
pou fut le héros.
En 1825, quatre jeunes gens flânaient sur,
le boulevard des Italiens. Il faisait un temps
à aller cueillir des lilas dans la baiilieito;-
ROCAMBOLE
. mess=""N°32 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL.
. PROLOGUE
LA NOURRISSEUSE D'ENFANTS
XXXIII.
L'Irlandaise n'avait entendu qu'un mot dans
tout ce que lui avait dit 101'il Palmure ;
— Je suis pair d'Angleterre !
La malheureuse femme, depuis vingt-quatre
heures qu'elle était à Londres, avait été livrée à
tant de secousses, disputée par tant de gens en
^
loir. le numéro du 8 novembre. "I
guenilles, qu'elle commençait à respirer en se
voyant pour compagnon et pour protecteur un
homme qui disaU appartenir à la haute noblesse
du royaume.
Les autres lui avaient promis de lui rendre
son fils et ils n'avaient point tenu leur parole ;
pourquoi donc aurait-elle eu plus de confiance
en eux qu'en cet homme qui parlait de haut et
dont le maintien et la mise aristocratiques at-
testaient le pouvoir?
D'ailleurs, lord Palmure avait le langage dore
.de ceux qui veulent apprivoiser le peuple.
— Mon enfant, dit-il, tandis que le hanson
roulait rapidement, voulez-vous que je vous parle
à cœur ouvert? - Ce n'est pas le hasard qui m'a
fait vous rencontrer, car je vous cherche depuis
hier, dans l'immensité de Londres.
— Vous me cherchez, moi? fit-elle étonnée.
— Oui.
— Mais... pourquoi? . •
— Parce que votre enfant... votre cher enfant
que vous pleurez... et que je vous rendrai, je
vous le jure, — votre enfant me rappelle un
autre enfant que j'ai connu dans ma jeunesse...'
que j'ai aimé... qui fut mon meilleur ami...
La voix de lord Palmure était pleine d'émo-
tion tandis qu'il parlait ainsi.
— Cot ami disparu, cet ami mort, hélas ! pour
WÎ noble cause,,.. """ "
L'Irlandaise tressaillit. Le lord continua ;
— CI) cher Edmund....
— Edmund l' s'écria l'Irlandaise.
— Oui.
— Vous l'appelez Edmund ?
— Sans doute. Eh bien ! il aurait pu être le
père de votre enfant....
Lord Palmure's'arrêta et regarda Jenny qui
était devenue toute tremblante.
— Pauvre Edmund, dit-il. encore, il est mort
pour l'Irlande....
Cette fois l'Irlandaise jeta un cri.
— L'hommo que vous avez connu, dit-elle,
l'homme que vous avez aimé?...
— Oh ! si je l'aimais !..
— Cet homme,poursuivit l'Irlandaise, se nom-
mait sir Edmund... et il est mort pour l'Ir-
| lande... '
— Oui... il est mort... sur un gibet)... et,
c'était mon frère, acheva lord Palmure avec un
sanglot dans la voix.
— C'était mon époux, dit l'Irlandaise, c'était
le père de mon enfant. -
— Ah ! je l'avais deviné hier, sur le Penny-
boat, s'écria lord Palmure.
Et il prit l'Irlandaise dans ses bras:
— Mon enfant, ma sœur, dit-il, ne pleurez
plus... l'enian; est retrouvé!... votre enfant,
le mien, le sang de mon bien aimé frère ;
Edmund.
Et lord Palmure avait su pleurer et il inon-
dait l'Irlandaise de ses larmes. r ''
— Mon fils est retrouve, dites-vous? re-
trouvé, mon fils? Oh! vous ne me trompèa
pas?... ■ ' ■ , • .
— Non, je vous le. jure.
— Mais où est-il?... chez vous?...
— Oui, dans un de mes châteaux, à trente :
lieues de Londres... et je vais tout vous dire.'
— Parlez, murmura-t-elle éperdue.
— Vous êtes tombée hier au milieu d'une
bande de coquins, de voleurs d'enfants, pour-'
suivit lord Palmure. On vous ta séparée de votre '
fils, n'est-ce pas? 4
— Oui, on m'a endormie... ■
— Bien, et on vous a portée dans la rue...
— Quand je suis revenue à moi, je me suis
trouvée sur une p'ace d ' série, dans un lieu in-
connu... I
— Continuez, mon erfuit, continuez, dit lord
Palmure, qui tenait ii. ar-prendre les aventures
de l'Irlandaise pour consolider le petit roman
qu'il construisait au fur et à mesure. }
Alors la crédule Jenny lui raconta tout ce qui
s'était passé dans Well-close square; au public-'
house de Black-horse, le danger qu'elle avait
couru et auquel t'avait. 'arrachés l'homme gris»
JOURNAL QUOTIDIEN
& cent. le numéro
. S cent. le Bimiéid
ABOpiJXEMENTS. — Tr^îs thoh. SiS^oois. Un ta.
Paris... $ fr. 9 fr. 18 fr.
l>épurtements.. * G iR (
Admîmstratevr : L. DELSAUX. ee
/ :
,
2e année. — MERCREDI H DECEMBRE 4867. — Na "coi
....'A . " '
4 Directeur-Propriétaire : JANNIN.
Rédacteur 011 chef: A. DE 13 A L A TINS A BUAGELONNR.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 1), UNIE KAMÎAK®Â.
A,b)alNfISTRATIO*i : 13, place Breda.
l'a Presse, illustrée journal hebdoma-
daire à 1 0 centimes, est vendue 5 cen-
times seulement à toute personne qui
achète la Petite Presse !e samedi à Paris
et le dimanche en province.
/1
PARIS, 10 DÉCEMBRE 1867.
CAUSERIE
La musique populaire. — Les Enfants de Lutece —
Un dîner aux vendanges de Bourgagne. — Le Planteur : Monpou. — Les concerts : Mme Charlotte Dreyfus. — Les leçons de chant : Mlle Judith Lion.
Les sociétés chorales se .multiplient en
France. Il faut s'en féliciter bien haut. Un
poëte populaire, Pierre Lachambeaudie l'a
dit:
l
Combien de fois, autour de la nappe rougie,
On entendit hurler les refrains de l'orgie!
L'ouvrier, détonnant à ce diapason,
Perdait tout à la fois son cœur et 51 raison.
Que fait-il aujourd'hui? La tâche lerminée,
Va-t-il au cabaret dépenser sa jour née?
Vers la leçon chorale, en quittant l'atelier,
Il marche, fredonnant un refrain familier.
« Dans toutes les chaumières de, 1'Alle-
magne, dirait Chateaubriand, on trouve un
pqano à côté d'une bible. Le paysan allemand
en'e::-t-il moins un bon labourmir'et un bon
père de famille ?...*
Proudhon pensait que la musique mettait
des ailes aux idées, et, qu'avec ces ailes, les
idées allaient plus vite et montaient plus
]le> 1 t.
Eh ! bien, c'est cela. Il s'est formé en
France, surtout depuis vingt ans, des groupes
de jeunes gens qui, après le travail manuel
de la journée, ont voulu donner quelques
heures au travail de l'esprit. Le dix-huitième
siècle avait sa bourgeoisie honnête, instruite,
dévouée, cet admirable tiers-état qui fit si
, simplement de si grandes choses. Le dix-
neuvième aura l'honneur d'avoir vu naitre et
se développer une aristocratie ouvrière, dont
l'association est la formule économique , et
dont l'Orphéon est l'expression dans l'art.
* Les sociétés chorales de Paris sont issues
pour la plupart des cours de chant institués
! sous te •Restauration, et qui, sous la mf'tJjar-
| chie de Juillet, durent à l'appui du p;ÓO\'ür-
. nement.une certaine extension. Y t, .-, ÎS-W),
' les réunions dp. 'l'Orrhéon, fondas par Wil-
hem, l',lmi de Déranger, donnèrent l'idée à
quelques professeurs de réunir les meiWeurs
élèves de leurs -cours pour «hanter des
messes ou des morceaux dans -les: distribu-
"et" les 'coiïcetts». Un jour, en I
1842, Philips, moniteur général du coura.de
chant de la Balle aux dràps, fil; çhanter quel-
ques chœtws par ses-èlèvos- dares une rppré-
sentad
baptisèrent ces choristes imni'ovlsés.- les En-
fin fis éei'aris. Tel tefaL l'om*;gine de la pre-
mièTe société chorale. Dans le grand mouve-
ment dissociation qui suivit 1848. les En-
faists 4e Pari-s se divisèrent, et vingt-un
d'
'Le point de départ fti-t l'arrière-boutique
d'Jilin marchand de vins de la rue Quicam-
poix. Chaque membre lui donnait cinq cen-
| times pour payer son hospitalité. Il faut nom-
I mer.:ces.ou-yr¡ers de la première heure. Cette
| liste aura le mérite de rendre exactement la !
•compositiewa des sociétés de chant:
1 er. !}■:«)ns
ARRAULT, ouvrier en parapluies ;
•MIÎANCHET, facteur de pianos ;
\PALLlEH, tireur de laine ;
DUPRÉ, plaqueur pour voitures ; 1
«AUBERT, facteur d'instruments de musique; j
GUERARO, facteur de pianos ; i
JUERY, mécanicien ;
SÉGUENOT, cordonnier.
•
.
MEUNIER, porteur à la halte ;
ROCK-ENSTROLS, mécanicien ;
SONDADE, armurier ;
VINCENT, tapissier.
, 'BAR YTONS :
BOIESAY, architecte ;
CRÉPION ciné, facteur de pianos*
CRÉPION jeune, idem ;
ÉLOI, tailleur. ,
BASSES
CONTENST, cordonnier;
DARDELET, id. ,
FRADiN, mécanicien; J
PHILIPS, menuisier; <
STAPLEAUX, serrurier. <
/ *
La notice^ dans feqnelle je trouve ces j
!noms, contint arE.;;,i¡ rémunération des ef-
forts, des tw.vanx,d^s s;;ccès de la société des
Enfants fIe Luièw. Mais j'ai hâle rlp. mettre
en regard point de départ rf' point d'arrivée.
CW^darjs le grand <-afotî fte"
Jsowycgne, à la-Chapelle, une réunion de
cent soixante orphéonistes, assemblés pour
fêter la sainte Cécile. Quatre tables de qna-
rante couverts chacune, et, au milieu'de. ces
quatre tables, une cinquième, de-vingt cou-
verts, destinée aux mvitéa. Tons ces derniers
portent des noms illustres ou connus, La mu-
,qiqti" populaire est un terrain neutre sur le.,
quel tous les bons esprits se rencontrent.
M. Je marquis de Béthisy, habit bleu couvert
;de plaques, croix et cordons, est assis à «ôté
: de M. Jules Simon, en simple redingote noire.
i M. le comte d'Enzenberg, ministre de Hesse,
1 j cause avec M. Laurent de Rillé, le successeur
de Wilhem et l'héritier de sa tradition. Les
musiciens sont nombreux :.Le fils de Boïel-
idieu parle de son père à Georgf's Hainl, le
maître qui dirige l'orchestre de rüpéra.
Eftvart oublie les œuvres qu'il a composées
pour se souvenir seulement des élèves qu'il
a faits. Il s'adresse à son voisin Edouard Ba-
tiste, l'organiste de Saint-Eustache, et lui
dit j — 'Ilseont cinq ici qui ont passé par ma
classe : Weckerlm, Laurent de Rillé, Papin, !
De la Fontaine et Oscar Comettant.
j Btzozzi, un ancien grand-prix de Rome, j
i parl-e de l'Italie à M. Lambert, qui dirige les
orphéons d'Argenteud et de Sannois. Pierre
Lachambeaudie raconte ses voyagea à notre
aixii Alphonse Heçmant, tandis que M. de
Lyïen demande à M. Couder, chef d'or-
chestre du Gymnase, des nouvelles de la
pièce de M Legouvé.
Derrière la table d'honneur, la bannière de
pourpre et d'or se dresse contre la muraille,
étalant avec orgueil une double rangée de
médailles d'or et d'argent.
Dans les intervalles des services, le direc-
teur des Enfants de Lutèce, M. Gaubert ; fait
un signe, et quarante des sociétaires.se grou-
pent à l'une des extrémités de la vaste salle
pour chanter des chœurs. Puis les toasts
viennent avec le Champagne. Les bouteilles
de Roussillon ornées d'une carte d'or succè-
dent sur la table aux crûs de la Tour-Blanche,
gioire de la maison Tampier. M. Gaubert, le
chef d'orchestre, devient orateur, et boit à la
santé des invités qu'il nomme tour à tour.
M. Jules Simon lui répond au nom de tous,
On distribue des médailles ; on porte des san-
tés, on lit des vers. Tout cela au milieu d'un
silence de bon goût qu'interrompent seule-^
ment les applaudissements,
M. Elwart chante une chanson, les Trois.
Paris :
Do votre "capitale, immense "
v Vous aVP7 pris ]'&!.'iquf nom, 1
Et. votre hanniÓrn n in France
Montre avec honne':r son b!asM.
Celte Lutèce, une bourgade ! . •
Refuge de quelques penhcurs,
Aujourd'hui, quand an la. regard",
D'orgueil fait battre tous les cœurs...
Un membre de la Scriétp, M. AlberL Beiv.
taux, lit une pièce intitulée : J'ai croqué la
pomme.
J'ai orté, en commÜtlçllnt, les vers de La-
chambaudie.
A ces vers, aux chansons, aux causeries
amicales et joyeuses, a succédé tout à coup la -
bruit de l'orchestre. La salle à manger s'est
transformée en salle rie bal ; les robes blan-
ches se sont mêlés aux habits noirs, et les
quadrilles ont commencé pour ne finir qu'au
matL'1. • -
; J'ai bu au succès et au progrès de votre So-
ciété, mes chers amis >;$} La Chapelle. VOfro,
directeur a nommé vos in\it.és. Je devais ;
vous nommer aussi, ou du moins les princj-
paux d'entre vous ; m«isà quoi bon des normal i
La seule renommée que vous ambitionne^
n'est-elle pas ce1l2 de votre œuvre ? Et ce!!e-
là, la Petite Presse s'cmpres'ei'a toujours d'y
contribuer. Vous le savez bien, vous qui ête4
pour la plupart ses lecteurs, et qui, rc^ds*
justice .à, nos efforts peur servir la cause po-
pulaire de i'assoeiati6n.
Une causerie ne saurait se passer d'une
anecdote;
Nous parlons musique. Le petit théâtre
des Fantaisies-Parisiennes donne, en ce ma-
ment, le Planteur, de Monpou, un corapo&i*
teur qui eut la chance d'avoir Musset pont
parolier :
Qui ne se souvient à'Avez-vous vu dam
Barcelone?... Voici une aventure dont" Mont-
pou fut le héros.
En 1825, quatre jeunes gens flânaient sur,
le boulevard des Italiens. Il faisait un temps
à aller cueillir des lilas dans la baiilieito;-
ROCAMBOLE
. mess=""N°32 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL.
. PROLOGUE
LA NOURRISSEUSE D'ENFANTS
XXXIII.
L'Irlandaise n'avait entendu qu'un mot dans
tout ce que lui avait dit 101'il Palmure ;
— Je suis pair d'Angleterre !
La malheureuse femme, depuis vingt-quatre
heures qu'elle était à Londres, avait été livrée à
tant de secousses, disputée par tant de gens en
^
loir. le numéro du 8 novembre. "I
guenilles, qu'elle commençait à respirer en se
voyant pour compagnon et pour protecteur un
homme qui disaU appartenir à la haute noblesse
du royaume.
Les autres lui avaient promis de lui rendre
son fils et ils n'avaient point tenu leur parole ;
pourquoi donc aurait-elle eu plus de confiance
en eux qu'en cet homme qui parlait de haut et
dont le maintien et la mise aristocratiques at-
testaient le pouvoir?
D'ailleurs, lord Palmure avait le langage dore
.de ceux qui veulent apprivoiser le peuple.
— Mon enfant, dit-il, tandis que le hanson
roulait rapidement, voulez-vous que je vous parle
à cœur ouvert? - Ce n'est pas le hasard qui m'a
fait vous rencontrer, car je vous cherche depuis
hier, dans l'immensité de Londres.
— Vous me cherchez, moi? fit-elle étonnée.
— Oui.
— Mais... pourquoi? . •
— Parce que votre enfant... votre cher enfant
que vous pleurez... et que je vous rendrai, je
vous le jure, — votre enfant me rappelle un
autre enfant que j'ai connu dans ma jeunesse...'
que j'ai aimé... qui fut mon meilleur ami...
La voix de lord Palmure était pleine d'émo-
tion tandis qu'il parlait ainsi.
— Cot ami disparu, cet ami mort, hélas ! pour
WÎ noble cause,,.. """ "
L'Irlandaise tressaillit. Le lord continua ;
— CI) cher Edmund....
— Edmund l' s'écria l'Irlandaise.
— Oui.
— Vous l'appelez Edmund ?
— Sans doute. Eh bien ! il aurait pu être le
père de votre enfant....
Lord Palmure's'arrêta et regarda Jenny qui
était devenue toute tremblante.
— Pauvre Edmund, dit-il. encore, il est mort
pour l'Irlande....
Cette fois l'Irlandaise jeta un cri.
— L'hommo que vous avez connu, dit-elle,
l'homme que vous avez aimé?...
— Oh ! si je l'aimais !..
— Cet homme,poursuivit l'Irlandaise, se nom-
mait sir Edmund... et il est mort pour l'Ir-
| lande... '
— Oui... il est mort... sur un gibet)... et,
c'était mon frère, acheva lord Palmure avec un
sanglot dans la voix.
— C'était mon époux, dit l'Irlandaise, c'était
le père de mon enfant. -
— Ah ! je l'avais deviné hier, sur le Penny-
boat, s'écria lord Palmure.
Et il prit l'Irlandaise dans ses bras:
— Mon enfant, ma sœur, dit-il, ne pleurez
plus... l'enian; est retrouvé!... votre enfant,
le mien, le sang de mon bien aimé frère ;
Edmund.
Et lord Palmure avait su pleurer et il inon-
dait l'Irlandaise de ses larmes. r ''
— Mon fils est retrouve, dites-vous? re-
trouvé, mon fils? Oh! vous ne me trompèa
pas?... ■ ' ■ , • .
— Non, je vous le. jure.
— Mais où est-il?... chez vous?...
— Oui, dans un de mes châteaux, à trente :
lieues de Londres... et je vais tout vous dire.'
— Parlez, murmura-t-elle éperdue.
— Vous êtes tombée hier au milieu d'une
bande de coquins, de voleurs d'enfants, pour-'
suivit lord Palmure. On vous ta séparée de votre '
fils, n'est-ce pas? 4
— Oui, on m'a endormie... ■
— Bien, et on vous a portée dans la rue...
— Quand je suis revenue à moi, je me suis
trouvée sur une p'ace d ' série, dans un lieu in-
connu... I
— Continuez, mon erfuit, continuez, dit lord
Palmure, qui tenait ii. ar-prendre les aventures
de l'Irlandaise pour consolider le petit roman
qu'il construisait au fur et à mesure. }
Alors la crédule Jenny lui raconta tout ce qui
s'était passé dans Well-close square; au public-'
house de Black-horse, le danger qu'elle avait
couru et auquel t'avait. 'arrachés l'homme gris»
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