Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-10-19
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 octobre 1866 19 octobre 1866
Description : 1866/10/19 (N183). 1866/10/19 (N183).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47173674
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
même réserve une place pour les morts, en cas
d'encombrement Les parents et les amis des
d<''!u'.ts sont assis immédiatement au-dessus des
cad.tvres, dl) manière il pouvoir entendre les cer-
cud, se heurter lugubrement contre les parois.
'l'est sur un de ces véhicules que montèient
Mrs, Guchriuie et ses amis. Sous le plancher
s" tru aient sept cadavres ; sous le siège du
cucllcr. d)'ux autres cadavres et, enfin , deux
Libres avaient été suspendues à l'arrière du
corbillard ! C'est ce qu'on appelle un enterre-
ment de pauvrer.
Pour ajouter encore à l'horreur de ce 'l'°c-
tade, il s'exhalait de ces cercueils une odeur
telle que Mrs. Cochrane se trouva niât et que
depuis cette époque elle n'est pas roverni?•
' complètement -,t la santé. Sur ces onze morts,
dix avaient été victimes du choléra et le on-
zième de la lièvre.
Lorsque .ce triste cortège fut arrivé au ci-
metière, on jeta les cadavres dans un endroit
fraîchement remué et on se contenta de les
recouvrir de terre. La pauvre mère a déclaré
positivement que les cercueils étaient enterrés
: au-dessus du niveau du sol.
Quant au service funèbre, c'était sans doute
un trop grand luxe pour de pareils gueux, car
on n'aperçut sur les lieux aucun clergyman. Les
onze morts furent donc à peu près enterrés
comme fies chiens.
Allons, vite au cimetière! c'est seulement
un pauvre, et qui est-ce qui prend souci d'un
..pauvre?
LES VAUDOUX
LES CANNIBALES
DE SAINT-DOMINGUE
PAR
GUSTAVE AIMARD
Suite (1)
— De qui tiens-tu cette lettre? demanda Gef-
frard à Marcelin.
— Sous votre respect, c'est Floréal Apollon,
le roi des Vaudoux, qui me l'a donnée.
— Hein ? s'écria le général en s'emparant
brusquement de la lettre que Marcelin lui tendait
toujours, tu as bien dit le roi des Vaudoux?
— Oui, Excellence.
Le président lit quelques tours dans le cabi-
net d'un air pensif, puis il revint au jeune
homme :
— Assieds-toi, lui dit-il avec bonté, tu dois
être fatigué, car tu as sans doute fait une longue
course?
- Je viens du piton de Curidas.
GeM'rard ouvrit la porte du cabinet, parla pen-
dant quelques instants avec un oflieier qui se te-
11ilit dans un salon adjacent, lui remit la lettre,
puis se retournant vers Marcelin :
— Voyons, mon garçon, raconte-moi comment
cette lettre t'a été donnée par Floréal Apol-
lon.
— C'est que ce sera bien long, Excellence.
.- C'est égal, dis toujours ; nous avons le
temps.
Marcelin, remis complétement à son ais'e par
les manières affables du président, raconta, sans
se faire prier, tout ce qui lui était arrivé, et ter-
(1) Voir les numéros parus depuis le 28 aoùt.
mina ce récit, un peu prolixe peut-être, en ex-
pliquant au chef du pouvoir l'embarras dans le-
quel il s'était, trouvé, et comment sa mère lui
avait conseillé de se rendre à la. maison Natio-
nale, non pas pour remettre au 'colonel Brazier
la lettre dont il était porteur, mais pour con-
ter au président ce qu'il avait fait. i
— Maintenant, ajouta-t-il, je me sens sou-
lagé; j'avais un poids bien lourd sur la poi-
trine, et, dit-il, en se servant d'une locution fort
en usage parmi les noirs et les hommes de cou-
leur, à Saint-Domingue, j'étais si triste, si triste,
que je sentai, mon cœur tomber il mcs'picds.
— Tu'es un brave garçon, lui dit Je président
en lui donnant une claque amicale sur l'épaule,
caresse'qui combla de joie le jeune nègre ; tu es
dévoué à ton maître, cela est très-bien s je te ré-
compenserai.
— Je n'ai pas mérité de récompense pour ce
que j'ai fait, monsieur; je dois toutàmon maître,
et. je fais tout ce que je peux pour m'acquitter
envers lui, voilà tout.
— C'est bien; tu es un brave cœurjjete le ré-
pète. Es-tu né dans ce pays?
— Pardonnez-moi, monsieur, je suis né au
Texas; j'étais esclave., ainsi que. ma mère.
M. Duvauchelle m'a racheté et m'a donné ma
liberté; vous voyez que ce que j'ai fait est tout
naturel.
En ce moment la porte s'ouvrit et le colonel
Daudin parut sur la porte.
— Eh bien? lui demanda le président en s'ap-
prochant vivement de lui.
— Voilà, Excellence.
Et il lui remit la lettre et un papier que' le gé-
néral parcourut rapidement des yeux, puis cacha
sous son uniforme.
— Je suis content de vous, colonel; pas un
mot du secret que vous avez découvert dans cette
lettre: il y va de votre tête, dit le président en
fixant sur lui son regard chargé d'éclairs.
— Je serai muet, général.
— Votre fortune est dans vos mains ; elle dé-
pend de votre silence. Vous m'avez compris ;
allez.
Le colonel Daudin salua respectueusement et
sortit.
Lu président se rapprocha alors de Marcelin
qui s'amusait à admirer avec une joie d'enfant
les meubles magnifiques qui l'entouraient.
— Ecoute, lui dit-il, et retiens bien ce que tu
vas entendre.
— J'écoute, monsieur.
— Tu es dévoué, intelligent, je puis me fier à
toi : il faut que tout le monde ignore qùe tu m'as
vu et que tu as causé avec moi, même ton maî-
tre, même ta mère, tu m'entends?
— J'entends, monsieur, répondit-il avec l-ln fin
sourire, mais vous qui pouvez tout, vous sauve-
rez la petite Marie, n'est-ce pas? *
— Oui, ou du moins je ferai tout ce qui me
sera possible pour la sauver.
— Bien, fit-il, avec un bond de joie et en
éclatant de rire, je suis tranquille alors.
— Attends, Floréal Apollon a, dis-tu, deman-
dé une entrevue à ta jeune maîtresse.
— Non pas à celle-là, il l'a tuée ; mais à sa
sœur, Mlle Marthe ; mais maintenant je ne lui
dirai pas.
— Au contraire, tu le lui diras et l'engageras à
se rendre avec toi à ce rendez-vous.
Marcelin le regarda avec étonnement.
— Mais s'il veut la tuer? dit-il, Floréal est un
tigre.
— Elle ne courra aucun danger, je te le pro-
mets reprit le président, mais il faut que cette
entrevue ait iieu à l'heure dite, sans cela je ne
réponds de rien.
— Ah! puisque cela est ainsi, je tâcherai de
la décider à y aller.
— Je t'autorise même, si cela est nécessaire
pour la convaincre, à lui dire , que c'est moi
qui le veux, mais à elle seule, tu me comprends
bien. t ,,
— Oui, monsieur. ;
— Maintenant pars, et surtout sois discret.
— Mais, dit Marcelin en retournant entre ses
mains la lettre que le président lui avait rendue,
que faut-il faire de cett1 lettre?
— A qui est-elle adressée? lui dit en souriant
le général. "V '
— Au colonel Brazier; monsi&tai^^vôus le sa-
vez bien.
— Alors cherche le colonel et si tu le trouves,
eh bien, tu lel lui remettras ; je n'en ai que faire,
moi.
— Ah! fit-il, mais se reprenant tout à coup,
et riant de plus belle, bon, j'ai compris,
soyez tranquille, monsieur, je vous prouverai q-qe
je ne suis pas un imbécile.
— Et si tu trouves le colonel, et qu'il te donne
une réponse écrite.
. — Je vous la montrerai, interrompit-il en
riant.
— C'est cela, va, au revoir, je me souviendrai
de toi, mon garçon.
— C'est bien de l'honneur que vous me faites,
monsieur , répondit le jeune homme.
Il salua gauchement et sortit du cabinet.
Le domestique qui l'avait introduit auprès du pré-
sident, le conduisit jusqu'à la porte de la rue.
Marcelin était à peine à quelques pas de la
maison nationale qu'il se trouva face à face avec
deux hommes arrêtés à l'angle d'une rue et qui
semblaient l'attendre.
L'un de ces deux hommes portait un brillant
uniforme d'officier supérieur, l'autre était Congo
Pellé.
Le jeune homme s'arrêta en souriant et sans
témoigner la. moindre surprise.
— C'est toi, Congo, lui dit-il, que fais-tu donc
ici? *
— Tu le vois, je me promène, et toi?
— Moi je viens pour affaires. Est-ce que tu
connais la ville, toi?
— Un peu, pourquoi cela?
— Parce que je te demanderais de me rendre
un service.
— Lequel ? parle.'
— Celui de m'enseigner un officier auquel j'ai
une lettre à remeltre : voilà une heure que je
tourne dan s la ville sans pouvoir le rencontrer.
- Qu'est-ce que tu es allé faire à la maison
nationale d'où tu sors?
— Pardi! je suis allé le demander : on m'a ri
au nez et on m'a mis à la porte, en me disant
de le chercher autre part, qu'il était sorti depuis
midi et qu'on ne savait pas quand il rentrerait.
L'officier qui accompagnait Congo Pellé dressa
les oreilles à ces paroles.
— N'est-ce pas le colonel Brazier que tu cher-
ches, dit-il?
— C'est lui-même, monsieur, répondit Mar-
celin de l'air le plus niais qu'il put affecter.
— Je suis le colonel Brazier, reprit l'officier,
en se redressant avec importance, donne moi
cette lettre.
— En êtes-vous bien sûr, monsieur, répondit
Marcelin?
Le colonel se mit à rire.
— D'ailleurs, reprit le nègre, si la lettre est
pour vous, vous devez savoir de qui elle vient.
— Sans doute.
— Dites le nom pour voir?
— Floréal.
— C'est ça. Il retira la lettre da sa pochette e&
la présenta, au colonel la voilà, dit-it, vous
quej'attends la réponse.
— Comment, la réponse !
— Dame, il m'a recommandé de 'vous en de-
mander une.
— Quelle imprudence! murmura l'officier en
décachetant la lettre et la parcourant vivement
des yeux.
Mais son visage se rasseréna subitement et
frappant sur l'épaule du nègre:
— C'est bien, attends un instant: cette réponse
tu vas l'avoir; c'est un fidèle, ajouta-t-il en se
tournant vers Congo Pellé stupéfait. On peut se
fier à lui.
— Au diable ! murmura le nègre en jetant un
regard sournois à Marcelin ; il a l'air trop bête
pour ne pas être très-malin. Qui donc trompe-
t-on ici? Hum ! nous verrons bien.
— Entre là, fais-toi servir du tafia, reprit le
colonel, çn désignant du doigt un débit de li-
queurs qui se trouvait à quelques pas ; dans
un instant, je-t'apporterai moi-mème la réponse
que tu désires.
Il quitta les deux noirs et se dirigea vers la
maison nationale, dans laquelle il entra.
— Je veux bien boire du tafia, reprit Marce-
lin, mais je n'ai pas 'd'argent.
— J'en ai, moi, répondit Congo Pellé, viens.
— Merci, Congo, tu es mon ami, dit le jeune
homme en riant.
Le colonel Daudin, placé à une fenêtre, avait
vu, sans être aperçu des acteurs de cette scène,
tout ce qui s'était passé entre eux.
Cependant, Marcelin était assez embarrassé
pour obéir au président, qui lui avait ordonné de
lui remettre la réponse que lui donnerait le co-
lonel Brazier ; il comprenait instinctivement que
Congo Pellé avait conçu des soupçons contre lui,
et ne le quitterait pas ; cependant, il suivit le
vieux nègre d'un air satisfait en apparence, mais
ruminant dans 'a tète et se creusant la cervelle
pour trouver le moyen de lui échapper.
Le débit de liqueurs, misérable ajoupa à demi-
démoli, était plein de buveurs qui riaient, chan-
taient et se disputaient. Les deux nouveaux ve-
nus se mirent bientôt au diapason général.
Depuis vingt minutes environ, ils buvaient le
tafia à pleins verres, en causant de choses et
d'autres, lorsque le colonel parut sur le seuil de
la porte et fit signe à Marcelin de s'approcher.
Celui-ci ne se fit pas répéter l'invitation.
— Tiens ! lui dit l'officier, voici la réponse de-
mandée par la personne que tu sais ; cache cette
lettre, et surtout ne te la laisse pas prendre, tu
serais un homme mort.
Le jeune homme prit le papier en tremblant
et le lit aussitôt disparaître.
— Oh ! monsieur, dit-il, vous ne voudriez pas
faire arrriver du mal à un pauvre homme.
— C'est à toi de faire attention, tu es pré-
venu.
— Ne craignez rien, colonel, dit Congo Pellé,
qui s'était approché, je ne le quitterai pas ; je
vous réponds que la lettre arrivera à son adresse.
GUSTAVE AIMARD.
(La suite au prochain fèuvwro.)
Le rédacteur en chef,
A. DE BALATHIER BRAGELONNK.
Paris. — Imprimerie Vallée, 15, rue llrtdL
VARIÉTÉS
Vextrott suivant est emprunté à un curieux travail
do M. Bellet sur les Postes chez les différents peuples :
Ou a trouvé chez les Chinois, ce peuple d'enlants in-
génieux qui a tout inventé sans rien perfectionner, les
germes de nos principales découvertes et institutions
européennes. C'est ainsi qu'ils connaissaient depuis
longtemps la boussole, la poudre à canon, et même le
gaz d'éclairage. Il n'est donc pas surprenant de voir un
système postal en vigueur dans ce pays depuis une
époque déjà lointaine.
Une relation de voyage écrite en 1822 nous donne
des détails précis et curieux sur cette institution chi-
noise. Celte relation, qui est l'œuvre d'un célèbre voya-
geur italien nommé Marco l'olo, nous a paru assez
intéressante pour mériter d'être traduite 011 entier :
« En sortant de la ville de Cambalou (Pékin), on voit
1111 nombre considérable c'e grandes routes conduisant
à diverses provinces, et sur ces roules, du moins sur
les principales, sont distribuées des stations distantes
l'une de l'autre de vinst-cinq ou trente milles. CCIi
station.'. que dans leur langue ils nomment des Lambs,
ce qui signifie Poste de c/wl'au,1:, sont pourvues de vas-
les loLremenU.
» On y rencontre des palais commodes et somptueux
avec de magnifiques appartementa tendus de soie et
pourvus de lits LI;Lriii,;avec soin.
» Cil grand roi pourrait trouver dans chacune de ces
habitations un abri digne de sa personne et de sa suite.
Il Là Mjnt 1o i;ours préparés quatre cents chevaux,
tous excellents. On les tient à la disposition des divers
ambassadeurs ou ;!es grands personnages qui, voyageant
pour le service de l'Empereur, laissent leur@ chevaux ,
fatigués ut lus ruintiluteut pur lie plu* frai»,
» Cette institution est la plus belle et la plus gran-*
diose qu'aucun roi, aucun empereur ou aucun autre
mortel ait établie jusqu'ici ; car on y complu plus de
deux cent mille chevaux entretenus pour le service des
postes, et plus de dix mille palais richement meublés.
C'est même chose si admirable qu'à peine elle peut se
décrire.
» Entre chacune des postus dont je viens de parler,
et à tous les trois milles environ, l'Empot'eur a fait éta-
blir une habitation où se tiennent des courriers à pied
qui sont messagers du souverain.
» Ces coureurs portent une ceinture entourée de gre-
lots, afin d'être entendus au loin, et pour qu'au relais
suivant le coureur qui doit partir, percevant le sou
des grelots, se tienne prêt à remplacer son camarade.
A l'arrivée de celui-ci, il n'a donc qu'à recevoir les
dépêches, puis il se met «n course; les dépêches se
transmettent ainsi de station en stalion.
» Grâce à ce service rapide, l'Empereur peut, en
deux jours et deux nuits, avoir, de provinces éloi-
gnées, des nouvelles qui exigeraient dix jours pour ar-
river par tout autre mode de transport.
» A la saison dus fruits. l'Empereur reçoit à Canton,
le lendemain du jour où elles ont été cueillies, les pri-
meurs que ses gens lui envoient de Pékin, distant do
dix journées.
» Dans chacun de ces établissements de poste, c'est-
à-dire de trois milles en trois milles. réside un direc-
teur qui note le jour et l'heure de l'arrivée el du départ
des courriers. Il existe même des inspecteurs qui vont
chaque mois visiter les diverses stations postales et qui
prennent les noms dos courriers retardataires pour
leur infliger une punition proportionnée à leur négli-
genee. »
On écrit de Baie au Courrier du Bas-Rhin :
Voici comment la peste bovine est entrée en Suisse.
Des bètes malades ont été introduites par le Vorarl-
berg ; elles provenaient d'un troupeau de 40 têtes ame-
nées par un marchand venu de Hongrie à Bregenz. De
ces 40 animaux, trois furent dirigés sLirl)oi-iibirn, trois
autres sur Coire, et tous les six étaient atteints. Quel-
ques autres encore furent vendus en Suisse, notamment
.dans le canton de Thurgovie. Quant au gros du trou-
peau, il fut dirigé sur la Bavière.
Eh Suisse, la peste se répandit rapidement. Le 23 sep-
tembre, à Coire, dans une écurie de huit bêtes, il y en
avait six malades; bientôt on fut obligé d'abattre et
d'enterrer une dizaine du bèles atteintes ; puis d'autres
encolle.
Dans Sainl-Gall, on constata bientôt aussi l'invasion'
du mal, et des liètos furent abattucs.
Ce canton établit un cordon hermétique du côté de
l'Autriche et suspendit tous les marchés de bestiaux.
Appunzell remit une exposition de bestiaux qUI de-
vait avoir lieu, et établit Lui cordon contre Saint-Gall.
Thurgovie étendit le cordon sanitaire aussi contre la
Bavière ; en un mot, tous les cantons avoisinant les
districts où la peste avait édaté, se barricadèrent de
leur mieux ; chacun avait devant les yeux les horribles
ravages que la peste bovine vient de faire eu Angle-
terre.
On travaille en ce moment à décorer de deux grands
bas-reliefs le portail de l'église Saint-Thomas-d'Aquin.
Ces deux bas-reliefs représenteront saint Thomas et
.saint Dominique ; ils seront placés au-dessus des por-
tes latérales de l'édifice. ' i
L'église Saint-Thonias-d'Aquin dépendait autrefois
du noviciat général des Jacobin», dont les bâtiment» .
sont occupés aujourd'hui par le dépôt central et par le
musée d'artillerie.
Commencée en 1683 par Pierre Bullet, un des meil-
leurs artistes de l'époque, elle ne fut achevée qu'en
1740. Le portail a été dessiné par le frère Claude, reli-
gieux du monastère. François Lemoine a peint la trans-
figuration au plafond du chœur en 1724.
L'église Saint-Thomas d'Aquin s'est augmentée ré-
cemment d'un presbytère qui est près d'être achevé.
On sait qu'une des conséquences du prolongement du
boulevard Saint-Germain dans le 7earrondissement se-
ra l'agrandissement de la place qui s'étend devant
cette église.
Une compagnie nomade d'artistes américains, connue
sous le nom d'Alleghaniens, a donné dernièrement un
grand concert dans l'ile d'Hewey, une des plus belles
de l'archipel de Coolc.
Le roi du pays. Makea, assistait à cette solennité mu-
sicale, dont la recette s'est élevée aux chiffres suivants :
76 cochons, 98 dindons, 116 poules, 10,000 noix de co-
co, y,700 ananas, 418 boisseaux de bananes, 600 ci-
trouilles et 2,700 oranges.
On sait que le. talent des Alléglianiens consiste à
jouer des morceaux sur des cloches de grandeur et de
timbre différents.
Les insulaires d'Hewey ont été émerveillés de cette
musique, et ne semblaient regretter ni leurs cochons
ni leurs poules. Le roi Makea, entre autres, se faisait
remarquer par son enthousiasme. Aux dernières notes
de la marche de Notma, il a complimenté les exécu-
tants et leur a juré, la main sur le cIPur, qu'il ne lea
oublierait jamais. (Me88(t¡ger. francû-utnéricain)
d'encombrement Les parents et les amis des
d<''!u'.ts sont assis immédiatement au-dessus des
cad.tvres, dl) manière il pouvoir entendre les cer-
cud, se heurter lugubrement contre les parois.
'l'est sur un de ces véhicules que montèient
Mrs, Guchriuie et ses amis. Sous le plancher
s" tru aient sept cadavres ; sous le siège du
cucllcr. d)'ux autres cadavres et, enfin , deux
Libres avaient été suspendues à l'arrière du
corbillard ! C'est ce qu'on appelle un enterre-
ment de pauvrer.
Pour ajouter encore à l'horreur de ce 'l'°c-
tade, il s'exhalait de ces cercueils une odeur
telle que Mrs. Cochrane se trouva niât et que
depuis cette époque elle n'est pas roverni?•
' complètement -,t la santé. Sur ces onze morts,
dix avaient été victimes du choléra et le on-
zième de la lièvre.
Lorsque .ce triste cortège fut arrivé au ci-
metière, on jeta les cadavres dans un endroit
fraîchement remué et on se contenta de les
recouvrir de terre. La pauvre mère a déclaré
positivement que les cercueils étaient enterrés
: au-dessus du niveau du sol.
Quant au service funèbre, c'était sans doute
un trop grand luxe pour de pareils gueux, car
on n'aperçut sur les lieux aucun clergyman. Les
onze morts furent donc à peu près enterrés
comme fies chiens.
Allons, vite au cimetière! c'est seulement
un pauvre, et qui est-ce qui prend souci d'un
..pauvre?
LES VAUDOUX
LES CANNIBALES
DE SAINT-DOMINGUE
PAR
GUSTAVE AIMARD
Suite (1)
— De qui tiens-tu cette lettre? demanda Gef-
frard à Marcelin.
— Sous votre respect, c'est Floréal Apollon,
le roi des Vaudoux, qui me l'a donnée.
— Hein ? s'écria le général en s'emparant
brusquement de la lettre que Marcelin lui tendait
toujours, tu as bien dit le roi des Vaudoux?
— Oui, Excellence.
Le président lit quelques tours dans le cabi-
net d'un air pensif, puis il revint au jeune
homme :
— Assieds-toi, lui dit-il avec bonté, tu dois
être fatigué, car tu as sans doute fait une longue
course?
- Je viens du piton de Curidas.
GeM'rard ouvrit la porte du cabinet, parla pen-
dant quelques instants avec un oflieier qui se te-
11ilit dans un salon adjacent, lui remit la lettre,
puis se retournant vers Marcelin :
— Voyons, mon garçon, raconte-moi comment
cette lettre t'a été donnée par Floréal Apol-
lon.
— C'est que ce sera bien long, Excellence.
.- C'est égal, dis toujours ; nous avons le
temps.
Marcelin, remis complétement à son ais'e par
les manières affables du président, raconta, sans
se faire prier, tout ce qui lui était arrivé, et ter-
(1) Voir les numéros parus depuis le 28 aoùt.
mina ce récit, un peu prolixe peut-être, en ex-
pliquant au chef du pouvoir l'embarras dans le-
quel il s'était, trouvé, et comment sa mère lui
avait conseillé de se rendre à la. maison Natio-
nale, non pas pour remettre au 'colonel Brazier
la lettre dont il était porteur, mais pour con-
ter au président ce qu'il avait fait. i
— Maintenant, ajouta-t-il, je me sens sou-
lagé; j'avais un poids bien lourd sur la poi-
trine, et, dit-il, en se servant d'une locution fort
en usage parmi les noirs et les hommes de cou-
leur, à Saint-Domingue, j'étais si triste, si triste,
que je sentai, mon cœur tomber il mcs'picds.
— Tu'es un brave garçon, lui dit Je président
en lui donnant une claque amicale sur l'épaule,
caresse'qui combla de joie le jeune nègre ; tu es
dévoué à ton maître, cela est très-bien s je te ré-
compenserai.
— Je n'ai pas mérité de récompense pour ce
que j'ai fait, monsieur; je dois toutàmon maître,
et. je fais tout ce que je peux pour m'acquitter
envers lui, voilà tout.
— C'est bien; tu es un brave cœurjjete le ré-
pète. Es-tu né dans ce pays?
— Pardonnez-moi, monsieur, je suis né au
Texas; j'étais esclave., ainsi que. ma mère.
M. Duvauchelle m'a racheté et m'a donné ma
liberté; vous voyez que ce que j'ai fait est tout
naturel.
En ce moment la porte s'ouvrit et le colonel
Daudin parut sur la porte.
— Eh bien? lui demanda le président en s'ap-
prochant vivement de lui.
— Voilà, Excellence.
Et il lui remit la lettre et un papier que' le gé-
néral parcourut rapidement des yeux, puis cacha
sous son uniforme.
— Je suis content de vous, colonel; pas un
mot du secret que vous avez découvert dans cette
lettre: il y va de votre tête, dit le président en
fixant sur lui son regard chargé d'éclairs.
— Je serai muet, général.
— Votre fortune est dans vos mains ; elle dé-
pend de votre silence. Vous m'avez compris ;
allez.
Le colonel Daudin salua respectueusement et
sortit.
Lu président se rapprocha alors de Marcelin
qui s'amusait à admirer avec une joie d'enfant
les meubles magnifiques qui l'entouraient.
— Ecoute, lui dit-il, et retiens bien ce que tu
vas entendre.
— J'écoute, monsieur.
— Tu es dévoué, intelligent, je puis me fier à
toi : il faut que tout le monde ignore qùe tu m'as
vu et que tu as causé avec moi, même ton maî-
tre, même ta mère, tu m'entends?
— J'entends, monsieur, répondit-il avec l-ln fin
sourire, mais vous qui pouvez tout, vous sauve-
rez la petite Marie, n'est-ce pas? *
— Oui, ou du moins je ferai tout ce qui me
sera possible pour la sauver.
— Bien, fit-il, avec un bond de joie et en
éclatant de rire, je suis tranquille alors.
— Attends, Floréal Apollon a, dis-tu, deman-
dé une entrevue à ta jeune maîtresse.
— Non pas à celle-là, il l'a tuée ; mais à sa
sœur, Mlle Marthe ; mais maintenant je ne lui
dirai pas.
— Au contraire, tu le lui diras et l'engageras à
se rendre avec toi à ce rendez-vous.
Marcelin le regarda avec étonnement.
— Mais s'il veut la tuer? dit-il, Floréal est un
tigre.
— Elle ne courra aucun danger, je te le pro-
mets reprit le président, mais il faut que cette
entrevue ait iieu à l'heure dite, sans cela je ne
réponds de rien.
— Ah! puisque cela est ainsi, je tâcherai de
la décider à y aller.
— Je t'autorise même, si cela est nécessaire
pour la convaincre, à lui dire , que c'est moi
qui le veux, mais à elle seule, tu me comprends
bien. t ,,
— Oui, monsieur. ;
— Maintenant pars, et surtout sois discret.
— Mais, dit Marcelin en retournant entre ses
mains la lettre que le président lui avait rendue,
que faut-il faire de cett1 lettre?
— A qui est-elle adressée? lui dit en souriant
le général. "V '
— Au colonel Brazier; monsi&tai^^vôus le sa-
vez bien.
— Alors cherche le colonel et si tu le trouves,
eh bien, tu lel lui remettras ; je n'en ai que faire,
moi.
— Ah! fit-il, mais se reprenant tout à coup,
et riant de plus belle, bon, j'ai compris,
soyez tranquille, monsieur, je vous prouverai q-qe
je ne suis pas un imbécile.
— Et si tu trouves le colonel, et qu'il te donne
une réponse écrite.
. — Je vous la montrerai, interrompit-il en
riant.
— C'est cela, va, au revoir, je me souviendrai
de toi, mon garçon.
— C'est bien de l'honneur que vous me faites,
monsieur , répondit le jeune homme.
Il salua gauchement et sortit du cabinet.
Le domestique qui l'avait introduit auprès du pré-
sident, le conduisit jusqu'à la porte de la rue.
Marcelin était à peine à quelques pas de la
maison nationale qu'il se trouva face à face avec
deux hommes arrêtés à l'angle d'une rue et qui
semblaient l'attendre.
L'un de ces deux hommes portait un brillant
uniforme d'officier supérieur, l'autre était Congo
Pellé.
Le jeune homme s'arrêta en souriant et sans
témoigner la. moindre surprise.
— C'est toi, Congo, lui dit-il, que fais-tu donc
ici? *
— Tu le vois, je me promène, et toi?
— Moi je viens pour affaires. Est-ce que tu
connais la ville, toi?
— Un peu, pourquoi cela?
— Parce que je te demanderais de me rendre
un service.
— Lequel ? parle.'
— Celui de m'enseigner un officier auquel j'ai
une lettre à remeltre : voilà une heure que je
tourne dan s la ville sans pouvoir le rencontrer.
- Qu'est-ce que tu es allé faire à la maison
nationale d'où tu sors?
— Pardi! je suis allé le demander : on m'a ri
au nez et on m'a mis à la porte, en me disant
de le chercher autre part, qu'il était sorti depuis
midi et qu'on ne savait pas quand il rentrerait.
L'officier qui accompagnait Congo Pellé dressa
les oreilles à ces paroles.
— N'est-ce pas le colonel Brazier que tu cher-
ches, dit-il?
— C'est lui-même, monsieur, répondit Mar-
celin de l'air le plus niais qu'il put affecter.
— Je suis le colonel Brazier, reprit l'officier,
en se redressant avec importance, donne moi
cette lettre.
— En êtes-vous bien sûr, monsieur, répondit
Marcelin?
Le colonel se mit à rire.
— D'ailleurs, reprit le nègre, si la lettre est
pour vous, vous devez savoir de qui elle vient.
— Sans doute.
— Dites le nom pour voir?
— Floréal.
— C'est ça. Il retira la lettre da sa pochette e&
la présenta, au colonel la voilà, dit-it, vous
quej'attends la réponse.
— Comment, la réponse !
— Dame, il m'a recommandé de 'vous en de-
mander une.
— Quelle imprudence! murmura l'officier en
décachetant la lettre et la parcourant vivement
des yeux.
Mais son visage se rasseréna subitement et
frappant sur l'épaule du nègre:
— C'est bien, attends un instant: cette réponse
tu vas l'avoir; c'est un fidèle, ajouta-t-il en se
tournant vers Congo Pellé stupéfait. On peut se
fier à lui.
— Au diable ! murmura le nègre en jetant un
regard sournois à Marcelin ; il a l'air trop bête
pour ne pas être très-malin. Qui donc trompe-
t-on ici? Hum ! nous verrons bien.
— Entre là, fais-toi servir du tafia, reprit le
colonel, çn désignant du doigt un débit de li-
queurs qui se trouvait à quelques pas ; dans
un instant, je-t'apporterai moi-mème la réponse
que tu désires.
Il quitta les deux noirs et se dirigea vers la
maison nationale, dans laquelle il entra.
— Je veux bien boire du tafia, reprit Marce-
lin, mais je n'ai pas 'd'argent.
— J'en ai, moi, répondit Congo Pellé, viens.
— Merci, Congo, tu es mon ami, dit le jeune
homme en riant.
Le colonel Daudin, placé à une fenêtre, avait
vu, sans être aperçu des acteurs de cette scène,
tout ce qui s'était passé entre eux.
Cependant, Marcelin était assez embarrassé
pour obéir au président, qui lui avait ordonné de
lui remettre la réponse que lui donnerait le co-
lonel Brazier ; il comprenait instinctivement que
Congo Pellé avait conçu des soupçons contre lui,
et ne le quitterait pas ; cependant, il suivit le
vieux nègre d'un air satisfait en apparence, mais
ruminant dans 'a tète et se creusant la cervelle
pour trouver le moyen de lui échapper.
Le débit de liqueurs, misérable ajoupa à demi-
démoli, était plein de buveurs qui riaient, chan-
taient et se disputaient. Les deux nouveaux ve-
nus se mirent bientôt au diapason général.
Depuis vingt minutes environ, ils buvaient le
tafia à pleins verres, en causant de choses et
d'autres, lorsque le colonel parut sur le seuil de
la porte et fit signe à Marcelin de s'approcher.
Celui-ci ne se fit pas répéter l'invitation.
— Tiens ! lui dit l'officier, voici la réponse de-
mandée par la personne que tu sais ; cache cette
lettre, et surtout ne te la laisse pas prendre, tu
serais un homme mort.
Le jeune homme prit le papier en tremblant
et le lit aussitôt disparaître.
— Oh ! monsieur, dit-il, vous ne voudriez pas
faire arrriver du mal à un pauvre homme.
— C'est à toi de faire attention, tu es pré-
venu.
— Ne craignez rien, colonel, dit Congo Pellé,
qui s'était approché, je ne le quitterai pas ; je
vous réponds que la lettre arrivera à son adresse.
GUSTAVE AIMARD.
(La suite au prochain fèuvwro.)
Le rédacteur en chef,
A. DE BALATHIER BRAGELONNK.
Paris. — Imprimerie Vallée, 15, rue llrtdL
VARIÉTÉS
Vextrott suivant est emprunté à un curieux travail
do M. Bellet sur les Postes chez les différents peuples :
Ou a trouvé chez les Chinois, ce peuple d'enlants in-
génieux qui a tout inventé sans rien perfectionner, les
germes de nos principales découvertes et institutions
européennes. C'est ainsi qu'ils connaissaient depuis
longtemps la boussole, la poudre à canon, et même le
gaz d'éclairage. Il n'est donc pas surprenant de voir un
système postal en vigueur dans ce pays depuis une
époque déjà lointaine.
Une relation de voyage écrite en 1822 nous donne
des détails précis et curieux sur cette institution chi-
noise. Celte relation, qui est l'œuvre d'un célèbre voya-
geur italien nommé Marco l'olo, nous a paru assez
intéressante pour mériter d'être traduite 011 entier :
« En sortant de la ville de Cambalou (Pékin), on voit
1111 nombre considérable c'e grandes routes conduisant
à diverses provinces, et sur ces roules, du moins sur
les principales, sont distribuées des stations distantes
l'une de l'autre de vinst-cinq ou trente milles. CCIi
station.'. que dans leur langue ils nomment des Lambs,
ce qui signifie Poste de c/wl'au,1:, sont pourvues de vas-
les loLremenU.
» On y rencontre des palais commodes et somptueux
avec de magnifiques appartementa tendus de soie et
pourvus de lits LI;Lriii,;avec soin.
» Cil grand roi pourrait trouver dans chacune de ces
habitations un abri digne de sa personne et de sa suite.
Il Là Mjnt 1o i;ours préparés quatre cents chevaux,
tous excellents. On les tient à la disposition des divers
ambassadeurs ou ;!es grands personnages qui, voyageant
pour le service de l'Empereur, laissent leur@ chevaux ,
fatigués ut lus ruintiluteut pur lie plu* frai»,
» Cette institution est la plus belle et la plus gran-*
diose qu'aucun roi, aucun empereur ou aucun autre
mortel ait établie jusqu'ici ; car on y complu plus de
deux cent mille chevaux entretenus pour le service des
postes, et plus de dix mille palais richement meublés.
C'est même chose si admirable qu'à peine elle peut se
décrire.
» Entre chacune des postus dont je viens de parler,
et à tous les trois milles environ, l'Empot'eur a fait éta-
blir une habitation où se tiennent des courriers à pied
qui sont messagers du souverain.
» Ces coureurs portent une ceinture entourée de gre-
lots, afin d'être entendus au loin, et pour qu'au relais
suivant le coureur qui doit partir, percevant le sou
des grelots, se tienne prêt à remplacer son camarade.
A l'arrivée de celui-ci, il n'a donc qu'à recevoir les
dépêches, puis il se met «n course; les dépêches se
transmettent ainsi de station en stalion.
» Grâce à ce service rapide, l'Empereur peut, en
deux jours et deux nuits, avoir, de provinces éloi-
gnées, des nouvelles qui exigeraient dix jours pour ar-
river par tout autre mode de transport.
» A la saison dus fruits. l'Empereur reçoit à Canton,
le lendemain du jour où elles ont été cueillies, les pri-
meurs que ses gens lui envoient de Pékin, distant do
dix journées.
» Dans chacun de ces établissements de poste, c'est-
à-dire de trois milles en trois milles. réside un direc-
teur qui note le jour et l'heure de l'arrivée el du départ
des courriers. Il existe même des inspecteurs qui vont
chaque mois visiter les diverses stations postales et qui
prennent les noms dos courriers retardataires pour
leur infliger une punition proportionnée à leur négli-
genee. »
On écrit de Baie au Courrier du Bas-Rhin :
Voici comment la peste bovine est entrée en Suisse.
Des bètes malades ont été introduites par le Vorarl-
berg ; elles provenaient d'un troupeau de 40 têtes ame-
nées par un marchand venu de Hongrie à Bregenz. De
ces 40 animaux, trois furent dirigés sLirl)oi-iibirn, trois
autres sur Coire, et tous les six étaient atteints. Quel-
ques autres encore furent vendus en Suisse, notamment
.dans le canton de Thurgovie. Quant au gros du trou-
peau, il fut dirigé sur la Bavière.
Eh Suisse, la peste se répandit rapidement. Le 23 sep-
tembre, à Coire, dans une écurie de huit bêtes, il y en
avait six malades; bientôt on fut obligé d'abattre et
d'enterrer une dizaine du bèles atteintes ; puis d'autres
encolle.
Dans Sainl-Gall, on constata bientôt aussi l'invasion'
du mal, et des liètos furent abattucs.
Ce canton établit un cordon hermétique du côté de
l'Autriche et suspendit tous les marchés de bestiaux.
Appunzell remit une exposition de bestiaux qUI de-
vait avoir lieu, et établit Lui cordon contre Saint-Gall.
Thurgovie étendit le cordon sanitaire aussi contre la
Bavière ; en un mot, tous les cantons avoisinant les
districts où la peste avait édaté, se barricadèrent de
leur mieux ; chacun avait devant les yeux les horribles
ravages que la peste bovine vient de faire eu Angle-
terre.
On travaille en ce moment à décorer de deux grands
bas-reliefs le portail de l'église Saint-Thomas-d'Aquin.
Ces deux bas-reliefs représenteront saint Thomas et
.saint Dominique ; ils seront placés au-dessus des por-
tes latérales de l'édifice. ' i
L'église Saint-Thonias-d'Aquin dépendait autrefois
du noviciat général des Jacobin», dont les bâtiment» .
sont occupés aujourd'hui par le dépôt central et par le
musée d'artillerie.
Commencée en 1683 par Pierre Bullet, un des meil-
leurs artistes de l'époque, elle ne fut achevée qu'en
1740. Le portail a été dessiné par le frère Claude, reli-
gieux du monastère. François Lemoine a peint la trans-
figuration au plafond du chœur en 1724.
L'église Saint-Thomas d'Aquin s'est augmentée ré-
cemment d'un presbytère qui est près d'être achevé.
On sait qu'une des conséquences du prolongement du
boulevard Saint-Germain dans le 7earrondissement se-
ra l'agrandissement de la place qui s'étend devant
cette église.
Une compagnie nomade d'artistes américains, connue
sous le nom d'Alleghaniens, a donné dernièrement un
grand concert dans l'ile d'Hewey, une des plus belles
de l'archipel de Coolc.
Le roi du pays. Makea, assistait à cette solennité mu-
sicale, dont la recette s'est élevée aux chiffres suivants :
76 cochons, 98 dindons, 116 poules, 10,000 noix de co-
co, y,700 ananas, 418 boisseaux de bananes, 600 ci-
trouilles et 2,700 oranges.
On sait que le. talent des Alléglianiens consiste à
jouer des morceaux sur des cloches de grandeur et de
timbre différents.
Les insulaires d'Hewey ont été émerveillés de cette
musique, et ne semblaient regretter ni leurs cochons
ni leurs poules. Le roi Makea, entre autres, se faisait
remarquer par son enthousiasme. Aux dernières notes
de la marche de Notma, il a complimenté les exécu-
tants et leur a juré, la main sur le cIPur, qu'il ne lea
oublierait jamais. (Me88(t¡ger. francû-utnéricain)
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