Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-10-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 octobre 1866 13 octobre 1866
Description : 1866/10/13 (N177). 1866/10/13 (N177).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717361n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
* Ofcflte s'cèïîe se paraît à Holborn.
Jeffery traversa High-street et pénétra dans
xine de 'ces rues hideuses qui partent en rayon-
nant de Seven Dials, le plus horrible quartier
: v ide WMte Lion-street, chez son beau-frère, au-
quel il demanda la permission de dormir sous
son toit avec son enfant.
Avant de se mettre au lit. Jeffery prit son fils
tœsr ses genoux et lui fit dire ses prières; puis, il I
se coucha à côté de lui.
Mais le sommeil ne vint pas.
Une pensée infernale -agitait !e cerveau de I
•cet homme et chassait le sommeil de ses pau-
pières ; le meurtre de son lils ! Il voulut écar- i
ter .de son esprit cette sinistre idée qui l'ob-
sédait, mais ses efforts furent inutiles; il ne
cessa bientôt plus de lutter et il se dit :
— Je veux tuer mon fils!
Jeffery sauta en bas du lit avec résolution et
il ordonna à l'enfant de suivre son exemple. Sa
sœur et son beau-frère voulurent s'opposer à leur
départ, mais l'assassin fut inflexible.
— Il faut que vous soyez une bien méchante
femme, dit-il à sa sœur, pour supposer que je
puisse faire du mal à cet enfant. Je m'en vais à
la campagne avec lui, etje ne crois pas que vous
le revoyiez une autre fois.
L'enfant se mit à pleurer à chaudes larmes.
Son père lui montra la porte en disant:
— Marche !
Il était à peu près deux heures du matin; la
nuit était noire et lugubre.
Jeffery s'engagea dans Neal's-passage et il
entra en tâtonnant dans une maison délabrée, j
ouverte à tous les vents; il ordonna à l'enfant
de retenir son souffle, et il descendit avec lui
:au milieu de l'obscurité plusieurs marches raides
et glissantes, longea un corridor, descendit de
nouvelles marches, fit quelques pas en avant et
ferma une porte derrière lui.
Il alluma alors un bout de chandelle qu'il
avait apporté dans sa poche.
L'enfant poussa un cri d'effroi.
Il se trouvait dans une cave aux murs nus et
humides, couverts de ces taches gluantes qui
s'attachent aux lieux immondes; le sol disparais-
sait sous le fupiier et la pourriture; au milieu
s'ouvrait béante l'ouverture d'une citerne; il s'ex-
halait de tels miasmes de cet antre d'horreur que
l'enfant s'évanouit aussitôt.
L'assassin regarda autour de lui.
A l'ouverture de la citern-e se dressait un po-
teau à moitié pourri ; Jcffery attacha à l'extrémi-
té une corde dont il avait eu soin, de se munir,
puis il prit son enfant dans ses h!as, lui passa le
nœud ooula.nt autour du cou et le pendit au-des-
sus de l'ouverture béante.
Puis le monstre souffla la chandelle et s'enluit
en toute hâte du lieu de son crime.
Il alla sc cacher à Halifax, où il obtint du tra-
•vail sous le nom de Samuel Mortimer.
Malheureusement, lorsque JefTery avait un peu
trop bu, il avait la langue trop longue.
Le 15 septembre, dans un moment d'ivresse,
il reconnut son crimeet se constitua prisonnier ;
il voulut bien se rétracter, mais il était trop
tard.
Il fut jugé à Londres, recannu coupable et con-
damné à la pendaison.
Pins tard, il lit les aveux les plus complets.
Depuis sa condamnation, une transformation
complète s'était, opérée chez l'assassin ; il mon-
trait des sentiments religieux très-sincères ; il as-
sistait régulièrement aux services de la chapelle,
et aimait beaucoup à s'entretenir avec le chape-
lain de la prison.
Deux personnes seulement sont venues le vi-
siter, son frère et sa sœur. Il leur a fait ses
adieux dans la journée de samedi. Sa femme vit
dans le désordre depuis leur séparation.
Le elHlemain, dimanche, le chapelain prêcha
le sermon des condamnés, que Jeffery parut
écouter avec beaucoup d'attention.
Durant la nuit du lundi au mardi, pendant
que l'échafaud sa dressait à côté de Newgate
une foule très-considérable commençait à affluer,
cherchant avec empressement ce qu'elle appelle
une bonne position.
On peut évaluer à vingt mille environ le nem-
bre des spectateurs accourus pour assister à ce
lugubre spectacle,
Au pied du gibet, se pressait une foule cra-
puleuse, criant et se culbutant dans un désordre
hideux; les plaisanteries les plus dégoutantes
sortaient de chaque bouche. Le spectacle de ces
voyous est peut-être encore plus repoussant que
celui de la pendaison lui-même.
Plus loin, au f>nd de la place de Newgate et
dans les rues avoisinantes, stationnent des gens
à lamine plus respectable, ouvriers pour la plu-
part, accourus là par habitude, d'autres disent
par instinct.
Toutes les fenêtres sont garnies de curieux
qui ont payé au poids de l'or un de ces specta-
cles à sensu :ioti, après lesquels courent ces blasés
gentlemen, avides d'émotions fortes.
A huit heures précises, le glas funèbre de la
prison annonce au condamné que le moment fa-
tal est arrivé. _
La masse entière des spectateurs cesse d'on-
duler dans tous les sens et de lancer des lazzis et
des plaisanteries; un silence de mort ne tarde
pas à régner au milieu de cette foule un moment
auparavant si turbulente et si tumultueuse.
En effet, la porte s'ouvre et Jenery parait.
C'est un homme de trente-deux ans environ,
à la taille petite, à la figure maigre et douce, de
respectable apparence, comme on dit en anglai-.
On ne croirait jamais, en voyant cet homme,
qu'il a pu commettre un crime aussi monstrueux
que ce'ui dont il a été reconnu coupable.
Le condamné monte sur l'échafaud avec une
grande fermeté, ne cessant d'adresser des prières
ferventes à Dieu.
Calcraft lui enfonce un bonnet sur les yeux, lui
passe le nœud coulant au cou, et fait jouer la
trappe qui se dérobe sous les pieds de Jeffery.
Le corps éprouve durant quelques instants
d'horribles oonvulsions ; tous les membres se
S contractent comme mus par un courant galvani-
| que, puis c'est tout...
La justice humaine est satisfaite!
T
LES VAUDOUX
LES CANNIBALES
DE SAINT-DOMINGUE
PAR
GUSTAVE AIMARD
Suite (1)
XVI
LE TALISMAN
Marcelin détalait à travers les lialliers, avec
la rapidité d'un chevreuil pressé par les chas-
seurs.
Sans ralentir sa course, il s'orientait avec
une admirable sagacité au milieu de ces fourrés
inextricables, coupés à chaque instant par des
sentiers-qui se trouvaient dans toutes les direc-
tions et faisaient de la forêt un labyrinthe où tout
autre qu'Un coureur de bois émérite se fût perdu
au bout de cinq minutes.
Parfois il s'arrêtait, fouillait, d'un regard
anxieux, les broussailles environnantes, prêtait
l'oreille une ou deux minutes, puis il se prenait
les côtes, renversait la tête en arrière et selon la
coutume des nègres lorsqu'ils sont joyeux, il se
(l) Voir les numéros parus depuis 1© 33 août.
metl&t à gambader comme un singe en pous-
sant de bruyants éclats de rire.
Quoi qu'en disent les philosophes humanitaires
qui n'ont jamais quitté leur cabinet de travail et
ne connaissent la race noire que sur les rapports
plus ou moins -véiidique.% publiés sur elle, les
nègres n'ont jamais pris au sérieux leur émanci-
pation. Ce sont de grands enfants sans forces et
sans prévoyance ayant en germe dans leur cœur j
tous les vices et toutes les vertus de la race hu- j
maine, faciles au mal, presqu'inhabilee au bien, :
poussant tout à l'extrême et ignorant la premiè- '
re pago de la vie sociale. Il faudra bien des
jours encore, bien du sang sera versé malheu-
reusement avant que ces enfants terribles de-
viennent des hommes honnêtes, laborieux et
comprennent la famille, ce lien tout puissant
des sociétés.
Lorsque Marcelin s'en étart donné à cœur joie
et qu'il avait ri à en perdre la respiration, il re-
partait comme une flèche pour recommencer le
même maaégc quelques minutes plus tard.
Il avait rai s on d'être joyeux, le digne garçon ;
pendant plus de quinze heures son corps avait
été pressé entre les griffes. du tigre, et il était
sorti de cette épreuve terrible, non-seulement
sans une égratignure, mais encore en forçant la
conliancerlupapa Vaudou, c'est-à-dire de l'homme
réputé pour être le plus .fin et le plus rusé de
tous les noirs' de Saint-Domingue ; et cela après
lui avoir tiré, un à un, du cœur et cpmme en se
jouant, ses s crets les plus cachés. Ce qu'il y
avait eu de plus admirable dans cette lutte de
1 finesse entre les deux hommes, c'est que le
Vaudou, sans y être ostensiblement contraint,
avait été amené à faire les plus compromettantes
révélations et à divulguer ses projets, tout en étant
intimement convaincu dans son fort intérieur que
non-seulement il n'avait rien 'di,t, mais encore
qu'il avai été d'une discrétion à toute épreuve.
Plusieurs motifs plus ou moins spéciaux aux
yeux de Floréal avaient concouru à produire ce
! résultat; d'abord le jeune homme lui répétait
sans cesse qu'il ne voulait rien savoir et avait eu
le talent de l'arrêter entre chaque confidence par
ses éternelles dénégations ; de plus, le Vaudou
avait poussé son convive à tellement, boire, ce-
lui-ci avait joué l'ivresse a^;çe un naturel si par-
fait, que le nègre, maigre toute son habileté,
avait complètement été sa dupe ; de plus, et ceci
était le motif le plus sérieux, le jeune homme
lui avait montré, tatoué sur son bras, un mysté-
r'eux hiéroglyphe, que seuls les adeptes placés
sur les premiers degrés de la sects peuvent por-
ter, qui leur sert de signe d9 reconnaissance et
forcément exige entre eux la plus entière con-
fiance Dès ce moment, le jeune homme deve-
nait un frère pour Floréal; tous deux étaient
obis : ils ne devaient plus avoir de secrets l'un
pour l'autre.
Mais comment Marcelin qui détestait la secte
des Vaiuloux, avait horreur de leurs pratiques
sanguinaires, et s'était si généreusement dévoué
pour amener leur perte et leur destruction, avait-
il sur le bras ce mystérieux tatouage?
N rus l'expliquerons en quelques mots, Ca",
par une coïncidence providentielle, ce fut de cette
reconnaissance inespérée, qui plaça tout à coup
le jeune homme aux premiers rangs de la secte,
et en fit un personnage de la plus haute impor-
tance, que découlèrent les événements qui cau-
sèrent, sinon la destruction, du moins laperte des
-vati(loux.
Disons tout d'abord que Marcelin lui-même
ignorait totalement la puissance du talisman
qu'il possédait, et que ce ne fut que par hasard
et en voyant croître la méfiance de Floréal et l
1 par conséquent grandir dans des proportions
énormes les dangers qui le menaçaient, qu'il fut,
presqu'en désespoir de cause amené à s'en servir
par fine de cê'}r, inspirations qui traversent l'es-
prit des hommes résolus à l'instant du péril.
,Marcelin était bien jeune, il avait quatre ou
cinq ans à peine; lui et sa mère étaient encore
esclaves du- maître après la mort duquel M. Du-
vauchelle devait les acheter pour leur donner en-
suite la liberté. Un jour, à Galveston, ville du
Texas, où résidait leur maître, la mère de Mar-
celin; en ouvrant la maison, vit un vieux noir
étendu sans mouvement sur le seuil de la porter
Cet homme était évanoui, il semblait mourant
et perdait son sang par trois blessures graves
une à la tête et deux à la poitrine.
La négresse, émue de pitié et n'écoutant que
son cœur, releva le blessé, le chargea sur ses
épaules, le rentra dans la maison, le transporta
dans la misérable hutte qui était son logement,
et l'étendit sur le pauvre grabat de feuilles sè-
ches et de peaux de moutons qui servait de lit à
elle et à son enfant.
Ce devoir accompli, elle lava les blessures du
pauvre noir, le pansa du mieux qu'elle put, et alla
rendre compte à son maître de ce qu'elle avait
fait.
Celui-ci, nous l'avons dit, était un homme hu-
main et généreux. Au lieu d'adresser des repro-
ches à son esclave, il la félioita, l'engagea à con.
tinucr sa bonne œuvre, fit appeler un médecin et.
se chargea de payer les médicaments.
Avant tout cependant, il était importa t de sa-
voir qui était cet homme, s'il était libre ou es-
clave, parce que dans le dernier ças, la loi exi-
geait qu'il fut immédiatement transporté chez son
maitre.
L'état du blessé était fort grave; il ne pouvait
parler et était, par conséquent, incapable da.
donner aucun renseignement sur sa position so-
ciale ; bon gré mal gré, il fallut attendre.
Quelques jours s'écoulèrent. Grâce .aux soins
intelligents et assidus qui lui furent prodigués
par la bonne négresse, le blessé fut bientôt hors.
de danger ; alors, on l'interrogea.
il était libre, par conséquent maitre de ses ac-
tions, et nul, si . ce n'est'Dieu, — ce furent ses
propres paroles, — n'avait droit sur lui.
Mais, malgré la vive reconnaissance qu'il
éprouvait pour la négresse à laquelle il devait la
vie, il ne voulut jamais lui apprendre à la suite-
de quels événements il avait été si grièvement
blessé, et bien qu'il semblât parfaitement savoir
quels étaient ses assassins, il refusa constamment,
de les faire connaître, répondant par des déné-
gations et des fins de non-recevoir aux questions
qu'on lui adressait à ce sujet.
Lorsqu'il fut enfin complètement guéri de ses
blessures, il demanda un entretien particulier
au généreux Français qui l'avait si charitable-
ment recueilli chez lui, entretien que celui-ci lui
accorda.
Les deux hommes d 'meurcrent enfermés pen-
dant plusieurs heures ensemble ; rien ne trans-
pira au dehors de ce qu'ils s'étaient dit ; seule-
ment, en sortant du cabinet du négociant, le-
nègre annonça que, le lendemain, il quitterait
non-seulement la maison, mais encore le pays.
GUSTAVE AIMARD.
(La
Le rédacteur en chef,
A. DE BALATIIIER DHAG ELONNR.
Paris. — Imprimerie Vallée, ta, rue Ftttda.
. r
VARIÉTÉS
L'ÉLÉPHANT CHEZ LUI.
Un des récents explorateurs des contrées intérieures
; qui s'étendent au-dessus de la Cocliinchine française
l et du Kambodj, M. Honri Mouhot (M. Mouhot, mort au
i milieu de ses courses sous les atteintes du climat, était
, un naturaliste français, quoique sa relation ait été pu-
1 tJliée en anglais), fait d'intéressantes remarques sur les
Habitudes de l'éléphant tel qu'il l'a rencontré chez les
i tribus des montagnes. Dans toutes ces contrées, il est
ila seule bête de somme, le seul moyen de transport.
iocaque village en a quelques-uns ; il en est qui en
possèdent jusqu'à cent. Sans cet animal intelligent,
nulle communication ne serait possible pendant sept
mois de l'année ; avec son aide, il n'est guère d'en-
droit, si difficilement accessible qu'il soit, où l'on ne
puisse pénétrer.
Il faut voir l'éléphant au Sïlieu des ravins profonds
et fangeux qui sont les chemins de ces pays vierges
parfois les pieds serrés l'un contre l'autre pour se lais-
ser glisser sur l'argile humide des pentes escarpées
tantôt dans la boue jusqu'à mi-corps, tantôt gra-
vissant dos roches aiguës où l'on croirait qu'un Blondin
|Êeul pourrait se lenir en équilibre ; s'avançant rapide-
!Dent.A travers d'énormes tronça d'arbres, gisante sur
Col, su bien écrasant les broussailles et. lui l>anat>otjs
qui lui fciTDOflt- lepasiage; 9* couchant, à plat sur «a
large lJOitrille, pour que son cornac, se mette alisérncut
en se.'te ; ceat fois par jour aussi se glissant, sans les
endommager, entre des arbres où l'on n'aurait pas crû
qu'il put y ayoir place pour son énorme corps, sondant
avec sa trompe Je courant des rivières ou l'eau d'un ,
marécage; à chaque instant s'agenouillant, se penchant,
se relevant, sans jamais faire un faux pas. Il faut le
voir aussi à l'œuvre dans son pays pour se former une
juste idée de sa docilité, de son intelligence, de son
adresse et de sa force. Toutefois, le voyageur ajoute :
« N'exagérons pas ses mérites, cependant. Je no crois
pas que la charge du plus grand éléphant puisse dé-
passer aisément 250 à 300 livres, c'est-à-dire la charge
de trois bœufs de petite taille, et 'la plus longue traite
qu'il puisse faire avec une charge ordinaire est de 18
milles anglais, ou de 28 à 30 kilomètres. La traite
" journalière est habituellement de 10 à 12 milles. »
L'exposition, au palais de Cristal de Londres, du na-
" vire lilliputien le Red, Whithe and Blue (le rouge,
blanc et bleu), qui, dit-on, a traversé l'Océan sans
autre équipage que deux hommes et un chien, a piqué
l'amour-propre des marins anglais. Un ancien quartier-
' maître de la marine royale, Arthur M' Henry, veut en-
treprendre le voyage à lui tout seul dans un simple
youyou, long de quinze pieds et armé d'une seule voile
latine. Il se propose de partir cet automne de Liverpojl
et d'aller débarquer à New-York. Bon voyage 1
L'Invalide russe contient quelques renseignements
i sur la construction du télégraphe entre la Sibérie et
l'Amérique. Les ingénieurs, américains .ont voyagé.j
pendant soixante-quatre Iourl dans les pays de sau-
vages de Tchoukidli, escortés par un convoi de naturels.
Depuis le voyage du capitaine Rirons, en 1780, per-
sonne n'a pénétré dans ces contrées désertes habitées
par des sauvages aux instincts les plus cruels. I
En ce moment, tout le pays situé déplia le village I
d'Andyr jusqu'à l'Amour a été exploré, et la direction
de la ligne télégraphique est tracée. On attend d'Amé-
rique l'arrivée des navires de la Compagnie du télégra-
phe, qui sont retardés par les glaces de la mer d'O-
chotsky. Les navires doivent apporter tous les instru-
ments nécessaires et amener des ouvriers de la. tribu
de Yakout pour commencer immédiatement les tra-
vaux de la ligne télégraphique depuis l'Ameur jus-
qu'au golfe de Behring.
En attendant, les employés de la compagnie, secon-
dés par les habitants, construisent des maisons et pré-
parent les poteaux sur toute l'étendue entre Ochotsky
et Andyr. A en juger par l'activité infatigablo et l'é-
nergie des principaux agents de la compagnie, les tra-
vaux de la construction du télégraphe entre la Sibérie
et l'Amérique seront terminés dans trois ans. Les
voyageurs traversent un désert de 6,000 werstos en
traîneau, attelés avec des chiens et par un froid de
35 degrés Réaumur. Ils sont obligés de passer les nuits
en plein vent; en outre, il leur est impossible de
prendre plus qu'une quantité limitée de vivres pour
eux et leurs attelages, nourris de poisson sec.
Des essais nombreux ont été tentés en vue do perfec-
tionner le système de pavage de nos voies publiques.
A l'ancien et gios pavé de grès, on substitue aujour-
d'hui avec un avantage marqué un paVé de môme na-
ture ou de granit, mais de diuua«^%i ûiff.îu-
drés, et tout aussi résistant.
Dans la partie de la rue Saint-JatqtM gui a 8t4 n- 1
cemment éJè.rr:ieo. nui- abords du ViGlevard Sa'nf-tfpf-
main, on vient d'appliquer ew un oe
nouveau pavage. Il se compose de pe'i's bîoes carrés rie
près. qui n'ont guère que six ou sept centimètres iiti 1
côté. Leur assemblage constitue unt surface ^-.rtaUv-
ment unie, et sur laquelle pourtant les chevaux tien.'
nent très-bien. On n'en peut dire aulant du pavage qui
fut essayé à Paris il y a une vingtaine d'années, no-
tamment à l'entrée de la rue Taithout, sur le boulevard
des Italiens. Indépendamment des inconvénients qui
résultaient de sa décomposition rapide, le pavage en
bois devenait extrêmement glissant, et impraticable
pour les chevaux à la moindre pluie, et les accidents
auxquels il donna lieu le firent promptement abau"
donner.
Quatre-vingts marronniers transplantés il y a quel-
ques années ombragent en été le beau square des
! Arts-et-Métiers. Aujourd'hui vingt de ces arbres sont
chargés de fleurs et de feuilles nouvelles, absolument
comme au mois de mai. Pareil phénomène a lieu sur
le boulevard Boune-Nouvelle, planté aussi de marron.
niers, 'et dans les Champs-Elysées.
Trois villes se disputaient jusqu'à présent l'honneur
d'avoir donné le jour à l'auteur de Gil Blas et du Dia-
E%!c boiteux ; c'était Paris, Vannes et Rhuis. Mais il ré- .
suite d'un acte do baptême qui vient d'être découvert,
ï que Le Sage est né à Sarzeau, dans File de IUluiI
tiritfrfaaL 1* y iLeTMfcte 16S8. ' "~ ' • ■
lot,
. j,at-is. — fca;«. A. C. J', et Cie, rue Bcr¡èrc, 30.
Jeffery traversa High-street et pénétra dans
xine de 'ces rues hideuses qui partent en rayon-
nant de Seven Dials, le plus horrible quartier
:
quel il demanda la permission de dormir sous
son toit avec son enfant.
Avant de se mettre au lit. Jeffery prit son fils
tœsr ses genoux et lui fit dire ses prières; puis, il I
se coucha à côté de lui.
Mais le sommeil ne vint pas.
Une pensée infernale -agitait !e cerveau de I
•cet homme et chassait le sommeil de ses pau-
pières ; le meurtre de son lils ! Il voulut écar- i
ter .de son esprit cette sinistre idée qui l'ob-
sédait, mais ses efforts furent inutiles; il ne
cessa bientôt plus de lutter et il se dit :
— Je veux tuer mon fils!
Jeffery sauta en bas du lit avec résolution et
il ordonna à l'enfant de suivre son exemple. Sa
sœur et son beau-frère voulurent s'opposer à leur
départ, mais l'assassin fut inflexible.
— Il faut que vous soyez une bien méchante
femme, dit-il à sa sœur, pour supposer que je
puisse faire du mal à cet enfant. Je m'en vais à
la campagne avec lui, etje ne crois pas que vous
le revoyiez une autre fois.
L'enfant se mit à pleurer à chaudes larmes.
Son père lui montra la porte en disant:
— Marche !
Il était à peu près deux heures du matin; la
nuit était noire et lugubre.
Jeffery s'engagea dans Neal's-passage et il
entra en tâtonnant dans une maison délabrée, j
ouverte à tous les vents; il ordonna à l'enfant
de retenir son souffle, et il descendit avec lui
:au milieu de l'obscurité plusieurs marches raides
et glissantes, longea un corridor, descendit de
nouvelles marches, fit quelques pas en avant et
ferma une porte derrière lui.
Il alluma alors un bout de chandelle qu'il
avait apporté dans sa poche.
L'enfant poussa un cri d'effroi.
Il se trouvait dans une cave aux murs nus et
humides, couverts de ces taches gluantes qui
s'attachent aux lieux immondes; le sol disparais-
sait sous le fupiier et la pourriture; au milieu
s'ouvrait béante l'ouverture d'une citerne; il s'ex-
halait de tels miasmes de cet antre d'horreur que
l'enfant s'évanouit aussitôt.
L'assassin regarda autour de lui.
A l'ouverture de la citern-e se dressait un po-
teau à moitié pourri ; Jcffery attacha à l'extrémi-
té une corde dont il avait eu soin, de se munir,
puis il prit son enfant dans ses h!as, lui passa le
nœud ooula.nt autour du cou et le pendit au-des-
sus de l'ouverture béante.
Puis le monstre souffla la chandelle et s'enluit
en toute hâte du lieu de son crime.
Il alla sc cacher à Halifax, où il obtint du tra-
•vail sous le nom de Samuel Mortimer.
Malheureusement, lorsque JefTery avait un peu
trop bu, il avait la langue trop longue.
Le 15 septembre, dans un moment d'ivresse,
il reconnut son crimeet se constitua prisonnier ;
il voulut bien se rétracter, mais il était trop
tard.
Il fut jugé à Londres, recannu coupable et con-
damné à la pendaison.
Pins tard, il lit les aveux les plus complets.
Depuis sa condamnation, une transformation
complète s'était, opérée chez l'assassin ; il mon-
trait des sentiments religieux très-sincères ; il as-
sistait régulièrement aux services de la chapelle,
et aimait beaucoup à s'entretenir avec le chape-
lain de la prison.
Deux personnes seulement sont venues le vi-
siter, son frère et sa sœur. Il leur a fait ses
adieux dans la journée de samedi. Sa femme vit
dans le désordre depuis leur séparation.
Le elHlemain, dimanche, le chapelain prêcha
le sermon des condamnés, que Jeffery parut
écouter avec beaucoup d'attention.
Durant la nuit du lundi au mardi, pendant
que l'échafaud sa dressait à côté de Newgate
une foule très-considérable commençait à affluer,
cherchant avec empressement ce qu'elle appelle
une bonne position.
On peut évaluer à vingt mille environ le nem-
bre des spectateurs accourus pour assister à ce
lugubre spectacle,
Au pied du gibet, se pressait une foule cra-
puleuse, criant et se culbutant dans un désordre
hideux; les plaisanteries les plus dégoutantes
sortaient de chaque bouche. Le spectacle de ces
voyous est peut-être encore plus repoussant que
celui de la pendaison lui-même.
Plus loin, au f>nd de la place de Newgate et
dans les rues avoisinantes, stationnent des gens
à lamine plus respectable, ouvriers pour la plu-
part, accourus là par habitude, d'autres disent
par instinct.
Toutes les fenêtres sont garnies de curieux
qui ont payé au poids de l'or un de ces specta-
cles à sensu :ioti, après lesquels courent ces blasés
gentlemen, avides d'émotions fortes.
A huit heures précises, le glas funèbre de la
prison annonce au condamné que le moment fa-
tal est arrivé. _
La masse entière des spectateurs cesse d'on-
duler dans tous les sens et de lancer des lazzis et
des plaisanteries; un silence de mort ne tarde
pas à régner au milieu de cette foule un moment
auparavant si turbulente et si tumultueuse.
En effet, la porte s'ouvre et Jenery parait.
C'est un homme de trente-deux ans environ,
à la taille petite, à la figure maigre et douce, de
respectable apparence, comme on dit en anglai-.
On ne croirait jamais, en voyant cet homme,
qu'il a pu commettre un crime aussi monstrueux
que ce'ui dont il a été reconnu coupable.
Le condamné monte sur l'échafaud avec une
grande fermeté, ne cessant d'adresser des prières
ferventes à Dieu.
Calcraft lui enfonce un bonnet sur les yeux, lui
passe le nœud coulant au cou, et fait jouer la
trappe qui se dérobe sous les pieds de Jeffery.
Le corps éprouve durant quelques instants
d'horribles oonvulsions ; tous les membres se
S contractent comme mus par un courant galvani-
| que, puis c'est tout...
La justice humaine est satisfaite!
T
LES VAUDOUX
LES CANNIBALES
DE SAINT-DOMINGUE
PAR
GUSTAVE AIMARD
Suite (1)
XVI
LE TALISMAN
Marcelin détalait à travers les lialliers, avec
la rapidité d'un chevreuil pressé par les chas-
seurs.
Sans ralentir sa course, il s'orientait avec
une admirable sagacité au milieu de ces fourrés
inextricables, coupés à chaque instant par des
sentiers-qui se trouvaient dans toutes les direc-
tions et faisaient de la forêt un labyrinthe où tout
autre qu'Un coureur de bois émérite se fût perdu
au bout de cinq minutes.
Parfois il s'arrêtait, fouillait, d'un regard
anxieux, les broussailles environnantes, prêtait
l'oreille une ou deux minutes, puis il se prenait
les côtes, renversait la tête en arrière et selon la
coutume des nègres lorsqu'ils sont joyeux, il se
(l) Voir les numéros parus depuis 1© 33 août.
metl&t à gambader comme un singe en pous-
sant de bruyants éclats de rire.
Quoi qu'en disent les philosophes humanitaires
qui n'ont jamais quitté leur cabinet de travail et
ne connaissent la race noire que sur les rapports
plus ou moins -véiidique.% publiés sur elle, les
nègres n'ont jamais pris au sérieux leur émanci-
pation. Ce sont de grands enfants sans forces et
sans prévoyance ayant en germe dans leur cœur j
tous les vices et toutes les vertus de la race hu- j
maine, faciles au mal, presqu'inhabilee au bien, :
poussant tout à l'extrême et ignorant la premiè- '
re pago de la vie sociale. Il faudra bien des
jours encore, bien du sang sera versé malheu-
reusement avant que ces enfants terribles de-
viennent des hommes honnêtes, laborieux et
comprennent la famille, ce lien tout puissant
des sociétés.
Lorsque Marcelin s'en étart donné à cœur joie
et qu'il avait ri à en perdre la respiration, il re-
partait comme une flèche pour recommencer le
même maaégc quelques minutes plus tard.
Il avait rai s on d'être joyeux, le digne garçon ;
pendant plus de quinze heures son corps avait
été pressé entre les griffes. du tigre, et il était
sorti de cette épreuve terrible, non-seulement
sans une égratignure, mais encore en forçant la
conliancerlupapa Vaudou, c'est-à-dire de l'homme
réputé pour être le plus .fin et le plus rusé de
tous les noirs' de Saint-Domingue ; et cela après
lui avoir tiré, un à un, du cœur et cpmme en se
jouant, ses s crets les plus cachés. Ce qu'il y
avait eu de plus admirable dans cette lutte de
1 finesse entre les deux hommes, c'est que le
Vaudou, sans y être ostensiblement contraint,
avait été amené à faire les plus compromettantes
révélations et à divulguer ses projets, tout en étant
intimement convaincu dans son fort intérieur que
non-seulement il n'avait rien 'di,t, mais encore
qu'il avai été d'une discrétion à toute épreuve.
Plusieurs motifs plus ou moins spéciaux aux
yeux de Floréal avaient concouru à produire ce
! résultat; d'abord le jeune homme lui répétait
sans cesse qu'il ne voulait rien savoir et avait eu
le talent de l'arrêter entre chaque confidence par
ses éternelles dénégations ; de plus, le Vaudou
avait poussé son convive à tellement, boire, ce-
lui-ci avait joué l'ivresse a^;çe un naturel si par-
fait, que le nègre, maigre toute son habileté,
avait complètement été sa dupe ; de plus, et ceci
était le motif le plus sérieux, le jeune homme
lui avait montré, tatoué sur son bras, un mysté-
r'eux hiéroglyphe, que seuls les adeptes placés
sur les premiers degrés de la sects peuvent por-
ter, qui leur sert de signe d9 reconnaissance et
forcément exige entre eux la plus entière con-
fiance Dès ce moment, le jeune homme deve-
nait un frère pour Floréal; tous deux étaient
obis : ils ne devaient plus avoir de secrets l'un
pour l'autre.
Mais comment Marcelin qui détestait la secte
des Vaiuloux, avait horreur de leurs pratiques
sanguinaires, et s'était si généreusement dévoué
pour amener leur perte et leur destruction, avait-
il sur le bras ce mystérieux tatouage?
N rus l'expliquerons en quelques mots, Ca",
par une coïncidence providentielle, ce fut de cette
reconnaissance inespérée, qui plaça tout à coup
le jeune homme aux premiers rangs de la secte,
et en fit un personnage de la plus haute impor-
tance, que découlèrent les événements qui cau-
sèrent, sinon la destruction, du moins laperte des
-vati(loux.
Disons tout d'abord que Marcelin lui-même
ignorait totalement la puissance du talisman
qu'il possédait, et que ce ne fut que par hasard
et en voyant croître la méfiance de Floréal et l
1 par conséquent grandir dans des proportions
énormes les dangers qui le menaçaient, qu'il fut,
presqu'en désespoir de cause amené à s'en servir
par fine de cê'}r, inspirations qui traversent l'es-
prit des hommes résolus à l'instant du péril.
,Marcelin était bien jeune, il avait quatre ou
cinq ans à peine; lui et sa mère étaient encore
esclaves du- maître après la mort duquel M. Du-
vauchelle devait les acheter pour leur donner en-
suite la liberté. Un jour, à Galveston, ville du
Texas, où résidait leur maître, la mère de Mar-
celin; en ouvrant la maison, vit un vieux noir
étendu sans mouvement sur le seuil de la porter
Cet homme était évanoui, il semblait mourant
et perdait son sang par trois blessures graves
une à la tête et deux à la poitrine.
La négresse, émue de pitié et n'écoutant que
son cœur, releva le blessé, le chargea sur ses
épaules, le rentra dans la maison, le transporta
dans la misérable hutte qui était son logement,
et l'étendit sur le pauvre grabat de feuilles sè-
ches et de peaux de moutons qui servait de lit à
elle et à son enfant.
Ce devoir accompli, elle lava les blessures du
pauvre noir, le pansa du mieux qu'elle put, et alla
rendre compte à son maître de ce qu'elle avait
fait.
Celui-ci, nous l'avons dit, était un homme hu-
main et généreux. Au lieu d'adresser des repro-
ches à son esclave, il la félioita, l'engagea à con.
tinucr sa bonne œuvre, fit appeler un médecin et.
se chargea de payer les médicaments.
Avant tout cependant, il était importa t de sa-
voir qui était cet homme, s'il était libre ou es-
clave, parce que dans le dernier ças, la loi exi-
geait qu'il fut immédiatement transporté chez son
maitre.
L'état du blessé était fort grave; il ne pouvait
parler et était, par conséquent, incapable da.
donner aucun renseignement sur sa position so-
ciale ; bon gré mal gré, il fallut attendre.
Quelques jours s'écoulèrent. Grâce .aux soins
intelligents et assidus qui lui furent prodigués
par la bonne négresse, le blessé fut bientôt hors.
de danger ; alors, on l'interrogea.
il était libre, par conséquent maitre de ses ac-
tions, et nul, si . ce n'est'Dieu, — ce furent ses
propres paroles, — n'avait droit sur lui.
Mais, malgré la vive reconnaissance qu'il
éprouvait pour la négresse à laquelle il devait la
vie, il ne voulut jamais lui apprendre à la suite-
de quels événements il avait été si grièvement
blessé, et bien qu'il semblât parfaitement savoir
quels étaient ses assassins, il refusa constamment,
de les faire connaître, répondant par des déné-
gations et des fins de non-recevoir aux questions
qu'on lui adressait à ce sujet.
Lorsqu'il fut enfin complètement guéri de ses
blessures, il demanda un entretien particulier
au généreux Français qui l'avait si charitable-
ment recueilli chez lui, entretien que celui-ci lui
accorda.
Les deux hommes d 'meurcrent enfermés pen-
dant plusieurs heures ensemble ; rien ne trans-
pira au dehors de ce qu'ils s'étaient dit ; seule-
ment, en sortant du cabinet du négociant, le-
nègre annonça que, le lendemain, il quitterait
non-seulement la maison, mais encore le pays.
GUSTAVE AIMARD.
(La
Le rédacteur en chef,
A. DE BALATIIIER DHAG ELONNR.
Paris. — Imprimerie Vallée, ta, rue Ftttda.
. r
VARIÉTÉS
L'ÉLÉPHANT CHEZ LUI.
Un des récents explorateurs des contrées intérieures
; qui s'étendent au-dessus de la Cocliinchine française
l et du Kambodj, M. Honri Mouhot (M. Mouhot, mort au
i milieu de ses courses sous les atteintes du climat, était
, un naturaliste français, quoique sa relation ait été pu-
1 tJliée en anglais), fait d'intéressantes remarques sur les
Habitudes de l'éléphant tel qu'il l'a rencontré chez les
i tribus des montagnes. Dans toutes ces contrées, il est
ila seule bête de somme, le seul moyen de transport.
iocaque village en a quelques-uns ; il en est qui en
possèdent jusqu'à cent. Sans cet animal intelligent,
nulle communication ne serait possible pendant sept
mois de l'année ; avec son aide, il n'est guère d'en-
droit, si difficilement accessible qu'il soit, où l'on ne
puisse pénétrer.
Il faut voir l'éléphant au Sïlieu des ravins profonds
et fangeux qui sont les chemins de ces pays vierges
parfois les pieds serrés l'un contre l'autre pour se lais-
ser glisser sur l'argile humide des pentes escarpées
tantôt dans la boue jusqu'à mi-corps, tantôt gra-
vissant dos roches aiguës où l'on croirait qu'un Blondin
|Êeul pourrait se lenir en équilibre ; s'avançant rapide-
!Dent.A travers d'énormes tronça d'arbres, gisante sur
Col, su bien écrasant les broussailles et. lui l>anat>otjs
qui lui fciTDOflt- lepasiage; 9* couchant, à plat sur «a
large lJOitrille, pour que son cornac, se mette alisérncut
en se.'te ; ceat fois par jour aussi se glissant, sans les
endommager, entre des arbres où l'on n'aurait pas crû
qu'il put y ayoir place pour son énorme corps, sondant
avec sa trompe Je courant des rivières ou l'eau d'un ,
marécage; à chaque instant s'agenouillant, se penchant,
se relevant, sans jamais faire un faux pas. Il faut le
voir aussi à l'œuvre dans son pays pour se former une
juste idée de sa docilité, de son intelligence, de son
adresse et de sa force. Toutefois, le voyageur ajoute :
« N'exagérons pas ses mérites, cependant. Je no crois
pas que la charge du plus grand éléphant puisse dé-
passer aisément 250 à 300 livres, c'est-à-dire la charge
de trois bœufs de petite taille, et 'la plus longue traite
qu'il puisse faire avec une charge ordinaire est de 18
milles anglais, ou de 28 à 30 kilomètres. La traite
" journalière est habituellement de 10 à 12 milles. »
L'exposition, au palais de Cristal de Londres, du na-
" vire lilliputien le Red, Whithe and Blue (le rouge,
blanc et bleu), qui, dit-on, a traversé l'Océan sans
autre équipage que deux hommes et un chien, a piqué
l'amour-propre des marins anglais. Un ancien quartier-
' maître de la marine royale, Arthur M' Henry, veut en-
treprendre le voyage à lui tout seul dans un simple
youyou, long de quinze pieds et armé d'une seule voile
latine. Il se propose de partir cet automne de Liverpojl
et d'aller débarquer à New-York. Bon voyage 1
L'Invalide russe contient quelques renseignements
i sur la construction du télégraphe entre la Sibérie et
l'Amérique. Les ingénieurs, américains .ont voyagé.j
pendant soixante-quatre Iourl dans les pays de sau-
vages de Tchoukidli, escortés par un convoi de naturels.
Depuis le voyage du capitaine Rirons, en 1780, per-
sonne n'a pénétré dans ces contrées désertes habitées
par des sauvages aux instincts les plus cruels. I
En ce moment, tout le pays situé déplia le village I
d'Andyr jusqu'à l'Amour a été exploré, et la direction
de la ligne télégraphique est tracée. On attend d'Amé-
rique l'arrivée des navires de la Compagnie du télégra-
phe, qui sont retardés par les glaces de la mer d'O-
chotsky. Les navires doivent apporter tous les instru-
ments nécessaires et amener des ouvriers de la. tribu
de Yakout pour commencer immédiatement les tra-
vaux de la ligne télégraphique depuis l'Ameur jus-
qu'au golfe de Behring.
En attendant, les employés de la compagnie, secon-
dés par les habitants, construisent des maisons et pré-
parent les poteaux sur toute l'étendue entre Ochotsky
et Andyr. A en juger par l'activité infatigablo et l'é-
nergie des principaux agents de la compagnie, les tra-
vaux de la construction du télégraphe entre la Sibérie
et l'Amérique seront terminés dans trois ans. Les
voyageurs traversent un désert de 6,000 werstos en
traîneau, attelés avec des chiens et par un froid de
35 degrés Réaumur. Ils sont obligés de passer les nuits
en plein vent; en outre, il leur est impossible de
prendre plus qu'une quantité limitée de vivres pour
eux et leurs attelages, nourris de poisson sec.
Des essais nombreux ont été tentés en vue do perfec-
tionner le système de pavage de nos voies publiques.
A l'ancien et gios pavé de grès, on substitue aujour-
d'hui avec un avantage marqué un paVé de môme na-
ture ou de granit, mais de diuua«^%i ûiff.îu-
drés, et tout aussi résistant.
Dans la partie de la rue Saint-JatqtM gui a 8t4 n- 1
cemment éJè.rr:ieo. nui- abords du ViGlevard Sa'nf-tfpf-
main, on vient d'appliquer ew un oe
nouveau pavage. Il se compose de pe'i's bîoes carrés rie
près. qui n'ont guère que six ou sept centimètres iiti 1
côté. Leur assemblage constitue unt surface ^-.rtaUv-
ment unie, et sur laquelle pourtant les chevaux tien.'
nent très-bien. On n'en peut dire aulant du pavage qui
fut essayé à Paris il y a une vingtaine d'années, no-
tamment à l'entrée de la rue Taithout, sur le boulevard
des Italiens. Indépendamment des inconvénients qui
résultaient de sa décomposition rapide, le pavage en
bois devenait extrêmement glissant, et impraticable
pour les chevaux à la moindre pluie, et les accidents
auxquels il donna lieu le firent promptement abau"
donner.
Quatre-vingts marronniers transplantés il y a quel-
ques années ombragent en été le beau square des
! Arts-et-Métiers. Aujourd'hui vingt de ces arbres sont
chargés de fleurs et de feuilles nouvelles, absolument
comme au mois de mai. Pareil phénomène a lieu sur
le boulevard Boune-Nouvelle, planté aussi de marron.
niers, 'et dans les Champs-Elysées.
Trois villes se disputaient jusqu'à présent l'honneur
d'avoir donné le jour à l'auteur de Gil Blas et du Dia-
E%!c boiteux ; c'était Paris, Vannes et Rhuis. Mais il ré- .
suite d'un acte do baptême qui vient d'être découvert,
ï que Le Sage est né à Sarzeau, dans File de IUluiI
tiritfrfaaL 1* y iLeTMfcte 16S8. ' "~ ' • ■
lot,
. j,at-is. — fca;«. A. C. J', et Cie, rue Bcr¡èrc, 30.
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