Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-06-10
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juin 1870 10 juin 1870
Description : 1870/06/10 (A5,N1513). 1870/06/10 (A5,N1513).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716941n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le mmu'ro.
5 cent. le numéro.
'AF'ONJ\¡RIVIENTS. — Trois mots Six mois Un an
Paris • • ». • 5 9 fr. fr.
Départements 6 11
Administrateur: BO urdilliat. 93
5m. année - VENDREDI 10 JUIN 1870 - No 1513
Rédacteur en chef: A. DE B A.L A.T HIK R-T3 R A G tï î40 Niï "E ^
BUREAUX D'ABONNEMENT: », ï^aoBroîtat .V
Administration : [3, quai Voltaire. 1 i
PARIS, 9 JUIN 1870
BERCY
l
C; . T
Depuis troi's mois paraît •,/t>vrniaJ a-a-
quel je tiens à souhaiter la bi-?.n^Hmi$e.t Ç'^sl^
le Journal de Bercy. ^ """ r
Rien de plus recommanètable que ces pu- ^
blicaiions spéciales destinées à défendre les ^
intérêts locaux, à faire connaître les besoins (
et les vœux d'un groupe de cite yens utiles,
sorte de cahiers perman§nts à la disposition (
ies journalistes et des légis'iateurs. ^
Un de mes confrères, qui ,,--iet son érudi- ^
' ïion et son'talent au service de toutes les ,
klées de progrès, M. Jules Nostag, publie
dans le nouveau journal une 'Histoire de .
Bercy,, pleine de dales, de noms-et de laits
curieux.
La petite vlHe,- où ren ne trouvère,
bientôt que des rangées de tonneaux entas-
sés dans des caves et que de grandes bâ-
lisses'neuves abritant des douaniers, a -été
pendant longtelll ps une des promenades pit-
ioresçpes du :vi8uxParis. A. la;: place où 5'é-
rendent des rues bordées &0 m&gasins, les
:abarels, les guinguettes et les pdi les mai-
sons /blanchissaient dans - le feuillage, au
bord des avenues pIauLées de marronniers,
•*; -de tilbuls et de platanes. Le ohâteau do-
Bercy ca éLé célèbre, et l'une des prémices
visites de Louis-Napoléon, président de ta
.République française, tut posp cette demeuie .
le sa mère en £81-4. I
Il y ;a loin de Napoléon III à .Guies César,
• ; des luttes de Camulogèoe et des'Gaulois con-
tre Labiénus, au château bâhi sur les dessins
de Mansart, par ordre'de M. Le M a Ion, pré-
sident au Parlement de ParifJ. Eien ne se-
rait plus intéressant que le dé 'ta*"- &e tous les
événements, grands ou peLit", q'ul se sont sue.. •
cédé dans cet intervalle, Voici": 1&5 princi-
paux de ces événements :
* *
Au neuvième siècle, les Norn UH¡,i!S arri- p
valent périodiquement de la Suède, de la
Norwège «t du Danemark, pour ravager les ta:
côtes ue la France. Leurs longues barques m
remontaient le cours de la Seine et venaient el
^jusqu'à Paris. Il va sans dire que les pil- gi
:*}Wls débarquaient de distance en distance, NI
.jio Ir le malheur des riverains. Une petite Ci
peuplade dl; pêcheurs, installés dans l'ile de cc
/Bpsy, au-dessous de Rouen, se lassa de ces el
exactions et prit le parti d'émigrer. En 850, N
les pêcheurs *el leurs familles se mirent en d
route, et, suivant le bord du fleuve, vinrent e'
construire leurs cabanes à 1 endroit où ' se d
trouve aujourd'hui le grand marché aux vins 1(
de Paris.
Les Francs, lorsqu'ils avaient conquis la t
Gaule, s'en étaient partagé les terres, et, f.
parmi les propriétés de la Couronne, figu- -t
rait avec la forêt de Yincennes le fief de j
Itouilly, qui s'étendait jusqu'à la Seino. Les \
pêcheurs de Bolsy, par le seul lait de leur ;
installation, se trouvèrent donc sujets di- (
réels du domaine royal. |
En H3'ie, le roi Louis le Gros fit présent :
de Beley, devenu Bercy, à. l'abbaye de
Montmartre, qui le céda, en l172, il UL11 sei-
gneur nommé Adr.:.1l1 de Bray.
Suit.une longue liste de propriétaires loe-
trouve par lVI. Jules Nostag : rois, ducs,
magistrats, moines et gentilshommes.
' Lorsque les grands vassaux se liguèrent
contre Louis XI, qui, prenant la royauté au
1 sérieux, menaçait leur inclél'cnclance, leur
^ armée — on le sait — vint j usqu'aux portes
l' de PéWtS. Pendant une trêve./des assemblées
b furent tenues à Bercy entre les représen-
tants du roi et ceux de la Ligue du Bien pu-
C ' blic, que les Parisiens appelaient la Ligue du
Mal ]J%blic. Louis XI se rendit en personne
' à l'une de ces assemblées.
Nouvelle suite de propriétaires, parmi les-
quels Lgu.renL les Luxembourg et les d'A-
ligre.
En 16:Í9, la plus-grand# partie du lTiarqul-
sat de Bercy appartenait à la famille Le Ma.
Ion, originaire de k, Champag'Be. C'est alors
que fut bâti Je château.
*
* *
Un Guide de 1781, écrit par 'lm devancier
de. M. Jou-nne, nommé Thiéry, décrit lon-
,:guoment cette magnifique résidence.
On remarquait dans la salle à manger des cet
tableaux de Snyders, le grand peintre d'ani- len
maux, avec des figures peintes par Jordaens, I
et, dans le vestibide, sur le jardin, quatre mE
grands tableaux peints par Carrey, pour au
M. de Nointel, ambassadeur en Turrruie. tei
Cette particulari té .a fait commette à beau- dé
coup d'historiens l'erreur de croire que le
château de Bercy avait appartenu à M. de clr
Nointel, lorsque, au contraire, il ne cessa gl
d'appal'teni l' à lot famille Le Malon que pour re
entrer dans celle de Nicolaï, après que le rc
i dérider rejeton du président Charles Le Ma- ta
; Ion de Bercy fut mort, le 3 mars 1809. a(
Le parc, environné de beaux jardins et h
i bordé, le long de la Seine, par une magni- v
? tique terrasse, contenait cent cinquante hec-
- tares et avait. été dessiné par Le Nôtre. Le
3 ¡¡dit-fils du président l'avait fait embellir en
s 1706; c'est alors que la plupart des allées y c
r avaient été percées dans le fourré, touffu c
l- comme celui de la Belle au bois uormaut4 la t
errasse datait également de celte époque, (
: Le château de Bercy souffrit beaucoup de '
la Révolution. Il ne fut pas pas morcelé,
t- mais or, afferma ses dépendances à diffé-
rentes personnes ; les lmes" eX1?101 tèrent les
i_ r.rbre% 'qu'ellcs firent aDQttpG-, d'HutTes la-
3, bourèren-t les allées pour y semer du blé.
Toutefois, rintédeur des appartemests fut
^ respecté1, et lorsque la famille de_Nicolaï y
lUir ,- lle dernier propriétaire, M- de Nlcolai,"
-s :cor-,te de Bercy, 'n'habitait pas sa propriété,
:;S quoi qu'il .y tînt beaucoup :: il -fallut que le
n" chemin de -fer de Vincennes vînt traverser
u- 'son parc et effleurer le château jusqu'au ras
du perron, pour quT. se décidât à le vendre;
ns M. Pereire et le Crédit mobilier devaient
d'abord l'acheter au prix de 9,500,000 fr.;
ÎS" mais un délai de vingt-quatre heures ayant
.été demandé par l'une des .parties contrac-
tantes, une société de capitalistes offrit
J11" 40,500,000 fr., qui furent-acceptés. La'dé-
liL moiilion. du château était décidée :
irS « Bientôt, dit fauteur des Chroniques et
légendes des rues de Pan\ les marbres et les
sculptures, les devises et les :.guidandes, les
ier hauts pilastres ioniques et les grands tro-
m- pliées de cette habitation magnifique furent
jonchés eur le sol, et ne par2;cre.ut plus à
:elte banlieue active qui les avait si long-
,emps admirés. »
Ce qui témoigne de la richesse des orne-'7
menlations intérieures, c'est le prix excessif -1
auquel furent vendues les boiseries: un ama-
teur en avait offert 100,000 fr.; la vente en
détail rapporta le double de cette somme.
La boiserie d'un seul petit salon fut ven-
due 25,000 fr. pour l'impératrice". Un An-
glais et un Russe, qui la convoitaient, ne se
retirèrent que deva it la dernière surenchè?
re. La boiserie du cabinet d'éLude, qui n'é.
tait pas d'un travail moins admirable, fut
achetée pour l'Empereur au prix de 17,000.
francs. Le corps-seul de la bibliothèque fut :
vendu 27,000 fr y
Le dix-huitième siècle fut la grande épo-
que de Bercy. Paris de i\lo i Lmp l'tel, mar-
quis de Brunoy, le plus riche des fermiers
généraux, Et élever au bout du parc de Ber- .
cy un énorme pavillon en pierres de taille, ^
que l'on baptisa aussitôt Pùlé-Pâcis. Ce pa- .
villon fut séparé du parc par les fortifica-
tions ; il sert aujourd'hui de magasin de
vins.
Du tous les points de Paris on venait man-
ger des matelotes dans les guinguettes de
Bercy. Le. cabaret des Marronniers, trans-
formé aujourd'hui en restaurant, situe sur
le port de Bercy, à deux pas de la Râpée,
,était déjà célèbre en 1789.
« Le port de Bercy, dit le Guide de
'Thiéry, est l'entrepôt des vins qui arrivent
de Bourgogne; on y passe l'eau dans un
:bac. Telle est l'origine de Bercy, marché
aux vins. »
Sous Napoléon Ier, le château de Bercy fut
habité par M. le baron Louis. Ministre des
finances en 1816, 1818, 1831, M. Louis, an-
cien curé constituant de 1789, a laissé un
mot célèbre, sa réponse à Bonaparte qui se
plaigftait de son administration :
— Sire, faites-moi de bonne politique, je
vous ferai de bonnes finances. j
La population de Bercy était, en 1840, de '
7,913 habitants. Elle était de 14,495 en !
1856. Elle n'est plus que de 3,000 aujour- j
d'hui. Il est vrai qu'il ne faut pas com- }
ROCAMBOLE
(NOUVEL ÉPISODE)
LA CORDE DU PENDU
LXXIV
74
Le révérend Patterson et sir Archibald se
regardèrent un moment avec une égaie stu-
peur.
Le premier paraissait anéanti.
Le second ne comprenait pas, mais il devi-
nait quelque épouvantable catastrophe.
Et comme le révérend Patterson demeurait
bouche béante, stupide, sir Archibèild lui dit
«nfln :
— Mais que vous arrive-t-il donc-? ;
Alors,' le révérend eut une explosion de
CG 1ère.
— Ah ! vous voulez le en/voir ? dit-il.
--' Oi, fit sir Archibald.
— Eh bien ! je vais vous le dire, reprit-il
hors -le lui. Vous m'avez pris pour un homme
'
h,J,hil,), jusqu'ici.
— Dam !
— Eh bien. ! vous vous êtes trompé.
Et il eut un rira nerveux effrayant.
— Que voulez-vous dire? balbutia sir Ar-
cliibaU'.
— Je sui" un parfait imbécile, un misérable
niais, poursuivit le révérend Pattcraon.
— Oh !
— Et voici trois semaines que je suis joué,
dit-il, roulé par un homme à qui j'ai donné
toute ma confiance, et qui est mon plus cruel
ennemi.
Sir Archibald ne comprenait toujours pas.
! Le révérend poursuivit.
! — V.-)ulc.-,--vous savoir ce qui est arrivé?
I — Parlez, -
— Eh Lien ! ce n'est pas lady PtfMileton
:q,u.i s'est présentée à Bedlam.
— Parbleu ! je le sais Lien.
— Et lord William n'y est plus.
Sir Arcbibald jeta un cri.
— Lord William n'est plus à Bedlam ?
— Non.
— ,Où donc est-il?
— ïi est en route pour l'Irlande.
— Niais vous êtes fou! exclama sir Archi-
LaId.
— Pas encore... mais je vais le devenir.
Et le révérend enfonçait, en parlant ainsi,
ses ongles dans sa poitrine, et se promenait,
dans sa chambre du pas saccadé et inégal
d'une bête féroce enfermée dans une cage de
fer.
— Mais enfin, dit sir Archibald, expliquez-
vous... Comment se fait il que lord William
ne soit plus à BeJlam?
— Parce qu'on lui en a ouvert la porte, ,
— Mais qui donc?
■p^loi! parbleu! moi...'
— Vous ! •
1
Et sir Archibald regardait le révérend avec
une surprise croissante.
Celui-ci poursuivit :
— Depuis trois semaines je suis aveuglément
les ce; seils d'un homme qui, a" certainement .
juré de rendre à lord William ses titres et sa
fortune.
— Mais ce que vous dites là est impossible!
— C'est la vérité, vous dis-je. r
Et. le révérend riait d'un rire nerveux, et il
ajouta : ,
— Puisque je ne suis qu'un imbécile !...
Et comme il parlait ainsi, une sonnette se .
fit entendre, annonçant l'arrivée d'un vis!"
teur. ' , ...
Ce coup de sonnette calma un peu le rêve-
rend.
Il regarda sir Archibald.
— Silence! dit-il.
Au même instant, la porte du cabinet s'oit*
vrit et un homme entra.
C'était le détective Stfotowe.
I Le révérend Patterson avait sur lui-mêra| q
1 un emDite extraordinaire. - ,
"Voir le ïiiaéro du 12 jmn.'
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le mmu'ro.
5 cent. le numéro.
'AF'ONJ\¡RIVIENTS. — Trois mots Six mois Un an
Paris • • ». • 5 9 fr. fr.
Départements 6 11
Administrateur: BO urdilliat. 93
5m. année - VENDREDI 10 JUIN 1870 - No 1513
Rédacteur en chef: A. DE B A.L A.T HIK R-T3 R A G tï î40 Niï "E ^
BUREAUX D'ABONNEMENT: », ï^aoBroîtat .V
Administration : [3, quai Voltaire. 1 i
PARIS, 9 JUIN 1870
BERCY
l
C; . T
Depuis troi's mois paraît •,/t>vrniaJ a-a-
quel je tiens à souhaiter la bi-?.n^Hmi$e.t Ç'^sl^
le Journal de Bercy. ^ """ r
Rien de plus recommanètable que ces pu- ^
blicaiions spéciales destinées à défendre les ^
intérêts locaux, à faire connaître les besoins (
et les vœux d'un groupe de cite yens utiles,
sorte de cahiers perman§nts à la disposition (
ies journalistes et des légis'iateurs. ^
Un de mes confrères, qui ,,--iet son érudi- ^
' ïion et son'talent au service de toutes les ,
klées de progrès, M. Jules Nostag, publie
dans le nouveau journal une 'Histoire de .
Bercy,, pleine de dales, de noms-et de laits
curieux.
La petite vlHe,- où ren ne trouvère,
bientôt que des rangées de tonneaux entas-
sés dans des caves et que de grandes bâ-
lisses'neuves abritant des douaniers, a -été
pendant longtelll ps une des promenades pit-
ioresçpes du :vi8uxParis. A. la;: place où 5'é-
rendent des rues bordées &0 m&gasins, les
:abarels, les guinguettes et les pdi les mai-
sons /blanchissaient dans - le feuillage, au
bord des avenues pIauLées de marronniers,
•*; -de tilbuls et de platanes. Le ohâteau do-
Bercy ca éLé célèbre, et l'une des prémices
visites de Louis-Napoléon, président de ta
.République française, tut posp cette demeuie .
le sa mère en £81-4. I
Il y ;a loin de Napoléon III à .Guies César,
•
tre Labiénus, au château bâhi sur les dessins
de Mansart, par ordre'de M. Le M a Ion, pré-
sident au Parlement de ParifJ. Eien ne se-
rait plus intéressant que le dé 'ta*"- &e tous les
événements, grands ou peLit", q'ul se sont sue.. •
cédé dans cet intervalle, Voici": 1&5 princi-
paux de ces événements :
* *
Au neuvième siècle, les Norn UH¡,i!S arri- p
valent périodiquement de la Suède, de la
Norwège «t du Danemark, pour ravager les ta:
côtes ue la France. Leurs longues barques m
remontaient le cours de la Seine et venaient el
^jusqu'à Paris. Il va sans dire que les pil- gi
:*}Wls débarquaient de distance en distance, NI
.jio Ir le malheur des riverains. Une petite Ci
peuplade dl; pêcheurs, installés dans l'ile de cc
/Bpsy, au-dessous de Rouen, se lassa de ces el
exactions et prit le parti d'émigrer. En 850, N
les pêcheurs *el leurs familles se mirent en d
route, et, suivant le bord du fleuve, vinrent e'
construire leurs cabanes à 1 endroit où ' se d
trouve aujourd'hui le grand marché aux vins 1(
de Paris.
Les Francs, lorsqu'ils avaient conquis la t
Gaule, s'en étaient partagé les terres, et, f.
parmi les propriétés de la Couronne, figu- -t
rait avec la forêt de Yincennes le fief de j
Itouilly, qui s'étendait jusqu'à la Seino. Les \
pêcheurs de Bolsy, par le seul lait de leur ;
installation, se trouvèrent donc sujets di- (
réels du domaine royal. |
En H3'ie, le roi Louis le Gros fit présent :
de Beley, devenu Bercy, à. l'abbaye de
Montmartre, qui le céda, en l172, il UL11 sei-
gneur nommé Adr.:.1l1 de Bray.
Suit.une longue liste de propriétaires loe-
trouve par lVI. Jules Nostag : rois, ducs,
magistrats, moines et gentilshommes.
' Lorsque les grands vassaux se liguèrent
contre Louis XI, qui, prenant la royauté au
1 sérieux, menaçait leur inclél'cnclance, leur
^ armée — on le sait — vint j usqu'aux portes
l' de PéWtS. Pendant une trêve./des assemblées
b furent tenues à Bercy entre les représen-
tants du roi et ceux de la Ligue du Bien pu-
C ' blic, que les Parisiens appelaient la Ligue du
Mal ]J%blic. Louis XI se rendit en personne
' à l'une de ces assemblées.
Nouvelle suite de propriétaires, parmi les-
quels Lgu.renL les Luxembourg et les d'A-
ligre.
En 16:Í9, la plus-grand# partie du lTiarqul-
sat de Bercy appartenait à la famille Le Ma.
Ion, originaire de k, Champag'Be. C'est alors
que fut bâti Je château.
*
* *
Un Guide de 1781, écrit par 'lm devancier
de. M. Jou-nne, nommé Thiéry, décrit lon-
,:guoment cette magnifique résidence.
On remarquait dans la salle à manger des cet
tableaux de Snyders, le grand peintre d'ani- len
maux, avec des figures peintes par Jordaens, I
et, dans le vestibide, sur le jardin, quatre mE
grands tableaux peints par Carrey, pour au
M. de Nointel, ambassadeur en Turrruie. tei
Cette particulari té .a fait commette à beau- dé
coup d'historiens l'erreur de croire que le
château de Bercy avait appartenu à M. de clr
Nointel, lorsque, au contraire, il ne cessa gl
d'appal'teni l' à lot famille Le Malon que pour re
entrer dans celle de Nicolaï, après que le rc
i dérider rejeton du président Charles Le Ma- ta
; Ion de Bercy fut mort, le 3 mars 1809. a(
Le parc, environné de beaux jardins et h
i bordé, le long de la Seine, par une magni- v
? tique terrasse, contenait cent cinquante hec-
- tares et avait. été dessiné par Le Nôtre. Le
3 ¡¡dit-fils du président l'avait fait embellir en
s 1706; c'est alors que la plupart des allées y c
r avaient été percées dans le fourré, touffu c
l- comme celui de la Belle au bois uormaut4 la t
errasse datait également de celte époque, (
: Le château de Bercy souffrit beaucoup de '
la Révolution. Il ne fut pas pas morcelé,
t- mais or, afferma ses dépendances à diffé-
rentes personnes ; les lmes" eX1?101 tèrent les
i_ r.rbre% 'qu'ellcs firent aDQttpG-, d'HutTes la-
3, bourèren-t les allées pour y semer du blé.
Toutefois, rintédeur des appartemests fut
^ respecté1, et lorsque la famille de_Nicolaï y
lU
-s :cor-,te de Bercy, 'n'habitait pas sa propriété,
:;S quoi qu'il .y tînt beaucoup :: il -fallut que le
n" chemin de -fer de Vincennes vînt traverser
u- 'son parc et effleurer le château jusqu'au ras
du perron, pour quT. se décidât à le vendre;
ns M. Pereire et le Crédit mobilier devaient
d'abord l'acheter au prix de 9,500,000 fr.;
ÎS" mais un délai de vingt-quatre heures ayant
.été demandé par l'une des .parties contrac-
tantes, une société de capitalistes offrit
J11" 40,500,000 fr., qui furent-acceptés. La'dé-
liL moiilion. du château était décidée :
irS « Bientôt, dit fauteur des Chroniques et
légendes des rues de Pan\ les marbres et les
sculptures, les devises et les :.guidandes, les
ier hauts pilastres ioniques et les grands tro-
m- pliées de cette habitation magnifique furent
jonchés eur le sol, et ne par2;cre.ut plus à
:elte banlieue active qui les avait si long-
,emps admirés. »
Ce qui témoigne de la richesse des orne-'7
menlations intérieures, c'est le prix excessif -1
auquel furent vendues les boiseries: un ama-
teur en avait offert 100,000 fr.; la vente en
détail rapporta le double de cette somme.
La boiserie d'un seul petit salon fut ven-
due 25,000 fr. pour l'impératrice". Un An-
glais et un Russe, qui la convoitaient, ne se
retirèrent que deva it la dernière surenchè?
re. La boiserie du cabinet d'éLude, qui n'é.
tait pas d'un travail moins admirable, fut
achetée pour l'Empereur au prix de 17,000.
francs. Le corps-seul de la bibliothèque fut :
vendu 27,000 fr y
Le dix-huitième siècle fut la grande épo-
que de Bercy. Paris de i\lo i Lmp l'tel, mar-
quis de Brunoy, le plus riche des fermiers
généraux, Et élever au bout du parc de Ber- .
cy un énorme pavillon en pierres de taille, ^
que l'on baptisa aussitôt Pùlé-Pâcis. Ce pa- .
villon fut séparé du parc par les fortifica-
tions ; il sert aujourd'hui de magasin de
vins.
Du tous les points de Paris on venait man-
ger des matelotes dans les guinguettes de
Bercy. Le. cabaret des Marronniers, trans-
formé aujourd'hui en restaurant, situe sur
le port de Bercy, à deux pas de la Râpée,
,était déjà célèbre en 1789.
« Le port de Bercy, dit le Guide de
'Thiéry, est l'entrepôt des vins qui arrivent
de Bourgogne; on y passe l'eau dans un
:bac. Telle est l'origine de Bercy, marché
aux vins. »
Sous Napoléon Ier, le château de Bercy fut
habité par M. le baron Louis. Ministre des
finances en 1816, 1818, 1831, M. Louis, an-
cien curé constituant de 1789, a laissé un
mot célèbre, sa réponse à Bonaparte qui se
plaigftait de son administration :
— Sire, faites-moi de bonne politique, je
vous ferai de bonnes finances. j
La population de Bercy était, en 1840, de '
7,913 habitants. Elle était de 14,495 en !
1856. Elle n'est plus que de 3,000 aujour- j
d'hui. Il est vrai qu'il ne faut pas com- }
ROCAMBOLE
(NOUVEL ÉPISODE)
LA CORDE DU PENDU
LXXIV
74
Le révérend Patterson et sir Archibald se
regardèrent un moment avec une égaie stu-
peur.
Le premier paraissait anéanti.
Le second ne comprenait pas, mais il devi-
nait quelque épouvantable catastrophe.
Et comme le révérend Patterson demeurait
bouche béante, stupide, sir Archibèild lui dit
«nfln :
— Mais que vous arrive-t-il donc-? ;
Alors,' le révérend eut une explosion de
CG 1ère.
— Ah ! vous voulez le en/voir ? dit-il.
--' Oi, fit sir Archibald.
— Eh bien ! je vais vous le dire, reprit-il
hors -le lui. Vous m'avez pris pour un homme
'
h,J,hil,), jusqu'ici.
— Dam !
— Eh bien. ! vous vous êtes trompé.
Et il eut un rira nerveux effrayant.
— Que voulez-vous dire? balbutia sir Ar-
cliibaU'.
— Je sui" un parfait imbécile, un misérable
niais, poursuivit le révérend Pattcraon.
— Oh !
— Et voici trois semaines que je suis joué,
dit-il, roulé par un homme à qui j'ai donné
toute ma confiance, et qui est mon plus cruel
ennemi.
Sir Archibald ne comprenait toujours pas.
! Le révérend poursuivit.
! — V.-)ulc.-,--vous savoir ce qui est arrivé?
I — Parlez, -
— Eh Lien ! ce n'est pas lady PtfMileton
:q,u.i s'est présentée à Bedlam.
— Parbleu ! je le sais Lien.
— Et lord William n'y est plus.
Sir Arcbibald jeta un cri.
— Lord William n'est plus à Bedlam ?
— Non.
— ,Où donc est-il?
— ïi est en route pour l'Irlande.
— Niais vous êtes fou! exclama sir Archi-
LaId.
— Pas encore... mais je vais le devenir.
Et le révérend enfonçait, en parlant ainsi,
ses ongles dans sa poitrine, et se promenait,
dans sa chambre du pas saccadé et inégal
d'une bête féroce enfermée dans une cage de
fer.
— Mais enfin, dit sir Archibald, expliquez-
vous... Comment se fait il que lord William
ne soit plus à BeJlam?
— Parce qu'on lui en a ouvert la porte, ,
— Mais qui donc?
■p^loi! parbleu! moi...'
— Vous ! •
1
Et sir Archibald regardait le révérend avec
une surprise croissante.
Celui-ci poursuivit :
— Depuis trois semaines je suis aveuglément
les ce; seils d'un homme qui, a" certainement .
juré de rendre à lord William ses titres et sa
fortune.
— Mais ce que vous dites là est impossible!
— C'est la vérité, vous dis-je. r
Et. le révérend riait d'un rire nerveux, et il
ajouta : ,
— Puisque je ne suis qu'un imbécile !...
Et comme il parlait ainsi, une sonnette se .
fit entendre, annonçant l'arrivée d'un vis!"
teur. ' , ...
Ce coup de sonnette calma un peu le rêve-
rend.
Il regarda sir Archibald.
— Silence! dit-il.
Au même instant, la porte du cabinet s'oit*
vrit et un homme entra.
C'était le détective Stfotowe.
I Le révérend Patterson avait sur lui-mêra| q
1 un emDite extraordinaire. - ,
"Voir le ïiiaéro du 12 jmn.'
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