Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-06-08
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 juin 1870 08 juin 1870
Description : 1870/06/08 (A5,N1511). 1870/06/08 (A5,N1511).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716939k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le numéro.
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS. — Trois mois Sir lItit; la..
Paris ........ 5 fr. 9 ts• le ft.'
Départements 6 "8* n
Administrateur: BoURDILLIÀT»
bu@ année — MERCREDI 8 JUIN 1870 — N° 1511
BédaGteurm chef: A. I)IC R.VLA.TatiîR-BfiA&Et.O'MNS
BUREAUX D'ABONNEMENT: a, piso9li*ouot
ADMINISTRATION : 13, quai Voltaira.
PARIS, 9 JUIN 1870
L'INCENDIE DE PÈRA
CONSTANTINOPLE
I
€he»a lecteurs, vous tro iWip
d'hui à la troisième page de
la nouvelle de l'effroyable incendie qui vient
de détruire tout le quartier franc à Constan-
tinople.
En attendant que nos correspondants
mous envoient les détails de l'incendie, je
veux vous parler de la ville, vous indiquer
à grands traits sa physionomie et son his-
toire.
Douze eents ans avant Jésus-Christ, un
capitaine grec, nommé Byzas, partit avec
quelques compagnons pour aller chercher j
fortune au loin.
Arrivés dans un site admirable, sur le
penchant d'une colline, au bord d'un dé-
troit, ~ nos aventuriers s'arrêtèrent et fon-
dèrent une vlile qu'ils nommèrent Byzance,
iu nom de leur chef.
l,g nouvelle cité prit rang parmi les petits
États démocratiques de la Grèce.
Lorsque les masses de barbares venus de
rOrient sous les ordres de Darius et de Xer-
."ès, envahirent l'Europe, ils s'emparèrent
tout d'abord de Byzance. Mais leur défaite
rendit bientôt son indépendance à la colonie,
et tous les efforts faits ensuite pour la sub-
i liguer et la réduire demeurèrent impuis-
sants.
Philippe, roi de Macédoine, vint assiéger r
)a fille et fut repoussé. 1 c
Alexandre, souverain du monde, passa à B
côté de ses murailles sans s'arrêter à les
abattre. s
h
— Je ferai cette conquête à mon retour,
se disait-il. Mais il alla si loin qu'il mourut
J
avant d'avoir eu le temps de revenir.
v Guerre étrangère, troubles civils, les By-
lutins supportèrent et surmontèrent tout.
U • ^
lus tard, conquis par les Romains, on t
Jfeûr permit de vivre et de s'administrer se- ^
Aon leurs mœurs et selon leurs lois. On con- :
tinua à les rechercher pour alliés, et ils
prirent parti dans toutes les querelles qui
divisèrent l'empire romain durant sa déca-
dence. <
C'est ainsi qu'ils soutenaient Licinius con- j
tre. Constantin. Ce dernier demeura vain-
queur, et il choisit pour sa capitale la ville
des Dàrdanelles, point central plus rappro-
ché que Rome des divers Etats qui compo-
saient l'empire.
Byzance devint Constantinople.
On sait combien les Romains aimaient les
vastes enceintes et les constructions énor-
mes. Un siècle ne s'était 'pas écoulé que la
ville comptait quatorze quartiers enfermés
dans une muraille de six lieues de tour. „
Là, comme en Italie, les soldats donnaient
la pourpre ; mais l'influence de la religion
balançait le pouvoir de l'armée. Les descen-
dants du capitaine Byzas, amollis par le
climat, avaient substitué l'habileté au cou-
rage, la ruse à la prudence, le bavardage à
l'éloquence. Convertis au christianisme par
Constantin, ils le firent descendre à la su-
perstition.
Ce n'étaient que disputes futiles sur des su-
jets obscurs, qu'anarchie dans les esprits et
sur la place publique. De là le mot « que-
relle,s de mpire», pour désigner ces 1
oombats de la parole où l'abondance des i
mots cache mal l'absence des idées.
Les Byzantins, affaiblis et dégénérés, dé-
sapprirent l'art de la guerre. Tous les bar-
bares du Nord vinrent tour à tour piller le
territoire de l'Empire. Les Perses et les
Arabes assiégèrent successivement la ville.
Enfin, au treizième siècle, parurent, sur
leurs grands chevaux caparaçonnés, des
géants vêtus de fer. Ces hommes, à la mous-
tache fauve, à l'œil bleu froid comme l'acier,
étaient des Français du Nord. Ils allaient à
Jérusalem délivrer le tombeau du Christ.
Chemin faisant, ils défaisaient les royaumes
et s'en distribuaient les morceaux. Il y eu
des ducs de Thessalie et des marquis de j
Sparte. Le comte de Flandre, Baudoin, se
fit empereur de Constantinople.
Cette épopée romanesque dura un demi-
siècle. Après quoi, les princes grecs, les Pa-
léologues, rétablirent l'ancienne domination
orientale.
Le 9 mai 1453, — date mémorable. qui sé-
pare l'histoire de l'odieux moyen âge de celle
des temps modernes et marque le triomphe
d'un droit relatif sur la force sans frein, —
Mahomet II, sultan des Turcs, emporta
d'assaut le dernier rempart des successeurs
de Constantin.
Byzance était devenue Constantinople.
Constantinople devint Stamboul.
Stamboul est encore aujourd'hui la capi.
| tale de l'Empire Ottoman.
I
Si l'on en croit les réciLs de ceux qui ont
voyagé en Orient, Constantinople est une
ville unique et pareille, dans son étrangeté,
à un décor de féerie.
Demain, je parlerai de ces éblouissements
des voyageurs. Je me borne aujourd'hui à
quelques détails précis :
Vingt-huit portes ruinées douaient aseôa
dans la ville. A la cité proprement dite se
rattachent quatre faubourgs, nommés Top-
Hanè, Galata, Péra et Scutari. Top-J-IQnè
est le quartier des établissements militaires,
Galata celui {les commerçants, Grecs, Juifs,'
Arméniens et Turcs. Péra sert de résidence
! aux ambassadeurs et aux voyageurs euro-
pée ns.
Enfin Scutari, bâti de l'autre côté da Bos-
phore, sur la rive asiatique, est surtout gé.
lèbre par son cimetière plein de tombeau»
en marbre, entre lesquels fourmille la plias
luxuriante des végétations.
La population s'élève à 650,500 habitants.
Cinq ceats mosquées et vingt-quatre églises
témoignent de la religion des sujets-du suit
tan. Une Ecole de médecine, onze acadé-
mies, douze cent cinquante écoles, quarante
bibliothèques, attestent les soins donnés à
la culture de l'esprit.
Le commerce est immense et grandit V%v&
les jours. Les bazars, les kans, les caravan-
sérails, les ports regorgent de marchandises:
et de marchands. Au-dessus de cet entasse*
ment de monuments, de maisons et de ma*
sures, s'élève, ville dans la villle, le sérail
peuplé de dix mille habitants.
C'est là qu'habite le sultan, dont le pou*
voir absolu et sans bornes plane sur ®e»«
semble des activités de sa capitale, comme
sur l'engourdissement des autres pactes de
' son immense empire.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
(NOUVEL ÉPISODE)
LA CORDE DU PENDU
■m
LXXII
Reveaoas au révérend Patterson, le dous ex
machina mystérieux des persécutions dont le
malheureux lord William Pembleton était la
victime depuis si longtemps.
Le révérend Patterson, en quittant Bedlam,
se rendit en toute hâte Pater Noster street.
M. Colcram était absent.
Mais M. Burdett était dans son bureau.
Le premier clerc de maître Colcram reçut
en souriant le chef de la Mission évangé-
lique.
— Je sais par avance, dit-il, ce que vous
venez m'apprendre.
— Vraiment?
— Lady Pembleton est allée à Bedlam.
— Vous savez cela?
- Je sais tout, dit M. Burdett.
— Ah?
— Mais les deux directeurs, pris d'une peur
salutaire, ont refusé de lui laisser voir Wal-
ter Bruce.
— Précisément;
— Lady Pembleton reviendra demain,
— Oui. Mais...
- Mais Walter Bruce sera parti, voulez-
vous dire.
— En effet, M. John Bell part ce soir.
— Et il l'emmène ?
— Naturellement 5 ce qui fait que nous
voilà débarrassés.
; Le révérend tressaillit.
j — Mon cher monsieur, continua M. Bur-
j dett, lord William n'est paz fou,vous le savez. 1
[ — Non certes, il n'est pas fou. -
— Mais, en revanche, le directeur de Bed-
[am, M. John Bell, est fou...'
— A lier.
— Par conséquent, poursuivit M. Burdett,
rien ne serait plus facile pour lord William
que de s'évader?
— Pourvu qu'il ne vienne pas à Londres,
peu m'importe !
— Vous pensez bien que s'il s'échappait,
c'est la première chose qu'il ferait.
Le révérend Patterson fronça le sourcil.
— Mais, ajouta M. Burdett, j'ai pris mes
précautions; et l'homme qui joue le rôle de
sir Arthur est un garçon hardi et prudent
tout à la fois.
L'avez-vous vu aujourd'hui?
— Non, c'était parfaitement inutile, je lui
ai fait tenir mes instructions.
Le révérend Patterson s'était assis auprès
du bureau de M. Burdett.
— Maintenant, continua-t-il, laissons un
moment lord William et M. John Bell tran-
quilles, et causons d'une autre affaire.
—Je vous écoute, dit M. Burdett.
— Lady Pembleton est allée à Bedlam ?
• — Vous Jte savez aussi; bien que moi.
— C'est une preuve qu'elle essayera de se
point s'exécuter, c'est-à-dire qu'elle refusera
de payer les sommes souscrites par feu Ïoïd
Evandale.
— Naturellement. Mais nous saurons bien
l'y forcer.
— J'y compte. Seulement, je suis moins am
courant que vous des choses de la procédu»e., :
— Et vous vous demandez si tout cela seift
fort long?
— Dam ! *
— Un solicitor ordinaire demanderait-4e®*
ans.
..- Et vous?
— Je mènerai la chose si rondemeM
nous aurons atteint la fin en trois mois.
— Vous me le promettez ?
— Je vous le jure.
Les yeux du révérend pétillèrent.
— Eh bien ! dit-il, je compte vem, .«fe
même je vais vous laisser agir sans me mêler
de rien, d'autant plus que je m'absente ii
Londres.
— Vous partez ?
— Oui, je vais ea France pour «ItâffMf,
hews. -
Yoir le aarnero du 12 juin.
5 cent. le numéro.
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS. — Trois mois Sir lItit; la..
Paris ........ 5 fr. 9 ts• le ft.'
Départements 6 "8* n
Administrateur: BoURDILLIÀT»
bu@ année — MERCREDI 8 JUIN 1870 — N° 1511
BédaGteurm chef: A. I)IC R.VLA.TatiîR-BfiA&Et.O'MNS
BUREAUX D'ABONNEMENT: a, piso9li*ouot
ADMINISTRATION : 13, quai Voltaira.
PARIS, 9 JUIN 1870
L'INCENDIE DE PÈRA
CONSTANTINOPLE
I
€he»a lecteurs, vous tro iWip
d'hui à la troisième page de
la nouvelle de l'effroyable incendie qui vient
de détruire tout le quartier franc à Constan-
tinople.
En attendant que nos correspondants
mous envoient les détails de l'incendie, je
veux vous parler de la ville, vous indiquer
à grands traits sa physionomie et son his-
toire.
Douze eents ans avant Jésus-Christ, un
capitaine grec, nommé Byzas, partit avec
quelques compagnons pour aller chercher j
fortune au loin.
Arrivés dans un site admirable, sur le
penchant d'une colline, au bord d'un dé-
troit, ~ nos aventuriers s'arrêtèrent et fon-
dèrent une vlile qu'ils nommèrent Byzance,
iu nom de leur chef.
l,g nouvelle cité prit rang parmi les petits
États démocratiques de la Grèce.
Lorsque les masses de barbares venus de
rOrient sous les ordres de Darius et de Xer-
."ès, envahirent l'Europe, ils s'emparèrent
tout d'abord de Byzance. Mais leur défaite
rendit bientôt son indépendance à la colonie,
et tous les efforts faits ensuite pour la sub-
i liguer et la réduire demeurèrent impuis-
sants.
Philippe, roi de Macédoine, vint assiéger r
)a fille et fut repoussé. 1 c
Alexandre, souverain du monde, passa à B
côté de ses murailles sans s'arrêter à les
abattre. s
h
— Je ferai cette conquête à mon retour,
se disait-il. Mais il alla si loin qu'il mourut
J
avant d'avoir eu le temps de revenir.
v Guerre étrangère, troubles civils, les By-
lutins supportèrent et surmontèrent tout.
U • ^
lus tard, conquis par les Romains, on t
Jfeûr permit de vivre et de s'administrer se- ^
Aon leurs mœurs et selon leurs lois. On con- :
tinua à les rechercher pour alliés, et ils
prirent parti dans toutes les querelles qui
divisèrent l'empire romain durant sa déca-
dence. <
C'est ainsi qu'ils soutenaient Licinius con- j
tre. Constantin. Ce dernier demeura vain-
queur, et il choisit pour sa capitale la ville
des Dàrdanelles, point central plus rappro-
ché que Rome des divers Etats qui compo-
saient l'empire.
Byzance devint Constantinople.
On sait combien les Romains aimaient les
vastes enceintes et les constructions énor-
mes. Un siècle ne s'était 'pas écoulé que la
ville comptait quatorze quartiers enfermés
dans une muraille de six lieues de tour. „
Là, comme en Italie, les soldats donnaient
la pourpre ; mais l'influence de la religion
balançait le pouvoir de l'armée. Les descen-
dants du capitaine Byzas, amollis par le
climat, avaient substitué l'habileté au cou-
rage, la ruse à la prudence, le bavardage à
l'éloquence. Convertis au christianisme par
Constantin, ils le firent descendre à la su-
perstition.
Ce n'étaient que disputes futiles sur des su-
jets obscurs, qu'anarchie dans les esprits et
sur la place publique. De là le mot « que-
relle,s de mpire», pour désigner ces 1
oombats de la parole où l'abondance des i
mots cache mal l'absence des idées.
Les Byzantins, affaiblis et dégénérés, dé-
sapprirent l'art de la guerre. Tous les bar-
bares du Nord vinrent tour à tour piller le
territoire de l'Empire. Les Perses et les
Arabes assiégèrent successivement la ville.
Enfin, au treizième siècle, parurent, sur
leurs grands chevaux caparaçonnés, des
géants vêtus de fer. Ces hommes, à la mous-
tache fauve, à l'œil bleu froid comme l'acier,
étaient des Français du Nord. Ils allaient à
Jérusalem délivrer le tombeau du Christ.
Chemin faisant, ils défaisaient les royaumes
et s'en distribuaient les morceaux. Il y eu
des ducs de Thessalie et des marquis de j
Sparte. Le comte de Flandre, Baudoin, se
fit empereur de Constantinople.
Cette épopée romanesque dura un demi-
siècle. Après quoi, les princes grecs, les Pa-
léologues, rétablirent l'ancienne domination
orientale.
Le 9 mai 1453, — date mémorable. qui sé-
pare l'histoire de l'odieux moyen âge de celle
des temps modernes et marque le triomphe
d'un droit relatif sur la force sans frein, —
Mahomet II, sultan des Turcs, emporta
d'assaut le dernier rempart des successeurs
de Constantin.
Byzance était devenue Constantinople.
Constantinople devint Stamboul.
Stamboul est encore aujourd'hui la capi.
| tale de l'Empire Ottoman.
I
Si l'on en croit les réciLs de ceux qui ont
voyagé en Orient, Constantinople est une
ville unique et pareille, dans son étrangeté,
à un décor de féerie.
Demain, je parlerai de ces éblouissements
des voyageurs. Je me borne aujourd'hui à
quelques détails précis :
Vingt-huit portes ruinées douaient aseôa
dans la ville. A la cité proprement dite se
rattachent quatre faubourgs, nommés Top-
Hanè, Galata, Péra et Scutari. Top-J-IQnè
est le quartier des établissements militaires,
Galata celui {les commerçants, Grecs, Juifs,'
Arméniens et Turcs. Péra sert de résidence
! aux ambassadeurs et aux voyageurs euro-
pée ns.
Enfin Scutari, bâti de l'autre côté da Bos-
phore, sur la rive asiatique, est surtout gé.
lèbre par son cimetière plein de tombeau»
en marbre, entre lesquels fourmille la plias
luxuriante des végétations.
La population s'élève à 650,500 habitants.
Cinq ceats mosquées et vingt-quatre églises
témoignent de la religion des sujets-du suit
tan. Une Ecole de médecine, onze acadé-
mies, douze cent cinquante écoles, quarante
bibliothèques, attestent les soins donnés à
la culture de l'esprit.
Le commerce est immense et grandit V%v&
les jours. Les bazars, les kans, les caravan-
sérails, les ports regorgent de marchandises:
et de marchands. Au-dessus de cet entasse*
ment de monuments, de maisons et de ma*
sures, s'élève, ville dans la villle, le sérail
peuplé de dix mille habitants.
C'est là qu'habite le sultan, dont le pou*
voir absolu et sans bornes plane sur ®e»«
semble des activités de sa capitale, comme
sur l'engourdissement des autres pactes de
' son immense empire.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
(NOUVEL ÉPISODE)
LA CORDE DU PENDU
■m
LXXII
Reveaoas au révérend Patterson, le dous ex
machina mystérieux des persécutions dont le
malheureux lord William Pembleton était la
victime depuis si longtemps.
Le révérend Patterson, en quittant Bedlam,
se rendit en toute hâte Pater Noster street.
M. Colcram était absent.
Mais M. Burdett était dans son bureau.
Le premier clerc de maître Colcram reçut
en souriant le chef de la Mission évangé-
lique.
— Je sais par avance, dit-il, ce que vous
venez m'apprendre.
— Vraiment?
— Lady Pembleton est allée à Bedlam.
— Vous savez cela?
- Je sais tout, dit M. Burdett.
— Ah?
— Mais les deux directeurs, pris d'une peur
salutaire, ont refusé de lui laisser voir Wal-
ter Bruce.
— Précisément;
— Lady Pembleton reviendra demain,
— Oui. Mais...
- Mais Walter Bruce sera parti, voulez-
vous dire.
— En effet, M. John Bell part ce soir.
— Et il l'emmène ?
— Naturellement 5 ce qui fait que nous
voilà débarrassés.
; Le révérend tressaillit.
j — Mon cher monsieur, continua M. Bur-
j dett, lord William n'est paz fou,vous le savez. 1
[ — Non certes, il n'est pas fou. -
— Mais, en revanche, le directeur de Bed-
[am, M. John Bell, est fou...'
— A lier.
— Par conséquent, poursuivit M. Burdett,
rien ne serait plus facile pour lord William
que de s'évader?
— Pourvu qu'il ne vienne pas à Londres,
peu m'importe !
— Vous pensez bien que s'il s'échappait,
c'est la première chose qu'il ferait.
Le révérend Patterson fronça le sourcil.
— Mais, ajouta M. Burdett, j'ai pris mes
précautions; et l'homme qui joue le rôle de
sir Arthur est un garçon hardi et prudent
tout à la fois.
L'avez-vous vu aujourd'hui?
— Non, c'était parfaitement inutile, je lui
ai fait tenir mes instructions.
Le révérend Patterson s'était assis auprès
du bureau de M. Burdett.
— Maintenant, continua-t-il, laissons un
moment lord William et M. John Bell tran-
quilles, et causons d'une autre affaire.
—Je vous écoute, dit M. Burdett.
— Lady Pembleton est allée à Bedlam ?
• — Vous Jte savez aussi; bien que moi.
— C'est une preuve qu'elle essayera de se
point s'exécuter, c'est-à-dire qu'elle refusera
de payer les sommes souscrites par feu Ïoïd
Evandale.
— Naturellement. Mais nous saurons bien
l'y forcer.
— J'y compte. Seulement, je suis moins am
courant que vous des choses de la procédu»e., :
— Et vous vous demandez si tout cela seift
fort long?
— Dam ! *
— Un solicitor ordinaire demanderait-4e®*
ans.
..- Et vous?
— Je mènerai la chose si rondemeM
nous aurons atteint la fin en trois mois.
— Vous me le promettez ?
— Je vous le jure.
Les yeux du révérend pétillèrent.
— Eh bien ! dit-il, je compte vem, .«fe
même je vais vous laisser agir sans me mêler
de rien, d'autant plus que je m'absente ii
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