Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-05-07
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 mai 1870 07 mai 1870
Description : 1870/05/07 (A5,N1479). 1870/05/07 (A5,N1479).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716907m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
4
a
6 cent. le numéro. JOURNAL ~ QUOTIDIEN 5 cent, le numéro.
'
Abonnements. — Trois MOIS Shiwrts »a'
Paris ' 6 fr. 9 fr. * t 8 fr.
Départements C il 99
Administrateur'. BOURDILLIAT.
ram" année — SAMEDI 7 MAI 1870 — Ne 1479
Rédacteur m thef: A. BK BALATHIBR-BRAGELONHU
BUREAUX D'ABONNEMENT: 9, I*AA®S>RONOT
ADMINISTRATION : 13, quai Voltaire.
1
.
On trouvera a la 2e page de nouveanx et
curieux détails sur
LE COMPLOT
PARIS, 6 MAI 1870
LA SOIE DE L'ARAIGNÉE
Quelques ménagères savent peut-être qu'on
peut se servir des toiles d'araignée pour ar-
rêter les hémorragies; les petites filles de la
Savoie n'y manquent jamais. En Espagne,
on prétend que les fièvres rebelles au quin-
quina ne résislent pas à une infusion de
toile d'araignée.
Mais^ces deux usages ne sont pas assez
généraux pour faire respecter les petits filets
gris qui garnissent les angles .ou tapissent
les corniches des plafonds.
'Un magistrat, qui s'occupait de science
au. lieu de traduire Horace ou Thomas
Moore, comme le font la plupart de ses
semblables. — Bon de Saint-Hilaire,
s'appliqua à. filer la soie de l'araignée, et il
fabriqua de cette manière des bas qu'il en-
voya à l'Académie des sciences et des gants
dont il fit hommage à S. M. l'Impératrice,
femme de Charles VI. t-
En même temps, on apprit par le voya-
geur don Félix d'Azura, que les habitants
du Paraguay recueillaient les toiles gigan-
tesques, — que les araignées jetaient d'un
arbre à un autre et qui traversaient ainsi,
parfois une route, parfois un fleuve, — pour
en faire des bonnets. .,
Un Académicien, Réaumur, écrivit un'
Mémoire sur la soie de l'araignée. (Recueil de
l'Académie des sciences, 1710, p. 386.)
Après quoi, on ahandonna, de nouveau
les toiles d'araignée au balai, et personne ne
s'était plus occupé d'en tirer parti, lorsque
l'Industrie moderne a repris pour son -
• compte les expériences des magistrats et des
savants.
*
Un journal anglais, le Galaxy, a publié
.dernièrement une étude dont les principaux
(^3jts ont été reproduits ici.
; -Âu moyen d'appareils fort simples, la soie
déS: araignées peut être recueillie et dévidée
■ in^caniquement au fur et à mesure de sa
, production. — Une araignée convenable-
ment soignée peut, tout en restant apte à la
reproduction, fournir successivement vingt
'sécrétions de soie, donnant en tout 3,000
mètres de fil, qui pèsent autant que 300 mè-
tres de soie ordinaire.
Dans ces conditions, il suffira de 18 ni-
chées, de 300 drraignées chacune, pour
fournir la matière première d'un vêtement
complet-
Quant à la solidité, la toile d'araignée
peut défier toute concurrence; elle rivalise-
rait même avec le fer et l'acier, car un fil
de cette matière qui n'aurait que 0 mm 1 de
diamètre pourrait supporter un poids de
1 kil. 2o0 gr.
Rien de surprenant à cela, puisque, lors-
qu'il s'agit de placer dans les lunettes astro-
nomiques un fil tout à la fois extrêmement fin
et suffisamment solide, c'est au fil de l'arai-
gnée que l'on a recours.—La beauté ne le cé-
derait en rien à la solidité : en effet, les soies
d'araignée sont, les une dorées, les autres
argentées, ce qui promet des tissus d'un
éclat inconnu jusqu'ici.
Parmi le groupe des araignées, M. Ernest
Menault, dans son livre si intéressant l' In-
telligence des animaux, choisit pour la décrire
la Mygale, qui, non-seulement possède un
cerveau bien organisé, mais encore est doué
de certains organes des sens propres à servir
son industrie.
Ses yeux sont au nombre de huit, formant
quatre paires. Ils sont placés sur une écÊ-
nence arrondie et assez élevée, grâce à la
saillie de laquelle il-s sont orientés dans di-
verses directions. Ils n'ont pas-tous la même
grosseur ni la même forme. Il y en a deux
médians, deux principaux sensiblement plus
gros que les autres et presque arrondis.
Ceux-ci occupent le- sommet de l'éminence,
tandis que les autres sont rejetés sur les
parties latérales.
La masse de la famille des Arachnides
n'emploie la soie qu'elle file que pour se
créer un abri pendant le temps d'immobilité
à passer sous la forme de chrysalide.
Au contraire, pour les araignées, la soie
a les usages les plus variés : elle tapisse les
parois des demeures en maçonnerie; elle
forme des filets propres à saisir des proies
vivantes, des câbles ou des échelles pour
descendre sans danger d'une grande hau-
teur. Elle enveloppe les œufs qu'elle défend
contre les atteintes d'animaux étrangers.
Parfois, les mygales creusent dans ie sol
un tuyau d'un diamètre proportionné à celui
de leur corps, et, comme les parois en se-
raient rudes, elles adoucissent le frottement
en les garnissant d'une ten ure de soie.
Les mygales ferment le tuyau par une
porte en terre, taillée en cône de façon à ne
pouvoir être enfoncée par une pression du
dehors.
La charnière de cette porte est formée avec
de la soie si serrée qu'elle-offre une incroyable
résistance.
Ce qui tient lieu de verrou, c'est un cer-
cle de petits trous réguliers placé du côté
opposé à la charnière.g
L'araignée s'aperçoit-elle qu'on tente de
soulever sa porte, vite eHe enfonce ses griffes
dans les petits trous en s'arc-boutant dans sa
retraite, et défend ainsi toute violation de
domicile.
Lorsqu'elle veut sortir pour aller à la
chasse, elle soulève sa porte et la laisse re-
tomber ;• quand elle revient, elle la tire avec
ses griffes et rentre dans sa demeure: c'es£
quelque chesede tout à fait semblable à -ce
que l'on voit encore dans plusieurs villes dut
Nord de la France, de -l.a part des habitants
de ces caves dont la porte se soulève sur le
trottoir.
« Une foule d'araignées, — dit M. Ernest
Mesnault, — emploie la soie pour se con-
fectionner des tubes, des loges dans les-
quelles elles se blottissent pour épie/leur
proie et aussi pour échapper aux atteintes
de leurs ennemis. Pour les prendre, elfes
fabriquent également des filets dont les fils
ne sont pas tous de même nature, ni de même
grosseur. Les fils qui constituent la gra»nde :
corde transversale, la corde verticale et les t
rayons, sont d'une soie qui est sèche dès
qu'elle sort de la filière^ de l'araignée. Au
contraire, ceux qui constituent les cercles
sont d'une soie qui reste assez longtemps
agglutinante ; propriété précieuse, car elle
permet au fil de contracter une adhérence
complète avec les rayons.
« Enfin, ces mêmes araignées produisent
encore u.ne soie destinée à former oes cocons
pour envelopper les œufs. Cette soie est
quelquefois toute différente de celle dont la
toile est composée. Tandis que les fils de la
toile sont blancs, cette scie des cocons, où
reposent les œufs, sera d'une magnifique
couleur d'or. Les trois sortes de soie sont
sécrétées par trois sortes de glandes sérici-
pares, et chacune sécrète une soie spéciales
A l'Exposition de Lyon, qui s'ouvrira au
mois de mai 1871, la soie de l'araignée tien-
dra sans doute sa place dans la grande his-
toire de la soie, qui déroulera là ses mer-
veilles depuis le cocon jusqu'à la robe de
cour.
Le voyageur américain, qui s'est confec-
tionné un pantdlon en toile d'araignée, y
aura sa vitrine, et les braves ouvriers de la
Croix-Rousse ne craindront plus de chômer
en voyant accrue ainsi la matière première
de leurs travaux.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
(NOUVEL EPISODE)
LA CORDE DU PENDU
XXXIX (suite)
Journal d'un fou de Bedlam
CHAPITRE XXV
40
| Milady, j'ai un secret à vous confier.
- Un seeret!
— Un secret qui vous eût comblée de jeie 11
y a quelques années.
— Ah!
;
' — Et qui maintenant va remplir votre cœur
d'une douloureuse tristesse.
— Tous m'effrayez, Tom.
— Milady, poursuit Tom, je vous l'ai dit,
j'arrive d'Australie.
— Eh bien ?
— J ai rencontré là-bas uu homme qui se
souvenait de vous, qui songeait à vous bien
souvent.
— Qui donc peut songer à moi en Austra-
lie demanda lady Pembleton impassible.
— Il se nommait Water Bruce.
— Ce nom m'est inconnu, Tom.
— Soit, milady; mais avant de porter ce
nom, il en avait un autre.
— Lequel?
— Il se nommait lord Vv'iii iVmble-
ton.
Lady Pembleton jeta un cri.
Puis elle regarda Tom avec stupeur :
— Etes-vous fou ? dit elle.
— Non, milady, je ne suis pas fou.
— Vous savez pourtant- bien que lord Wil-
liam est mort ?
— Je l'ai cru comme vous, milady.
— Et moi je l'ai vu mort, Tom.
— Ce n'est pas lord William que vous avez
vu mort, milady.
— Ah 1
— C'était un galérien nommé Walter Bruce.
— Ah ! mon pauvre Tom, dit alors, lady
Pembletou, jejreis bien . que _ le _chagrIn que-.
f
vous avez éprouvé de la mort de votre pa-uvre
maître a dérangé votre cerveau.
— Non, milady, je n'ai pas le cerveau dé-
rangé; non, milady, je ne suis point fou.
— Cependant... 6
— Et je vous supplie de m'écouter....
Lndy Pembleton réprima un geste d'impa-
tience.
Puis elle regarda autour d'elle.
I's sont seuls.
Les deux laquais, voyant la noble dame
causer familièrement avec le gentleman, se
tiennent respectueusement à distance.
— Soit, dit-elle enfin, parlez.
— Milady, je vous le répète, lord William
n'est pas mort.
Lady Pembleton ne répond pas.
— Oh ! repread Tom, vous me croirez quand
vous saurez tout.
Et Tom racontr à lady Pembleton" tout ce
qu'il sai't, tout ce qu'il a vu, tout ce qu'il a fait.
Lady Pembleton, cependant, paraît iner6dule.
— Ah 1 dit alors Tom avec u'n accent de
triomphe, quand vous l'aurez vu, il faudra
bien que vous le reconnaissiez.
— Quand je l'aurai vu ?
— Oui.
— Mais il n'est donc pas en Australie ?
.zz Il est à Londres,
Lady Pembleton est devenue toute pâle.
— A Londres t il est à Londres, cet homme?
— Cet homme que.xolliS aimiez... que vous
avez pleuré !
— Et je le verrai?...
* — Vous le verrez.
Et comme Tom parle ainsi, ils se trouvent
tous deux à un détour de la rivière.
Un banc est adossé à un saule.
Sur ce banc est un homme, jeune encore,
quoique son visage porte les traces d-e longues
souffrances.
E', voyant approcher lady Pembleton, cet
homme s'est levé.
— Miss Anna, dit-il.
mLady Pembletoa tressaille.
— Le voilà, dit Tom.
Lady Pembleton contemple froidement Wal-
ter Bruce.
Puis, se tournant vers Tom :
— Mon pauvre ami, dit elle, cet homme
ressemble vaguement à lord William, en ef.
fet, mais ce n'est pas lui.
Lord William est mort.
Walter Bruce jette un cri et s'enfuit.
Et T
— Pourquoi dose suis-je vivant? je savai
bien çu'elle ne me reconnaîtrait pas 1 -~ -
.Voir le numéro du 13 juin 1965,
4
a
6 cent. le numéro. JOURNAL ~ QUOTIDIEN 5 cent, le numéro.
'
Abonnements. — Trois MOIS Shiwrts »a'
Paris ' 6 fr. 9 fr. * t 8 fr.
Départements C il 99
Administrateur'. BOURDILLIAT.
ram" année — SAMEDI 7 MAI 1870 — Ne 1479
Rédacteur m thef: A. BK BALATHIBR-BRAGELONHU
BUREAUX D'ABONNEMENT: 9, I*AA®S>RONOT
ADMINISTRATION : 13, quai Voltaire.
1
.
On trouvera a la 2e page de nouveanx et
curieux détails sur
LE COMPLOT
PARIS, 6 MAI 1870
LA SOIE DE L'ARAIGNÉE
Quelques ménagères savent peut-être qu'on
peut se servir des toiles d'araignée pour ar-
rêter les hémorragies; les petites filles de la
Savoie n'y manquent jamais. En Espagne,
on prétend que les fièvres rebelles au quin-
quina ne résislent pas à une infusion de
toile d'araignée.
Mais^ces deux usages ne sont pas assez
généraux pour faire respecter les petits filets
gris qui garnissent les angles .ou tapissent
les corniches des plafonds.
'Un magistrat, qui s'occupait de science
au. lieu de traduire Horace ou Thomas
Moore, comme le font la plupart de ses
semblables. — Bon de Saint-Hilaire,
s'appliqua à. filer la soie de l'araignée, et il
fabriqua de cette manière des bas qu'il en-
voya à l'Académie des sciences et des gants
dont il fit hommage à S. M. l'Impératrice,
femme de Charles VI. t-
En même temps, on apprit par le voya-
geur don Félix d'Azura, que les habitants
du Paraguay recueillaient les toiles gigan-
tesques, — que les araignées jetaient d'un
arbre à un autre et qui traversaient ainsi,
parfois une route, parfois un fleuve, — pour
en faire des bonnets. .,
Un Académicien, Réaumur, écrivit un'
Mémoire sur la soie de l'araignée. (Recueil de
l'Académie des sciences, 1710, p. 386.)
Après quoi, on ahandonna, de nouveau
les toiles d'araignée au balai, et personne ne
s'était plus occupé d'en tirer parti, lorsque
l'Industrie moderne a repris pour son -
• compte les expériences des magistrats et des
savants.
*
Un journal anglais, le Galaxy, a publié
.dernièrement une étude dont les principaux
(^3jts ont été reproduits ici.
; -Âu moyen d'appareils fort simples, la soie
déS: araignées peut être recueillie et dévidée
■ in^caniquement au fur et à mesure de sa
, production. — Une araignée convenable-
ment soignée peut, tout en restant apte à la
reproduction, fournir successivement vingt
'sécrétions de soie, donnant en tout 3,000
mètres de fil, qui pèsent autant que 300 mè-
tres de soie ordinaire.
Dans ces conditions, il suffira de 18 ni-
chées, de 300 drraignées chacune, pour
fournir la matière première d'un vêtement
complet-
Quant à la solidité, la toile d'araignée
peut défier toute concurrence; elle rivalise-
rait même avec le fer et l'acier, car un fil
de cette matière qui n'aurait que 0 mm 1 de
diamètre pourrait supporter un poids de
1 kil. 2o0 gr.
Rien de surprenant à cela, puisque, lors-
qu'il s'agit de placer dans les lunettes astro-
nomiques un fil tout à la fois extrêmement fin
et suffisamment solide, c'est au fil de l'arai-
gnée que l'on a recours.—La beauté ne le cé-
derait en rien à la solidité : en effet, les soies
d'araignée sont, les une dorées, les autres
argentées, ce qui promet des tissus d'un
éclat inconnu jusqu'ici.
Parmi le groupe des araignées, M. Ernest
Menault, dans son livre si intéressant l' In-
telligence des animaux, choisit pour la décrire
la Mygale, qui, non-seulement possède un
cerveau bien organisé, mais encore est doué
de certains organes des sens propres à servir
son industrie.
Ses yeux sont au nombre de huit, formant
quatre paires. Ils sont placés sur une écÊ-
nence arrondie et assez élevée, grâce à la
saillie de laquelle il-s sont orientés dans di-
verses directions. Ils n'ont pas-tous la même
grosseur ni la même forme. Il y en a deux
médians, deux principaux sensiblement plus
gros que les autres et presque arrondis.
Ceux-ci occupent le- sommet de l'éminence,
tandis que les autres sont rejetés sur les
parties latérales.
La masse de la famille des Arachnides
n'emploie la soie qu'elle file que pour se
créer un abri pendant le temps d'immobilité
à passer sous la forme de chrysalide.
Au contraire, pour les araignées, la soie
a les usages les plus variés : elle tapisse les
parois des demeures en maçonnerie; elle
forme des filets propres à saisir des proies
vivantes, des câbles ou des échelles pour
descendre sans danger d'une grande hau-
teur. Elle enveloppe les œufs qu'elle défend
contre les atteintes d'animaux étrangers.
Parfois, les mygales creusent dans ie sol
un tuyau d'un diamètre proportionné à celui
de leur corps, et, comme les parois en se-
raient rudes, elles adoucissent le frottement
en les garnissant d'une ten ure de soie.
Les mygales ferment le tuyau par une
porte en terre, taillée en cône de façon à ne
pouvoir être enfoncée par une pression du
dehors.
La charnière de cette porte est formée avec
de la soie si serrée qu'elle-offre une incroyable
résistance.
Ce qui tient lieu de verrou, c'est un cer-
cle de petits trous réguliers placé du côté
opposé à la charnière.g
L'araignée s'aperçoit-elle qu'on tente de
soulever sa porte, vite eHe enfonce ses griffes
dans les petits trous en s'arc-boutant dans sa
retraite, et défend ainsi toute violation de
domicile.
Lorsqu'elle veut sortir pour aller à la
chasse, elle soulève sa porte et la laisse re-
tomber ;• quand elle revient, elle la tire avec
ses griffes et rentre dans sa demeure: c'es£
quelque chesede tout à fait semblable à -ce
que l'on voit encore dans plusieurs villes dut
Nord de la France, de -l.a part des habitants
de ces caves dont la porte se soulève sur le
trottoir.
« Une foule d'araignées, — dit M. Ernest
Mesnault, — emploie la soie pour se con-
fectionner des tubes, des loges dans les-
quelles elles se blottissent pour épie/leur
proie et aussi pour échapper aux atteintes
de leurs ennemis. Pour les prendre, elfes
fabriquent également des filets dont les fils
ne sont pas tous de même nature, ni de même
grosseur. Les fils qui constituent la gra»nde :
corde transversale, la corde verticale et les t
rayons, sont d'une soie qui est sèche dès
qu'elle sort de la filière^ de l'araignée. Au
contraire, ceux qui constituent les cercles
sont d'une soie qui reste assez longtemps
agglutinante ; propriété précieuse, car elle
permet au fil de contracter une adhérence
complète avec les rayons.
« Enfin, ces mêmes araignées produisent
encore u.ne soie destinée à former oes cocons
pour envelopper les œufs. Cette soie est
quelquefois toute différente de celle dont la
toile est composée. Tandis que les fils de la
toile sont blancs, cette scie des cocons, où
reposent les œufs, sera d'une magnifique
couleur d'or. Les trois sortes de soie sont
sécrétées par trois sortes de glandes sérici-
pares, et chacune sécrète une soie spéciales
A l'Exposition de Lyon, qui s'ouvrira au
mois de mai 1871, la soie de l'araignée tien-
dra sans doute sa place dans la grande his-
toire de la soie, qui déroulera là ses mer-
veilles depuis le cocon jusqu'à la robe de
cour.
Le voyageur américain, qui s'est confec-
tionné un pantdlon en toile d'araignée, y
aura sa vitrine, et les braves ouvriers de la
Croix-Rousse ne craindront plus de chômer
en voyant accrue ainsi la matière première
de leurs travaux.
TONY RÉVILLON.
ROCAMBOLE
(NOUVEL EPISODE)
LA CORDE DU PENDU
XXXIX (suite)
Journal d'un fou de Bedlam
CHAPITRE XXV
40
| Milady, j'ai un secret à vous confier.
- Un seeret!
— Un secret qui vous eût comblée de jeie 11
y a quelques années.
— Ah!
;
' — Et qui maintenant va remplir votre cœur
d'une douloureuse tristesse.
— Tous m'effrayez, Tom.
— Milady, poursuit Tom, je vous l'ai dit,
j'arrive d'Australie.
— Eh bien ?
— J ai rencontré là-bas uu homme qui se
souvenait de vous, qui songeait à vous bien
souvent.
— Qui donc peut songer à moi en Austra-
lie demanda lady Pembleton impassible.
— Il se nommait Water Bruce.
— Ce nom m'est inconnu, Tom.
— Soit, milady; mais avant de porter ce
nom, il en avait un autre.
— Lequel?
— Il se nommait lord Vv'iii iVmble-
ton.
Lady Pembleton jeta un cri.
Puis elle regarda Tom avec stupeur :
— Etes-vous fou ? dit elle.
— Non, milady, je ne suis pas fou.
— Vous savez pourtant- bien que lord Wil-
liam est mort ?
— Je l'ai cru comme vous, milady.
— Et moi je l'ai vu mort, Tom.
— Ce n'est pas lord William que vous avez
vu mort, milady.
— Ah 1
— C'était un galérien nommé Walter Bruce.
— Ah ! mon pauvre Tom, dit alors, lady
Pembletou, jejreis bien . que _ le _chagrIn que-.
f
vous avez éprouvé de la mort de votre pa-uvre
maître a dérangé votre cerveau.
— Non, milady, je n'ai pas le cerveau dé-
rangé; non, milady, je ne suis point fou.
— Cependant... 6
— Et je vous supplie de m'écouter....
Lndy Pembleton réprima un geste d'impa-
tience.
Puis elle regarda autour d'elle.
I's sont seuls.
Les deux laquais, voyant la noble dame
causer familièrement avec le gentleman, se
tiennent respectueusement à distance.
— Soit, dit-elle enfin, parlez.
— Milady, je vous le répète, lord William
n'est pas mort.
Lady Pembleton ne répond pas.
— Oh ! repread Tom, vous me croirez quand
vous saurez tout.
Et Tom racontr à lady Pembleton" tout ce
qu'il sai't, tout ce qu'il a vu, tout ce qu'il a fait.
Lady Pembleton, cependant, paraît iner6dule.
— Ah 1 dit alors Tom avec u'n accent de
triomphe, quand vous l'aurez vu, il faudra
bien que vous le reconnaissiez.
— Quand je l'aurai vu ?
— Oui.
— Mais il n'est donc pas en Australie ?
.zz Il est à Londres,
Lady Pembleton est devenue toute pâle.
— A Londres t il est à Londres, cet homme?
— Cet homme que.xolliS aimiez... que vous
avez pleuré !
— Et je le verrai?...
* — Vous le verrez.
Et comme Tom parle ainsi, ils se trouvent
tous deux à un détour de la rivière.
Un banc est adossé à un saule.
Sur ce banc est un homme, jeune encore,
quoique son visage porte les traces d-e longues
souffrances.
E', voyant approcher lady Pembleton, cet
homme s'est levé.
— Miss Anna, dit-il.
mLady Pembletoa tressaille.
— Le voilà, dit Tom.
Lady Pembleton contemple froidement Wal-
ter Bruce.
Puis, se tournant vers Tom :
— Mon pauvre ami, dit elle, cet homme
ressemble vaguement à lord William, en ef.
fet, mais ce n'est pas lui.
Lord William est mort.
Walter Bruce jette un cri et s'enfuit.
Et T
— Pourquoi dose suis-je vivant? je savai
bien çu'elle ne me reconnaîtrait pas 1 -~ -
.Voir le numéro du 13 juin 1965,
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