Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-03-03
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 mars 1870 03 mars 1870
Description : 1870/03/03 (A5,N1414). 1870/03/03 (A5,N1414).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47168434
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
| On a reconnu qn'nucnne charge ne pouvait être éle-
Vtée contre lui, et que la tragique aventure du 11 fé-
t'trier se réduisait aux proportions d'un simple acci-
lâêiit. Il n'a été trouvé aucune trace de poison ni dans
iles viscères de Blondine Peeters, ni dans le vin qui lui
fatait été servi. Elle est morte subitement par suite
M'une attaque d'hystérie. Et en la voyant se tordre,
fconvulsive, mourante, M. Duvelaar, mesurant subi-
.'ternent toute ta difficulté de sa situation, a perdu la
Ute; et l'émotion a déterminé chez lui une crise ner-
hretise qui lui a fait perdre connaissance.
f. Telle est la vérité aujourd'hui établie.
f M. Duvelaar avait été, le matin du il février, ren-
«dre des visites au ministère de la justice; il avait passé
[bile partie de l'après-midi chez un membre de la
fehambre, député du Hainaut. Le soir, à six heures et
ternie, il avait rendez-vous aux Mille-Colonnes avec
î un ami, M. C...; ils devaient aller ensemble passer la
tsoirée au théâtre de la Monnaie.
; M. C... fit défaut au rendez-vous. M. Duvâaar crut
ï-que son ami était allé directement au théâtre. 11 s 'y
; z elldit, mais ne l'y trouva point.
' Il en sortit vers neuf heures ; et c'est alors que ren-
contrant Blondine Peeters, qu'il ne connaissait pas,
't qu'il n'avait jamais vue, il céda machinalement à une
!'teTitation funeste et l'accosta. Elle répondit à ses pro-
\poSj il fit route avec elle, et c'est ainsi qu'il l'accom-
jjmgna jusqu'auprès de sa demeure.
.cornl)agtie, Le restaurant Depature était proche : il proposa à sa
f compagne, avant de la quitter, d'entrer au restaurant
îpour y prendre un verre de vin.
p Blondine, après quelques façons, accepta. On sait le
«este.
j Il n'y a eu ni empoisonnement ni asphyxie. — Blon-
dine avait à peine mangé un morceau de viande,
iqu'elle tombait subitement en convulsions hystériques;
tel le trouble, facile à comprendre, de son compagnon,
[déterminait chez lui une syncope qui durait depuis
Iplus d'une heure.
■ L'arrivée de M. Depature et de son garçon, d'abord,
Mes médecins ensuite, a permis de ranimer M. Duve-
jlaar. Pour Blondine, il était trop tard.
| Si M. Duvelaar a répondu oui, comme on l'a dit,
faux premières questions qui lui ont été posées,-—c'est
, hnachinalement. Il n'avait pas conscience encore de
jses paroles, ni de ce qui se passait autour de lui.
iD'aifleiirs, il était à moitié empoisonné, pour de vrai
[alors, par la morphine et les autres drogues que lui
avaient entonnées, dans leur zèle inconsidéré, les
- [médecins qui croyaient à un empoisonnement.
t Dès le lendemain, M. Duvelaar a pu expliquer- tout
r'Cela.
? La. parquet a-dû finir par se rendre à l'évidence et
Teconnaitre-que son prisonnier n'était coupable en
jsomme que d'une escapade sans conséquence : il avait
(/voulu, par occasion, tâter d'une bonne fortune de ha-
1 sard... I\élas! mal lui en a pris.
LA QUESTION DES FOUS
f Les histoires cfê fous, dit l'Opinion nationale^
sont trop rarement comiques pour n'en pas signa-
ler une qui est sensiblement moins sinistre que
toutes les autres, et dont nous garantissons l'au-
-thenticité. De plus, elle est récente et, je le crois,
inédite.
t Le receveur des finances de la petite ville
¡d'Apt avait à envoyer des fonds à la recette géné-
rale d'Avignon, et les confia à la diligence qui fait
i le trajet journalier entre ces deux points. Seule-
iment le véhicule était, escorté de deux gendarmes,
;se relayant de brigade en brigade, et chargés de
; surveiller le précieux dépôt qu'ils avaient enfoui
dans le coupé, où deux voyageurs, ignorant ce
; 'Voi,inagc intéressant, cherchaient, dans le som-
'i-meil agité des voitures, l'oubli du long trajet.
Au premier relai, l'escorte changea, et le bri-
gadier de la première remit à celui qui prenait sa
corvée sa lettre de service, sur laquelle ce der-
nier lut, sans hésiter, émoi de fvus au lieu de
env i Il,' fond : .
— Où sont-ils? demanda-t-il à son collègue,
: sans autre interrogation.
— Dans le coupé, répondit celui-ci sans autre
commentaire.
Puis on se sépara, la diligence roula, rm:s les
deux nouveaux gendarmes se pressèrent davan-
tage contre les portières du coupé.
Au relai suivant, nouveau changement d'es-
corte. On ne regarda plus la lettre. -
— Qu'avez-vous là '?
— Deux fous que nôus sommes chargés de sur-
veiller.
— Sont-ils méchants?
— Pas jusqu'ici, mais ce sont les plus dange-
reux qui sont les plus calmes.
— Voyons donc... Tiens, ils ont l'air de dormir.
-— C'est sans doute l'épuisement qui succède
■ aux crises furieuses. Mélions-nous. En voici un
qui bouge !
En effet., l'un des voyageurs mystérieux, saisi
d'un invincible besoin de prendre l'air, mettait la
main en dehors sur le bouton de la portière. Mais
}è,({ quatre gendarmes le repoussèrent violemment
dans 1 intérieur du coupé sur son compagnon qui,
9. demi écrasé, poussa des hurlements terribles.
— Partez! crièrent les gendarmes au conduc-
tcur. Le mouvement les calmera. On fouetta les
Chevaux, l'escorte prit le galop, suivie de l'an-
tienne qui jugea qu'on n'était pas trop de quatre
■COn're de pareils énergumènes.
Même scène aux relais suivants, et si l'on eût
parcouru un plus grand nombre de brigades, nul
dmite que toute la gendarmerie de France nleùt
fini par suivre la vuiture où se débattaient les
deux pauvres diables. Tout s'expliqua à Avignon
^ chez le procureur impérial, et. on m'assure que
les victimes sont actuellement en liberté.
EXPÉRIENCE SUR UNE TÊTE COUPÉE
Une curieuse expérience à été - faite, dit le Cos-
tws, sur la tète du parricide Bellière.
. la tête, remise aux - «aédeons cin nù&utes tqm a» -
plus après la mort, fut aussitôt placée sur une table
garnie de compresses, destinées à recueillir le sang qui
pourrait s'écouler pendant l'examen.
La. face est exsangue, d'une pâleur jaune mât, uni-
forme ; la mâchoire abaissée, la bouche entr ouverte
Le visage, immobile, a l'expression de la stupeur, mais
non de la souffrance. Les yeu\ sont bien ouverts, fixes,
regardant droit devant eux; les pupilles sont dilatées ; ,
la cornée commence déjà à perdre son poli et sa trans-
parence. Un peu de sciure de bois adhère çà et là à
la peau ; il n y en a pas trace à la face interne des
lèvres ni sur la langue, ce qui indique que la mâchoire
et les lèvres n'ont lait aucun mouvement.
« Nous désobstruons la conque de l'oreille, — disent
les expérimentateurs, — et, nous approchant aussi
près' que possible du conduit auditif, no .s appelons
par trois fois à voix forte le nom du supplicié. Aucun
mouvement, absolument aucun, ne se produit dans les
yeux ni dans les muscles de la face.
« Un tampon de charpie imbibé d'un excès d'ammo-
niaque est placé sous les narines; aucune contraction
des ailes du nez ni de la face. On touche les lèvres
avec ce tampon, même impassibilité. Nous pinçons
fortement à plusieurs reprises la peau des joues sans
déterminer la moindre contraction des muscles de la
face. La conjonctive de chaque œil est fortement et à
plusieurs reprises cautérisée avec un crayon de nitrate
d'argent; on présente à deux centimètres de la cornée
la lumière d'une bougie, aucune contraction ne se
produit dans les paupières ni dans le globe oculaire,
m dans les pupilles.
« Les organes des sens n'ont donc pas répondu à
l'appel que nous avons fait, soit à leurs fonctions, soit
à leur sensibilité physique.
« Nous avons alors demandé à l'électricité une exci-
tation plus puissance du système nerveux. La pile de
Legendre, avec un courant de médiocre intensité, a
déterminé de vives contractions dans ceux des mus-
cles de la face sur lesquels nous venions à poser le
pinceau électrique.
« Est-ce à dire que le cerveau, percevait alors le
sentiment de la douleur dont la physionomie exprimait
l'émouvante i.r.agc? Nous ne saunons le croire, pour
deux motifs : le premier, c'est que, nos épreuves por-
tant sur le côté gauche de la face, les muscles du côté
droit restèrent dans leurs stup '1lI' prenvère, au mo-
ment des plus expressives contractions du côté élec-
trisé ; le second, c'est que les parties électrisées re-
tombaient dans leur impassibilité cadavérique dès que
le courant cessait de leur donner une excitation pas-
sagère... »
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ
PREMIÈRE PARTIE
XIII
Vous êtes empoisonné !
Un simple coup d'œil avait suffi à Lamblin
pour reconnaître dans le père Mathieu le bour-
geois qu'il avait vu la veille, causant avec un ser-
gent de la ligne, à la porte de Bicêtre.
Un frisson courut sur sa peau, et toutes ses ap-
préhensions lui revinrent.
— Qui êtes-vous, et que me voulez-vous ? de-
manda-L-il à son singulier interlocuteur.
Le père Mathieu salua.
— Qui je suis ! répondit-il, cela vous sera fa-
cile à deviner dans quelques instants. Quant à ce
que je veux, vous allez l'apprendre, si vous
voulez bien m'accorder quelques minutes d'au-
dience.
Et marchant vers la table, il y prit sans façon
un verre blanc, y versa quelques gouttes du vin
qui restait dans une bouteille, et y trempa déli-
catement ses lèvres.
Puis il fit, à plusieurs reprises, claquer sa lan-
gue contre son palais.
— Parfait ! c'est bien cela, dit-il aussitôt, et je
vois que je ne m'étais pas trompé.
— Mais que signifie...? balbutia Lamblin.
— Cela signifie, mon ami, répondit le père
Mathieu, que j'arrive à temps, et que sans moi
vous étiez un . homme perdu.
— Perdu !
— Ma foi ! pour un coquin de votre espèce, qui
depui3 quinze années déjà vivez de vols, de ru-
ses et d'adresse, vous vous êtes laissé mettre
dedans comme un béj(t ne.
— Un béjaune? I #
— Pour votre gouverne, si vous l'ignorez, c'est
un mo'. d'argot qui veut d ire blanc-bec.
— Je ne vous comprends pas.
— Eh bien ! écoutez, et vous allez comprendre.
Vous venez de souper fort tranquillement, et fort
copieusement; à ce que je vois, les mets étaient
savamment apprêtés, les vins étaient exquis, et
vous avez profité de l'aubaine qui vous était of-
ferte, sans vous douter du piège que l'on vous
tendait:
— Un piège ! interrompit Lamblin.
— Savez-vous avec quelle substance on a
saupoudré vos mets, et quelles, liqueurs on a mê-
lées à votre vin ?
— Que voulez-vous dire?
— Oh! ce n'est pas bien malin ! allez! sur vos
mets et dans votre vin, on a mis...
— Quoi donc?
| — Du poison!
Lamblin lit un soubresaut, et te père Mathieu
partit d'un éclat 'de rire.
— Ah ! je ne vous croyais pas si jeune, pour-
suivit-il avec ironie. Comment, il y a dix ans, on
vous a surpris pendant votre sommeil pour vous
1 jelçr à rs
et vous avez la bonhomie de croire ffue l'on n'at-"
tendait que votre retour pour-vous ofmr un souper
comme celui-ci ! <
— Mais...
— Il y a dix ans, vous gêniez la petite Catarina
et le beau Pedro, et vous vous imaginez qu'au-
jourd'hui ils n'ont rien de mieux à faire que do
vous sauter au col et de vous mettre dans du
coton !
— Cependant...
— Vous êtes un imbécile, mon ami.
— Hein?
— Un imbécile, je le répète ; et la preuve, c'est
que vous vous êtes laissé empoisonner, et qu'au
moment oll je vous parle, vous n'avez peut-être
pas trois heures à vivre.
Et, ces paroles dites avec une assurance pleine
d'autorité, Lamblin avait pâli, pendant qu'une
sueur froide perlait sur son front.
— Trois heures..? répéta-t-il, empoisonné !...
Mais c'est im^sosible.
— Pourquoi donc ?
— Pauline n'aurait -pas poussé à ce point la du-
plicité et l'infamie.
Le père Mathieu fit un geste de compassion.
— Pauline, répliqua-t-il, aime Pedro avec toute
la frénésie d'une âme qui na jamais reconnu ni
loi, ni frein. Elle a deux passions dans le cœur,
celte femme : celle du luxe, de la fortune, de la
domination, et celle, plus ardente encore, de l'a-
mour. Pour .satisfaire ces deux passions, elle ne
reculera ni devant une trahison, ni devant un
crime.
- Alors, vous croyez..?
— Je crois qu'avant demain vous serez mort.
Lamblin pressa son front de ses deux mains
glacée.
— Qui croire? balbutia-t il. Que faire?
— Ce que vous voudrez, répondit le père Ma-
thieu.
— Enfin, que voulez-vous, vous-même? Quel
est votre but? Comment avez-vous appris toutes
ces choses ténébreuses?
Le père Mathieu sourit :
— Nous y voici, dit-il, et j'attendais la question.
En venant ici, j'avais évidemment un but, et ce
but était de vous sauver la.vie.
— A moi ?
— A qui donc?
— Mais quel intérêt...?
— J'en ai un, et il est puissant. Seulement, je
ne puis pas vous le faire connaitne à cette heure.
— Ainsi, vous pouvez me sauver?
— Je le puis.
— Comment?
— Pardieu! en. vous apportant le seul antidote
connu au poison que vous avez pris.
— Mais qui m'assure que vous ne me trompez:
pas? qui me prouve que ce que vous allez m'of-
frir comme antidote n'est pas le véritable
poison ?
— Rien! répondit froidement le père Mathieu.
Mais, pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à
attendre quelques minutes. Si j'ai vu juste, ma,
prédiction ne tardera pas à se réaliser.
Le père Mathieu achevait à peine de parler, que
Lamblin jeta un cri affreux et portases deux mains.
affolées à sa poitrine.
— Qu'avez-vous donc ? demanda son interlocu-
teur d'un ton glacial.
— De l'air ! j'étouffe ! de l'air ! exclama le mal-
heureux.
Et, de ses deux mains, il s'accrocha au bras du
père Malhieu.
Eh bien ! êtes-vous convaincu maintenant?
murmura ce dernier.
— Ah ! les misérables !
— Vous voyez si j'avais raison !
— Mais je me vengerai.
— A la bonne heure !
— Je dirai tout. Je démasquerai leurs infa-
mies !... Je...
— S'il vous en reste le temps !
Lamblin se redressa droit comme une statue...
Une pâleur de suaire éta t répandue sur ses traits;
ses yeux roulaient effarés dans leur orbite. Il était
effrayant à voir ainsi.
— Diable ! fit le père Mathieu avec enjouement,
savez-vous que vofis êtes hideux, l'ami !
A boire ! à boire ! répondit le moribond. Je
veux vivre, en!endcz-vous? Je veux...,
Le père Mathieu tira un flacon de sa poche et
lui versa quelques gouttes de son contenu sur les
lèvres.
Lamblin eut une convulsion énergique, et ses
doigts crispés déchirèrent violemment ses vête-
ments.
— Oh! je souffre, mon Dieu! je souffre, dit-il
d'une voix qui s'éteignait. Mais vous! vous... qui
êtes-vous? pariez! je veux savoir...
—Vous ne m'avez donc pas reconnu ! fit le père
Mathieu avec un petit ricanement.
— Je vous connais donc?
— Ah ! vous baissez, mon ami, et votre perspi-
cacité est en défaut; voyons, regardez-moi... là,
bien en face... hein! qu'en dites-vous?
Lamblin avait ouvert les yeux d'une façon dé-
mesurée et il regardait le père Mathieu avec une
fixité qui tenait à la falie.
Tout à coup, il poussa un cri, agita ses mains
affolées au-dessus de sa tête et prononça un nom
intelligiblement articulé.
Puis, comme si cet effort avait apaisé ce qui
lui restait de vie et d'énergie, il retomba lourde,
ment sur le parquet, et ses membres ne tardèrent
à prendre la rigidité de la mort.
Le père Malhieu le regarda un moment en si-
lence, toucha ses nombres, souleva ses paupières,
et marcha vers une pô»"J'e masquée dans la mu-
raille, qii.il uSvrnH.
— Chrétien' appe"ÎS-t-il _ anssw°u . ,
Chrétien attendait vraïs&n^I>l3b»v mp,n.
la porte, car à cet appel il pàrut , s™!
Le père Mathieu lui indiqua le, corps 1
de Lambin, *
— Voilà! dit-il d'un ton bref, il est incapable
maintenant d'aucune résistance emportez-le, et
que les homme aillent le dépose:' où* je-t'ai dit. !
PIERRE ZACCONE.
(La suite lt dernain.) 1
LE TRÉSOR DU FOYER
JURISPRUDENCE USUELLE
Voici une note que nous croyons devoir repfoduirt',
à cause de l'utilité qu'elle peut avoir ponr lm ferf&irt
nombre de nos lecteurs :
Aucun propriétaire ne peut prétendre à des indem-
nités pour pertes de bestiaux morts d epizootie, sans
justifier d'un certificat du maire consla ant qu'un vé-
térinaire breveté a été appelé pour les tfnitw.
Le seul cas où ce certificat ne soit, IKHI exigé est ce-
lui dans lequel il n'existerait pas de vétériù&im bre-
veté dans un rayon de huit kilomètres de l'habif'tion
ou l'épizootie a'ura. régné.
UN CONSEIL PAR JOUR
Réclame toujours avec ■douoeurcontre une in-
justice. afin de ne pas blesser celui qui t'a porté
préjudice.
Outre que cette conduite est noble, elle est' en-
core habile ; car, si tu heurtes violemment ton
adversaire, son premier mouvement sera de ré-
sis'er au lieu de céder, et il sera peut-être-'assez,
fort pour faire méconnaître ton droit.
HENRI D'ALLEBER.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
'
LA (.Mit; DE" M mm
Rédacteur en chef : EDMOND PELLETIER,
Directeur de l'Office de fSittsrue
4 FR, PAR AN - 52 NUMÉROS
Celte feuille indépen ¡Ot.!e publie : ¡jl'lielcs criti-
ques sur les Sociétés anciennes et les uffai'es non-
veil,'s; Conseils éclairés sur les b meilleurs placemmt -; n vue de la Bourse-; nouvel-
les ; Assemblées ;Cjui>s ; Renscigncrn mis; Tirages, etc.
ON S'ABONNE en envoyant un mandat ou timbrcs-poste.
RUE T.UTBOUT, PAR!S, 3
4^TE MON 1TEUîf4ris
DES TIRAGES FINANCIERS
publie les listes officielles de tous les tirages ■ d'ao.
lions et d'obligations françaises et éll'{l,¡yè,'es; ainsi
que'Ia liste de toutes les ob!i¡;:tl.ioll; sorties à des
tirages aniérieurs. Il publie, en outre, tons les rensei-
gnements financiers, et une appréciation raisonnée de
loults les valeurs.
Tout nouvel abonné reçoit en prime le calendrier des
actio/tliUÙ'es pour 1870 et le Manu l-k-> £u, ¡¡,'un t.ll' Il''lat.
ENVOYER QUATKE FRANCS en mandat ou timbres-
pos:o, à M P. MASSY, gérant, 1; 4, rue Hichelieu, Paris.
ENVOI franco de la Brochure- expliquant 'es
t)!> FTC sut- titres à 2 1/2, rue Turbigo, <32, J. la
I ETS lit I O Banque Générale des- valeurs 171l)t,¡!i,J,'es.
Lâ FÉâliŒ PliâlSlÈllE
PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES
Le plus; complet, le phll@ Sntéresh-
saut de LODA .s les joaa'gaaiait fiiiitUiCie¡'s,
est ENVOYE GR.VfOTEÙïïLîVfr pendant
un moi® à toïsle pCB'SOSBSS!* q:iî en fait
!a clemasadc, par letfo'e affa' tnchie, à
M. le Dls*ccteur-Gcs»aast 6, HUE DE tâ
VHILOÈEIE, en face de la Banq e de France. %
IT PT) \111?C Méthode Pierre Simon, la plus simple
II r II ' 11 C;0 la plus prompte, la plus efficace pour
obtenir la Cité ison radicale. Notice ad. gr. et l". Ecrireà
!tl M. fJe=vu et D:schamps,succrs,àSaumur (M.-€t-L.)'AS.
LESTHOISOUVRAGE':DuDf JOZAN
A. L'USAGE DES GENS DU MONDE
i 0 Traité des Maladies des Voie Uriu if es. i2e édl.
tion, 1,000 pages, 304 figures anatom'ques.
2" T ailé d épuisement pt-éeit(ilu é, !te éd., 650 P.
3" Traité des Maladies des femme-, 1 vol., 809 Po,
203 figures anatomiqu' s.
Chaque ouvrage, prix : 5 fr.; poste, 6 fr.
L'auieur, docteur JOZAN, rue de Hirolit 182, W
MARQUIS, éditeur, 14, rue Monsieur-le-Prince.
365 CONSEILS
UN CONSEIL -PAR JOUR
Par Henri de LAPOMMERAYE
L'EXPÉRIENCE. LA PROFESSION AP»
LFS RELATIONS SOCIALES. FAIRES.
L'EDIJCATION ET L'IKSTRUC- L'ARGp.NT.
TION. LES R\SSIO*S. — LES Di-
LA FAMILLE. — LA MAISON. Fkl!TS. —LES HABITlTDQ;
LA SANTÉ. LA VIE ET LA MORT.
Un beau volume in-18 jésus. — Prix 2 francs.
LIBRAIRIE E. LACHAUD, 4, PLACE DU TuÈATM.FRAXçMt
MUSÉE ANTHROPOLOGIQUE, pour caused'agrandiss^,
ment transféré b. Poissonnière, 3, visible tous les
; f # * * ♦"# *
t' . ^fographie JANNlîMoai. VOUJA«►V*4- . i
Vtée contre lui, et que la tragique aventure du 11 fé-
t'trier se réduisait aux proportions d'un simple acci-
lâêiit. Il n'a été trouvé aucune trace de poison ni dans
iles viscères de Blondine Peeters, ni dans le vin qui lui
fatait été servi. Elle est morte subitement par suite
M'une attaque d'hystérie. Et en la voyant se tordre,
fconvulsive, mourante, M. Duvelaar, mesurant subi-
.'ternent toute ta difficulté de sa situation, a perdu la
Ute; et l'émotion a déterminé chez lui une crise ner-
hretise qui lui a fait perdre connaissance.
f. Telle est la vérité aujourd'hui établie.
f M. Duvelaar avait été, le matin du il février, ren-
«dre des visites au ministère de la justice; il avait passé
[bile partie de l'après-midi chez un membre de la
fehambre, député du Hainaut. Le soir, à six heures et
ternie, il avait rendez-vous aux Mille-Colonnes avec
î un ami, M. C...; ils devaient aller ensemble passer la
tsoirée au théâtre de la Monnaie.
; M. C... fit défaut au rendez-vous. M. Duvâaar crut
ï-que son ami était allé directement au théâtre. 11 s 'y
; z elldit, mais ne l'y trouva point.
' Il en sortit vers neuf heures ; et c'est alors que ren-
contrant Blondine Peeters, qu'il ne connaissait pas,
't qu'il n'avait jamais vue, il céda machinalement à une
!'teTitation funeste et l'accosta. Elle répondit à ses pro-
\poSj il fit route avec elle, et c'est ainsi qu'il l'accom-
jjmgna jusqu'auprès de sa demeure.
.cornl)agtie, Le restaurant Depature était proche : il proposa à sa
f compagne, avant de la quitter, d'entrer au restaurant
îpour y prendre un verre de vin.
p Blondine, après quelques façons, accepta. On sait le
«este.
j Il n'y a eu ni empoisonnement ni asphyxie. — Blon-
dine avait à peine mangé un morceau de viande,
iqu'elle tombait subitement en convulsions hystériques;
tel le trouble, facile à comprendre, de son compagnon,
[déterminait chez lui une syncope qui durait depuis
Iplus d'une heure.
■ L'arrivée de M. Depature et de son garçon, d'abord,
Mes médecins ensuite, a permis de ranimer M. Duve-
jlaar. Pour Blondine, il était trop tard.
| Si M. Duvelaar a répondu oui, comme on l'a dit,
faux premières questions qui lui ont été posées,-—c'est
, hnachinalement. Il n'avait pas conscience encore de
jses paroles, ni de ce qui se passait autour de lui.
iD'aifleiirs, il était à moitié empoisonné, pour de vrai
[alors, par la morphine et les autres drogues que lui
avaient entonnées, dans leur zèle inconsidéré, les
- [médecins qui croyaient à un empoisonnement.
t Dès le lendemain, M. Duvelaar a pu expliquer- tout
r'Cela.
? La. parquet a-dû finir par se rendre à l'évidence et
Teconnaitre-que son prisonnier n'était coupable en
jsomme que d'une escapade sans conséquence : il avait
(/voulu, par occasion, tâter d'une bonne fortune de ha-
1 sard... I\élas! mal lui en a pris.
LA QUESTION DES FOUS
f Les histoires cfê fous, dit l'Opinion nationale^
sont trop rarement comiques pour n'en pas signa-
ler une qui est sensiblement moins sinistre que
toutes les autres, et dont nous garantissons l'au-
-thenticité. De plus, elle est récente et, je le crois,
inédite.
t Le receveur des finances de la petite ville
¡d'Apt avait à envoyer des fonds à la recette géné-
rale d'Avignon, et les confia à la diligence qui fait
i le trajet journalier entre ces deux points. Seule-
iment le véhicule était, escorté de deux gendarmes,
;se relayant de brigade en brigade, et chargés de
; surveiller le précieux dépôt qu'ils avaient enfoui
dans le coupé, où deux voyageurs, ignorant ce
; 'Voi,inagc intéressant, cherchaient, dans le som-
'i-meil agité des voitures, l'oubli du long trajet.
Au premier relai, l'escorte changea, et le bri-
gadier de la première remit à celui qui prenait sa
corvée sa lettre de service, sur laquelle ce der-
nier lut, sans hésiter, émoi de fvus au lieu de
env i Il,' fond : .
— Où sont-ils? demanda-t-il à son collègue,
: sans autre interrogation.
— Dans le coupé, répondit celui-ci sans autre
commentaire.
Puis on se sépara, la diligence roula, rm:s les
deux nouveaux gendarmes se pressèrent davan-
tage contre les portières du coupé.
Au relai suivant, nouveau changement d'es-
corte. On ne regarda plus la lettre. -
— Qu'avez-vous là '?
— Deux fous que nôus sommes chargés de sur-
veiller.
— Sont-ils méchants?
— Pas jusqu'ici, mais ce sont les plus dange-
reux qui sont les plus calmes.
— Voyons donc... Tiens, ils ont l'air de dormir.
-— C'est sans doute l'épuisement qui succède
■ aux crises furieuses. Mélions-nous. En voici un
qui bouge !
En effet., l'un des voyageurs mystérieux, saisi
d'un invincible besoin de prendre l'air, mettait la
main en dehors sur le bouton de la portière. Mais
}è,({ quatre gendarmes le repoussèrent violemment
dans 1 intérieur du coupé sur son compagnon qui,
9. demi écrasé, poussa des hurlements terribles.
— Partez! crièrent les gendarmes au conduc-
tcur. Le mouvement les calmera. On fouetta les
Chevaux, l'escorte prit le galop, suivie de l'an-
tienne qui jugea qu'on n'était pas trop de quatre
■COn're de pareils énergumènes.
Même scène aux relais suivants, et si l'on eût
parcouru un plus grand nombre de brigades, nul
dmite que toute la gendarmerie de France nleùt
fini par suivre la vuiture où se débattaient les
deux pauvres diables. Tout s'expliqua à Avignon
^ chez le procureur impérial, et. on m'assure que
les victimes sont actuellement en liberté.
EXPÉRIENCE SUR UNE TÊTE COUPÉE
Une curieuse expérience à été - faite, dit le Cos-
tws, sur la tète du parricide Bellière.
. la tête, remise aux - «aédeons cin nù&utes tqm a» -
plus après la mort, fut aussitôt placée sur une table
garnie de compresses, destinées à recueillir le sang qui
pourrait s'écouler pendant l'examen.
La. face est exsangue, d'une pâleur jaune mât, uni-
forme ; la mâchoire abaissée, la bouche entr ouverte
Le visage, immobile, a l'expression de la stupeur, mais
non de la souffrance. Les yeu\ sont bien ouverts, fixes,
regardant droit devant eux; les pupilles sont dilatées ; ,
la cornée commence déjà à perdre son poli et sa trans-
parence. Un peu de sciure de bois adhère çà et là à
la peau ; il n y en a pas trace à la face interne des
lèvres ni sur la langue, ce qui indique que la mâchoire
et les lèvres n'ont lait aucun mouvement.
« Nous désobstruons la conque de l'oreille, — disent
les expérimentateurs, — et, nous approchant aussi
près' que possible du conduit auditif, no .s appelons
par trois fois à voix forte le nom du supplicié. Aucun
mouvement, absolument aucun, ne se produit dans les
yeux ni dans les muscles de la face.
« Un tampon de charpie imbibé d'un excès d'ammo-
niaque est placé sous les narines; aucune contraction
des ailes du nez ni de la face. On touche les lèvres
avec ce tampon, même impassibilité. Nous pinçons
fortement à plusieurs reprises la peau des joues sans
déterminer la moindre contraction des muscles de la
face. La conjonctive de chaque œil est fortement et à
plusieurs reprises cautérisée avec un crayon de nitrate
d'argent; on présente à deux centimètres de la cornée
la lumière d'une bougie, aucune contraction ne se
produit dans les paupières ni dans le globe oculaire,
m dans les pupilles.
« Les organes des sens n'ont donc pas répondu à
l'appel que nous avons fait, soit à leurs fonctions, soit
à leur sensibilité physique.
« Nous avons alors demandé à l'électricité une exci-
tation plus puissance du système nerveux. La pile de
Legendre, avec un courant de médiocre intensité, a
déterminé de vives contractions dans ceux des mus-
cles de la face sur lesquels nous venions à poser le
pinceau électrique.
« Est-ce à dire que le cerveau, percevait alors le
sentiment de la douleur dont la physionomie exprimait
l'émouvante i.r.agc? Nous ne saunons le croire, pour
deux motifs : le premier, c'est que, nos épreuves por-
tant sur le côté gauche de la face, les muscles du côté
droit restèrent dans leurs stup '1lI' prenvère, au mo-
ment des plus expressives contractions du côté élec-
trisé ; le second, c'est que les parties électrisées re-
tombaient dans leur impassibilité cadavérique dès que
le courant cessait de leur donner une excitation pas-
sagère... »
DRAMES JUDICIAIRES
30 ANS
DE
LA VIE D'UN CONDAMNÉ
PREMIÈRE PARTIE
XIII
Vous êtes empoisonné !
Un simple coup d'œil avait suffi à Lamblin
pour reconnaître dans le père Mathieu le bour-
geois qu'il avait vu la veille, causant avec un ser-
gent de la ligne, à la porte de Bicêtre.
Un frisson courut sur sa peau, et toutes ses ap-
préhensions lui revinrent.
— Qui êtes-vous, et que me voulez-vous ? de-
manda-L-il à son singulier interlocuteur.
Le père Mathieu salua.
— Qui je suis ! répondit-il, cela vous sera fa-
cile à deviner dans quelques instants. Quant à ce
que je veux, vous allez l'apprendre, si vous
voulez bien m'accorder quelques minutes d'au-
dience.
Et marchant vers la table, il y prit sans façon
un verre blanc, y versa quelques gouttes du vin
qui restait dans une bouteille, et y trempa déli-
catement ses lèvres.
Puis il fit, à plusieurs reprises, claquer sa lan-
gue contre son palais.
— Parfait ! c'est bien cela, dit-il aussitôt, et je
vois que je ne m'étais pas trompé.
— Mais que signifie...? balbutia Lamblin.
— Cela signifie, mon ami, répondit le père
Mathieu, que j'arrive à temps, et que sans moi
vous étiez un . homme perdu.
— Perdu !
— Ma foi ! pour un coquin de votre espèce, qui
depui3 quinze années déjà vivez de vols, de ru-
ses et d'adresse, vous vous êtes laissé mettre
dedans comme un béj(t ne.
— Un béjaune? I #
— Pour votre gouverne, si vous l'ignorez, c'est
un mo'. d'argot qui veut d ire blanc-bec.
— Je ne vous comprends pas.
— Eh bien ! écoutez, et vous allez comprendre.
Vous venez de souper fort tranquillement, et fort
copieusement; à ce que je vois, les mets étaient
savamment apprêtés, les vins étaient exquis, et
vous avez profité de l'aubaine qui vous était of-
ferte, sans vous douter du piège que l'on vous
tendait:
— Un piège ! interrompit Lamblin.
— Savez-vous avec quelle substance on a
saupoudré vos mets, et quelles, liqueurs on a mê-
lées à votre vin ?
— Que voulez-vous dire?
— Oh! ce n'est pas bien malin ! allez! sur vos
mets et dans votre vin, on a mis...
— Quoi donc?
| — Du poison!
Lamblin lit un soubresaut, et te père Mathieu
partit d'un éclat 'de rire.
— Ah ! je ne vous croyais pas si jeune, pour-
suivit-il avec ironie. Comment, il y a dix ans, on
vous a surpris pendant votre sommeil pour vous
1 jelçr à rs
et vous avez la bonhomie de croire ffue l'on n'at-"
tendait que votre retour pour-vous ofmr un souper
comme celui-ci ! <
— Mais...
— Il y a dix ans, vous gêniez la petite Catarina
et le beau Pedro, et vous vous imaginez qu'au-
jourd'hui ils n'ont rien de mieux à faire que do
vous sauter au col et de vous mettre dans du
coton !
— Cependant...
— Vous êtes un imbécile, mon ami.
— Hein?
— Un imbécile, je le répète ; et la preuve, c'est
que vous vous êtes laissé empoisonner, et qu'au
moment oll je vous parle, vous n'avez peut-être
pas trois heures à vivre.
Et, ces paroles dites avec une assurance pleine
d'autorité, Lamblin avait pâli, pendant qu'une
sueur froide perlait sur son front.
— Trois heures..? répéta-t-il, empoisonné !...
Mais c'est im^sosible.
— Pourquoi donc ?
— Pauline n'aurait -pas poussé à ce point la du-
plicité et l'infamie.
Le père Mathieu fit un geste de compassion.
— Pauline, répliqua-t-il, aime Pedro avec toute
la frénésie d'une âme qui na jamais reconnu ni
loi, ni frein. Elle a deux passions dans le cœur,
celte femme : celle du luxe, de la fortune, de la
domination, et celle, plus ardente encore, de l'a-
mour. Pour .satisfaire ces deux passions, elle ne
reculera ni devant une trahison, ni devant un
crime.
- Alors, vous croyez..?
— Je crois qu'avant demain vous serez mort.
Lamblin pressa son front de ses deux mains
glacée.
— Qui croire? balbutia-t il. Que faire?
— Ce que vous voudrez, répondit le père Ma-
thieu.
— Enfin, que voulez-vous, vous-même? Quel
est votre but? Comment avez-vous appris toutes
ces choses ténébreuses?
Le père Mathieu sourit :
— Nous y voici, dit-il, et j'attendais la question.
En venant ici, j'avais évidemment un but, et ce
but était de vous sauver la.vie.
— A moi ?
— A qui donc?
— Mais quel intérêt...?
— J'en ai un, et il est puissant. Seulement, je
ne puis pas vous le faire connaitne à cette heure.
— Ainsi, vous pouvez me sauver?
— Je le puis.
— Comment?
— Pardieu! en. vous apportant le seul antidote
connu au poison que vous avez pris.
— Mais qui m'assure que vous ne me trompez:
pas? qui me prouve que ce que vous allez m'of-
frir comme antidote n'est pas le véritable
poison ?
— Rien! répondit froidement le père Mathieu.
Mais, pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à
attendre quelques minutes. Si j'ai vu juste, ma,
prédiction ne tardera pas à se réaliser.
Le père Mathieu achevait à peine de parler, que
Lamblin jeta un cri affreux et portases deux mains.
affolées à sa poitrine.
— Qu'avez-vous donc ? demanda son interlocu-
teur d'un ton glacial.
— De l'air ! j'étouffe ! de l'air ! exclama le mal-
heureux.
Et, de ses deux mains, il s'accrocha au bras du
père Malhieu.
Eh bien ! êtes-vous convaincu maintenant?
murmura ce dernier.
— Ah ! les misérables !
— Vous voyez si j'avais raison !
— Mais je me vengerai.
— A la bonne heure !
— Je dirai tout. Je démasquerai leurs infa-
mies !... Je...
— S'il vous en reste le temps !
Lamblin se redressa droit comme une statue...
Une pâleur de suaire éta t répandue sur ses traits;
ses yeux roulaient effarés dans leur orbite. Il était
effrayant à voir ainsi.
— Diable ! fit le père Mathieu avec enjouement,
savez-vous que vofis êtes hideux, l'ami !
A boire ! à boire ! répondit le moribond. Je
veux vivre, en!endcz-vous? Je veux...,
Le père Mathieu tira un flacon de sa poche et
lui versa quelques gouttes de son contenu sur les
lèvres.
Lamblin eut une convulsion énergique, et ses
doigts crispés déchirèrent violemment ses vête-
ments.
— Oh! je souffre, mon Dieu! je souffre, dit-il
d'une voix qui s'éteignait. Mais vous! vous... qui
êtes-vous? pariez! je veux savoir...
—Vous ne m'avez donc pas reconnu ! fit le père
Mathieu avec un petit ricanement.
— Je vous connais donc?
— Ah ! vous baissez, mon ami, et votre perspi-
cacité est en défaut; voyons, regardez-moi... là,
bien en face... hein! qu'en dites-vous?
Lamblin avait ouvert les yeux d'une façon dé-
mesurée et il regardait le père Mathieu avec une
fixité qui tenait à la falie.
Tout à coup, il poussa un cri, agita ses mains
affolées au-dessus de sa tête et prononça un nom
intelligiblement articulé.
Puis, comme si cet effort avait apaisé ce qui
lui restait de vie et d'énergie, il retomba lourde,
ment sur le parquet, et ses membres ne tardèrent
à prendre la rigidité de la mort.
Le père Malhieu le regarda un moment en si-
lence, toucha ses nombres, souleva ses paupières,
et marcha vers une pô»"J'e masquée dans la mu-
raille, qii.il uSvrnH.
— Chrétien' appe"ÎS-t-il _ anssw°u . ,
Chrétien attendait vraïs&n^I>l3b»v mp,n.
la porte, car à cet appel il pàrut , s™!
Le père Mathieu lui indiqua le, corps 1
de Lambin, *
— Voilà! dit-il d'un ton bref, il est incapable
maintenant d'aucune résistance emportez-le, et
que les homme aillent le dépose:' où* je-t'ai dit. !
PIERRE ZACCONE.
(La suite lt dernain.) 1
LE TRÉSOR DU FOYER
JURISPRUDENCE USUELLE
Voici une note que nous croyons devoir repfoduirt',
à cause de l'utilité qu'elle peut avoir ponr lm ferf&irt
nombre de nos lecteurs :
Aucun propriétaire ne peut prétendre à des indem-
nités pour pertes de bestiaux morts d epizootie, sans
justifier d'un certificat du maire consla ant qu'un vé-
térinaire breveté a été appelé pour les tfnitw.
Le seul cas où ce certificat ne soit, IKHI exigé est ce-
lui dans lequel il n'existerait pas de vétériù&im bre-
veté dans un rayon de huit kilomètres de l'habif'tion
ou l'épizootie a'ura. régné.
UN CONSEIL PAR JOUR
Réclame toujours avec ■douoeurcontre une in-
justice. afin de ne pas blesser celui qui t'a porté
préjudice.
Outre que cette conduite est noble, elle est' en-
core habile ; car, si tu heurtes violemment ton
adversaire, son premier mouvement sera de ré-
sis'er au lieu de céder, et il sera peut-être-'assez,
fort pour faire méconnaître ton droit.
HENRI D'ALLEBER.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
'
LA (.Mit; DE" M mm
Rédacteur en chef : EDMOND PELLETIER,
Directeur de l'Office de fSittsrue
4 FR, PAR AN - 52 NUMÉROS
Celte feuille indépen ¡Ot.!e publie : ¡jl'lielcs criti-
ques sur les Sociétés anciennes et les uffai'es non-
veil,'s; Conseils éclairés sur les b
les ; Assemblées ;Cjui>s ; Renscigncrn mis; Tirages, etc.
ON S'ABONNE en envoyant un mandat ou timbrcs-poste.
RUE T.UTBOUT, PAR!S, 3
4^TE MON 1TEUîf4ris
DES TIRAGES FINANCIERS
publie les listes officielles de tous les tirages ■ d'ao.
lions et d'obligations françaises et éll'{l,¡yè,'es; ainsi
que'Ia liste de toutes les ob!i¡;:tl.ioll; sorties à des
tirages aniérieurs. Il publie, en outre, tons les rensei-
gnements financiers, et une appréciation raisonnée de
loults les valeurs.
Tout nouvel abonné reçoit en prime le calendrier des
actio/tliUÙ'es pour 1870 et le Manu l-k-> £u, ¡¡,'un t.ll' Il''lat.
ENVOYER QUATKE FRANCS en mandat ou timbres-
pos:o, à M P. MASSY, gérant, 1; 4, rue Hichelieu, Paris.
ENVOI franco de la Brochure- expliquant 'es
t)!> FTC sut- titres à 2 1/2, rue Turbigo, <32, J. la
I ETS lit I O Banque Générale des- valeurs 171l)t,¡!i,J,'es.
Lâ FÉâliŒ PliâlSlÈllE
PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES
Le plus; complet, le phll@ Sntéresh-
saut de LODA .s les joaa'gaaiait fiiiitUiCie¡'s,
est ENVOYE GR.VfOTEÙïïLîVfr pendant
un moi® à toïsle pCB'SOSBSS!* q:iî en fait
!a clemasadc, par letfo'e affa' tnchie, à
M. le Dls*ccteur-Gcs»aast 6, HUE DE tâ
VHILOÈEIE, en face de la Banq e de France. %
IT PT) \111?C Méthode Pierre Simon, la plus simple
II r II ' 11 C;0 la plus prompte, la plus efficace pour
obtenir la Cité ison radicale. Notice ad. gr. et l". Ecrireà
!tl M. fJe=vu et D:schamps,succrs,àSaumur (M.-€t-L.)'AS.
LESTHOISOUVRAGE':DuDf JOZAN
A. L'USAGE DES GENS DU MONDE
i 0 Traité des Maladies des Voie Uriu if es. i2e édl.
tion, 1,000 pages, 304 figures anatom'ques.
2" T ailé d épuisement pt-éeit(ilu é, !te éd., 650 P.
3" Traité des Maladies des femme-, 1 vol., 809 Po,
203 figures anatomiqu' s.
Chaque ouvrage, prix : 5 fr.; poste, 6 fr.
L'auieur, docteur JOZAN, rue de Hirolit 182, W
MARQUIS, éditeur, 14, rue Monsieur-le-Prince.
365 CONSEILS
UN CONSEIL -PAR JOUR
Par Henri de LAPOMMERAYE
L'EXPÉRIENCE. LA PROFESSION AP»
LFS RELATIONS SOCIALES. FAIRES.
L'EDIJCATION ET L'IKSTRUC- L'ARGp.NT.
TION. LES R\SSIO*S. — LES Di-
LA FAMILLE. — LA MAISON. Fkl!TS. —LES HABITlTDQ;
LA SANTÉ. LA VIE ET LA MORT.
Un beau volume in-18 jésus. — Prix 2 francs.
LIBRAIRIE E. LACHAUD, 4, PLACE DU TuÈATM.FRAXçMt
MUSÉE ANTHROPOLOGIQUE, pour caused'agrandiss^,
ment transféré b. Poissonnière, 3, visible tous les
; f # * * ♦"# *
t' . ^fographie JANNlîMoai. VOUJA«►V*4- . i
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.86%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Balathier Bragelonne Adolphe de Balathier Bragelonne Adolphe de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Balathier Bragelonne Adolphe de" or dc.contributor adj "Balathier Bragelonne Adolphe de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 4/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k47168434/f4.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k47168434/f4.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k47168434/f4.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k47168434/f4.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k47168434
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k47168434
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k47168434/f4.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest