Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-07-15
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juillet 1872 15 juillet 1872
Description : 1872/07/15 (N2260). 1872/07/15 (N2260).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716060w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
corps des tracer de violences. Interrogé, le pau-
vre, enfant a fait connaître que sa mère, qui le
battait très-fréquemment, l'avait depuis ,une
huitaine de jours enferrhé dans le caveau pour
le punir d'une faute très-légère. Le jeune C...,
dont la santé paraît profondément altérée par
les privations et les mauvais traitements, a été
confié à des voisins qui ont promis d'en prendre
soin. Quant à la mauvaise mère, elle a été mise
à la disposition de Fau torité.
LA NOUVELLE LUCRÈCE. - Le sieur G... avait
quitté hier matin, son domicile, rue de SuUy,
et devait être absent, pendant toute la journée.
Une circonstance fortuite le ramena chez lui à
quatre heures un quart de l'après-midi. '
Ce fut en. vain qu'il. sonna effrappa.La.porte'
était intérieurement fermée au Y ŒtfOU. Il fut
obligé dc-recourir a un serrurier.
La chambre à coucher était rempile d'une
épaisse vapeur carbonique f;:écbappant de deux
réchauds.
Sur le lit, aa jeune femme, âgée de vingt-
deux ans, tout habillée, était eotichée;,sans cou*
naissance. Dans ses mains, jointes aursa .poi-
trine, elle tenait un ci-ucifix.
Sur une petite table, près du lit, elle avait
laissé un écrit ainsi conçu :
« Je me donne volontairement la mort pour
ne pas me laisser séduire par un individu qui
me poursuit sans relàche. »
Les soins d'un médecin ont rappelé, la dame
G..."à la vie.
SUICIDE D'UN ENRAGÉ. — Il y a une quinzaine
de jours, en jouant avec son chien, le sieur
Louis-Antoine D..., artiste scplpteur, demeurant
rue de Reuilly, avait été légèrement mordu par
cet animal.
Il avait fait peu d'attention à cette blessure,
mais avant-hier, il tomba subitement dans une
profonde mélancolie, et hier matin les symptômes
de l'h ydrophobie se manifestèrent en lui.
Dans un de ses accès, cet infortuné s'est em-
paré d'un instrument aigu, dit néron, dont il se
servait daus ses travaux, et s'en est porté trois
Coups dans la région du cœur.
Il-est tombé mort sur le parquet inondé de
son sang.
Le chien, reconnu enragé, a été abattu.
LE FABRICANT DE GOUJONS. — Avant-hier est
mort dans une des dernières maisons de l'ave-
nue de Saint-Ouen une de nos célébrités du
ruisaeau,.le fabricant de goujons. Cet industriel
a trôné pendant longtemps sous le pilier des
halles. En dernier liea il exploitai son singu-
;tiereommercc à l'entrée du village de Saint-Ouen.
Le dimanche ei le lundi surtout, il réalisait
d'assez belles recettes.
Avec lui les amateurs de goujons étaient sûrs
de ne jamais manger de leur mets favori, puis-
qu'il fabriquait ces petits poissons dans une ,
queue de morue, à l'aide d'un emporte-pièce.
— L'Académie française vient de décerner le prix
de Mlillé-L;itour-Landry à MM. Casimir Portas et
FeUx Hément..
— Le prince d'Orange, à peu près remis de la
maladie qui a failli lui coûter la vie, annonce sa
Drochaine arrivée à Paris.
— Jeudi, à une heure et demie du matin, le feu a
pris à la gare des marchandises, au Bourget. On
n'a pu sauver que deux ou trois pièces de trois-six.
La cause du sinistre est inconnnue.
Insensibilisatenr Duciiesne.Guérison, extrac-
tion et pose de dents sans douleur, 45j rue Lafayette.
DENTS BLINDÉES les plus solides, r. Montholon, 36.
LE MASSACRE DE VITRY-LA-VILLE
. On lit dans'le Cawn'ef ég la Champagne i p • £ • >
Hier, vers sept heures du soir, le nommé Gé-
rard, de Saint-Bon, âgé de vingt-deux ans, sorti
la veille de chez M. - Martin Thibaut, 'd'kblan- '
court, où il travaillait en qualité de manouvrier,
s'est présenté chez Mme veuve Hâtât,, auber-
,giste à Vitry-Ja-Ville, à qui il a demandé à boire.
.Mnle Hâtât voyant cet homme dans un état voi-
sin de l'ivresse, ne voulut pas le servir. Quel-
ques minutes après; Gérard revient,,se jette sur
Mme Hâtât, lui porte un, coup de couteau-poi-
gnard vers ,l'épaula. Mme Hâtât s'enfuyant dans
la rue est poursuivie par l'asbassin, qui lui porte
deux autres coups de couteau au cou.
Malgré ses blessures, Mme Hatat rentre chez
elle et ferme aa porte.
!Mais ses cris avaient attiré des voisins. A ce
moment, Gérard, devenu furieux, se jette sur
tous ceux qui s'offrent à lui. Six personnes qui
, se présentent successivement reçoivent dès coups '
"de. poignard ; ce sont : M. Taridilrd, maréchal, (
blessé grièvement dans le dos; Mme Lambert, ■
Mme Vouard, M. Sophrone-Bâilly, de Cheppes, |
! Mm;! Tandard; M. 'Prin, jeune soldat, qui'reve- j
j mit des eaux de Baréges pour se guérir des
j blessures reçues dans la dernière guerre, a été
l 'atteint à la tète' d'un coup 'de poignard telle-
ment violent que la pointe de l'arme est restée
dans la phHe.
Gérard, écui-ftant, brise le reste de la lame sur 1
la; tête d'une femme qu'il trouvait devant liii,
puis-s'empare d'un énormeiiâtori et bjesse griè-
vement Mme 1 Prin mère, et iM,. 1 Barthélemy,
vieillard de soi-x-lln te.;dc)u2;e a'ns.
Au moment où la: gendarmerie -accduÉait ras-
sass'n coupait la longe d[trri cheval de boulan-
ger/attaché dans la rue, avec l'intention de
's'enfuir. ■; ' 'l, ' '
Les gendarmes se sont emparés àjgrand'pèine
de ce furieux, qui mordait-les fers qu'on lui mit
aux mains.. j
Il y a trois ans et demi, Gérard écrivit TRie
lettre au comte d'Ambregac, au château de No- i
gentel (Aisne), dans 'laquelle il l'assignait à dé-
poser une somme de 10,000 francs dans un en- 1
droit qu'il déterminait, sous peine d'être assas-
siné. j
Le comte ne s'étant pasz-exécfité, Gérard se
présenta au château dans le bat de mettre sa ;
menace à exécution. Le comte le fit arrêter par 1
ses gens.- ; i
Gérard passa en Cour d'assises et fut acquitté,
le jury l'ayant considéré comme ne jouissant pas
'de la plénitude de ses facultés mentales. j
DÉPARTEMENTS
LB HAVRE. — On lit dans le Courrier du Havre : !
Un terrible abordage vient d'avoir lieu dans
la Manche. Lundi, dans 'la matinée, à 18 milles
au large de l'île de Wight, 1-e Lupwing, bat eau à
vapeur venant de Liverpool'et se rendant à Rot-
terdam, avec un plein chargement et vingt et
une personne s dont quatre pn;sagers àbord, s'est
jeté sur la barque Àbbey-ÏIolme, de Liverpool.
Malgré les efforts de -ce, dernier navire pour
éviter bordage, le ehoc-eut Heu, et le Lapwing
fut littéralement coupé en deux ; cinq minutes
après, il avait disparu.
On craint que vingt et une personnes n'aient
péri dans ce triste accident.
Le Abbey-Hotme a pu rentrer à Portsmouth
avec de graves avaries. Il- aurait sombré aussi
vs'il n'avait été.construit avec des compartiments
étanchés..
SAINT-SERVAN. — Nous lisons'dans l'Union des
Deux-Villes, de Saint-Servant sou-s ce titre : Un
crin" e épouvantable : .......
Il n'est bruit depuis deux jours dans nos deux,
villes que d'un épouvantable crime commis dans
une petite localité peu éloignée d'ici.
Un boulanger a eu, dit-on, l'effroyable cou-
rage (le brûler sa femme toute vivante. Ce mi-
sérable aurait précipité cette malheureuse dans
son four prêt à recevoir le .pain. ,
LE DOSSIER DES IVROGNES
On lit dans , le Journal ide Ch&rtres :, « Les
époux Hubert, journaliers, et leur fils, âgé de
vingt et un ans, demeurant rue de Verneuil, !
avaient des habitudes d'ivrognerie qu'un héri- j
tage fait par eux il y a quelque temps n'avait
fait que rendre plus persévérai!te*. Mardi matin,
ne voyant personne sortir de la maison, un jeune
-manœuvre, leur voisin; voulut réveiller le fils i
Hubert pour l'emmener au travail avec lui. Un ;
commencement d'incendie s'était déclaré dans
l'habitation de ces malheureux, et bientôt un
spectacle affreux s'offrit aux regards des person-
nes qui arrivaient porter secours.
Pendant toute la journée du lundi, la fa- .
mille Hubert s'était livrée à ses funestes habi-
tudes. Le père s'était couché seul dans la cham-
bre dont la fenêtre donne sur la rue; dans la
chambre attenante et ayant vue sur la cour, la \
mère avait son lit, que partageait quelque fois le
fils, afin de laisser son père cuver'.son vin itO)lt
seul. ■.
Hubert fils était étendu à, terre, près du lit, !
mais ne donnant plus signe de vie. Une chan-
delle, placée sur la fenêtre, avait mis le feu aux
rideaux du lit, et les débris enflammés, étaient
tombés sur eux. Le fils était ,tombé; :du lit en
cherchant 'à éviter les flammes, mais la mère y ,
était restée et était (presque entièrement carbo- :
nisée. Leur état d'ivresse leur avait ôté la force
id'appeler du secours: la, fumée avait gagné la
chambre où était Hubert père, et tous trois
avaient péri brûlés ou asphyxiés. j
Espérons qu'une fin aussi funeste servira de ;
leçon à, ceux qui ont la passion de i«ivresse. j
Incendie des moulins de la ville de Metz
Jeudi matin, vers quatre heures, un incendie
formidable a- éclaté dans les moulins, de la ville
de Metz, occupés par la [société Bouchotte et G9, j
En un instant, les combles, puis le bâtiment,
étaient en feu et à peu près détruits. En moins
de deux heures, il n'en est resté que les murs
de façade. i
Le foyer le plus actif de l'incendie paraissait 1
être contre la. préfecture, dans le corps de logis
où se trouvent les archives. Cependant, cet édi-
fice est resté à peu près intact, malgré la vio-
lence des flammes q.ue l'on-a vues tout à coup
diminuer d'intensité assez rapidement et s'é-
teindre à peu près. Cette extinction subite est
due, paraît-il, au pyro extincteur, donU'excel-
lence se trouve démontrée par cette expérience
décisive.
La caisse et les papiers de M,. Bouchotte ont
pu être entièrement sauvés, ainsi que la plus
grande partie du mobilier. .Les pertes n'en sont
pas moins considérables. Les greniers conte-
naient de forts approvisionnements de blé ou
de farine, qui sent ou brûlés ou avariés. Onpeut
juger de ces pertes par ce seul fait. Le feu, nous
dit-on, a brûlé pour 60,000 francs de sacs
vides.
Il paraît que l'incendie s'est déclaré par l'as- ;
pirateur de la machine à vapeur. On procède, j
depuis hier, au déblaiement des greniers, et les
pompiers de Metz, toujours sur pied, ne cessent
de veiller et de lancer de l'eau sur les décom- j'
bres fumants d'où jaillissent encore des flammes
de temps à autre.. j
Cette déplorable catastrophe, qui frappe dou- '
loureusement une si honorable famille, a produit
dans Me'z une véritable consternation. Elle lia- ,
tet'.a probablement l'installation à Frouard de la
société Bouchotte qui s'est associée récemment
à M. Duhamel. !
LA FÉCONDITÉ AUX ÉTATS-UNIS
i .. L'énumération de la nombreuse famille d'une
i dame Peppin, de Winoski (Vermont), nous aide
j à comprendre le fait étonnant que, tandis que
| la population des Etats-Unis, à l'époque de la
j> déclaration de l'Indépendance, n'était que de
j deux millions et demi, la nation compte 38 mil-
lilions aujourd'hui.
j Mme Peppin, née Abert, naquit en 1773 dans
i le village français de Contrecolur, sur le Saint-
Laurent. A l'âge de dix-sept ans, elle épousa
i François Peppin, plus, âgé qu'elle de trois ans.
L'union eut pour résultat une famille de 23 en-
fants ,; le père mourut à l'âge de quatre-vin gt-
■frois ans, entouré de ceux de ses enîants qui :
purent se presser dans la chambre mortuaire.
Les jeunes Peppin, se mariant aussitôt que pos-
sible, ajoutèrent 99 Peppins au total, et ceux-ci,,
à leur tour,, en ont produit 98 dejplus ; le total
est donc de 220 personnes redevables de leur
entrée dans la vie a ja maternité de Mme Pep- '
pin, née Abert. On ne peut-dire à quel chiffre : '
la famille fût parvenue, si François, le premier
né, avait imité l'exemple de ses parents. Mais
François; probablement épouvanté des propor-
tions que prenait la famille, a, rMolûmenl. évité
le mariage, et maintenant, ,à l'âge de soixante-
dix-neuf ans, il. vit dans le célibat, dans le
comté d'Essex (Vermont),.
Mme Peppin n° 1, qui a près de quatre-vingt'-
dix..,neuf.aDs; est -en très-bonne santé ; elle se '•
rappelle parfaitement les noms de ses enfants et
de ses petits-enfant, mais elle s'embrouille
dans la nomenclature de ses arrière-petits en-
fants ; ce qui n'est guère étonnant.
ÉTRANGER
CANADA. — Un accident terrible est arrivé à la.
fin du mois de juin. vers une heure du malin,
sur le chemin de fer canadien dn Grand-Tronc.
A 11 milles de la station de Belleville (Ontario),
la looomoiive d'un train express a déraillé, et
plusieurs des waggons qui suivaient sont entrés
les uns dans les autres, les voyageurs ètanf,en..
partie écrasés et les autres demeurant exposés
pendant plusieurs minutes aux jets de vapeur
brûlant qui s'échappaient de la locomotive au-
près de laquelle ils étaient arrêtés.
Les voyageucs des premières, qui ont compa-
rativement peu spuîfert, ont réussi après de longs
efforts à dégager les waggons enchevêtrés les
uns dans les autres, et se sont trouvés en pré-
sence du plus affreux.dos spectacles.
Six personnes, éfa lotit littéralement écrasées;
d'autres respiraient encore,, mais les corps de
beaucoup n'étaient qu'une plaie, et à chaque
instant une nouvelle victime rendait le dernier
soupir.
Peu après la catastrophe, le nombre des morts
était de vingt-trois. Sur soixante-cinq blessés^
six ou sept au plus ont quelque chance de sur.,
vivre ; tous les autres sont condamnés.
. AMÉRIQUE. — Un pont en fonte, de 3 milles i12 *
de iong sur 120 mètres d'élévation, va être cons-
truit sur l'H'udson-River, à Poonglek-eepsie, re-
liant la Nouvelle-Angleterre-, à la Pensylvanie.
Ce pont gigantesque aura 7 arches seulement;
il sera exclusivement destiné au transport des
houilles et du fer des gisements pensyivaniens,
par le Central Railroad. Il coûtera environ 6 mil-
lions 1 /2 de dollars...
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LA BANDE DE LA TAILLE. — La Gour d'assises
d'Aix, dans son audience du 12 juillet, a enten-
du lès défenseurs de Garbarino et de Galet,to.
■ Hhr 13, la Cour a dû entendre les trois autres '
défenseurs. Les plaidoiries finiront lundi. Le
verdiot sera probablement rendu dans la nuit du'
15 au 16. La foule des curieux est toujours con..,
sidérable.
UN AUTRE 'TRAITRE. Un nouveau^^ Cerfbeer,
un traître, comparaît devant la justice. Il est de
Verdun, une ville qui 'est ,noblement conduite
lors de la dernière gui r^e, et déclare se nommer "
Ernest Gérard. ;
Les faits remontent en novembre Les ,
! départements de l'Est étaient complètement; en-
vahis. L'administration allemande, qui cherchait '
tous les moyens de se procurer des' 'ressources
et d'appauvrir la France, songeait à exploiter à *
'son profit les grandes forêts que l'Etat possède
jedans les Ardennes et dans la Meuse; il lui fallait
i pour cela le concours d'ouvriers pour abattre et
f façonner les bois, celui de marchands pour les
! acheter. •
1 Partout les Prussiens rencontrèrent une résis-
N° 86. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXVIII suite.
Un duel extraordinaire
Pour sa part, le tondu soufflait, se secouait et
ne parvenait qu'imparfai-ement à dissimuler sa 1
satisfaction de se sentir encore en vie. J
Pétrus reprit la parole en s'adressant toujours ;
directement à son, ex-sauveur: 1 !
— Père de.nia RédemptiQp,.. \fit-il de.son tort le '
plusjroniq-pe",je veux bien en rester-là de :mes
expériences de tiihsur,le^yif... mais àiane con-''
dition sim. gwt.iionque vous envet rei! vos j
humbles excuses à M. Georges Wit'reom'b, poUr '
vos hérésies sociales et sociables chez lui, avec j
votre renonciation absolue à tout combat entre !
vous deux... -Sinon, ,nous » ail ms reprendre C»SR
joujoux dangei,,eu,x,;,,e,( jç vous le juff» par,,saint ri
Nicolas, patron dé la Russie, s'il se peut que !
vous me brisiez un membre en cette, revanche,
c'est certain que je vous logerai la mort... juste I
au miHeu dte feu vos Repentirs. j
La place indiquée constituait le fpout, étroit du. :
Zaporogué, qui ne jugea dé'cidément, pas &0[1;:
crâne assez dur pour braver une pareil épreu-Lt
ve. A la suite d'ane assez longue ind.éci- ic«i,
muette,,. il Jjacha iptfts mal ; de ces) iMtuaaes - dipti- f;
thongues qui .composaient le plus clair de son
argot national.
Le fils émancipé de ce fastidieux rédempteur-
répliqua par quelques notes aussi discordantes.
Puis le vaincu s'inclina, selon la tradition
scénique des esclaves, entendant pour obéir, et
il allongea sa grosse patte à son dompteur, qui
la toucha du bout des doigts.
Ce dénouement heureux réjouit fort 'honora-
ble assistance.
Un quart d'-heure apr,ès, .les deux voitures sor-
taient du bois de Vincennes, pour porter les
sept-viveurs à un dîner de réeonciliation chez
Vachette, où de petit vioomtie; raccrocha un chro-
niqueur, afin que l'affaire fût 'racentée. par le
menu, dans l' Organe des Francs-rMouturds : « Avec
1 les noms ! surtout avec les noms ! »
Cependant, les deux témoins de Willcomb
avaient attendu, comme ils s'y étaient engagés,
à l'ambassade des ; Etats-Unis, les mandataires
qtie 1 •hetman devait leur envoyer.
Comme ils l'avaient aussi annencé, ils prévin-
rent tout d'abord par écrit leur citent du retard
apporté à la. rencontre.
Ce billet amena le premier nuage sur la lune
de miel de Georges et d'Elise.
Le jeune mari, pour se menageri)a liberté
d'aller au duel ignoré par sa femme, -avait été
obligé de pousser une 2poiThte sur le terrain du
mensonge. Depuis leur ,marikige,' il ne ,la, quittait
ps?, et -ellë s'était fait, de sa.. présence conti-
nuelle^ ¡la plus douce et l'a plus impérieuse ha-
biitiiide.
B^s le nïstin, il lui exposa donc l'impérieuse
nécessité de céder, le jour; même, aux instances
de son ambassadeur,-renouvelées- pendant le bal
,.dè h VeitLe, et s'appuyant sur un cas . pressant,
important patrioti^ue-iesatre tous 1 Maiiler: a ob-
: tenir, sans guerre, la retraite des troupes fron-
1 çaises du Mexique. Pour ce, ils, devaient passer
cinq ou six heures à travailler ensem&le, hôtel
! de la légation.,. ' t
De fait, le représentant des Etats-Unis avait
amiablement sommé son compatriote, semi-
! francisé, de l'écla;rer par sa précieuse connais-
! sance du fort et du faible du cabinet des Tuile-
1 ries, mais sans fixer au lendemain leur très-pro-
! chain colloque.
i ; L'amoureux époux éprouvait, au reste, un
! grand serrement de cœur, en songeant qu'un
j malheureux hasard pouvait rendre éternelle
j cette séparation dont Elise ne soupçonnait pas la
gravité.
Pourtant l'Américain, en la circonstance, n'a-
vait nullement abdiqué « l'esprit pratiqué » de sa
race. Comme la stupide brutalité du Zaporogué
. ne méritait guère une leçon à dénouement tra-
gique, Georges, l'insulté, avait choisi le sabre,
I dont les blessures sont rarement mortelles, pour
J arme du combat; et il excellait à cette escrime
; plus eneore qu'aux autres.7
i Mme Willcomb accueillit avec un naïf et visi-
j ble chagrin la perspective de passer presque une
i journée-éloignee de son cher inséparable.
| Celui-ci essayait de la consoler, de la rendre
! « raisonnable, ? lorsque Cine,,innatus apporta à
' son^maître"le message de ses témoins.
i Il lut, et ne put retenir uti mouvement d'im-
patiente déception.
^ — Qu'est-ce encore, mon ami? demanda Elise,
: tendant ,la main pour prendre la missive, car son
\ mari lui communiquait d'ordinatre ses moindres
■ correspondances.
— L'ambassadeur, envahi par une nuée im-
prévue de fâcheux, répondit-il en fourrant vive-
; ment la lettre dams sa poche, me prie d'attendre
ici qu'il soit'libre. Un nouvel avis me préviendra
alors... J'y gagne de prolonger mes adorations à
tes jolis pieds, belle boudeuse 1
Alais elle demeura plus grave et plus triste
qu'avant l'incident. Ellle comprenait tout à fait,
maintenant, que son adoré dissimulait avec elle,
qu'il lui mentait sans doute! Et, l'instinct de la
jalousie, inné en toute âme féminine, s'éveillait
douloureusement dans celle de la pauvrette,
malgré les protestations de sa raison.
Silencieux et contraints, la plus grande partie
du jour s'écoula pour eux avec une lenteur in-
croyable.
A cinq heures du soir, le Frontin-nègre avertit
| Willcomb que deux messieurs le demandaient
i personnellement.'
\ Il quitta en toute hâte sa robe de chambre,
sous laquelle il portait une redingote noire, et !
j sortit de la pièce.
! M H'S, dans le vêtement abandonné, se tronyaîi.
; le billet reçu... dont s'empara .Elise, non sans ,
une pénible hésitation...
, Elle s'évanouit en leglisant.
(La sùite à demain.)
JULES CAUVAIN.
Voir .- le QtHfiéro . d'liier.,
LES ÉPAVES DE L'HÔTEL-DE-VI^LE. — En dé-
,blayarit les caves de lrHôtel-de-Ville, on a trouvé,
sous un amas 'de décombres, les statues de
I Louis XIV et de' François Ier, qui décoraient 1a.
cour d 'honneur; et que l'on croyait à jamais
perdues. J ( "
La statue de Louis XIV, œuvre de Nicolas - <,
: Coustou, n'a presque pas souffert ; celle de ;
Francis -ler, au contraire, est dans un assez pi-
i teax état.ôn pense néanmoins qu'une restau-
I ration n'est pas impossible,
vre, enfant a fait connaître que sa mère, qui le
battait très-fréquemment, l'avait depuis ,une
huitaine de jours enferrhé dans le caveau pour
le punir d'une faute très-légère. Le jeune C...,
dont la santé paraît profondément altérée par
les privations et les mauvais traitements, a été
confié à des voisins qui ont promis d'en prendre
soin. Quant à la mauvaise mère, elle a été mise
à la disposition de Fau torité.
LA NOUVELLE LUCRÈCE. - Le sieur G... avait
quitté hier matin, son domicile, rue de SuUy,
et devait être absent, pendant toute la journée.
Une circonstance fortuite le ramena chez lui à
quatre heures un quart de l'après-midi. '
Ce fut en. vain qu'il. sonna effrappa.La.porte'
était intérieurement fermée au Y ŒtfOU. Il fut
obligé dc-recourir a un serrurier.
La chambre à coucher était rempile d'une
épaisse vapeur carbonique f;:écbappant de deux
réchauds.
Sur le lit, aa jeune femme, âgée de vingt-
deux ans, tout habillée, était eotichée;,sans cou*
naissance. Dans ses mains, jointes aursa .poi-
trine, elle tenait un ci-ucifix.
Sur une petite table, près du lit, elle avait
laissé un écrit ainsi conçu :
« Je me donne volontairement la mort pour
ne pas me laisser séduire par un individu qui
me poursuit sans relàche. »
Les soins d'un médecin ont rappelé, la dame
G..."à la vie.
SUICIDE D'UN ENRAGÉ. — Il y a une quinzaine
de jours, en jouant avec son chien, le sieur
Louis-Antoine D..., artiste scplpteur, demeurant
rue de Reuilly, avait été légèrement mordu par
cet animal.
Il avait fait peu d'attention à cette blessure,
mais avant-hier, il tomba subitement dans une
profonde mélancolie, et hier matin les symptômes
de l'h ydrophobie se manifestèrent en lui.
Dans un de ses accès, cet infortuné s'est em-
paré d'un instrument aigu, dit néron, dont il se
servait daus ses travaux, et s'en est porté trois
Coups dans la région du cœur.
Il-est tombé mort sur le parquet inondé de
son sang.
Le chien, reconnu enragé, a été abattu.
LE FABRICANT DE GOUJONS. — Avant-hier est
mort dans une des dernières maisons de l'ave-
nue de Saint-Ouen une de nos célébrités du
ruisaeau,.le fabricant de goujons. Cet industriel
a trôné pendant longtemps sous le pilier des
halles. En dernier liea il exploitai son singu-
;tiereommercc à l'entrée du village de Saint-Ouen.
Le dimanche ei le lundi surtout, il réalisait
d'assez belles recettes.
Avec lui les amateurs de goujons étaient sûrs
de ne jamais manger de leur mets favori, puis-
qu'il fabriquait ces petits poissons dans une ,
queue de morue, à l'aide d'un emporte-pièce.
— L'Académie française vient de décerner le prix
de Mlillé-L;itour-Landry à MM. Casimir Portas et
FeUx Hément..
— Le prince d'Orange, à peu près remis de la
maladie qui a failli lui coûter la vie, annonce sa
Drochaine arrivée à Paris.
— Jeudi, à une heure et demie du matin, le feu a
pris à la gare des marchandises, au Bourget. On
n'a pu sauver que deux ou trois pièces de trois-six.
La cause du sinistre est inconnnue.
Insensibilisatenr Duciiesne.Guérison, extrac-
tion et pose de dents sans douleur, 45j rue Lafayette.
DENTS BLINDÉES les plus solides, r. Montholon, 36.
LE MASSACRE DE VITRY-LA-VILLE
. On lit dans'le Cawn'ef ég la Champagne i p • £ • >
Hier, vers sept heures du soir, le nommé Gé-
rard, de Saint-Bon, âgé de vingt-deux ans, sorti
la veille de chez M. - Martin Thibaut, 'd'kblan- '
court, où il travaillait en qualité de manouvrier,
s'est présenté chez Mme veuve Hâtât,, auber-
,giste à Vitry-Ja-Ville, à qui il a demandé à boire.
.Mnle Hâtât voyant cet homme dans un état voi-
sin de l'ivresse, ne voulut pas le servir. Quel-
ques minutes après; Gérard revient,,se jette sur
Mme Hâtât, lui porte un, coup de couteau-poi-
gnard vers ,l'épaula. Mme Hâtât s'enfuyant dans
la rue est poursuivie par l'asbassin, qui lui porte
deux autres coups de couteau au cou.
Malgré ses blessures, Mme Hatat rentre chez
elle et ferme aa porte.
!Mais ses cris avaient attiré des voisins. A ce
moment, Gérard, devenu furieux, se jette sur
tous ceux qui s'offrent à lui. Six personnes qui
, se présentent successivement reçoivent dès coups '
"de. poignard ; ce sont : M. Taridilrd, maréchal, (
blessé grièvement dans le dos; Mme Lambert, ■
Mme Vouard, M. Sophrone-Bâilly, de Cheppes, |
! Mm;! Tandard; M. 'Prin, jeune soldat, qui'reve- j
j mit des eaux de Baréges pour se guérir des
j blessures reçues dans la dernière guerre, a été
l 'atteint à la tète' d'un coup 'de poignard telle-
ment violent que la pointe de l'arme est restée
dans la phHe.
Gérard, écui-ftant, brise le reste de la lame sur 1
la; tête d'une femme qu'il trouvait devant liii,
puis-s'empare d'un énormeiiâtori et bjesse griè-
vement Mme 1 Prin mère, et iM,. 1 Barthélemy,
vieillard de soi-x-lln te.;dc)u2;e a'ns.
Au moment où la: gendarmerie -accduÉait ras-
sass'n coupait la longe d[trri cheval de boulan-
ger/attaché dans la rue, avec l'intention de
's'enfuir. ■; ' 'l, ' '
Les gendarmes se sont emparés àjgrand'pèine
de ce furieux, qui mordait-les fers qu'on lui mit
aux mains.. j
Il y a trois ans et demi, Gérard écrivit TRie
lettre au comte d'Ambregac, au château de No- i
gentel (Aisne), dans 'laquelle il l'assignait à dé-
poser une somme de 10,000 francs dans un en- 1
droit qu'il déterminait, sous peine d'être assas-
siné. j
Le comte ne s'étant pasz-exécfité, Gérard se
présenta au château dans le bat de mettre sa ;
menace à exécution. Le comte le fit arrêter par 1
ses gens.- ; i
Gérard passa en Cour d'assises et fut acquitté,
le jury l'ayant considéré comme ne jouissant pas
'de la plénitude de ses facultés mentales. j
DÉPARTEMENTS
LB HAVRE. — On lit dans le Courrier du Havre : !
Un terrible abordage vient d'avoir lieu dans
la Manche. Lundi, dans 'la matinée, à 18 milles
au large de l'île de Wight, 1-e Lupwing, bat eau à
vapeur venant de Liverpool'et se rendant à Rot-
terdam, avec un plein chargement et vingt et
une personne s dont quatre pn;sagers àbord, s'est
jeté sur la barque Àbbey-ÏIolme, de Liverpool.
Malgré les efforts de -ce, dernier navire pour
éviter bordage, le ehoc-eut Heu, et le Lapwing
fut littéralement coupé en deux ; cinq minutes
après, il avait disparu.
On craint que vingt et une personnes n'aient
péri dans ce triste accident.
Le Abbey-Hotme a pu rentrer à Portsmouth
avec de graves avaries. Il- aurait sombré aussi
vs'il n'avait été.construit avec des compartiments
étanchés..
SAINT-SERVAN. — Nous lisons'dans l'Union des
Deux-Villes, de Saint-Servant sou-s ce titre : Un
crin" e épouvantable : .......
Il n'est bruit depuis deux jours dans nos deux,
villes que d'un épouvantable crime commis dans
une petite localité peu éloignée d'ici.
Un boulanger a eu, dit-on, l'effroyable cou-
rage (le brûler sa femme toute vivante. Ce mi-
sérable aurait précipité cette malheureuse dans
son four prêt à recevoir le .pain. ,
LE DOSSIER DES IVROGNES
On lit dans , le Journal ide Ch&rtres :, « Les
époux Hubert, journaliers, et leur fils, âgé de
vingt et un ans, demeurant rue de Verneuil, !
avaient des habitudes d'ivrognerie qu'un héri- j
tage fait par eux il y a quelque temps n'avait
fait que rendre plus persévérai!te*. Mardi matin,
ne voyant personne sortir de la maison, un jeune
-manœuvre, leur voisin; voulut réveiller le fils i
Hubert pour l'emmener au travail avec lui. Un ;
commencement d'incendie s'était déclaré dans
l'habitation de ces malheureux, et bientôt un
spectacle affreux s'offrit aux regards des person-
nes qui arrivaient porter secours.
Pendant toute la journée du lundi, la fa- .
mille Hubert s'était livrée à ses funestes habi-
tudes. Le père s'était couché seul dans la cham-
bre dont la fenêtre donne sur la rue; dans la
chambre attenante et ayant vue sur la cour, la \
mère avait son lit, que partageait quelque fois le
fils, afin de laisser son père cuver'.son vin itO)lt
seul. ■.
Hubert fils était étendu à, terre, près du lit, !
mais ne donnant plus signe de vie. Une chan-
delle, placée sur la fenêtre, avait mis le feu aux
rideaux du lit, et les débris enflammés, étaient
tombés sur eux. Le fils était ,tombé; :du lit en
cherchant 'à éviter les flammes, mais la mère y ,
était restée et était (presque entièrement carbo- :
nisée. Leur état d'ivresse leur avait ôté la force
id'appeler du secours: la, fumée avait gagné la
chambre où était Hubert père, et tous trois
avaient péri brûlés ou asphyxiés. j
Espérons qu'une fin aussi funeste servira de ;
leçon à, ceux qui ont la passion de i«ivresse. j
Incendie des moulins de la ville de Metz
Jeudi matin, vers quatre heures, un incendie
formidable a- éclaté dans les moulins, de la ville
de Metz, occupés par la [société Bouchotte et G9, j
En un instant, les combles, puis le bâtiment,
étaient en feu et à peu près détruits. En moins
de deux heures, il n'en est resté que les murs
de façade. i
Le foyer le plus actif de l'incendie paraissait 1
être contre la. préfecture, dans le corps de logis
où se trouvent les archives. Cependant, cet édi-
fice est resté à peu près intact, malgré la vio-
lence des flammes q.ue l'on-a vues tout à coup
diminuer d'intensité assez rapidement et s'é-
teindre à peu près. Cette extinction subite est
due, paraît-il, au pyro extincteur, donU'excel-
lence se trouve démontrée par cette expérience
décisive.
La caisse et les papiers de M,. Bouchotte ont
pu être entièrement sauvés, ainsi que la plus
grande partie du mobilier. .Les pertes n'en sont
pas moins considérables. Les greniers conte-
naient de forts approvisionnements de blé ou
de farine, qui sent ou brûlés ou avariés. Onpeut
juger de ces pertes par ce seul fait. Le feu, nous
dit-on, a brûlé pour 60,000 francs de sacs
vides.
Il paraît que l'incendie s'est déclaré par l'as- ;
pirateur de la machine à vapeur. On procède, j
depuis hier, au déblaiement des greniers, et les
pompiers de Metz, toujours sur pied, ne cessent
de veiller et de lancer de l'eau sur les décom- j'
bres fumants d'où jaillissent encore des flammes
de temps à autre.. j
Cette déplorable catastrophe, qui frappe dou- '
loureusement une si honorable famille, a produit
dans Me'z une véritable consternation. Elle lia- ,
tet'.a probablement l'installation à Frouard de la
société Bouchotte qui s'est associée récemment
à M. Duhamel. !
LA FÉCONDITÉ AUX ÉTATS-UNIS
i .. L'énumération de la nombreuse famille d'une
i dame Peppin, de Winoski (Vermont), nous aide
j à comprendre le fait étonnant que, tandis que
| la population des Etats-Unis, à l'époque de la
j> déclaration de l'Indépendance, n'était que de
j deux millions et demi, la nation compte 38 mil-
lilions aujourd'hui.
j Mme Peppin, née Abert, naquit en 1773 dans
i le village français de Contrecolur, sur le Saint-
Laurent. A l'âge de dix-sept ans, elle épousa
i François Peppin, plus, âgé qu'elle de trois ans.
L'union eut pour résultat une famille de 23 en-
fants ,; le père mourut à l'âge de quatre-vin gt-
■frois ans, entouré de ceux de ses enîants qui :
purent se presser dans la chambre mortuaire.
Les jeunes Peppin, se mariant aussitôt que pos-
sible, ajoutèrent 99 Peppins au total, et ceux-ci,,
à leur tour,, en ont produit 98 dejplus ; le total
est donc de 220 personnes redevables de leur
entrée dans la vie a ja maternité de Mme Pep- '
pin, née Abert. On ne peut-dire à quel chiffre : '
la famille fût parvenue, si François, le premier
né, avait imité l'exemple de ses parents. Mais
François; probablement épouvanté des propor-
tions que prenait la famille, a, rMolûmenl. évité
le mariage, et maintenant, ,à l'âge de soixante-
dix-neuf ans, il. vit dans le célibat, dans le
comté d'Essex (Vermont),.
Mme Peppin n° 1, qui a près de quatre-vingt'-
dix..,neuf.aDs; est -en très-bonne santé ; elle se '•
rappelle parfaitement les noms de ses enfants et
de ses petits-enfant, mais elle s'embrouille
dans la nomenclature de ses arrière-petits en-
fants ; ce qui n'est guère étonnant.
ÉTRANGER
CANADA. — Un accident terrible est arrivé à la.
fin du mois de juin. vers une heure du malin,
sur le chemin de fer canadien dn Grand-Tronc.
A 11 milles de la station de Belleville (Ontario),
la looomoiive d'un train express a déraillé, et
plusieurs des waggons qui suivaient sont entrés
les uns dans les autres, les voyageurs ètanf,en..
partie écrasés et les autres demeurant exposés
pendant plusieurs minutes aux jets de vapeur
brûlant qui s'échappaient de la locomotive au-
près de laquelle ils étaient arrêtés.
Les voyageucs des premières, qui ont compa-
rativement peu spuîfert, ont réussi après de longs
efforts à dégager les waggons enchevêtrés les
uns dans les autres, et se sont trouvés en pré-
sence du plus affreux.dos spectacles.
Six personnes, éfa lotit littéralement écrasées;
d'autres respiraient encore,, mais les corps de
beaucoup n'étaient qu'une plaie, et à chaque
instant une nouvelle victime rendait le dernier
soupir.
Peu après la catastrophe, le nombre des morts
était de vingt-trois. Sur soixante-cinq blessés^
six ou sept au plus ont quelque chance de sur.,
vivre ; tous les autres sont condamnés.
. AMÉRIQUE. — Un pont en fonte, de 3 milles i12 *
de iong sur 120 mètres d'élévation, va être cons-
truit sur l'H'udson-River, à Poonglek-eepsie, re-
liant la Nouvelle-Angleterre-, à la Pensylvanie.
Ce pont gigantesque aura 7 arches seulement;
il sera exclusivement destiné au transport des
houilles et du fer des gisements pensyivaniens,
par le Central Railroad. Il coûtera environ 6 mil-
lions 1 /2 de dollars...
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LA BANDE DE LA TAILLE. — La Gour d'assises
d'Aix, dans son audience du 12 juillet, a enten-
du lès défenseurs de Garbarino et de Galet,to.
■ Hhr 13, la Cour a dû entendre les trois autres '
défenseurs. Les plaidoiries finiront lundi. Le
verdiot sera probablement rendu dans la nuit du'
15 au 16. La foule des curieux est toujours con..,
sidérable.
UN AUTRE 'TRAITRE. Un nouveau^^ Cerfbeer,
un traître, comparaît devant la justice. Il est de
Verdun, une ville qui 'est ,noblement conduite
lors de la dernière gui r^e, et déclare se nommer "
Ernest Gérard. ;
Les faits remontent en novembre Les ,
! départements de l'Est étaient complètement; en-
vahis. L'administration allemande, qui cherchait '
tous les moyens de se procurer des' 'ressources
et d'appauvrir la France, songeait à exploiter à *
'son profit les grandes forêts que l'Etat possède
jedans les Ardennes et dans la Meuse; il lui fallait
i pour cela le concours d'ouvriers pour abattre et
f façonner les bois, celui de marchands pour les
! acheter. •
1 Partout les Prussiens rencontrèrent une résis-
N° 86. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXVIII suite.
Un duel extraordinaire
Pour sa part, le tondu soufflait, se secouait et
ne parvenait qu'imparfai-ement à dissimuler sa 1
satisfaction de se sentir encore en vie. J
Pétrus reprit la parole en s'adressant toujours ;
directement à son, ex-sauveur: 1 !
— Père de.nia RédemptiQp,.. \fit-il de.son tort le '
plusjroniq-pe",je veux bien en rester-là de :mes
expériences de tiihsur,le^yif... mais àiane con-''
dition sim. gwt.iionque vous envet rei! vos j
humbles excuses à M. Georges Wit'reom'b, poUr '
vos hérésies sociales et sociables chez lui, avec j
votre renonciation absolue à tout combat entre !
vous deux... -Sinon, ,nous » ail ms reprendre C»SR
joujoux dangei,,eu,x,;,,e,( jç vous le juff» par,,saint ri
Nicolas, patron dé la Russie, s'il se peut que !
vous me brisiez un membre en cette, revanche,
c'est certain que je vous logerai la mort... juste I
au miHeu dte feu vos Repentirs. j
La place indiquée constituait le fpout, étroit du. :
Zaporogué, qui ne jugea dé'cidément, pas &0[1;:
crâne assez dur pour braver une pareil épreu-Lt
ve. A la suite d'ane assez longue ind.éci- ic«i,
muette,,. il Jjacha iptfts mal ; de ces) iMtuaaes - dipti- f;
thongues qui .composaient le plus clair de son
argot national.
Le fils émancipé de ce fastidieux rédempteur-
répliqua par quelques notes aussi discordantes.
Puis le vaincu s'inclina, selon la tradition
scénique des esclaves, entendant pour obéir, et
il allongea sa grosse patte à son dompteur, qui
la toucha du bout des doigts.
Ce dénouement heureux réjouit fort 'honora-
ble assistance.
Un quart d'-heure apr,ès, .les deux voitures sor-
taient du bois de Vincennes, pour porter les
sept-viveurs à un dîner de réeonciliation chez
Vachette, où de petit vioomtie; raccrocha un chro-
niqueur, afin que l'affaire fût 'racentée. par le
menu, dans l' Organe des Francs-rMouturds : « Avec
1 les noms ! surtout avec les noms ! »
Cependant, les deux témoins de Willcomb
avaient attendu, comme ils s'y étaient engagés,
à l'ambassade des ; Etats-Unis, les mandataires
qtie 1 •hetman devait leur envoyer.
Comme ils l'avaient aussi annencé, ils prévin-
rent tout d'abord par écrit leur citent du retard
apporté à la. rencontre.
Ce billet amena le premier nuage sur la lune
de miel de Georges et d'Elise.
Le jeune mari, pour se menageri)a liberté
d'aller au duel ignoré par sa femme, -avait été
obligé de pousser une 2poiThte sur le terrain du
mensonge. Depuis leur ,marikige,' il ne ,la, quittait
ps?, et -ellë s'était fait, de sa.. présence conti-
nuelle^ ¡la plus douce et l'a plus impérieuse ha-
biitiiide.
B^s le nïstin, il lui exposa donc l'impérieuse
nécessité de céder, le jour; même, aux instances
de son ambassadeur,-renouvelées- pendant le bal
,.dè h VeitLe, et s'appuyant sur un cas . pressant,
important patrioti^ue-iesatre tous 1 Maiiler: a ob-
: tenir, sans guerre, la retraite des troupes fron-
1 çaises du Mexique. Pour ce, ils, devaient passer
cinq ou six heures à travailler ensem&le, hôtel
! de la légation.,. ' t
De fait, le représentant des Etats-Unis avait
amiablement sommé son compatriote, semi-
! francisé, de l'écla;rer par sa précieuse connais-
! sance du fort et du faible du cabinet des Tuile-
1 ries, mais sans fixer au lendemain leur très-pro-
! chain colloque.
i ; L'amoureux époux éprouvait, au reste, un
! grand serrement de cœur, en songeant qu'un
j malheureux hasard pouvait rendre éternelle
j cette séparation dont Elise ne soupçonnait pas la
gravité.
Pourtant l'Américain, en la circonstance, n'a-
vait nullement abdiqué « l'esprit pratiqué » de sa
race. Comme la stupide brutalité du Zaporogué
. ne méritait guère une leçon à dénouement tra-
gique, Georges, l'insulté, avait choisi le sabre,
I dont les blessures sont rarement mortelles, pour
J arme du combat; et il excellait à cette escrime
; plus eneore qu'aux autres.7
i Mme Willcomb accueillit avec un naïf et visi-
j ble chagrin la perspective de passer presque une
i journée-éloignee de son cher inséparable.
| Celui-ci essayait de la consoler, de la rendre
! « raisonnable, ? lorsque Cine,,innatus apporta à
' son^maître"le message de ses témoins.
i Il lut, et ne put retenir uti mouvement d'im-
patiente déception.
^ — Qu'est-ce encore, mon ami? demanda Elise,
: tendant ,la main pour prendre la missive, car son
\ mari lui communiquait d'ordinatre ses moindres
■ correspondances.
— L'ambassadeur, envahi par une nuée im-
prévue de fâcheux, répondit-il en fourrant vive-
; ment la lettre dams sa poche, me prie d'attendre
ici qu'il soit'libre. Un nouvel avis me préviendra
alors... J'y gagne de prolonger mes adorations à
tes jolis pieds, belle boudeuse 1
Alais elle demeura plus grave et plus triste
qu'avant l'incident. Ellle comprenait tout à fait,
maintenant, que son adoré dissimulait avec elle,
qu'il lui mentait sans doute! Et, l'instinct de la
jalousie, inné en toute âme féminine, s'éveillait
douloureusement dans celle de la pauvrette,
malgré les protestations de sa raison.
Silencieux et contraints, la plus grande partie
du jour s'écoula pour eux avec une lenteur in-
croyable.
A cinq heures du soir, le Frontin-nègre avertit
| Willcomb que deux messieurs le demandaient
i personnellement.'
\ Il quitta en toute hâte sa robe de chambre,
sous laquelle il portait une redingote noire, et !
j sortit de la pièce.
! M H'S, dans le vêtement abandonné, se tronyaîi.
; le billet reçu... dont s'empara .Elise, non sans ,
une pénible hésitation...
, Elle s'évanouit en leglisant.
(La sùite à demain.)
JULES CAUVAIN.
Voir .- le QtHfiéro . d'liier.,
LES ÉPAVES DE L'HÔTEL-DE-VI^LE. — En dé-
,blayarit les caves de lrHôtel-de-Ville, on a trouvé,
sous un amas 'de décombres, les statues de
I Louis XIV et de' François Ier, qui décoraient 1a.
cour d 'honneur; et que l'on croyait à jamais
perdues. J ( "
La statue de Louis XIV, œuvre de Nicolas - <,
: Coustou, n'a presque pas souffert ; celle de ;
Francis -ler, au contraire, est dans un assez pi-
i teax état.ôn pense néanmoins qu'une restau-
I ration n'est pas impossible,
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