Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-07-10
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juillet 1872 10 juillet 1872
Description : 1872/07/10 (N2255). 1872/07/10 (N2255).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716055k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
Pendant que se passaient, ces événements, une
dame anglaise, lady Hollaiid, qui parcourait la
Bretagne à cette époque, connut cette histoire et
voulut, élever la pauvre orpheline' si cruellement
délaissée par son père. La naissance de cette
,énfant., rétrùngcté même de cette répudiation,
aussi coupable qu'irréfléchie, émurent le cœur
de cette bienfaitrice, qui alla réclamer l'enfant,
Rengageant à pourvoir à son éducation et à tin
établissement en Hartnofiie avec son nom et son
origine quand le i-nomeint serait venu.
Lady Rolland s'est tenu parole; car, aujout-
d^hui, l'enfant abandonnée dans un hespic^ d'à
des province, devenue une jeune fille du mondé et
es mieux élevées, vient d'épouser, grâce à sa
naissance, un jeune prince de Liêhtén<='tdn, sous
le nom, bien entendu, de Aille de Moutai.uu.
Cependant, pour arriver à la réalisation de ce
mariage, on dut prouver l'acte de naissance -et
l'acte de baptême de renf,mt.
Or, il ctit.arrivé que le bruit de cette union
est parvenu aux oreilles de M le .marquis de
Moiataigu, et que celuUci est resté abasourdi en
apprenant-cette histoire dont lady Holiand et, lui
sont absolument dupes.
En effet., M. le marquis de Mon ta igti, loin de
repousser l'enfant dont la naissance lui est si
chère, s'y était au contraire particulièrement at-'
taché et. ne s'en éljfit jamais séparé. Sa fille, sa
fille véritable, vient clle-rnr:mc de se iiiarier, il
y a quelques mois, avec M. de Laffiottc. et Dieu
sait si son père est étonné d'apprendre cette
histoire singulière dont il ne prévoit ni la source
ni le but. Dans tous les cas, M. de Mnntaigu pa-
rait décidé à recbercherles auteurs de cette mys-
tification cruelle pour sa dignité et non affection
paternelle. (L'J Gaulois.),
CETTE AUBERGE EST A MON GRÉ
Une plaisante aventure racontée par l'Echo du
Parlement, dl) Bruxclles :
Un Anglais et sa femme, qui ne savaient pas
un mot d'allemand, mais. s'exprimaient assez
convenablement en français, résolurent de visi-
ter les capitales de la Prusse et de la Saxe.
A Berlin, on leur avait recommandé un hôlel
où ils se rendaient en fiacre, quand tout à coup
la dame aperçut un édifice imposant sur lequel :
étaient inscrits en grandes lettres Ls n)ols : ;
Hôtel R-'dziwill. Elle s'écria immédiatement : — ;
« Voilà un bei hôlel et une situation magnifi- !
que 1 -, Si nous y allions ? fit le mari. — Très- '
volontiers. » j
' Aussitôt dit, aussitôt fait; le cocher dut s'ar- ,
rêter; plusieurs personnes se trouvaient aux i
approenes d.e 1 hôtel, mais nulle d'elles ne par-
lait anglais ou français ; toutefois, on leur fit j
comprendre par gestes qu'il fallait transporter '
les bagages i, l'intérieur, et on conduisit, le cou- !
ple voyageur très-cérémonieusement dans un !
appartement.
La dame demanda par signes une chambre à
coucher; on l'y introduisit et, au retour, elle
di t à son mari : |
— Jamais je n'ai vu un hôtel aussi admira- !
Moment meublé! Montez voir la chambre et le '
cabinet de toilet.te! |
Après avoir changé de toilette, nos Anglais !
soupèrent et annoncèrent aux domestiques qu'ils I
dîneraient à cinq heures.
Ils allèrent, se promener et. à leur retour, un
monsieur à l'air distingué entra dans leur salon '
salua, et leur dit quelques mots en allemand,
qu'ils ne comprirent pas. -
L'Anglais, trouvant que l'individu éta;Sf un peu
familier, répondit négligemment en anglais :
« Good morning; now do you do? »
Et l'étranger se n tira.
Un dîner délicieux leur fut servi, leur café, etc.
Quand les domestiques se furent retirés : « Ma
chère, dit le mari à sa femme, tout ceci est ex-
cellent, l'hôtel est évidemment de première
classe; mais ça doit être cher, et, par mesura de
prudence, il vaudrait mieux demander l'addition
demain matin.
Toutefois le mari négligea de le faire, et deux ,
jours se passèrent de la même manière. Enfin
! la note fut exigée le troisième jour par l'An
glais ; mais on ne l'apporta pas.
— Tout ceci, fit le mari, commence, ma chère,
à exciter ma défiance; certes, 00 ne peut être
mieux que dans cet Rôtel; mais je suis persuadé
que !a note sera ctfaayante.
En ce moment le personnage à, l'air distingué,
| qui avait paru lors de, leur arrivée, entra, et le
l dialogue suivant eut lieu en français:'
i L'étranger. — Je suis le prince Radziwill.
! L'Anglais, se levant et prenant un siège. —■*
A quoi puis-je attribuer l'honneur de cet Le vi-
site ?
j Le prince. — Vous avez évidemment prfs cette
, maison pour un hôtel public? " 'c
— Mais, sans doute.
Le prince. — Eh bien ! c'est ma demeure par-
: ticulière, mon hôtel.
L'Angl:)'i.-) fut tellement altéré qu'il ne piJt ti ou-
ver une réponse et ne put expliquer l'erreur de
j. sa femme, laquelle, dan- la plus grande, cortster
i nation, se mit à dire en anglais au prince que le
j mot « hôtel )) écrit sur la façade .avait causé leur
erreur.
! Le prince, qui voytlit':1-e,nr cor)ftisionr, exprima
poliment sa saiisfaction d'avoir pu donner l'hos-
! pitaHté à des Anglais et jtîs pria de rester encore
: I quelques jours afin qu'il RÙt. jouir de.leur so-
ciété. i
On comprend que l'invitation fut poliment re-
fusée : !'Aug!;us réussit à faire accepter aux do-
i m<'st.igucs une belle grat'fioat'.on, et le prince
: 1 insista pour les faire conduire à l'b()tcl dans sa
! voiture.
1 On sait que le.prince de Radziwill est ambas-
. sadeur doe Russie à "Berlin.
i
Cour d'assises des Bouches-du-Rhône
LA BANDE DE LA TAILLE
Audience du 6 juillet.
J La chaleur est excessive dans la salle. Les accusés
■ suent à grosses gouttes et ne cessent d'agiter leurs
: mouchoirs. Depuis l'ouverture des débats, ils n'ont
; point changé d'attitude. Ils répondent sans hésiter aux
questions du président.
! Les tribunes des dames continuent à être à peu
: près dég')'niej. Dé&i d é m e t.:la bande de la Taille n'a
i pas auprès du ¡)l',UI sexe le même succès que les as-
! salins de 1!. Grego.
| Du reste, Li partie la plus émouvante des exploits
i des complices de Fontana n'a pas commencé" à se
dérouler devant la cour. 011 ni,- s'est encore occupé
; ! que de vols que les accuses les pins compromis ti'hé-
f si tes t pas à avouer. Nous doutons qu'ils aient la
i même franchise à l'égard des assassinats.
I M. le président interroge les accusés sur des vols
J de montons erde blé. Les accuses qui ont à répondre
spécialement d« ces délits sooi :
; Garbarino, Gaietto, Bellora, complices M-anlegazza '
Fon nna, femme Arèse. ,
D. Femme Arèse, deux ou trois jours avant votre
arrestation, est-ce que Gaietto, Dandero et Bellora
n'arrivèrent pas au Puy avec une charrette ?
i IL Oui, monsieur. Us dirent qu'ils venaient de la
foire de Salon. Je n'ai pas vu les sacs sur la char-
rette, ils étaient dans la chambre, il y en a'.ait trois
ou quatre. Gaietto et Bellora y. étaient; je ne me
rappelle pas si Dandero était avec eux. Fontana les
aidait à monter les sacs dans fa chambre.
D. Est-ce que Be!k)ra n'est pas venu dd Salon la
veille ?
. R. (L'accusé tient la main devant sa bouche, .et M.
le président, l'invite à la retirer). Je ne me le rappelle
pas. Le blé qui était dans les sacs, on le vida dans
un grand sac. J'ai pris les sacs vides.
— Otez votre main de devant la bouche.
—; Deux ou trois jours après, 'o;deuo me dit qu'il
voulait une paire de caleçon, et .tiors je coupai les
sacs et j'en fis un caleçon.
On montre à MM. les jurés le sac qui a servi à
faire le caleçon et les autres sacs volés aux sieurs
Mouline^, VÜlevieilIe et. Niel.
D. Ces sacs de blés, où les avaient ils pris?
R. Ils prétendaient les avoir achetés à la foire de
Salon à 48 fr. la charge.
M. le président explique aux jurés.que, d'après le
récit d'Arèse, Fontana, le jour du soi disant achat,
fêta it d'être en colère et s'écria que l'on avait payé
cela trop cher.
D. Vous dites que vous avez cru à cette colère?
R. Oui, monsieur le président, j'y ai pité jusqu'au
moment de l'arrestation.
D. Ce qui prouve que ce blé a été volé, c'est que
M. le conseiller l'a flti't voir aux propriétaires et qu'ils
1 1 ont reconnu, aii si que les sacs. ■
! M. t'avocat général. — La femme Arèse a déclaré
qu'elle hésitait sur Rellora, mais que Dandero et Ga-
etto y assistaient.
! R. Galetto est resté à là maison ; par consëonent.'
il n y était pas.
Moulines (Jean), meufiiipr, G2 ans, à Mal'emort.
— On ma- volé 5 sa.es de M, déposée aous un han-
gar, à 10 mètres du mjaiiiu, lequel se trouve à 40
îiieuvs environ dû broute.
Les sa.es pri »enîi s au témoin sont recotHMis. *
Le témoin continuant : Cha.rfnri, sac pouvait conte-
nir ^ .5 décalitres, ce qui pou va h valoir 75 fl'. Le sac
de M. Nie! contenait 4 décalitres. J'en avais un au-
tre à M. Gay.
D, Est-t,,e qi,i'il n'y a, .pas eu des sacs démarqués ?
j R. Pardon, il y en a trois de 41. Villeyieille qui ont
été démarque:;.
D. Femme Arèse, qui jf.,? a démarqués ?
R. Fontalla n& vouUui, 1 quB ii,-e rie[). Ce,
i sera peut-ètie lui qui les aura démarqués.
D. Vous counai-sioz cc' -<;)cs. p),is<''i!.' vous les ëtVCl
I)Iiés et vous Cil avez d.éeoupvj un pour eu faire Ji",.
caifnnn?
jV'ni, iftuhs.iRUt', mai.. il n'y avait pas de nui que.
D. 11 y a la un sac ensanglant.é; d'où provient ce
sang?
R. Je n'en «ais rien.
! M-*'1- Vi levjeiUe, N'el, Gay, propriét lires des qacs,
sont ensuite eutciiiia.-?; puis les nommés G ri la, Pas-
cal et CLu!', Lu!.ti'. Ce deruier, (jlli a venda un mn-
let à Garbarino, est d'une taille si peti'e que son en.
trée provoque l'hiJ'I'iU' générale dans la saHc. MM.
les jures sont ol)*Ii,,,és de se lever pour le voir.
On arrive au vol de trois sacs de blé, commis au
préjudice de M. Paul Doys, à Cadenet. et don1 -oit
accuses Garbarino, Ga)t.tto et Bellora : Mantegazza,
Fontana et Arèse, cor.ij.iic.";s.
M. le président. — Femme Arèse, est-ce que, la
veille de votre arrestation, ils ne partirent pas pour
le Puy?
R. Oui, monsieur. Il y avait Fontana et Galetto,' et
je n ai plus rien vu jusqu'au matin, où sont venus les
soldats ; elle ajoute qu'elle n'a vu les sacs que lorsque
la police l'a fait descendre pour l'interroger.
D. Garbarlllo, ce sac n'a-t-il pas été volé?
Oui, inonsiç-ar, par moi et. Oa etto; Bpllor;t est
reste a Cadenet.. Nous sommes partis de-Permis, ave"
G a ei.to oLl BeHora est resté, et le malin, nous le
trouvâmes au Puy.
D. ,Bellol'a a déclaré que vous êtes tous partis de
Pertwis, a dix hL'ures, et qu'il vous a attendus sur
la iloi,te, et que vous êtes vent s au-levant de lui,
portant trou sacs de blé? Bellora, vous y J éli':'z à
PeI tuis?
R. Oui, j'x daï",:\ neuf heures du soir, mais jp-. n'ai
pas vott''.
Bellora ajoute qu'il ne veut plus répondre. ' 1
D. Bellora. vous ne voulez pas rép"ndre?
R. Non, je ne-'réponds -plus. — Pressé de ques-
tions par le président, Bellora çie décide à répondre,
il se lève. — J étais sur la route, ils re inre'nt et me 1
dirent qu ils avaient trouvé les sacs sur la route.
Quant a moi, je u 'ai jamais porté de sur l'épaule.
Ils les ont trouvés sur la route, citait après 10 heu-
res du soir. Ils sont allés les chercher il un domi-ki- 1
lomètre dans un vieux chemin. j
Galletto. — Bellora a pu se tromper de route et
prendre celle de Cadenet pour celle de Pertuis. i
M. l avocat général. — Ces contradictions prouvent I
que ce voyage à Pertuis n'est qu'un mensonsre ; ils
sont allés à Cadenet. , -
M. Iio£ Reynaud, minotier à Cadenct, interrogé
dit que le vol de sacs commis à son préjudice par les 1
accusés ne lui a été connu que lorsque' le juge ins-
tructeur lui a fait voir les sacs.
Fourjon_EJ.iennc connaît Garharino, il-l'a vu dans
une chambre d'aube ge à Pertuis; la femme Allina
Marianne déclare ne pas connaître les accusés : Gar- ;
barino n'a pas diné chez elle le :19 novembre ; Car. ■
dmi Thomas, marchand de vins, dit que Garbarino i
un soir avant son arrestation, a mangé chez lui à i
Pertuis où il i'va't. apporté du vin. j
La séance est levée à midi précis. !
CHRONIQUE JUDICIAIRE
POURVOIS DE CONDAMNÉS A MORT. — Dans son 1
audience d 'avant-Iiier, la cour de cassation a
examiné les pourvois de dix condamnés à mort
Sept de ces pourvois ont été rejetés. Ce sont
ceux de :
Coureol, condamné à mort pour assassinat par
la cour d'assises du Pas-de-Calais, le 17 juin |
dernier;
' Guillemet, condamné à la m4me peine par k;
cour d'assises de la Loire; 1*
j Bejidjemaet quatre autres arabes, condamner
I à la peine de mort par Ll cour d'assises de CorKsi
ftantme, le 28 mai dernier, pour assassinat et"
pillage. V
Trois autres pourvois formés paj des Arabes
que la, cour de Co-nstantine avait également cou -Ïl
damnés à mort ont été admis et les arrêts
cassés, , -
Coureol est ce mendiant cynique qui disait âv'
l'audience : » ^
— Juges et gendarmes, vous êtes des cra-
pules. 'Vous me couperez le cou ! Eh bien t
«près ? -
— Huit autres condamnés à mort attendent
eans ^ diverses prisons qu'on statue sur leur 'sort.:'
Ce. sont :
^ Paris, BQthrean, Doré, Meyer et Saava-'
:.,'eot, dont les pourvois en cassation ont été.—
i-0jfaté,s,. •
4 Toulouse, Beltran — condamné à mort le 23,
mai. Rejet du pourvoi le 20 juin. |
A ManseiLle, Sit-bon et Toledano — condamnés,
le M mai. Uejet du pourvoi le 21 juin. h
A Lyou, Bernard — condamné le ic", ju'¡n. Re"
jet du pourvoi le 28 juin.
NOUVELLE ORGANISATION. — M. Bérillon com-.,
missaire de police, était spécialement chargé d G-
la, surveillance des je ..ix à Paris. C est lui qut;
présidaii. aux descentes faites dans les tripots eú',
^d_. 1 arrestation des gi,ecs. Ceite organisation
vient d 'être modifiée. Désormais, chaque corn.;:
missaire de police sera chargé de la surveillance
de sou quartier.
UN INCIDENT RECIRETTABLE. — Vendredi derniefi
au 5" conseil de guerre, Me André Houssclle était
chargé de la défense d'un nomme Petit, incu]pâ;
de pillage et de bris de sépulture,
A la suite d 'un échange très-vif d'explicationaf
entre lui et le président, le conseil s'est retiré^
pour statuer sur les conclusions qu'il avait
posées,
Le conseil ayant déclaré ces conclusions incon*i'!
venantes, Mo Rousselle a renoncé à la défense efc '
s'est retiré.
PAS DE GENDARMES PRUSSIENS ! - L'a Cour dcf;
cassation a dernièrement annulé un arrêt de la.
courde Nancy condamnant pour délit forestier
le docteur Clément, de Saint-Nicolas-du-Porfc
(Meurthe), pour le motif eue le garde forestier
qui avait dressé le procès-verbal, s'était fait as-
sister, pour procéder à une perquisition cl omi ci... ,
it ;nre, de deux gendarmes prussiens mis à SIl;
disposition par l'autorité allemande.
L AFFAIRE BLANQUI.—La.cour de cassation vient
de rejeter le pourvoi formé devint elle a i-aisoijf
d incompétence par Aug.-BlaniJlli, contre le ju-4
gement uu conseil- de guerre qui la condamné I.!
la déportation dans une encoitile fortifiée.
CONDAMNATION DE RAOITL RIGAULT. — Un deS
conseils de guerre séant à Versailles vieutdt),
condamner Raoul nigault à . la peine de morti
nette condamnation a donné lieu à de nombreux!'
commeniaires.
On sait que, d'après la loi, la mort de l'accus®'
éteiut toute -actio,,i d,-,, justice ; .on s'est donc de»
man ié si Raoul Rigault était bien -mort.
En réalité, Rigault a été fusillé, son cadavres
a été reconnu par son père lui-même; mais U>
est arrivé q.ue, dans la plupart des exécutions!
sommaires, il n'a été fait aucune constatalioasi
légale; en sorte qu 'en 1 absence d'un acte réjsurâ
lier de 1 etat# civil constatant le décès, les tribu*,
naux militaires sont obligés de statuer sur le
sort de beaucoup d'accusés dont la conturrufse na
sera jamais purgée.
BENJAMIN GASTINEAU. - Benjamin Gastineau FLÊ
été jugé samedi dernier par le 20; conseil da
giiei ie et a été condamné par contumace à lai
déportation dans une enceinte fortifiée. !
Benjamin G:is ineau a été le collaborateur cf,
le collègue de Félix Pyat, de Millière, de Roche^
fort, de Goupil et autres.
Le 18 mars il faisait partie du comité insuErefrî
tionnel de son arrondissement.
N° 82. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXVI
Les exploits d'un Zaporogue.
Ce dernier lui répondit par un coup d'oeil d'in-
telligence, et s'empara du bras que le cosaque
tendait déjà à « la péri », d'un air de galanterie
iartare dont elle frémit et pâlit.
— Madame a des ordres à donner pour le sou-
per, déclara le mentor à son grossier Télémaque.
rustre fronça ses énormes sourcils, et sa
moustache se dressa menaçante. Il répliqua
dans l'incompréhensible patois déjà signalé.
— L'éminentissime sheick, traduisit le Mos-
, covite en haussant les épaules, considère comme
;une infraction à l 'éiiqiiette exigée par son rang,
qu'au moins le suzerain du lieu, à défaut de sa
gracieuse. ,moitié, ne l'accompagne pas dans sa
, présentation aux conviés.
, Pour le coup, Georges eut un mouvement
d impatience indignée. Mais Elise s'interposa de
nouveau poxxr que rien ne donnât prise aux ins-
tincts Querelleurs du redoutable pourfendeur.
~ ^en de juste que la prétention de
notre honorable visiteur, iit-elle d'une voix qui
chevrotait d 'émoi. Mon ami, servez-lui de cice-
10,ne... je vous en supplie.
souligna sa jrière d'une œillade ai irré-
| Rislibîe à son conjugal adorateur, que, après une '
1 seconde d'hésitation assez révoltée, il flanqua
sans répliquer le sauvage, déjà agraffé, bon
gré, mal gré, par « le fils de sa rédemption. »
j Cinq minutes après, le trio pénétrait dans les
salles de réception.
L apparition de l'hétéroclite hetman causa. 1
une certaine stupeur dans la réunion d'élfte, et
surtout parmi les danseuses. • j
Mais le monde parisien est tellement blasé !
sur les cosmopolites excentriques, qui le tra- i
versent, arrivant « des .pays les plus extrava- '
gants, comme le don César du grand Hugo, que
la perturbation dura peu.
Même les timides demoiselles finirent par
chuchotter ceci entre elles : « Si ce Zaporogue
était moins bien peigné, et pour cause, que les
ambassadeurs chinois par exemple, en revanche
il n'avait pas l'inconvénient des mouchoirs de
papier à Cigare tte, semés par les représentants
du taïcoun japonais. »
Markoff^ pénétré da son importance, gonflé de
sa suffisance, put donc se promener sans qu'on
lui rit au nez, de salon en K-tlon, sous l'escorte,
de Pétrus et de Georges, avec des effets de torse
signifiant clairement : « AdtÍ1irez-moi 1 »
Mais, au passage d'une porte, le comte se
~ heurta, à uri bavard curieux de sa connaissance,
qui s'accrocha littéralement à lui et le sépara de '
Mazeppa 11, pour obtenir les détails les plus cir-
coribtanciés sur ce « guerrier original. »
Demeuré ainsi sous l'unique garde de Will-
: comb, l'irrégulier de la mer Noire manifesta .
bientôt des Intentions de 'lagtasias, peu d'accord
avec 1 harmonie des cérém onieux quadrilles :
essayait de pénétrer entre leurs lignes vivantes,
pour examiner de près certaines beautés, comme
sileut.été dans un bazard'esclavesdesaCircassift.
Son compagnon réussit bien plusieurs fois à
le retenir; mais, à la fin, l'helrnan lui échappa.
Se faufilant parmi les dames, ses immenses
épe-ons accrochèrent leurs robes, et les déchi-
rées protestèrent, Dieu sait comme ! contre de
tels attentats il leurs pudiques .atours!
Le Transatianiique rejoignit alors le sacca-
geur. Froidement, irrité, lui saisissant le bras
dans cette irrésistible poigne qu'avait tant admirée
Zidore, il l'emmena, ou plutôt l'entraîna vers la
plus voisine sor-iie.
C'était la communication avec cette pièce ré-
servée, où Markoff avait été reçu d'abord, et
qu 'Elise avait quittee, pour ordonner la distribu-
tion des places du souper.
En tete-à^tô e, dans cette discrète retraite, le
millionnaire lâcha le descendant des Huns,
giinçant et soufflant comme un chat en colère.
Célèbre chef ou cheick que je ne connais j
guère, lui dit-il ironiquement, les licences tolé-
rées par 1 hospitalité ont des bern-,g. Un bal
n'est pas une basse-cou-r oÙ l'on pénètre en coq
de combat ; ôtez ici vos ergots.
Le cosaque demeura - bouche Mante , et i
WiDcomb, supposant qu'il ne ."comprenait pas,
touc.ha, du bout de sa botte vernie, un des ob-
jets qui venafient d'opérer tant d'aûcrocs dans de i
vertueux jupons. , Ii 1
Mais le douteux paladin des steppes considé-
rait sans IÏGute les ficties démesurées de ses ta-' i
Ions à l'égal du suprême insigne de la cheval
lerie, car à peine y sentit-il l'atteinte d'un pi{) impie, qu'il sauta en arrière et revint, la maief
levée, sur Georges. ,
D une agi le t é et d'une adresse égalant sa vjfêï
gueur, celui-ci évita par un bond la.. brutale in^
suite, et, atteignant violem ment les poignets dj
son adversaire, il le poussa vers l'escalier çjH
service qu'il ouvrit d'un coup d'épaule.
- : Monsieur, articula-t'il alors rudementi
vous allez retourner de suite, et seul, chez lî
comte Powschine. Je vous enverrai là mes deuil
témoins demain matin, car je considère cOiHII1si
outrage tenté. Mais vous êtes si pe^
civilisé, que je redoute ici de vous une esclandre^
qui avertirait trop tôt ma femme. C'est pourquoi
ne vonssouffl'iraipas une minute de plus chez mo&(
— Et si moi... pas vouloir! proféra rageusef
ment le Zaporogue. 1§
^ L'athlète lui lâcha subitement les mains, efi
l'enlevànt aussitôt, par le collet et la ceinfoorâ
il le suspendit au-dessus desmarchesrapides. é
— Alors, reprit-il, déplus en plus maître de lufj
je vous précipite là-dedtws. Vous vous évanouiresj
au moins. On croira à un accident et on vot(i
enlèvera, forcément muet, de ma maison, û«
vous n aurez pu faire de scandale.
— Oh ! tuer vous demain, rugit Markoff. s
~ Bien ! cela veut dire que vous acceptez
régler en gentleman, notre différend.
. Sur cette cotMt-ssioN, le Virginien déposa avâ
précaution son ennemi dans le dégagement, M
ferma sur lui la porte etrevint se niêler à la fêlïf
(La 1 suite à demain.)
JULES CAUVAIN.
dame anglaise, lady Hollaiid, qui parcourait la
Bretagne à cette époque, connut cette histoire et
voulut, élever la pauvre orpheline' si cruellement
délaissée par son père. La naissance de cette
,énfant., rétrùngcté même de cette répudiation,
aussi coupable qu'irréfléchie, émurent le cœur
de cette bienfaitrice, qui alla réclamer l'enfant,
Rengageant à pourvoir à son éducation et à tin
établissement en Hartnofiie avec son nom et son
origine quand le i-nomeint serait venu.
Lady Rolland s'est tenu parole; car, aujout-
d^hui, l'enfant abandonnée dans un hespic^ d'à
des province, devenue une jeune fille du mondé et
es mieux élevées, vient d'épouser, grâce à sa
naissance, un jeune prince de Liêhtén<='tdn, sous
le nom, bien entendu, de Aille de Moutai.uu.
Cependant, pour arriver à la réalisation de ce
mariage, on dut prouver l'acte de naissance -et
l'acte de baptême de renf,mt.
Or, il ctit.arrivé que le bruit de cette union
est parvenu aux oreilles de M le .marquis de
Moiataigu, et que celuUci est resté abasourdi en
apprenant-cette histoire dont lady Holiand et, lui
sont absolument dupes.
En effet., M. le marquis de Mon ta igti, loin de
repousser l'enfant dont la naissance lui est si
chère, s'y était au contraire particulièrement at-'
taché et. ne s'en éljfit jamais séparé. Sa fille, sa
fille véritable, vient clle-rnr:mc de se iiiarier, il
y a quelques mois, avec M. de Laffiottc. et Dieu
sait si son père est étonné d'apprendre cette
histoire singulière dont il ne prévoit ni la source
ni le but. Dans tous les cas, M. de Mnntaigu pa-
rait décidé à recbercherles auteurs de cette mys-
tification cruelle pour sa dignité et non affection
paternelle. (L'J Gaulois.),
CETTE AUBERGE EST A MON GRÉ
Une plaisante aventure racontée par l'Echo du
Parlement, dl) Bruxclles :
Un Anglais et sa femme, qui ne savaient pas
un mot d'allemand, mais. s'exprimaient assez
convenablement en français, résolurent de visi-
ter les capitales de la Prusse et de la Saxe.
A Berlin, on leur avait recommandé un hôlel
où ils se rendaient en fiacre, quand tout à coup
la dame aperçut un édifice imposant sur lequel :
étaient inscrits en grandes lettres Ls n)ols : ;
Hôtel R-'dziwill. Elle s'écria immédiatement : — ;
« Voilà un bei hôlel et une situation magnifi- !
que 1 -, Si nous y allions ? fit le mari. — Très- '
volontiers. » j
' Aussitôt dit, aussitôt fait; le cocher dut s'ar- ,
rêter; plusieurs personnes se trouvaient aux i
approenes d.e 1 hôtel, mais nulle d'elles ne par-
lait anglais ou français ; toutefois, on leur fit j
comprendre par gestes qu'il fallait transporter '
les bagages i, l'intérieur, et on conduisit, le cou- !
ple voyageur très-cérémonieusement dans un !
appartement.
La dame demanda par signes une chambre à
coucher; on l'y introduisit et, au retour, elle
di t à son mari : |
— Jamais je n'ai vu un hôtel aussi admira- !
Moment meublé! Montez voir la chambre et le '
cabinet de toilet.te! |
Après avoir changé de toilette, nos Anglais !
soupèrent et annoncèrent aux domestiques qu'ils I
dîneraient à cinq heures.
Ils allèrent, se promener et. à leur retour, un
monsieur à l'air distingué entra dans leur salon '
salua, et leur dit quelques mots en allemand,
qu'ils ne comprirent pas. -
L'Anglais, trouvant que l'individu éta;Sf un peu
familier, répondit négligemment en anglais :
« Good morning; now do you do? »
Et l'étranger se n tira.
Un dîner délicieux leur fut servi, leur café, etc.
Quand les domestiques se furent retirés : « Ma
chère, dit le mari à sa femme, tout ceci est ex-
cellent, l'hôtel est évidemment de première
classe; mais ça doit être cher, et, par mesura de
prudence, il vaudrait mieux demander l'addition
demain matin.
Toutefois le mari négligea de le faire, et deux ,
jours se passèrent de la même manière. Enfin
! la note fut exigée le troisième jour par l'An
glais ; mais on ne l'apporta pas.
— Tout ceci, fit le mari, commence, ma chère,
à exciter ma défiance; certes, 00 ne peut être
mieux que dans cet Rôtel; mais je suis persuadé
que !a note sera ctfaayante.
En ce moment le personnage à, l'air distingué,
| qui avait paru lors de, leur arrivée, entra, et le
l dialogue suivant eut lieu en français:'
i L'étranger. — Je suis le prince Radziwill.
! L'Anglais, se levant et prenant un siège. —■*
A quoi puis-je attribuer l'honneur de cet Le vi-
site ?
j Le prince. — Vous avez évidemment prfs cette
, maison pour un hôtel public? " 'c
— Mais, sans doute.
Le prince. — Eh bien ! c'est ma demeure par-
: ticulière, mon hôtel.
L'Angl:)'i.-) fut tellement altéré qu'il ne piJt ti ou-
ver une réponse et ne put expliquer l'erreur de
j. sa femme, laquelle, dan- la plus grande, cortster
i nation, se mit à dire en anglais au prince que le
j mot « hôtel )) écrit sur la façade .avait causé leur
erreur.
! Le prince, qui voytlit':1-e,nr cor)ftisionr, exprima
poliment sa saiisfaction d'avoir pu donner l'hos-
! pitaHté à des Anglais et jtîs pria de rester encore
: I quelques jours afin qu'il RÙt. jouir de.leur so-
ciété. i
On comprend que l'invitation fut poliment re-
fusée : !'Aug!;us réussit à faire accepter aux do-
i m<'st.igucs une belle grat'fioat'.on, et le prince
: 1 insista pour les faire conduire à l'b()tcl dans sa
! voiture.
1 On sait que le.prince de Radziwill est ambas-
. sadeur doe Russie à "Berlin.
i
Cour d'assises des Bouches-du-Rhône
LA BANDE DE LA TAILLE
Audience du 6 juillet.
J La chaleur est excessive dans la salle. Les accusés
■ suent à grosses gouttes et ne cessent d'agiter leurs
: mouchoirs. Depuis l'ouverture des débats, ils n'ont
; point changé d'attitude. Ils répondent sans hésiter aux
questions du président.
! Les tribunes des dames continuent à être à peu
: près dég')'niej. Dé&i d é m e t.:la bande de la Taille n'a
i pas auprès du ¡)l',UI sexe le même succès que les as-
! salins de 1!. Grego.
| Du reste, Li partie la plus émouvante des exploits
i des complices de Fontana n'a pas commencé" à se
dérouler devant la cour. 011 ni,- s'est encore occupé
; ! que de vols que les accuses les pins compromis ti'hé-
f si tes t pas à avouer. Nous doutons qu'ils aient la
i même franchise à l'égard des assassinats.
I M. le président interroge les accusés sur des vols
J de montons erde blé. Les accuses qui ont à répondre
spécialement d« ces délits sooi :
; Garbarino, Gaietto, Bellora, complices M-anlegazza '
Fon nna, femme Arèse. ,
D. Femme Arèse, deux ou trois jours avant votre
arrestation, est-ce que Gaietto, Dandero et Bellora
n'arrivèrent pas au Puy avec une charrette ?
i IL Oui, monsieur. Us dirent qu'ils venaient de la
foire de Salon. Je n'ai pas vu les sacs sur la char-
rette, ils étaient dans la chambre, il y en a'.ait trois
ou quatre. Gaietto et Bellora y. étaient; je ne me
rappelle pas si Dandero était avec eux. Fontana les
aidait à monter les sacs dans fa chambre.
D. Est-ce que Be!k)ra n'est pas venu dd Salon la
veille ?
. R. (L'accusé tient la main devant sa bouche, .et M.
le président, l'invite à la retirer). Je ne me le rappelle
pas. Le blé qui était dans les sacs, on le vida dans
un grand sac. J'ai pris les sacs vides.
— Otez votre main de devant la bouche.
—; Deux ou trois jours après, 'o;deuo me dit qu'il
voulait une paire de caleçon, et .tiors je coupai les
sacs et j'en fis un caleçon.
On montre à MM. les jurés le sac qui a servi à
faire le caleçon et les autres sacs volés aux sieurs
Mouline^, VÜlevieilIe et. Niel.
D. Ces sacs de blés, où les avaient ils pris?
R. Ils prétendaient les avoir achetés à la foire de
Salon à 48 fr. la charge.
M. le président explique aux jurés.que, d'après le
récit d'Arèse, Fontana, le jour du soi disant achat,
fêta it d'être en colère et s'écria que l'on avait payé
cela trop cher.
D. Vous dites que vous avez cru à cette colère?
R. Oui, monsieur le président, j'y ai pité jusqu'au
moment de l'arrestation.
D. Ce qui prouve que ce blé a été volé, c'est que
M. le conseiller l'a flti't voir aux propriétaires et qu'ils
1 1 ont reconnu, aii si que les sacs. ■
! M. t'avocat général. — La femme Arèse a déclaré
qu'elle hésitait sur Rellora, mais que Dandero et Ga-
etto y assistaient.
! R. Galetto est resté à là maison ; par consëonent.'
il n y était pas.
Moulines (Jean), meufiiipr, G2 ans, à Mal'emort.
— On ma- volé 5 sa.es de M, déposée aous un han-
gar, à 10 mètres du mjaiiiu, lequel se trouve à 40
îiieuvs environ dû broute.
Les sa.es pri »enîi s au témoin sont recotHMis. *
Le témoin continuant : Cha.rfnri, sac pouvait conte-
nir ^ .5 décalitres, ce qui pou va h valoir 75 fl'. Le sac
de M. Nie! contenait 4 décalitres. J'en avais un au-
tre à M. Gay.
D, Est-t,,e qi,i'il n'y a, .pas eu des sacs démarqués ?
j R. Pardon, il y en a trois de 41. Villeyieille qui ont
été démarque:;.
D. Femme Arèse, qui jf.,? a démarqués ?
R. Fontalla n& vouUui, 1 quB ii,-e rie[). Ce,
i sera peut-ètie lui qui les aura démarqués.
D. Vous counai-sioz cc' -<;)cs. p),is<''i!.' vous les ëtVCl
I)Iiés et vous Cil avez d.éeoupvj un pour eu faire Ji",.
caifnnn?
jV'ni, iftuhs.iRUt', mai.. il n'y avait pas de nui que.
D. 11 y a la un sac ensanglant.é; d'où provient ce
sang?
R. Je n'en «ais rien.
! M-*'1- Vi levjeiUe, N'el, Gay, propriét lires des qacs,
sont ensuite eutciiiia.-?; puis les nommés G ri la, Pas-
cal et CLu!', Lu!.ti'. Ce deruier, (jlli a venda un mn-
let à Garbarino, est d'une taille si peti'e que son en.
trée provoque l'hiJ'I'iU' générale dans la saHc. MM.
les jures sont ol)*Ii,,,és de se lever pour le voir.
On arrive au vol de trois sacs de blé, commis au
préjudice de M. Paul Doys, à Cadenet. et don1 -oit
accuses Garbarino, Ga)t.tto et Bellora : Mantegazza,
Fontana et Arèse, cor.ij.iic.";s.
M. le président. — Femme Arèse, est-ce que, la
veille de votre arrestation, ils ne partirent pas pour
le Puy?
R. Oui, monsieur. Il y avait Fontana et Galetto,' et
je n ai plus rien vu jusqu'au matin, où sont venus les
soldats ; elle ajoute qu'elle n'a vu les sacs que lorsque
la police l'a fait descendre pour l'interroger.
D. Garbarlllo, ce sac n'a-t-il pas été volé?
Oui, inonsiç-ar, par moi et. Oa etto; Bpllor;t est
reste a Cadenet.. Nous sommes partis de-Permis, ave"
G a ei.to oLl BeHora est resté, et le malin, nous le
trouvâmes au Puy.
D. ,Bellol'a a déclaré que vous êtes tous partis de
Pertwis, a dix hL'ures, et qu'il vous a attendus sur
la iloi,te, et que vous êtes vent s au-levant de lui,
portant trou sacs de blé? Bellora, vous y J éli':'z à
PeI tuis?
R. Oui, j'x daï",:\ neuf heures du soir, mais jp-. n'ai
pas vott''.
Bellora ajoute qu'il ne veut plus répondre. ' 1
D. Bellora. vous ne voulez pas rép"ndre?
R. Non, je ne-'réponds -plus. — Pressé de ques-
tions par le président, Bellora çie décide à répondre,
il se lève. — J étais sur la route, ils re inre'nt et me 1
dirent qu ils avaient trouvé les sacs sur la route.
Quant a moi, je u 'ai jamais porté de sur l'épaule.
Ils les ont trouvés sur la route, citait après 10 heu-
res du soir. Ils sont allés les chercher il un domi-ki- 1
lomètre dans un vieux chemin. j
Galletto. — Bellora a pu se tromper de route et
prendre celle de Cadenet pour celle de Pertuis. i
M. l avocat général. — Ces contradictions prouvent I
que ce voyage à Pertuis n'est qu'un mensonsre ; ils
sont allés à Cadenet. , -
M. Iio£ Reynaud, minotier à Cadenct, interrogé
dit que le vol de sacs commis à son préjudice par les 1
accusés ne lui a été connu que lorsque' le juge ins-
tructeur lui a fait voir les sacs.
Fourjon_EJ.iennc connaît Garharino, il-l'a vu dans
une chambre d'aube ge à Pertuis; la femme Allina
Marianne déclare ne pas connaître les accusés : Gar- ;
barino n'a pas diné chez elle le :19 novembre ; Car. ■
dmi Thomas, marchand de vins, dit que Garbarino i
un soir avant son arrestation, a mangé chez lui à i
Pertuis où il i'va't. apporté du vin. j
La séance est levée à midi précis. !
CHRONIQUE JUDICIAIRE
POURVOIS DE CONDAMNÉS A MORT. — Dans son 1
audience d 'avant-Iiier, la cour de cassation a
examiné les pourvois de dix condamnés à mort
Sept de ces pourvois ont été rejetés. Ce sont
ceux de :
Coureol, condamné à mort pour assassinat par
la cour d'assises du Pas-de-Calais, le 17 juin |
dernier;
' Guillemet, condamné à la m4me peine par k;
cour d'assises de la Loire; 1*
j Bejidjemaet quatre autres arabes, condamner
I à la peine de mort par Ll cour d'assises de CorKsi
ftantme, le 28 mai dernier, pour assassinat et"
pillage. V
Trois autres pourvois formés paj des Arabes
que la, cour de Co-nstantine avait également cou -Ïl
damnés à mort ont été admis et les arrêts
cassés, , -
Coureol est ce mendiant cynique qui disait âv'
l'audience : » ^
— Juges et gendarmes, vous êtes des cra-
pules. 'Vous me couperez le cou ! Eh bien t
«près ? -
— Huit autres condamnés à mort attendent
eans ^ diverses prisons qu'on statue sur leur 'sort.:'
Ce. sont :
^ Paris, BQthrean, Doré, Meyer et Saava-'
:.,'eot, dont les pourvois en cassation ont été.—
i-0jfaté,s,. •
4 Toulouse, Beltran — condamné à mort le 23,
mai. Rejet du pourvoi le 20 juin. |
A ManseiLle, Sit-bon et Toledano — condamnés,
le M mai. Uejet du pourvoi le 21 juin. h
A Lyou, Bernard — condamné le ic", ju'¡n. Re"
jet du pourvoi le 28 juin.
NOUVELLE ORGANISATION. — M. Bérillon com-.,
missaire de police, était spécialement chargé d G-
la, surveillance des je ..ix à Paris. C est lui qut;
présidaii. aux descentes faites dans les tripots eú',
^d_. 1 arrestation des gi,ecs. Ceite organisation
vient d 'être modifiée. Désormais, chaque corn.;:
missaire de police sera chargé de la surveillance
de sou quartier.
UN INCIDENT RECIRETTABLE. — Vendredi derniefi
au 5" conseil de guerre, Me André Houssclle était
chargé de la défense d'un nomme Petit, incu]pâ;
de pillage et de bris de sépulture,
A la suite d 'un échange très-vif d'explicationaf
entre lui et le président, le conseil s'est retiré^
pour statuer sur les conclusions qu'il avait
posées,
Le conseil ayant déclaré ces conclusions incon*i'!
venantes, Mo Rousselle a renoncé à la défense efc '
s'est retiré.
PAS DE GENDARMES PRUSSIENS ! - L'a Cour dcf;
cassation a dernièrement annulé un arrêt de la.
courde Nancy condamnant pour délit forestier
le docteur Clément, de Saint-Nicolas-du-Porfc
(Meurthe), pour le motif eue le garde forestier
qui avait dressé le procès-verbal, s'était fait as-
sister, pour procéder à une perquisition cl omi ci... ,
it ;nre, de deux gendarmes prussiens mis à SIl;
disposition par l'autorité allemande.
L AFFAIRE BLANQUI.—La.cour de cassation vient
de rejeter le pourvoi formé devint elle a i-aisoijf
d incompétence par Aug.-BlaniJlli, contre le ju-4
gement uu conseil- de guerre qui la condamné I.!
la déportation dans une encoitile fortifiée.
CONDAMNATION DE RAOITL RIGAULT. — Un deS
conseils de guerre séant à Versailles vieutdt),
condamner Raoul nigault à . la peine de morti
nette condamnation a donné lieu à de nombreux!'
commeniaires.
On sait que, d'après la loi, la mort de l'accus®'
éteiut toute -actio,,i d,-,, justice ; .on s'est donc de»
man ié si Raoul Rigault était bien -mort.
En réalité, Rigault a été fusillé, son cadavres
a été reconnu par son père lui-même; mais U>
est arrivé q.ue, dans la plupart des exécutions!
sommaires, il n'a été fait aucune constatalioasi
légale; en sorte qu 'en 1 absence d'un acte réjsurâ
lier de 1 etat# civil constatant le décès, les tribu*,
naux militaires sont obligés de statuer sur le
sort de beaucoup d'accusés dont la conturrufse na
sera jamais purgée.
BENJAMIN GASTINEAU. - Benjamin Gastineau FLÊ
été jugé samedi dernier par le 20; conseil da
giiei ie et a été condamné par contumace à lai
déportation dans une enceinte fortifiée. !
Benjamin G:is ineau a été le collaborateur cf,
le collègue de Félix Pyat, de Millière, de Roche^
fort, de Goupil et autres.
Le 18 mars il faisait partie du comité insuErefrî
tionnel de son arrondissement.
N° 82. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXVI
Les exploits d'un Zaporogue.
Ce dernier lui répondit par un coup d'oeil d'in-
telligence, et s'empara du bras que le cosaque
tendait déjà à « la péri », d'un air de galanterie
iartare dont elle frémit et pâlit.
— Madame a des ordres à donner pour le sou-
per, déclara le mentor à son grossier Télémaque.
rustre fronça ses énormes sourcils, et sa
moustache se dressa menaçante. Il répliqua
dans l'incompréhensible patois déjà signalé.
— L'éminentissime sheick, traduisit le Mos-
, covite en haussant les épaules, considère comme
;une infraction à l 'éiiqiiette exigée par son rang,
qu'au moins le suzerain du lieu, à défaut de sa
gracieuse. ,moitié, ne l'accompagne pas dans sa
, présentation aux conviés.
, Pour le coup, Georges eut un mouvement
d impatience indignée. Mais Elise s'interposa de
nouveau poxxr que rien ne donnât prise aux ins-
tincts Querelleurs du redoutable pourfendeur.
~ ^en de juste que la prétention de
notre honorable visiteur, iit-elle d'une voix qui
chevrotait d 'émoi. Mon ami, servez-lui de cice-
10,ne... je vous en supplie.
souligna sa jrière d'une œillade ai irré-
| Rislibîe à son conjugal adorateur, que, après une '
1 seconde d'hésitation assez révoltée, il flanqua
sans répliquer le sauvage, déjà agraffé, bon
gré, mal gré, par « le fils de sa rédemption. »
j Cinq minutes après, le trio pénétrait dans les
salles de réception.
L apparition de l'hétéroclite hetman causa. 1
une certaine stupeur dans la réunion d'élfte, et
surtout parmi les danseuses. • j
Mais le monde parisien est tellement blasé !
sur les cosmopolites excentriques, qui le tra- i
versent, arrivant « des .pays les plus extrava- '
gants, comme le don César du grand Hugo, que
la perturbation dura peu.
Même les timides demoiselles finirent par
chuchotter ceci entre elles : « Si ce Zaporogue
était moins bien peigné, et pour cause, que les
ambassadeurs chinois par exemple, en revanche
il n'avait pas l'inconvénient des mouchoirs de
papier à Cigare tte, semés par les représentants
du taïcoun japonais. »
Markoff^ pénétré da son importance, gonflé de
sa suffisance, put donc se promener sans qu'on
lui rit au nez, de salon en K-tlon, sous l'escorte,
de Pétrus et de Georges, avec des effets de torse
signifiant clairement : « AdtÍ1irez-moi 1 »
Mais, au passage d'une porte, le comte se
~ heurta, à uri bavard curieux de sa connaissance,
qui s'accrocha littéralement à lui et le sépara de '
Mazeppa 11, pour obtenir les détails les plus cir-
coribtanciés sur ce « guerrier original. »
Demeuré ainsi sous l'unique garde de Will-
: comb, l'irrégulier de la mer Noire manifesta .
bientôt des Intentions de 'lagtasias, peu d'accord
avec 1 harmonie des cérém onieux quadrilles :
essayait de pénétrer entre leurs lignes vivantes,
pour examiner de près certaines beautés, comme
sileut.été dans un bazard'esclavesdesaCircassift.
Son compagnon réussit bien plusieurs fois à
le retenir; mais, à la fin, l'helrnan lui échappa.
Se faufilant parmi les dames, ses immenses
épe-ons accrochèrent leurs robes, et les déchi-
rées protestèrent, Dieu sait comme ! contre de
tels attentats il leurs pudiques .atours!
Le Transatianiique rejoignit alors le sacca-
geur. Froidement, irrité, lui saisissant le bras
dans cette irrésistible poigne qu'avait tant admirée
Zidore, il l'emmena, ou plutôt l'entraîna vers la
plus voisine sor-iie.
C'était la communication avec cette pièce ré-
servée, où Markoff avait été reçu d'abord, et
qu 'Elise avait quittee, pour ordonner la distribu-
tion des places du souper.
En tete-à^tô e, dans cette discrète retraite, le
millionnaire lâcha le descendant des Huns,
giinçant et soufflant comme un chat en colère.
Célèbre chef ou cheick que je ne connais j
guère, lui dit-il ironiquement, les licences tolé-
rées par 1 hospitalité ont des bern-,g. Un bal
n'est pas une basse-cou-r oÙ l'on pénètre en coq
de combat ; ôtez ici vos ergots.
Le cosaque demeura - bouche Mante , et i
WiDcomb, supposant qu'il ne ."comprenait pas,
touc.ha, du bout de sa botte vernie, un des ob-
jets qui venafient d'opérer tant d'aûcrocs dans de i
vertueux jupons. , Ii 1
Mais le douteux paladin des steppes considé-
rait sans IÏGute les ficties démesurées de ses ta-' i
Ions à l'égal du suprême insigne de la cheval
lerie, car à peine y sentit-il l'atteinte d'un pi{)
levée, sur Georges. ,
D une agi le t é et d'une adresse égalant sa vjfêï
gueur, celui-ci évita par un bond la.. brutale in^
suite, et, atteignant violem ment les poignets dj
son adversaire, il le poussa vers l'escalier çjH
service qu'il ouvrit d'un coup d'épaule.
- : Monsieur, articula-t'il alors rudementi
vous allez retourner de suite, et seul, chez lî
comte Powschine. Je vous enverrai là mes deuil
témoins demain matin, car je considère cOiHII1si
outrage tenté. Mais vous êtes si pe^
civilisé, que je redoute ici de vous une esclandre^
qui avertirait trop tôt ma femme. C'est pourquoi
ne vonssouffl'iraipas une minute de plus chez mo&(
— Et si moi... pas vouloir! proféra rageusef
ment le Zaporogue. 1§
^ L'athlète lui lâcha subitement les mains, efi
l'enlevànt aussitôt, par le collet et la ceinfoorâ
il le suspendit au-dessus desmarchesrapides. é
— Alors, reprit-il, déplus en plus maître de lufj
je vous précipite là-dedtws. Vous vous évanouiresj
au moins. On croira à un accident et on vot(i
enlèvera, forcément muet, de ma maison, û«
vous n aurez pu faire de scandale.
— Oh ! tuer vous demain, rugit Markoff. s
~ Bien ! cela veut dire que vous acceptez
régler en gentleman, notre différend.
. Sur cette cotMt-ssioN, le Virginien déposa avâ
précaution son ennemi dans le dégagement, M
ferma sur lui la porte etrevint se niêler à la fêlïf
(La 1 suite à demain.)
JULES CAUVAIN.
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