Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-07-04
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 juillet 1872 04 juillet 1872
Description : 1872/07/04 (N2249). 1872/07/04 (N2249).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4716049v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
PARIS
DUEL DE M. ORDINAIRE. — Une rencontre à
'l'épée a eu lieu, avant-hier lundi, au bois de
rBoulogne, à sept heures du soir, entre M. Cava-
/lié, rédacteur de la Patrie, et M. Ordinaire, dé-
buté.
Le motif du duel était un article de la Patrie
sur l'armée des Vosges.
M. Ordinaire a été légèrement blessé à la main
et au sein droit.
Les témoins de M. Cavalié étaient MM. Albert
Rogat et Lannau-Rolland; les témoins de M. Or-
dinaire, MM. Delpech et Corthier.
TENTATI\'\ DE SUICIDE. — Mlle S..., jeune et
;charmante artiste, qui gagne à faire des des-
! 8ms pour les journaux de mode .250 fr. par
mois, avait pris la vie en dégoût.
Dans la nuit de mardi, elle quittait furtive-
ment le toit paternel et se dirigeait vers la Seine.
•Près du Petit-Pont, elle descend l'escalier qui
longe le mur du quai.
- Des passants attardés entendent la chute d'un
; corps et tout redevient silencieux. Par bonheur des
geunesjens revenaient en bateau de SalOt-Cloud.
Aux cris : « Une femme à l'eau ! » ils explo-
rent la surface du fleuve et remarquant un objet
flottant ; ils se dirigent à force.de rames de ce
côté, et sont, assez heureux pour sauver Mlle j
'S... que quelques soins ont suffi à mettre hors
de danger.
LA MENDIANTE A L'ÉPINGLE NOIRE. — La Liberté
nous apprend qu'on a arrêté, aux Champs?Ely-
sées, une mendiante qui portait sur ses bras un
enfant au maillot, dont les cris avaient déjà attiré
bien des aumônes. Une dame du quartier, Mme
B... L..., ayant remarqué la persistance des cris
de ut enfant, cris qui se terminaient par une
;sorte# de hoquet, s'approcha de la malheureuse
jet lui dit qu'elle devrait entrer chez un pharma-
cien et demander un calmant pour la coque-
luche.
A oe moment un filet de sang suinta des lan-
ges de l'enfant. Les soupçons de Mme B... L...
s'accusèrent au point qu'elle appela un gardien
de la paix. L enfant fut visité et on reconnut
,que' l'ignoble mégère lui enfonçait une épingle
(à cheveux dans la cuisse pour exciter ses gé-
'missements es tromper la charité publique. Le
gardien de la paix emmena la misérable que la
foule suivait en l'invectivant.
UN ACCIDENT DE CHEMIN DE FER. — Vers dix heu-
res du soir, sur le chemin de fer de l'Ouest, à la
gare de Clamart, Mme Louise B..., reprenant le
train de Paris, voulut, en raison de l'affluence
,des voyageurs, monter sur l'impériale d'un wag- l
•gon. Par malheur, tous les compartiments étant
, complets, elle fut obligée de redescendre, se J
r:trompa de côté et se trouva sur la seconde voie
au moment où un train de Paris arrivait à toute
vitesse. Elle fut en un instant renversée par la h
machine, qui lui coupa la jambe gauche au-des- \
sus du genou.
Ramenée à Paris, la blessée, qui s'est fait en
-nitre une grave contusion à la tempe droite, a
«'te transportée à l'hôpital Necker, où son état
inspire les plus vives inquiétudes.
ATTAQUES NOCTURNES. — Une attaque nocturne
,i eu lieu l'avant-dernière nuit dans les circon-
stances suivantes : ... a
M. de Boisgelin, jeune homme de vingt ans, c
passait, vers une heure du matin, dans la rue P
Charles V. Quatre individus s'arrêtèrent pour lui
demander s'il pourrait leur indiquer la rue... n
■ Boisgelin n'en entendit pas davantage : q
il 11 lacet, lancé avec dextérité, le mit soudain n
'if'.ns l 'iinpossibité d'opposer la moindre résis- n
: nce. ncc. On l'étranglait. r' n
Les malfaiteurs, l'ayant jeté à terre, se mirent d,
en devoir de le dévaliser. ir
Cependant son cri avait attiré des agents, qui SE
arrêtèrent deux d'entre eux, dont le nommé Jac- cl
quel, repris de justice. et
Quant à M. de Boisgelin, il était temps qu'on d(
lui portât secours; il était presque mort. PI
MU^re attaque, nocturne a eu lieu rue Le- :
sicur. Mme F..., cantinière dans un régiment de ! sil
i'gne, a été attaquée par deux individus qui lui I m
ont enlevé sa chaîne, d'une valeur de 250 fr. i d(
Le crime de St-Jean-de-Marvéjoles
Nous trouvons dans le Petit Marseillais de HOU
veaux détails sur l'effroyable découverte d'un cada
vre dans un puits dont nous avons parlé dans un d(
nos-'derniers numéros :
Mardi dernier, vers onze heures du soir, les
nommés Jean Vignal, entrepreneur de coupes de
bois, demeurant à Montclus, et Théophile Rous-
sel, propriétaire, demeurant au quartier de Be-
nezet commune de Saint:-Jean-de-Marvéjols
(Gard) — sortaient du café Martin, où ils avaient
dîné ensemble. La convensation qu'ils avaient
tenue pendant le repas ne faisait nullement pré-
voir ce qui allait se passer.
On avait parlé tout le temps des ventes de
bois que Vignal avait faites ; chemin faisant, la
conversation continua à rouler sur le même
sujet, lorsque arrivés à un endroit désert, Roussel
dit tout à coup à Vignal qu'il exigeait immédia-
tement le paiement d'une somme de 800 fr. qui,
paraît-il, lui était due.
Sur la réponse négative de Vignal, Roussel
lui asséna sur la tète plusieurs coups de mar-
teau qui l'étendirent raide mort.
Le crime accompli, l'assassin chercha à ca-
cher le cadavre. il le traîna jusqu'au puits, où il
le jeta.
f Mais le lendemain matin une femme, étant al-
lée puiser de l'eau, remarqua que la margelle du
puits était ensanglantée, et s'empressa d'en in-
former le brigadier de gendarmerie. Des perqui-
sitions furent immédiatement faites et amenèrent
la découverte, au fond du puits, du cadavre de
l'infortuné Vignal.
Roussel, sur qui planaient les plus graves
soupçons, fut en même temps arrêté. Tout d'a-
bord il nia être l'auteur du crime; puis, pressé '
Dar les questions de M. Raisin, juge d'instruc-
ion, il finit par entrer dans la voie des aveux
es plus complets. Des recherches pratiquées
lans sa maison firent découvrir les vêtements
[ue l'assassin portait au moment du crime.
..es taches de sang dont ils1 étaient encore cou-
vris ne laissèrent plus aucun doute sur sa cul-
pabilité.
Le malheureux Vignal laisse sept enfants !
LES GRÉVISTES.,DE BOBAIN. — La' grève des
ouvriers tisseurs a été l'occasion de faits regret-
tables à Bohain (Aisne). Des grévistes de Sebon-
court et de Fresnoy voulaient empêcher quel-
ques ouvriers travailleurs de rendre leur ouvrage
ou d'emporter des matières.
Un détachement de la garnison a dissipé les
perturbateurs. Presque tous les individus arrêtés,
au nombre de dix, étaient des repris de justice.
Aucun d'eux n'était de Bohain. j
— On écrit d'Alger qu'une ville se fonde, dans la
province de ce nom, qui s'appellera Nouveau-Stras-
bourg. L'autorisation a été donnée par le gou-
verneur.
La musique de la garde républicaine
A BOSTON
Une lettre, adressée au journal le Soir par un des
artistes attachés à la musique de la garde républi-
caine, rend compte de la chaleureuse réception faite
par la population de Boston à nos musiciens français :
Partis de New York à cinq heures du soir,
nous prenions passage sur un de ces magnifi-
ques paquebots américains complétement incon-
nus en Europe, un vrai palais mouvant, avec
musique à bord, un incomparable salon, que je
ne saurais mieux comparer qu'à l'ancienne salle
des Maréchaux des Tuileries, énormes salles à
manger, écuries et remises (lors de notre pas-
sage, elles contenaient douze voitures et vingt
chevaux), chambres à coucher avec salons, etc.,
etc. Nous sommes arrivés à Boston par un train
de chemin de fer que nous avions pris à New j
Port, à dix heures du matin.
Là nous attendaient : la municipalité, des ré-
sidônts français, drapeau français en tête, une
musique militaire, accompagnant un bataillon
de volontaires irlandais, et un régiment de jeu-
! nés pupilles de la République icnfants de 12
j 16 ans) manœuvrant comme de vieilles troupes
, Il y a à Boston une population de 300,000 ha
1bitants ; ce n est pas exagérer de dire que le:
; deux tiers nous attendaient dans les rues qUI
• | nous devions parcourir, afin,d'acclamer les Fran
J çais. Aussi, quand le cortége eut sorti de la gare
j et que notre uniforme est apparu, un hourrat
immense est-il sorti de toutes les poitrines, e1
lûmes-nous obligés, deux heures durant, de ré-
pondre par nos saluts aux acclamations de la
ioule.
A moitié chemin, après avoir été salués par le
maire et ses aldermen, une collation nous fut
offerte par la municipalité. Un discours de bien-
venue fu t prononcé en anglais par un membre
du conseil, il y fut répondu par M. Paulus, et un
hourrah a la République et aux Etats-Unis fut
proposé par moi, et partit de toutes les poitrines
de nos musiciens.
Après ce repos, nous nous remîmes en mar-
che, et à ce moment, 26 coups de canons furent
tirés en notre honneur. Nous finîmes par arriver
a 1 hôtel et nous nous y installâmes, tous bien
fatigués, mais heureux et fiers de l'accueil que
nous venions de recevoir, accueil qui ne s'adres-
sait pas à nous, mais bien à notre malheureux
pays, dont nous étions les humbles représen-
tants .
5e CONSEIL DE GUERRE
Présidence du colonel Donnat
Audience du 1er juillet
Affaire Philippe. Incendie de Bercy.
Trois condamnations à mort.
M. le capitaine Senart, commissaire du gouverne-
a retracé, dans un énergique réquisitoire,
[ 1 historique des faits qui amènent les trois accusés
devant les juges. Il a conclu en requérant contre eux
1 application des lois dans toute leur rigueur.
La tâche de Me Richer, défenseur de Philippe,
était des plus difficiles. Il a essayé, tout en admet-
tant la participation aux actes insurrectionnels,
d apaiser les charges de complicité d'homicide et
d mcenaie.
. Me BaUandreau a présenté la défense de Lenotre
dont le rôle était fort secondaire. Il a terminé en de-
mandant l indulgence du conseil.
Me Véran qui plaidait pour Pontillon, a rappelé
les bons antécédents de son client et a sollicité l'ad-
mission des circonstances atténuantes.
Le conseil, après une délibération de quarante mi-
nutes, a repondu affirmativement sur les soixante-
deux questions qui lui étaient posées.
En conséquence, Fenouillas, dit Philippe-Lenotre,
et Pontillon ont été condamnés à la peine de mort.
V. C.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
EST-IL FOU?— La Cour d'appel a tenu samedi
une audience solennelle, sous la présidence de
M. le premier président Gilardin.
Elle a été, tout entière, occupée par un procès
assez curieux.
Mme B... avait demandé au tribunal civil de
la Seine de vouloir bien interdire M. B.. son
mari ; le tribun al avait cru devoir se borner à
nommer au défenseur un conseil judiciaire.
Mme B... était appelante du jugement, et expo-
sait, par la bouche de Me Bornat, son avocat,
les faits qui la faisaient insister pour obtenir
1 interdiction. En voici quelques-uns.
,M. autrefois entrepreneur de menuiserie
très-riche, a, paraît-il, dissipé presque entière-
ment sa fortnne. On va voir comment.
D'abord, il vit en compagnie de deux oies, de
trois poules et de plusieurs chiens.
Il s'enivre fréquemment el, comme il n'aime
pas a boire seul, il invite tous ceux qui lui tom-
bent sous la main, alors même qu'il ne les con-
naît pas : il héberge, loge et abreuve des soldats
pendant plusieurs jours; il leur donne ses habits
et s affuble des leurs : une nuit, pour faire peur i
à sa femme, il s est levé fort doucement, a ou- !
vert les robinets de sa fontaine et, le lendemain, 1
l appartement s'est trouvé transformé en lac. Il 1
à a la monomanie du vol ; il prend tout ce au'i£'
s. trouve et où il le trouve : il a pris une lampe!
a- ici, vingt francs là, des crayons chez un huis-4
es sier, etc.
le Un jour il prit une voiture le matin, la gardai
i- toute la journée, et, quand il en descendit,*
'e n ayant pas d'argent pour payer, il.offrit au co-,:
n cher de lui donner son pantalon en gage. Le co...
ït cher accepta; alors il retira gravement son inc;
- dispensable en pleine rue et rentra chez lui ert
a chemise.
I Dans une circonstance semblable, il offrit à un
e cocher un canapé de 400 fr. pour le payer de ca
it qu il lui devait.
Plusieurs lettres sont au dossier, elles sont
e adressées à sa femme qu'il appelle Madame
a Veuve B..., en outre elles sont écrites en latin,
en anglais et en italien ; il emploie toutes ces
s langues en même temps, et Dieu sait comme il
les emploie!
- La poste ne lui suffisant plus, il expédie à
t « Madame Veuve B..., » toujours, des dépêches
r insensées.
1 Il est propriétaire, et, soit dit en passant, il
3 administre singulièrement ses affaires. Or, pen-
dant la Commune, une affiche avait été apposée
c dans Paris, et 1 on y lisait : « Faut-il pendre les
- propriétaires? » M. B... s'approcha, tira un
crayon de sa poche et écrivit au bas du placard :
« Oui. Un propriétaire ! » Et il signa.
Un jour il s'est imaginé avoir été sauvé d'un
grand péril par la sainte Vierge. Le lendemain
il envoya une statue de 2,000 fr. à Notre-Dame,
Sur 1 ex-voto qui l'accompagnait, il se disait :
« Compagnon de Marie, » et pourtant sa conduite
a lui homme marié et père de famille, n'avait
rien de virginal.
. On écrirait des volumes avec le récit de ses'
- bizarreries. Terminons par le trait suivant :
M. B... habite un taudis dans une de ses mai-
sons; il rentre tous les soirs à dix heures, à dix
heures un quart, un journal lancé vigoureuse-
ment par la fenêtre de sa chambre vient s'abattra
au milieu de la rue.
Malheur, trois fois malheur à qui passe en ce
moment !
Le journal n est pas vide, et son contenu, ma
foi, devinez ce que c'est.
M0 Falateuf a combattu la demande en inter-
diction.
La Cour n'A pas jugé les faits allégués suffi-
sants pour justifier l'interdiction. En consé-
quence, elle a confirmé le jugement attaqué. j
FRAUDES SUR LES MARCHÉS. — Les marchés con-'
clus pour les fournitures de la guerre dans le
Nord ont donné lieu à toutes sortes de fraudes.
Aussi l'affaire de MM. Armand Guffroy et con-
sorts, inculpés à raison de ces marchés après
lesquels nos soldats avaient, entre autres four-
nitures, des souliers à semelles de carton qui ne
duraient pas deux heures, cette affaire préoccu-i
pait depuis longtemps l'attention publique. t
Elle est venue devant le tribunal correction-'
nel de Lille à son audience du 25 juin dernier.5
Elle avait attiré une affluence considérable de
spectateurs et toutes les notabilités de Lille, tant
du barreau que de l'administration et de Tar-
m ee.
Les prévenus sont : MM. Armand Guffroy, Gel- '
senheimer, Oscar Vaulaton, Baron, Mme Meu-
nier Dubois, Jowa et Fontaine-Delacrois.
Les quatre premiers se présentent en per-
sonne, assistés de leurs défenseurs. i;
Jowa se fait représenter par un avoué de Lille,
et Fontaine fait défaut. -
Le siège du ministère public est occupé par
M. le procureur de la République, Robinet de
I Cléry, en personne.
1 M. le préfet du Nord, au nom de l'Etat, sa
porte partie civile. Il est représenté par un
avoué de Lille et un avocat de Douai.
faire^ cinq témoins figurent dans cette af-
La lecture de l'acte d'accusation n'a pas dura
moins de deux heures.
l auc^ence du 25 juin et celle du 26,,
ont été consacrées à l'interrogatoire des pré-
venus et à 1 audition des témoins. Nous ferons'
connaître le résultat de cette affaire. -
CONDAMNATION A MORT D'U:'\E FDÉÉRÉE. - Le Go
N°76. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXIII
D'un Russe, d'une cocette et d'un
philosophe.
m» ~T ^ avais été assez niais, riposta aigrement
Te hTnaiP°Ur accepter /'entrer dans ce sanctuai-
e banal par la porte du mariage, la reine des
fautes vénales ne m'accuserait pas d'avoir voulu
ouvrir son alcôve sans clé d'or. Au surplus, M
Jriolante Willcomb nfva Pr-/eiLtivement vengé de cette af-
folante mais avide harpie. Depuis qu'elle est
consiste ou moins millionnaire, s0n rêve incessant
XnL replâtrer une honorabilité et à
, mproviser une noblesse,-par la grâce d'un
'MÊUSM 1IUNE et l autre qualité. Eh bien,
ct'u salburlesque école avec. le fils d'un chiffonnier
Dertoirp cette comme on dans votre ancien ré-
gailis6e naïf éclatante déconfiture, si bien or-
blement à - vous,mon les cher maître,ruinent proba-
l\fontcarrné, à jamais espérances conjugales de la
Un Snà visant à l'époux « comme il faut. »
S Sn blaS? peut, à la rigueur,
garde de 11™ épousant un scandale, il n'aura
«vec un ridicule:se tYIllDaniser lui-même convolant
^ vous en voulez donc bien à mon
ancienne ennemie ? demandai-je. mon
Mât supplier, s'il vous plai-
^ r-jencore' d'accepter en
Uvoaé ^ a^des,,. Et, puisque 1>
casion s'en présente, permettez-moi de vous fé-
liciter surtout du noble moteur qui vous a tout
d'abord poussé pour pilorier cette courtisane
croisée de Shylock.
« — De fait, reprit mon autre interlocuteur, qui
méconnaît assez particulièrement; vous avez ad-
mirablement agi, à l'égard de ce pauvre Arthur
de Pierlot et de sa femme. Par malheur, votre
généreux sacrifice ne leur a guère servi à tous
deux, puisque le mari s'est noyé en se baignant
dans le Tibre, et que, de désespoir, la veuve a
pris le voile à Rome. »
L'évocation maladroite de ce malheur, récem-
ment appris par moi, m'ayant tout attristé, le
comte Pétrus me saisit la main et l'étreignit
énergiquement. Nous nous séparâmes sur cette
marque de sympathie...
A présent, chère Elise, tu comprendras, j'en
suis sûr, que c'est presque un devoir de cour-
toisie pour nous, d'inviter M. Poswchine à notre
prochaine réception d'apparat.
t La jeune femme avait écouté avec grand inté-
rêt la narration de Georges. i
— Certes, mon ami, répondit-elle. Ne serait-
ce que comme une des victimes de la sirène
domptée naguère par toi, ton boyard a droit de
figurer sur ma liste. Mais pourquoi aussi ne
m 'as-tti parlé tout de suite de votre rencontre à
Porchefontaine?
■ J'allais t'en entretenir, ma bien-aimée,
après t'avoir renseignée sur le sort du jockey
blessé. C'est alors qu'est survenue cette bagarre
de chevaux emportés, qui te causa une si belle
peur. Pour te rassurer, j'oubliai la conversation
du pesage.
— D'ailleurs, fit en se moquant gentiment la
douce espiègle, monsieur le conseiller ex-
traordiuaire des ambassadeurs a tant à penser !..
j —A toi! acheva tendrement le jeune mari,
, entourant du bras la souple taille de sa femme'
qui renversa sa tête évangélique sur l'épaule de
j 1 heureux mortel.
1 — Bonjour, les amoureux ! articula en ce mo-
ment une voix retentissante, qui fit éloigner d'un
bond l'un de l'autre les deux époux, comme
deux amants surpris.
Un indiscret avait ouvert, sans être annoncé,
la porte du boudoir, et restait sur le seuil,
riant aux éclats du trouble qu'il venait de causer.
— Mon père ! c est notre père ! s'écria joyeu-
sement Elise en se jetant dans les bras de l'intrus.
Par ma foi, c'est bien lui, cet homme rare,
dit de son côté le cordial Willcomb, qu'il soit le
bienvenu, quoique le tard venu.
Et il courut serrer la main du survenant.
C'était, en effet, le digne Cambronne.
Convenablement, mais très-simplement vêtu,
il jurait un peu trop, avouons-le, avec le luxu-
rieux milieu où il apparaissait. Ses gros souliers
poudreux formaient tache dans le moelleux tapis
de Smyrne, et son chapeau rond de feutre, qu'il.
jeta sur une causeuse Louis XV, y produisit l'effet
d'un pain de son sur la table d'un gourmet.
Quant au philosophe lui-même, il avait plutôt
l air du charbonnier endimanché du somptueux
logis que du plus proche parent d'adoption de
ses maîtres.
— Oui, moi-même, en personne naturelle, mes
enfants, répondit-il avec rondeur. J'ai défendu à
vos fainéants de domestiques de m'annoncer, car
je ne peux pas souffrir ces façons d'aristocrates.
D'ailleurs, pourquoi? Est-ce que vous, qui m'ai-
mez réellement, vous ne devez pas toujours être
prêts à me recevoir ?
— Pour cela, vous avez raison, beau-père, ré -
pijqqa, le, TrgiusaUantiquç, j
— i T-v- T—
i Et vous êtes bien bon et bien gentil de
! nous surprendre ainsi, ajouta Elise. Mais, en re-':
i T"- ^'AV0-? méritez fort d'être grondé pourre-
avoir été si longtemps sans reparaître. Comment'
depuis mon mariage, voici juste la troisième
fois que vous venez nous embrasser, et il faut:
que nous allions vous relancer dans votre fâu-
bourg Saint-Marceau pour vous voir à notre,"
donner ! que c'est vilain de nous abari'*-,-,
Cette mercuriale si amicale de sa pupille as- 1
sombrit pourtant un peu le vieillard.
— Ma chère fille, repartit-il, la franchise,
j avant tout. Je t avoue carrément que si je n'avais
eu affaire cette après-midi à Boulogne, où la-J,
luzot^ m a indiqué une blanchisserie possédant.1
une invention applicable au nettoyage en grande
de mes chiffons, tu n'aurais pas eu l'honneùr'('
ma présence, style des circulaires. l 1
— Oh! mon père! interrompit-elle avec xaV
proche. 7
— Même, poursuivit-il, s'il y avait Ctl cèawta '
déjeuner de gala,, comme lors de mon dernitë^
passage, je me serais contenté de savoir âinsrV®
suisse que vous vous portez toujours bien... fjaÊi
en avant, marche ! 1
Quoi! vous fussiez reparti sans nous parler!?
— Oui, parce qu'une fo:s en présence -,rolu
auriez tous deux employé la croix et la
pour me retenir. Or, si j'avais cédé, je mé
fait de la bile à emplir la cuve de mon bi/arvelifar-
seur, au milieu de votre belle compagne Toi.
je m'emb... nuie à crever. ' "
Cette déclaration, qui prouvait q éj?J. une cer-
taine divergence d'idées entre le jemfe eounlè el
le vieux chiffonnier, amena un ID/Jmbllt SflW
lence assez pénible. - v
La suite à demain^
JULES CAUVAIN.
DUEL DE M. ORDINAIRE. — Une rencontre à
'l'épée a eu lieu, avant-hier lundi, au bois de
rBoulogne, à sept heures du soir, entre M. Cava-
/lié, rédacteur de la Patrie, et M. Ordinaire, dé-
buté.
Le motif du duel était un article de la Patrie
sur l'armée des Vosges.
M. Ordinaire a été légèrement blessé à la main
et au sein droit.
Les témoins de M. Cavalié étaient MM. Albert
Rogat et Lannau-Rolland; les témoins de M. Or-
dinaire, MM. Delpech et Corthier.
TENTATI\'\ DE SUICIDE. — Mlle S..., jeune et
;charmante artiste, qui gagne à faire des des-
! 8ms pour les journaux de mode .250 fr. par
mois, avait pris la vie en dégoût.
Dans la nuit de mardi, elle quittait furtive-
ment le toit paternel et se dirigeait vers la Seine.
•Près du Petit-Pont, elle descend l'escalier qui
longe le mur du quai.
- Des passants attardés entendent la chute d'un
; corps et tout redevient silencieux. Par bonheur des
geunesjens revenaient en bateau de SalOt-Cloud.
Aux cris : « Une femme à l'eau ! » ils explo-
rent la surface du fleuve et remarquant un objet
flottant ; ils se dirigent à force.de rames de ce
côté, et sont, assez heureux pour sauver Mlle j
'S... que quelques soins ont suffi à mettre hors
de danger.
LA MENDIANTE A L'ÉPINGLE NOIRE. — La Liberté
nous apprend qu'on a arrêté, aux Champs?Ely-
sées, une mendiante qui portait sur ses bras un
enfant au maillot, dont les cris avaient déjà attiré
bien des aumônes. Une dame du quartier, Mme
B... L..., ayant remarqué la persistance des cris
de ut enfant, cris qui se terminaient par une
;sorte# de hoquet, s'approcha de la malheureuse
jet lui dit qu'elle devrait entrer chez un pharma-
cien et demander un calmant pour la coque-
luche.
A oe moment un filet de sang suinta des lan-
ges de l'enfant. Les soupçons de Mme B... L...
s'accusèrent au point qu'elle appela un gardien
de la paix. L enfant fut visité et on reconnut
,que' l'ignoble mégère lui enfonçait une épingle
(à cheveux dans la cuisse pour exciter ses gé-
'missements es tromper la charité publique. Le
gardien de la paix emmena la misérable que la
foule suivait en l'invectivant.
UN ACCIDENT DE CHEMIN DE FER. — Vers dix heu-
res du soir, sur le chemin de fer de l'Ouest, à la
gare de Clamart, Mme Louise B..., reprenant le
train de Paris, voulut, en raison de l'affluence
,des voyageurs, monter sur l'impériale d'un wag- l
•gon. Par malheur, tous les compartiments étant
, complets, elle fut obligée de redescendre, se J
r:trompa de côté et se trouva sur la seconde voie
au moment où un train de Paris arrivait à toute
vitesse. Elle fut en un instant renversée par la h
machine, qui lui coupa la jambe gauche au-des- \
sus du genou.
Ramenée à Paris, la blessée, qui s'est fait en
-nitre une grave contusion à la tempe droite, a
«'te transportée à l'hôpital Necker, où son état
inspire les plus vives inquiétudes.
ATTAQUES NOCTURNES. — Une attaque nocturne
,i eu lieu l'avant-dernière nuit dans les circon-
stances suivantes : ... a
M. de Boisgelin, jeune homme de vingt ans, c
passait, vers une heure du matin, dans la rue P
Charles V. Quatre individus s'arrêtèrent pour lui
demander s'il pourrait leur indiquer la rue... n
■ Boisgelin n'en entendit pas davantage : q
il 11 lacet, lancé avec dextérité, le mit soudain n
'if'.ns l 'iinpossibité d'opposer la moindre résis- n
: nce. ncc. On l'étranglait. r' n
Les malfaiteurs, l'ayant jeté à terre, se mirent d,
en devoir de le dévaliser. ir
Cependant son cri avait attiré des agents, qui SE
arrêtèrent deux d'entre eux, dont le nommé Jac- cl
quel, repris de justice. et
Quant à M. de Boisgelin, il était temps qu'on d(
lui portât secours; il était presque mort. PI
MU^re attaque, nocturne a eu lieu rue Le- :
sicur. Mme F..., cantinière dans un régiment de ! sil
i'gne, a été attaquée par deux individus qui lui I m
ont enlevé sa chaîne, d'une valeur de 250 fr. i d(
Le crime de St-Jean-de-Marvéjoles
Nous trouvons dans le Petit Marseillais de HOU
veaux détails sur l'effroyable découverte d'un cada
vre dans un puits dont nous avons parlé dans un d(
nos-'derniers numéros :
Mardi dernier, vers onze heures du soir, les
nommés Jean Vignal, entrepreneur de coupes de
bois, demeurant à Montclus, et Théophile Rous-
sel, propriétaire, demeurant au quartier de Be-
nezet commune de Saint:-Jean-de-Marvéjols
(Gard) — sortaient du café Martin, où ils avaient
dîné ensemble. La convensation qu'ils avaient
tenue pendant le repas ne faisait nullement pré-
voir ce qui allait se passer.
On avait parlé tout le temps des ventes de
bois que Vignal avait faites ; chemin faisant, la
conversation continua à rouler sur le même
sujet, lorsque arrivés à un endroit désert, Roussel
dit tout à coup à Vignal qu'il exigeait immédia-
tement le paiement d'une somme de 800 fr. qui,
paraît-il, lui était due.
Sur la réponse négative de Vignal, Roussel
lui asséna sur la tète plusieurs coups de mar-
teau qui l'étendirent raide mort.
Le crime accompli, l'assassin chercha à ca-
cher le cadavre. il le traîna jusqu'au puits, où il
le jeta.
f Mais le lendemain matin une femme, étant al-
lée puiser de l'eau, remarqua que la margelle du
puits était ensanglantée, et s'empressa d'en in-
former le brigadier de gendarmerie. Des perqui-
sitions furent immédiatement faites et amenèrent
la découverte, au fond du puits, du cadavre de
l'infortuné Vignal.
Roussel, sur qui planaient les plus graves
soupçons, fut en même temps arrêté. Tout d'a-
bord il nia être l'auteur du crime; puis, pressé '
Dar les questions de M. Raisin, juge d'instruc-
ion, il finit par entrer dans la voie des aveux
es plus complets. Des recherches pratiquées
lans sa maison firent découvrir les vêtements
[ue l'assassin portait au moment du crime.
..es taches de sang dont ils1 étaient encore cou-
vris ne laissèrent plus aucun doute sur sa cul-
pabilité.
Le malheureux Vignal laisse sept enfants !
LES GRÉVISTES.,DE BOBAIN. — La' grève des
ouvriers tisseurs a été l'occasion de faits regret-
tables à Bohain (Aisne). Des grévistes de Sebon-
court et de Fresnoy voulaient empêcher quel-
ques ouvriers travailleurs de rendre leur ouvrage
ou d'emporter des matières.
Un détachement de la garnison a dissipé les
perturbateurs. Presque tous les individus arrêtés,
au nombre de dix, étaient des repris de justice.
Aucun d'eux n'était de Bohain. j
— On écrit d'Alger qu'une ville se fonde, dans la
province de ce nom, qui s'appellera Nouveau-Stras-
bourg. L'autorisation a été donnée par le gou-
verneur.
La musique de la garde républicaine
A BOSTON
Une lettre, adressée au journal le Soir par un des
artistes attachés à la musique de la garde républi-
caine, rend compte de la chaleureuse réception faite
par la population de Boston à nos musiciens français :
Partis de New York à cinq heures du soir,
nous prenions passage sur un de ces magnifi-
ques paquebots américains complétement incon-
nus en Europe, un vrai palais mouvant, avec
musique à bord, un incomparable salon, que je
ne saurais mieux comparer qu'à l'ancienne salle
des Maréchaux des Tuileries, énormes salles à
manger, écuries et remises (lors de notre pas-
sage, elles contenaient douze voitures et vingt
chevaux), chambres à coucher avec salons, etc.,
etc. Nous sommes arrivés à Boston par un train
de chemin de fer que nous avions pris à New j
Port, à dix heures du matin.
Là nous attendaient : la municipalité, des ré-
sidônts français, drapeau français en tête, une
musique militaire, accompagnant un bataillon
de volontaires irlandais, et un régiment de jeu-
! nés pupilles de la République icnfants de 12
j 16 ans) manœuvrant comme de vieilles troupes
, Il y a à Boston une population de 300,000 ha
1bitants ; ce n est pas exagérer de dire que le:
; deux tiers nous attendaient dans les rues qUI
• | nous devions parcourir, afin,d'acclamer les Fran
J çais. Aussi, quand le cortége eut sorti de la gare
j et que notre uniforme est apparu, un hourrat
immense est-il sorti de toutes les poitrines, e1
lûmes-nous obligés, deux heures durant, de ré-
pondre par nos saluts aux acclamations de la
ioule.
A moitié chemin, après avoir été salués par le
maire et ses aldermen, une collation nous fut
offerte par la municipalité. Un discours de bien-
venue fu t prononcé en anglais par un membre
du conseil, il y fut répondu par M. Paulus, et un
hourrah a la République et aux Etats-Unis fut
proposé par moi, et partit de toutes les poitrines
de nos musiciens.
Après ce repos, nous nous remîmes en mar-
che, et à ce moment, 26 coups de canons furent
tirés en notre honneur. Nous finîmes par arriver
a 1 hôtel et nous nous y installâmes, tous bien
fatigués, mais heureux et fiers de l'accueil que
nous venions de recevoir, accueil qui ne s'adres-
sait pas à nous, mais bien à notre malheureux
pays, dont nous étions les humbles représen-
tants .
5e CONSEIL DE GUERRE
Présidence du colonel Donnat
Audience du 1er juillet
Affaire Philippe. Incendie de Bercy.
Trois condamnations à mort.
M. le capitaine Senart, commissaire du gouverne-
a retracé, dans un énergique réquisitoire,
[ 1 historique des faits qui amènent les trois accusés
devant les juges. Il a conclu en requérant contre eux
1 application des lois dans toute leur rigueur.
La tâche de Me Richer, défenseur de Philippe,
était des plus difficiles. Il a essayé, tout en admet-
tant la participation aux actes insurrectionnels,
d apaiser les charges de complicité d'homicide et
d mcenaie.
. Me BaUandreau a présenté la défense de Lenotre
dont le rôle était fort secondaire. Il a terminé en de-
mandant l indulgence du conseil.
Me Véran qui plaidait pour Pontillon, a rappelé
les bons antécédents de son client et a sollicité l'ad-
mission des circonstances atténuantes.
Le conseil, après une délibération de quarante mi-
nutes, a repondu affirmativement sur les soixante-
deux questions qui lui étaient posées.
En conséquence, Fenouillas, dit Philippe-Lenotre,
et Pontillon ont été condamnés à la peine de mort.
V. C.
CHRONIQUE JUDICIAIRE
EST-IL FOU?— La Cour d'appel a tenu samedi
une audience solennelle, sous la présidence de
M. le premier président Gilardin.
Elle a été, tout entière, occupée par un procès
assez curieux.
Mme B... avait demandé au tribunal civil de
la Seine de vouloir bien interdire M. B.. son
mari ; le tribun al avait cru devoir se borner à
nommer au défenseur un conseil judiciaire.
Mme B... était appelante du jugement, et expo-
sait, par la bouche de Me Bornat, son avocat,
les faits qui la faisaient insister pour obtenir
1 interdiction. En voici quelques-uns.
,M. autrefois entrepreneur de menuiserie
très-riche, a, paraît-il, dissipé presque entière-
ment sa fortnne. On va voir comment.
D'abord, il vit en compagnie de deux oies, de
trois poules et de plusieurs chiens.
Il s'enivre fréquemment el, comme il n'aime
pas a boire seul, il invite tous ceux qui lui tom-
bent sous la main, alors même qu'il ne les con-
naît pas : il héberge, loge et abreuve des soldats
pendant plusieurs jours; il leur donne ses habits
et s affuble des leurs : une nuit, pour faire peur i
à sa femme, il s est levé fort doucement, a ou- !
vert les robinets de sa fontaine et, le lendemain, 1
l appartement s'est trouvé transformé en lac. Il 1
à a la monomanie du vol ; il prend tout ce au'i£'
s. trouve et où il le trouve : il a pris une lampe!
a- ici, vingt francs là, des crayons chez un huis-4
es sier, etc.
le Un jour il prit une voiture le matin, la gardai
i- toute la journée, et, quand il en descendit,*
'e n ayant pas d'argent pour payer, il.offrit au co-,:
n cher de lui donner son pantalon en gage. Le co...
ït cher accepta; alors il retira gravement son inc;
- dispensable en pleine rue et rentra chez lui ert
a chemise.
I Dans une circonstance semblable, il offrit à un
e cocher un canapé de 400 fr. pour le payer de ca
it qu il lui devait.
Plusieurs lettres sont au dossier, elles sont
e adressées à sa femme qu'il appelle Madame
a Veuve B..., en outre elles sont écrites en latin,
en anglais et en italien ; il emploie toutes ces
s langues en même temps, et Dieu sait comme il
les emploie!
- La poste ne lui suffisant plus, il expédie à
t « Madame Veuve B..., » toujours, des dépêches
r insensées.
1 Il est propriétaire, et, soit dit en passant, il
3 administre singulièrement ses affaires. Or, pen-
dant la Commune, une affiche avait été apposée
c dans Paris, et 1 on y lisait : « Faut-il pendre les
- propriétaires? » M. B... s'approcha, tira un
crayon de sa poche et écrivit au bas du placard :
« Oui. Un propriétaire ! » Et il signa.
Un jour il s'est imaginé avoir été sauvé d'un
grand péril par la sainte Vierge. Le lendemain
il envoya une statue de 2,000 fr. à Notre-Dame,
Sur 1 ex-voto qui l'accompagnait, il se disait :
« Compagnon de Marie, » et pourtant sa conduite
a lui homme marié et père de famille, n'avait
rien de virginal.
. On écrirait des volumes avec le récit de ses'
- bizarreries. Terminons par le trait suivant :
M. B... habite un taudis dans une de ses mai-
sons; il rentre tous les soirs à dix heures, à dix
heures un quart, un journal lancé vigoureuse-
ment par la fenêtre de sa chambre vient s'abattra
au milieu de la rue.
Malheur, trois fois malheur à qui passe en ce
moment !
Le journal n est pas vide, et son contenu, ma
foi, devinez ce que c'est.
M0 Falateuf a combattu la demande en inter-
diction.
La Cour n'A pas jugé les faits allégués suffi-
sants pour justifier l'interdiction. En consé-
quence, elle a confirmé le jugement attaqué. j
FRAUDES SUR LES MARCHÉS. — Les marchés con-'
clus pour les fournitures de la guerre dans le
Nord ont donné lieu à toutes sortes de fraudes.
Aussi l'affaire de MM. Armand Guffroy et con-
sorts, inculpés à raison de ces marchés après
lesquels nos soldats avaient, entre autres four-
nitures, des souliers à semelles de carton qui ne
duraient pas deux heures, cette affaire préoccu-i
pait depuis longtemps l'attention publique. t
Elle est venue devant le tribunal correction-'
nel de Lille à son audience du 25 juin dernier.5
Elle avait attiré une affluence considérable de
spectateurs et toutes les notabilités de Lille, tant
du barreau que de l'administration et de Tar-
m ee.
Les prévenus sont : MM. Armand Guffroy, Gel- '
senheimer, Oscar Vaulaton, Baron, Mme Meu-
nier Dubois, Jowa et Fontaine-Delacrois.
Les quatre premiers se présentent en per-
sonne, assistés de leurs défenseurs. i;
Jowa se fait représenter par un avoué de Lille,
et Fontaine fait défaut. -
Le siège du ministère public est occupé par
M. le procureur de la République, Robinet de
I Cléry, en personne.
1 M. le préfet du Nord, au nom de l'Etat, sa
porte partie civile. Il est représenté par un
avoué de Lille et un avocat de Douai.
faire^ cinq témoins figurent dans cette af-
La lecture de l'acte d'accusation n'a pas dura
moins de deux heures.
l auc^ence du 25 juin et celle du 26,,
ont été consacrées à l'interrogatoire des pré-
venus et à 1 audition des témoins. Nous ferons'
connaître le résultat de cette affaire. -
CONDAMNATION A MORT D'U:'\E FDÉÉRÉE. - Le Go
N°76. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XXIII
D'un Russe, d'une cocette et d'un
philosophe.
m» ~T ^ avais été assez niais, riposta aigrement
Te hTnaiP°Ur accepter /'entrer dans ce sanctuai-
e banal par la porte du mariage, la reine des
fautes vénales ne m'accuserait pas d'avoir voulu
ouvrir son alcôve sans clé d'or. Au surplus, M
Jriolante Willcomb nfva Pr-/eiLtivement vengé de cette af-
folante mais avide harpie. Depuis qu'elle est
consiste ou moins millionnaire, s0n rêve incessant
XnL replâtrer une honorabilité et à
, mproviser une noblesse,-par la grâce d'un
'MÊUSM 1IUNE et l autre qualité. Eh bien,
ct'u salburlesque école avec. le fils d'un chiffonnier
Dertoirp cette comme on dans votre ancien ré-
gailis6e naïf éclatante déconfiture, si bien or-
blement à - vous,mon les cher maître,ruinent proba-
l\fontcarrné, à jamais espérances conjugales de la
Un Snà visant à l'époux « comme il faut. »
S Sn blaS? peut, à la rigueur,
garde de 11™ épousant un scandale, il n'aura
«vec un ridicule:se tYIllDaniser lui-même convolant
^ vous en voulez donc bien à mon
ancienne ennemie ? demandai-je. mon
Mât supplier, s'il vous plai-
^ r-jencore' d'accepter en
Uvoaé ^ a^des,,. Et, puisque 1>
casion s'en présente, permettez-moi de vous fé-
liciter surtout du noble moteur qui vous a tout
d'abord poussé pour pilorier cette courtisane
croisée de Shylock.
« — De fait, reprit mon autre interlocuteur, qui
méconnaît assez particulièrement; vous avez ad-
mirablement agi, à l'égard de ce pauvre Arthur
de Pierlot et de sa femme. Par malheur, votre
généreux sacrifice ne leur a guère servi à tous
deux, puisque le mari s'est noyé en se baignant
dans le Tibre, et que, de désespoir, la veuve a
pris le voile à Rome. »
L'évocation maladroite de ce malheur, récem-
ment appris par moi, m'ayant tout attristé, le
comte Pétrus me saisit la main et l'étreignit
énergiquement. Nous nous séparâmes sur cette
marque de sympathie...
A présent, chère Elise, tu comprendras, j'en
suis sûr, que c'est presque un devoir de cour-
toisie pour nous, d'inviter M. Poswchine à notre
prochaine réception d'apparat.
t La jeune femme avait écouté avec grand inté-
rêt la narration de Georges. i
— Certes, mon ami, répondit-elle. Ne serait-
ce que comme une des victimes de la sirène
domptée naguère par toi, ton boyard a droit de
figurer sur ma liste. Mais pourquoi aussi ne
m 'as-tti parlé tout de suite de votre rencontre à
Porchefontaine?
■ J'allais t'en entretenir, ma bien-aimée,
après t'avoir renseignée sur le sort du jockey
blessé. C'est alors qu'est survenue cette bagarre
de chevaux emportés, qui te causa une si belle
peur. Pour te rassurer, j'oubliai la conversation
du pesage.
— D'ailleurs, fit en se moquant gentiment la
douce espiègle, monsieur le conseiller ex-
traordiuaire des ambassadeurs a tant à penser !..
j —A toi! acheva tendrement le jeune mari,
, entourant du bras la souple taille de sa femme'
qui renversa sa tête évangélique sur l'épaule de
j 1 heureux mortel.
1 — Bonjour, les amoureux ! articula en ce mo-
ment une voix retentissante, qui fit éloigner d'un
bond l'un de l'autre les deux époux, comme
deux amants surpris.
Un indiscret avait ouvert, sans être annoncé,
la porte du boudoir, et restait sur le seuil,
riant aux éclats du trouble qu'il venait de causer.
— Mon père ! c est notre père ! s'écria joyeu-
sement Elise en se jetant dans les bras de l'intrus.
Par ma foi, c'est bien lui, cet homme rare,
dit de son côté le cordial Willcomb, qu'il soit le
bienvenu, quoique le tard venu.
Et il courut serrer la main du survenant.
C'était, en effet, le digne Cambronne.
Convenablement, mais très-simplement vêtu,
il jurait un peu trop, avouons-le, avec le luxu-
rieux milieu où il apparaissait. Ses gros souliers
poudreux formaient tache dans le moelleux tapis
de Smyrne, et son chapeau rond de feutre, qu'il.
jeta sur une causeuse Louis XV, y produisit l'effet
d'un pain de son sur la table d'un gourmet.
Quant au philosophe lui-même, il avait plutôt
l air du charbonnier endimanché du somptueux
logis que du plus proche parent d'adoption de
ses maîtres.
— Oui, moi-même, en personne naturelle, mes
enfants, répondit-il avec rondeur. J'ai défendu à
vos fainéants de domestiques de m'annoncer, car
je ne peux pas souffrir ces façons d'aristocrates.
D'ailleurs, pourquoi? Est-ce que vous, qui m'ai-
mez réellement, vous ne devez pas toujours être
prêts à me recevoir ?
— Pour cela, vous avez raison, beau-père, ré -
pijqqa, le, TrgiusaUantiquç, j
— i T-v- T—
i Et vous êtes bien bon et bien gentil de
! nous surprendre ainsi, ajouta Elise. Mais, en re-':
i T"- ^'AV0-? méritez fort d'être grondé pourre-
avoir été si longtemps sans reparaître. Comment'
depuis mon mariage, voici juste la troisième
fois que vous venez nous embrasser, et il faut:
que nous allions vous relancer dans votre fâu-
bourg Saint-Marceau pour vous voir à notre,"
donner ! que c'est vilain de nous abari'*-,-,
Cette mercuriale si amicale de sa pupille as- 1
sombrit pourtant un peu le vieillard.
— Ma chère fille, repartit-il, la franchise,
j avant tout. Je t avoue carrément que si je n'avais
eu affaire cette après-midi à Boulogne, où la-J,
luzot^ m a indiqué une blanchisserie possédant.1
une invention applicable au nettoyage en grande
de mes chiffons, tu n'aurais pas eu l'honneùr'('
ma présence, style des circulaires. l 1
— Oh! mon père! interrompit-elle avec xaV
proche. 7
— Même, poursuivit-il, s'il y avait Ctl cèawta '
déjeuner de gala,, comme lors de mon dernitë^
passage, je me serais contenté de savoir âinsrV®
suisse que vous vous portez toujours bien... fjaÊi
en avant, marche ! 1
Quoi! vous fussiez reparti sans nous parler!?
— Oui, parce qu'une fo:s en présence -,rolu
auriez tous deux employé la croix et la
pour me retenir. Or, si j'avais cédé, je mé
fait de la bile à emplir la cuve de mon bi/arvelifar-
seur, au milieu de votre belle compagne Toi.
je m'emb... nuie à crever. ' "
Cette déclaration, qui prouvait q éj?J. une cer-
taine divergence d'idées entre le jemfe eounlè el
le vieux chiffonnier, amena un ID/Jmbllt SflW
lence assez pénible. - v
La suite à demain^
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