Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-06-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 juin 1872 13 juin 1872
Description : 1872/06/13 (A6,N2228). 1872/06/13 (A6,N2228).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4715300b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
M. le préfet a dit que ce fait provient de ce
que, par un motif d'économie, un grand nom-
" bre d'employés et de petits bourgeois s'éloignent
du centre de la ville.
RÉCOMPENSES AUX EXPOSANTS
Le jury vient de répartir ainsi les récompenses
accordées aux peintres et aux sculpteurs qui ont
exposé cette année aux Salon.
Section de peinture
MÉDAILLE D'HONNEUR
M. JULES BRETON.
PREMIÈRES MÉDAILLES
MM. Berne-Bellecour, Laurens, Machard,
tMaTif .
DEUXIÈMES MÉDAILLES
MM. Becker, Blanchard, Cot, Claude, Castres,
Détaillé, Dupray, Lecomte du Nouy, Faure,
Guesnet, Guillaumet, Maysiat, Parrot, Pille, Sèl-
lier, Servin, Ulmann, Veyrassat, Wylie, Gaillard,
Benner, Layraud, Lebel, Walberg.
MENTIONS
MM. Billiet, Guillemet, Gironde, bouoie, La-
vastre, 0. Merson, de Nittis, Veron, Kœnmerer,
de Penne, Thiollet.
On remarquera, parmi les artistes médaillés,
MM. Detaille et Ulmann, dont les tableaux ont j
été néanmoins éloignés du Salon afin de ne pas i
éveiller les susceptibilités des Prussiens. '
Section de sculpture
PREMIÈRES MÉDAILLES
Barrias, Merci.
DEUXIÈMES MÉDAILLES
Leenhoff, Captier, Saint-Marceaux, Noël, Clère,
Jhabard, Hébert, Degeôrge, Ludovic Durand,
MENTIONS HONORABLES
Faraill, Deloye, Renaudot, Louis Noël, Prouha,
Moreau.
UN PIGEON VOYAGEUR
Les journaux ont parlé dernièrement d'un pi-
geon voyageur français trouvé en Allemagne.
Nous apprenons aujourd'hui qu'un pigeon, qu'on
a tout lieu de croire allemand, vient d'être tué
par un paysan aux environs du fort de la Briche,
près Saint-Denis.
Ce pigeon, qui était très-vieux et paraissait
fatigué, rôdait depuis quelque temps dans la
campagne, lorsqu'un coup de fusil l'abattit.
En le plumant le soir à la maison on s'aperçut
que l'oiseau avait trois plumes de la queue cou-
vertes de caractères. Ces plumes furent conser-
vées et voici le résultat de leur examen.
La première porte, en caractères rouges, écrits
sur une seule ligne, ces mots : Société du duc de
Lorraine, — 21, suivies d'un cachet représentant
une fleur, qui ressemble assez à une margue-
rite.
Sur la seconde on lit : Beaufsichtigen sie wohl
(surveillez-les bien). Bade. — n° 25, et un cachet
bleu ovale, sur lequel un seul mot : Older, est
lisible. Le plomb du chasseur a mâchuré le
reste.
Enfin la troisième plume porte les nombres
25, 7, et les mots : ist hoffnung... (Y a-t-il es-
poir ?) plus un cachet rouge tout à fait indéchif-
frable.
D'où vient ce pigeon et comment se trouvait-
il égaré dans nos parages? Nos ennemis font-ils
des essais ? S'agit-il d'un système d'esnionnaee
organisé par pigeons ? Là est l'énigme? —
G.
LE ROI DES PICK-POCKETS
Dimanche, on devait s'y attendre, une nuée de
pick-pockets s'est abattue sur l'hippodrome de
Lobgch*air-ps ; la plupart étaient- verras d'Angle-
terre, il l'occasion du grand prix de Paris. ■
Aussi: le nombre des vols atteint-il un chiffre
énorme,1 et tout un journal ne süffirait-il pas à
narrer les prouesses de ces messieurs d'outre -
Manche. ' ; •
Nous nous bornerons donc a annoncer l'arres-
tation du plus hardi et du plus ambitieux de la
bande, qui opérait dans l'enceinte du pesage, ne
s'attaquant qu'aux célébrités de toutes sortes qui
y foisonnent,
Il a été • adroitement pincé par un agent
en bourgeois au moment où il mettait la main
dans le sac, ou plutôt sur la sacoche en cuir
d'un bookmaker qui contenait plusieurs milliers'
de francs en billets de Banque.
C'étaif' pas bête du tout, mais c'était diantre-
ment maladroit. u
Fouillé', notre voleur à la tire," tout penaud, a
été trouvé porteur d'immenses poches dissimu-
lées dans un vaste pantalon et' renfermant des
trésors, portc-m'onnaie garnis, montres, chaînes, ;
bijoux eri tous genres, lorgnettes, jumelles, re-
volvers, portefeuilles, ombrelles, éventails; un
vrai bazar,'quoi ! 1 ' ,j 1
On s'est bien gardé de l'en débarrasser jusqu'à
son arrivée au dépôt de la Prélecture où il a été
écroué.
Ce roi des pick-pockets s'appelle sir John.
PARIS
LES ROIS EN VOYAGE. — Encore un,sou\lerail1 à
Paris. C'est le Journal de Paris qui nous apprend
son arrivée: ;
Hier, S. M. Ameu Came V, .roi de Honolulu,
royaume havaïen, d,eçcei^44^ Grand-Hôtel,
où il compte séjourner plusieurs semaines.
S. M. Ameu arrive de Marseille, et ce n'est
pas un étranger pour nous, car il a fait une par-
tie de ses classes au lycée Bonaparte, et, avanè
d'être à la tète du gouvernement des îles Sand-
wich, il était souvent parmi nous. ■ .
I Sa première visite a. été pour le proviseur du
1 lycée Bonaparte..
UNE ÉMEUTE AMABILLE. — Suivant l'usage clas-
sique, il y a eu grand tâpagé à Mabille dimanche
soir, à l'occasion du Grand-Prix de Paris.
I Vers dix heures, dit le- Figaro, une bande'
d'une quarantaine de jeunes gens, gris comme
trois cents, sont entrés au bal, et ont commencé
à exécuter une' gymnastique macabre, cassant-
les chaises, renversant les tables, bousculant le
public et jouant à saute-mouton.
Vers dix heures et demie, ils reconnurent le
jockey du duc de Hamîlton : ils le traitèrent aus-
sitôt de voleur, l'accusant d'avoir retenu son
cheval pour laisser gagner celui de M. Saville.
Une bagarre inouïe s'ensuivit. Les gardiens de
la paix voulurent s'interposer, pendant que Fran-
çais et Anglais échangeaient des coups de poing
et des coups de cannë, dont plusieurs sont tom-
bés sur les jeunes personnes qui faisaient l'orne-
ment de la fête....
Un gardien de la paix a- -reçu une si forte con-
tusion à la tempe droite qu'on l'a emporté sans
connaissance.
Un assez grand nombre de perturbateurs ont
été conduits au poste, où lord Hamilton est venu
réclamer son jockey.
Le bruit courait hier, mais à tort, que les' gar-
diens de la paix avaient blessé un homme d'un
coup de sabre.
Hier, à six heures, les réparations causées par
la jeunesse française n'étaient pas encore termi-
nées. - '
TROP PARLER NUIT. — Une* arrestation impor-
tante vient d'avoir lieu chez un ancien loueur
de voitures, demeurant au n° 25 de la rue
Neuve-des-Mathurins. - ,
Le sieur Albert, connu dans le quartier sous
le surnom de Pichu, et qui exerçait depuis quel-
ques mois le métier de vernisseur, ancien direc-
teur, sous la Commune, de la poudrière' dù'Trô-
cadéro, avait trouvé moyen d'échapper aux in-
vestigations de la police, en se déguisant sous
l'uniforme de commissionnaire, quelques jours
après l'entrée des Versa,JUais à Paris.
i Puis, espérant n'être plus inquiété" ¡¡il. s'était
décidé à reprendre son métier: de vernisseur.
Néanmoins, l'amour de la politique revint plus
fort que jamais. Albert ne se contenta pas d'en
parler à ses amis, il voulut fonder une société et
fit de la propagande.
On suppose que c'est un prosélyte mécontent
qui l'aura dénoncé. Toujours est-il qu'au mo-
ment où il se disposait à sortir, deux agents se
présentèrent rue Neuve-des-Mathurins, et le
conduisirent chez le commissaire de police. Al-
bert a tout avoué.
HORRIBLE SUICIDE. — Une nommée Louise D...,
âgée de soixante ans, arrêtée pour vol de 300
grammes de café, s'est étranglée, vers six heures
du soir, dans le violou-du poste de police où elle
avait été déposée.
Cette malheureuse, quis'était emplie la bouche
de chiffons, s'était passé son mouchoir au-
tour du cou et l'avait ensuite tordu avec ses
mains, jusqu'à ce qu'elleeût perdu connaissance;
Quand,, à six heures et demie, le chef de poste
vint visiter la prisonnière, elle avait cessé de
vivre depuis plus de vingt minutes.
L'UNIFORME DES GARDIENS DE LA PAIX. — Un jour-
nal a annoncé que les gardiens de, la paix
allaient quitter le costume qu'ils portent en ce
moment pour reprendre la tenue des sergents de
ville sous l'empire : frac, chapeau tricorne et
épée.. ■
Cette nouvelle est inexacte. Mais ce qui est
vrai c'est qu'une modification est faite à la tenue
actuelle. La bande rouge et la ganse blanche du
képi sont supprimées, ainsi que la bande du .pan-
talon. Le képi sera désormais noir avec galons
d'argent, le pantalon noir; le col de la. tunique
actuelle droit, au lieu d'être rabattu, évitera les
exhibitions de faux-cols et de cravates de fan-
taisie. Plusieurs gardiens portent déjà la tenue
modifié'e. Quant au frac et au chapeau, il n'en a
jamais été question. — G.
UN MORT BIEN VIVANT. — Par une manoeuvre,
dont le but nous avait tout d'abord échappé, plu-
sieurs journaux ont annoncé, et nous avons nous-
méme .reproduit, que le docteur Gannal était
1 mort le même jour que le maréchal Vaillant.
La nouvelle était fausse, et nous sommes heu-
reux de le constater. M. le docteur Gannal est si
. peu enterré, qu'il a bien voulu , nous apporter
lui-même des nouvelles de sa santé, qui est ex-
cellente.
Mais qui donc pouvait avoir tant d'intérêt à le
tuetf?— AM. BL.
r— Les nouvelles que le ministère de la guerre a
reçues du maréchal Forey continuent à être des plus
. mauvaises.
— La Monnaie a reçu hier, pour les employer à
la fonte de la monnaie de billion, six vieux, canons
hors d'usage.
CORS, guéris sans DOULEURS, 1 fr., r. Làfayette, 45.
DÉPARTEMENTS
LYON.- M. Diffre est né à Carcassonne. Son père
était un capitaine retraité et sa mère apparte-
nait à une famille modeste, mais des plus hono-
rables.
M. Diffre est âgé de 45 à 50 ans envriron, et
possède les meilleurs antécédents dans là car-
rière de la magistrature.
Il a laissé d'excellents souvenirs dans les dif-
férents postes qu'il a occupés jusqu'à ce jour,
notamment à Rambouillet et à Lodève, où il a
été substitut; à Annecy, où il a rempli la charge
de procureur impérial "ès l'annexion à'Cham-
béry, où il fut peu ap nommé avocat général,
et enfin à Bordeaux où -il fut transféré- avec les-
mêmes fonctions.
Il s'est fait remarquer1 partout par son intelli-
gence et son activité, ainsi que par l'élévation de
son caractère.
Le successeur de M. Andrieux n'est ni étran-
ger ni inconnu à Lyon où il a une partie dé sa
famille, dontplusieurs membres sont avantageu-
sement connus dans l'industrie, le commerce et
l'enseignement.
Aix. — Le Mémorial d'Aix nous informe, qli,u •
tentative d'évasion, dont les conséquences .an.J'
raient été des plus graves, vient d'avoir lie»
dans la prison de cette ville. Dix-huit inflividtis.,
appartenant pour. la plupart à la bande,de la
Taille, seraient parvenus à pratiquer des onver-
tures dans le plancher de leurs cellules et se-
raient peut-être arrivés à s'échapper sans la vi-
gilance du gardien en chef.
On frémit en pensant à ce qui aurait pu arri-:
ver si le complot avait réussi. Les prisonniers;
sont des misérables excessivement dangereux et
capables de tous les crimes. Ils ont tous été mis
aux, fers.
; MARSEILLE, 11 juin. — Une grève a été décla-
rée hier soir dans les forges et chantiers de la
Seyne, près de Toulon. Les ouvriers demandent
une augmentation de salaire.
Les allures des grévistes sont très-calmes et Ï&'
tranquillité publique n'a subi aucune atteinte.
FI.INËS. — La gendarmerie vient enfin d'arrê-
ter le fameux contrebandier- Delannoy, que la.
police cherchait depuis longtemps.
Signalé par de courageux habitants, Delannoy
fut aussitôt arrêté, garrotté et conduit devant M.
le procureur de la République de Cambrai, qui
le fit écrouer à la prison Saint-Waats.
Une perquisition ayant été faite au domicile
de Delannoy, on y trouva la fille Olivier qui s'oc-
cupait du recel des marchandises volées ou frau-
dées par cet homme dangereux. Cette fille a.-ét&
mise en état d'arrestation.
Delannoy a un frère, contrebandier comme
lui, qui a jusqu'à ce jour réussi à. échapper aux
gendarmes. On espère toutefois lui mettre la." ,,
main dessus prochainement.
— Le conseil municipal de Marseille vient de rayer
de son budget les dépenses du cul te qui s'élevaient
à 60,000 fr.
ÉTRANGER
RUSSIE. — MEURTRE ET MUTILATION D'UN PRÉ-
LAT PAR SON -DOMESTIQUR. — On- mande de Var-
sovie,.le 23 mai, qu'un assassinat a été corn""
mis, le 8 mai, à Wilna. Ce jour, le recteur du
,séminaire catholique de Wilna, le prélat Tu-
polski, après avoir assisté à une séance du con-<
sistoire épiscopal, était rentré chez lui,-et de-
puis on ne l'avait plus revu. Le lendemain, son
domestique, Lazowski, disparut à son tour.
Au bout de quelques jours, pendant lesquels '
personne n'avait vu le prélat ni son domestique,
on commença à soupçonner que le premier avait-
été assassiné et que le dèrnier avait commis le
crime. Un mandat d'amener a été lancé par la
police contre le domestique, qui avait pris lai
fuite; il fut arrêté, le 12 mai, dans le cercle d&
: Mârianpol, gouvernement de Suwalki. Il avoua
immédiatement avoir assassiné le prélat Tu-"
; polski.
En effet, on a trouvé près de l'endroit où La.¿
zowski avait été arrêté, un paquet qui contenait
la tète, une main et un pied de la victime. La-
zowski avait évidemment déposé là ces parties
du corps de Tupolski pour les y prendre plus'
tard. Ou ne sait pas encore dans quel but il a em-
porté ces restes, car il a refusé obstinément toute
explication sur ce sujet.
Le 17 mai, les parties retrouvées du corps de
Tupolski ont été enterrés dans la cathédrale de
Wilna avec l'affluence de toute la population. Le
même jour, on a retrouvé sur le bord de la Wilna,
aune distance de 2 lieues de la ville, le reste du
corps de la victime, qui fut également-enterré
solennellement le lendemain dans la cathédrale.
On ne connaît pas encore les motifs qui ont
poussé Lazowski à commettre ce crime affreux.
DANEMARK. Tous les efforts de la police n'ont
pu arrêter la réunion de l'Internationale en Da-
nemark. Le 5 juin, à, l'occasion de la., fête na-^
tionale de la Constitution, une manifestation pa-
ciflque a eu lieu. A la fin du banquet, le prési-
dent a porté un toast non au roi, à la constitú-,
tion et à la patrie, selon l'usage, mais à l'ou-
vrier.
N° 54 — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XIII (suite)
Ruses et faits de guerre
La tourière avait communiqué à la mère
Sainte-Agnès ses soupçons sur l'auteur probable
de tout ce désordre..
Mais comment trouver quoi que ce fât contre
le, chiffonnier-décrotteur qui motivât une, plainte
légale?
Et, d'ailleurs, pour frapper de rigueur son
père adbptif, il eut été impossible de ne pas préve-
nir Elise auparavant. "
La' supérieure avait réellement promis de se
taire, sauf cas. de force majeure, dans l'occurrence
où elle s'était' trouvée, vis-li-vis du philosophe :
il. lui fallut donc prendre le mal . en patience et
se tenir coite.* .
Dans la nuit- qui suivit l'extermination des
couleuvres, M. Patry; ce bonhomme'qui ressem-
blait à un Vieux serviteur de l'ancien régime,
x pratiquait » la rirelle dit couvent, avec Cam-
bronnepour général et Jaluzot et Matagatos pour
gardes du corps.
Voir le puméro d'hier
Par l'égout, dont la grille avait'été rendue se- î
crètement mobile, il faisait passer,-dans le jar- j
din, le contenu grouillant et piaillant d'une forte
boîte à trappe, qu'il avait r apportée sur son 1
épaule...
Le lendemain', au déjeuner conventuel, deux ;
pensionnaires prétendirent avoir vu une souris j
blanche traverser le réfectoire. i
La surveillante allait les punir pour mensonge j
ou. entêtement visionnaire, lorsqu'un rat imma- j
culé et énorme sauta effrontément sur son gi- !
ron; puis, à son cri d'épouvante, rebondit par la |
porte entr'ouverte.. i
Presque au même moment, la sœur cuisinière {
accourut, dans la plus grande désolation, an- j
nonçant que ses provisions étaient pillées par i
une légion de rongeurs de-la grande. et de, la
petite espèce. ' ; j
Pas de Rominagrobis à leur opposer 'l Ceux de j
l'institution cuisaient, hélas ! sous-la-mémorable
enseigne : « Ce n'est pas du lapin ? Non, c'est le
chat 1 » > .
Avant qu'on eût pu' leur trouver des succes-
seurs, la gent souriqùoîâe, malgré tous les
pièges, envahit jusqu'aux ' couchettes austères
des vieilles Mères, car la paille-séduit souvent
une ratte près de mettre bas.
C'est que M. Patry, « dont les ancêtres avaient
l'honneur de fournir de souris blanches S. M.
Marie-Antoinette et Mesdames, soeurs du roy »
(sic), s'était débarrusé,, au profit de la: vengeanee-
camb-ronrrimne, des- plus réfractaires parmi ses
nombreux sujets, qui ne trouvaient guère pour
acquéreurs maintenant, ô. décadence ! que les
Savoyards sans marmotte- ou- les-marchands'-de-
savon à. détacher.
Quand un véritable escadron félin eut ,enfiii,
expurgé l'établissement de la prolifique engeance
(plusieurs- étant eti position trop intéressante),
une autre plaie sévit, exaspérante dans' son im-
portunité.
D'innombrables fourmis se répandirent comme
un torrent de vivantes piqûres, se glissant sous
les vêtements et dans les lits, galopant sur tous
les plats, dé nourriture, mordant à toute chair, ,
même à celle des antiques professes, coriace au-
tant que peau de chagrin.
C'êtait l'œuvre de mamzellë Rose la cuirassée,
éleveuse, d'insectes pour la nourriture des faisans
qui, montée intrépidement sur les épaules de Ja-
luzot et de Matagatos, soutenu par le philosophe,
avait vidé, avant l'aurore, tout un sac, de « ses
petites bêtes » par-dessus ls mur-de la princi-
paie, cour ,du moutier.
La. supérieure, forcée elle-même à- de convul-
sifs soubresauts, combattit par la chimie et les
insecticides les dévorants formicaires, mais ne les
vainquit qu'avec le temps.
' .Pais ce fut le tour de Mme Badeuil, dite Mine-
hommes, chiffonnière, loueuse de sangsues, et:
ex-garde malade. Grâce à un tao; de: préparation
très' hygiéniques, cette indus tri e,ise adversaire
des princes de la science rendait vides et sai-
nes les annélides ayant déjà servi, et qu'avant'
son invention Te® 'jetait au' ruisseau, ce qui lui',
permettait d'abaisser à ua taux infime l'emploi
de ses restaurées. i : ,
Elle en offrit • tout un bocal dé bien a j
jeun au p.ere Cambronne-quej toujours vers mi-y
nuit, l'heure du. crime, lançai' contenant et con* :
tenu, dans le fameux jardin, successivement in- '
festé; de couleuvres'et de rats albifiàs. \ ;
Qu'on.juge ce qui sortit- du verre brisé d;cs'-
sais imprévus de, saignées à l'adresse de jarrets ;
innocents et de mollets' scandalisés, parmi. le
personnel du couvent ! Le Quart au moins des
nonnes et des pensionnaires manqua de perdre la
tête, ainsi lardé de douleurs lancinantes dont on
ne connaissait la cause qu'après coup, — c'est
le mot.
Le blanchisseur apporta aussi son contingent à
ce siège mémorable et fantàsmagorique. Pour un
,prix fabuleux de bon marché, il obtint, une fois
unique, la clientèle de l'institution* quant air
gros linge, il le rendit si proprement saupoudré
de pail el gratter, que quiconque y toucha en-
suite contracta pour huit jours" d'intolérables
démangeaisons,;.»
Et à chacune de ces diaboliques'inventions/
qui produisaient de véritables révolutions dans le
bercail, naguère si paisible, l'aigre Pétronille" ■
,risquant le nez dehors, était certaine de rencon-
trer le regard interrogateur-et narquois du -nou-
veau commissionnaire d'en face.
— C'est moi le mauvais génie caché de-toute#
vos petites; misères, semblait lui dire la physio-
nomie expressive du chiffonnier, philosophe. Mai»
vous ne^me prendrez jamais en flagrant délit...,
Et je ne cesserai mes assauts occultes qtfe lorsi4-
qu'on m'aura mis en communication avec nia
fille adoutive.
)La suite à demain..,
JULES CAUVAIN.
■LA MÉDAILLE D'HONNEtm. — Par 27 voix sur M'
votants, le jury de l'exposition des artistes vî^
v.ants' de 1872 a décelé la: médaille d,'hônneur
ja M. Jules Bretonpeintre.
. M. Jules Breton, né à Courrières,.départetnënf'
dû ^as-de-Calais, flit élève de DrbHing et de M.
D-i'^gnéL '
-ce" fut en 1855 qu'il exposé pour la prëriii&ïif
fois -u-n paysage et il fut médaillé. Il fût' dé^
pour son Salon de 1861, après avoir obtefaii^ -
nouvelles médailles en :857. 18S9 et 186.i>f '
que, par un motif d'économie, un grand nom-
" bre d'employés et de petits bourgeois s'éloignent
du centre de la ville.
RÉCOMPENSES AUX EXPOSANTS
Le jury vient de répartir ainsi les récompenses
accordées aux peintres et aux sculpteurs qui ont
exposé cette année aux Salon.
Section de peinture
MÉDAILLE D'HONNEUR
M. JULES BRETON.
PREMIÈRES MÉDAILLES
MM. Berne-Bellecour, Laurens, Machard,
tMaTif .
DEUXIÈMES MÉDAILLES
MM. Becker, Blanchard, Cot, Claude, Castres,
Détaillé, Dupray, Lecomte du Nouy, Faure,
Guesnet, Guillaumet, Maysiat, Parrot, Pille, Sèl-
lier, Servin, Ulmann, Veyrassat, Wylie, Gaillard,
Benner, Layraud, Lebel, Walberg.
MENTIONS
MM. Billiet, Guillemet, Gironde, bouoie, La-
vastre, 0. Merson, de Nittis, Veron, Kœnmerer,
de Penne, Thiollet.
On remarquera, parmi les artistes médaillés,
MM. Detaille et Ulmann, dont les tableaux ont j
été néanmoins éloignés du Salon afin de ne pas i
éveiller les susceptibilités des Prussiens. '
Section de sculpture
PREMIÈRES MÉDAILLES
Barrias, Merci.
DEUXIÈMES MÉDAILLES
Leenhoff, Captier, Saint-Marceaux, Noël, Clère,
Jhabard, Hébert, Degeôrge, Ludovic Durand,
MENTIONS HONORABLES
Faraill, Deloye, Renaudot, Louis Noël, Prouha,
Moreau.
UN PIGEON VOYAGEUR
Les journaux ont parlé dernièrement d'un pi-
geon voyageur français trouvé en Allemagne.
Nous apprenons aujourd'hui qu'un pigeon, qu'on
a tout lieu de croire allemand, vient d'être tué
par un paysan aux environs du fort de la Briche,
près Saint-Denis.
Ce pigeon, qui était très-vieux et paraissait
fatigué, rôdait depuis quelque temps dans la
campagne, lorsqu'un coup de fusil l'abattit.
En le plumant le soir à la maison on s'aperçut
que l'oiseau avait trois plumes de la queue cou-
vertes de caractères. Ces plumes furent conser-
vées et voici le résultat de leur examen.
La première porte, en caractères rouges, écrits
sur une seule ligne, ces mots : Société du duc de
Lorraine, — 21, suivies d'un cachet représentant
une fleur, qui ressemble assez à une margue-
rite.
Sur la seconde on lit : Beaufsichtigen sie wohl
(surveillez-les bien). Bade. — n° 25, et un cachet
bleu ovale, sur lequel un seul mot : Older, est
lisible. Le plomb du chasseur a mâchuré le
reste.
Enfin la troisième plume porte les nombres
25, 7, et les mots : ist hoffnung... (Y a-t-il es-
poir ?) plus un cachet rouge tout à fait indéchif-
frable.
D'où vient ce pigeon et comment se trouvait-
il égaré dans nos parages? Nos ennemis font-ils
des essais ? S'agit-il d'un système d'esnionnaee
organisé par pigeons ? Là est l'énigme? —
G.
LE ROI DES PICK-POCKETS
Dimanche, on devait s'y attendre, une nuée de
pick-pockets s'est abattue sur l'hippodrome de
Lobgch*air-ps ; la plupart étaient- verras d'Angle-
terre, il l'occasion du grand prix de Paris. ■
Aussi: le nombre des vols atteint-il un chiffre
énorme,1 et tout un journal ne süffirait-il pas à
narrer les prouesses de ces messieurs d'outre -
Manche. ' ; •
Nous nous bornerons donc a annoncer l'arres-
tation du plus hardi et du plus ambitieux de la
bande, qui opérait dans l'enceinte du pesage, ne
s'attaquant qu'aux célébrités de toutes sortes qui
y foisonnent,
Il a été • adroitement pincé par un agent
en bourgeois au moment où il mettait la main
dans le sac, ou plutôt sur la sacoche en cuir
d'un bookmaker qui contenait plusieurs milliers'
de francs en billets de Banque.
C'étaif' pas bête du tout, mais c'était diantre-
ment maladroit. u
Fouillé', notre voleur à la tire," tout penaud, a
été trouvé porteur d'immenses poches dissimu-
lées dans un vaste pantalon et' renfermant des
trésors, portc-m'onnaie garnis, montres, chaînes, ;
bijoux eri tous genres, lorgnettes, jumelles, re-
volvers, portefeuilles, ombrelles, éventails; un
vrai bazar,'quoi ! 1 ' ,j 1
On s'est bien gardé de l'en débarrasser jusqu'à
son arrivée au dépôt de la Prélecture où il a été
écroué.
Ce roi des pick-pockets s'appelle sir John.
PARIS
LES ROIS EN VOYAGE. — Encore un,sou\lerail1 à
Paris. C'est le Journal de Paris qui nous apprend
son arrivée: ;
Hier, S. M. Ameu Came V, .roi de Honolulu,
royaume havaïen, d,eçcei^44^ Grand-Hôtel,
où il compte séjourner plusieurs semaines.
S. M. Ameu arrive de Marseille, et ce n'est
pas un étranger pour nous, car il a fait une par-
tie de ses classes au lycée Bonaparte, et, avanè
d'être à la tète du gouvernement des îles Sand-
wich, il était souvent parmi nous. ■ .
I Sa première visite a. été pour le proviseur du
1 lycée Bonaparte..
UNE ÉMEUTE AMABILLE. — Suivant l'usage clas-
sique, il y a eu grand tâpagé à Mabille dimanche
soir, à l'occasion du Grand-Prix de Paris.
I Vers dix heures, dit le- Figaro, une bande'
d'une quarantaine de jeunes gens, gris comme
trois cents, sont entrés au bal, et ont commencé
à exécuter une' gymnastique macabre, cassant-
les chaises, renversant les tables, bousculant le
public et jouant à saute-mouton.
Vers dix heures et demie, ils reconnurent le
jockey du duc de Hamîlton : ils le traitèrent aus-
sitôt de voleur, l'accusant d'avoir retenu son
cheval pour laisser gagner celui de M. Saville.
Une bagarre inouïe s'ensuivit. Les gardiens de
la paix voulurent s'interposer, pendant que Fran-
çais et Anglais échangeaient des coups de poing
et des coups de cannë, dont plusieurs sont tom-
bés sur les jeunes personnes qui faisaient l'orne-
ment de la fête....
Un gardien de la paix a- -reçu une si forte con-
tusion à la tempe droite qu'on l'a emporté sans
connaissance.
Un assez grand nombre de perturbateurs ont
été conduits au poste, où lord Hamilton est venu
réclamer son jockey.
Le bruit courait hier, mais à tort, que les' gar-
diens de la paix avaient blessé un homme d'un
coup de sabre.
Hier, à six heures, les réparations causées par
la jeunesse française n'étaient pas encore termi-
nées. - '
TROP PARLER NUIT. — Une* arrestation impor-
tante vient d'avoir lieu chez un ancien loueur
de voitures, demeurant au n° 25 de la rue
Neuve-des-Mathurins. - ,
Le sieur Albert, connu dans le quartier sous
le surnom de Pichu, et qui exerçait depuis quel-
ques mois le métier de vernisseur, ancien direc-
teur, sous la Commune, de la poudrière' dù'Trô-
cadéro, avait trouvé moyen d'échapper aux in-
vestigations de la police, en se déguisant sous
l'uniforme de commissionnaire, quelques jours
après l'entrée des Versa,JUais à Paris.
i Puis, espérant n'être plus inquiété" ¡¡il. s'était
décidé à reprendre son métier: de vernisseur.
Néanmoins, l'amour de la politique revint plus
fort que jamais. Albert ne se contenta pas d'en
parler à ses amis, il voulut fonder une société et
fit de la propagande.
On suppose que c'est un prosélyte mécontent
qui l'aura dénoncé. Toujours est-il qu'au mo-
ment où il se disposait à sortir, deux agents se
présentèrent rue Neuve-des-Mathurins, et le
conduisirent chez le commissaire de police. Al-
bert a tout avoué.
HORRIBLE SUICIDE. — Une nommée Louise D...,
âgée de soixante ans, arrêtée pour vol de 300
grammes de café, s'est étranglée, vers six heures
du soir, dans le violou-du poste de police où elle
avait été déposée.
Cette malheureuse, quis'était emplie la bouche
de chiffons, s'était passé son mouchoir au-
tour du cou et l'avait ensuite tordu avec ses
mains, jusqu'à ce qu'elleeût perdu connaissance;
Quand,, à six heures et demie, le chef de poste
vint visiter la prisonnière, elle avait cessé de
vivre depuis plus de vingt minutes.
L'UNIFORME DES GARDIENS DE LA PAIX. — Un jour-
nal a annoncé que les gardiens de, la paix
allaient quitter le costume qu'ils portent en ce
moment pour reprendre la tenue des sergents de
ville sous l'empire : frac, chapeau tricorne et
épée.. ■
Cette nouvelle est inexacte. Mais ce qui est
vrai c'est qu'une modification est faite à la tenue
actuelle. La bande rouge et la ganse blanche du
képi sont supprimées, ainsi que la bande du .pan-
talon. Le képi sera désormais noir avec galons
d'argent, le pantalon noir; le col de la. tunique
actuelle droit, au lieu d'être rabattu, évitera les
exhibitions de faux-cols et de cravates de fan-
taisie. Plusieurs gardiens portent déjà la tenue
modifié'e. Quant au frac et au chapeau, il n'en a
jamais été question. — G.
UN MORT BIEN VIVANT. — Par une manoeuvre,
dont le but nous avait tout d'abord échappé, plu-
sieurs journaux ont annoncé, et nous avons nous-
méme .reproduit, que le docteur Gannal était
1 mort le même jour que le maréchal Vaillant.
La nouvelle était fausse, et nous sommes heu-
reux de le constater. M. le docteur Gannal est si
. peu enterré, qu'il a bien voulu , nous apporter
lui-même des nouvelles de sa santé, qui est ex-
cellente.
Mais qui donc pouvait avoir tant d'intérêt à le
tuetf?— AM. BL.
r— Les nouvelles que le ministère de la guerre a
reçues du maréchal Forey continuent à être des plus
. mauvaises.
— La Monnaie a reçu hier, pour les employer à
la fonte de la monnaie de billion, six vieux, canons
hors d'usage.
CORS, guéris sans DOULEURS, 1 fr., r. Làfayette, 45.
DÉPARTEMENTS
LYON.- M. Diffre est né à Carcassonne. Son père
était un capitaine retraité et sa mère apparte-
nait à une famille modeste, mais des plus hono-
rables.
M. Diffre est âgé de 45 à 50 ans envriron, et
possède les meilleurs antécédents dans là car-
rière de la magistrature.
Il a laissé d'excellents souvenirs dans les dif-
férents postes qu'il a occupés jusqu'à ce jour,
notamment à Rambouillet et à Lodève, où il a
été substitut; à Annecy, où il a rempli la charge
de procureur impérial "ès l'annexion à'Cham-
béry, où il fut peu ap nommé avocat général,
et enfin à Bordeaux où -il fut transféré- avec les-
mêmes fonctions.
Il s'est fait remarquer1 partout par son intelli-
gence et son activité, ainsi que par l'élévation de
son caractère.
Le successeur de M. Andrieux n'est ni étran-
ger ni inconnu à Lyon où il a une partie dé sa
famille, dontplusieurs membres sont avantageu-
sement connus dans l'industrie, le commerce et
l'enseignement.
Aix. — Le Mémorial d'Aix nous informe, qli,u •
tentative d'évasion, dont les conséquences .an.J'
raient été des plus graves, vient d'avoir lie»
dans la prison de cette ville. Dix-huit inflividtis.,
appartenant pour. la plupart à la bande,de la
Taille, seraient parvenus à pratiquer des onver-
tures dans le plancher de leurs cellules et se-
raient peut-être arrivés à s'échapper sans la vi-
gilance du gardien en chef.
On frémit en pensant à ce qui aurait pu arri-:
ver si le complot avait réussi. Les prisonniers;
sont des misérables excessivement dangereux et
capables de tous les crimes. Ils ont tous été mis
aux, fers.
; MARSEILLE, 11 juin. — Une grève a été décla-
rée hier soir dans les forges et chantiers de la
Seyne, près de Toulon. Les ouvriers demandent
une augmentation de salaire.
Les allures des grévistes sont très-calmes et Ï&'
tranquillité publique n'a subi aucune atteinte.
FI.INËS. — La gendarmerie vient enfin d'arrê-
ter le fameux contrebandier- Delannoy, que la.
police cherchait depuis longtemps.
Signalé par de courageux habitants, Delannoy
fut aussitôt arrêté, garrotté et conduit devant M.
le procureur de la République de Cambrai, qui
le fit écrouer à la prison Saint-Waats.
Une perquisition ayant été faite au domicile
de Delannoy, on y trouva la fille Olivier qui s'oc-
cupait du recel des marchandises volées ou frau-
dées par cet homme dangereux. Cette fille a.-ét&
mise en état d'arrestation.
Delannoy a un frère, contrebandier comme
lui, qui a jusqu'à ce jour réussi à. échapper aux
gendarmes. On espère toutefois lui mettre la." ,,
main dessus prochainement.
— Le conseil municipal de Marseille vient de rayer
de son budget les dépenses du cul te qui s'élevaient
à 60,000 fr.
ÉTRANGER
RUSSIE. — MEURTRE ET MUTILATION D'UN PRÉ-
LAT PAR SON -DOMESTIQUR. — On- mande de Var-
sovie,.le 23 mai, qu'un assassinat a été corn""
mis, le 8 mai, à Wilna. Ce jour, le recteur du
,séminaire catholique de Wilna, le prélat Tu-
polski, après avoir assisté à une séance du con-<
sistoire épiscopal, était rentré chez lui,-et de-
puis on ne l'avait plus revu. Le lendemain, son
domestique, Lazowski, disparut à son tour.
Au bout de quelques jours, pendant lesquels '
personne n'avait vu le prélat ni son domestique,
on commença à soupçonner que le premier avait-
été assassiné et que le dèrnier avait commis le
crime. Un mandat d'amener a été lancé par la
police contre le domestique, qui avait pris lai
fuite; il fut arrêté, le 12 mai, dans le cercle d&
: Mârianpol, gouvernement de Suwalki. Il avoua
immédiatement avoir assassiné le prélat Tu-"
; polski.
En effet, on a trouvé près de l'endroit où La.¿
zowski avait été arrêté, un paquet qui contenait
la tète, une main et un pied de la victime. La-
zowski avait évidemment déposé là ces parties
du corps de Tupolski pour les y prendre plus'
tard. Ou ne sait pas encore dans quel but il a em-
porté ces restes, car il a refusé obstinément toute
explication sur ce sujet.
Le 17 mai, les parties retrouvées du corps de
Tupolski ont été enterrés dans la cathédrale de
Wilna avec l'affluence de toute la population. Le
même jour, on a retrouvé sur le bord de la Wilna,
aune distance de 2 lieues de la ville, le reste du
corps de la victime, qui fut également-enterré
solennellement le lendemain dans la cathédrale.
On ne connaît pas encore les motifs qui ont
poussé Lazowski à commettre ce crime affreux.
DANEMARK. Tous les efforts de la police n'ont
pu arrêter la réunion de l'Internationale en Da-
nemark. Le 5 juin, à, l'occasion de la., fête na-^
tionale de la Constitution, une manifestation pa-
ciflque a eu lieu. A la fin du banquet, le prési-
dent a porté un toast non au roi, à la constitú-,
tion et à la patrie, selon l'usage, mais à l'ou-
vrier.
N° 54 — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
DEUXIÈME PARTIE
XIII (suite)
Ruses et faits de guerre
La tourière avait communiqué à la mère
Sainte-Agnès ses soupçons sur l'auteur probable
de tout ce désordre..
Mais comment trouver quoi que ce fât contre
le, chiffonnier-décrotteur qui motivât une, plainte
légale?
Et, d'ailleurs, pour frapper de rigueur son
père adbptif, il eut été impossible de ne pas préve-
nir Elise auparavant. "
La' supérieure avait réellement promis de se
taire, sauf cas. de force majeure, dans l'occurrence
où elle s'était' trouvée, vis-li-vis du philosophe :
il. lui fallut donc prendre le mal . en patience et
se tenir coite.* .
Dans la nuit- qui suivit l'extermination des
couleuvres, M. Patry; ce bonhomme'qui ressem-
blait à un Vieux serviteur de l'ancien régime,
x pratiquait » la rirelle dit couvent, avec Cam-
bronnepour général et Jaluzot et Matagatos pour
gardes du corps.
Voir le puméro d'hier
Par l'égout, dont la grille avait'été rendue se- î
crètement mobile, il faisait passer,-dans le jar- j
din, le contenu grouillant et piaillant d'une forte
boîte à trappe, qu'il avait r apportée sur son 1
épaule...
Le lendemain', au déjeuner conventuel, deux ;
pensionnaires prétendirent avoir vu une souris j
blanche traverser le réfectoire. i
La surveillante allait les punir pour mensonge j
ou. entêtement visionnaire, lorsqu'un rat imma- j
culé et énorme sauta effrontément sur son gi- !
ron; puis, à son cri d'épouvante, rebondit par la |
porte entr'ouverte.. i
Presque au même moment, la sœur cuisinière {
accourut, dans la plus grande désolation, an- j
nonçant que ses provisions étaient pillées par i
une légion de rongeurs de-la grande. et de, la
petite espèce. ' ; j
Pas de Rominagrobis à leur opposer 'l Ceux de j
l'institution cuisaient, hélas ! sous-la-mémorable
enseigne : « Ce n'est pas du lapin ? Non, c'est le
chat 1 » > .
Avant qu'on eût pu' leur trouver des succes-
seurs, la gent souriqùoîâe, malgré tous les
pièges, envahit jusqu'aux ' couchettes austères
des vieilles Mères, car la paille-séduit souvent
une ratte près de mettre bas.
C'est que M. Patry, « dont les ancêtres avaient
l'honneur de fournir de souris blanches S. M.
Marie-Antoinette et Mesdames, soeurs du roy »
(sic), s'était débarrusé,, au profit de la: vengeanee-
camb-ronrrimne, des- plus réfractaires parmi ses
nombreux sujets, qui ne trouvaient guère pour
acquéreurs maintenant, ô. décadence ! que les
Savoyards sans marmotte- ou- les-marchands'-de-
savon à. détacher.
Quand un véritable escadron félin eut ,enfiii,
expurgé l'établissement de la prolifique engeance
(plusieurs- étant eti position trop intéressante),
une autre plaie sévit, exaspérante dans' son im-
portunité.
D'innombrables fourmis se répandirent comme
un torrent de vivantes piqûres, se glissant sous
les vêtements et dans les lits, galopant sur tous
les plats, dé nourriture, mordant à toute chair, ,
même à celle des antiques professes, coriace au-
tant que peau de chagrin.
C'êtait l'œuvre de mamzellë Rose la cuirassée,
éleveuse, d'insectes pour la nourriture des faisans
qui, montée intrépidement sur les épaules de Ja-
luzot et de Matagatos, soutenu par le philosophe,
avait vidé, avant l'aurore, tout un sac, de « ses
petites bêtes » par-dessus ls mur-de la princi-
paie, cour ,du moutier.
La. supérieure, forcée elle-même à- de convul-
sifs soubresauts, combattit par la chimie et les
insecticides les dévorants formicaires, mais ne les
vainquit qu'avec le temps.
' .Pais ce fut le tour de Mme Badeuil, dite Mine-
hommes, chiffonnière, loueuse de sangsues, et:
ex-garde malade. Grâce à un tao; de: préparation
très' hygiéniques, cette indus tri e,ise adversaire
des princes de la science rendait vides et sai-
nes les annélides ayant déjà servi, et qu'avant'
son invention Te® 'jetait au' ruisseau, ce qui lui',
permettait d'abaisser à ua taux infime l'emploi
de ses restaurées. i : ,
Elle en offrit • tout un bocal dé bien a j
jeun au p.ere Cambronne-quej toujours vers mi-y
nuit, l'heure du. crime, lançai' contenant et con* :
tenu, dans le fameux jardin, successivement in- '
festé; de couleuvres'et de rats albifiàs. \ ;
Qu'on.juge ce qui sortit- du verre brisé d;cs'-
sais imprévus de, saignées à l'adresse de jarrets ;
innocents et de mollets' scandalisés, parmi. le
personnel du couvent ! Le Quart au moins des
nonnes et des pensionnaires manqua de perdre la
tête, ainsi lardé de douleurs lancinantes dont on
ne connaissait la cause qu'après coup, — c'est
le mot.
Le blanchisseur apporta aussi son contingent à
ce siège mémorable et fantàsmagorique. Pour un
,prix fabuleux de bon marché, il obtint, une fois
unique, la clientèle de l'institution* quant air
gros linge, il le rendit si proprement saupoudré
de pail el gratter, que quiconque y toucha en-
suite contracta pour huit jours" d'intolérables
démangeaisons,;.»
Et à chacune de ces diaboliques'inventions/
qui produisaient de véritables révolutions dans le
bercail, naguère si paisible, l'aigre Pétronille" ■
,risquant le nez dehors, était certaine de rencon-
trer le regard interrogateur-et narquois du -nou-
veau commissionnaire d'en face.
— C'est moi le mauvais génie caché de-toute#
vos petites; misères, semblait lui dire la physio-
nomie expressive du chiffonnier, philosophe. Mai»
vous ne^me prendrez jamais en flagrant délit...,
Et je ne cesserai mes assauts occultes qtfe lorsi4-
qu'on m'aura mis en communication avec nia
fille adoutive.
)La suite à demain..,
JULES CAUVAIN.
■LA MÉDAILLE D'HONNEtm. — Par 27 voix sur M'
votants, le jury de l'exposition des artistes vî^
v.ants' de 1872 a décelé la: médaille d,'hônneur
ja M. Jules Bretonpeintre.
. M. Jules Breton, né à Courrières,.départetnënf'
dû ^as-de-Calais, flit élève de DrbHing et de M.
D-i'^gnéL '
-ce" fut en 1855 qu'il exposé pour la prëriii&ïif
fois -u-n paysage et il fut médaillé. Il fût' dé^
pour son Salon de 1861, après avoir obtefaii^ -
nouvelles médailles en :857. 18S9 et 186.i>f '
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.37%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.37%.
- Collections numériques similaires Boitard Eugène Boitard Eugène /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Boitard Eugène" or dc.contributor adj "Boitard Eugène")Ansart Auguste Léonard Ansart Auguste Léonard /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ansart Auguste Léonard" or dc.contributor adj "Ansart Auguste Léonard")
- Auteurs similaires Boitard Eugène Boitard Eugène /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Boitard Eugène" or dc.contributor adj "Boitard Eugène")Ansart Auguste Léonard Ansart Auguste Léonard /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ansart Auguste Léonard" or dc.contributor adj "Ansart Auguste Léonard")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4715300b/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4715300b/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4715300b/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4715300b/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4715300b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4715300b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4715300b/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest