Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-05-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 mai 1872 13 mai 1872
Description : 1872/05/13 (A6,N2197). 1872/05/13 (A6,N2197).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47152690
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le numéro JOURNAL QUOTIDIEN . 5. cent. le numéro:
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an
Paris '* * 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.... 6 11 22
Administrateur : BOURDILLIAT
■i\ M.l' .'C/ ■ X
7« MRM. y- LUNDI i3 M 1872. — Saint SERVAIS. — IV 2197.
1 .
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
13,. quai Voltaire %
1
Succursale : 9, rue Drouot, 9.
PARIS, 12 MAI 1872
L'EXPOSITION DE PEINTURE
C'est hier — nos lecteurs le savent —
, que l'exposition des œuvres des artistes
! vivants a été ouverte au palais de l'Industrie.
Les personnes qui se vanteraient d'avoir
pu étudier les tableaux au milieu de l'é-
norme cohue qui se mouvait comme une
houle dans le Salon ne mériteraient aucune
créance.
De même qu'il y a des gens qui se croi-
raient déshonorés s'ils n'assistaient pas à
une première représentation dans un théâ-
tre quelconque, de même il existe un monde
qui ne se consolerait pas de ne pas aller à
l'exposition le premier jour.
Je dis « aller » et non pas « voir; » car il
est fort difficile, pour ne pas dire impossi-
ble, de se faire une opinion sur les quinze
cents toiles qui sont exposées, pendant qu'on
vous marche sur les orteils et qu'on vous
fourre 4es manches de parapluie dans les
côtes ou des bouts de voilette dans les yeux.
J'y suis donc retourné aujourd'hui et j'ai
pu — quoique la foule fût encore copieuse—
examiner attentivement quelques statues et
quelques tableaux, j'ai pu aussi constater
• avec quel soin l'administration des Beaux-
' Arts a paré et orné les abords du Salon. 1
'VW
On entre, comme toujours, par la grande
porte.
A peine avez-vous dépassé le contrôle
que vous êtes pris entre deux feux de char-
mantes quêteuses qui vous demandent pour
le Sou des Chaumières et pour les Blessés I
Militaires.
Vous vous laissez dévaliser sans mur-
mure, en admirant ce qu'il faut de courage"
et de patience aux excellentes dames qui
ont accepté cette noble mission.
Pendant des heures entières, elles se
tiennent là, debout, l'aumônière tendue, le
sourire aux lèvres, et reçoivent les offrandes
avec une révérence gracieuse.
Puis, lorsque la fatigue les accable, elles
se retirent pour se reposer sous la tente, la
tente — de la charité.
De chaque côté de l'entrée, en effet, sont
deux charmantes chaumières construites en
tapisserie des Gobelins et c'est là qu'on
centralise les sommes. '
Une seule chose nous a surpris, presque
affligé, c'est de ne pas voir au milieu de
ces do.mes, des quêteuses pour la libération
du territoire, pour l'ceuvre,des Femmes de
France, et je me plais à espérer que cette
lacune sera promptement et honorable-
ment comblée.
Je ne veux, pour aujourd'hui, que con-
duire mon lecteur au milieu des quelques
chefs-d'œuvre et des nombreuses bonnes
toiles qui sont exposés.
Nous passerons donc rapidement et nous
monterons sans nous arrêter jusqu'au pre-
mier étage.
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire,
a dit un de nos classiques.
La direction des Beaux Arts a voulu faire
mentir le poëte.
Les escaliers du palais de l'Industrie sont
ornés de fleurs et d'arbustes. Les murailles
sont tapissées de magnifiques Gobelins, et
c'est vraiment par un chemin fleuri que les
artistes vainqueurs de cette exposition pour-
ront aller savourer autour de leur tableau
le miel de la louange, cette monnaie de la
gloire.
Si les peintres ne sont pas contents de
cette guerre aux proverbes, c'est que vrai-
ment ils seront bien difficiles.
En entrant dans le salon carré qui paraît
être resté le salon d'honneur, -la première
chose qui vous frappe, c'est la foule se pres-
sant autour d'un tableau.
On s'approche, on se guinde sur la pointe
des pieds et avec infiniment de protection
on s'aperçoit que tout ce monde est attiré
par le fameux portrait du Président de la
République, peint par Mlle Jacquemard.
On a fait beaucoup de bruit autour de
cette toile, à l'époque .où M. Thiers consa-
crait à la grande artiste une heure de pose
par jour.
Aujourd'hui le ton général des journaux
est très-curieux. On semble affecter le dé-
dain pour cette œuvre. On n'ose pas dire,
comme le correspondant de la Gazette de
Cologne, un Allemand blond filasse :
— C'est maufais, c'est maufais.
Mais on a pris une autre tactique : on ne
discute même pas, on blague, passez-moi le
mot.
Pour moi, qui ne suis au courant d'au-
cune intrigue, qui ne reçois pas de mot
d'ordre, j'ai la naïveté de croire et de dire
que le portrait de M. Thiers, par Mlle Jac-
quemard, est un tableau de premier ordre.
J'y trouve une sûreté de main, une vi-
gueur que je rencontre, hélas! dans bien
peu des tableaux que j'ai vus après celui-
là. J'y surprends la vérité, l'entente admi-
rable des couleurs et des tons, et, sans er-
goter, sans m'inquiéter ni de ceci ni de
cela, je n'hésite pas à affirmer que c'est une
œuvre. -, j
Continuons en courant notre visite gé- <
nérale.
Saluons en passant le portrait du général
de Cissey et une toile qui a la prétention, je
pense, de représenter Mme Galli-Marié; je-
tons un coup d'œil à un paysage de M. Pa-
ris, paysage qui vaut beaucoup de petits
bonshommes, et allons toujours.
Je ne vois pas de toiles bien extraordi-
naires.
Mais, je dois le dire, le niveau moyen
des œuvres exposées est bien plus élevé que
dans les précédents salons.
Je remarque surtout, chez la plupart des
artistes, une habileté qui prend -des propor-
tions inquiétantes. Les peintres deviennent
trop adroits. - ...
Cependant, je ne vois pas sans plaisir ce
faire. Il est bien évident, en effet, que, lors-
que des peintres arrivent jeunes à. avoir
cette pâte, ce flou, cette sûreté, ils* pour-
ront plus tard laisser à leur imagination la
bride sur le cou, sans s'inquiéter des diffi-
cultes d'exécution.-
Mais ne nous attardons pas, si nous vou-
lons tout voir aujourd'hui même.
Descendons au jardin de l'exposition de
sculpture.
r Au bas de l'escalier, encore une dame
quêteuse. Il faut tqujours donner son offran-
de. Mais espérons qu'à chaque visite que nous
ferons au Salon, on voudra bien se souve-
nir que nous avons payé la bienvenue.
Enfin, nous voilà dans le jardin.
Je ne vais pas, ici non plus, vous con-
duire devant chaque statue et la décrire, et
vous dire mon sentiment, d'autant que, le
premier jour, il y avait dans les allées du
jardin, des visiteuses qui attiraient l'atten-
tion beaucoup plus que les marbres.
Inclinons.-nous avant toute chose devant
une œuvre de première valeur : le Cor-
neille de M. Falguière. Je l'avoue, sans
fausse honte, je me suis -extasié devant
cette statue, et je l'ai admirée de tout mon
cœur.
Je sais bien qu'il n'est pas d'usage de
dire ainsi son sentiment, sans faire quelque
sourde restriction, parce qu'on court le ris-
que de paraître n'être point un connaisseur.
Mais j'ai résolu de ne pas me laisser domi-
ner par les conventions et de dire mon ad-
miration quand elle viendra sans avoir peur
de paraître naïf.
Si tout le monde en faisait autant, peut-
être tout irait-il un peu mieux.
C'est pourquoi je vous dis : allez voir le,
Corneille de M. Falguière. C'est en même
temps un tableau et une statue. On sent la
chair et le sang sous ce. plâtre. On voit
pour àinsi dire sourdre le génie sous ce
front. Le grand tragique va se lever. Il va
parler et dire peut-être le qu'il mow'ûtl des
Horaces.
Ah! par exemple, je ne saurais m'exta-
sier devarit le buste de M. de Girardin. Ce
n'est certes pas dans cette tête plus vieille .
que le modèle que je trouverais quelque :
chose. - i
M. Lanzirotti n'a pas été bien inspiré en ! ■
modelant ce buste. Et vraiment M. de Gi-
rardin a l'air bien malheureux. "••a •
. Je continue rapidement cette visite som- i
maire, destinée seulement à nous mettre au i
courant, et je suis arrêté par une œuvre ex- '
trêmement remarquable qui me frappe et i
force ma sympathie.
C'est un buste de femme âgée, par M.
Gustave Deloye. - - ; :
On me dit que M. Deloye est un jeune
homme. Je veux le croire, mais è, la façon :
dont il manie l'ébauchoir on ne s'en doute-
rait guère. On s'en douterait encore moins
lorsqu'on se trouve en face de tant d'obser.
vation et de véritable expérience. t
Si M. Deloye est un jeune homme, il se ;
pourrait bien qu'il devînt un grand homme. '
Laissez-moi vous signaler un merveilleux.
Frédérilî-Lemaitre. Je suis à mon aise pour, 1
en dire du bien. Je n'ai pas eu le temps de
chercher le nom de l'auteur.
PiâjL, c'est un Mistral en relief, dans une ; •
sorte"rfe demi-teinte, si on peut dire cela "en \
sculpture, demi-teinte qui s'harmonise par- '
faitement avec ce qu'on sait de l'auteur de
Mireille. Ce n'est pas le poëte qu'a voulu s
représenter le sculpteur, c'est la Poésie. Et :
il a réussi.
Puis c'est un buste de M. Maurice Ber.
nhart, par Mathieu Meunier, une oeuvre !
de valeur, ainsi que l'Acteur, de M. Ludovic'
Durand. Voilà de la sculpture .gracieuse et !
de l'inspiration excellente.
Je voudrais vous dire un mot du Char-
meur, de M. Thabard et de la Jeanne d'Aî,c, \
de M. Chapu. Mais voici qu'on me met
déjà à la porte.
Nous en causerons la prochaine fois, si.
vous voulez bien.
VENDREDI.
TRAVAUX DU CONSEIL D'ENQUÊTE
CONVOQUÉ
en vertu de l'article 264 du décret du
13 octobre 1863
LA CAPITULATION DE PARIS
(Extrait du procès-verbal de la séance du 29 avril
1872.)
Le conseil d'enquête,
Considérant qu'à la suite du combat de Bu-
zenval, livré le 19 janvier 1871, M. le général
; Trochu fut remplacé le 2i janvier dans le com-
mandement en chef de l'armée de Paris., par M.
le général Vinoy. t. ,
Considérant que le Gouvernement de la dé-
fense nationale a investi, à la date du 25 janvier
1871, M. Jules Favre, l'un de ses membres, de
pleins pouvoirs, à l'effet d'arrêter les conventions
relatives à la ville et à l'armée de Paris, ainsi
qu'à la garde nationale, et de conclure un armis-
tice général, ayant pour objet des élections eji -
N° 24. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XIX (suite)
Le contrat.
—Madame est trop juste, répondit humble-
ment Cincinna tus, pour vouloir s'en prendre
à un pauvre diable, un simple instrumeS
Valet de chambre de M. Georges instrument.Willcomb,
un riche Américain qui ne se loue pas beau- !
coup de madame, je n'ai fait qu'exécuter ses
ordres, et ce serait lui et non pas moi que ma- i
tribunaux.devrait penser à traîner devant les,
misérable, s'écria la cocotte
SfP tard, comme le corbeau,
i? fn-? iava eu raison de lui dire
qu il ne fait pas bon se jouer à un million-
naire américain. Sortez d'ici, ajoutât elle
d'un air de reine, vous et votre bande. '
Ce dernier mot lui coùta cher.
-- Sa bande ! répéta le père Cambronne,
redressant comme un servent à qui on marche
sur la queue; on dit uni bande de vXrS
et je ne vous ai rien pris, madame, j'imagine?
C est vous qui vouliez me soustraire mon fils"
quand ««>us faisait l'effet |d'uu pS vala:
- Voir J) numéro d'hier. •
que. Ainsi, n'ayez pas l'air de mécaniser le
peueuple. Vous ne voulez plus du jeune homme
tel qu'il est, Je le conçois; mais il faudrait
aussi savoir si moi, François Lescot, dit Cam-
bronne, simple ranmsseu.r de chiffons, j'aurais
voulu de vous pour, ma bru, telle que vous
êtes... parce que, voyez-vous, la richesse c'est
bien, mais question de savoir comment elle
nous a poussé ?
Sous cette terrible atteinte, dont l'approba- '
tion, dans quelques coins du salon, fut pous-
| s«e jusqu'à des applaudissements, la M ontcar-
I me ne se vit plus qu'une ressource, celle d'une
attaque de nerfs, à laquelle elle procéda avec
un grand talent de comédienne.
J Accourue pour la transporter dans sacham-
; bre a coucher, la fidèle Mariette fut aidée,
I dans cette pieuse besogne, par le sous-officier
qui, à 1 occasion de la solennité, avait deman-
dé la permission de minuit, sans se douter
que la garde impériale dût être appelée à don-
ner dans une rencontre si chaude.
Les portes de la chambre fermées sur son
ture évanouie, Zidore, que le nom de
WiJcomb avait achevé de dégriser, aurait
bien voulu s'esquiver, mais il était tenu au
collet par le père Cambronne, qui lui criait :
- Tu ne m'échapperas pas, drôle, et
v bas, d'ailleurs, tu serais happé: j'ai donné
mes ordres.
^ Alors, papa, lâchez-moi, dit le prison-
nier, vous voyez bien que vous m'abîmez mes
effets. 1 1 ï
Comme le père et le fils venaient de sortir,
i et que la réunion, après un peu de commen-
taire plus ou moins malveillant, se disposait 1
à quitter la place, apparut le comte Pows-
— Tiens, Petrus ! toujours en retard ! criè-
I j rent quelques femmes. Ah!.mon cher, quelle
scène amusante et magnifique vous avez per-
due ! lui disait-on d'un autre côté.
1 — Mme de Montcarmé, répondit-il grave-
ment, ne m'avait pas fait l'honneur de m'in-
i viter ; elle croyait avoir à se plaindre de moi,
1 mais j'avais eu quelque vent d'un danger qui
j planait sur elle, et je me tenais à portée de
lui offrir mes services. Quelque ridicule qu'on
ait essayé de lui jeter, en moi elle trouvera
toujours un admirateur, un ami résolu. Aif
milieu du sauve-qui-peut général je suis mon-
té pour le lui dire, et l'événement le lui prou-
vera.
XX
Le syndicat.
Pendant que, rue de Labruyère, le malheu-
reux Isidore était si outrageusement dépos-
sédé de sa principauté, rue Mouffetard, all.
logis paternel, il restait l'objet d'une amicale
sollicitude.
Empêchée par une foulure, qu'elle s'était
faite au pied, de se livrer à son travail noc-
turne, Mme Paphos était venue passer la
soirée avec Elise Bernard, la fille adoptive du
père Cambronne, et comme dix heures son-
naient à l'horloge de l'église Saint-Médard, la
chiffonnière venait de s'écrier, en parlant de
l'ex-Valaque :
— Mais depuis un mois, passé qu'il n'a
donné de ses nouvelles, où peut-il être fourré,
ce crapaud-là ?..
Au même moment, plusieurs coups furent
discrètement frappés à la porte d'une petite
"antichambre, qui séparait du palier de l'esca-
lier la pièce, où. se tenaient les feus femmes.
La clef, comme on dit, et ainsi que cela se
passe assez volontiers dans les petits ménages,
étant sur la porte :
— Entrez ! cria l'orpheline sans que; pour
aller ouvrir, elle se dérangeât d'un travail
assez difficile à interrompre, celui de tailler
sur un patron un corsage de robe.
-D'ailleurs, malgré l'heure avancée de la
soirée, dans la compagnie de Mme Paphos,
une visite, quelle qu'elle - fÛt, n'avait rien qui ■
pût inquiéter la jeune ouvrlere.
Profitant de la permission qui lui était don-
née de s'introduire, parut alors un monsieur
d'un aspect parfaitement rassurant. La preuve,
c'est que Mme Paphos se prit à dire d'une fa-
| çon plus que familière : .
— Tiens ! voilà le reste de nos écus, ce sa- ■
tané M. Willcomb!
— Monsieur, dit la jeune fille, quittant à;
ce coup ses ciseaux, pour approcher ua siége
au survenant; Mme Paphos, une femme d'or,
qui, pour moi, est une seconde mère, a ce,
qu'on appelle le cœur sur la main.
— Ah bien, c'est ca! reprit la chiffonnière, |
il n'y a plus d'enfants : voilà maintenante
cette troussepète qui me remontre la, poli-/
tesge, mais si je parle comme j'ai fait, à mon-
sieur, ma chérie, c'est qu'il n'est pas fier, lui*j
m'ayant menée au Lyrique comme je . te l'a i?
conter, et farcie de toutes les succulences do!.l t
tu t'es léché les pouces, et a dépensé un bal-
let de mille, pas un sou de moins, pour taon
ornement personnel, d'où tu sais, je m'ensuis
fait la promesse, que tout bien poivré et. em-
paqÜeté, rapport aux vers et à la poussière,
rien ne sortira de mon armoire, si ce n'est
Dour ta corbeille de mariagIJ.
'cLa suite à (.lemaviA -
CHARLES RABOU.
5 cent. le numéro JOURNAL QUOTIDIEN . 5. cent. le numéro:
ABONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an
Paris '* * 5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements.... 6 11 22
Administrateur : BOURDILLIAT
■i\ M.l' .'C/ ■ X
7« MRM. y- LUNDI i3 M 1872. — Saint SERVAIS. — IV 2197.
1 .
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
13,. quai Voltaire %
1
Succursale : 9, rue Drouot, 9.
PARIS, 12 MAI 1872
L'EXPOSITION DE PEINTURE
C'est hier — nos lecteurs le savent —
, que l'exposition des œuvres des artistes
! vivants a été ouverte au palais de l'Industrie.
Les personnes qui se vanteraient d'avoir
pu étudier les tableaux au milieu de l'é-
norme cohue qui se mouvait comme une
houle dans le Salon ne mériteraient aucune
créance.
De même qu'il y a des gens qui se croi-
raient déshonorés s'ils n'assistaient pas à
une première représentation dans un théâ-
tre quelconque, de même il existe un monde
qui ne se consolerait pas de ne pas aller à
l'exposition le premier jour.
Je dis « aller » et non pas « voir; » car il
est fort difficile, pour ne pas dire impossi-
ble, de se faire une opinion sur les quinze
cents toiles qui sont exposées, pendant qu'on
vous marche sur les orteils et qu'on vous
fourre 4es manches de parapluie dans les
côtes ou des bouts de voilette dans les yeux.
J'y suis donc retourné aujourd'hui et j'ai
pu — quoique la foule fût encore copieuse—
examiner attentivement quelques statues et
quelques tableaux, j'ai pu aussi constater
• avec quel soin l'administration des Beaux-
' Arts a paré et orné les abords du Salon. 1
'VW
On entre, comme toujours, par la grande
porte.
A peine avez-vous dépassé le contrôle
que vous êtes pris entre deux feux de char-
mantes quêteuses qui vous demandent pour
le Sou des Chaumières et pour les Blessés I
Militaires.
Vous vous laissez dévaliser sans mur-
mure, en admirant ce qu'il faut de courage"
et de patience aux excellentes dames qui
ont accepté cette noble mission.
Pendant des heures entières, elles se
tiennent là, debout, l'aumônière tendue, le
sourire aux lèvres, et reçoivent les offrandes
avec une révérence gracieuse.
Puis, lorsque la fatigue les accable, elles
se retirent pour se reposer sous la tente, la
tente — de la charité.
De chaque côté de l'entrée, en effet, sont
deux charmantes chaumières construites en
tapisserie des Gobelins et c'est là qu'on
centralise les sommes. '
Une seule chose nous a surpris, presque
affligé, c'est de ne pas voir au milieu de
ces do.mes, des quêteuses pour la libération
du territoire, pour l'ceuvre,des Femmes de
France, et je me plais à espérer que cette
lacune sera promptement et honorable-
ment comblée.
Je ne veux, pour aujourd'hui, que con-
duire mon lecteur au milieu des quelques
chefs-d'œuvre et des nombreuses bonnes
toiles qui sont exposés.
Nous passerons donc rapidement et nous
monterons sans nous arrêter jusqu'au pre-
mier étage.
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire,
a dit un de nos classiques.
La direction des Beaux Arts a voulu faire
mentir le poëte.
Les escaliers du palais de l'Industrie sont
ornés de fleurs et d'arbustes. Les murailles
sont tapissées de magnifiques Gobelins, et
c'est vraiment par un chemin fleuri que les
artistes vainqueurs de cette exposition pour-
ront aller savourer autour de leur tableau
le miel de la louange, cette monnaie de la
gloire.
Si les peintres ne sont pas contents de
cette guerre aux proverbes, c'est que vrai-
ment ils seront bien difficiles.
En entrant dans le salon carré qui paraît
être resté le salon d'honneur, -la première
chose qui vous frappe, c'est la foule se pres-
sant autour d'un tableau.
On s'approche, on se guinde sur la pointe
des pieds et avec infiniment de protection
on s'aperçoit que tout ce monde est attiré
par le fameux portrait du Président de la
République, peint par Mlle Jacquemard.
On a fait beaucoup de bruit autour de
cette toile, à l'époque .où M. Thiers consa-
crait à la grande artiste une heure de pose
par jour.
Aujourd'hui le ton général des journaux
est très-curieux. On semble affecter le dé-
dain pour cette œuvre. On n'ose pas dire,
comme le correspondant de la Gazette de
Cologne, un Allemand blond filasse :
— C'est maufais, c'est maufais.
Mais on a pris une autre tactique : on ne
discute même pas, on blague, passez-moi le
mot.
Pour moi, qui ne suis au courant d'au-
cune intrigue, qui ne reçois pas de mot
d'ordre, j'ai la naïveté de croire et de dire
que le portrait de M. Thiers, par Mlle Jac-
quemard, est un tableau de premier ordre.
J'y trouve une sûreté de main, une vi-
gueur que je rencontre, hélas! dans bien
peu des tableaux que j'ai vus après celui-
là. J'y surprends la vérité, l'entente admi-
rable des couleurs et des tons, et, sans er-
goter, sans m'inquiéter ni de ceci ni de
cela, je n'hésite pas à affirmer que c'est une
œuvre. -, j
Continuons en courant notre visite gé- <
nérale.
Saluons en passant le portrait du général
de Cissey et une toile qui a la prétention, je
pense, de représenter Mme Galli-Marié; je-
tons un coup d'œil à un paysage de M. Pa-
ris, paysage qui vaut beaucoup de petits
bonshommes, et allons toujours.
Je ne vois pas de toiles bien extraordi-
naires.
Mais, je dois le dire, le niveau moyen
des œuvres exposées est bien plus élevé que
dans les précédents salons.
Je remarque surtout, chez la plupart des
artistes, une habileté qui prend -des propor-
tions inquiétantes. Les peintres deviennent
trop adroits. - ...
Cependant, je ne vois pas sans plaisir ce
faire. Il est bien évident, en effet, que, lors-
que des peintres arrivent jeunes à. avoir
cette pâte, ce flou, cette sûreté, ils* pour-
ront plus tard laisser à leur imagination la
bride sur le cou, sans s'inquiéter des diffi-
cultes d'exécution.-
Mais ne nous attardons pas, si nous vou-
lons tout voir aujourd'hui même.
Descendons au jardin de l'exposition de
sculpture.
r Au bas de l'escalier, encore une dame
quêteuse. Il faut tqujours donner son offran-
de. Mais espérons qu'à chaque visite que nous
ferons au Salon, on voudra bien se souve-
nir que nous avons payé la bienvenue.
Enfin, nous voilà dans le jardin.
Je ne vais pas, ici non plus, vous con-
duire devant chaque statue et la décrire, et
vous dire mon sentiment, d'autant que, le
premier jour, il y avait dans les allées du
jardin, des visiteuses qui attiraient l'atten-
tion beaucoup plus que les marbres.
Inclinons.-nous avant toute chose devant
une œuvre de première valeur : le Cor-
neille de M. Falguière. Je l'avoue, sans
fausse honte, je me suis -extasié devant
cette statue, et je l'ai admirée de tout mon
cœur.
Je sais bien qu'il n'est pas d'usage de
dire ainsi son sentiment, sans faire quelque
sourde restriction, parce qu'on court le ris-
que de paraître n'être point un connaisseur.
Mais j'ai résolu de ne pas me laisser domi-
ner par les conventions et de dire mon ad-
miration quand elle viendra sans avoir peur
de paraître naïf.
Si tout le monde en faisait autant, peut-
être tout irait-il un peu mieux.
C'est pourquoi je vous dis : allez voir le,
Corneille de M. Falguière. C'est en même
temps un tableau et une statue. On sent la
chair et le sang sous ce. plâtre. On voit
pour àinsi dire sourdre le génie sous ce
front. Le grand tragique va se lever. Il va
parler et dire peut-être le qu'il mow'ûtl des
Horaces.
Ah! par exemple, je ne saurais m'exta-
sier devarit le buste de M. de Girardin. Ce
n'est certes pas dans cette tête plus vieille .
que le modèle que je trouverais quelque :
chose. - i
M. Lanzirotti n'a pas été bien inspiré en ! ■
modelant ce buste. Et vraiment M. de Gi-
rardin a l'air bien malheureux. "••a •
. Je continue rapidement cette visite som- i
maire, destinée seulement à nous mettre au i
courant, et je suis arrêté par une œuvre ex- '
trêmement remarquable qui me frappe et i
force ma sympathie.
C'est un buste de femme âgée, par M.
Gustave Deloye. - - ; :
On me dit que M. Deloye est un jeune
homme. Je veux le croire, mais è, la façon :
dont il manie l'ébauchoir on ne s'en doute-
rait guère. On s'en douterait encore moins
lorsqu'on se trouve en face de tant d'obser.
vation et de véritable expérience. t
Si M. Deloye est un jeune homme, il se ;
pourrait bien qu'il devînt un grand homme. '
Laissez-moi vous signaler un merveilleux.
Frédérilî-Lemaitre. Je suis à mon aise pour, 1
en dire du bien. Je n'ai pas eu le temps de
chercher le nom de l'auteur.
PiâjL, c'est un Mistral en relief, dans une ; •
sorte"rfe demi-teinte, si on peut dire cela "en \
sculpture, demi-teinte qui s'harmonise par- '
faitement avec ce qu'on sait de l'auteur de
Mireille. Ce n'est pas le poëte qu'a voulu s
représenter le sculpteur, c'est la Poésie. Et :
il a réussi.
Puis c'est un buste de M. Maurice Ber.
nhart, par Mathieu Meunier, une oeuvre !
de valeur, ainsi que l'Acteur, de M. Ludovic'
Durand. Voilà de la sculpture .gracieuse et !
de l'inspiration excellente.
Je voudrais vous dire un mot du Char-
meur, de M. Thabard et de la Jeanne d'Aî,c, \
de M. Chapu. Mais voici qu'on me met
déjà à la porte.
Nous en causerons la prochaine fois, si.
vous voulez bien.
VENDREDI.
TRAVAUX DU CONSEIL D'ENQUÊTE
CONVOQUÉ
en vertu de l'article 264 du décret du
13 octobre 1863
LA CAPITULATION DE PARIS
(Extrait du procès-verbal de la séance du 29 avril
1872.)
Le conseil d'enquête,
Considérant qu'à la suite du combat de Bu-
zenval, livré le 19 janvier 1871, M. le général
; Trochu fut remplacé le 2i janvier dans le com-
mandement en chef de l'armée de Paris., par M.
le général Vinoy. t. ,
Considérant que le Gouvernement de la dé-
fense nationale a investi, à la date du 25 janvier
1871, M. Jules Favre, l'un de ses membres, de
pleins pouvoirs, à l'effet d'arrêter les conventions
relatives à la ville et à l'armée de Paris, ainsi
qu'à la garde nationale, et de conclure un armis-
tice général, ayant pour objet des élections eji -
N° 24. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XIX (suite)
Le contrat.
—Madame est trop juste, répondit humble-
ment Cincinna tus, pour vouloir s'en prendre
à un pauvre diable, un simple instrumeS
Valet de chambre de M. Georges instrument.Willcomb,
un riche Américain qui ne se loue pas beau- !
coup de madame, je n'ai fait qu'exécuter ses
ordres, et ce serait lui et non pas moi que ma- i
tribunaux.devrait penser à traîner devant les,
misérable, s'écria la cocotte
SfP tard, comme le corbeau,
i? fn-? iava eu raison de lui dire
qu il ne fait pas bon se jouer à un million-
naire américain. Sortez d'ici, ajoutât elle
d'un air de reine, vous et votre bande. '
Ce dernier mot lui coùta cher.
-- Sa bande ! répéta le père Cambronne,
redressant comme un servent à qui on marche
sur la queue; on dit uni bande de vXrS
et je ne vous ai rien pris, madame, j'imagine?
C est vous qui vouliez me soustraire mon fils"
quand ««>us faisait l'effet |d'uu pS vala:
- Voir J) numéro d'hier. •
que. Ainsi, n'ayez pas l'air de mécaniser le
peueuple. Vous ne voulez plus du jeune homme
tel qu'il est, Je le conçois; mais il faudrait
aussi savoir si moi, François Lescot, dit Cam-
bronne, simple ranmsseu.r de chiffons, j'aurais
voulu de vous pour, ma bru, telle que vous
êtes... parce que, voyez-vous, la richesse c'est
bien, mais question de savoir comment elle
nous a poussé ?
Sous cette terrible atteinte, dont l'approba- '
tion, dans quelques coins du salon, fut pous-
| s«e jusqu'à des applaudissements, la M ontcar-
I me ne se vit plus qu'une ressource, celle d'une
attaque de nerfs, à laquelle elle procéda avec
un grand talent de comédienne.
J Accourue pour la transporter dans sacham-
; bre a coucher, la fidèle Mariette fut aidée,
I dans cette pieuse besogne, par le sous-officier
qui, à 1 occasion de la solennité, avait deman-
dé la permission de minuit, sans se douter
que la garde impériale dût être appelée à don-
ner dans une rencontre si chaude.
Les portes de la chambre fermées sur son
ture évanouie, Zidore, que le nom de
WiJcomb avait achevé de dégriser, aurait
bien voulu s'esquiver, mais il était tenu au
collet par le père Cambronne, qui lui criait :
- Tu ne m'échapperas pas, drôle, et
v bas, d'ailleurs, tu serais happé: j'ai donné
mes ordres.
^ Alors, papa, lâchez-moi, dit le prison-
nier, vous voyez bien que vous m'abîmez mes
effets. 1 1 ï
Comme le père et le fils venaient de sortir,
i et que la réunion, après un peu de commen-
taire plus ou moins malveillant, se disposait 1
à quitter la place, apparut le comte Pows-
— Tiens, Petrus ! toujours en retard ! criè-
I j rent quelques femmes. Ah!.mon cher, quelle
scène amusante et magnifique vous avez per-
due ! lui disait-on d'un autre côté.
1 — Mme de Montcarmé, répondit-il grave-
ment, ne m'avait pas fait l'honneur de m'in-
i viter ; elle croyait avoir à se plaindre de moi,
1 mais j'avais eu quelque vent d'un danger qui
j planait sur elle, et je me tenais à portée de
lui offrir mes services. Quelque ridicule qu'on
ait essayé de lui jeter, en moi elle trouvera
toujours un admirateur, un ami résolu. Aif
milieu du sauve-qui-peut général je suis mon-
té pour le lui dire, et l'événement le lui prou-
vera.
XX
Le syndicat.
Pendant que, rue de Labruyère, le malheu-
reux Isidore était si outrageusement dépos-
sédé de sa principauté, rue Mouffetard, all.
logis paternel, il restait l'objet d'une amicale
sollicitude.
Empêchée par une foulure, qu'elle s'était
faite au pied, de se livrer à son travail noc-
turne, Mme Paphos était venue passer la
soirée avec Elise Bernard, la fille adoptive du
père Cambronne, et comme dix heures son-
naient à l'horloge de l'église Saint-Médard, la
chiffonnière venait de s'écrier, en parlant de
l'ex-Valaque :
— Mais depuis un mois, passé qu'il n'a
donné de ses nouvelles, où peut-il être fourré,
ce crapaud-là ?..
Au même moment, plusieurs coups furent
discrètement frappés à la porte d'une petite
"antichambre, qui séparait du palier de l'esca-
lier la pièce, où. se tenaient les feus femmes.
La clef, comme on dit, et ainsi que cela se
passe assez volontiers dans les petits ménages,
étant sur la porte :
— Entrez ! cria l'orpheline sans que; pour
aller ouvrir, elle se dérangeât d'un travail
assez difficile à interrompre, celui de tailler
sur un patron un corsage de robe.
-D'ailleurs, malgré l'heure avancée de la
soirée, dans la compagnie de Mme Paphos,
une visite, quelle qu'elle - fÛt, n'avait rien qui ■
pût inquiéter la jeune ouvrlere.
Profitant de la permission qui lui était don-
née de s'introduire, parut alors un monsieur
d'un aspect parfaitement rassurant. La preuve,
c'est que Mme Paphos se prit à dire d'une fa-
| çon plus que familière : .
— Tiens ! voilà le reste de nos écus, ce sa- ■
tané M. Willcomb!
— Monsieur, dit la jeune fille, quittant à;
ce coup ses ciseaux, pour approcher ua siége
au survenant; Mme Paphos, une femme d'or,
qui, pour moi, est une seconde mère, a ce,
qu'on appelle le cœur sur la main.
— Ah bien, c'est ca! reprit la chiffonnière, |
il n'y a plus d'enfants : voilà maintenante
cette troussepète qui me remontre la, poli-/
tesge, mais si je parle comme j'ai fait, à mon-
sieur, ma chérie, c'est qu'il n'est pas fier, lui*j
m'ayant menée au Lyrique comme je . te l'a i?
conter, et farcie de toutes les succulences do!.l t
tu t'es léché les pouces, et a dépensé un bal-
let de mille, pas un sou de moins, pour taon
ornement personnel, d'où tu sais, je m'ensuis
fait la promesse, que tout bien poivré et. em-
paqÜeté, rapport aux vers et à la poussière,
rien ne sortira de mon armoire, si ce n'est
Dour ta corbeille de mariagIJ.
'cLa suite à (.lemaviA -
CHARLES RABOU.
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