Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-04-30
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 avril 1872 30 avril 1872
Description : 1872/04/30 (A6,N2181). 1872/04/30 (A6,N2181).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4715256c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. 1 le numéro
5 cent. le numéro
VBONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an
5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements....¡ 6 11 22 1
Administrateur : BOURDILLIA'I!
! 1. l 1 '. -àj année. 1 — MARDI 30 AYm 1872. ss N' 2181.
f— ——„—;—..
RÉDACT-ION ET ADMINISTRATION
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, g.
PARIS, 20 AVRIL 1872
L'ÉRUPTION DU VÉSUVE
Tout s'en mêle, tout, même le Vésuve.
Voici tantôt deux ans que l'Europe craque
jusque dans ses fondements, remuée qu'elle
est par les secousses révolutionnaires.
La peste, la guerre, la Commune, tous
les fléaux^de Dieu ont passé tour à tour, ni-
velant, dépeuplant, brûlant, comme si
fussent venus les temps prédits par l'Apo-
calypse.
Il nous manquait les convulsions souter-
raines après les convulsions de la surface.
Aujourd'hui, c'est complet, •:
Le feu central s'insurge, les entrailles in-
candescentes de notre globe se soulèvent;
sous la mince croûte qui nous sépare des
aMmes ignés, s'agitent des forces con-
traires qui se livrent un effroyable combat.
La terre tremble comme les institutions et
le Vésuve arbore le drapeau rouge en 'se cou-
ronnant d'un panache de flammes.
On dirait que la nature veut se mettre
à l'unisson des hommes.,
J'y ai plus d'une fqis pensé a ce vieux
Vésuve, quand, par de belles soirées de mai,
du haut de la terrasse de Saint-Germain,
je voyais à l'horizon s'allumer les incendies.
Eclairé par le feu qui dévorait les Tuile-
ries, le Mont-Valérien prenait des airs de
cratère, et le canon de Belleville tonnant par
intervalles figurait assez bien les sourdes
explosions du volcan. '
Je me rappelais, malgré moi, cette érup-
tion de 1861, à laquelle j'ai assisté, et je me
disais que, de tous les cataclysmes terres-
ires, les plus terribles sont encore l'œuvre
des hommes.
Cette année-là, celle qui suivit' l'entrée à
Naples de Garibaldi, le Vésuve fit pourtant
bien du tapage, comme il en avait fait du
temps de Masaniello, et je vous conterai
tout à l'heure comment il se comporte dans
ses jours de colère ; mais, sauf deux ou trois
curieux écrasés par des rochers lancés par
ce gigantesque mortier Krupp qu'on ap-
pelle le cratère, le volcan ne tua personne.
Hier, il s'est montré moins clément, et
beaucoup de spectateurs, à ce que disent les
dépêches, ont trouvé la mort en le regar-
dant de trop près, et quelle mort !...
Pour moi qui le connais de longue- date,
j'ai toutes les peines du monde à m'expli-
quer comment un aussi épouvantable acci-
dent a pu se produire.
, j
* Quand on arrive à Naples par mer, et |
~
c'est la vraie manière d'y arriver, on a de-
vant soi un des plus 'splendides spectacles
qu'il soit donné à l'homme de contem-
pler.
Aussitôt que le bateau à vapeur a doublé
le cap Misène et qu'on a laissé derrière soi
le côteau du Pausilippe, la baie apparaît
tout entière, comme un décor de théâtre
après le lever du rideau.
A droite, oni a la Méditerranée, bleue
comme un saph r, et la fière silhouette de
Capri, la Caprée de Tibère, qui découpe
sur l'horizon ses lignes rai des et angu-
leuses.
A gauche, la grande ville avec ses mai-
sons , en amphithéâtre que dominent les
blanches murailles du château de Capodi
Monte.
En face, la côte dentelée de Sorrente,
les orangers de Castellamare, et le Vésuve.
Le Vés'uve ! c'est lui qu'on regarde tout
d'abord et les voyageurs courent à l'avant
du bateau poiy braquer leurs lorgnettes
'sur le volcan qui s'est permis de détruire
jadis Herculanum et Pompeïa.
— C'est là ! leur dit le capitaine, en leur.
rpontrant une montagne pointue dont les
flancs s'abaissent doucement vers la mer
tout chargés d'arbres et.de villas.
Rien de plus inofï'ensif en apparence que
cette gracieuse ondulation du sol napoli-
tain.
C'est frais, c'est gai, c'est vert. A peine
si un léger dais nuageux plane au-dessus
du cône, comme pour dire aux étrangers :
« Ne vous y trompez pas. C'est moi qui
suis le Vésuve. »
Une chemïnée d'usine à Saint-Etienne ou
à Manchester fume bien* davantage.
C'et aspect bénin rassure les jeunes ma-
riés les plus timides et, le lendemain, les
joyeuses caravanes partent pour grimper
sur le dos du mpnstre.
On y va à cheval ou à âne, ni plus, ni
moins qu'à Montmorency, et on chemine
sur les laves refroidies des vieilles érup-
tions sans courir plus de dangers que pour
aller de Paris à Saint-Cloud.
On voit bien de temps en temps briller
un point rougeâtre au fond d'une crevasse.
C'est la dernière coulée qui n'a pas encore
eu le temps de s'éteindre. Mais on passe en
riant, on s'arrête à l'Ermitage où un moine
d'occasion vous fait payer très-cher un la-
cryma-christi de contrebande et on arrive
au pied du cône où des guides obligeants
s'offrent à vous porter sur leurs épaules jus-
qu'au bord du cratère.
Ce cratère ressemble beaucoup il un im-
mense four à chaux; creusé en forme d'en-
tw, i :'r et tapissé de toutes les nuances
cor :-;;;: s du soufre depuis le jaune clair
jn- q L'a.u rouge cinabre.
L fond de ce puits est solide ou à peu
près et" avec un peu de fatigue, on y peut
descendre et se donner le plaisir d'y faire
cuire des œufs en les enfonçant dans la
cendre.
Il y a bien, dans un coin, un grand trou
noir qui fume et gronde incessamment,
comme si le volcan voulait vous rappeler
qu'il n'a pas encore été mis à la retraite ;
mais on en est quitte pour s'abstenir d'aller
mettre 1e- nez au-dessus de ce soupirail de
l'enfer.
En somme, on est bien plus frappé du
splendide panorama qui se déroule autour
de la montagne que des dangers cachés dans
ses flancs.
Il est vrai qu'en temps d'éruption tout
cela change et que l'excursion devient plus
dangereuse.
Pas autant cependant que vous pourriez
le croire.
Wg
J'ai vu la dernière, celle de 1861, car il
est bon de vous dire que le Vésuve ne se
fâche _guère plus d'une douzaine de fois par
siècle.
C'est un volcan civilisé, qui sait qu'il a
l'honneur d'être plac~ à la porte d'une su-
perbe capitale de 500,000 âmes et qui ne se
permet point de trop fréquents ni de trop
grands dégâts.
Il a d'ailleurs fait ses preuves, il y a dix-
huit cents ans, le jour où il a englouti deux
, cités romaines, tout exprès sans doute pour
les conserver à notre curiosité.
| Son voisin l'Etna s'échauffe beaucoup
moins souvent que lui; seulement, quand il
s'en mêle, il bouleverse la Sicile et la Cala-
bre, renversé les villes par centaines et tue
les gens-par milliers.
C'est un géant dont les colères sont rares,
mais terribles.
Le Vés-uve, lui, n'est que taquin.
Quand il commence à s'irriter, il annonce
ses intentions par des grognements sourds
st répétés; quelquefois même par de légè-
res secousses. Les puits tarissent à Portici,
à Torre del Greco'et à Résina, et les habi-
tants se mettent tranquillement à démé-
nager.
Alors vient le grand tapage qui dure huit
ou. quinze jours avec accompagnement de
pierres énormes crachées à cinq cents pieds
en l'air.
Puis, la lave soulevée arrive à remplir le
cratère et se répand sur les pentes du cône,
absolument comme l'eau bouillante qui dé-
borde d'un vase trop , chauffé.
Elle forme au début de véritables casca-
des de feu; mais, quand elle atteint des
plans moins inclinés, elle se ralentit sensi-
blement et se refroidit peu à peu pour finir
par se solidifier tout à fait.
C'est pendant qu'elle s'étend doucement
sur les parties inférieures de la montagne
qu'on peut se donner le plaisir de la voir à
l'oeuvre.
C'est un spectacle fort curieux et presque
sans pareil.
Je me rappelle avoir admiré par une belle
nuit de décembre un large courant qui
roulait silencieusement à travers un bois de
chênes verts. -
Pour vous représenter la lave, figurez-
vous un fleuve de pâte. C'est la même con-
sistance molle, la même fluidité lente, seu-
lemeQ-t la pâte vomie par le volcan est in-
candescente.
Cette marée infernale entourait peu à peu
les arbres qui s'enflammaient les uns après
les autres comme des cierges et, rongés par
le pied, s'abattaient et se fondaient dans
le brasier.
On allait voir cela tous les soirs, comme
on va voir à Paris une illumination, et les
guides s'évertuaient à jeter des pièces de
monnaie à la surface de la coulée, pour lep
retirer prestement en ramenant au bout d<&
leur bâton un fragment de lave 011 la pièce
s'incrustait et laissait son empreinte.
Vous voyez que ce n'était, pas bien ter-
rible.
Comment- s'est passée la catastrophe que
lesi dépêches nous annoncent?
Il paraît que, chose inouïe- jusqu'ici, un
cratère s'est ouvert tout h coup sous l§s
pieds des spectateurs imprudents; car, jus-
qu'à confirmation du fait, je ne puis pas
croire encore qu'ils aient pu se laisser cer-
ner par la lave.
Ce qui est malheureusement trop certain,
c'est que de nombreuses créatures humai-
nes ont péri.
La Petite Presse recevra de nouveaux dé-
tails qu'elle s'empressera de faire connaître
à ses lecteurs, et je tâcherai de leur donner
une idée exacte du point où s'est passé*,cet
affreux événpmpnt.
ROBINSON.
INFORMATIONS POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
.Au moment de mettre sous presse, nous ap-
prenons que M. Floquet a été élu conseiller
municipal par le 11e arrondissement.
Par suite de la démission de M. Dauphin,
maire d'Amiens, nommé aux dernières 'élec-
tions partielles, il va être de nouveau procédé
à la nomination d'un député pour 1:.1 circons-
cription..
Les candidats en présence sont messieurs
Jules Barni, ancien professeur de philosophie
à Genève, et de Fourment, un des représen-
tants du département avant le 4 septembre.
Les journaux de Marseille annoncent que •
M. de.Kératry, préfet de Marseille, 'soutenu
énergiquement par le gouvernement et le parti
de l'ordre dans le département, reste définiti-
vement à la tête de l'adminhtratioll des Bou-
ches-du-Rhône.
N° 11. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
VIII (suite)
In vino veritas
L'effroi que Zidore venait de témoigner, en
entendant parler de l'intervention du chiffon-
nier philosophe, prouva à 'Willcomb qu'il
avait encore barre de ce côté sur son con-
vive.
- Voyons, mon cher, lui dit-il, tout va
, dépendre ce • franchise. Je vous ai déjà
~ fait grâce du c .-..u^ire...
— Oh ! le commissaire, fit le jeune faubou-
rien en interrompant, on s'en moque pas mal;
?n lu) SontG des b,laS'ueSj et, s'il a l'air de faire
/ le méchant, op le radoucit par un peu de
plaisant.. ltla.rseiliaise... Mais c'est le père qui n'est pas
— Eh bien, du père je TOUS ferai grâce
Voir le numéro d'hier;
aussi, mais vous n'êtes pas venu chez moi de I
vous-mé: 0, et absolument, je veux savoir qui
vous y a envoyé.
— Je ne m'en suis pas caché quelqu'un
dans la diplomatie.'
— Finissons cette farce, et répondez net à mes
questions : le chef de votre bande n'est-il pas
un homme âgé à moustaches et à favoris
blancs, portant à sa boutonnière plusieurs 1
décorations ? i
— Je ne connais pas d'homme dans ces prix- j
là. Je connais un particulier étranger, un gros !
trapu, fvec une figure de dogue, et des mous- I
en crocs qui est toujours fourré dans nos cou- !
lisses. !
— Et-c'est, dit Willcomb, ce personnage i
qui vous a embauché.
— Embauche ! c'est- à-dire qu'il s'est inté-
ressé à moi, ayant fait quelques parties car-
rées avec sa maîtresse et la mienne, et qu'un
jour il me dit qu'étant dans la diplomatie,
pour surveiller _ les ambassadeurs qui sont 1
tous espions, si je 'voulais travailler avec
eusses...
— Qui, eusses?
— Eh bien donc, son patron, qui est pour
embêter les ambassadeurs avec plusieurs
agents qu'il se sert... et que comme eux je
pouvais gagner gros.
— Et votre gain, qu'est-ce qu'il a été jus-
qu'ici?
;— Un billet de 200 francs que l'étranger
m'a donné avant-hier, dont je me -suis nippé
comme vous voyez, et ai acheté un tartan à
ma sœur.
-Ah! ah! fit Willcomb,. la fille du décapité ?
Vous savez donc toutes les affaires de
chez nous? dit Zidore avec étonnement.
MM-M
— Oui, je sais pas mal de choses, mais ce
qui me reste à apprendre, c'est la manière
dont on vous a dépêché ici. » - ■
— Rien de si simple : que ce soir, au sortir
de la pièce où je paraissais, en lever de ri-
deau, le diplomate m'aborde et me dit que
j'ai joué comme Bressant de la Gomédie-Fran-
çaise, et m'emmène au café, où il m'offre une
absinthe, et m'annonce lo moment venu de
mon début sur un autre théâtre.
— Le théâtre de l'hôtel du Louvre, dit Wil-
comb.
— Précisément : que je n'ai qu'à m'y ren-
dre escalier G, numéro 47, et passer sans avoir
l'air de rien, comme une personne de la mai-
soji, et que voici la clef de la chambre.
— Alors, remarqua l'Américain, ça vous
semble tout naturel de pénétrer dans un lo-
gement qui n'est pas le vôtre?...
— Tiens,;pourquoi pas, répondit naïvement
Zidore, puisque l'autre avait la clé? Mais pour-
tant, ajouta-t-il, quand il me fait connaître
qu'avec les petits crochets qu'il me montre,
j'aurai à ouvrir un secrétaire où je trouverai
800 mille francs, et à mettre la main dessus,
j'avoue que ça me fit d'effet d'un vol, et je ne
me gênai pas de le lui proférer.
— Alors, que répondit voire homme?
— Que dans la diplomatie il n'yfcpas de vol;
que c'est des tours qu'on se joue, et qu'il s'a-
git d'embêter l'ambassadeur d'Amérique, vu
qu'il vous a fait passer cet argent que vous
ne deviez pas recevoir, parce qu'ayant trahi et
étant un aristo, vous vouliez vous en servir
contre la nation... et qu'il y avait 3,000 fr.
pour moi.
— Ah ! voilà qui acheva de vous persuader,
dit Willcomb. '
— Je ne dirai pas que je crache sur l'ar-
; gent; d'autant que 3,000 fr. et moi ne passent
pas souvent par la même porte... Mais vrai,
.ce qui me persuada, c'est si vous avez trahi,
■ pl: que je n'aime pas les aristos qui tripotent
paur les émigrés.
i — Mais, malheureux ! le risque à courir si
vous étiez surplus !
— Ça, ce n'était pas précisément pour m'ar-
rêter; on savait ce que vous feriez pendant
: toute la soirée; on devait vous filer, et si par
hasard vous rentriez plus tôt, le houle-dogue
avait promis d'être dans la rue et de monter
aussitôt, pour m'avertir.
j — Vous voyez, observa Willcomb, qu'il
i vous a agréablement tenu parole.
' j — C'est vrai, c'est!un propre à rien, mai
pas moins, par ma" finesse je m'en suis en-
core tiré.
i" — Ainsi, c'est vous, qui d'inspiration
j m'avez joué toutes vos comédies ; on ne vous
! les avait pas conseillées ?
j — Conseillées i répondit Zidore avec dédain.
C'est peut-être l'autre qui en aurait eu l'idée!
| Un butor, sans malice et borné que je le ven-
' drais trente fois pour une !'
| — Eh bien 1 mon cher, dit Willcomb, je ni)
r m'en dédis pas ; vous êtes un homme d.e pre-
j mière force et qu'on peut employer à bien des
! choses. En faveur de vos talents, grâce pleine
[ et entière... Je ne ferai rien savoir au papa.
I Sur ce, buvons ! Vous allez me conter vos
amours..Ça doit être du dernier amusant.
: Inutile de faire remarquer qu'avec le traître
régime auquel il était mis, le jeune Cam-
( bronne ne devait pas tarder à succomber.
j Voyant qu'il n'y avait pas à tirer de lui
j .d'autres renseignements, Willcomb - vosàjfl-
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. 1 le numéro
5 cent. le numéro
VBONNEMENTS —Trois mois Six mois Un an
5 fr. 9 fr. 18 fr.
Départements....¡ 6 11 22 1
Administrateur : BOURDILLIA'I!
! 1. l 1 '. -àj année. 1 — MARDI 30 AYm 1872. ss N' 2181.
f— ——„—;—..
RÉDACT-ION ET ADMINISTRATION
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, g.
PARIS, 20 AVRIL 1872
L'ÉRUPTION DU VÉSUVE
Tout s'en mêle, tout, même le Vésuve.
Voici tantôt deux ans que l'Europe craque
jusque dans ses fondements, remuée qu'elle
est par les secousses révolutionnaires.
La peste, la guerre, la Commune, tous
les fléaux^de Dieu ont passé tour à tour, ni-
velant, dépeuplant, brûlant, comme si
fussent venus les temps prédits par l'Apo-
calypse.
Il nous manquait les convulsions souter-
raines après les convulsions de la surface.
Aujourd'hui, c'est complet, •:
Le feu central s'insurge, les entrailles in-
candescentes de notre globe se soulèvent;
sous la mince croûte qui nous sépare des
aMmes ignés, s'agitent des forces con-
traires qui se livrent un effroyable combat.
La terre tremble comme les institutions et
le Vésuve arbore le drapeau rouge en 'se cou-
ronnant d'un panache de flammes.
On dirait que la nature veut se mettre
à l'unisson des hommes.,
J'y ai plus d'une fqis pensé a ce vieux
Vésuve, quand, par de belles soirées de mai,
du haut de la terrasse de Saint-Germain,
je voyais à l'horizon s'allumer les incendies.
Eclairé par le feu qui dévorait les Tuile-
ries, le Mont-Valérien prenait des airs de
cratère, et le canon de Belleville tonnant par
intervalles figurait assez bien les sourdes
explosions du volcan. '
Je me rappelais, malgré moi, cette érup-
tion de 1861, à laquelle j'ai assisté, et je me
disais que, de tous les cataclysmes terres-
ires, les plus terribles sont encore l'œuvre
des hommes.
Cette année-là, celle qui suivit' l'entrée à
Naples de Garibaldi, le Vésuve fit pourtant
bien du tapage, comme il en avait fait du
temps de Masaniello, et je vous conterai
tout à l'heure comment il se comporte dans
ses jours de colère ; mais, sauf deux ou trois
curieux écrasés par des rochers lancés par
ce gigantesque mortier Krupp qu'on ap-
pelle le cratère, le volcan ne tua personne.
Hier, il s'est montré moins clément, et
beaucoup de spectateurs, à ce que disent les
dépêches, ont trouvé la mort en le regar-
dant de trop près, et quelle mort !...
Pour moi qui le connais de longue- date,
j'ai toutes les peines du monde à m'expli-
quer comment un aussi épouvantable acci-
dent a pu se produire.
, j
* Quand on arrive à Naples par mer, et |
~
c'est la vraie manière d'y arriver, on a de-
vant soi un des plus 'splendides spectacles
qu'il soit donné à l'homme de contem-
pler.
Aussitôt que le bateau à vapeur a doublé
le cap Misène et qu'on a laissé derrière soi
le côteau du Pausilippe, la baie apparaît
tout entière, comme un décor de théâtre
après le lever du rideau.
A droite, oni a la Méditerranée, bleue
comme un saph r, et la fière silhouette de
Capri, la Caprée de Tibère, qui découpe
sur l'horizon ses lignes rai des et angu-
leuses.
A gauche, la grande ville avec ses mai-
sons , en amphithéâtre que dominent les
blanches murailles du château de Capodi
Monte.
En face, la côte dentelée de Sorrente,
les orangers de Castellamare, et le Vésuve.
Le Vés'uve ! c'est lui qu'on regarde tout
d'abord et les voyageurs courent à l'avant
du bateau poiy braquer leurs lorgnettes
'sur le volcan qui s'est permis de détruire
jadis Herculanum et Pompeïa.
— C'est là ! leur dit le capitaine, en leur.
rpontrant une montagne pointue dont les
flancs s'abaissent doucement vers la mer
tout chargés d'arbres et.de villas.
Rien de plus inofï'ensif en apparence que
cette gracieuse ondulation du sol napoli-
tain.
C'est frais, c'est gai, c'est vert. A peine
si un léger dais nuageux plane au-dessus
du cône, comme pour dire aux étrangers :
« Ne vous y trompez pas. C'est moi qui
suis le Vésuve. »
Une chemïnée d'usine à Saint-Etienne ou
à Manchester fume bien* davantage.
C'et aspect bénin rassure les jeunes ma-
riés les plus timides et, le lendemain, les
joyeuses caravanes partent pour grimper
sur le dos du mpnstre.
On y va à cheval ou à âne, ni plus, ni
moins qu'à Montmorency, et on chemine
sur les laves refroidies des vieilles érup-
tions sans courir plus de dangers que pour
aller de Paris à Saint-Cloud.
On voit bien de temps en temps briller
un point rougeâtre au fond d'une crevasse.
C'est la dernière coulée qui n'a pas encore
eu le temps de s'éteindre. Mais on passe en
riant, on s'arrête à l'Ermitage où un moine
d'occasion vous fait payer très-cher un la-
cryma-christi de contrebande et on arrive
au pied du cône où des guides obligeants
s'offrent à vous porter sur leurs épaules jus-
qu'au bord du cratère.
Ce cratère ressemble beaucoup il un im-
mense four à chaux; creusé en forme d'en-
tw, i :'r et tapissé de toutes les nuances
cor :-;;;: s du soufre depuis le jaune clair
jn- q L'a.u rouge cinabre.
L fond de ce puits est solide ou à peu
près et" avec un peu de fatigue, on y peut
descendre et se donner le plaisir d'y faire
cuire des œufs en les enfonçant dans la
cendre.
Il y a bien, dans un coin, un grand trou
noir qui fume et gronde incessamment,
comme si le volcan voulait vous rappeler
qu'il n'a pas encore été mis à la retraite ;
mais on en est quitte pour s'abstenir d'aller
mettre 1e- nez au-dessus de ce soupirail de
l'enfer.
En somme, on est bien plus frappé du
splendide panorama qui se déroule autour
de la montagne que des dangers cachés dans
ses flancs.
Il est vrai qu'en temps d'éruption tout
cela change et que l'excursion devient plus
dangereuse.
Pas autant cependant que vous pourriez
le croire.
Wg
J'ai vu la dernière, celle de 1861, car il
est bon de vous dire que le Vésuve ne se
fâche _guère plus d'une douzaine de fois par
siècle.
C'est un volcan civilisé, qui sait qu'il a
l'honneur d'être plac~ à la porte d'une su-
perbe capitale de 500,000 âmes et qui ne se
permet point de trop fréquents ni de trop
grands dégâts.
Il a d'ailleurs fait ses preuves, il y a dix-
huit cents ans, le jour où il a englouti deux
, cités romaines, tout exprès sans doute pour
les conserver à notre curiosité.
| Son voisin l'Etna s'échauffe beaucoup
moins souvent que lui; seulement, quand il
s'en mêle, il bouleverse la Sicile et la Cala-
bre, renversé les villes par centaines et tue
les gens-par milliers.
C'est un géant dont les colères sont rares,
mais terribles.
Le Vés-uve, lui, n'est que taquin.
Quand il commence à s'irriter, il annonce
ses intentions par des grognements sourds
st répétés; quelquefois même par de légè-
res secousses. Les puits tarissent à Portici,
à Torre del Greco'et à Résina, et les habi-
tants se mettent tranquillement à démé-
nager.
Alors vient le grand tapage qui dure huit
ou. quinze jours avec accompagnement de
pierres énormes crachées à cinq cents pieds
en l'air.
Puis, la lave soulevée arrive à remplir le
cratère et se répand sur les pentes du cône,
absolument comme l'eau bouillante qui dé-
borde d'un vase trop , chauffé.
Elle forme au début de véritables casca-
des de feu; mais, quand elle atteint des
plans moins inclinés, elle se ralentit sensi-
blement et se refroidit peu à peu pour finir
par se solidifier tout à fait.
C'est pendant qu'elle s'étend doucement
sur les parties inférieures de la montagne
qu'on peut se donner le plaisir de la voir à
l'oeuvre.
C'est un spectacle fort curieux et presque
sans pareil.
Je me rappelle avoir admiré par une belle
nuit de décembre un large courant qui
roulait silencieusement à travers un bois de
chênes verts. -
Pour vous représenter la lave, figurez-
vous un fleuve de pâte. C'est la même con-
sistance molle, la même fluidité lente, seu-
lemeQ-t la pâte vomie par le volcan est in-
candescente.
Cette marée infernale entourait peu à peu
les arbres qui s'enflammaient les uns après
les autres comme des cierges et, rongés par
le pied, s'abattaient et se fondaient dans
le brasier.
On allait voir cela tous les soirs, comme
on va voir à Paris une illumination, et les
guides s'évertuaient à jeter des pièces de
monnaie à la surface de la coulée, pour lep
retirer prestement en ramenant au bout d<&
leur bâton un fragment de lave 011 la pièce
s'incrustait et laissait son empreinte.
Vous voyez que ce n'était, pas bien ter-
rible.
Comment- s'est passée la catastrophe que
lesi dépêches nous annoncent?
Il paraît que, chose inouïe- jusqu'ici, un
cratère s'est ouvert tout h coup sous l§s
pieds des spectateurs imprudents; car, jus-
qu'à confirmation du fait, je ne puis pas
croire encore qu'ils aient pu se laisser cer-
ner par la lave.
Ce qui est malheureusement trop certain,
c'est que de nombreuses créatures humai-
nes ont péri.
La Petite Presse recevra de nouveaux dé-
tails qu'elle s'empressera de faire connaître
à ses lecteurs, et je tâcherai de leur donner
une idée exacte du point où s'est passé*,cet
affreux événpmpnt.
ROBINSON.
INFORMATIONS POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
.Au moment de mettre sous presse, nous ap-
prenons que M. Floquet a été élu conseiller
municipal par le 11e arrondissement.
Par suite de la démission de M. Dauphin,
maire d'Amiens, nommé aux dernières 'élec-
tions partielles, il va être de nouveau procédé
à la nomination d'un député pour 1:.1 circons-
cription..
Les candidats en présence sont messieurs
Jules Barni, ancien professeur de philosophie
à Genève, et de Fourment, un des représen-
tants du département avant le 4 septembre.
Les journaux de Marseille annoncent que •
M. de.Kératry, préfet de Marseille, 'soutenu
énergiquement par le gouvernement et le parti
de l'ordre dans le département, reste définiti-
vement à la tête de l'adminhtratioll des Bou-
ches-du-Rhône.
N° 11. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
VIII (suite)
In vino veritas
L'effroi que Zidore venait de témoigner, en
entendant parler de l'intervention du chiffon-
nier philosophe, prouva à 'Willcomb qu'il
avait encore barre de ce côté sur son con-
vive.
- Voyons, mon cher, lui dit-il, tout va
, dépendre ce • franchise. Je vous ai déjà
~ fait grâce du c .-..u^ire...
— Oh ! le commissaire, fit le jeune faubou-
rien en interrompant, on s'en moque pas mal;
?n lu) SontG des b,laS'ueSj et, s'il a l'air de faire
/ le méchant, op le radoucit par un peu de
plaisant.. ltla.rseiliaise... Mais c'est le père qui n'est pas
— Eh bien, du père je TOUS ferai grâce
Voir le numéro d'hier;
aussi, mais vous n'êtes pas venu chez moi de I
vous-mé: 0, et absolument, je veux savoir qui
vous y a envoyé.
— Je ne m'en suis pas caché quelqu'un
dans la diplomatie.'
— Finissons cette farce, et répondez net à mes
questions : le chef de votre bande n'est-il pas
un homme âgé à moustaches et à favoris
blancs, portant à sa boutonnière plusieurs 1
décorations ? i
— Je ne connais pas d'homme dans ces prix- j
là. Je connais un particulier étranger, un gros !
trapu, fvec une figure de dogue, et des mous- I
en crocs qui est toujours fourré dans nos cou- !
lisses. !
— Et-c'est, dit Willcomb, ce personnage i
qui vous a embauché.
— Embauche ! c'est- à-dire qu'il s'est inté-
ressé à moi, ayant fait quelques parties car-
rées avec sa maîtresse et la mienne, et qu'un
jour il me dit qu'étant dans la diplomatie,
pour surveiller _ les ambassadeurs qui sont 1
tous espions, si je 'voulais travailler avec
eusses...
— Qui, eusses?
— Eh bien donc, son patron, qui est pour
embêter les ambassadeurs avec plusieurs
agents qu'il se sert... et que comme eux je
pouvais gagner gros.
— Et votre gain, qu'est-ce qu'il a été jus-
qu'ici?
;— Un billet de 200 francs que l'étranger
m'a donné avant-hier, dont je me -suis nippé
comme vous voyez, et ai acheté un tartan à
ma sœur.
-Ah! ah! fit Willcomb,. la fille du décapité ?
Vous savez donc toutes les affaires de
chez nous? dit Zidore avec étonnement.
MM-M
— Oui, je sais pas mal de choses, mais ce
qui me reste à apprendre, c'est la manière
dont on vous a dépêché ici. » - ■
— Rien de si simple : que ce soir, au sortir
de la pièce où je paraissais, en lever de ri-
deau, le diplomate m'aborde et me dit que
j'ai joué comme Bressant de la Gomédie-Fran-
çaise, et m'emmène au café, où il m'offre une
absinthe, et m'annonce lo moment venu de
mon début sur un autre théâtre.
— Le théâtre de l'hôtel du Louvre, dit Wil-
comb.
— Précisément : que je n'ai qu'à m'y ren-
dre escalier G, numéro 47, et passer sans avoir
l'air de rien, comme une personne de la mai-
soji, et que voici la clef de la chambre.
— Alors, remarqua l'Américain, ça vous
semble tout naturel de pénétrer dans un lo-
gement qui n'est pas le vôtre?...
— Tiens,;pourquoi pas, répondit naïvement
Zidore, puisque l'autre avait la clé? Mais pour-
tant, ajouta-t-il, quand il me fait connaître
qu'avec les petits crochets qu'il me montre,
j'aurai à ouvrir un secrétaire où je trouverai
800 mille francs, et à mettre la main dessus,
j'avoue que ça me fit d'effet d'un vol, et je ne
me gênai pas de le lui proférer.
— Alors, que répondit voire homme?
— Que dans la diplomatie il n'yfcpas de vol;
que c'est des tours qu'on se joue, et qu'il s'a-
git d'embêter l'ambassadeur d'Amérique, vu
qu'il vous a fait passer cet argent que vous
ne deviez pas recevoir, parce qu'ayant trahi et
étant un aristo, vous vouliez vous en servir
contre la nation... et qu'il y avait 3,000 fr.
pour moi.
— Ah ! voilà qui acheva de vous persuader,
dit Willcomb. '
— Je ne dirai pas que je crache sur l'ar-
; gent; d'autant que 3,000 fr. et moi ne passent
pas souvent par la même porte... Mais vrai,
.ce qui me persuada, c'est si vous avez trahi,
■ pl: que je n'aime pas les aristos qui tripotent
paur les émigrés.
i — Mais, malheureux ! le risque à courir si
vous étiez surplus !
— Ça, ce n'était pas précisément pour m'ar-
rêter; on savait ce que vous feriez pendant
: toute la soirée; on devait vous filer, et si par
hasard vous rentriez plus tôt, le houle-dogue
avait promis d'être dans la rue et de monter
aussitôt, pour m'avertir.
j — Vous voyez, observa Willcomb, qu'il
i vous a agréablement tenu parole.
' j — C'est vrai, c'est!un propre à rien, mai
pas moins, par ma" finesse je m'en suis en-
core tiré.
i" — Ainsi, c'est vous, qui d'inspiration
j m'avez joué toutes vos comédies ; on ne vous
! les avait pas conseillées ?
j — Conseillées i répondit Zidore avec dédain.
C'est peut-être l'autre qui en aurait eu l'idée!
| Un butor, sans malice et borné que je le ven-
' drais trente fois pour une !'
| — Eh bien 1 mon cher, dit Willcomb, je ni)
r m'en dédis pas ; vous êtes un homme d.e pre-
j mière force et qu'on peut employer à bien des
! choses. En faveur de vos talents, grâce pleine
[ et entière... Je ne ferai rien savoir au papa.
I Sur ce, buvons ! Vous allez me conter vos
amours..Ça doit être du dernier amusant.
: Inutile de faire remarquer qu'avec le traître
régime auquel il était mis, le jeune Cam-
( bronne ne devait pas tarder à succomber.
j Voyant qu'il n'y avait pas à tirer de lui
j .d'autres renseignements, Willcomb - vosàjfl-
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