Titre : Le Peuple : organe quotidien du syndicalisme
Auteur : Confédération générale du travail (France). Auteur du texte
Éditeur : Confédération générale du travail (Paris)
Date d'édition : 1933-03-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348990g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 mars 1933 22 mars 1933
Description : 1933/03/22 (A13,N4449). 1933/03/22 (A13,N4449).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4697790q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-LC2-6482
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/08/2017
LE PEUPLE
QUOTIDIEN DU SVN D!GAL!SM E
TREIZIEME ANNEE. — N° 4449
MERCREDI 22 MARS 193®
| Lenuméro: 25 cent.
::..----DIRECTION, RÉDACTION
£r ADMINISTRATION
rt Quai de Valmy (10e)
I PARIS
I Tél. : Nord 53-13
p,près 20 h. "- : Gut.
I ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE
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Pour la France
et Colonies., 58 30 15
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78,rue de Richelieu,Paris
Japonisation
de la Chine
on lit,(î,ans les Mémoires du coin-
witte, qui fut premier ministre
Secrétaire d'Etat de Nicotas II :
Quand les nouvelles, de la ré-
i,j0n des Boxers atteignirent la
nitale, Je ministre de la guerre,
^iropâtkine, vint me voir à mon
ujjiet au ministère des finances.
,,,,a!lo,miîai.t de joie. Je lui rappelai
l'insurrection provenait de la
1,1ic.ie que nous avions faite de la
Sninsule- de Kw.an.Tung. « Pour
o part, dit-i;l, j'en suis très content.
J?1 nous nous fournira un prétexte pour
ocCUIper la Mandchourie. » J'étais
urieux de savoir ce que mon visi-
ur entendait faire de la Mandchou-
après l'avoir occupée : « Nous
informerons la Mandchourie, me
j'évéla-t-il. en une seconde Boukha-
rie, »
On sait comment la voracité- de
l'impérialisme russe conduisit à la
lierre russo-japonaise, et les événe-
ments d'une incalculable portée qui
ensuivirent, \ :
{cette époque, La Russie tsariste
mit à peu près toutes les démocra-
tes contre elle. Aux Etats-Unis ,1e
président Roosevelt sympathisait ou-
rernement avec le Japon. En Fran-
ce seuls les réactionnaires les plus
nationalistes manifestaient en faveur
de la Russie, réclamaient^ du gou-
vernement une action qui eût rapide-
ment jeté la France dans une aven-
ture folle et misérable.
Au .contraire, les « gauches » ré-
damaient une stricte neutralité. Il
riait même des orateurs d'extrème-
,yauche — non des moindres — por*r
évoquer les dieux en faveur des
trompes du mikado et, par haine de
[impérialisme russe, pour faire, sans
le savoir, sans le prévoir, le jeu de
l'impérialisme japonais.
En ces conjonctures, comme j'ai
déjà eu l'occasion de l'indiquer ici,
il se trouva une grande voix révolu-
tionnaire, celle de Pierre Kropotki-
ne, pour faire entendre des paroles
de sagelSse et des avertissements qui
ne sont que trop justifiés aujour-
d'hui.
J'ai ,cité jadis le texte de Kropot-
kine. Je le reprends, je n'en connais
point de plus prophétique :
« Mais s'ensuit-il qu'il soit dési-
ïable de voil' "un Etat aussi belli-
queux-et si plein de rêves im:péria;-
listes que le Japon s' établir en Mand-
chourie ?.Je. ne le crois pas. 11
n'était certainement pas dans l'in-
térêt de la civilisation européenne
que l'Angleterre ajoutât à sa puis-
sance maritime celle d'une nation
continentale en s'installant autrefois
en Bretagne ou .aux Pays-Bas...
D'ailleurs, le Japon lui-même per-
drait (dans ces opérations d'impéria-
lisme) bientôt ce que sa civilisation
a eu cllattray,ant. Fruit de siècles
de paix. celle-ci va vite disparaître
fous l'uniforme européen, aux sons
d'une méchante traduction du God
.lave the King ! »
Depuis trente ans, les révolutions
et la guerre ont transformé la sur-
face politique du monde.
Les craintes exprimées par Kropot
kine n'étaient que trop fondées.
L'impéri alism.e japonais pourrait,
s'il était franc, prendre à son comp.
te en 1933 le mot de Kouropatkine
au comte Witte. Une race belliqueu-
se, industrieuse, dont l'âme oppose
aux terrifiantes épreuves de la na-
iure un indomptable courage, une
persévérance presque surhumaine, a
désormais sous sa griffe la destinée
de la Chine. Qu'en fera-t-elle ?
En s'écroulant, l'empire chinois
produisit -en- Extrême-Orient de ces
Mouvements qui ont l'ampleur des
cataclysmes et dont les remous 60
prolongent à travers les siècles.
En vain les appétits des capitalis-
as européens se sont-ils abattus
dans le passé comme dans le pré-
sent sur la terre et les ressources
profondes de la Chine, endormie
Jller encore dans sa philosophie et
Son dédain du militarisme.
La transformation, le réveil de la
Chme, les Européens n'en seront
les auteurs. iLa tâche sera faite
les Japonais. Ceux-ci croient dur
comme fer - Geôles Lynch le
constatait il y a. trente -cinq ans —
la mission du Japon est d'ame-
er la Chine dans la sphère de son
Mluence intellectuelle, commercia-
■e> militaire.
l'amener de gré ou de force,
COute.que coûte.
la Chine pouvait résister
Plus longtemps à cette espèce de fas-
ation dévorante. Livrée aux « dis-
blfwf116 intestines », selon le voc,a-
el de style, morcelée et chaotique,
® peut ibien se hérisser à l'appro-
au contact du serpent, elle en
enh' l'a tour à tour .les cruelles mor-
s ,es,et les subtiles 'attirances.
}aponis.ation de la Chine équi-
vim ^ a sa militarisation.
l'attîts^sit sans peine Les raisons de
des réactionnaires euro-
Pée,o en face la conflagration
sioiv "laP0Ilaise. Le fascisme est arti-
c!e s'exporte et s'importe et
jwUrs prête assistance... dû-
payee. . Plus il sera de gouver-
fen ^e- force dans la monde et
Plus - 56 réjouiront les doctrinaires
forces et l profiteurs immédiats de la
1 1'£< mope est donc de cervelle
^Sère et de préoccupations qui ne
<\Lr. 1 ent pas l'heure ou le jour
Au (out de l'influence (par les ar-
iïies commerce. la diplomatie, les
1etc.) du Japon, il y a la
Chine eIli-le t. a la doctrine de Mon-
roe
lne r.Tf- en Un supernationalis-
lait Rrla SOUS l'uniforme dont Ipar-
chante 0P°^'ne, au son d'une mé-
ger „i, uction du Deutschland
Bah,
en riam ^pres nous le déluge ! dit
Au «;L Europe réactionnaire.
vont 'Vite.'de la T. S. F. les délu-
CIVIS.
LE PROBLEME DU DESARMEMENT
Arrivé à Paris, M. Mac Donald
expose le résultat
des entretiens de Rome
Le ministre anglais a reçu les représentants
de la presse internationale
LES MINISTRES ANGLAIS AU QUAI D'ORSAY
MM. Daladier et Paul-Boncour,
assistés de MM. Léger, secrétaire
général du ministère des affaires
étrangères, Bargeton et Massigli, se
sont rendue hier matin, à 11 heures,
à l'ambassade de Grande-Bretagne,
où ils ont rencontré M. Mac Donald
et sii, John Simon, ainsi que lord
Tyrrell, ambassadeur, assisté de MM.
Haquey, premier secrétaire d'am-
bassade, Butler et Seymour. chefs
de cabinet des deux ministres Ibri-
tanniques,
Les conversations, qui ont com-
mencé immédiatement, ont été inter-
rompues à 13 heures pour un déjeu-
ner offert en l'honneur des ministres
français.
Aussitôt après le déjeuner, les
conversations ont repris..
« Dans le cadre et dans l'esprit
de la S. D. N. »
Voici le communiqué qui a été pu-
blié hier, à 18 h. 30, simultanément
au ministère des affaires étrangères
et à l'ambassade de Grande-Breta-
gne :
« Le premier ministre et le se-
crétaire d'Etat des affaires étrangè-
res d'Angleterre se sont .arrêtés à
Paris, revenant de Rome, afin de
mettre le president du conseil et le
ministre des .affaires étrangères au
courant du caractère de leurs entre-
tiens avec lU. Mussolini.
« Les ministres anglais et fran-
çais ont eu un .échange de vues pro-
longé..
(( Les ministres français ont re-
mercié leurs collègues des informa-
tions qu'ils leur apportaient et qui
leur permettront de procéder à un
examen approfondi des propositions
dont ils sont saisis.
« Les ministres des deux pays com.
muniqueront entre eux de nouveau,
à bref délai. Les ministres français
ont affirmé leur désir de voir s'ins-
tituer dans l'intérêt de la, paix eu-
ropéenne, dans le cadre et dans l'es-
prit de la Société des nations, une
coopération confiante entre les qua-
tre puissances européennes-membres
permanents du Conseil de la Société
des nations. »
LE PROBLEME DU DESARMEMENT
L'ajournement
de la Conférence
du désarmement
Genève, 21 mars. ,- Après en avoir
conféré avec ses collègues du bureau
de la Conférence du désarmement,
le président Arthur Henderso-n.a dé-
cidé de proposer'jeudi matin, à- la
commission générale, l'ajournement
de l,a 'Conférence ju,squ'après. les fê-
tes de Pâques.
Cette décision serait prise en rai-
son, - notamment, des' conversations
politiques actuellement engagées à
la suite du projet de M. Mussolini.
RIPOSTES
Des manœuvres sournoises
Les communistes ayant la direction
des syndicats unitaires de mineurs au-
raient reçu l'ordre de s'opposer coûte
que coûte à la réussite de la démons-
tration préparée par la Fédération con-
fédérée des travailleurs du sous-sol que
cela ne nous surprendrait pas.
Ils font tout ce qu'ils peuvent pour
susciter des désaccords entre les sala-
riés des compagnies en attaquant perfi-
dement la décision prise par les mili-
tants confédérés.
Hier encore, le bureau du syndicat
unitaire des mineurs du Nord a publié
un « manifeste » visiblement inspiré
par le désir de saboter la grève des 3,
4 et 5 avril.
« Seule, dit le factum en question,
l'action des ouvriers de toutes tendan-
ces et nationalités, unis dans des
comités de grève pour un mouve-
ment illimité, peut faire aboutir toutes
les revendications... »
Ce qui revient à dire aux ouvriers
du fond et de la surface : « Si l'or-
ganisation confédérée ne se résigne
pas à se dessaisir de la direction de la
démonstration qu'elle a préparée au
profit de comités hétéroclites et sans
responsabilité, qui lanceront les mi-
neurs dans une aventure fort désirée
par les exploitants des houillères, ne
participez pas à l'arrêt- du travail de
trois jours. »
Bien entendu, le bureau bolchevik
du syndicat « unitaire » des mineurs
du Nord se garde de tenir un langage
aussi direct. Il déclare toutefois
« avoir la certitude qu'une grève de
trois jours ayant pour but de .faire
pression sur les pouvoirs publics... ne
donnera aucun avantage... »
Jolie manière de décider les mineurs
à sortir des puits le 3 avril !
Fort heureusement, les manœuvres
sournoises des démagogues moscoutai-
res feront long feu. Que le parti com-
muniste en fasse dès maintenant son
deuil. Ses créatures auront beau s'a-
giter, la démonstration décidée par le
récent Comité national de la Fédéra-
tion confédérée des travailleurs du
sous-sol revêtira un caractère de force
| et de dignité ! —
Eugène Morel.
La Chambre
continue
la discussion
du budget
de 1933
Les chapitres de la marine
marchande sont votés
La; Chambre a poursuivi hier pai-
siblement la discussion du budget.
Le matin, elle s'est occupée de la
marine iiioli-eliande, ce qui a donné
à Henri Tasso' l'occasion, de souli-
gner la situation critique de l'arme-
ment. français durement atteint par
la politique-protectionniste actuelle.
Le député socialiste réclama un
effort pour l'armcm.ent libre, qui re-
présente,2 millions et demi sur les
3 millions de tonnes de la flotte mar-
chande, et qui est menacé d'un dé-
sastre irrémédiable par l'âpre
concurrence étrangère.
Henri Tasso suggéra de corriger
les effets de la palloue douanière
en réservant au pavillon français
l'importation de tous les produits
contingentés. Pourquoi, d'autre
...
HENRI TASSO
'part, nVappli^'é^àrt-ori' pas en Fran-
ce, pour revivifier*-- la marine mar-
chande, les IÎloyerrtf efficaôïs de sou-
tien en usage dans les autres na-
tions ?...
Enfin, parlant des revendications
des marins du .commerce, Tas&O', ap-
puyé par M. Geisdorfer, réclama no-
tamment pour les chômeurs de la
marine' le même traitement appliqué
aux- autres, professions et la fixation
à 5.000 francs de la pension de base
des inscrits.
LES SCANDALES DE L'AVIATION
La seconde audience du procès
des faux de l'« Aéropostale »
On a entendu les dépositions de MM. André Tardieu,
Guernier, Piétri et Riché
Lubersac et Picherie expliquent leur rôle
VUE GENERA!LE DE l' 1 COUR D'ASSISES
Les questions que - les. défenseurs
des inculpés avaient voulu .poser à
la fin de la première audience ont
servi d'exorde aux 'débats de la
deuxième journée.
Comme le président des assises te-
nait à faire préciser certaines décla.
rations concernant les -« promena-
des » du dossier Bouilloux-Lafont,
la discussion s'engage sur un ton
assez, vif...
Pourquoi l'ex-administrateur de
l'Aéropostale a-t-il refusé de confier
les documents dont' il était posses-
seul, aux personnalités politiques
qu'il était allé consulter ?
Pourquoi s'est-il refusé, également
à indiquer les sources d'où, prove-
naient les photographies de ces piè-
ces ?
'Bouilloux-Lafont réplique sur le
même ton sec et agressif qu'il n'a-
vait pas confiance dans ceux qui ap-
prochaient l'es ministres et les hom-'
mes politiques. Il n'a pas eu d'autre
raison que celle-là pour justifier son
attitude..
Lorsque M. Painlevé, qui était mi-
nistre de l'air, eut déposé une plain-
te, en faux, l'instruction de l'affaire
fut confiée d'abord à M. Ordonne.au.
Puis elle échut 'à M. Brack, qui pour-
suivit l'information.
Suivant les indications contenues
au dossier, André Bouilloux-Lafont
aurait été convoqué le 10 août der-
nier pour se présenter devant le ma-
gistrat instructeur. Il ne vint ipas ce
jour-là.
- Je n'ai jamais été touché par
cette citation, dit Bouilloux-Lafont.
— Comment se tait-il que, le U,
vous ayez. pu parler de cette convo-
cation à Collin ?
— Je-ne, lui en ai pas parlé. J'ai
fait allusion à une note parue clans
un journal et dans laquelle il était
parlé d'une visite de M. Painlevé à
M. Brack. J'ignorais, à ce moment-
llà, la plainte du ministère.
Mais Collin et son défenseur, Me
Raymond Hubert, donnent sur ce
point un démenti à Bouilloux-Lafont.
— Il me déclara, dit Collin, qu'il
préférait quitter Paris plutôt que de
répondre à, cette convocation, son
avocat, M° Pierre Masse, étant, ab-
sent.
— J'ajoute, intervient -Ma Pierre
Masse, que mon client n'a j,amais
cherché à se dérober aux' convoca-
tions qui pouvaient lui être adres-
sées. On trouvera dans le dossier
même de M. Brack l'indication de
tous ses déplaceménts.,
— Et quand je me trouvai dans le
cabinet du juge, poursuit Bouilloux-
Lafont, je n'hésitai pas à lui mon-
trer et à lui remettre mes documents
tant j'étais convaincu de, leur au-
thenticité. Si j'avais eu des doutes,
j'aurais hésité,, j'aurais fait marche
arrière.,
LA DICTATURE EN ALLEMAGNE
L'ouverture du Reichstag de Hitler
a été célébrée, hier, à Potsdam
par une tapageuse parade militaire
...Et par des cérémonies religieuses
A l' occasion de V ouverture du
Reichstag raciste, les dictateur s*-.de
l'Allei?ïagne avaient organisé hier
malin M7te parade - sensationnelle à
PotstlaTn. •.
Il n'il a aucun intérêt à s'étendre
sur ces cérémonies et les discours
auxquels elles ont donné lieu de la
part de Hindenburg, et de Hitler.
Elles comptent tout juste par le
choix symbolique de la ville, qui
traduit la volonté, de mettre VAlle-
magne du Troisième Reich sous
l'égide de la Prusse des Hohenzol-
lern et par le caractère militaire qui
leur a été donné.
A Potsdam, Hindenburg a passé
en revue les troupes de la Reichs-
wehr avec les drapeaux des régi-
ments dissous de l'ancienne, armée,
la police armée de carabines et coif-
fée de casques de tranchée, les sec-
tions d'assaut racistes, les Casques
d'acier sac au dos et sans armes,
les gardes forestiers et les déléga-
tions des associations patriotiques.
A Berlin, un défilé de même na-
ture a eu lieu devant l'ancien châ-
teau impérial. r ....
Ce qui compte plus que ces dé.
monstrations, c'est- l'orientation de
la politique dictatoriale à laquelle
elles ont servi de prélude tapageur.
Il n'y a pas. de doute sur le rôle
réservé au Reichstag, dont les com-
munistes ont été exclus et dont de
nombreux membres social-démocra-
tes ont été arrêtés. /
Tout ce que lui demandent Hitler
et ses associés est de « légaliser »
1lne dictature absolutiste, en.! 'don-
nant pour quatre ans au gouverne-
ment des pleins pouvoirs allant jus-
qu'au droit de modifier la Constitu-
tion, sauf en ce qui concerne « l'ins-
titution du Reichstag et du Conseil
d'Empire, comme tels M, >, mais - en
rendant ceux-ci complètement-super-
flus, puisqus les lois nouvelles po.M?'-
ront être promulguées seins .-gù'il
soit besoin, de leur- assentimênt..
Il est même significatif que le
projet, vise Hinde?îbuig, . qui',i,,i).it, tous
les pouvoirs personnels, exercés,par
lui en vertu de 'l'artiele 48,. passer
aux 7nains d'une dictature de parti.
Il lui est tout juste réservé le. droit
de renvoyer le gouvernement —
droit tout théorique, du reste, puis-
qu'il n'aura pas plus le pouvoir de
l'exercer que le roi d' Italie : n'a la
possibilité de se débarrasser de Mus-
solini.
" !La police spéciale des c hemins de fer dit Reich
Il ne manque plus à l'institution
de da dictature totalitaire que l'ac-
quiescement du Reichstag, pour le-
quel une majorité des deux tiers est
nécessaire, c'est-à-dire qu'en prin-
cipe le Centre catholique devra s'as-
socier aux nazis et à leurs alliés.
Les catholiques, qui voulaient né-
gocier, tergiverser, ont été sommés
de répondre au gouvernement par
oui ou non.
S'inclineront-ils devant la volonté
de Hitler, qui, en attendant, ne leur
ménage point les brimades ?' On
serait surpris s'il en était autre-
nient,,
-La dictature « légalisée » va être
un faittaccompli en Allemagne, Sur
ce'-point, - aucun- doute. Res,te seule-
ment a savoir ce aue ses bénéficiai-
res en feront tout de suite.
M. H.
La première séance
du nouveau Reichstag
Berlin, 21' mars. — Le Reichstag,
élu le 5 mars, s'est réuni pour la
première fois cet après-midi, à 17
heures, au Krolltheater.
La salle de l'ancien théâtre d'Etat
a été aménagée pour la circonstance.
A 17 heures 12, le chancelier Hitler
va prendre place au fauteuil sous les
applaudissements de la majorité des
députés et du public installé dans
les galeries supérieures.
A 17 heures 15, la séance est ou-
verte par le ministre Goering, pré-
sident du Reichstag dissous.
On procède immédiatement à l'é-
lection du bureau.
M. Goering est réélu président 'N
mains levées.
L'élection des autres membres du
bureau a lieu ensuite de la façon la
plus expéditive.
Sont élus :
Premier vice-président : M. Essero,
du parti du Centre ;
Deuxième vice-président : M. Graef,
national-allemand ;
Troisième vice-président : M. Zoer-
ner, national-socialiste.
M. Goering monte à la tribune et
prononce le discours d'ouverture.
Le Reichstag s'est ensuite ajourné
à jeudi.
PRES DE CAMBRAI
Un train ouvrier
déraille
Le mécanicien est tué,
dix voyageurs sont blessés
Cambrai, 21 mars. — Ce matin, à
5 heures 45. un train ouvrier dé la
Compagnie du chemin de fer du
Cambraisis, se dirigeant sur Menain,
a déraillé entre Béthencourt et
Veisly.
Le mécanicien, M. Boitiaux. habi-»
tant Béthencourt, a été tué. Dix per*
sonnes ont été blessées.
Le Parquet de Cambrai s'est rendu:
sur les lieux.
Lire en deuxième page :
REMARQUES " V/
EN MAURIENNE
Seize ouvriers
sont ensevelis
par une avalanche
7 MORTS. — 9 BLESSES
~ «Saint-Jean-de-Maurienne, 21 mars.
— Aux chantiers de la Bissorte, à la
Praz, à plus de 2.000 mètres d'alti-
tude, 16 ouvriers ont été ensevelis
par. une - avalanche, hier soir à 20
heures. L'avalanche, venant du col
des Sarasins. a entraîné deux bara-
quements, l'un en pierres, servant de
cuisine, et l'autre qui servait de
chambre à 1G ouvriers.
A 22 heures, quatre ouvriers
étaient retirés sans blessures graves
apparentes. Ils ont été descendus ce
matin par le téléférique et seront
transportés à l'hôpital. Les au-
tres ouvriers du chantier travaillent
activement à la recherche des douze
autres ouvriers ensevelis, dont on
reste encore sans -nouvelle.
Les travaux de sauvetage
Saint-Jean-dé-Maurienne, 21 mars.
— L'avalanche qui s'est produite
hier soir, aux chantiers de la Bis-
sorte, situés à 2.250 mètres d'alti-
tude, est venue s'arrêter sur le bara.
quement où se trouvaient 16 ou-
vriers. A l'heure actuelle, on compte
cinq morts, le corps de l'un d'eux
n'a pas encore été .retrouvé. Neuf
autres ouvriers ont été blessés, dont
quatre, grièvement. Trois de ces der-
niers ont -déjà été transportés à
l'hôpital de Saint-Jean-de-Maurien-
no,
Les victimes seraient toutes de na-
tionalité itaHenne ou yougoslave.
Des médecins, le commissaire spé-
cial de Modane,. M. Cortegiani ;
l'agent consulaire d'Italie, M. Bo-
renger, et le capitaine Corréard sont
sur les lieux de l'accident.
Les 120 ouvriers de l'entreprise,
sous la direction de M. Vigliano, di-
recteur des travaux, et des ingé-
nieurs travaillent activement au dé-
gagement et au transport des bles-
sés.
LIBRES OPINIONS
Le piège
par H. FONTANIER
Les événements qui, depuis
quelques semaines, se déroulent
en Europe, et particulièrement
en Allemagne, fournissent aux
conservateurs français l'occasion
de tenter un retour .offensif. Ils
veulent. en profiter pour imposer;
en matière de politique extérieure
et militaire leurs conceptions "au
gouvernement.
Ils mènent l'entreprise avec unè
allégresse qui laisserait facilement
croire que les succès de Hitler;
leur causent moins d'émotiorï
qu'il ne semblerait au premier,
abord. C'est, en quelque manière,
l'événement attendu, béni, quii
leur apporte le moyen. providen-
tiel de reprendre la direction da
la diplomatie, sinon le pouvoir
tout entier. Au fait, en ont-ils été
écartés autant qu'ils le disent, et
quelque chose de leur pensée n'a"
t-il pas inspiré 'les actes de nos di-
rig-eants, même à l'heure où feu
Aristide Briand était au Quai d'Or-
say ? Ce serait un curieux point
d'histoire à élucider, et j'ai quel-
que idée qu'à le tenter on ferait
plus d'une découverte intéressant
te. Mais ceci est une autre affaires
La thèse de nos conservateurs f
est simple. Elle est exposée avec
une clarté parfaite dans les der-,
niers numéros de l'Echo de Paris*;,
Depuis 1919, y lisons-nous, nous
avons désarmé. Le monde a eui s
l'impression que nous nous aban-.-
donnions ; il s'est mis à nous mé-
priser et il s'est éloigné de nous.,
Nous sommes isolés.
L'Allemagne et l'Italie, elles, au'
contraire, ont poussé leurs arme...,
ments à fond, mobilisé leur jeu-,
nesse, tendu de toutes leurs forces
vers des buts de guerre hautement
proclamés. Résultat : « L'Améri-
que et l'Angleterre, impression-,
nées par parJ-etÚ' Jorce, se sont rap-w
prochées' d'elles.
K Et nous assistons 4ii jour*
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i,j0n des Boxers atteignirent la
nitale, Je ministre de la guerre,
^iropâtkine, vint me voir à mon
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,,,,a!lo,miîai.t de joie. Je lui rappelai
l'insurrection provenait de la
1,1ic.ie que nous avions faite de la
Sninsule- de Kw.an.Tung. « Pour
o part, dit-i;l, j'en suis très content.
J?1 nous nous fournira un prétexte pour
ocCUIper la Mandchourie. » J'étais
urieux de savoir ce que mon visi-
ur entendait faire de la Mandchou-
après l'avoir occupée : « Nous
informerons la Mandchourie, me
j'évéla-t-il. en une seconde Boukha-
rie, »
On sait comment la voracité- de
l'impérialisme russe conduisit à la
lierre russo-japonaise, et les événe-
ments d'une incalculable portée qui
ensuivirent, \ :
{cette époque, La Russie tsariste
mit à peu près toutes les démocra-
tes contre elle. Aux Etats-Unis ,1e
président Roosevelt sympathisait ou-
rernement avec le Japon. En Fran-
ce seuls les réactionnaires les plus
nationalistes manifestaient en faveur
de la Russie, réclamaient^ du gou-
vernement une action qui eût rapide-
ment jeté la France dans une aven-
ture folle et misérable.
Au .contraire, les « gauches » ré-
damaient une stricte neutralité. Il
riait même des orateurs d'extrème-
,yauche — non des moindres — por*r
évoquer les dieux en faveur des
trompes du mikado et, par haine de
[impérialisme russe, pour faire, sans
le savoir, sans le prévoir, le jeu de
l'impérialisme japonais.
En ces conjonctures, comme j'ai
déjà eu l'occasion de l'indiquer ici,
il se trouva une grande voix révolu-
tionnaire, celle de Pierre Kropotki-
ne, pour faire entendre des paroles
de sagelSse et des avertissements qui
ne sont que trop justifiés aujour-
d'hui.
J'ai ,cité jadis le texte de Kropot-
kine. Je le reprends, je n'en connais
point de plus prophétique :
« Mais s'ensuit-il qu'il soit dési-
ïable de voil' "un Etat aussi belli-
queux-et si plein de rêves im:péria;-
listes que le Japon s' établir en Mand-
chourie ?.Je. ne le crois pas. 11
n'était certainement pas dans l'in-
térêt de la civilisation européenne
que l'Angleterre ajoutât à sa puis-
sance maritime celle d'une nation
continentale en s'installant autrefois
en Bretagne ou .aux Pays-Bas...
D'ailleurs, le Japon lui-même per-
drait (dans ces opérations d'impéria-
lisme) bientôt ce que sa civilisation
a eu cllattray,ant. Fruit de siècles
de paix. celle-ci va vite disparaître
fous l'uniforme européen, aux sons
d'une méchante traduction du God
.lave the King ! »
Depuis trente ans, les révolutions
et la guerre ont transformé la sur-
face politique du monde.
Les craintes exprimées par Kropot
kine n'étaient que trop fondées.
L'impéri alism.e japonais pourrait,
s'il était franc, prendre à son comp.
te en 1933 le mot de Kouropatkine
au comte Witte. Une race belliqueu-
se, industrieuse, dont l'âme oppose
aux terrifiantes épreuves de la na-
iure un indomptable courage, une
persévérance presque surhumaine, a
désormais sous sa griffe la destinée
de la Chine. Qu'en fera-t-elle ?
En s'écroulant, l'empire chinois
produisit -en- Extrême-Orient de ces
Mouvements qui ont l'ampleur des
cataclysmes et dont les remous 60
prolongent à travers les siècles.
En vain les appétits des capitalis-
as européens se sont-ils abattus
dans le passé comme dans le pré-
sent sur la terre et les ressources
profondes de la Chine, endormie
Jller encore dans sa philosophie et
Son dédain du militarisme.
La transformation, le réveil de la
Chme, les Européens n'en seront
les auteurs. iLa tâche sera faite
les Japonais. Ceux-ci croient dur
comme fer - Geôles Lynch le
constatait il y a. trente -cinq ans —
la mission du Japon est d'ame-
er la Chine dans la sphère de son
Mluence intellectuelle, commercia-
■e> militaire.
l'amener de gré ou de force,
COute.que coûte.
la Chine pouvait résister
Plus longtemps à cette espèce de fas-
ation dévorante. Livrée aux « dis-
blfwf116 intestines », selon le voc,a-
el de style, morcelée et chaotique,
® peut ibien se hérisser à l'appro-
au contact du serpent, elle en
enh' l'a tour à tour .les cruelles mor-
s ,es,et les subtiles 'attirances.
}aponis.ation de la Chine équi-
vim ^ a sa militarisation.
l'attîts^sit sans peine Les raisons de
des réactionnaires euro-
Pée,o en face la conflagration
sioiv "laP0Ilaise. Le fascisme est arti-
c!e s'exporte et s'importe et
jwUrs prête assistance... dû-
payee. . Plus il sera de gouver-
fen ^e- force dans la monde et
Plus - 56 réjouiront les doctrinaires
forces et l profiteurs immédiats de la
1 1'£< mope est donc de cervelle
^Sère et de préoccupations qui ne
<\Lr. 1 ent pas l'heure ou le jour
Au (out de l'influence (par les ar-
iïies commerce. la diplomatie, les
1etc.) du Japon, il y a la
Chine eIli-le t. a la doctrine de Mon-
roe
lne r.Tf- en Un supernationalis-
lait Rrla SOUS l'uniforme dont Ipar-
chante 0P°^'ne, au son d'une mé-
ger „i, uction du Deutschland
Bah,
en riam ^pres nous le déluge ! dit
Au «;L Europe réactionnaire.
vont 'Vite.'de la T. S. F. les délu-
CIVIS.
LE PROBLEME DU DESARMEMENT
Arrivé à Paris, M. Mac Donald
expose le résultat
des entretiens de Rome
Le ministre anglais a reçu les représentants
de la presse internationale
LES MINISTRES ANGLAIS AU QUAI D'ORSAY
MM. Daladier et Paul-Boncour,
assistés de MM. Léger, secrétaire
général du ministère des affaires
étrangères, Bargeton et Massigli, se
sont rendue hier matin, à 11 heures,
à l'ambassade de Grande-Bretagne,
où ils ont rencontré M. Mac Donald
et sii, John Simon, ainsi que lord
Tyrrell, ambassadeur, assisté de MM.
Haquey, premier secrétaire d'am-
bassade, Butler et Seymour. chefs
de cabinet des deux ministres Ibri-
tanniques,
Les conversations, qui ont com-
mencé immédiatement, ont été inter-
rompues à 13 heures pour un déjeu-
ner offert en l'honneur des ministres
français.
Aussitôt après le déjeuner, les
conversations ont repris..
« Dans le cadre et dans l'esprit
de la S. D. N. »
Voici le communiqué qui a été pu-
blié hier, à 18 h. 30, simultanément
au ministère des affaires étrangères
et à l'ambassade de Grande-Breta-
gne :
« Le premier ministre et le se-
crétaire d'Etat des affaires étrangè-
res d'Angleterre se sont .arrêtés à
Paris, revenant de Rome, afin de
mettre le president du conseil et le
ministre des .affaires étrangères au
courant du caractère de leurs entre-
tiens avec lU. Mussolini.
« Les ministres anglais et fran-
çais ont eu un .échange de vues pro-
longé..
(( Les ministres français ont re-
mercié leurs collègues des informa-
tions qu'ils leur apportaient et qui
leur permettront de procéder à un
examen approfondi des propositions
dont ils sont saisis.
« Les ministres des deux pays com.
muniqueront entre eux de nouveau,
à bref délai. Les ministres français
ont affirmé leur désir de voir s'ins-
tituer dans l'intérêt de la, paix eu-
ropéenne, dans le cadre et dans l'es-
prit de la Société des nations, une
coopération confiante entre les qua-
tre puissances européennes-membres
permanents du Conseil de la Société
des nations. »
LE PROBLEME DU DESARMEMENT
L'ajournement
de la Conférence
du désarmement
Genève, 21 mars. ,- Après en avoir
conféré avec ses collègues du bureau
de la Conférence du désarmement,
le président Arthur Henderso-n.a dé-
cidé de proposer'jeudi matin, à- la
commission générale, l'ajournement
de l,a 'Conférence ju,squ'après. les fê-
tes de Pâques.
Cette décision serait prise en rai-
son, - notamment, des' conversations
politiques actuellement engagées à
la suite du projet de M. Mussolini.
RIPOSTES
Des manœuvres sournoises
Les communistes ayant la direction
des syndicats unitaires de mineurs au-
raient reçu l'ordre de s'opposer coûte
que coûte à la réussite de la démons-
tration préparée par la Fédération con-
fédérée des travailleurs du sous-sol que
cela ne nous surprendrait pas.
Ils font tout ce qu'ils peuvent pour
susciter des désaccords entre les sala-
riés des compagnies en attaquant perfi-
dement la décision prise par les mili-
tants confédérés.
Hier encore, le bureau du syndicat
unitaire des mineurs du Nord a publié
un « manifeste » visiblement inspiré
par le désir de saboter la grève des 3,
4 et 5 avril.
« Seule, dit le factum en question,
l'action des ouvriers de toutes tendan-
ces et nationalités, unis dans des
comités de grève pour un mouve-
ment illimité, peut faire aboutir toutes
les revendications... »
Ce qui revient à dire aux ouvriers
du fond et de la surface : « Si l'or-
ganisation confédérée ne se résigne
pas à se dessaisir de la direction de la
démonstration qu'elle a préparée au
profit de comités hétéroclites et sans
responsabilité, qui lanceront les mi-
neurs dans une aventure fort désirée
par les exploitants des houillères, ne
participez pas à l'arrêt- du travail de
trois jours. »
Bien entendu, le bureau bolchevik
du syndicat « unitaire » des mineurs
du Nord se garde de tenir un langage
aussi direct. Il déclare toutefois
« avoir la certitude qu'une grève de
trois jours ayant pour but de .faire
pression sur les pouvoirs publics... ne
donnera aucun avantage... »
Jolie manière de décider les mineurs
à sortir des puits le 3 avril !
Fort heureusement, les manœuvres
sournoises des démagogues moscoutai-
res feront long feu. Que le parti com-
muniste en fasse dès maintenant son
deuil. Ses créatures auront beau s'a-
giter, la démonstration décidée par le
récent Comité national de la Fédéra-
tion confédérée des travailleurs du
sous-sol revêtira un caractère de force
| et de dignité ! —
Eugène Morel.
La Chambre
continue
la discussion
du budget
de 1933
Les chapitres de la marine
marchande sont votés
La; Chambre a poursuivi hier pai-
siblement la discussion du budget.
Le matin, elle s'est occupée de la
marine iiioli-eliande, ce qui a donné
à Henri Tasso' l'occasion, de souli-
gner la situation critique de l'arme-
ment. français durement atteint par
la politique-protectionniste actuelle.
Le député socialiste réclama un
effort pour l'armcm.ent libre, qui re-
présente,2 millions et demi sur les
3 millions de tonnes de la flotte mar-
chande, et qui est menacé d'un dé-
sastre irrémédiable par l'âpre
concurrence étrangère.
Henri Tasso suggéra de corriger
les effets de la palloue douanière
en réservant au pavillon français
l'importation de tous les produits
contingentés. Pourquoi, d'autre
...
HENRI TASSO
'part, nVappli^'é^àrt-ori' pas en Fran-
ce, pour revivifier*-- la marine mar-
chande, les IÎloyerrtf efficaôïs de sou-
tien en usage dans les autres na-
tions ?...
Enfin, parlant des revendications
des marins du .commerce, Tas&O', ap-
puyé par M. Geisdorfer, réclama no-
tamment pour les chômeurs de la
marine' le même traitement appliqué
aux- autres, professions et la fixation
à 5.000 francs de la pension de base
des inscrits.
LES SCANDALES DE L'AVIATION
La seconde audience du procès
des faux de l'« Aéropostale »
On a entendu les dépositions de MM. André Tardieu,
Guernier, Piétri et Riché
Lubersac et Picherie expliquent leur rôle
VUE GENERA!LE DE l' 1 COUR D'ASSISES
Les questions que - les. défenseurs
des inculpés avaient voulu .poser à
la fin de la première audience ont
servi d'exorde aux 'débats de la
deuxième journée.
Comme le président des assises te-
nait à faire préciser certaines décla.
rations concernant les -« promena-
des » du dossier Bouilloux-Lafont,
la discussion s'engage sur un ton
assez, vif...
Pourquoi l'ex-administrateur de
l'Aéropostale a-t-il refusé de confier
les documents dont' il était posses-
seul, aux personnalités politiques
qu'il était allé consulter ?
Pourquoi s'est-il refusé, également
à indiquer les sources d'où, prove-
naient les photographies de ces piè-
ces ?
'Bouilloux-Lafont réplique sur le
même ton sec et agressif qu'il n'a-
vait pas confiance dans ceux qui ap-
prochaient l'es ministres et les hom-'
mes politiques. Il n'a pas eu d'autre
raison que celle-là pour justifier son
attitude..
Lorsque M. Painlevé, qui était mi-
nistre de l'air, eut déposé une plain-
te, en faux, l'instruction de l'affaire
fut confiée d'abord à M. Ordonne.au.
Puis elle échut 'à M. Brack, qui pour-
suivit l'information.
Suivant les indications contenues
au dossier, André Bouilloux-Lafont
aurait été convoqué le 10 août der-
nier pour se présenter devant le ma-
gistrat instructeur. Il ne vint ipas ce
jour-là.
- Je n'ai jamais été touché par
cette citation, dit Bouilloux-Lafont.
— Comment se tait-il que, le U,
vous ayez. pu parler de cette convo-
cation à Collin ?
— Je-ne, lui en ai pas parlé. J'ai
fait allusion à une note parue clans
un journal et dans laquelle il était
parlé d'une visite de M. Painlevé à
M. Brack. J'ignorais, à ce moment-
llà, la plainte du ministère.
Mais Collin et son défenseur, Me
Raymond Hubert, donnent sur ce
point un démenti à Bouilloux-Lafont.
— Il me déclara, dit Collin, qu'il
préférait quitter Paris plutôt que de
répondre à, cette convocation, son
avocat, M° Pierre Masse, étant, ab-
sent.
— J'ajoute, intervient -Ma Pierre
Masse, que mon client n'a j,amais
cherché à se dérober aux' convoca-
tions qui pouvaient lui être adres-
sées. On trouvera dans le dossier
même de M. Brack l'indication de
tous ses déplaceménts.,
— Et quand je me trouvai dans le
cabinet du juge, poursuit Bouilloux-
Lafont, je n'hésitai pas à lui mon-
trer et à lui remettre mes documents
tant j'étais convaincu de, leur au-
thenticité. Si j'avais eu des doutes,
j'aurais hésité,, j'aurais fait marche
arrière.,
LA DICTATURE EN ALLEMAGNE
L'ouverture du Reichstag de Hitler
a été célébrée, hier, à Potsdam
par une tapageuse parade militaire
...Et par des cérémonies religieuses
A l' occasion de V ouverture du
Reichstag raciste, les dictateur s*-.de
l'Allei?ïagne avaient organisé hier
malin M7te parade - sensationnelle à
PotstlaTn. •.
Il n'il a aucun intérêt à s'étendre
sur ces cérémonies et les discours
auxquels elles ont donné lieu de la
part de Hindenburg, et de Hitler.
Elles comptent tout juste par le
choix symbolique de la ville, qui
traduit la volonté, de mettre VAlle-
magne du Troisième Reich sous
l'égide de la Prusse des Hohenzol-
lern et par le caractère militaire qui
leur a été donné.
A Potsdam, Hindenburg a passé
en revue les troupes de la Reichs-
wehr avec les drapeaux des régi-
ments dissous de l'ancienne, armée,
la police armée de carabines et coif-
fée de casques de tranchée, les sec-
tions d'assaut racistes, les Casques
d'acier sac au dos et sans armes,
les gardes forestiers et les déléga-
tions des associations patriotiques.
A Berlin, un défilé de même na-
ture a eu lieu devant l'ancien châ-
teau impérial. r ....
Ce qui compte plus que ces dé.
monstrations, c'est- l'orientation de
la politique dictatoriale à laquelle
elles ont servi de prélude tapageur.
Il n'y a pas. de doute sur le rôle
réservé au Reichstag, dont les com-
munistes ont été exclus et dont de
nombreux membres social-démocra-
tes ont été arrêtés. /
Tout ce que lui demandent Hitler
et ses associés est de « légaliser »
1lne dictature absolutiste, en.! 'don-
nant pour quatre ans au gouverne-
ment des pleins pouvoirs allant jus-
qu'au droit de modifier la Constitu-
tion, sauf en ce qui concerne « l'ins-
titution du Reichstag et du Conseil
d'Empire, comme tels M, >, mais - en
rendant ceux-ci complètement-super-
flus, puisqus les lois nouvelles po.M?'-
ront être promulguées seins .-gù'il
soit besoin, de leur- assentimênt..
Il est même significatif que le
projet, vise Hinde?îbuig, . qui',i,,i).it, tous
les pouvoirs personnels, exercés,par
lui en vertu de 'l'artiele 48,. passer
aux 7nains d'une dictature de parti.
Il lui est tout juste réservé le. droit
de renvoyer le gouvernement —
droit tout théorique, du reste, puis-
qu'il n'aura pas plus le pouvoir de
l'exercer que le roi d' Italie : n'a la
possibilité de se débarrasser de Mus-
solini.
" !La police spéciale des c hemins de fer dit Reich
Il ne manque plus à l'institution
de da dictature totalitaire que l'ac-
quiescement du Reichstag, pour le-
quel une majorité des deux tiers est
nécessaire, c'est-à-dire qu'en prin-
cipe le Centre catholique devra s'as-
socier aux nazis et à leurs alliés.
Les catholiques, qui voulaient né-
gocier, tergiverser, ont été sommés
de répondre au gouvernement par
oui ou non.
S'inclineront-ils devant la volonté
de Hitler, qui, en attendant, ne leur
ménage point les brimades ?' On
serait surpris s'il en était autre-
nient,,
-La dictature « légalisée » va être
un faittaccompli en Allemagne, Sur
ce'-point, - aucun- doute. Res,te seule-
ment a savoir ce aue ses bénéficiai-
res en feront tout de suite.
M. H.
La première séance
du nouveau Reichstag
Berlin, 21' mars. — Le Reichstag,
élu le 5 mars, s'est réuni pour la
première fois cet après-midi, à 17
heures, au Krolltheater.
La salle de l'ancien théâtre d'Etat
a été aménagée pour la circonstance.
A 17 heures 12, le chancelier Hitler
va prendre place au fauteuil sous les
applaudissements de la majorité des
députés et du public installé dans
les galeries supérieures.
A 17 heures 15, la séance est ou-
verte par le ministre Goering, pré-
sident du Reichstag dissous.
On procède immédiatement à l'é-
lection du bureau.
M. Goering est réélu président 'N
mains levées.
L'élection des autres membres du
bureau a lieu ensuite de la façon la
plus expéditive.
Sont élus :
Premier vice-président : M. Essero,
du parti du Centre ;
Deuxième vice-président : M. Graef,
national-allemand ;
Troisième vice-président : M. Zoer-
ner, national-socialiste.
M. Goering monte à la tribune et
prononce le discours d'ouverture.
Le Reichstag s'est ensuite ajourné
à jeudi.
PRES DE CAMBRAI
Un train ouvrier
déraille
Le mécanicien est tué,
dix voyageurs sont blessés
Cambrai, 21 mars. — Ce matin, à
5 heures 45. un train ouvrier dé la
Compagnie du chemin de fer du
Cambraisis, se dirigeant sur Menain,
a déraillé entre Béthencourt et
Veisly.
Le mécanicien, M. Boitiaux. habi-»
tant Béthencourt, a été tué. Dix per*
sonnes ont été blessées.
Le Parquet de Cambrai s'est rendu:
sur les lieux.
Lire en deuxième page :
REMARQUES " V/
EN MAURIENNE
Seize ouvriers
sont ensevelis
par une avalanche
7 MORTS. — 9 BLESSES
~ «Saint-Jean-de-Maurienne, 21 mars.
— Aux chantiers de la Bissorte, à la
Praz, à plus de 2.000 mètres d'alti-
tude, 16 ouvriers ont été ensevelis
par. une - avalanche, hier soir à 20
heures. L'avalanche, venant du col
des Sarasins. a entraîné deux bara-
quements, l'un en pierres, servant de
cuisine, et l'autre qui servait de
chambre à 1G ouvriers.
A 22 heures, quatre ouvriers
étaient retirés sans blessures graves
apparentes. Ils ont été descendus ce
matin par le téléférique et seront
transportés à l'hôpital. Les au-
tres ouvriers du chantier travaillent
activement à la recherche des douze
autres ouvriers ensevelis, dont on
reste encore sans -nouvelle.
Les travaux de sauvetage
Saint-Jean-dé-Maurienne, 21 mars.
— L'avalanche qui s'est produite
hier soir, aux chantiers de la Bis-
sorte, situés à 2.250 mètres d'alti-
tude, est venue s'arrêter sur le bara.
quement où se trouvaient 16 ou-
vriers. A l'heure actuelle, on compte
cinq morts, le corps de l'un d'eux
n'a pas encore été .retrouvé. Neuf
autres ouvriers ont été blessés, dont
quatre, grièvement. Trois de ces der-
niers ont -déjà été transportés à
l'hôpital de Saint-Jean-de-Maurien-
no,
Les victimes seraient toutes de na-
tionalité itaHenne ou yougoslave.
Des médecins, le commissaire spé-
cial de Modane,. M. Cortegiani ;
l'agent consulaire d'Italie, M. Bo-
renger, et le capitaine Corréard sont
sur les lieux de l'accident.
Les 120 ouvriers de l'entreprise,
sous la direction de M. Vigliano, di-
recteur des travaux, et des ingé-
nieurs travaillent activement au dé-
gagement et au transport des bles-
sés.
LIBRES OPINIONS
Le piège
par H. FONTANIER
Les événements qui, depuis
quelques semaines, se déroulent
en Europe, et particulièrement
en Allemagne, fournissent aux
conservateurs français l'occasion
de tenter un retour .offensif. Ils
veulent. en profiter pour imposer;
en matière de politique extérieure
et militaire leurs conceptions "au
gouvernement.
Ils mènent l'entreprise avec unè
allégresse qui laisserait facilement
croire que les succès de Hitler;
leur causent moins d'émotiorï
qu'il ne semblerait au premier,
abord. C'est, en quelque manière,
l'événement attendu, béni, quii
leur apporte le moyen. providen-
tiel de reprendre la direction da
la diplomatie, sinon le pouvoir
tout entier. Au fait, en ont-ils été
écartés autant qu'ils le disent, et
quelque chose de leur pensée n'a"
t-il pas inspiré 'les actes de nos di-
rig-eants, même à l'heure où feu
Aristide Briand était au Quai d'Or-
say ? Ce serait un curieux point
d'histoire à élucider, et j'ai quel-
que idée qu'à le tenter on ferait
plus d'une découverte intéressant
te. Mais ceci est une autre affaires
La thèse de nos conservateurs f
est simple. Elle est exposée avec
une clarté parfaite dans les der-,
niers numéros de l'Echo de Paris*;,
Depuis 1919, y lisons-nous, nous
avons désarmé. Le monde a eui s
l'impression que nous nous aban-.-
donnions ; il s'est mis à nous mé-
priser et il s'est éloigné de nous.,
Nous sommes isolés.
L'Allemagne et l'Italie, elles, au'
contraire, ont poussé leurs arme...,
ments à fond, mobilisé leur jeu-,
nesse, tendu de toutes leurs forces
vers des buts de guerre hautement
proclamés. Résultat : « L'Améri-
que et l'Angleterre, impression-,
nées par parJ-etÚ' Jorce, se sont rap-w
prochées' d'elles.
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