Titre : Le Petit Marocain
Éditeur : Petit Marocain (Casablanca)
Date d'édition : 1943-01-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344696449
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 janvier 1943 07 janvier 1943
Description : 1943/01/07 (A31,N7383). 1943/01/07 (A31,N7383).
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4693213z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-96197
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2017
Le Petit Marocain
AUJOURD'HUI :
SERVICE PHARMACEUTIQUE
De nuit : de l'Hôtel de ville.
DEMAIN :
SAINT LUCIEN
1 FRANC
LI PLUS FORT TIRAGE DES QUOTIDIENS DU MATIN PARAISSANT AU MAROC*""
-
Rue G. Merclé 31e Année. — No 7383*^
CASABLANCA
' A. 59-53 JEUDI
3 m.. 6 m., 1 an
85 f.. 165 f.. 320 f. 7
Publicité : §
Agence Marocaine
Casablanca JANVIER 1943
Paris 15 r. St Marc Ste Mélanis ^
EN VOYAGE D'INSPECTION
LE GENERAL GIRAUD
est arrivé à Dakar
Le Haut-Commissaire en Afrique française
est venu examiner sur place les problèmes
civils et militaires qui se posent à l'A.O.F.
Salué par les acclamations de la foule
il a passé en revue les troupes de la garnison
Dakar, 6 janiver — Le général Giraud,
haut-commissaire de France, comman-
dant en chef des forces militaires fran-
çaises, est arrivé par avion à Dakar où
il a été accueilli par le gouverneur gé-
néral Boisson et par l'ê général Barrau.
commandant supérieur des troupes
d'Afrique occidentale française
Le général Giraud, qui était parti
d'Alger immédiatement au retour d'une
tournée d'inspection sur le front tuni-
sien, examinera sur place les prob'èmes
qui se posent à l'A.O.F. dans l'ordre ci-
vil et militaire. j
L'arrivée à Dakar
du Haut-commissaire
Dakar, 6 janvier. — Du correspondant
particulier de France-Afrique). — C'est
à 17 h. 30, hier après-midi, qu'escorté
par une patrouille de chasseurs, l'avion
du général Giraud apparut au-dessus
de l'aérodrome cTOuakam. L'appareil ef-
fectua un tour du terrain à basse alti-
tude. puis atterrit devant les hangars
de la base militaire où était rangé un
détachement des armées de terre et do"
l'air présentant les armes.
Les moteurs n'avaient pas encore ces-
sé de gronder que le Haut-Commissai-
re de France sautait à terre, suivi
officiers de sa suite. Le général Giraud,
qui paraissait très satisfait de son voya-
ge, passa rapidement devant le front
des troupes, dont il salua les étendards,
tandis que, retentissait la « Marsei'.'Iai-
se ». Puis le gouverneur général Bois-
son lui présenta toutes les personna-
lités civiles et militaires venues le sa-
luer à son arrivée sur la terre d'A.O.F.
Parmi ces personnalités, on remarquait
la haute silhouette du contre-amiral
Glassford, commandant la mission amé-
ricaine à Dakar.
Aussitôt après cette prise de contact.
le cortège automobile se forma. La voi-
ture découverte, dans laquelle avaient
pris place le Haut-Commissaire et le
gouverneur général était encadrée par
un peloton de gendarmes motocyclis-
tes. Le cortège parcourut rapidement
les trois kilomètres de la brousse séné-
galaise et aborda la ville indigène.
Une foule énorme faisait la hale nour
acclamer le grand soldat. La foule in-
digène traditionnelle avait arboré ,es
plus beaux « boubous », ses parasols
les plus bariolés. De cent en cent mè-
tres, les griots faisaient les louanges du
grand chef dont tous les anciens tirail-
leurs savent la légende. Les enfants dop
écoles brandissaient des petits drapea.:x
et poussaient des cris stridents. Sur cet-
te foule, flottaient de multiples bande-
roles, drapeaux et oriflammes. C'est le
décor classique de l'a médina en fête
pour saluer l'arrivée d'un hôte illustre.
mais l'atmosphère était exceptionnelle,
la joie la plus tapageuse, la .foule plus
dense que jamais.
Un pareil enthousiasme n'avait pas
été vu depuis la visite du général Wey-
gand.
Souriant, le général Giraud passa cet-
te haie bruyante et pittoresque et long-
temps après son départ les tam-tams
et les cris continuaient à retentir.
Au monument aux Morts
Dès son arrivée à Dakar, le général
Giraud s'est rendu au monument aux
morts qui s'élève place Protêt, au cœur
même de la ville. Les rues sont abon-
damment pavoisées de drapeaux et d'o-
riflammes et, sur les trottoirs se presse
une foule nombreuse et enthousiaste,
impatiente d'acclamer le général. Les
cris « Vive Giraud Vive la France ! »
fusent de partout, poussés par des mil-
liers de Français et d'indigènes.
Place Protet, autour de la stèle sa-
crée, officiers et personnalités forment
le carré. Très grand, très droit, le
général Giraud descend de voiture, sui-
vi de l'amiral Glassford. Tous deux
déposent une gerbe au pied du monu-
ment, unissant dans un pieux homma-
ge rendu aux morts de l'a grande guer-
re la France et les Etats-Unis.
Après une minute de silence religieu-
sement observée par une assistance émue,
les cris de « Vive Giraud ! » reprennent
de plus belle -et accompagnent- le .-liaut'
Commissaire qui, entre deux haies d'é-
coliers, brandissant de petits drapeaux
tricolores gagne le palais du gouverne-
ment général.
LA REVUE DES TROUPES
Dakar, '6 janvier — Dakar's'est éveillé
ce matin, dans le bruit des fanfares. L&
soleil était éclatant et les drapeaux cla-
quaient gaiement au souffle de l'alizé.
Le grand boulevard qui longe le port
constitue un cadre magnifique pour les
manifestations militaires dakaroises. Der-
rière le barrage imperturbable des « Al-
catis » en gants b'ancs et chéchias rou-
ges; la foule indigène s'entasse, bruyar..
te. Tour à tour, viennent prendre place
dans la tribune d'honneur toutes les
personnalités civiles et militaires de la
capitale de l'A.O.F. On remarque l'ami-
ral Glassford, conduisant une importante
délégation de la mission américaine, qui
souligne le caractère d'amitié franco-
américaine d'e la manifestation.
A 8 h. 30 précises, sous le déferlement
des cris et des acclamations, le général
Giraud arrive en voiture découverte,
avec le gouverneur général Boisson, es-
corté par la garde noire caracolant, sa-
bres au clair.
Le général Giraud va d'abord saluer le
drapeau. La « Marseillaise - retentit.
Puis, à pied, marchant d'un pas vif. le
général en chef, suivi par le général
Barrau, passe devant le front des trou-
pes, qui présentent les armes.
Son passage provoque tout le long du
boulevard une clameur ininterrompue :
« Vive Giraud ! ».
Le général Giraud revient ensuite
prendre place devant la tribune et !f
défilé des troupes commence.
Successivement, précédés par leur fan-
fare et leur drapeau, passent un batail-
lon d'infanterie coloniale, les tirailleurs
dont les pieds nus évoquent le piétine-
ment sourd des légions en marche, le
R.A.C., dont les trompettes évoquent les
artilleurs de Metz, les fusiliers-marins
aux pompons rouges, cols bleus, guêtres
blanches. La foule acclame frénétique-
ment.
Puis, toujours spectaculaire, c'est ~e
défilé au galop de charge des chevaux
nerveux de la gendarmerie en grand uni-
forme bleu et rouge, sabre au clair. Les
éléments motorisés : motocyclettes, che-
nillettes, chars légers défilent ensuite
tandis qu'au dessus de la tribune pas-
sent en trombe dans un vacarme im-
pressionnant des Glenn-Màrtin et dès
Curtis, volant très bas.
La foule acclama encore longuement
le chef d'e l'armée de la libération, tan-
dis que le général Giraud remonte en
voiture pour regagner la résidence du
Gouverneur général..
La guérilla en Grèce
New-York, 6 janvier. — Selon des in-
formations provenant de source des plus
sûres le haut - coi-an-landement allemand
aurait menacé d'intervenir en Grèce avec
la plus grande fermeté si les Italiens ne
r.e parvenaient pas à écraser complète-
ment l'activité des guérillas qui, sans ces-
se paralysent les communications de l'Axe.
Au cours d'une conférence orageuse qui
s'est tenue à Athènes et qui aurait réuni
les représentants des autorités occupantes,
les Italiens auraient rappelé vertement aux
Allemands qu'eux non plus n'étaient pas
encore parvenus à réduire les partisans
du général yougoslave Michaïlovitch,
300 Grecs arrêtés
et transférés en Italie
Le Caire, 6 janvier. — On apprend au-
jourd'hui que 300 Grecs ont été trans-
portés par , mer en Italie comme otages.
Ils étaient tous enchainés à leur débar-
quement. Cette mesure a été prise à la
suite d'une nouvelle activité de gterillas
en Grèce. Parmi eux, on compte d'anciens
soldats et des civils..
Grève perlée des ouvriers
français travaillant aux
fortifications allemandes
du Midi de la France
Zurich. 6 janvier. — Un haut fonction-
naire allemand chargé de diriger des tra-
vaux de fortifications entrepris le long de
la côte méditerranéenne aurait signalé à
ses chefs berlinois que les ouvriers fran-
çais embauchés dans des diverses entre-
prises travaillaient sans grande conviction
entravant par là gravement la poursuite
même des travaux.
PARIS. — Au musée Carnavalet, a lieu
actuellement une exposition rétrospective
du costume, du 16e siècle à Napoléon ILI.
Une grande partie rie la collection a été
fournie par la collection historique "1
costume de la ville de Paris.
Des armes nouvelles et puissantes
sont construites en Angleterre
et aux USA pour les armées alliées
New-York, 6 janvier. — Le Département
de la guerre des Etats-Unis vient de mettre
au service des armées américaine et al-
liée, de nouvelles armes dont les carac-
téristiques ont été tenues jusqu'ici see'rè-
tes. On précise, cependant, qu'il S agit.
entre autres, d'un obus explosif de 25
livres dégageant des fumées épaisses et
pouvant être tiré par un canon à raison
de 20 à la n-iinute. Le transport en est
facile puisque deux véhicules suffisent à
déplacer canon, obus et artilleurs.
Le bureau de la guerre chimique a mis
au point, d'autre part, plusieurs obus à
grande puissance qui seront tout procha;-
nement utilisés sur le front rus ':e et en
Extrê.me-Orient. Signalons enfin, parmi les
nouvelles inventions, un lance-flamme dont
les dimensions dépassent celle des engi;v;
similaires actuellement en service et dont
l'action peut s'étendre sur une très grande
distance.
L'Angleterre aussi construit
des armes nouvelles
Londres. 6 janvier. — Les usines an-
glaises mettent actuellement au point des
armes perfectionnées dont quelques unes
sont actuellement en service en Tunisie et
en Libye, par exemple le fusil « Sten »
du Tommy, qui revient de moins en moiTIs
cher à produire: Le plus récent modèle
ne coûte que 30 shillings. Il tient en partie
du fusil-mitrailleur Thomson, qui coûte
les trois cinquièmes d'une livre sterling
Il y a aussi un poste de radio émetteur
et récepteur pesant cinq livres et doit se
servent le'; troupes avancées. Le soldat ne
parle pas dans un cornet. Des tampons
sensibles sont fixés autour de son c^u.
Ces tampons recueillent les vibrations de
la gorge quand il parle, même quand il
murmure et les transmettent sous forme
de paroles intelligibles. Cet appareil éli-
mine les bruits ambiants, tels que les coups
de canons et le grondement des tanks en
actic,n.
STOCKHOLM. — La compagnie de na
vigation « Transatlantique » vient de dé-
c, 'der la construction de six nouvelles
unités. Trois de ces bateaux seront rnis
en service sur la ligne d'Australie 'aux
côtés du « Barranduna », de 8.840 ton-
neaux. Les trois autres seront affectés
aux services d'Amérique du nord et de
l'Amérique du sud où ils remplaceront
partiellement les navires détruits par suite
de faits de guerre.
L'OFFENSIVE SOVIETIQUE EN RUSSIE MERIDIONALE
Du DON au CAUCASE
les armées allemandes
sont en pleine déroute
En occupant Prokladnaïa, les Russes bnt encerclé
les forces du Reich qui tenaient la vallée de Naltchik
La Whermacht en retraite
abandonne de grandes
quantités de matériel
Moscou, 6 janvier — Sur le
front du Don moyen, dans la région
de Stalingrad et sur le front du
Caucase, les troupes allemandes sont
en pleine déroute, abandonnant de
grandes quantités de matériel. Par
la prise de Mozdok et de Tsimlians-
kaya, une grande partie de la ligne
de chemin de fer Stalingrad-Karkcv
est contrôlée par les Russes. Les
troupes soviétiques sont actuellement
à 40 kilomètres du Dorietz.
Sur le Don moyen, les Russes oc-
cupent les deux rives du fleuve et
se trouvent à 200 kilomètres de
Rostov. Tsimlianskaya est la prin-
cipare tête de pont du Don moyen
inférieur C'est une importante base
fortifiée, que les Allemands ont dé-
fendue avec acharnement.
Dans la région du Caucase, la ville
de Proklhdnaia, prise par les Russes,
est un nœud ferroviaire important.
La ligne secondaire de Groznyï à
Naltchik y rejoint la grande ligne
transcaucasienne. Depuis lundi, dans
ce seul secteur, les Allemands ont eu
1 1.500 hommes tués.
Sur le front central, à l'ouest de
Vélikié-Louki, l'ennemi a lancé de
nombreuses contre-attaques. L'en-
nemi défend avec opiniâtreté ses
positions. Les combats sont acharnés
Selon plusieurs correspondants de
guerre, les troupes de l'Axe sont en
déroute sur presque toute l'étendue
du front dans le sud de la Russie.
Les conducteurs de véhicules alle-
mands sont talonnés par les « blin-
dés » soviétiques qui les pourchas-
sent sans répit. , *
Sur les autres fronts, les Aile-
mands engagent continuellement des
troupes fraîches puisées dans leurs
réserves pour tenter d'enrayer l'a-
v.ance eusse...
Nouvel encerclement
Moscou. 6 janvier — Le correspondant
de Reuter, M. Harold King, mande d11
front de l'Est :
« Les troupes allemandes serrées de
près par les forces russes sont bel et bien
encerclées dans l'étroite vallée de Nalt-
chik, longue de 50' kilomètres. Abandon-
nant dans leur fuite toutes les armes
lourdes et leurs équipements, les divi-
sions de l'Axe s'efforcent de rompre le
contact avec les « blindés » soviétiques
qui les poursuivent.
La prise récente de Prokh'adnaia peut
avoir des conséquences énormes. Impor-
tant nœud ferroviaire situé à l'intersec-
tion des lignes Rostov-Mer Noire et Vla-
dicaucase, Prokhladnaia, il contrôle tou-
tes les communications par fer du Cati-
case c'entral.
Si le haut-commandement allemand
décidait de s'opposer à la poussée so-
viétique plutôt que de retraiter sans
Le théâtre d opérations du Caucase : Prokladnaia réoccupée par les Russes,
est située au nord du Terek, sur le Transcoucasien Rostov-Bakou. Naltchik, qui
n'est pas indiquée sur cette carte, se trouve au sud du Terek, dans la vallée
d'un affluent de ce fleuve, à peu près au-dessus du premier 5 du chiffre
- 5529 m. qui indique l'altitude du mont Elbrouz.
relâche dans la direction de Tikhoriets-i
kaia, gare importante sur la ligne Sta-
lingrad-Krasnodar-Novorossisk, le centre
de Mineralnyia pourrait présenter les
conditions favorables à une possible "é-
sistance.
Avec la reprise de Tsymlanskaia, si-
tuée sur le Don, et avec la prise de
Morozovski, les Russes se sont emparés
de la dernière place sur la voie ferrée
de Stalingrad. Ces nouveaux sucres
équivalent, pour la Wehrmacht, au SUI:"
cide des garnisons laissées en arrière et
désormais abandonnées dans le triangle
compris entre les villes de Tatsinkskala,
Tche.rnikovsky et Tsymlaskaia.
150.000 Allemands
sont menacés au Caucase
par l'avance des Russes
Londres, 6 janvier. — Le correspon-
dant de Reuter mande de Moscou :
" Malgré la progression des forces so
viétiques vers Rostov, on ne doit pas
négliger le fait que les troupes alleman-
des qui restent dans 1-e Caucase peu-
vent s'échapper par le détroit de Kertch
vers la Crimée. En cette saison, ce dé-
troit peu profond est, comme toute la
mer d'Azov, profondement gelé et peut
être utilisé par les mouvements des
troupes.
Le retrait général des forces alleman-
des dans ce secteur sud-est du front
est probablement commandé par l'in-
quiétude que l'état-major hitlériena
éprouve au sujet des deux points im-
portants de Millerovo, au nord, et de
Krasnodar, dans le sud. Il n'est pas fa-
cile d'estimer l'a quantité de troupes
axistes stationnées dans le Caucase, mais
il est probable qu'il n'y a pas moins ue
150.000 soldats répartis entre ce qu'en
appelait les fronts orientaux et occi-
dentaux du Caucase.
La vallée de Naltchik
est tout entière dégagée
Moscou, 6 janvier. — Tsimlianskaia,
qui est tombée hier aux mains des Rus-
ses, était occupée par les Allemands de-
puis juillet dernier. Novoraskaya, éga-
lement prise par les troupes soviétiques,
était la dernière position « en hérisson »
que la Wehrmacht avait maintenu à
l'est du Don moyen.
Dans le Caucase central, les forces
allemandes ont été coupées en deux.
Les éléments soviétiques qui ont pris
Mozdok, d'une part, Naltchik d'autre
part, ont fait leur jonction, dégageant
ainsi toute la vallée de Naltchik.
Deux villes réoccupées
dans la région de Naltchik
Moscou, 6 janvier. — On apprend "que
les deux villes occupées hier dans la
région de Naltchik sont Maiskoé et le
nœud routier de Kotlyarovskaia.
"Pas d'affaires avec Hitler"
DANS son livre intitulé « Pas d'af-
faires avec Hitler », qui a eu
aux Etats-Unis, un si grand suc-
cès non seulement de curiosité, mais
d'efficace indignation contre le nazis-
me, ses pompes et ses oeuvres, M. Dou-
glas Miller consacre quelques pages au
faste des grands pontifes du II le Reich.
L'invitation à la débauche y est servie
par toutes les offrandes dignes de sa-
tisfaire aux instincts à la fois les plus
aristocratiques et les plus bas. La
« Nouvelle Europe » commence bien !
Au cours d une réception chez le
Dr Goebbels, prince de la propagande
nazie, un observateur américain, placé
aux côtés de M. Douglas Miller, lui
dit : « Seule, une nation banquerou-
rière peut se permettre de faire ainsi
de l'esbroufe ».
Esbroufe est un mot poli. Il n'ex-
clut ni la légèreté, ni un certain éclat,
ni même le sourire. En vérité, l'Alle-
magne sait surtout mentir : c'est sa
vertu nationale, vertu épaisse, pesante,
triste. M. Douglas Miller cite maint
exemple d'une fausseté commerciale
lui suffirait à déconsidérer n'importe
fuel négoçiant ordinaire, et qui n'est,
en Allemagne, qu'un trait commun de
'économie dirigée. C'est une compagnie
sétrolière américaine qui, en retour
l'une fourniture de pétrole, se voit
obligée d'accepter huit millions d har-
nonicas. C'est une société industrielle
éduite à prendre deux cent mille ca-
loris en échange d'une énorme presse
jour la fabrication des carrosseries au-
omobiles. C'est une société cinémato-
graphique qui est payée de ses films
ivec un hippopotame qui faisait double
emploi dans quelque zoo.
L'affaire de Munich ne fut-elle pas
e triomphe et en même temps le type
lu mensonge commercial cher à l'AI-
emagne ? Dans cette Journée des Du-
tes, autour d'un bon café, l'Allemagne,
iu prix de belles paroles et de pro-
nesses gratuites, acheta l'assurance de
mouvoir tranquillement se préparer à
a guerre. Il était déjà trop tard pour
efuser : on dut accepter la parole
le mensonge, comme les commerçants
Iméricains avaient accepté les harmo-
licas, les canaris et l'hippopotame.
Qu'il eût été déjà trop tard, M.
)ouglas Miller le reconnaît. « Lind-
lergh, écrit-il, nous a avertis que nous
te devions pas répéter la faute com-
nise par les Anglais et les Français
luand ils ont déclaré la guerre en 1939.
Quelle a été au juste leur faute ? Elle
*
a été non pas d'avoir déclaré la guerre
trop tôt, mais de lavoir déclarée au
moins trois ans trop tard... Chaque an-
née qui a suivi a augmenté le coût de
la victoire ».
Mais pour déclarer la guerre en
1936, il eût fallu qu'une campagne
documentée et désintéressée comme
celle qu'a menée M. Douglas Miller,
convainquît les Anglais et les Français
de cette vérité qui est bien dans le
style américain : « Attendre est beau-
coup plus dangereux qu'agir n.
Certes, on ne nous a épargné ni les
campagnes où était étalée la toute
puissance du nazisme, ni celles où elle
était niée ou qualifiée d'« esbroufe ».
Devant l'opinion publique, tirée à hue
et à dia, ces deux campagnes se neu-
tralisaient.
M. Douglas Miller n'a fait qu'une
seule et mérrje campagne en deux
mouvements : 1 0 établir le danger, déjà
consistant aux Etats-Unis, du nazisme
et le danger futur, impossible à con-
jurer, d'un nazisme qui aurait écrasé
l'Angleterre ; 2° établir l'opportunité
de le combattre le plus tôt possible en
déclarant la guerre à une Allemagne
dont la faiblesse, présage de la fu-
ture et totale banqueioute, empruntait
les ressources de l'esbroufe.
Un signe de cette faiblesse : « Je me
rc;ppelle un officier supérieur allemand
qui, montrant sa croix gammée, me
déclarait : « J'ai déjà, à diverses épo-
ques, juré d être loyal jusqu'à la mort
envers trois régimes : celui du Kaiser,
celui de la République et celui de
Hitler. Je me demande combien de fois
encore je devrai faire d'autres ser-
ments de loyauté avant de mourir ».
Autre témoignage de la précarité de
la foi hitlérienne : « Je n'ai jamais
rencontré, dit encore M. Douglas MilleT,
un seul nazi, à l'exception de Hitler
lui-même, oui m'ait donné l'impression
qu'il était loyal envers le Ille Reich ».
El il conclut par cette rude exhorta-
tion qui a dû peser sur les décisions
de l'Amérique :
« Si nous refusons ou si nous som-
mes incapables de nous battre avec
toute notre puissance pour anéantir
l'hitlérisme, nous ferions bien mieux
de commencer à préparer t'avenir en
apprenant la langue allemande, en
nous exerçant à marcher au pas de
l'oie ,et en saluant à la Heil Hitler ! »
M. Douglas Miller est aujourd'hui
largement récompensé de sa campagne
de courage et d.2 vérité.
SUR LE FRONT DE TUNISIE
Des commandos britanniques
chassent les Allemands
des hauteurs qu'ils occupaient
à l'ouest de Mateur.
L'aviation alliée a de nouveau bombardé les ports
de Sfax et Sousse et l'aéroport de Kairouan
Londres. 6 janvier — Le correspon-
dant spécial de Reuter auprès de la Ire
armée mande de Tunisie :
« Dans une rapide et violente attaque
effectuée à l'aube par des commandos
britanniques, les Allemands ont été re-
jetés des fortes positions qu'ils occu-
paient sur les hauteurs à quelques ki-
lomètres à '/ouest de Mateur. Les trou-
p'es britanniques ont rapidement pro-
gressé et. avec l'appui de l'artillerie et
des bombardiers en piqué, elles ont,
après trois heures de combat, occupé les
positions allemandes.
« Ce succès a pu être enregistré con-
tre des troupes allemandes aguerries
qui avaient préparé et consolidé leurs
positions depuis plusieurs semaines.
_ « Des parachutistes britanniques ont
également participé à Faction »
COMMUNIQUE N° 48
DU Q.G. FRANÇAIS
Alger, 6 janvier — Communiqué
no 48 du Q.G. français :
Activité réduïte des patrouilles sur
le front.
Rien d'important à signaler.
Communiqué du G.Q.G. allié
Alger, 6 janvier. — Communiqué nu-
méro 61 du GQG allié en Afrique du
nord :
Hier, des unités britanniques ont dé-
clenché des attaques en vue de chasser
l'ennemi des hauteurs qui dominent nos
positions près de la route à environ 22
kilomètres à l'ouest de Mateur. Des at-
taques victorieuses ont été exécutées sur
les collines au nord de cette route. Nous
avons pris le djebel Azzag et d'autres
points dans le voisinage. Nos forces s?
sont emparées de plusieurs nids de mi-
trailleuses isolés et ont repoussé une
contre-attaque dirigée contre une de nos
positions récemment conquise.
Au cours de cette action, des chasseurs
et bombardiers Hurricane ont apporté
une aide efficace en attaquant des trou-
pes et des véhicules ennemis.
Des Spitfire, effectuant une patrouille
dans le même secteur, ont abattu trois
F.W.-190 faisant partie d'une formation
de chasseurs ennemis et, plus tard, ils
ont intercepté une formation de bombar-
diers ennemis escortés par des chasseurs.
Un bombardier et un chasseur ennemis
ont été abattus.
Des « forterresses votantes » ont bom-
bardé les installations portuaires et deS
bateaux à Sfax. Plusieurs coups au but
ont été observés et de grands incendies
allumés.
L'aérodrome de "Kairouan a été bom-
bardé par des B-26.
Les deux raids ont été effectués sous
la protection de chasseurs P-38.
Un de nos appareils est manquant.
Communiqué britannique
Le Caire, 6 janvier. — Communiqué
du Moyen-Orient :
Des bombardiers lourds alliés ont ati
taqué de jour le port de Sousse. Les
quais et les docks ont été atteints. Un
de nos chasseurs à long rayon d'action
a abattu un bombardier allemand au
large de l'île de Lampedusa.
De toutes ces opérations, un seul de
nos appareils n'est pas rentré à sa base.
Deux alertes à Bône
Alger, 6 janvier. Bône a subi aujour-
d 'hui, deux attaques aériennes, l'une
au début, l autre à la fin de l'après-
midi. Des avions tentèrent de survoler -
la ville, mais la DCA réagit violemment
Des troupes canadiennes
viennent d'arriver
en Afrique du nord
Londres, 6 janvier. — On annonce of-
ficiellement l'arrivée de troupes cana-
dienne^ en Afrique du nord.
Exécution à Saint-Arnaud
d'un indigène qui servait
de guide à des Allemands
Constantine, 6 janvier — Des soldais
allemands accompagnés par un civil tu-
nisien qui leur servait de guide ont été
déposés à Saint-Arnaud pour y effec-
tuer des missions de sabotage. Ils ont pu
être arrêtés grâce au dévouement de
certains indigènes de la région. Des pri-
mes de 10.000 francs récompenseront ce
dévouement.
L'indigène tunisien, immédiatement
déféré à la Cour martiale de Constan-
tine, a été condamné à mort pour tra-
hison, le 5 janvier 1943, et exécuté à
Saint-Arnaud aujourd'hui, à 10 heures,
sur la place du Théâtre.
LA GUERRE EN ASIE
et dans le Pacifique
L'aviation américaine attaque la base de Rabaul
en Nouvelle-Guinée et coule neuf navires nippons
Londres, 6 janvier. — Les Japonais
travaillent activement à la défense des
Salomon et de Timor. Une importante
flotte de navires marchands et de trans-
ports, protégés par des navires de guer-
re est concentrée à Rabaul. Au cours
du raid sur cette dernière ville, an-
noncé dans le communiqué d'aujour-
d'hui, neuf bateaux ont été coulés. Un
coup direct a été placé sur un ravitail-
leur de destroyers. Six appareils de
chasse japonais ont été abattus.
Dans la partie portugaise de Timor,
les Nippons continuent d'importants
travaux. Des raids sont menés contre les
concentrations ennemies par les forces
américaines. Parmi les objectifs hom-
bardés hier, se trouvent les aérodromes
de Timor et celui de Mouda, en Nou-
velle-Géorgie.
Neuf navires japonais
coulés dans le port de Rabaul
par des « forteresses volantes »
Melbourne, 6 janvier. — Un commu-
niqué du Q.G. du général Mac Arthur
annonce que neuf navires ennemis ont
é:é coulés et un autre endommagé à la
suite d'un raid effectué contre Rabaul par
des « Forteresses volantes ».
Communiqué américain
\Vashiugl.on, 6 janvier — Le commu-
nique du sud-ouest du Pacifique annonce
Les bases nippones de Laé et de Maéang,
en Nou velle-Guinée, et une colonne de
troupes nippones à Timor. ont été les
principaux objectifs des bombardiers
alliés.
Aux Salomon, à Guadalcanar, les troupes
alliées ont délogé des troupes nippones
de leurs positions.
On sait maintenant que sur la forma-
tion de huit contre-torpilleurs attaqués Il
y a quelques jours par une formation
aérienne alliée au large de Guadalcanar,
trois au moins ont été grièvement en-
dommagés.
Communiqué de Melbourne
Melbourne, 6 janvier — Communiqué
cfu Q.G. du général Mac-Arthur
Dans le secteur nord-ouest, en deux
points, nos avions ont attaqué à la mi-
trailleuse les routes de la côte Nord et
l'aéroport de Souilero, où un chasseur
ennemi a été abattu et des camions dé-
truits.
Dans le secteur nord-est, à Laé, en
Nouvelle-Guinée, une unité lourde alliée
a mitraillé l'aérodrome de Salamaoua. Nos
avions ont attaqué. mitraillé et pilonné des
installations ennemies dans la région, de
Madoug et l'aérodrome de Salamanda.
Communiqué des Indes
.. :\ouvelle,-[lelhi, t) janvier — Communi-
qué du G.Q.G. allié aux Indes
Au cours de ces deux derniers Jours,
la RAF a attaqué des objectifs ennemis
situés dans la région côtière et aux en-
virons de Mandalay. Plusieurs petits bâ
timents côtiers et des chalands fluviaux
utilisés par les Japonais comme trans-
ports de troupes et comme navires raii-
tailleurs ont été atteints. Ces attaques ont
été effectuées à basse altitude par de3
bombardiers moyens « Hudson » et par
des avions de combat. Plus de soixante
bateaux de types différents ont été bom-
bardés et mitraillés. De nombreux sam-
pangs lourdement chargés, amarrés dans
le port de l'lie de Ramrée. au sud
d'Akyab, ont été également attaqués. Trois
d'entre eux ont coulé.
Lundi, des formations de » Blenheim »
ont bombardé des positions nippones dans
le secteur ouest de Rathedoung.
Au cours de la nuit d3 lundi à mardi,
des bombardiers « Wellington » ont *taqué des ateliers de constructions ferra-
viaires à Mandalay. De nombreuses 3x
plosions et des incendies ont été obser-
vés. La voie ferrée de Mandalay a égal3-
ment constitué l'objectif des appareils de
la RAF.
A la suite de toutes ces opérations, tu
cun de nos appareils n'est manquant.
LE GENERAL NOGUES
assiste à la présentation
d'un film de l'Office
of War Informations
Rabat, 6 janvier — Mardi à 11 h. 13,
?'e général Noguès, résidant général, eio
le général And-erson, ont assisté à la
présentation d'un film documentaire sur
l'effort de guerre américain.
Le Résident général était accompagné
de M. M-ayrier, délégué à la Résidenrè
générale; de M. Voizard, secrétaire gé-
néral du Protectorat; du colonel Guil-
laume, directeur des Affaires politiques,
ainsi que des membres de son cabinet
des représentants de l'a presse.
Le capitaine Auberjonois. qui accom-
pagnait M. Jay Allen, directeur de l'of-
fice « Of War Information », expose en
quelques mots choisis ce qu'était cette
Amérique en guerre, dont les images
allaient se dérouler sous les yeux des
spectateurs.
C'est ensuite un véritable magazine
animé non seulement de la gigantfesque
préparation à la lutte qui s'effectue au-*
Etats-Unis, mais encore d-es récentes
batailles du Pacifique, qui fut présenté
à l'assistance. Celle-ci ne manqua pas
d'être très impressionnée par l'intensité
du spectacle qui lui était offert et la
leçon d'è confiance qui s'en dégageait
devant la puissance des moyens mis en
œuvre par nos alliés américains.
Le Résident général félicita très vive-
ment les organisateurs de cette mani-
f-estation et en particu'ier les membres
présents de l'office « Of War Informa-
tion » et il insista pour que ce film soit
diffusé le plus largement possible.
Un cargo panaméen coulé
dans l'océan Indien
New-York, 6 janvier. — Le département
de la marine de guerre américaine an-
nonce" le torpillage dans l'océan Indien,
d'un navire marchand panaméen par un
sous-marin inconnu. Quelques survivants
ont été recueillis.
AVERTISSEMENT AU PUBLIC
Mise en garde contre
les engins non éclatés
Rabat, 6 janvier. — Il est établi que
sur les différents théâtres d'opérations,
l'aviation ennemie procède parfois au
lancement de grenades spéciales exLê.
mement meurtrières qui ont la faculté
d'exploser soit en touchant le sol, soit
à quelques mètres au-dessus du sol.
Les caractéristiques essentielles de ces
grenades sont les suivantes : « corps
de grenades métalliques en forme de
cyliiidre. d'un diamètre et d'une lon-
gueur de 80 millimètres envhon. Ce
corps de grenade est relié par une tige
de suspension à un mécanisme d'amor-
çage dont l'allure générale rappelle la
silhouette d'un papillon. On rencontre
ces grenades peintes en vert olive, en
jaune, en rouge et en gris ».
La population civile est mise en gar-
de contre de tels engins dont le mé-
canisme peut ne pas fonctionner lors
de leur lancement et qui, de ce fait,
peuvent être rencontrés au sol non
éclatés.
L'enlèvement et la destruction des
grenades ne peuvent être faits que par
des spécialistes il convient de faire
preuve alors de la plus extrême pru-
dence, de ne les toucher en aucun cas
et de signaler immédiatement leur pré-
sence à l'autorité militaire, à la gel)-
darmerie ou au service de la défense
passive de la localité la plus voisine. z
LES HUIT POINTS
de la Charte de l'Atlantique
base de l'organisation du monde
après la victoire des Nations Unies
New-York, 6 janvier — A quelques
jours de l'anniversaire de la signature
par les Nations Unies, le 1er janvier
1942, du pacte de guerre totale aux na-
tions de l'Axe, on souligne à Washing-
ton que ce sont les huit points de la
Charte de l'At.'antique qui ont servi dé
base à ce pacte. Ces huit points sont .
lo Les Nations Unies ne visent à au-
cune colonisation ;
2o Il n-y aura aucun changement par-
mi les peuples colonisés, sans leur con-
sentement ;
3° Les Nations Unies respecteront le
droit de chaque pays, qui pourra choi-
sir le système de gouvernement qu'il
désire ;
4o Les Nations Unies établiront une
union économique du monde et permet-
tront à chaque pays de bénéficier des
matières premières et des produits in-
dustriels ;
50 Améliorer la situation de la classe
ouvrière et relever son standard de
6° Affermir les bases de la paix et met-
tre fin, pour toujours, à la famine et A
la disette dans tous les pays ;
70 Liberté des mers et des océans ;
80 Désarmement mondial.
C'est en s'inspirant de ces huit points
que les Nations Unies dresseront l'édi-
fice du nouveau monde lorsqu'elles se-
ront sorties victorieuses de cette guerre.
La lutte aux Etats-Unis
contre l'espionnage
Washington, 6 janvier. — Le départemciI'
de la justice annonce que durant l'année
J942, 49 espions à la solde de l'Allemagne
ou du Japon ont été condamnés à diffé-
rentes peines de prison dont le total
s'élève à 530 années.
AUJOURD'HUI :
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De nuit : de l'Hôtel de ville.
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Casablanca JANVIER 1943
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EN VOYAGE D'INSPECTION
LE GENERAL GIRAUD
est arrivé à Dakar
Le Haut-Commissaire en Afrique française
est venu examiner sur place les problèmes
civils et militaires qui se posent à l'A.O.F.
Salué par les acclamations de la foule
il a passé en revue les troupes de la garnison
Dakar, 6 janiver — Le général Giraud,
haut-commissaire de France, comman-
dant en chef des forces militaires fran-
çaises, est arrivé par avion à Dakar où
il a été accueilli par le gouverneur gé-
néral Boisson et par l'ê général Barrau.
commandant supérieur des troupes
d'Afrique occidentale française
Le général Giraud, qui était parti
d'Alger immédiatement au retour d'une
tournée d'inspection sur le front tuni-
sien, examinera sur place les prob'èmes
qui se posent à l'A.O.F. dans l'ordre ci-
vil et militaire. j
L'arrivée à Dakar
du Haut-commissaire
Dakar, 6 janvier. — Du correspondant
particulier de France-Afrique). — C'est
à 17 h. 30, hier après-midi, qu'escorté
par une patrouille de chasseurs, l'avion
du général Giraud apparut au-dessus
de l'aérodrome cTOuakam. L'appareil ef-
fectua un tour du terrain à basse alti-
tude. puis atterrit devant les hangars
de la base militaire où était rangé un
détachement des armées de terre et do"
l'air présentant les armes.
Les moteurs n'avaient pas encore ces-
sé de gronder que le Haut-Commissai-
re de France sautait à terre, suivi
officiers de sa suite. Le général Giraud,
qui paraissait très satisfait de son voya-
ge, passa rapidement devant le front
des troupes, dont il salua les étendards,
tandis que, retentissait la « Marsei'.'Iai-
se ». Puis le gouverneur général Bois-
son lui présenta toutes les personna-
lités civiles et militaires venues le sa-
luer à son arrivée sur la terre d'A.O.F.
Parmi ces personnalités, on remarquait
la haute silhouette du contre-amiral
Glassford, commandant la mission amé-
ricaine à Dakar.
Aussitôt après cette prise de contact.
le cortège automobile se forma. La voi-
ture découverte, dans laquelle avaient
pris place le Haut-Commissaire et le
gouverneur général était encadrée par
un peloton de gendarmes motocyclis-
tes. Le cortège parcourut rapidement
les trois kilomètres de la brousse séné-
galaise et aborda la ville indigène.
Une foule énorme faisait la hale nour
acclamer le grand soldat. La foule in-
digène traditionnelle avait arboré ,es
plus beaux « boubous », ses parasols
les plus bariolés. De cent en cent mè-
tres, les griots faisaient les louanges du
grand chef dont tous les anciens tirail-
leurs savent la légende. Les enfants dop
écoles brandissaient des petits drapea.:x
et poussaient des cris stridents. Sur cet-
te foule, flottaient de multiples bande-
roles, drapeaux et oriflammes. C'est le
décor classique de l'a médina en fête
pour saluer l'arrivée d'un hôte illustre.
mais l'atmosphère était exceptionnelle,
la joie la plus tapageuse, la .foule plus
dense que jamais.
Un pareil enthousiasme n'avait pas
été vu depuis la visite du général Wey-
gand.
Souriant, le général Giraud passa cet-
te haie bruyante et pittoresque et long-
temps après son départ les tam-tams
et les cris continuaient à retentir.
Au monument aux Morts
Dès son arrivée à Dakar, le général
Giraud s'est rendu au monument aux
morts qui s'élève place Protêt, au cœur
même de la ville. Les rues sont abon-
damment pavoisées de drapeaux et d'o-
riflammes et, sur les trottoirs se presse
une foule nombreuse et enthousiaste,
impatiente d'acclamer le général. Les
cris « Vive Giraud Vive la France ! »
fusent de partout, poussés par des mil-
liers de Français et d'indigènes.
Place Protet, autour de la stèle sa-
crée, officiers et personnalités forment
le carré. Très grand, très droit, le
général Giraud descend de voiture, sui-
vi de l'amiral Glassford. Tous deux
déposent une gerbe au pied du monu-
ment, unissant dans un pieux homma-
ge rendu aux morts de l'a grande guer-
re la France et les Etats-Unis.
Après une minute de silence religieu-
sement observée par une assistance émue,
les cris de « Vive Giraud ! » reprennent
de plus belle -et accompagnent- le .-liaut'
Commissaire qui, entre deux haies d'é-
coliers, brandissant de petits drapeaux
tricolores gagne le palais du gouverne-
ment général.
LA REVUE DES TROUPES
Dakar, '6 janvier — Dakar's'est éveillé
ce matin, dans le bruit des fanfares. L&
soleil était éclatant et les drapeaux cla-
quaient gaiement au souffle de l'alizé.
Le grand boulevard qui longe le port
constitue un cadre magnifique pour les
manifestations militaires dakaroises. Der-
rière le barrage imperturbable des « Al-
catis » en gants b'ancs et chéchias rou-
ges; la foule indigène s'entasse, bruyar..
te. Tour à tour, viennent prendre place
dans la tribune d'honneur toutes les
personnalités civiles et militaires de la
capitale de l'A.O.F. On remarque l'ami-
ral Glassford, conduisant une importante
délégation de la mission américaine, qui
souligne le caractère d'amitié franco-
américaine d'e la manifestation.
A 8 h. 30 précises, sous le déferlement
des cris et des acclamations, le général
Giraud arrive en voiture découverte,
avec le gouverneur général Boisson, es-
corté par la garde noire caracolant, sa-
bres au clair.
Le général Giraud va d'abord saluer le
drapeau. La « Marseillaise - retentit.
Puis, à pied, marchant d'un pas vif. le
général en chef, suivi par le général
Barrau, passe devant le front des trou-
pes, qui présentent les armes.
Son passage provoque tout le long du
boulevard une clameur ininterrompue :
« Vive Giraud ! ».
Le général Giraud revient ensuite
prendre place devant la tribune et !f
défilé des troupes commence.
Successivement, précédés par leur fan-
fare et leur drapeau, passent un batail-
lon d'infanterie coloniale, les tirailleurs
dont les pieds nus évoquent le piétine-
ment sourd des légions en marche, le
R.A.C., dont les trompettes évoquent les
artilleurs de Metz, les fusiliers-marins
aux pompons rouges, cols bleus, guêtres
blanches. La foule acclame frénétique-
ment.
Puis, toujours spectaculaire, c'est ~e
défilé au galop de charge des chevaux
nerveux de la gendarmerie en grand uni-
forme bleu et rouge, sabre au clair. Les
éléments motorisés : motocyclettes, che-
nillettes, chars légers défilent ensuite
tandis qu'au dessus de la tribune pas-
sent en trombe dans un vacarme im-
pressionnant des Glenn-Màrtin et dès
Curtis, volant très bas.
La foule acclama encore longuement
le chef d'e l'armée de la libération, tan-
dis que le général Giraud remonte en
voiture pour regagner la résidence du
Gouverneur général..
La guérilla en Grèce
New-York, 6 janvier. — Selon des in-
formations provenant de source des plus
sûres le haut - coi-an-landement allemand
aurait menacé d'intervenir en Grèce avec
la plus grande fermeté si les Italiens ne
r.e parvenaient pas à écraser complète-
ment l'activité des guérillas qui, sans ces-
se paralysent les communications de l'Axe.
Au cours d'une conférence orageuse qui
s'est tenue à Athènes et qui aurait réuni
les représentants des autorités occupantes,
les Italiens auraient rappelé vertement aux
Allemands qu'eux non plus n'étaient pas
encore parvenus à réduire les partisans
du général yougoslave Michaïlovitch,
300 Grecs arrêtés
et transférés en Italie
Le Caire, 6 janvier. — On apprend au-
jourd'hui que 300 Grecs ont été trans-
portés par , mer en Italie comme otages.
Ils étaient tous enchainés à leur débar-
quement. Cette mesure a été prise à la
suite d'une nouvelle activité de gterillas
en Grèce. Parmi eux, on compte d'anciens
soldats et des civils..
Grève perlée des ouvriers
français travaillant aux
fortifications allemandes
du Midi de la France
Zurich. 6 janvier. — Un haut fonction-
naire allemand chargé de diriger des tra-
vaux de fortifications entrepris le long de
la côte méditerranéenne aurait signalé à
ses chefs berlinois que les ouvriers fran-
çais embauchés dans des diverses entre-
prises travaillaient sans grande conviction
entravant par là gravement la poursuite
même des travaux.
PARIS. — Au musée Carnavalet, a lieu
actuellement une exposition rétrospective
du costume, du 16e siècle à Napoléon ILI.
Une grande partie rie la collection a été
fournie par la collection historique "1
costume de la ville de Paris.
Des armes nouvelles et puissantes
sont construites en Angleterre
et aux USA pour les armées alliées
New-York, 6 janvier. — Le Département
de la guerre des Etats-Unis vient de mettre
au service des armées américaine et al-
liée, de nouvelles armes dont les carac-
téristiques ont été tenues jusqu'ici see'rè-
tes. On précise, cependant, qu'il S agit.
entre autres, d'un obus explosif de 25
livres dégageant des fumées épaisses et
pouvant être tiré par un canon à raison
de 20 à la n-iinute. Le transport en est
facile puisque deux véhicules suffisent à
déplacer canon, obus et artilleurs.
Le bureau de la guerre chimique a mis
au point, d'autre part, plusieurs obus à
grande puissance qui seront tout procha;-
nement utilisés sur le front rus ':e et en
Extrê.me-Orient. Signalons enfin, parmi les
nouvelles inventions, un lance-flamme dont
les dimensions dépassent celle des engi;v;
similaires actuellement en service et dont
l'action peut s'étendre sur une très grande
distance.
L'Angleterre aussi construit
des armes nouvelles
Londres. 6 janvier. — Les usines an-
glaises mettent actuellement au point des
armes perfectionnées dont quelques unes
sont actuellement en service en Tunisie et
en Libye, par exemple le fusil « Sten »
du Tommy, qui revient de moins en moiTIs
cher à produire: Le plus récent modèle
ne coûte que 30 shillings. Il tient en partie
du fusil-mitrailleur Thomson, qui coûte
les trois cinquièmes d'une livre sterling
Il y a aussi un poste de radio émetteur
et récepteur pesant cinq livres et doit se
servent le'; troupes avancées. Le soldat ne
parle pas dans un cornet. Des tampons
sensibles sont fixés autour de son c^u.
Ces tampons recueillent les vibrations de
la gorge quand il parle, même quand il
murmure et les transmettent sous forme
de paroles intelligibles. Cet appareil éli-
mine les bruits ambiants, tels que les coups
de canons et le grondement des tanks en
actic,n.
STOCKHOLM. — La compagnie de na
vigation « Transatlantique » vient de dé-
c, 'der la construction de six nouvelles
unités. Trois de ces bateaux seront rnis
en service sur la ligne d'Australie 'aux
côtés du « Barranduna », de 8.840 ton-
neaux. Les trois autres seront affectés
aux services d'Amérique du nord et de
l'Amérique du sud où ils remplaceront
partiellement les navires détruits par suite
de faits de guerre.
L'OFFENSIVE SOVIETIQUE EN RUSSIE MERIDIONALE
Du DON au CAUCASE
les armées allemandes
sont en pleine déroute
En occupant Prokladnaïa, les Russes bnt encerclé
les forces du Reich qui tenaient la vallée de Naltchik
La Whermacht en retraite
abandonne de grandes
quantités de matériel
Moscou, 6 janvier — Sur le
front du Don moyen, dans la région
de Stalingrad et sur le front du
Caucase, les troupes allemandes sont
en pleine déroute, abandonnant de
grandes quantités de matériel. Par
la prise de Mozdok et de Tsimlians-
kaya, une grande partie de la ligne
de chemin de fer Stalingrad-Karkcv
est contrôlée par les Russes. Les
troupes soviétiques sont actuellement
à 40 kilomètres du Dorietz.
Sur le Don moyen, les Russes oc-
cupent les deux rives du fleuve et
se trouvent à 200 kilomètres de
Rostov. Tsimlianskaya est la prin-
cipare tête de pont du Don moyen
inférieur C'est une importante base
fortifiée, que les Allemands ont dé-
fendue avec acharnement.
Dans la région du Caucase, la ville
de Proklhdnaia, prise par les Russes,
est un nœud ferroviaire important.
La ligne secondaire de Groznyï à
Naltchik y rejoint la grande ligne
transcaucasienne. Depuis lundi, dans
ce seul secteur, les Allemands ont eu
1 1.500 hommes tués.
Sur le front central, à l'ouest de
Vélikié-Louki, l'ennemi a lancé de
nombreuses contre-attaques. L'en-
nemi défend avec opiniâtreté ses
positions. Les combats sont acharnés
Selon plusieurs correspondants de
guerre, les troupes de l'Axe sont en
déroute sur presque toute l'étendue
du front dans le sud de la Russie.
Les conducteurs de véhicules alle-
mands sont talonnés par les « blin-
dés » soviétiques qui les pourchas-
sent sans répit. , *
Sur les autres fronts, les Aile-
mands engagent continuellement des
troupes fraîches puisées dans leurs
réserves pour tenter d'enrayer l'a-
v.ance eusse...
Nouvel encerclement
Moscou. 6 janvier — Le correspondant
de Reuter, M. Harold King, mande d11
front de l'Est :
« Les troupes allemandes serrées de
près par les forces russes sont bel et bien
encerclées dans l'étroite vallée de Nalt-
chik, longue de 50' kilomètres. Abandon-
nant dans leur fuite toutes les armes
lourdes et leurs équipements, les divi-
sions de l'Axe s'efforcent de rompre le
contact avec les « blindés » soviétiques
qui les poursuivent.
La prise récente de Prokh'adnaia peut
avoir des conséquences énormes. Impor-
tant nœud ferroviaire situé à l'intersec-
tion des lignes Rostov-Mer Noire et Vla-
dicaucase, Prokhladnaia, il contrôle tou-
tes les communications par fer du Cati-
case c'entral.
Si le haut-commandement allemand
décidait de s'opposer à la poussée so-
viétique plutôt que de retraiter sans
Le théâtre d opérations du Caucase : Prokladnaia réoccupée par les Russes,
est située au nord du Terek, sur le Transcoucasien Rostov-Bakou. Naltchik, qui
n'est pas indiquée sur cette carte, se trouve au sud du Terek, dans la vallée
d'un affluent de ce fleuve, à peu près au-dessus du premier 5 du chiffre
- 5529 m. qui indique l'altitude du mont Elbrouz.
relâche dans la direction de Tikhoriets-i
kaia, gare importante sur la ligne Sta-
lingrad-Krasnodar-Novorossisk, le centre
de Mineralnyia pourrait présenter les
conditions favorables à une possible "é-
sistance.
Avec la reprise de Tsymlanskaia, si-
tuée sur le Don, et avec la prise de
Morozovski, les Russes se sont emparés
de la dernière place sur la voie ferrée
de Stalingrad. Ces nouveaux sucres
équivalent, pour la Wehrmacht, au SUI:"
cide des garnisons laissées en arrière et
désormais abandonnées dans le triangle
compris entre les villes de Tatsinkskala,
Tche.rnikovsky et Tsymlaskaia.
150.000 Allemands
sont menacés au Caucase
par l'avance des Russes
Londres, 6 janvier. — Le correspon-
dant de Reuter mande de Moscou :
" Malgré la progression des forces so
viétiques vers Rostov, on ne doit pas
négliger le fait que les troupes alleman-
des qui restent dans 1-e Caucase peu-
vent s'échapper par le détroit de Kertch
vers la Crimée. En cette saison, ce dé-
troit peu profond est, comme toute la
mer d'Azov, profondement gelé et peut
être utilisé par les mouvements des
troupes.
Le retrait général des forces alleman-
des dans ce secteur sud-est du front
est probablement commandé par l'in-
quiétude que l'état-major hitlériena
éprouve au sujet des deux points im-
portants de Millerovo, au nord, et de
Krasnodar, dans le sud. Il n'est pas fa-
cile d'estimer l'a quantité de troupes
axistes stationnées dans le Caucase, mais
il est probable qu'il n'y a pas moins ue
150.000 soldats répartis entre ce qu'en
appelait les fronts orientaux et occi-
dentaux du Caucase.
La vallée de Naltchik
est tout entière dégagée
Moscou, 6 janvier. — Tsimlianskaia,
qui est tombée hier aux mains des Rus-
ses, était occupée par les Allemands de-
puis juillet dernier. Novoraskaya, éga-
lement prise par les troupes soviétiques,
était la dernière position « en hérisson »
que la Wehrmacht avait maintenu à
l'est du Don moyen.
Dans le Caucase central, les forces
allemandes ont été coupées en deux.
Les éléments soviétiques qui ont pris
Mozdok, d'une part, Naltchik d'autre
part, ont fait leur jonction, dégageant
ainsi toute la vallée de Naltchik.
Deux villes réoccupées
dans la région de Naltchik
Moscou, 6 janvier. — On apprend "que
les deux villes occupées hier dans la
région de Naltchik sont Maiskoé et le
nœud routier de Kotlyarovskaia.
"Pas d'affaires avec Hitler"
DANS son livre intitulé « Pas d'af-
faires avec Hitler », qui a eu
aux Etats-Unis, un si grand suc-
cès non seulement de curiosité, mais
d'efficace indignation contre le nazis-
me, ses pompes et ses oeuvres, M. Dou-
glas Miller consacre quelques pages au
faste des grands pontifes du II le Reich.
L'invitation à la débauche y est servie
par toutes les offrandes dignes de sa-
tisfaire aux instincts à la fois les plus
aristocratiques et les plus bas. La
« Nouvelle Europe » commence bien !
Au cours d une réception chez le
Dr Goebbels, prince de la propagande
nazie, un observateur américain, placé
aux côtés de M. Douglas Miller, lui
dit : « Seule, une nation banquerou-
rière peut se permettre de faire ainsi
de l'esbroufe ».
Esbroufe est un mot poli. Il n'ex-
clut ni la légèreté, ni un certain éclat,
ni même le sourire. En vérité, l'Alle-
magne sait surtout mentir : c'est sa
vertu nationale, vertu épaisse, pesante,
triste. M. Douglas Miller cite maint
exemple d'une fausseté commerciale
lui suffirait à déconsidérer n'importe
fuel négoçiant ordinaire, et qui n'est,
en Allemagne, qu'un trait commun de
'économie dirigée. C'est une compagnie
sétrolière américaine qui, en retour
l'une fourniture de pétrole, se voit
obligée d'accepter huit millions d har-
nonicas. C'est une société industrielle
éduite à prendre deux cent mille ca-
loris en échange d'une énorme presse
jour la fabrication des carrosseries au-
omobiles. C'est une société cinémato-
graphique qui est payée de ses films
ivec un hippopotame qui faisait double
emploi dans quelque zoo.
L'affaire de Munich ne fut-elle pas
e triomphe et en même temps le type
lu mensonge commercial cher à l'AI-
emagne ? Dans cette Journée des Du-
tes, autour d'un bon café, l'Allemagne,
iu prix de belles paroles et de pro-
nesses gratuites, acheta l'assurance de
mouvoir tranquillement se préparer à
a guerre. Il était déjà trop tard pour
efuser : on dut accepter la parole
le mensonge, comme les commerçants
Iméricains avaient accepté les harmo-
licas, les canaris et l'hippopotame.
Qu'il eût été déjà trop tard, M.
)ouglas Miller le reconnaît. « Lind-
lergh, écrit-il, nous a avertis que nous
te devions pas répéter la faute com-
nise par les Anglais et les Français
luand ils ont déclaré la guerre en 1939.
Quelle a été au juste leur faute ? Elle
*
a été non pas d'avoir déclaré la guerre
trop tôt, mais de lavoir déclarée au
moins trois ans trop tard... Chaque an-
née qui a suivi a augmenté le coût de
la victoire ».
Mais pour déclarer la guerre en
1936, il eût fallu qu'une campagne
documentée et désintéressée comme
celle qu'a menée M. Douglas Miller,
convainquît les Anglais et les Français
de cette vérité qui est bien dans le
style américain : « Attendre est beau-
coup plus dangereux qu'agir n.
Certes, on ne nous a épargné ni les
campagnes où était étalée la toute
puissance du nazisme, ni celles où elle
était niée ou qualifiée d'« esbroufe ».
Devant l'opinion publique, tirée à hue
et à dia, ces deux campagnes se neu-
tralisaient.
M. Douglas Miller n'a fait qu'une
seule et mérrje campagne en deux
mouvements : 1 0 établir le danger, déjà
consistant aux Etats-Unis, du nazisme
et le danger futur, impossible à con-
jurer, d'un nazisme qui aurait écrasé
l'Angleterre ; 2° établir l'opportunité
de le combattre le plus tôt possible en
déclarant la guerre à une Allemagne
dont la faiblesse, présage de la fu-
ture et totale banqueioute, empruntait
les ressources de l'esbroufe.
Un signe de cette faiblesse : « Je me
rc;ppelle un officier supérieur allemand
qui, montrant sa croix gammée, me
déclarait : « J'ai déjà, à diverses épo-
ques, juré d être loyal jusqu'à la mort
envers trois régimes : celui du Kaiser,
celui de la République et celui de
Hitler. Je me demande combien de fois
encore je devrai faire d'autres ser-
ments de loyauté avant de mourir ».
Autre témoignage de la précarité de
la foi hitlérienne : « Je n'ai jamais
rencontré, dit encore M. Douglas MilleT,
un seul nazi, à l'exception de Hitler
lui-même, oui m'ait donné l'impression
qu'il était loyal envers le Ille Reich ».
El il conclut par cette rude exhorta-
tion qui a dû peser sur les décisions
de l'Amérique :
« Si nous refusons ou si nous som-
mes incapables de nous battre avec
toute notre puissance pour anéantir
l'hitlérisme, nous ferions bien mieux
de commencer à préparer t'avenir en
apprenant la langue allemande, en
nous exerçant à marcher au pas de
l'oie ,et en saluant à la Heil Hitler ! »
M. Douglas Miller est aujourd'hui
largement récompensé de sa campagne
de courage et d.2 vérité.
SUR LE FRONT DE TUNISIE
Des commandos britanniques
chassent les Allemands
des hauteurs qu'ils occupaient
à l'ouest de Mateur.
L'aviation alliée a de nouveau bombardé les ports
de Sfax et Sousse et l'aéroport de Kairouan
Londres. 6 janvier — Le correspon-
dant spécial de Reuter auprès de la Ire
armée mande de Tunisie :
« Dans une rapide et violente attaque
effectuée à l'aube par des commandos
britanniques, les Allemands ont été re-
jetés des fortes positions qu'ils occu-
paient sur les hauteurs à quelques ki-
lomètres à '/ouest de Mateur. Les trou-
p'es britanniques ont rapidement pro-
gressé et. avec l'appui de l'artillerie et
des bombardiers en piqué, elles ont,
après trois heures de combat, occupé les
positions allemandes.
« Ce succès a pu être enregistré con-
tre des troupes allemandes aguerries
qui avaient préparé et consolidé leurs
positions depuis plusieurs semaines.
_ « Des parachutistes britanniques ont
également participé à Faction »
COMMUNIQUE N° 48
DU Q.G. FRANÇAIS
Alger, 6 janvier — Communiqué
no 48 du Q.G. français :
Activité réduïte des patrouilles sur
le front.
Rien d'important à signaler.
Communiqué du G.Q.G. allié
Alger, 6 janvier. — Communiqué nu-
méro 61 du GQG allié en Afrique du
nord :
Hier, des unités britanniques ont dé-
clenché des attaques en vue de chasser
l'ennemi des hauteurs qui dominent nos
positions près de la route à environ 22
kilomètres à l'ouest de Mateur. Des at-
taques victorieuses ont été exécutées sur
les collines au nord de cette route. Nous
avons pris le djebel Azzag et d'autres
points dans le voisinage. Nos forces s?
sont emparées de plusieurs nids de mi-
trailleuses isolés et ont repoussé une
contre-attaque dirigée contre une de nos
positions récemment conquise.
Au cours de cette action, des chasseurs
et bombardiers Hurricane ont apporté
une aide efficace en attaquant des trou-
pes et des véhicules ennemis.
Des Spitfire, effectuant une patrouille
dans le même secteur, ont abattu trois
F.W.-190 faisant partie d'une formation
de chasseurs ennemis et, plus tard, ils
ont intercepté une formation de bombar-
diers ennemis escortés par des chasseurs.
Un bombardier et un chasseur ennemis
ont été abattus.
Des « forterresses votantes » ont bom-
bardé les installations portuaires et deS
bateaux à Sfax. Plusieurs coups au but
ont été observés et de grands incendies
allumés.
L'aérodrome de "Kairouan a été bom-
bardé par des B-26.
Les deux raids ont été effectués sous
la protection de chasseurs P-38.
Un de nos appareils est manquant.
Communiqué britannique
Le Caire, 6 janvier. — Communiqué
du Moyen-Orient :
Des bombardiers lourds alliés ont ati
taqué de jour le port de Sousse. Les
quais et les docks ont été atteints. Un
de nos chasseurs à long rayon d'action
a abattu un bombardier allemand au
large de l'île de Lampedusa.
De toutes ces opérations, un seul de
nos appareils n'est pas rentré à sa base.
Deux alertes à Bône
Alger, 6 janvier. Bône a subi aujour-
d 'hui, deux attaques aériennes, l'une
au début, l autre à la fin de l'après-
midi. Des avions tentèrent de survoler -
la ville, mais la DCA réagit violemment
Des troupes canadiennes
viennent d'arriver
en Afrique du nord
Londres, 6 janvier. — On annonce of-
ficiellement l'arrivée de troupes cana-
dienne^ en Afrique du nord.
Exécution à Saint-Arnaud
d'un indigène qui servait
de guide à des Allemands
Constantine, 6 janvier — Des soldais
allemands accompagnés par un civil tu-
nisien qui leur servait de guide ont été
déposés à Saint-Arnaud pour y effec-
tuer des missions de sabotage. Ils ont pu
être arrêtés grâce au dévouement de
certains indigènes de la région. Des pri-
mes de 10.000 francs récompenseront ce
dévouement.
L'indigène tunisien, immédiatement
déféré à la Cour martiale de Constan-
tine, a été condamné à mort pour tra-
hison, le 5 janvier 1943, et exécuté à
Saint-Arnaud aujourd'hui, à 10 heures,
sur la place du Théâtre.
LA GUERRE EN ASIE
et dans le Pacifique
L'aviation américaine attaque la base de Rabaul
en Nouvelle-Guinée et coule neuf navires nippons
Londres, 6 janvier. — Les Japonais
travaillent activement à la défense des
Salomon et de Timor. Une importante
flotte de navires marchands et de trans-
ports, protégés par des navires de guer-
re est concentrée à Rabaul. Au cours
du raid sur cette dernière ville, an-
noncé dans le communiqué d'aujour-
d'hui, neuf bateaux ont été coulés. Un
coup direct a été placé sur un ravitail-
leur de destroyers. Six appareils de
chasse japonais ont été abattus.
Dans la partie portugaise de Timor,
les Nippons continuent d'importants
travaux. Des raids sont menés contre les
concentrations ennemies par les forces
américaines. Parmi les objectifs hom-
bardés hier, se trouvent les aérodromes
de Timor et celui de Mouda, en Nou-
velle-Géorgie.
Neuf navires japonais
coulés dans le port de Rabaul
par des « forteresses volantes »
Melbourne, 6 janvier. — Un commu-
niqué du Q.G. du général Mac Arthur
annonce que neuf navires ennemis ont
é:é coulés et un autre endommagé à la
suite d'un raid effectué contre Rabaul par
des « Forteresses volantes ».
Communiqué américain
\Vashiugl.on, 6 janvier — Le commu-
nique du sud-ouest du Pacifique annonce
Les bases nippones de Laé et de Maéang,
en Nou velle-Guinée, et une colonne de
troupes nippones à Timor. ont été les
principaux objectifs des bombardiers
alliés.
Aux Salomon, à Guadalcanar, les troupes
alliées ont délogé des troupes nippones
de leurs positions.
On sait maintenant que sur la forma-
tion de huit contre-torpilleurs attaqués Il
y a quelques jours par une formation
aérienne alliée au large de Guadalcanar,
trois au moins ont été grièvement en-
dommagés.
Communiqué de Melbourne
Melbourne, 6 janvier — Communiqué
cfu Q.G. du général Mac-Arthur
Dans le secteur nord-ouest, en deux
points, nos avions ont attaqué à la mi-
trailleuse les routes de la côte Nord et
l'aéroport de Souilero, où un chasseur
ennemi a été abattu et des camions dé-
truits.
Dans le secteur nord-est, à Laé, en
Nouvelle-Guinée, une unité lourde alliée
a mitraillé l'aérodrome de Salamaoua. Nos
avions ont attaqué. mitraillé et pilonné des
installations ennemies dans la région, de
Madoug et l'aérodrome de Salamanda.
Communiqué des Indes
.. :\ouvelle,-[lelhi, t) janvier — Communi-
qué du G.Q.G. allié aux Indes
Au cours de ces deux derniers Jours,
la RAF a attaqué des objectifs ennemis
situés dans la région côtière et aux en-
virons de Mandalay. Plusieurs petits bâ
timents côtiers et des chalands fluviaux
utilisés par les Japonais comme trans-
ports de troupes et comme navires raii-
tailleurs ont été atteints. Ces attaques ont
été effectuées à basse altitude par de3
bombardiers moyens « Hudson » et par
des avions de combat. Plus de soixante
bateaux de types différents ont été bom-
bardés et mitraillés. De nombreux sam-
pangs lourdement chargés, amarrés dans
le port de l'lie de Ramrée. au sud
d'Akyab, ont été également attaqués. Trois
d'entre eux ont coulé.
Lundi, des formations de » Blenheim »
ont bombardé des positions nippones dans
le secteur ouest de Rathedoung.
Au cours de la nuit d3 lundi à mardi,
des bombardiers « Wellington » ont *
viaires à Mandalay. De nombreuses 3x
plosions et des incendies ont été obser-
vés. La voie ferrée de Mandalay a égal3-
ment constitué l'objectif des appareils de
la RAF.
A la suite de toutes ces opérations, tu
cun de nos appareils n'est manquant.
LE GENERAL NOGUES
assiste à la présentation
d'un film de l'Office
of War Informations
Rabat, 6 janvier — Mardi à 11 h. 13,
?'e général Noguès, résidant général, eio
le général And-erson, ont assisté à la
présentation d'un film documentaire sur
l'effort de guerre américain.
Le Résident général était accompagné
de M. M-ayrier, délégué à la Résidenrè
générale; de M. Voizard, secrétaire gé-
néral du Protectorat; du colonel Guil-
laume, directeur des Affaires politiques,
ainsi que des membres de son cabinet
des représentants de l'a presse.
Le capitaine Auberjonois. qui accom-
pagnait M. Jay Allen, directeur de l'of-
fice « Of War Information », expose en
quelques mots choisis ce qu'était cette
Amérique en guerre, dont les images
allaient se dérouler sous les yeux des
spectateurs.
C'est ensuite un véritable magazine
animé non seulement de la gigantfesque
préparation à la lutte qui s'effectue au-*
Etats-Unis, mais encore d-es récentes
batailles du Pacifique, qui fut présenté
à l'assistance. Celle-ci ne manqua pas
d'être très impressionnée par l'intensité
du spectacle qui lui était offert et la
leçon d'è confiance qui s'en dégageait
devant la puissance des moyens mis en
œuvre par nos alliés américains.
Le Résident général félicita très vive-
ment les organisateurs de cette mani-
f-estation et en particu'ier les membres
présents de l'office « Of War Informa-
tion » et il insista pour que ce film soit
diffusé le plus largement possible.
Un cargo panaméen coulé
dans l'océan Indien
New-York, 6 janvier. — Le département
de la marine de guerre américaine an-
nonce" le torpillage dans l'océan Indien,
d'un navire marchand panaméen par un
sous-marin inconnu. Quelques survivants
ont été recueillis.
AVERTISSEMENT AU PUBLIC
Mise en garde contre
les engins non éclatés
Rabat, 6 janvier. — Il est établi que
sur les différents théâtres d'opérations,
l'aviation ennemie procède parfois au
lancement de grenades spéciales exLê.
mement meurtrières qui ont la faculté
d'exploser soit en touchant le sol, soit
à quelques mètres au-dessus du sol.
Les caractéristiques essentielles de ces
grenades sont les suivantes : « corps
de grenades métalliques en forme de
cyliiidre. d'un diamètre et d'une lon-
gueur de 80 millimètres envhon. Ce
corps de grenade est relié par une tige
de suspension à un mécanisme d'amor-
çage dont l'allure générale rappelle la
silhouette d'un papillon. On rencontre
ces grenades peintes en vert olive, en
jaune, en rouge et en gris ».
La population civile est mise en gar-
de contre de tels engins dont le mé-
canisme peut ne pas fonctionner lors
de leur lancement et qui, de ce fait,
peuvent être rencontrés au sol non
éclatés.
L'enlèvement et la destruction des
grenades ne peuvent être faits que par
des spécialistes il convient de faire
preuve alors de la plus extrême pru-
dence, de ne les toucher en aucun cas
et de signaler immédiatement leur pré-
sence à l'autorité militaire, à la gel)-
darmerie ou au service de la défense
passive de la localité la plus voisine. z
LES HUIT POINTS
de la Charte de l'Atlantique
base de l'organisation du monde
après la victoire des Nations Unies
New-York, 6 janvier — A quelques
jours de l'anniversaire de la signature
par les Nations Unies, le 1er janvier
1942, du pacte de guerre totale aux na-
tions de l'Axe, on souligne à Washing-
ton que ce sont les huit points de la
Charte de l'At.'antique qui ont servi dé
base à ce pacte. Ces huit points sont .
lo Les Nations Unies ne visent à au-
cune colonisation ;
2o Il n-y aura aucun changement par-
mi les peuples colonisés, sans leur con-
sentement ;
3° Les Nations Unies respecteront le
droit de chaque pays, qui pourra choi-
sir le système de gouvernement qu'il
désire ;
4o Les Nations Unies établiront une
union économique du monde et permet-
tront à chaque pays de bénéficier des
matières premières et des produits in-
dustriels ;
50 Améliorer la situation de la classe
ouvrière et relever son standard de
6° Affermir les bases de la paix et met-
tre fin, pour toujours, à la famine et A
la disette dans tous les pays ;
70 Liberté des mers et des océans ;
80 Désarmement mondial.
C'est en s'inspirant de ces huit points
que les Nations Unies dresseront l'édi-
fice du nouveau monde lorsqu'elles se-
ront sorties victorieuses de cette guerre.
La lutte aux Etats-Unis
contre l'espionnage
Washington, 6 janvier. — Le départemciI'
de la justice annonce que durant l'année
J942, 49 espions à la solde de l'Allemagne
ou du Japon ont été condamnés à diffé-
rentes peines de prison dont le total
s'élève à 530 années.
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