Titre : Le Cri du peuple : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-01-01
Contributeur : Vallès, Jules (1832-1885). Directeur de publication
Contributeur : Allemane, Jean (1843-1935). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32752488q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1890 01 janvier 1890
Description : 1890/01/01 (A7,N1962). 1890/01/01 (A7,N1962).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4683458z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-46
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/07/2017
LE CRI DU PEUPLE
série. 78 nnnée. N' 1962 .. Paris et Départements r S Centinfes Mcm^di i Janvier 1890
REDACTION et ADMINISTRATION, 12, rue Paul-Lelong.
ABONNEMENTS
France, Algérie Tunise. Corse
Un moi*......... 9 fi. r Six mois 10 flf»
TrOll mois 6— 1 Un an 20-
Uaion postale, 3 mois, 9 fr.; 6 mois, 18 fr.; Un an 36 fr. —
1
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
t
RÉDACTION et ADMINISTRATION, 12, rue Paul-Lelong,
Adresser tont ce qui concerne la Rédaction au Secrétaire.
Les Mandats et tout ce qui concerne l'Administration doivent être
adressés à l' Administrateur.
Les annonces sont reçues à [Administration du Journal '
Et chez MM. LAGRANGE, CERF, ET Ce 6, place de la Bou.ne..
LES RÉPUBLIQUES
Il est incontestable que l'apparition de
la nouvelle République du Brésil a pro-
duit sur les monarchies Européennes une
forte émotion, Tous les jours nous pouvons
lire dans les journaux monarchistes fran-
çais les canards les plus invraisemblables
au sujet des actes de gouvernement provi-
soire de Rio-de-Janeiro.
Un jour, si l'on a surpris quatre hommes
et un caporal franchissant le mur pour ti-
rer une bordée, nos bons confrères nous
font la description lamentable d'une révolte
militaire et, à les en croire, le sang coule
sans trêve au Brésil.
Le lendemain on est tenté de nous an-
noncer que la jeune République du nou-
veau monde est sur le point de périr parce
que l'un des ministres du gouvernement
provisoire, plus ou moins pris par l'In-
fluenza; comme tout le monde, a dû garder
la chambre'
Enfin aujourd'hui on fait un crime à ce
gouvernement provisoire d'avoir confisqué
les biens de l'empereur. Or la chose est
fausse en tous points et, serait-elle vra:e,
je ne vois pas, pour ma part, en quoi la
République Brésilienne mériterait un
mauvais point pour cela.
Ce petit exercice de calomnies et de
fausses nouvelles durera encore longtemps
car, en dehors de la sympathie qu'on peut
avoir pour le caractère de Dom Pedro, en
dehors des difficultés qui émergent tou-
jours sur la route d'un gouvernement nou-
veau, '.les cours fd'Europe ne peuvent se
consoler facilement de se voir enlever un
membre et de voir naître un ami de plus &
ta République française.
Et cependant, combien peu est légitimée
cette émetion des monarchies européennes.
Quel changement y aura-t-il au Brésil,
pour quelques années au moins? Il est bien
dur quand on remplace un empire par une
République de faire disparaître du coup
toutes les vieilles institutions qui consti-
tuaient cet empire. Au moral comme au
physique on se borne à gratter quelques
initiales sur les monuments publics, et le
tour est joué.
Est-ce que nous n'en avons pas la preuve
en France? Est-ce que, depuis vingt ans
que nous sommes en République, nous ne
voyons pas encore autour de nous toutes
les vieilles institutions impériales qui
étouffent le progrès et qui paralysent la
marche en avant, lorsqu'elles ne sont pas
tout simplement ridicules?
Je lisais hier le cérémonial du couron-
nement du nouveau roi de Portugal et,
immédiatement après, le cérémonial des
réceptions du premier janvier au palais de
'Elysée.
C'est le rouge au front que j'ai cherché
une différence dans la solennité aristocra-
tique de ces deux cérémonies et, malheu-
reusement, je n'en ai pas trouvé.
J'ai la plus grande sympathie pour
M. Carnot qui a relevé à mes yeux, et de
beaucoup, le prestige de sa présidence de
la République, mais je le vois mal en
Louis XIV entouré de la Cour et je suis
assuré qu'au fond.il désire aussi vivement
que moi la disparition de toutes les vieilles
coutumes monarchiques qui deshonorent
la République.
UN DÉPUTÉ CONDAMNÉ
M. Castelin, député de l'Aisne, a été sur
itératif défaut condamné par le tribunal
correctionnel de gousse en son audience
du 18 décembre courant.
La peine est de trois mois d'emprisonne-
ment, 2,000 fr. d'amende et 2.000 fr. de
dommages et intérêts pour diffamation
envers un particulier.
Ce jugement n'est que la confirmation
pure et simple d'un jugement précédent en
date du 18 septembre que M. Castelin avait
frappé d'opposition.
LES GRÈVES EN ANGLETERRE
Le meeting convoqué à Beckham-Prye
par le comité des grévistes de la Compa-
gnie du Gaz n'a guère réuni plus de 500
«
1
personnes. Le brouillard épais qui a enve-
.ppé Londre toute la journée ne permet-
| '-it d'ailleurs pas une réunion bien nom-
\ Broute. ,
Des appels ont été faits à la solidarité des
travailleurs pour aider les grévistes dans
la lutte qu'ils ont engagée contre le
capital.
► Le meeting s'eatdissous sans que l'ordre
¡ ait été troublé un instant.
LE CHEMIN DE FER AUSTRO-HONGROIS
La nouvelle que le chemin de fer aus-
tro-hongrois viendrait d'éprouver une nou-
velle crç ^e que le directeur, M. Serres
aurait donné sa démission, est démentie.
Les ouvriers ont déclaré dans un ma.
nifeste qu ils travailleraient jusqu'au mois
de mai.
DOM PEDRO A LISBONNE
Le roi Carlos ler a offert un de ses pa-
lais à Dom Pedro qui a accepté l'hospita-
lité pour quelques jours mais en-déclarant
qu'il voudrait vivre à l'écart sans gêner
personne.
Le régissent des funérailles de l'impé-
ratrice sera fait par le comte et la com-
tosse d'Eu.
EN ESPAGNE
Qi¡: télégraphie de Madrid, 30 décembre.
La reine Isabelle et les infantes An-
toinine et Eutalie sont arrivées, hier soir,
par lo Sud. Express, avec une demi heure
de retard.
Les ministres de l'intérieur et des tra-
vaux publics les ont reçues à la gare. La
Régente n'y est pas allée, car elle est for-
temant enrhumée.
La Gacela publie un décret fixant à vingt
jours le deuil de cour pour la mort de l'im.
pératrice du Brésil.
NOUVELLES D'ITALIE
La Capitale blâme le gouvernement qui
veut cacher la vérité sur la situation exacte
des banques d'émission.
Ce journal réclame la lumière complète,
car les expédients ne suffisent pas pour
remédier à l'état de choses actuel.
Une solution radicale s'impose.
Il faut que le portefeuille des banques
soit composé d'effets ayant une réelle va-
leur au lieu de titres qui immobilisent le
capital destiné à la circulation.
Le théâtre Re Umberto a pris feu hier
soir, avant la représentation. L'incendie a
duré toute la nuit. Le théâtre est complète-
ment détruit.
On attribue la cause de ce sinistre à une
fuite de gaz.
Les plaintes de la Norddeutache.
On télégraphie ds Cologne, 30 décembre
L'organr demi-officiel du prince chan-
celier se plaint arec amertune du manque
de patriotisme de ceux de ses confrères qui
ne vont pas chercher leur mot d'ordre
dans la Friedrichstrasse.
D'après lui, ils se font un plaisir de di-
vulguer tous les secrets, toutes les inno-
vations se rapportant à la défense militaire
de l'Allemagne.
Ces informations, dit [la Noorddeutsche
ne peuvent, en aucune façon, intéresser
le gros du public, mais à l'étranger on les
recueille avidement, l'on en prend note
au grand danger de la sécurité et de la
puissance militaire de l'empire.
Voyez la presse françaice, continue la
reptilienne. Depuis quelque ,rois ans, elle
ne contient plus aucun renseignement,
précieux sur l'organisation offensive ou
défensive de France.Les journaux, quel
que soit le parti auquel ils appartiennent,
sont d'une discrétion absolue qu'on ferait
bien d'imiter en Allemagne. »
CRISPI ET BISMARK
On lit dans le Moniteur de Ron^e :
« Le Hamburger Correspondént a dé-
menti ces jours-ci que M. Crispi aille à
-
Friedrichsruhe. Nous croyons savoir que
le journal officieux allemand ne dit pas
toute la vérité.
0: Il est vrai, en effet, que notre président
du conseil ne se rendra pas auprès du
chancelier, mais il est sûr aussi qu'il avait
demandé une audience et lque.] M. de Bis-
mark l'a refusée.
t Le chancelier a déclaré qu'an moment
où l'Europe est calme il ne fallait pas
troubler cette tranquillité.
« M, Crispi est, nous dit-on, très-af-
fligé. »
ÉCHOS
La question des patentes va être discutée
à la rentrée. Le gouvernement étudie en ce
moment les mesures qu'il proposera à la
Chambre, pour adapter la législation des pa
tentes à la situation créée par le développe-
ment des grands magasins et Faccumula-
tion de plusieurs commerces entre les mêmes
mains.
Sans attendre l'initiative gouvernementale,
les députés ont déjà préparé des propositions
tendant au même but.
L'une de ces propositions due à MM.
Georges Berger et le docteur Dosprôs, est
déjà soumise à la Chambre. Une autre, éla-
b01'ée par M. de Lanessan, sera déposée à
la rentrée de janvier.
MM. Georges Berger et Desprès proposent
de prélever, à Paris et dans le département
de la Seine, sur les voitures de livraison à
réclames et sur les voitures d'annonces, un
droit annuel de 2b francs par chaque mètre
cube.
En outre, ils proposent de frapper un im-
pôt annuel de 20 Ír. par mètre carré sur les
annonces murales permanentes.
Enfin, ils demandent que les annonces sur
papier collées aux voitures soient assujetties
au timbre proportionnel, au même titre que
les affiches collées 811r les murailles.
M. de Lanessan, au contraire, fait porter
tout son système sur l'élévation de la pa
tente, qui serait calculée d'après le nombre
des employés, le nombre des commerces
exercés, celui des succursales et, enfin, ce-
lui des voitures de livraison des marchan-
dises.
Une bonne no ivelle :
Les cartet de visite du jour de l'an peu-
vent être considérées comme abolies, c'est
ce qui vient d'être décidé en haut lieu mon- j
dain.
La carte sous enveloppe fermée, avec
quelques mots comme souhaits de bonne
année, est encore admise ; mais la carte sous
enveloppe décachetée, n'est plus considérée
comme une politesse. Elle est proscrite.
Les facteurs applaudiront à cette innova-
tion.
Une innovation ou plutôt une résurrection
à signaler à nos lectrices.
Dans les réceptions diurnes de ce com-
mencement d'hiver, la * traine » a fait sa
réappairtion pour les robes de jour. C'est
une rentrée encore timide, mais néanmoins
très prononcée.
Et cependant la robe courte donnait une
allure si parisienne !
On a placé hier, dans la grande salle à
manger du palais de l'Elysée, le beau groupe
d'Auguste Cain qui a obtenu un si grand
succès cette année à l'exposition du Champ
de Ma rs, dans la section de la manufacture
de Sèvres.
C'est un groupe de « paons )i en biscuit de
porcelaine : l'effet décoratif en est des plus
réussis.
L'Ecole polytechnique va être agrandie
par l'achat et l'appropriation de quelques
maisons voisines.
Il avait été question, un instant, de la
transférer à Saint-Cloud; mais a nécessité
d'agir rapidement polr offrir la place aux
élèves, réclamée par l'artillerie, a fait renon-
cer à ce projet.
Notre confrère le Moniteur universel est
vraiment frappé à coups redoublés par la
mort. Il vient encore de perdre un de ses
collaborateurs, M. Edmond Villetard.
M Villetard a eu son heure de célé-
brité : il a écrit, en collaboration avec M.
Adolphe Belot, un chef-d'œuvre, 'le Têsta-
ment de César Girodot, qui a été joué à
l'Odéon, d'abord, et au Théâtre-Français
ensuite, avec un succès retentissant et sou-
tenu.
Il était né à Paris, en 1828, avait passé par
'Ecole normale, et avait été rédacteur en
chef du Courrier du Dimanche.
Les obsèques de l'amiral Cloué ont été cé-
lébrée. hier. Le corps avait été exposé dans
une chapelle ardente sous la porte de la
maison qu'occupait le défunt, 47, rue de
Verneuil. A midi un quart, il a été placé sur
un corbillard de 48 classa, orné de faisceaux
de drapeaux, qui s'est dirigé, suivi d'une as-
sistance nombreuse, vers l'église Sainte-
Clotilde, où a eu lieu la cérémonie religieuse.
Les honneurs militaires etaient rendus par
le 4* régiment d'infanterie, avec drapeau et
musique, un escadron du 288 dragons et une
batterie du 318 d'artillerie.
Après la cérémonie religieuse, les troupes
ont défile devant le corps, qui a été ramené
ensuite devant l'église. Il sera transporté
aujourd'hui à Chantilly où il sera inhumé.
#
Il est question d'élever à Rouen une statue
colossale de Jeanne d'Are, sur le point le
plus élevé de la colline Sainte-Cuherine.
Sur un piédestal de pierre de dix à quinze
mètres de haut, se dresserait la statue de
soixante mètres, en bronze doré, représen-
tant Jeanne d'Arc debout. De sa main gau-
che, elle maintiendrait son étendard, la
droite, étendue sur la ville de Rouen dans
un geste de protection et de pardon, la béni-
rait avec la croix formée par la grrde de
l'épée nue.
M. Gladstone est entré hier dans sa 81.
année. A cette occasion, de grandes fêtes
ont été données à Hawarden-Castle, où l'il-
lustre homme d'Etat a passé les fêtes de
Noël.
Il est inutile d'ajouter que tout ce qui a un
nom en Angleterre a envoyé des félicitations
à M. Gladstsne.
Le « mendiant du papè » :
On appelait ainsi un malheureux estropié
qui depuis trente ans, dans l'intérieur de la
cathédrale de Saint-Pierre, se tenait, ap-
puyé sur des béquilles, près de la statue de
bronze du Prince des apôtres. C'était un
nommé Pietro Mascolini, surnommé « il
beato Pollastrone » (le bienheureux Poulet).
Pie IX lui avait fait cadeau d'une vieille
robe de chambie. Le Pollastrone la revêtait
seulement dans les grandes solennités. Le
pape Léon XIII lui fit aussi l'honneur de le
recevoir.
L'autre soir, en sortant de Saint-Pierre,
le mendiant fut frappé d'une attaque d'apo-
plexie, et mourut. Il laisse à ses enfants une
petite fortune, 50,000 fraucs.
M. DESPRÉS DÉPUTÉ-CONSEILLER
La question de l'indemnité munici-
pale est en partie résolue par M. le doc-
teur Desprès, député et conseiller mu-
nicipal pour le sixième arrondissement.
Voici la lettre qu'il adresse à ce sujet
à Y Intransigeant :
Paris, 29 décembre.
Monsieur le rédacteur,
Que mes collèguès du Conseil, députés,
passent ou non à la caisse du Conseil muni-
cipal, je ne toucherai pas.
Je ne toucherai pas davantage pendant
les premiers mois de 1890, jusqu'à l'expira-
tion de mon mandat.
J'accomplirai, en effet, ce mandat jusqu'au
bout, car, sur un ou deux points, j'ai encore
besoin de tenir tête au Conseil, en dépit des
capitulations de l'administration.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur,
l'assarance de ma considération distinguée.
Dr ARMA.ND DESPRÉS,
Chirurgien à l'hôpital de la Charité,
député du VI'.
Il est probable que les sept députés,
collègues de M. Desprès à l'Hôtel de
Ville, vont suivre son exemple.
LE RAPPORT DE M. GRANET
On sait que M. Granet est chargé de
faire le rapport sur le projet de loi re-
latif aux exécutions publiques. Nous
croyons savoir que M. Granet profitera
de la circonstance pour combattre
énergiquement le principe de la peine
de mort ; mais il déclarera en même
temps que ceux qui la considèrent, à
tort. comme efficace se montrent très
illogiques en réclamant le huis-clos.
Les statistiques démontrent que, dans
les pays où elle a été supprimée, le
nombre des crimes a sensiblement di-
minué ; elles prouvent également que
presque tous les assassins qui s'y ex-
posent ont été les habitués de ces spec-
tacles scandaleux et honteux auxquels
donnent lieu les exécutions publiques.
Si l'exemple à l'aide duquel on espère
terrifier les criminels ne produit pas
son effet, il ne reste donc qu'une ven-
geance exercée par la société contre
ceux qui ne reconnaissent pas ses lois.
Elle a assurément le droit de les mettre
dans l'impossibilité de nuire ; a-t-elle
celui de les supprimer?
Ces diverses questions seront exa-
minées dans;le rapport de l'ancien mi
nistre des postes, qui trouvera l'occa
sion d'affirmer une fois de plus le ta
lent qu'on lui connaît.
MORT D'UN DÉPUTÉ
Nous enregistrions hier la mort de M.
Lasserre, député de Tain-et-Garonne. Au-
jourd'hui, nous apprenons le décès de M.
Arribat, député d'Indre-et-Loire, qui a suc-
combé aux suites d'une fluxion de poitrine.
M. Arribat n'était âgé que de trente-qua-
tre ans. Aux élections dernières, il avait été
élu dans l'arrondissement de Loches, au
scrutin de ballottage du 6 octobre, par 8,814
voix contre 8,538 données à M Muller, re-
visionniste. *
M. Méline et les droits protecteurs
■■r
Il est passé en habitude, dans le
monde opportuniste, de croire que M.
Méline est le bienfaiteur de l'agricul-
ture.
Rien de moins exact.En même temps
que M. Méline, un nombre assez consi-
dérable de députés appartenant à la
gauche et à la droite du Parlement ré-
clamaient en vain des droits sur les cé-
réales étrangères. Et il a fallu la pres-
sion do l'opinion publique pour que
leurs desiderata fussent entendus du
gouvernement.
Hier, à Lille, M. Méline a Iparlé du
régime économique et des tarifs de
douane. C'est un peu tard pour le faire,
quand on soutient des partisans des
traités de commerce comme MM.Tirard
et Rouvier, actuellement ministres.
M. Méline a été de ceux qui ont fait
porter de 3 à 5 fr. le droit sur les blés
étrangers, mais il n'est pas de ceux qui
ont demandé que les produits de ces
droits fussent affectés-au dégrèvement
de l'impôt foncier.
Il est par trop vain, en vérité, de se
proclamer le champion de la cause
agricole, alors qu'on n'a pas justifié ce
titre parades mesures appréciables en
faveur de nos populations rurales tou-
jours si durement éprouvées.
PROMOTION DE GÉNÉRAUX
Aux termes de décrets signés par le pré-
sident de la République, le ministre de la
guerre vient de faire les nominations sui-
vantes dans l'état-major_ général de l'ar-
mée : - ~ --
Sont nommés généraux de division : le
général de brigade Donnis, commandant la
42" brigade d'infanterie ; le général de bri-
gade Vigneaud, commandant la 19' brigade
d infanterie ; le général de brigade Saint-
Marc, commandant la brigade d'occupation
de Tunisie.
Sont nommés généraux de brigade : les
colonels Queillé, commandant le 29" régi-
ment d'artillerie; Harty de Pierrebourg
commandant le 45e régiment d'infanterie; de
Briey, du 24e régiment de dragons, comman-
dant par intérim la brigade de cavalerie du
128 corps d'armée ; Lanes, commandant le
57' régiment d'infanterie ; Mourlan, com-
mandant le 1" régiment de tirailleurs algé-
riens; Lasvignes, commandant du génie à
Nice ; Ollivier; commandant le 97' régiment
d'infanterie ; Mille, commandant le 83,1 régi-
mont d infanterie ; Leclerc, commandant le
90 régiment d'artillerie ; Collet-Meygret, com-
mandant le 26erégiment d'artillerie; Leplus,
breveté hors cadra, chef du 4' bureau de
l'état-major général; de Saint-Julien, com-
mandant le 29" régiment d'infanterie.
LES ÉTRANGERS EXPULSES DE FRANCE
Chaque année, la statistique enregistre le
nombre des étrangers expulsés du territoire
français. Nous avons sous les yeux la der-
nière, c'est-à-dire celle pour l'année 1888.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire,
ce n'est pas l'Allemagne qui compte le plus
d'expulsés, mais bien l'Espagne.
Les Espagnols expulsés sont 1,575, sans
compter les femmes, au nombre de 37, tan-
dis qu'il n'y a que 504 Allemands et 69 Alle-
mandes.
Après l'Espagne, c'est la Belgique qui
tient la tête : elle compte 1,296 expulsés •
hommes, et 120 femmes. ]
Viennent ensuite la Suisse avec 347 hom-
mes et 22 femmes, la Hollande et le Luxem- <
bourg 75 hommes et 18 femmes, l'Autriche j
53 homme3 et 4 femmes, l'Angleterre 45 <
hommes et 7 femmes, les Etats-Unis 30 1f
hommes et 2 femmes, a Russie 20 hommes C
et 2 femmes, et, enfin, la Turquie 19 hom-
mes et 3 femmes. 1
Les départements d'origine des expulsés, 1
où il y a eu le plus grand nombre de trans- <
férement aux frontières, sont par ordre : la
Seine, 554 hommes et et 84 femmes; le Nord, i
507 hommes et 96femmes; les Bouches-du- |
Rhône, 254 hommes, 12 femmes; le Rhône, c
227 hommes, 23 femmes; les Alpes-Mari-
times, 177 hommes, 9 femmes, et le Haut- 1
Rhin, 160 hommes, 30 femmes.
En égard au chiffre delà population, il est
à remarquer que c'est dans le Nord et le l:
Haut-Rhin que les proportions'sont les plus
fortes.. j
L'ARBITRAGE INTERNATIONAL
On écrit de New-York :
La Pensylvania Peace Society, de Philadel-
phie, vient d'inviter, par une résolution for-
melle, le président Harrison à négocier aval'.
la République française un traita d'arbitral
permanent.
La Pensylvania Peace Society est une des
plus considérables parmi les Sociétés qui
font partie, aux Etats-Unis, de l'association
connue sous le nom de' Universal Peace Union,
laquelle a mérité une médaille d'or à la, der-
nière Exposition de Paris.
EXTÉRIEUR
ZANZIBAR
M. Stanley et ses officiers partiront mardi
prochain à bord da vapeur anglais Katoria;
ils se proposent de visiter le Caire et d'arri-
ver en Angleterre à la fin de janvier.
On signale une amélioration dans l'état d'à
santé d'Emin-Pacha.
RUSSIE
M. Iswolsky vient d'être nommé à titra
définitif représentant de la Russie auprès df
Saint-Siège.
Cette nomination cause une grande satis-
faction au Vatican, où l'on considère main-
tenant les relations avec le gouvernement
russe comme formellement établies.
A la suite de nouvelles négociations qui
ont eu lieu ces derniers jours, cinq cv.êq^W
polonais, au lieu de trois annoncée précé-
demment, seront préconisés dans le Cousis»
toire de demain.
PORTUGAL
Une circulaire confidentielle duministredi 3
affaire. étrangères portugais enjoint aux re-
présentants du Portugal d'aviser les gouver-
nements auprès desquels ils sont accrédHé»
que l'attitude énergique :du gouvernemant
portugais, dans le conflit avec langleteree,.
est rendue nécessaire, afin :jue le parti ffc-
publicain n'exploite pas la situation pour
ébranler la monarchie.
ALLEMAGNE
Des expériences ont été faites dernière
ment avec le nouveau fusil pour en déter"
miner les effets destructifs. Des chevaux
vivants ont servi de cible. Les balles ont
fracturé complètement les os.
BRÉSIL
La Légation du Bréstl à Paris eommunl-
que aux journaux la dépêche suivante, de
Rio-Janeiro, £8 décembre :
Officiel. — Nous voyons avec regret que
a presse européenne continue à accppter de
faux bruits pour nous accuser. Les biens de
la famille impériale n'ont pas été confisqués;
au contraire, le décret du gouvernement
provisoire les garantit et accorde à la fa*
mille impériale un délai de deux ans pour la
liquidation. Ce qui a été supprimé, ce sont
la dotation annuelle inscrite au budget'©! le
subside accordé par le gouvernement pro",
visoire.
OBOCK
Un télégramme d'Obock "annonce que
deux missionnaires français, escortés par
onze Grecs, auraient été assassinés sur la
route de Zeïlah au Harrar par les partisans
du sultan Amphallé. Les détails manquent
sur les causes de ce tragique incident.
LA CULTURE DE LA TERRE
Cette grosse affaire de la culture de
la terre devrait un peu arrêter l'engoue-
ment de nos parlementaires pour tout
ce qui est du domaine de politique pure
et leur inspirer le désir de se rendre
utiles à nos malheureuses population
rurales.
En attendant que les groupes agri-
coles de la Chambre, qui vont déjà cha-
cun de leur côté sans but déterminé,
délibèrent avec maturité, examinons
ici une proposition d'enseignement
agricole qui nous est fournie par un dé-
puté de l'Isère, M. Aristide Rey.
Ce n'est certainement pas la panacéa
capable de remédier à toutes les mi-
sères des pauvres paysans, que cet ea.<
geignement agricole, mais, joint à d'au-
,res améliorations dans les conditions
l'exploitation de la terre, il peut don..
1er des résultats appréciables pour
'avenir de notre agriculture, aujour-
l'hui si précaire.
Actuellement, la situation, grave de-
sent critique, malgré les réformes ten-
ées (conférences agricoles, créations
l'écoles-ferme, d'écoles spéciales, con",
jours régionaux, récompenses au mé-
'ite agricole, etc.)
On pourrait tracer comme suit l'état
actuel de l'agriculture :
Production insuffisante aux besoins
généraux de la population; productioii
série. 78 nnnée. N' 1962 .. Paris et Départements r S Centinfes Mcm^di i Janvier 1890
REDACTION et ADMINISTRATION, 12, rue Paul-Lelong.
ABONNEMENTS
France, Algérie Tunise. Corse
Un moi*......... 9 fi. r Six mois 10 flf»
TrOll mois 6— 1 Un an 20-
Uaion postale, 3 mois, 9 fr.; 6 mois, 18 fr.; Un an 36 fr. —
1
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
t
RÉDACTION et ADMINISTRATION, 12, rue Paul-Lelong,
Adresser tont ce qui concerne la Rédaction au Secrétaire.
Les Mandats et tout ce qui concerne l'Administration doivent être
adressés à l' Administrateur.
Les annonces sont reçues à [Administration du Journal '
Et chez MM. LAGRANGE, CERF, ET Ce 6, place de la Bou.ne..
LES RÉPUBLIQUES
Il est incontestable que l'apparition de
la nouvelle République du Brésil a pro-
duit sur les monarchies Européennes une
forte émotion, Tous les jours nous pouvons
lire dans les journaux monarchistes fran-
çais les canards les plus invraisemblables
au sujet des actes de gouvernement provi-
soire de Rio-de-Janeiro.
Un jour, si l'on a surpris quatre hommes
et un caporal franchissant le mur pour ti-
rer une bordée, nos bons confrères nous
font la description lamentable d'une révolte
militaire et, à les en croire, le sang coule
sans trêve au Brésil.
Le lendemain on est tenté de nous an-
noncer que la jeune République du nou-
veau monde est sur le point de périr parce
que l'un des ministres du gouvernement
provisoire, plus ou moins pris par l'In-
fluenza; comme tout le monde, a dû garder
la chambre'
Enfin aujourd'hui on fait un crime à ce
gouvernement provisoire d'avoir confisqué
les biens de l'empereur. Or la chose est
fausse en tous points et, serait-elle vra:e,
je ne vois pas, pour ma part, en quoi la
République Brésilienne mériterait un
mauvais point pour cela.
Ce petit exercice de calomnies et de
fausses nouvelles durera encore longtemps
car, en dehors de la sympathie qu'on peut
avoir pour le caractère de Dom Pedro, en
dehors des difficultés qui émergent tou-
jours sur la route d'un gouvernement nou-
veau, '.les cours fd'Europe ne peuvent se
consoler facilement de se voir enlever un
membre et de voir naître un ami de plus &
ta République française.
Et cependant, combien peu est légitimée
cette émetion des monarchies européennes.
Quel changement y aura-t-il au Brésil,
pour quelques années au moins? Il est bien
dur quand on remplace un empire par une
République de faire disparaître du coup
toutes les vieilles institutions qui consti-
tuaient cet empire. Au moral comme au
physique on se borne à gratter quelques
initiales sur les monuments publics, et le
tour est joué.
Est-ce que nous n'en avons pas la preuve
en France? Est-ce que, depuis vingt ans
que nous sommes en République, nous ne
voyons pas encore autour de nous toutes
les vieilles institutions impériales qui
étouffent le progrès et qui paralysent la
marche en avant, lorsqu'elles ne sont pas
tout simplement ridicules?
Je lisais hier le cérémonial du couron-
nement du nouveau roi de Portugal et,
immédiatement après, le cérémonial des
réceptions du premier janvier au palais de
'Elysée.
C'est le rouge au front que j'ai cherché
une différence dans la solennité aristocra-
tique de ces deux cérémonies et, malheu-
reusement, je n'en ai pas trouvé.
J'ai la plus grande sympathie pour
M. Carnot qui a relevé à mes yeux, et de
beaucoup, le prestige de sa présidence de
la République, mais je le vois mal en
Louis XIV entouré de la Cour et je suis
assuré qu'au fond.il désire aussi vivement
que moi la disparition de toutes les vieilles
coutumes monarchiques qui deshonorent
la République.
UN DÉPUTÉ CONDAMNÉ
M. Castelin, député de l'Aisne, a été sur
itératif défaut condamné par le tribunal
correctionnel de gousse en son audience
du 18 décembre courant.
La peine est de trois mois d'emprisonne-
ment, 2,000 fr. d'amende et 2.000 fr. de
dommages et intérêts pour diffamation
envers un particulier.
Ce jugement n'est que la confirmation
pure et simple d'un jugement précédent en
date du 18 septembre que M. Castelin avait
frappé d'opposition.
LES GRÈVES EN ANGLETERRE
Le meeting convoqué à Beckham-Prye
par le comité des grévistes de la Compa-
gnie du Gaz n'a guère réuni plus de 500
«
1
personnes. Le brouillard épais qui a enve-
.ppé Londre toute la journée ne permet-
| '-it d'ailleurs pas une réunion bien nom-
\ Broute. ,
Des appels ont été faits à la solidarité des
travailleurs pour aider les grévistes dans
la lutte qu'ils ont engagée contre le
capital.
► Le meeting s'eatdissous sans que l'ordre
¡ ait été troublé un instant.
LE CHEMIN DE FER AUSTRO-HONGROIS
La nouvelle que le chemin de fer aus-
tro-hongrois viendrait d'éprouver une nou-
velle crç ^e que le directeur, M. Serres
aurait donné sa démission, est démentie.
Les ouvriers ont déclaré dans un ma.
nifeste qu ils travailleraient jusqu'au mois
de mai.
DOM PEDRO A LISBONNE
Le roi Carlos ler a offert un de ses pa-
lais à Dom Pedro qui a accepté l'hospita-
lité pour quelques jours mais en-déclarant
qu'il voudrait vivre à l'écart sans gêner
personne.
Le régissent des funérailles de l'impé-
ratrice sera fait par le comte et la com-
tosse d'Eu.
EN ESPAGNE
Qi¡: télégraphie de Madrid, 30 décembre.
La reine Isabelle et les infantes An-
toinine et Eutalie sont arrivées, hier soir,
par lo Sud. Express, avec une demi heure
de retard.
Les ministres de l'intérieur et des tra-
vaux publics les ont reçues à la gare. La
Régente n'y est pas allée, car elle est for-
temant enrhumée.
La Gacela publie un décret fixant à vingt
jours le deuil de cour pour la mort de l'im.
pératrice du Brésil.
NOUVELLES D'ITALIE
La Capitale blâme le gouvernement qui
veut cacher la vérité sur la situation exacte
des banques d'émission.
Ce journal réclame la lumière complète,
car les expédients ne suffisent pas pour
remédier à l'état de choses actuel.
Une solution radicale s'impose.
Il faut que le portefeuille des banques
soit composé d'effets ayant une réelle va-
leur au lieu de titres qui immobilisent le
capital destiné à la circulation.
Le théâtre Re Umberto a pris feu hier
soir, avant la représentation. L'incendie a
duré toute la nuit. Le théâtre est complète-
ment détruit.
On attribue la cause de ce sinistre à une
fuite de gaz.
Les plaintes de la Norddeutache.
On télégraphie ds Cologne, 30 décembre
L'organr demi-officiel du prince chan-
celier se plaint arec amertune du manque
de patriotisme de ceux de ses confrères qui
ne vont pas chercher leur mot d'ordre
dans la Friedrichstrasse.
D'après lui, ils se font un plaisir de di-
vulguer tous les secrets, toutes les inno-
vations se rapportant à la défense militaire
de l'Allemagne.
Ces informations, dit [la Noorddeutsche
ne peuvent, en aucune façon, intéresser
le gros du public, mais à l'étranger on les
recueille avidement, l'on en prend note
au grand danger de la sécurité et de la
puissance militaire de l'empire.
Voyez la presse françaice, continue la
reptilienne. Depuis quelque ,rois ans, elle
ne contient plus aucun renseignement,
précieux sur l'organisation offensive ou
défensive de France.Les journaux, quel
que soit le parti auquel ils appartiennent,
sont d'une discrétion absolue qu'on ferait
bien d'imiter en Allemagne. »
CRISPI ET BISMARK
On lit dans le Moniteur de Ron^e :
« Le Hamburger Correspondént a dé-
menti ces jours-ci que M. Crispi aille à
-
Friedrichsruhe. Nous croyons savoir que
le journal officieux allemand ne dit pas
toute la vérité.
0: Il est vrai, en effet, que notre président
du conseil ne se rendra pas auprès du
chancelier, mais il est sûr aussi qu'il avait
demandé une audience et lque.] M. de Bis-
mark l'a refusée.
t Le chancelier a déclaré qu'an moment
où l'Europe est calme il ne fallait pas
troubler cette tranquillité.
« M, Crispi est, nous dit-on, très-af-
fligé. »
ÉCHOS
La question des patentes va être discutée
à la rentrée. Le gouvernement étudie en ce
moment les mesures qu'il proposera à la
Chambre, pour adapter la législation des pa
tentes à la situation créée par le développe-
ment des grands magasins et Faccumula-
tion de plusieurs commerces entre les mêmes
mains.
Sans attendre l'initiative gouvernementale,
les députés ont déjà préparé des propositions
tendant au même but.
L'une de ces propositions due à MM.
Georges Berger et le docteur Dosprôs, est
déjà soumise à la Chambre. Une autre, éla-
b01'ée par M. de Lanessan, sera déposée à
la rentrée de janvier.
MM. Georges Berger et Desprès proposent
de prélever, à Paris et dans le département
de la Seine, sur les voitures de livraison à
réclames et sur les voitures d'annonces, un
droit annuel de 2b francs par chaque mètre
cube.
En outre, ils proposent de frapper un im-
pôt annuel de 20 Ír. par mètre carré sur les
annonces murales permanentes.
Enfin, ils demandent que les annonces sur
papier collées aux voitures soient assujetties
au timbre proportionnel, au même titre que
les affiches collées 811r les murailles.
M. de Lanessan, au contraire, fait porter
tout son système sur l'élévation de la pa
tente, qui serait calculée d'après le nombre
des employés, le nombre des commerces
exercés, celui des succursales et, enfin, ce-
lui des voitures de livraison des marchan-
dises.
Une bonne no ivelle :
Les cartet de visite du jour de l'an peu-
vent être considérées comme abolies, c'est
ce qui vient d'être décidé en haut lieu mon- j
dain.
La carte sous enveloppe fermée, avec
quelques mots comme souhaits de bonne
année, est encore admise ; mais la carte sous
enveloppe décachetée, n'est plus considérée
comme une politesse. Elle est proscrite.
Les facteurs applaudiront à cette innova-
tion.
Une innovation ou plutôt une résurrection
à signaler à nos lectrices.
Dans les réceptions diurnes de ce com-
mencement d'hiver, la * traine » a fait sa
réappairtion pour les robes de jour. C'est
une rentrée encore timide, mais néanmoins
très prononcée.
Et cependant la robe courte donnait une
allure si parisienne !
On a placé hier, dans la grande salle à
manger du palais de l'Elysée, le beau groupe
d'Auguste Cain qui a obtenu un si grand
succès cette année à l'exposition du Champ
de Ma rs, dans la section de la manufacture
de Sèvres.
C'est un groupe de « paons )i en biscuit de
porcelaine : l'effet décoratif en est des plus
réussis.
L'Ecole polytechnique va être agrandie
par l'achat et l'appropriation de quelques
maisons voisines.
Il avait été question, un instant, de la
transférer à Saint-Cloud; mais a nécessité
d'agir rapidement polr offrir la place aux
élèves, réclamée par l'artillerie, a fait renon-
cer à ce projet.
Notre confrère le Moniteur universel est
vraiment frappé à coups redoublés par la
mort. Il vient encore de perdre un de ses
collaborateurs, M. Edmond Villetard.
M Villetard a eu son heure de célé-
brité : il a écrit, en collaboration avec M.
Adolphe Belot, un chef-d'œuvre, 'le Têsta-
ment de César Girodot, qui a été joué à
l'Odéon, d'abord, et au Théâtre-Français
ensuite, avec un succès retentissant et sou-
tenu.
Il était né à Paris, en 1828, avait passé par
'Ecole normale, et avait été rédacteur en
chef du Courrier du Dimanche.
Les obsèques de l'amiral Cloué ont été cé-
lébrée. hier. Le corps avait été exposé dans
une chapelle ardente sous la porte de la
maison qu'occupait le défunt, 47, rue de
Verneuil. A midi un quart, il a été placé sur
un corbillard de 48 classa, orné de faisceaux
de drapeaux, qui s'est dirigé, suivi d'une as-
sistance nombreuse, vers l'église Sainte-
Clotilde, où a eu lieu la cérémonie religieuse.
Les honneurs militaires etaient rendus par
le 4* régiment d'infanterie, avec drapeau et
musique, un escadron du 288 dragons et une
batterie du 318 d'artillerie.
Après la cérémonie religieuse, les troupes
ont défile devant le corps, qui a été ramené
ensuite devant l'église. Il sera transporté
aujourd'hui à Chantilly où il sera inhumé.
#
Il est question d'élever à Rouen une statue
colossale de Jeanne d'Are, sur le point le
plus élevé de la colline Sainte-Cuherine.
Sur un piédestal de pierre de dix à quinze
mètres de haut, se dresserait la statue de
soixante mètres, en bronze doré, représen-
tant Jeanne d'Arc debout. De sa main gau-
che, elle maintiendrait son étendard, la
droite, étendue sur la ville de Rouen dans
un geste de protection et de pardon, la béni-
rait avec la croix formée par la grrde de
l'épée nue.
M. Gladstone est entré hier dans sa 81.
année. A cette occasion, de grandes fêtes
ont été données à Hawarden-Castle, où l'il-
lustre homme d'Etat a passé les fêtes de
Noël.
Il est inutile d'ajouter que tout ce qui a un
nom en Angleterre a envoyé des félicitations
à M. Gladstsne.
Le « mendiant du papè » :
On appelait ainsi un malheureux estropié
qui depuis trente ans, dans l'intérieur de la
cathédrale de Saint-Pierre, se tenait, ap-
puyé sur des béquilles, près de la statue de
bronze du Prince des apôtres. C'était un
nommé Pietro Mascolini, surnommé « il
beato Pollastrone » (le bienheureux Poulet).
Pie IX lui avait fait cadeau d'une vieille
robe de chambie. Le Pollastrone la revêtait
seulement dans les grandes solennités. Le
pape Léon XIII lui fit aussi l'honneur de le
recevoir.
L'autre soir, en sortant de Saint-Pierre,
le mendiant fut frappé d'une attaque d'apo-
plexie, et mourut. Il laisse à ses enfants une
petite fortune, 50,000 fraucs.
M. DESPRÉS DÉPUTÉ-CONSEILLER
La question de l'indemnité munici-
pale est en partie résolue par M. le doc-
teur Desprès, député et conseiller mu-
nicipal pour le sixième arrondissement.
Voici la lettre qu'il adresse à ce sujet
à Y Intransigeant :
Paris, 29 décembre.
Monsieur le rédacteur,
Que mes collèguès du Conseil, députés,
passent ou non à la caisse du Conseil muni-
cipal, je ne toucherai pas.
Je ne toucherai pas davantage pendant
les premiers mois de 1890, jusqu'à l'expira-
tion de mon mandat.
J'accomplirai, en effet, ce mandat jusqu'au
bout, car, sur un ou deux points, j'ai encore
besoin de tenir tête au Conseil, en dépit des
capitulations de l'administration.
Veuillez agréer, monsieur le rédacteur,
l'assarance de ma considération distinguée.
Dr ARMA.ND DESPRÉS,
Chirurgien à l'hôpital de la Charité,
député du VI'.
Il est probable que les sept députés,
collègues de M. Desprès à l'Hôtel de
Ville, vont suivre son exemple.
LE RAPPORT DE M. GRANET
On sait que M. Granet est chargé de
faire le rapport sur le projet de loi re-
latif aux exécutions publiques. Nous
croyons savoir que M. Granet profitera
de la circonstance pour combattre
énergiquement le principe de la peine
de mort ; mais il déclarera en même
temps que ceux qui la considèrent, à
tort. comme efficace se montrent très
illogiques en réclamant le huis-clos.
Les statistiques démontrent que, dans
les pays où elle a été supprimée, le
nombre des crimes a sensiblement di-
minué ; elles prouvent également que
presque tous les assassins qui s'y ex-
posent ont été les habitués de ces spec-
tacles scandaleux et honteux auxquels
donnent lieu les exécutions publiques.
Si l'exemple à l'aide duquel on espère
terrifier les criminels ne produit pas
son effet, il ne reste donc qu'une ven-
geance exercée par la société contre
ceux qui ne reconnaissent pas ses lois.
Elle a assurément le droit de les mettre
dans l'impossibilité de nuire ; a-t-elle
celui de les supprimer?
Ces diverses questions seront exa-
minées dans;le rapport de l'ancien mi
nistre des postes, qui trouvera l'occa
sion d'affirmer une fois de plus le ta
lent qu'on lui connaît.
MORT D'UN DÉPUTÉ
Nous enregistrions hier la mort de M.
Lasserre, député de Tain-et-Garonne. Au-
jourd'hui, nous apprenons le décès de M.
Arribat, député d'Indre-et-Loire, qui a suc-
combé aux suites d'une fluxion de poitrine.
M. Arribat n'était âgé que de trente-qua-
tre ans. Aux élections dernières, il avait été
élu dans l'arrondissement de Loches, au
scrutin de ballottage du 6 octobre, par 8,814
voix contre 8,538 données à M Muller, re-
visionniste. *
M. Méline et les droits protecteurs
■■r
Il est passé en habitude, dans le
monde opportuniste, de croire que M.
Méline est le bienfaiteur de l'agricul-
ture.
Rien de moins exact.En même temps
que M. Méline, un nombre assez consi-
dérable de députés appartenant à la
gauche et à la droite du Parlement ré-
clamaient en vain des droits sur les cé-
réales étrangères. Et il a fallu la pres-
sion do l'opinion publique pour que
leurs desiderata fussent entendus du
gouvernement.
Hier, à Lille, M. Méline a Iparlé du
régime économique et des tarifs de
douane. C'est un peu tard pour le faire,
quand on soutient des partisans des
traités de commerce comme MM.Tirard
et Rouvier, actuellement ministres.
M. Méline a été de ceux qui ont fait
porter de 3 à 5 fr. le droit sur les blés
étrangers, mais il n'est pas de ceux qui
ont demandé que les produits de ces
droits fussent affectés-au dégrèvement
de l'impôt foncier.
Il est par trop vain, en vérité, de se
proclamer le champion de la cause
agricole, alors qu'on n'a pas justifié ce
titre parades mesures appréciables en
faveur de nos populations rurales tou-
jours si durement éprouvées.
PROMOTION DE GÉNÉRAUX
Aux termes de décrets signés par le pré-
sident de la République, le ministre de la
guerre vient de faire les nominations sui-
vantes dans l'état-major_ général de l'ar-
mée : - ~ --
Sont nommés généraux de division : le
général de brigade Donnis, commandant la
42" brigade d'infanterie ; le général de bri-
gade Vigneaud, commandant la 19' brigade
d infanterie ; le général de brigade Saint-
Marc, commandant la brigade d'occupation
de Tunisie.
Sont nommés généraux de brigade : les
colonels Queillé, commandant le 29" régi-
ment d'artillerie; Harty de Pierrebourg
commandant le 45e régiment d'infanterie; de
Briey, du 24e régiment de dragons, comman-
dant par intérim la brigade de cavalerie du
128 corps d'armée ; Lanes, commandant le
57' régiment d'infanterie ; Mourlan, com-
mandant le 1" régiment de tirailleurs algé-
riens; Lasvignes, commandant du génie à
Nice ; Ollivier; commandant le 97' régiment
d'infanterie ; Mille, commandant le 83,1 régi-
mont d infanterie ; Leclerc, commandant le
90 régiment d'artillerie ; Collet-Meygret, com-
mandant le 26erégiment d'artillerie; Leplus,
breveté hors cadra, chef du 4' bureau de
l'état-major général; de Saint-Julien, com-
mandant le 29" régiment d'infanterie.
LES ÉTRANGERS EXPULSES DE FRANCE
Chaque année, la statistique enregistre le
nombre des étrangers expulsés du territoire
français. Nous avons sous les yeux la der-
nière, c'est-à-dire celle pour l'année 1888.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire,
ce n'est pas l'Allemagne qui compte le plus
d'expulsés, mais bien l'Espagne.
Les Espagnols expulsés sont 1,575, sans
compter les femmes, au nombre de 37, tan-
dis qu'il n'y a que 504 Allemands et 69 Alle-
mandes.
Après l'Espagne, c'est la Belgique qui
tient la tête : elle compte 1,296 expulsés •
hommes, et 120 femmes. ]
Viennent ensuite la Suisse avec 347 hom-
mes et 22 femmes, la Hollande et le Luxem- <
bourg 75 hommes et 18 femmes, l'Autriche j
53 homme3 et 4 femmes, l'Angleterre 45 <
hommes et 7 femmes, les Etats-Unis 30 1f
hommes et 2 femmes, a Russie 20 hommes C
et 2 femmes, et, enfin, la Turquie 19 hom-
mes et 3 femmes. 1
Les départements d'origine des expulsés, 1
où il y a eu le plus grand nombre de trans- <
férement aux frontières, sont par ordre : la
Seine, 554 hommes et et 84 femmes; le Nord, i
507 hommes et 96femmes; les Bouches-du- |
Rhône, 254 hommes, 12 femmes; le Rhône, c
227 hommes, 23 femmes; les Alpes-Mari-
times, 177 hommes, 9 femmes, et le Haut- 1
Rhin, 160 hommes, 30 femmes.
En égard au chiffre delà population, il est
à remarquer que c'est dans le Nord et le l:
Haut-Rhin que les proportions'sont les plus
fortes.. j
L'ARBITRAGE INTERNATIONAL
On écrit de New-York :
La Pensylvania Peace Society, de Philadel-
phie, vient d'inviter, par une résolution for-
melle, le président Harrison à négocier aval'.
la République française un traita d'arbitral
permanent.
La Pensylvania Peace Society est une des
plus considérables parmi les Sociétés qui
font partie, aux Etats-Unis, de l'association
connue sous le nom de' Universal Peace Union,
laquelle a mérité une médaille d'or à la, der-
nière Exposition de Paris.
EXTÉRIEUR
ZANZIBAR
M. Stanley et ses officiers partiront mardi
prochain à bord da vapeur anglais Katoria;
ils se proposent de visiter le Caire et d'arri-
ver en Angleterre à la fin de janvier.
On signale une amélioration dans l'état d'à
santé d'Emin-Pacha.
RUSSIE
M. Iswolsky vient d'être nommé à titra
définitif représentant de la Russie auprès df
Saint-Siège.
Cette nomination cause une grande satis-
faction au Vatican, où l'on considère main-
tenant les relations avec le gouvernement
russe comme formellement établies.
A la suite de nouvelles négociations qui
ont eu lieu ces derniers jours, cinq cv.êq^W
polonais, au lieu de trois annoncée précé-
demment, seront préconisés dans le Cousis»
toire de demain.
PORTUGAL
Une circulaire confidentielle duministredi 3
affaire. étrangères portugais enjoint aux re-
présentants du Portugal d'aviser les gouver-
nements auprès desquels ils sont accrédHé»
que l'attitude énergique :du gouvernemant
portugais, dans le conflit avec langleteree,.
est rendue nécessaire, afin :jue le parti ffc-
publicain n'exploite pas la situation pour
ébranler la monarchie.
ALLEMAGNE
Des expériences ont été faites dernière
ment avec le nouveau fusil pour en déter"
miner les effets destructifs. Des chevaux
vivants ont servi de cible. Les balles ont
fracturé complètement les os.
BRÉSIL
La Légation du Bréstl à Paris eommunl-
que aux journaux la dépêche suivante, de
Rio-Janeiro, £8 décembre :
Officiel. — Nous voyons avec regret que
a presse européenne continue à accppter de
faux bruits pour nous accuser. Les biens de
la famille impériale n'ont pas été confisqués;
au contraire, le décret du gouvernement
provisoire les garantit et accorde à la fa*
mille impériale un délai de deux ans pour la
liquidation. Ce qui a été supprimé, ce sont
la dotation annuelle inscrite au budget'©! le
subside accordé par le gouvernement pro",
visoire.
OBOCK
Un télégramme d'Obock "annonce que
deux missionnaires français, escortés par
onze Grecs, auraient été assassinés sur la
route de Zeïlah au Harrar par les partisans
du sultan Amphallé. Les détails manquent
sur les causes de ce tragique incident.
LA CULTURE DE LA TERRE
Cette grosse affaire de la culture de
la terre devrait un peu arrêter l'engoue-
ment de nos parlementaires pour tout
ce qui est du domaine de politique pure
et leur inspirer le désir de se rendre
utiles à nos malheureuses population
rurales.
En attendant que les groupes agri-
coles de la Chambre, qui vont déjà cha-
cun de leur côté sans but déterminé,
délibèrent avec maturité, examinons
ici une proposition d'enseignement
agricole qui nous est fournie par un dé-
puté de l'Isère, M. Aristide Rey.
Ce n'est certainement pas la panacéa
capable de remédier à toutes les mi-
sères des pauvres paysans, que cet ea.<
geignement agricole, mais, joint à d'au-
,res améliorations dans les conditions
l'exploitation de la terre, il peut don..
1er des résultats appréciables pour
'avenir de notre agriculture, aujour-
l'hui si précaire.
Actuellement, la situation, grave de-
sent critique, malgré les réformes ten-
ées (conférences agricoles, créations
l'écoles-ferme, d'écoles spéciales, con",
jours régionaux, récompenses au mé-
'ite agricole, etc.)
On pourrait tracer comme suit l'état
actuel de l'agriculture :
Production insuffisante aux besoins
généraux de la population; productioii
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.44%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.44%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Vallès Jules Vallès Jules /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Vallès Jules" or dc.contributor adj "Vallès Jules")Allemane Jean Allemane Jean /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Allemane Jean" or dc.contributor adj "Allemane Jean")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4683458z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4683458z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4683458z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4683458z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4683458z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4683458z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4683458z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest