Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1942-12-16
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 décembre 1942 16 décembre 1942
Description : 1942/12/16 (A41,N15298). 1942/12/16 (A41,N15298).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46495760
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2017
L'Auto
E:[DllrlC> N DE 1 PARIS'
DIRECTEUR
Jacques
G O O D ET
10, FG MONTMARTRE (9<). TAI. 70-80 I 1 FRANC / 43, ANNEE. — (N° 15.298)
Mercredi 16
DECEMBRE
1942
Nos deux meilleurs coureurs,
Lalanne et Pujazon,
auraient pu éviter
les accidents
qui les ont contraints à rester sur la « touche »...
Après Lalanne, c'est au tour de Pujazon d'être contraint à l'inaction
durant quelque temps. IL EST VRAIMENT DOMMAGE DE VOIR NOS
DEUX MEILLEURS COUREURS DE DEMI-FOND ETRE DANS L OBLIGA-
TION DE CESSER TOUT ENTRAINEMENT A LA SUITE D ACCIDENTS
QU'ILS AURAIENT PU L'UN ET L'AUTRE EVITER.
Prenons tout d'abord le cas de Lalanne. Celui-ci doit s abstenir dans
ri D t no, nnh a m n snu.flra.nt d.'une entorse. Huit jours après, il court
à Angoulême et se ressent — on le
comprend — de cette entorse, ce qui
ne l'empêche pas de venir à Paris,
quinze jours après, prendre le dé-
part du Cross de Paris-soir. On sait
ce qu'il en advint.
IL EST INADMISSIBLE QU'UN
COUREUR DE LA' CLASSE DE LA-
LANNE N'ATTENDE PAS D'ETRE
COMPLETEMENT GUE RI POUR
S'ALIGNER DANS UNE, COMPETI-
TION.
Si Lalanne n'avait pas couru le
tt novembre à Angoulême, il pouvait
espérer être remis le 6 décembre, alors
que le voici au repos jusqu'au début
de janvier, ce qui lui sera peut-étre,
du point de vue santé uénérale, très
profitable. Mais ne se ressentira-t-il
pas par la' suite de cette entorse
(réaction au changement de temps, à
L'orarie).
Pujazon pouvait éviter
son accident
Si l accident de Lalanne est un acci-
dent des articulations dont il n'a pu
éviter l'origine, il n'en est plus de
même avec l'accident traumatique de
Pujazon. CELUI-CI EST LE SEUL ET
GRAND RESPONSABLE DE LA POUS-
SEE DE LYMPHANGITE QUI S'EST
LOCALISEE — FORT HEUREUSE-
MENT — AU GROS ORTEIL DROIT.
NOS COUREURS DE DEMI-FOND
ET DE FOND NE PRENNENT PAS
SUFFISAMMENT SOIN DE LEURS
PIEDS. La chose devient encore plus
grave lorsqu'ils utilisent des chaus-
sures neuves ou trop petites.
Ayant couru avec des chaussures
trop justes, Pujazon a vu son ongle
s'incarner, parce qu'il n'était pas taillé
court et droit.
Les pieds doivent être lavés tous les
soirs avant de se coucher. Il n'est pas
nécessaire de prendre chaque jour un
bain de pieds chaud. Une éponge avec
de l'eau froide ou tiède suffit pour le
nettoyage journalier et évite le ra-
mo-Ilisseme,n,t plantaire.
Une plaie légère aux pieds ne doit
jamais être négligée ; elle doit être
soignée jusqu'à guérison complète.
Souvenons-n,oits de l'accident survenu
d Beaudouin qui a failli être emporté
en quelques jours par le tétanos.
Qu'ont-ils donc appris ?
Il y a trente ans, nos coureurs qui
ne bénéficiaient pas de conseils éclai-
rés comme on en prodigue aujour-
d'hui, n'ont jamais connu ces acci-
dents si fréquents à notre époque.
Sur des parcours durs, 8'entraînant
sur la route, nos Ragueneau, Bou-
chard, Bouin, Keyser, Vermeulen, Si-
ret, etc., n'ont jamais souffert des
pieds. C'est -que nos champtotts' — on
ne leur avait pas appris — savaient
se soigner. /
On se demande à quoi ont servi les
cours de moniteurs faits un petit peu
partout. Nos coureurs ont-ils eu entre
les mains les cahiers de l'athlétisme ?
Pujazon qui est à Antibes a-t-il tenu
compte des conseils qui n'ont pas dû
lui manquer ?
Dimanche, nous avons vu le vieux »
Jatteaux -courir avec des chaussures
neuves, et Sth'estTt a dû abandonner,
blessé au pied par une pointe de sa
chaussure.
Que des débutants commettent de
pareilles erreurs, passe encore, mais
que des champions, des coureurs, cotés,
des membres de clubs bien organisés
ignorent l'A B C des eoin,s à donner
aux pieds, cela dépasse l'entendement,
Et le mot de la fin nous a été donné
par Vologe : « Les clubs possèdent un
?7i,assei,tr, pourquoi n'ont-ils pas un pé,
dicure ? » En attendant, souhaitons le
prompt rétablissement de nos deux
champions, dont la classe mérite un
meilleur S'ùrt.
Gaston FREMONT.
(Photo L'Auto.)
QUAND ROCHARD FRANCHIT L'OBSTACLE
Le tracé de l'Ayçaguer comportait le passage, en dehors de la butte
et du mur, de deux haies à franchir quatre fois. Notre photo montre,
de gauche à droite : Beaudouin (1), Berthaud (173), Rochard (100).
Derrière Beaudouin on aperçoit Papouin, et, derrière RochardV, Gallet.
Beaudouin a franchi l'obstacle avec aisance, dans la foulée. Par contre,
Rochard saute à pieds joints, ce qui n'est pas une bonne méthode.
Rochard n'est pas rassuré lorsqu'il doit passer une haie.
(Photo L.' Auto.)
GOUVERNER, C'EST PREVOIR
La F.F.A. se doit d'ordonner
le calendrier provincial
afin d'éviter
que l'Ayçaguer
et les Cross du Mans soient
disputés le même jour
Durant la saison de cross-country
provinciale, trois « classiques » sont
disputés : le Challenge Ayçaguer, le
Cross de Chartres et la Journée Man-
celle... C'est peu, mais cela serait suf-
fisant s'il y avait une liaison entre
les ligues régionales, le Comité de
l'Ile-de-France, organisateur de cross-
countries intéressant les éléments pro-
vinciaux de valeur et la FFA.
Il semble qu'il n'y ait pas eu liaison
complète cette saison. En effet, di-
manche dernier, deux des trois épreu-
ves classiques étaient disputées : le
Challenge Ayçaguer et le Cross du
Mans.
N'aurait-il pas été possible d'éviter
que ces deux épreuves soient organi-
sées le même jour ? Le 6 décembre
était réservé au cross de Vincennes...
Mais le 20 décembre il n'y a aucune
grande épreuve. On nous objectera avec
juste raison que le Cross d'Aujourd'hui
aura lieu le 25. c'est-à-dire cinq jours
après le 20, et que les coureurs n'au-
raient pas récupéré en quelques jour-
nées.
C'est évident. Néanmoins, en janvier
ou février il y a certainement un di-
manche de libre, pour une grande
épreuve.
Nouvelle objection : répétition des
épreuves. Mais, au Mans, les seniors
couraient sur moins de 7 km. CETTE
DISTANCE, MI - DECEMBRE, NOUS
PARAIT INSUFFISANTE. SANS ETRE
PARADOXAL, AFFIRMONS ,QUE LE
CROSS N'EST PAS DU DEMI-FOND
ET QU'EN DECEMBRE UN PAR-
COURS DE 9 KILOMETRES NOUS
PARAIT CONVENIR A DES CROSS-
MEN DIGNES DE CE NOM !...
Loys Van Lée.
Au Vél' d'Hiv' , sous l'égide
de pour le Jour
de l'An du Prisonnier
Un sensationnel omnium
FRANCO-BELGE
Ce sera un magnifique gala que
celui du « Jour de l'An du Prison-
f nier » organisé par L'Auto, le 1" jam-
vier, au Vél' d'Hiv'.
En cyclisme, notamment, on assis-
tera à une compétition splendide : un
omnium franco-belge opposant l'un à
l'autre deux trios de premier ordre.
D'une part, le champion du sprint
Scherens, le champion de la route
Van ''feerschaut, le champion de
. l'omnium Jools; de l'autre, Gérardin,
Idée et Prat..,
Match extrêmement équilibré, on en
conviendra; match qui prendra encore
plus - d'attrait du fait que l'on verra
Cools, champion officiel de l'omnium,
avec Prat, que l'on se plaît à consi-
dérer, en France, comme le plu6 sé-
rieux prétendant à ce titre... s'il était
attribué !
Rappelons enfin que le Gala du
Jour de l'An du Prisonnier sera omni-
Bports et qu'on y assistera, par exem-
ple, en basket-ball, à la revanche du
match Paris-Grenoble.
On annonce que...
' ♦ Le colonel Pascot doit arriver ce ma-
tin à Paris où il resterait jusqu'à la fin
de la semaine.
♦ Le CG prépare à Vichy une liste d'of-
ficiers démobilisés qui pourraient être
, utilisés dans ses services. 1 ,
LES CAZACTUALITÉS SPORTIVES
(Texte et dessin de Caza
LES CHEFS DE FAMILLE NE DÉTESTENT PAS
LE SPORT, MAIS LUI PRÉFÈRENT LES ÉTUDES
L'une et l'autre préoccupation ne peut aller de pair
que si l'on réduit les programmes scolaires
Sauf exceptions, toujours regrettables, mais qu'il convient de limiter dans leur
nombre, les chefs de famille sont désireux que leurs enfants, garçons ou filles,
reçoivent, à l'école, une solide éducation physique et sportive, Même si les parents
n'ont pas eux-mêmes pratiqué le sport, il ne leur déplaît pas que leur progéni-
ture ait été ou soit élevée viritement.
Les jeux du stade ne les effraient pas,
mais ils voudraient qu'ils fussent adap-
tés aux études scolaires. Car ce qui
prime par-dessus tout, c'est la - réussite
aux examens. Sous cet angle, on ne peut
en vouloir aux parents qui ont la respon-
sabilité de l'orientation des enfants dans
la vie : premier sur le stade, c'est bien,-
mais si les examens sont un échec : cer-
tificat d'études primaires, baccalauréat
ou admissibilité à une grande école, les
parents préfèrent alors les études, quel-
les qu'elles soient, à l'après-midi de
plein air ou au match du dimanche !
C'est à l'Etat qu'il appartient de créer
des horaires, des programmes et des exa-
mens scolaires compatibles avec une sai-
ne et nécessaire éducation physique.
N'est-il pas, à tous les échelons, le
Grand Maître de l'Université ?
Ce chef de famille est le père d'un
grand garçon qui fut, voilà deux ans, un
jeune espoir du cross-country; ne fut-
il pas le gagnant d'un cross scolairé de
t/Auto ? Le père, pratiquant, était
content de son pratiquant de fils. La
dernière année scolaire, le fils a réussi
ses études - il a passé les deux parties
du baccalairaat avec mention. Mais on
ne l'avait guère vu sur les terrains de
sport. Pourquoi ?
Son père nous l'explique :
« J'avais pensé que la saison dernière
mon fils serait revenu aux •compéti-
tions. Ce ne fut pas possible. Il n'est
jamais couché avant minuit pour sui-
vre son programme d'études scolaires
et cela 7 jours par semaine. Je n'en
faisais pas autant à son due ! L'ath-
létisme eSt abandonné et la natation
presque de même. Je pense que c'est
la raison pour laquelle on trouve si
peu de champions confirmés chez les
scolaires, à l'encontre de ce qui se
passe dang tant d'autres pays. Croit-
On vraiment qu'on prépare ainsi des
tempéraments de chefs ?... Ne ralen-
tissez pas votre campagne en faveur
de l'allégement des programmes sco-
laires... Il faut que l'on permette au-
trement que par des mots l'accès des
stades aux jeunes gens des grandes
écoles et des facultés; ce sont eux
qui constitueront, demain, les cadres
de la (yeMeffittOTt chargée des respon-
sabilités du pays... » Ni
Nous l'avons Maintes et maintes fois
dit et redit; sans allégement préalable
des programmés scolaires, toutes les
obligations d'éducation générale et spor-
tive demeureront lettre morte.
Les familles — sans lesquelles rien de
fort ne peut être réalisé dans le pays —
pensent comme nous.
Marcel OGER.
L'Auto CHEZ LES FOOTBALLEURS DE- ZONE SUD
Conclusions d'une enquête, (suite et fin)
Gros handicap pour le Sud:
terrains de jeu impropres
a la pratique du bon football
Il faut rendre justice aux dirigeants de clubs,
qui font preuve d'un dévouement exemplaire
dans des circonstances très défavorables
(De nptre envoyé spécial Lucien Gamblin)
En zone Suü, les joueurs pnt quelques excuses à faire valoir pour
expliquer l'indigence de leur football et, en premier lieu, se présente la
question des terrains. Les terrains de football de la zone Sud sont en
majeure partie impropres à la pratique d'un bon football. Des terrains
proprement dits on ne s'occupe pas. Témoin les paroles de ce maire
d'une ville universitaire de plus de 100.000 habitants, qui répondit au pré-
sident du club lofîal :
<( Nous avons bien autre chose à faire que de nous soucier de votre
Pnnr ma nart. ie ne suis nas encore entré sur votre stade et je
n'y mettrai jamais les pieds ! »
Ensuite, il y a l'obligation, pour
les clubs de former leur équipe avec
quatre joueurs amateurs. Les nou-
veaux clubs admis dans le cham-
pionnat ne qisposalent pas d'un
fonds de footballeurs amateurs de
LES JOUEURS CAFETIERS
Malvy. — Cafetier à Tarascon, joue à
Avignon.
Bastien. — Cafetier à Cavaillon, joue
Marseille.
Faszinek. — Cafetier à Agde, joue à
Sète.
Mercier. — Cafetier-à Marseille, joue
à Sète.
C'est assez drôle et peu facile pour
l'entraînement.
classe suffisante pour pouvoir y pui-
ser des joueurs capables de tenir
convenablement leur place parmi les
« pros ». D'où une disproportion dans
les valeurs qui nuit grandement à
l'homogénéité de l'ensemble.
Puis la faibleses des recettes, qui,
ne permettant pas d'engager de for-
tes dépenses, oblige à ne posséder que
deux ou trois « pros 100 0/0 » et à
enrôler des « demi-pros » que leur si-
tuation accessoire empêche de s'en-
traîner régulièrement avec le reste de
l'équipe. Et, enfin, l'impossibilité pour
l'entraîneur de réunir son équipe, du
fait que certains joueurs — les
joueurs cafetiers — résident dans une
autre ville que celle de leur club.
Les « pros » doivent porter
dignement leur maillot
Le souci de la vérité nous oblige,
d'autre part, à souligner que bon nom-
bre de footballeurs joueurs moniteurs
ne considèrent pas leur rôle à sa juste
valeur. Ils opèrent sans entrain, sans
joie, sans plaisir de jouer, et ils consi-
dèrent l'entraînement comme une cor-
vée. ■ . „ .
Ils n'ont même pas conscience de
leurs responsabilités. L'un d'eux, puis-
sent mais lourd et raids--•eoœœe^ ur,
morceau de bois, n'a-t-il pas déclaré
à Chayriguès : « Pourquoi faire des
tours de terrain? Quelle en est l'uti-
lité ?
D'autres ne veulent connaître comme
entraînement que jouer sur un but en
« mitraillant » un pauvre gardien de
but qui n'en peut mais, alors qu'ils ne
savent même pas faire une passe ou
réussir un déplacement de jeu !
Cependant, les efforts faits par
les clubs ne seront pas inutiles
Toutefois nous n'avons pas rapporté,
au cours de notre tournée, en zone
Sud, que des critiques défavorables.
Nous avons pu constater que, malgré
la faiblesse du jeu des équipes de cette
zone, le football a acquis force de loi
chez elle.
Les effectifs, joueurs et spectateurs,
ont augmenté de façon importante
et les dirigeants ont déjà compris ce
qui leur fallait faire pour élever le
niveau du jeu et amener au football
tous ceux qui s'intéressent à lui, soit
pour le pratiquer, soit pour en suivre
les évolutions.
Tous nous ont déclaré que l'avenir
est pour les équipes de terroir. Tous
sont décidés à travailler en profon-
deur pour arriver à former des
joueurs qui auront, avec l'esprit de
club, celui du clocher de leur cité
et l'amour de leurs couleurs.
Tous les clubs sont d'accord pour
reconnaître qu'il faut à leurs joueurs
des professeurs qualifiés, qui sauront
enseigner la tactique et la technique
du football, et surtout que leurs, ef-
forts doivent porter en grande partie
sur les terrains de jeu.
Mais là, il leur faut l'appui des
pouvoirs publics. Pas de bons ter-
rains, pas de bon football. C'est là
une vérité première _ qu'il est coupa-
ble d'ignorer. "Et puis il conviendrait
aussi que la 3F traite les dirigeants
des clubs comme ses meilleurs collabo-
rateurs et non comme des personna-
ges insignifiants, car ils sont tous
d'un dévouement exemplaire et désin-
téressé. et il est permis de se deman-
der ce que serait le football sanqui y sacrifient temps et argent. «
NOUVELLE INITIATIVE
DE LA F.N.B.
On commentera,
entre juges,
les décisions de
la quinzaine...
Nous avons dit ce que nous pensions
du verdict de la rencontre Tenet-Des-
peaux... Et après avoir passé èn revue
les quelques « mauvaises décisions »
des dernières semaines : Roux. vain-
queur de Chaix, et Gallicain, vain-
queur de Casseau, nous avons demandé
au président de la FNB s'il était pos-
sible d'éviter, davantage encore, le
nombre des verdicts malheureux ; moins
fréquents. il faut en convenir : et
peut-être, pour cette raison, plus écla-
tants.
« J'admets avec vous, nous dit M.
Bourdariat, que les mauvaises déci-
sions sont fâcheuses ; d'autant plus
qu'elles sont irrévocables lorsque l'er-
reur n'est pas due à une faute maté-
rielle, interversion de noms, fausse ad-
dition, etc. Nous ne connaîtrons ja-
mais, vraisemblablement, l'accord par-
fait... et perpétuel. j,
— L'actuel système de pointage sur
20 n'est-il point une des causes de ces
err.eurs ?
';.'i!: À :>ant 1921, reprit M. Bourdariat,
on écrivait tout simplement le nom du
vainqueur sur un papier blanc... ce
n'était pas pis, ni mieux. On notait
aussi sur 5 points, ou sur 9, ou méme
avec des croix. Le regretté Frantz Rei-
chel employait la courbe; le battu des-
cendait sous la ligne horizontale, le
vainqueur « montait "...
Il ne peut être question de supprimer
l'actuel pointa-ge, formule internatio-
nale agréée par la FIB A mateur et
l'APPE, quoique elle ne me convienne
pas personnellement. »
Le président de la FNB a pris déjà
des initiatives: l'Ecole Normale où les
juges sont INVITES à en suivre les
cours, la justification de six mois de
boxe en salle, l'examen du juge offi-
ciel entre autres.
M. Bourdariat espère beaucoup d'une
iii-novatio-n.
Nos juges se réuniront en famille, et
sous la présidence du sportif docteur
Brandon on commentera, on critiquera
les décisions de la quinzaine écoulée.
De la discussion, dit-on, jaillit la lu-
mière.
G. S.
Respecte ton capitaine sur te ter-
rain. Après le match, tu pourras
critiquer. Pendant, tu dois obéir.
" Mais non !...
Les Pompiers
ne veulent pas
créer un club
particulier... "
nous confie leur capitaine-
instructeur LESEC
Il s'était, il y a quelque temps,
répandu la rumeur que les Sapeurs-
Pompiers de Paris désiraient consti-
tuer un club à eux. Or, il s'avère
maintenant que cette rumeur n'est
pas tout à fait exacte. Les Sapeurs-
Pompiers ne vont pas, en constituant
un club, retirer aux équipes pari-
siennes civiles une de leurs meil-
leures sources de recrutement quali-
tatif comme quantitatif.
Le capitaine Lesec, capitaine-instruc-
teur des Pompiers, a, ainsi défini la
situation :
« Il s'agit, nous a-t-il expliqué, d'une
erreur d'interprétation d'un désir que
j'avais exprimé il y a plusieurs se-
maines.
J'avais, en effet, émis le vœu que,
pour certaines épreuves de cross « hors
championnat », la FFA me donne l'au-
torisation de faire courir quelques-uns
de mes athlètes au titre des Pompiers
et non sous les couleurs de leurs clubs,
et c'est tout !
Je suis du reste en pourparlers à
ce sujet avec la Fédération qui m'op-
pose l'argument des licences néces-
saires Pour courir quelque épreuve
que ce soit, même en de telles condi-
tions. Or, it n'y a évidemment aucune
licence décernée au titre des Pompiers.
Il ne s'agissait pour moi, en l'oc-
currence, que de juger de l'ë.tat gé-
néral du sport chez les Pompiers par
la confrontation avec les civils.
J'ajoute que, pour le football, le cas
s'est déjà produit; par conséquent, je
serais fort désireux de trouver un t'er-
rain d'entente avec la FFA.
Mais, et j'insiste sur ce point. nous
sommes régis avant tout par la Charte
des Sports dans l'armée et les circu-
laires complémentaires.
Que les clubs se rassurent. Les Pom-
piers continueront, comme par le
passé, à leur fournir les mêmes élé-
ments de choix... »
Il est donc fort intéressant de pren-
dre connaissance des projets exacts du
capitaine Lesec. Si la teneur peut en
être discutée par la FFA, il n'en est
pas moins vrai qu'il s'agit d'une ini-
tiative que le capitaine Lesec cherche
à prendre. Toutes les initiatives ont
ceci de louable, qu'elles sont dyna-
miques. i
Robert Cusin.
EN CHAMPIONNAT DE FRANCE DE RUGBY (Z.N.)
Les clubs qui ont " manque le coche "
espéraient profiter du précédent
créé à Brive et à Lyon...
Il leur faudra, semble-t-il, en faire leur deuil...
C'était fatal !... Le docteur Louis Bézian, membre du Comité Directeur
de la FFR, vient d'adresser rue des Petits-Champs une requête pour que
les mesures prises en zone Sud, quant à la qualification des meilleurs
« seconds » en Championnat de France soient étendues à la zone Nord 1
Pourquoi, en effet, les clubs de zone Nord, dont l'équipe n'a pas tenu
toutes les espérances dans les matches des poules de 5, se seraient-ils
gênés? A BRIVE, CONTRAIREMENT A L'ESPRIT DANS LEQUEL LE PRE-
fiinFMT 11 F LA FFR AVAIT ELABORE LA COMPETITION NATIONALE.
UN CERTAIN NOMBRE DE DIRI.
GEANTS MERIDIONAUX AVAIENT,
EN EFFET, DECIDE (TOUT SIMPLE-
MENT !) QU'IL SERAIT ADJOINT
AUX VAINQUEURS DES 11 POULES
DE ZONE SUD LES 5 MEILLEURS
SECONDS. Pour ne pas désavouer ses
collaborateurs, M. Alfred Eluère,
ainsi mis devant le fait accompli,
avait entériné leur décision à Lyon
le 6 décembre.
On conçoit que leurs collègues sep-
tentrionaux (si l'on peut dire lorsqu'il
s'agit de clubs de Côte d'Argent et de
Côte Basque !) aient tenté leur chan-
ce.. en demandant pourquoi une mê-
me épreuve comporterait 2 règlements.
Mais, sans préjuger des décisions de
la FFR, nous avons de bonnes rai-
sons de penser cependant que leur
initiative est vouée à l'échec.
Car il n'y a aucune raison pour
que les quarts de finale qui se trou-
veront automatiquement prêts lorsque
se. termineront les poules de 5, de zone
Nord, ne soient pas composés comme
cela a été prévu à l'origine.
Pourquoi ne pas avoir parlé
clairement
La seule erreur de la Fédération,
sans laquelle ni la '« conspiration »
de Brive ni la supplique actuelle du
docteur Bézian n'auraient existé, fut
de ne pas rendre public, au mois de
juin dernier, lors de l'élaboration du
Championnat de France, le règlement
féderal qui prévoyait des quarts de
(finale tant en zone Nord qu'en zone
Sud.
A l'origine, le président Eluère l'a-
vait si bien esquissé qu'il n'avait l'in-
tention d'inviter que 40 clubs, tant
au delà qu'en deçà de la ligne de dé-
marcation : 15, en Pyrénées-Béarn-
Bigorre-Agenais ; 10, en Languedoc.
Roussi Ilon -Littoral, et 15, en Lyonnais-
Alpes-Centre. Et c'est seulement pour
complaire à certains qu'il porta le
nombre de clubs de 40 à 55 en zone
Sud.
Ce n'est donc pas une raison parce
que le président Eluère a fait preuve
d'une largeur de vues qui lui fait
honneur, pour qu'il en soit si mal ré-
compensé et que cela lui crée des
complications. * 1
Nous ne serions nullement étonné,
en tout cas, que la plus claire des
conséquences de ces c combinaisons de
couloir » soit une réglementation plus
stricte... d'un Championnat moins
étendu pour la saison 1943-44. Est-ce
vraiment ce que les « conspirateurs
de Brive. » ont désiré ?
Maurice BLEIN
UNE REALISATION DE LA F.F.S.
Les « gardes champêtres des neiges »
sur les pistes
des « professeurs marrons »
ou le " marché noir " sur les
grands espaces blancs !
(De notre correspondant Noël ECHEVET)
GRENOBLE. — < Avancez lentement, à gestes égaux et sûrs... Faites des
traces parallèles, rapprochées, rectilignes... descendez en virages réguliers
comme les lacets d'une route... Remontez... Recommencez... >
Ils sont là, cinq ou six, aux ordres d'un solide gaillard blond, bouol6
et beau comme un David !
c Mais, monsieur le professeur... »
La conversation s'arrête là.
Prestement, de la crête voisine, le
« garde champêtre des neiges * a
surgi :
« Vous êtes professeur, monsieur ?
...Vos titres... ? Aucun... ! Alors... »
La cause est entendue; notre c pro-
fesseur marron » n'a plue qu'à plier
bagages; ce 6oir, il quittera l'hôtel
qui lui offrait gîte et couvert, pour
que ses clients — ses clientes, sur-
tout — aient un élégant, et souvent
entreprenant, chaperon.
Dix fois, vingt fois, l'an dernier, au
hasard des grands espaces blancs,
cette scène s'est renouvelée.
Lg, saison 1942-43 peut s'ouvrir; la
FFS est parée, en partie, tout au
moins; vingt « gardes champêtres des
neiges » sont prêts pour une lourde
tâche.
De farouches serviteurs du ski...
Ce ne sont pas des fonctionnaires
nouveaux, mais de farouches servi-
teurs du ski, voilà tout ! Tous béné-
voles, allant sur les pistes, au gré de
leurs loisirs, de leur besoin d'activité
et... de leur flair.
Et voici que, déjà, ils ont découvert
une autre forme du « marché noir »
de l'enseignement du ski, plus grave
encore parce qu'elle s'adresse à la
jeunesse.
Dans nos montagnes françaises, les
« maisons d'enfante » sont innombra-
bles; toutes ont à leur programme
l'enseignement du ski. Beaucoup — et
c'est à leur honneur — s'en tiennent
aux règlements et confient leurs ,pen.
siontia.iree à des moniteurs diplômes.
...contre l'exploitation
de la jeunesse
Mais d'autres n'ont pas ce scrupule;
en retour d'un versement de 300 fr.
« pour étude du ski », elles c lâchent »
leur centaine d'élèves sur la pente voi.
sine de l'établissement; là, sous l'œil
indifférent d'un quelconque surveil.
lant, les jeunes bambins s'ébattent,
« barbotent » et glissent en dépit de
toutes règles et de toute technique.
C'est, vous en convenez, une coquette
réserve de 30.000 francs rapidement et
facilement gagnée !
« Contre cette exploitation, noue a
dit un membre influent de la FFS,
nous voulons; dès les premières neiges,
sévir vigoureusement; nous sommes
prêts, nous connaissons la plupart des
défaillants: ils n'auront qu'à bien se
tenir... Il FAUT que seule la méthode
française, étudiée et réglée, mainte-
nant, serve de base à l'apprentissage
du ski... »
C'est un patrimoine national que
la FFS entend-donc défendre, en mê-
me temps qu'elle vise à la protection
combinée des moniteurs diplômés et
des élèves.
Triple tâche qui aura l'appui de tous
les sportifs.
1942 aura été l'année des nageurs
et nageuses de « spécialités »
Il y a tout lieu de se montrer satisfait de la saison
sur le chapitre des records en brasse et en nage sur le dos
Tout bien pesé, comme dirait Georges Février, la saison 1942 de nata-
tion n'q, pas été si mauvaise. On peut lui reprocher avec juste raison les
longues' périodes d'été pendant lesquelles les nageurs ont été réduits
à une demi-activité Les grandes manifestations ont été rares, mais la
fin de saison a sauvé la face. C'est grâce à des succès individuels que
nous avons lieu, dans l'ensemble, d'être satisfait,. Oui, sur le chapitre des
records, l'année sportive 19i2 des na- -
geurs a été fructueus,e. Jugez-en :
deux records d'Europe, 1,00 m. dos
par Zins, 100 m. brasse par' Nakache;
six records de France : 100, 200 et
1,00 m. dos (Zins),100m.bmsse (Naka-
che); chez les nageuses S00 m. dos,
par Monique Berlioux, 400 m. nage
libre, par Ma-y,anne de Jouvenel.
1942 aura été l'année des nageurs
m LES RECORDS BATTUS EN 1942
100 m. brasse : 1'8"6/10, Nakache
Record d'Europe et de France
400 m. dos : 5'15"6/10, Zins.
Record d'Europe et de France
100 m. dos : 1'7"7/1 0, Zins.
\ Record de France
200 m. dos : 2'29", Zins.
Record de France
RECORDS FEMININS
400 m. n.l. : 5'44"6/10, M. Jouvenel.
Record de France
200 m. dos : 2'54"2/10, M Berlioux.
Record de France
et nageuses de qpécialités; en nage sur
le dos et en brass-e nous avons deux
records d'Europe, cinq records de
France. Quant au style libre, l'hon-
neur est. sauf grâce à Mayanne Jou-
venel. Faut-il se hâter de conclure
que les nageurs français ont un pen-
chant péur les nages de spécialités et
que c'est dans cette voie qu'ils doi-
vent se couvrir de gloire? Sans aller
trop vite, il est permis d'envisager
1" avenir dans ce sens avec confiance.
N aka.c he réussit l'an dernier le re-
cord du monde des 200 m. brassé (2 m.
s. 8110). cette année il a un record
d'Europe et on lui prête l'intention
de s'attaquer plus tard au record
mondial des 400 ln. brasse. Peur Zins.
recordman d'Europe en nage sur le
dos de fraîche date, il peut penser
lui aussi au record du monde des
i0o' t m. Il y a bien longtemps — de-
puis l'époque florissante de Taris et
de Carton net — que la natation fran-
çaise ne possédait plus'de nageurs ca-
pables de réaliser des performances
rno,ncl,iales.
Avant de quitter le domaine des na-
(les de s-,sécialités, il convient de noter
encore le temps accompli il y a quel-
ques semaines à Troyes par Monique
Berlioux sur 100 m. dos. La nageuse
du Racing approche le record de Fran.
ce (1 m. 20 s.) de S/10. C'est dire qu'elle
a le record à sa portée 1
8 nageurs font moins de 1 m. 3 s.
sur 100 mètres
Passons maintenant au rayon des
sprinters. Là nous n'avons pas enre-
gistré d'exploit sensationnel. Nakache
— on le retrouve toujours au premier
rang — champion de France des 100 m.
en 1 m. 1 s. 8110, est aussi crédité du
meilleur temps sur la distance de t'an-
née avec 1 m. 1 s. 2HO. Depuis quel-
ques années, les performances françai-
ses s-ont stationnaires. dans le sprint.
Pour en avoir la preuve, il suffit de
comparer les temps des champions de.
puis 1939. qui sont respectivement :
1 m. 2 s. par Talli en 1939; 1 m. 1 s.
7/10 par Nakache en 191,1 et 1 m. 1 s.
8/10 par le même Nakache aux récents .
championnats de France.
Cependant, nous nous consolerons de
cet état stationnaire signalé, en cons-
tatant - une amélioration d'ensemble
sur le sprint. En 191,2, huit nageurs
français ont réussi moins de 1 m. S s.
sur 100 m. Voici d'ailleurs le classe-
ment des sprinters :
LE CLASSEMENT
DES NAGEURS DE VITESSE
100 m. (record J. Taris : 59"8/10)
1. Nakache (TOEC), 1*1 "2/10.
2. Gardez (OM), 1M"6/10.
3. Bobcoff (Constantine) et Kovacs
(r A), 1'1"8/10.
5. Hatot. (RCF), 1'2".
6. Cecchmi (CN Avignon), 1 *2**2/10.
7. Jasum (SCUF), et Kerambrun
(ASM) 1'2"8/1 O.
9. Pallard (ST), 1'3".
10. R. Morgen (PUC), l '3"4!l o.
Médiocre, le demi-fond !
Quand la distance des courses aug-
mente, la valeur des nageurs français
diminue. Si sur 200 m. nous retrouvons
encore Nakache, l'hoiibme de toutes les
distances et de tous les styles, avec une
performance ho-nnête (2 m. 18 s. 8/10)
et meilleure nue celle que réalisa le
champio", de France 1939 Christian
Talli (2 m. 20 s.), sur 400 m. les na-
geurs français n'ont pas progressé. Et
les performances enregistrées sont loin
de valoir celles des étrangers. Qu'il
parait loin le temps où Taris nageait
les 400 m. en 4 m. 47 s. Aujourd'hui,
Nakache ne fait pas mieux que 5 m.
10 s. 2110.
Le premier au classement est le Tou-
lousain Pallard (5 m. 8 s. 7/10) qui
précède Nakache, puis Cecchini (5 m.
12 s. 2/10) et Zins (5 m. 15 s. 6110).
Un nageur de dos, troisième Français
sur 400 m., voilà qui n'est guère à
l'honneur de nos spécialistes du demi-
fond.
Quant à la dernière épreuve classi-
que, la plus longue : les 1.500 m., elle
nous a donné encore moins de satis-
faction. S'il est vrai que cette année
le titre n'est pas revenu à un nageur
de dos (en 1941, Zins), le champion
1942 (Z.N.), le Rémois Muller, accom-
plit le meilleur temps en 21 m. lh s.,
c'est-à-dire à 1 m• 15 s. du recoïKl na-
tiona,l ! Après lui viennent lé Nord-
Africain Bobcoff (22 m. 2110), le Tou-
beusai-n Desbonnet (22 m. 12 s.) et I.
Parisien Le Morvan (22 m. 55 s... 8/10)^
Deux champions ont donc surclassé
la cohorte des nageurs français. Ce
sont : Nakache, recordman d'Europe et
quatre fois champion de France (100,
200, 400 m. et 200 m. brosser, et Lu-
cien Zins, champion et recordman ds
France de dos et recordman d'Europe.
Telle sera la conclusion de cette Irrèvt
revue de la saison.
Fernand Legouge.
Pourquoi veut-on à tout prix
transformer le SCUF en SCUF 1
Faire du Sporting Club Universi-
taire de France un Sporting Club
Unioniste ou Sporting Club Utile de
France ? Le SCUF restera le SCUF
et, après tout, il ne lui est pas en-
core d'éfendu de recevoir chez lui
des scolaires ou des universitaires.
Depuis que l'instruction est
« laïque et obligatoire », les spor-
tifs n'ont-ils pas tous été, au Moins
un moment, des scolaires !
LES VÉRITÉS NÉCESSAIRES PAR CHARLES FAROUX
Comprendrons-nous enfin ?
1E suis journaliste depuis quarante ans, et très fier
I de l'être. Pourquoi? Parce que, auparavant, j'avais
J servi dans pas mal de corps de métiers différents.
Aucun d'eux. croyez-moi, ne m'a donné le même
sentiment de rencontrer chez la majorité de ses mem-
bres les mêmes vertus d'enthousiasme, d'emballement
même, d'amour de la vérité, de désintéressement.
L'autre jour, dans un toiilleu qui comprenait au moins
4in confrère, des constructeurs, des ingénieurs, des fonc-
tionnaires, une discussion s'élève — toute amicale —
sur un sujet délicat, à propos duquel un camarade de
presse a pris position, de façon très ferme. Notez que je
ne partage pas ses opinions, du moins je m'efforce à
comprendre.
LA UN des assistants s'écrie : « Oh! ça n'a aucune im-
portance! ce n'est jamais que l'opinion d'un
JOURNALISSE (!) ». Evidemment, tout le monde
sachant que nous ne vivons que de « la vente de.
notre plume ». Au moment qu'il achève, les yeux de ce
juge simpliste croisent les miens; Il se reprend aussi-
tôt : « Je parle de certains Journalisses (!) n, à quoi je
réponds gaiement : « Il y a, sans doute, autant de jour-
nalistes véreux que de patrons imbéciles, mais pas da-
vantage ». Car je demeure de cet avis, après beaucoup
d'années d'expérience, que la valeur morale d'une col-
lectivité, de savetiers, de membres de l'Institut, de lo-
queteux, de banquiers ou de généraux est à peu près
invariable. Le rang social ne confère point la vertu, ni
I instruction, ni la richesse, pas davantage que la nais-
sance.
RETENONS nable seulement de cette explosion déraison-
nable le fait que, décidément, nous paraissons in-
capables de générosité d'esprit. Souvenons-nous de
. '''^onie de Silvio Pellico dans son beau livre « Mie
Prigioni» ! « Voilà, disait-il, à quoi tout se résume de
la prétendue sagesse des hommes. L'un dit à i'autre :
je suis né sur la rive gauche de ce, fleuve qui sépare
nos deux pays : DONC, je suis un honnête homme et
tu es une canaille. Pis encore ! dans une même race,
un homme dit à son semblable : je suis du côté A et
toi du côté B : DONC, c'est moi qui ai raison ! »
SE , peut-il que des Français soient si sots? Dans tout
groupement d'hommes, professionnel ou racial, Il
y a des crapules et d'honnêtes gens, des hommes
de bonne foi et des gangsters! Ne serait-ce pas
une œuvre bienfaisante que de chercher, non point ce
qui peut nous diviser, mais ce qui peut nous unir. Quoi?
D'abord, l'amour de la patrie. Nous pouvons penser
différemment sur tels on tels points, mais ressentir
au même degré la douleur commune.
ALLO! ALLO!
IL FAUT TOUJOURS
AVOIR SES PAPIERS
SUR SOI s
0". sait que 1 ex-inter-
national de football Pépito
Alcazar n'a pas un ver-
biage facile et qu'il
éprouve quelque difficul-
té à s'exprimer, ce oui
ne l'empêche pas d'ail-
leurs de discuter.
Or, au cours d'un
match, notre Pépito fut
prié par l'arbitre de re-
joindre le vestiaire, mais
il rétorqua :
« Que, que, je re sor-
tirai pas, que je suis in-
ternational, que que vous
ne pouvez me me... sor-
tir. Que je vais vous faire
voir ma carte d'in... d'in-
ternational ! »
Pépito exposa aux yeux
de l'arbitre ébahi la fa-
meuse carte. Et il resta
sur le terrain, sans aucun
droit du reste...
IL NE FIT QUE $>ASSER.
A la fin de l'été 39, un
jeune homme se présen-
tait modestement aux di-
rigeants du SO Montpel-
lier.
« Je suis étudiant d'Al-
banie, leur dit-il, et ie dé-
sirerais jouer au football
dans votre équipe. »
Le candidat fut es-
sayé et... immédiatement
adopté.
Mais une semaine plus
t a r d, 1 les événements
l'obligèrent à regagner
1'1 . talie.
Le footballeur en eues-
tion était Lushta, qui fut,
depuis lors, sélectionné
dans la squadra azzurra et
joue actuellement inter
gauche à Juventus, entre
Meazza et Ventimiglla. Et
Juventus a battu le
leader du ohamplonnat,
Livourne.
Les dirigeants mont-
pelliérains reconnaissent I
qu'ils ne sont pas près de
retrouver un intérieur de
cette valeur... ' 1
'
VICTIME DE LA CAMERA
Comme un certain nom-
bre de ses camarades de <
la salle Gardère, l'escri-
meur André Raynaud a
été embauché comme fi-
gurant dans les scènes
d'estoc et de taille actuel-
'ement tournées pour le
film Le capitaine Fracasse.
On fut surpris i,- ne
pas voir André Raynaud
dans l'équipe de la salle '
Gardère nartici,-Da,t
-. ialienge Laurent -BourJ 1
don : c'est qu'au cours
d'une récente prise de
vues, André Raynaud 1
avait reçu, sur le crâne,
un coup de rapière qui ne
le fracassa point, mais qui
l'obligea tout de même à
prendre quelques soins et
à abandonner sa place
dans l'équipe.
LAID ET SA LIVRE
DE BEURRE
L'autre dimanche, * An-
necy, avan-t le match An-
necy-Cannes, un suppor-
ter de l'équipe savoyarde
s'approcha d'un joueur du
cru et lui dit : « Si vous
gagnez, il y a une livre
de beurre pour vous ».
Le match terminé sur la
victoire d'Annecy, le
joueur vit arriver le sup-
porter qui lui remit ur. pe-
tit paquet.
« Merci bien », dit le
joueur.
« Oui, dit l'autre, mais
c'est 50 francs. »
Laïd, car c'est de lui
qu'il s'agit, paya, mais Il
n'en est pas encore reve-
nu !
I
LE JEU DES « 4 COINS »
A la fin de ch.—in des c
trois rounds de son match
:ontre Chapet, dimanche,
à Coubertin, l'amateur
Pasquier se trouvait lit- 5
téralement — c'est le cas
le le dire - désorienté... c
La première fois, il s'en
ait vers le coin 1e son
idversaire...
La seconde fois, il fila
sncore vers le coin adver-
;e, puis de côté, avant de
,evenir « chez lui » ...
La troisième, enfin —
invraisemblable mais vrai
— il fit successivement
les trois autres coins avant
de trouver le sien !
Lors... l'inévitable titi
de lui lancer :
« Ben quoi !... vieux...
tu joues aux quatre
coins ?... »
OUI, VOUS AUREZ
DES BANANES
Il y avait, il y a quel-
ques jours, à Upsala, ville
universitaire suédoise, un
enfant atteint d'une gra-
ve maladie intestinale et
que, seules, des bananes
— fruit actuellement in-
trouvable en Suède — pou-
vaient "sauver de la mort.
Heureusement, les pa-
rents étaient sportifs.
Ecoutant à la radio le
reportage du match de
football Suède-Suisse, ils
apprirent que des bananes
étaient offertes aux
joueurs à la mi-temps
Immédiatement, ils télé-
graphièrent à Zurich Et à
leur retour en Suède les
Suédois rapportèrent les
précieux fruits. t'enfant
fut sauvé...
Les footballeurs "Jédois,
battus par les Suisses, ne
furent pas moins heureux
de cette victoire rempor-
tée... sur la camarde 1
LE TELEPHONISTE.
Clubs, Municipalités,
Patrons, vous avez
jusqu'au 20 décembre
pour envoyer votre candidature
aux challenges du Meilleur Club
de la Municipalité
la plus Sportive
du Meilleur Patron Sportif
(Challenge Potin)
Le 31 décembre seront attribués trois
:ha/lenges :
CHALLENGE DU MEILLEUR CLUB
(21" année) — offert par L'Auto
3u club qui compte les initiatives les plus
-ieureuses, le dévouement, la saine con-
:eption des buts du sport, etc.
CHALLENGE DE LA MUNICIPALITE
LA PLUS SPORTIVE (5' année)
offert par L'Auto
. Les références à fournir sont 'es sui-
eantes : titres officiels, nombre de clubs,
nombre de stades, piscines, etc.; mesures
crises en faveur de l'EP scolaire, encoura-
11ent aux sports et à l'EP, etc.
CHALLENGE DU MEILLEUR PATRON
SPORTIF (1" année)
offert par M. Potin
Les rapports devront mentionner : 1°
l'activité générale de l'organisation spor-
tive; 2° L'activité propre du patron, l'in-
térêt qu'il y prend, ses initiatives, 5es en-
couragements. etc.
X
Les candidatures seront reçues à L'Auto
jusqu'au 20 décembre, mais les candidats
inscrits pourront compléter leurs dossiers
jusqu'au 30 décembre.
E:[DllrlC> N DE 1 PARIS'
DIRECTEUR
Jacques
G O O D ET
10, FG MONTMARTRE (9<). TAI. 70-80 I 1 FRANC / 43, ANNEE. — (N° 15.298)
Mercredi 16
DECEMBRE
1942
Nos deux meilleurs coureurs,
Lalanne et Pujazon,
auraient pu éviter
les accidents
qui les ont contraints à rester sur la « touche »...
Après Lalanne, c'est au tour de Pujazon d'être contraint à l'inaction
durant quelque temps. IL EST VRAIMENT DOMMAGE DE VOIR NOS
DEUX MEILLEURS COUREURS DE DEMI-FOND ETRE DANS L OBLIGA-
TION DE CESSER TOUT ENTRAINEMENT A LA SUITE D ACCIDENTS
QU'ILS AURAIENT PU L'UN ET L'AUTRE EVITER.
Prenons tout d'abord le cas de Lalanne. Celui-ci doit s abstenir dans
ri D t no, nnh a m n snu.flra.nt d.'une entorse. Huit jours après, il court
à Angoulême et se ressent — on le
comprend — de cette entorse, ce qui
ne l'empêche pas de venir à Paris,
quinze jours après, prendre le dé-
part du Cross de Paris-soir. On sait
ce qu'il en advint.
IL EST INADMISSIBLE QU'UN
COUREUR DE LA' CLASSE DE LA-
LANNE N'ATTENDE PAS D'ETRE
COMPLETEMENT GUE RI POUR
S'ALIGNER DANS UNE, COMPETI-
TION.
Si Lalanne n'avait pas couru le
tt novembre à Angoulême, il pouvait
espérer être remis le 6 décembre, alors
que le voici au repos jusqu'au début
de janvier, ce qui lui sera peut-étre,
du point de vue santé uénérale, très
profitable. Mais ne se ressentira-t-il
pas par la' suite de cette entorse
(réaction au changement de temps, à
L'orarie).
Pujazon pouvait éviter
son accident
Si l accident de Lalanne est un acci-
dent des articulations dont il n'a pu
éviter l'origine, il n'en est plus de
même avec l'accident traumatique de
Pujazon. CELUI-CI EST LE SEUL ET
GRAND RESPONSABLE DE LA POUS-
SEE DE LYMPHANGITE QUI S'EST
LOCALISEE — FORT HEUREUSE-
MENT — AU GROS ORTEIL DROIT.
NOS COUREURS DE DEMI-FOND
ET DE FOND NE PRENNENT PAS
SUFFISAMMENT SOIN DE LEURS
PIEDS. La chose devient encore plus
grave lorsqu'ils utilisent des chaus-
sures neuves ou trop petites.
Ayant couru avec des chaussures
trop justes, Pujazon a vu son ongle
s'incarner, parce qu'il n'était pas taillé
court et droit.
Les pieds doivent être lavés tous les
soirs avant de se coucher. Il n'est pas
nécessaire de prendre chaque jour un
bain de pieds chaud. Une éponge avec
de l'eau froide ou tiède suffit pour le
nettoyage journalier et évite le ra-
mo-Ilisseme,n,t plantaire.
Une plaie légère aux pieds ne doit
jamais être négligée ; elle doit être
soignée jusqu'à guérison complète.
Souvenons-n,oits de l'accident survenu
d Beaudouin qui a failli être emporté
en quelques jours par le tétanos.
Qu'ont-ils donc appris ?
Il y a trente ans, nos coureurs qui
ne bénéficiaient pas de conseils éclai-
rés comme on en prodigue aujour-
d'hui, n'ont jamais connu ces acci-
dents si fréquents à notre époque.
Sur des parcours durs, 8'entraînant
sur la route, nos Ragueneau, Bou-
chard, Bouin, Keyser, Vermeulen, Si-
ret, etc., n'ont jamais souffert des
pieds. C'est -que nos champtotts' — on
ne leur avait pas appris — savaient
se soigner. /
On se demande à quoi ont servi les
cours de moniteurs faits un petit peu
partout. Nos coureurs ont-ils eu entre
les mains les cahiers de l'athlétisme ?
Pujazon qui est à Antibes a-t-il tenu
compte des conseils qui n'ont pas dû
lui manquer ?
Dimanche, nous avons vu le vieux »
Jatteaux -courir avec des chaussures
neuves, et Sth'estTt a dû abandonner,
blessé au pied par une pointe de sa
chaussure.
Que des débutants commettent de
pareilles erreurs, passe encore, mais
que des champions, des coureurs, cotés,
des membres de clubs bien organisés
ignorent l'A B C des eoin,s à donner
aux pieds, cela dépasse l'entendement,
Et le mot de la fin nous a été donné
par Vologe : « Les clubs possèdent un
?7i,assei,tr, pourquoi n'ont-ils pas un pé,
dicure ? » En attendant, souhaitons le
prompt rétablissement de nos deux
champions, dont la classe mérite un
meilleur S'ùrt.
Gaston FREMONT.
(Photo L'Auto.)
QUAND ROCHARD FRANCHIT L'OBSTACLE
Le tracé de l'Ayçaguer comportait le passage, en dehors de la butte
et du mur, de deux haies à franchir quatre fois. Notre photo montre,
de gauche à droite : Beaudouin (1), Berthaud (173), Rochard (100).
Derrière Beaudouin on aperçoit Papouin, et, derrière RochardV, Gallet.
Beaudouin a franchi l'obstacle avec aisance, dans la foulée. Par contre,
Rochard saute à pieds joints, ce qui n'est pas une bonne méthode.
Rochard n'est pas rassuré lorsqu'il doit passer une haie.
(Photo L.' Auto.)
GOUVERNER, C'EST PREVOIR
La F.F.A. se doit d'ordonner
le calendrier provincial
afin d'éviter
que l'Ayçaguer
et les Cross du Mans soient
disputés le même jour
Durant la saison de cross-country
provinciale, trois « classiques » sont
disputés : le Challenge Ayçaguer, le
Cross de Chartres et la Journée Man-
celle... C'est peu, mais cela serait suf-
fisant s'il y avait une liaison entre
les ligues régionales, le Comité de
l'Ile-de-France, organisateur de cross-
countries intéressant les éléments pro-
vinciaux de valeur et la FFA.
Il semble qu'il n'y ait pas eu liaison
complète cette saison. En effet, di-
manche dernier, deux des trois épreu-
ves classiques étaient disputées : le
Challenge Ayçaguer et le Cross du
Mans.
N'aurait-il pas été possible d'éviter
que ces deux épreuves soient organi-
sées le même jour ? Le 6 décembre
était réservé au cross de Vincennes...
Mais le 20 décembre il n'y a aucune
grande épreuve. On nous objectera avec
juste raison que le Cross d'Aujourd'hui
aura lieu le 25. c'est-à-dire cinq jours
après le 20, et que les coureurs n'au-
raient pas récupéré en quelques jour-
nées.
C'est évident. Néanmoins, en janvier
ou février il y a certainement un di-
manche de libre, pour une grande
épreuve.
Nouvelle objection : répétition des
épreuves. Mais, au Mans, les seniors
couraient sur moins de 7 km. CETTE
DISTANCE, MI - DECEMBRE, NOUS
PARAIT INSUFFISANTE. SANS ETRE
PARADOXAL, AFFIRMONS ,QUE LE
CROSS N'EST PAS DU DEMI-FOND
ET QU'EN DECEMBRE UN PAR-
COURS DE 9 KILOMETRES NOUS
PARAIT CONVENIR A DES CROSS-
MEN DIGNES DE CE NOM !...
Loys Van Lée.
Au Vél' d'Hiv' , sous l'égide
de pour le Jour
de l'An du Prisonnier
Un sensationnel omnium
FRANCO-BELGE
Ce sera un magnifique gala que
celui du « Jour de l'An du Prison-
f nier » organisé par L'Auto, le 1" jam-
vier, au Vél' d'Hiv'.
En cyclisme, notamment, on assis-
tera à une compétition splendide : un
omnium franco-belge opposant l'un à
l'autre deux trios de premier ordre.
D'une part, le champion du sprint
Scherens, le champion de la route
Van ''feerschaut, le champion de
. l'omnium Jools; de l'autre, Gérardin,
Idée et Prat..,
Match extrêmement équilibré, on en
conviendra; match qui prendra encore
plus - d'attrait du fait que l'on verra
Cools, champion officiel de l'omnium,
avec Prat, que l'on se plaît à consi-
dérer, en France, comme le plu6 sé-
rieux prétendant à ce titre... s'il était
attribué !
Rappelons enfin que le Gala du
Jour de l'An du Prisonnier sera omni-
Bports et qu'on y assistera, par exem-
ple, en basket-ball, à la revanche du
match Paris-Grenoble.
On annonce que...
' ♦ Le colonel Pascot doit arriver ce ma-
tin à Paris où il resterait jusqu'à la fin
de la semaine.
♦ Le CG prépare à Vichy une liste d'of-
ficiers démobilisés qui pourraient être
, utilisés dans ses services. 1 ,
LES CAZACTUALITÉS SPORTIVES
(Texte et dessin de Caza
LES CHEFS DE FAMILLE NE DÉTESTENT PAS
LE SPORT, MAIS LUI PRÉFÈRENT LES ÉTUDES
L'une et l'autre préoccupation ne peut aller de pair
que si l'on réduit les programmes scolaires
Sauf exceptions, toujours regrettables, mais qu'il convient de limiter dans leur
nombre, les chefs de famille sont désireux que leurs enfants, garçons ou filles,
reçoivent, à l'école, une solide éducation physique et sportive, Même si les parents
n'ont pas eux-mêmes pratiqué le sport, il ne leur déplaît pas que leur progéni-
ture ait été ou soit élevée viritement.
Les jeux du stade ne les effraient pas,
mais ils voudraient qu'ils fussent adap-
tés aux études scolaires. Car ce qui
prime par-dessus tout, c'est la - réussite
aux examens. Sous cet angle, on ne peut
en vouloir aux parents qui ont la respon-
sabilité de l'orientation des enfants dans
la vie : premier sur le stade, c'est bien,-
mais si les examens sont un échec : cer-
tificat d'études primaires, baccalauréat
ou admissibilité à une grande école, les
parents préfèrent alors les études, quel-
les qu'elles soient, à l'après-midi de
plein air ou au match du dimanche !
C'est à l'Etat qu'il appartient de créer
des horaires, des programmes et des exa-
mens scolaires compatibles avec une sai-
ne et nécessaire éducation physique.
N'est-il pas, à tous les échelons, le
Grand Maître de l'Université ?
Ce chef de famille est le père d'un
grand garçon qui fut, voilà deux ans, un
jeune espoir du cross-country; ne fut-
il pas le gagnant d'un cross scolairé de
t/Auto ? Le père, pratiquant, était
content de son pratiquant de fils. La
dernière année scolaire, le fils a réussi
ses études - il a passé les deux parties
du baccalairaat avec mention. Mais on
ne l'avait guère vu sur les terrains de
sport. Pourquoi ?
Son père nous l'explique :
« J'avais pensé que la saison dernière
mon fils serait revenu aux •compéti-
tions. Ce ne fut pas possible. Il n'est
jamais couché avant minuit pour sui-
vre son programme d'études scolaires
et cela 7 jours par semaine. Je n'en
faisais pas autant à son due ! L'ath-
létisme eSt abandonné et la natation
presque de même. Je pense que c'est
la raison pour laquelle on trouve si
peu de champions confirmés chez les
scolaires, à l'encontre de ce qui se
passe dang tant d'autres pays. Croit-
On vraiment qu'on prépare ainsi des
tempéraments de chefs ?... Ne ralen-
tissez pas votre campagne en faveur
de l'allégement des programmes sco-
laires... Il faut que l'on permette au-
trement que par des mots l'accès des
stades aux jeunes gens des grandes
écoles et des facultés; ce sont eux
qui constitueront, demain, les cadres
de la (yeMeffittOTt chargée des respon-
sabilités du pays... » Ni
Nous l'avons Maintes et maintes fois
dit et redit; sans allégement préalable
des programmés scolaires, toutes les
obligations d'éducation générale et spor-
tive demeureront lettre morte.
Les familles — sans lesquelles rien de
fort ne peut être réalisé dans le pays —
pensent comme nous.
Marcel OGER.
L'Auto CHEZ LES FOOTBALLEURS DE- ZONE SUD
Conclusions d'une enquête, (suite et fin)
Gros handicap pour le Sud:
terrains de jeu impropres
a la pratique du bon football
Il faut rendre justice aux dirigeants de clubs,
qui font preuve d'un dévouement exemplaire
dans des circonstances très défavorables
(De nptre envoyé spécial Lucien Gamblin)
En zone Suü, les joueurs pnt quelques excuses à faire valoir pour
expliquer l'indigence de leur football et, en premier lieu, se présente la
question des terrains. Les terrains de football de la zone Sud sont en
majeure partie impropres à la pratique d'un bon football. Des terrains
proprement dits on ne s'occupe pas. Témoin les paroles de ce maire
d'une ville universitaire de plus de 100.000 habitants, qui répondit au pré-
sident du club lofîal :
<( Nous avons bien autre chose à faire que de nous soucier de votre
Pnnr ma nart. ie ne suis nas encore entré sur votre stade et je
n'y mettrai jamais les pieds ! »
Ensuite, il y a l'obligation, pour
les clubs de former leur équipe avec
quatre joueurs amateurs. Les nou-
veaux clubs admis dans le cham-
pionnat ne qisposalent pas d'un
fonds de footballeurs amateurs de
LES JOUEURS CAFETIERS
Malvy. — Cafetier à Tarascon, joue à
Avignon.
Bastien. — Cafetier à Cavaillon, joue
Marseille.
Faszinek. — Cafetier à Agde, joue à
Sète.
Mercier. — Cafetier-à Marseille, joue
à Sète.
C'est assez drôle et peu facile pour
l'entraînement.
classe suffisante pour pouvoir y pui-
ser des joueurs capables de tenir
convenablement leur place parmi les
« pros ». D'où une disproportion dans
les valeurs qui nuit grandement à
l'homogénéité de l'ensemble.
Puis la faibleses des recettes, qui,
ne permettant pas d'engager de for-
tes dépenses, oblige à ne posséder que
deux ou trois « pros 100 0/0 » et à
enrôler des « demi-pros » que leur si-
tuation accessoire empêche de s'en-
traîner régulièrement avec le reste de
l'équipe. Et, enfin, l'impossibilité pour
l'entraîneur de réunir son équipe, du
fait que certains joueurs — les
joueurs cafetiers — résident dans une
autre ville que celle de leur club.
Les « pros » doivent porter
dignement leur maillot
Le souci de la vérité nous oblige,
d'autre part, à souligner que bon nom-
bre de footballeurs joueurs moniteurs
ne considèrent pas leur rôle à sa juste
valeur. Ils opèrent sans entrain, sans
joie, sans plaisir de jouer, et ils consi-
dèrent l'entraînement comme une cor-
vée. ■ . „ .
Ils n'ont même pas conscience de
leurs responsabilités. L'un d'eux, puis-
sent mais lourd et raids--•eoœœe^ ur,
morceau de bois, n'a-t-il pas déclaré
à Chayriguès : « Pourquoi faire des
tours de terrain? Quelle en est l'uti-
lité ?
D'autres ne veulent connaître comme
entraînement que jouer sur un but en
« mitraillant » un pauvre gardien de
but qui n'en peut mais, alors qu'ils ne
savent même pas faire une passe ou
réussir un déplacement de jeu !
Cependant, les efforts faits par
les clubs ne seront pas inutiles
Toutefois nous n'avons pas rapporté,
au cours de notre tournée, en zone
Sud, que des critiques défavorables.
Nous avons pu constater que, malgré
la faiblesse du jeu des équipes de cette
zone, le football a acquis force de loi
chez elle.
Les effectifs, joueurs et spectateurs,
ont augmenté de façon importante
et les dirigeants ont déjà compris ce
qui leur fallait faire pour élever le
niveau du jeu et amener au football
tous ceux qui s'intéressent à lui, soit
pour le pratiquer, soit pour en suivre
les évolutions.
Tous nous ont déclaré que l'avenir
est pour les équipes de terroir. Tous
sont décidés à travailler en profon-
deur pour arriver à former des
joueurs qui auront, avec l'esprit de
club, celui du clocher de leur cité
et l'amour de leurs couleurs.
Tous les clubs sont d'accord pour
reconnaître qu'il faut à leurs joueurs
des professeurs qualifiés, qui sauront
enseigner la tactique et la technique
du football, et surtout que leurs, ef-
forts doivent porter en grande partie
sur les terrains de jeu.
Mais là, il leur faut l'appui des
pouvoirs publics. Pas de bons ter-
rains, pas de bon football. C'est là
une vérité première _ qu'il est coupa-
ble d'ignorer. "Et puis il conviendrait
aussi que la 3F traite les dirigeants
des clubs comme ses meilleurs collabo-
rateurs et non comme des personna-
ges insignifiants, car ils sont tous
d'un dévouement exemplaire et désin-
téressé. et il est permis de se deman-
der ce que serait le football san
NOUVELLE INITIATIVE
DE LA F.N.B.
On commentera,
entre juges,
les décisions de
la quinzaine...
Nous avons dit ce que nous pensions
du verdict de la rencontre Tenet-Des-
peaux... Et après avoir passé èn revue
les quelques « mauvaises décisions »
des dernières semaines : Roux. vain-
queur de Chaix, et Gallicain, vain-
queur de Casseau, nous avons demandé
au président de la FNB s'il était pos-
sible d'éviter, davantage encore, le
nombre des verdicts malheureux ; moins
fréquents. il faut en convenir : et
peut-être, pour cette raison, plus écla-
tants.
« J'admets avec vous, nous dit M.
Bourdariat, que les mauvaises déci-
sions sont fâcheuses ; d'autant plus
qu'elles sont irrévocables lorsque l'er-
reur n'est pas due à une faute maté-
rielle, interversion de noms, fausse ad-
dition, etc. Nous ne connaîtrons ja-
mais, vraisemblablement, l'accord par-
fait... et perpétuel. j,
— L'actuel système de pointage sur
20 n'est-il point une des causes de ces
err.eurs ?
';.'i!: À :>ant 1921, reprit M. Bourdariat,
on écrivait tout simplement le nom du
vainqueur sur un papier blanc... ce
n'était pas pis, ni mieux. On notait
aussi sur 5 points, ou sur 9, ou méme
avec des croix. Le regretté Frantz Rei-
chel employait la courbe; le battu des-
cendait sous la ligne horizontale, le
vainqueur « montait "...
Il ne peut être question de supprimer
l'actuel pointa-ge, formule internatio-
nale agréée par la FIB A mateur et
l'APPE, quoique elle ne me convienne
pas personnellement. »
Le président de la FNB a pris déjà
des initiatives: l'Ecole Normale où les
juges sont INVITES à en suivre les
cours, la justification de six mois de
boxe en salle, l'examen du juge offi-
ciel entre autres.
M. Bourdariat espère beaucoup d'une
iii-novatio-n.
Nos juges se réuniront en famille, et
sous la présidence du sportif docteur
Brandon on commentera, on critiquera
les décisions de la quinzaine écoulée.
De la discussion, dit-on, jaillit la lu-
mière.
G. S.
Respecte ton capitaine sur te ter-
rain. Après le match, tu pourras
critiquer. Pendant, tu dois obéir.
" Mais non !...
Les Pompiers
ne veulent pas
créer un club
particulier... "
nous confie leur capitaine-
instructeur LESEC
Il s'était, il y a quelque temps,
répandu la rumeur que les Sapeurs-
Pompiers de Paris désiraient consti-
tuer un club à eux. Or, il s'avère
maintenant que cette rumeur n'est
pas tout à fait exacte. Les Sapeurs-
Pompiers ne vont pas, en constituant
un club, retirer aux équipes pari-
siennes civiles une de leurs meil-
leures sources de recrutement quali-
tatif comme quantitatif.
Le capitaine Lesec, capitaine-instruc-
teur des Pompiers, a, ainsi défini la
situation :
« Il s'agit, nous a-t-il expliqué, d'une
erreur d'interprétation d'un désir que
j'avais exprimé il y a plusieurs se-
maines.
J'avais, en effet, émis le vœu que,
pour certaines épreuves de cross « hors
championnat », la FFA me donne l'au-
torisation de faire courir quelques-uns
de mes athlètes au titre des Pompiers
et non sous les couleurs de leurs clubs,
et c'est tout !
Je suis du reste en pourparlers à
ce sujet avec la Fédération qui m'op-
pose l'argument des licences néces-
saires Pour courir quelque épreuve
que ce soit, même en de telles condi-
tions. Or, it n'y a évidemment aucune
licence décernée au titre des Pompiers.
Il ne s'agissait pour moi, en l'oc-
currence, que de juger de l'ë.tat gé-
néral du sport chez les Pompiers par
la confrontation avec les civils.
J'ajoute que, pour le football, le cas
s'est déjà produit; par conséquent, je
serais fort désireux de trouver un t'er-
rain d'entente avec la FFA.
Mais, et j'insiste sur ce point. nous
sommes régis avant tout par la Charte
des Sports dans l'armée et les circu-
laires complémentaires.
Que les clubs se rassurent. Les Pom-
piers continueront, comme par le
passé, à leur fournir les mêmes élé-
ments de choix... »
Il est donc fort intéressant de pren-
dre connaissance des projets exacts du
capitaine Lesec. Si la teneur peut en
être discutée par la FFA, il n'en est
pas moins vrai qu'il s'agit d'une ini-
tiative que le capitaine Lesec cherche
à prendre. Toutes les initiatives ont
ceci de louable, qu'elles sont dyna-
miques. i
Robert Cusin.
EN CHAMPIONNAT DE FRANCE DE RUGBY (Z.N.)
Les clubs qui ont " manque le coche "
espéraient profiter du précédent
créé à Brive et à Lyon...
Il leur faudra, semble-t-il, en faire leur deuil...
C'était fatal !... Le docteur Louis Bézian, membre du Comité Directeur
de la FFR, vient d'adresser rue des Petits-Champs une requête pour que
les mesures prises en zone Sud, quant à la qualification des meilleurs
« seconds » en Championnat de France soient étendues à la zone Nord 1
Pourquoi, en effet, les clubs de zone Nord, dont l'équipe n'a pas tenu
toutes les espérances dans les matches des poules de 5, se seraient-ils
gênés? A BRIVE, CONTRAIREMENT A L'ESPRIT DANS LEQUEL LE PRE-
fiinFMT 11 F LA FFR AVAIT ELABORE LA COMPETITION NATIONALE.
UN CERTAIN NOMBRE DE DIRI.
GEANTS MERIDIONAUX AVAIENT,
EN EFFET, DECIDE (TOUT SIMPLE-
MENT !) QU'IL SERAIT ADJOINT
AUX VAINQUEURS DES 11 POULES
DE ZONE SUD LES 5 MEILLEURS
SECONDS. Pour ne pas désavouer ses
collaborateurs, M. Alfred Eluère,
ainsi mis devant le fait accompli,
avait entériné leur décision à Lyon
le 6 décembre.
On conçoit que leurs collègues sep-
tentrionaux (si l'on peut dire lorsqu'il
s'agit de clubs de Côte d'Argent et de
Côte Basque !) aient tenté leur chan-
ce.. en demandant pourquoi une mê-
me épreuve comporterait 2 règlements.
Mais, sans préjuger des décisions de
la FFR, nous avons de bonnes rai-
sons de penser cependant que leur
initiative est vouée à l'échec.
Car il n'y a aucune raison pour
que les quarts de finale qui se trou-
veront automatiquement prêts lorsque
se. termineront les poules de 5, de zone
Nord, ne soient pas composés comme
cela a été prévu à l'origine.
Pourquoi ne pas avoir parlé
clairement
La seule erreur de la Fédération,
sans laquelle ni la '« conspiration »
de Brive ni la supplique actuelle du
docteur Bézian n'auraient existé, fut
de ne pas rendre public, au mois de
juin dernier, lors de l'élaboration du
Championnat de France, le règlement
féderal qui prévoyait des quarts de
(finale tant en zone Nord qu'en zone
Sud.
A l'origine, le président Eluère l'a-
vait si bien esquissé qu'il n'avait l'in-
tention d'inviter que 40 clubs, tant
au delà qu'en deçà de la ligne de dé-
marcation : 15, en Pyrénées-Béarn-
Bigorre-Agenais ; 10, en Languedoc.
Roussi Ilon -Littoral, et 15, en Lyonnais-
Alpes-Centre. Et c'est seulement pour
complaire à certains qu'il porta le
nombre de clubs de 40 à 55 en zone
Sud.
Ce n'est donc pas une raison parce
que le président Eluère a fait preuve
d'une largeur de vues qui lui fait
honneur, pour qu'il en soit si mal ré-
compensé et que cela lui crée des
complications. * 1
Nous ne serions nullement étonné,
en tout cas, que la plus claire des
conséquences de ces c combinaisons de
couloir » soit une réglementation plus
stricte... d'un Championnat moins
étendu pour la saison 1943-44. Est-ce
vraiment ce que les « conspirateurs
de Brive. » ont désiré ?
Maurice BLEIN
UNE REALISATION DE LA F.F.S.
Les « gardes champêtres des neiges »
sur les pistes
des « professeurs marrons »
ou le " marché noir " sur les
grands espaces blancs !
(De notre correspondant Noël ECHEVET)
GRENOBLE. — < Avancez lentement, à gestes égaux et sûrs... Faites des
traces parallèles, rapprochées, rectilignes... descendez en virages réguliers
comme les lacets d'une route... Remontez... Recommencez... >
Ils sont là, cinq ou six, aux ordres d'un solide gaillard blond, bouol6
et beau comme un David !
c Mais, monsieur le professeur... »
La conversation s'arrête là.
Prestement, de la crête voisine, le
« garde champêtre des neiges * a
surgi :
« Vous êtes professeur, monsieur ?
...Vos titres... ? Aucun... ! Alors... »
La cause est entendue; notre c pro-
fesseur marron » n'a plue qu'à plier
bagages; ce 6oir, il quittera l'hôtel
qui lui offrait gîte et couvert, pour
que ses clients — ses clientes, sur-
tout — aient un élégant, et souvent
entreprenant, chaperon.
Dix fois, vingt fois, l'an dernier, au
hasard des grands espaces blancs,
cette scène s'est renouvelée.
Lg, saison 1942-43 peut s'ouvrir; la
FFS est parée, en partie, tout au
moins; vingt « gardes champêtres des
neiges » sont prêts pour une lourde
tâche.
De farouches serviteurs du ski...
Ce ne sont pas des fonctionnaires
nouveaux, mais de farouches servi-
teurs du ski, voilà tout ! Tous béné-
voles, allant sur les pistes, au gré de
leurs loisirs, de leur besoin d'activité
et... de leur flair.
Et voici que, déjà, ils ont découvert
une autre forme du « marché noir »
de l'enseignement du ski, plus grave
encore parce qu'elle s'adresse à la
jeunesse.
Dans nos montagnes françaises, les
« maisons d'enfante » sont innombra-
bles; toutes ont à leur programme
l'enseignement du ski. Beaucoup — et
c'est à leur honneur — s'en tiennent
aux règlements et confient leurs ,pen.
siontia.iree à des moniteurs diplômes.
...contre l'exploitation
de la jeunesse
Mais d'autres n'ont pas ce scrupule;
en retour d'un versement de 300 fr.
« pour étude du ski », elles c lâchent »
leur centaine d'élèves sur la pente voi.
sine de l'établissement; là, sous l'œil
indifférent d'un quelconque surveil.
lant, les jeunes bambins s'ébattent,
« barbotent » et glissent en dépit de
toutes règles et de toute technique.
C'est, vous en convenez, une coquette
réserve de 30.000 francs rapidement et
facilement gagnée !
« Contre cette exploitation, noue a
dit un membre influent de la FFS,
nous voulons; dès les premières neiges,
sévir vigoureusement; nous sommes
prêts, nous connaissons la plupart des
défaillants: ils n'auront qu'à bien se
tenir... Il FAUT que seule la méthode
française, étudiée et réglée, mainte-
nant, serve de base à l'apprentissage
du ski... »
C'est un patrimoine national que
la FFS entend-donc défendre, en mê-
me temps qu'elle vise à la protection
combinée des moniteurs diplômés et
des élèves.
Triple tâche qui aura l'appui de tous
les sportifs.
1942 aura été l'année des nageurs
et nageuses de « spécialités »
Il y a tout lieu de se montrer satisfait de la saison
sur le chapitre des records en brasse et en nage sur le dos
Tout bien pesé, comme dirait Georges Février, la saison 1942 de nata-
tion n'q, pas été si mauvaise. On peut lui reprocher avec juste raison les
longues' périodes d'été pendant lesquelles les nageurs ont été réduits
à une demi-activité Les grandes manifestations ont été rares, mais la
fin de saison a sauvé la face. C'est grâce à des succès individuels que
nous avons lieu, dans l'ensemble, d'être satisfait,. Oui, sur le chapitre des
records, l'année sportive 19i2 des na- -
geurs a été fructueus,e. Jugez-en :
deux records d'Europe, 1,00 m. dos
par Zins, 100 m. brasse par' Nakache;
six records de France : 100, 200 et
1,00 m. dos (Zins),100m.bmsse (Naka-
che); chez les nageuses S00 m. dos,
par Monique Berlioux, 400 m. nage
libre, par Ma-y,anne de Jouvenel.
1942 aura été l'année des nageurs
m LES RECORDS BATTUS EN 1942
100 m. brasse : 1'8"6/10, Nakache
Record d'Europe et de France
400 m. dos : 5'15"6/10, Zins.
Record d'Europe et de France
100 m. dos : 1'7"7/1 0, Zins.
\ Record de France
200 m. dos : 2'29", Zins.
Record de France
RECORDS FEMININS
400 m. n.l. : 5'44"6/10, M. Jouvenel.
Record de France
200 m. dos : 2'54"2/10, M Berlioux.
Record de France
et nageuses de qpécialités; en nage sur
le dos et en brass-e nous avons deux
records d'Europe, cinq records de
France. Quant au style libre, l'hon-
neur est. sauf grâce à Mayanne Jou-
venel. Faut-il se hâter de conclure
que les nageurs français ont un pen-
chant péur les nages de spécialités et
que c'est dans cette voie qu'ils doi-
vent se couvrir de gloire? Sans aller
trop vite, il est permis d'envisager
1" avenir dans ce sens avec confiance.
N aka.c he réussit l'an dernier le re-
cord du monde des 200 m. brassé (2 m.
s. 8110). cette année il a un record
d'Europe et on lui prête l'intention
de s'attaquer plus tard au record
mondial des 400 ln. brasse. Peur Zins.
recordman d'Europe en nage sur le
dos de fraîche date, il peut penser
lui aussi au record du monde des
i0o' t m. Il y a bien longtemps — de-
puis l'époque florissante de Taris et
de Carton net — que la natation fran-
çaise ne possédait plus'de nageurs ca-
pables de réaliser des performances
rno,ncl,iales.
Avant de quitter le domaine des na-
(les de s-,sécialités, il convient de noter
encore le temps accompli il y a quel-
ques semaines à Troyes par Monique
Berlioux sur 100 m. dos. La nageuse
du Racing approche le record de Fran.
ce (1 m. 20 s.) de S/10. C'est dire qu'elle
a le record à sa portée 1
8 nageurs font moins de 1 m. 3 s.
sur 100 mètres
Passons maintenant au rayon des
sprinters. Là nous n'avons pas enre-
gistré d'exploit sensationnel. Nakache
— on le retrouve toujours au premier
rang — champion de France des 100 m.
en 1 m. 1 s. 8110, est aussi crédité du
meilleur temps sur la distance de t'an-
née avec 1 m. 1 s. 2HO. Depuis quel-
ques années, les performances françai-
ses s-ont stationnaires. dans le sprint.
Pour en avoir la preuve, il suffit de
comparer les temps des champions de.
puis 1939. qui sont respectivement :
1 m. 2 s. par Talli en 1939; 1 m. 1 s.
7/10 par Nakache en 191,1 et 1 m. 1 s.
8/10 par le même Nakache aux récents .
championnats de France.
Cependant, nous nous consolerons de
cet état stationnaire signalé, en cons-
tatant - une amélioration d'ensemble
sur le sprint. En 191,2, huit nageurs
français ont réussi moins de 1 m. S s.
sur 100 m. Voici d'ailleurs le classe-
ment des sprinters :
LE CLASSEMENT
DES NAGEURS DE VITESSE
100 m. (record J. Taris : 59"8/10)
1. Nakache (TOEC), 1*1 "2/10.
2. Gardez (OM), 1M"6/10.
3. Bobcoff (Constantine) et Kovacs
(r A), 1'1"8/10.
5. Hatot. (RCF), 1'2".
6. Cecchmi (CN Avignon), 1 *2**2/10.
7. Jasum (SCUF), et Kerambrun
(ASM) 1'2"8/1 O.
9. Pallard (ST), 1'3".
10. R. Morgen (PUC), l '3"4!l o.
Médiocre, le demi-fond !
Quand la distance des courses aug-
mente, la valeur des nageurs français
diminue. Si sur 200 m. nous retrouvons
encore Nakache, l'hoiibme de toutes les
distances et de tous les styles, avec une
performance ho-nnête (2 m. 18 s. 8/10)
et meilleure nue celle que réalisa le
champio", de France 1939 Christian
Talli (2 m. 20 s.), sur 400 m. les na-
geurs français n'ont pas progressé. Et
les performances enregistrées sont loin
de valoir celles des étrangers. Qu'il
parait loin le temps où Taris nageait
les 400 m. en 4 m. 47 s. Aujourd'hui,
Nakache ne fait pas mieux que 5 m.
10 s. 2110.
Le premier au classement est le Tou-
lousain Pallard (5 m. 8 s. 7/10) qui
précède Nakache, puis Cecchini (5 m.
12 s. 2/10) et Zins (5 m. 15 s. 6110).
Un nageur de dos, troisième Français
sur 400 m., voilà qui n'est guère à
l'honneur de nos spécialistes du demi-
fond.
Quant à la dernière épreuve classi-
que, la plus longue : les 1.500 m., elle
nous a donné encore moins de satis-
faction. S'il est vrai que cette année
le titre n'est pas revenu à un nageur
de dos (en 1941, Zins), le champion
1942 (Z.N.), le Rémois Muller, accom-
plit le meilleur temps en 21 m. lh s.,
c'est-à-dire à 1 m• 15 s. du recoïKl na-
tiona,l ! Après lui viennent lé Nord-
Africain Bobcoff (22 m. 2110), le Tou-
beusai-n Desbonnet (22 m. 12 s.) et I.
Parisien Le Morvan (22 m. 55 s... 8/10)^
Deux champions ont donc surclassé
la cohorte des nageurs français. Ce
sont : Nakache, recordman d'Europe et
quatre fois champion de France (100,
200, 400 m. et 200 m. brosser, et Lu-
cien Zins, champion et recordman ds
France de dos et recordman d'Europe.
Telle sera la conclusion de cette Irrèvt
revue de la saison.
Fernand Legouge.
Pourquoi veut-on à tout prix
transformer le SCUF en SCUF 1
Faire du Sporting Club Universi-
taire de France un Sporting Club
Unioniste ou Sporting Club Utile de
France ? Le SCUF restera le SCUF
et, après tout, il ne lui est pas en-
core d'éfendu de recevoir chez lui
des scolaires ou des universitaires.
Depuis que l'instruction est
« laïque et obligatoire », les spor-
tifs n'ont-ils pas tous été, au Moins
un moment, des scolaires !
LES VÉRITÉS NÉCESSAIRES PAR CHARLES FAROUX
Comprendrons-nous enfin ?
1E suis journaliste depuis quarante ans, et très fier
I de l'être. Pourquoi? Parce que, auparavant, j'avais
J servi dans pas mal de corps de métiers différents.
Aucun d'eux. croyez-moi, ne m'a donné le même
sentiment de rencontrer chez la majorité de ses mem-
bres les mêmes vertus d'enthousiasme, d'emballement
même, d'amour de la vérité, de désintéressement.
L'autre jour, dans un toiilleu qui comprenait au moins
4in confrère, des constructeurs, des ingénieurs, des fonc-
tionnaires, une discussion s'élève — toute amicale —
sur un sujet délicat, à propos duquel un camarade de
presse a pris position, de façon très ferme. Notez que je
ne partage pas ses opinions, du moins je m'efforce à
comprendre.
LA UN des assistants s'écrie : « Oh! ça n'a aucune im-
portance! ce n'est jamais que l'opinion d'un
JOURNALISSE (!) ». Evidemment, tout le monde
sachant que nous ne vivons que de « la vente de.
notre plume ». Au moment qu'il achève, les yeux de ce
juge simpliste croisent les miens; Il se reprend aussi-
tôt : « Je parle de certains Journalisses (!) n, à quoi je
réponds gaiement : « Il y a, sans doute, autant de jour-
nalistes véreux que de patrons imbéciles, mais pas da-
vantage ». Car je demeure de cet avis, après beaucoup
d'années d'expérience, que la valeur morale d'une col-
lectivité, de savetiers, de membres de l'Institut, de lo-
queteux, de banquiers ou de généraux est à peu près
invariable. Le rang social ne confère point la vertu, ni
I instruction, ni la richesse, pas davantage que la nais-
sance.
RETENONS nable seulement de cette explosion déraison-
nable le fait que, décidément, nous paraissons in-
capables de générosité d'esprit. Souvenons-nous de
. '''^onie de Silvio Pellico dans son beau livre « Mie
Prigioni» ! « Voilà, disait-il, à quoi tout se résume de
la prétendue sagesse des hommes. L'un dit à i'autre :
je suis né sur la rive gauche de ce, fleuve qui sépare
nos deux pays : DONC, je suis un honnête homme et
tu es une canaille. Pis encore ! dans une même race,
un homme dit à son semblable : je suis du côté A et
toi du côté B : DONC, c'est moi qui ai raison ! »
SE , peut-il que des Français soient si sots? Dans tout
groupement d'hommes, professionnel ou racial, Il
y a des crapules et d'honnêtes gens, des hommes
de bonne foi et des gangsters! Ne serait-ce pas
une œuvre bienfaisante que de chercher, non point ce
qui peut nous diviser, mais ce qui peut nous unir. Quoi?
D'abord, l'amour de la patrie. Nous pouvons penser
différemment sur tels on tels points, mais ressentir
au même degré la douleur commune.
ALLO! ALLO!
IL FAUT TOUJOURS
AVOIR SES PAPIERS
SUR SOI s
0". sait que 1 ex-inter-
national de football Pépito
Alcazar n'a pas un ver-
biage facile et qu'il
éprouve quelque difficul-
té à s'exprimer, ce oui
ne l'empêche pas d'ail-
leurs de discuter.
Or, au cours d'un
match, notre Pépito fut
prié par l'arbitre de re-
joindre le vestiaire, mais
il rétorqua :
« Que, que, je re sor-
tirai pas, que je suis in-
ternational, que que vous
ne pouvez me me... sor-
tir. Que je vais vous faire
voir ma carte d'in... d'in-
ternational ! »
Pépito exposa aux yeux
de l'arbitre ébahi la fa-
meuse carte. Et il resta
sur le terrain, sans aucun
droit du reste...
IL NE FIT QUE $>ASSER.
A la fin de l'été 39, un
jeune homme se présen-
tait modestement aux di-
rigeants du SO Montpel-
lier.
« Je suis étudiant d'Al-
banie, leur dit-il, et ie dé-
sirerais jouer au football
dans votre équipe. »
Le candidat fut es-
sayé et... immédiatement
adopté.
Mais une semaine plus
t a r d, 1 les événements
l'obligèrent à regagner
1'1 . talie.
Le footballeur en eues-
tion était Lushta, qui fut,
depuis lors, sélectionné
dans la squadra azzurra et
joue actuellement inter
gauche à Juventus, entre
Meazza et Ventimiglla. Et
Juventus a battu le
leader du ohamplonnat,
Livourne.
Les dirigeants mont-
pelliérains reconnaissent I
qu'ils ne sont pas près de
retrouver un intérieur de
cette valeur... ' 1
'
VICTIME DE LA CAMERA
Comme un certain nom-
bre de ses camarades de <
la salle Gardère, l'escri-
meur André Raynaud a
été embauché comme fi-
gurant dans les scènes
d'estoc et de taille actuel-
'ement tournées pour le
film Le capitaine Fracasse.
On fut surpris i,- ne
pas voir André Raynaud
dans l'équipe de la salle '
Gardère nartici,-Da,t
-. ialienge Laurent -BourJ 1
don : c'est qu'au cours
d'une récente prise de
vues, André Raynaud 1
avait reçu, sur le crâne,
un coup de rapière qui ne
le fracassa point, mais qui
l'obligea tout de même à
prendre quelques soins et
à abandonner sa place
dans l'équipe.
LAID ET SA LIVRE
DE BEURRE
L'autre dimanche, * An-
necy, avan-t le match An-
necy-Cannes, un suppor-
ter de l'équipe savoyarde
s'approcha d'un joueur du
cru et lui dit : « Si vous
gagnez, il y a une livre
de beurre pour vous ».
Le match terminé sur la
victoire d'Annecy, le
joueur vit arriver le sup-
porter qui lui remit ur. pe-
tit paquet.
« Merci bien », dit le
joueur.
« Oui, dit l'autre, mais
c'est 50 francs. »
Laïd, car c'est de lui
qu'il s'agit, paya, mais Il
n'en est pas encore reve-
nu !
I
LE JEU DES « 4 COINS »
A la fin de ch.—in des c
trois rounds de son match
:ontre Chapet, dimanche,
à Coubertin, l'amateur
Pasquier se trouvait lit- 5
téralement — c'est le cas
le le dire - désorienté... c
La première fois, il s'en
ait vers le coin 1e son
idversaire...
La seconde fois, il fila
sncore vers le coin adver-
;e, puis de côté, avant de
,evenir « chez lui » ...
La troisième, enfin —
invraisemblable mais vrai
— il fit successivement
les trois autres coins avant
de trouver le sien !
Lors... l'inévitable titi
de lui lancer :
« Ben quoi !... vieux...
tu joues aux quatre
coins ?... »
OUI, VOUS AUREZ
DES BANANES
Il y avait, il y a quel-
ques jours, à Upsala, ville
universitaire suédoise, un
enfant atteint d'une gra-
ve maladie intestinale et
que, seules, des bananes
— fruit actuellement in-
trouvable en Suède — pou-
vaient "sauver de la mort.
Heureusement, les pa-
rents étaient sportifs.
Ecoutant à la radio le
reportage du match de
football Suède-Suisse, ils
apprirent que des bananes
étaient offertes aux
joueurs à la mi-temps
Immédiatement, ils télé-
graphièrent à Zurich Et à
leur retour en Suède les
Suédois rapportèrent les
précieux fruits. t'enfant
fut sauvé...
Les footballeurs "Jédois,
battus par les Suisses, ne
furent pas moins heureux
de cette victoire rempor-
tée... sur la camarde 1
LE TELEPHONISTE.
Clubs, Municipalités,
Patrons, vous avez
jusqu'au 20 décembre
pour envoyer votre candidature
aux challenges du Meilleur Club
de la Municipalité
la plus Sportive
du Meilleur Patron Sportif
(Challenge Potin)
Le 31 décembre seront attribués trois
:ha/lenges :
CHALLENGE DU MEILLEUR CLUB
(21" année) — offert par L'Auto
3u club qui compte les initiatives les plus
-ieureuses, le dévouement, la saine con-
:eption des buts du sport, etc.
CHALLENGE DE LA MUNICIPALITE
LA PLUS SPORTIVE (5' année)
offert par L'Auto
. Les références à fournir sont 'es sui-
eantes : titres officiels, nombre de clubs,
nombre de stades, piscines, etc.; mesures
crises en faveur de l'EP scolaire, encoura-
11ent aux sports et à l'EP, etc.
CHALLENGE DU MEILLEUR PATRON
SPORTIF (1" année)
offert par M. Potin
Les rapports devront mentionner : 1°
l'activité générale de l'organisation spor-
tive; 2° L'activité propre du patron, l'in-
térêt qu'il y prend, ses initiatives, 5es en-
couragements. etc.
X
Les candidatures seront reçues à L'Auto
jusqu'au 20 décembre, mais les candidats
inscrits pourront compléter leurs dossiers
jusqu'au 30 décembre.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.61%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.61%.
- Collections numériques similaires Trublet Nicolas Charles Joseph Trublet Nicolas Charles Joseph /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Trublet Nicolas Charles Joseph" or dc.contributor adj "Trublet Nicolas Charles Joseph")
- Auteurs similaires Trublet Nicolas Charles Joseph Trublet Nicolas Charles Joseph /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Trublet Nicolas Charles Joseph" or dc.contributor adj "Trublet Nicolas Charles Joseph")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k46495760/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k46495760/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k46495760/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k46495760/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k46495760
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k46495760
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k46495760/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest