Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-06
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 janvier 1928 06 janvier 1928
Description : 1928/01/06 (A29,N9883). 1928/01/06 (A29,N9883).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46323066
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2017
L'Auto
Rédaction, Administration, Publicité :
10, rue du aubourg-Montmartre, PARIS
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v ligne PROVENCE 53-82
V Hene CENTRAL 27-68
l liSe" ™ CENTRAL 28-12
6' ligne..::, CENTRAL 28-56
6, lilne.. SNTER SPECIAL 3-15
Adresse Télégraphique : Yélauto-Paris
DEUX FILS SPÉCIAUX
Directeur-Rédacteur en chef ï
HENRI , DESGRANGE
AUTOMOBILE AÉRONAUTIQUE. CYCLISME BOXE - ATHLÉTISME & TOUS LES SPORTS
V
i . Le numéro : 25 centimes
' BELO lQUF 1 30 centime»'
'
20e ANNEE — iNo 9.883 — QUOTIDIEN
Vendredi 6 Janvier 1928
'
ABONNEMENTS
.
• .* ■■■ 3 mOi. a mois ✓ l an
Seine et Séine-et-Oike...../ '21 fr. 42 fr. 80ifr.
Départements et Colonies.. 22 fr.. 43 fr. 62 fr.
Belgique ï francs uelges) UiO fr.
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1 Union postale' 35 fr. i 70 fr. 140 fr.
Etro.ncrer ,., ( Autres pays... 50 fr. 100 fr., 200 fr.
On s'abonne dans tous les bureaux de poste ;
, , - Compte chèques postaux 1154 58 '
LES CHRONIQUES DE « L'AUTO »
LE CHAUFFEUR
Loin de moi le dessein de vous pré-
senter en Mme et M. Joliton et leur. fils
René. Joliton des êtres surhumains ou
seulement extraordinaires.
Mme et M. Joliton et leur fils René
sont des gens d'un modèle courant
d'après-guerre, du solide cousu main de
la vaste fabrique économique et sociale
Paname et Cie, des nouveaux riches dans
les prix doux; de ceux qui peuvent s'of-
frir, après quelques années d'un labeur
obscur, dans une rue commerçante de
Belleville ou de Grenelle, un apparte-
ment à eux dans les nouvelles bâtisses à
confort moderne et une 10 CV. Si leur
aisance va jusqu'à la bonne et la cuisi-
nière, elle n'arrive pas cependant jus-
qu'au chauffeur.
C'est M. Joliton et René qui, tour à
tour, conduisent l'automobile. Mais, tan-
dis que M. Joliton est d'une prudence
excessive, René se montre d'une témé-
rité folle au volant et ses audaces finiront
par flanquer une maladie de cœur à sa
bonne femme de mère.
De plus, si M. Joliton n'y mettait le
holà, René monopoliserait la voiture du
matin au soir, pour la plus grande joie
de ses petits camarades du Quartier La-
tin et de maintes fillettes délurées fort
s:"&fiiàtrices dEr taIidonnées dans la grande
.banlieue.
Rentiers, oisifs, désœuvrés, les Joliton
. peuvent s'offrir toutes les satisfactions :
les voyages impromptus, le théâtre, le
concert, le restaurant, le cinéma, le ten-
nis, la montagne, la plage; mais il est :
une chose' dont Mme Joliton rêve depuis
son enfance populaire et dont elle a fini
par faire partager la hantise à son mari,
c'est d'aller dans le grand monde et, par
exemple, d'être invitée, ne fût-ce qu'une
fois, à une soirée de l'Elysée.
Hélas! les Joliton ne sont ni gens du
monde, ni fonctionnaires, ni militaires,
'ni artistes, ni étrangers, ni même simple.
ment journalistes. Ah! s'ils s'appelaient
Jolitonovitch ou Jolitonigth, peut-être
pourraient-ils s'infiltrer dans la Colonie
russe ou américaine.
Mais, j'y pense — c'est Mme Joliton
qui parle... qui se parle à elle-même de-
vant sa coiffeuse, par ce matin rouillé
d'extrême automne —. « J'y pense, Ro-
ger n'a-t-il pas un journaliste parmi ses
amis ? Qui sait si par celui-là ? »
Roger, habilement sondé, supplié, sou-
'doyé même — ô honte! — par sa mère,
consent de mauvaise grâce à eadresser
à son ami le folliculaire.
Celui-ci se démène et parvient à réali-
ser cet incroyable miracle d'arracher au
secrétariat de la Présidence trois invita-
tions pour la soirée diplomatique à
l'Elysée. ■
Triompha ! Joie ! Pleurs de joie ! L'al-
• Enfin, on
ira à l'Elysée. Préparatifs fiévreux! La
robé de madame, les gants, le chapeau,
les souliers argentés de madame, les bi-
joux de madame, les cheveux, les mains,
les ongles, les cils, les sourcils, le rouge
et le bleu de madame.
Toute la maison est sens dessus-des-
sous ; J ulie ne sait où donner la té te et, la
cuisinière rigole de ce branle-bas.
Tout va bien enfin. Soudain, nuage,
gros nuage, nuées, nimbus et même
cumulus 1 Qui conduira la 10 CV,
l'auto qui, après une courbe savante dans
la cour, viendra déposer au pied du per-
ron la famille JolitoD. en grand tralala et
s'en ira se ranger ensuite avenue Mari-
gny pour la reprendre à la sortie ?... Car
il ne saurait être question d'arriver en
taxi ! Quand on a une limousine... !
Louer un chauffeur pour un soir? C'est
délicat de confier sa vie et sa voiture à
n'importe qui 1 D'ailleurs, on n'en
trouve pas ! Il est trop tard. La discus-
sion commence, s'enfle, s'envenime. Ni
papa, ni René ne veulent jouer au chauf-
feur improvisé et mettre sur leur tête la
casquette de yachtman qui ferait très
■ bien pourtant, très grande maison, très
faubourg Saint-Germain.
Enfin, Mme Joliton trouve un compro-
mis. Papa fera le chauffeur à l'aller, dé.
posera devant le perron Mme Joliton ra-
dieuse, au bras de son fils en frac impec-
cable et, pour le retour, René, déguisé à
son tour en chauffeur de grande maison,
reprendra devant le même perron M. et
Mme Joliton épanouis.
René a accepté ce compromis à contre-
cœur. Mais l'humiliation qui l'attend à
la fin de cette soirée se tempère à la pen-
sée de voir son auguste père/vêtu d'une
houppelande démodée et coiffé de la fa-
meuse, casquette blanche, jouer les gens
de maison au volant.
: Le fait est qu'il a une bonne « bille »,
papa, sous cet accoutrement; et, tout le
y, 'long du trajet, Mme Joliton a peine à '
V, rappeler au respect paternel son fils, qui
j se gausse et s'amuse à emboucher à tout
instant le porte-voix pour crier à son
| i père: « Jules, vous avez failli accrocher
ce malheureux taxi! Jules, est-ce que
vous auriez par hasard abusé du Saint-
Emuion de votre patron, ce soir ? Etes.
vous amoureux de la cuisinière, Jules,
que vous conduisez avec cette fantaisie? »
iV_. Joliton est furieux, mais n'en laisse
nen. voir. Il prend la file clans l'avenue
., Mangny et aborde impeccablement de-
vaut e perron, 011 des officiers chamar-
ires et des gens en habit reçoivent les in-
vites, parmi le brouhaha et sous les re-
gards glaces de grands huissiers présiden-
tiels.
Malgré lui, M. Joliton se sent rougir de
confusion sous -sa casquette blan che et sa
. houppelande. Mais il devient pâle de fu.
reur quand il entend son fils, enragé de
taquinerie, qui lui crie, en descendant :
« Ne quittez pas la voiture, Jules,
n'est-ce pas ?»
M. Joliton va se ranger dans les envi-
rons, dépouille sa défroque de chauffeur
et gagne à pied l'Elysée.
Soirée dansante, toilettes, uniformes,
habits chamarrés, ors et lumières, épaules
nues, colliers de perles, symphonies, de
rose, de jaune et de vert, parfums et
fleurs magnifiques, buffet, glaces et cho-
colat, ' pâtisseries. Mme Joliton rayonne
d'orgueil et de joie. M. Joliton se cambre
et s'ennuie un peu ; Roger plastronne et
noue des intrigues oculaires.
Enfin, Mme Joliton s'avoue satisfaite
et donne le signal du départ.
Il faut que Roger s'exécute à son teur. j
Maussade, il s'éclipse le premier, re-
trouve l'auto, endosse la livrée, coiffe la
casquette blanche et prend la file.
« Le « 475 », hurle un crieur, le 475 !
C'est toi, espèce d'apprenti ! Allez, file,
on t'attend ! »
L'apprenti, le 475, c'est lui, Roger.
Furieux, il appuie sur l'accélérateur, en- .
[ tre en vitesse et s'arrête devant le per-
ron d'un brusque coup de frein, en fai-
sant voler les cailloux autour de'lui.
Un inspecteur l'apostrophe sans amé-
nité:
« Dites donc, chauffeur, vous vous
croyez au cirque ici ? Allez doucement,
hein !» ; -
Alors, M. Joliton s'approche à son tour
et s'adressant à son fils sur le ton de la
colère : 1 -
« Est-ce que vous avez bu, Joseph ?
Quand perdrez-vous ces façons de chauf-
feur de camion ? Faudra-t-il que je vous
congédie ?»
Roger se contient, mais. pour se ven-
ger, il file dans les rues à 80 à l'heure et
prend les tournants comme un fou.
Place de la Concorde, un agent siffle,
l'arrête et lui dresse contravention.
Les patrons étant responsables, c'est
le nom de M. JQliton père que portera la
contravention.
Roger rit sous cape.
M. Joliton n'a rien dit, mais, en arri-
vant a, la maison :
« Je la paierai avec ton argent de po-
che, cette contravention, mon garçon ! »,
dit-il à son fils.
Cette fois, Roger baisse le nez, penaud,
et songe que, décidément, cela coûte cher
d'aller dans le monde.
Ch. TARDIEU.
(Meurisse.)
Cette photo, prise à 2.700 mètres d'altitude, représente un groupe de skieurs
au-dessus de Saint-Moritz.
VINGT APRÈS...
(Meurisse.)
T-T._ 7 „.i "U- I,/, • 1M ntrnnlrmr.s - (l'fllwrr1 le Voisin, dont on célébrera bientôt le premier kilomètre en circuit fermé (nous y consacrons d'autre part un article); ensuite, le, Wright
" des deux frères,américains; après, le monoplan Antoinette, illustré par Latham ; enfin, le Blériot, de la Traversée de la Manche de ljuy.
, ,, , En bas. . de aau.che à droite, les avions actuels : Je - Goliath Farman de transports; le Bernard-Ferbois, du lieuten ant Bonnet; enfin, le Potez-25 de reconnaissance.
POIDS ET HALTERES
LA BULGARIE
sera représentée
aux Jeux Olympiques
Sofia, 5 janvier. — Les haltérophiles bul-
gares participeront au tournoi olympique
d'Amsterdam, toutefois leur équipe ne corn
prendra que deux hommes : Bosef et Ivan
Dimitrof. L'un et l'autre sont des poids
mi-lourds de classe.
Le premier vient de battre récemment le
record du monde du développé à deux mains
avec 109 kilos.
Quant à Dimitrof, moins connu à l'étran-
ger, il s'est imposé en Bulgarie par de ma-
gnifiques performances. Il a, notamment,
jeté 141 kilos en barre à deux. bras. Pour
un athlète de dix-neuf ans, c'est un résultat
remarquable.
Vers la fin du mois de janvier, Dimitrof
sa rendra à Berlin, où il s'entraînera en
compa.gnie des meilleurs leveurs de poils
allemands. — M.
[Notre correspondant n'indique pas si la
Bulgarie a fait une demande d'affiliation à
la F.I.H., mais il est fort probable qu'elle
remplira cette formalité avant lea¡f Jeux
d'Amsterdam.]
RECOMPENSES MERITEES
MM. André Citroën
et Lucien Rosengart
commandeurs de la Légion d'honneur
Une importante promotion
pour nos industries mécaniques
Il êst &OK, il est surtout juste que le
Gouvernement de la République honore de
ses plus hautes distinctions dans l'ordre
national de la Légion d'honneur les figures
les plus représentatives de notre grande
industrie automobile.
Cette industrie, chez nous, n'est-elle pas
en tête de tous nos efforts nationaux 1
N'est-ce pas elle qui paie le plus d'impôts
N"est"ce pas elle qui fait le plus gros chiffre
d'I?nportatiorts ? N'est-ce pas elle qui fait
(Meurisse.)
En Ihauit : M. ROSENGART. '
~ En bas : M. CITROËN.
vivre le - plus grand nombre d'ouvriers ?
N'est-ce p'ts elle qui contribue le plus puis-
samment ait bon renom de la France à
l'étrange,r ? N'esÛ",e pas elle qui gMîT!OMs as-
sùre, au . milieu des luttes internationales
avec le-maximum de profit, le maximum de
réputation, et pour la cohorte imposante de
.nos ingénieurs et pour le bon goût et le
génie de let mécanique française ?
Nos grands pilotes de l'industrie automo-
biles sont à la base même de ces conquêtes
morales et matérielles et nos dirigeants po
litiques s'honorent en même temps, quand
ils signalent à l'attention publique des hom-
nies comme André Citroën et Rosengart.-
Des noms comme ceux-là font figure d'e
tendai-ds ; ils sont des réponses vivantes et
très nobles aux critiques venues du dehors
et aussi, il faut bien le dire, à notre besoin
de dénigrement système.
Le génie • industriel- complet, parfait,
étourdissant, sans équivalent peut-être dans
le monde, d'un Citroën ; la prodigieuse actl
vité commerciale d'un Rosengart sont des
S bons matrimoniaux français dont notre pays
< veut se montrer fier à bon droit.
. (Voir la suite en 2e page.)
BOXE
Pegazzano
va défendre son titre
contre Bretonnel
Après-demain : dimanche, an vélodrome
Jean Bouin, à Marseille, Pegazzano, cham-
pion de France poids mi-moy,ens, défendra
son ; titre contre son challenger Fred Bre-
tonnel. '
Ce-match s t annonce très sévère et, sauf
incidents ou accidents, toujours possibles
avec des pugilistes aussi « battants » que
le sont le.s.deux adversaires, il apparaît que
Fred Bretonnel a sa chance de déposséder
Pegazzano de son titre. ' 1
Le programme de la ..réLluion organisée
par M. Sol sera complété , par les combats
suivants : Bagdaissana.n contre Dnrocher ;
Perruzzio contre Marin et Young Denain
contre Cassini.
VIEUX SOUVENIRS
Où l'on évoque
le premier kilOmètre en avion
accompli par Henry Farman
sur un avion
fabriqué par Gabriel Voisin
Un rappel nécessaire
Gabriel Voisin a publié, dans le numéro
de janvier de la Revue des Vivants, le 1'c,
marquable périodique de M. Henry de Jou-
venel, une série de souvenirs vécus que
chacun se doit de connaître.
Gabriel Voisin... Il n'est guère de per-
sonnalité plus attachante dans notre monde
par l'originalité de son esprit, par la net-
teté de son caractère, par eon indépendance
absolue. Cet homme a le ' culte' passionné'
de la vérité, sous toutes ses formes ; son
éclectisme surprenant fait qu'il peut pré-
tendre à la connaître dans bien des domai-
nes. Il semble que sa vie se confonde avec
l'histoire de sa sensibilité généreuse et nous
ne pouvons oublier que c'est d'un grand
élan qu'il est devenu constructeur d'auto-
mobiles. Il souhaitait alors réparer une in-
justice; pour notre joie, il est descendu
dans l'arène et c'est être tout juste équi-
table que de reconnaître et proclamer sa
grande contribution personnelle à l'établis-
sement de la voiture moderne.
« Souvenirs vécus », disais-je tout à
l'heure. E.n effet, avec Gabriel' Voisin, nous
revivons les premiers . essais d'aviation en
France après la douloureuse histoire d'Ader.
Sur le propos du premier kilomètre par-
couru officiellement en avion, Voisin rap-
pelle — et ce n'est pas indifférent, et il
-faut croire que ce n'était pas superflu —
que si Henry Farman fut le pilote, du
moins montait-il un appareil entièrement
conçu, exécuté, mis au point par Voisin
et qui lui était dû tout entier.
Qui de nous n'a été choqué, à la, rétros-
pective du Salon Aéronautique de 1926, de
constater que pour la commémoration du
premier kilomètre en avion, officiellement
contrôlé à Issy-les-Moulineaux le 13 jan-
vier 1908, le nom du pilote figurait seul et
que même le décorateur chargé de, repro-
duire l'avion glorieux avait fait disparaître
le nom. Voisin, cependant bien visible sur
l'empennage ?
C'était une honte; "le mot n'est nullement
exagéré et combien nous comprenons le
sursaut d'indignation de . Gabriel • Voisin.
Avec son aptitude aux idées générales, il
signale tout de suite qu'il s'agit d'un dé-
testable'état d'esprit :
Nos grands hommes, dit-il, ne sont ni
respectés, ni soutenus. Si l'un d'eux tré-
buche un jour, la horde ignoble est prête
pour la curée. Blériot, Citroën, Renault et
tant d'autres sont « guettés ».
C'est abominablement vrai.
Combien de fois l'avons-nous signalé nous-
mêmes. Toute notre industrie abonde en
personnalités puissantes que les Etats-Unis,
par exemple, s'ils pouvaient les revendi-
quer, hausseraient orgueilleusement sur le
pavois, aux applaudissements unanimes
d'une foule exempte d'envie. D'où vient,
chez nous, cette haine de toutes les supé-
riorités qui fut souvent rappelée comme un
trait fâcheux ? Faut-il y voir une mani-
festation. nouvelle, la pire, de cet indivi-
dualisme qui, en temps de crise, peut être
parfois une vertu, mais - qui, cependant,
s'accommode mal de la rudesse des compé-
titions actuelles
Voisin ne nie pas l'avance qu'avaient les
Wright en 1907; il insiste seulement, avec
raison, sur ce fait qu'on ignorait alors tout
de leurs travaux et de leurs solutions et
qu'ainsi le mérite propre des premiers réa-
lisateurs français n'est pas atteint. Quand
Wright vola pour la première fois le 8 août
1908, à Auvours, il tint l'air 1 minute 45 se-
condas. Voisin avait alors à son actif, de-
puis le 15 mars 1907;' un vol de 80 mètres;
le 13 janvier 1908, 1. kilomètre en circuit
fermé; le G juillet 190S, un vol de 18 kilo-
mètres. Que les. Wright aient volé avant
1007 paraît acquis; encore
une fois, il ne s'agit pas de diminuer leur
rôle, qui fut grand. Il faut seulement se
souvenir... ,
N'oublions point, au surplus, qu aucune
solution des hommes de génie qu'étaient
Wilbur et Orville Wright n'a survécu : ni
Je pylône de lancement, ni les patins, ni
l'absence d'empennage, ni la^ transmission
par chaîne croisée, ni la position du pilote,
ni même le fameux gauchissement.
L'aviation moderne — et Voisin est trop
modeste pour le dire — lui doit beaucoup,
en revanche, comme à un Nieuport et à
un Béchereau.
Tout au long de 1 aventure de sa vie,
qu'il nous retrace avec une mélancolie non
exempte.d'indignation, Gabriel Voisin, par
des faits, nous prouve qu'il a tout tiré de
«on propre fonds. Pendant vingt ans, :1
fut hanté du rêve aussi vieux que l'huma
nité; il y connut, dit-il, des heures de déses
poir et d'enthousiasme indescriptibles. '
Des faits, des dates, des documents...
comme on comprend l'exaltation généreuse,
ardente, passionnée 'd'un homme qui a, tout
fait, tout seul, et qu'on voudrait spolier.
Prouvant ainsi qu'il fut le seul auteur,
le créateur inspiré de l'appareil historiq'ue
qui permit au pilote Henry Farman le pre-
mier kilomètre en avion, Gabriel Vçism
I -. M. Gabriel. VOISIN . : 1
rappelle l'enthousiasme de l'a foule et
ajoute : ;
... J'étais seul au point de départ; la
foule, 'qui grossissait rapidement, acclamait
le pilote et je prenais déjà la place quil
m'était dévolue dans l'oubli.
Non, Voisin. Vous êtes de ceux qui vi-
vront d'ans la mémoire reconnaissante des
hommes.
Mais vous avez raison de rappeler cer-
tains à un devoir élémentaire.
- On sait l'affection qui unissait Gabriel
[ Voisin à son frère Charles, victime d'un
tragique accident d'automobile le 26 sep-
tembre 1912, à quelques mètres de leur mai-
son natale. Gabriel rappelle que Chartes
fut le premier Français qui ait accompli
(à Bagatelle, le 15 mars 1907) un vol mé.
canique sur un avion muni d'un moteur à
explosion. Et il conclut avec quelque amer-
tume :
... Il ne me reste de cette minute qui
m'avait bouleversé, qu'un document photo-
graphique, trois petits articles de quotidiens
et la médaille d'or que Santos-Dumont avait
donnée à mon frère.
. Mais je demanderai à Gabriel Voisin :
« N'attachez-vons donc de' prix qu'eux
hommages qui ont été refusés à votre œu-
vre ? Nous sommes tout de même quelques-
uns, dans la presse sportive, qui avions,
dès l'abord, compris votre grandeur. Sans
doute ne disposions-nous pas de puissantes
trompettes, mais du moins nous avons souf-
flé de toutes nos forces. Voisin, vous êtes
un homme difficile à louer, car votre sen-
sibilité est telle que vous paraissez parfois
fâché envers ceux qui vous aiment et vols
admirent. »
Il a pu nous arriver, depuis 'ces surpri-
ses, d'exprimer nos sentiments avec plus
de discrétion, nous ne vous admirons pas
moins dans le secret de notre cœur. Si je
vous ai bien compris, ce que vous souhaitez,
parce que c'est la justice, c'est qu'on main-
tienne solidement la valeur des faits, c est
qu'on empêche l'intrusion de gloires sont-
flées. Là est le devoir, en effet ; comment
le remplir toutefois sans mentionner votre
' action personnelle ?
— C. Faroux.
EST-CE LE CHAMPION FEMININ
DE L'AVIATION ?
Miss Ruth "Nichols
aviatrice américaine
aurait piloté seule un « zinc >>
de New-York à IVliarni
(Floride)
pendant 12 heures sans arrêt
(Voir l'article en AéronaÚtique)
AUTOMOBILE
Un groupe de l'automobile
va se constituer
au Conseil municipal de Paris
Suivant l'exemple donné par la Chambre
des députés et le Sénat, le Conseil muni-
cipal de Paris va bientôt avoir son « grou-
pe de l'automobile ".
L'initiative de cette fondation vient d'ê-
tre prise par M. Jousselin, conseiller mu-
nicipal du 17° arrondissement, dont on con-
naît la compétence en matière automobile.
Parmi les conseillers appelés à faire par-
tie de ce groupe, on cite les noms de MM.
J. de Castellane, Delavenne, de Fontenay,
Le Provost de hlUnay, Fiancette, Oudin,
d'Andigné, Emile Massard, Levillain, Sel-
lier.
Il faut féliciter sincèrement M. Jousse-
lin de son initiative : la création d'un tel
groupement s'imposait. Il ne pourra que
faire d'excellent travail, pour le plus, grand
profit du commerce et de l'industrie auto-
mobiles..
Il ne faut pas remettre
au lendemain...
Certes, l'Auto ne pouvait pas mieux ré
pondre aux desiderata de ses abonnés qu'en
créant à leur intention les colis-prime et ia
carte qui leur assure de si larges réduc-
tions de prix dans les établissements de
sports...
S'il en fallait une preuve, la pluie de
photographies qui submerge en ce moment
notre service d'abonnement en constitue-
rait une irrécusab-\¡;:¡;;
Aussi, afitf'*ue ne pas priver les retarda.
taires de ces avantages exceptionnels, l'Auto
a-t-il décidé de les proroger pendant tout,
le mois de janvier.
- Mais le temps pasee vite, la fin du mois
arrivera bientôt. - ,
Donc ne remettez pas à demain ce que
vous. pouvez faire aujourd'hui..
Remplissez le bulletin que vous trouverez
au bas de la troisième page : retournez-nous-
le avec le montant de l'abonnement et deux
photographies format carte d'identité.
Puis, dimanche prochain, n'oubliez pas
de lire, en haut à droite de la quatrième
page, la liste accrue des avantages assurés
aux porteurs de la carte d'abonné.
LES EPREUVES DUBONNET
Demain aura lieu la clôture
des engagements pour
LES CROSS POPULAIRES
de L'Auto
Ces épreuves, qui se déroulèrent le
15 janvier au polygone de Vincennes,
seront dotées de plus de 700 prix.
,., C'est indiscutablement à un magnifique
spectacle sportif que nous convions, le
15 janvier, tous les sportsmen qui s'inté-
ressent au sport pédestre.
, Ceux qui n'ont jamais assisté à l'envolée
de, plus de 2.000 concarrents ne peuvent pas
se douter de l'impression que l'on ressent
lorsque tous ces jeunes athlètes s'élancent
dans la plaine. C'est une véritable envolée
multicolore, c'est un exemple d'énergie
peu ordinaire.
(Voir la suite en rubrique Cross-Country.)
Le saut d'un mur au cours du Cirons populaire de « l'Aitto », en 192Z
A L'ASSAUT DU TOURISTE
La taxe de séjour
déjà odieuse à l' " étranger "
fait l'objet
d'un-rapport sévère
de l'Office National
du Tourisme
Un blâme indirect à MM. les Préfets
Un touriste, un malade, un convalescent,,
ou, comme on dit dans les hôtej;-. uè
« étranger, », qui séjourne dams le (!e
la France, éprouve toujours un certain ma-
laise, quelque chose de crispant, quand oa
lui présente sa note de frais. Il y a l;:
sion, il y a les suppléments. Cela, c'e.v; en.
ter.dii. Puis il y Q" - le 10 0/0 pour Jr ser-
vice, le 3 ou 10 5 0/0 COillill0 taxe
et, pour crisper encore plus mor bon- :
homme, 13, taxe da séjour, de trc;c-i¿y:¡,:,
deuxième ou première classe et même, .-.«H?
concours.
Le service, bon... car, en faisant le cal
cul, il arrive souvent que les pourboiru, in-
dividuels seraient d'un montant sur/iù;>ir
au pourboire collectif. La taxe d'Eta-(, V ?
Après tous les, impôts, les superimpôt:. 'ï
ies'hyperimpôts sous lesquels on géipit.
Mais la taxe de séjour? Quelle est en ^ra
cette trouvaille à pressurer le Franç:.'s ?...
Mon. bonhomme se renseigne auprès ck
patronne de l'hôtel. Il apprend de la boit-
che de la patronne que c'est un attr&p.:;-
nigaud, que l'argent, remis à la. municipa-
lité, est destiné au développement, à l'em-
bellissement et à l'assainissement de i*
ville, mais qu'on ne connaît jamais bien
les comptes.
« Voyez vous-même, monsieur, dit la pa."
tronne. La ville est aussi sale qu'aupara-
vant; les embellissements, ah! là 1 la.! et
l'assainissement, autant dire 1...'))
Et le bonhomme se rend compté, en effet,
que les rout-es sont, poussiéreuses,>qu"on na
connaît pa.s le goudron dans cetté ville, que
les jardins ou les pares sont dégoûtamiaenï
entretenus et laides principalement i. ¡il
sollicitude du public, que le8 bancs son s
brisés et que « l'étranger », on s'eu
Il n'a qu'à rester chez lui. On ne À '-'.i iSr
ja.mai.s demandé de venir... - 1
(Voir la suite en rubrique 'Tonrh i
Allô! Allô!
ette jeune femme, pédagogue x ver.
leur, membre du Conseil Suj ir
de l'Instruction publique, s'était
ressée vivement aux sports fëmin r* ^
suite après la guerre; elle fut un pu: ;.a
créatrice du stade Elisabeth, deveri;» le
stade Férnina Sports, puis "êlie? . disparut:
du monde sportif pour sé eons-.vrer
à l'Ecole d'Enseignement -commercial
qu'elle dirige magistralement.
IVIais voilà que Mlle (nous allions dire
son nom) s'intéresse à nouveau aux
sports féminins et qu'elle suit d'un oit
attentif, avec sa compétence exercte,
l'évolution des clubs et de la fédérât; :-n
qu'elle contribua à créer.
Qu'adviendra-t-i! de ce regain d'inté-
rêt? Ne précède-t-il pas une rentrée q.:e
nous serions les, premiers à applaudir y
(fn date du 3 novembre, nous ivons
annoncé, dans notre écho quotidien»
que M. Corroyer s'était rendu acquéreur
d'une carrosserie Weymann. Nous infor-
mons nos lecteurs qu'il s'agissait de
M. Corroyer, propriétaire du Grand Ga,
rage de Picardie, qui, pour les voiture a
vites, aime les carrosseries fermées, si.
lencieuses, etc...
|j a tache d'huile s'élargit to<> les
g jours... La Carrosserie J. Bottée, da
Valence, s'est ralliée aux procédés
« Duco » pour l'émaillage à froid, des
carrosseries par pistolet et sous pl',-c:sÍe!J,
La « Duco », c'est un tournant de l'his-
toire automobile.
Çft ™ ôle emboutie ou tubes ? C'est le choix
que devait faire DIAVOLIN( T
avoir une moto suffisamment rést-".
pour faire, au Cirque de Paris, un ' oL.d
fantastique de 15 mètres dans le dde.
Il a choisi une C.P. ROLEO en tôle
d'acier emboutie.
Sportifs, faites disparaître rapicl unt-,, î.
^ vos varices
sans interrompre vos occupation:':.
Clinique du docteur H. Davil":
77, rue d'Amsterdam.
c es danses et les attractions
font du SAVOY, 73, rue Pigal;:, la
lieu le plus gai de Montmartre. Ouvert
dès 22 heures, toute la nuit. Soi:péri-,
bar américain. Prix modérés. Dîners e?
soupers, prix fixe 30 francs.
"2j l'occasion du 1er janvier, les vit1 ines
21 des magasins parisiens attirer bs
regards par la débauche dè goût et -.Hin-
géniosité qui préside à leur présentation.
A leur tour, les maisons.d'autom^bijes
suivent cette coutume du commerce d'à
luxe, et, grâce à elles, la visita dis
Champs-Elysées est., cette semaine, fée-
rique. On admire tout parti-culièrem.'iii-
l'art et l'originalité avec lesquels est mis
en valeur, au magasin Bugatti, le 'nou-
veau modèle trois litres, bijou de Hiéc.^
nique baigné d'une douce lumière et re..
posant sur un luxueux écrin,.
Le Téléphoniste.
Rédaction, Administration, Publicité :
10, rue du aubourg-Montmartre, PARIS
5-î Jigne PROVENCE 49-94
v ligne PROVENCE 53-82
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l liSe" ™ CENTRAL 28-12
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6, lilne.. SNTER SPECIAL 3-15
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DEUX FILS SPÉCIAUX
Directeur-Rédacteur en chef ï
HENRI , DESGRANGE
AUTOMOBILE AÉRONAUTIQUE. CYCLISME BOXE - ATHLÉTISME & TOUS LES SPORTS
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i . Le numéro : 25 centimes
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20e ANNEE — iNo 9.883 — QUOTIDIEN
Vendredi 6 Janvier 1928
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LES CHRONIQUES DE « L'AUTO »
LE CHAUFFEUR
Loin de moi le dessein de vous pré-
senter en Mme et M. Joliton et leur. fils
René. Joliton des êtres surhumains ou
seulement extraordinaires.
Mme et M. Joliton et leur fils René
sont des gens d'un modèle courant
d'après-guerre, du solide cousu main de
la vaste fabrique économique et sociale
Paname et Cie, des nouveaux riches dans
les prix doux; de ceux qui peuvent s'of-
frir, après quelques années d'un labeur
obscur, dans une rue commerçante de
Belleville ou de Grenelle, un apparte-
ment à eux dans les nouvelles bâtisses à
confort moderne et une 10 CV. Si leur
aisance va jusqu'à la bonne et la cuisi-
nière, elle n'arrive pas cependant jus-
qu'au chauffeur.
C'est M. Joliton et René qui, tour à
tour, conduisent l'automobile. Mais, tan-
dis que M. Joliton est d'une prudence
excessive, René se montre d'une témé-
rité folle au volant et ses audaces finiront
par flanquer une maladie de cœur à sa
bonne femme de mère.
De plus, si M. Joliton n'y mettait le
holà, René monopoliserait la voiture du
matin au soir, pour la plus grande joie
de ses petits camarades du Quartier La-
tin et de maintes fillettes délurées fort
s:"&fiiàtrices dEr taIidonnées dans la grande
.banlieue.
Rentiers, oisifs, désœuvrés, les Joliton
. peuvent s'offrir toutes les satisfactions :
les voyages impromptus, le théâtre, le
concert, le restaurant, le cinéma, le ten-
nis, la montagne, la plage; mais il est :
une chose' dont Mme Joliton rêve depuis
son enfance populaire et dont elle a fini
par faire partager la hantise à son mari,
c'est d'aller dans le grand monde et, par
exemple, d'être invitée, ne fût-ce qu'une
fois, à une soirée de l'Elysée.
Hélas! les Joliton ne sont ni gens du
monde, ni fonctionnaires, ni militaires,
'ni artistes, ni étrangers, ni même simple.
ment journalistes. Ah! s'ils s'appelaient
Jolitonovitch ou Jolitonigth, peut-être
pourraient-ils s'infiltrer dans la Colonie
russe ou américaine.
Mais, j'y pense — c'est Mme Joliton
qui parle... qui se parle à elle-même de-
vant sa coiffeuse, par ce matin rouillé
d'extrême automne —. « J'y pense, Ro-
ger n'a-t-il pas un journaliste parmi ses
amis ? Qui sait si par celui-là ? »
Roger, habilement sondé, supplié, sou-
'doyé même — ô honte! — par sa mère,
consent de mauvaise grâce à eadresser
à son ami le folliculaire.
Celui-ci se démène et parvient à réali-
ser cet incroyable miracle d'arracher au
secrétariat de la Présidence trois invita-
tions pour la soirée diplomatique à
l'Elysée. ■
Triompha ! Joie ! Pleurs de joie ! L'al-
• Enfin, on
ira à l'Elysée. Préparatifs fiévreux! La
robé de madame, les gants, le chapeau,
les souliers argentés de madame, les bi-
joux de madame, les cheveux, les mains,
les ongles, les cils, les sourcils, le rouge
et le bleu de madame.
Toute la maison est sens dessus-des-
sous ; J ulie ne sait où donner la té te et, la
cuisinière rigole de ce branle-bas.
Tout va bien enfin. Soudain, nuage,
gros nuage, nuées, nimbus et même
cumulus 1 Qui conduira la 10 CV,
l'auto qui, après une courbe savante dans
la cour, viendra déposer au pied du per-
ron la famille JolitoD. en grand tralala et
s'en ira se ranger ensuite avenue Mari-
gny pour la reprendre à la sortie ?... Car
il ne saurait être question d'arriver en
taxi ! Quand on a une limousine... !
Louer un chauffeur pour un soir? C'est
délicat de confier sa vie et sa voiture à
n'importe qui 1 D'ailleurs, on n'en
trouve pas ! Il est trop tard. La discus-
sion commence, s'enfle, s'envenime. Ni
papa, ni René ne veulent jouer au chauf-
feur improvisé et mettre sur leur tête la
casquette de yachtman qui ferait très
■ bien pourtant, très grande maison, très
faubourg Saint-Germain.
Enfin, Mme Joliton trouve un compro-
mis. Papa fera le chauffeur à l'aller, dé.
posera devant le perron Mme Joliton ra-
dieuse, au bras de son fils en frac impec-
cable et, pour le retour, René, déguisé à
son tour en chauffeur de grande maison,
reprendra devant le même perron M. et
Mme Joliton épanouis.
René a accepté ce compromis à contre-
cœur. Mais l'humiliation qui l'attend à
la fin de cette soirée se tempère à la pen-
sée de voir son auguste père/vêtu d'une
houppelande démodée et coiffé de la fa-
meuse, casquette blanche, jouer les gens
de maison au volant.
: Le fait est qu'il a une bonne « bille »,
papa, sous cet accoutrement; et, tout le
y, 'long du trajet, Mme Joliton a peine à '
V, rappeler au respect paternel son fils, qui
j se gausse et s'amuse à emboucher à tout
instant le porte-voix pour crier à son
| i père: « Jules, vous avez failli accrocher
ce malheureux taxi! Jules, est-ce que
vous auriez par hasard abusé du Saint-
Emuion de votre patron, ce soir ? Etes.
vous amoureux de la cuisinière, Jules,
que vous conduisez avec cette fantaisie? »
iV_. Joliton est furieux, mais n'en laisse
nen. voir. Il prend la file clans l'avenue
., Mangny et aborde impeccablement de-
vaut e perron, 011 des officiers chamar-
ires et des gens en habit reçoivent les in-
vites, parmi le brouhaha et sous les re-
gards glaces de grands huissiers présiden-
tiels.
Malgré lui, M. Joliton se sent rougir de
confusion sous -sa casquette blan che et sa
. houppelande. Mais il devient pâle de fu.
reur quand il entend son fils, enragé de
taquinerie, qui lui crie, en descendant :
« Ne quittez pas la voiture, Jules,
n'est-ce pas ?»
M. Joliton va se ranger dans les envi-
rons, dépouille sa défroque de chauffeur
et gagne à pied l'Elysée.
Soirée dansante, toilettes, uniformes,
habits chamarrés, ors et lumières, épaules
nues, colliers de perles, symphonies, de
rose, de jaune et de vert, parfums et
fleurs magnifiques, buffet, glaces et cho-
colat, ' pâtisseries. Mme Joliton rayonne
d'orgueil et de joie. M. Joliton se cambre
et s'ennuie un peu ; Roger plastronne et
noue des intrigues oculaires.
Enfin, Mme Joliton s'avoue satisfaite
et donne le signal du départ.
Il faut que Roger s'exécute à son teur. j
Maussade, il s'éclipse le premier, re-
trouve l'auto, endosse la livrée, coiffe la
casquette blanche et prend la file.
« Le « 475 », hurle un crieur, le 475 !
C'est toi, espèce d'apprenti ! Allez, file,
on t'attend ! »
L'apprenti, le 475, c'est lui, Roger.
Furieux, il appuie sur l'accélérateur, en- .
[ tre en vitesse et s'arrête devant le per-
ron d'un brusque coup de frein, en fai-
sant voler les cailloux autour de'lui.
Un inspecteur l'apostrophe sans amé-
nité:
« Dites donc, chauffeur, vous vous
croyez au cirque ici ? Allez doucement,
hein !» ; -
Alors, M. Joliton s'approche à son tour
et s'adressant à son fils sur le ton de la
colère : 1 -
« Est-ce que vous avez bu, Joseph ?
Quand perdrez-vous ces façons de chauf-
feur de camion ? Faudra-t-il que je vous
congédie ?»
Roger se contient, mais. pour se ven-
ger, il file dans les rues à 80 à l'heure et
prend les tournants comme un fou.
Place de la Concorde, un agent siffle,
l'arrête et lui dresse contravention.
Les patrons étant responsables, c'est
le nom de M. JQliton père que portera la
contravention.
Roger rit sous cape.
M. Joliton n'a rien dit, mais, en arri-
vant a, la maison :
« Je la paierai avec ton argent de po-
che, cette contravention, mon garçon ! »,
dit-il à son fils.
Cette fois, Roger baisse le nez, penaud,
et songe que, décidément, cela coûte cher
d'aller dans le monde.
Ch. TARDIEU.
(Meurisse.)
Cette photo, prise à 2.700 mètres d'altitude, représente un groupe de skieurs
au-dessus de Saint-Moritz.
VINGT APRÈS...
(Meurisse.)
T-T._ 7 „.i "U- I,/, • 1M ntrnnlrmr.s - (l'fllwrr1 le Voisin, dont on célébrera bientôt le premier kilomètre en circuit fermé (nous y consacrons d'autre part un article); ensuite, le, Wright
" des deux frères,américains; après, le monoplan Antoinette, illustré par Latham ; enfin, le Blériot, de la Traversée de la Manche de ljuy.
, ,, , En bas. . de aau.che à droite, les avions actuels : Je - Goliath Farman de transports; le Bernard-Ferbois, du lieuten ant Bonnet; enfin, le Potez-25 de reconnaissance.
POIDS ET HALTERES
LA BULGARIE
sera représentée
aux Jeux Olympiques
Sofia, 5 janvier. — Les haltérophiles bul-
gares participeront au tournoi olympique
d'Amsterdam, toutefois leur équipe ne corn
prendra que deux hommes : Bosef et Ivan
Dimitrof. L'un et l'autre sont des poids
mi-lourds de classe.
Le premier vient de battre récemment le
record du monde du développé à deux mains
avec 109 kilos.
Quant à Dimitrof, moins connu à l'étran-
ger, il s'est imposé en Bulgarie par de ma-
gnifiques performances. Il a, notamment,
jeté 141 kilos en barre à deux. bras. Pour
un athlète de dix-neuf ans, c'est un résultat
remarquable.
Vers la fin du mois de janvier, Dimitrof
sa rendra à Berlin, où il s'entraînera en
compa.gnie des meilleurs leveurs de poils
allemands. — M.
[Notre correspondant n'indique pas si la
Bulgarie a fait une demande d'affiliation à
la F.I.H., mais il est fort probable qu'elle
remplira cette formalité avant lea¡f Jeux
d'Amsterdam.]
RECOMPENSES MERITEES
MM. André Citroën
et Lucien Rosengart
commandeurs de la Légion d'honneur
Une importante promotion
pour nos industries mécaniques
Il êst &OK, il est surtout juste que le
Gouvernement de la République honore de
ses plus hautes distinctions dans l'ordre
national de la Légion d'honneur les figures
les plus représentatives de notre grande
industrie automobile.
Cette industrie, chez nous, n'est-elle pas
en tête de tous nos efforts nationaux 1
N'est-ce pas elle qui paie le plus d'impôts
N"est"ce pas elle qui fait le plus gros chiffre
d'I?nportatiorts ? N'est-ce pas elle qui fait
(Meurisse.)
En Ihauit : M. ROSENGART. '
~ En bas : M. CITROËN.
vivre le - plus grand nombre d'ouvriers ?
N'est-ce p'ts elle qui contribue le plus puis-
samment ait bon renom de la France à
l'étrange,r ? N'esÛ",e pas elle qui gMîT!OMs as-
sùre, au . milieu des luttes internationales
avec le-maximum de profit, le maximum de
réputation, et pour la cohorte imposante de
.nos ingénieurs et pour le bon goût et le
génie de let mécanique française ?
Nos grands pilotes de l'industrie automo-
biles sont à la base même de ces conquêtes
morales et matérielles et nos dirigeants po
litiques s'honorent en même temps, quand
ils signalent à l'attention publique des hom-
nies comme André Citroën et Rosengart.-
Des noms comme ceux-là font figure d'e
tendai-ds ; ils sont des réponses vivantes et
très nobles aux critiques venues du dehors
et aussi, il faut bien le dire, à notre besoin
de dénigrement système.
Le génie • industriel- complet, parfait,
étourdissant, sans équivalent peut-être dans
le monde, d'un Citroën ; la prodigieuse actl
vité commerciale d'un Rosengart sont des
S bons matrimoniaux français dont notre pays
< veut se montrer fier à bon droit.
. (Voir la suite en 2e page.)
BOXE
Pegazzano
va défendre son titre
contre Bretonnel
Après-demain : dimanche, an vélodrome
Jean Bouin, à Marseille, Pegazzano, cham-
pion de France poids mi-moy,ens, défendra
son ; titre contre son challenger Fred Bre-
tonnel. '
Ce-match s t annonce très sévère et, sauf
incidents ou accidents, toujours possibles
avec des pugilistes aussi « battants » que
le sont le.s.deux adversaires, il apparaît que
Fred Bretonnel a sa chance de déposséder
Pegazzano de son titre. ' 1
Le programme de la ..réLluion organisée
par M. Sol sera complété , par les combats
suivants : Bagdaissana.n contre Dnrocher ;
Perruzzio contre Marin et Young Denain
contre Cassini.
VIEUX SOUVENIRS
Où l'on évoque
le premier kilOmètre en avion
accompli par Henry Farman
sur un avion
fabriqué par Gabriel Voisin
Un rappel nécessaire
Gabriel Voisin a publié, dans le numéro
de janvier de la Revue des Vivants, le 1'c,
marquable périodique de M. Henry de Jou-
venel, une série de souvenirs vécus que
chacun se doit de connaître.
Gabriel Voisin... Il n'est guère de per-
sonnalité plus attachante dans notre monde
par l'originalité de son esprit, par la net-
teté de son caractère, par eon indépendance
absolue. Cet homme a le ' culte' passionné'
de la vérité, sous toutes ses formes ; son
éclectisme surprenant fait qu'il peut pré-
tendre à la connaître dans bien des domai-
nes. Il semble que sa vie se confonde avec
l'histoire de sa sensibilité généreuse et nous
ne pouvons oublier que c'est d'un grand
élan qu'il est devenu constructeur d'auto-
mobiles. Il souhaitait alors réparer une in-
justice; pour notre joie, il est descendu
dans l'arène et c'est être tout juste équi-
table que de reconnaître et proclamer sa
grande contribution personnelle à l'établis-
sement de la voiture moderne.
« Souvenirs vécus », disais-je tout à
l'heure. E.n effet, avec Gabriel' Voisin, nous
revivons les premiers . essais d'aviation en
France après la douloureuse histoire d'Ader.
Sur le propos du premier kilomètre par-
couru officiellement en avion, Voisin rap-
pelle — et ce n'est pas indifférent, et il
-faut croire que ce n'était pas superflu —
que si Henry Farman fut le pilote, du
moins montait-il un appareil entièrement
conçu, exécuté, mis au point par Voisin
et qui lui était dû tout entier.
Qui de nous n'a été choqué, à la, rétros-
pective du Salon Aéronautique de 1926, de
constater que pour la commémoration du
premier kilomètre en avion, officiellement
contrôlé à Issy-les-Moulineaux le 13 jan-
vier 1908, le nom du pilote figurait seul et
que même le décorateur chargé de, repro-
duire l'avion glorieux avait fait disparaître
le nom. Voisin, cependant bien visible sur
l'empennage ?
C'était une honte; "le mot n'est nullement
exagéré et combien nous comprenons le
sursaut d'indignation de . Gabriel • Voisin.
Avec son aptitude aux idées générales, il
signale tout de suite qu'il s'agit d'un dé-
testable'état d'esprit :
Nos grands hommes, dit-il, ne sont ni
respectés, ni soutenus. Si l'un d'eux tré-
buche un jour, la horde ignoble est prête
pour la curée. Blériot, Citroën, Renault et
tant d'autres sont « guettés ».
C'est abominablement vrai.
Combien de fois l'avons-nous signalé nous-
mêmes. Toute notre industrie abonde en
personnalités puissantes que les Etats-Unis,
par exemple, s'ils pouvaient les revendi-
quer, hausseraient orgueilleusement sur le
pavois, aux applaudissements unanimes
d'une foule exempte d'envie. D'où vient,
chez nous, cette haine de toutes les supé-
riorités qui fut souvent rappelée comme un
trait fâcheux ? Faut-il y voir une mani-
festation. nouvelle, la pire, de cet indivi-
dualisme qui, en temps de crise, peut être
parfois une vertu, mais - qui, cependant,
s'accommode mal de la rudesse des compé-
titions actuelles
Voisin ne nie pas l'avance qu'avaient les
Wright en 1907; il insiste seulement, avec
raison, sur ce fait qu'on ignorait alors tout
de leurs travaux et de leurs solutions et
qu'ainsi le mérite propre des premiers réa-
lisateurs français n'est pas atteint. Quand
Wright vola pour la première fois le 8 août
1908, à Auvours, il tint l'air 1 minute 45 se-
condas. Voisin avait alors à son actif, de-
puis le 15 mars 1907;' un vol de 80 mètres;
le 13 janvier 1908, 1. kilomètre en circuit
fermé; le G juillet 190S, un vol de 18 kilo-
mètres. Que les. Wright aient volé avant
1007 paraît acquis; encore
une fois, il ne s'agit pas de diminuer leur
rôle, qui fut grand. Il faut seulement se
souvenir... ,
N'oublions point, au surplus, qu aucune
solution des hommes de génie qu'étaient
Wilbur et Orville Wright n'a survécu : ni
Je pylône de lancement, ni les patins, ni
l'absence d'empennage, ni la^ transmission
par chaîne croisée, ni la position du pilote,
ni même le fameux gauchissement.
L'aviation moderne — et Voisin est trop
modeste pour le dire — lui doit beaucoup,
en revanche, comme à un Nieuport et à
un Béchereau.
Tout au long de 1 aventure de sa vie,
qu'il nous retrace avec une mélancolie non
exempte.d'indignation, Gabriel Voisin, par
des faits, nous prouve qu'il a tout tiré de
«on propre fonds. Pendant vingt ans, :1
fut hanté du rêve aussi vieux que l'huma
nité; il y connut, dit-il, des heures de déses
poir et d'enthousiasme indescriptibles. '
Des faits, des dates, des documents...
comme on comprend l'exaltation généreuse,
ardente, passionnée 'd'un homme qui a, tout
fait, tout seul, et qu'on voudrait spolier.
Prouvant ainsi qu'il fut le seul auteur,
le créateur inspiré de l'appareil historiq'ue
qui permit au pilote Henry Farman le pre-
mier kilomètre en avion, Gabriel Vçism
I -. M. Gabriel. VOISIN . : 1
rappelle l'enthousiasme de l'a foule et
ajoute : ;
... J'étais seul au point de départ; la
foule, 'qui grossissait rapidement, acclamait
le pilote et je prenais déjà la place quil
m'était dévolue dans l'oubli.
Non, Voisin. Vous êtes de ceux qui vi-
vront d'ans la mémoire reconnaissante des
hommes.
Mais vous avez raison de rappeler cer-
tains à un devoir élémentaire.
- On sait l'affection qui unissait Gabriel
[ Voisin à son frère Charles, victime d'un
tragique accident d'automobile le 26 sep-
tembre 1912, à quelques mètres de leur mai-
son natale. Gabriel rappelle que Chartes
fut le premier Français qui ait accompli
(à Bagatelle, le 15 mars 1907) un vol mé.
canique sur un avion muni d'un moteur à
explosion. Et il conclut avec quelque amer-
tume :
... Il ne me reste de cette minute qui
m'avait bouleversé, qu'un document photo-
graphique, trois petits articles de quotidiens
et la médaille d'or que Santos-Dumont avait
donnée à mon frère.
. Mais je demanderai à Gabriel Voisin :
« N'attachez-vons donc de' prix qu'eux
hommages qui ont été refusés à votre œu-
vre ? Nous sommes tout de même quelques-
uns, dans la presse sportive, qui avions,
dès l'abord, compris votre grandeur. Sans
doute ne disposions-nous pas de puissantes
trompettes, mais du moins nous avons souf-
flé de toutes nos forces. Voisin, vous êtes
un homme difficile à louer, car votre sen-
sibilité est telle que vous paraissez parfois
fâché envers ceux qui vous aiment et vols
admirent. »
Il a pu nous arriver, depuis 'ces surpri-
ses, d'exprimer nos sentiments avec plus
de discrétion, nous ne vous admirons pas
moins dans le secret de notre cœur. Si je
vous ai bien compris, ce que vous souhaitez,
parce que c'est la justice, c'est qu'on main-
tienne solidement la valeur des faits, c est
qu'on empêche l'intrusion de gloires sont-
flées. Là est le devoir, en effet ; comment
le remplir toutefois sans mentionner votre
' action personnelle ?
— C. Faroux.
EST-CE LE CHAMPION FEMININ
DE L'AVIATION ?
Miss Ruth "Nichols
aviatrice américaine
aurait piloté seule un « zinc >>
de New-York à IVliarni
(Floride)
pendant 12 heures sans arrêt
(Voir l'article en AéronaÚtique)
AUTOMOBILE
Un groupe de l'automobile
va se constituer
au Conseil municipal de Paris
Suivant l'exemple donné par la Chambre
des députés et le Sénat, le Conseil muni-
cipal de Paris va bientôt avoir son « grou-
pe de l'automobile ".
L'initiative de cette fondation vient d'ê-
tre prise par M. Jousselin, conseiller mu-
nicipal du 17° arrondissement, dont on con-
naît la compétence en matière automobile.
Parmi les conseillers appelés à faire par-
tie de ce groupe, on cite les noms de MM.
J. de Castellane, Delavenne, de Fontenay,
Le Provost de hlUnay, Fiancette, Oudin,
d'Andigné, Emile Massard, Levillain, Sel-
lier.
Il faut féliciter sincèrement M. Jousse-
lin de son initiative : la création d'un tel
groupement s'imposait. Il ne pourra que
faire d'excellent travail, pour le plus, grand
profit du commerce et de l'industrie auto-
mobiles..
Il ne faut pas remettre
au lendemain...
Certes, l'Auto ne pouvait pas mieux ré
pondre aux desiderata de ses abonnés qu'en
créant à leur intention les colis-prime et ia
carte qui leur assure de si larges réduc-
tions de prix dans les établissements de
sports...
S'il en fallait une preuve, la pluie de
photographies qui submerge en ce moment
notre service d'abonnement en constitue-
rait une irrécusab-\¡;:¡;;
Aussi, afitf'*ue ne pas priver les retarda.
taires de ces avantages exceptionnels, l'Auto
a-t-il décidé de les proroger pendant tout,
le mois de janvier.
- Mais le temps pasee vite, la fin du mois
arrivera bientôt. - ,
Donc ne remettez pas à demain ce que
vous. pouvez faire aujourd'hui..
Remplissez le bulletin que vous trouverez
au bas de la troisième page : retournez-nous-
le avec le montant de l'abonnement et deux
photographies format carte d'identité.
Puis, dimanche prochain, n'oubliez pas
de lire, en haut à droite de la quatrième
page, la liste accrue des avantages assurés
aux porteurs de la carte d'abonné.
LES EPREUVES DUBONNET
Demain aura lieu la clôture
des engagements pour
LES CROSS POPULAIRES
de L'Auto
Ces épreuves, qui se déroulèrent le
15 janvier au polygone de Vincennes,
seront dotées de plus de 700 prix.
,., C'est indiscutablement à un magnifique
spectacle sportif que nous convions, le
15 janvier, tous les sportsmen qui s'inté-
ressent au sport pédestre.
, Ceux qui n'ont jamais assisté à l'envolée
de, plus de 2.000 concarrents ne peuvent pas
se douter de l'impression que l'on ressent
lorsque tous ces jeunes athlètes s'élancent
dans la plaine. C'est une véritable envolée
multicolore, c'est un exemple d'énergie
peu ordinaire.
(Voir la suite en rubrique Cross-Country.)
Le saut d'un mur au cours du Cirons populaire de « l'Aitto », en 192Z
A L'ASSAUT DU TOURISTE
La taxe de séjour
déjà odieuse à l' " étranger "
fait l'objet
d'un-rapport sévère
de l'Office National
du Tourisme
Un blâme indirect à MM. les Préfets
Un touriste, un malade, un convalescent,,
ou, comme on dit dans les hôtej;-. uè
« étranger, », qui séjourne dams le (!e
la France, éprouve toujours un certain ma-
laise, quelque chose de crispant, quand oa
lui présente sa note de frais. Il y a l;:
sion, il y a les suppléments. Cela, c'e.v; en.
ter.dii. Puis il y Q" - le 10 0/0 pour Jr ser-
vice, le 3 ou 10 5 0/0 COillill0 taxe
et, pour crisper encore plus mor bon- :
homme, 13, taxe da séjour, de trc;c-i¿y:¡,:,
deuxième ou première classe et même, .-.«H?
concours.
Le service, bon... car, en faisant le cal
cul, il arrive souvent que les pourboiru, in-
dividuels seraient d'un montant sur/iù;>ir
au pourboire collectif. La taxe d'Eta-(, V ?
Après tous les, impôts, les superimpôt:. 'ï
ies'hyperimpôts sous lesquels on géipit.
Mais la taxe de séjour? Quelle est en ^ra
cette trouvaille à pressurer le Franç:.'s ?...
Mon. bonhomme se renseigne auprès ck
patronne de l'hôtel. Il apprend de la boit-
che de la patronne que c'est un attr&p.:;-
nigaud, que l'argent, remis à la. municipa-
lité, est destiné au développement, à l'em-
bellissement et à l'assainissement de i*
ville, mais qu'on ne connaît jamais bien
les comptes.
« Voyez vous-même, monsieur, dit la pa."
tronne. La ville est aussi sale qu'aupara-
vant; les embellissements, ah! là 1 la.! et
l'assainissement, autant dire 1...'))
Et le bonhomme se rend compté, en effet,
que les rout-es sont, poussiéreuses,>qu"on na
connaît pa.s le goudron dans cetté ville, que
les jardins ou les pares sont dégoûtamiaenï
entretenus et laides principalement i. ¡il
sollicitude du public, que le8 bancs son s
brisés et que « l'étranger », on s'eu
Il n'a qu'à rester chez lui. On ne À '-'.i iSr
ja.mai.s demandé de venir... - 1
(Voir la suite en rubrique 'Tonrh i
Allô! Allô!
ette jeune femme, pédagogue x ver.
leur, membre du Conseil Suj ir
de l'Instruction publique, s'était
ressée vivement aux sports fëmin r* ^
suite après la guerre; elle fut un pu: ;.a
créatrice du stade Elisabeth, deveri;» le
stade Férnina Sports, puis "êlie? . disparut:
du monde sportif pour sé eons-.vrer
à l'Ecole d'Enseignement -commercial
qu'elle dirige magistralement.
IVIais voilà que Mlle (nous allions dire
son nom) s'intéresse à nouveau aux
sports féminins et qu'elle suit d'un oit
attentif, avec sa compétence exercte,
l'évolution des clubs et de la fédérât; :-n
qu'elle contribua à créer.
Qu'adviendra-t-i! de ce regain d'inté-
rêt? Ne précède-t-il pas une rentrée q.:e
nous serions les, premiers à applaudir y
(fn date du 3 novembre, nous ivons
annoncé, dans notre écho quotidien»
que M. Corroyer s'était rendu acquéreur
d'une carrosserie Weymann. Nous infor-
mons nos lecteurs qu'il s'agissait de
M. Corroyer, propriétaire du Grand Ga,
rage de Picardie, qui, pour les voiture a
vites, aime les carrosseries fermées, si.
lencieuses, etc...
|j a tache d'huile s'élargit to<> les
g jours... La Carrosserie J. Bottée, da
Valence, s'est ralliée aux procédés
« Duco » pour l'émaillage à froid, des
carrosseries par pistolet et sous pl',-c:sÍe!J,
La « Duco », c'est un tournant de l'his-
toire automobile.
Çft ™ ôle emboutie ou tubes ? C'est le choix
que devait faire DIAVOLIN( T
avoir une moto suffisamment rést-".
pour faire, au Cirque de Paris, un ' oL.d
fantastique de 15 mètres dans le dde.
Il a choisi une C.P. ROLEO en tôle
d'acier emboutie.
Sportifs, faites disparaître rapicl unt-,, î.
^ vos varices
sans interrompre vos occupation:':.
Clinique du docteur H. Davil":
77, rue d'Amsterdam.
c es danses et les attractions
font du SAVOY, 73, rue Pigal;:, la
lieu le plus gai de Montmartre. Ouvert
dès 22 heures, toute la nuit. Soi:péri-,
bar américain. Prix modérés. Dîners e?
soupers, prix fixe 30 francs.
"2j l'occasion du 1er janvier, les vit1 ines
21 des magasins parisiens attirer bs
regards par la débauche dè goût et -.Hin-
géniosité qui préside à leur présentation.
A leur tour, les maisons.d'autom^bijes
suivent cette coutume du commerce d'à
luxe, et, grâce à elles, la visita dis
Champs-Elysées est., cette semaine, fée-
rique. On admire tout parti-culièrem.'iii-
l'art et l'originalité avec lesquels est mis
en valeur, au magasin Bugatti, le 'nou-
veau modèle trois litres, bijou de Hiéc.^
nique baigné d'une douce lumière et re..
posant sur un luxueux écrin,.
Le Téléphoniste.
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