Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-01-19
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 19 janvier 1903 19 janvier 1903
Description : 1903/01/19 (A4,N827). 1903/01/19 (A4,N827).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4624741c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/12/2016
L'Auto
QUATRIÈME ANNÉE, — N° 827.
Le Numéro : e5 Centimes -
L'G'NDI 19 JANVIER 1903. J
RÉDACTION, ADMINISTRATION
PUBLICITÉ :
10, Rue du Faubourg-Montmartre, 10
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i RÉI)ACTION . • ... 227-68
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Directeur-Rédacteur en Chef :
HENRI DESGRANGE
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PARIS et DÉPARTEMENTS... 10 » 20 »
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%-
AUTOMOBILE»— CYCLISME
ATHLÉTISME, YACHTING, AÉROSTATION, ESCRIME, POIDS ET 1 HALTÊRES, HIPPISME, GYMNASTIQUE, ALPINISME
■ idj
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Le Tour de France
La plus grande épreuve cycliste du
monde entier. — Une course d'un
mois. — Paris-Lyon-Marseille-
Toulouse - Bordeaux - Nantes-
Paris. — 20,000 francs de
prix. — Départ le 1er juin.
Arrivée le 5 juillet au
Parc des Princes.
Nous annoncions, ces jours-ci aux lec-
teurs de l'Auto une course cycliste sur
route telle qu'on n'en aurait jamais vu,
de semblable ; on va voir si nous avions
exagéré et l'on conviendra aisément,
j'en suis certain, que si le titre de ce
journal a subi une modification, son
programme, qui consiste à ne négliger
aucun sport, n'a pas changé.
01" donc, le 1er juin prochain, partira
de Paris la course dite du Tour de
France, qui en six étapes fera parcou-
rir aux coureurs de l'Auto les trois
quarts de la France, donnera à des po-
pulations entières qui n'en ont jamais
vu le spectacle de la plus belle manifes-
tation du sport cycliste.
Le moment n'est point venu de s'éten-
dre sur tous les détails de l'épreuve ni
d'en taire ressortir les côtés intéressants
au point de vue de la diffusion du, cy-
clisme. Qu'il me soit permis toutefois
aujourd'hui de m'adresser à tous les cy-
clistes du Midi, en partant de Marseille
pour passer par Nîmes, Montpellier, Bé-
lier s, Cette, Carcassonne, Toulouse, Mon-
tauban, Castelsarrasin, Agen, Mar-
mande, pour arriver à Bordeaux, et de
leur (lemander s'il leur est agréable que
l'Auto ait pensé particulièrement à eux
qui avaient toujours été délaissés.
Voici les grandes lignes de l'épreuve :
1er juin, 4re étape, Paris-Lyon.
7 — 2e — Lyon-Marseille.
14 — 3° — Marseille-Toulouse.
21 — 4e — Toulouse-Bordeaux.
28 — 5e — Bordeaux-Nantes.
5 juillet, 6e — Nantes-Paris (Parc des
Princes).
LES PRIX
Les prix affectés à cette course sont les
suivants :
1* étape : Paris-Lyon (500 kilomètres) *
iu i el' 2.000
— 2e 800
— 3e 400
— 4e 200
— 5e 100
- 6e 100
— 7e .............. 100
Total..... 3.700
(2e étape : Lyon-Marseille (350 kilomètres)
Au i er
— 2e 1.200
— 3e 500250
— 4e 125
— 5e
— 6e 75
75
- 7e 75
* * 4 * * *.. Total 2.300
3e étape: Marseille-Toulouse (300 kilomètres)
Au 1er .............. 1 . 000
— 26 400
— 3e 200
- 4e 100
— 5e .............. 75
- 6e 75
— 7e .............. 50
Total 1.900
'4" étape : Toulouse-Bordeaux (250 kilomèt.)
Au jer ............. , 800
— 2e 400
-1 — 3e 200
— 4e ..., 100
— 5e 75
— 6e 50
— 7e .............. 50
Total 1.675
:5e étape : Bordeaux-Nantes (400 kilomètres)
Au 1- .............. 1.500
— 2e 600
— 3e 300
— 4e 150 '
— 5e .............. 100
— 6e ............... 100
— 7e .............. 100
~ Total..... 2.850
66 étape : Nantes-Paris (400 kilomètres) j
..Au 1er 2.000
— 2e 1,000
— 3e 500
— 4e 250
— 5e 150
— 6e 100
- 7e.. 100
Total 4.100
De plus, un classement général sera
fait qui donnera lieu encore aux prix
suivants :
Au 1er 1.500
— 2e 800
— 3e 500
— 4° 300
— 5e 200
6e .............. 100
— 7e .............. 100
Total . 3.500
Nous arrivons ainsi au total de j
20,000 francs de prix.
La distance totale de la course sera de
2,200 kilomètres.
On a déjà compris qu'il serait loisible
aux coureurs de s'engager ou pour toute
la course ou pour une, ou deux, ou trois
étapes seulement.
Nous reviendrons à loisir sur les dé-
tails du Tour de France pour en donner
notamment
Leparcours détaillé,
La date d'ouverture des engagements,
Les contrôles,
Le Mode d'entraîneinënt. k
Cette ûernièrè Question èêrà certaine-
Ment lît fpîiïs délicate à résoudre et l'avis
des constructeurs en l'occurence nous
sera précieux.
Aux coureurs maintenant de se pré-
parer au Tour de France, qui don-
nera au vainqueur une renommée égale
à celle de Charles Terront, le vainqueur
de Paris-Brest.
H. DESGRANGE.
l'Apprentissage de Lord Will
COMMENT J'AI CONNU WILL
Au cours d'une randonnée que je fis
| récemment dans le Midi, ma voiture se
| trouva devoir être, un soir, la voisine
d'une magnifique 40-chevaux qui, forte
I de son importance, accaparait tout le
milieu de la remise. Bien en face de la
porte charretière, crânement campée sur
ses roues aux muscles athlétiques (du
120, ma chère 1), elle braquait vers d'hy-
pothétiques intrus son capot arrogant et
les mille petits yeux goguenards de son
nid d'abeilles. Quand on m'ouvrit les
deux battants, j'évaluai un peu à la lé-
gère la largeur du passage qui m'était
laissé pour atteindre le coin de repos que
j'avais élu, à gauche, près des bouches
d'arrosage. Et puis, il est toujours utile
de faire des prouesses dans les remises,
de s'y ranger avec décision, précision,
élégance, et fermeté — à cause de la
« dame du bureau » et du garçon de cham-
bre qui vous accordent des attentions
proportionnées à votre adresse. On n'a
pas encore tout dit sur la psychologie
étonnante des gens d'hôtel, sur la mysté-
rieuse relation qu'ils établissent, par
exemple, entre un faux ruban de la Lé-
gion d'honneur et le numéro d'une
chambre libre. Pour moi, j'ai toujours
observé que j'obtenais infiniment plus
vite l'eau chaude si j'avais introduit mon
véhicule sous les voûtes avec une fou-
gue de conquérant, en faisant, sur mon
passage, envoler comme des oies les
cuisiniers baguenaudant sur les pavés
de la cour principale. Dans la cour prin-
cipale, ne reculez jamais devant l'excès
de vitesse, si vous tenez à la considéra-
tion d'autrui. N'entrez pas comme une
mère dans la chambré de Son enfant qui
dort, on vous traiterait en mufle, et vous
n'auriez pas l'aile de l'invariable poulet
qui vous attend au rôti. C'est dégoûtant;
mais, que voulez-vous, c'est la vie.
Donc, je fixai d'un œil impassible la
somptueuse automobile arrivée avant
moi, et je décidai : « Il y a tout juste la
place pour passer. C'est le moment de
prendre une marche arrière à rendre
jaloux Fournier lui-même, et de décrire
un S qui fera loucher l'aigle des calli-
graphes. » Il est juste de reconnaître que
les calligraphes n'ont pas d'aigle— qu'est-
ce qu'ils en feraient ? — mais dans les
minutes émouvantes on ne réfléchit pas à
tout.
Il faudrait ne pas se douter le moins
du monde de l'état d'âme d'une 16-che-
vaux mise en présence d'une 40-che-
vaux qui là nargue, pour ne pas devi-
ner le résultat qui advint de imon auda-
cieuse manœuvre, et l'effet tout spécial
que produisit ma virtuosité.
Ma voiture, Froufrou, ainsi nommée
parce que, en vitesse, son haleine évo-
que le froissement adorable et léger des
dessous féminins, ma voiture est une
petite parisienne coquette et rosse comme
un trottin. Oncques ne vit-on caractère
plus piquant, grinchu, rageur, insup-
portable. Sur les routes, je crains tou-
jours qu'elle ne m'amène des « his-
toires », car elle embrasse dans une
même horreur agressive les chiens de
ferme qui sont dressés pour la mordre
aux pneumatiques, les gardes champê-
tres qu'elle aperçoit semant des clous à
l'orée des villages bienveillants, les édiles
de Saint-Germain-l'Idiote, et les charre-
tiers qui essaient de se faire accrocher
le petit doigt pour encaisser une rente
viagère.
Contre les uns et les autres elle met en
œuvre, agile et perverse, des représailles
machiavéliques . dont je vous donnerai
quelque jour l'effarant détail. Passe en-
core. Il s'agit là de légitime défense.
Mais son défaut capital, c'est de ne pou-
voir souffrir la présence, devant elle,
d'une autre voiture. Lorsqu'elle en aper-
çoit une de loin, c'est plus fort qu'elle, il
faut qu'elle la gagne et la « gratte ». Et
un jour qu'elle s'était vainement essouf-
flée à ce petit jeu-là derrière un formida-
ble engin de course, je vis ses 4 cylin-
dres rougir de colère. (Il est vrai qu'ils
manquaient d'eau).
On juge de son impatience quand elle
aperçut l'insolente 40-chevaux qui ne
s'effaçait pas pour lui réserver une entrée
d'honneur. En rendant le pied je la sen-
tis frémissante, et frrrrrrroût 1... d'un
bond en arrière elle passa comme un
coup de vent. Mais, en passant, du cha-
peau de son essieu elle envoya une rude
bourrade dans un pneu de sa rivale, et
rangée après ce bel exploit, la folle éclata
d'un fou-rire argentin auquel je mis un
terme en fermant l'allumage.
Sous le choc, la 40-chevaux avait reculé
jusqu'au mur de la remise, qui se dres-
sait à quelques centimètres derrière elle,
et j'entendis, avec le claquement sec d'un
garde-boue qui se fend, l'autre claque-
ment, simultané, de ce mot jeté d'une
voix calme : « Claret ! »
Je reconnus l'interjection tradition-
nelle, en Angleterre, des spectateurs aux
tournois de boxe, dès que le sang jaillit
sous une jolie bourre. En même temps,
un grand personnage,rasé à l'américaine,
élégant de cette élégance rigide des An-
glo-Saxons, s'avançait vers moi. Je pré-
vins ^on interpellation :
—- Reconnaissez, Monsieur, qu'il n'y
4 p&â exclusivement de nÜL faute...
— Le coup est correct, Monsieur, me
fut-il froidement répondu. Il ne nous
reste plus qu'à nous connaître. Voici ma
carte.
— Voici la mienne, Monsieur. En vé-
rité, je regrette...
— Ne regrettez pas, Monsieur. Je vous
répète que le coup est correct. Je n'aspire
qu'à vous le rendre dans de mêmes con-
ditions si nous nous rencontrons dans
une autre remise. Mais comme ma voi-
ture est plus forte que la vôtre, mon choc
sera plus confortable, j'ose le dire. En
attendant, voulez-vous me secouer la
main?
Cette « secousse » était à peu près la
seule locution —j'ose le dire — qui eût
son ardent parfum d'outre-Manche. Mon
interlocuteur s'exprimait sans nul ac-
cent, et même avec cette aisance posée,
cette ponctuation précise, particulières
aux étrangers quand ils possèdent à fond
notre langue. Il ne reste plus alors que
les petites «trahisons» dont parle Paul-
Louis Courrier. Le Belge le plusparisien-
nant a parfois sa cigarette « en » bouche,
et, après trente ans de boulevard, Ri-/
chard Wallace trouvait encore quelque
chose de « confortable » dans les fonJ
taines qu'il souhaitait. j
Le bristol consulté me fournit ces ren^
seignements : « Lord William Surrey]
90 bis, avenue des Champs-Elysées, Pai
ris.» Mon nom, en retour, se présentai^
au propriétaire de la 40-chevaux comme
une assez vieille connaissance pour qu'il
me secouât la main avec la même cordiàle
énergie que j'avais mise à secouer son
automobile. Il avait fréquenté mes pro-
ses, à ce point même que je l'entendis,
quelques heures plus tard, attribuer à
Stendhal une ineptie de ma façon. Ces
Anglais sont incorrigibles : quand ils ne
s'approprient pas vos domaines, ils en
font présent au voisin. Dans l'occurence,/
je ne perdais pas grand'chose. Je n'eus
garde de faire rendre à Stendhal ce qui
n'appartenait pas à Stendhal. Puisse-t-i)
porter légèrement ma honte sur les bords
du Styx ! I
Bref, au hasard de cette citation et de
bien d'autres encorè, nous échangeâmes
des sympathies à la même table. Ces dé-\
monstrations anglo-françaises furent ar-\
rosées de vin de Champagne extra-dry, v
et quand nous regagnâmes nos chambres
respectives (lui au second parce qu'il
était entré dans la cour avec modération,
moi au premier puisque j'avais bousculé
son véhicule), on aurait vraiment juré
que nous avions, toute notre vie, gardé
les automobiles ensemble. Dans l'esca-
lier, lord Surrey, un peu vacillant, me
conseillait : « Appelez-moi simplement
Will; c'est, j'ose le dire, plus confor-
table. »
Il me trouva, le lendemain, dans la re-
mise, très méditant devant mes cy-
lindres.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ?
s'enquit-il très aimablement.
— Oui, répondis-je avec certitude.
— L'allumage ?
— Non. L'article.
— L'article ?
— Celui que je dois envoyer demain à
l'Auto. C'est demain mon jour. Si le «pa-
pier» n'arrive pas, ce sera la calamité
des calamités. Seuls, les lecteurs s'en
réjouiront peut-être. Eh bien ! Will, je
n'ai pas une idée! Froufrou ne m'en
inspire pas la queue d'une. Qu'est-ce que
vous me conseillez? Le suicide?
— Jamais ! Car — rétorqua lord Surrey |
—si tuer les autres est noble (Business are
business, cher nouveau compagnon !), se
tuer est lâche. Ce que je vous conseille,
c'est de publier, dans une série, les mé-
moires de mon apprentissage en auto-
mobile, que j'ai écrits pour m'amuser, et
que vous signerez pour vous amuser
aussi. Comme cela, vous pourrez vous
promener avec moi sur les routes sans
chercher des idées. Vous aurez l'esprit
tout à fait à l'aise et je vous apprendrai
des cocktails excellents.
La proposition me parut tellement
1 confortable que je secouai avec ferveur
! les mains de Will.
— Mais, cher nouveau compagnon, lui
dis-je, qu'appelez-vous votre apprentis-
sage en automobile ? ,
— C'est, affirma froidement mon sau-
veur, quelque chose de rigolo, j'ose le
dire.
On jugera prochainement, à la lecture
des fameux mémoires, si cette apprécia-
tion est justifiée.
Henry KISTEMAECKERS.
TROISIÈME
CRITÉRIUM DE CONSOMMATION
Organisé par l'AUTO
100 kilomètres. — 19 février 1903
C'est dans un mois que se disputera notre
troisième Critérium de Consommation. j
Nous entrons donc aujourd'hui dans là
véritable ipériode d'organisation, demain
mardi aura lieu àl'Auto la première réunion
du comité d'organisation.
Ce comité examinera la question des réser-
voirs, qui fut, on le sait, si discutée il y a un
an, la question des commissaires et celle de
l'alcool.
Il est inutile d'insister sur l'importance
qu'a prise chaque année notre classique
épreuve. C'est aujourd'hui,sur cette distance
de 100 kilomètres, l'épreuve-type, et les
nombreuses attestations que nous avons
vues au dernier Salon, la publicité intelli-
gente et raisonnée qu'ont su en tirer les
vainqueurs, nous rassurent pour l'avenir de
cette épreuve.
Le Critérium de Consommation fut fondé
par nous en 1900, au mois de novembre,
alors que notre journal ne comptait encore
qu'un mois d'existence.
Il réunit 113 engagements, sur lesquels 95
çoncurrentslse mirent en ligne et 90 ache-
vèrent lë parcours Sùrèshes-Meulah, soit 70
kilométrés.
! L'année suivante nous décidâmes de por-
ter la distance à 100 kilomètres sur le par-
cours Suresnes-Corbeil et retour.
Cet itinéraire, par ses successions de côtes
et de lier, représente assez bien la route
moye ne.
On sait que les véhicules dits indus-
triels àe font que 60 kilomètres et virent à
Longj . meau, que certains concurrents aux
conducteurs habiles arrivent à acquérir une
véritable habitude de ce parcours ; nous n'y
voyons aucun inconvénient.
C'esl sur les parcours les plus connus que
les résiltats s'obtiennent de la façon la plus
exacte
L'ép euve de 1903' a déjà réuni 28 enga-
gemens.
On sait qu'un prix d'honneur spécial est
dé cern à la maison dont trois véhicules
désignas par avance auront eu, au total, à la
tonne kilométrique, la meilleure consom-
matio .
Ce prix fut gagné en 1902 par la maison
Ader.
Voici la liste des engagements à ce jour:
1. Gillet-Forest I.
2. , — II.
3. - — III.
4. L. Girardot, voiture C.G.V.
5. Hurel et Métivier I. Delahaye 8 ch. v. lég.
6. - II. - 12 - -
7. — III. — 12 — —
S. Hautier I, voiture.
9. — II, véhicule industriel.
10. — III, -
11. Société Automotrice, voiture alcool.
12. Société Anglaise Thornycroft, véhicule in-
dustriel à vapeur.
13. Sage I, voiture 12 chevaux.
14. — II, véhicule industriel.
1E. Chenard et Walcker I, voiture.
1G. — Iï, -
17. — III, —
18. — IV, -
19. Mors I.
20. — If.
21 — III.
22. — IV.
23. Bardou 1, gr. voit.
24. - II,- -
2Û III, — —
26 — IV, véhicule industrrer.
27 Benz, 15 chevaux Panhard et Levassor.
28 Vinot-Deguingand.
Les engagements, accompagnés du droit
d'entrée de 20 francs, sont reçus à l'Auto,
10, rue du Faubourg-Montmartre.
Georges Prade.
Arrivée de M. Clément en Amérique
NEw-YoRK, 18 janvier (par cable de notre
correspondant). — Plus heureuse que le
SmU'Louis, la Savoie vient d'arriver àNew-
York à peu près dans les délais habituels,
puiscue c'est le 10 décembre dernier qu'elle
avait quitté le Havre.
Vois savez qu'à bord de la Savoie il y
avait :oute une petite caravane de chauf-
feurs M. Clément, le grand constructeur,
son mveu M. Roguet et M. Vivien, MM.
Charley, Wormser, Bertrand, Lucas, Lam-
berjacc, Neubauer, etc.
Tom sont en bonne santé, et M. Clément,
que le correspondant de l'Auto est allé voir
dès l'arrivée de la Savoie, m'a déclaré que
la traversée s'était bien effectuée.
M. Clément, accompagné de M. Roguet
son neveu et de M. Vivien, est allé sans re-
tard à l'Exposition d'automobiles de Madi-
son Square.
MM. Charley, Lamberjack et Neubauer se
sont également rendus à Madison.
L'Exposition a eu aussi un visiteur au
moins inattendu : c'est le comte de Montes-
quiou-Fezensac, le poète bien connu, qui
vient faire des conférences littéraires. —
A. LEROY.
LE FOOTBALL AU PARC DES PRINCES
Le Triomphe des Lyonnais
Encore de la boue. — La première défaite
du Stade Français. — Belle vic-
toire du Football Club de
Lyon.—La partie.
Hier pour la première fois depuis le
début de la saison, le Stade Français a
connu la défaite en se faisant battre par le
Football Club de Lyon qui a très régulière-
ment triomphé par 8 points à 3.
Ce résultat inattendu change du tout au
tout les chances des grandes équipes qui
doivent participer au Championnat de
France, et si on s'en rapportait au résultat
brutal de la partie, il faudrait en conclure
que le Football Club de Lyon est imbatta-
ble, puisqu'il a eu raison du Stade Français
vainqueur du Racing Club de France et
du Stade Bordelais.
Mais, en pareil cas, il est intéressant de
faire remarquer que les équipes n'étaient pas
au grand complet.
Les Lyonnais avaient dû modifier leur li-
gne d'avants,par suite de l'absence de Lanne,
Laforet, Gentil et Jeannot; le Stade faisait
jouer Chenu en arrière en remplacement de
i Soulier, Lesieur avait pris la place de Gas-
taldi et Ancona jouait pour Galichon.
Les Lyonnais avaient passé la nuit en
chemin de fer ; mais, par contre, le Stade a
été privé pendant la majeure partie de la se-
conde mi-temps des services de Cagninacci
et de Blanchard qui ont dû quitter le terrain
j, à la suite de blessures heureusement sans
gravité.
On le voit, il y avait des vides dans les
deux camps.
La Partie
Le terrain est, comme le dimanche précé-
dent, en très mauvais.état; près des touches
qui bordent les tribunes les équipiers jouent
sur de la terre gluante sur laquelle il est im-
possible de se tenir debout.
Dès le début, le Stade parvient à pénétrer
dans le camp lyonnais ; quelques passes
s'organisent, mais le ballon, lourd et gluant,
ne tient pas dans les mains des stadistes
qui ratent coup sur coup deux essais.
Les avants du Stade qui paraissent jouer
sans grande conviction se désagrègent com-
plètement.
Le ballon est cafouillé pendant quelques
instants, puis les avants lyonnais partent
en dribblant, debordent les lignes arrières
de Paris et Edel ya marquer un essai en
assez bonne position. Les Lyonnais sont ac-
clamés, mais le but est manqué.
Les stadistes reprennent l'offensive, les
mêlées se succèdent sans interruption,toutes
à l'avantage des Parisiens qui pénètrent peu
à peu dans lé camp adverse..
Muir enlève " ses hommes, les avants pous-
sent sérieusement dans là mêlée, se refor-
ment en arrière, Ancona sort le ballon, Mou-
ronval s'en empare, franchit la ligne de but,
mais laisse tomber la balle, ratant ainsi un
essai qui paraissait étre fait.
La partie n'est pas brillante ; les avants
parisiens qui paraissent démoralisés jouent
sans cohésion ; les demis, certainement in-
férieurs aux Lyonnais, se laissent conti-
nuellement prendre le ballon.
Vers la fin de la première mite-mps, Hervé
parvient à s'échapper; il rentre le ballon
dans les buts, le lâche, mais ne parvient pas
à le toucher.
Le Stade se réveille !
La seconde mi-temps, sans être émotion-
nante, a été certainement plus intéressante
que le début de la partie.
Sur un off-side de Sarrade qui joue pour
le F.C.L., un coup franc est accordé au
Stade.
Les avants suivent bien le ballon. Lefebvre
est arrêté près des buts où l'arbitre ordonne
une mêlée. Les Lyonnais sont sérieusement
menacés. Varvier, le demi de Lyon qui a
merveilleusement joué hier, sort le ballon et
dégage d'un superbe coup de pied. Chenu
renvoie le ballon, le jeu est encore reporté
sur les buts de l'équipe lyonnaise.
Les Parisiens font des efforts inouïs pour
marquer, le ballon rentre plusieurs fois,mais
sans résultat,et les avants lyonnais parvien-
nent, en ramassant le ballon et par de sa-
vants dribblings, à regagner le terrain perdu
et à menacer à leur tour les stadistes. Quel-
ques belles passes sont exécutées par tous
leurs trois-quarts et Edel n'est arrêté que de
iustesse. 1
Vivent les Lyonnais !
Les Lyonnais sont bientôt refoulés dans
leur camp ; ils n'y restent pas longtemps, des
passes sont encore organisées malgré le ter-
rain glissant ; puis Peillon s'échappe à
droite, contourne les lignes arrières du Stade
et va marquer un essai entre les deux po-
teaux, Le but est réussi par Varvier.
Une lutte d'échevelés
Les stadistes, redoublant de courage,
jouent avec beaucoup de vigueur. Cagni-
nacci et Blanchard, légèrement atteints, sont j
obligés d'abandonner la partie.
Les Parisiens s'installent néanmoins sur les |
buts de Lyon, puis après un jeu on ne peut
plus décousu, parsemé de chutes diverses, i
Rousseau parvient à marquer un essai face
aux buts ; Muïr manque le but. La fin de la
partie n'est pas à decrire : ce fut une série
ininterrompue de mêlées et de chutes.
Les Equipes
Les équipes étaient ainsi composées :
S.F. — Arr. : Chenu ; trois-quarts : S- Cagni-
nacci, Lesieur, F. et P. Mouronval; demis : S.
Forsyth. ilncona, avants : J. Muïr (cap.), A. Hé-
mard, R. Blanchard, G. d'JHarcotirt, J. Hervé,
A. Poirrier, R. Lefebvre, P. Rousseau.
F.C.L. — Arr. : Mattan; trois-quarts : Peil-
Ion, Edel, Bavozet, Desthieux ; demis : Varvier,
La ib 1. ; avants : Bonhomme. Vuillermet (cap.)
Cessieux, Mantrand, Caton, Chamard, Guillot,
M. L. Dedet, du S.F., arbitrait.
Attention, Stade !
La victoire de l'équipe lyonnaise peut ecre
considérée comme une grosse surprise, et les
plus surpris sont certainement les dirigeants j
de l'équipe stadiste qui n'avaient pas encore
enregistré de défaite depuis le début de la
saison. L'équipe du Stade, incomplète, il est
vrai, a mal joué. Les hommes, mal chaus-
sés, ne tenaient pas debout et tous sans ex-
ception ne paraissaient pas très enthou-
siastes pour ramasser le ballon.
Les demis ont été inférieurs ; l'arrière
Chenu a commis énormément de fautes, ja-
mais il n'avait aussi mal joué. Les Lyonnais
possèdent, c'est certain, une équipe formi-
dable qui m'a paru supérieure à celle de
Bordeaux. Les avants travaillent bien, les
trois-quarts sont puissants et vites à la fois,
les demis ont été supérieurs à ceux du Stade
et l'arrière a été parfait.
Voilà, à n'en pas douter, une équipe qui
possède une chance de tout premier ordre
dans le Championnat de France. Attentions,
Messieurs du Stade et du Raeing !
L. Manaud.
La 3e des Tri-Porteurs
Organisée par « l'Auto » le dimanche
25 janvier 1903
Le nouvel itinéraire que les règlements de
police nous ont forcés d'adopter : Ville-d'A-
vray-Palaiseau et retour, a plu beaucoup a la
presque unanimité de nos coureurs. Nous
avons reçu plusieurs lettres qui témoignent
de la satisfaction générale. En substance ces
communications se résument toutes ainsi :
« Le parcours sera plus facile, donc cela
vaudra mieux.» '
Tout est bien, puisque tout le monde est
content.
Je rappelle que le départ sera donné à
10 heures précises, du restaurant du « Père
Auto », 105, route de Versailles à Ville-
d'Avray.
La date de clôture approche, pressez-vous
messieurs!
Les Engagements
Voici les engagements :
Catégorie ouverte
1. V. Millo.
2. Lippmann.
3. J. Fischer.
4. G. Lorgeou.
5. G. Barroy.
6. Moulin.
7. G. Pasquier.
8. Talibart.
9. G. Fourchotte.
10. Rodolphe Muller. ,
11. O. Faure. !
12. CI. Chapperon.
13. Jean Costes.
14. Mathieu.
15. Eug. Devicque. 1
16. P. Malart.
17. J. Routeix.
Catégorie commerciale
1. L. Nicolas
2. Daumain
3. Soyer
4. René Aurenche
5. Porcheray
6. Ch. Péguy
7. Pontillon
8, Dutlot
9. A. Pagès
10. Gab. Petit
11. A. Rigal
12. V. Bouton
13. A. Peiran
14. G. Morand
15. Maurer
16. U. Bauderet
17. F. Barbé
18. Bernardet
19. Alf. Pierre
20. Ch. Pacquet
21. M. Modeste.
22. Ch. Ferant.
23. E. Masson.
24. Alb. Merci er.
25. Ch. Habert.
En tout 42 engagements.
La Clôture des Engagements
Les engagements seront clos le 21 janvier, à
minuit. Ils sont reçus d'ici là aux bureaux du
journal, 10, faubourg Montmartre, et doivent
être accompagnés du montant de l'entrée, soit
un franc, non remboursable. Tout engagement
non conforme ne sera pas accepté. Prière aux j
intéressés de bien spécifier l'épreuve dans la-
quelle ils s'engagent et de fournir, dans la
catégorie commerciale, une attestation qu'ils sont
employés comme livreurs depuis au moins trois
mois.
F. Mercier.
LE CHAMPIONNAT DE CROSS-COUNTRY
DES
Coureurs Cyclistes Professionnels
VICTOIRE DE LORGEOU
Onze kilomètres en 41 m. 35 s. — Hé
roïque résistance de Duménil. — Battu
de 20 mètres. — Trente-deux par-
tants. — Vingt-neuf arrivants.
Un beau succès.
Le premier championnat de cross-country
des coureurs cyclistes professionnels, dis-
puté hier matin à Saint-Cloud dans des cir-*
constances climatériques très défavorables"
a pourtant remporté un gros, très gro&
succès.
Malgré la pluie qui, à 9 heures du matin,
tombait encore assez serrée, une foule réelle-
ment compacte avait fait le déplacement et
c'est au milieu d'une grande curiosité que
nos champions de la pédale venaient au COIl"
H. Jouard
LORGEOU
Vainqueur du Championnat 1903
trôle de départ, assuré par nos collabora-
teurs F. Mercier, G. Berg et P. Feydy, re-
tirer leurs numéros et demander au père
Brillouet un salutaire massage.
Reconnu même bon nombre de « purs
tels que MM. G. Raymond, secrétaire géné-
ral du Racing Club de France, Dozaux, FU-'
liatre, Max le Texier, du Stade Français.
Meïers, Borel, de Saint-Cyr, Glin, A. Espir.
Je ne parle pas, naturellement, des photo-
graphes qui sont légion, Beau, Raffaële ei
Simons — les Trois Grâces — en tête.
Le Départ
A dix heures et demie, les traceurs, MM.
Barra et Menu, de l'Union des Sports de
Paris, Paul Maertens et Montfort, de l'U.A.l
Aevin, du Metropolitan Club, notre collabo-
rateur Louis Maertens et votre serviteur re-
viennent au point de départ situé sur l'ave-
nue du Palais au restaurant Texier.
Et aussitôt les concurrents sont rangés sur
trois lignes.
Répondent à l'appel :
1. Bourotte •
2. Lorgeou
3. Antonin
4. Gentel
5. Brécy
7. E. Nicolas
8. Paul Bor
9. Gaittet
10. Vanoni
12. Ellinamour
13. Eros
14. Lanfranchi
16. A. Trante
17. Jean Fischer
18. Moulin
19. J. Boullé
20. Bocquillon
21. Millo
23. G. Barroy
25. G. Duménil
26. Harry
27. Muller
28. G. Campagne
29. Barbrel
30. Baraquin
31. Jeack
32. Menjou
36. H. Margtieron
38. A. Brioude
40. H. Martin
44. Rugère
47. Bac.
Soit 32 concurrents.
Parmi les abstentionnistes les plus con"
nus, citons J.-B. Louvet, Gougoltz, Saler et
Petit-Breton qui, s'étant imprudemment en-
traîné la veille, est courbaturé au point de
ne pouvoir marcher.
Ayant fait la parcours, je peux aloçs don-
ner aux coureurs quelques utiles indica-
H. Jouard
.
BOUROTTE
Le pionnier du cross country pour coureurs cycllitlé
professionnels. .
tions et quelques conseils de prudence. Les
regels et dégels successifs ont transformé
certaines parties du tracé en véritables pati-
noires très dangereuses.
La route de Versailles est notamment si
glissante de verglas que seuls les trottoirs
sont praticables, même pour un piéton.
L'état de certains sous-bois nous a même
obligés à quelques modifications du tracé â?
la piste, si bien que les détours nouve¡;;.uX
portent le parcours à 11 kilomètres. #
Un train fou
Et le départ est donné !
Immédiatement Duménil, Eros, AntonÏ»>
Lorgeou et H. Martin prennent la tête. Lor-
geou qui veut tenter de suite le lâchage
cisif accélère l'allure et tout la peloton dë--
' gringole littéralement vers le bas parc, pas
une allée effroyablement glissante.
Patatras ! Patatras ! Patatras !
Et les chutes, se succèdent et tous se
lèvent aussitôt pour s'élancer à la poursuite
de ceux qui les précèdent immédiatement.
Une belle montée
I Deux kilomètres Sont faits ; lé peloton é»l
J maintenant égrené. Une longue montée ', *
QUATRIÈME ANNÉE, — N° 827.
Le Numéro : e5 Centimes -
L'G'NDI 19 JANVIER 1903. J
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Le Tour de France
La plus grande épreuve cycliste du
monde entier. — Une course d'un
mois. — Paris-Lyon-Marseille-
Toulouse - Bordeaux - Nantes-
Paris. — 20,000 francs de
prix. — Départ le 1er juin.
Arrivée le 5 juillet au
Parc des Princes.
Nous annoncions, ces jours-ci aux lec-
teurs de l'Auto une course cycliste sur
route telle qu'on n'en aurait jamais vu,
de semblable ; on va voir si nous avions
exagéré et l'on conviendra aisément,
j'en suis certain, que si le titre de ce
journal a subi une modification, son
programme, qui consiste à ne négliger
aucun sport, n'a pas changé.
01" donc, le 1er juin prochain, partira
de Paris la course dite du Tour de
France, qui en six étapes fera parcou-
rir aux coureurs de l'Auto les trois
quarts de la France, donnera à des po-
pulations entières qui n'en ont jamais
vu le spectacle de la plus belle manifes-
tation du sport cycliste.
Le moment n'est point venu de s'éten-
dre sur tous les détails de l'épreuve ni
d'en taire ressortir les côtés intéressants
au point de vue de la diffusion du, cy-
clisme. Qu'il me soit permis toutefois
aujourd'hui de m'adresser à tous les cy-
clistes du Midi, en partant de Marseille
pour passer par Nîmes, Montpellier, Bé-
lier s, Cette, Carcassonne, Toulouse, Mon-
tauban, Castelsarrasin, Agen, Mar-
mande, pour arriver à Bordeaux, et de
leur (lemander s'il leur est agréable que
l'Auto ait pensé particulièrement à eux
qui avaient toujours été délaissés.
Voici les grandes lignes de l'épreuve :
1er juin, 4re étape, Paris-Lyon.
7 — 2e — Lyon-Marseille.
14 — 3° — Marseille-Toulouse.
21 — 4e — Toulouse-Bordeaux.
28 — 5e — Bordeaux-Nantes.
5 juillet, 6e — Nantes-Paris (Parc des
Princes).
LES PRIX
Les prix affectés à cette course sont les
suivants :
1* étape : Paris-Lyon (500 kilomètres) *
iu i el' 2.000
— 2e 800
— 3e 400
— 4e 200
— 5e 100
- 6e 100
— 7e .............. 100
Total..... 3.700
(2e étape : Lyon-Marseille (350 kilomètres)
Au i er
— 2e 1.200
— 3e 500250
— 4e 125
— 5e
— 6e 75
75
- 7e 75
* * 4 * * *.. Total 2.300
3e étape: Marseille-Toulouse (300 kilomètres)
Au 1er .............. 1 . 000
— 26 400
— 3e 200
- 4e 100
— 5e .............. 75
- 6e 75
— 7e .............. 50
Total 1.900
'4" étape : Toulouse-Bordeaux (250 kilomèt.)
Au jer ............. , 800
— 2e 400
-1 — 3e 200
— 4e ..., 100
— 5e 75
— 6e 50
— 7e .............. 50
Total 1.675
:5e étape : Bordeaux-Nantes (400 kilomètres)
Au 1- .............. 1.500
— 2e 600
— 3e 300
— 4e 150 '
— 5e .............. 100
— 6e ............... 100
— 7e .............. 100
~ Total..... 2.850
66 étape : Nantes-Paris (400 kilomètres) j
..Au 1er 2.000
— 2e 1,000
— 3e 500
— 4e 250
— 5e 150
— 6e 100
- 7e.. 100
Total 4.100
De plus, un classement général sera
fait qui donnera lieu encore aux prix
suivants :
Au 1er 1.500
— 2e 800
— 3e 500
— 4° 300
— 5e 200
6e .............. 100
— 7e .............. 100
Total . 3.500
Nous arrivons ainsi au total de j
20,000 francs de prix.
La distance totale de la course sera de
2,200 kilomètres.
On a déjà compris qu'il serait loisible
aux coureurs de s'engager ou pour toute
la course ou pour une, ou deux, ou trois
étapes seulement.
Nous reviendrons à loisir sur les dé-
tails du Tour de France pour en donner
notamment
Leparcours détaillé,
La date d'ouverture des engagements,
Les contrôles,
Le Mode d'entraîneinënt. k
Cette ûernièrè Question èêrà certaine-
Ment lît fpîiïs délicate à résoudre et l'avis
des constructeurs en l'occurence nous
sera précieux.
Aux coureurs maintenant de se pré-
parer au Tour de France, qui don-
nera au vainqueur une renommée égale
à celle de Charles Terront, le vainqueur
de Paris-Brest.
H. DESGRANGE.
l'Apprentissage de Lord Will
COMMENT J'AI CONNU WILL
Au cours d'une randonnée que je fis
| récemment dans le Midi, ma voiture se
| trouva devoir être, un soir, la voisine
d'une magnifique 40-chevaux qui, forte
I de son importance, accaparait tout le
milieu de la remise. Bien en face de la
porte charretière, crânement campée sur
ses roues aux muscles athlétiques (du
120, ma chère 1), elle braquait vers d'hy-
pothétiques intrus son capot arrogant et
les mille petits yeux goguenards de son
nid d'abeilles. Quand on m'ouvrit les
deux battants, j'évaluai un peu à la lé-
gère la largeur du passage qui m'était
laissé pour atteindre le coin de repos que
j'avais élu, à gauche, près des bouches
d'arrosage. Et puis, il est toujours utile
de faire des prouesses dans les remises,
de s'y ranger avec décision, précision,
élégance, et fermeté — à cause de la
« dame du bureau » et du garçon de cham-
bre qui vous accordent des attentions
proportionnées à votre adresse. On n'a
pas encore tout dit sur la psychologie
étonnante des gens d'hôtel, sur la mysté-
rieuse relation qu'ils établissent, par
exemple, entre un faux ruban de la Lé-
gion d'honneur et le numéro d'une
chambre libre. Pour moi, j'ai toujours
observé que j'obtenais infiniment plus
vite l'eau chaude si j'avais introduit mon
véhicule sous les voûtes avec une fou-
gue de conquérant, en faisant, sur mon
passage, envoler comme des oies les
cuisiniers baguenaudant sur les pavés
de la cour principale. Dans la cour prin-
cipale, ne reculez jamais devant l'excès
de vitesse, si vous tenez à la considéra-
tion d'autrui. N'entrez pas comme une
mère dans la chambré de Son enfant qui
dort, on vous traiterait en mufle, et vous
n'auriez pas l'aile de l'invariable poulet
qui vous attend au rôti. C'est dégoûtant;
mais, que voulez-vous, c'est la vie.
Donc, je fixai d'un œil impassible la
somptueuse automobile arrivée avant
moi, et je décidai : « Il y a tout juste la
place pour passer. C'est le moment de
prendre une marche arrière à rendre
jaloux Fournier lui-même, et de décrire
un S qui fera loucher l'aigle des calli-
graphes. » Il est juste de reconnaître que
les calligraphes n'ont pas d'aigle— qu'est-
ce qu'ils en feraient ? — mais dans les
minutes émouvantes on ne réfléchit pas à
tout.
Il faudrait ne pas se douter le moins
du monde de l'état d'âme d'une 16-che-
vaux mise en présence d'une 40-che-
vaux qui là nargue, pour ne pas devi-
ner le résultat qui advint de imon auda-
cieuse manœuvre, et l'effet tout spécial
que produisit ma virtuosité.
Ma voiture, Froufrou, ainsi nommée
parce que, en vitesse, son haleine évo-
que le froissement adorable et léger des
dessous féminins, ma voiture est une
petite parisienne coquette et rosse comme
un trottin. Oncques ne vit-on caractère
plus piquant, grinchu, rageur, insup-
portable. Sur les routes, je crains tou-
jours qu'elle ne m'amène des « his-
toires », car elle embrasse dans une
même horreur agressive les chiens de
ferme qui sont dressés pour la mordre
aux pneumatiques, les gardes champê-
tres qu'elle aperçoit semant des clous à
l'orée des villages bienveillants, les édiles
de Saint-Germain-l'Idiote, et les charre-
tiers qui essaient de se faire accrocher
le petit doigt pour encaisser une rente
viagère.
Contre les uns et les autres elle met en
œuvre, agile et perverse, des représailles
machiavéliques . dont je vous donnerai
quelque jour l'effarant détail. Passe en-
core. Il s'agit là de légitime défense.
Mais son défaut capital, c'est de ne pou-
voir souffrir la présence, devant elle,
d'une autre voiture. Lorsqu'elle en aper-
çoit une de loin, c'est plus fort qu'elle, il
faut qu'elle la gagne et la « gratte ». Et
un jour qu'elle s'était vainement essouf-
flée à ce petit jeu-là derrière un formida-
ble engin de course, je vis ses 4 cylin-
dres rougir de colère. (Il est vrai qu'ils
manquaient d'eau).
On juge de son impatience quand elle
aperçut l'insolente 40-chevaux qui ne
s'effaçait pas pour lui réserver une entrée
d'honneur. En rendant le pied je la sen-
tis frémissante, et frrrrrrroût 1... d'un
bond en arrière elle passa comme un
coup de vent. Mais, en passant, du cha-
peau de son essieu elle envoya une rude
bourrade dans un pneu de sa rivale, et
rangée après ce bel exploit, la folle éclata
d'un fou-rire argentin auquel je mis un
terme en fermant l'allumage.
Sous le choc, la 40-chevaux avait reculé
jusqu'au mur de la remise, qui se dres-
sait à quelques centimètres derrière elle,
et j'entendis, avec le claquement sec d'un
garde-boue qui se fend, l'autre claque-
ment, simultané, de ce mot jeté d'une
voix calme : « Claret ! »
Je reconnus l'interjection tradition-
nelle, en Angleterre, des spectateurs aux
tournois de boxe, dès que le sang jaillit
sous une jolie bourre. En même temps,
un grand personnage,rasé à l'américaine,
élégant de cette élégance rigide des An-
glo-Saxons, s'avançait vers moi. Je pré-
vins ^on interpellation :
—- Reconnaissez, Monsieur, qu'il n'y
4 p&â exclusivement de nÜL faute...
— Le coup est correct, Monsieur, me
fut-il froidement répondu. Il ne nous
reste plus qu'à nous connaître. Voici ma
carte.
— Voici la mienne, Monsieur. En vé-
rité, je regrette...
— Ne regrettez pas, Monsieur. Je vous
répète que le coup est correct. Je n'aspire
qu'à vous le rendre dans de mêmes con-
ditions si nous nous rencontrons dans
une autre remise. Mais comme ma voi-
ture est plus forte que la vôtre, mon choc
sera plus confortable, j'ose le dire. En
attendant, voulez-vous me secouer la
main?
Cette « secousse » était à peu près la
seule locution —j'ose le dire — qui eût
son ardent parfum d'outre-Manche. Mon
interlocuteur s'exprimait sans nul ac-
cent, et même avec cette aisance posée,
cette ponctuation précise, particulières
aux étrangers quand ils possèdent à fond
notre langue. Il ne reste plus alors que
les petites «trahisons» dont parle Paul-
Louis Courrier. Le Belge le plusparisien-
nant a parfois sa cigarette « en » bouche,
et, après trente ans de boulevard, Ri-/
chard Wallace trouvait encore quelque
chose de « confortable » dans les fonJ
taines qu'il souhaitait. j
Le bristol consulté me fournit ces ren^
seignements : « Lord William Surrey]
90 bis, avenue des Champs-Elysées, Pai
ris.» Mon nom, en retour, se présentai^
au propriétaire de la 40-chevaux comme
une assez vieille connaissance pour qu'il
me secouât la main avec la même cordiàle
énergie que j'avais mise à secouer son
automobile. Il avait fréquenté mes pro-
ses, à ce point même que je l'entendis,
quelques heures plus tard, attribuer à
Stendhal une ineptie de ma façon. Ces
Anglais sont incorrigibles : quand ils ne
s'approprient pas vos domaines, ils en
font présent au voisin. Dans l'occurence,/
je ne perdais pas grand'chose. Je n'eus
garde de faire rendre à Stendhal ce qui
n'appartenait pas à Stendhal. Puisse-t-i)
porter légèrement ma honte sur les bords
du Styx ! I
Bref, au hasard de cette citation et de
bien d'autres encorè, nous échangeâmes
des sympathies à la même table. Ces dé-\
monstrations anglo-françaises furent ar-\
rosées de vin de Champagne extra-dry, v
et quand nous regagnâmes nos chambres
respectives (lui au second parce qu'il
était entré dans la cour avec modération,
moi au premier puisque j'avais bousculé
son véhicule), on aurait vraiment juré
que nous avions, toute notre vie, gardé
les automobiles ensemble. Dans l'esca-
lier, lord Surrey, un peu vacillant, me
conseillait : « Appelez-moi simplement
Will; c'est, j'ose le dire, plus confor-
table. »
Il me trouva, le lendemain, dans la re-
mise, très méditant devant mes cy-
lindres.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ?
s'enquit-il très aimablement.
— Oui, répondis-je avec certitude.
— L'allumage ?
— Non. L'article.
— L'article ?
— Celui que je dois envoyer demain à
l'Auto. C'est demain mon jour. Si le «pa-
pier» n'arrive pas, ce sera la calamité
des calamités. Seuls, les lecteurs s'en
réjouiront peut-être. Eh bien ! Will, je
n'ai pas une idée! Froufrou ne m'en
inspire pas la queue d'une. Qu'est-ce que
vous me conseillez? Le suicide?
— Jamais ! Car — rétorqua lord Surrey |
—si tuer les autres est noble (Business are
business, cher nouveau compagnon !), se
tuer est lâche. Ce que je vous conseille,
c'est de publier, dans une série, les mé-
moires de mon apprentissage en auto-
mobile, que j'ai écrits pour m'amuser, et
que vous signerez pour vous amuser
aussi. Comme cela, vous pourrez vous
promener avec moi sur les routes sans
chercher des idées. Vous aurez l'esprit
tout à fait à l'aise et je vous apprendrai
des cocktails excellents.
La proposition me parut tellement
1 confortable que je secouai avec ferveur
! les mains de Will.
— Mais, cher nouveau compagnon, lui
dis-je, qu'appelez-vous votre apprentis-
sage en automobile ? ,
— C'est, affirma froidement mon sau-
veur, quelque chose de rigolo, j'ose le
dire.
On jugera prochainement, à la lecture
des fameux mémoires, si cette apprécia-
tion est justifiée.
Henry KISTEMAECKERS.
TROISIÈME
CRITÉRIUM DE CONSOMMATION
Organisé par l'AUTO
100 kilomètres. — 19 février 1903
C'est dans un mois que se disputera notre
troisième Critérium de Consommation. j
Nous entrons donc aujourd'hui dans là
véritable ipériode d'organisation, demain
mardi aura lieu àl'Auto la première réunion
du comité d'organisation.
Ce comité examinera la question des réser-
voirs, qui fut, on le sait, si discutée il y a un
an, la question des commissaires et celle de
l'alcool.
Il est inutile d'insister sur l'importance
qu'a prise chaque année notre classique
épreuve. C'est aujourd'hui,sur cette distance
de 100 kilomètres, l'épreuve-type, et les
nombreuses attestations que nous avons
vues au dernier Salon, la publicité intelli-
gente et raisonnée qu'ont su en tirer les
vainqueurs, nous rassurent pour l'avenir de
cette épreuve.
Le Critérium de Consommation fut fondé
par nous en 1900, au mois de novembre,
alors que notre journal ne comptait encore
qu'un mois d'existence.
Il réunit 113 engagements, sur lesquels 95
çoncurrentslse mirent en ligne et 90 ache-
vèrent lë parcours Sùrèshes-Meulah, soit 70
kilométrés.
! L'année suivante nous décidâmes de por-
ter la distance à 100 kilomètres sur le par-
cours Suresnes-Corbeil et retour.
Cet itinéraire, par ses successions de côtes
et de lier, représente assez bien la route
moye ne.
On sait que les véhicules dits indus-
triels àe font que 60 kilomètres et virent à
Longj . meau, que certains concurrents aux
conducteurs habiles arrivent à acquérir une
véritable habitude de ce parcours ; nous n'y
voyons aucun inconvénient.
C'esl sur les parcours les plus connus que
les résiltats s'obtiennent de la façon la plus
exacte
L'ép euve de 1903' a déjà réuni 28 enga-
gemens.
On sait qu'un prix d'honneur spécial est
dé cern à la maison dont trois véhicules
désignas par avance auront eu, au total, à la
tonne kilométrique, la meilleure consom-
matio .
Ce prix fut gagné en 1902 par la maison
Ader.
Voici la liste des engagements à ce jour:
1. Gillet-Forest I.
2. , — II.
3. - — III.
4. L. Girardot, voiture C.G.V.
5. Hurel et Métivier I. Delahaye 8 ch. v. lég.
6. - II. - 12 - -
7. — III. — 12 — —
S. Hautier I, voiture.
9. — II, véhicule industriel.
10. — III, -
11. Société Automotrice, voiture alcool.
12. Société Anglaise Thornycroft, véhicule in-
dustriel à vapeur.
13. Sage I, voiture 12 chevaux.
14. — II, véhicule industriel.
1E. Chenard et Walcker I, voiture.
1G. — Iï, -
17. — III, —
18. — IV, -
19. Mors I.
20. — If.
21 — III.
22. — IV.
23. Bardou 1, gr. voit.
24. - II,- -
2Û III, — —
26 — IV, véhicule industrrer.
27 Benz, 15 chevaux Panhard et Levassor.
28 Vinot-Deguingand.
Les engagements, accompagnés du droit
d'entrée de 20 francs, sont reçus à l'Auto,
10, rue du Faubourg-Montmartre.
Georges Prade.
Arrivée de M. Clément en Amérique
NEw-YoRK, 18 janvier (par cable de notre
correspondant). — Plus heureuse que le
SmU'Louis, la Savoie vient d'arriver àNew-
York à peu près dans les délais habituels,
puiscue c'est le 10 décembre dernier qu'elle
avait quitté le Havre.
Vois savez qu'à bord de la Savoie il y
avait :oute une petite caravane de chauf-
feurs M. Clément, le grand constructeur,
son mveu M. Roguet et M. Vivien, MM.
Charley, Wormser, Bertrand, Lucas, Lam-
berjacc, Neubauer, etc.
Tom sont en bonne santé, et M. Clément,
que le correspondant de l'Auto est allé voir
dès l'arrivée de la Savoie, m'a déclaré que
la traversée s'était bien effectuée.
M. Clément, accompagné de M. Roguet
son neveu et de M. Vivien, est allé sans re-
tard à l'Exposition d'automobiles de Madi-
son Square.
MM. Charley, Lamberjack et Neubauer se
sont également rendus à Madison.
L'Exposition a eu aussi un visiteur au
moins inattendu : c'est le comte de Montes-
quiou-Fezensac, le poète bien connu, qui
vient faire des conférences littéraires. —
A. LEROY.
LE FOOTBALL AU PARC DES PRINCES
Le Triomphe des Lyonnais
Encore de la boue. — La première défaite
du Stade Français. — Belle vic-
toire du Football Club de
Lyon.—La partie.
Hier pour la première fois depuis le
début de la saison, le Stade Français a
connu la défaite en se faisant battre par le
Football Club de Lyon qui a très régulière-
ment triomphé par 8 points à 3.
Ce résultat inattendu change du tout au
tout les chances des grandes équipes qui
doivent participer au Championnat de
France, et si on s'en rapportait au résultat
brutal de la partie, il faudrait en conclure
que le Football Club de Lyon est imbatta-
ble, puisqu'il a eu raison du Stade Français
vainqueur du Racing Club de France et
du Stade Bordelais.
Mais, en pareil cas, il est intéressant de
faire remarquer que les équipes n'étaient pas
au grand complet.
Les Lyonnais avaient dû modifier leur li-
gne d'avants,par suite de l'absence de Lanne,
Laforet, Gentil et Jeannot; le Stade faisait
jouer Chenu en arrière en remplacement de
i Soulier, Lesieur avait pris la place de Gas-
taldi et Ancona jouait pour Galichon.
Les Lyonnais avaient passé la nuit en
chemin de fer ; mais, par contre, le Stade a
été privé pendant la majeure partie de la se-
conde mi-temps des services de Cagninacci
et de Blanchard qui ont dû quitter le terrain
j, à la suite de blessures heureusement sans
gravité.
On le voit, il y avait des vides dans les
deux camps.
La Partie
Le terrain est, comme le dimanche précé-
dent, en très mauvais.état; près des touches
qui bordent les tribunes les équipiers jouent
sur de la terre gluante sur laquelle il est im-
possible de se tenir debout.
Dès le début, le Stade parvient à pénétrer
dans le camp lyonnais ; quelques passes
s'organisent, mais le ballon, lourd et gluant,
ne tient pas dans les mains des stadistes
qui ratent coup sur coup deux essais.
Les avants du Stade qui paraissent jouer
sans grande conviction se désagrègent com-
plètement.
Le ballon est cafouillé pendant quelques
instants, puis les avants lyonnais partent
en dribblant, debordent les lignes arrières
de Paris et Edel ya marquer un essai en
assez bonne position. Les Lyonnais sont ac-
clamés, mais le but est manqué.
Les stadistes reprennent l'offensive, les
mêlées se succèdent sans interruption,toutes
à l'avantage des Parisiens qui pénètrent peu
à peu dans lé camp adverse..
Muir enlève " ses hommes, les avants pous-
sent sérieusement dans là mêlée, se refor-
ment en arrière, Ancona sort le ballon, Mou-
ronval s'en empare, franchit la ligne de but,
mais laisse tomber la balle, ratant ainsi un
essai qui paraissait étre fait.
La partie n'est pas brillante ; les avants
parisiens qui paraissent démoralisés jouent
sans cohésion ; les demis, certainement in-
férieurs aux Lyonnais, se laissent conti-
nuellement prendre le ballon.
Vers la fin de la première mite-mps, Hervé
parvient à s'échapper; il rentre le ballon
dans les buts, le lâche, mais ne parvient pas
à le toucher.
Le Stade se réveille !
La seconde mi-temps, sans être émotion-
nante, a été certainement plus intéressante
que le début de la partie.
Sur un off-side de Sarrade qui joue pour
le F.C.L., un coup franc est accordé au
Stade.
Les avants suivent bien le ballon. Lefebvre
est arrêté près des buts où l'arbitre ordonne
une mêlée. Les Lyonnais sont sérieusement
menacés. Varvier, le demi de Lyon qui a
merveilleusement joué hier, sort le ballon et
dégage d'un superbe coup de pied. Chenu
renvoie le ballon, le jeu est encore reporté
sur les buts de l'équipe lyonnaise.
Les Parisiens font des efforts inouïs pour
marquer, le ballon rentre plusieurs fois,mais
sans résultat,et les avants lyonnais parvien-
nent, en ramassant le ballon et par de sa-
vants dribblings, à regagner le terrain perdu
et à menacer à leur tour les stadistes. Quel-
ques belles passes sont exécutées par tous
leurs trois-quarts et Edel n'est arrêté que de
iustesse. 1
Vivent les Lyonnais !
Les Lyonnais sont bientôt refoulés dans
leur camp ; ils n'y restent pas longtemps, des
passes sont encore organisées malgré le ter-
rain glissant ; puis Peillon s'échappe à
droite, contourne les lignes arrières du Stade
et va marquer un essai entre les deux po-
teaux, Le but est réussi par Varvier.
Une lutte d'échevelés
Les stadistes, redoublant de courage,
jouent avec beaucoup de vigueur. Cagni-
nacci et Blanchard, légèrement atteints, sont j
obligés d'abandonner la partie.
Les Parisiens s'installent néanmoins sur les |
buts de Lyon, puis après un jeu on ne peut
plus décousu, parsemé de chutes diverses, i
Rousseau parvient à marquer un essai face
aux buts ; Muïr manque le but. La fin de la
partie n'est pas à decrire : ce fut une série
ininterrompue de mêlées et de chutes.
Les Equipes
Les équipes étaient ainsi composées :
S.F. — Arr. : Chenu ; trois-quarts : S- Cagni-
nacci, Lesieur, F. et P. Mouronval; demis : S.
Forsyth. ilncona, avants : J. Muïr (cap.), A. Hé-
mard, R. Blanchard, G. d'JHarcotirt, J. Hervé,
A. Poirrier, R. Lefebvre, P. Rousseau.
F.C.L. — Arr. : Mattan; trois-quarts : Peil-
Ion, Edel, Bavozet, Desthieux ; demis : Varvier,
La ib 1. ; avants : Bonhomme. Vuillermet (cap.)
Cessieux, Mantrand, Caton, Chamard, Guillot,
M. L. Dedet, du S.F., arbitrait.
Attention, Stade !
La victoire de l'équipe lyonnaise peut ecre
considérée comme une grosse surprise, et les
plus surpris sont certainement les dirigeants j
de l'équipe stadiste qui n'avaient pas encore
enregistré de défaite depuis le début de la
saison. L'équipe du Stade, incomplète, il est
vrai, a mal joué. Les hommes, mal chaus-
sés, ne tenaient pas debout et tous sans ex-
ception ne paraissaient pas très enthou-
siastes pour ramasser le ballon.
Les demis ont été inférieurs ; l'arrière
Chenu a commis énormément de fautes, ja-
mais il n'avait aussi mal joué. Les Lyonnais
possèdent, c'est certain, une équipe formi-
dable qui m'a paru supérieure à celle de
Bordeaux. Les avants travaillent bien, les
trois-quarts sont puissants et vites à la fois,
les demis ont été supérieurs à ceux du Stade
et l'arrière a été parfait.
Voilà, à n'en pas douter, une équipe qui
possède une chance de tout premier ordre
dans le Championnat de France. Attentions,
Messieurs du Stade et du Raeing !
L. Manaud.
La 3e des Tri-Porteurs
Organisée par « l'Auto » le dimanche
25 janvier 1903
Le nouvel itinéraire que les règlements de
police nous ont forcés d'adopter : Ville-d'A-
vray-Palaiseau et retour, a plu beaucoup a la
presque unanimité de nos coureurs. Nous
avons reçu plusieurs lettres qui témoignent
de la satisfaction générale. En substance ces
communications se résument toutes ainsi :
« Le parcours sera plus facile, donc cela
vaudra mieux.» '
Tout est bien, puisque tout le monde est
content.
Je rappelle que le départ sera donné à
10 heures précises, du restaurant du « Père
Auto », 105, route de Versailles à Ville-
d'Avray.
La date de clôture approche, pressez-vous
messieurs!
Les Engagements
Voici les engagements :
Catégorie ouverte
1. V. Millo.
2. Lippmann.
3. J. Fischer.
4. G. Lorgeou.
5. G. Barroy.
6. Moulin.
7. G. Pasquier.
8. Talibart.
9. G. Fourchotte.
10. Rodolphe Muller. ,
11. O. Faure. !
12. CI. Chapperon.
13. Jean Costes.
14. Mathieu.
15. Eug. Devicque. 1
16. P. Malart.
17. J. Routeix.
Catégorie commerciale
1. L. Nicolas
2. Daumain
3. Soyer
4. René Aurenche
5. Porcheray
6. Ch. Péguy
7. Pontillon
8, Dutlot
9. A. Pagès
10. Gab. Petit
11. A. Rigal
12. V. Bouton
13. A. Peiran
14. G. Morand
15. Maurer
16. U. Bauderet
17. F. Barbé
18. Bernardet
19. Alf. Pierre
20. Ch. Pacquet
21. M. Modeste.
22. Ch. Ferant.
23. E. Masson.
24. Alb. Merci er.
25. Ch. Habert.
En tout 42 engagements.
La Clôture des Engagements
Les engagements seront clos le 21 janvier, à
minuit. Ils sont reçus d'ici là aux bureaux du
journal, 10, faubourg Montmartre, et doivent
être accompagnés du montant de l'entrée, soit
un franc, non remboursable. Tout engagement
non conforme ne sera pas accepté. Prière aux j
intéressés de bien spécifier l'épreuve dans la-
quelle ils s'engagent et de fournir, dans la
catégorie commerciale, une attestation qu'ils sont
employés comme livreurs depuis au moins trois
mois.
F. Mercier.
LE CHAMPIONNAT DE CROSS-COUNTRY
DES
Coureurs Cyclistes Professionnels
VICTOIRE DE LORGEOU
Onze kilomètres en 41 m. 35 s. — Hé
roïque résistance de Duménil. — Battu
de 20 mètres. — Trente-deux par-
tants. — Vingt-neuf arrivants.
Un beau succès.
Le premier championnat de cross-country
des coureurs cyclistes professionnels, dis-
puté hier matin à Saint-Cloud dans des cir-*
constances climatériques très défavorables"
a pourtant remporté un gros, très gro&
succès.
Malgré la pluie qui, à 9 heures du matin,
tombait encore assez serrée, une foule réelle-
ment compacte avait fait le déplacement et
c'est au milieu d'une grande curiosité que
nos champions de la pédale venaient au COIl"
H. Jouard
LORGEOU
Vainqueur du Championnat 1903
trôle de départ, assuré par nos collabora-
teurs F. Mercier, G. Berg et P. Feydy, re-
tirer leurs numéros et demander au père
Brillouet un salutaire massage.
Reconnu même bon nombre de « purs
tels que MM. G. Raymond, secrétaire géné-
ral du Racing Club de France, Dozaux, FU-'
liatre, Max le Texier, du Stade Français.
Meïers, Borel, de Saint-Cyr, Glin, A. Espir.
Je ne parle pas, naturellement, des photo-
graphes qui sont légion, Beau, Raffaële ei
Simons — les Trois Grâces — en tête.
Le Départ
A dix heures et demie, les traceurs, MM.
Barra et Menu, de l'Union des Sports de
Paris, Paul Maertens et Montfort, de l'U.A.l
Aevin, du Metropolitan Club, notre collabo-
rateur Louis Maertens et votre serviteur re-
viennent au point de départ situé sur l'ave-
nue du Palais au restaurant Texier.
Et aussitôt les concurrents sont rangés sur
trois lignes.
Répondent à l'appel :
1. Bourotte •
2. Lorgeou
3. Antonin
4. Gentel
5. Brécy
7. E. Nicolas
8. Paul Bor
9. Gaittet
10. Vanoni
12. Ellinamour
13. Eros
14. Lanfranchi
16. A. Trante
17. Jean Fischer
18. Moulin
19. J. Boullé
20. Bocquillon
21. Millo
23. G. Barroy
25. G. Duménil
26. Harry
27. Muller
28. G. Campagne
29. Barbrel
30. Baraquin
31. Jeack
32. Menjou
36. H. Margtieron
38. A. Brioude
40. H. Martin
44. Rugère
47. Bac.
Soit 32 concurrents.
Parmi les abstentionnistes les plus con"
nus, citons J.-B. Louvet, Gougoltz, Saler et
Petit-Breton qui, s'étant imprudemment en-
traîné la veille, est courbaturé au point de
ne pouvoir marcher.
Ayant fait la parcours, je peux aloçs don-
ner aux coureurs quelques utiles indica-
H. Jouard
.
BOUROTTE
Le pionnier du cross country pour coureurs cycllitlé
professionnels. .
tions et quelques conseils de prudence. Les
regels et dégels successifs ont transformé
certaines parties du tracé en véritables pati-
noires très dangereuses.
La route de Versailles est notamment si
glissante de verglas que seuls les trottoirs
sont praticables, même pour un piéton.
L'état de certains sous-bois nous a même
obligés à quelques modifications du tracé â?
la piste, si bien que les détours nouve¡;;.uX
portent le parcours à 11 kilomètres. #
Un train fou
Et le départ est donné !
Immédiatement Duménil, Eros, AntonÏ»>
Lorgeou et H. Martin prennent la tête. Lor-
geou qui veut tenter de suite le lâchage
cisif accélère l'allure et tout la peloton dë--
' gringole littéralement vers le bas parc, pas
une allée effroyablement glissante.
Patatras ! Patatras ! Patatras !
Et les chutes, se succèdent et tous se
lèvent aussitôt pour s'élancer à la poursuite
de ceux qui les précèdent immédiatement.
Une belle montée
I Deux kilomètres Sont faits ; lé peloton é»l
J maintenant égrené. Une longue montée ', *
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