Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1929-03-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 mars 1929 10 mars 1929
Description : 1929/03/10 (N4909). 1929/03/10 (N4909).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4617900s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
L'ŒUVRE
StS - Centimes
/ "
1. ÊrmnoN X»EI PfljRis
T^«Î909. — DIMANCHE 10 MAnS. 192$\
9, . rue Louii-le-Grand (2*) -
-": Adr. télég. : ŒDVM-PABIS 1
Cttqn pMttt : IIomptl 1046
Fondateur :
. . 1 GUSTAVE: TÉRY
ÎLomm 65-00,65-01,65-02,
65-03, 65-04.
. 1 ~ ~ ~ ~ 1 -1 1 ~, . Après 1 iwors : 65-03,65-04
((Un jour un ban quier, un jour-un médecinâ
Hier% ,c'était un .'Médecin. »
L'OEUVRE du-3 mars.
Hier, c'était un " banquier "
A LA TRIBUNE
La République
et la liberté
de la Presse
Quelques-uns de nos amis de la
chambre et d'ailleurs faisaient t
dernièrement grief à M. Poincaré ®
des vives attaques dirigées par ler
certains journaux contre le Parle-
ment. Mais, vraiment, que vou- j
làit-on qu'il fît, pour les dissiper! c
Qu'il déférât au jury les auteurs c
jde ces critiques ? Si, comme il est s
plus que probable, le jury ' les .E
avait acquittés, que n'aurait-on à
pas dit du chef du gouvernement, z
de sa témérité maladroite, de son t
fcèle intempestif, de ses ardeurs
imprudentes ! Les poursuites, c
pleines d'aléas, risquaient de c
n'avoir d'autre effet que de susci- 1
ier des attaques plus virulentes. lç
Sans être ministériel le moins du j
pionde, nous ne croyons pas que J:
M. Poincaré soit blâmable pour
ji'avoir pas voulu s'exposer et h
Surtout pour n'avoir pas voulu c
texpo-ser le Parlement à de tels ris- .s
fllies- '
Désirait-on qu'il forgeât quel- t
ique .projet draconien de modifi- J
cation ' aux lois sur. la presse, t
qu'il demandât des créations de c
nouveaux délits, des : restrictions ^
'de droits, des aggravations de 1
peines, des changements- de juri- ,
dictions? Comme il nous paraît J
assez contradictoire e de réclamer (
l'abrogation de ce que l'on appelle c
:i( les lois scélérates J) et de suggé-
rer la présentation de semblables
projets, pous écarterons de piano
. cette attristante .hypothèse. • / J
„ Qe^tftut ternps,- et sous la mo- }.
iia-rehle, absolue elle-même, jour- J
nal istes et chansonniers ont plai- ■
samment et quelquefois cruelle-
ment exercé leur verve aux dé- \
pt n-s des pouvoirs constitués. « Ils <
chantent, mais ils paieront », di- i
sait sans s'émouvoir Mazarin, qui 1
en prenait philosophiquement ]
son parti. A l'heure présente, si (
l'on charité fort, l'on paye lar- ,
; gpment. : j
Au reste, bien avant cet illustre :
cardinal, les Romains avaient cou- ;
; tume de faire suivre les triom- :
phateurs, dans leurs apothéoses,
par des esclaves chargés de leur
rappeler durement qu'ils n'étaient
que des hommes comme les au- .
ires. Le peuple d'Athènes laissait
Aristophane se moquer librement
de lui 'et de ses idoles. Serions-
nous moins philosophes que Ma-
zarin, moins républicains, que
o .l'ancienne Rome, moins spiri-
tuels et plus susceptibles que les
[ Athéniens ? Sans nous flatter, je
Sn'ose le croire.
Personne n'ignore l'antipathie
violente ' qu'a toujours affectée
Napoléon Ier à l'égard de ceux
| qu'il appelait les idéologues. Ce-
pendant, dès son retour de l'île
! d'Elbe, son premier soin, une fois
à Paris, fut d'appeler Benjamin
' Constant et de lui dire, assagi
1 qu'il, avait été par ses disgrâces :
« Des discussions publiques, des
; élections libres, des ministres res-
j pensables, la liberté de la presse
[ . surtout : je veux tout cela, la li-
| berté de la presse surtout.
L'étouffer est absurde ».
Préfère-t-on des témoignages
plus républicains ? Ecoutons le
trop intermittent collaborateur de
VŒuvre, Ledru-Rollin. Il vient
dé sortir du pouvoir où aucune at-
taque, aucune calomnie, ne lui a
été épargnée. On propose à l'As-
semblée constituante de restrein-
. cire les droits de la presse, car
. c'est toujours par là que commen-
. cent les réactions.. De toute son
énergie, il ,s'y oppose et termine
son discours par ces belles paro-j
f les : « 0 presse ! J'ai bonheur à te
^fendre, toi qui m'as si outra-
, geusement, si odieusement atta-
; qué ! Ledru-Rollin qui vous parle,
• c'est, selon elle, Ledru-Rollin le
1 voleur, le libertin. C'est ainsi
qu'elle a payé mon dévouement à
la République.
« Oui, oui, je m'en glorifie : je
libertin avec des courtisanes qu'il
n'avait jamais vues ; le voleur
qui avait sacrifié sa fortune pour
hâter l'avènement de la 'Républi-
que dont beaucoup d'entre vous
ne voulaient pas, et à qui il ne
reste guère de patrimoine que son
inextinguible amour de la liber-
té. Je ne pouvais pas répondre à
ces attaques, mais avec Franklin,
leur maître à tous, je me disais :
Si ce sont des vices qu'ils me re-
prochent, leur censure me corri-
gera ; si ce sont des calomnies.,
peut-être un jour, l'histoire, à
son tour, les corrigera. »
Michel de Bourges développant,
deux ans plus tard, à la tribune
de l'Assemblée Législative, la
théorie de la ' République, n'est
pas moins éloquent, ni moins for-
mel. « Nous voulons qu'on nous
discute. Nous provoquons, nous
sollicitons qu'on nous discute ;
nous avons la prétention d'être la
raison même. Prenez-y garde, si
nous ne sommes pas discutables
nous ne sommes pas vrais. Nous
sommes, nous, les enfants du
doute ; nous ne pouvons pas re-
nier notre mère, le libre examen ;
c'est la source d'où nous venons et
~ à laquelle nous voulons toujours
remonter."
Voilà la vraie doctrine, voilà la
loi et les prophètes.
Louis Martin,
[texte illisible]
On a arrêté le directeur
de la Banque française
d'Escompte et de Bourse
IL LAISSE UN PASSIF
DE HUIT MILLIONS
On a encore arrêté un banquier
hier. Cette fois, lé montant du passif
est d'importance, puisqu'il' se com-
pose de quatre millions en espèces
iet de quatre millions de titres..
C'est &ur mandat de M. Brack,
juge d'instruction, que M. Lefebvre,
commissaire aux délégations judi-
ciaires, et les inspecteurs Chenelo
et Meder se sont transportés au do-
micib de l'indélicat financier.. ; ..
Mariùs Charraudeau;né en 1888
à Loudun (Vienne), habitait le sei-
zième arrondissement, 3, rue Ber-
ton. avec sa femme et' son enfant.
Il était administrateur délégué et
directeur de la Banque Française'
d'Escompte et de Bourse, 33, rue
Réaumur. Il avait , fondé des suc-
cursales à Paris : 10, avenue de
Saint-Ouen et 12, rue Bailly, et à
Herblay, à Vienne et à Loudun, son
pave: natal.
Marius Charraudeau avait d'a-
bord dirigé le Petit Journal Finan-
cier, qu'il abandonna ; il venait de
se rendre acquéreur du bail des
luxueux locaux laissés libres par le
banquier Camelis, arrêté derniè-
rement à Compiègne.
Le président du conseil d'adminis-
tration - de la Banque Française
d'Escompte -et, de Bourse, le baron
Verlev,* demeurant 40, rue Dulong,
n'a pas été inquiété.
Quand les policiers se sont présen-
tés au sièp-e de la Banque, rue Réau-
mur, de nombreux 'clients, alarmés,
étaient présents et clamaient leur
déconvenue.
La découverte du krach
Vendredi, les déposants de titres
et d'espèces se présentèrent, nom-
breux, aux guichets de la J3ànquo et
succursâle/V 12,' avenue de
Saint-Ouen. Aucun remboursement
ne put être effectué. - ' ! -
_■ Le Parquet fut- avisé. Une infor-
mation pour escroquerie 'et abus de
confiance fut enfin ouverte, cette
fois, en présence de délits évidents.
Une instruction fut - confiée - à M.
Bracke et.un mandat d'amener lan-
cé contre Charraudeau.
Arrêté par M. Lefebvre, commis-
saire aux délégations judiciaires, le
banquier a subi hier l'interrogatoi-
re d'identité devant M. Bracke et a
été écroué à la prison de la Santé.
Il a choisi comme défenseurs Mes
Henry Darmon et Maxime Adda.
Charraudeau rejette toute la res-
ponsabilité sur le coulissier qui lui
servait de correspondant.
Mort du général Zurlinden
Le général 'de division du cadre
de réserve Emile-Auguste-François
Zurlinden est mort hier. Né à Col-
mar le 3 novembre 1837, il était
grand-ofifeier de la Légion d'hon-
neur.
Le défunt fut gouverneur mili-
taire de' Paris et ministre de la
guerre. Il est l'auteur d'un certain
nombre d'ouvrages militaires, par
mi lesquels : La Guerre de 1870-71,
Hautes études de guerre, Mes sou-
venirs, Napoléon et ses maréchaux,
Guerre de Libération. -,, -
Voir en deuxième page ~
Le Conseil national de la Confédération
1 ; des Anciens Combattants
H. Monier
— Et si on se fait coffrer ? ...
— Pas de danger... C'est complet,
avec le& ÏÏimqffîën:.. - ■"/ ' V . 1.~, ç~
Une nouvelle interpellation
sur les décès militaires
en Rhénanie
M. Louis Rollin, député de Paris
a demandé à interpeller les minis-
tres de la guerre et des pensions
sur cc les réparations qu'ils enten-
dent accorder aux familles des sol-
dats des garnisons de Rhénanie,
et notamment de l'a. garnison de
Trèves, morts victimes de leur ser-
vice et des fautes de l'autorité mi-
litaire. »
Une jeune couturière
est enlevée
par trois automobilistes
L'autre nuit, vers minuit, un pe-
tit. drame s'est déroulé dans les
sombres taillis du bois de Boulo-
gne. :
Mlle Paulette Masseo, 18 ans.
couturière, dëmëupa.ht,, 5, , rue
Saint-Jacques, fut , ab,ordée, place
de . l'Etoile par trois automobilis.
'tês 'qui, -la.. firent monter de force
dans leur voiture. ,
; Une heure plus tard, des pas-
sants découvraient dans les para-
ges du Jardin d'Acclimatation une
jeune fille en. larmes, et en pitoya-
ble état qui leur conta que ses peu
galants chevaliers servants avaient 1
tenté d'abuser d'elle et, n'y parve-
nant pas, avaient pris la fuite non
sans emporter son sac à main con-
tenant un peu d'argent et des pa-
piers d'identité
Le commissaire de Neuilly a ou-
vert une enquête.. • . -
Les mauvais larrons
Certains voleurs, qui qui se croient
très malins, doivent être très bêtes.
Le voleur malin est celui qui vole
des billets ou des pièces le voleur
un peu moins malin est celui qui
vole des val,&ufrs ; encore plus bête
celui qui vole un collier de perles :
dès l'instant que le fil est coupé, le
joyau vaut le quart de ce que l'a
payé l'Américaine ou Mlle Marnac.
Un idiot, c'est celui qui vole le dia-
mant de Chantilly ; encore peut-il
le* faire morceler pour en tirer
quelques sous ; mais le pauvre im-
bécile qui chipe la Jocond'e, la
Vénus de Milo ou le dôme des In-
valides n'a que la. ressource de 'mou-
rir de faim à côté de son chef-d'œu-
vre, caché dans un placard, sans
pouvoir nourrir le plus humble es-
poir de l'échanger contre des hari-
oots.
On peut tirer parti d'un tableau
qui est un faux ; on n'arrive pas à
vendre un tableau authentique, sans
être sûr de se faire prendre. Les
œuvres d'art sont connues, étique-
tées, classées. On en connaît les pro-
priétaires, à la queue leu leu, depuis
François Ier ou Philippe II jusqu'à
M. Chauchart et jusqu'à M. Co-
gnacq. On ne s'embarrasse pas d'un
buste, d'un portrait, d'une pendule
célèbre, sans que cela se sache immé-
diatement.
La ressource serait de raconter
qu'il s'agit d'une copie; comme les
experts n'y connaissent pas beau-
coup plus que les amateurs, le voleur
aurait la surprire d'entendre affir-
mer que l.a copie est mauvaise et
Qu'un véritable mima ipRpnr n'en
dominerait pas cinquante louis.
— D.
En troisième page :
La 548 session du Conseil
de la Société des Nations
s'est terminée hier
Par la force
des choses
Deux événements viennent de se
produire, ou plus exactement deux
signes de se manifester, à l'impor-
tance respective desquels leur ti-
multanéité ajoute encore. Le même
jour, le Conseil de la Société des
Nations s'est saisi d'une proposi-
tion tendant à assurer à l'Etat qui
serait victime d'une agression ur-
mée l'assistance financière des au-
tres Etats — et le Comité des Ex-
perts pour le règlement de la dette
allemande, a décidé en principe/la
création d'une Banque Internatio-
nale, dite de Compensation.
^VoilÀ -done , deux ■] organismes . es-
s'éntiellement différents'¡- l'un poli-
tique, l'autre financier, l'un à Ge-
nève, l'autre à Paris qui, sans s'ê-
tre certainement consultés, en arri-
vent;' par la logique et la force mê-
me des choses, à se ranger à des
solutions qu'on ne peut qualifier
autrement que « de solidarité inter-
nationale ».
Dira-t-on que la guerre ayant été
internationale, il est tout naturel
que le règlement qu'on en veut fai-
re ait le même caractère ? Ce serait
jouer sur les mots et nous repro-
cher à tort unejlapàliissade. A la vé-
rité les traite,;, vorrriitairement et plu-
tôt ridiculement distincts que les al-
liés ont dictés aux vaincus, tendaient
à instituer des règlements indépen-
dants et. « à deux ». Leur nature
même a montré que cers règlements
étaient dans une étroite dépendance
matérielle les uns des . autres et
qu'ils constituaient un ensemble
complexe et non divisible. Et c'est
ainsi, qu'on en est aujourd'hui, à
toucher presque comme à une chose
réalisée, à cette Banque Internatio-
nale dont le seule idée eût fait, il
y a deux mois encore, glousser 'fp
frîtié tous nos dindons de l'indivi-
Ûtiàlilknë nationaliste i kk Une Ban-
que Internationale ? .Rêvërîë ! Chi-
mère ! Folie ! Pourquoi pas. un bil-
let de banque international, pen-
dant que vous y êtes 1....),
Un billet international ! Mais
n'est-ce pas, justement, chose à peu
près faite ? Quand la Banque Inter-
nationale de Compensation qu'on
va créer aura reçu de l'Allemagne
des obligationis représentant-le mon-
tant de sa dette enfin fixé, quand
cette Banque aura émis elle-même
des bons contre les valeurs-ou es-
pèces propres à payer les ayants
droit, que seront donc ces bons si-
non de véritables billets internatio-
naux ? -'.v-
Et si l'hypothèse envisagée à Ge-
nève se produisait : si un Etat était
attaqué par un autre en violation
du pacte des Nations, et est les au-
tres Etats lui apportaient, comme
il sera dit désormais, leur secours
financier en garantissant ses em-
prunts, les titres que les' prêteurs
recevraient alors ne seraient-ils pas
effectivement de l'argent interna-
tional ?
- Ainsi, qu'on y consente ou pas,
est-on, sans , pouvoir échapper, à
leur rigueur, poussé aux solutions
collectives et essentiellement socia-
les.
On ne peut fonder la paix qu'en
l'organisant. Et on ne peut l'orga-
niser que par une action d'ensem-
ble et continue. Ce n'est pas émet-
tre des truismes que de le constater.
Et quand d'ailleurs ce serait le
cas, mieux vaud raient encore ces
truismes qui nous mènent à la paix
des peuples, que les . mensonges
mortifères dont sont faits les égoïs-
mes nationaux. '
Les « Etats-Unis d'Europe » ne sont
— et c'e-st bien dommage ! — pas
encore constitués. Mais les « peu-
ples unis de l'Europe » sont une
réalité nécessaire qui se précise
chaaue , iour. '
Victor Snell
RACCOURCIS
M. Daladier, écrivait, l'autre jour,
à Mgr Ruch
(( La liberté, la République triom-
pheront en Alsace comme elles ont
triomphé en Vendée.
cc Par la force ? Non... »
Dans les journaux cléricaux de
province, voici comment ce passage
est reproduit :
« ...la liberté, la République
triompheront en Alsace comme elles
ont triomphé en . Vendée par la
force. »
Ce qui prouve qu'il ne faut pas
confondre (c transcription fidèle »
et (c traduction vour les fidèles ». —
J. P.
VOICI LE PRINTEMPS !...
-
~-
Grands et pepûs se sont ébattus, -,> /ï4er, *' au jardin du LMxe?M!)owg ''
Il se trouve des gens graves pour
mesurer 1© renouveau et. mettre en
chiffres le printemps.
— 29 degrés au soleil, qu'ils di-
sent.
D'autres, plus simplement, consta-
tent que l'air est tiède, le ciel clair,
le soleil brillant, et qu'il fait a soif ».
L'objectivité des uns et la. sub-
jectivite des autres se promènent
d'ailleurs, de. concert, au Dois, de
préférence. -
II y fait bon marcher, encore que
le, sol soit mou et les avenues em-
poussiérées. Encore que les arbres
soient nus . et les lacs - frangés de
glace.
Mais il fait . bon. Etait-ce hier»?
qu'on se promenait dans le brouil-
lard et dans le gel ? Allons doncd
Aujourd'hui l'année fleurit, si leal
bourgeons sont en retard, ou, plu-,
tôt ne sont .pas en avance.
« Tailleurs » sombres et pardessus
clairs accouplent leurs silhouettes:
beauté des lignes sans raideur, jo-t-
liesse-renouvelée des femmes... '
L'avenue des Champs-Elyséesfe
prend un bain de soleil. Les cafés,,
à leurs terrasses-, échangent lea4
rayons et les ombres. C'est, le rayon.ï
que l'on préfère.
Et, bien qu'on soit content, om
fait monter de la bière.
— C. M.
- Et les terrasses des - cafés- ont re pris leur . physionom. i-e des jours
' de soleil. - (Photo OEuvre.) ;
LE KRACH DE LA « GAZETTE DU FRANC »
Journée
de confrontations
An qu et il manquait à l'appel :
il est malade
M. Glard voulait terminer hier
son information pour chantage. A
cet effet il avait convoqué la plupart
des victimes de Georges Anquetil
pour les confronter avec lui.' Mais
Georges Anquetil, malade, est resté
à l'infirmerie de Fresnes.
Le juge a donc mis tous les té-
moins, notamment MM. Jallès. Car-
rance, Meurisse, en présence de
M. Waldteufeld, dit LebouYB, aii-
cien < collaborateur de Georges An-
quetil, M. Waldteufeld. qui semble
encore dominé par son ancien pa-
tron, n'a fait que des réponses éva-
sives. ■ : - .. "• •" *
Il, a déclaré qu'il pensait que j
Georges i Anquetil avait -changé de
méthode depuis la substitution de la
Rumeur au Grand Guignol:* i .
— Je voyais son train de vie ; je
rencontrais chez lui de ombreuses
personnalités,-d'anciens gardes des
sceaux,' des ministres, des prési-
dents de chambre à l.a-C,our, des per-
sonnalités politiques et commercia-
les. Je ne pouvais supposer que ce
que faisait M.'AnqUetil pouvait être
incorrect.
Beaucoup de témoins ont recon-
nu qu'ils avaient versé de l'argent.
Maie peu ont précisé que des articles
avaient précédé les demandes d'ar-
gent ou suivi les refus de « payer ».
'M.' Glard a ensuite confronté le
banquier Carrance avec M,', Merle,
qu'assistait M0 Benoit Rul.
< Enfin après une rapide confronta-
tion de Mme Hanau et de Lebouys,
lë juge a confronté la présidente du
Conseil d'administration dfî la Ga-
zette du Franc avec Nimoun Amard,
en présence de I\Ies Dominique et
Camp an a.
Mme, Hanau a.répété que Nimoun
Amard était venu spontanément
chez 'elle de la part d'Anquetil - ;.le
Tunisien a soutenu que Mme Ha-
nau l'avait convoqué par téléphone.
Mme Hanau a prouvé le contraire
par son registre de communications
téléphoniques..
A L'HOTEL DE VILLE
M. Renard prend
possession de son poste
M. Paul Bouju reçoit les médailles d'or
de la Ville de Paris et du Département
M. Edouard Renard a, depuis-
hier soir, pris officiellement posses-e
s ion de son poste de préfet de la;
Seiiie. ' .
C'est en nrésence de deux sous-se.
MM. Bouju (à gauche) et RENARD
crétaires d'Etat. MM. Henry Pâté
et André-François Poncet, que,- dans
le salon des Arcades de l'Hôtel, da
Ville les présidents du Conseil mui
nicipal et du Conseil général firent.
au ri m des deux Assemblées, leurs
adieux à M. Paul Bouju et souhait
tèrent la bienvenue à M. Edouard'
Renard.
Plusieurs anciens préfets dej lai
Seine et de police : MM. de Selves"
Antrand, Lépine. Laurent, Morin"
ainsi que de nombreux sénateurs et
députés de Paris. la plupart des con<
seillers municipaux et généraux -as-Ê
sistaient à la cérémonie.
Plusieurs -discours furent p ronoft*?
StS - Centimes
/ "
1. ÊrmnoN X»EI PfljRis
T^«Î909. — DIMANCHE 10 MAnS. 192$\
9, . rue Louii-le-Grand (2*) -
-": Adr. télég. : ŒDVM-PABIS 1
Cttqn pMttt : IIomptl 1046
Fondateur :
. . 1 GUSTAVE: TÉRY
ÎLomm 65-00,65-01,65-02,
65-03, 65-04.
. 1 ~ ~ ~ ~ 1 -1 1 ~, . Après 1 iwors : 65-03,65-04
((Un jour un ban quier, un jour-un médecinâ
Hier% ,c'était un .'Médecin. »
L'OEUVRE du-3 mars.
Hier, c'était un " banquier "
A LA TRIBUNE
La République
et la liberté
de la Presse
Quelques-uns de nos amis de la
chambre et d'ailleurs faisaient t
dernièrement grief à M. Poincaré ®
des vives attaques dirigées par ler
certains journaux contre le Parle-
ment. Mais, vraiment, que vou- j
làit-on qu'il fît, pour les dissiper! c
Qu'il déférât au jury les auteurs c
jde ces critiques ? Si, comme il est s
plus que probable, le jury ' les .E
avait acquittés, que n'aurait-on à
pas dit du chef du gouvernement, z
de sa témérité maladroite, de son t
fcèle intempestif, de ses ardeurs
imprudentes ! Les poursuites, c
pleines d'aléas, risquaient de c
n'avoir d'autre effet que de susci- 1
ier des attaques plus virulentes. lç
Sans être ministériel le moins du j
pionde, nous ne croyons pas que J:
M. Poincaré soit blâmable pour
ji'avoir pas voulu s'exposer et h
Surtout pour n'avoir pas voulu c
texpo-ser le Parlement à de tels ris- .s
fllies- '
Désirait-on qu'il forgeât quel- t
ique .projet draconien de modifi- J
cation ' aux lois sur. la presse, t
qu'il demandât des créations de c
nouveaux délits, des : restrictions ^
'de droits, des aggravations de 1
peines, des changements- de juri- ,
dictions? Comme il nous paraît J
assez contradictoire e de réclamer (
l'abrogation de ce que l'on appelle c
:i( les lois scélérates J) et de suggé-
rer la présentation de semblables
projets, pous écarterons de piano
. cette attristante .hypothèse. • / J
„ Qe^tftut ternps,- et sous la mo- }.
iia-rehle, absolue elle-même, jour- J
nal istes et chansonniers ont plai- ■
samment et quelquefois cruelle-
ment exercé leur verve aux dé- \
pt n-s des pouvoirs constitués. « Ils <
chantent, mais ils paieront », di- i
sait sans s'émouvoir Mazarin, qui 1
en prenait philosophiquement ]
son parti. A l'heure présente, si (
l'on charité fort, l'on paye lar- ,
; gpment. : j
Au reste, bien avant cet illustre :
cardinal, les Romains avaient cou- ;
; tume de faire suivre les triom- :
phateurs, dans leurs apothéoses,
par des esclaves chargés de leur
rappeler durement qu'ils n'étaient
que des hommes comme les au- .
ires. Le peuple d'Athènes laissait
Aristophane se moquer librement
de lui 'et de ses idoles. Serions-
nous moins philosophes que Ma-
zarin, moins républicains, que
o .l'ancienne Rome, moins spiri-
tuels et plus susceptibles que les
[ Athéniens ? Sans nous flatter, je
Sn'ose le croire.
Personne n'ignore l'antipathie
violente ' qu'a toujours affectée
Napoléon Ier à l'égard de ceux
| qu'il appelait les idéologues. Ce-
pendant, dès son retour de l'île
! d'Elbe, son premier soin, une fois
à Paris, fut d'appeler Benjamin
' Constant et de lui dire, assagi
1 qu'il, avait été par ses disgrâces :
« Des discussions publiques, des
; élections libres, des ministres res-
j pensables, la liberté de la presse
[ . surtout : je veux tout cela, la li-
| berté de la presse surtout.
L'étouffer est absurde ».
Préfère-t-on des témoignages
plus républicains ? Ecoutons le
trop intermittent collaborateur de
VŒuvre, Ledru-Rollin. Il vient
dé sortir du pouvoir où aucune at-
taque, aucune calomnie, ne lui a
été épargnée. On propose à l'As-
semblée constituante de restrein-
. cire les droits de la presse, car
. c'est toujours par là que commen-
. cent les réactions.. De toute son
énergie, il ,s'y oppose et termine
son discours par ces belles paro-j
f les : « 0 presse ! J'ai bonheur à te
^fendre, toi qui m'as si outra-
, geusement, si odieusement atta-
; qué ! Ledru-Rollin qui vous parle,
• c'est, selon elle, Ledru-Rollin le
1 voleur, le libertin. C'est ainsi
qu'elle a payé mon dévouement à
la République.
« Oui, oui, je m'en glorifie : je
libertin avec des courtisanes qu'il
n'avait jamais vues ; le voleur
qui avait sacrifié sa fortune pour
hâter l'avènement de la 'Républi-
que dont beaucoup d'entre vous
ne voulaient pas, et à qui il ne
reste guère de patrimoine que son
inextinguible amour de la liber-
té. Je ne pouvais pas répondre à
ces attaques, mais avec Franklin,
leur maître à tous, je me disais :
Si ce sont des vices qu'ils me re-
prochent, leur censure me corri-
gera ; si ce sont des calomnies.,
peut-être un jour, l'histoire, à
son tour, les corrigera. »
Michel de Bourges développant,
deux ans plus tard, à la tribune
de l'Assemblée Législative, la
théorie de la ' République, n'est
pas moins éloquent, ni moins for-
mel. « Nous voulons qu'on nous
discute. Nous provoquons, nous
sollicitons qu'on nous discute ;
nous avons la prétention d'être la
raison même. Prenez-y garde, si
nous ne sommes pas discutables
nous ne sommes pas vrais. Nous
sommes, nous, les enfants du
doute ; nous ne pouvons pas re-
nier notre mère, le libre examen ;
c'est la source d'où nous venons et
~ à laquelle nous voulons toujours
remonter."
Voilà la vraie doctrine, voilà la
loi et les prophètes.
Louis Martin,
[texte illisible]
On a arrêté le directeur
de la Banque française
d'Escompte et de Bourse
IL LAISSE UN PASSIF
DE HUIT MILLIONS
On a encore arrêté un banquier
hier. Cette fois, lé montant du passif
est d'importance, puisqu'il' se com-
pose de quatre millions en espèces
iet de quatre millions de titres..
C'est &ur mandat de M. Brack,
juge d'instruction, que M. Lefebvre,
commissaire aux délégations judi-
ciaires, et les inspecteurs Chenelo
et Meder se sont transportés au do-
micib de l'indélicat financier.. ; ..
Mariùs Charraudeau;né en 1888
à Loudun (Vienne), habitait le sei-
zième arrondissement, 3, rue Ber-
ton. avec sa femme et' son enfant.
Il était administrateur délégué et
directeur de la Banque Française'
d'Escompte et de Bourse, 33, rue
Réaumur. Il avait , fondé des suc-
cursales à Paris : 10, avenue de
Saint-Ouen et 12, rue Bailly, et à
Herblay, à Vienne et à Loudun, son
pave: natal.
Marius Charraudeau avait d'a-
bord dirigé le Petit Journal Finan-
cier, qu'il abandonna ; il venait de
se rendre acquéreur du bail des
luxueux locaux laissés libres par le
banquier Camelis, arrêté derniè-
rement à Compiègne.
Le président du conseil d'adminis-
tration - de la Banque Française
d'Escompte -et, de Bourse, le baron
Verlev,* demeurant 40, rue Dulong,
n'a pas été inquiété.
Quand les policiers se sont présen-
tés au sièp-e de la Banque, rue Réau-
mur, de nombreux 'clients, alarmés,
étaient présents et clamaient leur
déconvenue.
La découverte du krach
Vendredi, les déposants de titres
et d'espèces se présentèrent, nom-
breux, aux guichets de la J3ànquo et
succursâle/V 12,' avenue de
Saint-Ouen. Aucun remboursement
ne put être effectué. - ' ! -
_■ Le Parquet fut- avisé. Une infor-
mation pour escroquerie 'et abus de
confiance fut enfin ouverte, cette
fois, en présence de délits évidents.
Une instruction fut - confiée - à M.
Bracke et.un mandat d'amener lan-
cé contre Charraudeau.
Arrêté par M. Lefebvre, commis-
saire aux délégations judiciaires, le
banquier a subi hier l'interrogatoi-
re d'identité devant M. Bracke et a
été écroué à la prison de la Santé.
Il a choisi comme défenseurs Mes
Henry Darmon et Maxime Adda.
Charraudeau rejette toute la res-
ponsabilité sur le coulissier qui lui
servait de correspondant.
Mort du général Zurlinden
Le général 'de division du cadre
de réserve Emile-Auguste-François
Zurlinden est mort hier. Né à Col-
mar le 3 novembre 1837, il était
grand-ofifeier de la Légion d'hon-
neur.
Le défunt fut gouverneur mili-
taire de' Paris et ministre de la
guerre. Il est l'auteur d'un certain
nombre d'ouvrages militaires, par
mi lesquels : La Guerre de 1870-71,
Hautes études de guerre, Mes sou-
venirs, Napoléon et ses maréchaux,
Guerre de Libération. -,, -
Voir en deuxième page ~
Le Conseil national de la Confédération
1 ; des Anciens Combattants
H. Monier
— Et si on se fait coffrer ? ...
— Pas de danger... C'est complet,
avec le& ÏÏimqffîën:.. - ■"/ ' V . 1.~, ç~
Une nouvelle interpellation
sur les décès militaires
en Rhénanie
M. Louis Rollin, député de Paris
a demandé à interpeller les minis-
tres de la guerre et des pensions
sur cc les réparations qu'ils enten-
dent accorder aux familles des sol-
dats des garnisons de Rhénanie,
et notamment de l'a. garnison de
Trèves, morts victimes de leur ser-
vice et des fautes de l'autorité mi-
litaire. »
Une jeune couturière
est enlevée
par trois automobilistes
L'autre nuit, vers minuit, un pe-
tit. drame s'est déroulé dans les
sombres taillis du bois de Boulo-
gne. :
Mlle Paulette Masseo, 18 ans.
couturière, dëmëupa.ht,, 5, , rue
Saint-Jacques, fut , ab,ordée, place
de . l'Etoile par trois automobilis.
'tês 'qui, -la.. firent monter de force
dans leur voiture. ,
; Une heure plus tard, des pas-
sants découvraient dans les para-
ges du Jardin d'Acclimatation une
jeune fille en. larmes, et en pitoya-
ble état qui leur conta que ses peu
galants chevaliers servants avaient 1
tenté d'abuser d'elle et, n'y parve-
nant pas, avaient pris la fuite non
sans emporter son sac à main con-
tenant un peu d'argent et des pa-
piers d'identité
Le commissaire de Neuilly a ou-
vert une enquête.. • . -
Les mauvais larrons
Certains voleurs, qui qui se croient
très malins, doivent être très bêtes.
Le voleur malin est celui qui vole
des billets ou des pièces le voleur
un peu moins malin est celui qui
vole des val,&ufrs ; encore plus bête
celui qui vole un collier de perles :
dès l'instant que le fil est coupé, le
joyau vaut le quart de ce que l'a
payé l'Américaine ou Mlle Marnac.
Un idiot, c'est celui qui vole le dia-
mant de Chantilly ; encore peut-il
le* faire morceler pour en tirer
quelques sous ; mais le pauvre im-
bécile qui chipe la Jocond'e, la
Vénus de Milo ou le dôme des In-
valides n'a que la. ressource de 'mou-
rir de faim à côté de son chef-d'œu-
vre, caché dans un placard, sans
pouvoir nourrir le plus humble es-
poir de l'échanger contre des hari-
oots.
On peut tirer parti d'un tableau
qui est un faux ; on n'arrive pas à
vendre un tableau authentique, sans
être sûr de se faire prendre. Les
œuvres d'art sont connues, étique-
tées, classées. On en connaît les pro-
priétaires, à la queue leu leu, depuis
François Ier ou Philippe II jusqu'à
M. Chauchart et jusqu'à M. Co-
gnacq. On ne s'embarrasse pas d'un
buste, d'un portrait, d'une pendule
célèbre, sans que cela se sache immé-
diatement.
La ressource serait de raconter
qu'il s'agit d'une copie; comme les
experts n'y connaissent pas beau-
coup plus que les amateurs, le voleur
aurait la surprire d'entendre affir-
mer que l.a copie est mauvaise et
Qu'un véritable mima ipRpnr n'en
dominerait pas cinquante louis.
— D.
En troisième page :
La 548 session du Conseil
de la Société des Nations
s'est terminée hier
Par la force
des choses
Deux événements viennent de se
produire, ou plus exactement deux
signes de se manifester, à l'impor-
tance respective desquels leur ti-
multanéité ajoute encore. Le même
jour, le Conseil de la Société des
Nations s'est saisi d'une proposi-
tion tendant à assurer à l'Etat qui
serait victime d'une agression ur-
mée l'assistance financière des au-
tres Etats — et le Comité des Ex-
perts pour le règlement de la dette
allemande, a décidé en principe/la
création d'une Banque Internatio-
nale, dite de Compensation.
^VoilÀ -done , deux ■] organismes . es-
s'éntiellement différents'¡- l'un poli-
tique, l'autre financier, l'un à Ge-
nève, l'autre à Paris qui, sans s'ê-
tre certainement consultés, en arri-
vent;' par la logique et la force mê-
me des choses, à se ranger à des
solutions qu'on ne peut qualifier
autrement que « de solidarité inter-
nationale ».
Dira-t-on que la guerre ayant été
internationale, il est tout naturel
que le règlement qu'on en veut fai-
re ait le même caractère ? Ce serait
jouer sur les mots et nous repro-
cher à tort unejlapàliissade. A la vé-
rité les traite,;, vorrriitairement et plu-
tôt ridiculement distincts que les al-
liés ont dictés aux vaincus, tendaient
à instituer des règlements indépen-
dants et. « à deux ». Leur nature
même a montré que cers règlements
étaient dans une étroite dépendance
matérielle les uns des . autres et
qu'ils constituaient un ensemble
complexe et non divisible. Et c'est
ainsi, qu'on en est aujourd'hui, à
toucher presque comme à une chose
réalisée, à cette Banque Internatio-
nale dont le seule idée eût fait, il
y a deux mois encore, glousser 'fp
frîtié tous nos dindons de l'indivi-
Ûtiàlilknë nationaliste i kk Une Ban-
que Internationale ? .Rêvërîë ! Chi-
mère ! Folie ! Pourquoi pas. un bil-
let de banque international, pen-
dant que vous y êtes 1....),
Un billet international ! Mais
n'est-ce pas, justement, chose à peu
près faite ? Quand la Banque Inter-
nationale de Compensation qu'on
va créer aura reçu de l'Allemagne
des obligationis représentant-le mon-
tant de sa dette enfin fixé, quand
cette Banque aura émis elle-même
des bons contre les valeurs-ou es-
pèces propres à payer les ayants
droit, que seront donc ces bons si-
non de véritables billets internatio-
naux ? -'.v-
Et si l'hypothèse envisagée à Ge-
nève se produisait : si un Etat était
attaqué par un autre en violation
du pacte des Nations, et est les au-
tres Etats lui apportaient, comme
il sera dit désormais, leur secours
financier en garantissant ses em-
prunts, les titres que les' prêteurs
recevraient alors ne seraient-ils pas
effectivement de l'argent interna-
tional ?
- Ainsi, qu'on y consente ou pas,
est-on, sans , pouvoir échapper, à
leur rigueur, poussé aux solutions
collectives et essentiellement socia-
les.
On ne peut fonder la paix qu'en
l'organisant. Et on ne peut l'orga-
niser que par une action d'ensem-
ble et continue. Ce n'est pas émet-
tre des truismes que de le constater.
Et quand d'ailleurs ce serait le
cas, mieux vaud raient encore ces
truismes qui nous mènent à la paix
des peuples, que les . mensonges
mortifères dont sont faits les égoïs-
mes nationaux. '
Les « Etats-Unis d'Europe » ne sont
— et c'e-st bien dommage ! — pas
encore constitués. Mais les « peu-
ples unis de l'Europe » sont une
réalité nécessaire qui se précise
chaaue , iour. '
Victor Snell
RACCOURCIS
M. Daladier, écrivait, l'autre jour,
à Mgr Ruch
(( La liberté, la République triom-
pheront en Alsace comme elles ont
triomphé en Vendée.
cc Par la force ? Non... »
Dans les journaux cléricaux de
province, voici comment ce passage
est reproduit :
« ...la liberté, la République
triompheront en Alsace comme elles
ont triomphé en . Vendée par la
force. »
Ce qui prouve qu'il ne faut pas
confondre (c transcription fidèle »
et (c traduction vour les fidèles ». —
J. P.
VOICI LE PRINTEMPS !...
-
~-
Grands et pepûs se sont ébattus, -,> /ï4er, *' au jardin du LMxe?M!)owg ''
Il se trouve des gens graves pour
mesurer 1© renouveau et. mettre en
chiffres le printemps.
— 29 degrés au soleil, qu'ils di-
sent.
D'autres, plus simplement, consta-
tent que l'air est tiède, le ciel clair,
le soleil brillant, et qu'il fait a soif ».
L'objectivité des uns et la. sub-
jectivite des autres se promènent
d'ailleurs, de. concert, au Dois, de
préférence. -
II y fait bon marcher, encore que
le, sol soit mou et les avenues em-
poussiérées. Encore que les arbres
soient nus . et les lacs - frangés de
glace.
Mais il fait . bon. Etait-ce hier»?
qu'on se promenait dans le brouil-
lard et dans le gel ? Allons doncd
Aujourd'hui l'année fleurit, si leal
bourgeons sont en retard, ou, plu-,
tôt ne sont .pas en avance.
« Tailleurs » sombres et pardessus
clairs accouplent leurs silhouettes:
beauté des lignes sans raideur, jo-t-
liesse-renouvelée des femmes... '
L'avenue des Champs-Elyséesfe
prend un bain de soleil. Les cafés,,
à leurs terrasses-, échangent lea4
rayons et les ombres. C'est, le rayon.ï
que l'on préfère.
Et, bien qu'on soit content, om
fait monter de la bière.
— C. M.
- Et les terrasses des - cafés- ont re pris leur . physionom. i-e des jours
' de soleil. - (Photo OEuvre.) ;
LE KRACH DE LA « GAZETTE DU FRANC »
Journée
de confrontations
An qu et il manquait à l'appel :
il est malade
M. Glard voulait terminer hier
son information pour chantage. A
cet effet il avait convoqué la plupart
des victimes de Georges Anquetil
pour les confronter avec lui.' Mais
Georges Anquetil, malade, est resté
à l'infirmerie de Fresnes.
Le juge a donc mis tous les té-
moins, notamment MM. Jallès. Car-
rance, Meurisse, en présence de
M. Waldteufeld, dit LebouYB, aii-
cien < collaborateur de Georges An-
quetil, M. Waldteufeld. qui semble
encore dominé par son ancien pa-
tron, n'a fait que des réponses éva-
sives. ■ : - .. "• •" *
Il, a déclaré qu'il pensait que j
Georges i Anquetil avait -changé de
méthode depuis la substitution de la
Rumeur au Grand Guignol:* i .
— Je voyais son train de vie ; je
rencontrais chez lui de ombreuses
personnalités,-d'anciens gardes des
sceaux,' des ministres, des prési-
dents de chambre à l.a-C,our, des per-
sonnalités politiques et commercia-
les. Je ne pouvais supposer que ce
que faisait M.'AnqUetil pouvait être
incorrect.
Beaucoup de témoins ont recon-
nu qu'ils avaient versé de l'argent.
Maie peu ont précisé que des articles
avaient précédé les demandes d'ar-
gent ou suivi les refus de « payer ».
'M.' Glard a ensuite confronté le
banquier Carrance avec M,', Merle,
qu'assistait M0 Benoit Rul.
< Enfin après une rapide confronta-
tion de Mme Hanau et de Lebouys,
lë juge a confronté la présidente du
Conseil d'administration dfî la Ga-
zette du Franc avec Nimoun Amard,
en présence de I\Ies Dominique et
Camp an a.
Mme, Hanau a.répété que Nimoun
Amard était venu spontanément
chez 'elle de la part d'Anquetil - ;.le
Tunisien a soutenu que Mme Ha-
nau l'avait convoqué par téléphone.
Mme Hanau a prouvé le contraire
par son registre de communications
téléphoniques..
A L'HOTEL DE VILLE
M. Renard prend
possession de son poste
M. Paul Bouju reçoit les médailles d'or
de la Ville de Paris et du Département
M. Edouard Renard a, depuis-
hier soir, pris officiellement posses-e
s ion de son poste de préfet de la;
Seiiie. ' .
C'est en nrésence de deux sous-se.
MM. Bouju (à gauche) et RENARD
crétaires d'Etat. MM. Henry Pâté
et André-François Poncet, que,- dans
le salon des Arcades de l'Hôtel, da
Ville les présidents du Conseil mui
nicipal et du Conseil général firent.
au ri m des deux Assemblées, leurs
adieux à M. Paul Bouju et souhait
tèrent la bienvenue à M. Edouard'
Renard.
Plusieurs anciens préfets dej lai
Seine et de police : MM. de Selves"
Antrand, Lépine. Laurent, Morin"
ainsi que de nombreux sénateurs et
députés de Paris. la plupart des con<
seillers municipaux et généraux -as-Ê
sistaient à la cérémonie.
Plusieurs -discours furent p ronoft*?
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