Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1929-04-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 avril 1929 25 avril 1929
Description : 1929/04/25 (N4955). 1929/04/25 (N4955).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4617760c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
L'ŒUVRE
05» C7entimes ISPItION X>E S*jgL3EgLX3S» N" 4955. - jeudi 25 avril 1929
rue Ldais-!e-Grand cr)
9, Adr. télég.. : ŒUTM-PAMS
Qè0r8 postal :CMpte i 046
Fondateur s
GUSTAV EX Mr IÈF." TZ Ir
(Louwe 65-00, 65-01, 65-02,
Téléphonas! 65-03, 65-04.
Après ~ 1 heure : 65-03, 65-04
En somme, la méthode actuelle
des experts s'inspire des meil-
leures traditions militaires :
On fait un rapport, et on
attend le contre-ordre.
SÉVERINE JOURNALISTE
Elle s'appelait en réalité Caroli- c
ne Rohn et elle était née en 1855, t
à Paris, d'une famille de soldats r
dent les origines étaient lorraines, r
Fonctionnaire de l'Empire, son a
père mourut en ne lui laissant c
pour patrimoine que de bons r
conseils et un renom d'honnêteté
f, rupuleuse. Elle avait seize ans r
guand, traversant les avant-pos- f
l'p?, communards, calée entre deux r
matelas sur l'impériale d'un pe- e
fil omnibus, un cage de perro- s
(jnet, dans, la main droite, dans f
ja gauche un carton à chapeau, t
doux sacs en bandoulière et une t
boite de parapluies entre les ge- t:
nnux, elle se prit pour la cause r
révolutionnaire d'une sympa- s
line qui ne devait jamais la r
quitter : ces communards, dont r
on disait tant de mal autour
rlelle, lui apparurent comme de f,
fort braves gens. Dès lors, son c
instinct de révolte se développa c
H, quand elle rencontra Vallès, e
une dizaine d'années après, elle r
fut la révélation d'une force vers c
laquelle elle avait toujours confu- a
moment aspiré. Vallès l'ébloui t, la s
subjugua, la façonna, fit d'elle ce /
qu'elle devait être, c'est-à-dire éI
une magnifique sensibilité sans j
rosse en action. On raconte aussi c
nue, sa ferveur révolutionnaire lui t
serait venue d'un baiser que lui j
aurait donné Victor Hugo, en sep- s
timbre 70, dans une petite cour
fi la rue Louis-le-Grand remplie /
d hommes barbus et frémissants r
qui criaient : « Vive la Républi- t
nue!--» ■ 'c
— Il faut que j'embrasse la. 1
République ! se serait écrié Victor f-
Hugo. - ' ......... 1J
Et il aurait serré sur sa poitrine
une jeune fille timide, qui se
trouvait là par hasard et dont les
cheveux roux, flamboyants, enca-
d raient un extraordinaire visage ..
ne vierge aux lèvres gonflées de
simg. C'était elle. !
1
Elle collabora donc avec Vallès
su Cri du Peuple. Elle l'accompa- r
en ait partout, elle était sa muse î
ei, sa fille spirituelle, il était son f
grand homme, il était son dieu, '
il incarnait pour elle la Révolu- 1
iion absolue, divine. Car Séverine 1
a toujours été mystique, et ce se- \
ra.it la méconnaître singulière- •)
ment que de voir en elle une fille ]
du dix-huitième siècle. Son épo-
que. c'était le moyen-âge. Sa ré-
solution, c'était celle des Jacques,
non point celle des juristes en ha-
bit noir. Pourquoi ne pas rappe-
ler qu'elle a été boulangiste? Des :
barricades de Vallès au cheval î
noir du général, la chute était ru-
de ; tout autre que Séverine s'y se-
rait cassé les reins. Mais le génie
féminin fait des miracles. Malgré
k boulangisme, Séverine resta Sé-
verine. Quand elle eut quitté la
direction du Cri du Peuple où,
après la mort de Vallès, la divi-
sion s'était mise, elle ne se fit pas
scrupule de porter sa copie aux
journaux les plus divers.
En effet elle n'était d'aucun
parti, puisqu'elle était du parti
des pauvres : « Avec les pauvres
toujours, malgré leurs erreurs,
malgré leurs fautes, malgré leurs
crimes ! « Tel était son program-
l'lié d'action. Elle lui est restée fi.
dèle jusqu'à la fin.
Dès lors elle eut sa légende, ou
plutôt son,auréole. On la surnom-
ma Notre-Dame-de-la-Larme-à-
î'OEil, et l'ironie de la formule
contenait un hommage dont elle
Pouvait être justement fière. Par-
tout où une souffrance lui était
révélée, Séverine apportait sa
insolation. Qu'un coup de gri-
sou fit 150 victimes à Saint-Etien-
nro que les casseurs de sucre se
"missent en grève, ou que ce fût
■ma télégraphistes — qu'on appe-
l'armée de Séverine — de des-
' udre dans la rue pour réclamer
um; augmentation de salaire,qu'un
f oridamné à mort fût sur le point
fi être exécuté ou qu'une famille
fm pauvres gens manquât de
d'un, Séverine prenait la pa-
|oU; et implorait la pitié pu-
■ji]o[ue, et elle avait souvent
'•'tin de cause. Malgré qu'elle
f'ri eût., elle était devenue une
llf: '"es personnalités parisien- '
chez qui les reporters se pré-
cipitent à toute occasion pour ob-
tenir une interview, et dont les
revuistes de fin d'année tirent la,
matière de leurs couplets. Son
amour des bêtes n'avait pas peu
contribué non plus à rendre son
nom populaire.
Féministe au sens ordinaire du
mot? C'est probable. Mais son
féminisme n'avait rien de doctri-
nal ni de systématique. Quand,
en 1885, la Ligue de l'Affranchis-
sement des femmes lui avait of-
fert une candidature à la Cham-
bre des députés, elle s'était déro-
bée : cc Je suis restée beaucoup
trop femme, avait-elle répondu,
pour n'être pas beaucoup au-des-
sous d'une tâche qu'une citoyen-
ne plus virile accomplira, certes,
mieux que moi. »
Elle avait fait aussi du repor-
tage. et l'entrevue au cours de la-
quelle elle obtint de Léon XIII la
condamnation de l'antisémitisme
est restée célèbre. Mais on pour-
rait multiplier à l'infini les anec-
dotes. Se rappelle-t-on qu'elle
avait tâté du théâtre avec un acte
sur Napoléon à Saint-Hélène, où
Antoine tint le rôle de l'homme
au petit chapeau ? Détail encore
moins connu : c'est elle qui re-
commanda au directeur du Théâ-
tre Libre la première pièce d'un
jeune auteur nommé Henry Bern-
stein, Le Marché.
On relira toujours de Séverine
Pages roltr/ es et Pages m,1/stiq'lle.'>,
et son style simple, clair et vi-
brant, pourra être proposé comme
objet d'étude à ceux que préoccu-
pent les problèmes multiples et
enchevêtrés, dont l'ensemble for-
me ce qu'on appelle l'art d'écrire.
Mais y avait-il de l'art citez Séve-
rine ? Pour moi, je ne vois en
elle qu'un don merveilleux, uni-
que certainement dans l'histoire
du journalisme francais. Disons-
le bien hautement et proposons-
nous de le répéter souvent : Sé-
verine est la plus grande journa-
liste crue la France pif, jamais eu,
— depuis Mme de Sévigné.
Elle a vécu ses dernières an.
nées dans sa petite maison de
Pierrefonds, au milieu de ses bê-
tps, à l'ombre de la grande forêt.
Vieille, elle avait, avec ses grands
veux pleins de lumière et ses che-
veux blancs en auréole, gardé
une émouvante beauté. On s'ex-
nlictuait encore le baiser de Victor
Hugo...-
André Billy
Les obsèques auront lieu samedi
Les obsèques de Mme Séverine
auront lieu samedi prochain,
27 avril, à 15 heures, à Pierrefonls.
Nous commençons en 61 page
la publication de votre nouveau
:: :: :: feuilleton :: ::
LE MARTRE INCONNU
ROMAN INÉDIT
par MAURICE D C'est un beau drame, très sim-
ple et très émouvant, poignant
dans sa sobriété, écrit sans SOIL- ,
ci des modes pas s (yg è7-es, parte
qu'il. exprime des senfJmrnls
éternels, l'humanité de tous les
:: temps et de tous les pays
iPholo Œuvre),
Tye prince Eugène de Suède a,
posé hier, à la Cité Universi.
. taire, la première pierre du Col-
lège suédois.
(Voir à la 4° page.)
He ba 'lue fois que vous
. entendrez parler dans votre
entourage d'un cas de dipb-
férie, songez qu'il aurait pu
être évité.
Le jour où fous les eo-
fants seront Vaccinés
contre la dipbtérie celle-ci
ne sera plus qu'un mauvais
souvenir. "
Médecin.Major TOELLER,
Agrège du raL-de-GTdcc
A PROPOS DES ÉLECTIONS MUNICIPALES
De qui est cette fable ?
LE CHIEN POLITIQUE
Un grand mâtin fort bien dressé,
Chez un boucher de connaissance,
D'un pas diligent et pressé,
Portait souvent tout seul un paatier par son anse ;
Le boucher remplissait avec fidélité
Des mets les plus friande qu'il eût dans sa, boutique ;
Et le mâtin, malgré son ventre famélique,
Les portait à son. maître en chien de probité.
Toutefois il advint qu'un jour un certain dogue
Fourra dans le panier son avide museau,
Et d'un air insolent et rogue.
En tira le plus gros morceau.
Pour le ravoir sur lui notre mâtin e'élance.
Le dogue se met en défen&e ;
Et pendant qu'ils se colletaient.
Se mordaient, eo cu] butaient,
De chiens une nombreuse et bruya/nte cohue
Fondit, sur le panier des deux bouts de la rue.
Le mâtin s'étant aperçu,
Après maint, coup de dent reçu,
Qu'entre tant d'a.ffamé.s la viande partagée .
Serait bientôt toute mangée,
Conclut qu'à. résister il n'aufTai.t a,UCi!]!n fruit.
Il. changea donc soudain de style et d'e mét,hüd.e.o
Et devenu souple et commode,
Prit sa part du butin qu'il dévora sans bruit.
Ainsi darne les emplois que fournit la, cité,
Tel des deniers publics veut faire un bon usage.
Qui d'abord, des pillards reti.ent l'avidité, '
Mais après s'buroairaise et prend part au .pillage.
Dp qui est tette fable ? Pal' bien.' elle est. rie... ~ ' .
Pas du. tout. Vous vous trompe s. Cherchez mieux. Et fI'. premier de
nos lecteurs Qui nous aura ait, le nom. véritable de l'auteur aura
droit a un, sounenÂZt
Le temps
des émois
Comme le rapporte plus loin notre
ami Glay, les élections des délégués
du personnel aux Conseils départe-
mentaux de l'enseignement primaire
sont, d'après les résultats obtenus dé-
jà et ceux qu'on peut raisonnable-
ment escompter au second tour, une
« tape » pour les extrémistes du Syn-
dicat unitaire, et un très gros. succès
pour le Syndicat national des insti-
tuteurs.
Les (C partisans de l'ordre » de-
vraient se réjouir. Il s en faut beau-
coup ! Le Temps n'hésite pas à dé-
clarer que pour lui « nationaux et
unitaires, à quelques querelles piss,
c'est bonnet rouge et rouge bonnet.
Les uns tiennent pour la révolution à
éclatement, les autres pour la révolu-
tion à retardement ». On nous per-
mettra bien de dire que ce sont .à
des « boniments » — la courtoisie
nous empêche de dire: « des bo-
bards M. Et d'ailleurs, la révolution
à retardement ce n'est plus la révo-
lution: c'est — selon la vieille anti-
thèse — l'évolution. Le Temps est-
il opposé à toute évolution )
Au vrai, le syndicat national des
instituteurs — ce n'est pas aux lec-
teurs de I' OEuvre que nous l'appren-
drons — n'est pas seulement un or-
gane légitime...,
— Illégal ! va s'écrier le Temps.
— ... légitime, en tout cas, de j
défense professionnelle. C'est aussi
un instrument de progrès pédagogi-
que. Il l'a souvent prouvé en fournis-
j sant au ministre de l'instruction pu-
blique — en ce qui touche, notam-
ment, le difficile recrutement des
maîtres de l'enseignement primaire et
leur formation — des avis et un con-
cours appréciés. C'est encore un vi-
goureux groupement de défense de
l'école laïque. Le Syndicat national
n'a pas manqué une occasion de dé-
noncer les attaques plus. ou moins
sournoises dirigées ici ou là contre
l'école neutre. N'est-ce pas cela sur-
tout qu'on lui reproche ?
Cela, et puis aussi d'avoir donné
aux autres ordres de l'enseignement
l'exemple du syndicalisme. Exemple
terriblement contagieux, à en croire
le Temps, « qui souffre à la seule
pensée que, sous le regard des auto-
rités constituées, se soit formé un
svndicat d élèves des écoles norma-
les supérieures » et que, dans un bul-
letin, « le représentant de ce syndi-
cat ose publier, à côté de son nom,
son adresse qui est précisément celle
de la véritable Ecole normale supé-
rieure: 45, rue d'Ulm ».
Il est évidemment inconcevable
que ce normalien ait l'Ecole normale
pour adresse. Et je ne sais si la fon-
dation du syndicat aux destinées du-
quel il préside s'imposait. Mais le
syndicalisme des normaliens d'au-
jourd'hui n'est pas plus fait pour
me scandaliser que le socialisme, le
républicanisme, le cléricalisme ou le
royalisme de ceux de mon temps.
Il est vrai que c'était avant la
guerre, que tout le monde se croyait
en république, et qu'on tenait encore
la liberté d opinion pour une heu-
reuse conquête.
Jean Piot
RACCOURCIS
Un médecin-major martyrisait
des soldats malades ou blessés. La
presse dénonce ses forfaits. On crie
aussitôt à l'antimilitarisme. Mais
n'est-ce pas ce médecin, qui fabri-
quait des antimilitaristes — excep-
tion faite, de ceux qui mouraient
de ses traitements ? Est-ce vrai-
ment rendre service à l'année que
de vouloir couvrir ce tortionnai.
re ?
Du moins eût-il convenu,
avant de parler de lui, 'd'attfmdre
les résultats de l'enqlJête.
- Mais si. l'on n'en avait pas
}U1.rlé, y eût-il CUI une enquête ? —
L'OUVRIER.
En troisième page :
1 La politique monétaire
du Dr Schacht
La Bourse Commerciale
des Négociants en timbres
se tiendra
cette année à Bruxelles
La, Société internationale des né-
gociants en timbres-poste organise
chaque a,nuée une « bourse com-
merciale ). Durant quelques jours,
les marchands de timbres — four-
nisseurs des philatélistes et non
commis des postes — accourus de
tous les pays, . parlent affaires, se
montrent leurs pièces rares, se tien-
nent au courant des dernières ven-
tes sensationnelles, concluent des
marchés.
. Cette bourse commerciale se te-
nait à Paris. L'an dernier, un inci-
dent s'y produisit : des agents des
contributions indirectes firent ir-
ruption dans la salle où s'étaient
réunis les « boursiers » et mirent
ceux-ci en demeure de payer la taxe
sur le chiffre d'affaires. Certains
marchands étrangers le prirent do
haut, il y eut des contestations, des
collections furent saisies.
Bref, pour éviter toutes ces com-
plications, la bourse commerciale
des timbres'se tiendra à. Bruxelles,
cette année, du 3 au 6 mai.
Les marchands français montrent,
un certain mécontentement ; non
pas que leur assemblée annuelle se
tienne à Bruxelles, puisque ce sont
eux qui ont choisi cette ville, mais
de se voir ainsi déchus de leur rôle
d'hôtes accueillants.
C'est la faute à la douane...
L'un d'eux nous a dit combien il
regrettait l'intervention de la doua-
ne et de l'administration des con-
tributions indirectes, dont furent
victimes les membres de, sa, corpo-
ration, tant français qu'étrangers.
Les Français ont renonce à peu
près à toute importation, pour le
moment. Chaque envoi, en effet,
leur vaut une démarche, une lon-
gue attente, des formalités pour le
(lépollillement- - en leur présence,
des plis qui leur sont destinés, et
pour lesquels, bien qu'ils aillent en
prendre eux-mêmes livraison, on
leur fait payer une taxe c( de statis.
tique », outre les droits de douane,
et la taxe ad valorem.
Pour les étrangers, c'est bien au-
tre chose ; un marchand anglais,
par exemple, qui vient en France
pour quarante-huit heures afin
d'essayer de vendre une collection,
doit consigner à son arrivée une
somme de 1.000 francs, à titre de
provision pour le paiement de la
taxe sur le chiffre d'affaires, paie-
ment qu'il devra effectuer si . la
vente se fait. Il lui faut alors payer
une taxe de 2 % sur la valeur des
timbres, payer une « patente vo-
lante » (environ 50 francs) et en
outre un droit de douane sur les
timbres neufs — peu élevé il est
vrai, environ sept francs par
kilog. (sic).
Il est peut-être un peu abusif
d'exiger pareil tribut d'un commer-
çant à qui son séjour en France
peut très bien n'avoir rien rappor-
té.
Aussi, les marchands étrangers
évitent-iLs notre pays, et, même,
certains négociants eh timbres de
chez nous évitent de passer nos
frontières avec une collection, puis-
qu'en revenant il leur faudrait
payer aussi.
Ce n'est, bien 'sûr, pas une catas-
trophe, ; c'est du moins une gêne
très grande pour le commerce des
timbres, qui, nous ne l'apprendrons
à personne, est très important, dé-
place des capitaux considérables —
on vend un timbre, parfis cent,
deux cent et même trois cp.,nt cin-
quante mille francs ; — et ne mé-
rite pas en tout cas d'être entrave
plus qu'un autre.
JEAN AMORETTI.
A la 5e page :
n':Œuvre et ses Amies
Un faussaire bel.g/', Paul PtH;/-
ser, tentait d'écouler 80 billets
de mille francs de sa fabrica-
tion., Il (1, été arrêté à, la troi-
sième tentative
La modiste empoisonneuse
de Lurcy-Lévy
comparaît aujourd'hui
devant le jury de l'Allier
C'est une de. ces affaires singuliè.
res et mystérieuses, comme on n'en
voit naître qu'à, l'ombre de-s petites
villes, qui sera jugée aujourd'hui à.
Moulins par le jury de l'Allier.
Une naine de 47 ans, au tronc dé..
formé par un mal de Pott ancien,
Mlle Peinot va comparaître devant
lui sous l'inculpation d'avoir assas-
siné sa voisine, Mme Guillon, la
modiste de Lurcy-Lévy.
Voici les faits, tels que l'enquête
les a, établis :
Le lundi 17 décembre, Mme Guil»
Ion et sa fillette étaient venues pas-
ser la soirée chez Mlle Peinot. Cette
dernière leur offrit une infusion de.
verveine. Elle apporta 'séparément
chacune des trois tasses. La tasse
destinée à, Mme Guillon contenait
un breuvage d'un vert plus foncé
que les autres.
En sortant de chez Mlle Peinot,
Mme Guillon éprouva un malaise.
A peine arrivée chez elle, elle dut
s'aliter en proie à la migraine, aux
vomissements, aux brûlures d'esté..
mac.
Le jeudi, l'état de Mme. Guillon
commença à s'améliorer. EUe reçut
la visite de Mlle Peinot qui, la trou-
vant alitée, lui conseilla, pour gué-
rir son mal, un médicament qu'elle
alla, chercher. Elle revint bientôt
munie d'une poudre blanche qu'elle
fit dissoudre dans un peu d'eau et
qu'elle lui fit, absorber. A partir de
ce moment, l'état de Mme Guillon
empira rapidement. Elle fut prise,
de vomissements, de syncope ; bien.
tôt elle entra dans le coma. Le ven"
dredi matin elle succomba.
L'enquête établit d'autre part quoi
dans la matinée du jeudi, Mlle Pe!.
not s'était rendue successivement
chez le pharmacien et chez les deux
droguistes de l'endroit. Au phar-
nta.cien elle demanda de l'arsenic
blanc pour tuer les rats. Comme
il refusait de lui en délivrer, elle na
voulut pas de la pâte pllosdhorée
qu'il lui offrait. Chez les droguis-
tes, Mlle Peinot insista pour avoir
un produit blanc ; elle refusa du
blé empoisonné et finit par acheter
deux paquets d'une spécialité de
poudre blanche, à base de carbona-
te de baryum, après s'en être fait
indiquer le mode d'emploi.
Mlle Peinot ne tarda pas à fairei
des aveux. Elle avoua qu'elle avait
versé de la liqueur de Fowler dans
la tasse de verveine servie à Mma
Guillon, mais, d'une façon généra-
le, elle prétendit ne plus se souve-
nir de rien, avoir agi dans un état
d'égarement, avoir eu l'intention
d'user du poison contre elle seule.
ment et enfin regretter que la foule
ne l'a.it pas mise en pièces.
Pour l'accusation, Je mobile du
crime parait être le désir de Mlle
Peinot de reprendre le fonds de
commerce qu'elle regrettait d'avotr
cédé à. la victime.
Mlle Peinot sera défendue par M8
Henry Torrès assisté de M" Gérard
RoseÍdbaL le procureur de la Lé-
publique de JMoulins. M. Vipîe. oc-
eupenl le siège du ministère pubïic,,
SOUS LE SIGNE DE L'ARC TENDU
Le scoutisme
à l'école
En dehors des heures de classe,
le scoutisme partait l'enseignement
donné par une amusante
et permanente « leçon de choses »
L'Aima Mater avait pris sous
son aile la. couvée vagissante des
éclaireurs, à leur naissance. C'est
le recteur Liard, en effet, qui prési-
da, en 1911, la réunion constitutive
des Eclaireurs de France, premier
groupement des scouts français.
Ceissa-t-elle de s'y intéresser ? 1.1
semble plutôt qu'une influence mo-
mentanée ait. pour un temps, ra-
lenti les relations entre l'Université
et la Fédération.
Il n'en est, plus ainsi. Nettement^
franchement, les Eclaireurs d'au-
jourd'hui se, réclament de l'Ecole
publique.
iç Notre idéal, c"('st celui de l'école
laique : une stricte 77 eutralité, le;
respect des convictions d'autru.i »,
me répétait M. Bertier.
Cette tolérance qu'un autre grou-
pement, il faut bien le dire, appré-
cie mais ne pratique guère, elle va
jusqu'à prévoir, dans l'horaire défi
sorties du dimanche, Je temps que
les éclaireurs peuvent désirer con'
sacrer aux cérémonies religieuses,
On n'agit pas autrement dans les
établissements publics d'enseigne*
ment..
05» C7entimes ISPItION X>E S*jgL3EgLX3S» N" 4955. - jeudi 25 avril 1929
rue Ldais-!e-Grand cr)
9, Adr. télég.. : ŒUTM-PAMS
Qè0r8 postal :CMpte i 046
Fondateur s
GUSTAV EX Mr IÈF." TZ Ir
(Louwe 65-00, 65-01, 65-02,
Téléphonas! 65-03, 65-04.
Après ~ 1 heure : 65-03, 65-04
En somme, la méthode actuelle
des experts s'inspire des meil-
leures traditions militaires :
On fait un rapport, et on
attend le contre-ordre.
SÉVERINE JOURNALISTE
Elle s'appelait en réalité Caroli- c
ne Rohn et elle était née en 1855, t
à Paris, d'une famille de soldats r
dent les origines étaient lorraines, r
Fonctionnaire de l'Empire, son a
père mourut en ne lui laissant c
pour patrimoine que de bons r
conseils et un renom d'honnêteté
f, rupuleuse. Elle avait seize ans r
guand, traversant les avant-pos- f
l'p?, communards, calée entre deux r
matelas sur l'impériale d'un pe- e
fil omnibus, un cage de perro- s
(jnet, dans, la main droite, dans f
ja gauche un carton à chapeau, t
doux sacs en bandoulière et une t
boite de parapluies entre les ge- t:
nnux, elle se prit pour la cause r
révolutionnaire d'une sympa- s
line qui ne devait jamais la r
quitter : ces communards, dont r
on disait tant de mal autour
rlelle, lui apparurent comme de f,
fort braves gens. Dès lors, son c
instinct de révolte se développa c
H, quand elle rencontra Vallès, e
une dizaine d'années après, elle r
fut la révélation d'une force vers c
laquelle elle avait toujours confu- a
moment aspiré. Vallès l'ébloui t, la s
subjugua, la façonna, fit d'elle ce /
qu'elle devait être, c'est-à-dire éI
une magnifique sensibilité sans j
rosse en action. On raconte aussi c
nue, sa ferveur révolutionnaire lui t
serait venue d'un baiser que lui j
aurait donné Victor Hugo, en sep- s
timbre 70, dans une petite cour
fi la rue Louis-le-Grand remplie /
d hommes barbus et frémissants r
qui criaient : « Vive la Républi- t
nue!--» ■ 'c
— Il faut que j'embrasse la. 1
République ! se serait écrié Victor f-
Hugo. - ' ......... 1J
Et il aurait serré sur sa poitrine
une jeune fille timide, qui se
trouvait là par hasard et dont les
cheveux roux, flamboyants, enca-
d raient un extraordinaire visage ..
ne vierge aux lèvres gonflées de
simg. C'était elle. !
1
Elle collabora donc avec Vallès
su Cri du Peuple. Elle l'accompa- r
en ait partout, elle était sa muse î
ei, sa fille spirituelle, il était son f
grand homme, il était son dieu, '
il incarnait pour elle la Révolu- 1
iion absolue, divine. Car Séverine 1
a toujours été mystique, et ce se- \
ra.it la méconnaître singulière- •)
ment que de voir en elle une fille ]
du dix-huitième siècle. Son épo-
que. c'était le moyen-âge. Sa ré-
solution, c'était celle des Jacques,
non point celle des juristes en ha-
bit noir. Pourquoi ne pas rappe-
ler qu'elle a été boulangiste? Des :
barricades de Vallès au cheval î
noir du général, la chute était ru-
de ; tout autre que Séverine s'y se-
rait cassé les reins. Mais le génie
féminin fait des miracles. Malgré
k boulangisme, Séverine resta Sé-
verine. Quand elle eut quitté la
direction du Cri du Peuple où,
après la mort de Vallès, la divi-
sion s'était mise, elle ne se fit pas
scrupule de porter sa copie aux
journaux les plus divers.
En effet elle n'était d'aucun
parti, puisqu'elle était du parti
des pauvres : « Avec les pauvres
toujours, malgré leurs erreurs,
malgré leurs fautes, malgré leurs
crimes ! « Tel était son program-
l'lié d'action. Elle lui est restée fi.
dèle jusqu'à la fin.
Dès lors elle eut sa légende, ou
plutôt son,auréole. On la surnom-
ma Notre-Dame-de-la-Larme-à-
î'OEil, et l'ironie de la formule
contenait un hommage dont elle
Pouvait être justement fière. Par-
tout où une souffrance lui était
révélée, Séverine apportait sa
insolation. Qu'un coup de gri-
sou fit 150 victimes à Saint-Etien-
nro que les casseurs de sucre se
"missent en grève, ou que ce fût
■ma télégraphistes — qu'on appe-
l'armée de Séverine — de des-
' udre dans la rue pour réclamer
um; augmentation de salaire,qu'un
f oridamné à mort fût sur le point
fi être exécuté ou qu'une famille
fm pauvres gens manquât de
d'un, Séverine prenait la pa-
|oU; et implorait la pitié pu-
■ji]o[ue, et elle avait souvent
'•'tin de cause. Malgré qu'elle
f'ri eût., elle était devenue une
llf: '"es personnalités parisien- '
chez qui les reporters se pré-
cipitent à toute occasion pour ob-
tenir une interview, et dont les
revuistes de fin d'année tirent la,
matière de leurs couplets. Son
amour des bêtes n'avait pas peu
contribué non plus à rendre son
nom populaire.
Féministe au sens ordinaire du
mot? C'est probable. Mais son
féminisme n'avait rien de doctri-
nal ni de systématique. Quand,
en 1885, la Ligue de l'Affranchis-
sement des femmes lui avait of-
fert une candidature à la Cham-
bre des députés, elle s'était déro-
bée : cc Je suis restée beaucoup
trop femme, avait-elle répondu,
pour n'être pas beaucoup au-des-
sous d'une tâche qu'une citoyen-
ne plus virile accomplira, certes,
mieux que moi. »
Elle avait fait aussi du repor-
tage. et l'entrevue au cours de la-
quelle elle obtint de Léon XIII la
condamnation de l'antisémitisme
est restée célèbre. Mais on pour-
rait multiplier à l'infini les anec-
dotes. Se rappelle-t-on qu'elle
avait tâté du théâtre avec un acte
sur Napoléon à Saint-Hélène, où
Antoine tint le rôle de l'homme
au petit chapeau ? Détail encore
moins connu : c'est elle qui re-
commanda au directeur du Théâ-
tre Libre la première pièce d'un
jeune auteur nommé Henry Bern-
stein, Le Marché.
On relira toujours de Séverine
Pages roltr/ es et Pages m,1/stiq'lle.'>,
et son style simple, clair et vi-
brant, pourra être proposé comme
objet d'étude à ceux que préoccu-
pent les problèmes multiples et
enchevêtrés, dont l'ensemble for-
me ce qu'on appelle l'art d'écrire.
Mais y avait-il de l'art citez Séve-
rine ? Pour moi, je ne vois en
elle qu'un don merveilleux, uni-
que certainement dans l'histoire
du journalisme francais. Disons-
le bien hautement et proposons-
nous de le répéter souvent : Sé-
verine est la plus grande journa-
liste crue la France pif, jamais eu,
— depuis Mme de Sévigné.
Elle a vécu ses dernières an.
nées dans sa petite maison de
Pierrefonds, au milieu de ses bê-
tps, à l'ombre de la grande forêt.
Vieille, elle avait, avec ses grands
veux pleins de lumière et ses che-
veux blancs en auréole, gardé
une émouvante beauté. On s'ex-
nlictuait encore le baiser de Victor
Hugo...-
André Billy
Les obsèques auront lieu samedi
Les obsèques de Mme Séverine
auront lieu samedi prochain,
27 avril, à 15 heures, à Pierrefonls.
Nous commençons en 61 page
la publication de votre nouveau
:: :: :: feuilleton :: ::
LE MARTRE INCONNU
ROMAN INÉDIT
par MAURICE D
ple et très émouvant, poignant
dans sa sobriété, écrit sans SOIL- ,
ci des modes pas s (yg è7-es, parte
qu'il. exprime des senfJmrnls
éternels, l'humanité de tous les
:: temps et de tous les pays
iPholo Œuvre),
Tye prince Eugène de Suède a,
posé hier, à la Cité Universi.
. taire, la première pierre du Col-
lège suédois.
(Voir à la 4° page.)
He ba 'lue fois que vous
. entendrez parler dans votre
entourage d'un cas de dipb-
férie, songez qu'il aurait pu
être évité.
Le jour où fous les eo-
fants seront Vaccinés
contre la dipbtérie celle-ci
ne sera plus qu'un mauvais
souvenir. "
Médecin.Major TOELLER,
Agrège du raL-de-GTdcc
A PROPOS DES ÉLECTIONS MUNICIPALES
De qui est cette fable ?
LE CHIEN POLITIQUE
Un grand mâtin fort bien dressé,
Chez un boucher de connaissance,
D'un pas diligent et pressé,
Portait souvent tout seul un paatier par son anse ;
Le boucher remplissait avec fidélité
Des mets les plus friande qu'il eût dans sa, boutique ;
Et le mâtin, malgré son ventre famélique,
Les portait à son. maître en chien de probité.
Toutefois il advint qu'un jour un certain dogue
Fourra dans le panier son avide museau,
Et d'un air insolent et rogue.
En tira le plus gros morceau.
Pour le ravoir sur lui notre mâtin e'élance.
Le dogue se met en défen&e ;
Et pendant qu'ils se colletaient.
Se mordaient, eo cu] butaient,
De chiens une nombreuse et bruya/nte cohue
Fondit, sur le panier des deux bouts de la rue.
Le mâtin s'étant aperçu,
Après maint, coup de dent reçu,
Qu'entre tant d'a.ffamé.s la viande partagée .
Serait bientôt toute mangée,
Conclut qu'à. résister il n'aufTai.t a,UCi!]!n fruit.
Il. changea donc soudain de style et d'e mét,hüd.e.o
Et devenu souple et commode,
Prit sa part du butin qu'il dévora sans bruit.
Ainsi darne les emplois que fournit la, cité,
Tel des deniers publics veut faire un bon usage.
Qui d'abord, des pillards reti.ent l'avidité, '
Mais après s'buroairaise et prend part au .pillage.
Dp qui est tette fable ? Pal' bien.' elle est. rie... ~ ' .
Pas du. tout. Vous vous trompe s. Cherchez mieux. Et fI'. premier de
nos lecteurs Qui nous aura ait, le nom. véritable de l'auteur aura
droit a un, sounenÂZt
Le temps
des émois
Comme le rapporte plus loin notre
ami Glay, les élections des délégués
du personnel aux Conseils départe-
mentaux de l'enseignement primaire
sont, d'après les résultats obtenus dé-
jà et ceux qu'on peut raisonnable-
ment escompter au second tour, une
« tape » pour les extrémistes du Syn-
dicat unitaire, et un très gros. succès
pour le Syndicat national des insti-
tuteurs.
Les (C partisans de l'ordre » de-
vraient se réjouir. Il s en faut beau-
coup ! Le Temps n'hésite pas à dé-
clarer que pour lui « nationaux et
unitaires, à quelques querelles piss,
c'est bonnet rouge et rouge bonnet.
Les uns tiennent pour la révolution à
éclatement, les autres pour la révolu-
tion à retardement ». On nous per-
mettra bien de dire que ce sont .à
des « boniments » — la courtoisie
nous empêche de dire: « des bo-
bards M. Et d'ailleurs, la révolution
à retardement ce n'est plus la révo-
lution: c'est — selon la vieille anti-
thèse — l'évolution. Le Temps est-
il opposé à toute évolution )
Au vrai, le syndicat national des
instituteurs — ce n'est pas aux lec-
teurs de I' OEuvre que nous l'appren-
drons — n'est pas seulement un or-
gane légitime...,
— Illégal ! va s'écrier le Temps.
— ... légitime, en tout cas, de j
défense professionnelle. C'est aussi
un instrument de progrès pédagogi-
que. Il l'a souvent prouvé en fournis-
j sant au ministre de l'instruction pu-
blique — en ce qui touche, notam-
ment, le difficile recrutement des
maîtres de l'enseignement primaire et
leur formation — des avis et un con-
cours appréciés. C'est encore un vi-
goureux groupement de défense de
l'école laïque. Le Syndicat national
n'a pas manqué une occasion de dé-
noncer les attaques plus. ou moins
sournoises dirigées ici ou là contre
l'école neutre. N'est-ce pas cela sur-
tout qu'on lui reproche ?
Cela, et puis aussi d'avoir donné
aux autres ordres de l'enseignement
l'exemple du syndicalisme. Exemple
terriblement contagieux, à en croire
le Temps, « qui souffre à la seule
pensée que, sous le regard des auto-
rités constituées, se soit formé un
svndicat d élèves des écoles norma-
les supérieures » et que, dans un bul-
letin, « le représentant de ce syndi-
cat ose publier, à côté de son nom,
son adresse qui est précisément celle
de la véritable Ecole normale supé-
rieure: 45, rue d'Ulm ».
Il est évidemment inconcevable
que ce normalien ait l'Ecole normale
pour adresse. Et je ne sais si la fon-
dation du syndicat aux destinées du-
quel il préside s'imposait. Mais le
syndicalisme des normaliens d'au-
jourd'hui n'est pas plus fait pour
me scandaliser que le socialisme, le
républicanisme, le cléricalisme ou le
royalisme de ceux de mon temps.
Il est vrai que c'était avant la
guerre, que tout le monde se croyait
en république, et qu'on tenait encore
la liberté d opinion pour une heu-
reuse conquête.
Jean Piot
RACCOURCIS
Un médecin-major martyrisait
des soldats malades ou blessés. La
presse dénonce ses forfaits. On crie
aussitôt à l'antimilitarisme. Mais
n'est-ce pas ce médecin, qui fabri-
quait des antimilitaristes — excep-
tion faite, de ceux qui mouraient
de ses traitements ? Est-ce vrai-
ment rendre service à l'année que
de vouloir couvrir ce tortionnai.
re ?
Du moins eût-il convenu,
avant de parler de lui, 'd'attfmdre
les résultats de l'enqlJête.
- Mais si. l'on n'en avait pas
}U1.rlé, y eût-il CUI une enquête ? —
L'OUVRIER.
En troisième page :
1 La politique monétaire
du Dr Schacht
La Bourse Commerciale
des Négociants en timbres
se tiendra
cette année à Bruxelles
La, Société internationale des né-
gociants en timbres-poste organise
chaque a,nuée une « bourse com-
merciale ). Durant quelques jours,
les marchands de timbres — four-
nisseurs des philatélistes et non
commis des postes — accourus de
tous les pays, . parlent affaires, se
montrent leurs pièces rares, se tien-
nent au courant des dernières ven-
tes sensationnelles, concluent des
marchés.
. Cette bourse commerciale se te-
nait à Paris. L'an dernier, un inci-
dent s'y produisit : des agents des
contributions indirectes firent ir-
ruption dans la salle où s'étaient
réunis les « boursiers » et mirent
ceux-ci en demeure de payer la taxe
sur le chiffre d'affaires. Certains
marchands étrangers le prirent do
haut, il y eut des contestations, des
collections furent saisies.
Bref, pour éviter toutes ces com-
plications, la bourse commerciale
des timbres'se tiendra à. Bruxelles,
cette année, du 3 au 6 mai.
Les marchands français montrent,
un certain mécontentement ; non
pas que leur assemblée annuelle se
tienne à Bruxelles, puisque ce sont
eux qui ont choisi cette ville, mais
de se voir ainsi déchus de leur rôle
d'hôtes accueillants.
C'est la faute à la douane...
L'un d'eux nous a dit combien il
regrettait l'intervention de la doua-
ne et de l'administration des con-
tributions indirectes, dont furent
victimes les membres de, sa, corpo-
ration, tant français qu'étrangers.
Les Français ont renonce à peu
près à toute importation, pour le
moment. Chaque envoi, en effet,
leur vaut une démarche, une lon-
gue attente, des formalités pour le
(lépollillement- - en leur présence,
des plis qui leur sont destinés, et
pour lesquels, bien qu'ils aillent en
prendre eux-mêmes livraison, on
leur fait payer une taxe c( de statis.
tique », outre les droits de douane,
et la taxe ad valorem.
Pour les étrangers, c'est bien au-
tre chose ; un marchand anglais,
par exemple, qui vient en France
pour quarante-huit heures afin
d'essayer de vendre une collection,
doit consigner à son arrivée une
somme de 1.000 francs, à titre de
provision pour le paiement de la
taxe sur le chiffre d'affaires, paie-
ment qu'il devra effectuer si . la
vente se fait. Il lui faut alors payer
une taxe de 2 % sur la valeur des
timbres, payer une « patente vo-
lante » (environ 50 francs) et en
outre un droit de douane sur les
timbres neufs — peu élevé il est
vrai, environ sept francs par
kilog. (sic).
Il est peut-être un peu abusif
d'exiger pareil tribut d'un commer-
çant à qui son séjour en France
peut très bien n'avoir rien rappor-
té.
Aussi, les marchands étrangers
évitent-iLs notre pays, et, même,
certains négociants eh timbres de
chez nous évitent de passer nos
frontières avec une collection, puis-
qu'en revenant il leur faudrait
payer aussi.
Ce n'est, bien 'sûr, pas une catas-
trophe, ; c'est du moins une gêne
très grande pour le commerce des
timbres, qui, nous ne l'apprendrons
à personne, est très important, dé-
place des capitaux considérables —
on vend un timbre, parfis cent,
deux cent et même trois cp.,nt cin-
quante mille francs ; — et ne mé-
rite pas en tout cas d'être entrave
plus qu'un autre.
JEAN AMORETTI.
A la 5e page :
n':Œuvre et ses Amies
Un faussaire bel.g/', Paul PtH;/-
ser, tentait d'écouler 80 billets
de mille francs de sa fabrica-
tion., Il (1, été arrêté à, la troi-
sième tentative
La modiste empoisonneuse
de Lurcy-Lévy
comparaît aujourd'hui
devant le jury de l'Allier
C'est une de. ces affaires singuliè.
res et mystérieuses, comme on n'en
voit naître qu'à, l'ombre de-s petites
villes, qui sera jugée aujourd'hui à.
Moulins par le jury de l'Allier.
Une naine de 47 ans, au tronc dé..
formé par un mal de Pott ancien,
Mlle Peinot va comparaître devant
lui sous l'inculpation d'avoir assas-
siné sa voisine, Mme Guillon, la
modiste de Lurcy-Lévy.
Voici les faits, tels que l'enquête
les a, établis :
Le lundi 17 décembre, Mme Guil»
Ion et sa fillette étaient venues pas-
ser la soirée chez Mlle Peinot. Cette
dernière leur offrit une infusion de.
verveine. Elle apporta 'séparément
chacune des trois tasses. La tasse
destinée à, Mme Guillon contenait
un breuvage d'un vert plus foncé
que les autres.
En sortant de chez Mlle Peinot,
Mme Guillon éprouva un malaise.
A peine arrivée chez elle, elle dut
s'aliter en proie à la migraine, aux
vomissements, aux brûlures d'esté..
mac.
Le jeudi, l'état de Mme. Guillon
commença à s'améliorer. EUe reçut
la visite de Mlle Peinot qui, la trou-
vant alitée, lui conseilla, pour gué-
rir son mal, un médicament qu'elle
alla, chercher. Elle revint bientôt
munie d'une poudre blanche qu'elle
fit dissoudre dans un peu d'eau et
qu'elle lui fit, absorber. A partir de
ce moment, l'état de Mme Guillon
empira rapidement. Elle fut prise,
de vomissements, de syncope ; bien.
tôt elle entra dans le coma. Le ven"
dredi matin elle succomba.
L'enquête établit d'autre part quoi
dans la matinée du jeudi, Mlle Pe!.
not s'était rendue successivement
chez le pharmacien et chez les deux
droguistes de l'endroit. Au phar-
nta.cien elle demanda de l'arsenic
blanc pour tuer les rats. Comme
il refusait de lui en délivrer, elle na
voulut pas de la pâte pllosdhorée
qu'il lui offrait. Chez les droguis-
tes, Mlle Peinot insista pour avoir
un produit blanc ; elle refusa du
blé empoisonné et finit par acheter
deux paquets d'une spécialité de
poudre blanche, à base de carbona-
te de baryum, après s'en être fait
indiquer le mode d'emploi.
Mlle Peinot ne tarda pas à fairei
des aveux. Elle avoua qu'elle avait
versé de la liqueur de Fowler dans
la tasse de verveine servie à Mma
Guillon, mais, d'une façon généra-
le, elle prétendit ne plus se souve-
nir de rien, avoir agi dans un état
d'égarement, avoir eu l'intention
d'user du poison contre elle seule.
ment et enfin regretter que la foule
ne l'a.it pas mise en pièces.
Pour l'accusation, Je mobile du
crime parait être le désir de Mlle
Peinot de reprendre le fonds de
commerce qu'elle regrettait d'avotr
cédé à. la victime.
Mlle Peinot sera défendue par M8
Henry Torrès assisté de M" Gérard
RoseÍdbaL le procureur de la Lé-
publique de JMoulins. M. Vipîe. oc-
eupenl le siège du ministère pubïic,,
SOUS LE SIGNE DE L'ARC TENDU
Le scoutisme
à l'école
En dehors des heures de classe,
le scoutisme partait l'enseignement
donné par une amusante
et permanente « leçon de choses »
L'Aima Mater avait pris sous
son aile la. couvée vagissante des
éclaireurs, à leur naissance. C'est
le recteur Liard, en effet, qui prési-
da, en 1911, la réunion constitutive
des Eclaireurs de France, premier
groupement des scouts français.
Ceissa-t-elle de s'y intéresser ? 1.1
semble plutôt qu'une influence mo-
mentanée ait. pour un temps, ra-
lenti les relations entre l'Université
et la Fédération.
Il n'en est, plus ainsi. Nettement^
franchement, les Eclaireurs d'au-
jourd'hui se, réclament de l'Ecole
publique.
iç Notre idéal, c"('st celui de l'école
laique : une stricte 77 eutralité, le;
respect des convictions d'autru.i »,
me répétait M. Bertier.
Cette tolérance qu'un autre grou-
pement, il faut bien le dire, appré-
cie mais ne pratique guère, elle va
jusqu'à prévoir, dans l'horaire défi
sorties du dimanche, Je temps que
les éclaireurs peuvent désirer con'
sacrer aux cérémonies religieuses,
On n'agit pas autrement dans les
établissements publics d'enseigne*
ment..
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