Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-10-22
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 octobre 1931 22 octobre 1931
Description : 1931/10/22 (A22,N7619). 1931/10/22 (A22,N7619).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46089729
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2016
EXCELSIOR
Les juges, qui ne pénètrent pas dans
les consciences, ne jugent que par le
dehors de l'action, au lieu que nous
regardons principalement à l'intention.
PASCAL.
22fi Année. — N° 7.619. — PAUL Dupuy, directeur (1917-1927).
0 C c Paris, Seine, Seine-et-Oise
25 - et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
%. Départements et Colonies n f\ c
Ad. té!.; Excel-124-Paris. 3 0
VOIR
EN PAGE 6
■■■■■■ NOS
ILLUSTRATIONS 1
»»"ni»»iiiini»iiiiimi
JEUDI
22
OCTOBRE 1931
....................
Saint Modéran
PIERRE LAFiTtK, fondateur. — Tétéph. Prov. 15-22, 15-23, 15-24.
SIR JOSIAH STAMP, DIRECTEUR
DE LA BANQUE D'ANGLETERRE
PARLANT DE LA CRISE MONDIALE
NOUS EN EXPOSE LES ORIGINES
" Le résultat de la visite de M. Laval à Washington sera
certainement très favorable, mais ses pleins effets ne se
feront sans doute pas sentir immédiatement.
"ENCORE PENDANT TRÈS, TRES LONGTEMPS,
L'OR RESTERA CE. QU'IL EST..."
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
LONDRES, 21 octobre. — « La situa-
tion présente est pleine de difficultés,
mais nous n'avons pas de raison de
nous désespérer. » C'est par cette
phrase optimiste que sir Josiah Stamp,
dont le nom est cité parmi ceux des
plus grandes autorités économiques du
monde entier, commence la conversa-
tion qu'il nous accorde; Sir Josiah est
non seulement directeur de la Bank of
England, mais encore représentant de
la Grande-Bretagne à la commission
financière de la S. D. N. Il est le con-
seiller financier du roi d'Angleterre et,
enfin, l'auteur d'une vingtaine de vo-
lumes ayant comme sujets les ques-
tions économiques les plus complexes.
Je ne cite que quelques-unes de ses
occupations et titres, car le « Who is
who », que j'ai consulté à son sujet, ne
consacre pas moins de deux colonnes à
l'énumération des, diverses fonctions
remplies par lui. Ajoutons que la Cité
de Londres considère les paroles de
sir Josiah Stamp, comme une sorte de
sainte écriture des hautes finances...
— Il n'y a pas de doute, continue-t-il,
que la solution de tous les problèmes
qui se posent actuellement n'apparaît
point aisée. Je ne pense pas, cepen-
dant, qu'un « crac », de quelque ordre
qu'il soit, constitue une -probabilité. Je
demeure optimiste quant à l'avenir,
ce qui ne m'empêche pas de répéter
que le public ne doit pas espérer de
miracles qui seraient susceptibles de
guérir d'un seul coup tous IBS maux
économiques dont souffre le monde.
Cette thèse s'applique à l'Angleterre
?ussi bien qu'aux autres pays. Quant
à nous, je suis fermement convaincr
que la stabilisation, de facto, de la
livre sterling s'effectuera dans un très
SIR JOSIAH STAMP
directeur de la Banque d'Angleterre
bref délai, et tout porte à croire qu'une
fluctuation violente de notre monnaie
est tout à fait impossible. La stabilisa-
tion de la' livre sera le premier, pas
vers l'assainissement de notre écono-
mie, car elle sera suivie rapidement
par' le redressement de nos exporta-
tions.
Vous dites, sir, qu'il y a une crise
partout. Si les experts connaissent les
origines et les raisons de la crise, il
e¡.:t peut-être plus facile de la com-
battre. Quelles sont les raisons de la
situation actuelle à votre avis ?
Les causes
de la situation actuelle
-- Il y en a sept, répond nettement
sir Josiah Stamp : 1° le vain essai de
maintenir le « gold point » ; 2° le pro-
b!ème des dettes internationales, qui
exige une' solution rapide; 3° les sys-
tèmes douaniers et les tarifs, qui. para-
lysent l'évolution normale de l'écono-
mie mondiale ; 4° l'intransigeance des
Trade-Unions, qui interdisent - le règle-
ment du problème des salaires ; 5° les
dépenses sans fruit des gouverne-
ments 6° la surproduction dans cer-
taines branches de l'industrie et de
l'agriculture; 7° la surspéculation de
la Bourse de New-York.
- Croyez-vous que la solution pour-
rait venir d'une action concertée de
toutes les puissances ?
—• Non, dit-il d'un ton très ferme.
Tous les pays se trouvent dans la pos-
sibilité d'améliorer par des efforts iso-
lés leur propre situation. Cela ne veut
pas dire, toutefois, qu'ils sont capables
de liquider définitivement tous les pro-
blèmes qui se posent. Le résultat des
efforts ayant pour objet l'assainisse-
ment général et définitif dépend tou-
jours des facteurs internationaux.
Les négociations Laval-Hoover
- Que pensez-vous, sir, des négo-
ciations Laval-Hoover qui vont com-j
mencer? ^
— J'attache une très grande impor-
tance à ces négociations et je suis
convaincu qu'elles interviendront, pour
une large part, dans le règlement satis-
faisant de nos grands problèmes. Mais
je dois faire ici les mêmes réserves
nue j'ai présentées tout à l'heure.
» Malgré le grand espoir que je place
dans les conversations Laval-Hoover, je
ne voudrais pas que l'on s'imaginât que
le résultat de ces négociations appor-
tera une amélioration soudaine à la
r.ituation des finances et à l'économie
internationales. En un mot le résultat
de la visite de M. Laval à Washington
sera certainement très favorable, mais
ses pleins effets ne se feront sans doute
pas sentir immédiatement. »
L'avenir
Nous parlons des différents systèmes
de la production et sir Josiah Stamp
explique que l'avenir est à la production
sur grande échelle. Il ne tarde pas à
ajouter ;
— Cette tendance ne pourra se réali-
SOl: qu'à pas lents. Autrement elle pour-
rait avoir des effets désastreux. Une
production de cette sorte exige la ra-
tionalisation. qui n'est pas toujours
llloh'ens1vc. Nous avons l'exemple de
l'Allemagne où la rationalisation déme-
surée a causé le chômage. Elle est de-
venue ainsi un danger au lieu de dé-
terminer la prospérité.
— Ces jours ctcrniers, j'ai rencontre
vn expert Ûn:.zciar qui m'a dit que
bientôt — cela veut dire dans cinquante
['ns — l'or' perdrait son importance et
5-vr>T' rv P Ira fr\rn/aa
deviendraient une valeur plus effective
et représenteraient la base de la ri-
chesse des nations. Croyez-vous, sir, à
de telles possibilités ?
— Pas tout à fait ! répond sir Josiah.
Le monde n'est pas encore prêt à ac-
cepter ce système, que nous pourrions
appeler le'système des chiffres d'index.
Encore 'pendant très, très longtemps
l'or restera ce qu'il est...
Les systèmes douaniers
Je pose encore une question :
— Depuis que je suis en Angleterre,
tout le monde veut me convaincre de
la. nécessité des tarifs. Vous m'avez dit,
sir, que les systèmes douaniers étaient
nuisibles. Que pensez-vous des tarifs
que l'Angleterre veut établir ?
Sir Josiah Stamp répond sans hési-
tation :
— En principe, je suis libre-échan-
giste. Etant donné la situation actuelle
de la Grande-Bretagne, j'accepterais,
néanmoins, l'idée de quelques tarifs,
mais seulement à titre exceptionnel.
Et sur ces paroles très significatives,'
notre conversation s'est terminée.
Edmond DEMAITRE.
LE RETOUR DE L'ANGLETERRE
A L'ÉTALON OR
SERAIT INUTILEMENT DANGEREUX
Telle est, du moins, l'opinion d'un des
directeurs de la Banque d'Angleterre.
LONDRES, 21 octobre. — Dans une allo-
cution qu'il a prononcée aujourd'hui à
Londres, devant les membres du Ro-
tary Club, sir Basil Blackett, un des
directeurs de. la Banque d'Angleterre,
a exposé les raisons pour lesquelles, à
son avis, la Grande-Bretagne ne devrait
pas revenir, trop rapidement à l'éta-'
Ion or.
— La situation mondiale depuis la.
guerre, dit sir Basil Blackett, a été télle
qu'il fut impossible de mener, à bien la.,
tâche consistant à maintenir un standard
monétaire international. Nous sommes for-
cés de nous demander s'il serait même;
désirable de retourner à l'étalon or avant
d'avoir, d'abord, surmonté les difficultés
qui ont entravé, dans le passé, le bon
fonctionnement de cet étalon,, si, en saçri.,
fiant la stabilité des changes, la Grande-
Bretagne peut arriver à diriger ses prd^
pres destinées économiques sans, être: à 1M
merci du système de la Banque Fédérale de
Réserve des Etats-Unis- ou de la Banque de
France.,,,$4 peut effectuer une stabilisation.
réelle ".da_niw-eau des--. àu, l'hi té rje.t;.l" di44
pays. Il serait-alors temps d'ënvisager.-, .fc
problème- d'un-système monétaire' contrôlé.'
L'orateur suggéra, a ce 'süjet la pos-
sibilité d'adopter un standard moné, ',
taire impérial tendant à la stabilisa-
tion des prix au sein de l'empire bri-
tannique.
Bruxelles reçoit de l'or de Paris
BRUXELLES, 21 octobre. — La Banque
nationale de Belgique reçoit, depuis
quelques jours, des envois d'or venant
de France, et qui varient de 50 à 80
lingots par jour.
D'après des renseignements recueil-
lis par l'agence Belga, le total de l'or
présenté ainsi aux guichets de la Ban-
que pour être échangé contre des bol-
gas est, depuis huit jours, de 2.600 ki-
los.
Il ne s'agit pas d'achats faits par la
Banque nationale à Paris, mais d'opé-
rations d'arbitrage faites par le mar-
ché et qui consistent à acheter de l'or
à Paris pour l'échanger à Bruxelles
contre des billets belges, les cours des
changes étant très favorables au belga.
M. FRANÇOIS-LATOUR, PRÉSIDENT DU CONSEIL
MUNICIPAL DE PARIS, EST DE RETOUR DE BERLIN
_M. François-Latour, président, et
M. René Failliot, vice - président du
Conseil municipal de Paris, ont quitté
Berlin hier matin, à 7 h. 50, salués
par le premier bourgmestre, M. Sahm,
et par l'ambassadeur de France,
M. François-Poncet. Ils sont arrivés à
la gare du Nord à 22 h. 40.
Tous deux se sont déclarés enchantés
de leur voyage, et M. François-Latour
a souligné la cordialité de l'accueil qui
leur fut réservé : cordialité de la part
de la municipalité berlinoise et du gou-
vernement qui s'associa à toutes les
manifestations; cordialité de la popu-
lation enfin, qui lés salua par une ova-
tion spontanée à la soirée organisée en
leur honneur à l'Opéra.
Leur impression est que cette visite
a accentué l'atmosphère de détente
créée par le voyage, du président du
Conseil, M. Pierre Laval, détente qui
ne peut être que favorable à l'idée de
la paix dans l'Europe et dans le monde.
Sur l'invitation de M., François-La-
tour, le bourgmestre de Berlin a ac-
cepté de venir à Paris aussitôt que les
circonstances le leluiJ' permettront.
LA RÉCEPTION AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR DE PRUSSE.
1 Assis/de gauche à droite : MM. FRANÇOIS-PONCET. LATOUR,~SEVE-
KilMU ET SAHM ; DERRIÈRE M. LATOUR, M. FAILLI01\
M. LAVAL DEBARQUERA AUJOURD'HUI
A NEW=YORK A 8 HEURES DU MATIN
SOIT A 13 HEURES (HEURE FRANÇAISE)
Après réception officielle à l'Hôtel de Ville, le président du Conseil français
prendra à 11 heures un train spécial pour Washington, où il arrivera à
16 h. 15. A 18 heures, M. et Mme Hoover le recevront en compagnie
de M. Claudel. A 20 heures, dîner officiel à la Maison Blanche.
DANS LE DISCOURS QU'IL PRONONCERA A L'HOTEL DE VILLE DE NEW-YORK
M. LAVAL INSISTERA SUR CE FAIT QUE LA SÉCURITÉ NE DOIT PAS SEULEMENT
S'EXPRIMER EN FORMULES D'ESPOIR, MAIS DOIT SURTOUT ÊTRE ORGANISÉE
CE QUE M. LAVAL VERRA CE MATIN EN ARRIVANT À NEW-YORK : LES GRATTE-CIEL ..
PHOTOGRAPHIÉS -,DU PONT DE L' « ILE-DE-FRANCE ».
-~ ~.
..
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
ABORD DE L' « ILE-DE-FRANCE », 21 oc-
tobre (par radio). — Le gros
temps n'a pas contrarie le suc-
cès de h fête de charité qui se dé-
roula hier soir au profit des œuvres
maritimes. -
Ce matin, le soleil est revenu; la der
nière journée de la traversée est favo-
risée par un temRs splendide. Demain,
à 8 heures, YIle-de-Frarice sera ancré
en rade de New-York et le président
du, Conseil sera, accueilli avec ce tu-
multe enthousiaste si particulier aux
foules américaines.
M. Pierre Laval ne fera que traverser
.New-York, depuis le débarcadère de
JBattery Place, jusqu'à la gare de Pen-
sylvania, où il prendra, à 11 heures,
un train spécial pour Washington, en
compagnie de M. Stimson, secrétaire
dIEtat^X»a^çule;xéç4faoni,e officielle sera
la réception a l'hÔtel de ville de New-
York. M) Lavai 'répond.r;a - aux souhaits
de bienvenue, du maire, M. Walker, par
une allocution qui ' sera un véritable
;,messâge; au peuple américain.
Le' président du Conseil arrivera à
16 h. 15 à Washington. A 18 heures,
M. et Mme Hoover le recevront en com-
pagnie de M. Claudel.' A 20 heures, dîner
officiel à la Maison Blanche.
La journée de M. Laval
Ayant préparé son discours de ré-
ception à l'Hôtel de Ville et achevé sa
documentation, M. Laval a reçu dans
son salon un certain nombre de per-
sonnalités américaines, dont Mmes
Morgan et Vanderbilt.
Le président Hoover lui a télégraphié
le message suivant
Comme vous approchez des côtes des
Etats-Unis, c'est un grand plaisir pour
moi de vous souhaiter une très cordiale
bienvenue en mon nom et en celui de
mes compatriotes. »
Auparavant M. Laval avait reçu le
radiogramme que voici, de M. Stimson,
secrétaire d'Etat :
Au moment où vous approchez des
côtes américaines, je vous envoie, mes,
voeux les -plus" cordiaute et vous ; assure
de l'a bienvenue Jlcî z,'Plu's @,-siîicère de la
part du rpeuple àrrièricaïn.. t
Le Premier français avait répondu
en ces termes : v
A la, veille de toucher la terre ' améri-
caine, je veux vous dire mon amitié
personnelle et ma joie de vous revoir.
Vous connaisses la sympathie profonde
dit peuple français pour votre gran pays. Je forme de tout cœur le vœu
que mon voyage à Washington resserre
encore la coopération entre les Etats-
Unis et la, France, pour le bien du
monde.
A la veille des entretiens
de Washington
Au moment où vont s'engager les
conversations franco américaines, ame,ricaines il
convient de rappeler que les questions
financières sont dominées par le désar-
mement. M. Lavai n'a pas caché qu'il
espérait davantage d'effets psycholo-
giques favorables que de réalisations
techniques immédiates pour alléger la
crise. Une atmosphère de confiance est
nécessaire à l'élaboration de méthodes
financières susceptibles de provoquer
la reprise des affaires.
La sécurité est la condition première
de l'amélioration des. relations écono-
miques. Les capitaux ne vont pas aux
pays qui donnent des inquiétudes poli-
tiques. Les retraits de crédits ne font
que sanctionner des manifestations dis-
cordantes.
L'afflux des capitaux en France
atteste la conviction universelle des
dispositions pacifiques de notre pays.
C'est la sécurité et la confiance, qui
rétabliront la. •circfrte'ttftii normaLe Jde.,
l'or. '.Y - "
Aussi ne faut-il pas s'étohneir qu'au
cours d'une prise de vues des cinémas
sonores, qui éut lieu aujourd'hui à midi"
sur le pont de l' Ile-de-France, M. Pierre
Laval ait déclaré que le thème essen-
tiel de son discours à la réception offi-
ciele de la ville de New-York serait
celui-ci : .« La sécurité ne doit pas
seulement s'exprimer en formules d'es-
poir, elle doit surtout être organisée. »
Marcel PAYS.
M. WALTER EDGE EST PARTI
POUR LES ÉTATS-UNIS
Il compte y rester jusqu'au commence-
ment de décembre.
M. Walter Edge, qu'accompagne
Mme Walter Edge, est parti hier, à
14 h. 28, pour les Etats-Unis: où il
M. WALTER E. EoGE/ ayant son départ,
sur le quai de la' gare Saine-Lazare.,
compte rester jusqu'aux premiers jours
de décembre.
A leur départ de la gare Saint-
Lazare, l'ambassadeur des Etats-Unis
et Mme Walter Edge ont été salués par
M. How, premier secrétaire de l'am-
bassade, par le personnel de l'ambas-
sade des Etats-Unis et par de nom-
breuses personnalités de la colonie
américaine.
ON ARRÊTE A LYON
UN ITALIEN QUI SE LIVRAIT
A L'ESPIONNAGE
Au mois de septembre dernier, l'at-
tention des agents dil service de contre-
espionnâge était attirée par les allées
et venues suspectes d'un Italien nommé
Jean-Baptiste Toselli, âgé de quarante
et un ans, se disant représentant en
vins. Cette- profession, si c'eût été la
sienne, pouvait justifier la fréquence
de ses déplacements. Mais on remar-
qua qu'il ne s'occupait jamais d'affaires
et que, d'autre part, il montrait un évi-
dent souci d'approcher le plus près
possible des unités en manœuvres.
Jeah-Baptjste Toselli s'inquiétait beau-
coup des opérations niilitaires et parais-
sait prodigieusement intéressé par les
travaux actuellement en cours,, à la
frontière: remise en état des' forts,
chemins d'accès, organisations défensi-
ves nouvelles, etc.
Mis au courant, M. Léon Noël, secré-
taire général du ministère de l'Inté-
rieur, directeur de^ là Sûreté générale,
prescrivit 'de, surveiller étroitement l'in-
dividu en question. Les résultats de
cette surveillance ^ confirmèrent les
soupçons des enquêteurs et hier To-
selli était arrêté-, à Lyon, qui paraît
avoir été le poste fixe d'où il rayonnait
sur toute la région du, Sud-Ouest.
Pressé de questions, Toselli a avoué
être chargé de mission en France par
les services de renseignements d'une
puissance étrangère. Dans ses bagages
on a trouvé des documents intéressant
nos fortifications et notre aviation dans
les Alpes et dans le ,Sud-Est. Les anno-
tàtiôils@ très spéciales accompagnant ces
documents ne laissent aucun doute, sur
le genre d'occupations auquel se livrait
le pseudo-court r en vitys. Il a été
écroué sous l nculpation, d'espionnage.
Toselli. ete, ran^fere, a Paris dans
Ha soirée.- - , ■ .. r ..
Les deux touristes lucernois
dont on était sans nouvelles
sont trouvés morts en montagne
LUCERNE, 21 octobre. — Deux touristes
lucernois, MM. Marti et Krauer, qui
étaient partis dimanche pour faire l'as-
cension du Grassen, près de Titlis, à
2.952 mètres d'altitude, et dont on était
sans nouvelles, ont, été trouvés .morts,
par les colonnes de secours, dans une
crevasse du glacier, profonde de deux
cents mètres, à cinquante mètres de
Wendenjceh.
APRÈS AVOIR ATTENDU
VAINEMENT HIER UNE RÉPONSE
VENANT DE TOKIO, LES CINQ
BRUSQUENT LA NÉGOCIATION
Un projet de résolution adopté
qui pourrait, aujourd'hui, être
soumis à une séance plénière.
LES NOUVELLES DE MANDCHOURIE
SEMBLENT MEILLEURES
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
GENÈVE, 21 septembre. — Ce matin
nous nagions dans l'optimisme lors-
qu'un officieux porte-parole japonais
affirmait que le gouvernement de To-
kio. avait décidé d'accepter les sugges-
tions de M. Briand sur les cinq points
qu'avait exposés la délégation japo-
naise. Ces cinq points constituaient les
conditions préalables que pose son pays
à l'évacuation de ses troupes. Il ne
s'agissait, il est vrai, que des principes
généraux.
Il failut bientôt déchanter. M. Yoshi-
zawa n'avait encore rien reçu de Tokio.
M. Ito, autre délégué japonais, démen-
tit formellement la nouvelle et le plus
grand pessimisme régnait au secréta-
riat où l'on est sous l'impression que
le Japon ne semble pas désireux d'ar-
river à une solution rapide.
Plus tard, on apprit que le texte des
cinq conditions posées par le Japon
n'était pas le même lorsqu'il circulait à
Genève, à Washington ou dans les mi-
lieux de la presse internationale.
Dans ces conditions, le comité des
Cinq, se réunissant pour la troisième
fois, de la journée, a pris ce soir une
décision de la plus haute importance.
On sait que ce comité est composé de
la France (M. A. Bria-.nd), de l'Angle-
terre (lord Reading et le vicomte Ce-
CÏi1), de l'Allemagne (V. von Mutius), de
l'Italie Ole sénateur Scialoja) et de l'Es-
pagne (M. de Madariaga).
Sans attendi-e la réponse du Japon
aux différentes précisions demandées
par M. Briand sur les cinq questions
préalables à l'évacuation de la Mand-
chourie, le comité a adopté un projet
de résolution qui serait soumis dès de-
main à une séance plénière si la ré-
ponse japonaise est favorable. Dans le
cas contraire, si aucune entente n'est
possible, comme d'après l'article 11 du
pacte l'unanimité est indispensable, le
Japon, ou même la Chine, en refusant
d'accepter la résolution, pourrait para-
lyser l'action de la Société des nations.
Mais l'on se rend compte que ce serait
là une bien périlleuse position à pren-
dre.
Dans ce cas, toutefois, nous croyons
pouvoir affirmer que le conseil se
contenterait d'enregistrer son vote et
d'inviter la délégation jappnaise à en
référer à nouveau à son gouvernement
tout en soulignant la gravité de la si-
tuation. La séance serait alors suspen-
due pour n'être reprise que sur la
convocation de M. Aristide Briand,
Nous croyons pouvoir affirmer à ce
.sujet que, llobser-vateur américain s'est;
au nom de son gouvernement, entière-
ment, rallié à cette procédure. Ajoutons
également que les nouvelles qui sont
" parvenues de Mandchourie ce soir à
Genève semblent meilleures.
LE MARÉCHAL PÉTAIN
SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU
A WASHINGTON
WASHINGTON, 21 octobre. — Le maré-
chal Pétain, accompagné de M. Clau-
del, a salué ce matin la tombe du
Soldat inconnu au cimetière d'Arling-
ton. Le maréchal a déposé une cou-
ronne sur la tombe. Il a ensuite rendu
visite au président, au vice-président et
aux secrétaires d'Etat à la Guerre et
à la Marine.
4 Le maréchal a assisté à un déjeuner
offert en son honneur par M. Stimson.
Cet après-midi, il a été reçu par la
Société « Les Fils de la Révolution
Américaine ».
L'ambassade donnera ce soir une
réception en l'honneur du maréchal et
de la délégation.
UN COFFRE-FORT ÉVENTRÉ ET TREIZE TRONCS
FRACTURÉS DANS L'EGLISE DU ROSAIRE, A SAINT-OUEN
Hier matin, vers 7 heurès, M. l'abbé
Çouvreur, vicaire à l'église du Rosaire,
venait y dire sa messe quand la stu-
peur le cloua au seuil de l'édifice :
tous les troncs étaient ouverts, leurs
cadenas avaient été fracturés, mais les
cambrioleurs — vous avez reconnu leur
ouvrage — n'avaient pas borné là leur
activité. Dans la sacristie, ils avaient
éventré un coffre-fort qu'ils avaient
tiré dans un couloir conduisant au
chœur. Un autre coffre-fort semble
n'avoir pas été touché. Mais on n'en a
pas retrouvé la clef, ce pourquoi l'on
se demande s'il n'aurait pas été vidé
de son contenu. Armoires et garde-
robes avaient été fouillées.
Parmi les objets les plus précieux
qui ont disparu, on doit citer quatre
calices d'une valeur approximative de
5,000 francs chacun et trois ciboires
en or.
M. Berdaguer, commissaire de police
de Saint - Ouen, a ouvert une enquête.
On est à peu près certain que les mal-
faiteurs ont dû se laisser enfermer
dans l'église mardi soir, car aucune
des portes n'a été fracturée.
A gauche ■ L'ÉGLISE NOTRE-DAME-DU-ROSAIRE ET LE COFFRE-
FORT FRACTURE PAR LES VOLEURS.. A droite : LE TABER-
• NACLE QUI A ETE PROFANE PAR LES VISITEURS.
LE CONSEIL DE L'ORDRE
A PRIS HIER CONNAISSANCE
DE LA LETTRE DE DÉMISSION
DE Me RAYMOND POINCARÉ
Et il a envoyé à l'ancien président
de la République un télégramme
de sympathie et de regrets.
LE NOUVEAU BATONNIER SERA ÉLU
LE MARDI 3 NOVEMBRE
Hier après-midi, sous la présidence du j
bâtonnier Fernand Payen, encore conva- j
lescent, le conseil de l'Ordre des avo-
cats à la cour de Paris a tenu une
réunion extraordinaire pour prendre
connaissance de la lettre de démission
du bâtonnier Raymond Poincaré.
Me Payen et les autres anciens bâ-
tonniers avaient, du reste, reçu une
lettre personnelle de Me Raymond Poin-
caré, dans laquelle celui-ci exprime ce
qu'a de « cruel » la décision qu'il sa
voit obligé de prendre.
Voici le texte de la lettre de dé-
mission
Sampigny (Meuse).
Monsieur le bâtonnier,
Après une visite que m'on faite, à SaÍn-
pigny, les médecins qui me soignent depuis
plusieurs mois, notamment le docteur Guil-
lain, professeur à l'université de Paris, je
me trouve dans l'obligation douloureuse de
renoncer aux hautes fonctions qu'ont bien
voulu me conférer nos confrères et aont:
je suis si heureux et si fier.
Les docteurs mont affirmé que je ne
serais pas en état de remplir convenable-
ment les devoirs du bâtonnat pendant les
deux années où je dois en être chargé. Ils
ajoutent que faire cet essai, contrairement
à leur avis, ce serait compromettre grave- i
ment ma santé. Cet argument ne me tou- j
cherait guère s'ils n'insistaient surtout Sur ?
l'affirmation que je serai inférieur à ma J
tâche. Je ne me résignerais pas de bonne- j
grâce, en effet, à avoir accepté la mission
dont J10S confrères m'ont honoré et à ne
pouvoir m'en acquitter convenablement.
La confiance que m'a témoignée le bar-
reau restera une incomparable émotion de
ma vie. A lui seul, le titre d'ancien bâton-
nier demeurera pour moi une consolation
dans la maladie et la retraite forcée.
Recevez, monsieur Ip. bâtonnier et honoré
confrère, l'assurance de mes sentiments les
plus dévoués.
(21 octobre 1931.) Signé ! R. POINCARÉ.
Après la lecture de cette lettre,
Me Payen a exprimé l'émotion doulou-
M. POINCARÉ 1
en robe et toque d'avocat ]
reuse du Palais, qui s'est traduite par'
l'adresse suivante, votée à l'unanimité,
et télégraphiée immédiatement
« Bâtonnier Raymond Poincaré, Sampi-
gny.
» Profondément ému et désolé, le conseil
de l'Ordre, interprète du barreau tout en-
tier, exprime à son illustre et très aimé
bâtonnier, ses vifs regrets, qu atténue seul
un peu la pensée que cette civelle décision
rendra plus rapide le co-mplst rétablisse-
ment d'une santé si précieuse.
» Signé: FERNAND PAYEN. »
Après ce vote, le conseil a délibéré
sur la date de l'élection du nouveau
bâtonnier qui, suivant les termes dcî
l'article 14 du décret du 20 juin 1920,
doit avoir lieu « dans le mois de l'évé-
nement ». j
Comme la séance solennelle de l'éon, |
verture de la conférence des avocats j
stagiaires est fixée au samedi 8 décem-,
bre, que cette cérémonie doit être pré-
sidée par le bâtonnier en exercice, qui
prononce un long discours, le conseil
a choisi la date du mardi 3 novembre
pour l'élection du bâtonnier.
Suivant l'usage, le barreau ratifiera 1
son vote de juillet dernier et nommera
Me Léouzon le Duc bâtonnier pour l'an-
née judiciaire 1931-1932.
A ce moment, il s'agira de savoir
si M0 Raymond Poincaré occupera le'
siège de membre du conseil de l'Ordre.
auquel il est d'usage de nommer les
anciens bâtonniers.
S'il donne également sa démission
de ce poste, une place sera vacante,
et il faudra — dans le mois — procéder
à une nouvelle élection.
Le trésor de l' " Égypt "
va être récupéré
BREST, 21 octobre. — Favorisés de-
puis trois jours par un très beau temps,
les scaphandriers de l'Artiglio ont pu
descendre à plusieurs reprises sur
l'épave de l'Egypt. Le maindeck, qui
forme le plafond de la chambre renfer-
mant les 120 millions, a été entièrement
déblayé et a été découpé. Il ne reste
plus qu'à soulever le toit pour aperce-
voir les caisses de lingots. Cette opéra-
tion devait être faite ce matin, mais,
le vent s'étant levé, l'ouverture a été
remise. UArtigliq est rentré, en effet,
ce soir à Brest, dans l'attente de l'ac-
calmie. J
DANS CE NUMERO:, :
EN PAGE 2 :
La motoculture intellectuelle, par
Emile Vuillermoz.
A l'Exposition coloniale.
LES TRIBUNAUX. AUJOURD'HUI.
BLOC-NOTES. LE MONDE.
EN PAGE 3 :
Les élections en Grande-Bretagne.
Le maréchal Hindenburg présidera
demain la première séance de
la commission économique alle-
mande.
LES- FAITS DIVERS.
EN PAGE 4 :
Le conte d' « Excelslor » : Feuilles
mortes, par Marguerite Comert.
LES THEATRES.
EN PAGE 5 :
LES COURSES. LA BOURSE.
EN PAGE 6 :
LES SPORTS.
EMISSIONS DE T. S. F. DE DEMAIN.
Les juges, qui ne pénètrent pas dans
les consciences, ne jugent que par le
dehors de l'action, au lieu que nous
regardons principalement à l'intention.
PASCAL.
22fi Année. — N° 7.619. — PAUL Dupuy, directeur (1917-1927).
0 C c Paris, Seine, Seine-et-Oise
25 - et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
%. Départements et Colonies n f\ c
Ad. té!.; Excel-124-Paris. 3 0
VOIR
EN PAGE 6
■■■■■■ NOS
ILLUSTRATIONS 1
»»"ni»»iiiini»iiiiimi
JEUDI
22
OCTOBRE 1931
....................
Saint Modéran
PIERRE LAFiTtK, fondateur. — Tétéph. Prov. 15-22, 15-23, 15-24.
SIR JOSIAH STAMP, DIRECTEUR
DE LA BANQUE D'ANGLETERRE
PARLANT DE LA CRISE MONDIALE
NOUS EN EXPOSE LES ORIGINES
" Le résultat de la visite de M. Laval à Washington sera
certainement très favorable, mais ses pleins effets ne se
feront sans doute pas sentir immédiatement.
"ENCORE PENDANT TRÈS, TRES LONGTEMPS,
L'OR RESTERA CE. QU'IL EST..."
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
LONDRES, 21 octobre. — « La situa-
tion présente est pleine de difficultés,
mais nous n'avons pas de raison de
nous désespérer. » C'est par cette
phrase optimiste que sir Josiah Stamp,
dont le nom est cité parmi ceux des
plus grandes autorités économiques du
monde entier, commence la conversa-
tion qu'il nous accorde; Sir Josiah est
non seulement directeur de la Bank of
England, mais encore représentant de
la Grande-Bretagne à la commission
financière de la S. D. N. Il est le con-
seiller financier du roi d'Angleterre et,
enfin, l'auteur d'une vingtaine de vo-
lumes ayant comme sujets les ques-
tions économiques les plus complexes.
Je ne cite que quelques-unes de ses
occupations et titres, car le « Who is
who », que j'ai consulté à son sujet, ne
consacre pas moins de deux colonnes à
l'énumération des, diverses fonctions
remplies par lui. Ajoutons que la Cité
de Londres considère les paroles de
sir Josiah Stamp, comme une sorte de
sainte écriture des hautes finances...
— Il n'y a pas de doute, continue-t-il,
que la solution de tous les problèmes
qui se posent actuellement n'apparaît
point aisée. Je ne pense pas, cepen-
dant, qu'un « crac », de quelque ordre
qu'il soit, constitue une -probabilité. Je
demeure optimiste quant à l'avenir,
ce qui ne m'empêche pas de répéter
que le public ne doit pas espérer de
miracles qui seraient susceptibles de
guérir d'un seul coup tous IBS maux
économiques dont souffre le monde.
Cette thèse s'applique à l'Angleterre
?ussi bien qu'aux autres pays. Quant
à nous, je suis fermement convaincr
que la stabilisation, de facto, de la
livre sterling s'effectuera dans un très
SIR JOSIAH STAMP
directeur de la Banque d'Angleterre
bref délai, et tout porte à croire qu'une
fluctuation violente de notre monnaie
est tout à fait impossible. La stabilisa-
tion de la' livre sera le premier, pas
vers l'assainissement de notre écono-
mie, car elle sera suivie rapidement
par' le redressement de nos exporta-
tions.
Vous dites, sir, qu'il y a une crise
partout. Si les experts connaissent les
origines et les raisons de la crise, il
e¡.:t peut-être plus facile de la com-
battre. Quelles sont les raisons de la
situation actuelle à votre avis ?
Les causes
de la situation actuelle
-- Il y en a sept, répond nettement
sir Josiah Stamp : 1° le vain essai de
maintenir le « gold point » ; 2° le pro-
b!ème des dettes internationales, qui
exige une' solution rapide; 3° les sys-
tèmes douaniers et les tarifs, qui. para-
lysent l'évolution normale de l'écono-
mie mondiale ; 4° l'intransigeance des
Trade-Unions, qui interdisent - le règle-
ment du problème des salaires ; 5° les
dépenses sans fruit des gouverne-
ments 6° la surproduction dans cer-
taines branches de l'industrie et de
l'agriculture; 7° la surspéculation de
la Bourse de New-York.
- Croyez-vous que la solution pour-
rait venir d'une action concertée de
toutes les puissances ?
—• Non, dit-il d'un ton très ferme.
Tous les pays se trouvent dans la pos-
sibilité d'améliorer par des efforts iso-
lés leur propre situation. Cela ne veut
pas dire, toutefois, qu'ils sont capables
de liquider définitivement tous les pro-
blèmes qui se posent. Le résultat des
efforts ayant pour objet l'assainisse-
ment général et définitif dépend tou-
jours des facteurs internationaux.
Les négociations Laval-Hoover
- Que pensez-vous, sir, des négo-
ciations Laval-Hoover qui vont com-j
mencer? ^
— J'attache une très grande impor-
tance à ces négociations et je suis
convaincu qu'elles interviendront, pour
une large part, dans le règlement satis-
faisant de nos grands problèmes. Mais
je dois faire ici les mêmes réserves
nue j'ai présentées tout à l'heure.
» Malgré le grand espoir que je place
dans les conversations Laval-Hoover, je
ne voudrais pas que l'on s'imaginât que
le résultat de ces négociations appor-
tera une amélioration soudaine à la
r.ituation des finances et à l'économie
internationales. En un mot le résultat
de la visite de M. Laval à Washington
sera certainement très favorable, mais
ses pleins effets ne se feront sans doute
pas sentir immédiatement. »
L'avenir
Nous parlons des différents systèmes
de la production et sir Josiah Stamp
explique que l'avenir est à la production
sur grande échelle. Il ne tarde pas à
ajouter ;
— Cette tendance ne pourra se réali-
SOl: qu'à pas lents. Autrement elle pour-
rait avoir des effets désastreux. Une
production de cette sorte exige la ra-
tionalisation. qui n'est pas toujours
llloh'ens1vc. Nous avons l'exemple de
l'Allemagne où la rationalisation déme-
surée a causé le chômage. Elle est de-
venue ainsi un danger au lieu de dé-
terminer la prospérité.
— Ces jours ctcrniers, j'ai rencontre
vn expert Ûn:.zciar qui m'a dit que
bientôt — cela veut dire dans cinquante
['ns — l'or' perdrait son importance et
5-vr>T' rv P Ira fr\rn/aa
deviendraient une valeur plus effective
et représenteraient la base de la ri-
chesse des nations. Croyez-vous, sir, à
de telles possibilités ?
— Pas tout à fait ! répond sir Josiah.
Le monde n'est pas encore prêt à ac-
cepter ce système, que nous pourrions
appeler le'système des chiffres d'index.
Encore 'pendant très, très longtemps
l'or restera ce qu'il est...
Les systèmes douaniers
Je pose encore une question :
— Depuis que je suis en Angleterre,
tout le monde veut me convaincre de
la. nécessité des tarifs. Vous m'avez dit,
sir, que les systèmes douaniers étaient
nuisibles. Que pensez-vous des tarifs
que l'Angleterre veut établir ?
Sir Josiah Stamp répond sans hési-
tation :
— En principe, je suis libre-échan-
giste. Etant donné la situation actuelle
de la Grande-Bretagne, j'accepterais,
néanmoins, l'idée de quelques tarifs,
mais seulement à titre exceptionnel.
Et sur ces paroles très significatives,'
notre conversation s'est terminée.
Edmond DEMAITRE.
LE RETOUR DE L'ANGLETERRE
A L'ÉTALON OR
SERAIT INUTILEMENT DANGEREUX
Telle est, du moins, l'opinion d'un des
directeurs de la Banque d'Angleterre.
LONDRES, 21 octobre. — Dans une allo-
cution qu'il a prononcée aujourd'hui à
Londres, devant les membres du Ro-
tary Club, sir Basil Blackett, un des
directeurs de. la Banque d'Angleterre,
a exposé les raisons pour lesquelles, à
son avis, la Grande-Bretagne ne devrait
pas revenir, trop rapidement à l'éta-'
Ion or.
— La situation mondiale depuis la.
guerre, dit sir Basil Blackett, a été télle
qu'il fut impossible de mener, à bien la.,
tâche consistant à maintenir un standard
monétaire international. Nous sommes for-
cés de nous demander s'il serait même;
désirable de retourner à l'étalon or avant
d'avoir, d'abord, surmonté les difficultés
qui ont entravé, dans le passé, le bon
fonctionnement de cet étalon,, si, en saçri.,
fiant la stabilité des changes, la Grande-
Bretagne peut arriver à diriger ses prd^
pres destinées économiques sans, être: à 1M
merci du système de la Banque Fédérale de
Réserve des Etats-Unis- ou de la Banque de
France.,,,$4 peut effectuer une stabilisation.
réelle ".da_niw-eau des--. àu, l'hi té rje.t;.l" di44
pays. Il serait-alors temps d'ënvisager.-, .fc
problème- d'un-système monétaire' contrôlé.'
L'orateur suggéra, a ce 'süjet la pos-
sibilité d'adopter un standard moné, ',
taire impérial tendant à la stabilisa-
tion des prix au sein de l'empire bri-
tannique.
Bruxelles reçoit de l'or de Paris
BRUXELLES, 21 octobre. — La Banque
nationale de Belgique reçoit, depuis
quelques jours, des envois d'or venant
de France, et qui varient de 50 à 80
lingots par jour.
D'après des renseignements recueil-
lis par l'agence Belga, le total de l'or
présenté ainsi aux guichets de la Ban-
que pour être échangé contre des bol-
gas est, depuis huit jours, de 2.600 ki-
los.
Il ne s'agit pas d'achats faits par la
Banque nationale à Paris, mais d'opé-
rations d'arbitrage faites par le mar-
ché et qui consistent à acheter de l'or
à Paris pour l'échanger à Bruxelles
contre des billets belges, les cours des
changes étant très favorables au belga.
M. FRANÇOIS-LATOUR, PRÉSIDENT DU CONSEIL
MUNICIPAL DE PARIS, EST DE RETOUR DE BERLIN
_M. François-Latour, président, et
M. René Failliot, vice - président du
Conseil municipal de Paris, ont quitté
Berlin hier matin, à 7 h. 50, salués
par le premier bourgmestre, M. Sahm,
et par l'ambassadeur de France,
M. François-Poncet. Ils sont arrivés à
la gare du Nord à 22 h. 40.
Tous deux se sont déclarés enchantés
de leur voyage, et M. François-Latour
a souligné la cordialité de l'accueil qui
leur fut réservé : cordialité de la part
de la municipalité berlinoise et du gou-
vernement qui s'associa à toutes les
manifestations; cordialité de la popu-
lation enfin, qui lés salua par une ova-
tion spontanée à la soirée organisée en
leur honneur à l'Opéra.
Leur impression est que cette visite
a accentué l'atmosphère de détente
créée par le voyage, du président du
Conseil, M. Pierre Laval, détente qui
ne peut être que favorable à l'idée de
la paix dans l'Europe et dans le monde.
Sur l'invitation de M., François-La-
tour, le bourgmestre de Berlin a ac-
cepté de venir à Paris aussitôt que les
circonstances le leluiJ' permettront.
LA RÉCEPTION AU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR DE PRUSSE.
1 Assis/de gauche à droite : MM. FRANÇOIS-PONCET. LATOUR,~SEVE-
KilMU ET SAHM ; DERRIÈRE M. LATOUR, M. FAILLI01\
M. LAVAL DEBARQUERA AUJOURD'HUI
A NEW=YORK A 8 HEURES DU MATIN
SOIT A 13 HEURES (HEURE FRANÇAISE)
Après réception officielle à l'Hôtel de Ville, le président du Conseil français
prendra à 11 heures un train spécial pour Washington, où il arrivera à
16 h. 15. A 18 heures, M. et Mme Hoover le recevront en compagnie
de M. Claudel. A 20 heures, dîner officiel à la Maison Blanche.
DANS LE DISCOURS QU'IL PRONONCERA A L'HOTEL DE VILLE DE NEW-YORK
M. LAVAL INSISTERA SUR CE FAIT QUE LA SÉCURITÉ NE DOIT PAS SEULEMENT
S'EXPRIMER EN FORMULES D'ESPOIR, MAIS DOIT SURTOUT ÊTRE ORGANISÉE
CE QUE M. LAVAL VERRA CE MATIN EN ARRIVANT À NEW-YORK : LES GRATTE-CIEL ..
PHOTOGRAPHIÉS -,DU PONT DE L' « ILE-DE-FRANCE ».
-~ ~.
..
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
ABORD DE L' « ILE-DE-FRANCE », 21 oc-
tobre (par radio). — Le gros
temps n'a pas contrarie le suc-
cès de h fête de charité qui se dé-
roula hier soir au profit des œuvres
maritimes. -
Ce matin, le soleil est revenu; la der
nière journée de la traversée est favo-
risée par un temRs splendide. Demain,
à 8 heures, YIle-de-Frarice sera ancré
en rade de New-York et le président
du, Conseil sera, accueilli avec ce tu-
multe enthousiaste si particulier aux
foules américaines.
M. Pierre Laval ne fera que traverser
.New-York, depuis le débarcadère de
JBattery Place, jusqu'à la gare de Pen-
sylvania, où il prendra, à 11 heures,
un train spécial pour Washington, en
compagnie de M. Stimson, secrétaire
dIEtat^X»a^çule;xéç4faoni,e officielle sera
la réception a l'hÔtel de ville de New-
York. M) Lavai 'répond.r;a - aux souhaits
de bienvenue, du maire, M. Walker, par
une allocution qui ' sera un véritable
;,messâge; au peuple américain.
Le' président du Conseil arrivera à
16 h. 15 à Washington. A 18 heures,
M. et Mme Hoover le recevront en com-
pagnie de M. Claudel.' A 20 heures, dîner
officiel à la Maison Blanche.
La journée de M. Laval
Ayant préparé son discours de ré-
ception à l'Hôtel de Ville et achevé sa
documentation, M. Laval a reçu dans
son salon un certain nombre de per-
sonnalités américaines, dont Mmes
Morgan et Vanderbilt.
Le président Hoover lui a télégraphié
le message suivant
Comme vous approchez des côtes des
Etats-Unis, c'est un grand plaisir pour
moi de vous souhaiter une très cordiale
bienvenue en mon nom et en celui de
mes compatriotes. »
Auparavant M. Laval avait reçu le
radiogramme que voici, de M. Stimson,
secrétaire d'Etat :
Au moment où vous approchez des
côtes américaines, je vous envoie, mes,
voeux les -plus" cordiaute et vous ; assure
de l'a bienvenue Jlcî z,'Plu's @,-siîicère de la
part du rpeuple àrrièricaïn.. t
Le Premier français avait répondu
en ces termes : v
A la, veille de toucher la terre ' améri-
caine, je veux vous dire mon amitié
personnelle et ma joie de vous revoir.
Vous connaisses la sympathie profonde
dit peuple français pour votre gran
que mon voyage à Washington resserre
encore la coopération entre les Etats-
Unis et la, France, pour le bien du
monde.
A la veille des entretiens
de Washington
Au moment où vont s'engager les
conversations franco américaines, ame,ricaines il
convient de rappeler que les questions
financières sont dominées par le désar-
mement. M. Lavai n'a pas caché qu'il
espérait davantage d'effets psycholo-
giques favorables que de réalisations
techniques immédiates pour alléger la
crise. Une atmosphère de confiance est
nécessaire à l'élaboration de méthodes
financières susceptibles de provoquer
la reprise des affaires.
La sécurité est la condition première
de l'amélioration des. relations écono-
miques. Les capitaux ne vont pas aux
pays qui donnent des inquiétudes poli-
tiques. Les retraits de crédits ne font
que sanctionner des manifestations dis-
cordantes.
L'afflux des capitaux en France
atteste la conviction universelle des
dispositions pacifiques de notre pays.
C'est la sécurité et la confiance, qui
rétabliront la. •circfrte'ttftii normaLe Jde.,
l'or. '.Y - "
Aussi ne faut-il pas s'étohneir qu'au
cours d'une prise de vues des cinémas
sonores, qui éut lieu aujourd'hui à midi"
sur le pont de l' Ile-de-France, M. Pierre
Laval ait déclaré que le thème essen-
tiel de son discours à la réception offi-
ciele de la ville de New-York serait
celui-ci : .« La sécurité ne doit pas
seulement s'exprimer en formules d'es-
poir, elle doit surtout être organisée. »
Marcel PAYS.
M. WALTER EDGE EST PARTI
POUR LES ÉTATS-UNIS
Il compte y rester jusqu'au commence-
ment de décembre.
M. Walter Edge, qu'accompagne
Mme Walter Edge, est parti hier, à
14 h. 28, pour les Etats-Unis: où il
M. WALTER E. EoGE/ ayant son départ,
sur le quai de la' gare Saine-Lazare.,
compte rester jusqu'aux premiers jours
de décembre.
A leur départ de la gare Saint-
Lazare, l'ambassadeur des Etats-Unis
et Mme Walter Edge ont été salués par
M. How, premier secrétaire de l'am-
bassade, par le personnel de l'ambas-
sade des Etats-Unis et par de nom-
breuses personnalités de la colonie
américaine.
ON ARRÊTE A LYON
UN ITALIEN QUI SE LIVRAIT
A L'ESPIONNAGE
Au mois de septembre dernier, l'at-
tention des agents dil service de contre-
espionnâge était attirée par les allées
et venues suspectes d'un Italien nommé
Jean-Baptiste Toselli, âgé de quarante
et un ans, se disant représentant en
vins. Cette- profession, si c'eût été la
sienne, pouvait justifier la fréquence
de ses déplacements. Mais on remar-
qua qu'il ne s'occupait jamais d'affaires
et que, d'autre part, il montrait un évi-
dent souci d'approcher le plus près
possible des unités en manœuvres.
Jeah-Baptjste Toselli s'inquiétait beau-
coup des opérations niilitaires et parais-
sait prodigieusement intéressé par les
travaux actuellement en cours,, à la
frontière: remise en état des' forts,
chemins d'accès, organisations défensi-
ves nouvelles, etc.
Mis au courant, M. Léon Noël, secré-
taire général du ministère de l'Inté-
rieur, directeur de^ là Sûreté générale,
prescrivit 'de, surveiller étroitement l'in-
dividu en question. Les résultats de
cette surveillance ^ confirmèrent les
soupçons des enquêteurs et hier To-
selli était arrêté-, à Lyon, qui paraît
avoir été le poste fixe d'où il rayonnait
sur toute la région du, Sud-Ouest.
Pressé de questions, Toselli a avoué
être chargé de mission en France par
les services de renseignements d'une
puissance étrangère. Dans ses bagages
on a trouvé des documents intéressant
nos fortifications et notre aviation dans
les Alpes et dans le ,Sud-Est. Les anno-
tàtiôils@ très spéciales accompagnant ces
documents ne laissent aucun doute, sur
le genre d'occupations auquel se livrait
le pseudo-court r en vitys. Il a été
écroué sous l nculpation, d'espionnage.
Toselli. ete, ran^fere, a Paris dans
Ha soirée.- - , ■ .. r ..
Les deux touristes lucernois
dont on était sans nouvelles
sont trouvés morts en montagne
LUCERNE, 21 octobre. — Deux touristes
lucernois, MM. Marti et Krauer, qui
étaient partis dimanche pour faire l'as-
cension du Grassen, près de Titlis, à
2.952 mètres d'altitude, et dont on était
sans nouvelles, ont, été trouvés .morts,
par les colonnes de secours, dans une
crevasse du glacier, profonde de deux
cents mètres, à cinquante mètres de
Wendenjceh.
APRÈS AVOIR ATTENDU
VAINEMENT HIER UNE RÉPONSE
VENANT DE TOKIO, LES CINQ
BRUSQUENT LA NÉGOCIATION
Un projet de résolution adopté
qui pourrait, aujourd'hui, être
soumis à une séance plénière.
LES NOUVELLES DE MANDCHOURIE
SEMBLENT MEILLEURES
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
GENÈVE, 21 septembre. — Ce matin
nous nagions dans l'optimisme lors-
qu'un officieux porte-parole japonais
affirmait que le gouvernement de To-
kio. avait décidé d'accepter les sugges-
tions de M. Briand sur les cinq points
qu'avait exposés la délégation japo-
naise. Ces cinq points constituaient les
conditions préalables que pose son pays
à l'évacuation de ses troupes. Il ne
s'agissait, il est vrai, que des principes
généraux.
Il failut bientôt déchanter. M. Yoshi-
zawa n'avait encore rien reçu de Tokio.
M. Ito, autre délégué japonais, démen-
tit formellement la nouvelle et le plus
grand pessimisme régnait au secréta-
riat où l'on est sous l'impression que
le Japon ne semble pas désireux d'ar-
river à une solution rapide.
Plus tard, on apprit que le texte des
cinq conditions posées par le Japon
n'était pas le même lorsqu'il circulait à
Genève, à Washington ou dans les mi-
lieux de la presse internationale.
Dans ces conditions, le comité des
Cinq, se réunissant pour la troisième
fois, de la journée, a pris ce soir une
décision de la plus haute importance.
On sait que ce comité est composé de
la France (M. A. Bria-.nd), de l'Angle-
terre (lord Reading et le vicomte Ce-
CÏi1), de l'Allemagne (V. von Mutius), de
l'Italie Ole sénateur Scialoja) et de l'Es-
pagne (M. de Madariaga).
Sans attendi-e la réponse du Japon
aux différentes précisions demandées
par M. Briand sur les cinq questions
préalables à l'évacuation de la Mand-
chourie, le comité a adopté un projet
de résolution qui serait soumis dès de-
main à une séance plénière si la ré-
ponse japonaise est favorable. Dans le
cas contraire, si aucune entente n'est
possible, comme d'après l'article 11 du
pacte l'unanimité est indispensable, le
Japon, ou même la Chine, en refusant
d'accepter la résolution, pourrait para-
lyser l'action de la Société des nations.
Mais l'on se rend compte que ce serait
là une bien périlleuse position à pren-
dre.
Dans ce cas, toutefois, nous croyons
pouvoir affirmer que le conseil se
contenterait d'enregistrer son vote et
d'inviter la délégation jappnaise à en
référer à nouveau à son gouvernement
tout en soulignant la gravité de la si-
tuation. La séance serait alors suspen-
due pour n'être reprise que sur la
convocation de M. Aristide Briand,
Nous croyons pouvoir affirmer à ce
.sujet que, llobser-vateur américain s'est;
au nom de son gouvernement, entière-
ment, rallié à cette procédure. Ajoutons
également que les nouvelles qui sont
" parvenues de Mandchourie ce soir à
Genève semblent meilleures.
LE MARÉCHAL PÉTAIN
SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU
A WASHINGTON
WASHINGTON, 21 octobre. — Le maré-
chal Pétain, accompagné de M. Clau-
del, a salué ce matin la tombe du
Soldat inconnu au cimetière d'Arling-
ton. Le maréchal a déposé une cou-
ronne sur la tombe. Il a ensuite rendu
visite au président, au vice-président et
aux secrétaires d'Etat à la Guerre et
à la Marine.
4 Le maréchal a assisté à un déjeuner
offert en son honneur par M. Stimson.
Cet après-midi, il a été reçu par la
Société « Les Fils de la Révolution
Américaine ».
L'ambassade donnera ce soir une
réception en l'honneur du maréchal et
de la délégation.
UN COFFRE-FORT ÉVENTRÉ ET TREIZE TRONCS
FRACTURÉS DANS L'EGLISE DU ROSAIRE, A SAINT-OUEN
Hier matin, vers 7 heurès, M. l'abbé
Çouvreur, vicaire à l'église du Rosaire,
venait y dire sa messe quand la stu-
peur le cloua au seuil de l'édifice :
tous les troncs étaient ouverts, leurs
cadenas avaient été fracturés, mais les
cambrioleurs — vous avez reconnu leur
ouvrage — n'avaient pas borné là leur
activité. Dans la sacristie, ils avaient
éventré un coffre-fort qu'ils avaient
tiré dans un couloir conduisant au
chœur. Un autre coffre-fort semble
n'avoir pas été touché. Mais on n'en a
pas retrouvé la clef, ce pourquoi l'on
se demande s'il n'aurait pas été vidé
de son contenu. Armoires et garde-
robes avaient été fouillées.
Parmi les objets les plus précieux
qui ont disparu, on doit citer quatre
calices d'une valeur approximative de
5,000 francs chacun et trois ciboires
en or.
M. Berdaguer, commissaire de police
de Saint - Ouen, a ouvert une enquête.
On est à peu près certain que les mal-
faiteurs ont dû se laisser enfermer
dans l'église mardi soir, car aucune
des portes n'a été fracturée.
A gauche ■ L'ÉGLISE NOTRE-DAME-DU-ROSAIRE ET LE COFFRE-
FORT FRACTURE PAR LES VOLEURS.. A droite : LE TABER-
• NACLE QUI A ETE PROFANE PAR LES VISITEURS.
LE CONSEIL DE L'ORDRE
A PRIS HIER CONNAISSANCE
DE LA LETTRE DE DÉMISSION
DE Me RAYMOND POINCARÉ
Et il a envoyé à l'ancien président
de la République un télégramme
de sympathie et de regrets.
LE NOUVEAU BATONNIER SERA ÉLU
LE MARDI 3 NOVEMBRE
Hier après-midi, sous la présidence du j
bâtonnier Fernand Payen, encore conva- j
lescent, le conseil de l'Ordre des avo-
cats à la cour de Paris a tenu une
réunion extraordinaire pour prendre
connaissance de la lettre de démission
du bâtonnier Raymond Poincaré.
Me Payen et les autres anciens bâ-
tonniers avaient, du reste, reçu une
lettre personnelle de Me Raymond Poin-
caré, dans laquelle celui-ci exprime ce
qu'a de « cruel » la décision qu'il sa
voit obligé de prendre.
Voici le texte de la lettre de dé-
mission
Sampigny (Meuse).
Monsieur le bâtonnier,
Après une visite que m'on faite, à SaÍn-
pigny, les médecins qui me soignent depuis
plusieurs mois, notamment le docteur Guil-
lain, professeur à l'université de Paris, je
me trouve dans l'obligation douloureuse de
renoncer aux hautes fonctions qu'ont bien
voulu me conférer nos confrères et aont:
je suis si heureux et si fier.
Les docteurs mont affirmé que je ne
serais pas en état de remplir convenable-
ment les devoirs du bâtonnat pendant les
deux années où je dois en être chargé. Ils
ajoutent que faire cet essai, contrairement
à leur avis, ce serait compromettre grave- i
ment ma santé. Cet argument ne me tou- j
cherait guère s'ils n'insistaient surtout Sur ?
l'affirmation que je serai inférieur à ma J
tâche. Je ne me résignerais pas de bonne- j
grâce, en effet, à avoir accepté la mission
dont J10S confrères m'ont honoré et à ne
pouvoir m'en acquitter convenablement.
La confiance que m'a témoignée le bar-
reau restera une incomparable émotion de
ma vie. A lui seul, le titre d'ancien bâton-
nier demeurera pour moi une consolation
dans la maladie et la retraite forcée.
Recevez, monsieur Ip. bâtonnier et honoré
confrère, l'assurance de mes sentiments les
plus dévoués.
(21 octobre 1931.) Signé ! R. POINCARÉ.
Après la lecture de cette lettre,
Me Payen a exprimé l'émotion doulou-
M. POINCARÉ 1
en robe et toque d'avocat ]
reuse du Palais, qui s'est traduite par'
l'adresse suivante, votée à l'unanimité,
et télégraphiée immédiatement
« Bâtonnier Raymond Poincaré, Sampi-
gny.
» Profondément ému et désolé, le conseil
de l'Ordre, interprète du barreau tout en-
tier, exprime à son illustre et très aimé
bâtonnier, ses vifs regrets, qu atténue seul
un peu la pensée que cette civelle décision
rendra plus rapide le co-mplst rétablisse-
ment d'une santé si précieuse.
» Signé: FERNAND PAYEN. »
Après ce vote, le conseil a délibéré
sur la date de l'élection du nouveau
bâtonnier qui, suivant les termes dcî
l'article 14 du décret du 20 juin 1920,
doit avoir lieu « dans le mois de l'évé-
nement ». j
Comme la séance solennelle de l'éon, |
verture de la conférence des avocats j
stagiaires est fixée au samedi 8 décem-,
bre, que cette cérémonie doit être pré-
sidée par le bâtonnier en exercice, qui
prononce un long discours, le conseil
a choisi la date du mardi 3 novembre
pour l'élection du bâtonnier.
Suivant l'usage, le barreau ratifiera 1
son vote de juillet dernier et nommera
Me Léouzon le Duc bâtonnier pour l'an-
née judiciaire 1931-1932.
A ce moment, il s'agira de savoir
si M0 Raymond Poincaré occupera le'
siège de membre du conseil de l'Ordre.
auquel il est d'usage de nommer les
anciens bâtonniers.
S'il donne également sa démission
de ce poste, une place sera vacante,
et il faudra — dans le mois — procéder
à une nouvelle élection.
Le trésor de l' " Égypt "
va être récupéré
BREST, 21 octobre. — Favorisés de-
puis trois jours par un très beau temps,
les scaphandriers de l'Artiglio ont pu
descendre à plusieurs reprises sur
l'épave de l'Egypt. Le maindeck, qui
forme le plafond de la chambre renfer-
mant les 120 millions, a été entièrement
déblayé et a été découpé. Il ne reste
plus qu'à soulever le toit pour aperce-
voir les caisses de lingots. Cette opéra-
tion devait être faite ce matin, mais,
le vent s'étant levé, l'ouverture a été
remise. UArtigliq est rentré, en effet,
ce soir à Brest, dans l'attente de l'ac-
calmie. J
DANS CE NUMERO:, :
EN PAGE 2 :
La motoculture intellectuelle, par
Emile Vuillermoz.
A l'Exposition coloniale.
LES TRIBUNAUX. AUJOURD'HUI.
BLOC-NOTES. LE MONDE.
EN PAGE 3 :
Les élections en Grande-Bretagne.
Le maréchal Hindenburg présidera
demain la première séance de
la commission économique alle-
mande.
LES- FAITS DIVERS.
EN PAGE 4 :
Le conte d' « Excelslor » : Feuilles
mortes, par Marguerite Comert.
LES THEATRES.
EN PAGE 5 :
LES COURSES. LA BOURSE.
EN PAGE 6 :
LES SPORTS.
EMISSIONS DE T. S. F. DE DEMAIN.
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