Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-09-27
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Description : 27 septembre 1878 27 septembre 1878
Description : 1878/09/27. 1878/09/27.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION DE PARIS.
MMEN 27 SEPTEMBRE
i878.
ON S'ABONNE
fne des Pratres-Samt-Grermam-l'AnMrroîs, n.
~RtX mB t/AB
Trois mom. Six mois. Un an.
Pans. t8~. 36 ft. 72 &.
Départemens. 20 fF. <0 fr. 80 &.
Union postale
européenne. 2ifr. Mfr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Les Momnemens partent des i" chaque mois.
Pm~,jm~ïn t~m~wm, apply ta Cwwie amd C', foretea
Bewspapers ofSce, 17, Gresham street, G. p. 0.:
MM_~sM~
t86, 6tra d, dv C.Londoa.
~B'-a Kjte & l'O/M
leine, dam lez Mosqnes et gares de ctiem. de fer.
~MMEN 27 SEPTEMBRE
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JMJMAL BES DEBATS
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dans le Luxembourg, on Turquie,
M Smsse, en Syrie, en Roumanie et dans !M
pences du Maroc et de la Tunisie
en Chine et au Japon. <
ttc moyen d'une valeur payable à Paris on d~
Bmndats-posto, soit internationaux, soit franco
en Allemagne, en Autriche, en Russie
et dans tous tes pays du Nord
eaez tous les directeurs de postez;
1Mr t'enroi d'une Yateuj- payable a PM!~
POLtTIMES ET LîTTËRAtKES
Les aBBomcèa sont reçcM
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t'i M bareac du ~OCRHfAtt.t
o!)!~
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 30 septembre sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARIS
JEUDI 26 SEPTEMBRE
M. le ministre des travaux publics con-
tinue son voyage dans l'Ouest de la France
et s'arrête dans chaque grande ville pour
s'enquérir de ses besoins et pour étuiier
tes moyens d'y satisfaire. Les hommes de
tous les partis se pressent autour de lui,
car les nuances d'opinion s'effacent lors-
qu'il s'agit des intérêts matériels, et M. de
Freycinet profite de la circonstance, avec
beaucoup de tact et d'habileté, pour leur
parler de la république et aussi d'apaise-
ment et de conciliation. Nous ne savons
pas si cette prédication généreuse fera
beaucoup de conversions sincères et dura-
bles, mais certainement elle en fera quel-
ques unes, et l'appel qu'adresse M. de
Freycinet à tous les hommes modérés, le
rendez-vous qu'il leur donne sur le terrain
du travail seront entendus et acceptés
par plusieurs. C'est fort bien de montrer
la république aimable, indulgente et bien-
veillante, les bras ouverts et le sourire
sur !es lèvres mais il est encore mieux
de la montrer laborieuse, active, sou-
cieuse de tous les intérêts nationaux,
et c'est sous cette double face que la pré-
sente M. le ministre des travaux publics.
A Nantes, à La Rochelle, aujourd'hui à
Bordeaux, il garde la même attitude et
reçoit le même accueil empressé. Nous
recommandons en particulier le discours
très remarquable que M. le président de
la chambre de commerce de Bordeaux
vient d'adresser à M. de Freycinet et
la réponse de celui-ci. Après avoir
parlé des questions de canaux et de che-
mins de fer qui préoccupent les Bor-
delais, du terrible fléau qui ravage
toutes les vignes du Midi, M. le
président de la chambre de commerce
a parlé des traités de commerce et de
la liberté commerciale. Il fallait s'y
attendre. Bordeaux n'est-il pas, comme
l'a dit M. le président de la chambre de
commerce, le « foyer.du libre-échange »,
le foyer par excellence, le plus vif et le
plus lumineux ? L'orateur, toutefois, n'est
pas seulement un économiste spéculatif.
Homme pratique, homme d'affaires, re-
présentant de commerçans et d'indus-
triels comme lui, il n'ignore pas que les
principes absolus ne sont bons que pour
les livres, et que leur application exige
beaucoup de prudence et de ménagemens.
S'il ne l'avait pas su, M. dé Freycinet, qui
vient des départemens du Nord, aurait pu
le lui apprendre.
Mais, en vérité, il n'y a pas un mot à
retrancher dans les observations présen-
tées par la chambre de commerce de Bor-
deaux. Nous croyons, nous aussi, que lès
futurs traités de commerce ne devront
pas être moins libéraux que les anciens;
mais, ce qu'il faut souhaiter avant tout,
c'est que ces traités soient discutés et re-
nouvelés le plus rapidement possible.
Sur ce point, tout le monde doit être
d'accord, protectionnistes et libre-échan-
gistes, au nord et au midi. La situa-
tion actuelle est presque intolérable pour
le commerce, et elle ne saurait, sans
causer de graves préjudices, se prolonger
longtemps. Tous nos traités de commerce
sont expirés; nous vivons au jour le jour,
sous le bénéfice de prolongations à courte
échéance et dans une incertitude profonde
de ce que sera notre lendemain. Il dé-
pend des nations étrangères de chan-
ger brusquement les tarifs qu'elles nous
opposent, et de bouleverser par là les
conditions d'existence de notre commerce.
On sait déjà ce que nous avons perdu au
rejet par la Chambre du traité qui avait
été proposé avec l'Italie qui nous assure
qu'au moindre incident telle autre na-
tion ne nous soumettra pas au régime
de ses tarifs généraux? Le commerce
chez nous manque donc de cette première
condition de prospérité qui est la sécu-
rité, la connance dans l'avenir. Le gou-
vernement ne saurait trop tenir compte
des vœux exprimés par la chambre de
commerce de Bordeaux mais il faut que
les Assemblées parlementaires entendent
aussi ces vœux et se montrent dispo-
sées à y faire droit. N'est-ce pas là, d'ail-
leurs, le sentiment qui animait M. Gam-
betta lorsque, dans son discours de Ro-
mans, il s'écriait « Ce n'est pas à vous
? que j'ai besoin de dire qu'il est néces-
» saire d'avoir une politique commerciale
» reposant sur la liberté qui rapproche
)) les peuples par l'échange des produits
a et qui ouvre l'ère de la paix et du tra-
B vail en lui donnant pour base l'harmo-
B nie des intérêts du monde, » Si ce
n'est pas aux populations de la Drôme
que M. Gambetta avait besoin de
dire toutes ces choses, il fera bien de les
dire et de les expliquer à la Chambre des
Députés, à cette Chambre sur laquelle il
a une si grande et si légitime influence.
De tous les problèmes qu'a posés M. Gam-
betta, celui de notre régime commercial
est certainement le plus urgent à résou-
dre et celui qui peut le moins attendre
les septennats de l'avenir.
On mande de Prague que les Vieux
Tchèques ont décidé d'entrer dans la Diète
de Bohême. Pendant dix ans, les Vieux
Tchèques s'étaient condamnés à l'absten-
tion systématique; ils en sortent enfin, et
leur résolution est applaudie avec joie
par les journaux ministériels devienne.
La Presse déclare que c'est là « le triom-
M phe du bon sens et des besoins prati-
ques du peuple tchèque sur la démence
a et l'aveuglement de soi-disant chefs dont
)) l'autorité ne reposait que sur leur pro-
pré imagination. » Nous croyons, en
effet, que les Vieux Tchèques .agissent
dans le sens de leurs intérêts aussi bien
que dans l'intérêt de l'empire. Ils
ont compris les avantages que leur
offrait la situation au moment où
la Hongrie exaltée se lance de plus en
plus dans une opposition violente.
Une correspondance de Pesth à l'a-
gence Havas annonce que, dans une ré-
union préliminaire composée d'une cen-
taine de partisans de l'extrême gauche et
d'étudians, on vient de décider qu'une as-
semblée populaire se tiendrait dimanche
prochain et qu'on lui soumettrait une ré-
solution contenant: une protestation con-
tre l'occupation de la Bosnie une invi-
tation au gouvernement de retirer l'armée
d'occupation et une pétition au Parle-
ment demandant la mise en accusation des
ministres. A tout cela, le comte Andrassy
répond philosophiquement Je sais bien
que je suis en ce moment l'homme le
plus impopulaire de laHongrie, mais dans
deux ans j'en serai le plus populaire.
Nous en doutons un peu c'est une ha-
bitude invétérée chez le comte Andrassy
d'escompter une popularité éventuelle et
future poursuppléeraudéfautdepopularité
certaine etprésente.Nous ne sommes pas les
admirateurs de sa politique et nous avons
assez souvent exposé les motifs de notre
opinion. Mais ce qui est fait est fait. Les
armées autrichiennes sont entrées en Her-
zégovine et en Bosnie. Après de grands
et sanglans eSbrts elles sont enfin à
peu près maîtresses du pays. Les Hon-
grois, qui avaient raison de blâmer à
l'origine la politique du comte Andrassy,
ont tort maintenant d'en aggraver les
résultats. Ce qui les enraye, c'est une
infusion nouvelle de sang slave dans
l'empire; mais c'est là précisément ce
qui réjouit les Tchèques, et il n'y a pas
lieu d'être surpris que ceux-ci se rappro-
chent avec empressement lorsque les au-
tres s'éloignent ou montrent' du moins
un mécontentement amer et bruyant.
Quoi qu'il en soit, les élections pour la
Diète de Bohême ont été sufnsamment
favorables aux Vieux Tchèques. Soixante-
huit ont été élus, et ils formeront un parti
avec lequel les journaux ministériels au-
ront peut-être plus tard quelque peine à
s'entendre.
BOURSE DE PAMS
CMtmre te 25 le 26 Bta o/e
Comptant. 76 13 76 30 tS
Fin cour. 76 27 1:2 7630. 21/2
S 0/0
Amortissable.
Comptant.802! 8020. 5.
Fin cour. 80121/2 8020. 7t/2
Aâ/eo/o
Comptant 106 2S~. 106. .25
tto/0
Comptantll3M.ll3771/2 21/2
Fincou.r.lt38!i..ll385.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 113 fr. 77 1/2~ 7S, 771/2.
5 0/Oturc. 12fr.75,70.
Extéf'espagnote.. 1411/32.
Intérieure. 133/4.
Florins (or). 637/8,641/8.
Hongrois 6 0/0. 741/8.
Egyptiennes 60/0.. 289 fr., 288 fr. 121/2.
Notre correspondant devienne nous
adresse le télégramme suivant
a Vienne, le 26 septembre, 3 h. soir.
La nouvelle de la soumission de Zwornik
a causé ici une vive satisfaction. On espère
que l'occupation des deux provinces sera
un fait accompli d'ici à deux semaines et
que les résultats militaires obtenus par l'Au-
triche imprimeront une tournure favorable
aux négociations engagées en vue d'arriver à
une convention avec la Turquie. Mais, après
ta prise de possession en'ectivc de ces pro-
vinces, le gouvernement autrichien est dis-
posé à faire valoir comme une grande con-
cession de sa part la signature de la conven-
tion.
a H n'est pas question pour le moment,
comme l'ont annoncé quelques journaux,
d'une convention séparée au sujet de Novi-
Bazar et de Mitrovitza. C'est seulement dans
le cas d'une rupture que le cabinet de Vienne
ferait de nouvelles propositions pour régler
l'occupation deNovi-Bazar, et éventuellement
celle de Mitrovitza. Quant à présent, ces
deux places sont comprises dans le domaine
général des négociations. »
Londres, le 26 septembre.
La plupart des journaux anglais, même le Daily
.ye~M, se déclarent en faveur d'une action prompte
et vigoureuse contre l'Afghanistan. Ils croient
qu'une simpte démonstration militaire serait in-
suffisante.
Le ?!MM s'exprime ainsi
< Nous devrions être en mesure d'occuper
avant l'hiver deux ou trois points importans de
l'Afghanistan; nous continuerons la guerre au
printemps si l'émir persévérait dans ses torts
contre nous. Quand on frappe, il faut que le coup
porte et produise son eSet.
s Les dernières nouvelles montrent que sans
doute l'émir avait l'intention de rompre avec
l'Angieterre d'une manière irremédiaMe.
» Tel sera, en effet, le résultat de sa conduite. »
Le .Dpar la Russie à l'assertion qu'il existe une entente
entre cette puissance et l'Afghanistan, dit qu'un
tel démenti aurait besoin d'être plus clair et plus
catégorique pour que les justes soupçons de la
nation anglaise soient réduits au silence.
« Lord Loftus, dit le même journal, a reçu des
instructions qui lui permettent de demander des
explications.
& Le gouvernement indien possède des docu-
mens et des copies de lettres authentiques qui
dévoilent les plans d'une politique dont Sheere-
Ali a pris l'initiative à l'instigation de la Russie.
L'argent de la Russie circule déjà largement
dans les bazars de Caboul et de Tellalabad. »
Le jOtMJy ~M~o~ ajoute
« II ne faut rien moins que le rappel de l'agent
du czar à Caboul pour que les relations ami-
cales de l'Angleterre avec la Russie soient main-
tenues. »
On télégraphie de Calcutta au ~MKM
« Lorsque la mission anglaise s'est vu refuser
le passage, l'officier de l'émir, commandant à
AUy-Musdschid. déclara au major Cavagnari que,
s'il n'éprouvait pas personnellement pour lui un
grand sentiment d'amitié, il le ferait fusiller sur-
le-champ.
» La guerre semble ici inévitable. »
On télégraphie de Calcutta, le 27 septembre, à
l'F~MM~r ,M
« Le texte des deux lettres du vice-roi à l'émir
d'Afghanistan a été pubtié. On dit officieusement
que nulle réponse n'a été faite à ces lettres, et
qu'une troisième, envoyée antérieurement, était
également restée sans réponse. »
TéMarapMe pfiv~e
Londres, le 26 septembre.
On télégraphie de Ber)in au J!fo<'MtM~ Post que,
d'après les assertions des Russes, l'armée chi-
noise de Kashgar a été renforcée de 20,000
hommes.
Le .Ds!~ J\~MM publie la dépêche suivante de
Vienne
« Une lettre de Constantinople, publiée par la
Nouvelle Presse libre, déclare que le Sultan con-
tinue à 8tre sourd aux projets de réforme en Asie-
Mineure, présentés par M. Layard. Ces projets
contiennent beaucoup de paragraphes violant les
prérogatives du Sultan.
» M. Layard demande l'organisation d'une po-
lice étrangère et le droit pour les résidens an-
glais de contrôler l'appiication des lois devant
les tribunaux. La nomination des membres qui
composeront ces tribunaux devrait être approu-
vée par le gouvernement anglais.
» L'ambassadeur d'Angleterre demande égale-
ment la cession de Trëbizonde. »
Athènes, le 25 septembre, soir.
Aucune réponse des puissances n'est encore
arrivée ici au sujet de la Note envoyée par la
Grèce.
Les journaux annoncent que 800 Turcs ont at-
taqué les insurgés à Aphidia, en Thessalie. Ils
ont été repoussés, perdant 40 hommes.
2,000 Turcs occuperont prochainement les for-
tes positions de Rentina.
Bucharest, le 25 septembre 6 h. 30 m. soir.
Les Russes poursuivent activement l'évacua-
tion de la Dobrutscha.
On assure que les Bulgares de la Dobrutscha
n'ont pas l'intention de résister aux Roumains.
Aucune distribution d'armes n'a été faite.
La résistance a été proposée dans quelques
conciliabules, mais cette proposition n'a trouvé
aucun écho.
M. Bratiano est complétement remis des suites
de son accident; il est attendu ici le n octobre.
Constantinople, le 26 septembre.]
La commission internationale chargée de s'oc-
cuper de la réorganisation de la Bulgarie siégera
à Soiia.
Le projet relatif à la conversion des caïmés
sera probablement abandonné.
Rien n'est plus instructif que l'accueil
fait à la lettre de M. de Falloux par les prin-
cipaux organes de la presse ultramontaine,
l'C/MM~-y, le Monde, la 2?e'/6K~6 .MCM~
religieuse, l'Union et la Gazette de T~Mcc.
On se rappelle avec quelle indignation
Mgr Freppel reprochait l'autre jour à
M. Gambetta d'avoir prêté au parti cléri-
cal des projets politiques auxquels celui-ci
n'avait, disait-il, jamais songé. Par une
singulière coïncidence, au moment même
où l'évêque d'Angers parlait ainsi, les po-
lémiques sur la lettre de M. de Falloux
venaient démontrer de la manière la plus
éclatante la justesse des observations de
M. Gambetta. Qu'a dit, en effet, M. de Fal-
loux ? Quel conseil a-t-il donné & ses amis?
Quel écueil leur a-t-il signalé ? Il a répété ce
que proclamait il y a deux ans un pontife
courageux, l'evêque de Gap, lorsqu'il ap-
pelait l'attention des catholiques sur le
« danger d'attacher à la croix un dra-
B peau politique, a L'Eglise, a déclaré
à son tour M. de Falloux, « ne doit
B reculer devant aucun péril pour
M remplir sa mission mais il faut au
a moins que ce soit sa mission. » Or ce
n'est pas sa mission de prendre parti
dans les luttes qui nous divisent, de dis-
cuter et de résoudre des questions politi-
ques et sociales, de se faiTe le cham-
pion de la eoM~po~MM, et de mettre
son autorité au service de « thèses plus
» que contestables » qu'on développe en
son nom devant un auditoire ignorant et
passionné, mais qui ne supporteraient pas
« une heure de discussion contradictoire
» et sérieuse. »
Ce sont ces sages avis, que la presse
cléricale aurait dû acclamer si elle avait
voulu justifier les affirmations audacieuses
de Mgr Freppel, qui sont, au contraire,
tournés en dérision par tous les cory-
phées de l'ultramontanisme. L'CT~ce~, le
~OK~ et Ft/MMM reprochent amèrement à
M. de Falloux d'avoir attaqué les doctri-
nes sacrées dont l'orateur et le docteur
du parti clérical, M. le capitaine de Mun,
a fait une sorte de credo moderne. Le mot
eoM~o~MM, qui a servi de cri de
guerre au Congrès de Chartres, leur paraît
admirablement choisi. Qu'y trouve-t-on
d'obscur? C'est le 7~ ~oe ~?0 mmc cléricalisme contemporain. « Quel autre
en enët, s'écrie l'~MOM, énoncerait plus
H clairement ce qu'il signifie, à savoir la
M répudiation des doctrines que représente
H le mot de révolution, de ces doctrines
que l'Eglise a expressément condam-
)) nées, et dont nous voyons chaque jour
a se dérouler les fatales conséquences? o
En d'autres termes quel autre serait
plus nettement dirigé contre les prin-
cipes sur lesquels repose notre so-
ciété ? Et il ne s'agit pas uniquement ici
de principes politiques. Certains journaux
de la droite n'épargnent rien pour nous
persuader que la république actuelle est
un régime de désordre et de crimes; que
nous sommes, sans nous en douter, sous
la terreur; que nous vivons dans une anar-
chie déguisée, mais aussi complète au
fond que celle de la Convention et de la
Commune. Les ultramontains de l'école
de M. de Mun dédaignent ces enfantil-
lages ce n'est pas par ces craintes pué-
riles qu'ils essaient de nous en impo-
ser. « Notre plus grand ennemi, dit l'Uni
N ce~, est et sera le libéralisme pratique
s de la société moderne. En effet, le des-
H potisme révolutionnaire n'a q'l'un
H temps; il fauche quelques victimes, et
M tout est dit. Mais le libéralisme est un
a ennemi plus redoutable depuis un siè-
M de il a compénétré (.Me) toutes les fibres
M de la nation française; s'il ne déploie
a plus son drapeau, il domine encore les
D parties élevées de la citadelle; toute la
H génération actuelle en a été saturée;
a un groupe considérable de catholiques
H l'adore en secret avec une certaine
M bonne foi. a Nous sommes loin, on le
voit, de l'union conservatrice, de la li-
gué des gens de bien et de tous ces pro-
grammes d'étroite réaction dont on nous
a fatigués dans ces dernières années! Le
mot eoM~e-~o~MM ne couvre pas de
vulgaires précautions contre quelques ex-
cès révolutionnaires. Ce sont les con-
quêtes de la Révolution, les libertés mo-
dernes qui sont menacées; et pour que
l'attaque ait des effets plus destructeurs,
on essaie de miner les fondemens mêmes
de la société au moyen de détestables
provocations adressées aux classes ou-
vrières, provocations qu'on emprunte aux
écoles socialistes et qu'on répète d'ailleurs
sans les comprendre.
Car c'est la l'excuse et en même
temps la condamnation de M. de Mun
et de ses amis ils ne savent pas ce qu'ils
disent; ou, s'ils le savent, ils dissimulent
si bien leur pensée qu'il est impossible
de la découvrir sous les déclamations dont
elle est entourée. L't/MM~.y publiait hier
un grand article intitulé Les coaeJM~M~M
économiques des ?'e'MMMM~ C<~4o~MM de
C~a~M. Nous l'avons lu avec le plus
grand soin pour tâcher d'y rencon-
trer une idée neuve, une intention pra-
tique, un projet raisonnable et saisissa-
ble. « A défaut d'autres », nous disait en
commençant l'auteur, « mes impressions
H auront le mérite d'être dictées par
M la plus entière franchise. » Nous espé-
rions, en conséquence, qu'à défaut de style
et de grammaire le rédacteur de l'C/~M-
M~y nous livrerait les plans de son parti.
Mais « sa franchise » n'a produit qu'une
longue déclamation contre les lois et les
institutions modernes, qu'une virulente
diatribe sur les souffrances des ouvriers,
qu'un appel aux plus mauvais instincts,
au mécontentement, à la jalousie, à la
haine, à la révolte contre les nécessités so-
ciales. Est-ce donc là l'esprit véritable de
l'Evangile ? Est-ce là le sentiment de sou-
mission, de résignation, de douceur et de
paix qui anime d'un bout à l'autre ce livre
divin ? M. de Falloux a bien raisoff de dire
que les cléricaux imposent à l'Eglise une
mission qui n'est pas la sienne. Au lieu de
s'adresser aux âmes, le christianisme ultra-
montain s'adresse aux appétits; il ne cher-
che plus à soutenir et à consoler ceux qui
souurent, par la pensée d'un royaume qui
n'est pas de ce monde, il cherche à se ser-
vir d'eux pour s'emparer d'un pouvoir
terrestre il ne dit plus Bienheureux
les pauvres il dit Malheureux les pau-
vres! irritant ainsi une blessure qu'il ne
peut pas espérer de guérir, puisque Je-
sus-Christ lui a appris qu'il y aurait tou- <
jours des pauvres parmi nous. i
Ce qui sortira de cette lutte coupable et
antichrétienne engagée par le parti ul-
tramontain contre la société moderne il
est facile de le deviner. Nous avions été i
préservés jusqu'ici de la guerre religieuse l
nous sommes menacés de la voir écla~
ter dans un avenir prochain. Et cette c
guerre serait d'autant plus grave, que, la t
paix se faisant autour de nous, nous `
serions seuls à combattre. Le nouveau i
Pape continue à envoyer en AUema-
gne des propositions conciliantes. Les J
ultramontains ne craignent-ils pas l'in- `
ûuence qu'un pareil exemple peut exer- `
cer chez nous ? Les mesures violentes di-
rigées de l'autre côté du Rhin contre i
le clergé catholique ont, après tout, par- I
faitement réussi, puisque c'est de Rome i
que viennent aujourd'hui les paroles de
paix. La contre-révolution a si peu tué la d
révolution en Allemagne, qu'elle lui oure t
en ce moment même un compromis., Si â
c'est ainsi que finissent les ~w~M?-- n
A part des ultramontains, de ne rien épar- t
gner pour éviter d'en provoquer de nou- r
veaux? i
CH. GABRIEL, t
On nous écrit de Rome, le 23 sep-
tembre
<( L'anniversaire du 20 septembre n'a
amené sur aucun point de l'Italie les inconvé-
niens que l'on redoutait. Il était permis de
craindre qu'on profitât de l'occasion pour par-
ler encore de 1Y<< w~M~. Tout, au con-
traire, s'est bien passé, ce qui prouverait, si
la démonstration n'était déjà faite, que l'agi-
tation du mois dernier était quelque peu fac-
tice. Le journal l'M a publié plusieurs arti-
cles sur la situation des classes agricoles en
Italie. J'ai été étonné, non du contenu de ces
articles, lesquels ne disent rien qui ne me soit
connu, mais' de leur publication dans un
joumal italien, bien qu'écrit en français et,
de plus, ministériel.
a Les Italiens sont généralement optimis-
tes, et ils n'aiment pas qu'on parle de ce qui
va mal chez eux. Mais, puisqu'ils prennent
l'initiative ils admettent probablement que
l'optimisme ne doit pas être poussé trop loin.
Il est certain que les classes agricoles sont
dans une situation malheureuse. L'ouvrier
gagne 1 fr. par jour dans les provinces les
plus favorisées, et il ne les gagne pas tous les
jours. Ce ne sont pas les bras qui man-
quent à l'agriculture comme en d'autres pays
c'est l'agriculture qui manque aux bras. C'est
ce qui explique comment l'émigration per-
siste ma'gre tous les avcrtissemens com-
ment des charlatans ignorans comme Lazza-
retti trouvent des adeptes, et comment en
certains lieux les brigands sont plus popu-
laires que les gendarmes.
s Les articles de l'Italie et de quelques au-
tres journaux démontrent que le gouverne-
ment se préoccupe de cette situation et vou-
drait y remédier mais, s'il n'est pas diffi-
cile de constater un mal trop évident, il l'est
beaucoup de trouver les remèdes, et quel-
quefois il est impossible de les appliquer. Il
n'est au pouvoir du gouvernement que de
prendre deux ordres de mesures il pourrait
transformer les impôts et reporter sur la
classe aisée ceux qui portent sur le peuple
malheureusement, rien n'est plus difScile
qu'une teiïe transformation, bt on en voit
aujourd'hui la preuve.
M II n'est nullement impossible que M. Seis-
mit-Doda soit renversé pour avoir essayé de
supprimer le droit de mouture et, ce qui est
plus extraordinaire, ce ministre est devenu
presque impopulaire pour avoir touche à cet
impôt. On .voit par là à quel point il est dif-
ficile de toucher aux impôts, surtout lorsqu'on
est en présence d'un budget qui oS're peu de
marge. Un ministre réformateur doit avoir
non seulement assez de génie pour concevoir
les mesures utiles et opportunes, mais assez
d'inuuence sur le Parlement pour les imposer
d'autorité.
a Les mesures d'un autre ordre que j'ai si-
gnalées sont plus faciles à prendre. En inau-
gaurant un système de travaux publics ré-
partis sur tous les points du territoire et har-
diment menés, on relèverait le taux des Sa-
laires il n'y aurait même pas de mal à for-
cer un peu la mesure pour obliger les pro-
priétaires à cultiver mieux qu'ils ne le font,
et à s'industrier quelque peu pour conserver
leurs revenus. La question d'argent ne devrait
pas arrêter. En effet, s'il était question d'une
guerre pour délivrer l'Hs t~e~M~ ou
pour tout autre motif moins louable, et qu'il
fallût un milliard, on saurait certainement
le trouver. Personne n'en doute. Pourquoi ne
ferait-on pas le même effort pour combattre
la misère, ennemi plus dangereux quoique
moins enrayant qu'une armée autrichienne?
Les travaux utiles à entreprendre ne font
pas défaut. On n'en est pas, comme en
France, à pouvoir contester l'utilité de
certains d'entre eux. Il y a d'abord ce qu'on
appelle les AoM/Xc&e, c'est-à-dire l'amélio-
ration des terrains incultes et le dessèche-
ment des marais qui empestent les côtes de
la Méditerranée et celles de l'Adriatique. Le
ministre des travaux publics, qui est un ingé-
nieur hydraulique distingué, s'occupe de ces
améliorations; il est à désirer qu'on ne s'en
tienne pas à des projets, à des commissions
et à des enquêtes, comme cela arrive trop
souvent. Il y a aussi le réseau des chemins
de 'fer & compléter. Je vous en parlerai dans
ma prochaine lettre, ce sujet touchant aussi à
des intérêts français respectables.
BH.-G.MONTFERRIER.'
La chambre de commerce de Bordeaux a
donné hier soir mercredi un banquet en l'hon-
neur du ministre des travaux publics, arrivé
dans la ville le jour môme. A cette occasion,
le président de la chambre de commerce a
prononcé un discours dont voici quelques
extraits. L'orateur, s'adressant au ministre, a
résumé ainsi les demandes de la région en
ce qui concerne le perfectionnement des
voies de transport
manière à le maintenir au niveau des autres
grands ports de France et de l'étranger, dont il
a à soutenir la concurrence développement de
nos voies ferrées et, notamment, arrivée du che-
min de fer des Charentes à Bordeaux, avec une
gare distincte création d'un canal qui nous retie
aux réseaux des canaux du Centre et de l'Est;
création du canal des Landes, reliant la Garonne
à l'Adour, et qui porterait la fécondité, la ri-
chesse. la vie dans des parties si tristement
déshéritées de notre territoire restitution aux
usages du commerce, tout en respectant les en-
gagemens contractés, du canal du Midi, dont la
jouissance nous est en réalité interdite aujour-
d'hui tels sont les principaux objets des deman-
des que nous avons formulées.
Apres avoir signalé les inquiétudes que
causent dans la contrée les ravages du phyl-
loxéra, le président de la chambre de com-
merce est passé à la question du renouvel-
lement des traités de commerce
dans la. ville qui a été. en France, nous croyons
pouvoir le dire, le foyer du libre-échange, nous
n'en avons jamais demandé et n'en deman-
dons point encore l'application absolue. Si nous
ne perdons pas de vue ce que la théorie nous pa-
raît avoir de certainement vrai, nous savons qu'en
présence d'intérêts considérables, auxquels se
rattachent des milliers d'existences,'un gouverne-
ment ne peut pas et ne doit pas agir avec la
même liberté qu'un économiste qui, en écri-
vant un livre, recherche et expose la vérité pure
et absolue. Non nous sommes des hommes
d auaires nous croyons être des hommes prati-
ques, et nous cherchons & nous placer sur le ter~
rain solide de l'expérience, de la prudence et des
faits:
» Nous ne demandons pas au gouvernement ec
aux Chambres l'application aveugle des théories
du libre-échange; nous nous bornons à dire
Le régime commercial de la France est en
péril. Tous nos traités de commerce sont expi-
rés. Nous ne savons quel sera notre sort daiis
un an, dans six mois, et si toutes nos relations
commerciales n'auront pas été bouleversées par
da brusques changemens de tarifs effectués con-
tre nous dans les pays étrangers.
~IIy y a là un immense danger pour le com-
merce et la fortune de la France nous deman-
dons qu'il soit coniuré et que de nouveaux trai.'
tés tf°~ moins aussi libéraux que
les précédens, viennent donner à notre com-
merce la sécurité et la conBance dans l'avenir
qui sont nécessaires à son maintien, à son déve~
Rrd~ lui manquent absolument au-
t~°~ vain prétexte qu'il faut favoriser le
travail national, on veut faire de la protection &
outrance, c'est-à-dire de la protection qui pro-'
hibe. Nous protestons comme~ Français, car, en
arrêtant ainsi fatalement l'échange de nospro~
duits girondins, en empêchant leur vente,
rendrait leur protection sans objet. Or, nous dS
sons que le travail est national dans la ~de'
aussi bien que dans les dëpartemens plus S
cuherementindustriets, et que nosouvrîers~-
rondins, ceux de nos campagnes comme ceux de
nos villes, montent que leur travail soit consi-.
déré comme travail national, tout aussi bien que
celui des ouvriers de l'industrie du coton ou d~
fer.
~f~ traités de commerce une
agitation factice, à laquelle on tâche de donner'
rpor='en~ ce principe què
S~ui~ai~
dix mille qui_se taisent.
.un cnerche à faire croire que les traités df
commerce ont nui à l'industrie franche Celî
est inexact. Sous l'inuuence des M~~c-
merce, l'industrie française s'est ~mmensémenf'
développée, et nous osons dire très franchement'
et très hautement que certains représentans de
l'industrie française jouent le jeu le p~d~
reux au point de vue de leurs intérêts ~t~'
sent d'une manière absoJument aveuc~ en atta-
quant notre régime économique actuel, puisque,
sousi'mnuencedecerësime la France ~~1~'
annuellement pour ~E's de produits manu-
facturés, contre 4SO millions qu'elle en ~m~'
Ils devraient tremMer de comprome~reer
de perdre cette situation qui leur est
Me, notamment dans nos rapports aved'în~e'
terre qui ne nous vend que pour 2~ m~~
~Sn~ -s~ch~ur
500 millions.
de~a~=n~ qui deman-
dent la surélévation de nos tarifs obtinssent fex-
clusion des 200 millions de produits manufacturés
que nous envoie fAngleterre, et:que les Anglais,
en vertu des. mêmes principes économiques ob-
tinssent aussi l'exclusion des 500 millions de pro-
duits fabriqués que nous leur envoyons, je de-'
mande où serait le bénéfice de là France.
p Comme preuve que ce que nous disons ici est
strictement vrai, c'est que, dans les derniers
grands travaux du &.?~
=~=.r~ le
ministre, les représentans les plus autorisés de
.X~
trer au premier rang parmi les adversaires de la
liberté commerciale, reconnurent àuneerand~
majorité et avec facilité parce que c~aif~evi'
dence m6me, que les tarifs actuels éS Ia~
ment sufasans pour protéger l'industrie ~Sse
et pouvaient, sans aucun péril pou? e~~ `
acceptés comme un maximum
Veuillez, monsieur le ministre, nous excuspp
Ster~~a~ moment, de nos
~que~t ~Jo ~v~ mais nous
savons que le but de votre voyage est, avant
tout, d'étudier les ~our'che~r
à les satisfaire. Et si notre langage vous carais-
sait empreint d'une chaleur excëssh~ veuS ez
l'excuser par cette considération que ho~sen~
tons que nos intérêts les plus vitaux sont en
péril.
Nous ne vous demandons pas, monsieur le
ministre, de répondre à nos doléances; nous ne
vous demandons pas de promesses.. Nous coin-,
¡prenons que vous devez vous renfermer dans une
=~ ne vous demandons
chose de vouloir bien réfléchir avec toute.la
puissance de votre esprit sur les sujets si graves
pour nous, dont nous venons de vousen reS
Puisse le gouvernement d'abord, puissent les
Chambres ensuite prendre des décisions confor!-
mes aux vrais intérêts du pays et ne pas corn
promettre, ne pas nous faire perdre I~S~
~ureux pour nos contrées, si heureux pour la
France, des traités de commerce de i860'
M. le ministre des travaux publics a ré-
pondu en ces termes:
'Monsieur le président, Messieurs,
~n".Y°~ ne pouvez pas douter de l'intérêt
que je porte au département de la Gironde
Ainsi que vous l'avez si heureusemen~api
pelé, monsieur le président, je suis presque
enfant de votre ville; je luiappartfenspar
~s alliances de famine, par mes souvenirs
d ingénieur, par les relations nombreuses,
servees~ les amitiés -y
servées ?
Mais à tant de motifs puissans s'afoute
une raison plus haute c'est que je considère
Bordeaux comme la capitale naturelle du
sud-ouest de la France, comme un des ports
dont la prospérité importe le plus à la ri-
chesse du pays entier.
w C'est vous dire avec quel intérêt je suis
les questions qui vous préoccupent.
a Ainsi, quand j'ai vu votre chambre de
commerce manifester des craintes sur le ré-
gime de votre neuve, je me suis empressé de
nommer une commission dans laquelle j'ai
fait entrer les hommes les plus compétens de'
France (applaudissemens), les représen tans
les plus autorisés de vos intérêts, puisque
vous-même, monsieur le président, eif faisiez
partie.
Quel sera le résultat des travaux de cette
commission ? Je ne puis encore le dire mais
ce que je puis déclarer, c'est que tout ce qui
sera jugé bon, nous le ferons. (Applaudisse-
mens.) Le gouvernement ne reculera devant
aucun sacrince utile pour maintenir a Bor-
deaux son antique prééminence sur l'océan
pour mettre son port en état de lutter avec
tous les autres ports, nouveaux concurrens.
(Applaudissemens.)
Je ne suis pas de ceux qui pensent que
lorsqu'un port devient insufnsant pour~es
besoins du matériel de navigation, il faut Fa.
bandonner et chercher ailleurs une rade plus
profonde. Je ne crois pas que le commerce
se déplace ainsi à volonté. (Vive approbation )
..recrois qu'il faut creuser les ports où
déjà le commerce existe; Il né faut pas creu-
ser où le commerce n'existe pas encore.
(Assentiment.)
a Vous avez abordé, monsieur le président,
des questions graves; vous avez eu le bon
MMEN 27 SEPTEMBRE
i878.
ON S'ABONNE
fne des Pratres-Samt-Grermam-l'AnMrroîs, n.
~RtX mB t/AB
Trois mom. Six mois. Un an.
Pans. t8~. 36 ft. 72 &.
Départemens. 20 fF. <0 fr. 80 &.
Union postale
européenne. 2ifr. Mfr. 84 fr.
–d'outre-mer. 24 fr. 48 fr. 96 fr.
Les Momnemens partent des i"
Pm~,jm
Bewspapers ofSce, 17, Gresham street, G. p. 0.:
MM_
t86, 6tra d, dv C.Londoa.
~B'-a Kjte & l'O/M
leine, dam lez Mosqnes et gares de ctiem. de fer.
~MMEN 27 SEPTEMBRE
im
JMJMAL BES DEBATS
~N S'AJBOMBîB
dans le Luxembourg, on Turquie,
M Smsse, en Syrie, en Roumanie et dans !M
pences du Maroc et de la Tunisie
en Chine et au Japon. <
ttc moyen d'une valeur payable à Paris on d~
Bmndats-posto, soit internationaux, soit franco
en Allemagne, en Autriche, en Russie
et dans tous tes pays du Nord
eaez tous les directeurs de postez;
1Mr t'enroi d'une Yateuj- payable a PM!~
POLtTIMES ET LîTTËRAtKES
Les aBBomcèa sont reçcM
)!,pIacedetaT!onr$<
t'i M bareac du ~OCRHfAtt.t
o!)!~
Les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 30 septembre sont priés de le
renouveler s'ils ne veulent pas éprouver
de retard dans l'envoi du Journal.
PARIS
JEUDI 26 SEPTEMBRE
M. le ministre des travaux publics con-
tinue son voyage dans l'Ouest de la France
et s'arrête dans chaque grande ville pour
s'enquérir de ses besoins et pour étuiier
tes moyens d'y satisfaire. Les hommes de
tous les partis se pressent autour de lui,
car les nuances d'opinion s'effacent lors-
qu'il s'agit des intérêts matériels, et M. de
Freycinet profite de la circonstance, avec
beaucoup de tact et d'habileté, pour leur
parler de la république et aussi d'apaise-
ment et de conciliation. Nous ne savons
pas si cette prédication généreuse fera
beaucoup de conversions sincères et dura-
bles, mais certainement elle en fera quel-
ques unes, et l'appel qu'adresse M. de
Freycinet à tous les hommes modérés, le
rendez-vous qu'il leur donne sur le terrain
du travail seront entendus et acceptés
par plusieurs. C'est fort bien de montrer
la république aimable, indulgente et bien-
veillante, les bras ouverts et le sourire
sur !es lèvres mais il est encore mieux
de la montrer laborieuse, active, sou-
cieuse de tous les intérêts nationaux,
et c'est sous cette double face que la pré-
sente M. le ministre des travaux publics.
A Nantes, à La Rochelle, aujourd'hui à
Bordeaux, il garde la même attitude et
reçoit le même accueil empressé. Nous
recommandons en particulier le discours
très remarquable que M. le président de
la chambre de commerce de Bordeaux
vient d'adresser à M. de Freycinet et
la réponse de celui-ci. Après avoir
parlé des questions de canaux et de che-
mins de fer qui préoccupent les Bor-
delais, du terrible fléau qui ravage
toutes les vignes du Midi, M. le
président de la chambre de commerce
a parlé des traités de commerce et de
la liberté commerciale. Il fallait s'y
attendre. Bordeaux n'est-il pas, comme
l'a dit M. le président de la chambre de
commerce, le « foyer.du libre-échange »,
le foyer par excellence, le plus vif et le
plus lumineux ? L'orateur, toutefois, n'est
pas seulement un économiste spéculatif.
Homme pratique, homme d'affaires, re-
présentant de commerçans et d'indus-
triels comme lui, il n'ignore pas que les
principes absolus ne sont bons que pour
les livres, et que leur application exige
beaucoup de prudence et de ménagemens.
S'il ne l'avait pas su, M. dé Freycinet, qui
vient des départemens du Nord, aurait pu
le lui apprendre.
Mais, en vérité, il n'y a pas un mot à
retrancher dans les observations présen-
tées par la chambre de commerce de Bor-
deaux. Nous croyons, nous aussi, que lès
futurs traités de commerce ne devront
pas être moins libéraux que les anciens;
mais, ce qu'il faut souhaiter avant tout,
c'est que ces traités soient discutés et re-
nouvelés le plus rapidement possible.
Sur ce point, tout le monde doit être
d'accord, protectionnistes et libre-échan-
gistes, au nord et au midi. La situa-
tion actuelle est presque intolérable pour
le commerce, et elle ne saurait, sans
causer de graves préjudices, se prolonger
longtemps. Tous nos traités de commerce
sont expirés; nous vivons au jour le jour,
sous le bénéfice de prolongations à courte
échéance et dans une incertitude profonde
de ce que sera notre lendemain. Il dé-
pend des nations étrangères de chan-
ger brusquement les tarifs qu'elles nous
opposent, et de bouleverser par là les
conditions d'existence de notre commerce.
On sait déjà ce que nous avons perdu au
rejet par la Chambre du traité qui avait
été proposé avec l'Italie qui nous assure
qu'au moindre incident telle autre na-
tion ne nous soumettra pas au régime
de ses tarifs généraux? Le commerce
chez nous manque donc de cette première
condition de prospérité qui est la sécu-
rité, la connance dans l'avenir. Le gou-
vernement ne saurait trop tenir compte
des vœux exprimés par la chambre de
commerce de Bordeaux mais il faut que
les Assemblées parlementaires entendent
aussi ces vœux et se montrent dispo-
sées à y faire droit. N'est-ce pas là, d'ail-
leurs, le sentiment qui animait M. Gam-
betta lorsque, dans son discours de Ro-
mans, il s'écriait « Ce n'est pas à vous
? que j'ai besoin de dire qu'il est néces-
» saire d'avoir une politique commerciale
» reposant sur la liberté qui rapproche
)) les peuples par l'échange des produits
a et qui ouvre l'ère de la paix et du tra-
B vail en lui donnant pour base l'harmo-
B nie des intérêts du monde, » Si ce
n'est pas aux populations de la Drôme
que M. Gambetta avait besoin de
dire toutes ces choses, il fera bien de les
dire et de les expliquer à la Chambre des
Députés, à cette Chambre sur laquelle il
a une si grande et si légitime influence.
De tous les problèmes qu'a posés M. Gam-
betta, celui de notre régime commercial
est certainement le plus urgent à résou-
dre et celui qui peut le moins attendre
les septennats de l'avenir.
On mande de Prague que les Vieux
Tchèques ont décidé d'entrer dans la Diète
de Bohême. Pendant dix ans, les Vieux
Tchèques s'étaient condamnés à l'absten-
tion systématique; ils en sortent enfin, et
leur résolution est applaudie avec joie
par les journaux ministériels devienne.
La Presse déclare que c'est là « le triom-
M phe du bon sens et des besoins prati-
ques du peuple tchèque sur la démence
a et l'aveuglement de soi-disant chefs dont
)) l'autorité ne reposait que sur leur pro-
pré imagination. » Nous croyons, en
effet, que les Vieux Tchèques .agissent
dans le sens de leurs intérêts aussi bien
que dans l'intérêt de l'empire. Ils
ont compris les avantages que leur
offrait la situation au moment où
la Hongrie exaltée se lance de plus en
plus dans une opposition violente.
Une correspondance de Pesth à l'a-
gence Havas annonce que, dans une ré-
union préliminaire composée d'une cen-
taine de partisans de l'extrême gauche et
d'étudians, on vient de décider qu'une as-
semblée populaire se tiendrait dimanche
prochain et qu'on lui soumettrait une ré-
solution contenant: une protestation con-
tre l'occupation de la Bosnie une invi-
tation au gouvernement de retirer l'armée
d'occupation et une pétition au Parle-
ment demandant la mise en accusation des
ministres. A tout cela, le comte Andrassy
répond philosophiquement Je sais bien
que je suis en ce moment l'homme le
plus impopulaire de laHongrie, mais dans
deux ans j'en serai le plus populaire.
Nous en doutons un peu c'est une ha-
bitude invétérée chez le comte Andrassy
d'escompter une popularité éventuelle et
future poursuppléeraudéfautdepopularité
certaine etprésente.Nous ne sommes pas les
admirateurs de sa politique et nous avons
assez souvent exposé les motifs de notre
opinion. Mais ce qui est fait est fait. Les
armées autrichiennes sont entrées en Her-
zégovine et en Bosnie. Après de grands
et sanglans eSbrts elles sont enfin à
peu près maîtresses du pays. Les Hon-
grois, qui avaient raison de blâmer à
l'origine la politique du comte Andrassy,
ont tort maintenant d'en aggraver les
résultats. Ce qui les enraye, c'est une
infusion nouvelle de sang slave dans
l'empire; mais c'est là précisément ce
qui réjouit les Tchèques, et il n'y a pas
lieu d'être surpris que ceux-ci se rappro-
chent avec empressement lorsque les au-
tres s'éloignent ou montrent' du moins
un mécontentement amer et bruyant.
Quoi qu'il en soit, les élections pour la
Diète de Bohême ont été sufnsamment
favorables aux Vieux Tchèques. Soixante-
huit ont été élus, et ils formeront un parti
avec lequel les journaux ministériels au-
ront peut-être plus tard quelque peine à
s'entendre.
BOURSE DE PAMS
CMtmre te 25 le 26 Bt
Comptant. 76 13 76 30 tS
Fin cour. 76 27 1:2 7630. 21/2
S 0/0
Amortissable.
Comptant.802! 8020. 5.
Fin cour. 80121/2 8020. 7t/2
Aâ/eo/o
Comptant 106 2S~. 106. .25
tto/0
Comptantll3M.ll3771/2 21/2
Fincou.r.lt38!i..ll385.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt 5 0/0. 113 fr. 77 1/2~ 7S, 771/2.
5 0/Oturc. 12fr.75,70.
Extéf'espagnote.. 1411/32.
Intérieure. 133/4.
Florins (or). 637/8,641/8.
Hongrois 6 0/0. 741/8.
Egyptiennes 60/0.. 289 fr., 288 fr. 121/2.
Notre correspondant devienne nous
adresse le télégramme suivant
a Vienne, le 26 septembre, 3 h. soir.
La nouvelle de la soumission de Zwornik
a causé ici une vive satisfaction. On espère
que l'occupation des deux provinces sera
un fait accompli d'ici à deux semaines et
que les résultats militaires obtenus par l'Au-
triche imprimeront une tournure favorable
aux négociations engagées en vue d'arriver à
une convention avec la Turquie. Mais, après
ta prise de possession en'ectivc de ces pro-
vinces, le gouvernement autrichien est dis-
posé à faire valoir comme une grande con-
cession de sa part la signature de la conven-
tion.
a H n'est pas question pour le moment,
comme l'ont annoncé quelques journaux,
d'une convention séparée au sujet de Novi-
Bazar et de Mitrovitza. C'est seulement dans
le cas d'une rupture que le cabinet de Vienne
ferait de nouvelles propositions pour régler
l'occupation deNovi-Bazar, et éventuellement
celle de Mitrovitza. Quant à présent, ces
deux places sont comprises dans le domaine
général des négociations. »
Londres, le 26 septembre.
La plupart des journaux anglais, même le Daily
.ye~M, se déclarent en faveur d'une action prompte
et vigoureuse contre l'Afghanistan. Ils croient
qu'une simpte démonstration militaire serait in-
suffisante.
Le ?!MM s'exprime ainsi
< Nous devrions être en mesure d'occuper
avant l'hiver deux ou trois points importans de
l'Afghanistan; nous continuerons la guerre au
printemps si l'émir persévérait dans ses torts
contre nous. Quand on frappe, il faut que le coup
porte et produise son eSet.
s Les dernières nouvelles montrent que sans
doute l'émir avait l'intention de rompre avec
l'Angieterre d'une manière irremédiaMe.
» Tel sera, en effet, le résultat de sa conduite. »
Le .D
entre cette puissance et l'Afghanistan, dit qu'un
tel démenti aurait besoin d'être plus clair et plus
catégorique pour que les justes soupçons de la
nation anglaise soient réduits au silence.
« Lord Loftus, dit le même journal, a reçu des
instructions qui lui permettent de demander des
explications.
& Le gouvernement indien possède des docu-
mens et des copies de lettres authentiques qui
dévoilent les plans d'une politique dont Sheere-
Ali a pris l'initiative à l'instigation de la Russie.
L'argent de la Russie circule déjà largement
dans les bazars de Caboul et de Tellalabad. »
Le jOtMJy ~M~o~ ajoute
« II ne faut rien moins que le rappel de l'agent
du czar à Caboul pour que les relations ami-
cales de l'Angleterre avec la Russie soient main-
tenues. »
On télégraphie de Calcutta au ~MKM
« Lorsque la mission anglaise s'est vu refuser
le passage, l'officier de l'émir, commandant à
AUy-Musdschid. déclara au major Cavagnari que,
s'il n'éprouvait pas personnellement pour lui un
grand sentiment d'amitié, il le ferait fusiller sur-
le-champ.
» La guerre semble ici inévitable. »
On télégraphie de Calcutta, le 27 septembre, à
l'F~MM~r ,M
« Le texte des deux lettres du vice-roi à l'émir
d'Afghanistan a été pubtié. On dit officieusement
que nulle réponse n'a été faite à ces lettres, et
qu'une troisième, envoyée antérieurement, était
également restée sans réponse. »
TéMarapMe pfiv~e
On télégraphie de Ber)in au J!fo<'MtM~ Post que,
d'après les assertions des Russes, l'armée chi-
noise de Kashgar a été renforcée de 20,000
hommes.
Le .Ds!~ J\~MM publie la dépêche suivante de
Vienne
« Une lettre de Constantinople, publiée par la
Nouvelle Presse libre, déclare que le Sultan con-
tinue à 8tre sourd aux projets de réforme en Asie-
Mineure, présentés par M. Layard. Ces projets
contiennent beaucoup de paragraphes violant les
prérogatives du Sultan.
» M. Layard demande l'organisation d'une po-
lice étrangère et le droit pour les résidens an-
glais de contrôler l'appiication des lois devant
les tribunaux. La nomination des membres qui
composeront ces tribunaux devrait être approu-
vée par le gouvernement anglais.
» L'ambassadeur d'Angleterre demande égale-
ment la cession de Trëbizonde. »
Athènes, le 25 septembre, soir.
Aucune réponse des puissances n'est encore
arrivée ici au sujet de la Note envoyée par la
Grèce.
Les journaux annoncent que 800 Turcs ont at-
taqué les insurgés à Aphidia, en Thessalie. Ils
ont été repoussés, perdant 40 hommes.
2,000 Turcs occuperont prochainement les for-
tes positions de Rentina.
Bucharest, le 25 septembre 6 h. 30 m. soir.
Les Russes poursuivent activement l'évacua-
tion de la Dobrutscha.
On assure que les Bulgares de la Dobrutscha
n'ont pas l'intention de résister aux Roumains.
Aucune distribution d'armes n'a été faite.
La résistance a été proposée dans quelques
conciliabules, mais cette proposition n'a trouvé
aucun écho.
M. Bratiano est complétement remis des suites
de son accident; il est attendu ici le n octobre.
Constantinople, le 26 septembre.]
La commission internationale chargée de s'oc-
cuper de la réorganisation de la Bulgarie siégera
à Soiia.
Le projet relatif à la conversion des caïmés
sera probablement abandonné.
Rien n'est plus instructif que l'accueil
fait à la lettre de M. de Falloux par les prin-
cipaux organes de la presse ultramontaine,
l'C/MM~-y, le Monde, la 2?e'/6K~6 .MCM~
religieuse, l'Union et la Gazette de T~Mcc.
On se rappelle avec quelle indignation
Mgr Freppel reprochait l'autre jour à
M. Gambetta d'avoir prêté au parti cléri-
cal des projets politiques auxquels celui-ci
n'avait, disait-il, jamais songé. Par une
singulière coïncidence, au moment même
où l'évêque d'Angers parlait ainsi, les po-
lémiques sur la lettre de M. de Falloux
venaient démontrer de la manière la plus
éclatante la justesse des observations de
M. Gambetta. Qu'a dit, en effet, M. de Fal-
loux ? Quel conseil a-t-il donné & ses amis?
Quel écueil leur a-t-il signalé ? Il a répété ce
que proclamait il y a deux ans un pontife
courageux, l'evêque de Gap, lorsqu'il ap-
pelait l'attention des catholiques sur le
« danger d'attacher à la croix un dra-
B peau politique, a L'Eglise, a déclaré
à son tour M. de Falloux, « ne doit
B reculer devant aucun péril pour
M remplir sa mission mais il faut au
a moins que ce soit sa mission. » Or ce
n'est pas sa mission de prendre parti
dans les luttes qui nous divisent, de dis-
cuter et de résoudre des questions politi-
ques et sociales, de se faiTe le cham-
pion de la eoM~po~MM, et de mettre
son autorité au service de « thèses plus
» que contestables » qu'on développe en
son nom devant un auditoire ignorant et
passionné, mais qui ne supporteraient pas
« une heure de discussion contradictoire
» et sérieuse. »
Ce sont ces sages avis, que la presse
cléricale aurait dû acclamer si elle avait
voulu justifier les affirmations audacieuses
de Mgr Freppel, qui sont, au contraire,
tournés en dérision par tous les cory-
phées de l'ultramontanisme. L'CT~ce~, le
~OK~ et Ft/MMM reprochent amèrement à
M. de Falloux d'avoir attaqué les doctri-
nes sacrées dont l'orateur et le docteur
du parti clérical, M. le capitaine de Mun,
a fait une sorte de credo moderne. Le mot
eoM~o~MM, qui a servi de cri de
guerre au Congrès de Chartres, leur paraît
admirablement choisi. Qu'y trouve-t-on
d'obscur? C'est le 7~ ~oe ~?0 mmc
en enët, s'écrie l'~MOM, énoncerait plus
H clairement ce qu'il signifie, à savoir la
M répudiation des doctrines que représente
H le mot de révolution, de ces doctrines
que l'Eglise a expressément condam-
)) nées, et dont nous voyons chaque jour
a se dérouler les fatales conséquences? o
En d'autres termes quel autre serait
plus nettement dirigé contre les prin-
cipes sur lesquels repose notre so-
ciété ? Et il ne s'agit pas uniquement ici
de principes politiques. Certains journaux
de la droite n'épargnent rien pour nous
persuader que la république actuelle est
un régime de désordre et de crimes; que
nous sommes, sans nous en douter, sous
la terreur; que nous vivons dans une anar-
chie déguisée, mais aussi complète au
fond que celle de la Convention et de la
Commune. Les ultramontains de l'école
de M. de Mun dédaignent ces enfantil-
lages ce n'est pas par ces craintes pué-
riles qu'ils essaient de nous en impo-
ser. « Notre plus grand ennemi, dit l'Uni
N ce~, est et sera le libéralisme pratique
s de la société moderne. En effet, le des-
H potisme révolutionnaire n'a q'l'un
H temps; il fauche quelques victimes, et
M tout est dit. Mais le libéralisme est un
a ennemi plus redoutable depuis un siè-
M de il a compénétré (.Me) toutes les fibres
M de la nation française; s'il ne déploie
a plus son drapeau, il domine encore les
D parties élevées de la citadelle; toute la
H génération actuelle en a été saturée;
a un groupe considérable de catholiques
H l'adore en secret avec une certaine
M bonne foi. a Nous sommes loin, on le
voit, de l'union conservatrice, de la li-
gué des gens de bien et de tous ces pro-
grammes d'étroite réaction dont on nous
a fatigués dans ces dernières années! Le
mot eoM~e-~o~MM ne couvre pas de
vulgaires précautions contre quelques ex-
cès révolutionnaires. Ce sont les con-
quêtes de la Révolution, les libertés mo-
dernes qui sont menacées; et pour que
l'attaque ait des effets plus destructeurs,
on essaie de miner les fondemens mêmes
de la société au moyen de détestables
provocations adressées aux classes ou-
vrières, provocations qu'on emprunte aux
écoles socialistes et qu'on répète d'ailleurs
sans les comprendre.
Car c'est la l'excuse et en même
temps la condamnation de M. de Mun
et de ses amis ils ne savent pas ce qu'ils
disent; ou, s'ils le savent, ils dissimulent
si bien leur pensée qu'il est impossible
de la découvrir sous les déclamations dont
elle est entourée. L't/MM~.y publiait hier
un grand article intitulé Les coaeJM~M~M
économiques des ?'e'MMMM~ C<~4o~MM de
C~a~M. Nous l'avons lu avec le plus
grand soin pour tâcher d'y rencon-
trer une idée neuve, une intention pra-
tique, un projet raisonnable et saisissa-
ble. « A défaut d'autres », nous disait en
commençant l'auteur, « mes impressions
H auront le mérite d'être dictées par
M la plus entière franchise. » Nous espé-
rions, en conséquence, qu'à défaut de style
et de grammaire le rédacteur de l'C/~M-
M~y nous livrerait les plans de son parti.
Mais « sa franchise » n'a produit qu'une
longue déclamation contre les lois et les
institutions modernes, qu'une virulente
diatribe sur les souffrances des ouvriers,
qu'un appel aux plus mauvais instincts,
au mécontentement, à la jalousie, à la
haine, à la révolte contre les nécessités so-
ciales. Est-ce donc là l'esprit véritable de
l'Evangile ? Est-ce là le sentiment de sou-
mission, de résignation, de douceur et de
paix qui anime d'un bout à l'autre ce livre
divin ? M. de Falloux a bien raisoff de dire
que les cléricaux imposent à l'Eglise une
mission qui n'est pas la sienne. Au lieu de
s'adresser aux âmes, le christianisme ultra-
montain s'adresse aux appétits; il ne cher-
che plus à soutenir et à consoler ceux qui
souurent, par la pensée d'un royaume qui
n'est pas de ce monde, il cherche à se ser-
vir d'eux pour s'emparer d'un pouvoir
terrestre il ne dit plus Bienheureux
les pauvres il dit Malheureux les pau-
vres! irritant ainsi une blessure qu'il ne
peut pas espérer de guérir, puisque Je-
sus-Christ lui a appris qu'il y aurait tou- <
jours des pauvres parmi nous. i
Ce qui sortira de cette lutte coupable et
antichrétienne engagée par le parti ul-
tramontain contre la société moderne il
est facile de le deviner. Nous avions été i
préservés jusqu'ici de la guerre religieuse l
nous sommes menacés de la voir écla~
ter dans un avenir prochain. Et cette c
guerre serait d'autant plus grave, que, la t
paix se faisant autour de nous, nous `
serions seuls à combattre. Le nouveau i
Pape continue à envoyer en AUema-
gne des propositions conciliantes. Les J
ultramontains ne craignent-ils pas l'in- `
ûuence qu'un pareil exemple peut exer- `
cer chez nous ? Les mesures violentes di-
rigées de l'autre côté du Rhin contre i
le clergé catholique ont, après tout, par- I
faitement réussi, puisque c'est de Rome i
que viennent aujourd'hui les paroles de
paix. La contre-révolution a si peu tué la d
révolution en Allemagne, qu'elle lui oure t
en ce moment même un compromis., Si â
c'est ainsi que finissent les ~w~M?-- n
A
gner pour éviter d'en provoquer de nou- r
veaux? i
CH. GABRIEL, t
On nous écrit de Rome, le 23 sep-
tembre
<( L'anniversaire du 20 septembre n'a
amené sur aucun point de l'Italie les inconvé-
niens que l'on redoutait. Il était permis de
craindre qu'on profitât de l'occasion pour par-
ler encore de 1Y<< w~M~. Tout, au con-
traire, s'est bien passé, ce qui prouverait, si
la démonstration n'était déjà faite, que l'agi-
tation du mois dernier était quelque peu fac-
tice. Le journal l'M a publié plusieurs arti-
cles sur la situation des classes agricoles en
Italie. J'ai été étonné, non du contenu de ces
articles, lesquels ne disent rien qui ne me soit
connu, mais' de leur publication dans un
joumal italien, bien qu'écrit en français et,
de plus, ministériel.
a Les Italiens sont généralement optimis-
tes, et ils n'aiment pas qu'on parle de ce qui
va mal chez eux. Mais, puisqu'ils prennent
l'initiative ils admettent probablement que
l'optimisme ne doit pas être poussé trop loin.
Il est certain que les classes agricoles sont
dans une situation malheureuse. L'ouvrier
gagne 1 fr. par jour dans les provinces les
plus favorisées, et il ne les gagne pas tous les
jours. Ce ne sont pas les bras qui man-
quent à l'agriculture comme en d'autres pays
c'est l'agriculture qui manque aux bras. C'est
ce qui explique comment l'émigration per-
siste ma'gre tous les avcrtissemens com-
ment des charlatans ignorans comme Lazza-
retti trouvent des adeptes, et comment en
certains lieux les brigands sont plus popu-
laires que les gendarmes.
s Les articles de l'Italie et de quelques au-
tres journaux démontrent que le gouverne-
ment se préoccupe de cette situation et vou-
drait y remédier mais, s'il n'est pas diffi-
cile de constater un mal trop évident, il l'est
beaucoup de trouver les remèdes, et quel-
quefois il est impossible de les appliquer. Il
n'est au pouvoir du gouvernement que de
prendre deux ordres de mesures il pourrait
transformer les impôts et reporter sur la
classe aisée ceux qui portent sur le peuple
malheureusement, rien n'est plus difScile
qu'une teiïe transformation, bt on en voit
aujourd'hui la preuve.
M II n'est nullement impossible que M. Seis-
mit-Doda soit renversé pour avoir essayé de
supprimer le droit de mouture et, ce qui est
plus extraordinaire, ce ministre est devenu
presque impopulaire pour avoir touche à cet
impôt. On .voit par là à quel point il est dif-
ficile de toucher aux impôts, surtout lorsqu'on
est en présence d'un budget qui oS're peu de
marge. Un ministre réformateur doit avoir
non seulement assez de génie pour concevoir
les mesures utiles et opportunes, mais assez
d'inuuence sur le Parlement pour les imposer
d'autorité.
a Les mesures d'un autre ordre que j'ai si-
gnalées sont plus faciles à prendre. En inau-
gaurant un système de travaux publics ré-
partis sur tous les points du territoire et har-
diment menés, on relèverait le taux des Sa-
laires il n'y aurait même pas de mal à for-
cer un peu la mesure pour obliger les pro-
priétaires à cultiver mieux qu'ils ne le font,
et à s'industrier quelque peu pour conserver
leurs revenus. La question d'argent ne devrait
pas arrêter. En effet, s'il était question d'une
guerre pour délivrer l'Hs t~e~M~ ou
pour tout autre motif moins louable, et qu'il
fallût un milliard, on saurait certainement
le trouver. Personne n'en doute. Pourquoi ne
ferait-on pas le même effort pour combattre
la misère, ennemi plus dangereux quoique
moins enrayant qu'une armée autrichienne?
Les travaux utiles à entreprendre ne font
pas défaut. On n'en est pas, comme en
France, à pouvoir contester l'utilité de
certains d'entre eux. Il y a d'abord ce qu'on
appelle les AoM/Xc&e, c'est-à-dire l'amélio-
ration des terrains incultes et le dessèche-
ment des marais qui empestent les côtes de
la Méditerranée et celles de l'Adriatique. Le
ministre des travaux publics, qui est un ingé-
nieur hydraulique distingué, s'occupe de ces
améliorations; il est à désirer qu'on ne s'en
tienne pas à des projets, à des commissions
et à des enquêtes, comme cela arrive trop
souvent. Il y a aussi le réseau des chemins
de 'fer & compléter. Je vous en parlerai dans
ma prochaine lettre, ce sujet touchant aussi à
des intérêts français respectables.
BH.-G.MONTFERRIER.'
La chambre de commerce de Bordeaux a
donné hier soir mercredi un banquet en l'hon-
neur du ministre des travaux publics, arrivé
dans la ville le jour môme. A cette occasion,
le président de la chambre de commerce a
prononcé un discours dont voici quelques
extraits. L'orateur, s'adressant au ministre, a
résumé ainsi les demandes de la région en
ce qui concerne le perfectionnement des
voies de transport
grands ports de France et de l'étranger, dont il
a à soutenir la concurrence développement de
nos voies ferrées et, notamment, arrivée du che-
min de fer des Charentes à Bordeaux, avec une
gare distincte création d'un canal qui nous retie
aux réseaux des canaux du Centre et de l'Est;
création du canal des Landes, reliant la Garonne
à l'Adour, et qui porterait la fécondité, la ri-
chesse. la vie dans des parties si tristement
déshéritées de notre territoire restitution aux
usages du commerce, tout en respectant les en-
gagemens contractés, du canal du Midi, dont la
jouissance nous est en réalité interdite aujour-
d'hui tels sont les principaux objets des deman-
des que nous avons formulées.
Apres avoir signalé les inquiétudes que
causent dans la contrée les ravages du phyl-
loxéra, le président de la chambre de com-
merce est passé à la question du renouvel-
lement des traités de commerce
pouvoir le dire, le foyer du libre-échange, nous
n'en avons jamais demandé et n'en deman-
dons point encore l'application absolue. Si nous
ne perdons pas de vue ce que la théorie nous pa-
raît avoir de certainement vrai, nous savons qu'en
présence d'intérêts considérables, auxquels se
rattachent des milliers d'existences,'un gouverne-
ment ne peut pas et ne doit pas agir avec la
même liberté qu'un économiste qui, en écri-
vant un livre, recherche et expose la vérité pure
et absolue. Non nous sommes des hommes
d auaires nous croyons être des hommes prati-
ques, et nous cherchons & nous placer sur le ter~
rain solide de l'expérience, de la prudence et des
faits:
» Nous ne demandons pas au gouvernement ec
aux Chambres l'application aveugle des théories
du libre-échange; nous nous bornons à dire
Le régime commercial de la France est en
péril. Tous nos traités de commerce sont expi-
rés. Nous ne savons quel sera notre sort daiis
un an, dans six mois, et si toutes nos relations
commerciales n'auront pas été bouleversées par
da brusques changemens de tarifs effectués con-
tre nous dans les pays étrangers.
~IIy y a là un immense danger pour le com-
merce et la fortune de la France nous deman-
dons qu'il soit coniuré et que de nouveaux trai.'
tés tf°~ moins aussi libéraux que
les précédens, viennent donner à notre com-
merce la sécurité et la conBance dans l'avenir
qui sont nécessaires à son maintien, à son déve~
Rrd~ lui manquent absolument au-
t~°~ vain prétexte qu'il faut favoriser le
travail national, on veut faire de la protection &
outrance, c'est-à-dire de la protection qui pro-'
hibe. Nous protestons comme~ Français, car, en
arrêtant ainsi fatalement l'échange de nospro~
duits girondins, en empêchant leur vente,
rendrait leur protection sans objet. Or, nous dS
sons que le travail est national dans la ~de'
aussi bien que dans les dëpartemens plus S
cuherementindustriets, et que nosouvrîers~-
rondins, ceux de nos campagnes comme ceux de
nos villes, montent que leur travail soit consi-.
déré comme travail national, tout aussi bien que
celui des ouvriers de l'industrie du coton ou d~
fer.
~f~ traités de commerce une
agitation factice, à laquelle on tâche de donner'
rpor='en~ ce principe què
S~ui~ai~
dix mille qui_se taisent.
.un cnerche à faire croire que les traités df
commerce ont nui à l'industrie franche Celî
est inexact. Sous l'inuuence des M~~c-
merce, l'industrie française s'est ~mmensémenf'
développée, et nous osons dire très franchement'
et très hautement que certains représentans de
l'industrie française jouent le jeu le p~d~
reux au point de vue de leurs intérêts ~t~'
sent d'une manière absoJument aveuc~ en atta-
quant notre régime économique actuel, puisque,
sousi'mnuencedecerësime la France ~~1~'
annuellement pour ~E's de produits manu-
facturés, contre 4SO millions qu'elle en ~m~'
Ils devraient tremMer de comprome~reer
de perdre cette situation qui leur est
Me, notamment dans nos rapports aved'în~e'
terre qui ne nous vend que pour 2~ m~~
~Sn~ -s~ch~ur
500 millions.
de~a~=n~ qui deman-
dent la surélévation de nos tarifs obtinssent fex-
clusion des 200 millions de produits manufacturés
que nous envoie fAngleterre, et:que les Anglais,
en vertu des. mêmes principes économiques ob-
tinssent aussi l'exclusion des 500 millions de pro-
duits fabriqués que nous leur envoyons, je de-'
mande où serait le bénéfice de là France.
p Comme preuve que ce que nous disons ici est
strictement vrai, c'est que, dans les derniers
grands travaux du &.?~
=~=.r~ le
ministre, les représentans les plus autorisés de
.X~
trer au premier rang parmi les adversaires de la
liberté commerciale, reconnurent àuneerand~
majorité et avec facilité parce que c~aif~evi'
dence m6me, que les tarifs actuels éS Ia~
ment sufasans pour protéger l'industrie ~Sse
et pouvaient, sans aucun péril pou? e~~ `
acceptés comme un maximum
Veuillez, monsieur le ministre, nous excuspp
Ster~~a~ moment, de nos
~que~t ~Jo ~v~ mais nous
savons que le but de votre voyage est, avant
tout, d'étudier les ~our'che~r
à les satisfaire. Et si notre langage vous carais-
sait empreint d'une chaleur excëssh~ veuS ez
l'excuser par cette considération que ho~sen~
tons que nos intérêts les plus vitaux sont en
péril.
Nous ne vous demandons pas, monsieur le
ministre, de répondre à nos doléances; nous ne
vous demandons pas de promesses.. Nous coin-,
¡prenons que vous devez vous renfermer dans une
=~ ne vous demandons
chose de vouloir bien réfléchir avec toute.la
puissance de votre esprit sur les sujets si graves
pour nous, dont nous venons de vousen reS
Puisse le gouvernement d'abord, puissent les
Chambres ensuite prendre des décisions confor!-
mes aux vrais intérêts du pays et ne pas corn
promettre, ne pas nous faire perdre I~S~
~ureux pour nos contrées, si heureux pour la
France, des traités de commerce de i860'
M. le ministre des travaux publics a ré-
pondu en ces termes:
'Monsieur le président, Messieurs,
~n".Y°~ ne pouvez pas douter de l'intérêt
que je porte au département de la Gironde
Ainsi que vous l'avez si heureusemen~api
pelé, monsieur le président, je suis presque
enfant de votre ville; je luiappartfenspar
~s alliances de famine, par mes souvenirs
d ingénieur, par les relations nombreuses,
servees~ les amitiés -y
servées ?
Mais à tant de motifs puissans s'afoute
une raison plus haute c'est que je considère
Bordeaux comme la capitale naturelle du
sud-ouest de la France, comme un des ports
dont la prospérité importe le plus à la ri-
chesse du pays entier.
w C'est vous dire avec quel intérêt je suis
les questions qui vous préoccupent.
a Ainsi, quand j'ai vu votre chambre de
commerce manifester des craintes sur le ré-
gime de votre neuve, je me suis empressé de
nommer une commission dans laquelle j'ai
fait entrer les hommes les plus compétens de'
France (applaudissemens), les représen tans
les plus autorisés de vos intérêts, puisque
vous-même, monsieur le président, eif faisiez
partie.
Quel sera le résultat des travaux de cette
commission ? Je ne puis encore le dire mais
ce que je puis déclarer, c'est que tout ce qui
sera jugé bon, nous le ferons. (Applaudisse-
mens.) Le gouvernement ne reculera devant
aucun sacrince utile pour maintenir a Bor-
deaux son antique prééminence sur l'océan
pour mettre son port en état de lutter avec
tous les autres ports, nouveaux concurrens.
(Applaudissemens.)
Je ne suis pas de ceux qui pensent que
lorsqu'un port devient insufnsant pour~es
besoins du matériel de navigation, il faut Fa.
bandonner et chercher ailleurs une rade plus
profonde. Je ne crois pas que le commerce
se déplace ainsi à volonté. (Vive approbation )
..recrois qu'il faut creuser les ports où
déjà le commerce existe; Il né faut pas creu-
ser où le commerce n'existe pas encore.
(Assentiment.)
a Vous avez abordé, monsieur le président,
des questions graves; vous avez eu le bon
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