Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-20
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Description : 20 août 1878 20 août 1878
Description : 1878/08/20. 1878/08/20.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËBITïON DE PARIS.
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JM!MAIj DES BEBATS
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tne des Pr6tre~Sain~Germa!m-I'AtmeMOt!PMt)~ an. Six BMis. TMîs Mott.
BëDM'temens. 80 t0 n'. 29 ?.
p&as. 72 6'. ~sa-. tstt.
LM) àboBnemens partent chaque mois.
?*~ptM'~ttatexm, tM* tteotte~. 'et
ON S'AMNNB
< <)nBetg}qn.e,en:t~ie.
dans te Luxembourg, en Turquie,
«B Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t«
régences du Maroc et de la Tunisie
en Chine et au Japon,
M moyen d'une valeur payable à Pâtis ou d«maats-poste, soit internationaux, soit franc!d«
.et dans tous les pays du Nord
eheE tous ies directeurs de poste*;
et dans .tous tes autres pays,
t'eaToi d'une valenj- payable tt Ptd*.
PCUÏI~ES ET LITTEBAMES
!n ~eaaaa, &pp!y to Cewte and C', fafeibB
.newsp&t~MS ûtËce, 17, GreshMh street, P. p.;
MM. Beo!ty, Itttwtet et C', ). Fmch taneporBaUL
~C_L n~on. M~ W.&Mt~
î66, Strsdid, w.~ London. .DI, et,
A Br&MUM, & rû~M< <Ï< ~~M, 4S, M< ht
Madeleine, da~ tes Mësques et dans les M-
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&. Vàtparaiso (CN~. chez N. OrestM L. Toras~o
jLes annonces sont MCM< y
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~·, IItrèiijp'e'Óe. pa",1a r64.ctiQJ
PANS
HJMM 19 AOUT
C'est aujourd'hui que s'ouvre dans !es
départ&inens la session des conseils géné-
raux. Nous espérons que les membres ré-
publicains de nos grandes assemblées
provinciales profiteront de cette occasion,
suivant l'avis des bureaux des gauches
du Sénat et de la. Chambre des Députés,
pour préparer la prochaine campagne
des élections sénatoriales. Ces élec-
tions auront une telle inûuence sur
r&Sërmissement de nos institutions
et sur la marche générale de notre
potitique, qu'on ne saurait s'appliquer
&vectrop de soin à en assurer le succès.
Nous ne voulons pas revenir sur ce qu'ont
si M'en dit les manifestes des gauches;
mais nous ne pouvons nous empêcher de
rappeler aux conseillers généraux les res-
ponsabilités que fait peser sur eux. le rôle
décisif qu'ils jouent dans nos~ départe-
niens. Ils forment en quelque sorte la
partie solide, durable, le noyau du corps
électoral sénatorial. Il leur appartient
donc de chercher à éclairer leurs con-
frères et à diriger leur choix. Cela ne
veut point dire, à coup sûr, qu'ils doivent
négliger de scruter les senUmens des con-
seils municipaux dont les délégués sont,
~près tout, la majorité des électeurs. Il
est indispensable, au contraire, qu'ils se
mettent en rapport avec eux, qu'ils tien-
nent compte de leurs préférences, qu'ils
recueillent leurs opinions; mais ils sont
mieux placés que personne, après avoir
reçu et coordonné les renseignemens ve-
tl~s de tous les points du département,
pour donner aux aspirations divergentes
86 toutes les communes républicaines
un centre ctuce direction. Quelques uns,
ou plutôt la plupart des eonseits généraux
comptent parmi leurs membres des hom-
mes qui tiennent une place importante
dans les grands pouvoirs de l'Etat, des
ministres, des sous-secrétaires d'Etat, des
sénateurs, des députés, etc. Il leur est
donc facile de coordonner les ambitions
j~t les intérêts locaux avec les intérêts gé-
néraux du pays. Ils sont l'intermédiaire
Daturel, la transition indiquée entre les )
départemens et le pouvoir central. A eux
-d'appliquer a chaque partie de la nation
~es règles de conduite, les méthodes po-
litiques qui ont permis à l'ensemble des
républicains de triompher de toutes les <
résistances réactionnaires et de ~prendre t
en main le gouvernement de la France
C'est par l'union, ladiscipline.Iaconnance
en notre droit, l'énergie des volontés et
la fermeté des courages que nous l'avons
emporté l'année dernière, aux élections
législatives, contre des ennemis divisés,
animés les uns contre les autres de hai-
nes ardentes, aSaiblis et désolés d'avance <
par la conviction de leur impuissance. `
Nous triompherons de même aux élec- ]
tions sénatoriales si les conseillers gêné- <
raux républicains, comprenant la grande `
mission qui leur incombe, deviennent ce
qu'ils doivent être les cadres de l'armée
électorale républicaine.
Le JoM~~M~ o/~c~ contient un nouveau 1
mouvement judiciaire qui mérite les
mêmes éloges que les précédens. M. Du-
faure accomplit avec une mesure et
une décision remarquables l'œuvre qu'il <
s'est imposée il ne soumet pas la ma-
gistrature à une de ces grandes opérations
dont le succès est toujours douteux, car <
elles peuvent amener les plus graves <
accidcns; mais il la modifie peu à i
peu, illui infuse lentement un sang nou-
veau; il la traite par l'hygiène, ce qui
vaut beaucoup mieux, comme on sait,
que la médecine ou -la chirurgie. Nous <
.avons signalé, dans le dernier mouve-
ment judiciaire, plusieurs choix excellons. t
,Nous pourrions faire la même chose pour f
celui-ci. M. Le Masson, nommé conseiller <
à la Cour de Rouen est un magistrat
JiMral et éclairé; M. Menant, npmmé `
Mee-président du tribunal de Rouen,
a. rendu, pendant la période du ~6 mai, (
Ttn lugement favorable à ces mal- i
heureux libraires que le gouvernement
d'alors qualiQait de nctits et poursuivait
avec l'ardeur que l'on se rappelle pour
exercice illégal de leur profession
M. Trouard-Riolle, nommé juge au même 1
tribunal, est un conseiller général ré- 1
public&in, connu et estimé de tout son
département; M. Baile, nommé avo-
cat général près la Cour de Riom,
avait, été envoyé en disgrâce à ~aint-
Quentin par M. le duc de Broglie. M. Ma- 1
gescas, nommé procureur de la république (
à Castellane, est un magistrat du 4 sep- s
tombre révoqué parle 16 mai. Nous som- ]
mes convaincus que l'opinion publique, z
satisfaite par de parei!s choix, applaudira
'déplus en plus à la conduite ferme et sage t
de M. Dufaure, tandis que la magistra- t
ture, se sentant dirigée avec autant d'é- r
nergie que d'impartialité renoncera peu
à peu aux velléités d'opposition que nous (
avons eu si souvent à déplorer depuis I
quelques années.
C'est par erreur que nous avons dit, 1
jBLvec la plupart de nos confrères, que le t
général MesentzoB', qui vient d'être as- s
sassiné à Saint-Pétersbourg, était le suc- c
cesseur du général TrépoiT, victime de (
Yéra. Zassoulitch. Le général TrépoS' était t
simplement le préfet de la police de la t
capitale, tandis que le général Mesentzon'
était le chef de la 3" section de la chan-
cellerie impériale, c'est-à-dire de cette
haute-police secrète qui est, en réa-
lité, le plus grand pouvoir et le plus
duràbie de la Russie. Il avait succédé
dans ces importantes fonctions au général
Potapon, ami bien connu de l'empereur
A!exandre, que des raisons personnelles
avaient obligé d'abandonner son poste.
Cet attentat contre le chef de la première,
de la plus puissante institution de l'em-
pire, de celle qui domine et qui presque
toujours annihi)e toutes les autres, est
encore plus grave que celui de Véra Zas-
soutitch. Aussi y reviendrons-nous en dé-
tail dès que des renseignemens précis
nous seront parvenus de Saint-Péters-
bourg..
BOCRS!s J)E PAMS
CM aot/e
Comptant. 76 60 77.40.
Fin cour. 7660. 7680.20.
se~/0
Amortissable.
Comptant. 80 4S. 8060.t9.
Fin cour. 80 40 804t! 9,A
At/we/e
ComptanH0875.~t09M.30.
&0/0
Comptan<.iH9!U':M.25.
Fmcaaf.m 2~/2112 35.3212 .<
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 00. lt2fr.lS,0'!l/2,i33/4.
-r- 30/0. 76fr.M,?N.
S 0/Oturc. 12fr.90.
Florins (or). 647/t6,l/4.
Hon{?rois60/0. 763/8, 7/16.
Egyptiennes 60/0.. 2B8 & 260 &. 82 i~.
TëM~rapMe pftvée
Constantinople, le 17 août, <0 h. 20 m. soir
(arrivée seulement le )9).
Aujourd'hui, entre Macrikeu'~et San-Stefano, a
eu heu une revue de 83,000 hommes et. 350 ca-
nons.
A la un de la revue, un coup de feu a éclaté prés
du général Totleben, sans blesser personne. Le
coupable a été aussitôt arrêté. Il a été maltraité
et aeuses'vetemens déchirés par l'entourage du
général.
On croit généralement à un accident.
Les Russes ont demandé à l'administration des
phares les patentes pour six navires Chargés de
soldats.
Constantinople, le 18 août. 8 h. soir.
Le coup de feu tiré à la revue d'hier, et qui ut
croire tout d'abord à'un attentat contre le géné-
ral Totleben, est un simple couj) de pistolet
chargé & poudre qu'un indtgèneà tiré en stghede
réjouissance.
L'indigène a été relâché.
Constantinople. len août
(arrivée te i9),
Le patriarche grec est mort ce matin. Ses fu-
nérailles auront lieu demain.
Constantinople, le 18 août, soir.
Les funérailles du patriarche grec ont eu lieu
aujourd'hui avec grande pompe. L'affluence était.
considérable.
Les Russes commenceront l'évacuation mardi
prochain. M. Layard a promis hier à l'ambassa"
deur de Russie que le retrait de la Sotte anglaise
aurait lieu en même temps.
Londres, le <9 août.
Le .D~y ~M~<"<~ publie une dépêche do
Vienne du 18 annonçant que les négociations en-
tre l'Autriche et ia Turquie ont toutes échoué.
Une rupture est imminente entre ces deux puis-
sances.
Carathéodory attend des instructions pour sa-
voir s'il doit quitter Vienne.
Le Da~y .!ve?M publie un télégramme de Berlin
du 18, d'après lequel le prince de Montenegro
aurait demandé pour le i" septembre i'évacua-
tion des territoires qui lui ont été concédés par
le Congrès de Berlin. La Porte élude sa réponse,
et des troubles sont à craindre.
Le même journal a reçu de Vienne la nouvelle
que quatre divisions au moins vont partir immé-
diatement pour la Bosnie.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg reçue par
le Jt/o~tM~ .Pnombrables arrestations de nihilistes pansla-
vistes.
Hambourg, le 18 août, soir.
Hier soir. à l'occasion du scrutin de ballottage,
des troubles auxquels ont pris part les démo-
crates-socialistes et les partisans de la dynastie
guelfe ont éclaté a Harbourg (Ha.novre).
La police et le corps des pompiers ont dû, pour
dissiper les perturbateurs, prêter un concours
énergique à la garnison actuellement très faible
de cette ville.
Un .civil a été tué et plusieurs autres personnes
ont été blessées par la troupe.
Madrid, le t8 août, soir.
Une lettre de Tétuan. publiée par les journaux
de Madrid, annonce que le choléra fait des ra-
vages à Fez, a Méquinez et à Tétuan.
ràmbassadeur d Allemagne est arrivé Ici.
L'eSet des derniers mouvemens opérés
par M. Dufaure dans 16 personnel de nos
parquets commence a. se produire. On
ssdt déjà qu'en prenant possession de
leurs sièges, tes nouveaux procureurs
généraux ont fait entendre un langage
calme, modéré, plein de respect pour les
lois et d'attachement pour les institutions
du pays. Nous avons cité une partie du
discours que M Vaulogé a prononcé à
Rouen et un long extrait de celui que
M. Montaubin a prononcé Riom nous
aurions aimé à reproduire ce dernier
tout entier si le défaut d'espace ne
nous en avait point empêchés. Les jour-
naux de la droite auraient vu, en li-
sant cette simple et éloquente allocution
qui contraste heureusement avec les ha-
rangues ampoulées écrites dans le style
des médecins de Molière auxquelles les
procureurs généraux du 16 mai nous avaient
habitués, que le seul titre de M. Mon-
taubin & la bienveillance du garde des
sceaux n'était pas, quoi qu'ils en aient
dit, sa parenté avec un membre
connu de la gauche. Espérons que les
magistrats de la république ne se conten-
teront pas de penser, mais qu'ils parle-
l'ont encore autrement que leurs prédé-
cesseurs. Le mauvais style, l'éloquence
pompeusement creuse, la rhétorique so-
lennellement obscure peuvent convenir à
des augures mais les représentans de la
iustice, dans une nation amoureuse de la
clarté, doivent s'appHquer par-dessus tout
à s'exprimer avec force et avec simpli-
cité.
M. Montaubin a fait une allusion dis-
crète aux dangers dont la magistrature
est, Qu plutôt se croit menacée. « S'il est
a vrai, comme on le dit, a-t-il ajouté, que
"la magistrature doive bientôt subir la
M crise la plus périlleuse de son histoire, je
a me rassure pourtant en songeant qu'à
s quelque degré de la hiérarchie que nos
M services nous aient portés, il suffira de
s montrer que nous sommes les serviteurs
a respectueux de la nation, pour conserver
? au pouvoir judiciaire la place nécessaire
a qu'il occupe dans les institutions fon-
o damentales du pays. H On ne sau-
rait mieux dire, et M. Montaubin a `~
parfaitement raison. C'est a la magistra-
ture eUe-même qu'it appartient de décider
quelle place elle conservera dans les ins-
titutions fondamentales du pays. Si elle
s'enferme volontairement dans une oppo-
sition boudeuse; si elle se sépare sponta-
nément de l'Etat républicain; si elle s'ef-
force de former un corps à part, à l'abri
du grand courant qui entraîne la nation
tout entière, un corps mécontent, fron-
deur, irascible, disposé à profiter de tou-
tes les circonstances pour faire éclater
sa mauvaise humeur, il est bien clair
qu'elle s'exposera à de fâcheuses repré-
sailles. Un gouvernement qui se fonde et
qui veut vivre ne peut pas laisser les
grandes forces politiques et morales du
pays s'insurger contre lui. H faut qu'il
pénètre de son esprit, qu'il anime de
son souffle toutes les institutions essen-
tielles, tous les rouages principaux dont
le jeu fait marcher la machine natio-
nale. Nous entendons les partis réac-
tionnaires nous répéter sans cesse
Nous sommes en république, soit que
les républicains prennent donc le pou-
voir Mais à une condition Nous ne
souffrirons pas qu'ils touchent à l'ar-
mée, à -la magistrature, au clergé, aux
finances, à la diplomatie, aux parties ca-
pitales de l'organisme social. C'est un
terrain fermé sur lequel nous ne leur
permettrons jamais~de mettre le pied,
car nous nous le réservons absolument
pour nous-mêmes. Singulier marché
en vérité Qu'est-ce donc que le pou-
voir, si vous en retranchez tout ce
qui en fait la force, l'honneur, la réa-
lité ? A quoi sert d'avoir entre ses mains
des préfets, des sous-préfets, des per-
cepteurs et des gardes champêtres, agens
passagers qui n'ont presque pas d'au-
torité sur les masses, si les magis-
trats, les généraux, les évêques, les am-
bassadeurs, c'est-à-dire les hommes qui
représenter, auprès des populations et
à l'étranger les influences durables et
profondes de la société, sont nos enne-
mis ? Un gouvernement dont l'unique
fonction serait de donner à ses partisans
des préfectures, des bureaux de poste et
des débits de tabac, tandis que ses ad-
versaires feraient ce qu'on nous permet-
tra d'appeler la grande besogne politique,
ne mériterait pas le nom de gouvernement.
Nous avons pour la république une ambi-
tion plus haute nous sommes persuadés
qu'elle a des vues, des principes, un plan
général d'organisation qu'elle ne peut
réaliser sans imprégner de sa pensée et
de ses sentimens tous les corps de l'Etat.
Aussi n'admettrons-nous jamais qu'on )a a
réduise au rôle de comparse faisant des
gestes et prenant des attitudes, mais lais"
sant à d'autres le soin d'exécuter l'oeuvre
qu'elle aurait l'air d'exécuter.
Il faut du temps, il est vrai, pour qu'un
gouvernement nouveau, qui veut être
doux et modéré, s'empare de la direction
des grandes forces sociales. Nous ne som-
mes pas surpris des résistances que la
république a rencontrées, de celles qu'elle
rencontre encore dans la magistrature,
dans l'armée, dans la diplomatie, etc.
Nous ne demandons pas au ministère de
briser ces résistances ce serait le meil-
leur moyen d'en provoquer d'autres
plus dangereuses encore. Il faut aller
lentement et sûrement. L'essentiel est
de profiter de toutes les occasions pour
faire sentir au pays que la répu-
blique a ~conscience de son droit et
qu'elle ne permettra à personne d'y
porter atteinte. Les cœurs sont libres,
Dieu nous garde de chercher à les
opprimer ) mais dans l'exercice de ses
fonctions aucun serviteur de l'Etat, si
élevé qu'il puisse être dans la hiérarchie,
de quelque mission importante qu'il
soit chargé, ne doit être maître d'user
ouvertement de son autorité contre
les institutions nationales. M. Dufaure
l'a bien senti lorsqu'il a frappé avec
une juste sévérité certains membres
du parquet dont l'occupation incessante
était de faire de l'opposition au gou-
vernement de la république. Des exem-
ples bien choisis produisent plus d'effet
que des mesures générales dont le ca-
ractère a tou')ours quelque chose de
violent. Il a suffi au garde des sceaux
de rappeler un petit nombre de magis-
trats à leur devoir pour provoquer aussi-
tôt dans la magistrature des manife~ta-
tiOBS de respect et de soumission & la loi
constitutionBeIle. Les discours de M. Mou-
taubin et de M. Vâulogé ne sont pas des
faits isolés. A Toulouse aussi, le nouveau
procureur général a déclaré que la magis-
trature, dominant tous les partis, ne de-
vait ni les servir ni les combattre; que le
magistrat était libre dans l'intimité de sa
conscience, mais qu'on ne saurait tolérer
chez lui l'expression publique de senti-
mens hostiles aux lois constitutionnel-
les qui nous régissent. De son côté,
le premier président, M. de Saint-
Gresse, parlant des difBcultés qu'on ren-
contre dans le choix des présentations à
faire au ministre « Nous recherche-
H rons" ensemble le mérite, a-t-il dit au
a procureur général, nous le mettrons
? en lumière, et ainsi nous recruterons
H une magistrature impartiale, respectant
M la loi constitutionnelle, et nous aner-
)) mirons la république. De pareilles
démonstrations ont en ce moment leur
importance; elles prouvent deux choses
d'abord que M. Dufaure a nommé d'ex-
cellens procureurs généraux, mais en-
suite qu'avec de la franchise et de
la fermeté on peut, sans recourir
aux grands moyens insinuer dans
la magistrature un esprit nouveau.
C'est une expérience qui valait la peine
d'être faite, et dont il était important de
signaler les premiers résultats.
Cil. GABRIEL.
On Ht dans la j~M~~Mc /~M~Me
« Les journaux de I? réaction, et plus particu-
lièrement les journaux cléricaux et légitimistes,
d'accord avec une certaine catégorie de spécula-
teurs qui n'ont jamais professé un grand atta-
chement pour la république, cherchent, sans au-
cun succès d'ailleurs, pour des causes différentes,
a. discréditer le nouveau fonds 3 0/0 amortissa-
ble offert en ce moment au public par le Trésor.
& Les raisons qui font agir les spéculateurs
sont bien connues lancés qu'ils étaient le mois
dernie.r dans une spéculation a outrance, ils
avaient a dessein poussé à un prix excessif les
rentes amortissables vendues par l'entremise du
syndic des agens de change. Alors qu'il est de
notoriété publique que le désidératum du mi-
nistre des finances ne s'élevait pas au-dessus de
79 fr. pour chaque 3 fr. de rente amortissable, ils
ont imposé le cours de 85 fr.. et ils auraient vo-
lontiers payé 90 fr. a seule fin d'avoir un point
dé comparaison très élevé pour servir de levier a
la hausse des autres vateurs dont i!s sont char-
gés et qu'ils voulaient, par ce moyen, déverser
sur le marché.
» Nous avons cru devoir constater immédiate-
ment que le prix de 85 fr. pour le 3 0/0 amortis-
sable était trop élevé, et que lé ministre, tout
en profitant pour le gouvernement des 2 ou 3
millions que l'on consentait bénévolement a
payer, ne devait pas prendre pour base ulté-
rieure de la vente du 3 0/0 ce prix exceptionnel
et irrationnel de 85 fr.
)) Le ministre, selon nous, n'a peut-être pas
tenu un compte suffisant de cette exagération. Il
aurait dû offrir au public les titres non pas à
80 fr. !0 c.. mais aux environs de 79 fr., ce que
nous aurions considéré, pour notre part. comme
un prix suffisant et assez honorable pour le cré-
dit français.
Les spéculateurs dont nous parlons plus
haut, n'ayant pas réussi au gré de leurs espé-
rances, ont rapidement changé leur fusil d'é-
paule, et. après avoir porté à 85 fr. le prix du
3 0/0 amortissable, ils le dénigrent à l'heure qu'il
est, en cherchant à insinuer que le public re-
pousse ce fonds, et que l'épargne va se placer
nature lement dans les valeurs dont ils sont eux-
mêmes les détenteurs.
& Ils confondent ou plutôt ils feignent de con-
fondre les émissions de rentes faites sous l'Em'-
pire et en l87i et 1872 avec l'opération actuelle;
its n'admettent pas volontiers qu'un ministre in-
telhgent et honnête puisse s adresser directe-
ment au public sans passer par les mains des
intermédiaires dont ils font partie; ils oublient
sans doute à dessein que chaque émission publi-
que pratiquée d'après l'ancien système faisait
baisser les fonds de 8 à 10 0/0. et que les grands
succès d'émission n'ont jamais été obtenus qu'au
détriment du Trésor, c'est-à-dire de l'intérêt gé-
néral.
» Quand il s'agissait d'emprunts politiques
comme pour les'guerres de '854 et de 18S9, ou
pour libérer le territoire comme )87t et '872, il se
comprend jusqu'à un certain point qu'un gou-
vernement veuille obtenir un grand succès, au
prix même do centaines de millions. Il se
comprend encore que, lorsqu'on a besoin de
réunir une grosse somme pour des paiemens
immédiats, on fasse un sacrifice sur le pnx.
Mais. dans le cas actuel, quelle raison pourrait
fournir un ministre pour justifier un sacriQce.
quelque minime qu'il fût? Le Trésor regorge
d'argent en ce moment, à tel point qu'il a pu ef-
fectuer à la Banque de France un rembour-
sement de 60 millions, ce qui réduit à iro mil-
lions la dette de l'Etat vis-à-vis de la Banque.
Malgré ce remboursement, le Trésor possède en-
core en compte courant à la Banque une somme
de Mt millions. On voit par là que le ministre
n'est pas extrêmement pressé de placer le 3 0/0
amortissable et qu'il ne cherchait nullement un
succès d'émission tout à fait inutile à l'heure
qu'il est.
» Quant aux journaux, les motifs qui les font
agir ne sont pas non plus bien difficiles à com-
prendre. La campagne qu'ils ont entreprise con-
tre les projets de M. de Freycinet, contre le plan
financier de M. Léon Say, est trop récente pour
qu'on l'ait oubliée. Soudoyés par les grandes
Compagnies qui voulaient à tout prix taire
échouer M. de Freycinet. ils ont dû retourner leurs
batteries quand ils ont été vaincus à la Chambre
des Députés et au Sénat ils se sont mis
alors à crier bien haut que le 3 0/0 amor-
tissable serait une planche aux assignats,
qu'il fallait rétrocéder aux grandes Compa-
gnies les lignes rachetées, que ces grandes Com-
pagnies étaient seules aptes à émettre des obliga-
tions qui ne sont autre chose que du 3 0/0 amor-
tissable. H est bien vrai qu'on demandait à l'Etat
sa garantie, et que l'Etat répondait avec raison
qu'il avait plus de crédit que les grandes Compa-
gnies mais on oublie volontiers ces détails qu on
trouve dangereux de reproduire.
& Au fond de toutes ces criailteries, que trouve-
t-on on réalité ? les déclamations d'une certaine
presse trop heureuse de trouver un prétexte
d'opposition au gouvernement. et l'inspiration
fort malencontr'use de certains financiers et des
grandes Compagnies jalouses de voir l'Etat se
soustraire à leur domination.
n Les spéculateurs et les intermédiaires habi-
tués à prélever de gros bénéfices sur le public
quand il y a des créations de titres voient avec
regret s'échapper un bénéfice qu'ils supposaient
à tort leur être légitimement dû. Ces colères et
le bruit qu'elles essaient dé faire n'ont pas de
quoi nous étonner. »
Le même journal publie en outre !a.
Notesuivacte:
« Des journaux politiques, qui sont surtout
des journaux de spéculation, confondant à
dessein doux choses très distinctes, )e 3 0/0
amortissable et la conversion, font intervenir
très gratuitement* la commission du budget
et son président. Its ne craignent pas d'af-
firmer que le ministre avait rencontré laur
hostilité dans la création de fonds dont il au-
rait seul la pensée.
B Ces assertions sont complètement inexac-
tes. Les divergences d'opinion auxquelles on
fait aMusion n'ont jamais existé, t
On nous écrit d'Alger, le 14 août
« On discute encore sur le remplacement
du gouverneur général par un personnage
civil, mais la discussion est moins passion-
née ta situation s'éclaircit. Les appréhen-
sions manifestées par quelques esprits pru-
deas, méfians vis-à-vis des réformes tant
qu'elles n'ont pas le caractère d'un progrès
incontestable, s'atténuent et disparaissent.
On peut dire qu'il se fait dans l'opinion une
sorte de travail par intussusception qui pré-
pare pour un avenir rapproché, sinon l'una-
nimité, du moins une majorité irrésistible.
B On semblait hésiter devant deux objec-
tions principales en premier lieu, la néces
site d'un gouvernement fait pour maintenir
la paix dans le pays; en second lieu, l'inex-
périence et la faiblesse organique de l'admi-
nistration civile pour surveilter les fonction-
naires de tout ordre répandus sur do vastes
surfaces où les populations sont disséminées,
sans lien entre elles, ne pouvant exercer
eDes-mêmes ce contrôle solidaire qui dis-
tingue le gouvernement du pays par le pays.
Les citoyens sont trop peu nombreux, ils
ont trop souvent besoin de l'intervention pro-
tectrice de l'administration; la presse a trop
peu d'action sur un pareil milieu pour arrê-
ter, pour prévenir les écarts des agens de
l'administration.
? En effet, bien que nous ayons un gou-
verneur général militaire qui commande une
armée de 60,000 hommes, sans compter la
réserve et l'armée territoriale, la sécurité
n'existe pas en Algérie. Les affirmations
ofncielles sont sans valeur à cet égard, de-
vant les plaintes multipliées des colons sur
les attentats et les vols dont ils sont victimes.
On n'a qu'à ouvrir au hasard un jourcal al-
gérien pour s'en convaincre, Il ne s'agit plus
de révoltes à main armée contre notre domi-
nation politique, ni de bandes organisées
/<{Macharnée de l'individu contre l'individu, de
la race conquise contre la race conquérante,
d'une société arriérée contre l'envahissement
d'un état social nouveau.
? Quant à l'inexpérience de l'administra-
tion civile, nous avons, dans les circonscrip- 1
tions composées en majorité de populations
indigènes mêlées aux Européens, un avant-
goût du régime qu'on veut étendre d'une ma- j
nière absolue à toute l'Algérie. On a poussé
beaucoup de clameurs contre les bureaux
arabes il.s'est formé à leur égard une sorte
de légende de calomnies odieuses ou ridi-
cules. Croit-on que les accusations du môme
genre soient ménagées aux administrateurs
civils placés à la tête des parties du territoire
éloignées des grands centres de population
européenne? Deux faits qui ont été portés
récemment à la tribune de la Chambre des
Députés n'ont rien à envier aux scandales
imputés aux bureaux arabes; ils ne leur
manqué que l'éclat d'une action judicieiaire.
Que ne dit-on pas des commissaires-enquê-
teurs, agens civils chargés de la reconnais-
sance de la constitution de la propriété indi-
viduelle dans les tribus ? Notez que les
détracteurs de ces agens do l'administration
civile sont ceux-là mêmes qui ont attaqué le
plus vivement les bureaux arabes.
D Je n'ai rien voutu dissimuler de la portée
des argumens des partisans, non du régime
militaire pur, il n'y en a plus en Algérie,
mais du régime civil appliqué et dirigé
par un militaire. L'argument contre la sécu-
rité est sérieux; mais la manière dont il est
formulé fait pressentir la réponse péremp-
toire qu'on lui oppose. Du moment que
les Arabes ont, de votre aveu, renoncé à
la lutte armée, devenue impossible soit à
cause des progrès de notre domination, soit
à cause de la rigueur des répressions coliec-
tives, et qu'elle s'est transformée en une in-
surrection individuelle, la question n'est plus
du domaine de la force, elle devient essen-
tiellement une anaire de gouvernement et
d'économie politique. Elle ne demande plus,
pour être résolue, un homme de guerre un
homme d'Etat, des économistes seuls pourront
la mener à bonne fin.
"On n'accorde pas assez d'attention aux
changemens qui s'opèrent dans l'état social
des indigènes. Nous exerçons chaque jour
une action plus directe et plus efficace sur
leurs intérêts; ce sont ces intérêts qui feront
mettre les fusits de côté. Alger est une ville
administrative où l'on ne fait qu'un commerce
de transit; on y voit peu d'indigènes, et
l'on ne se doute pas de la part con-
sidérable qu'ils prennent à nos trans- c
actions commerciales et à toutes les (
branches du travail de production. Mais
qu'on entre, par exemple, dans les marchés
de Constantine où se traitent les aSaires i
de grains et de laines, et on sera sur- ]
pris de l'importance du concours que pré- ]
tent les indigènes sous toutes les formes. On ]
recueillera là, auprès des négocians les plus
notables, des témoignages sur l'intelligence ]
et la probité des indigènes, ne répondant 1
nullement aux accusations que le public des ]
grandes villes européennes propage si légère- <
ment contre les races conquises. (
e Ces travailleurs viennent en majorité du ¿
dehors. Qu'on les suive lorsqu'ils retournent
à leurs vUlages ou à !eurs tentes ils em- t
ploient le pécule amassé à acheter quelques (
ares de terre ou quelques arbres d'un verger, (
un olivier. S'ils ont rapporté un fusil de la <
ville, il servira plus à célébrer les mariais
et les fêtes de circoncision qu'à fomenter
des rébellions. Quant à ceux qui habi-
tent aux environs des villages européens, ils
donnent un autre emploi à leurs épargnes.
Les colons, en trop grand nombre hélas 1
pressés de besoins d'argent, rencontrent
dans les villes des prêteurs sans scrupule qui ]
achètent leur propriété à réméré; à l'échéance,
l'emprunteur, hors d'état de rembourser le
prêt, est évincé. L'usurier devenu proprié-
taire est un citadin; il n'entend rien à l'agri-
culture; il a hâte de réaliser son capital et il
vend la propriété, avec un gros béoéSce. & w
l'Arabe qui paie comptant. C'est l'explica-
colons La terre retourne aux.indigènes! <'
a Cette situationestgrave, et, quoique émi-
nemment favorable & la pacincation <~ pays,
elle constitue une difficulté économique con-
tre laquelle les fusils à répétition et les canons
Krupp sont impuissans.
B Les plaintes articulées contre les admini* ·
strateurscivilsdescommunesindigënes et con-
tre les commissaires enquêteurs n'accusent que
le défaut de surveiUa.ncë et de contrôle de
l'administration actuelle. La bureaucratie
paperassière est contenue en France par
les conseils électifs, depuis la commune
jusqu'au Parlement; elle est sous l'œit d'uuo
presse vigitanto, éclairée, écoutée. Ea.est-i) de
même en Algérie? Le ch~nre de lapoputatiod
française rend toute assimilation impossible,
car il y aurait bientôt plus d'administrateurs
que d'administrés.. Un conseil élu par un
nombre minuscule d'électeurs est sans auto-
rité.
a Aussi, dans la réforme poursuivie, de-
mande-t-on avant tout qu'on nous délivre
des bureaucrates de l'administration assise
qui prétendent tout diriger sans sortir dé
leur cabinet. Nous appelons un gouverneur
général qui apporte dans la direction de nos
affaires les procédés perfectionnés d'après les-
quels ont été organisées et sont conduites
tant de grandes entreprises avec un person-
nel immense et des capitaux que le budget
de plus d'un Etat envierait.
') C'est là un point essentiel pour que la
réforme soit efficace. Déjà nous .sommes for-
cés de nous mettre en garde contre l'ambi-
tion de certains hauts fonctionnaires qui bri-
guent la succession du général Chanzy. L'un
s'appuie, dit-on, sur la faveur dont il jouit
en haut lieu; l'autre invoque son titre d'an-
cien préfet et compte les millions qu'il a dé-
pensés, avec le concours de son conseil général,
pour )es travaux départementaux. Nous de-
mandons moins un changement de titre
qu'un changement de système. Un gouver-
neur civil qui perpétuerait l'ère bureau-
cratique serait cent fois plus à crain-
dre qu'un gouverneur militaire car la.
plupart des agens civils qu'on emploie
n'ont pas la valeur morale et intellectuelle
des officiers de l'armée chargés de l'admini-
stration des tribus. Nous tomberions bien
vite dans les erremens des proconsuls ro-
mains de la province d'Afrique.
a Notre meilleure sauvegarde sera d'abord
dans la centralisation des affaires de l'Algé-
rie auprès d'un ministère à Paris, sous la.
surveillance de la majorité du Parlement, et
dans le choix d'un gouverneur général af-
franchi des routines de la bureaucratie adml~
nistra.tive.
On nous écrit des environs de Rome, le
16 août:
« Les étudians de Trente et de Trieste,
ayant fait remettre un album contenant leurs
photographies au général Garibaldi, ont reçu
de lui la lettre ci-jointe
"Caprera.leSaoût.
0 Mes chers amis,
L'album que vous m'avez envoyé par °
l'entremise de l'illustre doyen de la liberté
italienne, l'héroïque général Avezzana, est
une manifestation de patriotisme et le ser-
ment d'opprimés impatiens du servage et
prêts à briser leurs chaînes sur la tête des
tyrans. Cela ne tardera pas.
s Laissons aux journaux soudoyés par~ l'Au-
triche l'expression d'un dédain qui n'est pas
sincère chez eux, organes qu'ils sont d'un
monstrueux despotisme, tandis que vous,
jeunes gens, êtes l'âme d'une glorieuse na-
tion qui se régénère et qui se sent assez forte
pour lutter avec avantage contre les esclaves
vantards.
B Faites-vous forts, jeunes gens; exercfz-
vous aux armes, puisque, par une fataUté
qui pèse encore sur l'espèce humaim-, on ne
peut attendre de justice que de la carabine.
A votre génération appartienne complément
de la nationalité italienne, et vous l'accom-
plirez dignement.
~) Nous serons avec vous de cœur, même
après notre dernier soupir.
Pour la vie, votre
a GARIBALDI. ? u
') Cette lettre démontre que le général ne
demande plus, comme il le faisait il y a un
mois, une action immédiate, mais une simple
préparation pour un avenir indéterminé.
a Le côté sérieux de cette lettre est qu'elle
est un encouragement au parti qui veut faire
de l'Italie une nation militaire et conquérante,
au lieu d'une nation essentiellement paci&que
comme elle était résolue a. l'être depuis 1870.
o Un des incon venions de ce qui s'est fait
à Berlin a été d'exciter toutes les convoitises
et de réveiller toutes les aspirations; et il faut
convenir que celles des Italiens sont loin
d'être les plus déraisonnables de toutes.
L'occupation autrichienne de la Bosnie
ne plaît pas aux Italiens. Il suffit d'ouvrir un
journal quelconque pour en être convaincu.
Mais il est moins vrai qu'il se fasse des en-
rôtemens, comme cherchent à le faire croire
les journaux cléricaux. Ces journaux voient
avec plaisir tout ce qui pourrait amener une
brouille entre l'Italie et l'Autriche. Ce serait
un retour aux anciennes traditions, et le~t
partis ont une tendance instinctive et. pres-
que involontaire à rentrer dans leurs vieilles
ornières, même quand elles les ont conduits
au précipice.
D La conclusion à tirer de tout cela est que,
Si l'on veut réellement la paix, on fera bien
d'éteindre au plus tôt le petit foyer de désor-
dre allumé sur la rive orientale de l'Adriati-
que.
t H.-G. MONTFERRIER.
On nous écrit de Berlin, le 14 août
Lesmnombrables Sociétés de gymnasti-
que de l'Allemagne ont célébré, le 4 de ce mois,
le centenaire de leur patron, Frédéric-Louis
Jahn, surnommé de son temps < yM~~M~,
le .P~e G'~KSM. C'est le jour de la naissance
de leurs grands hommes que les Allemands
choisissent pour leur rendre ces hommages
commémoratifs, et ils s'étonnent de nous
voir choisir pour les nôtres le jour de leur
mort. Ce qu'on célèbre dans un grandhomme,
MMMAMÏ
<8!8. `
tAM! 2$ AMiT
Il ?8..
JM!MAIj DES BEBATS
s'~aôN~S
tne des Pr6tre~Sain~Germa!m-I'AtmeMOt
BëDM'temens. 80 t0 n'. 29 ?.
p&as. 72 6'. ~sa-. tstt.
LM) àboBnemens partent chaque mois.
?*~ptM'~ttatexm, tM* tteotte~. 'et
ON S'AMNNB
< <)nBetg}qn.e,en:t~ie.
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«B Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans t«
régences du Maroc et de la Tunisie
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~Mt~TmtMwtoMs Btr~&srMet pM~ !rMMNMH
~·, IItrèiijp'e'Óe. pa",1a r64.ctiQJ
PANS
HJMM 19 AOUT
C'est aujourd'hui que s'ouvre dans !es
départ&inens la session des conseils géné-
raux. Nous espérons que les membres ré-
publicains de nos grandes assemblées
provinciales profiteront de cette occasion,
suivant l'avis des bureaux des gauches
du Sénat et de la. Chambre des Députés,
pour préparer la prochaine campagne
des élections sénatoriales. Ces élec-
tions auront une telle inûuence sur
r&Sërmissement de nos institutions
et sur la marche générale de notre
potitique, qu'on ne saurait s'appliquer
&vectrop de soin à en assurer le succès.
Nous ne voulons pas revenir sur ce qu'ont
si M'en dit les manifestes des gauches;
mais nous ne pouvons nous empêcher de
rappeler aux conseillers généraux les res-
ponsabilités que fait peser sur eux. le rôle
décisif qu'ils jouent dans nos~ départe-
niens. Ils forment en quelque sorte la
partie solide, durable, le noyau du corps
électoral sénatorial. Il leur appartient
donc de chercher à éclairer leurs con-
frères et à diriger leur choix. Cela ne
veut point dire, à coup sûr, qu'ils doivent
seils municipaux dont les délégués sont,
~près tout, la majorité des électeurs. Il
est indispensable, au contraire, qu'ils se
mettent en rapport avec eux, qu'ils tien-
nent compte de leurs préférences, qu'ils
recueillent leurs opinions; mais ils sont
mieux placés que personne, après avoir
reçu et coordonné les renseignemens ve-
tl~s de tous les points du département,
pour donner aux aspirations divergentes
86 toutes les communes républicaines
un centre ctuce direction. Quelques uns,
ou plutôt la plupart des eonseits généraux
comptent parmi leurs membres des hom-
mes qui tiennent une place importante
dans les grands pouvoirs de l'Etat, des
ministres, des sous-secrétaires d'Etat, des
sénateurs, des députés, etc. Il leur est
donc facile de coordonner les ambitions
j~t les intérêts locaux avec les intérêts gé-
néraux du pays. Ils sont l'intermédiaire
Daturel, la transition indiquée entre les )
départemens et le pouvoir central. A eux
-d'appliquer a chaque partie de la nation
~es règles de conduite, les méthodes po-
litiques qui ont permis à l'ensemble des
républicains de triompher de toutes les <
résistances réactionnaires et de ~prendre t
en main le gouvernement de la France
C'est par l'union, ladiscipline.Iaconnance
en notre droit, l'énergie des volontés et
la fermeté des courages que nous l'avons
emporté l'année dernière, aux élections
législatives, contre des ennemis divisés,
animés les uns contre les autres de hai-
nes ardentes, aSaiblis et désolés d'avance <
par la conviction de leur impuissance. `
Nous triompherons de même aux élec- ]
tions sénatoriales si les conseillers gêné- <
raux républicains, comprenant la grande `
mission qui leur incombe, deviennent ce
qu'ils doivent être les cadres de l'armée
électorale républicaine.
Le JoM~~M~ o/~c~ contient un nouveau 1
mouvement judiciaire qui mérite les
mêmes éloges que les précédens. M. Du-
faure accomplit avec une mesure et
une décision remarquables l'œuvre qu'il <
s'est imposée il ne soumet pas la ma-
gistrature à une de ces grandes opérations
dont le succès est toujours douteux, car <
elles peuvent amener les plus graves <
accidcns; mais il la modifie peu à i
peu, illui infuse lentement un sang nou-
veau; il la traite par l'hygiène, ce qui
vaut beaucoup mieux, comme on sait,
que la médecine ou -la chirurgie. Nous <
.avons signalé, dans le dernier mouve-
ment judiciaire, plusieurs choix excellons. t
,Nous pourrions faire la même chose pour f
celui-ci. M. Le Masson, nommé conseiller <
à la Cour de Rouen est un magistrat
JiMral et éclairé; M. Menant, npmmé `
Mee-président du tribunal de Rouen,
a. rendu, pendant la période du ~6 mai, (
Ttn lugement favorable à ces mal- i
heureux libraires que le gouvernement
d'alors qualiQait de nctits et poursuivait
avec l'ardeur que l'on se rappelle pour
exercice illégal de leur profession
M. Trouard-Riolle, nommé juge au même 1
tribunal, est un conseiller général ré- 1
public&in, connu et estimé de tout son
département; M. Baile, nommé avo-
cat général près la Cour de Riom,
avait, été envoyé en disgrâce à ~aint-
Quentin par M. le duc de Broglie. M. Ma- 1
gescas, nommé procureur de la république (
à Castellane, est un magistrat du 4 sep- s
tombre révoqué parle 16 mai. Nous som- ]
mes convaincus que l'opinion publique, z
satisfaite par de parei!s choix, applaudira
'déplus en plus à la conduite ferme et sage t
de M. Dufaure, tandis que la magistra- t
ture, se sentant dirigée avec autant d'é- r
nergie que d'impartialité renoncera peu
à peu aux velléités d'opposition que nous (
avons eu si souvent à déplorer depuis I
quelques années.
C'est par erreur que nous avons dit, 1
jBLvec la plupart de nos confrères, que le t
général MesentzoB', qui vient d'être as- s
sassiné à Saint-Pétersbourg, était le suc- c
cesseur du général TrépoiT, victime de (
Yéra. Zassoulitch. Le général TrépoS' était t
simplement le préfet de la police de la t
capitale, tandis que le général Mesentzon'
était le chef de la 3" section de la chan-
cellerie impériale, c'est-à-dire de cette
haute-police secrète qui est, en réa-
lité, le plus grand pouvoir et le plus
duràbie de la Russie. Il avait succédé
dans ces importantes fonctions au général
Potapon, ami bien connu de l'empereur
A!exandre, que des raisons personnelles
avaient obligé d'abandonner son poste.
Cet attentat contre le chef de la première,
de la plus puissante institution de l'em-
pire, de celle qui domine et qui presque
toujours annihi)e toutes les autres, est
encore plus grave que celui de Véra Zas-
soutitch. Aussi y reviendrons-nous en dé-
tail dès que des renseignemens précis
nous seront parvenus de Saint-Péters-
bourg..
BOCRS!s J)E PAMS
CM
Comptant. 76 60 77.40.
Fin cour. 7660. 7680.20.
se~/0
Amortissable.
Comptant. 80 4S. 8060.t9.
Fin cour. 80 40 804t! 9,A
At/we/e
ComptanH0875.~t09M.30.
&0/0
Comptan<.iH9!U':M.25.
Fmcaaf.m 2~/2112 35.3212 .<
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 00. lt2fr.lS,0'!l/2,i33/4.
-r- 30/0. 76fr.M,?N.
S 0/Oturc. 12fr.90.
Florins (or). 647/t6,l/4.
Hon{?rois60/0. 763/8, 7/16.
Egyptiennes 60/0.. 2B8 & 260 &. 82 i~.
TëM~rapMe pftvée
(arrivée seulement le )9).
Aujourd'hui, entre Macrikeu'~et San-Stefano, a
eu heu une revue de 83,000 hommes et. 350 ca-
nons.
A la un de la revue, un coup de feu a éclaté prés
du général Totleben, sans blesser personne. Le
coupable a été aussitôt arrêté. Il a été maltraité
et aeuses'vetemens déchirés par l'entourage du
général.
On croit généralement à un accident.
Les Russes ont demandé à l'administration des
phares les patentes pour six navires Chargés de
soldats.
Constantinople, le 18 août. 8 h. soir.
Le coup de feu tiré à la revue d'hier, et qui ut
croire tout d'abord à'un attentat contre le géné-
ral Totleben, est un simple couj) de pistolet
chargé & poudre qu'un indtgèneà tiré en stghede
réjouissance.
L'indigène a été relâché.
Constantinople. len août
(arrivée te i9),
Le patriarche grec est mort ce matin. Ses fu-
nérailles auront lieu demain.
Constantinople, le 18 août, soir.
Les funérailles du patriarche grec ont eu lieu
aujourd'hui avec grande pompe. L'affluence était.
considérable.
Les Russes commenceront l'évacuation mardi
prochain. M. Layard a promis hier à l'ambassa"
deur de Russie que le retrait de la Sotte anglaise
aurait lieu en même temps.
Londres, le <9 août.
Le .D~y ~M~<"<~ publie une dépêche do
Vienne du 18 annonçant que les négociations en-
tre l'Autriche et ia Turquie ont toutes échoué.
Une rupture est imminente entre ces deux puis-
sances.
Carathéodory attend des instructions pour sa-
voir s'il doit quitter Vienne.
Le Da~y .!ve?M publie un télégramme de Berlin
du 18, d'après lequel le prince de Montenegro
aurait demandé pour le i" septembre i'évacua-
tion des territoires qui lui ont été concédés par
le Congrès de Berlin. La Porte élude sa réponse,
et des troubles sont à craindre.
Le même journal a reçu de Vienne la nouvelle
que quatre divisions au moins vont partir immé-
diatement pour la Bosnie.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg reçue par
le Jt/o~tM~ .P
vistes.
Hambourg, le 18 août, soir.
Hier soir. à l'occasion du scrutin de ballottage,
des troubles auxquels ont pris part les démo-
crates-socialistes et les partisans de la dynastie
guelfe ont éclaté a Harbourg (Ha.novre).
La police et le corps des pompiers ont dû, pour
dissiper les perturbateurs, prêter un concours
énergique à la garnison actuellement très faible
de cette ville.
Un .civil a été tué et plusieurs autres personnes
ont été blessées par la troupe.
Madrid, le t8 août, soir.
Une lettre de Tétuan. publiée par les journaux
de Madrid, annonce que le choléra fait des ra-
vages à Fez, a Méquinez et à Tétuan.
ràmbassadeur d Allemagne est arrivé Ici.
L'eSet des derniers mouvemens opérés
par M. Dufaure dans 16 personnel de nos
parquets commence a. se produire. On
ssdt déjà qu'en prenant possession de
leurs sièges, tes nouveaux procureurs
généraux ont fait entendre un langage
calme, modéré, plein de respect pour les
lois et d'attachement pour les institutions
du pays. Nous avons cité une partie du
discours que M Vaulogé a prononcé à
Rouen et un long extrait de celui que
M. Montaubin a prononcé Riom nous
aurions aimé à reproduire ce dernier
tout entier si le défaut d'espace ne
nous en avait point empêchés. Les jour-
naux de la droite auraient vu, en li-
sant cette simple et éloquente allocution
qui contraste heureusement avec les ha-
rangues ampoulées écrites dans le style
des médecins de Molière auxquelles les
procureurs généraux du 16 mai nous avaient
habitués, que le seul titre de M. Mon-
taubin & la bienveillance du garde des
sceaux n'était pas, quoi qu'ils en aient
dit, sa parenté avec un membre
connu de la gauche. Espérons que les
magistrats de la république ne se conten-
teront pas de penser, mais qu'ils parle-
l'ont encore autrement que leurs prédé-
cesseurs. Le mauvais style, l'éloquence
pompeusement creuse, la rhétorique so-
lennellement obscure peuvent convenir à
des augures mais les représentans de la
iustice, dans une nation amoureuse de la
clarté, doivent s'appHquer par-dessus tout
à s'exprimer avec force et avec simpli-
cité.
M. Montaubin a fait une allusion dis-
crète aux dangers dont la magistrature
est, Qu plutôt se croit menacée. « S'il est
a vrai, comme on le dit, a-t-il ajouté, que
"la magistrature doive bientôt subir la
M crise la plus périlleuse de son histoire, je
a me rassure pourtant en songeant qu'à
s quelque degré de la hiérarchie que nos
M services nous aient portés, il suffira de
s montrer que nous sommes les serviteurs
a respectueux de la nation, pour conserver
? au pouvoir judiciaire la place nécessaire
a qu'il occupe dans les institutions fon-
o damentales du pays. H On ne sau-
rait mieux dire, et M. Montaubin a `~
parfaitement raison. C'est a la magistra-
ture eUe-même qu'it appartient de décider
quelle place elle conservera dans les ins-
titutions fondamentales du pays. Si elle
s'enferme volontairement dans une oppo-
sition boudeuse; si elle se sépare sponta-
nément de l'Etat républicain; si elle s'ef-
force de former un corps à part, à l'abri
du grand courant qui entraîne la nation
tout entière, un corps mécontent, fron-
deur, irascible, disposé à profiter de tou-
tes les circonstances pour faire éclater
sa mauvaise humeur, il est bien clair
qu'elle s'exposera à de fâcheuses repré-
sailles. Un gouvernement qui se fonde et
qui veut vivre ne peut pas laisser les
grandes forces politiques et morales du
pays s'insurger contre lui. H faut qu'il
pénètre de son esprit, qu'il anime de
son souffle toutes les institutions essen-
tielles, tous les rouages principaux dont
le jeu fait marcher la machine natio-
nale. Nous entendons les partis réac-
tionnaires nous répéter sans cesse
Nous sommes en république, soit que
les républicains prennent donc le pou-
voir Mais à une condition Nous ne
souffrirons pas qu'ils touchent à l'ar-
mée, à -la magistrature, au clergé, aux
finances, à la diplomatie, aux parties ca-
pitales de l'organisme social. C'est un
terrain fermé sur lequel nous ne leur
permettrons jamais~de mettre le pied,
car nous nous le réservons absolument
pour nous-mêmes. Singulier marché
en vérité Qu'est-ce donc que le pou-
voir, si vous en retranchez tout ce
qui en fait la force, l'honneur, la réa-
lité ? A quoi sert d'avoir entre ses mains
des préfets, des sous-préfets, des per-
cepteurs et des gardes champêtres, agens
passagers qui n'ont presque pas d'au-
torité sur les masses, si les magis-
trats, les généraux, les évêques, les am-
bassadeurs, c'est-à-dire les hommes qui
représenter, auprès des populations et
à l'étranger les influences durables et
profondes de la société, sont nos enne-
mis ? Un gouvernement dont l'unique
fonction serait de donner à ses partisans
des préfectures, des bureaux de poste et
des débits de tabac, tandis que ses ad-
versaires feraient ce qu'on nous permet-
tra d'appeler la grande besogne politique,
ne mériterait pas le nom de gouvernement.
Nous avons pour la république une ambi-
tion plus haute nous sommes persuadés
qu'elle a des vues, des principes, un plan
général d'organisation qu'elle ne peut
réaliser sans imprégner de sa pensée et
de ses sentimens tous les corps de l'Etat.
Aussi n'admettrons-nous jamais qu'on )a a
réduise au rôle de comparse faisant des
gestes et prenant des attitudes, mais lais"
sant à d'autres le soin d'exécuter l'oeuvre
qu'elle aurait l'air d'exécuter.
Il faut du temps, il est vrai, pour qu'un
gouvernement nouveau, qui veut être
doux et modéré, s'empare de la direction
des grandes forces sociales. Nous ne som-
mes pas surpris des résistances que la
république a rencontrées, de celles qu'elle
rencontre encore dans la magistrature,
dans l'armée, dans la diplomatie, etc.
Nous ne demandons pas au ministère de
briser ces résistances ce serait le meil-
leur moyen d'en provoquer d'autres
plus dangereuses encore. Il faut aller
lentement et sûrement. L'essentiel est
de profiter de toutes les occasions pour
faire sentir au pays que la répu-
blique a ~conscience de son droit et
qu'elle ne permettra à personne d'y
porter atteinte. Les cœurs sont libres,
Dieu nous garde de chercher à les
opprimer ) mais dans l'exercice de ses
fonctions aucun serviteur de l'Etat, si
élevé qu'il puisse être dans la hiérarchie,
de quelque mission importante qu'il
soit chargé, ne doit être maître d'user
ouvertement de son autorité contre
les institutions nationales. M. Dufaure
l'a bien senti lorsqu'il a frappé avec
une juste sévérité certains membres
du parquet dont l'occupation incessante
était de faire de l'opposition au gou-
vernement de la république. Des exem-
ples bien choisis produisent plus d'effet
que des mesures générales dont le ca-
ractère a tou')ours quelque chose de
violent. Il a suffi au garde des sceaux
de rappeler un petit nombre de magis-
trats à leur devoir pour provoquer aussi-
tôt dans la magistrature des manife~ta-
tiOBS de respect et de soumission & la loi
constitutionBeIle. Les discours de M. Mou-
taubin et de M. Vâulogé ne sont pas des
faits isolés. A Toulouse aussi, le nouveau
procureur général a déclaré que la magis-
trature, dominant tous les partis, ne de-
vait ni les servir ni les combattre; que le
magistrat était libre dans l'intimité de sa
conscience, mais qu'on ne saurait tolérer
chez lui l'expression publique de senti-
mens hostiles aux lois constitutionnel-
les qui nous régissent. De son côté,
le premier président, M. de Saint-
Gresse, parlant des difBcultés qu'on ren-
contre dans le choix des présentations à
faire au ministre « Nous recherche-
H rons" ensemble le mérite, a-t-il dit au
a procureur général, nous le mettrons
? en lumière, et ainsi nous recruterons
H une magistrature impartiale, respectant
M la loi constitutionnelle, et nous aner-
)) mirons la république. De pareilles
démonstrations ont en ce moment leur
importance; elles prouvent deux choses
d'abord que M. Dufaure a nommé d'ex-
cellens procureurs généraux, mais en-
suite qu'avec de la franchise et de
la fermeté on peut, sans recourir
aux grands moyens insinuer dans
la magistrature un esprit nouveau.
C'est une expérience qui valait la peine
d'être faite, et dont il était important de
signaler les premiers résultats.
Cil. GABRIEL.
On Ht dans la j~M~~Mc /~M~Me
« Les journaux de I? réaction, et plus particu-
lièrement les journaux cléricaux et légitimistes,
d'accord avec une certaine catégorie de spécula-
teurs qui n'ont jamais professé un grand atta-
chement pour la république, cherchent, sans au-
cun succès d'ailleurs, pour des causes différentes,
a. discréditer le nouveau fonds 3 0/0 amortissa-
ble offert en ce moment au public par le Trésor.
& Les raisons qui font agir les spéculateurs
sont bien connues lancés qu'ils étaient le mois
dernie.r dans une spéculation a outrance, ils
avaient a dessein poussé à un prix excessif les
rentes amortissables vendues par l'entremise du
syndic des agens de change. Alors qu'il est de
notoriété publique que le désidératum du mi-
nistre des finances ne s'élevait pas au-dessus de
79 fr. pour chaque 3 fr. de rente amortissable, ils
ont imposé le cours de 85 fr.. et ils auraient vo-
lontiers payé 90 fr. a seule fin d'avoir un point
dé comparaison très élevé pour servir de levier a
la hausse des autres vateurs dont i!s sont char-
gés et qu'ils voulaient, par ce moyen, déverser
sur le marché.
» Nous avons cru devoir constater immédiate-
ment que le prix de 85 fr. pour le 3 0/0 amortis-
sable était trop élevé, et que lé ministre, tout
en profitant pour le gouvernement des 2 ou 3
millions que l'on consentait bénévolement a
payer, ne devait pas prendre pour base ulté-
rieure de la vente du 3 0/0 ce prix exceptionnel
et irrationnel de 85 fr.
)) Le ministre, selon nous, n'a peut-être pas
tenu un compte suffisant de cette exagération. Il
aurait dû offrir au public les titres non pas à
80 fr. !0 c.. mais aux environs de 79 fr., ce que
nous aurions considéré, pour notre part. comme
un prix suffisant et assez honorable pour le cré-
dit français.
Les spéculateurs dont nous parlons plus
haut, n'ayant pas réussi au gré de leurs espé-
rances, ont rapidement changé leur fusil d'é-
paule, et. après avoir porté à 85 fr. le prix du
3 0/0 amortissable, ils le dénigrent à l'heure qu'il
est, en cherchant à insinuer que le public re-
pousse ce fonds, et que l'épargne va se placer
nature lement dans les valeurs dont ils sont eux-
mêmes les détenteurs.
& Ils confondent ou plutôt ils feignent de con-
fondre les émissions de rentes faites sous l'Em'-
pire et en l87i et 1872 avec l'opération actuelle;
its n'admettent pas volontiers qu'un ministre in-
telhgent et honnête puisse s adresser directe-
ment au public sans passer par les mains des
intermédiaires dont ils font partie; ils oublient
sans doute à dessein que chaque émission publi-
que pratiquée d'après l'ancien système faisait
baisser les fonds de 8 à 10 0/0. et que les grands
succès d'émission n'ont jamais été obtenus qu'au
détriment du Trésor, c'est-à-dire de l'intérêt gé-
néral.
» Quand il s'agissait d'emprunts politiques
comme pour les'guerres de '854 et de 18S9, ou
pour libérer le territoire comme )87t et '872, il se
comprend jusqu'à un certain point qu'un gou-
vernement veuille obtenir un grand succès, au
prix même do centaines de millions. Il se
comprend encore que, lorsqu'on a besoin de
réunir une grosse somme pour des paiemens
immédiats, on fasse un sacrifice sur le pnx.
Mais. dans le cas actuel, quelle raison pourrait
fournir un ministre pour justifier un sacriQce.
quelque minime qu'il fût? Le Trésor regorge
d'argent en ce moment, à tel point qu'il a pu ef-
fectuer à la Banque de France un rembour-
sement de 60 millions, ce qui réduit à iro mil-
lions la dette de l'Etat vis-à-vis de la Banque.
Malgré ce remboursement, le Trésor possède en-
core en compte courant à la Banque une somme
de Mt millions. On voit par là que le ministre
n'est pas extrêmement pressé de placer le 3 0/0
amortissable et qu'il ne cherchait nullement un
succès d'émission tout à fait inutile à l'heure
qu'il est.
» Quant aux journaux, les motifs qui les font
agir ne sont pas non plus bien difficiles à com-
prendre. La campagne qu'ils ont entreprise con-
tre les projets de M. de Freycinet, contre le plan
financier de M. Léon Say, est trop récente pour
qu'on l'ait oubliée. Soudoyés par les grandes
Compagnies qui voulaient à tout prix taire
échouer M. de Freycinet. ils ont dû retourner leurs
batteries quand ils ont été vaincus à la Chambre
des Députés et au Sénat ils se sont mis
alors à crier bien haut que le 3 0/0 amor-
tissable serait une planche aux assignats,
qu'il fallait rétrocéder aux grandes Compa-
gnies les lignes rachetées, que ces grandes Com-
pagnies étaient seules aptes à émettre des obliga-
tions qui ne sont autre chose que du 3 0/0 amor-
tissable. H est bien vrai qu'on demandait à l'Etat
sa garantie, et que l'Etat répondait avec raison
qu'il avait plus de crédit que les grandes Compa-
gnies mais on oublie volontiers ces détails qu on
trouve dangereux de reproduire.
& Au fond de toutes ces criailteries, que trouve-
t-on on réalité ? les déclamations d'une certaine
presse trop heureuse de trouver un prétexte
d'opposition au gouvernement. et l'inspiration
fort malencontr'use de certains financiers et des
grandes Compagnies jalouses de voir l'Etat se
soustraire à leur domination.
n Les spéculateurs et les intermédiaires habi-
tués à prélever de gros bénéfices sur le public
quand il y a des créations de titres voient avec
regret s'échapper un bénéfice qu'ils supposaient
à tort leur être légitimement dû. Ces colères et
le bruit qu'elles essaient dé faire n'ont pas de
quoi nous étonner. »
Le même journal publie en outre !a.
Notesuivacte:
« Des journaux politiques, qui sont surtout
des journaux de spéculation, confondant à
dessein doux choses très distinctes, )e 3 0/0
amortissable et la conversion, font intervenir
très gratuitement* la commission du budget
et son président. Its ne craignent pas d'af-
firmer que le ministre avait rencontré laur
hostilité dans la création de fonds dont il au-
rait seul la pensée.
B Ces assertions sont complètement inexac-
tes. Les divergences d'opinion auxquelles on
fait aMusion n'ont jamais existé, t
On nous écrit d'Alger, le 14 août
« On discute encore sur le remplacement
du gouverneur général par un personnage
civil, mais la discussion est moins passion-
née ta situation s'éclaircit. Les appréhen-
sions manifestées par quelques esprits pru-
deas, méfians vis-à-vis des réformes tant
qu'elles n'ont pas le caractère d'un progrès
incontestable, s'atténuent et disparaissent.
On peut dire qu'il se fait dans l'opinion une
sorte de travail par intussusception qui pré-
pare pour un avenir rapproché, sinon l'una-
nimité, du moins une majorité irrésistible.
B On semblait hésiter devant deux objec-
tions principales en premier lieu, la néces
site d'un gouvernement fait pour maintenir
la paix dans le pays; en second lieu, l'inex-
périence et la faiblesse organique de l'admi-
nistration civile pour surveilter les fonction-
naires de tout ordre répandus sur do vastes
surfaces où les populations sont disséminées,
sans lien entre elles, ne pouvant exercer
eDes-mêmes ce contrôle solidaire qui dis-
tingue le gouvernement du pays par le pays.
Les citoyens sont trop peu nombreux, ils
ont trop souvent besoin de l'intervention pro-
tectrice de l'administration; la presse a trop
peu d'action sur un pareil milieu pour arrê-
ter, pour prévenir les écarts des agens de
l'administration.
? En effet, bien que nous ayons un gou-
verneur général militaire qui commande une
armée de 60,000 hommes, sans compter la
réserve et l'armée territoriale, la sécurité
n'existe pas en Algérie. Les affirmations
ofncielles sont sans valeur à cet égard, de-
vant les plaintes multipliées des colons sur
les attentats et les vols dont ils sont victimes.
On n'a qu'à ouvrir au hasard un jourcal al-
gérien pour s'en convaincre, Il ne s'agit plus
de révoltes à main armée contre notre domi-
nation politique, ni de bandes organisées
/<{Macharnée de l'individu contre l'individu, de
la race conquise contre la race conquérante,
d'une société arriérée contre l'envahissement
d'un état social nouveau.
? Quant à l'inexpérience de l'administra-
tion civile, nous avons, dans les circonscrip- 1
tions composées en majorité de populations
indigènes mêlées aux Européens, un avant-
goût du régime qu'on veut étendre d'une ma- j
nière absolue à toute l'Algérie. On a poussé
beaucoup de clameurs contre les bureaux
arabes il.s'est formé à leur égard une sorte
de légende de calomnies odieuses ou ridi-
cules. Croit-on que les accusations du môme
genre soient ménagées aux administrateurs
civils placés à la tête des parties du territoire
éloignées des grands centres de population
européenne? Deux faits qui ont été portés
récemment à la tribune de la Chambre des
Députés n'ont rien à envier aux scandales
imputés aux bureaux arabes; ils ne leur
manqué que l'éclat d'une action judicieiaire.
Que ne dit-on pas des commissaires-enquê-
teurs, agens civils chargés de la reconnais-
sance de la constitution de la propriété indi-
viduelle dans les tribus ? Notez que les
détracteurs de ces agens do l'administration
civile sont ceux-là mêmes qui ont attaqué le
plus vivement les bureaux arabes.
D Je n'ai rien voutu dissimuler de la portée
des argumens des partisans, non du régime
militaire pur, il n'y en a plus en Algérie,
mais du régime civil appliqué et dirigé
par un militaire. L'argument contre la sécu-
rité est sérieux; mais la manière dont il est
formulé fait pressentir la réponse péremp-
toire qu'on lui oppose. Du moment que
les Arabes ont, de votre aveu, renoncé à
la lutte armée, devenue impossible soit à
cause des progrès de notre domination, soit
à cause de la rigueur des répressions coliec-
tives, et qu'elle s'est transformée en une in-
surrection individuelle, la question n'est plus
du domaine de la force, elle devient essen-
tiellement une anaire de gouvernement et
d'économie politique. Elle ne demande plus,
pour être résolue, un homme de guerre un
homme d'Etat, des économistes seuls pourront
la mener à bonne fin.
"On n'accorde pas assez d'attention aux
changemens qui s'opèrent dans l'état social
des indigènes. Nous exerçons chaque jour
une action plus directe et plus efficace sur
leurs intérêts; ce sont ces intérêts qui feront
mettre les fusits de côté. Alger est une ville
administrative où l'on ne fait qu'un commerce
de transit; on y voit peu d'indigènes, et
l'on ne se doute pas de la part con-
sidérable qu'ils prennent à nos trans- c
actions commerciales et à toutes les (
branches du travail de production. Mais
qu'on entre, par exemple, dans les marchés
de Constantine où se traitent les aSaires i
de grains et de laines, et on sera sur- ]
pris de l'importance du concours que pré- ]
tent les indigènes sous toutes les formes. On ]
recueillera là, auprès des négocians les plus
notables, des témoignages sur l'intelligence ]
et la probité des indigènes, ne répondant 1
nullement aux accusations que le public des ]
grandes villes européennes propage si légère- <
ment contre les races conquises. (
e Ces travailleurs viennent en majorité du ¿
dehors. Qu'on les suive lorsqu'ils retournent
à leurs vUlages ou à !eurs tentes ils em- t
ploient le pécule amassé à acheter quelques (
ares de terre ou quelques arbres d'un verger, (
un olivier. S'ils ont rapporté un fusil de la <
ville, il servira plus à célébrer les mariais
et les fêtes de circoncision qu'à fomenter
des rébellions. Quant à ceux qui habi-
tent aux environs des villages européens, ils
donnent un autre emploi à leurs épargnes.
Les colons, en trop grand nombre hélas 1
pressés de besoins d'argent, rencontrent
dans les villes des prêteurs sans scrupule qui ]
achètent leur propriété à réméré; à l'échéance,
l'emprunteur, hors d'état de rembourser le
prêt, est évincé. L'usurier devenu proprié-
taire est un citadin; il n'entend rien à l'agri-
culture; il a hâte de réaliser son capital et il
vend la propriété, avec un gros béoéSce. & w
l'Arabe qui paie comptant. C'est l'explica-
a Cette situationestgrave, et, quoique émi-
nemment favorable & la pacincation <~ pays,
elle constitue une difficulté économique con-
tre laquelle les fusils à répétition et les canons
Krupp sont impuissans.
B Les plaintes articulées contre les admini* ·
strateurscivilsdescommunesindigënes et con-
tre les commissaires enquêteurs n'accusent que
le défaut de surveiUa.ncë et de contrôle de
l'administration actuelle. La bureaucratie
paperassière est contenue en France par
les conseils électifs, depuis la commune
jusqu'au Parlement; elle est sous l'œit d'uuo
presse vigitanto, éclairée, écoutée. Ea.est-i) de
même en Algérie? Le ch~nre de lapoputatiod
française rend toute assimilation impossible,
car il y aurait bientôt plus d'administrateurs
que d'administrés.. Un conseil élu par un
nombre minuscule d'électeurs est sans auto-
rité.
a Aussi, dans la réforme poursuivie, de-
mande-t-on avant tout qu'on nous délivre
des bureaucrates de l'administration assise
qui prétendent tout diriger sans sortir dé
leur cabinet. Nous appelons un gouverneur
général qui apporte dans la direction de nos
affaires les procédés perfectionnés d'après les-
quels ont été organisées et sont conduites
tant de grandes entreprises avec un person-
nel immense et des capitaux que le budget
de plus d'un Etat envierait.
') C'est là un point essentiel pour que la
réforme soit efficace. Déjà nous .sommes for-
cés de nous mettre en garde contre l'ambi-
tion de certains hauts fonctionnaires qui bri-
guent la succession du général Chanzy. L'un
s'appuie, dit-on, sur la faveur dont il jouit
en haut lieu; l'autre invoque son titre d'an-
cien préfet et compte les millions qu'il a dé-
pensés, avec le concours de son conseil général,
pour )es travaux départementaux. Nous de-
mandons moins un changement de titre
qu'un changement de système. Un gouver-
neur civil qui perpétuerait l'ère bureau-
cratique serait cent fois plus à crain-
dre qu'un gouverneur militaire car la.
plupart des agens civils qu'on emploie
n'ont pas la valeur morale et intellectuelle
des officiers de l'armée chargés de l'admini-
stration des tribus. Nous tomberions bien
vite dans les erremens des proconsuls ro-
mains de la province d'Afrique.
a Notre meilleure sauvegarde sera d'abord
dans la centralisation des affaires de l'Algé-
rie auprès d'un ministère à Paris, sous la.
surveillance de la majorité du Parlement, et
dans le choix d'un gouverneur général af-
franchi des routines de la bureaucratie adml~
nistra.tive.
On nous écrit des environs de Rome, le
16 août:
« Les étudians de Trente et de Trieste,
ayant fait remettre un album contenant leurs
photographies au général Garibaldi, ont reçu
de lui la lettre ci-jointe
"Caprera.leSaoût.
0 Mes chers amis,
L'album que vous m'avez envoyé par °
l'entremise de l'illustre doyen de la liberté
italienne, l'héroïque général Avezzana, est
une manifestation de patriotisme et le ser-
ment d'opprimés impatiens du servage et
prêts à briser leurs chaînes sur la tête des
tyrans. Cela ne tardera pas.
s Laissons aux journaux soudoyés par~ l'Au-
triche l'expression d'un dédain qui n'est pas
sincère chez eux, organes qu'ils sont d'un
monstrueux despotisme, tandis que vous,
jeunes gens, êtes l'âme d'une glorieuse na-
tion qui se régénère et qui se sent assez forte
pour lutter avec avantage contre les esclaves
vantards.
B Faites-vous forts, jeunes gens; exercfz-
vous aux armes, puisque, par une fataUté
qui pèse encore sur l'espèce humaim-, on ne
peut attendre de justice que de la carabine.
A votre génération appartienne complément
de la nationalité italienne, et vous l'accom-
plirez dignement.
~) Nous serons avec vous de cœur, même
après notre dernier soupir.
Pour la vie, votre
a GARIBALDI. ? u
') Cette lettre démontre que le général ne
demande plus, comme il le faisait il y a un
mois, une action immédiate, mais une simple
préparation pour un avenir indéterminé.
a Le côté sérieux de cette lettre est qu'elle
est un encouragement au parti qui veut faire
de l'Italie une nation militaire et conquérante,
au lieu d'une nation essentiellement paci&que
comme elle était résolue a. l'être depuis 1870.
o Un des incon venions de ce qui s'est fait
à Berlin a été d'exciter toutes les convoitises
et de réveiller toutes les aspirations; et il faut
convenir que celles des Italiens sont loin
d'être les plus déraisonnables de toutes.
L'occupation autrichienne de la Bosnie
ne plaît pas aux Italiens. Il suffit d'ouvrir un
journal quelconque pour en être convaincu.
Mais il est moins vrai qu'il se fasse des en-
rôtemens, comme cherchent à le faire croire
les journaux cléricaux. Ces journaux voient
avec plaisir tout ce qui pourrait amener une
brouille entre l'Italie et l'Autriche. Ce serait
un retour aux anciennes traditions, et le~t
partis ont une tendance instinctive et. pres-
que involontaire à rentrer dans leurs vieilles
ornières, même quand elles les ont conduits
au précipice.
D La conclusion à tirer de tout cela est que,
Si l'on veut réellement la paix, on fera bien
d'éteindre au plus tôt le petit foyer de désor-
dre allumé sur la rive orientale de l'Adriati-
que.
t H.-G. MONTFERRIER.
On nous écrit de Berlin, le 14 août
Lesmnombrables Sociétés de gymnasti-
que de l'Allemagne ont célébré, le 4 de ce mois,
le centenaire de leur patron, Frédéric-Louis
Jahn, surnommé de son temps < yM~~M~,
le .P~e G'~KSM. C'est le jour de la naissance
de leurs grands hommes que les Allemands
choisissent pour leur rendre ces hommages
commémoratifs, et ils s'étonnent de nous
voir choisir pour les nôtres le jour de leur
mort. Ce qu'on célèbre dans un grandhomme,
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