Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-08-09
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Description : 09 août 1878 09 août 1878
Description : 1878/08/09. 1878/08/09.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ËDITION M PARIS.
m~EM 9 AMT
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'8..
JMm~fAL DES DEBATS
CM S'ABONDE
tue des Prêti-es-Saint-Germatn-rAnTerrois, H.
fjRÏX. ME .&&NBa~MEBaBrCT
un an. Six mots. Trois mott.
Dëparteme&s. 80 &. 40 &. M &.
Paris. 72 &. 36 &. iSft.
Les aboameméQs partent des i" Chaque mois.
ON S'ABONNE
m6elgi'pio..enKatie~
cans le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie
i.. en Chine et au Japon. 0'
!M moyen d'une valeur payable & Parts où M'
tttndMs-poste, soit internationaux, soit franco
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postet;
et dans tous les autres pays,
~M t'entoi d'âme valeur payaNè & pMËt.
Pen~s, en BMHméM. sa een<.
B~pîM'$ea&e)M, mm mmta~fOt SS eet&t.
POUTRES ET LITTËRAMBS
!n ~extdtMtt, appty to Cewte and C*, fore~B
nëwspa~përs omce, t7, Gresham stroet, G. p. 0
MH. ~eutzy, MàwE. C. L ndon. iSM. W.-E. SEMKh et ~en
t86, Strand, w. C.. London.
A. BraxeUes, & t'O/~e ~Ka(~, .(S, F~a de tt
Madeleine, dans les kiosques et dans les M-
Mothëques des arares de chemins as fet betees.
A. Valparaiso (Chi!i). chez M. Oreste< L. Tomepo.
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ttàaburMmdnjKHJBatAt~
<~«~t~)tBttan!enre StM~MM pM t* Kd~ca~.
PAMS
JEUDI 8 AOUT
II hé faut ni exagérer ni diminuer l'im-
portance des difficultés que rencontre en
ce moment l'armée autrichienne eh Her-
zégovine et en Bosnie. Plusieurs journaux
s'empressent de déclarer que la paix de
FEurope est menacée par les événemens
qm se produisent dans ces deux provin-
ces. C'est, à coup sûr, donner à des trou-
bles' purement locaux une importance
qu'ils ne sauraient avoir, immédiatement
du moins. Le j~M'MM~ .PM~ a tort de
reprocher & l'Autriche d'avoir fait entrer
ses troupes en Herzégovine et en Bos-
nie sans consulter la population mu-
sulmane. On pourrait l'accuser plutôt d'a-
voir donné au ianatisme de cette popula-
tion le temps d'éclater. Certaines entre-
prises doivent être aussitôt exécutées que
conçues, et le malheur de l'Autriche, de-
puis quelques années, a toujours été de
laisser passer le moment propice. Ne sa-
chant pas au juste ce qu'elle veut et ce
qu'elle peut, elle hésite, elle tâtonne, elle
attend tout de la fortune, comme si la
fortune n'était pas sujette à des caprices
qu'il est presque impossible d'arrêter
quand on n'a pas su les prévenir.
Nous avons exposé une partie des rai-
sons qui ont rendu difficile et dangereuse
l'entreprise de l'Autriche en Herzégovine
et en Bosnie. Ces deux provinces étant en
quelque sorte la citadelle du fanatisme
musulman, il aurait fallu, pour les em-
pêcher de protester contre l'invasion, un
mélange de hardiesse et d'habileté dont
le gouvernement austro-hongrois était
presque complétement dépourvu. Les
journaux officieux de Vienne se plaignent
avec amertume de la conduite de la Porte.
Ne serait-il pas plus sage de reconnaître
que le cabinet autrichien n'est pas non
plus sans reproche? Comment veut-on
que les ministres turcs aient pris
sur eux la responsabilité d'une oc-
cupation qu'ils sont bien obligés d'ac-
cepter sans doute, mais qu'on ne saurait
leur demander de justifier auprès des
populations? L'Autriche subit eu ce mo-
ment lés conséquence!! de la politique
faible et obscure qu'elle a suivie depuis le
début de j~a .crise orientale. Elle désirait
s'emparer de deux provinces ottomanes
pour en faire une sorte de boulevard contre
le panslavisme qui la menace. Soit! Il fal-;
lait alors imiter résolument la conduite
de .l'Angleterre se placer sans hésiter en
face de la Russie; eSrir à la Porte, eh
échange d'un gage matériel, une protection
morale qui aurait été acceptée avec
reconnaissance; entrer en Herzégovine
et en Bosnie comme allié et patron du
Sultan, comme défenseur des droits eu-
ropéens contre les entreprises futures de
la Russie. Si l'Autriche avait suivi
cette conduite, elle n'aurait pas vu se
dresser devant eUe l'opposition dès begs
musulmans. La Porte aurait été la pre-
mière à recommander aux Bosniaques
de recevoir en amies des troupes qui se-
raient venues soutenir sur leur territoire
une cause à laquelle ils sont vivement at-
tachés. Mais au nom de quel intérêt, au
nom de quel principe veut-on que
la Turquie demande aux musulmans
de Bosnie et d'Herzégovine de se
soumettre à la domination autrichienne?
Sait-on seulement ce que l'Autriche
va faire dans ces provinces ? A-t-eUe
un programme? A-t-elfe des projets
arrêtés pour l'avenir ? Songe-t-elte à au-
tre chose qu'à satisfaire son amour-
propre PA-t-eIIe compris la grandeur du
rote qu'elle pourrait jouer désormais en
Orient? Nulnepourraitledire. L'Autriche
a laissé une obscurité mystérieuse planer
sur ses intentions. Il est assez naturel que
les Bosniaques et les Herzégoviniens, ne
pouvant pas percer cette obscurité, hé-
sitent à se sacrifier en aveugles aux inté-
rêts d'une puissance qui ne paraît pas
connaître très exactement elle-même la
portée de ses ambitions.
Quoi qu'il en soit, nous ne croyons
pas que l'incendie qui s'éteint en Bul-
garie soit sur le point de se rallu-
mer en Bosnie et en Herzégovine. Après
une secousse aussi violente, l'Europe ne
peut pas retrouver t~ut de suite le calme
et la confiance; mais si eiïe doit éprouver
encore bien des 'appréhensions avant d'at-
teindre l'état de repos et de bonheur pré-
dit. par lord Beàconsfield, il faut espérer
qu'aliène retombera pasdansune crise sem-
bIableaceUedonteHevientàpeinede sortir.
L'important, c'estde ne sefaireaucuneUlu-
sion sur !es dangers qui pourraient menacer
denouvpau lapaix.afin deprendreles me-
sures nécessaires pour les conjurer. Ainsi
l'Autriche doit se préparer à rencontrer
dans son œuvre personnelle des difScul-
tés qui exigeront de sa part beaucoup de
courage, de patience et de sacritices. Mais
elle en viendra certainement à bout si
elle prend )e parti d'agir désormais avec
plus d'énergie et de décision qu'elle n'en
a montré jusqu'ici. Nous avons dit hier <
qu'eue avait eu tort de se laisser entraîner ]
par Carathéodory Pacha, dans des discus- ]
sions sur le principe de l'occupation de la j i
Bosnie et de l'Herzégovine. Il est clair, en ]
eut;). qM !c tr~itf df Berlin, en spécifiant
quf des arrangent ns uHHrieurs sut' les
points de détail seraient pris par la
Porte et parle gouvernement de Vienne,
ne ~QUTAit pas vouloir déclarer que
ces arrangemens seraient de nature à
détruire ou à restreindre le droit solen-
nellement accordé par les puissances
la Turquie comme les autres à l'Au-
triche-Hongrie. Ils devaient uniquement
en régler l'application. Quand une armée
entre pacifiquement dans des provinces
étrangères, il reste à régler une multitude
de questions qui sont les conséquences
et non pas les conditions de l'occupation.
Ce sont ces questions qu'il s'agit de
résoudre en 'ce moment; mais les
pourparlers n'aboutiront jamais s'ils
portent sur la nature même du man-
dat que le traité de Berlin a confié à
l'Autriche. Nous n'avons, on le sait, pour
ce traité qu'une admiration modérée
nous avons été les premiers à en signaler
les défauts nous aurions même désiré,
comme nous venons~ de le dire que
l'Autriche Hongrie ne s'en contentât
pas et qu'eHe Kt avec la Porte une
convention particulière semblable à celle
que l'Angleterre a conclue au sujet
de l'île de Chypre; nous continuerons à
donner au comte Andrassy le conseil de
suivre l'exemple de lord BeacônsSeld.
Mais, jusqu'à nouvel ordre, !e traité de
Berlin est la seule garantie du maintien
de la paix en Orient, et la Turquie a plus
d'intérêt que personne à en maintenir
scrupuleusement la lettre aussi bien que
l'esprit.
Les dépêches nous ont signalé le suc-
cès que le gouvernement hongrois vient
de remporter dans les élections. La
majorité est considérable. Il est vrai que
le premier ministre, M. Tisza, a été per-
sonnellement battu àDebreezin par M. Er-
nest Simonyi mais cet échec n'a pas plus
d'importance que ceux de MM. de Moltke et
Falkà Berlin. M. Tisza se présentera dans;
une autre circonscription. Il est sûr d'être
élu partout où il voudra. Il n'a été battu à
Debreczin que grâce à des circonstances
toutes locales qui ne sauraient avoir au-
cune iniluence sur les événemens géné-
raux. Debreczin est une ville d'opposition
par excellence qui depuis 1847 a voté pour
des membres de l'Opposition. M. Tisza
avait obtenu ses sucrages à l'époque
où il était lui-même dans l'Opposition.
Devenu ministre, il a eu le tort de
Croire qu'il conserverait sans peine ses
électeurs, et il n'a fait aucun effort pour
les retenir. Une manoeuvre de la der-
nière heure, habilement exécutée par
l'extrême gauche, a assuré le'triomphe
de M. Simonyi. C'est un fait auquel il ne
vaut guère la peine de s'arrêter en pré-
sence du succès éclatant du gouvernement
dans l'ensemble du pays.
BOURSE DE PARIS
CtAtnre te 7 le 8 Baaote. B~h~e
a o/o
Compta.nt.76 30 7635. 9.
.Fin cour. '763?.. 7640.
S 0/0
Amortissable.
Comptant.~80M. M'M.~
Fin cour. 80 M 80BO.
-tt/eo/o
Compta.nHOS2!tÔ8. .M i
&0/0
ComptantH070.t{030.40.
Fin cour. HO 97 i/2 1104212 .M.A
PETITE BOURSE DU SOIR..
Emprunt BO/0. nofr.SO,70.
30/0. 76fr.5S, 671/2.
5 0/0 turc. t4fr. 80, 75, 771/2.
Banque ottomane-. snfr.SO..
Florins (or). 6S7/16.
Hongrois 60/0. 78fr.
Egyptiennes 6 0/0.. 2S5fr.62,2S5fr.
Il TMMgMpMe pB'ivée
{Str~e~ 'étâsr&phique de l'agença Haïes.)
Berlin, leSaoût.
Le j~rand~duc héritier de Russie et la grande-
duchesse sa temme, qui se rendent à Pâtis, sont
attendus ici dans quelques jouM.
La duchesse d'Edimbourg est arrivée à Co-
bourg.
Berlin, loSaoût.
Le grand-duc Constantin de Russie est arrivé
ce matin. II repart cette après-midi pour Paris.
Rome, te 7 août.
Le .DM'~o, répondant aux prétendues révéla-
tions .contenues dans des lettres de Berlin pu-
Mieps par la .TM/OnHa, dit
fletd n'ont jamais promis à l'Italie une compen-
sation par suite de l'occupation, par les Autri-
chiens, de la Bosnie et de l'Herzégovine. »
Venise, le 7 août.
LL. MM. sont arrivées. Elles ont été reçues
avec un grand enthousiasme.
LL. MM. ont été très émues de cet accueil et
ont paru au balcon pour remercier la foule.
C'est un mot d'ordre en ce moment
dans la presse réactionnaire d'accuser les
républicains de vouloir renverser les ga-
ranties d'indépendance qui ont fait l'hon-
neur de la magistrature française. Profi-
tant de quelques incidens mal compris
qu'elle dénature sous prétexte de les
expliquer, cette presse nous reproche
de songer à renouer les traditions
révolutionnaires en substituant à des
magistrats inamovibles des espèces de
fonctionnaires directement placés sous
la maiu du pouvoir et soumis en consé-
quence à toutes !fs ïluctuations de la
politique. Est-it f'e-Oin do répondre à
des attaques dont il est trop permis
de soupçonner Ja sincériié ? Nous avons
assisté il y a un an à une campagne
.en règle dingee contré la magistrature.
Les h'ommes qui s'étaient emparés vio-
lemment du pouvoir le 16 mai, et qui s'en
sont servis pendant six mois pour fausser
toutes les lois, n'ont rien épargné pour
associer les magistrats à leur coupable et
folle entreprise. Ne pouvant exercer
qu'une pression indirecte sur la magistra-
ture assise, ils ont bouleversé de fond en
comble nos parquets et nos justices de
paix. On n'a pas oublié les révocations in-
justes, les changement arbitraires qui se
sont poursuivis sans interruption sous
le ministère de M. le duc de Broglie et
sous celui de M. Lepelletier. H était
naturel qu'en reprenant la direction
des affaires, les républicains voulussent
réparer le mal qui avait été fait par un
gouvernement sans scrupule. On sait ce-
pendant avec queUe modération, avec
quel soin scrupuleux de ménager tous
les droits respectables, avec quelte bien-
veillance pour tous les repentirs sin-
cères, M. Dufaure a conduit cette œu-
vre de réparation. Il y a mis tellement
de mesure, que ses meilleurs amis ont
pu le trouver parfois un peu trop ti-
mide. Toutefois, il serait injuste de ne pas
reconnaître qu'il est revenu sur tous les
actes vraiment condamnables du ministère
du 16 mai. Tous les juges de paix injuste-
ment frappés ont été rétablis dans leur
charge; tous les procureurs généraux, pro-
cureurs de la république, substituts qui s'é-
taient signalés par un zèle politique coupa-
ble, ont subi tes conséquences de leur faute.
Malheureusement, ce travail, accomp]i
sur un personnel nombreux et souvent
peu connu, est passé quelquefois in-
aperçu. Pour montrer que M. Dufaure ne
s'est pas encore lassé de faire des actes
de rigueur nécessaires, il suffit de rappe-
ler qu'il disgraciait il y a peu de jours
& peine un procureur général, M. Preux,
bonapartiste reconnu, qui avait mis au
service de son parti l'autorité de sa charge
et dé son caractère. Envoyé de Riom à
Agen, M. Preux a donné, paraît-il, sa dé-
mission. Voilà donc unnouvel adversaire
de nos institutions nationales que le mi-
nistère de M. Dufaure aura désarmé.
Nous n'insistons pas sur ces mouve-
mens de personnel contre lesquels lés ré-
actionnaires n~osent protester que d'une
voix timide. Ce qui les indigne surtout,
ce qui leur fournit l'occasion de déclarer
que la société est en péril et que la répu-
blique nous conduit tout droit & l'abîme,
ce sont quelques discussions théoriques
sur la nature et la portée de l'inamovibi-
lité de la magistrature, auxquelles des évé-
nemens récens ont donné naissance. Plu-
sieurs journaux ont rappelé que l'inamo-
vibilité n'était pas une sorte de droit divin
du magistrat, une vertu supérieure qui lui
venait d'en haut et sur laquelle le pouvoir
humain n'avait aucune prise, mais que
c'était tout simplement une garantie qu'un
gouvernement accordait aux hommes
choisis par lui pour exercer l'autorité judi-
ciaire, afin que ceux-ci puissent l'exercer
avec indépendance, sans avoir à craindre
le caprice ou l'injustice d'un ministre. Si
cette théorie, qui implique la soumission
du magistrat aux institutions nationales,
est une doctrine révolutionnaire, une doc-
trine qui menace les londemens mêmes de
1 ordre social, comment se îait-u qu'elle
ait été formellement inscrite dans la
Charte et que la Restauration l'ait appli-
quée sans rencontrer la moindre opposi-
tion de la part des hommes les plus éclai-
rés, des conservateurs les plus convain-
cus de l'époque ? L'article 58 de la Charte
disait « Les juges ~o~a?' Je~sont
inamovibles », d'où le gouvernement de
la Restauration crut devoir conclure
que les juges qui n'avaient pas été
nommés par le roi n'étaient pas in-
amovibles et avaient besoin d'une noû-
veiïe investiture. La nomination par le
roi, c'est-à-dire la délégation du pouvoir
judiciaire faite par le gouvernement exi-
stant, paraissait alors la condition néces-
saire, indispensable de l'inamovibilité.
Telle était l'opinion du baron Pasquier,
de M. Laine, de M. Royer-Collard, de
M. Guizot, etc.. en un mot de tous les
hommes qui, étant remontés à l'origine
de l'inamovibilité, avaient reconnu qu'un
juge ne pouvait jouir d'un semblable pri-
vtiége qu'après avoir reconnu l'autorité
du souverain au nom duquel il rendait
ses sentences, et qu'après avoir été for-
mellement institué pour ce souverain.
Exposeraujourd'hui unethéorie quiaété
proclamée et appliquée eh 18)H, est-ce
donc, comme l'écrit ~/S'< « céder à une
passion que n'arrête aucune considéra-
tion, et compromettre l'avenir de la répu-
blique en ébranlant une des grandes for-
ces sociales qui ont survécu en France
aux révoltions ? o Nous n'avons pas
pour notre compte, de ces terreurs ridi-
cules. Sans nous prononcer en ce mo-
ment ni pour ni contre la théorie de la
Restauration sur l'inamovibilité nous
croyons que cette théorie peut être ex-
pliquée, commentée, défendue par les
journaux sans que la république et la
France courent pour cela aucun ris-
que. Il est honteux de penser que,
dans un pays qui se pique d'indépen-
dance d'esprit, la moindre discussion
scientifique sur l'nhe des grandes institu-
tions sociales parasse immédiatement un
danger pubiic. On ne peut, paraît-i),
parter chez nous des droits de la ma~is-
tra.ture sausiea ébranler. Il noua semble
pourtant que tes coups les plus rudes qui
puissent leur être portés ne viennent pas
de la presse. Si les réactionnaires étaient
de véritables défenseurs de la magistra-
ture, au lieu d'attacher tant d'importance
aux polémiques des journaux ils emploie-
raient tous leurs efforts à empêcher les
magistrats de commettre des fautes dont
les conséquences risquent d'être funestes
au corps tout entier. Nous ne voulons
pas revenir longuement sur l'incident
Bastien, dont l'opinion publique est si vi-
vement et si justement émue depuis quel-
ques jours. Nous ne pouvons pourtant
pas laisser dire qu'on attaque l'inamo-
vibilité de la magistrature lorsqu'on
reproche à la Cour d'Alger la décision
qu'elle a. prise dans cette triste affaire. Les
magistrats coloniaux n'étant pas inamo-
vibles, il est permis de discuter leurs
actes avec une entière liberté d'apprécia-
tion. Nous ajouterons que non seulement
'il est permis de ~e faire, mais que c'est
même un devoir. Pourquoi le législateur
a-t-il refusé le bénéfice de l'inamovibilité
aux juges coloniaux, sinon pour les placer
~fps uae.sit}iation particulière qui leur
permît c~e résister à de dangereuses in-
fluences locales par la crainte d'un danger
personnel? Il est clair que les magistrats
de nos colonies ne sont pas dans les
mêmes conditions que ceux de la
métropole. Ils ne se sentent pas di-
rigés, soutenus et contenus incessam-
ment par une opinion publique tou-
jours en éveil. La plupart du temps, i)s
n'appartiennent pas à la colonie, et il est
difficile de croire que ce soit par suite
d'un avancement qu'ils y ont été en-
voyés ils ne demandent qu'à la quitter
bientôt; ils n'y nouent que des relations
passagères et ils sont naturellement ten-
tés d'obtenir leur rappel en France,
même au moyen d'un excès de z~le. Ne
peut-on pas supposer que M. Bastien a
tenu compte de ces circonstances lors-
qu'il a relevé devant un tribunal algé-
rien une accusation qui avait éclaté con-
tre lui à la tribune de la Chambre des Dé-
putés, que vingt journauxfrànçais avaient
reproduite et qui avait traîné pendant dix
ans dans les polémiques de la pre&së?
N'est-il pas permis de craindre, en pré-
sence du scandale qui s'est produit devant
la Cour d'Alger, qu'il a compté, pour di-
riger l'esprit de ses juges, sur ces influen-
ces locales contre lesquelles on a voulu pré-
venir le magistrat colonial en lui enlevant
l'inamovibilité, et que ses calculs ont été
justifiés? Nous ne parlons, bien entendu,
que par hypothèses; mais nous répétons.
que c'est non seulement le droit, mais le
devoir de là presse de discuter ces hypo-
thèses et de seconder l'intention du légis-
lateur en soumettant les décisions de la
magistrature coloniale à une critique plus
sévère et plus minutieuse que ceiles de là
magistrature de la métropole. En protes-
tant avec indignation contre ce qui vient
de se passer à Alger, les journaux répu-
blicains n'ont porté atteinte à aucun des
grands principes sociaux et politiques;
ils n'ont même pas fait une œuvre extra-
ordinaire, i'.s sont restés dans leur rôle
naturel, ils ont rempli la plus simple de
leurs missions.
CH. GABRIEL.
On nous écrit de Londres, le 5 août
s La victoire du ministère n'avait jamais
été douteuse. Lechin'rcdela majorité s'est
grossi de que'ques l)béraux et de dix-sept
AoMf rulers irlandais. Le nombre des mem-
bres f~e l'Opposition qui ont ainsi voté avec
les conservateurs est de 34.
Le gouvernement a reçu de'la sorte la
sanction parlementaire et. en dépit de toate
l'éloquence de ses adversaires, il a vu ap-
prouver etFe traité de Berlin et la conven-
tion de .Constanttnople. H faut reconnaître
cependant qu'à de rares exceptions près, la
supériorité oratoire s'est trouvée du côte dé
l'Opposition il est vrai que 143 voix de ma-
jorité sont le plus formidable argument qu'un
cabinet puisse désirer.
a La discussion s'est étendue sur un
grand nombre de points, et des matières
étrangères ont été introduites dans le débat.
Les libéraux n'ont pas manqué de se poser
en défenseurs du droit sous toutes ses for-
mes le prétendu abus de la prérogative
royale de conclure des traités en dehors du
contrôle parlementaire a fourni à M. Robert
Lowe l'occasion d'une charge a fond de train;
l'ancien ministre des nuances df M.Glad-
stone n'a mémo pas craint d'agité.' ~e
spectre révolutionnaire. Le discours de
M. Glads'one forme le morceau de résistance.
On peut nier la sagesse de sa. politique; mais
il faut avouer que le tribun populaire a pro-
noncé, dans la séance de mardi dernier, un
de ses meilleurs discours. Il a su réunir .ses
argumens sous une forme serrée, de maniè/'e
à les faire entrer dans l'ësprït de ses audi-
teurs. Ce qui m'a le plus frappé, c'est la par-
tie où M. Gladstone s'est enbrcé de prouver
que la convention de Constantinoplé était en
opposition avec les traites de ~8S6 et de 187~
L& marquis de Hartington et les autres ad-
versaires du cabinet ont fait de leur mieux
pour animer le débat qu'on ne peutpas s'empê-
cher de trouver languissant; Hsn'avaient.pat;
d'illusion sur l'issue et ils n'ont converti per-
sonne.
a L'élément positif de la discussion, nocs
le trouvons dana les diverses déc~ra.tioos
ministérielles. Les membres du cabinet, qui
ont pris la parole ont été unanimes dans
leur 'in~rprÉtation de la convèution anErlo-
tusque. M. Cross, par exemple, a dit a Nous J
avous entrepria de protéger rAsie-Mineure
contr<; !es attaques de la Russie, mais à la r
condition expresse que la Turquie se réforma i
elle-même. N?13 n'entreprenons pas de Ï&
réformer, a
» Lord Sandon, lord John Manners ont
tenu un tangage semblable, que M. Bourke,
sous-secrétaire d'Etat aux araires étrangères,
est venu préciser encore: «Notre garantie est
conditionnelle; elle est subordonnée aux ré-
formes, et, si la condition n'est pas remplie.
notre garantie cesse. » Le chancelier de l'E-
chiquier a clos les débats par un discours où
se trouve un exposé sufnsamment explicite
de la politique gouvernementale. L'objet
poursuivi a été triple créer une Turquie aussi
forte que possible, assurer la route des
Indes et le prestige de l'Angleterre, euHn
procurer un régime tolérable aux provinces
asiatiques. Gomme ses collègues, sir Stafford
Northcote a soutenu la thèse que les respon-
sabilités de la nation n'étaient pas augmen-
tées elles existaient de tout temps aujour-
d'hui, eiles sont reconnues. Le cabinet tient à
respecter l'indépendance du Sultan c'est lui
qui introduira les réformes, aidé et soutenu
des conseils de l'Angletere. La réorganisation
intérieure devra s'étendre à la levée des im-
pôts, à l'administration de Ya justice et à la
police.
» Lord BoaconsSeld a eu la fortune de ré-
sumer dans d'éloquentes paroles tout ce que
ses collègues avaient développé durant les
débats de la Chambre des Communes. Sa ré-
ponse au toast du lord-maire en l'honneur
des ministres est la meilleure défense de sa
politique et le programme le plus clair de ses
intentions futures. H n'a pas craint d'évoquer
le souvenir de paroles prononcées dans la
Cité et qui avaient excité des tempêtes il a
expliqué ses discours de Guildhall comme
ayant été des cris d'alarme. Ce qu'il a dit du
parti militaire en Russie sera approuvé gé-
néralement, et l'on rendra hommage au ton
modéré et courtois avec lequel le premier mi-
nistre s'est exprimé. Ce discours clôt l'ère
belliqueuse. Lord Beaconsneld a hautement
proclamé qu'à l'avenir il espérait n'avoir que
des paroles de paix à faire entendre.
» La fête civique qui a été l'occasion de
ce discours s'est passée avec les cérémonies
et la pompe habituelles. Quoi qu'en disent
quelques journaux d'opposition obstinée,
l'enthousiasme était grand. La Gité est con-
servatrice en c6 moment plus qu'elle ne ~'a
jamais été. i
D Le chancelier de l'EcMquier a soumis à
la Chambre d~s Communes la demande de
crédits supplémentaires, Ils s'élèvent à,
678,000 liv. st. pour la marine, 1,848,000 liv.st.
pour l'armée et 7S,S301iv. st. pour l'ad-
ministration civile. H faut y joindre 730~000
liv. st. pour frais do transport des troupes
indiennes à Malte, et l'on a. une première-note
des dépenses extraOKunaires amenées par 1%
crise.
!f La nomination du marquis de Ijornea.u
poste de gouverneur général 4u Canada a.
été favorablement accueillie. Son prédéces-
seur. lord Dunerin, a été extrêmement popu-
laire dans cette colonie; mats la présence:
d'une nlle de la reine, la princesse Louise,
Qattera l'antoûr-propre dea Canadiens et re-
haussera la position de gouverneur général.
Le marquis de Lorne avait une situation po-
litique assez difncile en Angleterre; membre
du parti libéral d'une façon nominale, il
votait avec le ministère dans les questions.
de politique étrangère. Les terribles diatribes
de son père, le duc d'Argyll. contrôle cabi-
net ont dû le toucher Jplùs d'une fois d'une
façon peu agréable.
? La session du Parlement tire à sa 6n;
elte sera close' 'vers le le août, et déjà tous
ceux qui ne Bon't pas retenus par des devoirs
impérieux ont pris leurs vacances. »
~F.
On écrit de Coasta.ntmoplë, le < août,
à I& correspondance Ha.vâ8:
« Les télégrammes qui nous ont annoncé
!undi l'entrée des troupes austro-hongroises
sur le territoire de la Bosnie et de i'Herzégo-
vina signalaient en môme temps les graves
désordres auxquels cet événement venait de
donner lien à Bosna-Sëraï où la population
musulmane s'était soulevée pour résister à
l'invasion.
a II parait, en eSet, que les musulmans de
Bosiile, très surexcités déjà par la perspective
d'une occupation étrangère dé leur sel, se
{-ont livrés a quelques démonstrations hos-
tiles contre les troupes d'occupation. A Bosna-
Séraï notamment, le peuple a couru au dépôt
d'armes pour s'armer et aller combattre les
envahisseurs.
» Les troupes turques delà garnison ayant
Mçu l'ordre de réprimer le mouvement, il
s'en est suivi entre sites et les révoltés un
conflit dans lequel il y a eudes morts etbles-
sés.AIaûn.lesso!dats turcs ont fraternisé
avec le peuple.
» Le gouverneur civil et le gouverneur mi-
litaire ont été déposés un comité de résis-
tance a été organisé et l'on a formé à ia hâte
}es premierst'avant-garde austro-hongroise, en attendant
que tout le pays fût en armes et que les
Albanais :se joignissent aux Bosniaques et
aux Herzégoviniens.
» Ces faits sont attestés par toutes les in-
formations arrivées ici des frontières de Bos-
nie mais le télégraphe entre~ Bosha-Séraï et
Constantinople ne fonctionnant pas, les
revottés. dit-on, en ont coupé )es 6is, nous
ne savons pas au juste ce qu'il en a été, de-
puis, de ce soulèvement popu'aire.
» H y a lieu de croire cependant qu'il était
factice et fomenté par les begs habitués à
régner en maîtres en Bosuie et en Herzégo-
vine, et qui ne peuvent pas se résoudre A
perdre leur autorité et leurs privilèges. On
dit aus~i que des émissaires partis de Coa-
etahtinople y avaient beaucoup aidé, mais
que, forcément, tout doit être calmé \à
l'heure qu'il est.
"Quoi qu'il en soit, on ne pensait pas,
dans nos sphères gouvernementales, que le
gouvernement austro-hongrois ordonnerait
le mouvement en a~ant de ses troupes sans
une entente préalable avec la Porte. On sa-
vait que l'empereur Frac cois-Joseph ne vou-
lait pas qu'on pût dire qu'il s'était em-
paré du bien d'autrui, qu'il tenait au cou
n.-ire à ce que tout. se fit a d-ms I<-s for-
Blea c'est-a-d)re avec le cohsentfmeBt du
Su! tan etsanseu'usion de sang surtout. Aussi
iH.noùVfDedu passage do )a frontière par
l'tion des plus vives et des plus désagréables
c-
au .Palais et & la Sublime-Porte. Elle est toin.
bée ici comme un coup de foudre, pendit
gué la question était encore débattue au sein
du conseil des ministres et qu'elle provo-
quait une crise ministérielle.
? Dans un conseil qui s'était tenu samedi
au Palais sons la présidence du Sultan, le
grand-vizir Savfet Pacha avait parlé dans le
sens de la conciliation. Le cabinet devienne
insistait pour occuper sans conditions la Bos-
nie et l'Herzégovine. L'empereur François-
Joseph avait pour cela un mandat euro-
péen. Il ne servait de rien à la Porte
de chercher à gagner du temps et de re-
tarder la ratification du traité de Bolin.
Pour elle, ce sacrifice était inévitable, et
elto devait s'y résoudre en essayant d'en
tirer le meilleur parti possible. D'après
Savfet Pacha, il était inutile de jouer
sur les mots. Occupation voulait dire an-
nexion. Or, autant valait-il mettre l'Autriche
en demeure de se démasquer <*t lui deman-
der de se charger de la part de la dette ot-
tomane afférente aux deux provinces en ques-
tion, voire même de conclure avec le Sultan"
un traité d'alliance défensive.
Tous les avantages que !à Porte pourrait
tirer de la situation seraient perdus pour elie
si l'Autriche était mise dans le cas d'entier
par force en Herzégovine et en Bosnie. L'opi-
nion de Safvet Pacha était donc qu'il fallait
consentir à une occupation inconditionnelle,
sauf à en régler les détails avec le gouverne-
ment austro-hongrois.
N Le ministre de l'instruction publique °
Munif Efïendi. le président du Conseil d'Etat
AU Pacha, et le ministre de la guerre Mus-
tapha Pacha avaient successivement pris la
parole après le grand-vizir pour combattre
l'avis de ce dernier. Dans des discours
très éloquRns.et dont le Sultan avait été,
dit-on, profondément impressionné, ces trois
membres du conseil privé avaient cherché ï
démontrer l'absoiuenécossitépour la Sublime-
Porte de s'en tenir aux trois points dont elle
avait fait la base de la convention qu'elle
proposait à l'Autriche, à savoir: 1" Recon-
naissance formelle et expresse de la souve-
raineté du Sultan; 2" maintien de l'adminis-'
tration ottomane 3° nxation du terme de
l'occupation.
o Sur le premier et sur le troisième point
surtout, la Porte ne devait,pas transiger. L'Au-
triche pouvait occuper, par la force les deux~
province~, .la Por~e jprotesterait dans ce cas et" y
réserverait ses droits. Quant aux avantagea,
que la Porte pouvait obtenir du gouverne-?
ment austro-hongrois en échange du consen-
tement pur et simple du Sultan au projet
d'occupation, il ne fallait pas y compter. Tje
cabinet de Vienne n~était pas disposé à le~
accorder..
Après de longs débats, le conseil s'hait.
sépara -ce jouxta sans ~voir pris aucune ré-
solution mais il devait se réunir le lende-
main pour le même oMet a là Subtime-Porte.'
Dans l'intervalle, le Sultan avait manHe~
ses préférences pour la proposition soutenue
par leS)Muhif,,)es Ali et les Mustapha; et di-.
manche, quand leconseil est entré en séance
a la Sublime-Porte, Ije grand-vizir s'est trouvé
en face d'une opposition telte, qu'il a dû,-en
rentrant chez lui, faire écrire sa démission
pour l'envoyer le lendemain au Sul'an, En
même temps, comme le lundi est le jour de
réception du corps diplomatique étranger, il
a fait savoir aux chefs de mission qu'il ne
pouvait pas les recevoir, vu qu'il était pris
d'une indispositionsubite. Mais le~Sultan, pré-
venu de l'intention du ~rand-vizir, a envoyé
auprès de lui Réouf Pacha, ainsi que le pre-
mier secrétaire du palais, et l'a enfin mandé à
Yeldiz-Kiosk.On venait précisément do re-
cevoir la nouvelle de l'entrée des Autrichiens.
en Bosnie, et ie changement du grandf vizir
n'avait plus de raison d'être puisque le fait
accompli 'coupait court à toute divergence de
vue entré le souverain et le premier-mini-
strp. Dans cette entrevue, le Sultan a.mé'me
décrochera montre .qu'il portait sur lui et en
a fait don a Savfet Pacha comme un gage de
son estime. Cette crise ministérielle m'a. donc
pas eu de suite:
B Avant-hier, S~vfet pacha a présidé ta `
7 1 a a présidé a
Sublime-Pprte un nouveau conseil extraordi-
naire dans lequel a été examinée Ïa situa-
tion faite à la Porte par le fait accompli de
l'occupation. Il a été ennn décidé que l'on
enverrait,en attendant, aux autorites do la
Bosnie etde l'Herzégovine l'ordre de se ro-. °.
tirer en protestant, et que l'on chercherait
à régulariser cette situation par une entente
avec le cabinet de Vienne sur les détails de
l'occupation en ce qui concerne les qucs-
.{ions législatives, administratives, foneiëfes e
et autres.
".La paix est rétablie dans le ministêM
et pour le moment il n'y a pàsde.chahj~ A
mens à craindre. Ahmfd-VcSk Pacha ouï a
espérait cette fois succéder à Savfet et qui
n;avait.pas peu contribué à entretfnir dans `
l'idée du Sultan des idées de résistance, de- `~
vra attendre une-autre occasion pour sa&ir
le grand-vizirat.
VoiH l'historique de cette anaire, qui est
aussi l'historique de tous ces derniers jours
car depuis une semaine la question do la Bos-
nM et de l'Herzégovine,a tout primé au Palais
et à la Sublime-Porte. Maintenant va revenir `s
sur le tapis la question de Varna. Les Rus-
ses pressent plus vivement que jamais
la Subhme-Porte d'évacuer cette place, et
ilsne parlent p.as de s'éloigner à leur tour de
San-Sœfanoet des environsde la capitale. Tout
au contraire, ils réquisitionn<-nt à nouveau
les maisons de San-Stefano qu'ils avaient
rendues a leurs propriétaires. Ils en ontbe-'
~oin.disent-iis. pour y loger les troupes qui
doivent rejoindre le quartier général. Et ce-
pendant Us demandent instamment qu'on
leur livre Varna. Le prince Labanfn a fait pour
cet objet, l'autre jour, .une démarche très
énergique auprèsde Savfet Pacha; et, de sou `
côté, le général Totleben a vu le ministre de
la guerre.
Laquestion hellénique va aussi venir A
l'ordre du jour. Je ne vous parle pas des né-
gociations secrètes qui se coursuivent encore
entre l'ambassade anglaise et le Palais, ~t qui
intriguent ici tout le monde. Celles-là sont
en quelque sorte classées à part, et l'on ne
sait pas ce qui en sortira. Ce que je veux
veux vous diM, c'est que de longtemps en*
core les émotions et les surprises ne vouB fe-
ront pas défaut.
M. Fourniers'est embarqué hier sur
~M~o~a, des Messageries françaises, pour se
rendre à Paris. Son absence ne se prolongera
pas au delà de six semaines. II a laissé ici
comme chargé d'affaires M. le comte de Mon-
tholon, secrétaire d'ambassade. M. Fournier
a eu lundi une audience de congé du Sultan
qui l'a gracieusement invité à dîner hier au
Palais avant de s'embarquer, ~ussi Jt/ <,
ao~sn'a-.t-il levé l'ancré qu'à sept heures du
soir pour attendre l'ambassadeur. M. Robert,
taisant fonctions do premier drogman de
l'ambassade et qui avait dîné chez le Sultan
avec M. Fôurnim', accompagne son chef jus-
qu'aux Dardanelles, a
m~EM 9 AMT
mMEM 9 AMit
'8..
JMm~fAL DES DEBATS
CM S'ABONDE
tue des Prêti-es-Saint-Germatn-rAnTerrois, H.
fjRÏX. ME .&&NBa~MEBaBrCT
un an. Six mots. Trois mott.
Dëparteme&s. 80 &. 40 &. M &.
Paris. 72 &. 36 &. iSft.
Les aboameméQs partent des i"
ON S'ABONNE
m6elgi'pio..enKatie~
cans le Luxembourg, en Turquie,
régences du Maroc et de la Tunisie
i.. en Chine et au Japon. 0'
!M moyen d'une valeur payable & Parts où M'
tttndMs-poste, soit internationaux, soit franco
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postet;
et dans tous les autres pays,
~M t'entoi d'âme valeur payaNè & pMËt.
Pen~s, en BMHméM. sa een<.
B~pîM'$ea&e)M, mm mmta~fOt SS eet&t.
POUTRES ET LITTËRAMBS
!n ~extdtMtt, appty to Cewte and C*, fore~B
nëwspa~përs omce, t7, Gresham stroet, G. p. 0
MH. ~eutzy, Màw
t86, Strand, w. C.. London.
A. BraxeUes, & t'O/~e ~Ka(~, .(S, F~a de tt
Madeleine, dans les kiosques et dans les M-
Mothëques des arares de chemins as fet betees.
A. Valparaiso (Chi!i). chez M. Oreste< L. Tomepo.
;
p!ace de là~o&rso,
ttàaburMmdnjKHJBatAt~
<~«~t~)tBttan!enre StM~MM pM t* Kd~ca~.
PAMS
JEUDI 8 AOUT
II hé faut ni exagérer ni diminuer l'im-
portance des difficultés que rencontre en
ce moment l'armée autrichienne eh Her-
zégovine et en Bosnie. Plusieurs journaux
s'empressent de déclarer que la paix de
FEurope est menacée par les événemens
qm se produisent dans ces deux provin-
ces. C'est, à coup sûr, donner à des trou-
bles' purement locaux une importance
qu'ils ne sauraient avoir, immédiatement
du moins. Le j~M'MM~ .PM~ a tort de
reprocher & l'Autriche d'avoir fait entrer
ses troupes en Herzégovine et en Bos-
nie sans consulter la population mu-
sulmane. On pourrait l'accuser plutôt d'a-
voir donné au ianatisme de cette popula-
tion le temps d'éclater. Certaines entre-
prises doivent être aussitôt exécutées que
conçues, et le malheur de l'Autriche, de-
puis quelques années, a toujours été de
laisser passer le moment propice. Ne sa-
chant pas au juste ce qu'elle veut et ce
qu'elle peut, elle hésite, elle tâtonne, elle
attend tout de la fortune, comme si la
fortune n'était pas sujette à des caprices
qu'il est presque impossible d'arrêter
quand on n'a pas su les prévenir.
Nous avons exposé une partie des rai-
sons qui ont rendu difficile et dangereuse
l'entreprise de l'Autriche en Herzégovine
et en Bosnie. Ces deux provinces étant en
quelque sorte la citadelle du fanatisme
musulman, il aurait fallu, pour les em-
pêcher de protester contre l'invasion, un
mélange de hardiesse et d'habileté dont
le gouvernement austro-hongrois était
presque complétement dépourvu. Les
journaux officieux de Vienne se plaignent
avec amertume de la conduite de la Porte.
Ne serait-il pas plus sage de reconnaître
que le cabinet autrichien n'est pas non
plus sans reproche? Comment veut-on
que les ministres turcs aient pris
sur eux la responsabilité d'une oc-
cupation qu'ils sont bien obligés d'ac-
cepter sans doute, mais qu'on ne saurait
leur demander de justifier auprès des
populations? L'Autriche subit eu ce mo-
ment lés conséquence!! de la politique
faible et obscure qu'elle a suivie depuis le
début de j~a .crise orientale. Elle désirait
s'emparer de deux provinces ottomanes
pour en faire une sorte de boulevard contre
le panslavisme qui la menace. Soit! Il fal-;
lait alors imiter résolument la conduite
de .l'Angleterre se placer sans hésiter en
face de la Russie; eSrir à la Porte, eh
échange d'un gage matériel, une protection
morale qui aurait été acceptée avec
reconnaissance; entrer en Herzégovine
et en Bosnie comme allié et patron du
Sultan, comme défenseur des droits eu-
ropéens contre les entreprises futures de
la Russie. Si l'Autriche avait suivi
cette conduite, elle n'aurait pas vu se
dresser devant eUe l'opposition dès begs
musulmans. La Porte aurait été la pre-
mière à recommander aux Bosniaques
de recevoir en amies des troupes qui se-
raient venues soutenir sur leur territoire
une cause à laquelle ils sont vivement at-
tachés. Mais au nom de quel intérêt, au
nom de quel principe veut-on que
la Turquie demande aux musulmans
de Bosnie et d'Herzégovine de se
soumettre à la domination autrichienne?
Sait-on seulement ce que l'Autriche
va faire dans ces provinces ? A-t-eUe
un programme? A-t-elfe des projets
arrêtés pour l'avenir ? Songe-t-elte à au-
tre chose qu'à satisfaire son amour-
propre PA-t-eIIe compris la grandeur du
rote qu'elle pourrait jouer désormais en
Orient? Nulnepourraitledire. L'Autriche
a laissé une obscurité mystérieuse planer
sur ses intentions. Il est assez naturel que
les Bosniaques et les Herzégoviniens, ne
pouvant pas percer cette obscurité, hé-
sitent à se sacrifier en aveugles aux inté-
rêts d'une puissance qui ne paraît pas
connaître très exactement elle-même la
portée de ses ambitions.
Quoi qu'il en soit, nous ne croyons
pas que l'incendie qui s'éteint en Bul-
garie soit sur le point de se rallu-
mer en Bosnie et en Herzégovine. Après
une secousse aussi violente, l'Europe ne
peut pas retrouver t~ut de suite le calme
et la confiance; mais si eiïe doit éprouver
encore bien des 'appréhensions avant d'at-
teindre l'état de repos et de bonheur pré-
dit. par lord Beàconsfield, il faut espérer
qu'aliène retombera pasdansune crise sem-
bIableaceUedonteHevientàpeinede sortir.
L'important, c'estde ne sefaireaucuneUlu-
sion sur !es dangers qui pourraient menacer
denouvpau lapaix.afin deprendreles me-
sures nécessaires pour les conjurer. Ainsi
l'Autriche doit se préparer à rencontrer
dans son œuvre personnelle des difScul-
tés qui exigeront de sa part beaucoup de
courage, de patience et de sacritices. Mais
elle en viendra certainement à bout si
elle prend )e parti d'agir désormais avec
plus d'énergie et de décision qu'elle n'en
a montré jusqu'ici. Nous avons dit hier <
qu'eue avait eu tort de se laisser entraîner ]
par Carathéodory Pacha, dans des discus- ]
sions sur le principe de l'occupation de la j i
Bosnie et de l'Herzégovine. Il est clair, en ]
eut;). qM !c tr~itf df Berlin, en spécifiant
quf des arrangent ns uHHrieurs sut' les
points de détail seraient pris par la
Porte et parle gouvernement de Vienne,
ne ~QUTAit pas vouloir déclarer que
ces arrangemens seraient de nature à
détruire ou à restreindre le droit solen-
nellement accordé par les puissances
la Turquie comme les autres à l'Au-
triche-Hongrie. Ils devaient uniquement
en régler l'application. Quand une armée
entre pacifiquement dans des provinces
étrangères, il reste à régler une multitude
de questions qui sont les conséquences
et non pas les conditions de l'occupation.
Ce sont ces questions qu'il s'agit de
résoudre en 'ce moment; mais les
pourparlers n'aboutiront jamais s'ils
portent sur la nature même du man-
dat que le traité de Berlin a confié à
l'Autriche. Nous n'avons, on le sait, pour
ce traité qu'une admiration modérée
nous avons été les premiers à en signaler
les défauts nous aurions même désiré,
comme nous venons~ de le dire que
l'Autriche Hongrie ne s'en contentât
pas et qu'eHe Kt avec la Porte une
convention particulière semblable à celle
que l'Angleterre a conclue au sujet
de l'île de Chypre; nous continuerons à
donner au comte Andrassy le conseil de
suivre l'exemple de lord BeacônsSeld.
Mais, jusqu'à nouvel ordre, !e traité de
Berlin est la seule garantie du maintien
de la paix en Orient, et la Turquie a plus
d'intérêt que personne à en maintenir
scrupuleusement la lettre aussi bien que
l'esprit.
Les dépêches nous ont signalé le suc-
cès que le gouvernement hongrois vient
de remporter dans les élections. La
majorité est considérable. Il est vrai que
le premier ministre, M. Tisza, a été per-
sonnellement battu àDebreezin par M. Er-
nest Simonyi mais cet échec n'a pas plus
d'importance que ceux de MM. de Moltke et
Falkà Berlin. M. Tisza se présentera dans;
une autre circonscription. Il est sûr d'être
élu partout où il voudra. Il n'a été battu à
Debreczin que grâce à des circonstances
toutes locales qui ne sauraient avoir au-
cune iniluence sur les événemens géné-
raux. Debreczin est une ville d'opposition
par excellence qui depuis 1847 a voté pour
des membres de l'Opposition. M. Tisza
avait obtenu ses sucrages à l'époque
où il était lui-même dans l'Opposition.
Devenu ministre, il a eu le tort de
Croire qu'il conserverait sans peine ses
électeurs, et il n'a fait aucun effort pour
les retenir. Une manoeuvre de la der-
nière heure, habilement exécutée par
l'extrême gauche, a assuré le'triomphe
de M. Simonyi. C'est un fait auquel il ne
vaut guère la peine de s'arrêter en pré-
sence du succès éclatant du gouvernement
dans l'ensemble du pays.
BOURSE DE PARIS
CtAtnre te 7 le 8 Baaote. B~h~e
a o/o
Compta.nt.76 30 7635. 9.
.Fin cour. '763?.. 7640.
S 0/0
Amortissable.
Comptant.~80M. M'M.~
Fin cour. 80 M 80BO.
-tt/eo/o
Compta.nHOS2!tÔ8. .M i
&0/0
ComptantH070.t{030.40.
Fin cour. HO 97 i/2 1104212 .M.A
PETITE BOURSE DU SOIR..
Emprunt BO/0. nofr.SO,70.
30/0. 76fr.5S, 671/2.
5 0/0 turc. t4fr. 80, 75, 771/2.
Banque ottomane-. snfr.SO..
Florins (or). 6S7/16.
Hongrois 60/0. 78fr.
Egyptiennes 6 0/0.. 2S5fr.62,2S5fr.
Il TMMgMpMe pB'ivée
{Str~e~ 'étâsr&phique de l'agença Haïes.)
Berlin, leSaoût.
Le j~rand~duc héritier de Russie et la grande-
duchesse sa temme, qui se rendent à Pâtis, sont
attendus ici dans quelques jouM.
La duchesse d'Edimbourg est arrivée à Co-
bourg.
Berlin, loSaoût.
Le grand-duc Constantin de Russie est arrivé
ce matin. II repart cette après-midi pour Paris.
Rome, te 7 août.
Le .DM'~o, répondant aux prétendues révéla-
tions .contenues dans des lettres de Berlin pu-
Mieps par la .TM/OnHa, dit
fletd n'ont jamais promis à l'Italie une compen-
sation par suite de l'occupation, par les Autri-
chiens, de la Bosnie et de l'Herzégovine. »
Venise, le 7 août.
LL. MM. sont arrivées. Elles ont été reçues
avec un grand enthousiasme.
LL. MM. ont été très émues de cet accueil et
ont paru au balcon pour remercier la foule.
C'est un mot d'ordre en ce moment
dans la presse réactionnaire d'accuser les
républicains de vouloir renverser les ga-
ranties d'indépendance qui ont fait l'hon-
neur de la magistrature française. Profi-
tant de quelques incidens mal compris
qu'elle dénature sous prétexte de les
expliquer, cette presse nous reproche
de songer à renouer les traditions
révolutionnaires en substituant à des
magistrats inamovibles des espèces de
fonctionnaires directement placés sous
la maiu du pouvoir et soumis en consé-
quence à toutes !fs ïluctuations de la
politique. Est-it f'e-Oin do répondre à
des attaques dont il est trop permis
de soupçonner Ja sincériié ? Nous avons
assisté il y a un an à une campagne
.en règle dingee contré la magistrature.
Les h'ommes qui s'étaient emparés vio-
lemment du pouvoir le 16 mai, et qui s'en
sont servis pendant six mois pour fausser
toutes les lois, n'ont rien épargné pour
associer les magistrats à leur coupable et
folle entreprise. Ne pouvant exercer
qu'une pression indirecte sur la magistra-
ture assise, ils ont bouleversé de fond en
comble nos parquets et nos justices de
paix. On n'a pas oublié les révocations in-
justes, les changement arbitraires qui se
sont poursuivis sans interruption sous
le ministère de M. le duc de Broglie et
sous celui de M. Lepelletier. H était
naturel qu'en reprenant la direction
des affaires, les républicains voulussent
réparer le mal qui avait été fait par un
gouvernement sans scrupule. On sait ce-
pendant avec queUe modération, avec
quel soin scrupuleux de ménager tous
les droits respectables, avec quelte bien-
veillance pour tous les repentirs sin-
cères, M. Dufaure a conduit cette œu-
vre de réparation. Il y a mis tellement
de mesure, que ses meilleurs amis ont
pu le trouver parfois un peu trop ti-
mide. Toutefois, il serait injuste de ne pas
reconnaître qu'il est revenu sur tous les
actes vraiment condamnables du ministère
du 16 mai. Tous les juges de paix injuste-
ment frappés ont été rétablis dans leur
charge; tous les procureurs généraux, pro-
cureurs de la république, substituts qui s'é-
taient signalés par un zèle politique coupa-
ble, ont subi tes conséquences de leur faute.
Malheureusement, ce travail, accomp]i
sur un personnel nombreux et souvent
peu connu, est passé quelquefois in-
aperçu. Pour montrer que M. Dufaure ne
s'est pas encore lassé de faire des actes
de rigueur nécessaires, il suffit de rappe-
ler qu'il disgraciait il y a peu de jours
& peine un procureur général, M. Preux,
bonapartiste reconnu, qui avait mis au
service de son parti l'autorité de sa charge
et dé son caractère. Envoyé de Riom à
Agen, M. Preux a donné, paraît-il, sa dé-
mission. Voilà donc unnouvel adversaire
de nos institutions nationales que le mi-
nistère de M. Dufaure aura désarmé.
Nous n'insistons pas sur ces mouve-
mens de personnel contre lesquels lés ré-
actionnaires n~osent protester que d'une
voix timide. Ce qui les indigne surtout,
ce qui leur fournit l'occasion de déclarer
que la société est en péril et que la répu-
blique nous conduit tout droit & l'abîme,
ce sont quelques discussions théoriques
sur la nature et la portée de l'inamovibi-
lité de la magistrature, auxquelles des évé-
nemens récens ont donné naissance. Plu-
sieurs journaux ont rappelé que l'inamo-
vibilité n'était pas une sorte de droit divin
du magistrat, une vertu supérieure qui lui
venait d'en haut et sur laquelle le pouvoir
humain n'avait aucune prise, mais que
c'était tout simplement une garantie qu'un
gouvernement accordait aux hommes
choisis par lui pour exercer l'autorité judi-
ciaire, afin que ceux-ci puissent l'exercer
avec indépendance, sans avoir à craindre
le caprice ou l'injustice d'un ministre. Si
cette théorie, qui implique la soumission
du magistrat aux institutions nationales,
est une doctrine révolutionnaire, une doc-
trine qui menace les londemens mêmes de
1 ordre social, comment se îait-u qu'elle
ait été formellement inscrite dans la
Charte et que la Restauration l'ait appli-
quée sans rencontrer la moindre opposi-
tion de la part des hommes les plus éclai-
rés, des conservateurs les plus convain-
cus de l'époque ? L'article 58 de la Charte
disait « Les juges ~o~a?' Je~sont
inamovibles », d'où le gouvernement de
la Restauration crut devoir conclure
que les juges qui n'avaient pas été
nommés par le roi n'étaient pas in-
amovibles et avaient besoin d'une noû-
veiïe investiture. La nomination par le
roi, c'est-à-dire la délégation du pouvoir
judiciaire faite par le gouvernement exi-
stant, paraissait alors la condition néces-
saire, indispensable de l'inamovibilité.
Telle était l'opinion du baron Pasquier,
de M. Laine, de M. Royer-Collard, de
M. Guizot, etc.. en un mot de tous les
hommes qui, étant remontés à l'origine
de l'inamovibilité, avaient reconnu qu'un
juge ne pouvait jouir d'un semblable pri-
vtiége qu'après avoir reconnu l'autorité
du souverain au nom duquel il rendait
ses sentences, et qu'après avoir été for-
mellement institué pour ce souverain.
Exposeraujourd'hui unethéorie quiaété
proclamée et appliquée eh 18)H, est-ce
donc, comme l'écrit ~/S'< « céder à une
passion que n'arrête aucune considéra-
tion, et compromettre l'avenir de la répu-
blique en ébranlant une des grandes for-
ces sociales qui ont survécu en France
aux révoltions ? o Nous n'avons pas
pour notre compte, de ces terreurs ridi-
cules. Sans nous prononcer en ce mo-
ment ni pour ni contre la théorie de la
Restauration sur l'inamovibilité nous
croyons que cette théorie peut être ex-
pliquée, commentée, défendue par les
journaux sans que la république et la
France courent pour cela aucun ris-
que. Il est honteux de penser que,
dans un pays qui se pique d'indépen-
dance d'esprit, la moindre discussion
scientifique sur l'nhe des grandes institu-
tions sociales parasse immédiatement un
danger pubiic. On ne peut, paraît-i),
parter chez nous des droits de la ma~is-
tra.ture sausiea ébranler. Il noua semble
pourtant que tes coups les plus rudes qui
puissent leur être portés ne viennent pas
de la presse. Si les réactionnaires étaient
de véritables défenseurs de la magistra-
ture, au lieu d'attacher tant d'importance
aux polémiques des journaux ils emploie-
raient tous leurs efforts à empêcher les
magistrats de commettre des fautes dont
les conséquences risquent d'être funestes
au corps tout entier. Nous ne voulons
pas revenir longuement sur l'incident
Bastien, dont l'opinion publique est si vi-
vement et si justement émue depuis quel-
ques jours. Nous ne pouvons pourtant
pas laisser dire qu'on attaque l'inamo-
vibilité de la magistrature lorsqu'on
reproche à la Cour d'Alger la décision
qu'elle a. prise dans cette triste affaire. Les
magistrats coloniaux n'étant pas inamo-
vibles, il est permis de discuter leurs
actes avec une entière liberté d'apprécia-
tion. Nous ajouterons que non seulement
'il est permis de ~e faire, mais que c'est
même un devoir. Pourquoi le législateur
a-t-il refusé le bénéfice de l'inamovibilité
aux juges coloniaux, sinon pour les placer
~fps uae.sit}iation particulière qui leur
permît c~e résister à de dangereuses in-
fluences locales par la crainte d'un danger
personnel? Il est clair que les magistrats
de nos colonies ne sont pas dans les
mêmes conditions que ceux de la
métropole. Ils ne se sentent pas di-
rigés, soutenus et contenus incessam-
ment par une opinion publique tou-
jours en éveil. La plupart du temps, i)s
n'appartiennent pas à la colonie, et il est
difficile de croire que ce soit par suite
d'un avancement qu'ils y ont été en-
voyés ils ne demandent qu'à la quitter
bientôt; ils n'y nouent que des relations
passagères et ils sont naturellement ten-
tés d'obtenir leur rappel en France,
même au moyen d'un excès de z~le. Ne
peut-on pas supposer que M. Bastien a
tenu compte de ces circonstances lors-
qu'il a relevé devant un tribunal algé-
rien une accusation qui avait éclaté con-
tre lui à la tribune de la Chambre des Dé-
putés, que vingt journauxfrànçais avaient
reproduite et qui avait traîné pendant dix
ans dans les polémiques de la pre&së?
N'est-il pas permis de craindre, en pré-
sence du scandale qui s'est produit devant
la Cour d'Alger, qu'il a compté, pour di-
riger l'esprit de ses juges, sur ces influen-
ces locales contre lesquelles on a voulu pré-
venir le magistrat colonial en lui enlevant
l'inamovibilité, et que ses calculs ont été
justifiés? Nous ne parlons, bien entendu,
que par hypothèses; mais nous répétons.
que c'est non seulement le droit, mais le
devoir de là presse de discuter ces hypo-
thèses et de seconder l'intention du légis-
lateur en soumettant les décisions de la
magistrature coloniale à une critique plus
sévère et plus minutieuse que ceiles de là
magistrature de la métropole. En protes-
tant avec indignation contre ce qui vient
de se passer à Alger, les journaux répu-
blicains n'ont porté atteinte à aucun des
grands principes sociaux et politiques;
ils n'ont même pas fait une œuvre extra-
ordinaire, i'.s sont restés dans leur rôle
naturel, ils ont rempli la plus simple de
leurs missions.
CH. GABRIEL.
On nous écrit de Londres, le 5 août
s La victoire du ministère n'avait jamais
été douteuse. Lechin'rcdela majorité s'est
grossi de que'ques l)béraux et de dix-sept
AoMf rulers irlandais. Le nombre des mem-
bres f~e l'Opposition qui ont ainsi voté avec
les conservateurs est de 34.
Le gouvernement a reçu de'la sorte la
sanction parlementaire et. en dépit de toate
l'éloquence de ses adversaires, il a vu ap-
prouver etFe traité de Berlin et la conven-
tion de .Constanttnople. H faut reconnaître
cependant qu'à de rares exceptions près, la
supériorité oratoire s'est trouvée du côte dé
l'Opposition il est vrai que 143 voix de ma-
jorité sont le plus formidable argument qu'un
cabinet puisse désirer.
a La discussion s'est étendue sur un
grand nombre de points, et des matières
étrangères ont été introduites dans le débat.
Les libéraux n'ont pas manqué de se poser
en défenseurs du droit sous toutes ses for-
mes le prétendu abus de la prérogative
royale de conclure des traités en dehors du
contrôle parlementaire a fourni à M. Robert
Lowe l'occasion d'une charge a fond de train;
l'ancien ministre des nuances df M.Glad-
stone n'a mémo pas craint d'agité.' ~e
spectre révolutionnaire. Le discours de
M. Glads'one forme le morceau de résistance.
On peut nier la sagesse de sa. politique; mais
il faut avouer que le tribun populaire a pro-
noncé, dans la séance de mardi dernier, un
de ses meilleurs discours. Il a su réunir .ses
argumens sous une forme serrée, de maniè/'e
à les faire entrer dans l'ësprït de ses audi-
teurs. Ce qui m'a le plus frappé, c'est la par-
tie où M. Gladstone s'est enbrcé de prouver
que la convention de Constantinoplé était en
opposition avec les traites de ~8S6 et de 187~
L& marquis de Hartington et les autres ad-
versaires du cabinet ont fait de leur mieux
pour animer le débat qu'on ne peutpas s'empê-
cher de trouver languissant; Hsn'avaient.pat;
d'illusion sur l'issue et ils n'ont converti per-
sonne.
a L'élément positif de la discussion, nocs
le trouvons dana les diverses déc~ra.tioos
ministérielles. Les membres du cabinet, qui
ont pris la parole ont été unanimes dans
leur 'in~rprÉtation de la convèution anErlo-
tusque. M. Cross, par exemple, a dit a Nous J
avous entrepria de protéger rAsie-Mineure
contr<; !es attaques de la Russie, mais à la r
condition expresse que la Turquie se réforma i
elle-même. N?13 n'entreprenons pas de Ï&
réformer, a
» Lord Sandon, lord John Manners ont
tenu un tangage semblable, que M. Bourke,
sous-secrétaire d'Etat aux araires étrangères,
est venu préciser encore: «Notre garantie est
conditionnelle; elle est subordonnée aux ré-
formes, et, si la condition n'est pas remplie.
notre garantie cesse. » Le chancelier de l'E-
chiquier a clos les débats par un discours où
se trouve un exposé sufnsamment explicite
de la politique gouvernementale. L'objet
poursuivi a été triple créer une Turquie aussi
forte que possible, assurer la route des
Indes et le prestige de l'Angleterre, euHn
procurer un régime tolérable aux provinces
asiatiques. Gomme ses collègues, sir Stafford
Northcote a soutenu la thèse que les respon-
sabilités de la nation n'étaient pas augmen-
tées elles existaient de tout temps aujour-
d'hui, eiles sont reconnues. Le cabinet tient à
respecter l'indépendance du Sultan c'est lui
qui introduira les réformes, aidé et soutenu
des conseils de l'Angletere. La réorganisation
intérieure devra s'étendre à la levée des im-
pôts, à l'administration de Ya justice et à la
police.
» Lord BoaconsSeld a eu la fortune de ré-
sumer dans d'éloquentes paroles tout ce que
ses collègues avaient développé durant les
débats de la Chambre des Communes. Sa ré-
ponse au toast du lord-maire en l'honneur
des ministres est la meilleure défense de sa
politique et le programme le plus clair de ses
intentions futures. H n'a pas craint d'évoquer
le souvenir de paroles prononcées dans la
Cité et qui avaient excité des tempêtes il a
expliqué ses discours de Guildhall comme
ayant été des cris d'alarme. Ce qu'il a dit du
parti militaire en Russie sera approuvé gé-
néralement, et l'on rendra hommage au ton
modéré et courtois avec lequel le premier mi-
nistre s'est exprimé. Ce discours clôt l'ère
belliqueuse. Lord Beaconsneld a hautement
proclamé qu'à l'avenir il espérait n'avoir que
des paroles de paix à faire entendre.
» La fête civique qui a été l'occasion de
ce discours s'est passée avec les cérémonies
et la pompe habituelles. Quoi qu'en disent
quelques journaux d'opposition obstinée,
l'enthousiasme était grand. La Gité est con-
servatrice en c6 moment plus qu'elle ne ~'a
jamais été. i
D Le chancelier de l'EcMquier a soumis à
la Chambre d~s Communes la demande de
crédits supplémentaires, Ils s'élèvent à,
678,000 liv. st. pour la marine, 1,848,000 liv.st.
pour l'armée et 7S,S301iv. st. pour l'ad-
ministration civile. H faut y joindre 730~000
liv. st. pour frais do transport des troupes
indiennes à Malte, et l'on a. une première-note
des dépenses extraOKunaires amenées par 1%
crise.
!f La nomination du marquis de Ijornea.u
poste de gouverneur général 4u Canada a.
été favorablement accueillie. Son prédéces-
seur. lord Dunerin, a été extrêmement popu-
laire dans cette colonie; mats la présence:
d'une nlle de la reine, la princesse Louise,
Qattera l'antoûr-propre dea Canadiens et re-
haussera la position de gouverneur général.
Le marquis de Lorne avait une situation po-
litique assez difncile en Angleterre; membre
du parti libéral d'une façon nominale, il
votait avec le ministère dans les questions.
de politique étrangère. Les terribles diatribes
de son père, le duc d'Argyll. contrôle cabi-
net ont dû le toucher Jplùs d'une fois d'une
façon peu agréable.
? La session du Parlement tire à sa 6n;
elte sera close' 'vers le le août, et déjà tous
ceux qui ne Bon't pas retenus par des devoirs
impérieux ont pris leurs vacances. »
~F.
On écrit de Coasta.ntmoplë, le < août,
à I& correspondance Ha.vâ8:
« Les télégrammes qui nous ont annoncé
!undi l'entrée des troupes austro-hongroises
sur le territoire de la Bosnie et de i'Herzégo-
vina signalaient en môme temps les graves
désordres auxquels cet événement venait de
donner lien à Bosna-Sëraï où la population
musulmane s'était soulevée pour résister à
l'invasion.
a II parait, en eSet, que les musulmans de
Bosiile, très surexcités déjà par la perspective
d'une occupation étrangère dé leur sel, se
{-ont livrés a quelques démonstrations hos-
tiles contre les troupes d'occupation. A Bosna-
Séraï notamment, le peuple a couru au dépôt
d'armes pour s'armer et aller combattre les
envahisseurs.
» Les troupes turques delà garnison ayant
Mçu l'ordre de réprimer le mouvement, il
s'en est suivi entre sites et les révoltés un
conflit dans lequel il y a eudes morts etbles-
sés.AIaûn.lesso!dats turcs ont fraternisé
avec le peuple.
» Le gouverneur civil et le gouverneur mi-
litaire ont été déposés un comité de résis-
tance a été organisé et l'on a formé à ia hâte
}es premiers
que tout le pays fût en armes et que les
Albanais :se joignissent aux Bosniaques et
aux Herzégoviniens.
» Ces faits sont attestés par toutes les in-
formations arrivées ici des frontières de Bos-
nie mais le télégraphe entre~ Bosha-Séraï et
Constantinople ne fonctionnant pas, les
revottés. dit-on, en ont coupé )es 6is, nous
ne savons pas au juste ce qu'il en a été, de-
puis, de ce soulèvement popu'aire.
» H y a lieu de croire cependant qu'il était
factice et fomenté par les begs habitués à
régner en maîtres en Bosuie et en Herzégo-
vine, et qui ne peuvent pas se résoudre A
perdre leur autorité et leurs privilèges. On
dit aus~i que des émissaires partis de Coa-
etahtinople y avaient beaucoup aidé, mais
que, forcément, tout doit être calmé \à
l'heure qu'il est.
"Quoi qu'il en soit, on ne pensait pas,
dans nos sphères gouvernementales, que le
gouvernement austro-hongrois ordonnerait
le mouvement en a~ant de ses troupes sans
une entente préalable avec la Porte. On sa-
vait que l'empereur Frac cois-Joseph ne vou-
lait pas qu'on pût dire qu'il s'était em-
paré du bien d'autrui, qu'il tenait au cou
n.-ire à ce que tout. se fit a d-ms I<-s for-
Blea c'est-a-d)re avec le cohsentfmeBt du
Su! tan etsanseu'usion de sang surtout. Aussi
iH.noùVfDedu passage do )a frontière par
l'tion des plus vives et des plus désagréables
c-
au .Palais et & la Sublime-Porte. Elle est toin.
bée ici comme un coup de foudre, pendit
gué la question était encore débattue au sein
du conseil des ministres et qu'elle provo-
quait une crise ministérielle.
? Dans un conseil qui s'était tenu samedi
au Palais sons la présidence du Sultan, le
grand-vizir Savfet Pacha avait parlé dans le
sens de la conciliation. Le cabinet devienne
insistait pour occuper sans conditions la Bos-
nie et l'Herzégovine. L'empereur François-
Joseph avait pour cela un mandat euro-
péen. Il ne servait de rien à la Porte
de chercher à gagner du temps et de re-
tarder la ratification du traité de Bolin.
Pour elle, ce sacrifice était inévitable, et
elto devait s'y résoudre en essayant d'en
tirer le meilleur parti possible. D'après
Savfet Pacha, il était inutile de jouer
sur les mots. Occupation voulait dire an-
nexion. Or, autant valait-il mettre l'Autriche
en demeure de se démasquer <*t lui deman-
der de se charger de la part de la dette ot-
tomane afférente aux deux provinces en ques-
tion, voire même de conclure avec le Sultan"
un traité d'alliance défensive.
Tous les avantages que !à Porte pourrait
tirer de la situation seraient perdus pour elie
si l'Autriche était mise dans le cas d'entier
par force en Herzégovine et en Bosnie. L'opi-
nion de Safvet Pacha était donc qu'il fallait
consentir à une occupation inconditionnelle,
sauf à en régler les détails avec le gouverne-
ment austro-hongrois.
N Le ministre de l'instruction publique °
Munif Efïendi. le président du Conseil d'Etat
AU Pacha, et le ministre de la guerre Mus-
tapha Pacha avaient successivement pris la
parole après le grand-vizir pour combattre
l'avis de ce dernier. Dans des discours
très éloquRns.et dont le Sultan avait été,
dit-on, profondément impressionné, ces trois
membres du conseil privé avaient cherché ï
démontrer l'absoiuenécossitépour la Sublime-
Porte de s'en tenir aux trois points dont elle
avait fait la base de la convention qu'elle
proposait à l'Autriche, à savoir: 1" Recon-
naissance formelle et expresse de la souve-
raineté du Sultan; 2" maintien de l'adminis-'
tration ottomane 3° nxation du terme de
l'occupation.
o Sur le premier et sur le troisième point
surtout, la Porte ne devait,pas transiger. L'Au-
triche pouvait occuper, par la force les deux~
province~, .la Por~e jprotesterait dans ce cas et" y
réserverait ses droits. Quant aux avantagea,
que la Porte pouvait obtenir du gouverne-?
ment austro-hongrois en échange du consen-
tement pur et simple du Sultan au projet
d'occupation, il ne fallait pas y compter. Tje
cabinet de Vienne n~était pas disposé à le~
accorder..
Après de longs débats, le conseil s'hait.
sépara -ce jouxta sans ~voir pris aucune ré-
solution mais il devait se réunir le lende-
main pour le même oMet a là Subtime-Porte.'
Dans l'intervalle, le Sultan avait manHe~
ses préférences pour la proposition soutenue
par leS)Muhif,,)es Ali et les Mustapha; et di-.
manche, quand leconseil est entré en séance
a la Sublime-Porte, Ije grand-vizir s'est trouvé
en face d'une opposition telte, qu'il a dû,-en
rentrant chez lui, faire écrire sa démission
pour l'envoyer le lendemain au Sul'an, En
même temps, comme le lundi est le jour de
réception du corps diplomatique étranger, il
a fait savoir aux chefs de mission qu'il ne
pouvait pas les recevoir, vu qu'il était pris
d'une indispositionsubite. Mais le~Sultan, pré-
venu de l'intention du ~rand-vizir, a envoyé
auprès de lui Réouf Pacha, ainsi que le pre-
mier secrétaire du palais, et l'a enfin mandé à
Yeldiz-Kiosk.On venait précisément do re-
cevoir la nouvelle de l'entrée des Autrichiens.
en Bosnie, et ie changement du grandf vizir
n'avait plus de raison d'être puisque le fait
accompli 'coupait court à toute divergence de
vue entré le souverain et le premier-mini-
strp. Dans cette entrevue, le Sultan a.mé'me
décrochera montre .qu'il portait sur lui et en
a fait don a Savfet Pacha comme un gage de
son estime. Cette crise ministérielle m'a. donc
pas eu de suite:
B Avant-hier, S~vfet pacha a présidé ta `
7 1 a a présidé a
Sublime-Pprte un nouveau conseil extraordi-
naire dans lequel a été examinée Ïa situa-
tion faite à la Porte par le fait accompli de
l'occupation. Il a été ennn décidé que l'on
enverrait,en attendant, aux autorites do la
Bosnie etde l'Herzégovine l'ordre de se ro-. °.
tirer en protestant, et que l'on chercherait
à régulariser cette situation par une entente
avec le cabinet de Vienne sur les détails de
l'occupation en ce qui concerne les qucs-
.{ions législatives, administratives, foneiëfes e
et autres.
".La paix est rétablie dans le ministêM
et pour le moment il n'y a pàsde.chahj~ A
mens à craindre. Ahmfd-VcSk Pacha ouï a
espérait cette fois succéder à Savfet et qui
n;avait.pas peu contribué à entretfnir dans `
l'idée du Sultan des idées de résistance, de- `~
vra attendre une-autre occasion pour sa&ir
le grand-vizirat.
VoiH l'historique de cette anaire, qui est
aussi l'historique de tous ces derniers jours
car depuis une semaine la question do la Bos-
nM et de l'Herzégovine,a tout primé au Palais
et à la Sublime-Porte. Maintenant va revenir `s
sur le tapis la question de Varna. Les Rus-
ses pressent plus vivement que jamais
la Subhme-Porte d'évacuer cette place, et
ilsne parlent p.as de s'éloigner à leur tour de
San-Sœfanoet des environsde la capitale. Tout
au contraire, ils réquisitionn<-nt à nouveau
les maisons de San-Stefano qu'ils avaient
rendues a leurs propriétaires. Ils en ontbe-'
~oin.disent-iis. pour y loger les troupes qui
doivent rejoindre le quartier général. Et ce-
pendant Us demandent instamment qu'on
leur livre Varna. Le prince Labanfn a fait pour
cet objet, l'autre jour, .une démarche très
énergique auprèsde Savfet Pacha; et, de sou `
côté, le général Totleben a vu le ministre de
la guerre.
Laquestion hellénique va aussi venir A
l'ordre du jour. Je ne vous parle pas des né-
gociations secrètes qui se coursuivent encore
entre l'ambassade anglaise et le Palais, ~t qui
intriguent ici tout le monde. Celles-là sont
en quelque sorte classées à part, et l'on ne
sait pas ce qui en sortira. Ce que je veux
veux vous diM, c'est que de longtemps en*
core les émotions et les surprises ne vouB fe-
ront pas défaut.
M. Fourniers'est embarqué hier sur
~M~o~a, des Messageries françaises, pour se
rendre à Paris. Son absence ne se prolongera
pas au delà de six semaines. II a laissé ici
comme chargé d'affaires M. le comte de Mon-
tholon, secrétaire d'ambassade. M. Fournier
a eu lundi une audience de congé du Sultan
qui l'a gracieusement invité à dîner hier au
Palais avant de s'embarquer, ~ussi Jt/ <,
ao~sn'a-.t-il levé l'ancré qu'à sept heures du
soir pour attendre l'ambassadeur. M. Robert,
taisant fonctions do premier drogman de
l'ambassade et qui avait dîné chez le Sultan
avec M. Fôurnim', accompagne son chef jus-
qu'aux Dardanelles, a
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