Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-17
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Description : 17 mars 1878 17 mars 1878
Description : 1878/03/17. 1878/03/17.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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tne des PrBtres-SaiBt~Germam-l'Antcn'ois,' H.
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Unan. Sumois. Trois moM.
Départemens. 80 fr. <0 tr. 20 tr.
fMis. ?i!fr. 96 Cr. i8&.
Les aconnemens partent des i" et i< M
chaque mois.
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)aM. NeMzy, Cttvtet) et C', t. Finob tame ComMU.
E. C. I..ondon,A BruxeUes, & ro/wM~ 46, me de!a
Madeteme, dans tes kiosques et dans tes M.
biMtheqnes dca (.'ares de chemiBS de fer betcea.
A Vatparaiao (Chili), che: M. Créâtes L. Temero.
ËDITION DE PARIS.
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dans te Luxelnbourg, en Turquie,
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régences du Maroc ~t. de ia Tunisie,
en Chine et au Japon.
'&n moyen d'une valeur payable & Paris on de
Xttmdats-poste, soit internattonaux, soit fraaça's
en Altemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous tes pays du Nord <
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
PM FeaYoi d')me valeuj payable à Par!~
~~<~M.' Les aanoBces sont Menés
C&eï F&nehey, ~ttMtte et C*, i
8,placodeIaBourse,
et &u bureau du J'OttJRNAt
~Ssi!doiv9Bttoujours 6t!'eagre6es par ta ipMMMoa~
PAMS
SAMEDÏ16MARS
La discussion de la loi sur l'état de
siège est interrompue au Sénat. M. Bo-
cher avait annoncé que ses amis présen-
teraient un amendement à l'article 3; ils
l'ont présenté, en enet, et M. Bardoux en
a demandé le renvoi à la commission. Le
renvoi était de droit; il a dû, par consé-
quent; être prononcé. L'amendement con-
siste à donner au Président de la répu-
Nique l'&utorisation d'établir l'état de
siège, même en cas de dissolution, s'il y
avai~, révolte à main armée.
Toilà donc la discussion suspendue
mais elle sera reprise lundi, et l'on ne
saurait douter que l'accord qui s'est ma-
nifesté entre la majorité et le gouver-
nement se maintienne solidement. La
séance d'hier a été d'une importance déci-
sive, et le sort de la loi n'est plus dou-
teux. Tous les amendemens de la com-
mission sur l'article 1 et sur l'article 2
ont été repoussés; la rédaction du gouver-
nement et de la Chambre des Députés &
été adoptée. Nous nous attendions à ce
résultat. La Chambre haute ne pouvait pas
rester plus longtemps étrangère au mou-
vement de l'esprit public elle ne pou-
vait pas se condamner à perpétuité au
rôle d'obstacle ou de borne. Quelques
uns de ses membres, qui font passer l'in-
térêt de parti ou de coterie avant l'inté-
rêt du pays et du Sénat lui-même, en
fieront désespérés; mais ils ne persuade-
ront à personne que l'ordre social soit en
péril, et que les votes d'hier, précurseurs
de ceux d'aujourd'hui, soient l'annonce
de terribles Catastrophes. MM. Ribière,
Bérenger, Le Royer avaient déjà dé-
montré avec beaucoup de bon sens,
de logique et d'éloquence, l'opportunité
de la. loi s'ils n'avaient pas dissipé tous
lés nuages, M. le ministre de la justice
t'aurait fait dans la journée d'hier. M. Du-
faure n'a jamais mis plus de chaleur, de.
vigueur, et, si on peut le dire, de jeunesse
et de verve au service des idées libé-
râtes dont il a été pendant toute sa
vie le défenseur. C'est un grand bon-
heur et un grand honneur pour le mi-
nistère actuel d'être présidé par un
homme dont la longue carrière présente
une si parfaite unité et se poursuit en-
core avec tant d'éclat. M.DufaureaIe
rare privilège d'inspirer à tous les partis
non seulement le respect, mais la epn-
Ëance. Les conservateurs les plus arrié-
rés'ne sauraient le regarder comme un
révolutionnaire ils doivent avouer qu'en-
tre ses mains le principe d'autorité ne
court aucun risque. M. Dufaure ne peut
être sôupçonn.é ni de légèreté ni d'igno-
rance aussi, lorsqu'il vient déclarer à la
tribune que le gouvernement est suffi-
samment armé par les lois ordinaires pour
Ïes circonstances ordinaires, et que l'état
de siège, instrument d'exception, doit
être réservé pour des exceptions formel-
lement spécinées, qui pourrait douter?
qui oserait contredire? Il ne reste plus
qua voter.
M. Dufaurc s'est appliqué surtout
& déterminer le caractère de la loi.
C'est, en quelque sorte, une loi de pré-
cision que le gouvernement a voulu faire.
La loi actuelle a de bonnes qualités, et
Dous l'avons éprouvé après le 16 mai,
puisque, malgré les exhortations de la
presse réactionnaire, les ministres n'ont
pas cru pouvoir établir l'état de siège.
Mais enfin cette loi manquait sur quelques
points de netteté elle prétait à des inter-
prétations diverses et à des commentaires
quëM.Dufauren'apasdédaignédediscuter.
Il importait donc de la rédiger plus claire-
ment et de la mettre en rapportintime avec
la Constitution. Le gouvernement ne s'est
pas proposé autre chose. M. Delsol, au n
contraire, et la majorité de la commission p
se sont proposé d'obscurcir-encorelaloi et i
de la mettre ,en rapport non plus avec la ]
Constitution, mais avec les espérances et
tes intrigues des factions. Deux points de j -j
vue aussi dinérens devaient aboutir à
des conclusions opposées, et c'est ce qui )
est arrivé. Le Sénat, mis en demeure de i
choisir, s'est prononcé pour le gouverne- i
ment et contre la commission. <
Les constitutionnels ont voté avec le ;1
Gouvernement. M.Bocher a parlé en leur <
nom, et il n'a pas parlésans quelque em- ]
barras. Les constitutionnels auront bien )
de la peine a se 6xer; ils ont abandonné <
la droite, mais ce n'est pas pour venir j ]
décidément à gauche. Non; ils veulent <
rester indépendans entre la droite et la ]
gauche, ~oter suivant leur opinion, <
tantôt avec l'une, tantôt avec l'au- 1
tre, ne se compromettra jamais avec <
aucune, et couper habilement un cheveu ]
en deux pour Batisfaire aux\deux.parties. (
Courtiers honnêtes, cemme dit M. de Bis- ]
marci:, ils tâcheront ;de mettre tout le
monde d'accord, au risque de n'être eux- -t
mêmes d'accord avec personne. C'est là ]
un rôle qui convient peut-être plus à des ]
philosophes qu'a des politiques; il faut <
voir comment les constitutionnels s'en i
tireront. Nous les attendons à l'œuvre. t
Hier, ils ont bien débuté ils ont marché }
avec les gauches. Peut-être en prendront- (
ils doucement l'habitude ~peut-être, en se (
tournant vers lesdroites, y verront-ils des i
visages de p)us en plus rébarbatifs~peut-
être seront-ils prochainement traitéa de 'x
radicaux et de révolutionnaires, comme t
veront-ils quelque consolation dans leur
conscience, comme nous en ayons trouvé
dans la nôtre. C'est la grâce que nous leur
souhaitons.
L'Autriche et l'Angleterre se préoccu-
pent beaucoup de savoir si, à côté du
traité principal de Sàn-Stefano, il n'existe
pas des stipulations secrètes entre la
Russie et la Porte. Rien de plus légi-
time que cette préoccupation; seulement.
on ne voit pas trop à quels résultats elle
peut conduire. Les deux puissances,, le
Congrès lui-même ont le droit sans doute
d'interroger directement la Russie sur ce
fait; mais la Russie dira-t-elle la vérité,
toute la vérité ? Eat-sIIe même obligée
moralement à la dire ? Le caractère natu-
rel des conventions secrètes est de res-
ter secrètes, de n'être point divulguées.
Elles ne sont, en général, connues qu'au
fur et à mesure que les événemens
se déroulent. Le traité d'Unkiar-Skelessi,
par exemple, a été connu le jour
seulement où ses conséquences OBt com-
mencé à se produire. La réponse de
la Russie aux questions trop curieu-
ses qu'on pourrait lui poser serait
donc négative, d'autant plus que, sui-
vant toutes les probabilités, s'il existe
des stipulations secrètes, elles n'ont la
la forme officielle ni d'une convention
ni d'un traité. Il faut donc renoncer à in-
terroger, puisqu'on est certain de n'avoir
pas de réponse. Reste la ressource de de-
viner si l'on peut, et surtout de chercher
ailleurs des garanties contre les événe-
mens à craindre.
Une autre question qui est en ce mo-
ment l'objet d'une étude particulière est
celle de l'admission au Congrès de la
Grèce et aussi des petites principau-
tés des Balkans. Nous avons déjà parlé
de la Grèce et du rôle que l'Angleterre
voudrait lui faire jouer pour balancer
l'inBLuence russe en Orient. L'Autriche
est, paraît-il, résolue à suivre l'Angle- °
terre dans cette voie, où l'Italie et l'Allé-
magne ne lui font aucun obstacle. La
seule difficulté est de savoir si l'on peut
dès aujourd'hui décider que la Grèce; i
prendra part au Congrès, ou s'il ne vaut
pas mieux s'en remettre à la décision
du Congrès lui-même. La seconde ma-
nière de procéder est la plus correcte.
Le Congrès se réunit en vertu du traité
de Paris, et le traité de Paris ne connaît
que les puissances garantes. Ce n'est là,
au surplus, qu'une question de forme, et
la plupart des puissances sont d'accord
sur le fond.
Quant à la Russie, il est difficile de sa-
voir ce qu'elle veut exactement; elle doit
être un peu embarrassée. L'admission de la
Grèce, proposée par l'Angleterre et par
l'Autriche, est une manœuvre, ou du moins
une précaution dirigée contre elle. D'Un
autre côté, la Russie ayant toujours
inscrit sur son drapeau la défense des
chrétiens d'Orient, de tous les chrétiens,
comment pourrait-elle ne pas se mon-
trer aussi favorable à la Grèce que le
reste de l'Europe? Aussi ~e ~M*~ recevait-
il récemment d'Athènes une dépêche as-
sez singulièrement rédigée, et d'après la-
quelle le czar« autorisait » la Grèce à ve-
nir au Congrès. Par malheur, d'autres dé-
pêches, communiquées par l'agence Ha-
vas, jettent le doute sur les résolutions de
la Russie, et peut-être ces résolutions ne
sont-elles pas encore définitivement ar-
rêtées..
La jPaK AfaK seignemens plus complets: la Russie admet-
traitllajprésence de la Grèce, mais elle insis-
terait pour que la Roumanie, -la Serbie et
le Montenegro fassent aussi représentés à
Berlin. Remarquons d'abord que la situa-
tionde ces principautés, vassales de laTur-
quie, ne saurait être comparée à celle d'un
royaume souverain comme la Grèce
il faudrait avant tout proclamer l'indé-
pendance de ces principautés, au moins
des deux premières. Le Monténégro a tou-
jours soutenu qu'il était indépendant, et il
l'était en fait, ce qui est une présomp-
tion en sa faveur. Mais est-il vrai que
la Russie tienne beaucoup'à la repré-
sentation au Congrès des principautés
du Danube? Au premier abord, ouest
tenté dé le croire. L'Angleterre joue de la
Grèce, elle avance uji pion sur l'échiquier;
la Russie avance trois pions, ce qui est
une belle réplique, et elle se montre es-
cortée de plusieurs cliens. Voilà l'appa-
rence est-ce la réalité? La Russie peut
compter sans doute sur le dévouement du
Monténégro encore le voisinage de l'Au-
triche opère-t-il parfois des déviations dans
les sentimens du Monténégro pour les Rus-
!bie, il serait plus que téméraire de la part
de la Russie de-croire à leur tendresse.
La Roumanie demande très haut à en-
trer au Congrès; pourquoi? pour s'y re-
fuser à la rétrocession de la Bessarabie.
La rupture entre les deux alliés est com-
plète. Le ministre roumain des aSaires
étrangères, M. Cogalniceano, vient d'en-
yoyer une circulaire à ses agens a l'étran-
ger, pour déclarer qu'il ne reconnaissait
paa comme valables, en ce qui con-'
cerne la Roumanie, les stipulations
du traité de San-Stefano. La Serbie
frappe également à Importe du Con-
grès; pourquoiPparcequ'elle se trouve
mal récompensée par les Russes de
tous les efforts qu'elle a faits, et parce v
qu'elle attend davantage de la~onganimité
de l'Europe. Les Serbes n'aiment pas les
Russes, et, réciproquement, les Russes se
mènent de l'esprit personneletdu caractère
des Serbes, auxquels ils préfèrent de
beaucoup les Bulgares. Dans ces condi-
tions, il est possible que la Russie ait
songé à réclamer l'admiss'ion des princi-
pautés, mais il est douteux qu'elle donne
suite à ce projet. Les Roumains ont
envoyé deux négociateurs en Europe,
-les princes Grhika et Stourdza, lesquels
écrivaient récemment de Londres que la
cause roumaine trouvait déjà plus de
sympathie en Angleterre. C'est vraisem-
blable mais ce n'est pas l'Angleterre qui
devrait prendre en main la cause des prin-
cipautés danubiennes. Cette tâche incombe
surtout à l'Autriche. La Russie trouvera,
avec le temps, bien des difficultés en
Orient; elle y fera bien des mécontens;
ces mécontens chercheront ailleurs un
appui. Voilà ce que l'Autriche peut dès
aujourd'hui prévoir, et de quel côté elle
devrait tourner s& politique ei elle ~n &vait
une.
BOURSE DE PAMS
tMttM-e te 1S te t6 B[ac/w
Coupon détaché.
comptant. 74 33 734S.1S.
Fin cour. 74 30 7330.2S.
~t/*0/e
Compt&ntl04.t04.
Comptantll0i0.il0l0.
Fincou?. 11022 i/2 HO m. 71/2
1 PBTITB BOURSE DU SOIR.
Emprunt 8 0/0. lio ïr. 08 3/4,171/2.
30/0. 73fr.2!30. 0
5 0/0 turc. 8 fr. 60.
Egyptiennes 6 0/0.. i!iS fr., 1S4 fr. 37..
Extér" espagnole.. l3,l3t/32.
Hongrois 60/0. MN/8. <~ 1~.
1 T~MgfapMe pftvée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Londres, le 16 mars.
La ~H -MtH Ca~«< publie la dépêche sui-
vante de Berlin, ~6:.
« Chaque gouvernement a désigné deux délé-
guéspourieCongrés:
» L Allemagne sera représentée par le prince de
Bismarck, ou & son défaut par M. de Bùlow, et
par M. Busch, conseiller de légation
L'Autriche, par le comte Andrassy et par )e
baron H. de Calice, chef de section au départe-
ment des affaires étrangères
L'Angleterre, par lord Lyons et lord Odo Rus-
seli;
» La France, par M. Waddington et par le
comte de Saint-V allier;
La Russie, par le prince Gortchakoff, ou~ à
son défaut par le général Ignatieff et par le
prince LobanofF-Rostwort'sky, ancien ministre de
.Russie a Constantinople;
La Turquie, par Savfet Pacha et Saadoullah
Pacha.
» Les plénipotentiaires nommés par l'Italie
avant la crise ministérielle étaient M. Depretis et
le comte de Launay. »
Vienne, le t6 mars.
Aussitôt que les préliminaires de paix signés &
San Stefano auront été ratifiés, le général Igna-
tietf regagnera Constantinopte, où u restera tant
que les Russes occuperont la Bulgarie.
M. PoliakoS', entrepreneur des travaux des
chemins de fer en Bulgarie, aurait reçu l'ordre
forme) de les pousser activement, et surtout ceux
de la ligne entre Iamboli et Burgas.
On assure que 50,000 Turcs se concentrent en
Bosnie. w
Saint-Pétersbourg, le 16 mars.
La plupart dés journaux anglais et autrichiens
disent que la question de l'acceptation et de là
délimitation de la Bulgarie oTnrait moins de
difficultés au Congres si la Russie se montrait
moins ambitieuse et moins avide d'influence.
Pour répondre à cette assertion, on fait remar-
quer ici dans les cercles bien informés la situa-
tion dans laquelle se trouve réellement la Bulga-
rie. On déclare que. dans cette province, tout est
dans un tel état de dissolution que, si les Russes
évacuaient le pays. il ne pourrait s'y produire
que le chaos, et même un chaos sanglant. On
ajoute que l'occupation n'est pas un avantage,
mais un fardeau pour la Russie, et qu'il existe
des fardexux dont une puissance ne peut se dé-
barrasser que d'une manière convenable.
Londres,lel6mars.
L'Amirauté a acheté, ou elle est sur le point
d'achetçr un navire cuirassé, construit dans la
Tamise pour le Japon.
Oh télégraphie de Constantinople, au Jtfo~M~
.~M~M~ qu'une division russe'est partie d'An-
drinoplepourBoulair.
Le JKo~MM~ Post annonce que la Russie n'a ni
accepté ni rejeté la proposition que la Grèce fût
représentée au Congrès. Elle est disposée toute-
fois à admettre des délégués grecs qui auront
simplement voix consultative.
Le même journ~i publie une dépêche de Ber-
lin, disant que toutes les puissances se sont ac-
cordées pour envoyer deux représentans au Con-
grès.
On télégraphie de San-Stefano, le <4 mars au
?*!mM, que les régimens de la garde ont reçu l'or-
dre de s'embarquer pour la Russie aussitôt que
letraitéauraétératiué.
Le .Dat~y 3'M~Vt~)A publie la dépêche suivante
deVienne.IelS:
<: L'Autriche s'oppose à ce que la Russie as-
sume la protection de toute l'Eglise grecque.
f L'Angteterre et l'Autriche se sont entendues
pour annexer la Thessalie. l'Epire et la Macé-
doine a la Grèce, si la Russie persiste a étendre
la Bulgarie jusqu'aux limites déjà indiquées. »
Londres, le 16 mars, i h. matin.
La Chambre des Communes a voté tous les
articles du budget de la marine; excepté ceux qui
sont relatifs aux arsenaux et aux magasins de la
marine, sur lesquels le vote a été ajourné.
Saint-Pétersbourg, le 16 mars.
On fait ressortir dans les cercles officiets que la
Grèce ne peut pas constituer, comme les grandes
puissances, une partie intégrante du Congrès
mais on no s'oppose pas à ce que la Grèce fasse
soutenir ses intérêts par des délégués auprès du
Congrès
Les nouvelles publiées dernièrement au sujet
de négociations qui auraient été entamées entre
le Samt-Siëge et le gouvernement russe, tou-
chant 'a situation des catholiques polonais ou
de l'Eglise catholique en Pologne, ne sont pas
exactes..
La question relative aux catholiques romains
de la Pologne est une affaire qui concerne l'em-
pire. bien que les Polonais aient toujours cherché
a lui donner un caractère essentiellement polonais.
Aucun changement important n'a été opéré ac-
tuellement mais il est vrai que l'empereur a ré-
<~
pondu par une lettre conçue dans des termes très
obligeans à la lettre également très obligeante
que le Pape lui a adressée pour lui annoncer son
avénement.
Athènes le 16 mars.
On assure que la Russie, répondant à la de-
mnnde de l'Angleterre, relative à l'admission de
la Grèce au Congrès, aurait dit qu'il n'était pas
nécessaire que Ta Grèce fût représentée au Con-
grès, mais qu'elle pouvait avoir voix consulta-
tive.
Cftte réponse, qui équivaut à un refus, a pro-
duit une pénible impression. La presse regarde
comme rompu tout lien entre la Grèce et la Rus-
sie, et p"nse que l'intérêt de la Grèce est d'être
alliée aux puissances occidentales.
L'article de .K~M&H~ /hMfMM, hier, sur
l'admission de la Grèce au Congrès, et sur le rôle
qu'elle est appelée à jouer, a causé une vive émo-
tion.
Constantinople, le t!! mars, soir.
Les forces russes qui se trouvent dans la di-
rection de Gallipoli ont été augmentées..
Que'ques troupes s'embarqueront mercredi à
Buyukdéré. retournant à Odessa.
Deux autres cuirassés anglais sont attendus
dans la baie d'Ismidt.
Vienne, le 1S mars, soir.
La commission du budget de la Délégation au-
trichienne, discutant le crédit de 60 millions de
Marisa a adopte part! voix contre 9 la proposi-
tion suivante de M. Schaup
« Dans le cas où le cours des événemens en
Orient rendrait indispensable nn déploiement de
force armée pour la protection des intérêts es-
sentiels de la monarchie, le ministère commun
est autorif.é, en s'entendant avec les deux gou-
vernemens, à pourvoir aux dépenses nécessaires
jusqu'à concurrence d'une somme de 60 mil-
lions. »
M. Sturm se prononce contre le vote des cré-
dits. Il annonce qu'il provoquera un vote de mi-
norité. ]
M. Herbst parle dans le même sens. ]
Après le vote de la loi sur le 3 0/0 amortis-
sable, le ministre des nuances a demandé à
la Chambre des Députés de mettre la discus-
sion du budget à l'ordre du jour de la séance
de lundi. La Chambre a décidé qu'elle ne
s'occuperait pas avant lundi de cette ques-
tion d'ordre du jour. Comme la Chambre n'était
plus en nombre quand le vote a été émis, le
ministre renouvellera sa demande lundi pour
mardi, et il attendra le résultat de cette de-
mande avant de prendre la résolution que
comporterait un nouveau refus.
Le projet de loi portant établissement
d'un nouveau Tarif général des douanes
a été déposé le 9 février 1877 sur le bu-
reau de la Chambre des Députés de 1876.
Noù~ en avons alors donné l'analyse. La
Chambre ayant été renouvelée, ce docu-
ment a dû être réimprimé, comme tous
les projets dont le 16 mai a suspendu la.
discussion, et la distribution de la réim-
pression a été faitele samedi 9 mars. Nous
ne pensions pas qu'il dût y avoir de modi-
fication au texte de l'exposé des motifs,
et encore moins qu'il y en eût au libellé
des articles du projet de loi mais nous
venons de lire à la fois les deux docu-
mens, et ce n'est pas sans surprise que
nous avons vu qu'il y a entre eux de no-
tables différences.
La première modification {page 46 de
la réimpression) porte sur les délibéra-
tions du Conseil supérieur de l'agricul-
ture, de l'industrie et du commerce. L'ex-
posé des motifs de 1877, dans sa fidèle
analyse de ces délibérations, disait que,
« sans contester ce qu'il y a de vrai dans
les considérations » émises sur l'état
d'infériorité comparative de certaines
de nos industries « et* d'efficace dans
le mode d'opérer qu'elles préconisent,
~ï WM~'o~~ a!M CoM~ n'a pas cru pou-
voir recommander au gouvernement l'ap-
plication des deux décimes de guerre
et des 4 0/0 au nouveau Tarif général. »
Ce passage a été supprimé dans l'exposé
des motifs nouvellement distribué. Pour-
quoi cette suppression ? Elle étonne d'au-
tant plus qu'il ne s'agit pas ici d'une opi-
nion ou d'une doctrine, mais d'un fait. Le
Conseil supérieur a repoussé la surtaxe
douanière de 24 0/0, et il est difficile de croire
qu'en passant sous silence cette résolution
importante, le document officiel puisse la
faire oumier. Il l'avait constatée d'abord.
Pour être agréable à qui cherche-t-il à
dissimuler qu'elle a été prise? Nous ne
nous en apercevons que trop, lesprotec-
tionnistes ont agi dans l'intervalle, et c'est
de leur main que vient cette suppression
étrange. Mais ils se trompent en suppo-
sant que la Chambre ne s'en apercevra
pas, et, si elle s'en aperçoit, qu'elle en
sera satisfaite. Elle est au moins aussi at-
tachée que sa devancière aux principes )
de la liberté commerciale.
Un peu plus loin, l'exposé des motifs <
est, d'ailleurs, obligé de reconnaître que E
la surtaxe a été repoussée; mais il insiste 1
alors sur la faiblesse de la majorité d'une
voix qui s'est prononcée en faveur de la (
suppression, tout en admettant par excep- c
tion une « majoration » d'un dixième au 1
profit de l'industrie du coton.
Mais les grands changemens du texte o
sont ceux des dernières pages. C'est là x
que sont produites les raisons qui ont (
amené le gouvernement à renoncer aux <
anciens articles 4, S et 6, et à proposer les e
nouveaux articles 4 et S.
L'article 4 ancien disait « L'impôt sup- i
plémentaire de 4 0/0, établi par l'article 2 a
de la loi du 30 décembre 1873, ne sera t
plus perçu qu'à l'égard des denrées colo- (
niales de consommation H l'article 5 (
K Les droits établis sur les fils et tissus 1
? de coton sont augmentés d'un dixième H
l'article 6, enfin « Le gouvernement est `
autorisé à frapper d'une surtaxe de deux (
décimes (0 fr. 20) les droits applicables aux l
produits originaires des pays dont le ta- ]
rif de douane dépasse en moyenne 150/0 J
sur les produits fabriqués. La majoration ]
accordée aux fils et aux tissus de coton
avait déjà fort surpris, venant après que
M. Fernand Raoul-Duval, dans un rapport
très étudié, eut démontré que, entre les
conditions de la fabrication anglaise et
celles de la fabrication française il n'y a
pas, tout compris, une différence'de frais
de plus de 3 à 4 0/0. Mais que dire main-
tenant du nouvel articte 4 qui frappe de
24 centimes par franc les marchandises
dont voici la longue liste ? R
Produits chimiques, teintnresdérivéesdu
goudron de houille, faïences et porce-
laines, verres et cristaux (la verrerie a
déclaré qu'elle ne voulait pas de protec-
tion !), fils de lin ou de chanvre et fils
de jute, fils de coton fils de laine,
d'alpaga, de lama, de vigogne, fils de
bourre de soie,–tissus de lin et de chan-
vre et tissus de jute,-tissus de coton,
tissus de laine, d'alpaga, de vigogne, tis-
sus de poil de chèvre, de poils et de cuir,–
tissus de soie (passementerie, rubans),–tis-
sus de bourre de soie, vetemens, pièces
de lingerie et autres articles similaires,
vetemens en tissus confectionnés, en tout
ou en partie papier et ses applications,
peaux préparées,-ouvrages en peau et en
cuir, aiguilles à coudre, coutellerie,
tabletterie, brosserie, boutons,
bimbeloterie.
Un ne s explique plus guère que, en
proposant cet article 4, les auteurs de
l'exposé des motifs de 1878 continuent
d'affirmer que le nouveau Tarif général
marquera un pas de plus fait dans la voie
de Va liberté commerciale, et qu'il prend
pour limite supérieure des tarifications
de l'avenir la moyenne des taxes conven-
tionnelles de 1860. Mais, disent-ils,
les idées ont changé depuis l'année
dernière Elles n~ont point changé seu-
lement en France; toute l'Europe est
actuellement entraînée vers les. majora-
tions de tarif, et la désir de tirer des
douanes un supplément de revenu est de-
venu général. La France ne peut rester
seule iidèle aux tendances de 1860, et c'est
même dans l'intérêt de ses futurs traités
de commerce qu'elle est obligée de rele-
ver ainsi les droits de la tarification géné-
rale.–Nous ne pouvons pas, en quelques
mots, faire voir ce qu'il y a d'erroné dans
cette assertion, et comment c'est nous-mê-
mes qui allons ainsi exciter les nations avec
lesquelles nous faisons du commerce à
rétablir les anciennes barrières, sans autre
résultat possible que la diminution du
mouvement des échanges. Il suffit pour
aujourd'hui de signaler les modifications
si graves que, dans l'intervalle d'une an-
née. l'influence des protectionnistes a su
faire introduire dans un tarif dont plu-
sieurs dispositions étaient déjà critiqua-
bles. Elles sont de telle nature, qu'elles
doivent éveiller dès à présent l'attention
de toutes les personnes que préoccupent
les grands intérêts économiques de la
France et l'avenir du commerce universel.
Comme corollaire de l'article 4, le nou-
vel article H statue que, à l'égard des pays
dont le tarif douanier frappe ou frapperait
nos produits fabriqués de droits supérieurs
à 20 0/0, la surtaxe de 24 c. sera élevée à
50 c. par franc. On saute de 20 c. à 50 c.
d'un projet à l'autre, _et la chose pa-
raît toute naturelle. C'est là une des
plus étranges innovations qui pouvaient
être dues au. 16 mai, car enfin sans le
16 mai le projet de 1877 n'aurait pas été
mojiné, et, s'il avait à l'être depuis que
le 16 mai a échoué, nous nous attendions
à ce que ce fût dans le sens contraire.
PAUL BdTEAU.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Contrairement aux prévisions d'hier, l'ar-
ticle 3 de la loi sur l'état de siège n'est point
venu en discussion. L'amendement du groupe
constitutionnel, sur lequel devait porter le
débat, a été présenté dès le commencement de
la séance et soutenu par un des signataires,
M. Lambert do Sainte-Croix mais, à la de-
mande du gouvernement, il a été renvoyé à
la commission. On sait que cet article 3 ren-
ferme le dernier point litigieux, celui où
se concentreront les derniers efforts de la
droite. La rédaction de la Chambre et celle de
la commission, complétement différentes sur
ce point, tranchent une question très impor-
tante dans deux sens opposés d'un côté, le
système de la Chambre refuse au Président
de la république le droit de déclarer l'état de.
siège dans le cas où la Chambre est dis-
soute, et de l'autre, le système de la com-
mission confère au Président ce droit. Entre
ces deux solutions, intervient l'amendement
des constitutionnels, lequel reprend le texte
de la commission, mais y ajoute un paragra-
phe disposant que, a si l'état de siège est mo-
tivé par une insurrection à main armée, il
devra être limité aux départemens dans
o lesquels l'insurrection se seramamfestée.
Cette restrictiononre-t-eUe une garantie solide
etsuffisante? Et, en présencedodeux principes
si contraires, quel est celui que choisiront le
gouvernement et la gauche? Telle est la
question qui allait être débattue, et qui
a été ajournée. Après les. explications pré-!
sentées par M. Lambert de Sainte-Croix,
M. le ministre de l'instruction publique a
demandé le renvoi de l'amendement à la
commission. Le Sénat n'avait point à se
prononcer à cet égard le renvoi est de droit.
La commission a quitté son banc, et le Sénat
a passé aux autres projets inscrits à son ordre
du jour. Un de ces projets était la loi d'am-
nistie mais on ne pouvait naturellement pas
l'aborder elle a été renvoyée à lundi d'a-
bord, puis à une époque ultérieure, M. le
ministre des Snanees ayaat demandé au Sé-
nat de commencer, aussitôt après le vote de
!a !oi sur l'état de siège, l'examen du budget
des dépenses.
D Le reste de la séance n'oiïrait plus d'in-
térêt il n'y avait qu'une série de projfts se-
condaires une question cependant a arrêté
le Sénat la proposition de M. Hervé de
Saisy, tendante au rétablissement du scru-
tin de liste pour les élections à la Cham-
bre. Question fort importante assurément,
mais non moins inopportune ) It est vrai
que l'on devait statuer aujourd'hui non
sur le fond ni sur le principe de la pro-
position, mais simplement sur la prise en
considération, et c'est pourquoi la commis-
sion et son rapporteur, M. de Lareinty, en-
gageaient le Sénat à ne point refuser
l'étude au moins d'une question aussi
capitale. A quoi M. Le Royer a réptiqué très
justement que c'était précisément cette étude
qu'il fallait éviter. Voici une Chambre élue
de la veitie, et vous iriez contester le systèma
d'élections dont elle est sortie? Et si vous ve-
niez à le condamner, ce système, si vous ré-
tablissiez le système ancien, ne porteriez-
vous pas une atteinte redoutable à l'autorité
de cette Chambre ainsi moralement frappée
dans son principe? La prise en considéra-
tion a été repoussée à une grande majorité,
par 133 voix contre 93.
B.-V.B
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés):
« Qui veut la fin veut les moyens '), dit
M. Dugué de la Fauconnerie au commen-
cement de la séance, en rectifiant le pro-
cès-verbal. II avait été des premiers à de-
mander au gouvernement de la république
d'entreprendre de grands travaux, et, s'il s'é-
tait trouvé présent hier au moment du vote,
il aurait naturellement voté le projet de ra-
chat. Cette adhésion signifie quelque
chose, venant, par le canal de M. Du-
gué de la Fauconnerie de l'un des
groupes du parti de l'Appel au peuple qui
est en train de se désagréger. Le mot de
M. Dugué est, d'ailleurs, la devise de la jour-
née. C'est parce qu'elle veut la fin que la
Chambre a vota hier le rachat des chemins
du Sud-Ouest et qu'elle vote aujourd'hui les
projets sur l'amélioration du lit de la Seine
et du Rhône, et c'est pour prouver qu'elle
veut aussi les moyens qu'elle va voter le pro-
jet créant un nouveau type de rente en 3 0/0
amortissable. Le tout d'urgence.
D Le projet relatif à la Seine statue que le
tirant d'eau sera porté à 3 mettes en~e
Rouen et Parjs et à Paris même, car M. de
Freycinet a promis de dépos. r un projet ces
jours-ci pour faire bénéficier la traversée de
Pans de cette amélioration. Y compris le
canal Saint Deuis? demande M. AHain-TargS
–Nous l'entendons ainsi, répond le ministre,
mais la question n'est pas encore étudiée
Et les canaux du Nord, qui y viennent abou-
tir par l'Oise? Et io réseau navigable de la
basse Normandie? Toutes les questions se
rencontrent et se croisent, et M. Baïbaut en
fait une par trop spéciale sur la nature des
barrages à employer.
Les travaux de la basse Seine, non com-
pris la traversée de Paris, coûteront 32 nnl-
Iior.s; ceux du Rhône, entre Lyon et la mer,
en.coùteront 45. Mais, pour l'amélioration du
Rhône, il y a une objection. On n'est pas
d'accord sur la nécessité de creuser le Rhône
lui-même, et des hommes très compétens
parmi lesquels M. Krantz, sont d'avis qu'il
vaudrait mieux prendre franchement le parti
d'établir un canal latéral au Rhône. M. Bla-
chère a demandé que le ministre fasse im-
médiatement procéder à l'étude d'un canal à
creuser sur la rive droite entre Lyon et Arles-
mais il était bien difficile de l'entendre Au
contraire, M. Devès a là voix forte et de l'ac-
cent. Il ne parle ni pour le lit du Rhône, ni
pour le canal; il parle paur les irrigations et
pour l'agriculture qu'on a trop l'air de laisser
de côté dans ces projets. 1
B II fallait commencer par satisfaire l'inté-
rôt le plus pressant; c'est celui de la naviga-
tion du Rhône. Le reste viendra aussitôt
que possible. Voilà pour les réserves de
M, Devès. Quant à l'amendement de M BIa-
chëre, il n'a pas été adopté et il ne pouvait
guère l'être, car il comportait un blâme pour
le projet.
D Une heure a largement suffi pour discu-
ter chacun de ces deux projets. On n'a plus,
d ici à quoique temps, de batailles à livrer. Le
projet de loi sur la nouvellerentene devaitpas
soulever beaucoup plus de difficultés.'M. Rou-
her a renoncé à le représenter comme une
machine de guerre dressée contre la rente per-
pétuelle ctcontrelerepos des familles. Que de
bruit n'a-t-on pas fait autour de ce projet si
simple Et qui maintenant n'avoue, comme
on l'a dit if-i même, que c'était beaucoup de
bruit pour rien? '1
? II n'y a que M. Sourigues qui tienne bon.
Ses scrupules sont des plus déticats. L'arti-
cle 4 l'inquiète. Est-il possible de laisser au
ministre des finances le droit de faire déter-
miner par décrets le taux et l'époque des
émissions, la nature, la forme et le mode de
transfert des titres, la mode et les époques
d'amortissement et do paiement des arré-
rages? '1
Si la souscription, suivant lui, était faite,
sur soumissions cachetées, au plus offrant, 1Ë-
tat y gagnerait probablement 10 à 12 mil-
lions. Mais c'est après la discussion la
plus approiondie, comme le dit M. Wilson,
que la commission du budget a renoncé au
procédé de la souscription publique. D'abord
!i n'y aura pas d'intermédiaires entre le Trésor
et le public, et par conséquent pas de frais ou
de bénéfices entre l'émission et l'absorption
des titres. Ensuite il s'agissait pour l'Etat,
comme pour les grandes Compagnies, d'é-
mettre des titres d'une grande ressemblance
avec les leurs, au fur et à mesure de ses be-
soins, et non pas de contracter tout d'un coup
un seul emprunt. De plus, la commission &
pris connaii-sance des intentions du mioistre
et elle ne lui a donné de b'anc-seing que
parce qu'elle a complétement approuvé les
dispositions qu'il a préparées et qu'elle les a
même vu compléter sur ses indications.
B Toutes les méthodes s'usent. L'intermé-
diaire des banquiers adjudicataires des an-
ciens gros emprunts a été très utile; la sous-
..ON S'ABONNE
tne des PrBtres-SaiBt~Germam-l'Antcn'ois,' H.
PBHX.ME.ABOMMEMBMT:
Unan. Sumois. Trois moM.
Départemens. 80 fr. <0 tr. 20 tr.
fMis. ?i!fr. 96 Cr. i8&.
Les aconnemens partent des i" et i< M
chaque mois.
Pa~ht, nm Bnaaé~e. M eettt*
B~piM'
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r ~t~~ iMMMo
n 7 m§
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régences du Maroc ~t. de ia Tunisie,
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'&n moyen d'une valeur payable & Paris on de
Xttmdats-poste, soit internattonaux, soit fraaça's
en Altemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous tes pays du Nord <
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
PM FeaYoi d')me valeuj payable à Par!~
~~<~M.' Les aanoBces sont Menés
C&eï F&nehey, ~ttMtte et C*, i
8,placodeIaBourse,
et &u bureau du J'OttJRNAt
~Ssi!doiv9Bttoujours 6t!'eagre6es par ta ipMMMoa~
PAMS
SAMEDÏ16MARS
La discussion de la loi sur l'état de
siège est interrompue au Sénat. M. Bo-
cher avait annoncé que ses amis présen-
teraient un amendement à l'article 3; ils
l'ont présenté, en enet, et M. Bardoux en
a demandé le renvoi à la commission. Le
renvoi était de droit; il a dû, par consé-
quent; être prononcé. L'amendement con-
siste à donner au Président de la répu-
Nique l'&utorisation d'établir l'état de
siège, même en cas de dissolution, s'il y
avai~, révolte à main armée.
Toilà donc la discussion suspendue
mais elle sera reprise lundi, et l'on ne
saurait douter que l'accord qui s'est ma-
nifesté entre la majorité et le gouver-
nement se maintienne solidement. La
séance d'hier a été d'une importance déci-
sive, et le sort de la loi n'est plus dou-
teux. Tous les amendemens de la com-
mission sur l'article 1 et sur l'article 2
ont été repoussés; la rédaction du gouver-
nement et de la Chambre des Députés &
été adoptée. Nous nous attendions à ce
résultat. La Chambre haute ne pouvait pas
rester plus longtemps étrangère au mou-
vement de l'esprit public elle ne pou-
vait pas se condamner à perpétuité au
rôle d'obstacle ou de borne. Quelques
uns de ses membres, qui font passer l'in-
térêt de parti ou de coterie avant l'inté-
rêt du pays et du Sénat lui-même, en
fieront désespérés; mais ils ne persuade-
ront à personne que l'ordre social soit en
péril, et que les votes d'hier, précurseurs
de ceux d'aujourd'hui, soient l'annonce
de terribles Catastrophes. MM. Ribière,
Bérenger, Le Royer avaient déjà dé-
montré avec beaucoup de bon sens,
de logique et d'éloquence, l'opportunité
de la. loi s'ils n'avaient pas dissipé tous
lés nuages, M. le ministre de la justice
t'aurait fait dans la journée d'hier. M. Du-
faure n'a jamais mis plus de chaleur, de.
vigueur, et, si on peut le dire, de jeunesse
et de verve au service des idées libé-
râtes dont il a été pendant toute sa
vie le défenseur. C'est un grand bon-
heur et un grand honneur pour le mi-
nistère actuel d'être présidé par un
homme dont la longue carrière présente
une si parfaite unité et se poursuit en-
core avec tant d'éclat. M.DufaureaIe
rare privilège d'inspirer à tous les partis
non seulement le respect, mais la epn-
Ëance. Les conservateurs les plus arrié-
rés'ne sauraient le regarder comme un
révolutionnaire ils doivent avouer qu'en-
tre ses mains le principe d'autorité ne
court aucun risque. M. Dufaure ne peut
être sôupçonn.é ni de légèreté ni d'igno-
rance aussi, lorsqu'il vient déclarer à la
tribune que le gouvernement est suffi-
samment armé par les lois ordinaires pour
Ïes circonstances ordinaires, et que l'état
de siège, instrument d'exception, doit
être réservé pour des exceptions formel-
lement spécinées, qui pourrait douter?
qui oserait contredire? Il ne reste plus
qua voter.
M. Dufaurc s'est appliqué surtout
& déterminer le caractère de la loi.
C'est, en quelque sorte, une loi de pré-
cision que le gouvernement a voulu faire.
La loi actuelle a de bonnes qualités, et
Dous l'avons éprouvé après le 16 mai,
puisque, malgré les exhortations de la
presse réactionnaire, les ministres n'ont
pas cru pouvoir établir l'état de siège.
Mais enfin cette loi manquait sur quelques
points de netteté elle prétait à des inter-
prétations diverses et à des commentaires
quëM.Dufauren'apasdédaignédediscuter.
Il importait donc de la rédiger plus claire-
ment et de la mettre en rapportintime avec
la Constitution. Le gouvernement ne s'est
pas proposé autre chose. M. Delsol, au n
contraire, et la majorité de la commission p
se sont proposé d'obscurcir-encorelaloi et i
de la mettre ,en rapport non plus avec la ]
Constitution, mais avec les espérances et
tes intrigues des factions. Deux points de j -j
vue aussi dinérens devaient aboutir à
des conclusions opposées, et c'est ce qui )
est arrivé. Le Sénat, mis en demeure de i
choisir, s'est prononcé pour le gouverne- i
ment et contre la commission. <
Les constitutionnels ont voté avec le ;1
Gouvernement. M.Bocher a parlé en leur <
nom, et il n'a pas parlésans quelque em- ]
barras. Les constitutionnels auront bien )
de la peine a se 6xer; ils ont abandonné <
la droite, mais ce n'est pas pour venir j ]
décidément à gauche. Non; ils veulent <
rester indépendans entre la droite et la ]
gauche, ~oter suivant leur opinion, <
tantôt avec l'une, tantôt avec l'au- 1
tre, ne se compromettra jamais avec <
aucune, et couper habilement un cheveu ]
en deux pour Batisfaire aux\deux.parties. (
Courtiers honnêtes, cemme dit M. de Bis- ]
marci:, ils tâcheront ;de mettre tout le
monde d'accord, au risque de n'être eux- -t
mêmes d'accord avec personne. C'est là ]
un rôle qui convient peut-être plus à des ]
philosophes qu'a des politiques; il faut <
voir comment les constitutionnels s'en i
tireront. Nous les attendons à l'œuvre. t
Hier, ils ont bien débuté ils ont marché }
avec les gauches. Peut-être en prendront- (
ils doucement l'habitude ~peut-être, en se (
tournant vers lesdroites, y verront-ils des i
visages de p)us en plus rébarbatifs~peut-
être seront-ils prochainement traitéa de 'x
radicaux et de révolutionnaires, comme t
veront-ils quelque consolation dans leur
conscience, comme nous en ayons trouvé
dans la nôtre. C'est la grâce que nous leur
souhaitons.
L'Autriche et l'Angleterre se préoccu-
pent beaucoup de savoir si, à côté du
traité principal de Sàn-Stefano, il n'existe
pas des stipulations secrètes entre la
Russie et la Porte. Rien de plus légi-
time que cette préoccupation; seulement.
on ne voit pas trop à quels résultats elle
peut conduire. Les deux puissances,, le
Congrès lui-même ont le droit sans doute
d'interroger directement la Russie sur ce
fait; mais la Russie dira-t-elle la vérité,
toute la vérité ? Eat-sIIe même obligée
moralement à la dire ? Le caractère natu-
rel des conventions secrètes est de res-
ter secrètes, de n'être point divulguées.
Elles ne sont, en général, connues qu'au
fur et à mesure que les événemens
se déroulent. Le traité d'Unkiar-Skelessi,
par exemple, a été connu le jour
seulement où ses conséquences OBt com-
mencé à se produire. La réponse de
la Russie aux questions trop curieu-
ses qu'on pourrait lui poser serait
donc négative, d'autant plus que, sui-
vant toutes les probabilités, s'il existe
des stipulations secrètes, elles n'ont la
la forme officielle ni d'une convention
ni d'un traité. Il faut donc renoncer à in-
terroger, puisqu'on est certain de n'avoir
pas de réponse. Reste la ressource de de-
viner si l'on peut, et surtout de chercher
ailleurs des garanties contre les événe-
mens à craindre.
Une autre question qui est en ce mo-
ment l'objet d'une étude particulière est
celle de l'admission au Congrès de la
Grèce et aussi des petites principau-
tés des Balkans. Nous avons déjà parlé
de la Grèce et du rôle que l'Angleterre
voudrait lui faire jouer pour balancer
l'inBLuence russe en Orient. L'Autriche
est, paraît-il, résolue à suivre l'Angle- °
terre dans cette voie, où l'Italie et l'Allé-
magne ne lui font aucun obstacle. La
seule difficulté est de savoir si l'on peut
dès aujourd'hui décider que la Grèce; i
prendra part au Congrès, ou s'il ne vaut
pas mieux s'en remettre à la décision
du Congrès lui-même. La seconde ma-
nière de procéder est la plus correcte.
Le Congrès se réunit en vertu du traité
de Paris, et le traité de Paris ne connaît
que les puissances garantes. Ce n'est là,
au surplus, qu'une question de forme, et
la plupart des puissances sont d'accord
sur le fond.
Quant à la Russie, il est difficile de sa-
voir ce qu'elle veut exactement; elle doit
être un peu embarrassée. L'admission de la
Grèce, proposée par l'Angleterre et par
l'Autriche, est une manœuvre, ou du moins
une précaution dirigée contre elle. D'Un
autre côté, la Russie ayant toujours
inscrit sur son drapeau la défense des
chrétiens d'Orient, de tous les chrétiens,
comment pourrait-elle ne pas se mon-
trer aussi favorable à la Grèce que le
reste de l'Europe? Aussi ~e ~M*~ recevait-
il récemment d'Athènes une dépêche as-
sez singulièrement rédigée, et d'après la-
quelle le czar« autorisait » la Grèce à ve-
nir au Congrès. Par malheur, d'autres dé-
pêches, communiquées par l'agence Ha-
vas, jettent le doute sur les résolutions de
la Russie, et peut-être ces résolutions ne
sont-elles pas encore définitivement ar-
rêtées..
La jPaK AfaK seignemens plus complets: la Russie admet-
traitllajprésence de la Grèce, mais elle insis-
terait pour que la Roumanie, -la Serbie et
le Montenegro fassent aussi représentés à
Berlin. Remarquons d'abord que la situa-
tionde ces principautés, vassales de laTur-
quie, ne saurait être comparée à celle d'un
royaume souverain comme la Grèce
il faudrait avant tout proclamer l'indé-
pendance de ces principautés, au moins
des deux premières. Le Monténégro a tou-
jours soutenu qu'il était indépendant, et il
l'était en fait, ce qui est une présomp-
tion en sa faveur. Mais est-il vrai que
la Russie tienne beaucoup'à la repré-
sentation au Congrès des principautés
du Danube? Au premier abord, ouest
tenté dé le croire. L'Angleterre joue de la
Grèce, elle avance uji pion sur l'échiquier;
la Russie avance trois pions, ce qui est
une belle réplique, et elle se montre es-
cortée de plusieurs cliens. Voilà l'appa-
rence est-ce la réalité? La Russie peut
compter sans doute sur le dévouement du
Monténégro encore le voisinage de l'Au-
triche opère-t-il parfois des déviations dans
les sentimens du Monténégro pour les Rus-
!
de la Russie de-croire à leur tendresse.
La Roumanie demande très haut à en-
trer au Congrès; pourquoi? pour s'y re-
fuser à la rétrocession de la Bessarabie.
La rupture entre les deux alliés est com-
plète. Le ministre roumain des aSaires
étrangères, M. Cogalniceano, vient d'en-
yoyer une circulaire à ses agens a l'étran-
ger, pour déclarer qu'il ne reconnaissait
paa comme valables, en ce qui con-'
cerne la Roumanie, les stipulations
du traité de San-Stefano. La Serbie
frappe également à Importe du Con-
grès; pourquoiPparcequ'elle se trouve
mal récompensée par les Russes de
tous les efforts qu'elle a faits, et parce v
qu'elle attend davantage de la~onganimité
de l'Europe. Les Serbes n'aiment pas les
Russes, et, réciproquement, les Russes se
mènent de l'esprit personneletdu caractère
des Serbes, auxquels ils préfèrent de
beaucoup les Bulgares. Dans ces condi-
tions, il est possible que la Russie ait
songé à réclamer l'admiss'ion des princi-
pautés, mais il est douteux qu'elle donne
suite à ce projet. Les Roumains ont
envoyé deux négociateurs en Europe,
-les princes Grhika et Stourdza, lesquels
écrivaient récemment de Londres que la
cause roumaine trouvait déjà plus de
sympathie en Angleterre. C'est vraisem-
blable mais ce n'est pas l'Angleterre qui
devrait prendre en main la cause des prin-
cipautés danubiennes. Cette tâche incombe
surtout à l'Autriche. La Russie trouvera,
avec le temps, bien des difficultés en
Orient; elle y fera bien des mécontens;
ces mécontens chercheront ailleurs un
appui. Voilà ce que l'Autriche peut dès
aujourd'hui prévoir, et de quel côté elle
devrait tourner s& politique ei elle ~n &vait
une.
BOURSE DE PAMS
tMttM-e te 1S te t6 B[
Coupon détaché.
comptant. 74 33 734S.1S.
Fin cour. 74 30 7330.2S.
~t/*0/e
Compt&ntl04.t04.
Comptantll0i0.il0l0.
Fincou?. 11022 i/2 HO m. 71/2
1 PBTITB BOURSE DU SOIR.
Emprunt 8 0/0. lio ïr. 08 3/4,171/2.
30/0. 73fr.2!30. 0
5 0/0 turc. 8 fr. 60.
Egyptiennes 6 0/0.. i!iS fr., 1S4 fr. 37..
Extér" espagnole.. l3,l3t/32.
Hongrois 60/0. MN/8. <~ 1~.
1 T~MgfapMe pftvée.
Service télégraphique de l'agence Havas.
Londres, le 16 mars.
La ~H -MtH Ca~«< publie la dépêche sui-
vante de Berlin, ~6:.
« Chaque gouvernement a désigné deux délé-
guéspourieCongrés:
» L Allemagne sera représentée par le prince de
Bismarck, ou & son défaut par M. de Bùlow, et
par M. Busch, conseiller de légation
L'Autriche, par le comte Andrassy et par )e
baron H. de Calice, chef de section au départe-
ment des affaires étrangères
L'Angleterre, par lord Lyons et lord Odo Rus-
seli;
» La France, par M. Waddington et par le
comte de Saint-V allier;
La Russie, par le prince Gortchakoff, ou~ à
son défaut par le général Ignatieff et par le
prince LobanofF-Rostwort'sky, ancien ministre de
.Russie a Constantinople;
La Turquie, par Savfet Pacha et Saadoullah
Pacha.
» Les plénipotentiaires nommés par l'Italie
avant la crise ministérielle étaient M. Depretis et
le comte de Launay. »
Vienne, le t6 mars.
Aussitôt que les préliminaires de paix signés &
San Stefano auront été ratifiés, le général Igna-
tietf regagnera Constantinopte, où u restera tant
que les Russes occuperont la Bulgarie.
M. PoliakoS', entrepreneur des travaux des
chemins de fer en Bulgarie, aurait reçu l'ordre
forme) de les pousser activement, et surtout ceux
de la ligne entre Iamboli et Burgas.
On assure que 50,000 Turcs se concentrent en
Bosnie. w
Saint-Pétersbourg, le 16 mars.
La plupart dés journaux anglais et autrichiens
disent que la question de l'acceptation et de là
délimitation de la Bulgarie oTnrait moins de
difficultés au Congres si la Russie se montrait
moins ambitieuse et moins avide d'influence.
Pour répondre à cette assertion, on fait remar-
quer ici dans les cercles bien informés la situa-
tion dans laquelle se trouve réellement la Bulga-
rie. On déclare que. dans cette province, tout est
dans un tel état de dissolution que, si les Russes
évacuaient le pays. il ne pourrait s'y produire
que le chaos, et même un chaos sanglant. On
ajoute que l'occupation n'est pas un avantage,
mais un fardeau pour la Russie, et qu'il existe
des fardexux dont une puissance ne peut se dé-
barrasser que d'une manière convenable.
Londres,lel6mars.
L'Amirauté a acheté, ou elle est sur le point
d'achetçr un navire cuirassé, construit dans la
Tamise pour le Japon.
Oh télégraphie de Constantinople, au Jtfo~M~
.~M~M~ qu'une division russe'est partie d'An-
drinoplepourBoulair.
Le JKo~MM~ Post annonce que la Russie n'a ni
accepté ni rejeté la proposition que la Grèce fût
représentée au Congrès. Elle est disposée toute-
fois à admettre des délégués grecs qui auront
simplement voix consultative.
Le même journ~i publie une dépêche de Ber-
lin, disant que toutes les puissances se sont ac-
cordées pour envoyer deux représentans au Con-
grès.
On télégraphie de San-Stefano, le <4 mars au
?*!mM, que les régimens de la garde ont reçu l'or-
dre de s'embarquer pour la Russie aussitôt que
letraitéauraétératiué.
Le .Dat~y 3'M~Vt~)A publie la dépêche suivante
deVienne.IelS:
<: L'Autriche s'oppose à ce que la Russie as-
sume la protection de toute l'Eglise grecque.
f L'Angteterre et l'Autriche se sont entendues
pour annexer la Thessalie. l'Epire et la Macé-
doine a la Grèce, si la Russie persiste a étendre
la Bulgarie jusqu'aux limites déjà indiquées. »
Londres, le 16 mars, i h. matin.
La Chambre des Communes a voté tous les
articles du budget de la marine; excepté ceux qui
sont relatifs aux arsenaux et aux magasins de la
marine, sur lesquels le vote a été ajourné.
Saint-Pétersbourg, le 16 mars.
On fait ressortir dans les cercles officiets que la
Grèce ne peut pas constituer, comme les grandes
puissances, une partie intégrante du Congrès
mais on no s'oppose pas à ce que la Grèce fasse
soutenir ses intérêts par des délégués auprès du
Congrès
Les nouvelles publiées dernièrement au sujet
de négociations qui auraient été entamées entre
le Samt-Siëge et le gouvernement russe, tou-
chant 'a situation des catholiques polonais ou
de l'Eglise catholique en Pologne, ne sont pas
exactes..
La question relative aux catholiques romains
de la Pologne est une affaire qui concerne l'em-
pire. bien que les Polonais aient toujours cherché
a lui donner un caractère essentiellement polonais.
Aucun changement important n'a été opéré ac-
tuellement mais il est vrai que l'empereur a ré-
<~
pondu par une lettre conçue dans des termes très
obligeans à la lettre également très obligeante
que le Pape lui a adressée pour lui annoncer son
avénement.
Athènes le 16 mars.
On assure que la Russie, répondant à la de-
mnnde de l'Angleterre, relative à l'admission de
la Grèce au Congrès, aurait dit qu'il n'était pas
nécessaire que Ta Grèce fût représentée au Con-
grès, mais qu'elle pouvait avoir voix consulta-
tive.
Cftte réponse, qui équivaut à un refus, a pro-
duit une pénible impression. La presse regarde
comme rompu tout lien entre la Grèce et la Rus-
sie, et p"nse que l'intérêt de la Grèce est d'être
alliée aux puissances occidentales.
L'article de .K~M&H~ /hMfMM, hier, sur
l'admission de la Grèce au Congrès, et sur le rôle
qu'elle est appelée à jouer, a causé une vive émo-
tion.
Constantinople, le t!! mars, soir.
Les forces russes qui se trouvent dans la di-
rection de Gallipoli ont été augmentées..
Que'ques troupes s'embarqueront mercredi à
Buyukdéré. retournant à Odessa.
Deux autres cuirassés anglais sont attendus
dans la baie d'Ismidt.
Vienne, le 1S mars, soir.
La commission du budget de la Délégation au-
trichienne, discutant le crédit de 60 millions de
Marisa a adopte part! voix contre 9 la proposi-
tion suivante de M. Schaup
« Dans le cas où le cours des événemens en
Orient rendrait indispensable nn déploiement de
force armée pour la protection des intérêts es-
sentiels de la monarchie, le ministère commun
est autorif.é, en s'entendant avec les deux gou-
vernemens, à pourvoir aux dépenses nécessaires
jusqu'à concurrence d'une somme de 60 mil-
lions. »
M. Sturm se prononce contre le vote des cré-
dits. Il annonce qu'il provoquera un vote de mi-
norité. ]
M. Herbst parle dans le même sens. ]
Après le vote de la loi sur le 3 0/0 amortis-
sable, le ministre des nuances a demandé à
la Chambre des Députés de mettre la discus-
sion du budget à l'ordre du jour de la séance
de lundi. La Chambre a décidé qu'elle ne
s'occuperait pas avant lundi de cette ques-
tion d'ordre du jour. Comme la Chambre n'était
plus en nombre quand le vote a été émis, le
ministre renouvellera sa demande lundi pour
mardi, et il attendra le résultat de cette de-
mande avant de prendre la résolution que
comporterait un nouveau refus.
Le projet de loi portant établissement
d'un nouveau Tarif général des douanes
a été déposé le 9 février 1877 sur le bu-
reau de la Chambre des Députés de 1876.
Noù~ en avons alors donné l'analyse. La
Chambre ayant été renouvelée, ce docu-
ment a dû être réimprimé, comme tous
les projets dont le 16 mai a suspendu la.
discussion, et la distribution de la réim-
pression a été faitele samedi 9 mars. Nous
ne pensions pas qu'il dût y avoir de modi-
fication au texte de l'exposé des motifs,
et encore moins qu'il y en eût au libellé
des articles du projet de loi mais nous
venons de lire à la fois les deux docu-
mens, et ce n'est pas sans surprise que
nous avons vu qu'il y a entre eux de no-
tables différences.
La première modification {page 46 de
la réimpression) porte sur les délibéra-
tions du Conseil supérieur de l'agricul-
ture, de l'industrie et du commerce. L'ex-
posé des motifs de 1877, dans sa fidèle
analyse de ces délibérations, disait que,
« sans contester ce qu'il y a de vrai dans
les considérations » émises sur l'état
d'infériorité comparative de certaines
de nos industries « et* d'efficace dans
le mode d'opérer qu'elles préconisent,
~ï WM~'o~~ a!M CoM~ n'a pas cru pou-
voir recommander au gouvernement l'ap-
plication des deux décimes de guerre
et des 4 0/0 au nouveau Tarif général. »
Ce passage a été supprimé dans l'exposé
des motifs nouvellement distribué. Pour-
quoi cette suppression ? Elle étonne d'au-
tant plus qu'il ne s'agit pas ici d'une opi-
nion ou d'une doctrine, mais d'un fait. Le
Conseil supérieur a repoussé la surtaxe
douanière de 24 0/0, et il est difficile de croire
qu'en passant sous silence cette résolution
importante, le document officiel puisse la
faire oumier. Il l'avait constatée d'abord.
Pour être agréable à qui cherche-t-il à
dissimuler qu'elle a été prise? Nous ne
nous en apercevons que trop, lesprotec-
tionnistes ont agi dans l'intervalle, et c'est
de leur main que vient cette suppression
étrange. Mais ils se trompent en suppo-
sant que la Chambre ne s'en apercevra
pas, et, si elle s'en aperçoit, qu'elle en
sera satisfaite. Elle est au moins aussi at-
tachée que sa devancière aux principes )
de la liberté commerciale.
Un peu plus loin, l'exposé des motifs <
est, d'ailleurs, obligé de reconnaître que E
la surtaxe a été repoussée; mais il insiste 1
alors sur la faiblesse de la majorité d'une
voix qui s'est prononcée en faveur de la (
suppression, tout en admettant par excep- c
tion une « majoration » d'un dixième au 1
profit de l'industrie du coton.
Mais les grands changemens du texte o
sont ceux des dernières pages. C'est là x
que sont produites les raisons qui ont (
amené le gouvernement à renoncer aux <
anciens articles 4, S et 6, et à proposer les e
nouveaux articles 4 et S.
L'article 4 ancien disait « L'impôt sup- i
plémentaire de 4 0/0, établi par l'article 2 a
de la loi du 30 décembre 1873, ne sera t
plus perçu qu'à l'égard des denrées colo- (
niales de consommation H l'article 5 (
K Les droits établis sur les fils et tissus 1
? de coton sont augmentés d'un dixième H
l'article 6, enfin « Le gouvernement est `
autorisé à frapper d'une surtaxe de deux (
décimes (0 fr. 20) les droits applicables aux l
produits originaires des pays dont le ta- ]
rif de douane dépasse en moyenne 150/0 J
sur les produits fabriqués. La majoration ]
accordée aux fils et aux tissus de coton
avait déjà fort surpris, venant après que
M. Fernand Raoul-Duval, dans un rapport
très étudié, eut démontré que, entre les
conditions de la fabrication anglaise et
celles de la fabrication française il n'y a
pas, tout compris, une différence'de frais
de plus de 3 à 4 0/0. Mais que dire main-
tenant du nouvel articte 4 qui frappe de
24 centimes par franc les marchandises
dont voici la longue liste ? R
Produits chimiques, teintnresdérivéesdu
goudron de houille, faïences et porce-
laines, verres et cristaux (la verrerie a
déclaré qu'elle ne voulait pas de protec-
tion !), fils de lin ou de chanvre et fils
de jute, fils de coton fils de laine,
d'alpaga, de lama, de vigogne, fils de
bourre de soie,–tissus de lin et de chan-
vre et tissus de jute,-tissus de coton,
tissus de laine, d'alpaga, de vigogne, tis-
sus de poil de chèvre, de poils et de cuir,–
tissus de soie (passementerie, rubans),–tis-
sus de bourre de soie, vetemens, pièces
de lingerie et autres articles similaires,
vetemens en tissus confectionnés, en tout
ou en partie papier et ses applications,
peaux préparées,-ouvrages en peau et en
cuir, aiguilles à coudre, coutellerie,
tabletterie, brosserie, boutons,
bimbeloterie.
Un ne s explique plus guère que, en
proposant cet article 4, les auteurs de
l'exposé des motifs de 1878 continuent
d'affirmer que le nouveau Tarif général
marquera un pas de plus fait dans la voie
de Va liberté commerciale, et qu'il prend
pour limite supérieure des tarifications
de l'avenir la moyenne des taxes conven-
tionnelles de 1860. Mais, disent-ils,
les idées ont changé depuis l'année
dernière Elles n~ont point changé seu-
lement en France; toute l'Europe est
actuellement entraînée vers les. majora-
tions de tarif, et la désir de tirer des
douanes un supplément de revenu est de-
venu général. La France ne peut rester
seule iidèle aux tendances de 1860, et c'est
même dans l'intérêt de ses futurs traités
de commerce qu'elle est obligée de rele-
ver ainsi les droits de la tarification géné-
rale.–Nous ne pouvons pas, en quelques
mots, faire voir ce qu'il y a d'erroné dans
cette assertion, et comment c'est nous-mê-
mes qui allons ainsi exciter les nations avec
lesquelles nous faisons du commerce à
rétablir les anciennes barrières, sans autre
résultat possible que la diminution du
mouvement des échanges. Il suffit pour
aujourd'hui de signaler les modifications
si graves que, dans l'intervalle d'une an-
née. l'influence des protectionnistes a su
faire introduire dans un tarif dont plu-
sieurs dispositions étaient déjà critiqua-
bles. Elles sont de telle nature, qu'elles
doivent éveiller dès à présent l'attention
de toutes les personnes que préoccupent
les grands intérêts économiques de la
France et l'avenir du commerce universel.
Comme corollaire de l'article 4, le nou-
vel article H statue que, à l'égard des pays
dont le tarif douanier frappe ou frapperait
nos produits fabriqués de droits supérieurs
à 20 0/0, la surtaxe de 24 c. sera élevée à
50 c. par franc. On saute de 20 c. à 50 c.
d'un projet à l'autre, _et la chose pa-
raît toute naturelle. C'est là une des
plus étranges innovations qui pouvaient
être dues au. 16 mai, car enfin sans le
16 mai le projet de 1877 n'aurait pas été
mojiné, et, s'il avait à l'être depuis que
le 16 mai a échoué, nous nous attendions
à ce que ce fût dans le sens contraire.
PAUL BdTEAU.
On nous écrit de Versailles (Sénat)
« Contrairement aux prévisions d'hier, l'ar-
ticle 3 de la loi sur l'état de siège n'est point
venu en discussion. L'amendement du groupe
constitutionnel, sur lequel devait porter le
débat, a été présenté dès le commencement de
la séance et soutenu par un des signataires,
M. Lambert do Sainte-Croix mais, à la de-
mande du gouvernement, il a été renvoyé à
la commission. On sait que cet article 3 ren-
ferme le dernier point litigieux, celui où
se concentreront les derniers efforts de la
droite. La rédaction de la Chambre et celle de
la commission, complétement différentes sur
ce point, tranchent une question très impor-
tante dans deux sens opposés d'un côté, le
système de la Chambre refuse au Président
de la république le droit de déclarer l'état de.
siège dans le cas où la Chambre est dis-
soute, et de l'autre, le système de la com-
mission confère au Président ce droit. Entre
ces deux solutions, intervient l'amendement
des constitutionnels, lequel reprend le texte
de la commission, mais y ajoute un paragra-
phe disposant que, a si l'état de siège est mo-
tivé par une insurrection à main armée, il
devra être limité aux départemens dans
o lesquels l'insurrection se seramamfestée.
Cette restrictiononre-t-eUe une garantie solide
etsuffisante? Et, en présencedodeux principes
si contraires, quel est celui que choisiront le
gouvernement et la gauche? Telle est la
question qui allait être débattue, et qui
a été ajournée. Après les. explications pré-!
sentées par M. Lambert de Sainte-Croix,
M. le ministre de l'instruction publique a
demandé le renvoi de l'amendement à la
commission. Le Sénat n'avait point à se
prononcer à cet égard le renvoi est de droit.
La commission a quitté son banc, et le Sénat
a passé aux autres projets inscrits à son ordre
du jour. Un de ces projets était la loi d'am-
nistie mais on ne pouvait naturellement pas
l'aborder elle a été renvoyée à lundi d'a-
bord, puis à une époque ultérieure, M. le
ministre des Snanees ayaat demandé au Sé-
nat de commencer, aussitôt après le vote de
!a !oi sur l'état de siège, l'examen du budget
des dépenses.
D Le reste de la séance n'oiïrait plus d'in-
térêt il n'y avait qu'une série de projfts se-
condaires une question cependant a arrêté
le Sénat la proposition de M. Hervé de
Saisy, tendante au rétablissement du scru-
tin de liste pour les élections à la Cham-
bre. Question fort importante assurément,
mais non moins inopportune ) It est vrai
que l'on devait statuer aujourd'hui non
sur le fond ni sur le principe de la pro-
position, mais simplement sur la prise en
considération, et c'est pourquoi la commis-
sion et son rapporteur, M. de Lareinty, en-
gageaient le Sénat à ne point refuser
l'étude au moins d'une question aussi
capitale. A quoi M. Le Royer a réptiqué très
justement que c'était précisément cette étude
qu'il fallait éviter. Voici une Chambre élue
de la veitie, et vous iriez contester le systèma
d'élections dont elle est sortie? Et si vous ve-
niez à le condamner, ce système, si vous ré-
tablissiez le système ancien, ne porteriez-
vous pas une atteinte redoutable à l'autorité
de cette Chambre ainsi moralement frappée
dans son principe? La prise en considéra-
tion a été repoussée à une grande majorité,
par 133 voix contre 93.
B.-V.B
On nous écrit de Versailles (Chambre
des Députés):
« Qui veut la fin veut les moyens '), dit
M. Dugué de la Fauconnerie au commen-
cement de la séance, en rectifiant le pro-
cès-verbal. II avait été des premiers à de-
mander au gouvernement de la république
d'entreprendre de grands travaux, et, s'il s'é-
tait trouvé présent hier au moment du vote,
il aurait naturellement voté le projet de ra-
chat. Cette adhésion signifie quelque
chose, venant, par le canal de M. Du-
gué de la Fauconnerie de l'un des
groupes du parti de l'Appel au peuple qui
est en train de se désagréger. Le mot de
M. Dugué est, d'ailleurs, la devise de la jour-
née. C'est parce qu'elle veut la fin que la
Chambre a vota hier le rachat des chemins
du Sud-Ouest et qu'elle vote aujourd'hui les
projets sur l'amélioration du lit de la Seine
et du Rhône, et c'est pour prouver qu'elle
veut aussi les moyens qu'elle va voter le pro-
jet créant un nouveau type de rente en 3 0/0
amortissable. Le tout d'urgence.
D Le projet relatif à la Seine statue que le
tirant d'eau sera porté à 3 mettes en~e
Rouen et Parjs et à Paris même, car M. de
Freycinet a promis de dépos. r un projet ces
jours-ci pour faire bénéficier la traversée de
Pans de cette amélioration. Y compris le
canal Saint Deuis? demande M. AHain-TargS
–Nous l'entendons ainsi, répond le ministre,
mais la question n'est pas encore étudiée
Et les canaux du Nord, qui y viennent abou-
tir par l'Oise? Et io réseau navigable de la
basse Normandie? Toutes les questions se
rencontrent et se croisent, et M. Baïbaut en
fait une par trop spéciale sur la nature des
barrages à employer.
Les travaux de la basse Seine, non com-
pris la traversée de Paris, coûteront 32 nnl-
Iior.s; ceux du Rhône, entre Lyon et la mer,
en.coùteront 45. Mais, pour l'amélioration du
Rhône, il y a une objection. On n'est pas
d'accord sur la nécessité de creuser le Rhône
lui-même, et des hommes très compétens
parmi lesquels M. Krantz, sont d'avis qu'il
vaudrait mieux prendre franchement le parti
d'établir un canal latéral au Rhône. M. Bla-
chère a demandé que le ministre fasse im-
médiatement procéder à l'étude d'un canal à
creuser sur la rive droite entre Lyon et Arles-
mais il était bien difficile de l'entendre Au
contraire, M. Devès a là voix forte et de l'ac-
cent. Il ne parle ni pour le lit du Rhône, ni
pour le canal; il parle paur les irrigations et
pour l'agriculture qu'on a trop l'air de laisser
de côté dans ces projets. 1
B II fallait commencer par satisfaire l'inté-
rôt le plus pressant; c'est celui de la naviga-
tion du Rhône. Le reste viendra aussitôt
que possible. Voilà pour les réserves de
M, Devès. Quant à l'amendement de M BIa-
chëre, il n'a pas été adopté et il ne pouvait
guère l'être, car il comportait un blâme pour
le projet.
D Une heure a largement suffi pour discu-
ter chacun de ces deux projets. On n'a plus,
d ici à quoique temps, de batailles à livrer. Le
projet de loi sur la nouvellerentene devaitpas
soulever beaucoup plus de difficultés.'M. Rou-
her a renoncé à le représenter comme une
machine de guerre dressée contre la rente per-
pétuelle ctcontrelerepos des familles. Que de
bruit n'a-t-on pas fait autour de ce projet si
simple Et qui maintenant n'avoue, comme
on l'a dit if-i même, que c'était beaucoup de
bruit pour rien? '1
? II n'y a que M. Sourigues qui tienne bon.
Ses scrupules sont des plus déticats. L'arti-
cle 4 l'inquiète. Est-il possible de laisser au
ministre des finances le droit de faire déter-
miner par décrets le taux et l'époque des
émissions, la nature, la forme et le mode de
transfert des titres, la mode et les époques
d'amortissement et do paiement des arré-
rages? '1
Si la souscription, suivant lui, était faite,
sur soumissions cachetées, au plus offrant, 1Ë-
tat y gagnerait probablement 10 à 12 mil-
lions. Mais c'est après la discussion la
plus approiondie, comme le dit M. Wilson,
que la commission du budget a renoncé au
procédé de la souscription publique. D'abord
!i n'y aura pas d'intermédiaires entre le Trésor
et le public, et par conséquent pas de frais ou
de bénéfices entre l'émission et l'absorption
des titres. Ensuite il s'agissait pour l'Etat,
comme pour les grandes Compagnies, d'é-
mettre des titres d'une grande ressemblance
avec les leurs, au fur et à mesure de ses be-
soins, et non pas de contracter tout d'un coup
un seul emprunt. De plus, la commission &
pris connaii-sance des intentions du mioistre
et elle ne lui a donné de b'anc-seing que
parce qu'elle a complétement approuvé les
dispositions qu'il a préparées et qu'elle les a
même vu compléter sur ses indications.
B Toutes les méthodes s'usent. L'intermé-
diaire des banquiers adjudicataires des an-
ciens gros emprunts a été très utile; la sous-
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