Titre : Le Pays de Retz : journal des communes et des mutualités de l'arrondissement de Paimboeuf, du Canton de Machecoul et des communes limitrophes, paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Chauvé)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paimboeuf)
Date d'édition : 1904-11-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32834456b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 novembre 1904 13 novembre 1904
Description : 1904/11/13 (N94). 1904/11/13 (N94).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4586993t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87460
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/02/2018
DEUXIÈME ANNÉE. — N* 94
5 Centime»
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 1904.
LE PAYS DE RETZ®
Journal des Communes de l’arrondissement de Paimbœuf, et des cantons de Bouaye, Legé, Machecoul et Saint-Philbert-de- Grand-Lieu
PARAISSANT LE DIMANCHE
’W
? \ i\
PRIX DE L’ABONNEMENT :
Loire-Inférienre ©t départements limitrophes: lin an, 3 Fr. »»
Autre» département». — 4 »
BUREAUX s à l’Imprimerie J. BOUVROU,
A GHAUVÉ (Loire-Infre) ,
Ce Journal reçoit les annonces légales.
PRIX DES ANNONCES :
Légales et judiciaires La ligne :
4 e page _
S e P a S« * —
Chronique
O Fr. *45
O 30
O 50
1 * >
1 (Votes de fa Semaine
| VENDREDI 4 NOVEMRRE 1904
I Paris. — Conseil des ministres. — Le
conseil des ministres s’est occupé des affai
res extérieures, M. Delcassé a annoncé que
la commission d’enquête sur l’incident de
Hull siégerait à Paris.
1 Au Parlement. — La Chambre a discuté,
! jusqu’à onze heures, les interpellations sur
la délation dans l’armée.
( Le Sénat a tenu une très courte séanco
pour fixer son ordre du jour,
j TJn duel. — Un duel entre M. Gaston Cal-
mette, directeur du Figaro, et le capitaine
Brémond d’Ars a |eu lieu vendredi matin;
deux balles ont été échangées sans résul
tat. f
| Départements. — Le train de la Côte -
d’Azur.— Jeudi matin, à 9 heures est parti
de Paris le nouveau train extra rapide qui
franchit en treize heures les 1,088 kilomè
tres qui séparent Nice de Paris.
| Ce train a accompli son trajet avec une
régularité parfaite ; il est arrivé à toutes
les stations à l’heure exacte, à une ou
deux minutes près. Le parcours de Paris
à Nice, qui est de 1,088 kilomètres, a été
franchi en 13 heures 50 minutes, soit une
moyenne de 80 kilomètres à l’heure.
SAMEDI 5 NOVEMBRE 1904
Paris. — L'affaire Daulriche. — Samedi
le conseil de guerre a siégea huis clos pour
entendre la lecture du dossier Austerlitz.
La défense demandait une séance publique,
mais le conseil de guoirc s’y est refusé.
L'a/faire Syveton —Conformément à la
décision prise vendredi soir, après séan
ce, par le bureau de la Chambre, le prési-
1 dent a transmis ce matin, au procureur
! général, un extrait du procès-verbal rela-
i tant l’incident André-Sy velou.
1 La santé du général André. — L’état do
santé du général André est aussi satisfai
sant que possible; néanmoins la nuit du
ministre a été quelque peu agitée. Les mé
decins lui recommandent de garder la
chambre quelques jours.
1 Départements. — Mort de M. Paul de
Cassagnac. — M. Paul de Cassagnac est
mort vendredi après midi, à trois heures,
dans sa propriété do Saint-Viatre (Loiret-
Cher), à l’âge de soixante ans. Atteint d’ap
pendicite, if s’était alité il y a deux jours
seulement.
1 Colonies.— Nouveau cyclone en Indo
chine. — Le 2 novembre, un cyclone a ra
vagé Poulo-Condor et les provinces do
l’ouest de la Cochinchine.
i| Les lignes télégraphiques sont interrom-
] pues.
'| Les détails manquent.
I Dans le Sud-Oranais. — Le calme parait
rétabli sur la frontière oranaise. Les nom
breux passages de tribus signalés depuis
quelques semaines diminuent de jour en
îour. Aucune nouvelle rencontre n’a eu
lieu dans la région d’Oudjda.
| Etranger. — La guerre russo-japonaise.
— Un télégramme de Chéfou vient d'arri
ver, annonçant qu’après une semaine d'ef-
iorts inouïs, surtout contre le fort 8, qui
est le tort d’Erlmigchan, les Japonais ont
été repoussés avec de grandes pertes.
DIMANCHE 6 NOVEMBRE 1904
Paris. — La santé du général André.
— Al.le général André,ministre de la guer
re, sur les conseils de son médecin, va
garder la chambre pendant quelques jours.
II a reçu, dans la matinée d’hier, plusieurs
visites, notanument ceile de M. Combes,
président du conseil, qui s'est entretenu
avec lui pendant quelques instants.
1 Dans l’après-midi, le ministre de la guer-
N° 18
PETITE MÈRE
PAR
22mile Richebourçf
PREMIÈRE PARTIE
btt beau François
Le berger frémissait de la tête aux
pieds et était prêt à suffoquer. Il fallait
vraiment que les paroles du garçon
l’eussent frappé de stupeur pour qu’il
l’eût laissé aller jusqu’au bout.
— François Lambert, dit-il sourde
ment, je sais maintenant à quoi m’en.'
i tenir sur votre compte.
]■ — Eh bien, monsieur Lucotte, grand
'i bien vous fasse.
i —Vous êtes une bête sauvage, plus
1 à craindre que le loup affamé qui
1 guette mes moutons,etje ne sais quelle
; espèce de dégoût vous m’inspirez,
j — Eh ! riposta le misérable en rica
nant, votre fille n’a pas été aussi dé
goûtée que vous.
Cette fois, la mesure était comble, dé
bordait.
;j La colère du berger éclata comme un
coup de tonnerre.
v — Misérable, ignoble bandit ! hur
la-t-il, pendant que de ses prunelles
sombres jaillissaient de si nis 1res éclairs.
Et avant que le beau François ait eu
le temps de se mettre sur ses gardes,
il bondit sur lui et le renversa sur le
I sol.
P S’il avait eu un couteau à la main, il
re a reçu le? visites d'un grand nombre de
sénateurs, députés et membres du corps
diplomatique.
Départements. — Election■ législatives.
— A Lyon, M. Augagneur, maire de Lyon,
socialiste, seul candidat a été élu député
par4,237 voix.
— ADomfront (Orne), M. Salles,progres
siste, est élu par 7,621'voix contre 2,744 à
M. bonnet, ministériel.
— A Cou traces (Manche) AI. Dngouy, li
bérai,est élu par 11,248 voix contre 4,473 à
Al. Chauvet, radical et 4,286à M.Chevallier,
républicain.
M. Cliaumié à Agen. — AI. Chaumié, mi
nistre de l’instruction publique, a présidé
dimanche à Agen un banquet mutualiste de
700 couverts, organisé par la Fédération
des sociétés de secours mutuels du Lot-et-
Garonne, et une grande réunion mutualiste
au théâtre municipal.
Etranger.— La guerre russo-japonaisé.
— 11 est maintenant à peu près établi que
les assauts des Japonais contre les forts de
l’Est à Port-Arthur ont définitivement
échoué. Les assiégeants ont bien pu, ainsi
que le constataient les dépêches ollicielles
japonaises, se rapprocher des forts, mais
non pas les capturer. La lutte a été achar-
.née et les assaillants ont subi des pertes
considérables.
— La Hotte de la Baltique a quitté
Tanger, continuant sa route pour l’Ex
trême-Orient. On se demandait quel le route
elle allait suivre. Les navires, restés à Tan
ger, se sont dirigés vers l’Atlantique, c’est-
à-dire qu’ils prennent la route du Gap. Il
n’y a que la division sous les ordres de
l’amiral Folkersam, avec les torpilleurs,
qui suive la route de la Méditerranée et du
canal ie Suez.
LUNDI 7 NOVEMBRE 1904
Paris. — Au Parlement. — La Chambre
a continué la discussion des interpellations
sur la convention franco-anglaise.
L'affaire Dautriche. — Au deuxièmo
conseil de guerre, le commandant Rabier
déclarequ’il estautorisé par l’autorité supé
rieure à abandonner l’accusation pour tous
les accusés.
Le conseil de guerre après avoir entendu
M e Aulfray, au nom de la défense et les
protestations des inculpés les acquitte à
l’unanimDA
Départements. — Lé suicide deM. Tat-
vas. — M. Talvas, maire de Lorient, s'est
suicidé en se tirant un coup de revolver
dans la bouche ; ses obsèques, qui seront
purement civiles, auront lieu mardi soir à
deux heures.
AI. Talvas avait été signalé comme déla
teur par les révélations de Al. Guyot de
Villeneuve et qu’il s’attendait à être inter
rogé à ce sujetdans la prochaine séance du
conseil municipal de Lorient.
Etranger. — La guerre russo-japonaise.
— Les rapports officiels japonais donnent
des détails sur le résultat des derniers as
sauts contre Port-Arthur. Ainsi qu’on le
savait déjà par les dépêches de Che-Fou,
c’est contre les ouvrages tortillés du nord-
ouest qu’a porté l’effort des assaillants.Mal
gré la précision apparente du récit officiel
japonais, il est dilticile desavoir au juste
la véritable situation.En effet, autant qu’on
peut s’en rendre compte en consultant la
carte, il semble bien que l’attaque dirigée
par les Japonaiscontre les véritables torts,
tels que Erloungchan, Sung-Chou-Dan et
Ki-Kouan-Chan, a définitivement échoué, i
MARDI 8 NOVEMBRE 1904
1 Paris. — Conseil des Ministres. — Le
conseil des ministres s’est occupé des affai
res courantes.
m n nnntyrtw i & nrji_ i— ii iHmmniwniiMi nai
aurait enfoncé la lame dans la poitrine
du séducteur. Mais, heureusement, il
n’avait pas d’armes sur lui.
Le garçon de ferme poussait des cris
d’épouvante, se débattait vainement
sous les genoux du berger qui l’écra
saient. Celui-ci noua ses mains nerv eu
ses et fortes autour du cou du miséra
ble et serra avec fureur.
Etreinte terrible de deux mains non.
moins redoutables que des tenailles.
Le beau François se débattait encore,
ses lèvres se frangèrent d’écume,le sang
lui sortait par le nez, il ne criait plus, il
râlait.
— Mais il l’étrangle, mon Dieu ! il
l’étrangle 1 s’écria Mme Moutier,à demi
morte de frayeur.
Alors, le fermier sortant de son état
de torpeur, essaya de délivrer le gar
çon de ferme.
— Laissez-moi, laissez-moi 1 criait
Lucotte, il faut qu’il meure, je veux le
tuer, le scélérat ! Il nous a déshonorés 1
Je suis la vengeance! Je venge ma
fille!
Cependant, le fermier et les deux do
mestiques, qui vinrent lui prêter main-
forte, parvinrent à arracher le beau
François des mains du berger.
Et pendant que celui-ci était main
tenu par le fermier, qui cherchait à l’a
paiser, à le calmer, les camarades du
beau François le relevaient, et comme
il avait presque perdu connaissance et
ne pouvait se tenir sur ses jambes, ils :
l’aidaient à s’asseoir sur le timon d’une
voiture.
> — Tout de même, disait le fermier à
Lucotte, si nous n’étions pas venus à
son secours, vous l’auriez étranglé !
j — Le mal n’aurait pas été grand,
monsieur Moutier ; maintenant que je
ne suis plus sous l’emportement de là
i fureur, que j’ai repris mon sang-froid.
■■■h i m>iiiHHmMiiWTwriiiwwm .iiumm ia> < ',»iin Tank»amnumM.
Au Parlement. — La^Çhambre a conti- 5
nué la discussion des interpellations sur la
politique extérieure ; eu fin de séance, par
415 voix contre 141, elle a autorisé les
poursuites contre AI. Syveton. j
Le Sénat a voté la proposition réduisant
à huit heures la durée de la journée de
travail dans les mines.
Obsèques de Al. Paul de Cassagnac. —
— Mardi, à midi, ont été célébrées les ob-'
sèques de AI. Paul de Cassagnac,le regretté'
directeur de Y Autorité.
Départements. — La tempête. — A
Dieppe, une violente tempête a éclaté cette
nuit. Mardi matin,à onze heures.la terrasse
du Casino a été balayée par les vagues et
recouverte de galets. j
On signale plusieurs canots de pêche en
perdition. L’accès de la jetée est impossi
ble. Les canots de sauvetage sont prêts à
sortir. j
— A Lorient,une tempête d’une violence
Inouïe ravage les côtes sur tout le littoral;
on signale la perte de plus de dix bàti-
| ments. Un vapeur est en perdition près de
l’embouchure de la Loire. On craint qu’il
n’y ait de nombreuses victimes.
MERCREDI 9 NOVEMBRE 1904
Paris. — La santé du général André. —
! L’état de santé du ministre de la guerre
n’est pas aussi satisfaisant qu’on pouvait le
croire. Le ministre a dû s’aliter, et dans
l’entourage on craint des complications, j
L'incident André-Syeelon. — Mercredi
matin, à sept heures, Al. Hamard s’est pré
senté au domicile de AI. Syveton, 20 bis,
avenue de Neuilly,à Neuilly-sur Seine,pour
le mettre en arrestation. M. Syveton étant
absent, Al. ITamara a dû se contenter de
faire une perquisition et de saisir un cer
tain nombre de papiers.
Départements.— i.atemp r te — A Cher- 1
bourg, une violente tempête sévit sur nos
côtes ; plusieurs navires de commerce ar
rivent en rade pour se mettre a l’abri i
A Dieppe, la tempête continue avec vio
lence ; pourtant le service Dieppe-Newha
ven a eu lieu sans retard ; tous les navires
de pêche ont relâché, excepté deux chalu
tiers à vapeur.
Etranger.— La guerre ?usso-)aponaise.\
—Le général Liniévitch,arrivé hier à Alouk-
den,aété chaleureusement accueilli par
j les troupes, uont n esc adoré. Il prendra au-
I jourd hui sur les positions le commande
ment de la première armée de Mandchou
rie.
— On rapporte, dans les cercles natals an
glais, qu’un navire de guerre japonais a
coulé en touchant une mine an large de
Port-Arthur. j
L'élection présidentielle auxEtats-lmis.
—Les quarante finq Etats qui emu posent la
République nord-americaine ont >u hier
les 476 délégués qui constitueront h Con
vention chargée de nommer le Président
de la République.
La réélection de Al.Roosevelt est assurée.
Les élections en Italie. — 496 résultats
sont connus sur 508 élections législatives.
Sont élus: ministériels, 296; candidats
de l’opposition constitutionnelle, 46 ; répu-
olicains, 16 ; socialistes, 25 ; radicaux, 27 ;
ballottages, 81 . A
tlilli.M* 1 SiiigfflW’WlililiWTm rnniMBMHMM—BBMBW
AV I S
Le tirage du Pays de Retz, qui aug
mente tous les jours, nous fait un devoir
de rendre de plus en plus notre journal
intéressant et attrayant.
A partir d’aujourd’hui, nos nouvelles
locales seront beaucoup plus développées.
quelque chose me dit que si je l'avais
étranglé j’aurais purgé la terre d’un
être nuisible et rendu service à la so
ciété.
— Peut-être, mon cher Lucotte ; mais
songez un peu à la situation dans la
quelle vous vous seriez mis ; nul n’a le
droit de se faire justice lui-même.
— Vous avez raison, monsieur Mou
tier, et pourtant qui doncauraitle cœur
de voir un meurtrier dans un pauvre
père qui a vengé son enfant?
— Regardez, Lucotte, voyez dans
quel état il est, il a l’air d’un déterré.
Ab ! il se souviendra de la correction
qu’il vient de recevoir et il se gardera
bien de s’en jamais vanter.
—• Il n’était que temps que vous et
les garçons vinssiez à son secours.
— Nous ne savions rien de cette vi
laine affaire, père Lucotte, et j’en tombe
des nues. Ah! si j’avais eu vent de la
chose, c’est avec moi d’abord qu’il au
rait eu à s’expliquer; comme vous tout
à l’heure, je lui aurais demandé ce qu’il
comptait faire, et s’il m’avait répondu
comme il l’a fait avec vous, Lucotte, je
vous jure bien, quoi qu’il me rende des
services et que je tienne à lui, qu’il
n’aurait eu qu’à décamper immédiate
ment.
' — Je vois que vous prenez part à no
tre malheur.
| — Vous ne sauriez en douter, mon
cher Lucotte ; oui, je vous plains sincè
rement, ainsi que votre femme et votre
fille.
Le berger avait les yeux constamment
fixés sur le beau François,et M. Moutier
sentait qu’il faudrait bien peu pour que
la colère du malheureux père fit de nou
veau explosion.
,j Le garçon de ferme s’était remis de
j sa uveur , plus grande que le
Courrier des
Communes
PAIMBŒUF
Etat-civil du 2 7 octobre au 5 novembre
PUBLICATIONS DE MARIAGE
Charles - Clément - Marie Dubreil, juge
d’instruction à zhnboe if, Marie-Françoise-
Claudine Bodolec, sans profession, à Quim
per.
^ Abel Glaud ouvrier, et Jeanne-Eugénie
Guitteny, tailleuse au Pasquiau, en Cor-
sept.
DÉCÈS
Emile-Emmanuel Aubert, 45 ans, impri
meur, rue de l’Eglise, 27.
Etat-civil du 9 au 12 novembre
NAISSANCES
9 novembre. — Alexis—Marie-Alexan—
drine Montalais, à Paimbœuf.
DÉCÈS
7 uovembre. — Guillaume-Joseph Guen-
nec, 91 ans, à Paimbœuf.
PROMESSE DE MARIAGE
Henri Pierre Louis Périaux. 25 ans, em
ployé de commerce à Paimbœuf et Gertru
de-Julienne Ferré, 22 ans, sans profession
née et domiciliée à Saint Hilaire de Cha-
lêons.
Caisse d’Epargne de Paimbœuf
Séance du 6 novembre 1904
Versements par 7 déposants, 645 fr. »»
Remboursements à 9 réclamants. 2985 54
Service Vicinal
Nominations
M. Billaud, agent-voyer surnumé
raire de 2° classe à Châteaubriant, a été
attaché en la même qualité au bureau
de M. l’Agent-Voyer d’arrondissement
à Paimbœuf, en remplacement de M.
Charrier, chargé des fonctions d’agont-
voyer cantonal à Rougé.
M. Thomas, commis auxiliaire au
bureau de M. l’Agent-Voyer en chef à
Nantes, a été nommé en la même qua
lité au bureau de M. i’Agent-Voyer
d’arrondissement de Paimbœuf, en
remplacement de M. Bretéché, appelé
sous les drapeaux.
Tribunal correctionnel
Audience du 3 novembre 1904
L'affaire de la Régie. — Le Tribunal
entend M. Gustave Henry, inspecteur inté
rimaire à Nantes, qui présidait à la visite
chez M. Plantive,
Il déclare que M.Plantive areconnuqu’il
avait fait brûler de l’eau-de-vie en com
mun avec sa sœur, que l’eau-de-vie avait
été remise à M. Hachet, à Sainte-Pazanne,
pour être transportée à Machecoul.
M® Couëtoux s’étonne que ces déclara
tions ne figurent pas au procès-verbal.
Sur la demande du président, M. Henry
affirme que Al. Plantive a reconnu que
l’eau-de-vie était de sa fabrication.
Pour éclairer cette affaire, le Tribunal
lui avait été fait. Il se dressa sur ses
jambes et, sans avoir besoin d’être sou
tenu, marcha vers la maison.
Lucotte était prêt à se jeter de nou
veau sur lui.
; — Laissez-lc, dit le fermier, il va ré
fléchir,et j’espère bien qu’il comprendra
qu’on ne commet pas impunément une
mauvaise action et que celui qui cause
un dommage Toit le réparer,
i — Il p ut réfléchir tant qu’il voudra;
mais pour moi, à tout jamais, cet hom
me est et sera toujours un misérable,
un lâche, un infâme !
Apostrophant le garçon de ferme, il
reprit':
— Lâche, lâche, tu te souviendras du
crime que tu as commis à Manerville,
car ma fille n’est pas victime d’une sé
duction, mais d’un crime; oui, c’est un
crime infâme que tu as commis ! Au
jourd’hui tu as échappé à ma vengean
ce, mais veille bien sur toi, François
Lambert; si tu retombes entre mes
mains, je t’écraserai la tête comme j’ai
fait l’autre jour à une couleuvre qui
avait mordu un de mes agneaux.
« Rappelle-toi bien ces paroles, Fran
çois Lambert, larron d’honneur, ton
crime ne restera pas impuni; que ce soit
un peu plus tôt ou un peu plus tard, tu
recevras le châtiment que tu as mérité;
et c’est moi, tu entends, beau François,
c’est moi, Pierre Lucotte, qui te tuerai
comme une bête malfaisante !
Le garçon de ferme ne répondit rien ;
mais il se hâta de disparaître.
— Père Lucotte, dit le fermier, vous
êtes fort en colère et je le comprends ;
mais quand vous serez calmé, vous ne
verrez pas les choses si en noir,et peut-
être bien que tout finira par s’arranger
pour le mieux.
Le berger eut encore un éclair dans
le regard et secoua la tête.
I prie M. le Procureur d’inviter M. Ecomard,
maire de Sainte-Pazanne. qui assistait
aux investigations chez M. Plaintive, de
vouloir bien venir déposer à l’audience de
jeudi prochain.
Vagabondage et Alendicité. — Pierre
Chalmet, 37 ans, né à Saint-Etienne-d®-
Mauron (Morbihan), quatre fois condamné,
attrape 15 jours de prison pour avoir men
dié dans plusieurs maisons du Haut-Paim-
bœuf.
— Etienne Morillon, 30 ans, afficheur à
Nantes, rue du Palais, qui tenait le tir de
l’Hôtel Bellevue, à la Bernerie, est con
damné à 8 jours de prison avec sursis pour
être parti emportant 82 francs qu’il avait
en caisse pour le compte de M. Patard.
— Louis Sauvaget, manœuvre à la Bive-
lière, fait défaut. Il est prévenu d’avoir, le
i5 octobre, volé 62 francs, des épingles et
un acte de vente au préjudice de Mlle Jean-
neau, 70 ans, cultivatrice au même vil
lage.
Cinq témoins sont entendus.
Un voisin, nommé Mandin a entendu
Sauvaget dire que s’il pouvait mettre la
main sur le magot de Mile Jeanneau, ce
serait vite fait.
Clotilde Mandin, 18 ans, a vu l’acte de
vente, portant en tête République fran
çaise écrit à la main.
M. J.-M. Rouziou, invité par Sauvaget à
aller manger de l’argent avec lui a re
fusé et a également vu l’acte.
Marie Béziau a reçu deux francs pour
prix de crème et Sauvaget lui a dit avoir
bien d’autre argent et lui a donné des
épingles,
Sauvaget est condamné à six mois de
prison.
— Louis Merlet, 25 ans, manœuvre à la
Ghesnaie, en Frossay, a ôté pris par le
garde maritime pêchant au trube. Il est
condamné à 2 francs d’amende,
— Affaire de chasse renvoyée à huitaine
pour renseignements plus précis.
Audience du 10 novembre
L'affaire de la Régie. —Sur la demande
de la Régie, le Tribunal décide que Mme
Marion sera entendue comme témoin,con
curremment avec M. Ecomard, maire de
Ste-Pazanne. Ces témoins seront entendus
à l’audience du 29décembre.
L'Affaire de chasse de Brioid.. — Au
début de l’audience, M. le Président de
mande à M. Olivier, garde de M. Etieune, si
Rondeau avait des sabots quand il l’a
reconnu. Le témoin ne s’en est pas rendu
compte.
M® Paumier, père, prononce alors une
longue plaidoirie dans laquelle il essaie de
démontrer que Rondeau et Pigeard n’ont
jamais dit la vérité.
L’affaire renvoyée au 22 décembre pour
entendre la plaidoirie de M e Couëtoux,
défenseur de Rondeau.
En attendant, procès-verbal va être
dressé contre Pigeard.
Vagabondage. — Julien Durand, 53 ans,
se disant marchand de fleurs artificielles,
ayant déjà subi 19 condamnations, pour
suivi pour vagabondage et mendicité cons
tatés par la gendarmerie de St-Père-en-
Retz, se voit condamné une vingtième fois.
L’Affaire de la Bernerie. — L’affaire
d’outrages publics à la pudeur reprochés
au cantonnier Orsonneau. du village de la
Rog>ère, commune de la Bernerie, occupe
ensuite le Tribunal.
Al. Gustave Boureau, brigadier de gen
darmerie à Bourgneuf, prévenu par M.
Lacroix, marne, a fait l’enquête. Il dit
iMgimim. i MWII 11
— "Monsieur Moutier, dit-il, je vous
demande pardon du trouble que j’ai ap
porté chez vous ; mais, voyez-vous, je
n’ai pu me contenir, il fallait que ça
éclatât.
Le fermier prit la main du berger et
en la serrant avec émotion :
— Je me mets à votre place, Lucotte,
etje sens que je n’aurais pas agi au
trement que vous.
— Ah! vous me comprenez bien,mon
sieur Moutier.
— Je suis père et j’ai trois filles, ré- ’
pondit le fermier. i
Sur ces mots, les deux hommes se
quittèrent.
y xn • ' i
i- ,, 1
L ECLAT i
Le fermier rejoignit sa femme qu’il
trouva très pâle et très agitée.
— Je suis toute sens dessus dessous,
lui dit-elle; c’est affreux ! Je n’ai pas eu
le courage de sortir ; qu’aurais-je pu
dire à ce pauvre homme? mais j’ai en
tendu et j’ai vu... Je ne saurais dire
toute la peine que j’éprouve. Oh 1 les
pauvres gens ! Et cette malheureuse
Félicie, si. douce, si bonne, si char
mante 1 elle ne méritait pas ce qui lu î
arrive.
— Ça, c’est vrai.
— Et c’est parce qu’elle a voulu m’ê
tre agréable qu’elle est maintenant danf
le malheur.
— Que dis-tu ?
— Si elle n’était pas venue travaillei
à la ferme, la pauvre fille, tout cela ne.
serait pas arrivé.
— Comment, tu crois... fi
ha suite au
5 Centime»
DIMANCHE 13 NOVEMBRE 1904.
LE PAYS DE RETZ®
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| VENDREDI 4 NOVEMRRE 1904
I Paris. — Conseil des ministres. — Le
conseil des ministres s’est occupé des affai
res extérieures, M. Delcassé a annoncé que
la commission d’enquête sur l’incident de
Hull siégerait à Paris.
1 Au Parlement. — La Chambre a discuté,
! jusqu’à onze heures, les interpellations sur
la délation dans l’armée.
( Le Sénat a tenu une très courte séanco
pour fixer son ordre du jour,
j TJn duel. — Un duel entre M. Gaston Cal-
mette, directeur du Figaro, et le capitaine
Brémond d’Ars a |eu lieu vendredi matin;
deux balles ont été échangées sans résul
tat. f
| Départements. — Le train de la Côte -
d’Azur.— Jeudi matin, à 9 heures est parti
de Paris le nouveau train extra rapide qui
franchit en treize heures les 1,088 kilomè
tres qui séparent Nice de Paris.
| Ce train a accompli son trajet avec une
régularité parfaite ; il est arrivé à toutes
les stations à l’heure exacte, à une ou
deux minutes près. Le parcours de Paris
à Nice, qui est de 1,088 kilomètres, a été
franchi en 13 heures 50 minutes, soit une
moyenne de 80 kilomètres à l’heure.
SAMEDI 5 NOVEMBRE 1904
Paris. — L'affaire Daulriche. — Samedi
le conseil de guerre a siégea huis clos pour
entendre la lecture du dossier Austerlitz.
La défense demandait une séance publique,
mais le conseil de guoirc s’y est refusé.
L'a/faire Syveton —Conformément à la
décision prise vendredi soir, après séan
ce, par le bureau de la Chambre, le prési-
1 dent a transmis ce matin, au procureur
! général, un extrait du procès-verbal rela-
i tant l’incident André-Sy velou.
1 La santé du général André. — L’état do
santé du général André est aussi satisfai
sant que possible; néanmoins la nuit du
ministre a été quelque peu agitée. Les mé
decins lui recommandent de garder la
chambre quelques jours.
1 Départements. — Mort de M. Paul de
Cassagnac. — M. Paul de Cassagnac est
mort vendredi après midi, à trois heures,
dans sa propriété do Saint-Viatre (Loiret-
Cher), à l’âge de soixante ans. Atteint d’ap
pendicite, if s’était alité il y a deux jours
seulement.
1 Colonies.— Nouveau cyclone en Indo
chine. — Le 2 novembre, un cyclone a ra
vagé Poulo-Condor et les provinces do
l’ouest de la Cochinchine.
i| Les lignes télégraphiques sont interrom-
] pues.
'| Les détails manquent.
I Dans le Sud-Oranais. — Le calme parait
rétabli sur la frontière oranaise. Les nom
breux passages de tribus signalés depuis
quelques semaines diminuent de jour en
îour. Aucune nouvelle rencontre n’a eu
lieu dans la région d’Oudjda.
| Etranger. — La guerre russo-japonaise.
— Un télégramme de Chéfou vient d'arri
ver, annonçant qu’après une semaine d'ef-
iorts inouïs, surtout contre le fort 8, qui
est le tort d’Erlmigchan, les Japonais ont
été repoussés avec de grandes pertes.
DIMANCHE 6 NOVEMBRE 1904
Paris. — La santé du général André.
— Al.le général André,ministre de la guer
re, sur les conseils de son médecin, va
garder la chambre pendant quelques jours.
II a reçu, dans la matinée d’hier, plusieurs
visites, notanument ceile de M. Combes,
président du conseil, qui s'est entretenu
avec lui pendant quelques instants.
1 Dans l’après-midi, le ministre de la guer-
N° 18
PETITE MÈRE
PAR
22mile Richebourçf
PREMIÈRE PARTIE
btt beau François
Le berger frémissait de la tête aux
pieds et était prêt à suffoquer. Il fallait
vraiment que les paroles du garçon
l’eussent frappé de stupeur pour qu’il
l’eût laissé aller jusqu’au bout.
— François Lambert, dit-il sourde
ment, je sais maintenant à quoi m’en.'
i tenir sur votre compte.
]■ — Eh bien, monsieur Lucotte, grand
'i bien vous fasse.
i —Vous êtes une bête sauvage, plus
1 à craindre que le loup affamé qui
1 guette mes moutons,etje ne sais quelle
; espèce de dégoût vous m’inspirez,
j — Eh ! riposta le misérable en rica
nant, votre fille n’a pas été aussi dé
goûtée que vous.
Cette fois, la mesure était comble, dé
bordait.
;j La colère du berger éclata comme un
coup de tonnerre.
v — Misérable, ignoble bandit ! hur
la-t-il, pendant que de ses prunelles
sombres jaillissaient de si nis 1res éclairs.
Et avant que le beau François ait eu
le temps de se mettre sur ses gardes,
il bondit sur lui et le renversa sur le
I sol.
P S’il avait eu un couteau à la main, il
re a reçu le? visites d'un grand nombre de
sénateurs, députés et membres du corps
diplomatique.
Départements. — Election■ législatives.
— A Lyon, M. Augagneur, maire de Lyon,
socialiste, seul candidat a été élu député
par4,237 voix.
— ADomfront (Orne), M. Salles,progres
siste, est élu par 7,621'voix contre 2,744 à
M. bonnet, ministériel.
— A Cou traces (Manche) AI. Dngouy, li
bérai,est élu par 11,248 voix contre 4,473 à
Al. Chauvet, radical et 4,286à M.Chevallier,
républicain.
M. Cliaumié à Agen. — AI. Chaumié, mi
nistre de l’instruction publique, a présidé
dimanche à Agen un banquet mutualiste de
700 couverts, organisé par la Fédération
des sociétés de secours mutuels du Lot-et-
Garonne, et une grande réunion mutualiste
au théâtre municipal.
Etranger.— La guerre russo-japonaisé.
— 11 est maintenant à peu près établi que
les assauts des Japonais contre les forts de
l’Est à Port-Arthur ont définitivement
échoué. Les assiégeants ont bien pu, ainsi
que le constataient les dépêches ollicielles
japonaises, se rapprocher des forts, mais
non pas les capturer. La lutte a été achar-
.née et les assaillants ont subi des pertes
considérables.
— La Hotte de la Baltique a quitté
Tanger, continuant sa route pour l’Ex
trême-Orient. On se demandait quel le route
elle allait suivre. Les navires, restés à Tan
ger, se sont dirigés vers l’Atlantique, c’est-
à-dire qu’ils prennent la route du Gap. Il
n’y a que la division sous les ordres de
l’amiral Folkersam, avec les torpilleurs,
qui suive la route de la Méditerranée et du
canal ie Suez.
LUNDI 7 NOVEMBRE 1904
Paris. — Au Parlement. — La Chambre
a continué la discussion des interpellations
sur la convention franco-anglaise.
L'affaire Dautriche. — Au deuxièmo
conseil de guerre, le commandant Rabier
déclarequ’il estautorisé par l’autorité supé
rieure à abandonner l’accusation pour tous
les accusés.
Le conseil de guerre après avoir entendu
M e Aulfray, au nom de la défense et les
protestations des inculpés les acquitte à
l’unanimDA
Départements. — Lé suicide deM. Tat-
vas. — M. Talvas, maire de Lorient, s'est
suicidé en se tirant un coup de revolver
dans la bouche ; ses obsèques, qui seront
purement civiles, auront lieu mardi soir à
deux heures.
AI. Talvas avait été signalé comme déla
teur par les révélations de Al. Guyot de
Villeneuve et qu’il s’attendait à être inter
rogé à ce sujetdans la prochaine séance du
conseil municipal de Lorient.
Etranger. — La guerre russo-japonaise.
— Les rapports officiels japonais donnent
des détails sur le résultat des derniers as
sauts contre Port-Arthur. Ainsi qu’on le
savait déjà par les dépêches de Che-Fou,
c’est contre les ouvrages tortillés du nord-
ouest qu’a porté l’effort des assaillants.Mal
gré la précision apparente du récit officiel
japonais, il est dilticile desavoir au juste
la véritable situation.En effet, autant qu’on
peut s’en rendre compte en consultant la
carte, il semble bien que l’attaque dirigée
par les Japonaiscontre les véritables torts,
tels que Erloungchan, Sung-Chou-Dan et
Ki-Kouan-Chan, a définitivement échoué, i
MARDI 8 NOVEMBRE 1904
1 Paris. — Conseil des Ministres. — Le
conseil des ministres s’est occupé des affai
res courantes.
m n nnntyrtw i & nrji_ i— ii iHmmniwniiMi nai
aurait enfoncé la lame dans la poitrine
du séducteur. Mais, heureusement, il
n’avait pas d’armes sur lui.
Le garçon de ferme poussait des cris
d’épouvante, se débattait vainement
sous les genoux du berger qui l’écra
saient. Celui-ci noua ses mains nerv eu
ses et fortes autour du cou du miséra
ble et serra avec fureur.
Etreinte terrible de deux mains non.
moins redoutables que des tenailles.
Le beau François se débattait encore,
ses lèvres se frangèrent d’écume,le sang
lui sortait par le nez, il ne criait plus, il
râlait.
— Mais il l’étrangle, mon Dieu ! il
l’étrangle 1 s’écria Mme Moutier,à demi
morte de frayeur.
Alors, le fermier sortant de son état
de torpeur, essaya de délivrer le gar
çon de ferme.
— Laissez-moi, laissez-moi 1 criait
Lucotte, il faut qu’il meure, je veux le
tuer, le scélérat ! Il nous a déshonorés 1
Je suis la vengeance! Je venge ma
fille!
Cependant, le fermier et les deux do
mestiques, qui vinrent lui prêter main-
forte, parvinrent à arracher le beau
François des mains du berger.
Et pendant que celui-ci était main
tenu par le fermier, qui cherchait à l’a
paiser, à le calmer, les camarades du
beau François le relevaient, et comme
il avait presque perdu connaissance et
ne pouvait se tenir sur ses jambes, ils :
l’aidaient à s’asseoir sur le timon d’une
voiture.
> — Tout de même, disait le fermier à
Lucotte, si nous n’étions pas venus à
son secours, vous l’auriez étranglé !
j — Le mal n’aurait pas été grand,
monsieur Moutier ; maintenant que je
ne suis plus sous l’emportement de là
i fureur, que j’ai repris mon sang-froid.
■■■h i m>iiiHHmMiiWTwriiiwwm .iiumm ia> < ',»iin Tank»amnumM.
Au Parlement. — La^Çhambre a conti- 5
nué la discussion des interpellations sur la
politique extérieure ; eu fin de séance, par
415 voix contre 141, elle a autorisé les
poursuites contre AI. Syveton. j
Le Sénat a voté la proposition réduisant
à huit heures la durée de la journée de
travail dans les mines.
Obsèques de Al. Paul de Cassagnac. —
— Mardi, à midi, ont été célébrées les ob-'
sèques de AI. Paul de Cassagnac,le regretté'
directeur de Y Autorité.
Départements. — La tempête. — A
Dieppe, une violente tempête a éclaté cette
nuit. Mardi matin,à onze heures.la terrasse
du Casino a été balayée par les vagues et
recouverte de galets. j
On signale plusieurs canots de pêche en
perdition. L’accès de la jetée est impossi
ble. Les canots de sauvetage sont prêts à
sortir. j
— A Lorient,une tempête d’une violence
Inouïe ravage les côtes sur tout le littoral;
on signale la perte de plus de dix bàti-
| ments. Un vapeur est en perdition près de
l’embouchure de la Loire. On craint qu’il
n’y ait de nombreuses victimes.
MERCREDI 9 NOVEMBRE 1904
Paris. — La santé du général André. —
! L’état de santé du ministre de la guerre
n’est pas aussi satisfaisant qu’on pouvait le
croire. Le ministre a dû s’aliter, et dans
l’entourage on craint des complications, j
L'incident André-Syeelon. — Mercredi
matin, à sept heures, Al. Hamard s’est pré
senté au domicile de AI. Syveton, 20 bis,
avenue de Neuilly,à Neuilly-sur Seine,pour
le mettre en arrestation. M. Syveton étant
absent, Al. ITamara a dû se contenter de
faire une perquisition et de saisir un cer
tain nombre de papiers.
Départements.— i.atemp r te — A Cher- 1
bourg, une violente tempête sévit sur nos
côtes ; plusieurs navires de commerce ar
rivent en rade pour se mettre a l’abri i
A Dieppe, la tempête continue avec vio
lence ; pourtant le service Dieppe-Newha
ven a eu lieu sans retard ; tous les navires
de pêche ont relâché, excepté deux chalu
tiers à vapeur.
Etranger.— La guerre ?usso-)aponaise.\
—Le général Liniévitch,arrivé hier à Alouk-
den,aété chaleureusement accueilli par
j les troupes, uont n esc adoré. Il prendra au-
I jourd hui sur les positions le commande
ment de la première armée de Mandchou
rie.
— On rapporte, dans les cercles natals an
glais, qu’un navire de guerre japonais a
coulé en touchant une mine an large de
Port-Arthur. j
L'élection présidentielle auxEtats-lmis.
—Les quarante finq Etats qui emu posent la
République nord-americaine ont >u hier
les 476 délégués qui constitueront h Con
vention chargée de nommer le Président
de la République.
La réélection de Al.Roosevelt est assurée.
Les élections en Italie. — 496 résultats
sont connus sur 508 élections législatives.
Sont élus: ministériels, 296; candidats
de l’opposition constitutionnelle, 46 ; répu-
olicains, 16 ; socialistes, 25 ; radicaux, 27 ;
ballottages, 81 . A
tlilli.M* 1 SiiigfflW’WlililiWTm rnniMBMHMM—BBMBW
AV I S
Le tirage du Pays de Retz, qui aug
mente tous les jours, nous fait un devoir
de rendre de plus en plus notre journal
intéressant et attrayant.
A partir d’aujourd’hui, nos nouvelles
locales seront beaucoup plus développées.
quelque chose me dit que si je l'avais
étranglé j’aurais purgé la terre d’un
être nuisible et rendu service à la so
ciété.
— Peut-être, mon cher Lucotte ; mais
songez un peu à la situation dans la
quelle vous vous seriez mis ; nul n’a le
droit de se faire justice lui-même.
— Vous avez raison, monsieur Mou
tier, et pourtant qui doncauraitle cœur
de voir un meurtrier dans un pauvre
père qui a vengé son enfant?
— Regardez, Lucotte, voyez dans
quel état il est, il a l’air d’un déterré.
Ab ! il se souviendra de la correction
qu’il vient de recevoir et il se gardera
bien de s’en jamais vanter.
—• Il n’était que temps que vous et
les garçons vinssiez à son secours.
— Nous ne savions rien de cette vi
laine affaire, père Lucotte, et j’en tombe
des nues. Ah! si j’avais eu vent de la
chose, c’est avec moi d’abord qu’il au
rait eu à s’expliquer; comme vous tout
à l’heure, je lui aurais demandé ce qu’il
comptait faire, et s’il m’avait répondu
comme il l’a fait avec vous, Lucotte, je
vous jure bien, quoi qu’il me rende des
services et que je tienne à lui, qu’il
n’aurait eu qu’à décamper immédiate
ment.
' — Je vois que vous prenez part à no
tre malheur.
| — Vous ne sauriez en douter, mon
cher Lucotte ; oui, je vous plains sincè
rement, ainsi que votre femme et votre
fille.
Le berger avait les yeux constamment
fixés sur le beau François,et M. Moutier
sentait qu’il faudrait bien peu pour que
la colère du malheureux père fit de nou
veau explosion.
,j Le garçon de ferme s’était remis de
j sa uveur , plus grande que le
Courrier des
Communes
PAIMBŒUF
Etat-civil du 2 7 octobre au 5 novembre
PUBLICATIONS DE MARIAGE
Charles - Clément - Marie Dubreil, juge
d’instruction à zhnboe if, Marie-Françoise-
Claudine Bodolec, sans profession, à Quim
per.
^ Abel Glaud ouvrier, et Jeanne-Eugénie
Guitteny, tailleuse au Pasquiau, en Cor-
sept.
DÉCÈS
Emile-Emmanuel Aubert, 45 ans, impri
meur, rue de l’Eglise, 27.
Etat-civil du 9 au 12 novembre
NAISSANCES
9 novembre. — Alexis—Marie-Alexan—
drine Montalais, à Paimbœuf.
DÉCÈS
7 uovembre. — Guillaume-Joseph Guen-
nec, 91 ans, à Paimbœuf.
PROMESSE DE MARIAGE
Henri Pierre Louis Périaux. 25 ans, em
ployé de commerce à Paimbœuf et Gertru
de-Julienne Ferré, 22 ans, sans profession
née et domiciliée à Saint Hilaire de Cha-
lêons.
Caisse d’Epargne de Paimbœuf
Séance du 6 novembre 1904
Versements par 7 déposants, 645 fr. »»
Remboursements à 9 réclamants. 2985 54
Service Vicinal
Nominations
M. Billaud, agent-voyer surnumé
raire de 2° classe à Châteaubriant, a été
attaché en la même qualité au bureau
de M. l’Agent-Voyer d’arrondissement
à Paimbœuf, en remplacement de M.
Charrier, chargé des fonctions d’agont-
voyer cantonal à Rougé.
M. Thomas, commis auxiliaire au
bureau de M. l’Agent-Voyer en chef à
Nantes, a été nommé en la même qua
lité au bureau de M. i’Agent-Voyer
d’arrondissement de Paimbœuf, en
remplacement de M. Bretéché, appelé
sous les drapeaux.
Tribunal correctionnel
Audience du 3 novembre 1904
L'affaire de la Régie. — Le Tribunal
entend M. Gustave Henry, inspecteur inté
rimaire à Nantes, qui présidait à la visite
chez M. Plantive,
Il déclare que M.Plantive areconnuqu’il
avait fait brûler de l’eau-de-vie en com
mun avec sa sœur, que l’eau-de-vie avait
été remise à M. Hachet, à Sainte-Pazanne,
pour être transportée à Machecoul.
M® Couëtoux s’étonne que ces déclara
tions ne figurent pas au procès-verbal.
Sur la demande du président, M. Henry
affirme que Al. Plantive a reconnu que
l’eau-de-vie était de sa fabrication.
Pour éclairer cette affaire, le Tribunal
lui avait été fait. Il se dressa sur ses
jambes et, sans avoir besoin d’être sou
tenu, marcha vers la maison.
Lucotte était prêt à se jeter de nou
veau sur lui.
; — Laissez-lc, dit le fermier, il va ré
fléchir,et j’espère bien qu’il comprendra
qu’on ne commet pas impunément une
mauvaise action et que celui qui cause
un dommage Toit le réparer,
i — Il p ut réfléchir tant qu’il voudra;
mais pour moi, à tout jamais, cet hom
me est et sera toujours un misérable,
un lâche, un infâme !
Apostrophant le garçon de ferme, il
reprit':
— Lâche, lâche, tu te souviendras du
crime que tu as commis à Manerville,
car ma fille n’est pas victime d’une sé
duction, mais d’un crime; oui, c’est un
crime infâme que tu as commis ! Au
jourd’hui tu as échappé à ma vengean
ce, mais veille bien sur toi, François
Lambert; si tu retombes entre mes
mains, je t’écraserai la tête comme j’ai
fait l’autre jour à une couleuvre qui
avait mordu un de mes agneaux.
« Rappelle-toi bien ces paroles, Fran
çois Lambert, larron d’honneur, ton
crime ne restera pas impuni; que ce soit
un peu plus tôt ou un peu plus tard, tu
recevras le châtiment que tu as mérité;
et c’est moi, tu entends, beau François,
c’est moi, Pierre Lucotte, qui te tuerai
comme une bête malfaisante !
Le garçon de ferme ne répondit rien ;
mais il se hâta de disparaître.
— Père Lucotte, dit le fermier, vous
êtes fort en colère et je le comprends ;
mais quand vous serez calmé, vous ne
verrez pas les choses si en noir,et peut-
être bien que tout finira par s’arranger
pour le mieux.
Le berger eut encore un éclair dans
le regard et secoua la tête.
I prie M. le Procureur d’inviter M. Ecomard,
maire de Sainte-Pazanne. qui assistait
aux investigations chez M. Plaintive, de
vouloir bien venir déposer à l’audience de
jeudi prochain.
Vagabondage et Alendicité. — Pierre
Chalmet, 37 ans, né à Saint-Etienne-d®-
Mauron (Morbihan), quatre fois condamné,
attrape 15 jours de prison pour avoir men
dié dans plusieurs maisons du Haut-Paim-
bœuf.
— Etienne Morillon, 30 ans, afficheur à
Nantes, rue du Palais, qui tenait le tir de
l’Hôtel Bellevue, à la Bernerie, est con
damné à 8 jours de prison avec sursis pour
être parti emportant 82 francs qu’il avait
en caisse pour le compte de M. Patard.
— Louis Sauvaget, manœuvre à la Bive-
lière, fait défaut. Il est prévenu d’avoir, le
i5 octobre, volé 62 francs, des épingles et
un acte de vente au préjudice de Mlle Jean-
neau, 70 ans, cultivatrice au même vil
lage.
Cinq témoins sont entendus.
Un voisin, nommé Mandin a entendu
Sauvaget dire que s’il pouvait mettre la
main sur le magot de Mile Jeanneau, ce
serait vite fait.
Clotilde Mandin, 18 ans, a vu l’acte de
vente, portant en tête République fran
çaise écrit à la main.
M. J.-M. Rouziou, invité par Sauvaget à
aller manger de l’argent avec lui a re
fusé et a également vu l’acte.
Marie Béziau a reçu deux francs pour
prix de crème et Sauvaget lui a dit avoir
bien d’autre argent et lui a donné des
épingles,
Sauvaget est condamné à six mois de
prison.
— Louis Merlet, 25 ans, manœuvre à la
Ghesnaie, en Frossay, a ôté pris par le
garde maritime pêchant au trube. Il est
condamné à 2 francs d’amende,
— Affaire de chasse renvoyée à huitaine
pour renseignements plus précis.
Audience du 10 novembre
L'affaire de la Régie. —Sur la demande
de la Régie, le Tribunal décide que Mme
Marion sera entendue comme témoin,con
curremment avec M. Ecomard, maire de
Ste-Pazanne. Ces témoins seront entendus
à l’audience du 29décembre.
L'Affaire de chasse de Brioid.. — Au
début de l’audience, M. le Président de
mande à M. Olivier, garde de M. Etieune, si
Rondeau avait des sabots quand il l’a
reconnu. Le témoin ne s’en est pas rendu
compte.
M® Paumier, père, prononce alors une
longue plaidoirie dans laquelle il essaie de
démontrer que Rondeau et Pigeard n’ont
jamais dit la vérité.
L’affaire renvoyée au 22 décembre pour
entendre la plaidoirie de M e Couëtoux,
défenseur de Rondeau.
En attendant, procès-verbal va être
dressé contre Pigeard.
Vagabondage. — Julien Durand, 53 ans,
se disant marchand de fleurs artificielles,
ayant déjà subi 19 condamnations, pour
suivi pour vagabondage et mendicité cons
tatés par la gendarmerie de St-Père-en-
Retz, se voit condamné une vingtième fois.
L’Affaire de la Bernerie. — L’affaire
d’outrages publics à la pudeur reprochés
au cantonnier Orsonneau. du village de la
Rog>ère, commune de la Bernerie, occupe
ensuite le Tribunal.
Al. Gustave Boureau, brigadier de gen
darmerie à Bourgneuf, prévenu par M.
Lacroix, marne, a fait l’enquête. Il dit
iMgimim. i MWII 11
— "Monsieur Moutier, dit-il, je vous
demande pardon du trouble que j’ai ap
porté chez vous ; mais, voyez-vous, je
n’ai pu me contenir, il fallait que ça
éclatât.
Le fermier prit la main du berger et
en la serrant avec émotion :
— Je me mets à votre place, Lucotte,
etje sens que je n’aurais pas agi au
trement que vous.
— Ah! vous me comprenez bien,mon
sieur Moutier.
— Je suis père et j’ai trois filles, ré- ’
pondit le fermier. i
Sur ces mots, les deux hommes se
quittèrent.
y xn • ' i
i- ,, 1
L ECLAT i
Le fermier rejoignit sa femme qu’il
trouva très pâle et très agitée.
— Je suis toute sens dessus dessous,
lui dit-elle; c’est affreux ! Je n’ai pas eu
le courage de sortir ; qu’aurais-je pu
dire à ce pauvre homme? mais j’ai en
tendu et j’ai vu... Je ne saurais dire
toute la peine que j’éprouve. Oh 1 les
pauvres gens ! Et cette malheureuse
Félicie, si. douce, si bonne, si char
mante 1 elle ne méritait pas ce qui lu î
arrive.
— Ça, c’est vrai.
— Et c’est parce qu’elle a voulu m’ê
tre agréable qu’elle est maintenant danf
le malheur.
— Que dis-tu ?
— Si elle n’était pas venue travaillei
à la ferme, la pauvre fille, tout cela ne.
serait pas arrivé.
— Comment, tu crois... fi
ha suite au
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