Titre : L'Athlète : journal hebdomadaire de tous les sports
Éditeur : [s.n.] (Bordeaux)
Date d'édition : 1924-10-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34474930f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 octobre 1924 10 octobre 1924
Description : 1924/10/10 (N386). 1924/10/10 (N386).
Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4558556z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35386
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2017
30 centimes
7 e 'Année. — Numéro 386.
PARAIT LE VENDREDI
Vendredi 10 octobre 1924.
ADMINISTRATION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
PUBLICITÉ
TÉLÉPHONE 36.84
CHÈQUE POSTAL N* 7.180
R. C. BORDEAUX N* 9318 B.
ATTIÏ FTF
/Il JL jl JL Jui £j JL jLm
30 centimes
DIT TOUT CE QU'IL SAIT
Journal hebdomadaire illustré de tous les Sports
Rédacteur en Chef: Henry HOURSIANGOU
SAIT TOUT CE QU’IL DIT
RÉDACTION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
ABONNEMENTS
Un an... . 2 0 f rs -
LA JOURNÉE MAURICE NOYAU
Il semble que le ciel ait voulu lui aussi ap
porter sa collaboration à la pieuse cérémonie
de Dax.
Il n’est pas tombé une goutte de pluie du
rant toute la matinée de dimanche, de sorte
que l’érection du monument élevé à la mé
moire de Maurice Boyau s’est déroulée dans
un recueillement presque religieux qui n’a
pas laissé d’impressionner tous les assis
tante.
Ces assistants étaient venus de tous les
points de la France communier dans le sou
venir celui qui fut un grand athlète et un
grand Français.
Lorsque la statue de Maurice Boyau fut
dépouillée de son voile, on réprima à grand’-
peine un mouvement d’admiration, tant le
maître Cogné a reproduit d’une façon sai
sissante les traits si .caractéristiques de Mau
rice Boyau et surtout la silhouette d’ensem
ble que tous ses familiers connaissent bien.
Vraiment 1 , il y a dans cette belle œuvre
du mouvement et de la vie.
Je n’analyserai pas les nombreux discours
qui furent prononcés. On me permettra ce
pendant d’affirmer qu’aucun ne fut plus
émouvant, plus empoignant que celui du ca
pitaine de l’Hermitte, l’ancien chef d’esca
drille de Boyau.
U a évoqué simplement, mais avec un tel
relief, les exploits et» le caractère de notre
héros, qu’une émotion intense secoua tous les
spectateurs et que bien des yeux se mouil
lèrent de larmes.
*
*4*
Cette solennelle journée a été également
marquée par un événement très heureux pour
les sportifs dacquois.
Ce n’est 1 un secret pour personne que le
rugby, à Dax, subissait une crise grave. Des
querelles intestines avaient, dans l’U. S. Dac-
quoise, dressé les uns contre les autres
joueurs et dirigeants, d’où de graves scis
sions et une brouille générale. Un état de
choses si préjudiciable à la prospérité du
club ne pouvait subsister plus longtemps.
Aussi, à l’occasion d’un déjeuner infime of
fert par M. Eugène Milliès-Laeroix, le sym
pathique président de l’U. S. Dacquoise, au
comité du monument Maurice Boyau et à
quelques vieux sportifs, la réconciliation
s’est-elle opérée sous l’égide du grand as dis
paru et qui, ne l’oublions pas, joua autrefois
à l’U. S. Dacquoise.
Ce fut une scène réconfortante que celle
où les loyales poignées de main d’Abel Gui-
chemerre et de Milliès-Laeroix scellèrent 1 à
nouveau le pacte d’amitié. Tout le monde
s’en réjouit.
Désormais, plus étroitement unis que ja
mais, les Dacquois vont reprendre avec ar
deur la bataille pour le sport.
Les mânes de Maurice Boyau ont dû tres
saillir d’aise.
Henry HOURSIANGOU.
AUTOMOBILE
Une Première Visite au Salon
Le premier dimanche du 19e Salon
a connu une affluence sans précédent.
Il n’est pas exagéré de dire que, durant
toute l’après-midi, une véritable cohue
s’est pressée devant les stands, embou
teillant les « allées », les galeries, à tel
point que les recettes de l’an dernier
furent battues de 10 p. cent.
Nous ne prétendons pas, en quelques
lignes, pouvoir passer en revue les mil
liers de marques qui attirèrent notre at
tention, aussi, nous bornerons-nous à
mentionner, cette semaine, celles qui
nous ont paru présenter le plus d’inté
rêt.
Motobloc, la grande firme bordelaise,
présente ses différents modèles 8, 10, 12
et 15 cv; la nouvelle 8 c v est notam
ment admirée, car, avec son grand em
placement de carrosserie et son moteur
à haut rendement, elle constitue une
des plus belles réalisations de la voi
ture utilitaire.
Cottin et Desgouttes, gagnats du
Grand-Prix de Tourisme de l’A. C. F.,
voitures légères, présente, au Grand Pa
lais, son nouveau modèle 12 cv, 3 soupa
pes et son type Grand-Prix.
Les accumulateurs attirent la foule
des connaisseurs; entre autres marques,
on apprécie surtout les monoplaqué
et les Dinin; on sait que le nouvel au
tobus électrique Renault est muni d’u
ne batterie Dinin; aussi, nous passe
rons-nous de commentaires.
Hartford connaît son succès habituel;
cet amortisseur de chocs, si connu, a en
effet contribué aux victoires de nom
breuses voitures dans toutes les compé
titions mondiales, depuis le Bol d’Or
des cyclecars jusqu’aux Grands-Prix de
Saint-Sébastien.
M. Donnay, administrateur délégué,
de Chenard et Walker nous fait admi
rer les modèles qu’établit cette firme
dont les victoires ne se comptent plus
(coupe Boillot, circuit des Routes Pa
vées, côte de Gaillon) ; ses deux et trois
litres, sa 11 CV tourisme et sa superbe
16 CV attirent l’attention de tous les
amateurs de belle mécanique.
Au stand 94, galerie E du balcon,
Rudge Whitworth expose sa nouvelle
roue détachable par boulons, dont les
qualités de solidité et de souplesse cons
tituent un véritable progrès.
Quant à Bugatti, il a établi un 8 cy
lindres, nerveux à l’extrême, équipant
un châssis très carrossable; la voiture
présente des qualités personnelles très
remarquables en ce qui concerne la di
rection, la tenue de route, etc.
Ford, nouveau venu au Salon, attire
l’attention des visiteurs sur la rapidité
de sa construction et sur le nombre in
croyable des voitures qui sont quoti
diennement livrées dans le monde en
tier; son châssis français, agréable com
me lignes, est voué à un succès certain.
La nouvelle marque Lincoln, véritable
merveille de mécanique, due aux usi
nes du grand constPucteur américain,
fait l’objet d’une attention particulière
de la part des connaisseurs.
Peugeot, la doyenne des marques
françaises, présente ses différents modè
les, depuis la grosse voiture jusqu’au
cabriolet 5 CV dont l’élégance, la rapi
dité et le confort ont su assurer à ce
modèle, depuis sa création, une vogue
qui ne cesse de s’accroître.
Renault, la vieille marque, si appré
ciée, offre à la clientèle la diversité de
ses différents châssis. Le fini de sa cons
truction, joint à la pureté des lignes,
assure à la célèbre firme de Billancourt
une réputation justifiée.
Alfa-Roméo, la fameuse marque ita
lienne, toujours aux premières places
dans les grandes compétition interna
tionales, et Delage, dont les succès sont
assez connus, sont entourés par une
nombreuse foule désireuse d’admirer des
voitures dont les qualités sont au-des
sus de tout éloge.
Les pneus Dunlop sont l’objet d’une
attention particulière. On ne doit pas
oublier que cette marque contribue aux
succès de nombreuses machines dans la
plupart des courses, et que le Dunlop-
Cord peut être considéré comme le plus
sûr et le plus durable des pneumati
ques.
Zénith, enfin, et Rochet-Schneider
sont très visités. Le carburateur Zénith
est l’accessoire indispensable de tout
conducteur; d’une facilité de démonta
ge exceptionnelle, il assure à tous les
moteurs une consommation très réduite.
Quant à la grande marque automobile
lyonnaise, elle joint à une grande soli
dité de construction une souplesse,, une
rapidité et un confort qui sont aujour
d’hui universellement reconnus.
H. C.
Invocation à la Déesse
Les yeux baissés, visage recueilli, les aspi
rante footballeurs et rugbymen, se dirigent
silencieusement vers le temple sacré.
Ils vont tenter une dernière fois de fléchir
la déesse inexorable qui dans sa divine colè
re les prive d’une licence ardemment convoi
tée.
C’est que l’heure grave va sonner. Le 12
octobre approche à pas précipités. On sent
dans les clubs la fièvre grandir de jour en
jour. La bataille va commencer!
Dans certains camps, tous les joueurs
hélas ne sont pas licenciés. Pourquoi et com
ment? Certains le savent, beaucoup l’igno
rent. Aussi sentent-ils la démarche suprême,
celle qui décidera de leur sort. C’est pourquoi
nous les voyons se diriger pieusement, vers
la divine demeure.
Entrons avec eux.
Sur son trône de gloire, indifférente et
fière, la déesse écoute d’un air distrait la
prière des malheureux joueurs. L’encens et
les offrandes semblent seuls la faire sortir de
sa torpeur. Et, pour bien montrer qu’elle
n’est pas insensible à certains hommages,
de sa main si blanche et si pure, elle fait un
geste.
Aussitôt dans l’armée de ses prêtres un
remous se produit. On va, on vient, on écrit,
on tamponne, et enfin, on apporte un petit
carré de carton sur lequel d’une main non
chalante la divinité grave son empreinte.
Et pepdant que l’élu fou de joie entonne
l’hymne de reconnaissance, les autres, les
non-exaucés continuent leur ardente prière.
O ! 3 F. A. ! Déesse toute puissante !
Nous venons à genoux t’implorer humblement,
Délivre-nous cette licence vacante
Qui nous permet de jouer... que faire autrement?
Tu nous vois à tes pieds, rampants, misérables.
Elevant vers toi nos regards suppliants.
Prends pitié ! tends vers nous tes bras secoura-
[bles
Et fais la charité à tes pauvres mendiants.
Ne reste pas insensible à la prière
Qui de nos lèvres s’élève dévotement
l Afin de calmer ta divine colère
| Qui nous frappe en ce jour aussi cruellement.
I Nous acceptons tes lois sans aucun murmure.
1 Nous jurons de rester 7 à jamais amateurs.
1 Nous conserverons la tradition si pure
i Qui nous préservera des funestes erreurs.
! Nous refuserons les offres différentes
Qui .peuvent être faites à tous bons joueurs
Car si elles ne sont point assez tentantes
I II vaut certes mieux n’être pas amateurs.
I FRED.
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1 « G*.
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Inauguration à Dax du monument
élevé à la mémoire de
Maurice Boyau.
De gauche à droite, photographiés
au pied du monument, quelques-uns
de ses camarades : Boillot, Fran
çois Cognée, le lieutenant de L’Her
mitte, Sardier, Gaillard, Pelletier
d’Oisy, le capitaine Moronval, An
dré Gounouilhou, le capitaine de
L’Hermitte, le colonel Casse, Albert
Guichemerre.
fa
-g " * - •
RUGBY
Championnat de la Côte d’Argent
AU PARC DES SPORTS
U. A. Cadillacaise contre Section Burdigalienne
Les verts sectionnistes débuteront en
championnat dimanche prochain. C’est dans
magnifique cadre du Parc des Sports qu’ils
livreront bataille aux guerriers de Cadillac,
dont on dit le plus grand bien.
Les Cadillacais, en effet, ont commencé
leur entraînement depuis plus d’un mois et
certaines personnes dignes de foi nous les
ont présentés comme très en progrès, animés
l’excellente école. Ils constitueront, croyons-
nous, un morceau plutôt dur à avaler.
Les Sectionnistes sont 1 tout comme leurs
adversaires de dimanche soumis à l’entraîne
ment méthodique depuis bien des jours; leur
dernière exhibition contre Bergerac nous a
dévoilé les qualités plutôt rares de certains
équipiers. Déjà l’équipe s’annonçait belle
en fin de la saison dernière, mais les jeu-
* 1-07 « J'-*'*
de la volonté de vaincre, et 1 ce qui est en- ; nés semblent avoir acquis' de l’expérience,
core mieux, pratiquant un rugby qui sent ! et celle année le quinze aura belle allure.
AU BOUSCAT
Stade Bordelais U. C. contre Stade Foyen
tout résider sa force.
Le S. B. U. C. a débuté brillamment con
tre Mauléon. Il possède cette année les élé
ments d’une équipe de premier ordre, com
plète dans toutes ses lignes.
Il faut donc s’attendre à un match très
disputé, à l’issue duquel le Stade Bordelais
sortira sans nul doute victorieux.
En cette première journée de championnat
de la division d’honneur, le Stade Bordelais
U. C. se mesurera avec le Stade Foyen.
Celui-ci paraît être nanti d’une forte équi
pe. Après avoir subi une légère défaite par
Limoges (8 à 6) elle a pris sa revanche,
dimanche dernier, par 16 à 3.
C’est dans sa ligne d’avants que paraît sur-
À SAINT-MANDÉ
U. A. Libournaise contre A. S. du Midi
La division d’honneur ouvre le feu en Co
mité de la Côte d’Argent. L’un des matches
de la journée de dimanche verra deux excel
lents quinze aux prises sur la prairie de St-
Mandé. L’Association Sportive du Midi rece
vra en effet ce jour-là l’Union Athlétique Li
bournaise. Il est, je crois, bien inutile de
s’appesantir longuement sur la valeur des
deux adversaires. Leur tenue respective dans
le championnat de la saison dernière et leur
forme déjà bonne de ce début de saison
plaide éloquemment en leur faveur. Si on
ajoute de plus que les deux équipes sont de
force sensiblement égale, il est 1 à présumer
que les amateurs du ballon ovale qui feront
le déplacement de Saint-Mandé, dimanche,
sont assurés d’assister à une partie vraiment
disputée, au cours de laquelle les phases de
beau jeu ne seront pas rares.
Voila la formation probable de l’équipe de
l’U. A. L.:
Arrière : Servant; trois-quarte : Londeix,
: Delugin, Guyon, Ardouin; demis : Fortin,
Bouchereau; avants, 3e ligne : Pasquet, Du-
broca, Baringou; 2e ligne, Hivert, Guillau
me; Ire ligne : Dandieu, Hubert, Faure.
AU PARC DE SUZON
UN MATCH AMICAL
U. S. Cognaçaise contre S. A. Bordelais
C’est avec plaisir que les sportsman bor
delais reverront l’équipe de TU. S. Cognaçai
se, champion des Charentes, qui fit l’an der
nier une si brillante saison.
Mais à la différence de l’an passé, au lieu
de ne disposer que d’une ligne d’avants où
Puissant, Papet et Compagnie font un tra
vail remarquable, Cognac présentera diman
che à Suzon un quinze aussi fort en avants
qu’en lignes arrières. Celles-ci sont 1 enlevées
par les deux internationaux, les frères Bého-
téguy, et ce sont elles qui marquent les es
sais.
Leur absence se fit durement sentir diman
che dernier à Nantes.
Dimanche, ils seront là.
Le S. A. B., dont la forme s’améliore à
chaque rencontre, alignera son meilleur
team.
ASSOCIATION
Le premier tour de la Coupe de f rance
Dimanche dans la région la séance va commencer
Dimanche prochain, 'sur les « grounds »
de la région bordelaise et dans les environs
vont se dérouler les préliminaires de la Cou
pe de France.
Les équipes aux prises auront à cœur de
maintenir ou d’augmenter leur réputation, en
franchissant ce pas toujours difficile et plein
d’imprévu qui leur permettra de pousser plus
loin dans la compétition nationale.
Monségur devra s’employer contre la Cau-
déranaise, toujours dangereuse.
Biarritz Olympique donnera certainement
du fil à retordre à la belle équipe du S. A.
Bordelais.
La Section Burdigalienne peut aspirer à
vaincre les Arcaehonnais, mais en faisant
bien attention.
Bourbaki-Pau fera tout son possible pour
résister aux attaques du Stade Montois.
Bordeaux Etudiante Club doit battre la S.
V. A. Ruelle.
Les Girondins auront fort à faire pour en
rayer les attaques de la brillante triplette
de l’U. A. de Cognac.
Quelle figure fera l’A. S. P. T. T. devant
l’A. S. U. de Limoges?
Quaht à Cenon Sports, il doit, sur son ter
rain, à Cenon, passer l’A. S. Muret'aine, mais
une surprise est toujours à craindre.
Et maintenant, le coup de sifflet décisif va
retentir. Les équipes en compétition vont se
livrer le premier assaut. Farouchement, ils
vont essayer de forcer la victoire en faveur
de leurs clubs afin d’ouvrir toutes grandes
les portes qui mènent au triomphe final.
Courage et bonne chance !
(R. BILLOU.
P. S. — Les matches se jouent sur les ter
rains des premiers nommés.
AU STADIUM BASTIDIEN
Floirac-CIub
contre S. C. Bastidienne
Pendant que s’ouvrira la saison officielle,
la Bastide recevra en partie amicale Floi-
rac-Club.
Les deux « onze » sont fort bien consti
tués et pratiquent éaîement un jeu efficace,
c’esteà-dire que toute les lignes devront
s’employer à fond ce qui promet 1 aux specta
teurs une partie pleine d’intérêt.
Coup d’envoi à 15 heures.
LE RÜGBV SUR LE LITTORAL
(De notre correspondant marseillais)
Les champions du Littoral ont été à un
moment donné en difficulté pour formèr un
quinze digne des précédents. Ils ont réussi
à conjurer le mauvais son 1 et posséderont
encore une équipe avec laquelle les meilleurs
devront pompter. Laurent parti à Bordeaux
et Latournerie rentré à Biarritz seront seuls
à faire défaut.Tronjo, qu’on disait avoir pris
sa retraite remet ça et 1 enlèvera la ligne d’a
vants qui enregistre les rentrées de Hutin,
venu de la Seyne, et de Soutif ex Marseillais.
De plus Vigne ayant trouvé un permutant
apportera son précieux appoint 1 à la division
d’attaque et Médecin, auquel la licence pour
le S. F. a été refusée, repouera à ses côtés.
Avec Balis, venu du S. F., Scotto, trois-quart
aile du R. C. F., Traversiez de l’O. M. et
tous les anciens, le R. C. Toulonnais peut
envisager l’avenir avec confiance.
Commandée avec maîtrise par Levesque,
l’équipe parait 1 cette saison supérieure à cel
le de l’an passé, en ce sens, qu’elle est plus
homogène et plus complète. Cependant mal
gré d’excellentes lignes arrières la grande
force résidera encore dans le pack qui est
lourd, puissant et actif.
Depuis quatorze ans champions de leur
Comité, les Toulonnais ne peuvent pas, logi
quement, être battes cette saison, d’autant
plus qu’Avignon, qui est le seul adversaire
direct du R. C. T., ne paraît pas posséder un
quinze aussi complet que celui qui faillit en
1923 détrôner le tenant du titre.
En effet, si le pack est sensiblement le
même, les poulains de Struxiano ont perdu
Massot, trois-quart centre de valeur, passé à
Cavaillon et l’international Lalande qui com
mande à Chateaurenard, son pays d’origine.
Il ne faudra cependant pas mésestimer le
S. O.. A., qui est a njême de séservet de cui
santes défaites à ses adversaires trop con
fiants.
En division d’honneur, la lutte sera chaude.
Cavaillon, dans la poule A, parait avoir les
meilleures chances pour se qualifier pour la
finale. Le pack est puissant et vite, on joue
avec cœur et ce qui faisait défaut la saison
dernière, la technique du jeu, parait s’acqué
rir sous la haute direction de Chagnaud et 1
de Massot. Son plus dangereux adversaire
sera l’U. A. I., dont le quinze, formé par les
élèves des Arts et Métiers d’Aix, pratique un
jeu efficace et de belle facture.
Dans l’autre poule, l’Olympique de Mar
seille, n’a rien à craindre de Salon, mais aura
à se méfier de Carpentras, champion de 2me
série et dont l'entraînement est confié à
Struxiano. Les Marseillais, si aucun accident
ne leur arrive, doivent difficilement battre
Cavaillon. Les poulains de Larrieu et de
des meilleures division d’attaque, avec deux
ailiers, Escalières et Henri, de premier choix,
Bazat garde les buts, l’O. M. doit briller en
promotion.
Quoiqu’il en soit, l’on constate que le rug
by méditerranéen est! en progrès et c’est
tant mieux pour le sport-roi.
R. MESURE.
LES « VINGT
Nous avions déjà le club des Cent,
aux agapes célèbres, nous avons encore
lesPur-Cent et le club des Cent Kilos,
d’aussi joyeuse mémoire. '
Nous avons maintenant les « Vingt »...
clubs. Si les statuts de ce nouveau grou
pement ne sont pas encore publiés, nous
n’en savons pas moins que son but est
de faire une guerre sans merci à cette
pauvre licence A (sur laquelle j’ai déjà
eu T occasion de faire connaître ma pen
sée) ainsi qu’à cette non moins pauvre
Coupe de France, tant décriée par les
mêmes qui en ont tiré tout ce qu’elle a
de meilleur.
A la place de la Coupe Ch. Simon qui
n’est pas parfaite, nous le savons, les
« Vingt » nous proposent un nouveau
mode de championnat. Bravo! Vive le
progrès
Mais savez-vous quel est le point de
départ de ce championnat. Celui-ci tout
simplement : les 32 clubs les mieux clas
sés cette année dans la Coupe dispute
ront Van prochain le Championnat de
France (le vrai) en quatre poules de
huit.
Il faudrait s’entendre : puisque la
Coupe, sportivement parlant, est si in
juste et si irrégulière, pourquoi partir
(Telle et qui nous dit que les 32 meil
leurs clubs de France ne seront pas res
tés sur le carreau avant le cinquième
tour. Mais alors, le vrai champion qui
sortira ne le sera pas davantage que ses
prédécesseurs.
Messeuiers des Vingt, attendez encore
un peu pour nous présenter autre chose.
Par exemple que vos licences B qui vous
pèsent aient eu le temps de se transfor
mer en licence A.
Peut-être parmi vous s’en trouvera-t-
il pour proposer ce qui se faisait il y
a quinze ans : le Championnat de Fran
ce disputé entre les champions des di
verses ligues régionales. Pourquoi pas
après tout? Pourquoi ne pas essayer du
système qui a l’air de donner à peu près
satisfaction chez nos voisins du Rugby?
En attendant, qu’on mette quelque
chose sur pied dans ce sens, Messieurs
les« Vingt» laissez les centaines d’au
tres qui comptent eux aussi se contenter
de ce qui fait présentement leur
bonheur.
Plus tard, ils seront avec vous. Mais
pas tant que vous désignerez pour dis
puter un championnat ceux qui n’y ont
peut-être pas plus de titre que vous n’en
avez à vous qualifier « Les Grands
Clubs ».
Prenez garde qu’elle ne déborde pas...
la Coupe.
I. POTYPOS.
Le ” Guignol ” Côti-ff fflr
PELOTE BYLSQTJE
AU TRINQUET MODERNE DE LA RUE D’ARÈS
Léon Dongaïts et Darraïdou contre Arcé et Argain
I
Dimanche prochain 12 octobre, à 3 heu
res 30, pour la première fois à Bordeaux,
ces quatre grands champions, les maîtres in
contestés de la pelote basque du moment, se
trouveront réunis dans la cancha en une lutte
formidable. Qui ne connaît ces quatre super
bes joueurs au moins de réputation?
Léon Dongaïtz, ce pelotari merveilleux de
presque quarante années, a gagné de haute
lutte le championnat de France « profession
nels » 1924 en trinquet durant la grande se
maine de sports basques pendant 1 le mois de
septembre. Il est vrai qu’il était, ce jour-là,
supérieurement aidé par le jeune et brillant
joueur qu’est Auguste Darraïdou, mais il
n’en reste pas moins vrai que leurs adver
saires étaient 1 de taille et que les seuls noms
d’Arcé et Léonis suffisent amplement à dé
montrer la valeur de leur victoire.
Arcé, lui, veut en appeler de cette défaite
et c’est en compagnie d’Argain qu’il a choi
si comme partenaire qu’il espère, dimanche
prochain, arriver à ses fins.
Champion de France 1923, il a perdu son
titre en 1924, mais il veut démontrer que ce
ne fut qu’un accident et nous savons qu’il
s’entraîne tout spécialement en vue de 'sa
partie de dimanche. Tout comme d’ailleurs
son camarade Argain.
Il veut la victoire. L’aura-t-il ? Dongaïtz
et» Darraïdou ne paraissent pas décidés à se
laisser faire.
Aussi, quel est le sportsman qui n’ira pas
voir cette joute palpitante ?
Le programme du 8 octobre porte une pe
tite comédie : élection d’un président, dont
les répétitions ont été faites pendant huit 1
jours dans certains cafés de la ville, sous
l’habile direction du metteur en scène Ber-
nis. Tous les acteurs sont à leur poste et se
remémorent leur rôle en attendant le lever
du rideau. M. Picon préside.
« J’ai reçu une lettre, dit-il, de M. Seingès,
qui pose sa candidature, en vertu de l’arti
cle 16 du règlement intérieur. »
Pour l’intelligence de ce qui va suivre, il
est bon de savoir que les délais d’inscription
pour les candidatures étaient fermés depuis
huit jours et que seul, légalement, H. Hour
siangou était candidat, Bernis s’étant retire
devant lui. Là-dessus, la discussion s engage.
'Avec extrêmement de logique, Astoul et
Mothe démontrent que la candidature de
Seingès n’est pas recevable. Celui-ci d’abord
et Bernis ensuite essaient vainement d’ergo
ter; ça sent l’huile et la combinaison d’une
lieue.
La salle est faite. Ces messieurs, comme
aux plus beaux temps de la politicaille d’a-
vant-guerre, dans le comité, ont leur siège
fait.
On vote. La candidature de Seingès, con
trairement aux règlements et à la plus élé
mentaire loyauté sportive, est acceptée.
Alors se lève Hoursiangou :
«Il est bien regrettable, dit-il, avec une
pointe d’ironie qui engendre le s sourires, que
nous ayons perdu tant de temps mercredi
dernier à la recherche d’un président, alors
qu’il y en avait un dans cette assemblée
réunissant toutes les conditions requises
pour diriger un comité aussi important que
le nôtre.
» Il y a huit jours, lorsque je vis que Ber
nis s’offrait héroïquement à jouer le rôle de
terre-neuve auprès du comité, je jugeai que
deux terres-neuves ne seaient pas de trop
pour sauver le comité et je posai moi aussi
ma candidature.
» Mais si j’avais su qu’il y eut parmi nous
un candidat de l’enyergure de M. Seingès,
que sa modestie sans doute tenait dans l’om
bre, cela m’eût évité la peine de poser ma
candidature et probablement à Bernis, hom
me désintéressé s’il en fut et uniquement dé
voué à la chose publique, d’en faire de mê
me.
» Messieurs, une aubaine inespérée s’offre
à vous. Le président idéal, se présente à vos
suffrages. Nul n’est plus qualifié que lui pour
prendre le gouvernail. C’est un vieux spor
tif d’une grande notoriété, représentatif, dé
coratif, ayant de l’autorité, du prestige, en
un mot, il sera le digne descendant de la
lignée des grands présidents de la Côte d’Ar
gent qui, ne l’oublions pas, est aussi tin grand
comité.
» Ne laissez pas échapper cette unique oc
casion.
» En ce qui me concerne, je comprends
mon devoir.
»Je m’efface très respectueusement de
vant le brillant Seingès, sous le règne duquel
le comité, j’en 'suis certain, connaîtra une
ère de popularité inouïe. »
H. H. se rassied pendant que les conjurés
se regardent, consternés, et que tout le reste
de la salle se tord de rire.
Alors, Seingès, mû comme par un ressort,
jaillit 1 de son banc :
«Je retire ma candidature», déclare-t-il.
C’est le deuxième coup de théâtre, ou plu
tôt c’est la comédie qui se déroule normale
ment.
En effet, après une suspension d’audience,
on entend Bernis qui, avec des troubles dans
la voix, repose sa candidature « uniquement 1
poussé par son amour du comité de la Côte
d’argent (sic) ».
C’est du pur guignol.
Sollicité de toutes parts de reposer sa can
didature, Hoursiangou refuse énergiquement.
« Je joue quelquefois le drame, dit-il, ja
mais la comédie ! »
On passe au vote. Sur 52 suffrages, Ber
nis obtient 30 voix contre 9 à Hoursiangou
(qui n’était pas candidat), 2 à Parrot et une
à jany (qui, eux non plus, n’étaient pas can
didats) et 10 bulletins blancs.
Evidemment, ce n’est pas. brillant. Aussi
Bernis donne-t-il sa démission, car, dit-il, « il
ne saurait présider avec une telle opposition
et une majorité aussi faible. »
Là-dessus, Bordes, bonne nature, essaie le
repêchage : « Votons pour Bernis par accla
mations ! » Pas d’échos dans la salle !
A son tour, Astoul essaie de démontrer à
Bernis que les dix bulletins blancs ne sont
pas dix bulletins hostiles mais dix comitards
qui attendent de les juger à l’œuvre, thèse
audacieuse, car il est plus que probable que
ces bulletins blancs seraient allés à un can
didat autre que Bernis s’il y en avait eu.
Finalement, poussé irrésistiblement par le
sentiment du devoir (sic) Bernis s’assied
dans le fauteuil présidentiel. Dans son émo
tion, il oublie d’envoyer un salut sympathi
que à Parot, son prédécesseur.
La comédie est jouée. Ces messieurs ont
fait du sport, du beau sport au grand jour
comme cela se doit entre vrais sportifs.
Qui donc oserait prétendre après cela que
le Comité de la Côte d’Argent n’est pas la
plus belle école de franchise, de loyauté et
de courage sportifs ?
Rideau.
ARISTOPHANE.
7 e 'Année. — Numéro 386.
PARAIT LE VENDREDI
Vendredi 10 octobre 1924.
ADMINISTRATION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
PUBLICITÉ
TÉLÉPHONE 36.84
CHÈQUE POSTAL N* 7.180
R. C. BORDEAUX N* 9318 B.
ATTIÏ FTF
/Il JL jl JL Jui £j JL jLm
30 centimes
DIT TOUT CE QU'IL SAIT
Journal hebdomadaire illustré de tous les Sports
Rédacteur en Chef: Henry HOURSIANGOU
SAIT TOUT CE QU’IL DIT
RÉDACTION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
ABONNEMENTS
Un an... . 2 0 f rs -
LA JOURNÉE MAURICE NOYAU
Il semble que le ciel ait voulu lui aussi ap
porter sa collaboration à la pieuse cérémonie
de Dax.
Il n’est pas tombé une goutte de pluie du
rant toute la matinée de dimanche, de sorte
que l’érection du monument élevé à la mé
moire de Maurice Boyau s’est déroulée dans
un recueillement presque religieux qui n’a
pas laissé d’impressionner tous les assis
tante.
Ces assistants étaient venus de tous les
points de la France communier dans le sou
venir celui qui fut un grand athlète et un
grand Français.
Lorsque la statue de Maurice Boyau fut
dépouillée de son voile, on réprima à grand’-
peine un mouvement d’admiration, tant le
maître Cogné a reproduit d’une façon sai
sissante les traits si .caractéristiques de Mau
rice Boyau et surtout la silhouette d’ensem
ble que tous ses familiers connaissent bien.
Vraiment 1 , il y a dans cette belle œuvre
du mouvement et de la vie.
Je n’analyserai pas les nombreux discours
qui furent prononcés. On me permettra ce
pendant d’affirmer qu’aucun ne fut plus
émouvant, plus empoignant que celui du ca
pitaine de l’Hermitte, l’ancien chef d’esca
drille de Boyau.
U a évoqué simplement, mais avec un tel
relief, les exploits et» le caractère de notre
héros, qu’une émotion intense secoua tous les
spectateurs et que bien des yeux se mouil
lèrent de larmes.
*
*4*
Cette solennelle journée a été également
marquée par un événement très heureux pour
les sportifs dacquois.
Ce n’est 1 un secret pour personne que le
rugby, à Dax, subissait une crise grave. Des
querelles intestines avaient, dans l’U. S. Dac-
quoise, dressé les uns contre les autres
joueurs et dirigeants, d’où de graves scis
sions et une brouille générale. Un état de
choses si préjudiciable à la prospérité du
club ne pouvait subsister plus longtemps.
Aussi, à l’occasion d’un déjeuner infime of
fert par M. Eugène Milliès-Laeroix, le sym
pathique président de l’U. S. Dacquoise, au
comité du monument Maurice Boyau et à
quelques vieux sportifs, la réconciliation
s’est-elle opérée sous l’égide du grand as dis
paru et qui, ne l’oublions pas, joua autrefois
à l’U. S. Dacquoise.
Ce fut une scène réconfortante que celle
où les loyales poignées de main d’Abel Gui-
chemerre et de Milliès-Laeroix scellèrent 1 à
nouveau le pacte d’amitié. Tout le monde
s’en réjouit.
Désormais, plus étroitement unis que ja
mais, les Dacquois vont reprendre avec ar
deur la bataille pour le sport.
Les mânes de Maurice Boyau ont dû tres
saillir d’aise.
Henry HOURSIANGOU.
AUTOMOBILE
Une Première Visite au Salon
Le premier dimanche du 19e Salon
a connu une affluence sans précédent.
Il n’est pas exagéré de dire que, durant
toute l’après-midi, une véritable cohue
s’est pressée devant les stands, embou
teillant les « allées », les galeries, à tel
point que les recettes de l’an dernier
furent battues de 10 p. cent.
Nous ne prétendons pas, en quelques
lignes, pouvoir passer en revue les mil
liers de marques qui attirèrent notre at
tention, aussi, nous bornerons-nous à
mentionner, cette semaine, celles qui
nous ont paru présenter le plus d’inté
rêt.
Motobloc, la grande firme bordelaise,
présente ses différents modèles 8, 10, 12
et 15 cv; la nouvelle 8 c v est notam
ment admirée, car, avec son grand em
placement de carrosserie et son moteur
à haut rendement, elle constitue une
des plus belles réalisations de la voi
ture utilitaire.
Cottin et Desgouttes, gagnats du
Grand-Prix de Tourisme de l’A. C. F.,
voitures légères, présente, au Grand Pa
lais, son nouveau modèle 12 cv, 3 soupa
pes et son type Grand-Prix.
Les accumulateurs attirent la foule
des connaisseurs; entre autres marques,
on apprécie surtout les monoplaqué
et les Dinin; on sait que le nouvel au
tobus électrique Renault est muni d’u
ne batterie Dinin; aussi, nous passe
rons-nous de commentaires.
Hartford connaît son succès habituel;
cet amortisseur de chocs, si connu, a en
effet contribué aux victoires de nom
breuses voitures dans toutes les compé
titions mondiales, depuis le Bol d’Or
des cyclecars jusqu’aux Grands-Prix de
Saint-Sébastien.
M. Donnay, administrateur délégué,
de Chenard et Walker nous fait admi
rer les modèles qu’établit cette firme
dont les victoires ne se comptent plus
(coupe Boillot, circuit des Routes Pa
vées, côte de Gaillon) ; ses deux et trois
litres, sa 11 CV tourisme et sa superbe
16 CV attirent l’attention de tous les
amateurs de belle mécanique.
Au stand 94, galerie E du balcon,
Rudge Whitworth expose sa nouvelle
roue détachable par boulons, dont les
qualités de solidité et de souplesse cons
tituent un véritable progrès.
Quant à Bugatti, il a établi un 8 cy
lindres, nerveux à l’extrême, équipant
un châssis très carrossable; la voiture
présente des qualités personnelles très
remarquables en ce qui concerne la di
rection, la tenue de route, etc.
Ford, nouveau venu au Salon, attire
l’attention des visiteurs sur la rapidité
de sa construction et sur le nombre in
croyable des voitures qui sont quoti
diennement livrées dans le monde en
tier; son châssis français, agréable com
me lignes, est voué à un succès certain.
La nouvelle marque Lincoln, véritable
merveille de mécanique, due aux usi
nes du grand constPucteur américain,
fait l’objet d’une attention particulière
de la part des connaisseurs.
Peugeot, la doyenne des marques
françaises, présente ses différents modè
les, depuis la grosse voiture jusqu’au
cabriolet 5 CV dont l’élégance, la rapi
dité et le confort ont su assurer à ce
modèle, depuis sa création, une vogue
qui ne cesse de s’accroître.
Renault, la vieille marque, si appré
ciée, offre à la clientèle la diversité de
ses différents châssis. Le fini de sa cons
truction, joint à la pureté des lignes,
assure à la célèbre firme de Billancourt
une réputation justifiée.
Alfa-Roméo, la fameuse marque ita
lienne, toujours aux premières places
dans les grandes compétition interna
tionales, et Delage, dont les succès sont
assez connus, sont entourés par une
nombreuse foule désireuse d’admirer des
voitures dont les qualités sont au-des
sus de tout éloge.
Les pneus Dunlop sont l’objet d’une
attention particulière. On ne doit pas
oublier que cette marque contribue aux
succès de nombreuses machines dans la
plupart des courses, et que le Dunlop-
Cord peut être considéré comme le plus
sûr et le plus durable des pneumati
ques.
Zénith, enfin, et Rochet-Schneider
sont très visités. Le carburateur Zénith
est l’accessoire indispensable de tout
conducteur; d’une facilité de démonta
ge exceptionnelle, il assure à tous les
moteurs une consommation très réduite.
Quant à la grande marque automobile
lyonnaise, elle joint à une grande soli
dité de construction une souplesse,, une
rapidité et un confort qui sont aujour
d’hui universellement reconnus.
H. C.
Invocation à la Déesse
Les yeux baissés, visage recueilli, les aspi
rante footballeurs et rugbymen, se dirigent
silencieusement vers le temple sacré.
Ils vont tenter une dernière fois de fléchir
la déesse inexorable qui dans sa divine colè
re les prive d’une licence ardemment convoi
tée.
C’est que l’heure grave va sonner. Le 12
octobre approche à pas précipités. On sent
dans les clubs la fièvre grandir de jour en
jour. La bataille va commencer!
Dans certains camps, tous les joueurs
hélas ne sont pas licenciés. Pourquoi et com
ment? Certains le savent, beaucoup l’igno
rent. Aussi sentent-ils la démarche suprême,
celle qui décidera de leur sort. C’est pourquoi
nous les voyons se diriger pieusement, vers
la divine demeure.
Entrons avec eux.
Sur son trône de gloire, indifférente et
fière, la déesse écoute d’un air distrait la
prière des malheureux joueurs. L’encens et
les offrandes semblent seuls la faire sortir de
sa torpeur. Et, pour bien montrer qu’elle
n’est pas insensible à certains hommages,
de sa main si blanche et si pure, elle fait un
geste.
Aussitôt dans l’armée de ses prêtres un
remous se produit. On va, on vient, on écrit,
on tamponne, et enfin, on apporte un petit
carré de carton sur lequel d’une main non
chalante la divinité grave son empreinte.
Et pepdant que l’élu fou de joie entonne
l’hymne de reconnaissance, les autres, les
non-exaucés continuent leur ardente prière.
O ! 3 F. A. ! Déesse toute puissante !
Nous venons à genoux t’implorer humblement,
Délivre-nous cette licence vacante
Qui nous permet de jouer... que faire autrement?
Tu nous vois à tes pieds, rampants, misérables.
Elevant vers toi nos regards suppliants.
Prends pitié ! tends vers nous tes bras secoura-
[bles
Et fais la charité à tes pauvres mendiants.
Ne reste pas insensible à la prière
Qui de nos lèvres s’élève dévotement
l Afin de calmer ta divine colère
| Qui nous frappe en ce jour aussi cruellement.
I Nous acceptons tes lois sans aucun murmure.
1 Nous jurons de rester 7 à jamais amateurs.
1 Nous conserverons la tradition si pure
i Qui nous préservera des funestes erreurs.
! Nous refuserons les offres différentes
Qui .peuvent être faites à tous bons joueurs
Car si elles ne sont point assez tentantes
I II vaut certes mieux n’être pas amateurs.
I FRED.
■é bi" .. •• •'
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1 « G*.
# ***
}«X : 'y y.:'. M. :
" \ --.r./F
% Mr ■ ■ ^ Q # - • • • ••
Inauguration à Dax du monument
élevé à la mémoire de
Maurice Boyau.
De gauche à droite, photographiés
au pied du monument, quelques-uns
de ses camarades : Boillot, Fran
çois Cognée, le lieutenant de L’Her
mitte, Sardier, Gaillard, Pelletier
d’Oisy, le capitaine Moronval, An
dré Gounouilhou, le capitaine de
L’Hermitte, le colonel Casse, Albert
Guichemerre.
fa
-g " * - •
RUGBY
Championnat de la Côte d’Argent
AU PARC DES SPORTS
U. A. Cadillacaise contre Section Burdigalienne
Les verts sectionnistes débuteront en
championnat dimanche prochain. C’est dans
magnifique cadre du Parc des Sports qu’ils
livreront bataille aux guerriers de Cadillac,
dont on dit le plus grand bien.
Les Cadillacais, en effet, ont commencé
leur entraînement depuis plus d’un mois et
certaines personnes dignes de foi nous les
ont présentés comme très en progrès, animés
l’excellente école. Ils constitueront, croyons-
nous, un morceau plutôt dur à avaler.
Les Sectionnistes sont 1 tout comme leurs
adversaires de dimanche soumis à l’entraîne
ment méthodique depuis bien des jours; leur
dernière exhibition contre Bergerac nous a
dévoilé les qualités plutôt rares de certains
équipiers. Déjà l’équipe s’annonçait belle
en fin de la saison dernière, mais les jeu-
* 1-07 « J'-*'*
de la volonté de vaincre, et 1 ce qui est en- ; nés semblent avoir acquis' de l’expérience,
core mieux, pratiquant un rugby qui sent ! et celle année le quinze aura belle allure.
AU BOUSCAT
Stade Bordelais U. C. contre Stade Foyen
tout résider sa force.
Le S. B. U. C. a débuté brillamment con
tre Mauléon. Il possède cette année les élé
ments d’une équipe de premier ordre, com
plète dans toutes ses lignes.
Il faut donc s’attendre à un match très
disputé, à l’issue duquel le Stade Bordelais
sortira sans nul doute victorieux.
En cette première journée de championnat
de la division d’honneur, le Stade Bordelais
U. C. se mesurera avec le Stade Foyen.
Celui-ci paraît être nanti d’une forte équi
pe. Après avoir subi une légère défaite par
Limoges (8 à 6) elle a pris sa revanche,
dimanche dernier, par 16 à 3.
C’est dans sa ligne d’avants que paraît sur-
À SAINT-MANDÉ
U. A. Libournaise contre A. S. du Midi
La division d’honneur ouvre le feu en Co
mité de la Côte d’Argent. L’un des matches
de la journée de dimanche verra deux excel
lents quinze aux prises sur la prairie de St-
Mandé. L’Association Sportive du Midi rece
vra en effet ce jour-là l’Union Athlétique Li
bournaise. Il est, je crois, bien inutile de
s’appesantir longuement sur la valeur des
deux adversaires. Leur tenue respective dans
le championnat de la saison dernière et leur
forme déjà bonne de ce début de saison
plaide éloquemment en leur faveur. Si on
ajoute de plus que les deux équipes sont de
force sensiblement égale, il est 1 à présumer
que les amateurs du ballon ovale qui feront
le déplacement de Saint-Mandé, dimanche,
sont assurés d’assister à une partie vraiment
disputée, au cours de laquelle les phases de
beau jeu ne seront pas rares.
Voila la formation probable de l’équipe de
l’U. A. L.:
Arrière : Servant; trois-quarte : Londeix,
: Delugin, Guyon, Ardouin; demis : Fortin,
Bouchereau; avants, 3e ligne : Pasquet, Du-
broca, Baringou; 2e ligne, Hivert, Guillau
me; Ire ligne : Dandieu, Hubert, Faure.
AU PARC DE SUZON
UN MATCH AMICAL
U. S. Cognaçaise contre S. A. Bordelais
C’est avec plaisir que les sportsman bor
delais reverront l’équipe de TU. S. Cognaçai
se, champion des Charentes, qui fit l’an der
nier une si brillante saison.
Mais à la différence de l’an passé, au lieu
de ne disposer que d’une ligne d’avants où
Puissant, Papet et Compagnie font un tra
vail remarquable, Cognac présentera diman
che à Suzon un quinze aussi fort en avants
qu’en lignes arrières. Celles-ci sont 1 enlevées
par les deux internationaux, les frères Bého-
téguy, et ce sont elles qui marquent les es
sais.
Leur absence se fit durement sentir diman
che dernier à Nantes.
Dimanche, ils seront là.
Le S. A. B., dont la forme s’améliore à
chaque rencontre, alignera son meilleur
team.
ASSOCIATION
Le premier tour de la Coupe de f rance
Dimanche dans la région la séance va commencer
Dimanche prochain, 'sur les « grounds »
de la région bordelaise et dans les environs
vont se dérouler les préliminaires de la Cou
pe de France.
Les équipes aux prises auront à cœur de
maintenir ou d’augmenter leur réputation, en
franchissant ce pas toujours difficile et plein
d’imprévu qui leur permettra de pousser plus
loin dans la compétition nationale.
Monségur devra s’employer contre la Cau-
déranaise, toujours dangereuse.
Biarritz Olympique donnera certainement
du fil à retordre à la belle équipe du S. A.
Bordelais.
La Section Burdigalienne peut aspirer à
vaincre les Arcaehonnais, mais en faisant
bien attention.
Bourbaki-Pau fera tout son possible pour
résister aux attaques du Stade Montois.
Bordeaux Etudiante Club doit battre la S.
V. A. Ruelle.
Les Girondins auront fort à faire pour en
rayer les attaques de la brillante triplette
de l’U. A. de Cognac.
Quelle figure fera l’A. S. P. T. T. devant
l’A. S. U. de Limoges?
Quaht à Cenon Sports, il doit, sur son ter
rain, à Cenon, passer l’A. S. Muret'aine, mais
une surprise est toujours à craindre.
Et maintenant, le coup de sifflet décisif va
retentir. Les équipes en compétition vont se
livrer le premier assaut. Farouchement, ils
vont essayer de forcer la victoire en faveur
de leurs clubs afin d’ouvrir toutes grandes
les portes qui mènent au triomphe final.
Courage et bonne chance !
(R. BILLOU.
P. S. — Les matches se jouent sur les ter
rains des premiers nommés.
AU STADIUM BASTIDIEN
Floirac-CIub
contre S. C. Bastidienne
Pendant que s’ouvrira la saison officielle,
la Bastide recevra en partie amicale Floi-
rac-Club.
Les deux « onze » sont fort bien consti
tués et pratiquent éaîement un jeu efficace,
c’esteà-dire que toute les lignes devront
s’employer à fond ce qui promet 1 aux specta
teurs une partie pleine d’intérêt.
Coup d’envoi à 15 heures.
LE RÜGBV SUR LE LITTORAL
(De notre correspondant marseillais)
Les champions du Littoral ont été à un
moment donné en difficulté pour formèr un
quinze digne des précédents. Ils ont réussi
à conjurer le mauvais son 1 et posséderont
encore une équipe avec laquelle les meilleurs
devront pompter. Laurent parti à Bordeaux
et Latournerie rentré à Biarritz seront seuls
à faire défaut.Tronjo, qu’on disait avoir pris
sa retraite remet ça et 1 enlèvera la ligne d’a
vants qui enregistre les rentrées de Hutin,
venu de la Seyne, et de Soutif ex Marseillais.
De plus Vigne ayant trouvé un permutant
apportera son précieux appoint 1 à la division
d’attaque et Médecin, auquel la licence pour
le S. F. a été refusée, repouera à ses côtés.
Avec Balis, venu du S. F., Scotto, trois-quart
aile du R. C. F., Traversiez de l’O. M. et
tous les anciens, le R. C. Toulonnais peut
envisager l’avenir avec confiance.
Commandée avec maîtrise par Levesque,
l’équipe parait 1 cette saison supérieure à cel
le de l’an passé, en ce sens, qu’elle est plus
homogène et plus complète. Cependant mal
gré d’excellentes lignes arrières la grande
force résidera encore dans le pack qui est
lourd, puissant et actif.
Depuis quatorze ans champions de leur
Comité, les Toulonnais ne peuvent pas, logi
quement, être battes cette saison, d’autant
plus qu’Avignon, qui est le seul adversaire
direct du R. C. T., ne paraît pas posséder un
quinze aussi complet que celui qui faillit en
1923 détrôner le tenant du titre.
En effet, si le pack est sensiblement le
même, les poulains de Struxiano ont perdu
Massot, trois-quart centre de valeur, passé à
Cavaillon et l’international Lalande qui com
mande à Chateaurenard, son pays d’origine.
Il ne faudra cependant pas mésestimer le
S. O.. A., qui est a njême de séservet de cui
santes défaites à ses adversaires trop con
fiants.
En division d’honneur, la lutte sera chaude.
Cavaillon, dans la poule A, parait avoir les
meilleures chances pour se qualifier pour la
finale. Le pack est puissant et vite, on joue
avec cœur et ce qui faisait défaut la saison
dernière, la technique du jeu, parait s’acqué
rir sous la haute direction de Chagnaud et 1
de Massot. Son plus dangereux adversaire
sera l’U. A. I., dont le quinze, formé par les
élèves des Arts et Métiers d’Aix, pratique un
jeu efficace et de belle facture.
Dans l’autre poule, l’Olympique de Mar
seille, n’a rien à craindre de Salon, mais aura
à se méfier de Carpentras, champion de 2me
série et dont l'entraînement est confié à
Struxiano. Les Marseillais, si aucun accident
ne leur arrive, doivent difficilement battre
Cavaillon. Les poulains de Larrieu et de
des meilleures division d’attaque, avec deux
ailiers, Escalières et Henri, de premier choix,
Bazat garde les buts, l’O. M. doit briller en
promotion.
Quoiqu’il en soit, l’on constate que le rug
by méditerranéen est! en progrès et c’est
tant mieux pour le sport-roi.
R. MESURE.
LES « VINGT
Nous avions déjà le club des Cent,
aux agapes célèbres, nous avons encore
lesPur-Cent et le club des Cent Kilos,
d’aussi joyeuse mémoire. '
Nous avons maintenant les « Vingt »...
clubs. Si les statuts de ce nouveau grou
pement ne sont pas encore publiés, nous
n’en savons pas moins que son but est
de faire une guerre sans merci à cette
pauvre licence A (sur laquelle j’ai déjà
eu T occasion de faire connaître ma pen
sée) ainsi qu’à cette non moins pauvre
Coupe de France, tant décriée par les
mêmes qui en ont tiré tout ce qu’elle a
de meilleur.
A la place de la Coupe Ch. Simon qui
n’est pas parfaite, nous le savons, les
« Vingt » nous proposent un nouveau
mode de championnat. Bravo! Vive le
progrès
Mais savez-vous quel est le point de
départ de ce championnat. Celui-ci tout
simplement : les 32 clubs les mieux clas
sés cette année dans la Coupe dispute
ront Van prochain le Championnat de
France (le vrai) en quatre poules de
huit.
Il faudrait s’entendre : puisque la
Coupe, sportivement parlant, est si in
juste et si irrégulière, pourquoi partir
(Telle et qui nous dit que les 32 meil
leurs clubs de France ne seront pas res
tés sur le carreau avant le cinquième
tour. Mais alors, le vrai champion qui
sortira ne le sera pas davantage que ses
prédécesseurs.
Messeuiers des Vingt, attendez encore
un peu pour nous présenter autre chose.
Par exemple que vos licences B qui vous
pèsent aient eu le temps de se transfor
mer en licence A.
Peut-être parmi vous s’en trouvera-t-
il pour proposer ce qui se faisait il y
a quinze ans : le Championnat de Fran
ce disputé entre les champions des di
verses ligues régionales. Pourquoi pas
après tout? Pourquoi ne pas essayer du
système qui a l’air de donner à peu près
satisfaction chez nos voisins du Rugby?
En attendant, qu’on mette quelque
chose sur pied dans ce sens, Messieurs
les« Vingt» laissez les centaines d’au
tres qui comptent eux aussi se contenter
de ce qui fait présentement leur
bonheur.
Plus tard, ils seront avec vous. Mais
pas tant que vous désignerez pour dis
puter un championnat ceux qui n’y ont
peut-être pas plus de titre que vous n’en
avez à vous qualifier « Les Grands
Clubs ».
Prenez garde qu’elle ne déborde pas...
la Coupe.
I. POTYPOS.
Le ” Guignol ” Côti-ff fflr
PELOTE BYLSQTJE
AU TRINQUET MODERNE DE LA RUE D’ARÈS
Léon Dongaïts et Darraïdou contre Arcé et Argain
I
Dimanche prochain 12 octobre, à 3 heu
res 30, pour la première fois à Bordeaux,
ces quatre grands champions, les maîtres in
contestés de la pelote basque du moment, se
trouveront réunis dans la cancha en une lutte
formidable. Qui ne connaît ces quatre super
bes joueurs au moins de réputation?
Léon Dongaïtz, ce pelotari merveilleux de
presque quarante années, a gagné de haute
lutte le championnat de France « profession
nels » 1924 en trinquet durant la grande se
maine de sports basques pendant 1 le mois de
septembre. Il est vrai qu’il était, ce jour-là,
supérieurement aidé par le jeune et brillant
joueur qu’est Auguste Darraïdou, mais il
n’en reste pas moins vrai que leurs adver
saires étaient 1 de taille et que les seuls noms
d’Arcé et Léonis suffisent amplement à dé
montrer la valeur de leur victoire.
Arcé, lui, veut en appeler de cette défaite
et c’est en compagnie d’Argain qu’il a choi
si comme partenaire qu’il espère, dimanche
prochain, arriver à ses fins.
Champion de France 1923, il a perdu son
titre en 1924, mais il veut démontrer que ce
ne fut qu’un accident et nous savons qu’il
s’entraîne tout spécialement en vue de 'sa
partie de dimanche. Tout comme d’ailleurs
son camarade Argain.
Il veut la victoire. L’aura-t-il ? Dongaïtz
et» Darraïdou ne paraissent pas décidés à se
laisser faire.
Aussi, quel est le sportsman qui n’ira pas
voir cette joute palpitante ?
Le programme du 8 octobre porte une pe
tite comédie : élection d’un président, dont
les répétitions ont été faites pendant huit 1
jours dans certains cafés de la ville, sous
l’habile direction du metteur en scène Ber-
nis. Tous les acteurs sont à leur poste et se
remémorent leur rôle en attendant le lever
du rideau. M. Picon préside.
« J’ai reçu une lettre, dit-il, de M. Seingès,
qui pose sa candidature, en vertu de l’arti
cle 16 du règlement intérieur. »
Pour l’intelligence de ce qui va suivre, il
est bon de savoir que les délais d’inscription
pour les candidatures étaient fermés depuis
huit jours et que seul, légalement, H. Hour
siangou était candidat, Bernis s’étant retire
devant lui. Là-dessus, la discussion s engage.
'Avec extrêmement de logique, Astoul et
Mothe démontrent que la candidature de
Seingès n’est pas recevable. Celui-ci d’abord
et Bernis ensuite essaient vainement d’ergo
ter; ça sent l’huile et la combinaison d’une
lieue.
La salle est faite. Ces messieurs, comme
aux plus beaux temps de la politicaille d’a-
vant-guerre, dans le comité, ont leur siège
fait.
On vote. La candidature de Seingès, con
trairement aux règlements et à la plus élé
mentaire loyauté sportive, est acceptée.
Alors se lève Hoursiangou :
«Il est bien regrettable, dit-il, avec une
pointe d’ironie qui engendre le s sourires, que
nous ayons perdu tant de temps mercredi
dernier à la recherche d’un président, alors
qu’il y en avait un dans cette assemblée
réunissant toutes les conditions requises
pour diriger un comité aussi important que
le nôtre.
» Il y a huit jours, lorsque je vis que Ber
nis s’offrait héroïquement à jouer le rôle de
terre-neuve auprès du comité, je jugeai que
deux terres-neuves ne seaient pas de trop
pour sauver le comité et je posai moi aussi
ma candidature.
» Mais si j’avais su qu’il y eut parmi nous
un candidat de l’enyergure de M. Seingès,
que sa modestie sans doute tenait dans l’om
bre, cela m’eût évité la peine de poser ma
candidature et probablement à Bernis, hom
me désintéressé s’il en fut et uniquement dé
voué à la chose publique, d’en faire de mê
me.
» Messieurs, une aubaine inespérée s’offre
à vous. Le président idéal, se présente à vos
suffrages. Nul n’est plus qualifié que lui pour
prendre le gouvernail. C’est un vieux spor
tif d’une grande notoriété, représentatif, dé
coratif, ayant de l’autorité, du prestige, en
un mot, il sera le digne descendant de la
lignée des grands présidents de la Côte d’Ar
gent qui, ne l’oublions pas, est aussi tin grand
comité.
» Ne laissez pas échapper cette unique oc
casion.
» En ce qui me concerne, je comprends
mon devoir.
»Je m’efface très respectueusement de
vant le brillant Seingès, sous le règne duquel
le comité, j’en 'suis certain, connaîtra une
ère de popularité inouïe. »
H. H. se rassied pendant que les conjurés
se regardent, consternés, et que tout le reste
de la salle se tord de rire.
Alors, Seingès, mû comme par un ressort,
jaillit 1 de son banc :
«Je retire ma candidature», déclare-t-il.
C’est le deuxième coup de théâtre, ou plu
tôt c’est la comédie qui se déroule normale
ment.
En effet, après une suspension d’audience,
on entend Bernis qui, avec des troubles dans
la voix, repose sa candidature « uniquement 1
poussé par son amour du comité de la Côte
d’argent (sic) ».
C’est du pur guignol.
Sollicité de toutes parts de reposer sa can
didature, Hoursiangou refuse énergiquement.
« Je joue quelquefois le drame, dit-il, ja
mais la comédie ! »
On passe au vote. Sur 52 suffrages, Ber
nis obtient 30 voix contre 9 à Hoursiangou
(qui n’était pas candidat), 2 à Parrot et une
à jany (qui, eux non plus, n’étaient pas can
didats) et 10 bulletins blancs.
Evidemment, ce n’est pas. brillant. Aussi
Bernis donne-t-il sa démission, car, dit-il, « il
ne saurait présider avec une telle opposition
et une majorité aussi faible. »
Là-dessus, Bordes, bonne nature, essaie le
repêchage : « Votons pour Bernis par accla
mations ! » Pas d’échos dans la salle !
A son tour, Astoul essaie de démontrer à
Bernis que les dix bulletins blancs ne sont
pas dix bulletins hostiles mais dix comitards
qui attendent de les juger à l’œuvre, thèse
audacieuse, car il est plus que probable que
ces bulletins blancs seraient allés à un can
didat autre que Bernis s’il y en avait eu.
Finalement, poussé irrésistiblement par le
sentiment du devoir (sic) Bernis s’assied
dans le fauteuil présidentiel. Dans son émo
tion, il oublie d’envoyer un salut sympathi
que à Parot, son prédécesseur.
La comédie est jouée. Ces messieurs ont
fait du sport, du beau sport au grand jour
comme cela se doit entre vrais sportifs.
Qui donc oserait prétendre après cela que
le Comité de la Côte d’Argent n’est pas la
plus belle école de franchise, de loyauté et
de courage sportifs ?
Rideau.
ARISTOPHANE.
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