Titre : L'Athlète : journal hebdomadaire de tous les sports
Éditeur : [s.n.] (Bordeaux)
Date d'édition : 1924-10-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34474930f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 octobre 1924 03 octobre 1924
Description : 1924/10/03 (N385). 1924/10/03 (N385).
Description : Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine Collection numérique : Fonds régional : Aquitaine
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4558555j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35386
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/08/2017
A la Mémoire de Maurice BOyAU
Bimanche à Dax, les sportifs inaugureront le monument commémoratif du grand “as”
Un grand match : Côte Basque contre Côte d’Argent
jD-A-ZDTS I_,:E ïeECXTEIIL,ILiE13yi:E^T
Di'riiianche au cadran de Dax, cité coquette
et tranquille va sonner une heure poignante,
celle qui solennellement marquera l’entrée
dans l’histoire des héros légendaires, de ce
bel et noble enfant dacquois : Maurice
Boyau.
11 était donc marqué au front du signe
des élus de la légende, lui, que la popularité
avait déjà coiffé à l’époque heureuse où no
tre commune jeunesse s’écoulait paisible par
mi les ébats sportifs de l’avant-guerre! Quel
qu’un aurait-il déjà oublié cette silhouette
élégante et fine d’athlète racé, souple d’al
lure, originale et sympathique entre toutes,
vers qui de Bayonne, de Dax, de Bordeaux,
de Paris et de partout se tendaient les mains
amies? Maintenant, elle nous revient, long
temps après la fin du grand drame, pour
toujours fixée dans le marbre et l’airain, tout
auréolée de la plus magnifique des gloires.
Dès ce jour, à l’entrée du pâre Théodore
Denis, baigné en bas par les ondes de l’A-
dour, que le poète dit... plaintives et sans
retour, surplombé par les mystérieux rem
parts, dans ce cadre silencieux et modeste,
si bien fait pour lui, la mâle figure de Mau
rice Boyau va reparaître. Puis, dans la suite
des,temps, elle va rester gardienne vigilante
des, traditions de vertu française et du fier
pays landais.
A jamais, les enfants, sur le socle du monu
ment verront une épitaphe dont la seule lec
ture fait frissonner d’émoi patriotique et ce
sera pour eux un merveilleux enseignement
que de méditer cette admirable citation où
chaque mot, enflammé d’éloge et d’exalta
tion du courage, semble apporter une
des palmes que résuma la rosette de no
tre grand As. Ainsi comprendront-elles les
générations à venir, quand l’ère de paix dé
finitive qu’on nous annonce sera devenue
une réalité durable, la grandeur du sacrifice
des Morts dont cette statue sera un éloquent
symbole.
Pour ce jour au demeurant, quand va se
lever le voile et qu’apparaîtront les traits
du héros de France, enfant de Dax, la minute
sera solennelle. Dans le recueillement d’une
foule nombreuse, les coeurs vont se serrer.
Mais pour nous, ses amis, ses camarades,
sa génération, ce sera davantage. Dans la
vision de tout un passé de souvenirs et de
communes émotions, nous allons vivre la
plus angoissante des minutes et nous laisse
rons couler nos larmes! Larmes d’impéris
sable regret de l’Ami disparu, mais aussi
larmes de fierté d’avoir vécu quelque peu à
toutes les époques près du glorieux cheva
lier de l’air.
Raymond BORDES.
AU PARC DES SPORTS DE BORDEAUX-LESCURE
AYANT LA CLOTURE
Une Course à l'Américaine passionnante
Dimanche, pendant dix heures d’horloge, les équipes
Pélissier frères, Beyl - Sergent, Buysse~ Debaets,
Pagnoul- Duray, Noël-Puzeis, Van den Hove
frères, Narey frères, Fontan-Massal, Beffa-
rat -Fourgeau, Cosse-Barbe, Benassae
frères, Geniès-Canton, Texereau-
Rives, Laroque-Dueos et La-
nusse - Dubourg vont ba
tailler sans arrêta
r-v . 'y*
vu *
Avant que ne boucle le vélodrome, les
amateurs de cyclisme, tous ceux de nos
concitoyens qui ont tressailli cet été en
présence des prouesses réalisées par les
rois du ciment ou de la route, sont invi
tés à prendre le chemin du Parc des
Sports de Lescure. Dimanche, le direc
teur Hue leur offrira une splendide
L_
4 zt g.
Un peu de présentation
Un coup d’œil vous a suffi, n’est-ce
pas, pour compter dans le lot qui va
évoluer sur le ciment une douzaine de
grands as de classe. Heureusement que
dans une américaine, où toutes sortes de
fluctuations peuvent se produire, la for
30 eenti mes
RÉDACTION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
ABOHHEMEHTS
Un an... . 2 0 /rs.
LE XIX“ SALON DE L’AUTOMOBILE
A l’heure où paraîtront ces lignes, le
XIXe Salon de l’Automobile aura ou
vert ses portes, et aura été honoré, selon
la tradition, de la visite du chef de l’E
tat, M. Gaston Doumergue.
En ce moment, l’immense hall du
Grand-Palais est en pleine effervescen
ce; c’est l’annuel prologue de l’exposi
tion à laquelle le monde entier va être
convié; mais tout sera prêt pour le jour
d’ouverture, et l’on peut d’ores et déjà
prévoir que cette grandiose manifesta
tion remportera en 1924 un succès peut-
être supérieur à celui qu’elle remportait
ces dernières années.
Le Salon comprendra deux séries : la
première s’ouvre du 2 au 14, la deuxiè
me du 22 au 31. Nous aurons, au début,
comme l’an passé, les motos, les voitu
res, les carrosseries et les accessoires.
Cette exposition assure naturellement,
à elle seule, le succès de T affaire; cha
que année aussi, il faut le dire, la quali
té, le style des productions exposées
s’affirment davantage.
Mais où le 19e Salon présentera cette
année un intérêt nouveau, c’est dans
l’adjonction, dans sa deuxième partie,
de deux sections nouvelles qui ne man
queront pas d’attirer un public nom
breux et qui se rapportent, l’une à la
T. S. F., l’autre aux machines-outils.
L’application de la T. S. F. à l’auto
mobile est un problème trop intéressant
pour que cette initiative ne nous intéres
se pas au plus haut point, et nombreux
seront les véhicules exposés le 22 pro
chain possédant des àppareils de radio
téléphonie.
Quant au nombre d’exposants, il ,se-
ra considérable, puisque nous notons les
chiffres de 963 pour la première série
et de 250 pour la deuxième, soit au total
1.213 noms ou marques de tous les pays
où l’industrie automobile a acquis un
gros développement; parmi les expo
sants américains, nous relevons le nom
de Ford qui vient officiellement au Sa
lon pour la première fois.
La décoration est entièrement nouvel
le; un dôme, constitué par de gigan
tesques arabesques et soutenu par de
longues guirlandes pleureuses, est du
plus merveilleux effet; c’est le tango qui
domine, avec un violet atténué. Partout,
| de la grande nef anx petites nefs, des
! kilomètres de câbles d’acier soutien-
| nent l’armature sous laquelle des écri-
! teaux bariolés nous permettront de gui
der nos pas.
Par terre, un tapis havane... de 45.000
mètres carrés! Et comme lumière, un
éclairage assuré par une sous-station
électrique de 1,800 kilowats.
Pour communiquer avec le dehors, le
téléphone a été installé avec 250 lignes
intérieures et 50 lignes de réseaux.
Pour terminer ce bref exposé qui
montre bien les efforts réalisés cette an
née, qu’il nous suffise d’ajouter que l’en
semble de l’exposition est assuré pour
la somirie de soixante-deux millions
alors qu’en 1923 il ne l’était que pour
quarante-quatre millions de francs.
Terminons en donnant les prix d’en
trée : le Salon sera ouvert de 9 h. 30
à 18 h. 30; les tickets seront à 5 fr., ex
ception faite du jour d’inauguration et
des vendredis 3 et 10 octobre, où les
portes ne seront fermées qu’à 22 h. 30
et où le prix d’entrée sera porté à 10
francs.
Ce 19e Salon est donc voué à un suc
cès certain, aussi la construction auto
mobile de notre pays, déjà si appréciée
à l’étranger, ne pourra-t-elle, grâce à
cette unique réunion, que confirmer la
réputation que nos constructeurs ont su
se créer par leurs effotrs répétés et sou
tenus. Henry COLOMBIER.
LA COMMISSION D’AMATEURISME
Justice et iWoctération
‘Les récentes décisions de la Commission
id’amateurisme ont déchaîné les passions et
lorsqu’on laisse la bride sur le cou aux pas
sions on court le risque d’être injuste. L’es
prit est toujours la dupe du cœur.
Ayant eu l’occasion de dire ce que je pen
sais de la façon sommaire dont la Commis
sion d’amateurisme avait rempli sa premiè
re charrette, j’ai eu soin de tenir en dehors
de toute suspicion les membres de la com- j
mission.
J’ai critiqué le système de justice employé
mais non pas l’esprit d’équité des juges qui
n’en ayant pas d’autres à leur disposition
1’employère.nt.
J’aurais aimé que tout le monde en usât
ainsi, car il est déplorable de voir dégénérer
des discussions d’ordre général en mesquines
question de personne.
ilil m’a été particulièrement pénible de voir
avec quelle désinvolture tout le monde s’est
mis à crier « haro ! » sur Henri Lahitte.
Quel crime a-t-il donc commis ? Celui de
faire partie de la commission d’amateurisme.
C’est à croire, ma parole, qu’à lui seul il
constitue la majorité de la dite commission,
ou que lui seul a là-dedans voix délibérative !
Oublie-t-on que les décisions de cette com
mission sont secrètes, que nul procès-verbal
, ne donne l’analyse des votes émis et que dès
: lors il est foncièrement injuste de choisir dans
I le tas une victime, un bouc émissaire, sous
| prétexte qu’il est le plus près de notre main.
| J’ai le plaisir de connaître Henri La'hitte
: depuis plus de vingt ans.
Je l’ai toujours tenu et je le tiens encore
pour un des plus beaux caractères de sportif
que nous possédions.
Sa carrière d’athlète n’est qu’une longue
abnégation pour l’idée sportive et surtout
pour son club qu’il n’a jamais voulu abandon
ner. A l’heure où les oiseaux migrateurs sont
légion, une telle persévérance a une saveur
toute particulière.
Je ne connais pas de sportif plus sincère,
| plus dévoué et plus désintéressé.
| Eh, parbleu ! lui aussi a ses défauts. Que
j celui qui n’en a point lui jette la première
; pierre. Mais il est une qualité qu’on ne s'au-
; rait lui dénier : c’est la franchise et le souci
d’examiner toute question par la lorgnette
de F équité.
A l’heure ou Henri Lahitte est attaqué sans
discernement, j’ai estimé qu’il était de mon
devoir de protester en rendant hommage à
un vieux camarade que j’ai toujours trouvé
au poste de combat, visage découvert et tête
haute. Henry HOURSIANGOU.
Le Salon de l’Auto quelques heures avant l’ouverture.
NECROLOGIE
Le coureur à pied Guillemot
qui vient de gagner le Prix Roosevelt
pu Stade de Colombes
Marcel Doc os n’est plus ! Samedi dernier
27 septembre, en l’église Saint-Bruno, et en
présence d’une foule attristée de parents et
d’amis, eurent lieu ses obsèques. Sa mort ac
cidentelle, causée croit-on par chute ou glis
sade, remonte au 21 septembre, à la suite
d’une ascension solitaire qu’il fit au Pic du
Gers (près Laruns).
Marcel Dueos était âgé de 35 ans. Il fut,
avant la guerre, un des meileurs athîè.tes du
Sud-Ouest en même temps que de l’A. S. du
Midi. Plusieurs fois champion de la Côte
d’Argent, soit en 400 mètres ou en 800 mè
tres, notre regretté ami était un sportsman
très éclectique. S’adonnant à tous les sports :
rugby, cyclisme, natation, alpinisme, il af
fectionnait particulièrement l’athlétisme. 1914
fut sa grande année. Après avoir figuré en fi
nale du 400 mètres, au Prix Blanchet, à Pa
ris, battu de peu par Soherrer et Geo André,
Dueos accumula les succès. Il fut le grand
vainqueur du concours régional de 1’ « athlè
te complet ».
A ses extraordinaires moyens physiques,
notre pauvre camarade joignait de bien bel
les qualités intellectuelles et morales. D’an
caractère hardi, franc, loyal et affable, Mar
cel Dueos possédait aussi une nature fine,
sensible et délicate. Il aimait le beau et le
vrai.
De nombreux amis avaient tenu à saluer
* an seuil de la tombe cet exemple d’énergie
que fut toujours le cher défunt. L’ « Athlète »
s’était fait représenter à ses obsèques par un
de ses collaborateurs, qui fut aussi un ami in
time de Marcel Dueos.
] Aux nombreux témoignages de sympathie
1 adressés à son épouse et à sa famille êplo-
j rée, nous joignons nos bien cordiales et at
tristées condoléances.
Maurice BOYAU
Ph. Esquiro, r. Ste-Catlverine, Bx.
La Carrière d’un As - Le Grand Match
Henri PELISSIER
course à l’américaine ou tripotée entre
les as routiers méridionaux et du sep
tentrion.
C’est évidemment une représentation
de gala qu’à cette occasion, pendant dix
heures d’horloge, Lescure va nous ser
vir.
Les acteurs sont triés sur le volet.
La compétente direction, pour faire
revivre à Bordeaux le grand fond qui a
disparu de nos pistes provinciales depuis
Parmi les athlètes qui honorent le sport
français et dont la mémoire restera impé
rissable dans le cœur de tous les sports
men, Maurice Boyau est certainement une
des figures les plus pures, les plus belles,
les plus glorieuses.
Sans doute, la jeune génération qui peu
ple les terrains de sports connaît Maurice
Boyau. Elle le connaît surtout parce qu’il
fut un des grands « as » de l’aviation fran
çaise pendant la grande guerre.
Mais combien en est-il, des athlètes de
1924 qui sachent exactement l’emblème
qu’est Maurice Boyau pour tous les sportifs
de France.
Boyau débuta dans le sport par le foot
ball association et le cyclisme. Puis, délais
sant l’un et l’autre, il se lança dans le rug
by. Du S. A. Bordelais, il passa au Stade
Bordelais U. C. où, avec cet autre bel athlè
te qu’était de Bayssac, il formait une asso
ciation dans le jeu d’avants dont on n’a plus,
depuis leur fin tragique mais glorieuse, re
trouvé l’équivalent.
Capitaine de l’équipe de France, plusieurs
fois international, il a été un des plus bril
lants « troisième ligne »que le rugby natio
nal ait produit.
Vint la guerre. Maurice Boyau, qui était
un merveilleux conducteur, fut versé dans le,
service automobile. Mais, fatigué de n’être
plus combattant, il partit dans l’aviation.
Il avait trouvé sa voie de poilu. Vous con
naissez son odyssée. t Bien que venu un peu
tard à l’arme aérienne, il ne tarda pas à
commencer une héroïque course handicap
dans laquelle il partait sehratch; il vint se
placer en quelques mois de front avec les
« as ».
Lorsque la mort vint le surprendre en
Champagne en 1918, il avait 35 avions ou
saucisses abattus à son tableau. Parti ser
gent, il était lieutenant, officier de la Lé
gion d’honneur, médaillé militaire et sa croix
de guerre s’ornait de 23 citations dont 17 à
l’ordre de l’armée.
Sa dernière'citation, d’ailleurs, résume tout
cela de façon émouvante. La voici :
« Pilote d’une incomparable bravoure, dont
les merveilleuses qualités physiques sont mi
ses en action par i’âmè la plus belle et la
volonté la pus haute.
Officier magnifique, animé d’un admirable
esprit de sacrifice, fournit chaque jour avec
la même simplicité souriante un nouvel ex
ploit qui dépasse le précédent, aexeellé dans
toutes les branches de l’aviation, reconais
sance, photographie en monoplace, bombar
dement à faible altitude, attaque des troupes
à terre, et s’est classé rapidement parmi .les
premiers pilotes de chasses.
35 victoires, médaille militaire, officier de
la Légion d’honneur. Disparu le 16 septem
bre 1918. »
Maurice Boyau fut non seulement un grand
athlète, mais aussi un grand poilu.
Aussi, voici quelques mois, plusieurs de
ses amis se réunirent à Paris et décidèrent
de former un Comité dans le but d’élever un
monument à la mémoire de leur grand ca
marade. Ce comité fut ainsi composé:
Président : M. Flandin, ancien ministre,
président de l’Aéro-Club de France.
Membres : MM. André Boillot; Henry De-
coin; Fernand Forgues, Abel Guichenterre,
Gaudermann, Guyot, de l’Hermitte, Monder,
Alan Mur h, capitaine de Mouronval, Peltier
d’Oisy, Sardier.
Comme on le voit, ce sont les plus gran
des gloires sportives représentant les grou
pements de l’Aviation, de l’Automobile et
du Rugby dans lesquels Maurice Boyau ne
comptait que des amis.
L’inauguration de ce monument aura lieu
îe 5 octobre prochain à Dax, ville natale de
Maurice Boyau; elle s’élèvera à l’entrée du
magnifique parc Th. Denis.
Cette cérémonie, dans le cadre où il a
'passé ses plus belles années, au milieu
de tous ses pârents, de tous ses amis, revê
tira un caractère spécial de grandeur et de
simplicité.
Parmi les personnalités qui y assisteront,
nous pouvons citer les suivantes : les mem
bres du Comité du monument, la municipalité
de Dax, les parlementaires landais, le géné
ral commandant la 18e région, le président
et le bureau de la Fédération française de
rugby; M. Ybarnegaray, député des Basses-
Pyrénées, président de la Fédération fran
çaise de pelote basque, etc., etc.
M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d’Etat
à l’Aéronautique, entouré du préfet des Lan
des, du sous-préfet de Dax et d’une délé
gation de l’armée, représentera le Gouver
nement de la République et prendra la pa
role en son nom.
La remise du monument à la ville de Dax
sera faite par M. Flandin, ancien ministre,
président de l’Aéro-Olub de France.
Le Comité du monument, désirant consa
crer cette journée tout entière à la mémoire
de Maurice Boyau, avait chargé l’un de ses
membres, M. Fernand Forgues, d’organiser
un grand match de rugby. Celui-ci eut J’ex
cellente idée de s’adresser aux deux Comités
auxquels avaient appartenu Maurice Boyau;
des comités de la Côte Basque et de la Côte
d’Argent, et ceux-ci ont répondu avec em
pressement à cet appel.
Ce grand match aura donc lieu à 3 heu
res de l’après-imiüdi sur le terrain de l’Union
Sportive Dacquoise, au Stade qui, grâce
à la pieuse idée des amis de sa ville natale,
porte le nom de Stade Maurice Boyau.
L’arbitrage de la rencontre a été confié au
grand ami de Maurice Boyau, le capitaine
Peltier d’Oisy, le glorieux aviateur qui, par
son exploit fameux, vient de porter si loin
le renom de la France.
Composition des ^équipes :
Côte Basque : arrière : Casteix (U. S.
Dacquoise); trois-quarts : Arnaudin (Avi
ron Bayonnais); Magnanou (Aviron Bayon-
nais), Fanthoux (Biaratz-Olympique), Glu-
chague (Biarritz-Olympique) ; demis : Lous-
tau (U. S. Dacquoise), Laeazedieu (U. S.
Dacquoise) ; avants : Abel Guiohemerre (U.
S. Dacquoise), capitaine; Siro (Stade Hen-
.dayais), Fargues (U. S. Dacquoise), Gayan
(U. S. Dacquoise), Gadou (U. S. Souston-
naise), Larrieu (Section Paloise), Darrigade
(U. S. Dacquoise), Lageyre (Section Pa-
ioise).
Côte d’Argent : Arrière: Soûlé (C. A. B.);
3/4 : Houton (B. E. C.); Dupouy (int.); (S.
A. B.); Moyzès (S. B. U. C.); Dubos (Gaba-
ret)); Téran La Teste); demis (m) : Bois-
seîier (S. A. B.); ouv. Brun (La Teste);
Guyon U. A. L.); avants : Manciet (P. T.
T. ); Ferran (B. E. C.); Laurent (S. B. U.
C.); Poish (Morcenx);' Baillas (S. A. B.);
A. Larrieu (La Teste) ; Aigncren (P. T.
T. (Brouillet (B. E. C.); Ferrières (C. A.
B. ); Baringou^ (U. A. L.)
Un pareil esprit chez les organisateurs ne
peut qu’être dignement apprécié par le pu-
blicblic des régions landaises et basques,
qui ne pourra mieux glorifier la mémoire du
grand rugbyman Maurice Boyau qu’en as
sistant en foule à cette belle rencontre.
Ajoutons que le produits des entrées sera
versé intégralement au Comité du monu
ment. En faison ressortir ce but, Fernand
Forgues a pu obtenir des concours dévoués
et tout à fait désintéressés; c’est ainsi que
l’U. S. Dacquoise prend à sa charge tous les
frais d’organisation : aménagement du ter
rain, affiches, contrôle, guichets, etc., etc., et
que tous les olübs du Comité de la Côte bas
que assureront les frais de déplacement de
leurs joueurs sélectionnés.
Nous sommes entièrement rassurés. Di
manche, le Stade Maurice Boyau recevra le
ban et l’airière-ban des sportsmen de la ré
gion ide Bordeaux qui ne trouveront jamais
si belle occasion de saluer la mémoire du
grand as Maurice Boyau qu’en assistant à
un beau match de ce rugby qu’il aimait tant
et dans lequel il brilla d’un si vif éclat.
Henry HOURSIANGOIL
A. NARCY
trop longtemps, est tombée en arrêt,
tant au point de vue régional qu’au
point de vue national, sur quinze équi
pes fameuses que je m’empresse d’énu
mérer.
Nous aurons là, accouplés au poteau
de départ, Henri et Francis Pélissier,
Beyl et Sergent, les Belges Lucien Buys-
se et César Debaets, Pagnoul et Duray,
Noël et Putzeis, les frères Georges et
René Vandenhove, les deux Narcy, nos
FONTAN
deux grands régionaux Fontan et Mas
sai, puis l’x Beffarat avec le sprinter
Fourgeau, les comingmen du Sud-Ouest
Cosse et Barbe, les vaillants Bénassac,
Maurice et Paul; enfin, Geniès et Can
ton, Texereau et Rives, Larroque et Du-
cos, et pour terminer, les deux énigma
tiques Lanusse et Dubourg.
Splendide réunion de champions en ;
vérité, équipes fort judicieusement équi- j
librées, dont la présence dans cette am,é- .
ricaine fait augurer que les enceintes du
vélodrome et ses dépendances seront j
trop étroites dimanche prochain pour j
contenir la foule des sportsmen qui, dix
heures durant, viendront applaudir aux ,
exploits des grands champions français, ‘
belges et régionaux.
Reeonnaissons-le, la saison du vélo
drome de Lescure va se terminer par
une apothéose»
BEFFARAT \
t®ut premier plan dont la qualité pri
mordiale est la vaillance. Avec les Pé
lissier dans une course, pas de séances
monotones; ils ne savent pas ce que c’est
ce des équipes ne s’évalue pas au nom
bre des champions qui les adornent.
C’est pour cette raison que nous allons
passer à la présentation, toujours un
peu fastidieuse, de tous les hommes sans
exception, en commençant naturelle
ment par les vedettes.
En premier lieu, nous trouvons les
frères Henri et Francis Pélissier. Ne
sont-ils pas les gloires françaises du cy
clisme routier ? Henri Pélissier, vain
queur de toutes les grandes épreuves
Francis PELISSIER
C. NARCY
classiques, depuis Paris-Roubaix jus
qu’au Tour de France, en passant par
les championnats et Bordeaux-Paris !
Cette année, après s’être classé second
dans le championnat de France et Bor
deaux-Paris, il termina, le 21 septembre,
premier des Français dans le Critérium
des As sur 100 kilomètres, dans le temps
remarquable de 2 h. 13’ 7”, à moins
d’une minute du vainqueur, Yan Hevel,
faisant une fin de course formidable et
réalisant 45 kil. 073 de moyenne. Diman
che dernier, ne finissait-il pas, dans le
Prix Wolber, à dix centimètres de Gi-
rardengo, le vainqueur
Son frère Francis, pour être plus jeu
ne, n’en est pas moins célèbre. C’est
l’athlète dans toute l’acception du mot.
Vainqueur lui aussi de nombreuses
grandes épreuves, il porte dignement le
maillot de champion de France, qu’il
enleva de haute lutte le 24 août, à 33
kil. 837 de moyenne, seul, contre la
montre, battant son frère, deuxième, de
cinq minutes. Un tel exploit n’est réali
sable que par un super as.
Ces deux rois de la route accouplés
en américaine forment une équipe de
30 centimes
ADMINISTRATION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
PUBLICITÉ
TÉLÉPHONE 26.84
CHÈQUE POSTAL N* 7.180
R. C. BORDEAUX N* 2318 B.
7 e 'Année . — Numéro 385.
PARAIT LE VENDREDI
Vendredi 3 Octobre 1924.
dit tout ce qu'h sait"1 Journal hebdomadaire illustré de tous les Sports
Rédacteur en Chef: Henry HOURSIANGOU
SAIT TOUT CE QU’IL DIT
Bimanche à Dax, les sportifs inaugureront le monument commémoratif du grand “as”
Un grand match : Côte Basque contre Côte d’Argent
jD-A-ZDTS I_,:E ïeECXTEIIL,ILiE13yi:E^T
Di'riiianche au cadran de Dax, cité coquette
et tranquille va sonner une heure poignante,
celle qui solennellement marquera l’entrée
dans l’histoire des héros légendaires, de ce
bel et noble enfant dacquois : Maurice
Boyau.
11 était donc marqué au front du signe
des élus de la légende, lui, que la popularité
avait déjà coiffé à l’époque heureuse où no
tre commune jeunesse s’écoulait paisible par
mi les ébats sportifs de l’avant-guerre! Quel
qu’un aurait-il déjà oublié cette silhouette
élégante et fine d’athlète racé, souple d’al
lure, originale et sympathique entre toutes,
vers qui de Bayonne, de Dax, de Bordeaux,
de Paris et de partout se tendaient les mains
amies? Maintenant, elle nous revient, long
temps après la fin du grand drame, pour
toujours fixée dans le marbre et l’airain, tout
auréolée de la plus magnifique des gloires.
Dès ce jour, à l’entrée du pâre Théodore
Denis, baigné en bas par les ondes de l’A-
dour, que le poète dit... plaintives et sans
retour, surplombé par les mystérieux rem
parts, dans ce cadre silencieux et modeste,
si bien fait pour lui, la mâle figure de Mau
rice Boyau va reparaître. Puis, dans la suite
des,temps, elle va rester gardienne vigilante
des, traditions de vertu française et du fier
pays landais.
A jamais, les enfants, sur le socle du monu
ment verront une épitaphe dont la seule lec
ture fait frissonner d’émoi patriotique et ce
sera pour eux un merveilleux enseignement
que de méditer cette admirable citation où
chaque mot, enflammé d’éloge et d’exalta
tion du courage, semble apporter une
des palmes que résuma la rosette de no
tre grand As. Ainsi comprendront-elles les
générations à venir, quand l’ère de paix dé
finitive qu’on nous annonce sera devenue
une réalité durable, la grandeur du sacrifice
des Morts dont cette statue sera un éloquent
symbole.
Pour ce jour au demeurant, quand va se
lever le voile et qu’apparaîtront les traits
du héros de France, enfant de Dax, la minute
sera solennelle. Dans le recueillement d’une
foule nombreuse, les coeurs vont se serrer.
Mais pour nous, ses amis, ses camarades,
sa génération, ce sera davantage. Dans la
vision de tout un passé de souvenirs et de
communes émotions, nous allons vivre la
plus angoissante des minutes et nous laisse
rons couler nos larmes! Larmes d’impéris
sable regret de l’Ami disparu, mais aussi
larmes de fierté d’avoir vécu quelque peu à
toutes les époques près du glorieux cheva
lier de l’air.
Raymond BORDES.
AU PARC DES SPORTS DE BORDEAUX-LESCURE
AYANT LA CLOTURE
Une Course à l'Américaine passionnante
Dimanche, pendant dix heures d’horloge, les équipes
Pélissier frères, Beyl - Sergent, Buysse~ Debaets,
Pagnoul- Duray, Noël-Puzeis, Van den Hove
frères, Narey frères, Fontan-Massal, Beffa-
rat -Fourgeau, Cosse-Barbe, Benassae
frères, Geniès-Canton, Texereau-
Rives, Laroque-Dueos et La-
nusse - Dubourg vont ba
tailler sans arrêta
r-v . 'y*
vu *
Avant que ne boucle le vélodrome, les
amateurs de cyclisme, tous ceux de nos
concitoyens qui ont tressailli cet été en
présence des prouesses réalisées par les
rois du ciment ou de la route, sont invi
tés à prendre le chemin du Parc des
Sports de Lescure. Dimanche, le direc
teur Hue leur offrira une splendide
L_
4 zt g.
Un peu de présentation
Un coup d’œil vous a suffi, n’est-ce
pas, pour compter dans le lot qui va
évoluer sur le ciment une douzaine de
grands as de classe. Heureusement que
dans une américaine, où toutes sortes de
fluctuations peuvent se produire, la for
30 eenti mes
RÉDACTION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
ABOHHEMEHTS
Un an... . 2 0 /rs.
LE XIX“ SALON DE L’AUTOMOBILE
A l’heure où paraîtront ces lignes, le
XIXe Salon de l’Automobile aura ou
vert ses portes, et aura été honoré, selon
la tradition, de la visite du chef de l’E
tat, M. Gaston Doumergue.
En ce moment, l’immense hall du
Grand-Palais est en pleine effervescen
ce; c’est l’annuel prologue de l’exposi
tion à laquelle le monde entier va être
convié; mais tout sera prêt pour le jour
d’ouverture, et l’on peut d’ores et déjà
prévoir que cette grandiose manifesta
tion remportera en 1924 un succès peut-
être supérieur à celui qu’elle remportait
ces dernières années.
Le Salon comprendra deux séries : la
première s’ouvre du 2 au 14, la deuxiè
me du 22 au 31. Nous aurons, au début,
comme l’an passé, les motos, les voitu
res, les carrosseries et les accessoires.
Cette exposition assure naturellement,
à elle seule, le succès de T affaire; cha
que année aussi, il faut le dire, la quali
té, le style des productions exposées
s’affirment davantage.
Mais où le 19e Salon présentera cette
année un intérêt nouveau, c’est dans
l’adjonction, dans sa deuxième partie,
de deux sections nouvelles qui ne man
queront pas d’attirer un public nom
breux et qui se rapportent, l’une à la
T. S. F., l’autre aux machines-outils.
L’application de la T. S. F. à l’auto
mobile est un problème trop intéressant
pour que cette initiative ne nous intéres
se pas au plus haut point, et nombreux
seront les véhicules exposés le 22 pro
chain possédant des àppareils de radio
téléphonie.
Quant au nombre d’exposants, il ,se-
ra considérable, puisque nous notons les
chiffres de 963 pour la première série
et de 250 pour la deuxième, soit au total
1.213 noms ou marques de tous les pays
où l’industrie automobile a acquis un
gros développement; parmi les expo
sants américains, nous relevons le nom
de Ford qui vient officiellement au Sa
lon pour la première fois.
La décoration est entièrement nouvel
le; un dôme, constitué par de gigan
tesques arabesques et soutenu par de
longues guirlandes pleureuses, est du
plus merveilleux effet; c’est le tango qui
domine, avec un violet atténué. Partout,
| de la grande nef anx petites nefs, des
! kilomètres de câbles d’acier soutien-
| nent l’armature sous laquelle des écri-
! teaux bariolés nous permettront de gui
der nos pas.
Par terre, un tapis havane... de 45.000
mètres carrés! Et comme lumière, un
éclairage assuré par une sous-station
électrique de 1,800 kilowats.
Pour communiquer avec le dehors, le
téléphone a été installé avec 250 lignes
intérieures et 50 lignes de réseaux.
Pour terminer ce bref exposé qui
montre bien les efforts réalisés cette an
née, qu’il nous suffise d’ajouter que l’en
semble de l’exposition est assuré pour
la somirie de soixante-deux millions
alors qu’en 1923 il ne l’était que pour
quarante-quatre millions de francs.
Terminons en donnant les prix d’en
trée : le Salon sera ouvert de 9 h. 30
à 18 h. 30; les tickets seront à 5 fr., ex
ception faite du jour d’inauguration et
des vendredis 3 et 10 octobre, où les
portes ne seront fermées qu’à 22 h. 30
et où le prix d’entrée sera porté à 10
francs.
Ce 19e Salon est donc voué à un suc
cès certain, aussi la construction auto
mobile de notre pays, déjà si appréciée
à l’étranger, ne pourra-t-elle, grâce à
cette unique réunion, que confirmer la
réputation que nos constructeurs ont su
se créer par leurs effotrs répétés et sou
tenus. Henry COLOMBIER.
LA COMMISSION D’AMATEURISME
Justice et iWoctération
‘Les récentes décisions de la Commission
id’amateurisme ont déchaîné les passions et
lorsqu’on laisse la bride sur le cou aux pas
sions on court le risque d’être injuste. L’es
prit est toujours la dupe du cœur.
Ayant eu l’occasion de dire ce que je pen
sais de la façon sommaire dont la Commis
sion d’amateurisme avait rempli sa premiè
re charrette, j’ai eu soin de tenir en dehors
de toute suspicion les membres de la com- j
mission.
J’ai critiqué le système de justice employé
mais non pas l’esprit d’équité des juges qui
n’en ayant pas d’autres à leur disposition
1’employère.nt.
J’aurais aimé que tout le monde en usât
ainsi, car il est déplorable de voir dégénérer
des discussions d’ordre général en mesquines
question de personne.
ilil m’a été particulièrement pénible de voir
avec quelle désinvolture tout le monde s’est
mis à crier « haro ! » sur Henri Lahitte.
Quel crime a-t-il donc commis ? Celui de
faire partie de la commission d’amateurisme.
C’est à croire, ma parole, qu’à lui seul il
constitue la majorité de la dite commission,
ou que lui seul a là-dedans voix délibérative !
Oublie-t-on que les décisions de cette com
mission sont secrètes, que nul procès-verbal
, ne donne l’analyse des votes émis et que dès
: lors il est foncièrement injuste de choisir dans
I le tas une victime, un bouc émissaire, sous
| prétexte qu’il est le plus près de notre main.
| J’ai le plaisir de connaître Henri La'hitte
: depuis plus de vingt ans.
Je l’ai toujours tenu et je le tiens encore
pour un des plus beaux caractères de sportif
que nous possédions.
Sa carrière d’athlète n’est qu’une longue
abnégation pour l’idée sportive et surtout
pour son club qu’il n’a jamais voulu abandon
ner. A l’heure où les oiseaux migrateurs sont
légion, une telle persévérance a une saveur
toute particulière.
Je ne connais pas de sportif plus sincère,
| plus dévoué et plus désintéressé.
| Eh, parbleu ! lui aussi a ses défauts. Que
j celui qui n’en a point lui jette la première
; pierre. Mais il est une qualité qu’on ne s'au-
; rait lui dénier : c’est la franchise et le souci
d’examiner toute question par la lorgnette
de F équité.
A l’heure ou Henri Lahitte est attaqué sans
discernement, j’ai estimé qu’il était de mon
devoir de protester en rendant hommage à
un vieux camarade que j’ai toujours trouvé
au poste de combat, visage découvert et tête
haute. Henry HOURSIANGOU.
Le Salon de l’Auto quelques heures avant l’ouverture.
NECROLOGIE
Le coureur à pied Guillemot
qui vient de gagner le Prix Roosevelt
pu Stade de Colombes
Marcel Doc os n’est plus ! Samedi dernier
27 septembre, en l’église Saint-Bruno, et en
présence d’une foule attristée de parents et
d’amis, eurent lieu ses obsèques. Sa mort ac
cidentelle, causée croit-on par chute ou glis
sade, remonte au 21 septembre, à la suite
d’une ascension solitaire qu’il fit au Pic du
Gers (près Laruns).
Marcel Dueos était âgé de 35 ans. Il fut,
avant la guerre, un des meileurs athîè.tes du
Sud-Ouest en même temps que de l’A. S. du
Midi. Plusieurs fois champion de la Côte
d’Argent, soit en 400 mètres ou en 800 mè
tres, notre regretté ami était un sportsman
très éclectique. S’adonnant à tous les sports :
rugby, cyclisme, natation, alpinisme, il af
fectionnait particulièrement l’athlétisme. 1914
fut sa grande année. Après avoir figuré en fi
nale du 400 mètres, au Prix Blanchet, à Pa
ris, battu de peu par Soherrer et Geo André,
Dueos accumula les succès. Il fut le grand
vainqueur du concours régional de 1’ « athlè
te complet ».
A ses extraordinaires moyens physiques,
notre pauvre camarade joignait de bien bel
les qualités intellectuelles et morales. D’an
caractère hardi, franc, loyal et affable, Mar
cel Dueos possédait aussi une nature fine,
sensible et délicate. Il aimait le beau et le
vrai.
De nombreux amis avaient tenu à saluer
* an seuil de la tombe cet exemple d’énergie
que fut toujours le cher défunt. L’ « Athlète »
s’était fait représenter à ses obsèques par un
de ses collaborateurs, qui fut aussi un ami in
time de Marcel Dueos.
] Aux nombreux témoignages de sympathie
1 adressés à son épouse et à sa famille êplo-
j rée, nous joignons nos bien cordiales et at
tristées condoléances.
Maurice BOYAU
Ph. Esquiro, r. Ste-Catlverine, Bx.
La Carrière d’un As - Le Grand Match
Henri PELISSIER
course à l’américaine ou tripotée entre
les as routiers méridionaux et du sep
tentrion.
C’est évidemment une représentation
de gala qu’à cette occasion, pendant dix
heures d’horloge, Lescure va nous ser
vir.
Les acteurs sont triés sur le volet.
La compétente direction, pour faire
revivre à Bordeaux le grand fond qui a
disparu de nos pistes provinciales depuis
Parmi les athlètes qui honorent le sport
français et dont la mémoire restera impé
rissable dans le cœur de tous les sports
men, Maurice Boyau est certainement une
des figures les plus pures, les plus belles,
les plus glorieuses.
Sans doute, la jeune génération qui peu
ple les terrains de sports connaît Maurice
Boyau. Elle le connaît surtout parce qu’il
fut un des grands « as » de l’aviation fran
çaise pendant la grande guerre.
Mais combien en est-il, des athlètes de
1924 qui sachent exactement l’emblème
qu’est Maurice Boyau pour tous les sportifs
de France.
Boyau débuta dans le sport par le foot
ball association et le cyclisme. Puis, délais
sant l’un et l’autre, il se lança dans le rug
by. Du S. A. Bordelais, il passa au Stade
Bordelais U. C. où, avec cet autre bel athlè
te qu’était de Bayssac, il formait une asso
ciation dans le jeu d’avants dont on n’a plus,
depuis leur fin tragique mais glorieuse, re
trouvé l’équivalent.
Capitaine de l’équipe de France, plusieurs
fois international, il a été un des plus bril
lants « troisième ligne »que le rugby natio
nal ait produit.
Vint la guerre. Maurice Boyau, qui était
un merveilleux conducteur, fut versé dans le,
service automobile. Mais, fatigué de n’être
plus combattant, il partit dans l’aviation.
Il avait trouvé sa voie de poilu. Vous con
naissez son odyssée. t Bien que venu un peu
tard à l’arme aérienne, il ne tarda pas à
commencer une héroïque course handicap
dans laquelle il partait sehratch; il vint se
placer en quelques mois de front avec les
« as ».
Lorsque la mort vint le surprendre en
Champagne en 1918, il avait 35 avions ou
saucisses abattus à son tableau. Parti ser
gent, il était lieutenant, officier de la Lé
gion d’honneur, médaillé militaire et sa croix
de guerre s’ornait de 23 citations dont 17 à
l’ordre de l’armée.
Sa dernière'citation, d’ailleurs, résume tout
cela de façon émouvante. La voici :
« Pilote d’une incomparable bravoure, dont
les merveilleuses qualités physiques sont mi
ses en action par i’âmè la plus belle et la
volonté la pus haute.
Officier magnifique, animé d’un admirable
esprit de sacrifice, fournit chaque jour avec
la même simplicité souriante un nouvel ex
ploit qui dépasse le précédent, aexeellé dans
toutes les branches de l’aviation, reconais
sance, photographie en monoplace, bombar
dement à faible altitude, attaque des troupes
à terre, et s’est classé rapidement parmi .les
premiers pilotes de chasses.
35 victoires, médaille militaire, officier de
la Légion d’honneur. Disparu le 16 septem
bre 1918. »
Maurice Boyau fut non seulement un grand
athlète, mais aussi un grand poilu.
Aussi, voici quelques mois, plusieurs de
ses amis se réunirent à Paris et décidèrent
de former un Comité dans le but d’élever un
monument à la mémoire de leur grand ca
marade. Ce comité fut ainsi composé:
Président : M. Flandin, ancien ministre,
président de l’Aéro-Club de France.
Membres : MM. André Boillot; Henry De-
coin; Fernand Forgues, Abel Guichenterre,
Gaudermann, Guyot, de l’Hermitte, Monder,
Alan Mur h, capitaine de Mouronval, Peltier
d’Oisy, Sardier.
Comme on le voit, ce sont les plus gran
des gloires sportives représentant les grou
pements de l’Aviation, de l’Automobile et
du Rugby dans lesquels Maurice Boyau ne
comptait que des amis.
L’inauguration de ce monument aura lieu
îe 5 octobre prochain à Dax, ville natale de
Maurice Boyau; elle s’élèvera à l’entrée du
magnifique parc Th. Denis.
Cette cérémonie, dans le cadre où il a
'passé ses plus belles années, au milieu
de tous ses pârents, de tous ses amis, revê
tira un caractère spécial de grandeur et de
simplicité.
Parmi les personnalités qui y assisteront,
nous pouvons citer les suivantes : les mem
bres du Comité du monument, la municipalité
de Dax, les parlementaires landais, le géné
ral commandant la 18e région, le président
et le bureau de la Fédération française de
rugby; M. Ybarnegaray, député des Basses-
Pyrénées, président de la Fédération fran
çaise de pelote basque, etc., etc.
M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d’Etat
à l’Aéronautique, entouré du préfet des Lan
des, du sous-préfet de Dax et d’une délé
gation de l’armée, représentera le Gouver
nement de la République et prendra la pa
role en son nom.
La remise du monument à la ville de Dax
sera faite par M. Flandin, ancien ministre,
président de l’Aéro-Olub de France.
Le Comité du monument, désirant consa
crer cette journée tout entière à la mémoire
de Maurice Boyau, avait chargé l’un de ses
membres, M. Fernand Forgues, d’organiser
un grand match de rugby. Celui-ci eut J’ex
cellente idée de s’adresser aux deux Comités
auxquels avaient appartenu Maurice Boyau;
des comités de la Côte Basque et de la Côte
d’Argent, et ceux-ci ont répondu avec em
pressement à cet appel.
Ce grand match aura donc lieu à 3 heu
res de l’après-imiüdi sur le terrain de l’Union
Sportive Dacquoise, au Stade qui, grâce
à la pieuse idée des amis de sa ville natale,
porte le nom de Stade Maurice Boyau.
L’arbitrage de la rencontre a été confié au
grand ami de Maurice Boyau, le capitaine
Peltier d’Oisy, le glorieux aviateur qui, par
son exploit fameux, vient de porter si loin
le renom de la France.
Composition des ^équipes :
Côte Basque : arrière : Casteix (U. S.
Dacquoise); trois-quarts : Arnaudin (Avi
ron Bayonnais); Magnanou (Aviron Bayon-
nais), Fanthoux (Biaratz-Olympique), Glu-
chague (Biarritz-Olympique) ; demis : Lous-
tau (U. S. Dacquoise), Laeazedieu (U. S.
Dacquoise) ; avants : Abel Guiohemerre (U.
S. Dacquoise), capitaine; Siro (Stade Hen-
.dayais), Fargues (U. S. Dacquoise), Gayan
(U. S. Dacquoise), Gadou (U. S. Souston-
naise), Larrieu (Section Paloise), Darrigade
(U. S. Dacquoise), Lageyre (Section Pa-
ioise).
Côte d’Argent : Arrière: Soûlé (C. A. B.);
3/4 : Houton (B. E. C.); Dupouy (int.); (S.
A. B.); Moyzès (S. B. U. C.); Dubos (Gaba-
ret)); Téran La Teste); demis (m) : Bois-
seîier (S. A. B.); ouv. Brun (La Teste);
Guyon U. A. L.); avants : Manciet (P. T.
T. ); Ferran (B. E. C.); Laurent (S. B. U.
C.); Poish (Morcenx);' Baillas (S. A. B.);
A. Larrieu (La Teste) ; Aigncren (P. T.
T. (Brouillet (B. E. C.); Ferrières (C. A.
B. ); Baringou^ (U. A. L.)
Un pareil esprit chez les organisateurs ne
peut qu’être dignement apprécié par le pu-
blicblic des régions landaises et basques,
qui ne pourra mieux glorifier la mémoire du
grand rugbyman Maurice Boyau qu’en as
sistant en foule à cette belle rencontre.
Ajoutons que le produits des entrées sera
versé intégralement au Comité du monu
ment. En faison ressortir ce but, Fernand
Forgues a pu obtenir des concours dévoués
et tout à fait désintéressés; c’est ainsi que
l’U. S. Dacquoise prend à sa charge tous les
frais d’organisation : aménagement du ter
rain, affiches, contrôle, guichets, etc., etc., et
que tous les olübs du Comité de la Côte bas
que assureront les frais de déplacement de
leurs joueurs sélectionnés.
Nous sommes entièrement rassurés. Di
manche, le Stade Maurice Boyau recevra le
ban et l’airière-ban des sportsmen de la ré
gion ide Bordeaux qui ne trouveront jamais
si belle occasion de saluer la mémoire du
grand as Maurice Boyau qu’en assistant à
un beau match de ce rugby qu’il aimait tant
et dans lequel il brilla d’un si vif éclat.
Henry HOURSIANGOIL
A. NARCY
trop longtemps, est tombée en arrêt,
tant au point de vue régional qu’au
point de vue national, sur quinze équi
pes fameuses que je m’empresse d’énu
mérer.
Nous aurons là, accouplés au poteau
de départ, Henri et Francis Pélissier,
Beyl et Sergent, les Belges Lucien Buys-
se et César Debaets, Pagnoul et Duray,
Noël et Putzeis, les frères Georges et
René Vandenhove, les deux Narcy, nos
FONTAN
deux grands régionaux Fontan et Mas
sai, puis l’x Beffarat avec le sprinter
Fourgeau, les comingmen du Sud-Ouest
Cosse et Barbe, les vaillants Bénassac,
Maurice et Paul; enfin, Geniès et Can
ton, Texereau et Rives, Larroque et Du-
cos, et pour terminer, les deux énigma
tiques Lanusse et Dubourg.
Splendide réunion de champions en ;
vérité, équipes fort judicieusement équi- j
librées, dont la présence dans cette am,é- .
ricaine fait augurer que les enceintes du
vélodrome et ses dépendances seront j
trop étroites dimanche prochain pour j
contenir la foule des sportsmen qui, dix
heures durant, viendront applaudir aux ,
exploits des grands champions français, ‘
belges et régionaux.
Reeonnaissons-le, la saison du vélo
drome de Lescure va se terminer par
une apothéose»
BEFFARAT \
t®ut premier plan dont la qualité pri
mordiale est la vaillance. Avec les Pé
lissier dans une course, pas de séances
monotones; ils ne savent pas ce que c’est
ce des équipes ne s’évalue pas au nom
bre des champions qui les adornent.
C’est pour cette raison que nous allons
passer à la présentation, toujours un
peu fastidieuse, de tous les hommes sans
exception, en commençant naturelle
ment par les vedettes.
En premier lieu, nous trouvons les
frères Henri et Francis Pélissier. Ne
sont-ils pas les gloires françaises du cy
clisme routier ? Henri Pélissier, vain
queur de toutes les grandes épreuves
Francis PELISSIER
C. NARCY
classiques, depuis Paris-Roubaix jus
qu’au Tour de France, en passant par
les championnats et Bordeaux-Paris !
Cette année, après s’être classé second
dans le championnat de France et Bor
deaux-Paris, il termina, le 21 septembre,
premier des Français dans le Critérium
des As sur 100 kilomètres, dans le temps
remarquable de 2 h. 13’ 7”, à moins
d’une minute du vainqueur, Yan Hevel,
faisant une fin de course formidable et
réalisant 45 kil. 073 de moyenne. Diman
che dernier, ne finissait-il pas, dans le
Prix Wolber, à dix centimètres de Gi-
rardengo, le vainqueur
Son frère Francis, pour être plus jeu
ne, n’en est pas moins célèbre. C’est
l’athlète dans toute l’acception du mot.
Vainqueur lui aussi de nombreuses
grandes épreuves, il porte dignement le
maillot de champion de France, qu’il
enleva de haute lutte le 24 août, à 33
kil. 837 de moyenne, seul, contre la
montre, battant son frère, deuxième, de
cinq minutes. Un tel exploit n’est réali
sable que par un super as.
Ces deux rois de la route accouplés
en américaine forment une équipe de
30 centimes
ADMINISTRATION
1, Cours du XXX Juillet
BORDEAUX
PUBLICITÉ
TÉLÉPHONE 26.84
CHÈQUE POSTAL N* 7.180
R. C. BORDEAUX N* 2318 B.
7 e 'Année . — Numéro 385.
PARAIT LE VENDREDI
Vendredi 3 Octobre 1924.
dit tout ce qu'h sait"1 Journal hebdomadaire illustré de tous les Sports
Rédacteur en Chef: Henry HOURSIANGOU
SAIT TOUT CE QU’IL DIT
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