Titre : L'Action française agricole : organe hebdomadaire de défense rurale
Auteur : Corporation française de l'agriculture. Auteur du texte
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1925-12-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326819482
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 décembre 1925 13 décembre 1925
Description : 1925/12/13 (N2). 1925/12/13 (N2).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4534462j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-53049
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2016
PREMIERE ANNEE. — N° V
DIMANCHE 13 DECEMBRE 1925.
L’ACTION FRANÇAISE
«**î— 25 centimes —
p, m
: es!
ABONNEMENTS
Un «a
Six mot*
FViar* M. tVlonïrs
7.3 f r.
. 7 fïl
Etranger, plein tarif.
22 —
12 —
Paya à tarif réduit
18 —
10 —
Adresser iez fonds, 14, rue de Home
COMPTE CHEQUES POSTAUX : 339.00 PARIS
—s— 25 centimes —
ORGAN Ü* H £ d OMASÂ'l : DE OifeF*I&,
«... Défendre celui qui 9 ayant la passion de son sol 0 incorpore en quelque sorte sa personnalité
ü la terre de la patrie contre son écrasement par la fortune anonyme et vagabonde. »
Le Duc d’ORLEANS.
héritier des quarante rois qui, en mille ans, firent la France
RÉDACTION, ADMINISTRATION
ET PUBLICITÉ
ÎÜ, nié du Havre, '!-32L* ■
Téléphone s Central l^S
Registre du Commerce : St • n*...
O^onT LEON DAUDET, CHARLES MAURRAS, AMBROISE RENDU
Rédacteur en chef : HENRI DE CASTILLON DE S '-VICTOR
La logique des événements
Les faits politiques, économiques et fi
nanciers qui se déroulent sous nos yeux sont
d’une imperturbable logique. Examinons-les
sans parti prix.
Les élections législatives du scrutin de
liste du 11 mai 1924 ont marqué un coup
de bascule, massif et total, de la politique
suivie, pendant quatre ans et demi, par le
Bloc national. Politique basée sur cette
conviction que l’on obtiendrait de l’Allema
gne le paiement, pu une grosse partie du
litique dont l’occupation de la Rhénanie,
puis de la Ruhr, était, en somme, le gage
matériel.
L’erreur ridicule du Bloc national, en dé
pit de nos avertissements réitérés, avait été
de penser qu’une telle politique pourrait
être réalisée au dehors, en maintenant au
dedans les préfets et la police politique de
Caillaux et de Malvy, c’est-à-dire de la trahi
son. Cette erreur est concrétée dans le fait
que Steeg, du Bloc de boche et de gauche,
fut, en janvier 1920, le ministre de l’Inté
rieur de Millerand ; dans cet autre fait que
Briand, dans le cour3 de l’année 1921, fut
Je président du Conseil du Bloc national et
de « la main au collet ». Or, Briand est au
jourd’hui le président du Conseil du Bloc
de gauche et des abandons de Locamo !
Quelle honteuse comédie î
A partir du 11 mai, le gouvernement de
la République est. revenu à son vomisse
ment, qui est : 1° le rapprochement systéma
tique avec l’Allemagne, d’où est sortie la
guerre de 1914-1918 ; 2° la guerre reli
gieuse ; 3° l’exaction fiscale vis-à-vis des
classes dites possédantes, et aujourd’hui clas
ses dépossédées ; vis-à-vis surtout de la classe
moyenne, proie désignée des banquiers et
pîoutocrates, qui sont les maîtres véritables
de la démocratie et du parlement.
Comment le coup de bascule s’était-il pro
duit ?
Par une coalition des fonctionnaires pour
vus d’un organe, le Quotidien, habile
ment dirigé par des hommes ayant une
connaissance approfondie des instincts aveu
gles de suffrage universel. Sur une simple in
jonction du Quotidien, Millerand, poltron
nis à la veille de leur « Rubicon », groupait,
en tout et pour tout, 7.500 auditeurs. Alors
que le lendemain, la réunion, au même en
droit, de FA. F-, groupait 21.000 auditeurs
et partisans enthousiastes. La presse a passé
le fait sous silence. Mais le fait a été noté, et
il a porté, nous le savons.
Briand est demeuré, en dépit de l’âge,
l’homme des situations troubles et équivo
ques, qui succèdent aux assauts avortés. Il
a amené avec lui aux affaires le type même
Avons-nous une politique
d'exportation ?
Le département du Vaucluse et la vallée j agricoles basée sur des accords faits avec
ès à la cul- j l’Angleterre donnerait à D^tre agriculture
1 V; ’ ' ‘ diable, accoutumé à en mettre plein la Vue
aux membres des conseils d’administration,
et à esbroufer les commanditaires. Loucheur
a l’implacabilité bavarde des hommes d’ar
gent. Il a bâclé, de mille résidus et conseils
improvisés, le monstre dit «projet de trésore
rie », que la Chambre et le Sénat ont dû vo
ter à la galope, sur le chantage pathétique
de Briand.
Une inflation de sept milliards et demi,
QUI NE VAUT QUE POUR UN TRIMESTRE A
peine, la perspective pour les petits rentiers,
les fonctionnaires et les pensionnés, ainsi que
pour les employés, de la misère et de l’af-
famement ; tel est le bilan de vingt mois
de cartel. Car, en dépit de leur simili-ré
sistance, les socialistes sont pris dans l’en
grenage, au même titre que les radicaux.
Au mépris de l’oukase de Blum — oukase
tardif et ne dégageant aucune responsabilité
-T- trente socialistes unifiés sur cent ont voté
le projet scélérat de Loucheur. Projet qui
n’est qu’un prélèvement sur le capital détour
né, puisqu’il déborde les modestes revenus,
et qui demain fera la fortune des banques
hypothécaires, constituées en vue des grandes
razzias de la République agonisante.
C’est la débâcle, mais dans quelles condi
tions ! Le monde rural en ressentira les ef
fets avant peu. Il se rendra compte alors
que le seul espoir de salut, c’est l’Action
française et la royauté restaurée. VAction
Française Agricole vient juste à point.
Léon DAUDET.
NOUVELLES DE LA SEMAINE
La Chambre discute le budget de PAgricuI-
épique, et qui se donne aujourd’hui des airs ture *
de chef, quittait l’Elysée. Cependant que " La Semaine nationale de l’exportation des
t> • > . .... produits agricoles a ete inaugurée lundi au sie-
Poincaré, autre couard, se retirait, sans ge l’Association nationale d’expansion écono*
combat, devant le cartel. Herriot devenait
président du Conseil, avec Clémentel comme
ministre des Finances.
Le programme d’Herriot était le suivant :
guerre religieuse ; abandon de la Ruhr ; in
flation sans le dire, inflation secrète.
Ce programme fut rempli de point en
point. La Ruhr fut abandonnée ; Je plafond
de la Banque de France fut crevé. Le sang
des catholiques coula à Marseille. Celui des
patriotes coula rue Damrémont* Jaurès fut
transporté au Panthéon, au milieu d’une or
gie communiste. L'Humanité devint, avec le
Quotidien, organe officiel, l’organe offi
cieux du cartel de gauche. Le mot d’ordre
fut : tout contre les patriotes ; rien contre
les ennemis de la Patrie.
La magnifique rébellion des étudiants en
droit contre ce triple idiot de François Al-
hert, au quartier latin, rébellion victorieuse,
jeta Herriot par terre en cinq sec. C’est Cal-
zant, et nul autre, qui a renversé le cabinet
Herriot, grâce à ses dons de sang-froid, d’es
prit et d’organisation, qui font de lui un
jeune chef, au sens véritable du mot. Il ne
porte pas, pour cela, de chemise de couleur.
Il porte un cœur viril et bien placé.
Après Herriot est venu Painlevé, qui a
appelé Caillaux, l’homme de la méfiance pu
blique (assassinat de Calmette, affaire du
Bonnet Rouge), à la restauration des finan
ces du pays par lui trahi, avant la guerre et
en pleine guerre. Le four mémorable de
cel incapable et de ce gredin qu’est Caillaux
est encore présent à tous les esprits. A
Washington, comme à Paris, la présomp
tion de Tou Jo a eu les conséquences que
tout homme raisonnable attendait. Un pas
nouveau a été franchi dans la direction de la
banqueroute.
Caillaux s’écroulant a entraîné Painlevé,
qui lui-même a entraîné Blum, par le méca
nisme suivant : peu soucieux de prendre le
pouvoir dans les circonstances actuelles,
Blum, Boncour, Compère-Morel et compa
gnie avaient imaginé de se répandre en exi
gences et en menaces, afin de flanquer la
frousse aux bourgeois, dont ils sous-estiment
la force de résistance et la juste irritation.
Ils sont allés jusqu’à faire des démarches
compromettantes, en vue d’un coup d’Etat
puis de déportations et de fusillades éven
tuelles. Mais, au lieu de la panique qu’ils
envisageaient, s’est produit un mouvement de
réprobation et de colère, qu’il faudra se rap
peler, le moment venu. Je répète — parce
que c’est un signe concret — que la réunion
de Luna Park, à laquelle étaient conviés,
pêle-mêle, socialistes et communistes, réu-
mique, 23, avenue de Messine, à Paris
—. M. Henry Bérenger est désigné comme am
bassadeur à Washington.
— L’arrestation, à Versailles, de l’escroc Lionel
Wiet, déguisé en officier de marine, a amené la dé
couverte dune grave affaire d’espionnage. L’amie
de Wiet, Marthe Moreuil, espionnait dans les cen
tres d’aviation; elle a été arrêtée, ainsi que trois
de ses complices, sujets anglais.
— En Syrie, nos troupes victorieuses ont occu
pé Hasbaya. Le général de division Gamelin est
nommé commandant supérieur des troupes.
— A Genève, dimanche, ouverture de la 37® ses
sion du Conseil de la Société des nations. La
question de Mossoul — fixation de la frontière
nord de l’Irak, attribution du villayet de Mossoul
dont la Turquie revendique la plus grande par
tie — y fait l’objet du débat.
—- En Allemagne, le D® Luther, chancelier du
Reich, a remis au président Hindenburg sa dé
mission.
— En Espagne, le Directoire fait place à un
cabinet ministériel présidé par le général Primo
de Rivera.
— L’accord entre Tltalie et la Yougoslavie, con
cernant les frontières de Fiume, a été signé à
Trieste.
%AA%\%
L’exportation des primeurs du Midi
et le tarif douanier allemand
du Rhône se livrent avec succès
ture du raisin de table pour l’exportation
Grâce à de patients efforts, nos viticul
teurs de cette région avaient conquis en
Allemagne des marchés excellents. La seu
le gare de Thor expédie, pendant la sai
son,' jusqu’à cent wagons par jour à desti
nation de l’Allemagne et le chiffre des
veutes dépasse 60 millions. Brutalement,
■eu;: rctum . , rv-ph-hie sahon,.
s’est .fermée e, nos viticulteurs ont du :
voyer leurs raisins à la cuve.
Dans une autre province, en Normandie,
où l’industrie laitière occupe plus des trois
quarts du territoire, des agriculteurs avi
sés expédiaient leurs beurres en Angle
terre et vendaient à des prix très élevés
des produits de choix. Un décret, rendu
subitement par le ministre de l’Agriculture,
interdit l’exportation des beurres et détruit
de vieilles relations commerciales conclues
au prix de gros sacrifices.
Ailleurs encore, nos commerçants en
vins, près de Bordeaux, trouvent fermées
par des droits prohibitifs les frontières
de Hollande et de Norvège qui s’ouvraient
jadis au commerce français.
Personne en haut lieu n’a élaboré et
défendu un programme cohérent d’expor
tation, protégé nos agriculteurs exporta
teurs et obtenu des nations voisines des
traités avantageux. Le Parlement entend
de temps à autre les protestations des re
présentants des régions intéressées puis
vote un ordre du jour sans portée et la si
tuation ne se modifie pas.
* *
Le régime n’a pas de politique d’ex
portation agricole. Il vit au' jour le jour,
esclave des rumeurs de l’opinion publique
ou des intrigues des parlementaires et les
efforts des producteurs, pour se créer de
durables débouchés à l’étranger, sont sa
crifiés du jour au lendemain aux plus
mesquines combinaisons politiques. L’ad
mirable variété de notre sol et de notre
climat nous permet de produire, dans un
grand nombre de régions agricoles, un
choix considérable de denrées de première
qualité qui font prime sur tous les mar
chés du monde. Les exportations généra
lisées feraient rentrer en France de grosses
sommes d’argent pour le plus grand béné
fice de notre change et pour le plus grand
profit du trésor public. L’absence de toute
politique ordonnée, de tout programme à
longues et méthodiques réalisations ren
dent vains les efforts des producteurs.
Nos lecteurs savent tous que c’est grâ
ce à l’agriculture française que les armées
alliées ont pu gagner la guerre de 1914-
1918. Sans les réserves en blé, en viande,
en vin, en légumes secs accumulées par
les agriculteurs français, la famine se se
rait installée dans le camp des alliés et les
aurait obligés à mettre bas les armes avant
la victoire définitive.
A côté de nous, une nation amie et alliée.
l’Angleterre, a négligé son agricülture pour
donner à son commerce et a son industrie
un essor démesuré. L’Angleterre possède
à peine pour un mois de vivres et doit
chercher au loin le pain, la viande, les
denrées les plus variées nécessaires à sa
subsistance. Or, nous pourrions, avec pue
agriculture progressive, livrer à l’Angleter
re la plus grande partie des vivres qui lui
manquent. Quel beau terrain d’entente et
quelle robuste alliance que ces accords
alimentaires I Autrement solides et dura
bles que ceux qui s’échangent autour d’un
tapis vert sur des questions philosophi
ques ou sur des problèmes diplomatiques
livrés aux vicissitudes et aux changements
de la politique !
Uue politique d’exportation de produits
consoliderait peut-être pour un siècle l’al
liance diplomatique conclue avec nos voi
sins. Ce qui est vrai pour l’Angleterre l’est
encore pour l’Allemagne, l’Italie, l’Espa
gne et nombre d’autres pays.
La République ne sait pas avoir de po
litique d’exportation parce qu’elle ignore
, v .
* a victime de ces rivalités de partis qui
démolissent le lendemain ce qui a été édi
fié la veille, l’intérêt des particuliers se
substituant toujours à l’intérêt général.
Ambroise RENDU.
Propagande. •— L’ « Action Française
Agricole organise un Ci mité central de pro
pagande à Paris, et dans chaque départe
ment un comité de propagande local, qui
aura pour mission immédiate de trouver
dans chaque canton une personne zélée
pour organiser la propagande dans les
communes du canton. Tous ces comités se
ront composés exclusivement de person
nes appartenant déjà aux organisations
d’Action Française. Nous prions tous nos
amis qui s’intéressent à la terre française
d’aider nos comités dans leur tâche capi
tale de l’organisation de la propagande.
A. R.
Les nouveaux impôts
L’ensemble des projets financiers du
gouvernement a été adopté à la Chambre
par 257 voix contre 229; au Sénat, par
205 voix contre 26.
Ces projets sont maintenant transfor
més en loi. Le texte de celle-ci a paru
dans le Journal officiel du 5 décembre. En
voici les principales dispositions :
1° Tous les impôts de 1925 et des an
nées antérieures, non encore acquittés,
devront être payés avant le 31 décembre
1925; après cette date, ils seront majorés
d’un dixième;
2° Les impôts de 1925 seront majorés
De 50 % les contributions foncières sur
les propriétés bâties ou non bâties;
De 50 % les impôts sur les bénéfices in
dustriels et commerciaux;
De 100 % la redevance des mines;
De 20 % l’impôt général sur le revenu.
Ces majorations seront exigibles à par
tir du l® r janvier 1926 et devront être
payées avant le I e * mars 1926, sous peine
d’une augmentation d’un dixième.
3® Sont également majorés de 50 %
les impôts :
a) Sur les revenus et tous autres produits
des valeurs mobilières françaises et des
valeurs mobilières étrangères abonnées;
b) Sur les lots et les primes de rembour
sement;
c) Sur les tantièmes des administrateurs.
Est majoré de 50 % pour 1925 le droit
de transmission :
a) Dès titres au porteur d’actions et d’o
bligations françaises;
b) Des titres nominatifs ou au porteur
étrangers abonnés;
c) Des droits incorporels visés à l’arti
cle 24 de la loi du 28 décembre 1922.
A titre exceptionnel, pendant l’année
1926, la taxe de 18 % sur le revenu des va
leurs étrangères non abonnées, ainsi que
des titres de rente, emprunts et autres ef
fets publics des gouvernements étrangers,
est fixée à 25 % sans décimes.
Toutes ces majorations devront être ac
quittées en deux mois sous peine d’une
nouvelle majoration de 10 %.
Deux mille producteurs et expéditeurs de pri
meurs de Vaucluse se sont réunis, samedi, à Ca
vaillon pour protester contre les droits de douane
exorbitants imposés par l’Allemagne à l’entrée
des primeurs importées de France. Ils ont émis le
vœu que le gouvernement français intervienne le
plus rapidement possible auprès du gouvernement
allemand pour que le tarif douanier appliqué à
la France soit au moins égal à celui accordé à
lTtalie et à l’Espagne.
Lire en 3 me page
les Cours et Marchés
iiiriiiiiiiiiniiuiiiiiiiHiiniiUiiUiiiiniiniiiiiiiiHiuiiuiiiiHiüinifiiniiiüiii
LES ETUDIANTS
D’ACTION FRANÇAISE
Les étudiants d'Action Française ont
tenu vendredi soir leur réunion de rentrée
dans l’immense salle de Bullier, le bal
célèbre du quartier Latin.
Six mille étudiants ont acclamé les
chefs de VAction Française : l’Amiral
Schwerer, qui présidait la réunion;
Charles Maurres, Léon Daudet, M. de Roux,
Calzant, Maxime Réal del Sarte.
La nouveauté de la so’iée a consisté dans
la présence, au milieu des Etudiants, d’un
certain nombre de leurs professeurs parmi
les plus écoutés et les plus aimés. Deux
d’entre eux, M. Bartin et M. Perrot ont pris
la parole au milieu de l’enthousiasme de
leurs élèves et les ont invités à coopérer,
par leur ardeur au travail, au mouvement
de la renaissance française.
BLUM ET LE PARTI SOCIALISTE (S.F.I.O.) AU POUVOIR...
OU LE VOL DE L A TERRE DE FRANCE
L'Homme
qui croyait avoir un habit
Depuis que les peuples se croient libres,
jamais on ne s’est tant moqué d’eux ? Mais
s ils acceptent tout, on se demande pour
quoi leurs gouvernants se gêneraient.
Innombrables sont les exemples de ce mé
pris des gouvernés. En voici un d’abord. C’est
notre confrère Emile Buré qui le fournit.
Il est question aujourd’hui de revenir au
scrutin d arrondissement. La représentation
proportionnelle a fait son temps. On n’en
veut plus. On la trouve mauvaise et dange-
.case. Sctel-Mate queF'^s^ministrc-'qwtej
propose de la supprimer ?
Celui qui dénonçait jadis comme la cause
de tout le mal le scrutin d’arrondissement et
ses mares «stagnantes». M. Briand fut, avant
la guerre, l’avocat de la représentation pro
portionnelle qui devait rajeunir le régime
parlementaire et purifier la démocratie. Il fut
même renversé par le Sénat, qui ne voulait
pas entendre parler du «droit des minorités».
Et qui donc était alors le plus fougueux
adversaire de la Représentation proportion
nelle ? Qui donc la déclarait absurde,
contraire aux principes de la République ?
C’était Clemenceau. Et pourtant, comme !
le rappelle Buré, ce fut Clemenceau qui, à
la fin de la guerre, fit voter la fameuse R. P.
^ Ainsi, tout le monde change d’idée et de
rôle et il n y a pas plus de cinq ou six per
sonnes dans le pays qui s’en souviennent. M.
Loucheur est devenu ministre des finances, et
en arrivant rue de Rivoli, il a déclaré qu’il
ne fallait pas juger de son programme d’a
près les discours qu’il prononçait encore huit
jours avant. Et l’on trouve cela tout naturel.
Alors, M. Loucheur, qui avait dit un jour
que jamais la France ne paierait ses dettes
de guerre, va négocier avec les Anglais et
les Etats-Unis pour les payer. Lui qui avait
appelé l’impôt sur le revenu «l’impôt des poi
res», il va donner un tour de vis à cet impôt,
qui est toujours payé par les mêmes naïfs.
On a dit, je le sais ; « Il n’y a que les im
béciles qui ne changent pas ». Seulement, il
ne fait pas abuser de ce moyen d’être intel
ligent, sinon on arrive à ce résultat que per
sonne ne croit plus à rien.
Voilà pourquoi la signature du traité de
Locarno n a pas excité plus d’enthousias
me. Car enfin si c’est, comme on nous le
promet, la paix perpétuelle, tout le monde
aurait dû illuminer, le jour où les Allemands
et les Français se sont rencontrés à Londres
pour mettre leur griffe au bas du pacte. Ni à
Paris ni en province, il n’y a eu un drapeau
ni un lampion. C est donc que l’on est scep
tique sûr Locarno ?
On le serait à moins. Après tout, les gens
ne sont pas si bêtes qu’on le pense. Ils se
rappellent très bien ce qu’on leur disait peu
dant la guerre, quand il s’agissait de faire
tuer les Français sans compter pour abattre
le militarisme prussien. Aujourd’hui, le mi
litarisme prussien est au pouvoir avec Hin-
denbourg et Stresemann, à qui nos minte
très serrent la main. Or, ce sont les mêmes
ministres. L’autre jour, à Londres, aux fêtes
de Buckingham Palace, on aurait reconnu
ceux qui voulaient pendre les « criminels
de guerre » allemands. Et les criminels de
guerre buvaient le champagne dans le pa
lais du roi d’Angleterre avec leurs pendeurs.
A quel moment a-t-on mystifié les peu
ples ? Quand on leur disait que les propo
sitions de paix de l’Allemagne n’étaient
qu’un piège, ou quand on leur dit qu’il faut
compter sur la sincérité du maréchal Hin-
denbourg et sur la loyauté de son pacte ?
Quand on leur affirmait que la sécurité de
la France était, grâce au traité de Versailles,
3ur le Rhin, ou quand on leur affirme qu’il
ne faut plus prendre de « précautions soup
çonneuses » à l’égard des Allemands ?
On a dit sur tous les tons, pendant plu
sieurs années, que l’occupation de la rive
gauche du Rhin continuerait, même au delà
de 1935. On évacue la rive gauche et ceux
qui ont dit cela ne soufflent pas mot On
jette le traité de Versailles par terre. Ceux
qui Font fait et signé, en France, ont Fair
d’être morts. Ils avaient pourtant dit que le
traité était parfait et qu’il serait éternel.
La vérité, c’est qu’on en prend à Faise
avec le peuple. On a Fair de jouer à lui faire
croire des choses invraisemblables, comme
dans le conte fameux d’Andersen.
« Il y avait trois femmes qui se van
taient d avoir chacune le mari le plus crédule.
Elles parièrent à qui persuaderait le sien de
la plus grosse bourde. L’une d’elles, rentrée
au logis, se mit au rouet, fit le geste de tis
ser, puis le geste de coudre. — Que fais-tu
là ? disait son mari. — C’est un habit pour
toi que j’ai tissé et que je couds. — Mais
je ne vois rien, répliquait Fhomme. — C’est
que^ tu as de mauvais yeux, mon ami. »
L’homme fut convaincu et il sortit tout nu
dans la rue, se croyant habillé. Ce fut sa fem-
me qui gagna le pari. Et que fait-on accroire
de plus fort aux peuples de notre temps ?
Jacques BAINVILLE.
Appel de la Ligue
de Défense rurale
LA TERRE DE FRANCE EST EN PÉRIL DE
MORT :
Des attaques sans cesse renouvelées se
produisent contre les Agriculteurs au
moyen de campagnes de Presse, par affi
ché ou au Parlement, cherchant à opposer
la Ville à la Campagne, à dissocier les
forces rurales.
Une propagande socialiste ou commu
niste intense se manifeste dans les villa
ges, camouflant habilement ses projets de
confiscation de la propriété paysanne par
des mensonges intéressés qu’il importe de
démasquer ë'h faisant partout connaître
les déclarations contraires des dirigeants
de ces Partis dans leurs Congrès, organes
ou publications.
Le socialisme d’Etat, l’expropriation de
la terre par la voie légale, pour être plus
perfide n’en est pas moins menaçant. Les
récentes mesures fiscales risquent de por
ter un coup fatal à la production agricole,
non moins qu’à la propriété rurale, écrasée
dans des proportions telles que l’on arrive
presque à la confiscation absôlue.
La révision des évaluations foncières
bâties ou non bâties, notamment la pre
mière actuellement en cours, aboutit à des
surcharges variant de 75 à 150 % et da
vantage.
En outre, il est ignalé dans bien des
communes que les valeurs locatives affec
tées aux diverses cotes parcellaires, dont
le relevé est envoyé aux contribuables à
la suite de ces évaluations, sont souvent
des plus fantaistef.es. Un maire d’un-° De-
tite commune rurale constatait récem
ment avec stupéfaction qu’un appentis ser
vant à abriter quelques pommes terre
lui était porté pour me valeur locative
de 350 fr. comme s’il y logeait un jardi
nier. On s’expose, par suite aux plus gra
ves surprises lorsque les nouveaux im
pôts basés sur cette révision seront mis
en vigueur à partir du 1 er janvier 1926,
si l’on ne fait pas les réclamations en
temps voulu.
LA CORPORATION FRANÇAISE DE L’AGRI-
culture a donc jugé nécessaire de créer
une Ligue de défense rurale qui entre
prendra des campagnes de tracts, de con
férences et d’affiches.
Dès à présent, la Ligue de défense ru
rale met à la disposition de ses adhérents
un service gratuit de vérification des at
tributions de valeurs locatives et des di
verses feuilles d’imposition, service effec
tué par des spécialistes ayant appartenu
à l’administration des contributions.
Paysans de France, propriétaires,
FERMIERS, MÉTAYERS, TRAVAILLEURS DE IA
terre, tous unis sur le terrain de l’entr’ai-
de mutuelle et de la prospérité agricole,
DEFENDEZ-VOUS CONTRE
ceux qui vous accusent de faire la vie chè
re et ceux qui cherchent à vous dépouil
ler par l’impôt du fruit de votre travail et
de votre domaine familial.
POUR VOUS DEFENDRE
ADHÉREZ A LA LIGUE DE DEFENSE RURALE
qui groupera vos forces, en accord avec
les associations agricoles, coordonnera
vos efforts et vous fera rendre justice.
Le Président : Ambroise RENDU.
CONDITIONS D’ADHESION
A LA LIGUE DE DEFENSE RURALE
1°) Appartenir à la Corporation Fran
çaise de l’agriculture.
2°) Verser un droit proportionnel de
0 fr. 10 par hectare de culture et 0 fr. 05
par hectare de bois ou marais — que l’on
soit propriétaire, fermier, ou métayer.
3°) La cotisation des ouvriers agricoles
non propriétaires est fixée à 2 francs par
an.
Découper le bulletin d’adhésion qui se
trouve en 4® page.
Au Jour le Jour
Le monopole des tabacs
M. Loucheur prétend que l’Etat ne doit
pas se dessaisir de ses monopoles et que
l’industrie privée n’en obtiendrait pas un
rendement meilleur.
Nous convions M. Loucheur à méditer les
chiffres suivants :
Notre monopole des tabacs nous aurait
rapporté, Fan dernier. 1.400 millions, as
surent les rapports officiels qui ont intérêt
à grossir les chiffres.
Or, en Angleterre, l’impôt sur le tabac,
dont la fabrication est libre, produit net
45 millions de livres, soit 4 milliards 500
millions de francs français en comptant la
livre à cent francs (avec la livre à 125
francs, nous obtenons une somme voisine
de 6 milliards). Et le tabac anglais est
moins cher que le nôtre.
En Belgique, les impôts sur la fabrica
tion et la vente libre du tabac produisent
à peu près la moitié du rendement de notre
monopole, soit 700 millions. Mais il faut
noter que la Belgique à 8 millions d’ha
bitants et que nous en avons 40. C’est-à-
dire que, toutes choses égales, le bénéfice
est, en Belgique, deux fois et demi le nô
tre et qu’il est en Angleterre trois fois
plus élevé que chez nous.
Dès lors, pourquoi l’Etat français, qui
n’a pas un sou en caisse, ne concède-t-il
pas son monopole à une société fermière ?
Parce que l’Etat français est électif; parce
que les chemins de fer, les postes, les ta
bacs ne sont pas faits pour procurer des
bénéfices à l’Etat, mais pour permettre
à nos ministr— et sous-minlstres, à nos
DIMANCHE 13 DECEMBRE 1925.
L’ACTION FRANÇAISE
«**î— 25 centimes —
p, m
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ABONNEMENTS
Un «a
Six mot*
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«... Défendre celui qui 9 ayant la passion de son sol 0 incorpore en quelque sorte sa personnalité
ü la terre de la patrie contre son écrasement par la fortune anonyme et vagabonde. »
Le Duc d’ORLEANS.
héritier des quarante rois qui, en mille ans, firent la France
RÉDACTION, ADMINISTRATION
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ÎÜ, nié du Havre, '!-32L* ■
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Registre du Commerce : St • n*...
O^onT LEON DAUDET, CHARLES MAURRAS, AMBROISE RENDU
Rédacteur en chef : HENRI DE CASTILLON DE S '-VICTOR
La logique des événements
Les faits politiques, économiques et fi
nanciers qui se déroulent sous nos yeux sont
d’une imperturbable logique. Examinons-les
sans parti prix.
Les élections législatives du scrutin de
liste du 11 mai 1924 ont marqué un coup
de bascule, massif et total, de la politique
suivie, pendant quatre ans et demi, par le
Bloc national. Politique basée sur cette
conviction que l’on obtiendrait de l’Allema
gne le paiement, pu une grosse partie du
litique dont l’occupation de la Rhénanie,
puis de la Ruhr, était, en somme, le gage
matériel.
L’erreur ridicule du Bloc national, en dé
pit de nos avertissements réitérés, avait été
de penser qu’une telle politique pourrait
être réalisée au dehors, en maintenant au
dedans les préfets et la police politique de
Caillaux et de Malvy, c’est-à-dire de la trahi
son. Cette erreur est concrétée dans le fait
que Steeg, du Bloc de boche et de gauche,
fut, en janvier 1920, le ministre de l’Inté
rieur de Millerand ; dans cet autre fait que
Briand, dans le cour3 de l’année 1921, fut
Je président du Conseil du Bloc national et
de « la main au collet ». Or, Briand est au
jourd’hui le président du Conseil du Bloc
de gauche et des abandons de Locamo !
Quelle honteuse comédie î
A partir du 11 mai, le gouvernement de
la République est. revenu à son vomisse
ment, qui est : 1° le rapprochement systéma
tique avec l’Allemagne, d’où est sortie la
guerre de 1914-1918 ; 2° la guerre reli
gieuse ; 3° l’exaction fiscale vis-à-vis des
classes dites possédantes, et aujourd’hui clas
ses dépossédées ; vis-à-vis surtout de la classe
moyenne, proie désignée des banquiers et
pîoutocrates, qui sont les maîtres véritables
de la démocratie et du parlement.
Comment le coup de bascule s’était-il pro
duit ?
Par une coalition des fonctionnaires pour
vus d’un organe, le Quotidien, habile
ment dirigé par des hommes ayant une
connaissance approfondie des instincts aveu
gles de suffrage universel. Sur une simple in
jonction du Quotidien, Millerand, poltron
nis à la veille de leur « Rubicon », groupait,
en tout et pour tout, 7.500 auditeurs. Alors
que le lendemain, la réunion, au même en
droit, de FA. F-, groupait 21.000 auditeurs
et partisans enthousiastes. La presse a passé
le fait sous silence. Mais le fait a été noté, et
il a porté, nous le savons.
Briand est demeuré, en dépit de l’âge,
l’homme des situations troubles et équivo
ques, qui succèdent aux assauts avortés. Il
a amené avec lui aux affaires le type même
Avons-nous une politique
d'exportation ?
Le département du Vaucluse et la vallée j agricoles basée sur des accords faits avec
ès à la cul- j l’Angleterre donnerait à D^tre agriculture
aux membres des conseils d’administration,
et à esbroufer les commanditaires. Loucheur
a l’implacabilité bavarde des hommes d’ar
gent. Il a bâclé, de mille résidus et conseils
improvisés, le monstre dit «projet de trésore
rie », que la Chambre et le Sénat ont dû vo
ter à la galope, sur le chantage pathétique
de Briand.
Une inflation de sept milliards et demi,
QUI NE VAUT QUE POUR UN TRIMESTRE A
peine, la perspective pour les petits rentiers,
les fonctionnaires et les pensionnés, ainsi que
pour les employés, de la misère et de l’af-
famement ; tel est le bilan de vingt mois
de cartel. Car, en dépit de leur simili-ré
sistance, les socialistes sont pris dans l’en
grenage, au même titre que les radicaux.
Au mépris de l’oukase de Blum — oukase
tardif et ne dégageant aucune responsabilité
-T- trente socialistes unifiés sur cent ont voté
le projet scélérat de Loucheur. Projet qui
n’est qu’un prélèvement sur le capital détour
né, puisqu’il déborde les modestes revenus,
et qui demain fera la fortune des banques
hypothécaires, constituées en vue des grandes
razzias de la République agonisante.
C’est la débâcle, mais dans quelles condi
tions ! Le monde rural en ressentira les ef
fets avant peu. Il se rendra compte alors
que le seul espoir de salut, c’est l’Action
française et la royauté restaurée. VAction
Française Agricole vient juste à point.
Léon DAUDET.
NOUVELLES DE LA SEMAINE
La Chambre discute le budget de PAgricuI-
épique, et qui se donne aujourd’hui des airs ture *
de chef, quittait l’Elysée. Cependant que " La Semaine nationale de l’exportation des
t> • > . .... produits agricoles a ete inaugurée lundi au sie-
Poincaré, autre couard, se retirait, sans ge l’Association nationale d’expansion écono*
combat, devant le cartel. Herriot devenait
président du Conseil, avec Clémentel comme
ministre des Finances.
Le programme d’Herriot était le suivant :
guerre religieuse ; abandon de la Ruhr ; in
flation sans le dire, inflation secrète.
Ce programme fut rempli de point en
point. La Ruhr fut abandonnée ; Je plafond
de la Banque de France fut crevé. Le sang
des catholiques coula à Marseille. Celui des
patriotes coula rue Damrémont* Jaurès fut
transporté au Panthéon, au milieu d’une or
gie communiste. L'Humanité devint, avec le
Quotidien, organe officiel, l’organe offi
cieux du cartel de gauche. Le mot d’ordre
fut : tout contre les patriotes ; rien contre
les ennemis de la Patrie.
La magnifique rébellion des étudiants en
droit contre ce triple idiot de François Al-
hert, au quartier latin, rébellion victorieuse,
jeta Herriot par terre en cinq sec. C’est Cal-
zant, et nul autre, qui a renversé le cabinet
Herriot, grâce à ses dons de sang-froid, d’es
prit et d’organisation, qui font de lui un
jeune chef, au sens véritable du mot. Il ne
porte pas, pour cela, de chemise de couleur.
Il porte un cœur viril et bien placé.
Après Herriot est venu Painlevé, qui a
appelé Caillaux, l’homme de la méfiance pu
blique (assassinat de Calmette, affaire du
Bonnet Rouge), à la restauration des finan
ces du pays par lui trahi, avant la guerre et
en pleine guerre. Le four mémorable de
cel incapable et de ce gredin qu’est Caillaux
est encore présent à tous les esprits. A
Washington, comme à Paris, la présomp
tion de Tou Jo a eu les conséquences que
tout homme raisonnable attendait. Un pas
nouveau a été franchi dans la direction de la
banqueroute.
Caillaux s’écroulant a entraîné Painlevé,
qui lui-même a entraîné Blum, par le méca
nisme suivant : peu soucieux de prendre le
pouvoir dans les circonstances actuelles,
Blum, Boncour, Compère-Morel et compa
gnie avaient imaginé de se répandre en exi
gences et en menaces, afin de flanquer la
frousse aux bourgeois, dont ils sous-estiment
la force de résistance et la juste irritation.
Ils sont allés jusqu’à faire des démarches
compromettantes, en vue d’un coup d’Etat
puis de déportations et de fusillades éven
tuelles. Mais, au lieu de la panique qu’ils
envisageaient, s’est produit un mouvement de
réprobation et de colère, qu’il faudra se rap
peler, le moment venu. Je répète — parce
que c’est un signe concret — que la réunion
de Luna Park, à laquelle étaient conviés,
pêle-mêle, socialistes et communistes, réu-
mique, 23, avenue de Messine, à Paris
—. M. Henry Bérenger est désigné comme am
bassadeur à Washington.
— L’arrestation, à Versailles, de l’escroc Lionel
Wiet, déguisé en officier de marine, a amené la dé
couverte dune grave affaire d’espionnage. L’amie
de Wiet, Marthe Moreuil, espionnait dans les cen
tres d’aviation; elle a été arrêtée, ainsi que trois
de ses complices, sujets anglais.
— En Syrie, nos troupes victorieuses ont occu
pé Hasbaya. Le général de division Gamelin est
nommé commandant supérieur des troupes.
— A Genève, dimanche, ouverture de la 37® ses
sion du Conseil de la Société des nations. La
question de Mossoul — fixation de la frontière
nord de l’Irak, attribution du villayet de Mossoul
dont la Turquie revendique la plus grande par
tie — y fait l’objet du débat.
—- En Allemagne, le D® Luther, chancelier du
Reich, a remis au président Hindenburg sa dé
mission.
— En Espagne, le Directoire fait place à un
cabinet ministériel présidé par le général Primo
de Rivera.
— L’accord entre Tltalie et la Yougoslavie, con
cernant les frontières de Fiume, a été signé à
Trieste.
%AA%\%
L’exportation des primeurs du Midi
et le tarif douanier allemand
du Rhône se livrent avec succès
ture du raisin de table pour l’exportation
Grâce à de patients efforts, nos viticul
teurs de cette région avaient conquis en
Allemagne des marchés excellents. La seu
le gare de Thor expédie, pendant la sai
son,' jusqu’à cent wagons par jour à desti
nation de l’Allemagne et le chiffre des
veutes dépasse 60 millions. Brutalement,
■eu;: rctum . , rv-ph-hie sahon,.
s’est .fermée e, nos viticulteurs ont du :
voyer leurs raisins à la cuve.
Dans une autre province, en Normandie,
où l’industrie laitière occupe plus des trois
quarts du territoire, des agriculteurs avi
sés expédiaient leurs beurres en Angle
terre et vendaient à des prix très élevés
des produits de choix. Un décret, rendu
subitement par le ministre de l’Agriculture,
interdit l’exportation des beurres et détruit
de vieilles relations commerciales conclues
au prix de gros sacrifices.
Ailleurs encore, nos commerçants en
vins, près de Bordeaux, trouvent fermées
par des droits prohibitifs les frontières
de Hollande et de Norvège qui s’ouvraient
jadis au commerce français.
Personne en haut lieu n’a élaboré et
défendu un programme cohérent d’expor
tation, protégé nos agriculteurs exporta
teurs et obtenu des nations voisines des
traités avantageux. Le Parlement entend
de temps à autre les protestations des re
présentants des régions intéressées puis
vote un ordre du jour sans portée et la si
tuation ne se modifie pas.
* *
Le régime n’a pas de politique d’ex
portation agricole. Il vit au' jour le jour,
esclave des rumeurs de l’opinion publique
ou des intrigues des parlementaires et les
efforts des producteurs, pour se créer de
durables débouchés à l’étranger, sont sa
crifiés du jour au lendemain aux plus
mesquines combinaisons politiques. L’ad
mirable variété de notre sol et de notre
climat nous permet de produire, dans un
grand nombre de régions agricoles, un
choix considérable de denrées de première
qualité qui font prime sur tous les mar
chés du monde. Les exportations généra
lisées feraient rentrer en France de grosses
sommes d’argent pour le plus grand béné
fice de notre change et pour le plus grand
profit du trésor public. L’absence de toute
politique ordonnée, de tout programme à
longues et méthodiques réalisations ren
dent vains les efforts des producteurs.
Nos lecteurs savent tous que c’est grâ
ce à l’agriculture française que les armées
alliées ont pu gagner la guerre de 1914-
1918. Sans les réserves en blé, en viande,
en vin, en légumes secs accumulées par
les agriculteurs français, la famine se se
rait installée dans le camp des alliés et les
aurait obligés à mettre bas les armes avant
la victoire définitive.
A côté de nous, une nation amie et alliée.
l’Angleterre, a négligé son agricülture pour
donner à son commerce et a son industrie
un essor démesuré. L’Angleterre possède
à peine pour un mois de vivres et doit
chercher au loin le pain, la viande, les
denrées les plus variées nécessaires à sa
subsistance. Or, nous pourrions, avec pue
agriculture progressive, livrer à l’Angleter
re la plus grande partie des vivres qui lui
manquent. Quel beau terrain d’entente et
quelle robuste alliance que ces accords
alimentaires I Autrement solides et dura
bles que ceux qui s’échangent autour d’un
tapis vert sur des questions philosophi
ques ou sur des problèmes diplomatiques
livrés aux vicissitudes et aux changements
de la politique !
Uue politique d’exportation de produits
consoliderait peut-être pour un siècle l’al
liance diplomatique conclue avec nos voi
sins. Ce qui est vrai pour l’Angleterre l’est
encore pour l’Allemagne, l’Italie, l’Espa
gne et nombre d’autres pays.
La République ne sait pas avoir de po
litique d’exportation parce qu’elle ignore
, v .
* a victime de ces rivalités de partis qui
démolissent le lendemain ce qui a été édi
fié la veille, l’intérêt des particuliers se
substituant toujours à l’intérêt général.
Ambroise RENDU.
Propagande. •— L’ « Action Française
Agricole organise un Ci mité central de pro
pagande à Paris, et dans chaque départe
ment un comité de propagande local, qui
aura pour mission immédiate de trouver
dans chaque canton une personne zélée
pour organiser la propagande dans les
communes du canton. Tous ces comités se
ront composés exclusivement de person
nes appartenant déjà aux organisations
d’Action Française. Nous prions tous nos
amis qui s’intéressent à la terre française
d’aider nos comités dans leur tâche capi
tale de l’organisation de la propagande.
A. R.
Les nouveaux impôts
L’ensemble des projets financiers du
gouvernement a été adopté à la Chambre
par 257 voix contre 229; au Sénat, par
205 voix contre 26.
Ces projets sont maintenant transfor
més en loi. Le texte de celle-ci a paru
dans le Journal officiel du 5 décembre. En
voici les principales dispositions :
1° Tous les impôts de 1925 et des an
nées antérieures, non encore acquittés,
devront être payés avant le 31 décembre
1925; après cette date, ils seront majorés
d’un dixième;
2° Les impôts de 1925 seront majorés
De 50 % les contributions foncières sur
les propriétés bâties ou non bâties;
De 50 % les impôts sur les bénéfices in
dustriels et commerciaux;
De 100 % la redevance des mines;
De 20 % l’impôt général sur le revenu.
Ces majorations seront exigibles à par
tir du l® r janvier 1926 et devront être
payées avant le I e * mars 1926, sous peine
d’une augmentation d’un dixième.
3® Sont également majorés de 50 %
les impôts :
a) Sur les revenus et tous autres produits
des valeurs mobilières françaises et des
valeurs mobilières étrangères abonnées;
b) Sur les lots et les primes de rembour
sement;
c) Sur les tantièmes des administrateurs.
Est majoré de 50 % pour 1925 le droit
de transmission :
a) Dès titres au porteur d’actions et d’o
bligations françaises;
b) Des titres nominatifs ou au porteur
étrangers abonnés;
c) Des droits incorporels visés à l’arti
cle 24 de la loi du 28 décembre 1922.
A titre exceptionnel, pendant l’année
1926, la taxe de 18 % sur le revenu des va
leurs étrangères non abonnées, ainsi que
des titres de rente, emprunts et autres ef
fets publics des gouvernements étrangers,
est fixée à 25 % sans décimes.
Toutes ces majorations devront être ac
quittées en deux mois sous peine d’une
nouvelle majoration de 10 %.
Deux mille producteurs et expéditeurs de pri
meurs de Vaucluse se sont réunis, samedi, à Ca
vaillon pour protester contre les droits de douane
exorbitants imposés par l’Allemagne à l’entrée
des primeurs importées de France. Ils ont émis le
vœu que le gouvernement français intervienne le
plus rapidement possible auprès du gouvernement
allemand pour que le tarif douanier appliqué à
la France soit au moins égal à celui accordé à
lTtalie et à l’Espagne.
Lire en 3 me page
les Cours et Marchés
iiiriiiiiiiiiniiuiiiiiiiHiiniiUiiUiiiiniiniiiiiiiiHiuiiuiiiiHiüinifiiniiiüiii
LES ETUDIANTS
D’ACTION FRANÇAISE
Les étudiants d'Action Française ont
tenu vendredi soir leur réunion de rentrée
dans l’immense salle de Bullier, le bal
célèbre du quartier Latin.
Six mille étudiants ont acclamé les
chefs de VAction Française : l’Amiral
Schwerer, qui présidait la réunion;
Charles Maurres, Léon Daudet, M. de Roux,
Calzant, Maxime Réal del Sarte.
La nouveauté de la so’iée a consisté dans
la présence, au milieu des Etudiants, d’un
certain nombre de leurs professeurs parmi
les plus écoutés et les plus aimés. Deux
d’entre eux, M. Bartin et M. Perrot ont pris
la parole au milieu de l’enthousiasme de
leurs élèves et les ont invités à coopérer,
par leur ardeur au travail, au mouvement
de la renaissance française.
BLUM ET LE PARTI SOCIALISTE (S.F.I.O.) AU POUVOIR...
OU LE VOL DE L A TERRE DE FRANCE
L'Homme
qui croyait avoir un habit
Depuis que les peuples se croient libres,
jamais on ne s’est tant moqué d’eux ? Mais
s ils acceptent tout, on se demande pour
quoi leurs gouvernants se gêneraient.
Innombrables sont les exemples de ce mé
pris des gouvernés. En voici un d’abord. C’est
notre confrère Emile Buré qui le fournit.
Il est question aujourd’hui de revenir au
scrutin d arrondissement. La représentation
proportionnelle a fait son temps. On n’en
veut plus. On la trouve mauvaise et dange-
.case. Sctel-Mate queF'^s^ministrc-'qwtej
propose de la supprimer ?
Celui qui dénonçait jadis comme la cause
de tout le mal le scrutin d’arrondissement et
ses mares «stagnantes». M. Briand fut, avant
la guerre, l’avocat de la représentation pro
portionnelle qui devait rajeunir le régime
parlementaire et purifier la démocratie. Il fut
même renversé par le Sénat, qui ne voulait
pas entendre parler du «droit des minorités».
Et qui donc était alors le plus fougueux
adversaire de la Représentation proportion
nelle ? Qui donc la déclarait absurde,
contraire aux principes de la République ?
C’était Clemenceau. Et pourtant, comme !
le rappelle Buré, ce fut Clemenceau qui, à
la fin de la guerre, fit voter la fameuse R. P.
^ Ainsi, tout le monde change d’idée et de
rôle et il n y a pas plus de cinq ou six per
sonnes dans le pays qui s’en souviennent. M.
Loucheur est devenu ministre des finances, et
en arrivant rue de Rivoli, il a déclaré qu’il
ne fallait pas juger de son programme d’a
près les discours qu’il prononçait encore huit
jours avant. Et l’on trouve cela tout naturel.
Alors, M. Loucheur, qui avait dit un jour
que jamais la France ne paierait ses dettes
de guerre, va négocier avec les Anglais et
les Etats-Unis pour les payer. Lui qui avait
appelé l’impôt sur le revenu «l’impôt des poi
res», il va donner un tour de vis à cet impôt,
qui est toujours payé par les mêmes naïfs.
On a dit, je le sais ; « Il n’y a que les im
béciles qui ne changent pas ». Seulement, il
ne fait pas abuser de ce moyen d’être intel
ligent, sinon on arrive à ce résultat que per
sonne ne croit plus à rien.
Voilà pourquoi la signature du traité de
Locarno n a pas excité plus d’enthousias
me. Car enfin si c’est, comme on nous le
promet, la paix perpétuelle, tout le monde
aurait dû illuminer, le jour où les Allemands
et les Français se sont rencontrés à Londres
pour mettre leur griffe au bas du pacte. Ni à
Paris ni en province, il n’y a eu un drapeau
ni un lampion. C est donc que l’on est scep
tique sûr Locarno ?
On le serait à moins. Après tout, les gens
ne sont pas si bêtes qu’on le pense. Ils se
rappellent très bien ce qu’on leur disait peu
dant la guerre, quand il s’agissait de faire
tuer les Français sans compter pour abattre
le militarisme prussien. Aujourd’hui, le mi
litarisme prussien est au pouvoir avec Hin-
denbourg et Stresemann, à qui nos minte
très serrent la main. Or, ce sont les mêmes
ministres. L’autre jour, à Londres, aux fêtes
de Buckingham Palace, on aurait reconnu
ceux qui voulaient pendre les « criminels
de guerre » allemands. Et les criminels de
guerre buvaient le champagne dans le pa
lais du roi d’Angleterre avec leurs pendeurs.
A quel moment a-t-on mystifié les peu
ples ? Quand on leur disait que les propo
sitions de paix de l’Allemagne n’étaient
qu’un piège, ou quand on leur dit qu’il faut
compter sur la sincérité du maréchal Hin-
denbourg et sur la loyauté de son pacte ?
Quand on leur affirmait que la sécurité de
la France était, grâce au traité de Versailles,
3ur le Rhin, ou quand on leur affirme qu’il
ne faut plus prendre de « précautions soup
çonneuses » à l’égard des Allemands ?
On a dit sur tous les tons, pendant plu
sieurs années, que l’occupation de la rive
gauche du Rhin continuerait, même au delà
de 1935. On évacue la rive gauche et ceux
qui ont dit cela ne soufflent pas mot On
jette le traité de Versailles par terre. Ceux
qui Font fait et signé, en France, ont Fair
d’être morts. Ils avaient pourtant dit que le
traité était parfait et qu’il serait éternel.
La vérité, c’est qu’on en prend à Faise
avec le peuple. On a Fair de jouer à lui faire
croire des choses invraisemblables, comme
dans le conte fameux d’Andersen.
« Il y avait trois femmes qui se van
taient d avoir chacune le mari le plus crédule.
Elles parièrent à qui persuaderait le sien de
la plus grosse bourde. L’une d’elles, rentrée
au logis, se mit au rouet, fit le geste de tis
ser, puis le geste de coudre. — Que fais-tu
là ? disait son mari. — C’est un habit pour
toi que j’ai tissé et que je couds. — Mais
je ne vois rien, répliquait Fhomme. — C’est
que^ tu as de mauvais yeux, mon ami. »
L’homme fut convaincu et il sortit tout nu
dans la rue, se croyant habillé. Ce fut sa fem-
me qui gagna le pari. Et que fait-on accroire
de plus fort aux peuples de notre temps ?
Jacques BAINVILLE.
Appel de la Ligue
de Défense rurale
LA TERRE DE FRANCE EST EN PÉRIL DE
MORT :
Des attaques sans cesse renouvelées se
produisent contre les Agriculteurs au
moyen de campagnes de Presse, par affi
ché ou au Parlement, cherchant à opposer
la Ville à la Campagne, à dissocier les
forces rurales.
Une propagande socialiste ou commu
niste intense se manifeste dans les villa
ges, camouflant habilement ses projets de
confiscation de la propriété paysanne par
des mensonges intéressés qu’il importe de
démasquer ë'h faisant partout connaître
les déclarations contraires des dirigeants
de ces Partis dans leurs Congrès, organes
ou publications.
Le socialisme d’Etat, l’expropriation de
la terre par la voie légale, pour être plus
perfide n’en est pas moins menaçant. Les
récentes mesures fiscales risquent de por
ter un coup fatal à la production agricole,
non moins qu’à la propriété rurale, écrasée
dans des proportions telles que l’on arrive
presque à la confiscation absôlue.
La révision des évaluations foncières
bâties ou non bâties, notamment la pre
mière actuellement en cours, aboutit à des
surcharges variant de 75 à 150 % et da
vantage.
En outre, il est ignalé dans bien des
communes que les valeurs locatives affec
tées aux diverses cotes parcellaires, dont
le relevé est envoyé aux contribuables à
la suite de ces évaluations, sont souvent
des plus fantaistef.es. Un maire d’un-° De-
tite commune rurale constatait récem
ment avec stupéfaction qu’un appentis ser
vant à abriter quelques pommes terre
lui était porté pour me valeur locative
de 350 fr. comme s’il y logeait un jardi
nier. On s’expose, par suite aux plus gra
ves surprises lorsque les nouveaux im
pôts basés sur cette révision seront mis
en vigueur à partir du 1 er janvier 1926,
si l’on ne fait pas les réclamations en
temps voulu.
LA CORPORATION FRANÇAISE DE L’AGRI-
culture a donc jugé nécessaire de créer
une Ligue de défense rurale qui entre
prendra des campagnes de tracts, de con
férences et d’affiches.
Dès à présent, la Ligue de défense ru
rale met à la disposition de ses adhérents
un service gratuit de vérification des at
tributions de valeurs locatives et des di
verses feuilles d’imposition, service effec
tué par des spécialistes ayant appartenu
à l’administration des contributions.
Paysans de France, propriétaires,
FERMIERS, MÉTAYERS, TRAVAILLEURS DE IA
terre, tous unis sur le terrain de l’entr’ai-
de mutuelle et de la prospérité agricole,
DEFENDEZ-VOUS CONTRE
ceux qui vous accusent de faire la vie chè
re et ceux qui cherchent à vous dépouil
ler par l’impôt du fruit de votre travail et
de votre domaine familial.
POUR VOUS DEFENDRE
ADHÉREZ A LA LIGUE DE DEFENSE RURALE
qui groupera vos forces, en accord avec
les associations agricoles, coordonnera
vos efforts et vous fera rendre justice.
Le Président : Ambroise RENDU.
CONDITIONS D’ADHESION
A LA LIGUE DE DEFENSE RURALE
1°) Appartenir à la Corporation Fran
çaise de l’agriculture.
2°) Verser un droit proportionnel de
0 fr. 10 par hectare de culture et 0 fr. 05
par hectare de bois ou marais — que l’on
soit propriétaire, fermier, ou métayer.
3°) La cotisation des ouvriers agricoles
non propriétaires est fixée à 2 francs par
an.
Découper le bulletin d’adhésion qui se
trouve en 4® page.
Au Jour le Jour
Le monopole des tabacs
M. Loucheur prétend que l’Etat ne doit
pas se dessaisir de ses monopoles et que
l’industrie privée n’en obtiendrait pas un
rendement meilleur.
Nous convions M. Loucheur à méditer les
chiffres suivants :
Notre monopole des tabacs nous aurait
rapporté, Fan dernier. 1.400 millions, as
surent les rapports officiels qui ont intérêt
à grossir les chiffres.
Or, en Angleterre, l’impôt sur le tabac,
dont la fabrication est libre, produit net
45 millions de livres, soit 4 milliards 500
millions de francs français en comptant la
livre à cent francs (avec la livre à 125
francs, nous obtenons une somme voisine
de 6 milliards). Et le tabac anglais est
moins cher que le nôtre.
En Belgique, les impôts sur la fabrica
tion et la vente libre du tabac produisent
à peu près la moitié du rendement de notre
monopole, soit 700 millions. Mais il faut
noter que la Belgique à 8 millions d’ha
bitants et que nous en avons 40. C’est-à-
dire que, toutes choses égales, le bénéfice
est, en Belgique, deux fois et demi le nô
tre et qu’il est en Angleterre trois fois
plus élevé que chez nous.
Dès lors, pourquoi l’Etat français, qui
n’a pas un sou en caisse, ne concède-t-il
pas son monopole à une société fermière ?
Parce que l’Etat français est électif; parce
que les chemins de fer, les postes, les ta
bacs ne sont pas faits pour procurer des
bénéfices à l’Etat, mais pour permettre
à nos ministr— et sous-minlstres, à nos
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