Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-04
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Description : 04 décembre 1862 04 décembre 1862
Description : 1862/12/04. 1862/12/04.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
© -^i. •
JIM 4 MÇEMBRI
t 862.' 1',
:̃• ̃ -c'pji S'AfiONïBE .̃ J
à' RO~.r'
chez Werée Merle, place Colonne;
• k Naples,
die? Etienne Dnfresne, rue Médina, 61;
Pour l'Allemagne, l'Autriche, la Prusse `
'̃•̃̃. et la Russie',
chez le directeur des postes,
à Cologne et à Sarrebruck (Prusse]. •
-̃ .̃•̃> .i«™ i-fi-fi'9:b; :̃•'• •'̃
'r' pWS'ABONKE ̃ 's 'j i;;
rue des Prètrek*i^iîîtfcrérmai&-l'Auxerroi?, 17,
Départemens •.••••• 20 te.
î :-v> ̃ -faSii.'vi. -i»îh
ïn JU>fid«n» applj'to*. Thonaaa, gênerai ad-
1 i ̃ vertising agent 2 Catherine street Strand 16
> cowle and sbnvforeign newspapers office, 2,
iarot-Ann's lane, G. P, 0.; and Oeltay, B»*ïe«
et €•, Finch laue, ^Cernhill. > hn-nn >A. «̃
v- JV. È. Leiovmml**m »*b««» ne répond pas
des manuscrits, qui; lui sopt adressés»' et ne se
Charge pas dé les renvoyer^ iuiS ;;îj ;r 0; Uv -t
POLITIQUES ll'llflÉRAIKi^
Les annonces sont reçues
chez m< Pania, régisseur de» annonces,
.) ̃ • 40, place de la Bourse,
1: '40, place, du Joae~el:1
et au eureau du Journal^ fa
Il. iL 1r
PARIS, 3 DECEMBRE:
Nous rèproquisbhS d'après le journal
l'Italie le discours que M; ftatëzzi a jJro!-
jaopcë dâhs: la Séance Ûe îiihd'i AeMkt eil
âhûohçahi tfjie te nu'histëre avait pris la
résolution de se retirer êanS attendre le
>bie àë îd Chafflbre: ftahs l'apologie yil;il d
présentée de son administration, M. Ratazzi
a particuliè^emehi insisté sur les avantages
de l'alliance française, çfui lui parait fon-
dée sut les intérêts communs des deux
$ays. Abordant la question /capitale^ il a
Ppp'èie' tes efforts que son ministère 9
faits pour obtenir l'évacuation de Rome
par Farïnée française. « Cette évaluation,
I dit le ministres nous avions le droit
Jte ia demander a la fraHce j pafce
ïjde Horriè n'appartient pas à la France,
jtHàis à l'Italie: » En terminant^ J|[; Ratazzi a a
iéàûrè qifàp'rës' dvdir' éciibUé dans là mis-
sion qu'il s'était donnée, celle d'opérer la
conciliation entre les divers partis, le ca-
JMnet avait cru devoir se retirer, pour né
•pis être ùh obstacle ai la reconstitution d
îfahttiëjioBiS1.
Rien ne permet encore de prévoir l'is-
sue de la crise ministérielle et le résultat
des premières démarches qui ont ëtsé faites
«our la éttMpôâitidft du nouveau caBïiïët. ¡
heiïforiiing PpH Semble aBatidotitter1 là
Candidature du prince Alfred telle est
au moins la conclusion que l'on peut
êrer'tiu fabiivel article dji.e vient de pil-
lifër' ëë jblir'Hàl, el dont on trouvera plus
tôirj le texte. Autant l'organe habituel
de- lord Pàlmerstbn a montré pendant
plusieurs jours de chaleur et d'enthOU-
ààsoie à patronner l'élection dit pi'iilce
anglais du trône de Grèce* autant il sem-
ble maintenant aitàcliei; :d;im{jortatiee à
gbhsîatér que le gouvernement anglais est
resté neutre et "qu'il n'd rien fait pour sus-
citer ni pour favoriser ctetie candidature
H" â soin d;<3 rappeler' que dans, les pi-ë-
ipiers jours qui ont suivi la révolution
©t avant qu'aucune manifestation iie se fut
^o4tiile én-reçë; i'Ahgletefïe a pria l'i-
iiitiativé d'une proposition tendante à màin-
iefair les exclusions prononcées en 18fOj
||BHBsiliBH #ë, selon ce journal, lés deux
antres puissances protectrices auraient ac-
cueillie d'une manière équivoque et il
fait observer malicieusement que c'est à la
suite des manifestations populaires qui
se sontsucèédé en fàreur dû prince Al-
t¥ëà que la Russie, se ravisant tout à coup1,
eët venue proposer l'arrangement qiie
l'Angleterre avait proposé dès Torigine.Quoi
qu'il en soit, le journal anglais prend acte
le m PrBpoiifib'il ar'rlvé-ë ̃ A ce tjti'il ^rdih
de Saint-Pétersbourg, et il se déclare prêt a
l'accepter, sous la conditiou expresse et
bien entendue que le duc de Leuchtenberg
sera considéré comme membre de la fa-
Biillë i;êgnâhl en Russie et, à ce litre
exclu de toute prétention au trône de Grèce.
il est certain, dit ce journal, que si le prince
j^fred est exclu le duc de Leuchtenberg
Aoijt l'être, égalementi Ainsi voilà, les bàtte-
fles du journai anglais iémàsqu^es | aitisi
se trouve justiflée 'l'opinion de ceux qui
voyaient dans le patronage accordé par ce
llllLLEÎi DU JoUffil DES DEBATS
,n:¡: ,,1 f", ¡;i'
,4A,PUDEUR,9,
»: 1.U-: ̃' sâcVfeLLËi '̃
( Voir les Numéros des 27, 28 novembre,
2 et 3 décembre.) .-mcV'
C'était l'ancien boudoir de la baronne
de Maûld ïl 'cotnmuniquùit autrefois avec
éa chàitibfe à.eoueher où personne n'avait
pénétré depuis vïii|t ans que la baronne
n'était plus. en ftfàsqûàit la pbrte; cette tenture som-
bre marquait a;ùx hôtes du baron les limités
dëëon hospitalité; èommè ces brouillards
qui flottent, dît-on aux extrémités du
monde. Les femmes ne faisaient ordinai-
rement que passer dans ce petit salon qu'é-
clairait une seule lampe placée sur un ma-
gnifique lampadaire, composé1 par Saint-
Luc comme toutes les œuvres' d*art de la
maison il ne servait guère de refuge qu'à
dès ariians trop maltraités qui venaient y
reprendre courage, ou à des causeurs fa-
tigués qui venaient y reprendre baleine.
Mais par bonheur il était désert alors.
Sàînt-Luc fut sur le point de remercier la
Providence mais il réfléchit qu'elle n'avait
pas encqre fait pour lui tout ce qu'il fallait r
faîrë,' puisque M"" dé" Maule n'était pàslà.
Il s'assit dans le 'coin îë plus obscur de la
pièce et mit sa tète dans ses mains. `
't_ Ah Saint-Lùc, lui dit MMe de Maule
qui s'était approchée sans bruit, je m'a-
perçois bien qu'il y a six mois que vous
m*aimez!
^Et moi, répondit-il, je suis tenté de
croire que vous ne m'aimez; plus.
'J-l. Que vous ne m'aimez plus! re-
prit-elle, car sa tactique était décidément
de ne pas entendre et de prendre toujours
le^cnârigê. Mais il le dit lui-même qu'ifno
m'àime plus
'•B- Je n'ai pas dit cela, répliqua Saint-
Luc. .?..̃<'̃
journal à la candidature du prince Alfred
tirië iiiântëuvre diplomatique) tin expédient
renouvelé de J 850 polif faire ëcllecî à la
candidature que la Russie tenait secrète-
rrieiit en réserve. Cette brusque évolution
du Mprhiiig Post ëstd'aiitantplus importante
& signaler* qu'elle coïncide avec l'article
c{ûe; vient de publier le Journal de
Saint-Pétersbourg, et que nous signalait
hier" le télégraphe, article dont il semble
résulter que; "de son coté," le gouverne-
ment russe abandonnerait la 'candidature
du duc de Leuchtenberg. Si les vues
du gouvernemettt anglais et du gouver-
iieinëhtru&ës^ntd'âëëordavec le langage
de ces deux'journaux, la double concession
faite à Londres et à Saint-Pétersbourg doit
être considérée comme un'acheminement,
cérame un grand pas île fait vers la solu-
tion que poursuit en ce moment la diplo-
matie, et qui, dans l'état actuel des choses,
semble s'imposer avec la même force aux
trois puissaiïcès directement intéressées
dans la question.
En même temps le Times, qui du reste
•̃ â'avôfifoïnf ï se uesatôuër Hsiïr cette ques-
tion puisqu'il s'est toujours prononcé
contre la candidature du prince Alfred)
remet en avant la candidature de l'archi-
duc Maximilien.
La crise que la, disette du coton fait pe-
ser de plus en plus sur quelques uns de nos
dëpdrteriierls manufacturiers, et dont les
approches de l'hiver menacent d'accroitre
les rigueurs^ ne pouvait manquer d'exciter
là juste sollicitude et l'intérêt des ilégo-
cians et des manufacturiers qui sont
les témoins obligés de ces souffrances. Un
comité vient de s'organiser à Rouen, sous
la présidence de M. Pouyer-Quertier, pour
faire appel à la bienfaisance publique efl
faveur" des nombreux ouvriers de la
Seïile- Infél'ietlf e qtle le chômage des ate-
liers prive de leur travail et de leur pain.
L'appel du comité r'oùennais fie s'adresse
qu*au département de la Seine-Inférieure
mais nous avons lieu d'espérer que le pays
tout entier voudra s'associer à cette pensée
généreuse et prouver" Sa Sympathie pour
ces classes laborieuses en les secourant
dtitls leur détresse; r L* Autocar.
j, BOURSE DE PARIS.
CLOTURE le 2. le 3. HAUSSE. BAISSE.
Comptant. 70 SO 70 40 » » » 10
Fin cour; i 70 75 70 60 » » » 15
4 t/* Ô/Ô
Comptant! 97 90 97 90 » •' »
Fin cour 98 40 » » »»»>
̃ Télégraphie privée
Copenhague, le 2 décembre, soir.
'La Berlingske déclare que le gouvernement
danois n'a pas encore répondu la dépèche de
lord Russeiï du 20 nôtelillire:
• Turin, le 2 décembre.
A !a Chambre des. Députés, M. Ratazzi repousse
l'accusation de servilité vis-à vis de la France
adressée au ministère. Nous sommes lès amis
de la France) a-t-il dit, par reconnaissance et
parce, que nous crOyflns l'alliance française
basée sur les intérêts communs des deui paysi
M. Ratazzi rappelle sa résistance aux préten-
< < l
v.V", -iVIflVr-4îPÉCEMBPK;4«l6^ *,̃̃ ]
Ooiririle si j'avais besoin de l'ap-
prendre de sa bouche! dontinua-t-elle vi-
vement comme si ses actions n'étaient
pas là qui parlent pour lui
•a_Calysté, dit-il, soyez franche, je vous
en prie, Cruelle même s'il le faut. Conve-
nez qu'il y a "six mois vous ne m'eussiez
point condamné à rester trois jours en-
tiers sans Voue voir. Convenez que si la
nécessité vous eût forcée de vous éloigner
de moi pendant trois jours, c'est trois
siècles que je devrais dire, au moins
vous ne l'eussiez pas fait sans m'avertir,
sans plus songer à moi que si je ne vivais
pas uniquement en vous et par vous, et
que vous ne le sachiez point.
Mais comment êtes-vous informé que
je me suis absentée trois jours? interrom-
pit M™" de Maule. C'est donc la renommée
qui vous l'aura fait savoir; car jé n'ai pas
appris que durant ces trois siècles, comme
vous dites, vous soyez venu chercher de
mes nouvelles. Aucun de mes gens ne vous
a vu.
Ah! Calyste! s'écria Saint-Luc, quel
jeu jouez-vous avec moi? Est-ce le moment
de la raillerie quand vous voyez que je
souffre encore du mal que vous m'avez fait/
Je vous aidoncflffligé, je vous ai donc
fait souffrir? lui demanda .M™ de Maule
d'une voix altérée par la douce émotion
qui la gagnait malgré elle. Vous aimez donc
encore à me voir? Vous ne sauriez donc
vous accoutumer à vivre sans moi? Est-ce
que cela est bien vrai?
si cela est vrai.
Alors, reprit-elle en souriant, puis-
qu'il en est ainsù mon pauvre ami, je vous
pardonne. j
Quoi! dit-il, vous me. Grand Dieu!
c'est elle qui me pardonne, quand c'est
elle.
Eh bien reprit la jeune femme, ne
va-t-il pas se révolter? Voulez-vous dé-
truire l'effet de vos bonnes paroles de tout
à l'heure? Saint-Luc, ne perdons pas de
temps en vafces querelles. Vous devriez
gvoir tant <|eçhof^s àmé dire depuis trois
tions du gouvernement français dans la ques-
tion du traité de commerce. En Orient, le mi-
nistère a défendu le principe des nationalités.
flans là question de Rome, ses efforts ont été
dirigés vers la cessation de l'occupation fran-
çaise et l'abolition des barrières qui séparent
fe. territoire pontifical du royaume d Italie.
Nous avions, ajoute-t-il, le droit de faire
cette demande à la France, parce que Rome
n'appartient pas â là France, mais à 1 Italie.
Nous avons cru pouvoir Opérer la concilia-
tion entre les fractions parlementaires coritrrie
l'avait fait M. de Cavour en 1852. Nous n'avons
pas réussi; c'est pourquoi, bien convaincus
qu'il est'iriip'osslWe de gouverner sans l'appui
d'une majorité compacte, et tràignant que no-
tre: présence au ministère ne fut un obstacle à
la recomposition de cette majorité, nous avons
donné notre démission..»
Les communications directes sur le chemin
de' fer d.e Horde à Naples ont commencé au-
jourdhui:
̃ ̃"• Londres, le 3 décembre-
Le Morning Post, répondant au Journal de
Saint-Péters6ourg, maintient que le cabinet de
Saint-James a proposé, au début de la question
grecque, de renouveler la déclaration de 1830,
qui excluait du trône le prince Alfred avec les
autres membres des familles régnantes de
France, d'Angleterre et de Russie.
La Russie revient aujourd'hui à cette manière
de voir parce que l'élection du prince Alfred
est assurée, mais son intention, après avoir
fait écarter ie'pïince Alfred par les trois puis-
sances, est de proposer la candidature du duc
de Leuchtenberg comme n'appartenant pas à
la famille impériale de Russie.
On s'imagine pouvoir triompher trop aisé-
ment de la diplomatie anglaise si on croit que
l'Angleterre signera un nouveau protocole qui
n'établirait pas clairement l'inéligibilité du duc c
de Leuchtenberg. Nous espérons que la Russie
entrera dans ces vues, et les Grecs auront alors
à élire un roi en dehors des trois familles des
puissances protectrices. Les Grecs ne voudront
pas de l'archiduc Maximilien parce qu'il est ca-
tholique, mais le prince Nicolas de Nassau au-
rait peut-être des chances.
Londres, le 3 décembre.
Hier, il a été tenu un meeting de membres de
l'aristocratie et d'autres personnes de distinc-
tion appartenant au Lancashire. Lord Derby a
fait un appel chaleureux en faveur des ouvriers
et a souscrit pour une somme nouvelle de
SOOOliv. st. (123,000 fr.). D'autres personnes
ont également souscrit pour des sommes con-
sidérables.
(Service télégraphique Havas-Bullier.)
Agence continentale.
1 Turin, le 2 décembre, soir.
La crise ministérielle n'est pas résolue. Le
roi a eu une longue conférence aveé M. Cassi-
nis, mais de grandes difficultés se présentent
pour composer une nouvelle administration.
Le! ministère reste au pouvoir jusqu'à la com-
position d'uti nouveau cabinet.
.•̃̃̃ Pour l'agence continentale
Rêmï Deviéhs secrétaire.
Nous recevons cette nuit les dépèches
ci-après
Berlin, le 3 décembre.
On annonce que le comte de Goltz, envoyé
extraordinaire de Prusse à Saint-Pétersbourg,
a été nommé ambassadeur à Paris, et que le
comte de Redern, envoyé extraordinaire de
Prusse à Bruxelles, a été nommé en la même
qualité a Saint-Pétersbourg.
Londres, le 3 décembre, soir.
Le paquebot Ripon, qui quittera demain
SOdthampton, emportera 264,11-i liv. st. pour
les Indes-Orientales. La presque totalite du
numéraire expédié est en argent.
Marseille, le 3 décembre.
Le Rhône a envahi les quais d'Avignon et di-
vers points du département de Vaucluse.
Les inondations ont causé aussi de graves
dégâts du côté de Beaucaire, sur divers points
de la Provence et à Marseille même, ou des
écroulemens ont eu lieu.
Aujourd'hui le temps est meilleur.
On signale cinq naufrages sur la côte de
Manfredonia, province de Capitanate.
̃' • (Service télégraphiqwe Haroas-But6ier.)
jours. Racontez-moi ce que vous avez wu.
Ce que j'ai fait! lui répondit-il. Oh!
je n'ai pas pris la fjiite, moi j'avais la foi
que vous n'aviez point, et, trahi par vous,
je n'ai pas cessé de combattre. Ce que j'ai
fait! Mais, Calyste, j'ai persuadé le baron!
nous gardons la Pudeur!
Je ne vous crois pas! s'écria IVIm° de
Maule.
Calyste, lui dit-il.
Non, ce n'est pas possible, reprit la
jeune femme. Quoi! mon oncle qui m'a
résisté vous aurait cédé, à vous.
A moi, Madame, fit-il en souriant, à
moi qui ne suis pourtant qu'un homme.
Ah! vous vous vantez! dit-elle, vous
n'êtes pas si fin politique. Ce n'est pas
votre habileté, voyez-vous bien, qui a fait
ce miracle, c'est la puissance même de
notre amour. Ce n'est pas vous qui avez
vaincu mon oncle, c'est la lettre.
H est vrai, répondit Saint-Luc, la
pensée de cette chère lettre me donnaii
bien du courage. Vous connaissez le ba-
ron jugez si la lutte a été vive. Maismo
ia Haaic />nmmR touiours, avec les yeux dt
mon cœur, ces mots si tendres, si pas-
gionnés. Comme vous m'aimiez, Calyste,
quand vous avez écrit cela Comme il vous
tardait alors de me voir et comme votre
unique désir. <
Taisez-vous, interrompit doucement
M.me' de Maule. On se souvient de ces cho-
ses, mon ami, on n'en parle pas. 1
Eh reprit il en riant, je vois encore
le baron attachant des yeux enflammés sur
notre Pudeur. Il me semblait qu'il allait
percer l'argile de ses regards et découvrir
le trésor qu'elle renfermait.
Oui, dit Mme de Maule, il soupçonnait
que nous lui avions mis un cœur. Mon
oncle est un homme qu'on ne trompe pas
aisément. Mais il ne sert à rien dans la vie
d'avoir tant de finesse; il vient toujours
un moment où l'on n'en a pas assez. Vous
ne savez pas quel péril j'ai couru pour vous
l'autre jour, et combien il s'en est fallu
Nous résumons airisi qu'il suit notre
correspondance de Turin du \ef décembre
M. Ratazzi vient d'annoncer sa retraite à la
Chambre, II l'a fait en termes dignes et fer
mes'. il a dit qu'il avait la conscience d'avoir
sauvé l'unité italienne; qu'il avait essayé de
constituer une majorité compacte, qu'il n'y y
avait pas réussi (ces paroles font allusion aux
tentatives d'arrangemens avec MM. Peruzzi et
que dès lors il résignait un pou-
voir qu'il ne pouvait plus exercer au profit du
pays. Il a fini en disant qu'il appuierait ses
successeurs et qu'il leur souhaitait des adver-
saires plus loyaux et plus justes que ceux qu'il
avait rencontrés.
Un député lombard, M. Finzi, a voulu faire
voter, après cette déclaration Un ordre du jour
qui contenait un blâme implicite contre le mi-
nistère. Cet acte de mauvais goût été littérale-
ment hué par la Chambre et par les tribunes.
La Chambre s'est séparée sans ajournement
fixe.
M. Cassinis a été chargé par le roi d'organiser
un ministère. M. Cassinis était le garde des
sceaux de M. de Cavour. C'est un avocat de
Turin, estimé de tout le monde.
On se trouve à présent en présence de deux
combinaisons possibles
L'une de former Un ministère neutre en de-
hors des chefs de parti, destiné à faire les af-
faires, et surtout à faire voter l'impôt et l'em-
~ant, '1'0 ,¡,,
^e projet a des avantages et des inconvéniens
que vous comprenez mieux que moi.
L'autre consiste à appeler MM. Minghetti et
Peruzzi, chefs de la coalition qui vient de triom-
plier.
Telle est la situation parlementaire actuelle.
On croit généralement que la crise se prolon-
gera deux ou trois jours. Je crois inutile de
vous raconter toutes les démarches qui se font
ou qui se feront. Ces choses-là sont de peu d'in-
térêt, et on court toujours le risque d'être mal
informé. Vous saurez le résultat par le télégra-
phe et je m'empresserai de vous donner la
signification. précise de la combinaison qui
triomphera. T
Somme toute, la crise me paraît grave. Le midi
de la Péninsule est encore frémissant des suites
de l'entreprise de Garibaldi. L'état des finances
est peu satisfaisant; les rapports avec la France
sont difficiles. Les nouveaux ministres, quels
qu'ils soient, auront un fardeau bien lourd à
porter. P, Camus.
On lit dans le Morning Post
« La diplomatie n'a pas été oisive sur la ques-
tion de la succession au trône de Grèce. Cha-
cune des trois puissances protectrices a pris
quelque intérêt a une révolution qui, bien que
prévue comme devant forcément arriver quel-
que jour les a surprises cependant.
Le gouvernement anglais, jusqu'à un cer-
tain point, a été l'origine a& cette activité de
négociations. Nous croyons du moins que lors-
que la révolution grecque a éclate, nous avons
eus tes premiers à -chercher à ouvrir la voie a
une entente préliminaire.
Nous pouvons dire qu'avant la première
manifestation du sentiment public au sujet
d'un nouveau roi, l'Angleterre a fait remarquer
aux deux autres puissances protectrices 1 op-
portunité d'une Note identique comme guide de
leur conduite.
Cette Note devait déclarer exclues du trône
de Grèce les familles régnantes des trois puis-
sances en question. C'était là une proposition
naturelle de notre part, parce qu'elle était con-
forme à la déclaration incluse dans le protocole
rédigé le 3 février 1830 avant l'élection du roi
Othon.
»°Quoi que l'on ait pu penser alors de l'utilité
ou même de la nécessité morale où l'on était
de s'en tenir aux termes de ce protocole,
il était clair qu'aucune clause distincte et
définie ne le rendait permanent; et par consé-
quent, après trente-deux ans, l'Angleterre ju-
gea qu'il convenait d'appeler l'attention des
autres puissances protectrices sur l'arrange-
ment fut entre elles en 1830, et, estimant
cette clause salutaire en elle-même, que
le moment était venu de les inviter de nouveau
à se prononcer par une Note identique. Il est
donc évident que, dans les premiers jours de
la révolution grecque, nous n'avions aucune
intention d'adopter une marche différente de
celle que nous avons suivie en 1830 concurrem-
ment avec la France et la Russie.
le peu que mon oncle ne devinât notre
imour et notre secret, quand je suis allée
['avertir'en votre nom que vous ne lui
donniez pas la belle statuette. Ft pour-
tant il n'a pas deviné. Mais vous enfin
quel détour avez-vous donc pris pour l'o-
bliger de renoncer à ce qui lui était si
cher? Que lui avez-vous dit pour le con-
vaincre ?
Presque rien. Un mot seulement. Je
lui ai dit que la Pudeur se casserait au
four.
Mais, au lieu de lui répondre, Mmo de
Maule pâlit.
-N'avez-vous rien entendu? dit-elle.
Là. il me semble que ce rideau a trem-
blé.
Saint-Luc courut au rideau et le souleva.
La porte qu'il cachait était bien close.
J'ai pourtant entendu comme le bruit
d'une serrure qui se refermait, murmura
Mme de Maule, et j'ai eu peur. Il faut rentrer
au salon, mon ami.
Mais, lui dit Saint-Luc, est-il sage d'y y
rentrer ensemble?
N'importe, répliqua-t-elle. J'en serai
quitte pour quelques sourires au passage.
Je ne veux pas que vous restiez ici.
Ainsi fiiiis-SE~Ilt VIII. belles eh-oses. 11-~
Ainsi finissent les plus belles choses. Il
s'en fallait bien que Mmo de Maule rappor-
tât la paix de cette heureuse entrevue.
Saint-Luc l'interrogea sur la cause de son
trouble mais elle ne fit que sourire, en
lui disant que c'était une folie. A peine
avaient-ils fait quelques pas ensemble au
milieu de la foule, qu'elle le quitta pour
s'asseoir, comptant bien que les causeurs
ne manqueraient point de revenir autour
d'elle, et elle les accueillit presque avi-
dement, car elle avait besoin de répan-
dre son imagination et de lui donner
le change. Saint-Luc ne lui envia point
la distraction qu'elle voulait prendre et
s'éloigna. 11 aimait peu ces joutes so-
nores de la parole, sachant bien qu'il
h Mais la proposition ne reçut pas l'accueil
que nous avions présumé, Les autres puissan-
ces protectrices parurent regarder les stipula-
tions du protocole de 1830 comme lettre morte.
» Le "gouvernement russe a plus particuliè-
rement considéré la restriction comme péri-
mée. La coni* de Saint-Pétersbourg avait pro-
bablement son candidat, La Russie pensait que
tous les Grecs étaient ses serfs et ses esclaves
soucieux d'exécuter ses ordres et par-dessus
tout d'être gouvernés par un prince de race
russe. ̃̃̃
» Nous n'insistons pas sur les motifs de la
France. Chacun de nos lecteurs les jugera tout
aussi bien que nous. Mais ce qu'il est bon de
rappeler pour en venir au fait, c'est que la
proposition de l'Angleterre n'a point abouti et
qu'en conséquence il n'a point été rédigé de
Note identique. Ce refus fait à la proposition
impliquait de la part des autres puissances pro-
tectrices l'opinion que le protocole de 1830 est
caduc, et qu'ainsi les Grecs étaient libres de
choisir leur souverain sans être arrêtés par au-
cune restriction.
» Depuis lors, des manifestations populaires
ont eu lieu en Grèce; elles ont été contraires à
ce que nous pensions et encore plus â ce qu'at-
tendait la Russie. Le choix de la nation en faveur
d.u prince Alfred parait, autant que nous pou-
vons en juger à distance, être absolument una-
nime. Partout des déclarations sont faites en sa
faveur, et plusieurs des principales villes, im-
patientes des formalités qu'eue la réunion de
l'Assemblée nationale t'ont déjà proclame
roi. Il n'est point douteux que la correspon-
dance échangée entre les trois puissances sem-
ble avoir donné une sorte de sanction par
avance à ce choix. Mais, si nous sommes bien
informés, cette remarquable démonstration de
la part du peuple grec a amené le gouvernement
russe à revenir sur son premier refus d'adlie-
rer à la proposition de l'Angleterre. Tout le
monde prévoyait que la Russie ne verrait pas
un prince anglais monter sur le trône de Grèce
sans faire au moins une tentative pour l'em-
pêcher. Il semble donc que, ne trouvant pas
les Grecs obéissans à sa volonté comme elle
l'avait supposé, elle propose aujourd'hui ce que
nous proposions dansTorigine.
» On ne peut pas féliciter le gouvernement
russe d'avoir déployé cette habileté diplomati-
que pour laquelle il est si vanté. On pourra al-
léguer sans doute que la Russie, ayant repoussé
notre proposition originaire, a laissé, en ce qui
la concerne, les Grecs libres de choisir leur
souverain, sans aucune restriction.
» II n'est pas douteux que le cabinet de Saint-
Pétersbourg espérait que l'expulsion d'Othon
serait le signal du triomphe du duc de Leuch-
tenberg, et il aimait mieux violer le protocole
de 1830 que de barrer la route à son candi-
dat favori.
» A première vue, il peut ne pas sembler très
facile de résoudre cette question si compliquée.
Il est parfaitement inutile que nous réfutions
cette assertion que l'Angleterre a provoque la
candidature du prince Alfred. Nous avons gardé
une neutralité qui ne s'est pas un seul instant
démentie.
» La force de la volonté populaire en Grèce
est venue nous surprendre, et nous avons dû
naturellement considérer une telle manifesta-
tion de sentimens comme un fait dont il fallait
tenir compte.
» D'autre part, le gouvernement russe fait
une proposition qu'il a d'abord repoussée
lorsqu'elle était présentée par nous. C'est un
second point à considérer. En tous cas, nous
ne pourrions discuter aujourd'hui cette pro-
position qu'à une seule condition c'est qu'il
serait expressément entendu que le duc de
Leuchtenberg devrait, à tous égards, être re-
gardé comme membre de la famille régnante
de Russie.
» Il n'est point douteux que si le prince Al-
fred est exclu, le duc de Ltuchtenberg doit
l'être aussi. Cela convient-il à la Russie ? Il est-
bien tard pour qu'elle-même aujourd'hui nous
fasse la proposition qu'elle a d'abord rejetée;
mais les raisons de ce changement dans sa po-
litique sont suffisamment claires.
» Le nom du duo de Leuchtenberg, cela est
bien connu, est une espèce de symbole de l'a-
gression révolutionnaire; ce serait un excel-
lent instrument dans les mains du parti mos-
covite fanatique pour arriver à ses fins dans
l'Europe du sud-est.
» Quant à ce qui nous concerne, nous serons
heureux de nous entendre avec les autres puis-
sances protectrices de la Grèce, tout en défen-
dant en même temps les intérêts du peuple
grec. »
cessait d'avoir de l'esprit dès qu'un au- i
tre homme en faisait trop voir auprès 1
deMme de Maule. Tout entier dans le mo-
ment à la joie d'avoir revu sa maîtresse, 1
le cœur encore doucement remué par i
l'assurance qu'elle l'aimait toujours, il
avait plus que jamais besoin d'être seul,
et il se mit errer dans ce salon resplen-
dissant de lumières, de femmes belles et
richement parées, avec la même indiffé-
rence et le même détachement de toutes
ces choses mondaines que s'il se fùt pro-
mené dans une forêt vierge.
Tout coup quelqu'un se dresse devant
lui. Son premier mouvement est de reculer
avec une sorte d'épouvante. Il a reconnu
31. de Maule. L'amoureux Saint-Luc, dans
son extase, était si loin de songer à lui!
Il avait oublié que le baron fût de ce
monde il se trouvait pris au dépourvu,
n'avant nullement réfléchi à la conduite
qu'il serait bien de tenir vis-à-vis du ter-
rible vieillard, n'ayant point préparé ses
répliques. Et pourtant il ne pouvait douter
que le premier mot du baron ne fût pour
lui parler de la Pudeur.
Qu'avez-vous donc, mon cher maître ? 9
Est-ce que je vous fais peur? lui demanda
le vieillard d'un ton si naturel que Saint-
Luc en 'fut à peu près rassuré. Je crois
que vous mettez tous vos soins à vous
cacher de vos amis ce soir. Je vous cherche
depuis plus d'une heure. J'ai besoin de
vous.
Dieu soit loué monsieur le baron,
répondit Saint-Luc le plus gracieusement
qu'il put. Me voici.
Tenez, Saint-Luc, reprit M. de Maule,
préparez votre modestie à soutenir le choc,
car je vais vous dire une chose assez flat-
teuse. Vous m'accorderez bien que mon
amitié n'est pas celle du premier venu. Eh
bien vous l'avez, mon cher. Je vous re-
̃ garde comme mon ami, bien que vous ayez
trente ans de moins que moi. Je sais qu'on
peut se reposer sur vous avec assurance,
̃ que vous êtes un homme enfin un cœur
l loyal et un ferme esprit. C'est pourquoi je
Les nouvelles de New-York, par la voie
ordinaire, sont en date du 19 novembre/
On lit dans le Courrier franco-américain
« Un ordre du jour du générai Burnside divise
l'armée du Potomac en trois corps. Le premier
est commandé par le général Sumner, le second
par le général Franklin et le. troisième par le
général Sigel.
». D'après une dépêche de Washington, toute
l'armée du Potomac s'est mise en marche et se
dirige sur Frédériksburg. • •
» Une correspondance adressée de Warrenton,
en date du 17, à la Press de Philadelphie, con-
firme cette nouvelle.
» C'est le corps d'armée du général Hooker
qui a commencé le mouvement en avant dank
la matinée du 17. Il a été suivi dans le cours de
la journée par les corps des généraux Franklin
et Sumner. '̃
» Quant à Stonewal Jackson, il bat en retraite
derrière Manassas-Gap. Il se trouvait ces jours
derniers dans la vallée du Shenandoah, .dans le
but de s'emparer de quelques convois de muni-
tions, si l'occasion s'en présentait, mais acr
tuellement il se replie positivement dans la di-
rection de Charlottsville.
» D'autre part, on prétend que Jackson n a
pas abandonné la vallée du Slienandoah, et
qu'à la tête de 40,000 hommes il se dirige vers
le nord. Nous croyons peu à l'exactitude dé
cette dernière assertion. M-P^ t
» Leiénéral Burnside n'a pas ete mactif de-
puis qu il occupe le commandement de l'armée
du Potomac, et on s'attend à le voir mettre les
rebelles au pied du mur, c'est-à-dire à livrer
bataille ou a battre en retraite' jiisqu a Ricn-
mond.
» La canonnade entendue samedi dernier au
quartier-général de Warrenton provenait d'un
engagement qui a eu lieu à mi-chemin de War-
renton Springs et de Fayetteville, entre un dé-
tachement rebelle et une batterie d'artillerie
pennsylvanienne. Après l'échange de quelques
coups de feu, les separatistes se sont retires,
Les fédéraux ont en 3 ou 4 hommes légèrement
blessés. »
La Crise actuelle en Prusse (4).
La Prusse est livrée en ce moment à un
grand désordre moral et politique. Nos cor«-
respondans, qui s'en montrent très vive-
ment préoccupés, ne s'en prennent pas à la
Constitution, comme il paraît que beau-
coup de Prussiens seraient disposés à le
faire, mais à l'abus que les grands pouvoirs
de l'Etat ont fait de leurs attributions res-
pectives, sans qu'on puisse les accuser cepen-
dant de s'être écartés de la limite stricte do
leurs droits. Les grands pouvoirs sesont con-
formés rigoureusement aux prescriptions
littérales de la Constitution on peut seu-
lement leur reprocher de ne s'être pas suf-
fisamment pénétrés de son esprit, et de
n'avoir pas eu la conscience de leurs de-
voirs réciproques. C'est là, nous dit-on, la
véritable cause de la crise où se trouve la
Prusse. Cette crise est le résultat du con-
flit qui s'est élevé entre les défenseurs
acharnés et absolument logiques du texte
brutal de la Constitution, en sorte que, la
Constitution à la main, chacun peut se faire
excuser, sinon se justifier.
11 y a malheureusement dans la loi con-
stitutionnelle de la Prusse des armes pour
tout le monde cette loi est remplie de
dispositions contradictoires d'anomalies
étranges et qui heurtent les principes fon-
damentaux du gouvernement constitution-
nel, aussi bien que ses règles élémentaires.
Comment cela s'est-il fait ? d'où viennent
ces bigarrures dans une loi rédigée par des
hommes éclairés et qui n'ignoraient pas
les expériences faites de nos jours par tant
de peuples et à leurs dépens? Cela s'ex-
plique par les ougines diverses de la Con-
stitution de la Prusse. Le feu roi Fré-
déric-Guillaume IV. en avait accorde une en
(1) Voir le Journal des Débats du 28 novembre..
me propose aujourd'hui de vous demander
un bon conseil.
Monsieur, dit Saint-Luc, vous me fai-
tes trop d'honneur, et je regrette de le
mériter si peu.
-Point de complimens! interrompit le
baron. Aussitôt que nous serons seuls.
Mais que tout ce monde m'ennuie, mille
diables! Il y a vingt ans que je médite à
la fin de chaque hiver de ne pas ouvrir
mon salon l'année suivante. Saint-Luc,
voulez-vous souper avec moi?
Souper avec vous? reprit Saint-Luc
au comble de la surprise. Mais certes
monsieur le baron, je le veux bien.
Voilà qui est entendu, dit le vieillard,
mais je désire qu'on ne le sache point ici.
Mrac de Maule, ma nièce, doit surtout igno-
rer cette petite partie de garçons que nous
allons faire ensemble. Descendez au jardin,
mon ami, quand une heure sonnera; j'irai
bientôt vous y rejoindre.
Pour cette fois Saint-Luc ne sut que re-
pondre. 11 se contenta de s'incliner, et le
vieillard s'éloigna en lui faisant de la main
un signe d'intelligence qui acheva de lui
mettre l'esprit en déroute. Qu'était-ce que
ce souper? Quelle incroyable aventure
quelle nouveauté! quelles ténèbres!
A ce moment, la grande pendule du sa-
lon s'agita dans son cartel et sonna mi-
nuit. Saint-Luc bondit à l'idée que Mmo de
Maule songeait peut-être à se retirer,
qu'elle allait lui demander son bras pour
la reconduire à sa voiture et l'accabler de
cent questions en voyant qu'il ne se pré-
parait pas à la suivre, et-qu'au contraire
il entendait demeurer après elle. Il lui
parut bien plus sage d'éviter l'interroga-
toire, de s'esquiver sur-le-champ, de ga-
gner le jardin, dût-il y attendre deux heu-
res le signal de M. de Maule.
On entrait alors dans le printemps; les
nuits étaient belles et presque tièdes. Saint-
Luc se mit à marcher à grands pas sous une
allée de tilleuls qui bourgeonnaient et ré-
pandaient la douce odeur de la végétation
nouvelle Uappelaiten vain à son aidetou-
JIM 4 MÇEMBRI
t 862.' 1',
:̃• ̃ -c'pji S'AfiONïBE .̃ J
à' RO~.r'
chez Werée Merle, place Colonne;
• k Naples,
die? Etienne Dnfresne, rue Médina, 61;
Pour l'Allemagne, l'Autriche, la Prusse `
'̃•̃̃. et la Russie',
chez le directeur des postes,
à Cologne et à Sarrebruck (Prusse]. •
-̃ .̃•̃> .i«™ i-fi-fi'9:b; :̃•'• •'̃
'r' pWS'ABONKE ̃ 's 'j i;;
rue des Prètrek*i^iîîtfcrérmai&-l'Auxerroi?, 17,
Départemens •.••••• 20 te.
î :-v> ̃ -faSii.'vi. -i»îh
ïn JU>fid«n» applj'to*. Thonaaa, gênerai ad-
1 i ̃ vertising agent 2 Catherine street Strand 16
> cowle and sbnvforeign newspapers office, 2,
iarot-Ann's lane, G. P, 0.; and Oeltay, B»*ïe«
et €•, Finch laue, ^Cernhill. > hn-nn >A. «̃
v- JV. È. Leiovmml**m »*b««» ne répond pas
des manuscrits, qui; lui sopt adressés»' et ne se
Charge pas dé les renvoyer^ iuiS ;;îj ;r 0; Uv -t
POLITIQUES ll'llflÉRAIKi^
Les annonces sont reçues
chez m< Pania, régisseur de» annonces,
.) ̃ • 40, place de la Bourse,
1: '40, place, du Joae~el:1
et au eureau du Journal^ fa
Il. iL 1r
PARIS, 3 DECEMBRE:
Nous rèproquisbhS d'après le journal
l'Italie le discours que M; ftatëzzi a jJro!-
jaopcë dâhs: la Séance Ûe îiihd'i AeMkt eil
âhûohçahi tfjie te nu'histëre avait pris la
résolution de se retirer êanS attendre le
>bie àë îd Chafflbre: ftahs l'apologie yil;il d
présentée de son administration, M. Ratazzi
a particuliè^emehi insisté sur les avantages
de l'alliance française, çfui lui parait fon-
dée sut les intérêts communs des deux
$ays. Abordant la question /capitale^ il a
Ppp'èie' tes efforts que son ministère 9
faits pour obtenir l'évacuation de Rome
par Farïnée française. « Cette évaluation,
I dit le ministres nous avions le droit
Jte ia demander a la fraHce j pafce
ïjde Horriè n'appartient pas à la France,
jtHàis à l'Italie: » En terminant^ J|[; Ratazzi a a
iéàûrè qifàp'rës' dvdir' éciibUé dans là mis-
sion qu'il s'était donnée, celle d'opérer la
conciliation entre les divers partis, le ca-
JMnet avait cru devoir se retirer, pour né
•pis être ùh obstacle ai la reconstitution d
îfahttiëjioBiS1.
Rien ne permet encore de prévoir l'is-
sue de la crise ministérielle et le résultat
des premières démarches qui ont ëtsé faites
«our la éttMpôâitidft du nouveau caBïiïët. ¡
heiïforiiing PpH Semble aBatidotitter1 là
Candidature du prince Alfred telle est
au moins la conclusion que l'on peut
êrer'tiu fabiivel article dji.e vient de pil-
lifër' ëë jblir'Hàl, el dont on trouvera plus
tôirj le texte. Autant l'organe habituel
de- lord Pàlmerstbn a montré pendant
plusieurs jours de chaleur et d'enthOU-
ààsoie à patronner l'élection dit pi'iilce
anglais du trône de Grèce* autant il sem-
ble maintenant aitàcliei; :d;im{jortatiee à
gbhsîatér que le gouvernement anglais est
resté neutre et "qu'il n'd rien fait pour sus-
citer ni pour favoriser ctetie candidature
H" â soin d;<3 rappeler' que dans, les pi-ë-
ipiers jours qui ont suivi la révolution
©t avant qu'aucune manifestation iie se fut
^o4tiile én-reçë; i'Ahgletefïe a pria l'i-
iiitiativé d'une proposition tendante à màin-
iefair les exclusions prononcées en 18fOj
||BHBsiliBH #ë, selon ce journal, lés deux
antres puissances protectrices auraient ac-
cueillie d'une manière équivoque et il
fait observer malicieusement que c'est à la
suite des manifestations populaires qui
se sontsucèédé en fàreur dû prince Al-
t¥ëà que la Russie, se ravisant tout à coup1,
eët venue proposer l'arrangement qiie
l'Angleterre avait proposé dès Torigine.Quoi
qu'il en soit, le journal anglais prend acte
le m PrBpoiifib'il ar'rlvé-ë ̃ A ce tjti'il ^rdih
de Saint-Pétersbourg, et il se déclare prêt a
l'accepter, sous la conditiou expresse et
bien entendue que le duc de Leuchtenberg
sera considéré comme membre de la fa-
Biillë i;êgnâhl en Russie et, à ce litre
exclu de toute prétention au trône de Grèce.
il est certain, dit ce journal, que si le prince
j^fred est exclu le duc de Leuchtenberg
Aoijt l'être, égalementi Ainsi voilà, les bàtte-
fles du journai anglais iémàsqu^es | aitisi
se trouve justiflée 'l'opinion de ceux qui
voyaient dans le patronage accordé par ce
llllLLEÎi DU JoUffil DES DEBATS
,n:¡: ,,1 f", ¡;i'
,4A,PUDEUR,9,
»: 1.U-: ̃' sâcVfeLLËi '̃
( Voir les Numéros des 27, 28 novembre,
2 et 3 décembre.) .-mcV'
C'était l'ancien boudoir de la baronne
de Maûld ïl 'cotnmuniquùit autrefois avec
éa chàitibfe à.eoueher où personne n'avait
pénétré depuis vïii|t ans que la baronne
n'était plus.
bre marquait a;ùx hôtes du baron les limités
dëëon hospitalité; èommè ces brouillards
qui flottent, dît-on aux extrémités du
monde. Les femmes ne faisaient ordinai-
rement que passer dans ce petit salon qu'é-
clairait une seule lampe placée sur un ma-
gnifique lampadaire, composé1 par Saint-
Luc comme toutes les œuvres' d*art de la
maison il ne servait guère de refuge qu'à
dès ariians trop maltraités qui venaient y
reprendre courage, ou à des causeurs fa-
tigués qui venaient y reprendre baleine.
Mais par bonheur il était désert alors.
Sàînt-Luc fut sur le point de remercier la
Providence mais il réfléchit qu'elle n'avait
pas encqre fait pour lui tout ce qu'il fallait r
faîrë,' puisque M"" dé" Maule n'était pàslà.
Il s'assit dans le 'coin îë plus obscur de la
pièce et mit sa tète dans ses mains. `
't_ Ah Saint-Lùc, lui dit MMe de Maule
qui s'était approchée sans bruit, je m'a-
perçois bien qu'il y a six mois que vous
m*aimez!
^Et moi, répondit-il, je suis tenté de
croire que vous ne m'aimez; plus.
'J-l. Que vous ne m'aimez plus! re-
prit-elle, car sa tactique était décidément
de ne pas entendre et de prendre toujours
le^cnârigê. Mais il le dit lui-même qu'ifno
m'àime plus
'•B- Je n'ai pas dit cela, répliqua Saint-
Luc. .?..̃<'̃
journal à la candidature du prince Alfred
tirië iiiântëuvre diplomatique) tin expédient
renouvelé de J 850 polif faire ëcllecî à la
candidature que la Russie tenait secrète-
rrieiit en réserve. Cette brusque évolution
du Mprhiiig Post ëstd'aiitantplus importante
& signaler* qu'elle coïncide avec l'article
c{ûe; vient de publier le Journal de
Saint-Pétersbourg, et que nous signalait
hier" le télégraphe, article dont il semble
résulter que; "de son coté," le gouverne-
ment russe abandonnerait la 'candidature
du duc de Leuchtenberg. Si les vues
du gouvernemettt anglais et du gouver-
iieinëhtru&ës^ntd'âëëordavec le langage
de ces deux'journaux, la double concession
faite à Londres et à Saint-Pétersbourg doit
être considérée comme un'acheminement,
cérame un grand pas île fait vers la solu-
tion que poursuit en ce moment la diplo-
matie, et qui, dans l'état actuel des choses,
semble s'imposer avec la même force aux
trois puissaiïcès directement intéressées
dans la question.
En même temps le Times, qui du reste
•̃ â'avôfifoïnf ï se uesatôuër Hsiïr cette ques-
tion puisqu'il s'est toujours prononcé
contre la candidature du prince Alfred)
remet en avant la candidature de l'archi-
duc Maximilien.
La crise que la, disette du coton fait pe-
ser de plus en plus sur quelques uns de nos
dëpdrteriierls manufacturiers, et dont les
approches de l'hiver menacent d'accroitre
les rigueurs^ ne pouvait manquer d'exciter
là juste sollicitude et l'intérêt des ilégo-
cians et des manufacturiers qui sont
les témoins obligés de ces souffrances. Un
comité vient de s'organiser à Rouen, sous
la présidence de M. Pouyer-Quertier, pour
faire appel à la bienfaisance publique efl
faveur" des nombreux ouvriers de la
Seïile- Infél'ietlf e qtle le chômage des ate-
liers prive de leur travail et de leur pain.
L'appel du comité r'oùennais fie s'adresse
qu*au département de la Seine-Inférieure
mais nous avons lieu d'espérer que le pays
tout entier voudra s'associer à cette pensée
généreuse et prouver" Sa Sympathie pour
ces classes laborieuses en les secourant
dtitls leur détresse; r L* Autocar.
j, BOURSE DE PARIS.
CLOTURE le 2. le 3. HAUSSE. BAISSE.
Comptant. 70 SO 70 40 » » » 10
Fin cour; i 70 75 70 60 » » » 15
4 t/* Ô/Ô
Comptant! 97 90 97 90 » •' »
Fin cour 98 40 » » »»»>
̃ Télégraphie privée
Copenhague, le 2 décembre, soir.
'La Berlingske déclare que le gouvernement
danois n'a pas encore répondu la dépèche de
lord Russeiï du 20 nôtelillire:
• Turin, le 2 décembre.
A !a Chambre des. Députés, M. Ratazzi repousse
l'accusation de servilité vis-à vis de la France
adressée au ministère. Nous sommes lès amis
de la France) a-t-il dit, par reconnaissance et
parce, que nous crOyflns l'alliance française
basée sur les intérêts communs des deui paysi
M. Ratazzi rappelle sa résistance aux préten-
< < l
v.V", -iVIflVr-4îPÉCEMBPK;4«l6^ *,̃̃ ]
Ooiririle si j'avais besoin de l'ap-
prendre de sa bouche! dontinua-t-elle vi-
vement comme si ses actions n'étaient
pas là qui parlent pour lui
•a_Calysté, dit-il, soyez franche, je vous
en prie, Cruelle même s'il le faut. Conve-
nez qu'il y a "six mois vous ne m'eussiez
point condamné à rester trois jours en-
tiers sans Voue voir. Convenez que si la
nécessité vous eût forcée de vous éloigner
de moi pendant trois jours, c'est trois
siècles que je devrais dire, au moins
vous ne l'eussiez pas fait sans m'avertir,
sans plus songer à moi que si je ne vivais
pas uniquement en vous et par vous, et
que vous ne le sachiez point.
Mais comment êtes-vous informé que
je me suis absentée trois jours? interrom-
pit M™" de Maule. C'est donc la renommée
qui vous l'aura fait savoir; car jé n'ai pas
appris que durant ces trois siècles, comme
vous dites, vous soyez venu chercher de
mes nouvelles. Aucun de mes gens ne vous
a vu.
Ah! Calyste! s'écria Saint-Luc, quel
jeu jouez-vous avec moi? Est-ce le moment
de la raillerie quand vous voyez que je
souffre encore du mal que vous m'avez fait/
Je vous aidoncflffligé, je vous ai donc
fait souffrir? lui demanda .M™ de Maule
d'une voix altérée par la douce émotion
qui la gagnait malgré elle. Vous aimez donc
encore à me voir? Vous ne sauriez donc
vous accoutumer à vivre sans moi? Est-ce
que cela est bien vrai?
si cela est vrai.
Alors, reprit-elle en souriant, puis-
qu'il en est ainsù mon pauvre ami, je vous
pardonne. j
Quoi! dit-il, vous me. Grand Dieu!
c'est elle qui me pardonne, quand c'est
elle.
Eh bien reprit la jeune femme, ne
va-t-il pas se révolter? Voulez-vous dé-
truire l'effet de vos bonnes paroles de tout
à l'heure? Saint-Luc, ne perdons pas de
temps en vafces querelles. Vous devriez
gvoir tant <|eçhof^s àmé dire depuis trois
tions du gouvernement français dans la ques-
tion du traité de commerce. En Orient, le mi-
nistère a défendu le principe des nationalités.
flans là question de Rome, ses efforts ont été
dirigés vers la cessation de l'occupation fran-
çaise et l'abolition des barrières qui séparent
fe. territoire pontifical du royaume d Italie.
Nous avions, ajoute-t-il, le droit de faire
cette demande à la France, parce que Rome
n'appartient pas â là France, mais à 1 Italie.
Nous avons cru pouvoir Opérer la concilia-
tion entre les fractions parlementaires coritrrie
l'avait fait M. de Cavour en 1852. Nous n'avons
pas réussi; c'est pourquoi, bien convaincus
qu'il est'iriip'osslWe de gouverner sans l'appui
d'une majorité compacte, et tràignant que no-
tre: présence au ministère ne fut un obstacle à
la recomposition de cette majorité, nous avons
donné notre démission..»
Les communications directes sur le chemin
de' fer d.e Horde à Naples ont commencé au-
jourdhui:
̃ ̃"• Londres, le 3 décembre-
Le Morning Post, répondant au Journal de
Saint-Péters6ourg, maintient que le cabinet de
Saint-James a proposé, au début de la question
grecque, de renouveler la déclaration de 1830,
qui excluait du trône le prince Alfred avec les
autres membres des familles régnantes de
France, d'Angleterre et de Russie.
La Russie revient aujourd'hui à cette manière
de voir parce que l'élection du prince Alfred
est assurée, mais son intention, après avoir
fait écarter ie'pïince Alfred par les trois puis-
sances, est de proposer la candidature du duc
de Leuchtenberg comme n'appartenant pas à
la famille impériale de Russie.
On s'imagine pouvoir triompher trop aisé-
ment de la diplomatie anglaise si on croit que
l'Angleterre signera un nouveau protocole qui
n'établirait pas clairement l'inéligibilité du duc c
de Leuchtenberg. Nous espérons que la Russie
entrera dans ces vues, et les Grecs auront alors
à élire un roi en dehors des trois familles des
puissances protectrices. Les Grecs ne voudront
pas de l'archiduc Maximilien parce qu'il est ca-
tholique, mais le prince Nicolas de Nassau au-
rait peut-être des chances.
Londres, le 3 décembre.
Hier, il a été tenu un meeting de membres de
l'aristocratie et d'autres personnes de distinc-
tion appartenant au Lancashire. Lord Derby a
fait un appel chaleureux en faveur des ouvriers
et a souscrit pour une somme nouvelle de
SOOOliv. st. (123,000 fr.). D'autres personnes
ont également souscrit pour des sommes con-
sidérables.
(Service télégraphique Havas-Bullier.)
Agence continentale.
1 Turin, le 2 décembre, soir.
La crise ministérielle n'est pas résolue. Le
roi a eu une longue conférence aveé M. Cassi-
nis, mais de grandes difficultés se présentent
pour composer une nouvelle administration.
Le! ministère reste au pouvoir jusqu'à la com-
position d'uti nouveau cabinet.
.•̃̃̃ Pour l'agence continentale
Rêmï Deviéhs secrétaire.
Nous recevons cette nuit les dépèches
ci-après
Berlin, le 3 décembre.
On annonce que le comte de Goltz, envoyé
extraordinaire de Prusse à Saint-Pétersbourg,
a été nommé ambassadeur à Paris, et que le
comte de Redern, envoyé extraordinaire de
Prusse à Bruxelles, a été nommé en la même
qualité a Saint-Pétersbourg.
Londres, le 3 décembre, soir.
Le paquebot Ripon, qui quittera demain
SOdthampton, emportera 264,11-i liv. st. pour
les Indes-Orientales. La presque totalite du
numéraire expédié est en argent.
Marseille, le 3 décembre.
Le Rhône a envahi les quais d'Avignon et di-
vers points du département de Vaucluse.
Les inondations ont causé aussi de graves
dégâts du côté de Beaucaire, sur divers points
de la Provence et à Marseille même, ou des
écroulemens ont eu lieu.
Aujourd'hui le temps est meilleur.
On signale cinq naufrages sur la côte de
Manfredonia, province de Capitanate.
̃' • (Service télégraphiqwe Haroas-But6ier.)
jours. Racontez-moi ce que vous avez wu.
Ce que j'ai fait! lui répondit-il. Oh!
je n'ai pas pris la fjiite, moi j'avais la foi
que vous n'aviez point, et, trahi par vous,
je n'ai pas cessé de combattre. Ce que j'ai
fait! Mais, Calyste, j'ai persuadé le baron!
nous gardons la Pudeur!
Je ne vous crois pas! s'écria IVIm° de
Maule.
Calyste, lui dit-il.
Non, ce n'est pas possible, reprit la
jeune femme. Quoi! mon oncle qui m'a
résisté vous aurait cédé, à vous.
A moi, Madame, fit-il en souriant, à
moi qui ne suis pourtant qu'un homme.
Ah! vous vous vantez! dit-elle, vous
n'êtes pas si fin politique. Ce n'est pas
votre habileté, voyez-vous bien, qui a fait
ce miracle, c'est la puissance même de
notre amour. Ce n'est pas vous qui avez
vaincu mon oncle, c'est la lettre.
H est vrai, répondit Saint-Luc, la
pensée de cette chère lettre me donnaii
bien du courage. Vous connaissez le ba-
ron jugez si la lutte a été vive. Maismo
ia Haaic />nmmR touiours, avec les yeux dt
mon cœur, ces mots si tendres, si pas-
gionnés. Comme vous m'aimiez, Calyste,
quand vous avez écrit cela Comme il vous
tardait alors de me voir et comme votre
unique désir. <
Taisez-vous, interrompit doucement
M.me' de Maule. On se souvient de ces cho-
ses, mon ami, on n'en parle pas. 1
Eh reprit il en riant, je vois encore
le baron attachant des yeux enflammés sur
notre Pudeur. Il me semblait qu'il allait
percer l'argile de ses regards et découvrir
le trésor qu'elle renfermait.
Oui, dit Mme de Maule, il soupçonnait
que nous lui avions mis un cœur. Mon
oncle est un homme qu'on ne trompe pas
aisément. Mais il ne sert à rien dans la vie
d'avoir tant de finesse; il vient toujours
un moment où l'on n'en a pas assez. Vous
ne savez pas quel péril j'ai couru pour vous
l'autre jour, et combien il s'en est fallu
Nous résumons airisi qu'il suit notre
correspondance de Turin du \ef décembre
M. Ratazzi vient d'annoncer sa retraite à la
Chambre, II l'a fait en termes dignes et fer
mes'. il a dit qu'il avait la conscience d'avoir
sauvé l'unité italienne; qu'il avait essayé de
constituer une majorité compacte, qu'il n'y y
avait pas réussi (ces paroles font allusion aux
tentatives d'arrangemens avec MM. Peruzzi et
que dès lors il résignait un pou-
voir qu'il ne pouvait plus exercer au profit du
pays. Il a fini en disant qu'il appuierait ses
successeurs et qu'il leur souhaitait des adver-
saires plus loyaux et plus justes que ceux qu'il
avait rencontrés.
Un député lombard, M. Finzi, a voulu faire
voter, après cette déclaration Un ordre du jour
qui contenait un blâme implicite contre le mi-
nistère. Cet acte de mauvais goût été littérale-
ment hué par la Chambre et par les tribunes.
La Chambre s'est séparée sans ajournement
fixe.
M. Cassinis a été chargé par le roi d'organiser
un ministère. M. Cassinis était le garde des
sceaux de M. de Cavour. C'est un avocat de
Turin, estimé de tout le monde.
On se trouve à présent en présence de deux
combinaisons possibles
L'une de former Un ministère neutre en de-
hors des chefs de parti, destiné à faire les af-
faires, et surtout à faire voter l'impôt et l'em-
~ant, '1'0 ,¡,,
^e projet a des avantages et des inconvéniens
que vous comprenez mieux que moi.
L'autre consiste à appeler MM. Minghetti et
Peruzzi, chefs de la coalition qui vient de triom-
plier.
Telle est la situation parlementaire actuelle.
On croit généralement que la crise se prolon-
gera deux ou trois jours. Je crois inutile de
vous raconter toutes les démarches qui se font
ou qui se feront. Ces choses-là sont de peu d'in-
térêt, et on court toujours le risque d'être mal
informé. Vous saurez le résultat par le télégra-
phe et je m'empresserai de vous donner la
signification. précise de la combinaison qui
triomphera. T
Somme toute, la crise me paraît grave. Le midi
de la Péninsule est encore frémissant des suites
de l'entreprise de Garibaldi. L'état des finances
est peu satisfaisant; les rapports avec la France
sont difficiles. Les nouveaux ministres, quels
qu'ils soient, auront un fardeau bien lourd à
porter. P, Camus.
On lit dans le Morning Post
« La diplomatie n'a pas été oisive sur la ques-
tion de la succession au trône de Grèce. Cha-
cune des trois puissances protectrices a pris
quelque intérêt a une révolution qui, bien que
prévue comme devant forcément arriver quel-
que jour les a surprises cependant.
Le gouvernement anglais, jusqu'à un cer-
tain point, a été l'origine a& cette activité de
négociations. Nous croyons du moins que lors-
que la révolution grecque a éclate, nous avons
eus tes premiers à -chercher à ouvrir la voie a
une entente préliminaire.
Nous pouvons dire qu'avant la première
manifestation du sentiment public au sujet
d'un nouveau roi, l'Angleterre a fait remarquer
aux deux autres puissances protectrices 1 op-
portunité d'une Note identique comme guide de
leur conduite.
Cette Note devait déclarer exclues du trône
de Grèce les familles régnantes des trois puis-
sances en question. C'était là une proposition
naturelle de notre part, parce qu'elle était con-
forme à la déclaration incluse dans le protocole
rédigé le 3 février 1830 avant l'élection du roi
Othon.
»°Quoi que l'on ait pu penser alors de l'utilité
ou même de la nécessité morale où l'on était
de s'en tenir aux termes de ce protocole,
il était clair qu'aucune clause distincte et
définie ne le rendait permanent; et par consé-
quent, après trente-deux ans, l'Angleterre ju-
gea qu'il convenait d'appeler l'attention des
autres puissances protectrices sur l'arrange-
ment fut entre elles en 1830, et, estimant
cette clause salutaire en elle-même, que
le moment était venu de les inviter de nouveau
à se prononcer par une Note identique. Il est
donc évident que, dans les premiers jours de
la révolution grecque, nous n'avions aucune
intention d'adopter une marche différente de
celle que nous avons suivie en 1830 concurrem-
ment avec la France et la Russie.
le peu que mon oncle ne devinât notre
imour et notre secret, quand je suis allée
['avertir'en votre nom que vous ne lui
donniez pas la belle statuette. Ft pour-
tant il n'a pas deviné. Mais vous enfin
quel détour avez-vous donc pris pour l'o-
bliger de renoncer à ce qui lui était si
cher? Que lui avez-vous dit pour le con-
vaincre ?
Presque rien. Un mot seulement. Je
lui ai dit que la Pudeur se casserait au
four.
Mais, au lieu de lui répondre, Mmo de
Maule pâlit.
-N'avez-vous rien entendu? dit-elle.
Là. il me semble que ce rideau a trem-
blé.
Saint-Luc courut au rideau et le souleva.
La porte qu'il cachait était bien close.
J'ai pourtant entendu comme le bruit
d'une serrure qui se refermait, murmura
Mme de Maule, et j'ai eu peur. Il faut rentrer
au salon, mon ami.
Mais, lui dit Saint-Luc, est-il sage d'y y
rentrer ensemble?
N'importe, répliqua-t-elle. J'en serai
quitte pour quelques sourires au passage.
Je ne veux pas que vous restiez ici.
Ainsi fiiiis-SE~Ilt VIII. belles eh-oses. 11-~
Ainsi finissent les plus belles choses. Il
s'en fallait bien que Mmo de Maule rappor-
tât la paix de cette heureuse entrevue.
Saint-Luc l'interrogea sur la cause de son
trouble mais elle ne fit que sourire, en
lui disant que c'était une folie. A peine
avaient-ils fait quelques pas ensemble au
milieu de la foule, qu'elle le quitta pour
s'asseoir, comptant bien que les causeurs
ne manqueraient point de revenir autour
d'elle, et elle les accueillit presque avi-
dement, car elle avait besoin de répan-
dre son imagination et de lui donner
le change. Saint-Luc ne lui envia point
la distraction qu'elle voulait prendre et
s'éloigna. 11 aimait peu ces joutes so-
nores de la parole, sachant bien qu'il
h Mais la proposition ne reçut pas l'accueil
que nous avions présumé, Les autres puissan-
ces protectrices parurent regarder les stipula-
tions du protocole de 1830 comme lettre morte.
» Le "gouvernement russe a plus particuliè-
rement considéré la restriction comme péri-
mée. La coni* de Saint-Pétersbourg avait pro-
bablement son candidat, La Russie pensait que
tous les Grecs étaient ses serfs et ses esclaves
soucieux d'exécuter ses ordres et par-dessus
tout d'être gouvernés par un prince de race
russe. ̃̃̃
» Nous n'insistons pas sur les motifs de la
France. Chacun de nos lecteurs les jugera tout
aussi bien que nous. Mais ce qu'il est bon de
rappeler pour en venir au fait, c'est que la
proposition de l'Angleterre n'a point abouti et
qu'en conséquence il n'a point été rédigé de
Note identique. Ce refus fait à la proposition
impliquait de la part des autres puissances pro-
tectrices l'opinion que le protocole de 1830 est
caduc, et qu'ainsi les Grecs étaient libres de
choisir leur souverain sans être arrêtés par au-
cune restriction.
» Depuis lors, des manifestations populaires
ont eu lieu en Grèce; elles ont été contraires à
ce que nous pensions et encore plus â ce qu'at-
tendait la Russie. Le choix de la nation en faveur
d.u prince Alfred parait, autant que nous pou-
vons en juger à distance, être absolument una-
nime. Partout des déclarations sont faites en sa
faveur, et plusieurs des principales villes, im-
patientes des formalités qu'eue la réunion de
l'Assemblée nationale t'ont déjà proclame
roi. Il n'est point douteux que la correspon-
dance échangée entre les trois puissances sem-
ble avoir donné une sorte de sanction par
avance à ce choix. Mais, si nous sommes bien
informés, cette remarquable démonstration de
la part du peuple grec a amené le gouvernement
russe à revenir sur son premier refus d'adlie-
rer à la proposition de l'Angleterre. Tout le
monde prévoyait que la Russie ne verrait pas
un prince anglais monter sur le trône de Grèce
sans faire au moins une tentative pour l'em-
pêcher. Il semble donc que, ne trouvant pas
les Grecs obéissans à sa volonté comme elle
l'avait supposé, elle propose aujourd'hui ce que
nous proposions dansTorigine.
» On ne peut pas féliciter le gouvernement
russe d'avoir déployé cette habileté diplomati-
que pour laquelle il est si vanté. On pourra al-
léguer sans doute que la Russie, ayant repoussé
notre proposition originaire, a laissé, en ce qui
la concerne, les Grecs libres de choisir leur
souverain, sans aucune restriction.
» II n'est pas douteux que le cabinet de Saint-
Pétersbourg espérait que l'expulsion d'Othon
serait le signal du triomphe du duc de Leuch-
tenberg, et il aimait mieux violer le protocole
de 1830 que de barrer la route à son candi-
dat favori.
» A première vue, il peut ne pas sembler très
facile de résoudre cette question si compliquée.
Il est parfaitement inutile que nous réfutions
cette assertion que l'Angleterre a provoque la
candidature du prince Alfred. Nous avons gardé
une neutralité qui ne s'est pas un seul instant
démentie.
» La force de la volonté populaire en Grèce
est venue nous surprendre, et nous avons dû
naturellement considérer une telle manifesta-
tion de sentimens comme un fait dont il fallait
tenir compte.
» D'autre part, le gouvernement russe fait
une proposition qu'il a d'abord repoussée
lorsqu'elle était présentée par nous. C'est un
second point à considérer. En tous cas, nous
ne pourrions discuter aujourd'hui cette pro-
position qu'à une seule condition c'est qu'il
serait expressément entendu que le duc de
Leuchtenberg devrait, à tous égards, être re-
gardé comme membre de la famille régnante
de Russie.
» Il n'est point douteux que si le prince Al-
fred est exclu, le duc de Ltuchtenberg doit
l'être aussi. Cela convient-il à la Russie ? Il est-
bien tard pour qu'elle-même aujourd'hui nous
fasse la proposition qu'elle a d'abord rejetée;
mais les raisons de ce changement dans sa po-
litique sont suffisamment claires.
» Le nom du duo de Leuchtenberg, cela est
bien connu, est une espèce de symbole de l'a-
gression révolutionnaire; ce serait un excel-
lent instrument dans les mains du parti mos-
covite fanatique pour arriver à ses fins dans
l'Europe du sud-est.
» Quant à ce qui nous concerne, nous serons
heureux de nous entendre avec les autres puis-
sances protectrices de la Grèce, tout en défen-
dant en même temps les intérêts du peuple
grec. »
cessait d'avoir de l'esprit dès qu'un au- i
tre homme en faisait trop voir auprès 1
deMme de Maule. Tout entier dans le mo-
ment à la joie d'avoir revu sa maîtresse, 1
le cœur encore doucement remué par i
l'assurance qu'elle l'aimait toujours, il
avait plus que jamais besoin d'être seul,
et il se mit errer dans ce salon resplen-
dissant de lumières, de femmes belles et
richement parées, avec la même indiffé-
rence et le même détachement de toutes
ces choses mondaines que s'il se fùt pro-
mené dans une forêt vierge.
Tout coup quelqu'un se dresse devant
lui. Son premier mouvement est de reculer
avec une sorte d'épouvante. Il a reconnu
31. de Maule. L'amoureux Saint-Luc, dans
son extase, était si loin de songer à lui!
Il avait oublié que le baron fût de ce
monde il se trouvait pris au dépourvu,
n'avant nullement réfléchi à la conduite
qu'il serait bien de tenir vis-à-vis du ter-
rible vieillard, n'ayant point préparé ses
répliques. Et pourtant il ne pouvait douter
que le premier mot du baron ne fût pour
lui parler de la Pudeur.
Qu'avez-vous donc, mon cher maître ? 9
Est-ce que je vous fais peur? lui demanda
le vieillard d'un ton si naturel que Saint-
Luc en 'fut à peu près rassuré. Je crois
que vous mettez tous vos soins à vous
cacher de vos amis ce soir. Je vous cherche
depuis plus d'une heure. J'ai besoin de
vous.
Dieu soit loué monsieur le baron,
répondit Saint-Luc le plus gracieusement
qu'il put. Me voici.
Tenez, Saint-Luc, reprit M. de Maule,
préparez votre modestie à soutenir le choc,
car je vais vous dire une chose assez flat-
teuse. Vous m'accorderez bien que mon
amitié n'est pas celle du premier venu. Eh
bien vous l'avez, mon cher. Je vous re-
̃ garde comme mon ami, bien que vous ayez
trente ans de moins que moi. Je sais qu'on
peut se reposer sur vous avec assurance,
̃ que vous êtes un homme enfin un cœur
l loyal et un ferme esprit. C'est pourquoi je
Les nouvelles de New-York, par la voie
ordinaire, sont en date du 19 novembre/
On lit dans le Courrier franco-américain
« Un ordre du jour du générai Burnside divise
l'armée du Potomac en trois corps. Le premier
est commandé par le général Sumner, le second
par le général Franklin et le. troisième par le
général Sigel.
». D'après une dépêche de Washington, toute
l'armée du Potomac s'est mise en marche et se
dirige sur Frédériksburg. • •
» Une correspondance adressée de Warrenton,
en date du 17, à la Press de Philadelphie, con-
firme cette nouvelle.
» C'est le corps d'armée du général Hooker
qui a commencé le mouvement en avant dank
la matinée du 17. Il a été suivi dans le cours de
la journée par les corps des généraux Franklin
et Sumner. '̃
» Quant à Stonewal Jackson, il bat en retraite
derrière Manassas-Gap. Il se trouvait ces jours
derniers dans la vallée du Shenandoah, .dans le
but de s'emparer de quelques convois de muni-
tions, si l'occasion s'en présentait, mais acr
tuellement il se replie positivement dans la di-
rection de Charlottsville.
» D'autre part, on prétend que Jackson n a
pas abandonné la vallée du Slienandoah, et
qu'à la tête de 40,000 hommes il se dirige vers
le nord. Nous croyons peu à l'exactitude dé
cette dernière assertion. M-P^ t
» Leiénéral Burnside n'a pas ete mactif de-
puis qu il occupe le commandement de l'armée
du Potomac, et on s'attend à le voir mettre les
rebelles au pied du mur, c'est-à-dire à livrer
bataille ou a battre en retraite' jiisqu a Ricn-
mond.
» La canonnade entendue samedi dernier au
quartier-général de Warrenton provenait d'un
engagement qui a eu lieu à mi-chemin de War-
renton Springs et de Fayetteville, entre un dé-
tachement rebelle et une batterie d'artillerie
pennsylvanienne. Après l'échange de quelques
coups de feu, les separatistes se sont retires,
Les fédéraux ont en 3 ou 4 hommes légèrement
blessés. »
La Crise actuelle en Prusse (4).
La Prusse est livrée en ce moment à un
grand désordre moral et politique. Nos cor«-
respondans, qui s'en montrent très vive-
ment préoccupés, ne s'en prennent pas à la
Constitution, comme il paraît que beau-
coup de Prussiens seraient disposés à le
faire, mais à l'abus que les grands pouvoirs
de l'Etat ont fait de leurs attributions res-
pectives, sans qu'on puisse les accuser cepen-
dant de s'être écartés de la limite stricte do
leurs droits. Les grands pouvoirs sesont con-
formés rigoureusement aux prescriptions
littérales de la Constitution on peut seu-
lement leur reprocher de ne s'être pas suf-
fisamment pénétrés de son esprit, et de
n'avoir pas eu la conscience de leurs de-
voirs réciproques. C'est là, nous dit-on, la
véritable cause de la crise où se trouve la
Prusse. Cette crise est le résultat du con-
flit qui s'est élevé entre les défenseurs
acharnés et absolument logiques du texte
brutal de la Constitution, en sorte que, la
Constitution à la main, chacun peut se faire
excuser, sinon se justifier.
11 y a malheureusement dans la loi con-
stitutionnelle de la Prusse des armes pour
tout le monde cette loi est remplie de
dispositions contradictoires d'anomalies
étranges et qui heurtent les principes fon-
damentaux du gouvernement constitution-
nel, aussi bien que ses règles élémentaires.
Comment cela s'est-il fait ? d'où viennent
ces bigarrures dans une loi rédigée par des
hommes éclairés et qui n'ignoraient pas
les expériences faites de nos jours par tant
de peuples et à leurs dépens? Cela s'ex-
plique par les ougines diverses de la Con-
stitution de la Prusse. Le feu roi Fré-
déric-Guillaume IV. en avait accorde une en
(1) Voir le Journal des Débats du 28 novembre..
me propose aujourd'hui de vous demander
un bon conseil.
Monsieur, dit Saint-Luc, vous me fai-
tes trop d'honneur, et je regrette de le
mériter si peu.
-Point de complimens! interrompit le
baron. Aussitôt que nous serons seuls.
Mais que tout ce monde m'ennuie, mille
diables! Il y a vingt ans que je médite à
la fin de chaque hiver de ne pas ouvrir
mon salon l'année suivante. Saint-Luc,
voulez-vous souper avec moi?
Souper avec vous? reprit Saint-Luc
au comble de la surprise. Mais certes
monsieur le baron, je le veux bien.
Voilà qui est entendu, dit le vieillard,
mais je désire qu'on ne le sache point ici.
Mrac de Maule, ma nièce, doit surtout igno-
rer cette petite partie de garçons que nous
allons faire ensemble. Descendez au jardin,
mon ami, quand une heure sonnera; j'irai
bientôt vous y rejoindre.
Pour cette fois Saint-Luc ne sut que re-
pondre. 11 se contenta de s'incliner, et le
vieillard s'éloigna en lui faisant de la main
un signe d'intelligence qui acheva de lui
mettre l'esprit en déroute. Qu'était-ce que
ce souper? Quelle incroyable aventure
quelle nouveauté! quelles ténèbres!
A ce moment, la grande pendule du sa-
lon s'agita dans son cartel et sonna mi-
nuit. Saint-Luc bondit à l'idée que Mmo de
Maule songeait peut-être à se retirer,
qu'elle allait lui demander son bras pour
la reconduire à sa voiture et l'accabler de
cent questions en voyant qu'il ne se pré-
parait pas à la suivre, et-qu'au contraire
il entendait demeurer après elle. Il lui
parut bien plus sage d'éviter l'interroga-
toire, de s'esquiver sur-le-champ, de ga-
gner le jardin, dût-il y attendre deux heu-
res le signal de M. de Maule.
On entrait alors dans le printemps; les
nuits étaient belles et presque tièdes. Saint-
Luc se mit à marcher à grands pas sous une
allée de tilleuls qui bourgeonnaient et ré-
pandaient la douce odeur de la végétation
nouvelle Uappelaiten vain à son aidetou-
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