Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1850-09-02
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Description : 02 septembre 1850 02 septembre 1850
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
2 SEPTEMBRE 185©.
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] F&ANCE.
PARIS, 1" SEPTEMBRE.
C'est avec un véritable plaisir, que nous annon-
çons au public que M. de La Palisse n'est pas mort.
Cet intéressant personnage a fait dernièrement plu-
sieurs apparitions dans l'église Saint-Paul, à Franc-
fort, au Congrès de la Paix, où il s'est manifesté
successivement sous plusieurs formas sous celle
d'un membre des Communes d'Angleterre celle
d'un représentant du peuple français celle d'un
ladien ojjibeway vivant, et quelques autres. M. de
lia Palisse a développé, au milieu d'un auditoire at-
tentif, quelques unes de ces grandes vérités dans
la démonstration desquelles il a toujours excellé à
savoir, par exemple, que la paix est préférable à la
guerre, que la vertu est supérieure au vice, que le
beau temps est plus agréable que la pluie, qu'il est
à désirer que tout le munde s'embrasse et que cela
finisse. Ces vérités hardies ont été assaisonnées de
isommentaires non moins risqués. Ainsi M. de La
Palisse par l'organe de M. Hindley, a exprimé la
sensation douloureuse qu'il avait éprouvée à la vue
d'un homme avec une jambe de bois, et il est allé
jusqu'à dire qu'un homme, avec ses deux jambes,
était un membre plus utile de la société. Qu'aurail-
il dit s'il avait vu le fameux invalide à la tête de
bois? Mais là où M. de La Paîisse a réellement triom-
phé, c'est quand il s'est montré sous les traits d'un
honuête homme d'Indien de la tribu des Ojjibeways,
flans l'Amérique du Nord. C'est décidément l'Indien
qui a été le lion du Congrès il a rejeté dans l'om-
bre tons les. lions de Londres et de Paris. Comment
lutter avec un grand-chef qui parle du grand es-
prit, et de ses frères à la face pâle! Et ce qui a
paru p!us éloquent encore c'est qu'à la fin de son
discours, le grand-chef a tiré gravement d'un étui
^uh objet inconnu, orné de plumes; c'était le calu-
met de la paix, la pipe indienne qu'il a offerte à
'ses frères à la face pâle, au nom de leurs frères
peaux rouges.
Un des membres du Congrès a raconté à ses
confrères qu'un noble lord connu par la liberté de
son langage les avait appelés les plus grands niais
îde la terre. Ce n'est pus notre faute s'ils, font tout
ce qu'ils peuvent pour mériter cette qualification
et s'il nous est impossible de les prendre au sé-
rieux. Le Congrès de la Paix ressemble à ce per-
S.ontiage de roman qui arrivait toujours une heure
irop tari; il n'arriva jamais qu'après qu'on s'est
«battu. Il a d'excellentes intentions, personne ne
fdit le contraire; mais il se fait moquer de lui. Le
général Haynau, qui assistait aux séances dans
Une tribune devait bien rire dans sa barbe en
voyant lecalumet di la paix sortir de son étui. Le
̃malheur est que jusqu'à présent on n'a encore
trouvé le moyen d'imposer la paix qu'avec la guerre.
'En ce moment par exemple le vrai pacificateur
jde l'Allemagne c'est l'empereur de Russie, qui a
déclaré qu'il se tournerait contre c^lui qui com-
(menoerait. Au moins l'empereur de Russie a les
moyens de fairo comme il dit. Mais le Congrès dp
ta Paix dira-tril qu'il ne veut exercer qu'une in-
fluence morale? Miis où est-elle? Il aurak en ce
moment même une très bonne occasion de l'exer-
cer pourquoi ne va-t-il pas dans le Schleswig se
^mettre entre les deux armées? C'est apparemment
;qu'il a la conscience de son impuissance.
J M. Cobdjn, qui compromet ua nom sérieux
dans ces ridicules exhibitions, a rendu un plus
-grand service à la cause de la paix en popularisant
la liberté des échanges qu'il ne le fera en montrant
lîM respectable sauvage comme une chose curieuse.
Le véritable Congrès de la Paix, ce n'est pas cette
jnacédoine d'Anglais, de Français d'Américains
^d'Allemands, qui siégeait l'autre jour à Francfort
̃ti'est ce grand concours du travail de toutes les
•nations qui va s'ouvrir à Londres, et auquel pren-
nent part les (Chinois, les Persans, les Turcs, aussi
tbien que les, Parisiens. Le véritable calumet de la
paix, c'est ce tuyau protecteur qui hier a traversé
la Manche, et qui préserve le fil qui portera la pen-
sée humaine aux extrémités de la terre avec l'élec-
tricité.
Et maintenant, est-ee à' dire que nous croyions
que les intérêts sont les seuls liens qui puissent
.rapprocher les hommes et que les rapports mo-
raux ne sont rien ? Non, bien au contraire. Mais
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
.M DD 2 SEPTEMBRE 1850.
LA SEMAINE.
LE; ROI EST MORT'.
s
Nous étions hier soir au Théâtre Français, où l'on
jouait une' aimable petite comédie d'un tout jeune
s homme, M. Foussier, intitulée Heraclite et Démocrite.
t-On riaitl La salle était remplie de cette gaîté, de cette
-verve abondante et facile, de cette jeunesse -qui ne
> doute de rien et qui maltraite à plaisir, jeu cruel et sans
..pitié, cette belle langue française qui se perdra, j'en
• ai peur, entre le jeu des enfans au théâtre et l'élo-
quence des pères à la tribune On riait! Quelques uns
.cependant, perdus au milieu de cette enceinte réparée
et; brillante de tout le luxe des beaux-arts, se disaient
t à >e,ux-mèhies Eu ce moment nous sommes les hôtes
du roi Louis-Philippe I"! Nous sommes dans sa mai-
son Ce.lhéâtre lui appartient En effet, la veille même
du jour où le roi devait disparaître dans la tempête
• abominable de février, il venait de réparer à ses frais
:1a maison de Corneille et de Racine et la maison de
-Molière! W avait traité en roi nos grands poètes! Il
i avait rehaussé d'or et de peintures l'asile antique du
-drame et de la comédie! Les tentures, les fauteuils,
< les loges le parterre et les stalles, de la base au faîte,
tout cela est au roi! Le palais d'Agamemnon et l'an-
tichambre où jase Lisette la place publique où Mas-
carille s'abandonne à ses fourberies, et les bosquets
-où Figaro cache son mariage tout cela est au roi à
^e roi qui vient de mourir en exil et qui attend-, ô
vanité des prévoyances humaines! l'heure propice qui
lui permettra de rentrer daas tes caveaux funèbres
pour amener le règne de la paix, de la charité et
de la fraternité, ce n'est pas sur les gouveroemens
qu'il faut agir; c'est sur l'humanité elle-même. Ce
qu'il faut corriger, ce sont les passions ce qu'il
faut changer, ce sont les âmes. Or, au nom de
quelle religion, au nom de quelle "autorité morale
parle le Congrès de la Paix? Qaèlie'mission a-t-il
pour prêcher? Dans le moyens âge, quand l'Europe
était sous l'unité chrétienne, les Papes pouvaient
être des pacificateurs, parce qu'ils ordonnaient la
paix au nom d'une autorité divine; mais dans
cette réunion de catholiques, de protestons, do
juifs qui était l'autre jour à Francfort, sans comp-
ter ceux qui ne sont rien du tout, quel était le lion
moral ? Le dieu de la paix Mais c'est de la mytho-
logie.
On nous écrit de Vienne, le 26 aoûf, à cinq
heures trois quarts
« Le retour de l'empereur François-Joseph à Vienne
est retardé. S. M. reste pour quelques jours encore à
Ischl. Elle y attendra le ministre des affaires étran-
gères de Russie, qui, revenant de Rissingen, lui a fait
demander audience. Parti en toute hâte pour aller
prendre à Salzbourg l'illustre diplomate russe, M. de
Schwartzenberg aura l'honneur de le présenter à sen
souverain. Ou croit à une conférence impprtante con-
cernant toujours l'affaire allemande et celle des du-
chés. M. de Meyendorf, plénipotentiaire de Russie à
Berlin, s'est rencontré, dit-on, avec M. de Nesselrode
à Salzbourg et l'accompagne à Ischl. M. de Medem, qui
a tenu à faire ses adieux à son chef avant que de quit-
ter le poste de Vienne, ne dépassera pas Linz où il est
allé attendre au passage M. de Nesselrode. Sans s'ar-
rêter dans notre capitale, ce dernier se dirigera sur
Varsovie, où l'empereur, Nicolas sera déjà arrivé, à ce
que l'on assure. On s'étonne qu'aucun prince ou en-
voyé extraordinaire prussien n'aille prendre, part aux
conférences d'Ischl.
» Les journaux conservateurs de Berlin répandant
la nouvelle que le gouvernement autrichien aurait
cédé sur la question de la translation en Prusse des
troupes badoises, les feuilles semi-ofliclelles de Vienne
ont reçu l'ordre de donner à cette assertion le plus
formel démenti.
» Le ministre de Prusse a reçu, 11 est vrai, hier une
dépêche qu'il devait communiquer en toute hâte;
mais M. de Schwartzenberg était déjà parti ce matin
quand M. de Bernsdorf s'est présenté chez le prince
» Au dire déjuges compétens, le gouvernement et
la Banque seraient en délicatesse. M. de Kxauss, mi-
nistre des finances, penserait sérieusement à secouer
le joug onéreux de cet établissement. Il aurait dès
longtemps préparé des mesures en conséquence.
Ayant su se ménager plus de numéraire qu'on ne sup-
posait, le gouvernement serait maintenant en situa-
tion de poser ses conditions. Cette nouvelle, assez pro-
bable peut-être, mérite cependant confirmation.
» Le choléra, dont on cache autant que possible les
ravages, est plus intense ici que jamais, surtout dans
la Leopoldstadt. »
,^©8ivelles étranger©»..
PRUSSE.
Berlin, le 30 août.'
Nous pouvons démentir le bruit qui a couru que
notre gouvernement avait adhéré au principe du pro-
tocole de Londres du 2 août, et qu'il aurait donné sou
assentiment au projet de faire succéder la maison
d'Oldenbourg au trône de Danemark pour maintenir
l'intégrité de la monarchie danoise. Nôtre gouverne-
ment a jusqu'ici refusé de se joindre aux puissances
qui ont slgBé le protocole. Il eu à peu près certain
que nos élections municipales produiront un résultat
diamétralement opposé aux vœux du gouvernement.
Il règne une grande agitation en ville, augmentée en-
core par la suspension de dix-huit conseillers muni-
cipaux qui s'étaient abstenus de prendre part à uu
vote que le parti conservateur désirait obtenir. Cette
mesure arbitraire a éveillé les susceptibilités de la
bourgeoisie à tel point qu'il faut s'atten ire à des élec-
tions très radicales qui ne manqueront pas de pro-
duire des conflits sérieux entre les autorités de la ville
et le gouvernement. On dit que dix-sept autres con-
seillers municipaux mécontens de l'acte qui frappp
leurs collègues, viennent de résigner leur mandat,
bien qu'ils différassent d'opinion. Il parait que le corps
municipal n'étant plus en nombre suffisant, ne pourra
plus se réunir qu'après les prochaines élections.
( Gorresppndajice particulière. )
fiH^NDE-BRKTA.GN?. i
v ..Londres, te 3\ août.
Les Fonds anglais sont toujours fermes. Les Con-
solidés sont à 96 3/8 1/2 au comptant et à 96 3/8 1/2
pour compte; Bons de l'Echiquier, 67; Actions de to
Banque, 215 1/2; Buénos-Ayriens, 60; Mexicains, 29
3/à; Péruviens, 82; Russes, 113; Fonds espagnols:
Actif, 19 3/4; Trois pour 100, 37 3/6 Brésiliens, 93.
Chemins de fer français. Paris à, Rouen, 22 3/4
qu'il avait préparés, à Dreux, pour lui, pour la reine,
pour sa mère, pour tous les siens! Il se méfiait
comme un sage des sépulcres de Saint-Denis, et de
ces dernières grandeurs de la royauté contre lesquelles
s*est ruée la foule hideuse de 93, foulant du pied
Henri IV, Turenne et Louis-le-Grànd!
Oui, ce théâtre qu'il a réparé, le roi Louis- Philippe
n'a pas eu le temps, de jager par lui-même si ces répa-
rations étaieut bien faites Il n'a pas mis les pieds
dans cette loge royale préparée pour le recevoir La
loge du roi tenait à son palais elle touchait aux sa-
lons de cette demeure dont M. le cardinal de Riche-
lieu avait fait son Louvre; on espérait que le roi vien-
drait avant peuassister en ce lieu à quelque vieille
comédie de sa jeunesse. Il aimait Molière par tradition
royale, il aimait Marivaux, il ne détestait pas Beaumar-
chais, une tragédie de Corneille lui semblait une fête,
il aimait Voltaire par souvenir. Le vieillard l'avait
rencontré enfant, dans ce, même, Palais- Royal qui fut
le rendez-vous de tant de fortunes si diverses
Et tout d'un coup, en pleine paix, en pleine gloire,
au plus beau moment du siècle et du règne quand
l'arbre de Minerve protégé le inondé de son ombre
heureuse, et quand ce trône auguste, entouré d'hon-
neur, de respects, de fortune, d'enfaus nombreux et
dignes d'Henri IV leur aïeul, semble grandir encore
de toute la reconnaissance de l'Europe, soudain ô
misère la conspiration éclate et brise toutes ces
grandes choses sur son passage. Trois hurlemens de
quelques bourgeois armés de fusils tout neufs renvet-
sent en moins d'un jour ces droits sacrés établis sur le
consentement et l'obéissance de tant de millions
d'hommes; un quart d'heure d'emportement et de
délire livre aux flammes du carrefour ce trôae sau-
veur, fondé sur la prudence d'un tel monarque, sur
les pieuses vertus de la meilleure des reines sûr le
zèle et le courage de tant de jeunes gens, les princes
légitimes de la jeunesse française, épées vaillantes,
cœurs généreux Hélas! l'exil impitoyable etc porte au
loin, à travers l'Océan épouvanté, cette gloire accom-
plie et ces victoires naissantes, comme le vent la
feuille d'automne Une douzaine d'esprits venus des
23 1 /A; Paris à Orléans, 29 31; Rouen au Havre, 9 S/8
5/8 Nord, 14't/4 1/2; Boulogne à Amiens, 7 71/4;
Orléans à Vierzon, 13 5/8 7/8; Orléans'-à Bordeaux,
4 5/8 3/8; Parts à Strasbourg, 6 5/8 8/8; Tours à
Nantes, 10 3/8 1/8. s {Globe.)
On lit dans le Merning-Heraldûvi 31 août, sous la
date de Gosta-llica, le 11 juin
« La général Don J.-M. Castro, fondateur de la Ré-
publique, et sous l'administration duquel un traité d'a-
mitié et de commerce a été récemment conclu avec la
Grande-Bretagne et d'autres puissances, a donné sa
démission de président, et est parti pour l'Europe
dans le but d'étudier les institutions du vieux monde
et d'augmenter la fortune de son pays en lui ouvrant
des ressources commerciales et agricoles. Grâce au
crédit de l'administration du général Castro et à son
influence, son successeur est entièrement libre de
toute dette étrangère ou intérieure, car l'emprunt de
Guatimala est entièrement remboursé en ce qui con-
cerne la partie afférente à Costa-Rica. Lorsqu'il a
quitté la capitale (SanJose) pour se rendre au* port
d'embarquement ^Greytoun), le général Castro a été,
pendant plusieurs lieues, accompagné par les notabi
lités politiques de toutes les couleurs, ce qui prouve
une popularité bien méritée, et une politique sage et
conciliatrice dans son gouvernement. »
On lit dans le Morning-Hsrald du 31 août
« Quatre nouveaux bateaux pécheurs anglais, le Na-
varin, les Cinq-Frères la Sainte-Croix et V Huître
[Oyster) ont été saisis et envoyés au Havre, pour aveir
violé les lois qui règlent la pêche. 1
Le contre-amiral Moresby rejmglaçe dans les mers
du Sud le ^Mrè-amira* ««rnby, dont le temps de
station est fini. Le pavillon du nouvel amiral est sur la
frégate le Portland, de 50 canons et 450 hommes
d'équipage.
On lit dans le Times du 31 août
« Le duc de Wellington a visité en détail le télégra-
phe sous-marin qui relie aujourd'hui les rivages de
France et d'Angleterre. Les fils aboutiront provisoire-
ment au chemin de fer du Sud-Est. Le duc s'est fait
expliquer l'isolement des conducteurs et leur jet à tra-
vers le détroit; il s'est montré parfaitement satisfait et
convaincu de l'utilité d'un moyen qui, en use seconde,
met l'Angleterre en communication avec le continent. »
La ville de Portsmouth a été chaque soir, cette se-
maine, le théâtre de rixes déplorables entre les sol-
dats du 50e régiment et les matelots de la frégate Fox.
Jeudi soir les choses en étaient venues à un tel point
qu'un magistrat, M. Jones, crut devoir lire le riot-act
et appeler à son aide l'autorité militaire.
Si ces collisions se renouvellent ce soir, écrit-on le
30 août, on a l'intention d'enrôler des constables spé-
ciaux. Les soldats ont brisé les carreaux de toutes les
îavernesoù s'assemblaient les marins, et ceux-ci en
ont fait autant pour les maisons que fréquentaient
leurs adversaires.
Paris.
Un service solennel pour le repos de l'âme du roi
Louis-Philippe sera célébré mardi prochain, 3 sep-
tembre, à onze heures du matin, dans ia cathédrale
d'Amlers.
Rien n'a été négligé pour rendre cette cérémonie
aussi digne que possible du rang qu'a occupé dans ce
monde celui qu'elle a pour but d'henorer.
Le clergé de la cathédrale a mis le plus bienveillant
empressement à répondre au désir qui lui a été ex-
primé à ce sujet.
M. Cave a fait avant-hier, au conseil général de la
Seine-Inférieure, une proposition pour que le conseil
invite le gouvernement à faire revenir en France les
oendres de Louis-Philippe. Nous ne savons, dit le
Journal de Rouen si le conseil s'associera au vœu
exprimé par l'honorable ex-directeur des beaux-arts.
Mais, quel que soit le sort de la proposition, on res-
pectera le sentiment qui l'a dictée.
Par décrets individuels des]19 et 22 août ont élé
nommés dans la Légion-d'Honneur les militaires dout
les noms suivent, savoir
Au grade de commandeur MM. Thouvenln, général
de brigade, commandant l'artillerie de la U' division
militaire Boudhors, colonel, commandant la place de
Strasbourg; André colonel du 5' régiment d'artillerie.
Au grade d'officier MM. Delaporle, lieutenant-colo-
nel, chef d'état-major de la 4e division militaire; Drayaud, sous-intendant militaire de 2e classe; Dupuis,
lieutenant-colonel, chef de la 25e légion de gendarme-
rie Trpjade, lieutenant-colonel du I9« régiment d'iu-
fanterië de ligné; Tappbnier, colonel du 52e trf. Fau-
cheux, colonel du 63' id. Chantelot, chef de bataillon
an 63e trf. de La Moussaye lieutenant colonel du 17e
régiment d'infanterie légère; Boyer, colonel du 8e ré-
giment de cuirassiers de Farémont, lieutenant-cplo-
nel du 8» trf. Pillard; chef d'escadron au 8e trf. Chère,
chef d'escadron, commandant l'artillerie à Schélestadt;
d'Alayrac, lieutenant-colonel du 5e régiment d'artille-
rie; Lâchasse, lieutenant-colonel du 12« trf.; d'Albiat,
major du 12e trf. Gibert, chef d'escadron au 15* id.,
sous-directeur de l'artillerie à Strasbourg; Morlet,
lieutenant-colonel, chef du gén|p à Mrasbourg; Sé-
ditlot, chirurgien principal en chef de l'hôpital mili-
taire de Strasbourg, et Fée, pharmacien principal en
chef de l'hôpital militaire de Strasbourg.
Chevaliers MM. Boyer, capitaine nu 25" régiment de
ligne; Feydil, portier-consigne de 1" classe à Stras-
ténèbres ent osé se montrer effrontément à la douce
lumière du jour, et voilà une royauté de* plus qui s'en
va rejoindre tant de royautés et tant d'empires dispa-
rus de la surface de l'univers 1
Le vent était si doux qui nous venait d'Epire t
L'heure du roi Louis-Philippe était si favorable aux
études libérales, à l'inspiration au travail, à toutes
les tentatives de l'esprit et £e la pensée, à toutes les
gloires, à tous les arts! Les romatfciers, les philoso-
phes, les poètes, les artistes savaient trouver de si
belles heures dé silence et de méditation sous le règne
paternel de ce monarque bienfaisant! En ce temps-
là (ne dirait-on pas d'un siècle?) la grande société
française, et ce n'est pas assez dire, 1a société euro-
péenne, attaquée de toutes parts, se défendait avec
tant de calme et de majesté sérieuse; tant de beaux
esprits, enfans du nouveau règne, au milieu de si
nombreux travaux, accomplis avec amour, étaient
fiers de servir de sentinelle et de rempart à l'ordre,
au droit; au devoir, à l'autorité! Réunies par la hiênie
passion pour le bonheur de tons, la Liberté et la Justice,
sa sœur, s'étaient proposé, comme un chef-d'œuvre
presque divin, de guérir les âmes malades, de corriger
les esprits rebelles, d'ôter même au châtiment les cica-
trices flétrissantes! C'étaient là vos travaux, ô roi qui
nous avez montré tant de prudence à côté de tant de
grandeur! ô roi créé et mis au monde pour le bon-
heur de tous! Durant dix-huit ans (le règne du cardi-
nal de Richelieu ) il nous a donné, au péril même de
sa couronne et de sa vie, une sécurité bienheureuse;
il a achevé, par sa modération et par sa prudence,
toutes les œuvres commencées par les royautés qui
avaient précédé la sienne; partout la prospérité im-
mense, le travail sans fin, la vallée aplanie, le fleuve
dompté, la montagne franchie en un clin d'œil; l'arc
de triomphe des batailles impérMes s'achève, grâce
au roi qui inscrit de sa main l'inscription réservée à
ce temple, à ce tombeau! Et de même qu'il a relevé
l'empereur sur la colonne insultée par les Cosaques,
de même qu'il a porté, par la main du prince dç Join-
ville, l'empereur Napoléon sous les routes de l'hôtel
des Invalides,. il vient en aide au palais de Louis XIV,
bourg; Leroy, portier-consigne de 1" classe à Stras-
bourg ;Saget, capitaine à la compagnie dflgendarmerie
du Bas-Rhin Sabel, brigadier, id.- Juliart. gendarme,
id. Horny, gendarme à la compagnie du Haut-Rhin
Cathala, dit Jensemy, capitaine au, 19» régiment d'in-
fanterie de ligne; Perret, capitaine, id. Gautray, ser-
gent, id. Polrot, capitaine au 52e régiment d'infante-
rie de ligne; Villa, capitaine, trf. Dorvillé, sergent,
id. Bouchet, capitaine au 63e régiment d'infanterie de
ligne Couty de La Pommerais, capitaine. id. Cristp-
fini, sergent-major vaguemestre, id. Baudot, capi-
taine-trésorier du 17* régiment d'infanterie légère;
Renard, capitaine d'habillement, trf.; Baticard. ser-
gent-major, chef de musique, id. Bitterolff, capitaine
au 8« régiment de cuirassiers; Galotte, maréchal des
logis, id. Mouisse, capitaine au 4e régiment de lan-
ciers Faivre, lieutenant, id. Larfeuiï, maréchal des
logis, id.; Heislé, garde d'artillerie de 2« classe à
Schélestadt Griesbach ouvrier d'état d'artillerie à
Strasbourg; Galy* capitaine au 5e régiment d'artillerie;
Brauhauban, capitaine au 12e régiment d'artillerie;
Lefèvre, capitaine, id. Delauzon, capitaine, id. Le-
flon, maréchal des logis, trf.; Worms de Romilly, ca-
pitaine de 1" classe du génie à Strasbourg; \Volff,
garde du génie de 2e classe à Strasbourg; Tisserand,
chirurgien aide-major de 1" classe au 12* régiment
d'artillerie; Picquart, officier d'administration, comp-
table de 1" classe des subsistances militaires à Stras-
bourg.
Un décret, en date dû 29 août< rendu sur le rap-
port du ministre de l'instruction publique, porte
Art. 1". Lorsqu'un principal de collège a le pen-
sionnat à son compte, et que néanmoins il lui est at-
tribué par le budget de l'établissement un traitement»
fixe, quelle-que soit la quotité de ce traitement, sa
contribution au fonds de retraite est fixée, conformé-
ment à l'article 3, paragraphe 1", de l'ordonnance du
25 juin 1823. au vingtième du traitement du régent le
mieux rétribué, surévalué d'un quart, et la pension de
retraite est liquidée d'après cette même base.
Art. 2. Lorsqu'un principal, dirigeant un collège en
régie, remplit en même temps les fonctions de régent
ou d'aumônier, et cumule à ce double titre deux trai-
îemens, la retenue est prélevée sur les deux traite-
inens, conformément à Part. 2 de l'ordonnance préci-
tée, et la liquidation de la pension est basée sur le
traitement le plus élevé.
Art. 3. Le régent ou le maître d'étude qui remplit
en même temps les fonctions de sous-principal, d'au-
mônier ou de maître de langues vivantes, et qui, en
conséquence, cumule deux traitemens, est également
passible de la retenue sur ces deux traitemens, et sa
pension' est fixée d'après le traitement le plus élevé.
Art. 4. Les règles établies par les art. 2 et 3 ci-dessus
sont applicables, sans exception, à tous les fonction-
naires, professeurs et employés de l'Université suscep-
tibles d'acquérir des droits à une pension de retraite.
On lit dans le Moniteur
« Quelques journaux ont annoncé que le choléra-
morbus se serait montré à Marseille ils ont parlé de
la constatation de onze cas de cette maladie. Contrai-
rement à leur intention sans doute, à l'étranger on a
pu croire qu'il s'agissait de onze cas par jour, et des
quarantaines ont été Imposées à nos provenances de
Marseille en conséquence de cette interprétation.
» Or, à l'époque même où ces articles ont été pu-
bliés, le ministre recevait en effet la liste de onze
cas déclarés, mais il s'agissait de onze cas en tout. Il
faisait immédiatement procéder à une enquête qui
s'est poursuivie jusqu'à ce joar.
» Le premier décès attribué au choléra a eu lieu le
29 juillet. De ce jour', jusqu'au 27 août, on a déclaré
vingt-quatre autres décès, mais dans le nombre il en
est plusieurs dont le caractère cholérique est très con-
testable assurément.
» Tous les cas observés jusqu'au 15 août appartien-
nent à des personnes qui n'avaient pu avoir au-
cune communication suspecte. Les cas »e sont mon-
trés isolés, disséminés sur divers points de la ville,
se succédant à des intervalles qui ont varié d'un à
trois jours. Ce n'est pas là une épidémie.
» Les articles de nos journaux n'en ont pas moins
éveillé les craintes des gouvernemens étrangers. Des
quarantaines n'en ont pas moins été imposées, sur ces
bruits très exagérés, aux provenances de Marseille.
La presse ne saurait mettre trop de réserve à accueil-
lir des nouvelles relatives à l'état sanitaire de nos
ports qui peuvent avoir d'aussi ruineuses consé-
quences. »
Le comité supérieur de l'arrondissement du Ha-
vre, dans sa séance du 31 août, a prononcé la peine
de la réprimande avec privation de traitement pen-
dant un mois contre le sieur Lecourt, instituteur com-
munal de Petiyille (canton de Lillebonne) pour insu-
bordination envers l'autorité.
Par décision du préfet de la Haute-Marne, rendue
sur la proposition du comité supérieur de l'instruction
primaire, le sieur Bouvier, instituteur à Morionvilliers,
vient d'être révoqué de ses fonctions.
Les Mormons américains dont on a parlé plu-
sieurs fois dans ce journal, ces fanatiques ou ces fri-
pons dont oa a semblé rire depuis la fondation de
leur secte par le fameux John Smith, font tous les
jours des progrès singuliers et réels. On nous écrit de
New-York, à la date du 16 juillet, que le nouvel Etat
grand lac Salé, est dans la situation la plus brillante,
et que tous les jours de nouveaux adeptes viennent se
et il fait de Versailles le temple de la majesté fran
çaise! Ainsi tous les arts, sous ce règne heureux.
étaient en plein éclat, les belles-lettres en pleine lu-
mière! En quel deuil s'est changée la fête univer-
selle ? Quel feu grégeois a dévoré ce règne qui nous
promettait une monarchie? Je ne vois plus qu'une
ville ruinée et remuée en tous les sens, une ville
prise d'assaut avec tous les caractères hideux de la
terreur générale. Entendez-vous sur le théâtre des
grands poëtes la Furie, l'œil en feu, hurlant la Mar-
seillaisetdes mauvais jours? Voyez-vous dans la loge
royale ces ambitieux d'un instant ces maître;
de l'anarchie devant lesquels le comédien trem-
biant n'ose pas représenter Cinna aux allusions
impitoyables? Et dans ces places choisies où les
jeunes princesses, printemps blonds et bruns, fraî-
ches guirlandes de cette couronne, venaient na-
guère encourager de leur présence et de leur sou-
rire le poète naissant, ne reconnaissez- vous pas,
aux couleurs de leur livrée, les satellites du grano
Pornin? Donc à quoi bon, à cette heure funeste, let-
ai listes et les beaux-arts, et pourquoi s'être hâté si
fort à réparer le théâtre où l'on fait servir l'Impromptu
de Versaitles à flatter des amateurs qui vendent à la
porte du théâtre les biUets qu'on leur a donnés If
matin dans les mairies et qui préfèrent le cabaret à
Molière? Et voilà comme, en si peu de temps, riei.
n'est resté de cette monarchie éclipsée? A quoi bon
alors ces dépenses énormes ? A quoi ont servi ce luxf
et cette magnificence, la parure et l'ornement dt
rang suprême ? L'aréopage est muet, l'autel d'Apolloi.
est renversé, Athènes, libre, se voit déchirée par trenK
tyrans La Marseillaise et le Chant du Départ et le Ça
ira, l'hymne des saturnales sanglantes représente!
en ce moment tous les arts de la France; la Canaill<
et les bulletins signés Carnot voilà toute la liltératun
nationale 1 C'en est frit! il nous faut courber la têt;
sous le joug de ces esprits dépravés qui insultent auï
maximes universelles il nous faut écouter ces nou-
veaux Évangiles exhalés de l'abîme! Oublions, ou-
blions, 11.1e faut, la langue d'Auguste et de Louis XIV.
pour ne plus nous servir que du vocabulaire effréné
où respire le moment de Syllaetle sièclede Danton!
joindre à cette confédération armée, indépendante,
régie par le principe de l'unité monarchique, et qui
semble destinée à concentrer et absorber tout ce qu'il
peut y avoir. ou de former plus tard aux Etats-Unis
d'élémens anti démocratiques. Les Mormons de Dese-
ret, après avoir établi une banque qui prospère, bâti
de beaux édifices et même organisé un théâtre vien-
nent de créer «ne Université dont le chancelier (car
les Mormons affectent de reproduire les termes et
d'emprunter les titres monarchiques) a récemment
donné le programme, publié par les joufsaux améri-
cains. Cette pièce .n'est ni sans mérite ni sans portée.
Les universitaires mormons créent une école loriïiale.
destinée à l'instruction des maîtres. Tout élève pares-'
seux sera inexorablement renvoyé. De nouvelles tra-
ductions des œuvres classiques seront exécatées par
des Mormons et iniprimées au sein ée l'établissement
mCrne. Les savans de tous les pays sont invités à venir
diriger les études de Dfiseret; et comme pour repro-
cher aux Américains du Nord leur préférence marquée
pour les travaux matériels et les études applicables
aux intérêts de la communauté, des émolument con-
sidérables sont assignés aux professeurs d'hébreu de
syriaque, etc., etc. SI ce plaH réussit, il sera fort cu-
rieux de voir une université savante naître du sein
même de la secte la plus ignorante et la plus fanatique
qui fut jamais.
On écrit de Crema (Lombardie), le 22 août
« M. Stefano Pavesi, compositeur distingué et fé-
cond, vient de mourir dans notre ville à l'âge de
soixante-douze ans.
» M. Pavesi était né en 1778 à Crémone, et il fit ses
études musicales au Conservatoire de Saint-Onuphre à
Naples. Depuis 1818 il a été maître de chapelle de
l'église collégiale de Crema. On a de .lui environ
soixante opéras, et quarante grandes compositions de
musique religieuse. »
On écrit de Vienne (Autriche), le 24 août
« Parmi les dernières promotions dans l'armée, on
remarque cella d'un israélite, M. Prusker, qui était
capitaine d'infanterie, et que l'empereur a nommé
chef de bataillon.
» C'est la première fois que dans l'armée autri-
chienne un juif à obtenu un grade supérieur à celui
de capitaine. »
On écrit de Hambourg, le 29 août, à la Gazette
de Cologne
« Le grand-duc Constantin a quitté Copenhague
pour se rendre aux bains de mer de Doberan. De là
il compte aller rejoindre la flotte russe dans le voisi-
nage "de Kiel. b
On lit dans le Journal de Genève du 27 août
« Un certain nombre de démocrates de tous les pays
sent réunis en ce moment à Chambéry. Ce petit con-
grès révolutionnaire se recrute parmi les adeptes de
la Jeune-Pologne, de la Jeune-Allemagne, de la Jeune-
Italie, etc. La France y est représentée par plusieurs
réfugiés du 13 juin, et même, dit-on, par quelques
représentais montagnards. »
Nous trouvons dans le Moniteur algérien la recti-
fication suivante que nous recommandons à l'atten-
tion de hos lecteurs
« Alger, le 24 août 1850.
A Monsieur le directeur du Moniteur algérien."
» Monsieur le directeur,
» J'ai l'honneur de vous prier d'insérer dans le plus
prochain numéro du Moniteur la lettre ci-jointe,
adressée par M. le lieutenant-colonel de Tournemine,
commandant par intérim le 9» de ligne, à M. le géné-
ral de Mac-Mahon, commandant la subdivision de
Tlemcen en réfutation d'un article du journal la Se-
maine •
« Mon général,
Je lis dans un journal, la Semaine, du 26 juillet 1850,
page 474 (première partie), un article ainsi conçu
« Un conseil de guerre de la province d'Oran a eu à
» juger dernièrement un soldat déserteur du 9e régi-
» meut d'infanterie de ligne, et a rendu un verdict de
» non-culpab.ilité après avoir entendu, l'accusation, le
» défenseur et l'accusé dans ses meyêns de défense.
» Le président a aussitôt protesté contre l'arrêt d'ac-
» quittement, et a même voulu forcer les juges à an-
» uuler leur première décision mais ceux-ci parvin-
« rent eiifiu à se soustraire à d'aussi étranges obses-
» sions en quittant la salle d'audience.
» Le soldat acquitté sortait du 59» régiment de li-
» gne, en garnison à Paris; il avait été envoyé en
» Afrique pour avoir lu la Voix du Peuple. Dès son
» incorporation dans le 9e régiment, il dut supporter
» jes injures xle quelques soldats fanatisés; m:\is un
» jour il perdit patience, et fit une absence illégale
9 pour laquelle il dut subir deux mois de prison. La
• même punition lui ayant été infligée bientôt après
» pour une faute légère, et les mauvais traitemens ayant
9 remplacé les paroles insultantes, le malheureux crut
9 se soustraire à cette vie de misère en dessinant;
» mais il fut arrêté et dut donner à des juges de tristes
9 détails sur les faits que nous venons de rappeler
» sommairement. 9
» Autant de phrases, autant de faussetés. Il n'est
pas vrai qu'un soldat du 9« régiment de ligne ait subi
deux mois de prison pour absence illégale; aucun sol-
dat n'a eu à supporter ni les injures ni les mauvais
traitemens de ses camarades. Aucun soldat enfin n'a
A peine le roi est parti, tout se déchaîne et s'enrôle
sous les drapeaux de la colère! les légions se séparent
de leur général, le peuple se sépare du sénat, cette
puissante lumière! Un autre occupe ces palais qu'il
n'a pas construits! un autre s'empare de ces assem-
blées qu'il n'a pas éonvoquées; un autre fauche l?g
moissons qu'il n'a pas semées! Barbarus nassegetes!
Hélas! bien avant le jour de ses funérailles, le roi a
pu entendre son oraison funèbre! L'Europe entière a
retenti de cet immense De profundis, et jamais la voix
éloquente de Bossuet, quand il célèbre Henriette d'An-
gleterre et le prince de Condé, n'eut un retentisse-
ment comparable à celle mort anticipée d'un roi qui
emportait avec lui la société tout entière! Le roi
est mort, s'écriait la France en 1848; le roi est mort,
c;t nous portons son deuil! Il est mort, puisque la dés-
ordre règne à sa place! Il est mort! Entendez plutôt
lans les cavernes, dans les rues, dans les antres fé-
udes le club armé de vengeances, de rage et de
fièvres qui pousse sa clameur insensée! Il est mort
Voyez en effet surgir des abîmes les socialistes, les
Oantonistès,les Hébertistcs, les faiseurs d'ufopies elles
improvisateurs en tout genre, chargeant leur., théories
jusqu'à la gueule et projetant dans le monde aux abois
Ses chimères les plus dangereuses en puise de boufels
rouges Oui, certes, Je roi est mort, puisque nous som-
mes les jouets de l'orage! Le roi est mort puisque
Lisus sommes livrés sans miséricorde à celte émeute
furieuse qui nous pousse. Incessamment de rHôlel-;de-
Ville à l'Assemblée Constituante, d'un gouffre; à ^'jan
écueil!
Le roi est mort les nations l'ont pleuré, les lettres e
les arts ont partage 1er- regrets des peuples surpris $ar
«̃«'tte chute qui s'est fait sentir d'un bout à l'autre b^ut
de l'Europe. Il n'était encore que prince, du, sang qu'il
avait adopté M. Fontaine pour Fon architecte, Casimir
Oela vigne pour son poète, et pour son peintre ordinaire
M. Horace Vernet. Il aimait le bon sens en toutes choses;
il aimait les beautés correctes, les œuvres solide5,.les
chefs-d'œuvre reconnus depuis locgienips, et il s!en
rapportait volontiers à l'opiiffon publique, laêine
quand il s'agissait d'honorer le mérite et d'encourager
le talent. Bien avant qu'il montât/sur ce (rône,jiàu\é é
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PARIS, 1" SEPTEMBRE.
C'est avec un véritable plaisir, que nous annon-
çons au public que M. de La Palisse n'est pas mort.
Cet intéressant personnage a fait dernièrement plu-
sieurs apparitions dans l'église Saint-Paul, à Franc-
fort, au Congrès de la Paix, où il s'est manifesté
successivement sous plusieurs formas sous celle
d'un membre des Communes d'Angleterre celle
d'un représentant du peuple français celle d'un
ladien ojjibeway vivant, et quelques autres. M. de
lia Palisse a développé, au milieu d'un auditoire at-
tentif, quelques unes de ces grandes vérités dans
la démonstration desquelles il a toujours excellé à
savoir, par exemple, que la paix est préférable à la
guerre, que la vertu est supérieure au vice, que le
beau temps est plus agréable que la pluie, qu'il est
à désirer que tout le munde s'embrasse et que cela
finisse. Ces vérités hardies ont été assaisonnées de
isommentaires non moins risqués. Ainsi M. de La
Palisse par l'organe de M. Hindley, a exprimé la
sensation douloureuse qu'il avait éprouvée à la vue
d'un homme avec une jambe de bois, et il est allé
jusqu'à dire qu'un homme, avec ses deux jambes,
était un membre plus utile de la société. Qu'aurail-
il dit s'il avait vu le fameux invalide à la tête de
bois? Mais là où M. de La Paîisse a réellement triom-
phé, c'est quand il s'est montré sous les traits d'un
honuête homme d'Indien de la tribu des Ojjibeways,
flans l'Amérique du Nord. C'est décidément l'Indien
qui a été le lion du Congrès il a rejeté dans l'om-
bre tons les. lions de Londres et de Paris. Comment
lutter avec un grand-chef qui parle du grand es-
prit, et de ses frères à la face pâle! Et ce qui a
paru p!us éloquent encore c'est qu'à la fin de son
discours, le grand-chef a tiré gravement d'un étui
^uh objet inconnu, orné de plumes; c'était le calu-
met de la paix, la pipe indienne qu'il a offerte à
'ses frères à la face pâle, au nom de leurs frères
peaux rouges.
Un des membres du Congrès a raconté à ses
confrères qu'un noble lord connu par la liberté de
son langage les avait appelés les plus grands niais
îde la terre. Ce n'est pus notre faute s'ils, font tout
ce qu'ils peuvent pour mériter cette qualification
et s'il nous est impossible de les prendre au sé-
rieux. Le Congrès de la Paix ressemble à ce per-
S.ontiage de roman qui arrivait toujours une heure
irop tari; il n'arriva jamais qu'après qu'on s'est
«battu. Il a d'excellentes intentions, personne ne
fdit le contraire; mais il se fait moquer de lui. Le
général Haynau, qui assistait aux séances dans
Une tribune devait bien rire dans sa barbe en
voyant lecalumet di la paix sortir de son étui. Le
̃malheur est que jusqu'à présent on n'a encore
trouvé le moyen d'imposer la paix qu'avec la guerre.
'En ce moment par exemple le vrai pacificateur
jde l'Allemagne c'est l'empereur de Russie, qui a
déclaré qu'il se tournerait contre c^lui qui com-
(menoerait. Au moins l'empereur de Russie a les
moyens de fairo comme il dit. Mais le Congrès dp
ta Paix dira-tril qu'il ne veut exercer qu'une in-
fluence morale? Miis où est-elle? Il aurak en ce
moment même une très bonne occasion de l'exer-
cer pourquoi ne va-t-il pas dans le Schleswig se
^mettre entre les deux armées? C'est apparemment
;qu'il a la conscience de son impuissance.
J M. Cobdjn, qui compromet ua nom sérieux
dans ces ridicules exhibitions, a rendu un plus
-grand service à la cause de la paix en popularisant
la liberté des échanges qu'il ne le fera en montrant
lîM respectable sauvage comme une chose curieuse.
Le véritable Congrès de la Paix, ce n'est pas cette
jnacédoine d'Anglais, de Français d'Américains
^d'Allemands, qui siégeait l'autre jour à Francfort
̃ti'est ce grand concours du travail de toutes les
•nations qui va s'ouvrir à Londres, et auquel pren-
nent part les (Chinois, les Persans, les Turcs, aussi
tbien que les, Parisiens. Le véritable calumet de la
paix, c'est ce tuyau protecteur qui hier a traversé
la Manche, et qui préserve le fil qui portera la pen-
sée humaine aux extrémités de la terre avec l'élec-
tricité.
Et maintenant, est-ee à' dire que nous croyions
que les intérêts sont les seuls liens qui puissent
.rapprocher les hommes et que les rapports mo-
raux ne sont rien ? Non, bien au contraire. Mais
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
.M DD 2 SEPTEMBRE 1850.
LA SEMAINE.
LE; ROI EST MORT'.
s
Nous étions hier soir au Théâtre Français, où l'on
jouait une' aimable petite comédie d'un tout jeune
s homme, M. Foussier, intitulée Heraclite et Démocrite.
t-On riaitl La salle était remplie de cette gaîté, de cette
-verve abondante et facile, de cette jeunesse -qui ne
> doute de rien et qui maltraite à plaisir, jeu cruel et sans
..pitié, cette belle langue française qui se perdra, j'en
• ai peur, entre le jeu des enfans au théâtre et l'élo-
quence des pères à la tribune On riait! Quelques uns
.cependant, perdus au milieu de cette enceinte réparée
et; brillante de tout le luxe des beaux-arts, se disaient
t à >e,ux-mèhies Eu ce moment nous sommes les hôtes
du roi Louis-Philippe I"! Nous sommes dans sa mai-
son Ce.lhéâtre lui appartient En effet, la veille même
du jour où le roi devait disparaître dans la tempête
• abominable de février, il venait de réparer à ses frais
:1a maison de Corneille et de Racine et la maison de
-Molière! W avait traité en roi nos grands poètes! Il
i avait rehaussé d'or et de peintures l'asile antique du
-drame et de la comédie! Les tentures, les fauteuils,
< les loges le parterre et les stalles, de la base au faîte,
tout cela est au roi! Le palais d'Agamemnon et l'an-
tichambre où jase Lisette la place publique où Mas-
carille s'abandonne à ses fourberies, et les bosquets
-où Figaro cache son mariage tout cela est au roi à
^e roi qui vient de mourir en exil et qui attend-, ô
vanité des prévoyances humaines! l'heure propice qui
lui permettra de rentrer daas tes caveaux funèbres
pour amener le règne de la paix, de la charité et
de la fraternité, ce n'est pas sur les gouveroemens
qu'il faut agir; c'est sur l'humanité elle-même. Ce
qu'il faut corriger, ce sont les passions ce qu'il
faut changer, ce sont les âmes. Or, au nom de
quelle religion, au nom de quelle "autorité morale
parle le Congrès de la Paix? Qaèlie'mission a-t-il
pour prêcher? Dans le moyens âge, quand l'Europe
était sous l'unité chrétienne, les Papes pouvaient
être des pacificateurs, parce qu'ils ordonnaient la
paix au nom d'une autorité divine; mais dans
cette réunion de catholiques, de protestons, do
juifs qui était l'autre jour à Francfort, sans comp-
ter ceux qui ne sont rien du tout, quel était le lion
moral ? Le dieu de la paix Mais c'est de la mytho-
logie.
On nous écrit de Vienne, le 26 aoûf, à cinq
heures trois quarts
« Le retour de l'empereur François-Joseph à Vienne
est retardé. S. M. reste pour quelques jours encore à
Ischl. Elle y attendra le ministre des affaires étran-
gères de Russie, qui, revenant de Rissingen, lui a fait
demander audience. Parti en toute hâte pour aller
prendre à Salzbourg l'illustre diplomate russe, M. de
Schwartzenberg aura l'honneur de le présenter à sen
souverain. Ou croit à une conférence impprtante con-
cernant toujours l'affaire allemande et celle des du-
chés. M. de Meyendorf, plénipotentiaire de Russie à
Berlin, s'est rencontré, dit-on, avec M. de Nesselrode
à Salzbourg et l'accompagne à Ischl. M. de Medem, qui
a tenu à faire ses adieux à son chef avant que de quit-
ter le poste de Vienne, ne dépassera pas Linz où il est
allé attendre au passage M. de Nesselrode. Sans s'ar-
rêter dans notre capitale, ce dernier se dirigera sur
Varsovie, où l'empereur, Nicolas sera déjà arrivé, à ce
que l'on assure. On s'étonne qu'aucun prince ou en-
voyé extraordinaire prussien n'aille prendre, part aux
conférences d'Ischl.
» Les journaux conservateurs de Berlin répandant
la nouvelle que le gouvernement autrichien aurait
cédé sur la question de la translation en Prusse des
troupes badoises, les feuilles semi-ofliclelles de Vienne
ont reçu l'ordre de donner à cette assertion le plus
formel démenti.
» Le ministre de Prusse a reçu, 11 est vrai, hier une
dépêche qu'il devait communiquer en toute hâte;
mais M. de Schwartzenberg était déjà parti ce matin
quand M. de Bernsdorf s'est présenté chez le prince
» Au dire déjuges compétens, le gouvernement et
la Banque seraient en délicatesse. M. de Kxauss, mi-
nistre des finances, penserait sérieusement à secouer
le joug onéreux de cet établissement. Il aurait dès
longtemps préparé des mesures en conséquence.
Ayant su se ménager plus de numéraire qu'on ne sup-
posait, le gouvernement serait maintenant en situa-
tion de poser ses conditions. Cette nouvelle, assez pro-
bable peut-être, mérite cependant confirmation.
» Le choléra, dont on cache autant que possible les
ravages, est plus intense ici que jamais, surtout dans
la Leopoldstadt. »
,^©8ivelles étranger©»..
PRUSSE.
Berlin, le 30 août.'
Nous pouvons démentir le bruit qui a couru que
notre gouvernement avait adhéré au principe du pro-
tocole de Londres du 2 août, et qu'il aurait donné sou
assentiment au projet de faire succéder la maison
d'Oldenbourg au trône de Danemark pour maintenir
l'intégrité de la monarchie danoise. Nôtre gouverne-
ment a jusqu'ici refusé de se joindre aux puissances
qui ont slgBé le protocole. Il eu à peu près certain
que nos élections municipales produiront un résultat
diamétralement opposé aux vœux du gouvernement.
Il règne une grande agitation en ville, augmentée en-
core par la suspension de dix-huit conseillers muni-
cipaux qui s'étaient abstenus de prendre part à uu
vote que le parti conservateur désirait obtenir. Cette
mesure arbitraire a éveillé les susceptibilités de la
bourgeoisie à tel point qu'il faut s'atten ire à des élec-
tions très radicales qui ne manqueront pas de pro-
duire des conflits sérieux entre les autorités de la ville
et le gouvernement. On dit que dix-sept autres con-
seillers municipaux mécontens de l'acte qui frappp
leurs collègues, viennent de résigner leur mandat,
bien qu'ils différassent d'opinion. Il parait que le corps
municipal n'étant plus en nombre suffisant, ne pourra
plus se réunir qu'après les prochaines élections.
( Gorresppndajice particulière. )
fiH^NDE-BRKTA.GN?. i
v ..Londres, te 3\ août.
Les Fonds anglais sont toujours fermes. Les Con-
solidés sont à 96 3/8 1/2 au comptant et à 96 3/8 1/2
pour compte; Bons de l'Echiquier, 67; Actions de to
Banque, 215 1/2; Buénos-Ayriens, 60; Mexicains, 29
3/à; Péruviens, 82; Russes, 113; Fonds espagnols:
Actif, 19 3/4; Trois pour 100, 37 3/6 Brésiliens, 93.
Chemins de fer français. Paris à, Rouen, 22 3/4
qu'il avait préparés, à Dreux, pour lui, pour la reine,
pour sa mère, pour tous les siens! Il se méfiait
comme un sage des sépulcres de Saint-Denis, et de
ces dernières grandeurs de la royauté contre lesquelles
s*est ruée la foule hideuse de 93, foulant du pied
Henri IV, Turenne et Louis-le-Grànd!
Oui, ce théâtre qu'il a réparé, le roi Louis- Philippe
n'a pas eu le temps, de jager par lui-même si ces répa-
rations étaieut bien faites Il n'a pas mis les pieds
dans cette loge royale préparée pour le recevoir La
loge du roi tenait à son palais elle touchait aux sa-
lons de cette demeure dont M. le cardinal de Riche-
lieu avait fait son Louvre; on espérait que le roi vien-
drait avant peuassister en ce lieu à quelque vieille
comédie de sa jeunesse. Il aimait Molière par tradition
royale, il aimait Marivaux, il ne détestait pas Beaumar-
chais, une tragédie de Corneille lui semblait une fête,
il aimait Voltaire par souvenir. Le vieillard l'avait
rencontré enfant, dans ce, même, Palais- Royal qui fut
le rendez-vous de tant de fortunes si diverses
Et tout d'un coup, en pleine paix, en pleine gloire,
au plus beau moment du siècle et du règne quand
l'arbre de Minerve protégé le inondé de son ombre
heureuse, et quand ce trône auguste, entouré d'hon-
neur, de respects, de fortune, d'enfaus nombreux et
dignes d'Henri IV leur aïeul, semble grandir encore
de toute la reconnaissance de l'Europe, soudain ô
misère la conspiration éclate et brise toutes ces
grandes choses sur son passage. Trois hurlemens de
quelques bourgeois armés de fusils tout neufs renvet-
sent en moins d'un jour ces droits sacrés établis sur le
consentement et l'obéissance de tant de millions
d'hommes; un quart d'heure d'emportement et de
délire livre aux flammes du carrefour ce trôae sau-
veur, fondé sur la prudence d'un tel monarque, sur
les pieuses vertus de la meilleure des reines sûr le
zèle et le courage de tant de jeunes gens, les princes
légitimes de la jeunesse française, épées vaillantes,
cœurs généreux Hélas! l'exil impitoyable etc porte au
loin, à travers l'Océan épouvanté, cette gloire accom-
plie et ces victoires naissantes, comme le vent la
feuille d'automne Une douzaine d'esprits venus des
23 1 /A; Paris à Orléans, 29 31; Rouen au Havre, 9 S/8
5/8 Nord, 14't/4 1/2; Boulogne à Amiens, 7 71/4;
Orléans à Vierzon, 13 5/8 7/8; Orléans'-à Bordeaux,
4 5/8 3/8; Parts à Strasbourg, 6 5/8 8/8; Tours à
Nantes, 10 3/8 1/8. s {Globe.)
On lit dans le Merning-Heraldûvi 31 août, sous la
date de Gosta-llica, le 11 juin
« La général Don J.-M. Castro, fondateur de la Ré-
publique, et sous l'administration duquel un traité d'a-
mitié et de commerce a été récemment conclu avec la
Grande-Bretagne et d'autres puissances, a donné sa
démission de président, et est parti pour l'Europe
dans le but d'étudier les institutions du vieux monde
et d'augmenter la fortune de son pays en lui ouvrant
des ressources commerciales et agricoles. Grâce au
crédit de l'administration du général Castro et à son
influence, son successeur est entièrement libre de
toute dette étrangère ou intérieure, car l'emprunt de
Guatimala est entièrement remboursé en ce qui con-
cerne la partie afférente à Costa-Rica. Lorsqu'il a
quitté la capitale (SanJose) pour se rendre au* port
d'embarquement ^Greytoun), le général Castro a été,
pendant plusieurs lieues, accompagné par les notabi
lités politiques de toutes les couleurs, ce qui prouve
une popularité bien méritée, et une politique sage et
conciliatrice dans son gouvernement. »
On lit dans le Morning-Hsrald du 31 août
« Quatre nouveaux bateaux pécheurs anglais, le Na-
varin, les Cinq-Frères la Sainte-Croix et V Huître
[Oyster) ont été saisis et envoyés au Havre, pour aveir
violé les lois qui règlent la pêche. 1
Le contre-amiral Moresby rejmglaçe dans les mers
du Sud le ^Mrè-amira* ««rnby, dont le temps de
station est fini. Le pavillon du nouvel amiral est sur la
frégate le Portland, de 50 canons et 450 hommes
d'équipage.
On lit dans le Times du 31 août
« Le duc de Wellington a visité en détail le télégra-
phe sous-marin qui relie aujourd'hui les rivages de
France et d'Angleterre. Les fils aboutiront provisoire-
ment au chemin de fer du Sud-Est. Le duc s'est fait
expliquer l'isolement des conducteurs et leur jet à tra-
vers le détroit; il s'est montré parfaitement satisfait et
convaincu de l'utilité d'un moyen qui, en use seconde,
met l'Angleterre en communication avec le continent. »
La ville de Portsmouth a été chaque soir, cette se-
maine, le théâtre de rixes déplorables entre les sol-
dats du 50e régiment et les matelots de la frégate Fox.
Jeudi soir les choses en étaient venues à un tel point
qu'un magistrat, M. Jones, crut devoir lire le riot-act
et appeler à son aide l'autorité militaire.
Si ces collisions se renouvellent ce soir, écrit-on le
30 août, on a l'intention d'enrôler des constables spé-
ciaux. Les soldats ont brisé les carreaux de toutes les
îavernesoù s'assemblaient les marins, et ceux-ci en
ont fait autant pour les maisons que fréquentaient
leurs adversaires.
Paris.
Un service solennel pour le repos de l'âme du roi
Louis-Philippe sera célébré mardi prochain, 3 sep-
tembre, à onze heures du matin, dans ia cathédrale
d'Amlers.
Rien n'a été négligé pour rendre cette cérémonie
aussi digne que possible du rang qu'a occupé dans ce
monde celui qu'elle a pour but d'henorer.
Le clergé de la cathédrale a mis le plus bienveillant
empressement à répondre au désir qui lui a été ex-
primé à ce sujet.
M. Cave a fait avant-hier, au conseil général de la
Seine-Inférieure, une proposition pour que le conseil
invite le gouvernement à faire revenir en France les
oendres de Louis-Philippe. Nous ne savons, dit le
Journal de Rouen si le conseil s'associera au vœu
exprimé par l'honorable ex-directeur des beaux-arts.
Mais, quel que soit le sort de la proposition, on res-
pectera le sentiment qui l'a dictée.
Par décrets individuels des]19 et 22 août ont élé
nommés dans la Légion-d'Honneur les militaires dout
les noms suivent, savoir
Au grade de commandeur MM. Thouvenln, général
de brigade, commandant l'artillerie de la U' division
militaire Boudhors, colonel, commandant la place de
Strasbourg; André colonel du 5' régiment d'artillerie.
Au grade d'officier MM. Delaporle, lieutenant-colo-
nel, chef d'état-major de la 4e division militaire; D
lieutenant-colonel, chef de la 25e légion de gendarme-
rie Trpjade, lieutenant-colonel du I9« régiment d'iu-
fanterië de ligné; Tappbnier, colonel du 52e trf. Fau-
cheux, colonel du 63' id. Chantelot, chef de bataillon
an 63e trf. de La Moussaye lieutenant colonel du 17e
régiment d'infanterie légère; Boyer, colonel du 8e ré-
giment de cuirassiers de Farémont, lieutenant-cplo-
nel du 8» trf. Pillard; chef d'escadron au 8e trf. Chère,
chef d'escadron, commandant l'artillerie à Schélestadt;
d'Alayrac, lieutenant-colonel du 5e régiment d'artille-
rie; Lâchasse, lieutenant-colonel du 12« trf.; d'Albiat,
major du 12e trf. Gibert, chef d'escadron au 15* id.,
sous-directeur de l'artillerie à Strasbourg; Morlet,
lieutenant-colonel, chef du gén|p à Mrasbourg; Sé-
ditlot, chirurgien principal en chef de l'hôpital mili-
taire de Strasbourg, et Fée, pharmacien principal en
chef de l'hôpital militaire de Strasbourg.
Chevaliers MM. Boyer, capitaine nu 25" régiment de
ligne; Feydil, portier-consigne de 1" classe à Stras-
ténèbres ent osé se montrer effrontément à la douce
lumière du jour, et voilà une royauté de* plus qui s'en
va rejoindre tant de royautés et tant d'empires dispa-
rus de la surface de l'univers 1
Le vent était si doux qui nous venait d'Epire t
L'heure du roi Louis-Philippe était si favorable aux
études libérales, à l'inspiration au travail, à toutes
les tentatives de l'esprit et £e la pensée, à toutes les
gloires, à tous les arts! Les romatfciers, les philoso-
phes, les poètes, les artistes savaient trouver de si
belles heures dé silence et de méditation sous le règne
paternel de ce monarque bienfaisant! En ce temps-
là (ne dirait-on pas d'un siècle?) la grande société
française, et ce n'est pas assez dire, 1a société euro-
péenne, attaquée de toutes parts, se défendait avec
tant de calme et de majesté sérieuse; tant de beaux
esprits, enfans du nouveau règne, au milieu de si
nombreux travaux, accomplis avec amour, étaient
fiers de servir de sentinelle et de rempart à l'ordre,
au droit; au devoir, à l'autorité! Réunies par la hiênie
passion pour le bonheur de tons, la Liberté et la Justice,
sa sœur, s'étaient proposé, comme un chef-d'œuvre
presque divin, de guérir les âmes malades, de corriger
les esprits rebelles, d'ôter même au châtiment les cica-
trices flétrissantes! C'étaient là vos travaux, ô roi qui
nous avez montré tant de prudence à côté de tant de
grandeur! ô roi créé et mis au monde pour le bon-
heur de tous! Durant dix-huit ans (le règne du cardi-
nal de Richelieu ) il nous a donné, au péril même de
sa couronne et de sa vie, une sécurité bienheureuse;
il a achevé, par sa modération et par sa prudence,
toutes les œuvres commencées par les royautés qui
avaient précédé la sienne; partout la prospérité im-
mense, le travail sans fin, la vallée aplanie, le fleuve
dompté, la montagne franchie en un clin d'œil; l'arc
de triomphe des batailles impérMes s'achève, grâce
au roi qui inscrit de sa main l'inscription réservée à
ce temple, à ce tombeau! Et de même qu'il a relevé
l'empereur sur la colonne insultée par les Cosaques,
de même qu'il a porté, par la main du prince dç Join-
ville, l'empereur Napoléon sous les routes de l'hôtel
des Invalides,. il vient en aide au palais de Louis XIV,
bourg; Leroy, portier-consigne de 1" classe à Stras-
bourg ;Saget, capitaine à la compagnie dflgendarmerie
du Bas-Rhin Sabel, brigadier, id.- Juliart. gendarme,
id. Horny, gendarme à la compagnie du Haut-Rhin
Cathala, dit Jensemy, capitaine au, 19» régiment d'in-
fanterie de ligne; Perret, capitaine, id. Gautray, ser-
gent, id. Polrot, capitaine au 52e régiment d'infante-
rie de ligne; Villa, capitaine, trf. Dorvillé, sergent,
id. Bouchet, capitaine au 63e régiment d'infanterie de
ligne Couty de La Pommerais, capitaine. id. Cristp-
fini, sergent-major vaguemestre, id. Baudot, capi-
taine-trésorier du 17* régiment d'infanterie légère;
Renard, capitaine d'habillement, trf.; Baticard. ser-
gent-major, chef de musique, id. Bitterolff, capitaine
au 8« régiment de cuirassiers; Galotte, maréchal des
logis, id. Mouisse, capitaine au 4e régiment de lan-
ciers Faivre, lieutenant, id. Larfeuiï, maréchal des
logis, id.; Heislé, garde d'artillerie de 2« classe à
Schélestadt Griesbach ouvrier d'état d'artillerie à
Strasbourg; Galy* capitaine au 5e régiment d'artillerie;
Brauhauban, capitaine au 12e régiment d'artillerie;
Lefèvre, capitaine, id. Delauzon, capitaine, id. Le-
flon, maréchal des logis, trf.; Worms de Romilly, ca-
pitaine de 1" classe du génie à Strasbourg; \Volff,
garde du génie de 2e classe à Strasbourg; Tisserand,
chirurgien aide-major de 1" classe au 12* régiment
d'artillerie; Picquart, officier d'administration, comp-
table de 1" classe des subsistances militaires à Stras-
bourg.
Un décret, en date dû 29 août< rendu sur le rap-
port du ministre de l'instruction publique, porte
Art. 1". Lorsqu'un principal de collège a le pen-
sionnat à son compte, et que néanmoins il lui est at-
tribué par le budget de l'établissement un traitement»
fixe, quelle-que soit la quotité de ce traitement, sa
contribution au fonds de retraite est fixée, conformé-
ment à l'article 3, paragraphe 1", de l'ordonnance du
25 juin 1823. au vingtième du traitement du régent le
mieux rétribué, surévalué d'un quart, et la pension de
retraite est liquidée d'après cette même base.
Art. 2. Lorsqu'un principal, dirigeant un collège en
régie, remplit en même temps les fonctions de régent
ou d'aumônier, et cumule à ce double titre deux trai-
îemens, la retenue est prélevée sur les deux traite-
inens, conformément à Part. 2 de l'ordonnance préci-
tée, et la liquidation de la pension est basée sur le
traitement le plus élevé.
Art. 3. Le régent ou le maître d'étude qui remplit
en même temps les fonctions de sous-principal, d'au-
mônier ou de maître de langues vivantes, et qui, en
conséquence, cumule deux traitemens, est également
passible de la retenue sur ces deux traitemens, et sa
pension' est fixée d'après le traitement le plus élevé.
Art. 4. Les règles établies par les art. 2 et 3 ci-dessus
sont applicables, sans exception, à tous les fonction-
naires, professeurs et employés de l'Université suscep-
tibles d'acquérir des droits à une pension de retraite.
On lit dans le Moniteur
« Quelques journaux ont annoncé que le choléra-
morbus se serait montré à Marseille ils ont parlé de
la constatation de onze cas de cette maladie. Contrai-
rement à leur intention sans doute, à l'étranger on a
pu croire qu'il s'agissait de onze cas par jour, et des
quarantaines ont été Imposées à nos provenances de
Marseille en conséquence de cette interprétation.
» Or, à l'époque même où ces articles ont été pu-
bliés, le ministre recevait en effet la liste de onze
cas déclarés, mais il s'agissait de onze cas en tout. Il
faisait immédiatement procéder à une enquête qui
s'est poursuivie jusqu'à ce joar.
» Le premier décès attribué au choléra a eu lieu le
29 juillet. De ce jour', jusqu'au 27 août, on a déclaré
vingt-quatre autres décès, mais dans le nombre il en
est plusieurs dont le caractère cholérique est très con-
testable assurément.
» Tous les cas observés jusqu'au 15 août appartien-
nent à des personnes qui n'avaient pu avoir au-
cune communication suspecte. Les cas »e sont mon-
trés isolés, disséminés sur divers points de la ville,
se succédant à des intervalles qui ont varié d'un à
trois jours. Ce n'est pas là une épidémie.
» Les articles de nos journaux n'en ont pas moins
éveillé les craintes des gouvernemens étrangers. Des
quarantaines n'en ont pas moins été imposées, sur ces
bruits très exagérés, aux provenances de Marseille.
La presse ne saurait mettre trop de réserve à accueil-
lir des nouvelles relatives à l'état sanitaire de nos
ports qui peuvent avoir d'aussi ruineuses consé-
quences. »
Le comité supérieur de l'arrondissement du Ha-
vre, dans sa séance du 31 août, a prononcé la peine
de la réprimande avec privation de traitement pen-
dant un mois contre le sieur Lecourt, instituteur com-
munal de Petiyille (canton de Lillebonne) pour insu-
bordination envers l'autorité.
Par décision du préfet de la Haute-Marne, rendue
sur la proposition du comité supérieur de l'instruction
primaire, le sieur Bouvier, instituteur à Morionvilliers,
vient d'être révoqué de ses fonctions.
Les Mormons américains dont on a parlé plu-
sieurs fois dans ce journal, ces fanatiques ou ces fri-
pons dont oa a semblé rire depuis la fondation de
leur secte par le fameux John Smith, font tous les
jours des progrès singuliers et réels. On nous écrit de
New-York, à la date du 16 juillet, que le nouvel Etat
grand lac Salé, est dans la situation la plus brillante,
et que tous les jours de nouveaux adeptes viennent se
et il fait de Versailles le temple de la majesté fran
çaise! Ainsi tous les arts, sous ce règne heureux.
étaient en plein éclat, les belles-lettres en pleine lu-
mière! En quel deuil s'est changée la fête univer-
selle ? Quel feu grégeois a dévoré ce règne qui nous
promettait une monarchie? Je ne vois plus qu'une
ville ruinée et remuée en tous les sens, une ville
prise d'assaut avec tous les caractères hideux de la
terreur générale. Entendez-vous sur le théâtre des
grands poëtes la Furie, l'œil en feu, hurlant la Mar-
seillaisetdes mauvais jours? Voyez-vous dans la loge
royale ces ambitieux d'un instant ces maître;
de l'anarchie devant lesquels le comédien trem-
biant n'ose pas représenter Cinna aux allusions
impitoyables? Et dans ces places choisies où les
jeunes princesses, printemps blonds et bruns, fraî-
ches guirlandes de cette couronne, venaient na-
guère encourager de leur présence et de leur sou-
rire le poète naissant, ne reconnaissez- vous pas,
aux couleurs de leur livrée, les satellites du grano
Pornin? Donc à quoi bon, à cette heure funeste, let-
ai listes et les beaux-arts, et pourquoi s'être hâté si
fort à réparer le théâtre où l'on fait servir l'Impromptu
de Versaitles à flatter des amateurs qui vendent à la
porte du théâtre les biUets qu'on leur a donnés If
matin dans les mairies et qui préfèrent le cabaret à
Molière? Et voilà comme, en si peu de temps, riei.
n'est resté de cette monarchie éclipsée? A quoi bon
alors ces dépenses énormes ? A quoi ont servi ce luxf
et cette magnificence, la parure et l'ornement dt
rang suprême ? L'aréopage est muet, l'autel d'Apolloi.
est renversé, Athènes, libre, se voit déchirée par trenK
tyrans La Marseillaise et le Chant du Départ et le Ça
ira, l'hymne des saturnales sanglantes représente!
en ce moment tous les arts de la France; la Canaill<
et les bulletins signés Carnot voilà toute la liltératun
nationale 1 C'en est frit! il nous faut courber la têt;
sous le joug de ces esprits dépravés qui insultent auï
maximes universelles il nous faut écouter ces nou-
veaux Évangiles exhalés de l'abîme! Oublions, ou-
blions, 11.1e faut, la langue d'Auguste et de Louis XIV.
pour ne plus nous servir que du vocabulaire effréné
où respire le moment de Syllaetle sièclede Danton!
joindre à cette confédération armée, indépendante,
régie par le principe de l'unité monarchique, et qui
semble destinée à concentrer et absorber tout ce qu'il
peut y avoir. ou de former plus tard aux Etats-Unis
d'élémens anti démocratiques. Les Mormons de Dese-
ret, après avoir établi une banque qui prospère, bâti
de beaux édifices et même organisé un théâtre vien-
nent de créer «ne Université dont le chancelier (car
les Mormons affectent de reproduire les termes et
d'emprunter les titres monarchiques) a récemment
donné le programme, publié par les joufsaux améri-
cains. Cette pièce .n'est ni sans mérite ni sans portée.
Les universitaires mormons créent une école loriïiale.
destinée à l'instruction des maîtres. Tout élève pares-'
seux sera inexorablement renvoyé. De nouvelles tra-
ductions des œuvres classiques seront exécatées par
des Mormons et iniprimées au sein ée l'établissement
mCrne. Les savans de tous les pays sont invités à venir
diriger les études de Dfiseret; et comme pour repro-
cher aux Américains du Nord leur préférence marquée
pour les travaux matériels et les études applicables
aux intérêts de la communauté, des émolument con-
sidérables sont assignés aux professeurs d'hébreu de
syriaque, etc., etc. SI ce plaH réussit, il sera fort cu-
rieux de voir une université savante naître du sein
même de la secte la plus ignorante et la plus fanatique
qui fut jamais.
On écrit de Crema (Lombardie), le 22 août
« M. Stefano Pavesi, compositeur distingué et fé-
cond, vient de mourir dans notre ville à l'âge de
soixante-douze ans.
» M. Pavesi était né en 1778 à Crémone, et il fit ses
études musicales au Conservatoire de Saint-Onuphre à
Naples. Depuis 1818 il a été maître de chapelle de
l'église collégiale de Crema. On a de .lui environ
soixante opéras, et quarante grandes compositions de
musique religieuse. »
On écrit de Vienne (Autriche), le 24 août
« Parmi les dernières promotions dans l'armée, on
remarque cella d'un israélite, M. Prusker, qui était
capitaine d'infanterie, et que l'empereur a nommé
chef de bataillon.
» C'est la première fois que dans l'armée autri-
chienne un juif à obtenu un grade supérieur à celui
de capitaine. »
On écrit de Hambourg, le 29 août, à la Gazette
de Cologne
« Le grand-duc Constantin a quitté Copenhague
pour se rendre aux bains de mer de Doberan. De là
il compte aller rejoindre la flotte russe dans le voisi-
nage "de Kiel. b
On lit dans le Journal de Genève du 27 août
« Un certain nombre de démocrates de tous les pays
sent réunis en ce moment à Chambéry. Ce petit con-
grès révolutionnaire se recrute parmi les adeptes de
la Jeune-Pologne, de la Jeune-Allemagne, de la Jeune-
Italie, etc. La France y est représentée par plusieurs
réfugiés du 13 juin, et même, dit-on, par quelques
représentais montagnards. »
Nous trouvons dans le Moniteur algérien la recti-
fication suivante que nous recommandons à l'atten-
tion de hos lecteurs
« Alger, le 24 août 1850.
A Monsieur le directeur du Moniteur algérien."
» Monsieur le directeur,
» J'ai l'honneur de vous prier d'insérer dans le plus
prochain numéro du Moniteur la lettre ci-jointe,
adressée par M. le lieutenant-colonel de Tournemine,
commandant par intérim le 9» de ligne, à M. le géné-
ral de Mac-Mahon, commandant la subdivision de
Tlemcen en réfutation d'un article du journal la Se-
maine •
« Mon général,
Je lis dans un journal, la Semaine, du 26 juillet 1850,
page 474 (première partie), un article ainsi conçu
« Un conseil de guerre de la province d'Oran a eu à
» juger dernièrement un soldat déserteur du 9e régi-
» meut d'infanterie de ligne, et a rendu un verdict de
» non-culpab.ilité après avoir entendu, l'accusation, le
» défenseur et l'accusé dans ses meyêns de défense.
» Le président a aussitôt protesté contre l'arrêt d'ac-
» quittement, et a même voulu forcer les juges à an-
» uuler leur première décision mais ceux-ci parvin-
« rent eiifiu à se soustraire à d'aussi étranges obses-
» sions en quittant la salle d'audience.
» Le soldat acquitté sortait du 59» régiment de li-
» gne, en garnison à Paris; il avait été envoyé en
» Afrique pour avoir lu la Voix du Peuple. Dès son
» incorporation dans le 9e régiment, il dut supporter
» jes injures xle quelques soldats fanatisés; m:\is un
» jour il perdit patience, et fit une absence illégale
9 pour laquelle il dut subir deux mois de prison. La
• même punition lui ayant été infligée bientôt après
» pour une faute légère, et les mauvais traitemens ayant
9 remplacé les paroles insultantes, le malheureux crut
9 se soustraire à cette vie de misère en dessinant;
» mais il fut arrêté et dut donner à des juges de tristes
9 détails sur les faits que nous venons de rappeler
» sommairement. 9
» Autant de phrases, autant de faussetés. Il n'est
pas vrai qu'un soldat du 9« régiment de ligne ait subi
deux mois de prison pour absence illégale; aucun sol-
dat n'a eu à supporter ni les injures ni les mauvais
traitemens de ses camarades. Aucun soldat enfin n'a
A peine le roi est parti, tout se déchaîne et s'enrôle
sous les drapeaux de la colère! les légions se séparent
de leur général, le peuple se sépare du sénat, cette
puissante lumière! Un autre occupe ces palais qu'il
n'a pas construits! un autre s'empare de ces assem-
blées qu'il n'a pas éonvoquées; un autre fauche l?g
moissons qu'il n'a pas semées! Barbarus nassegetes!
Hélas! bien avant le jour de ses funérailles, le roi a
pu entendre son oraison funèbre! L'Europe entière a
retenti de cet immense De profundis, et jamais la voix
éloquente de Bossuet, quand il célèbre Henriette d'An-
gleterre et le prince de Condé, n'eut un retentisse-
ment comparable à celle mort anticipée d'un roi qui
emportait avec lui la société tout entière! Le roi
est mort, s'écriait la France en 1848; le roi est mort,
c;t nous portons son deuil! Il est mort, puisque la dés-
ordre règne à sa place! Il est mort! Entendez plutôt
lans les cavernes, dans les rues, dans les antres fé-
udes le club armé de vengeances, de rage et de
fièvres qui pousse sa clameur insensée! Il est mort
Voyez en effet surgir des abîmes les socialistes, les
Oantonistès,les Hébertistcs, les faiseurs d'ufopies elles
improvisateurs en tout genre, chargeant leur., théories
jusqu'à la gueule et projetant dans le monde aux abois
Ses chimères les plus dangereuses en puise de boufels
rouges Oui, certes, Je roi est mort, puisque nous som-
mes les jouets de l'orage! Le roi est mort puisque
Lisus sommes livrés sans miséricorde à celte émeute
furieuse qui nous pousse. Incessamment de rHôlel-;de-
Ville à l'Assemblée Constituante, d'un gouffre; à ^'jan
écueil!
Le roi est mort les nations l'ont pleuré, les lettres e
les arts ont partage 1er- regrets des peuples surpris $ar
«̃«'tte chute qui s'est fait sentir d'un bout à l'autre b^ut
de l'Europe. Il n'était encore que prince, du, sang qu'il
avait adopté M. Fontaine pour Fon architecte, Casimir
Oela vigne pour son poète, et pour son peintre ordinaire
M. Horace Vernet. Il aimait le bon sens en toutes choses;
il aimait les beautés correctes, les œuvres solide5,.les
chefs-d'œuvre reconnus depuis locgienips, et il s!en
rapportait volontiers à l'opiiffon publique, laêine
quand il s'agissait d'honorer le mérite et d'encourager
le talent. Bien avant qu'il montât/sur ce (rône,jiàu\é é
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