Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1844-08-28
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Description : 28 août 1844 28 août 1844
Description : 1844/08/28. 1844/08/28.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
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~OMTMKJES ~T MTTËRAmE~
FRANCE.
PARIS, 87 AOUT.
Le gouvernement a reçu des dépêches de M. le ma-
réchal Bugeaud des 11 et 15 août, trois jours avant
et la veille même de la bataille d'Isly.
Le maréchal écrit le 11, de son bivouac, prés de
LalIa-Magrenia
« J'ai reçu ce matin, à six heures et demie, par
Djemma Ghazaouat, une dépêche de S. A. R. le prince
de Joinville, en date du 6 aoùt. Elle m'apprend que,
dans la matinée du même jour, S. A. R., après avoir
connu le résultat de la mission de M. Hay, a attaqué
Tanger; que quatre-vingts pièces ont répondu à son
'feu qu'en une heure celui de ta place était éteint, tes
batteries démantelées, les pièces démontées; que de
notre côté nous avons eu une douzaine d'hommes tués
ou blessés. S. A. R. se préparait à aller attaquer Mo-
gador.
» Cette détermination de S. A. R. lui fait beaucoup
d'honneur. Toute l'Europe reconnaitra notre droit de
punir les Marocains de leur conduite perfide et de leurs
outrages répétés.
a D'une vigie à signaux que j'ai établie sur une butte
élevée à l'ouest de LaHa-Margrenia, on aperçoit le
camp marocain, qui paraît être sur les collines de la
rive droite de l'Isly, à deux lieues environ en arrière
d'Ouchda. 11 indique des forces considérables numéri-
quement.
» Hier un millier de chevaux sont venus nous re-
connaître ils présumaient peut-être que nous avions
quitté les environs de LaXa-Magrenia, parce que', de-
puis quatre jours, j'ai porté mon camp au confluent de
î'Oued-el-Abbess et l'Ôuardefoa, dans un bois où mes
troupes sont à l'abri des grandes ardeurs du soleil. Les
cavaliers ennemis ont parcouru le camp que j'avais
quitté et ont tiraillé pendant une demi-heure avec
50 chasseurs qui les observaient. Ce sont eux qui ont
commencé le feu, et le premier coup qu'ils ont tiré a
blessé un trompette.
» J'ai cru qu'on en voulait au convoi qui m'arrivait
de Nedroma. Pour le protéger, j'ai j'ait avancer trois
bataillons sur les collines de ma droite. Le convoi est
arrivé le soir sans avoir été attaqué. En s'en retour-
nant, les cavaliers ont mis le feu dans nos maisons,
entre Ouchda et Lalla-Magrenia.
» Ainsi, plus de doute, les Marocains veulent sérieu-
sement la guerre ils ont réuni près d'Ouchda des for-
ces nombreuses, et ils en attendent d'autres.
» Dans cette occurence, et dans l'attente certaine
d'une grande journée, j'ai cru devoir appeler à moi
M. le général Bedeau; je compte qu'il me rejoindra
après-demain matin. 1
)) Le même jour au soirjeferatunmouvemeQteR
avant.
» Agréez, etc.
? F. S. J'ai l'honneur de vous adresser un croquis
représentant l'ordre de marche et de combat que j'ai
cru devoir adopter contre les troupes marocaines, dont
la plus grande force est en cavalerie. C'est dans cet
ordre que j'ai combattu le 5 juillet. »
Le 13 août, M. le maréchal Bugeaud écrit
<. Depuis plusieurs jours, j'étaisinfbrmé, par les Arabes
soumis du sahel de Nedroma et de la Haute-Tafna, que
le camp du u!s de l'Empereur se renforçait tous les
~caiMctendH~OMrnal deal~~a~s
LE COMTE DE MONTE-CHMSTO (<).
MtMMteUIe.–B~'nrfivëe.
Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame-de-Ia-Garde
signala le trois mâts PAKraos, venant de Smyrne, Triesto
et Naples. Comme d'habitude, un pilote cûtier partit aus-
sitôt du port, rasa le château d'If, et alla aborder le na-
vire entre le cap de Morgiou et l'Ue de Rion. aussitôt,
comme d'habitude encore la plate-forme du fort Saint-
Jean s'était couverte de curieux car c'est toujours une
grande affaire à Marseille que l'arrivée d'un bâtiment, sur-
tout quand ce bâtiment, cummo FAoraon, a été cons-
truit, gréé arrimé sur les chantiers de la vieille Phocée
et appartient à un armateur de la ville.
Cependant le bâtiment s'avançait; il avait heureusement
iranchi le détroit que quelque secousse volcanique a creusé
entre i'ile de Calasareigne et l'îte de Jaros il avait doub!é
Pomègue, et il s'avançait sous ses trois huniers, son grand
foc et sa brigantine, mais si lentement et d'une a!Iure si
triste, que tes curieux, avec cet instinct qui pressent un
malheur, se demandaient quel accident pouvait être anhé
à bord. Néanmoins les experts eu navigation reconnais-
saient que si un accident était arrivé, ce no pouvait être au
bâtiment lui-même; car s'il marchait lentement, H mar-
chait dans toutes les conditions d'un navire parfaitement
gouverné. Son ancre était en mouillage, ses haubans do
beaupré décrochés/et prés du pilote qu). s'apprêtait à diri-
ger JPAarooH par l'étroite entrée du port de Marseilte,
était un jeune homme au geste rapide et à l'œil actif qui
surveillait chaque mouvement du navire, et répétait cha-
que ordre du pilote.
La vague inquiétude qui planait sur la foule avait parti-
culièrement atteint un des spectateurs de l'esplanade Saint-
Jean de sorte qu'il ne put attendre l'entrée du bâtiment
dans le port, sauta dans une petite barque, et ordonna do
ramer au-devant du FAaraoK, qu'il atteignit en face de
l'anse de la réserve.
En voyant venir cet homme, le jeune marin quitta son
poste à côté du pilote, et vint, le chapeau à la main, s'ap-
puyer à la muraille du bâtiment. C'était un jeune homme de
vingt ans environ, grand, svelte, avec de beaux yeux noirs
et des cheveux d'ebone. Il y avait dans toute sa personne
cet air de calme et de résolution particulier aux hommes
habitués depuis leur enfance à lutter avec le danger.
Ah c'est vous, Dant~sï cria l'homme à la barque
qu'est-il donc arrivé, et pourquoi cet air de tristesse ré-
pandu sur tout votre bord ?
(1) Cet oavrage fait partie des JmprM~MM~ de V<~<* de M. Du-
mas. M. Damas a cédé a M. Woss,de Berlin, le droit de propriété
en AUemâgne da CoM
Tonte reproduction, même partieUe, de cet onvrage est inter-
dite, et serait poarsaivie comme contrefaçon.
jours. L'absence de toute communication avec nos afn-
dés d'Ouchda, les salves d'artillerie et de mousqueterie
que nous entendons soir et matin au camp de l'ennemi,
l'esprit bravache et présomptueux que nous savons ré-
gner dans ce camp, tout nous annonce des projets hos-
tiles sur une grande échelle. Ce n'est pas, vous le pen-
séz bien, pour nous faire évacuer notre poste de Lalta-
Magrenia que l'on fait de te!s préparatifs il ne s'agit
de rien moins, d'après les dires du camp, que de nous
prendre la plus grande partie de l'Algérie on ne con-
çoit pas même que nous puissions résister un seul ins-
tant.
? Ce matin il nous est arrivé un spahis qui dit avoir
parcouru tous les camps. Ces camps sont, selon lui, au
nombre de neuf, étendus sur l'Isly, depuis Djerf-el-
Akhdar jusqu'à Coudiat-sidi-Abderrahman, c'est-à-dire
dans un espace de deux lieues. Quatre de ces camps
seraient composés de troupes marocaines ou de makhe-
zen, un cinquième renfermerait la maison du fils de
l'Empereur, ses concubines, ses bagages, ses chevaux
de main, etc. Celui-là, dit-il, est presque aussi grand
que le nôtre. Les quatre autres camps sont composés
des contingens des tribus.
» D'autres Arabes, qji ont vu les camps des collines
voisines, disent qu'il n'y a que cinq camps, mais qu'il
en arrive tous les jours. On les évalue à environ
40,000 hommes. Le spahis dit avoir vu neuf pièces de
canon, six de montagne et trois de campagne il y a
aussi deux mortiers, ce qui fait onze pièces. On attend
un autre camp qu'amène le second fils de l'Empereur.
» J'ai jugé que nous ne pouvions rester plus longtemps
sur la défensive sans de grands dangers. Le plus petit
de tous, c'est que l'ennemi se renforce tous les jours.
Mais ce qui est surtout à craindre, c'est que, nombreux
comme il l'est, il ne fasse des détachemens sur mes
Bancs pour aller soulever le pays derrière moi.
» Il est à redouter aussi qu'une plus longue expecta-
tive ne tasse cesser la bonne volonté des tribus qui font
mes convois, soit de Hemcem, soit de Djemma-Gba-
zaouat.
Ayant hier rallié M. le général Bedeau, je me dé-
cide à me porter ce soir en avant. Je ferai trois lieues
dans la plaine jusqu'à l'entrée de la nuit, en simulant
un grand fourrage. Je m'y arrêterai en ordre de marche,
j'y ferai dormir mes colonnes pendant quelques heures,
et demain, au petit point du jour, j'arriverai sur l'Isty,
à deux lieues de la tête des camps de l'ennemi.
» Je ferai là une halte d'une heure, si je n'y trouve
pas l'ennemi, pour faire boire les hommes et les ani-
maux, et puis je me porterai en avant pour attaquer,
si l'enncmt est encore à la même place. S'il était re-
.ptoyé sur sa queue, H est probable que je m'arrêterais
à Djerfcl-Akhdar pour laisser passer la grande chaleur,
et que j'attaquerais le soir, ou au plus tard le lende-
main matin. J'ai envir<~ 8;SO& bomBMS-d'infaB1,400 chevaux réguliers, 400 irréguliers, et 16 bouches
à feu, dont 4 de campagne. C'est avec cette petite force
numérique que nous aHons attaquer cette multitude,
qui, selon tous les dires, compte 30,000 chevaux,
10,000 hommes d'infanterie et H bouches à feu.
B Mais mon armée est pleine de confiance et d'ar-
deur elle compte sur la victoire tout comme son gé-
néral. Si nous l'obtenons, ce sera un nouvel exemple
que le succès n'est pas toujours du côté des gros ba-
taillons, et l'on ne sera plus autorisé à dire que la
guerre n'es! q~u'ùtt j'cM du hasard.
J'aurai l'honneur de vous écrire d'abord après l'af-
–Un grand malheur, monsieur Morrel, répondit le
jeune homme; un grand malheur, pour moi eurtout. A la
hauteur de Civita-Vecchia, nous avons perdu ce brave ca-
pitaine Leclerc.
Et le chargement? demanda vivement l'armateur.
I! arrive à bon port, monsieur Morrei, et je crois que
vous serez content sous ce rapport. Mais le pauvre capi-
taine Leclerc.
Que lui est-il donc arrivé? demanda l'armateur d'un
air visiblement soulagé, que lui est-il donc arrivé à ce
brave capitaine ?
Il est mort. Tombé & la mer ? Non, Monsieur,
mort dune fièvre cérébrale, au milieu d'horribles souf-
frances.
Puis se retournant vers ses hommes:
ttotà hé! dit-il, chacun à son posta pour le mouillage." »
L'équipage obéit. Au même instant, les huit ou dix ma-
telots qui le composaient s'élancèrent, les uns sur les
écoutes, les autres sur le: bras, les autres aux drisses, les
autres aux hallebas des focs, enfin les autres aux cargues
des voiles.
Le jeune marin jeta un coup d'œil nonchalant sur ce
commencement de manœuvre, et voyant que ses ordres
aH-iicnt s'exécuter, il retint à son interlocuteur.
Et comment ce maiheur est-il donc arrivé? continua
l'armateur reprenant la conversation où le jeune marin
t'avait quittée.
I Mou t)ieu, Monsieur, de la façon la plus imprévue.
Apres une longue conversation avec le commaed&nt du
port, le capitaine Leclerc quitta Naples fort agité; au bout
) H était mort. Nous lui avons fait les funérailles ordinaires,
( et il repose décemment enveloppé dans un hamac, avec
un boulet de 36 aux pieds et un à la tête, à la hauteur de
l'ile d'Ei Giglio. Nous rapportons à sa veuve sa croix d'hon-
neur et son épée. C'était bien la peine, continua le jeune
homme avec un sourire mélancolique, de faire dix ans la
guerre aux Anglais, pour en arriver & mourir comme tout
le monde, dans son lit!
Dame, que voulez-vous, monsieur Edmond, reprit l'ar-
mateur, qui paraissait se consoler de plus en plus, nous
sommes tous mortels, et il faut bien que les anciens fas-
sent place aux nouveaux; sans cela, il n'y aurait pas d'a-
vanccment, et du moment où vous m'assurez que la car-
gaison.
Est en bon état, monsieur Morrel, je vous en réponds.
Voici un voyage que je vous donne le conseil de ne point
escompter pour 25,000 fr. de bénéfice. Puis, comme on ve-
nait de dépasser la Tour ronde c Range à carguer !cs voiles
de hunes, le foc et labrigantine, cria ie jeune marin; faites
penaud »
L'ordre s'exécuta avec presque autant de promphtude
que sur un bâtiment de guerre.
1 < Amène et cargue partout
Au dernier commandement, toutes les voiles s'abais-
sèrent, et le navire s'avança d'une façon presque insensible,
) ne marchant plus que par l'impulsion donnée.
4aire pour vous dire exactement le résultat, quel qu'il
soit..
Agréez, etc. M; 1.
f'OreKogue, parti d'Oran le 21, a porté à Alger les
drapeaux pris à la bataille d'Is)y il est reparti d'Alger
le 23 pour ramener à Marseille M. le colonel Foy, aide-
de-camp de M. le maréchal président du consei!: Cet
ouicier, arrivé à Marseille le 25, s'est mis immédiate-
ment en route pour se rendre à Paris, en passant par
S&int-Amans.
Ce qu'on vient de lire est en quelque sorte la pré-
face de la bataille dont tout le monde attend le rapport
détaillé avec une vive impatience que justifie bien l'im-
portance du résultat déjà annoncé par dépêche télégra-
phique.
En attendant, les deux rapports préliminaires du
maréchal Bugeaud sont d'un grand intérêt. On y remar-
quera d'abord cette circonstance, que le prince de Join-
ville n'a ouvert son feu contre Tanger qu'après avoir
connu le résultat infructueux de la mission de M. Hay,
circonstance qui avait été niée ou dénaturée par quel-
ques feuilles de Londres.
"Passant à l'état des choses sur la frontière, à l'atti-
tude menaçante des Marocains, à leurs provocations et
a l'accroissement journalier de leurs forces, on voit
que la patience et la longanimité du maréchal Bugeaud
ont été grandes, en présence d'hostilités aussi flagrantes.
Nul ne doit l'en blâmer, puisque par cette conduite il a
mis le bon droit et la justice du côté de la France,
comme aussi la victoire quand la mesure de la modé-
ration s'est trouvée comblée.
Ce que nous avons maintenant en présence ce ne
sont plus seulement ces tribus soulevées par Abd-el-
Kader, dont l'importance personnelle n'est plus que
secondaire aujourd'hui; c'est toute une armée maro-
caine, avec ses kaïds et ses pachas, commandée par le
Gis même de l'Empereur, dont un autre fils est en
marche avec de nouveaux renforts. Ils proclament hau-
tement leurs projets et leurs espérances; ils veulent
nous chasser de la province d'Oran; nous ravir l'an-
cien royaume de Tiemcen, conquis il y a trois cents
ans par Kaïr-Eddin (Cherédin), le frère de Bab-Aroudji
(Barberousse), fondateurs l'un et l'autre de l'Etat
d'Alger.
Nos tribus soumises n'avaient point à supposer que
le corps français redoutât les Marocains, déjà battus
trois fois dans leurs trois agressions mais la fidélité de
ces tribus pouvait s'attiédir; l'ennemi pouvait tenter
~n&~pMtt'of ponr aller les soulever derrière nous.
On aimera ce mot du maréchal, lorsque, parlant des
dangers qu'il y aurait à rester plus longtemps sur la
défensive, il dit que le plus petit de tous est dans l'ac-
croissement journalier du nombre des ennemis. Il a vu
et saisi le moment précis où il fallait agir ses prévi-
sions, le calcul de ses mouvemens et le plan qu'il ex-
pose, sont d'un général aussi habile qu'expérimenté,
dont la vue est nette l'esprit positif et la résolution vi-
goureuse. tl suit et sait mettre en œuvre les grands en-
seignemens de l'immortelle campagne d'Egypte dans
une contrée où la guerre se présente à lui sous le
même aspect.
Et maintenant, si vous voulez monter, monsieur Mo-
rd dit Dantès voyant l'impatience do l'armateur voici
votre comptable M. Dangtars qui sort de sa cabine, et qui
vous donnera tous les renseignemens que vous pouvez dé-
sirer quant à moi, il faut que je veille au mouillage et
que je mette le navire en deuil.
L'armateur ne se le fit pas dire deux fois; il saisit un
câMeque iuijcta Dantès, et avec une dextérité qui eût
fait honneur à un homme de mer, il gravit les échelons
cloue: sur le flanc rebondi du bâtiment, tandis que celui-
ci, retournant à son poste de second, cédait la conversation
à celui qti'it avait annoncé sous le nom de Danglars, et
qui, sortant de sa cabine, s'avançait effectivement au-de-
vant de l'armateur.
Le nouveau venu était un homme de vingt-cinq à vingt-
six ans, d'une figure assez sombre, obséquieux envers ses
supérieurs', insolent envers ses subordonnés; aussi, outre
son titre d'agent comptab!e qui est toujours un motif de
répulsion pour les matelots, était-il généralement aussi
mal vu de l'équipage qu'Edmond Dantès au contraire ea
était aimé.
Eh bien! monsieur Morrel, dit Danglars, vous savez
déjà le malheur, n'est-ce pas?
–Oui, oui. Pauvre capitaine Lcclerc! c'était un brave
et hoBnéte homme.
Et un excédent marin surtout, vieiiïi entre le ciel et
l'eau, comme il convient à un homme chargé des intérêts
d'une maison aussi importante que la maison Morret et fils,
répondit Danglars.
Mais, dit l'armateur, suivant des yeux Dantès qui
cherchait son mouil'age, mais il me semble qu'il n'y a pas
besoin d'être si vieux marin que vous le dites, Dang!ars,
pour connaître son métier. Et voici notre ami Edmond qui
fait le sien, ce me semble, en homme qui n'a besoin de
demander de conseils à personne.
Oui, dit d'Angtars en jetant sur Dentés un regard
obtique où brilla un éclair de haine, oui, c'est jeunf, et
cela ne doute de rien. A peine le capitaine a-t-il été mort,
qu'il a pris le commandement sans consulter personne, et
qu'il nous a fait perdre un jour et demi à l'ite d'Elbe, au
lieu de revenir directement à Marseille.
Quant à prendre le commandement du navire dit
l'armateur, c'était son devoir comme second quant à per-
dre ma jour et demi à l'iie d'Elbe, il a eu tort, à moins que
le navire ait eu quelque avarie à réparer.
Le navire se portait comme je me porte et comme je
désire que vous vous portiez, monsieur Morre! et cette
journée et demie a été perdue par pur caprice, pour le
plaisir d'aller à terre, voilà tout.
Dantès, dit l'armateur se retournant vers le jeune
homme, venez donc ici.
Pardon, Monsieur, dit Dantès; je suis à vous dans un
instant; puis, s'adressant à l'équipage –«Mouille! dit-il.
Aussitôt l'ancre tomba, et la chaîna nia avec bruit;
d'Antès resta a son poste, malgré la présence du pilote,
jusqu'à ce que cette dernière manœuvre fùt terminée; puis
alors "Abaissez la namme à mi-mât, dit-il; mettez le pa-
villon ea berne, croisez les vergues!
D'après les correspondances des journaux espagnots,
l'empereur de .Marée aurait conclu la paix: avec t'Es-
pagne. Voici ce que nous lisons dans et C drid, du 21 août:~
Nous allons publier notre correspondance de Ceuta
nos lecteurs y trouveront confirmée la nouvelle de la con-
clusion de notre différend avec le Maroc. Non seulement
l'Empereur a satisfait à nos très justes plaintes, mais il
s'est même engagé à indemniser l'Espagne des frais de
la guerre. Voici la correspondance de Ceuta en date du
13 août
« Nous avons heureusement des renseignemens qui con-
firment les bruits de paix en circulation Ces renseigne-
mens, dont l'authenticité n'est pas douteuse, sont de ia
plus haute importance. A la date d'hier, notre vice-consul
à Tetuan adresse, par le camp de Maroc, une communica-
tion au gouvernement de Ceuta. Il y dit que les autorites
locates ont reçu de l'Entpercur des ordres très rëcons pour
protéger les sujets de toutes les nations avec qui des négo-
ciations sont engagées; qu'il a signé la paix avec elles, et
a accédé à leurs réclamations, à l'exception de la Franco
[M;Mpgage le commandant général de Ceuta à rétablir le traSc de
cette place avec Tetuan. Le commandant s'est empressé de
souscrire à ce voeu, et il a fait partir pour Tetuan une pe-
tite embarcation avec dés dépêches. Nous ne pouvions pas
nous promettre de résultats plus avantageux des négocia-
tions entamées avec le Maroc. Grâce à cet arrangement,
notre pavitton est respecté et l'honneur national est sauf.
La domination espagnole est étendue sur la côte d'Afrique,
nos Bnances sont indemnisées des frais de ta guerre, et
toutes nos places sur le littoral seront mises en état de
bonne défense.
Le Ca~eHano contient aussi la lettre suivante de
Cadix, du 17 août
« II parait hors de doute que l'Empereur de Maroc a
signé la paix avec les nations européennes avec qui il était
en relations [à l'exception de la France). Le vice-consul
d'Espagne à Tetuan, en donnant cette nouvelle au com-
mandant de Ceuta, invite les négocians à continuer d'en-
voyer des provisions; ii leur donne l'assurance qu'ils peu-
vent reprendre les affaires sans inquiétude, comme précé-
demment, c'est-à-dire comme à l'époque où notre bonne
intelligence avec le Maroc n'avait pas été altérée. On traite
au sujet des indemnités pour les préjudices que nous ont
causé les Marocains. On dit que trois iieues de terhtoife
nous sont cédées du coté de Ceuta. t
Au moment où les méthodistes anglais prennent avec
tant de chaleur le parti de leur coreligionnaire M. Prit-
chard, H n'est pas sans intérêt de savoir comment
M. Pritchard tui-meme, pendant le temps de sa domi-"
nation à Taïti, a traité les missionnaires catholiques
français. C'est ce qu'on pourra voir dans le passage, que
cite ce matin un journa!, d'une lettre de M. l'archBYËuue
de Chatcédoine nous croyons devoir reproduire ce
document curieux
< Dès 1825, te Saint-Siège avait demandé à ta maison ~e
Picpus trois missionnaires pour les ites Sandwich. Us par-
tirent au mois de novembre 1826, et arrivèrent aux Sand-
wich au mois d'août 1827. Le gouvernement m'entra pour
rien dans cette entreprise. Où est donc t'Mtdes m~.naires furent accneiuis avec bienveiHanco par les indigènes
le jeune Roi les vit toujours d'un bon œit, mais le ministre
méthodiste Bingham, dont!esprotestans eux-mêmes ont
proclamé plusieurs fois dans des écrits publics la grande
Vous voyez, dit Danglars, il se croit déjà capitaine,
sur ma parole.
Et il l'est de fait, dit l'armateur.
Oui, sauf votre signature et cette de votre associe,
monsieur Morret.
Dame pourquoi ne le laisserions-nous pas à ce poste?
dit l'armateur; il est jeune, je le sais bien, mais il me
parait tout à la chose et fort expérimenté dans son ëtat.
Un nuage passa sur te front de Danglars.
Pardon, Monsieur Morret, dit Dantès en s'approchant
maintenant que le navire est mouillé, me voilà tout à
vous. Vous m'avez appelé, je crois?
Danglars Bt un pas en arrière.
Je voulais vous demander pourquoi vous vous étiez
arrêté à t'ite d'Elbe.
Je t'ignore, Monsieur; c'était pour accomplir un der-
nier ordre du capitaine Leclerc, qui en mourant m'avait
remis un paquet pour to grand-maréchat Bertrand.
L'avez-vous donc vu, Edmond ? Qui ? Le grand
maréchal. -Oui.
Morrel regarda autour de lui et tira Dantès à part.
Et comment va l'Empereur ? demaada-t-it vivement.
Bien, autant que j'en ai pu juger par mes yeux.
Vous avez donc vu l'Empereur aussi ? 'l
Il est entré chez le maréchal pendant que j'y étais.
Et vous lui avez parte ?
C'est-à-dire que .c'est lui qui m'a parlé, Monsieur, dit
Dantes en souriant.
–Etquevousa-t-itdit?
–tt m'a fait des questions sur te bâtiment, sur l'époque
de son départ de Marseitic, sur la route qu'il avait suivie
et sur la cargaison qu'il portait. Je crois que s'i) put é!~
vida et que j'en eusse été le maitrc, !~on intention eut (té
de t'acheter. Mais je tui ai dit que je n'étais que simple se-
cond, et que le bâtiment appartenait A la m'us:'n Morret
et nts. Ah! a-t-it dit, je la connais. Les Morret sont ar.
mateurs de père en fils, et i) y avait un Morret qui :.sr'&:t
dans te même régiment que moi lorsque j'étais en garnison
à Valence. p Z5
–C'est pardieu vrai! s'écria l'armateur tout joyeux.
C'était Policar Morrel, mon oncle, qui est devenu capi-
taine. Dantès, vous direz à mon oncte que l'Empereur
s'est souvenu dé lui, et vous le verrez pleurer, le vieux
grognard. Allons, allons, continua l'armateur en frappant
amicalement sur l'épaule du jeune homme, vous avez bien
fait, Dantès, de suivre les instructions du capitaine Le-
clerc, et de vous arrêter à t'He d'Etbe, quoique, si t'oa sa-
vait que vous avez remis un paquet au maréchal et causa
avec t'Empereur, cc!a pourrait vous compromettre.
En quoi voulez-vous, Motii-ieur, que cela me compro-
mette ? dit d'Antes; je ne sais m&nM pas ce que je portais,
et l'Empereur ne m'a fait que les questions qu'il eût faites
au premier veau. Mais, pardon reprit Dantcs, voici la
Santé et la Douane qui nous arrivent. Vous pcrmsUcz,
n'est-ce pas?
Faites, faites, mon cher Dantès.
Le jeune homme s'éloigna, et à mesure qu'il s'ëiôign Dangtars se rapprocha.
ONSABONNE
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PRIX:
20 francs pour trois mois.
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~OMTMKJES ~T MTTËRAmE~
FRANCE.
PARIS, 87 AOUT.
Le gouvernement a reçu des dépêches de M. le ma-
réchal Bugeaud des 11 et 15 août, trois jours avant
et la veille même de la bataille d'Isly.
Le maréchal écrit le 11, de son bivouac, prés de
LalIa-Magrenia
« J'ai reçu ce matin, à six heures et demie, par
Djemma Ghazaouat, une dépêche de S. A. R. le prince
de Joinville, en date du 6 aoùt. Elle m'apprend que,
dans la matinée du même jour, S. A. R., après avoir
connu le résultat de la mission de M. Hay, a attaqué
Tanger; que quatre-vingts pièces ont répondu à son
'feu qu'en une heure celui de ta place était éteint, tes
batteries démantelées, les pièces démontées; que de
notre côté nous avons eu une douzaine d'hommes tués
ou blessés. S. A. R. se préparait à aller attaquer Mo-
gador.
» Cette détermination de S. A. R. lui fait beaucoup
d'honneur. Toute l'Europe reconnaitra notre droit de
punir les Marocains de leur conduite perfide et de leurs
outrages répétés.
a D'une vigie à signaux que j'ai établie sur une butte
élevée à l'ouest de LaHa-Margrenia, on aperçoit le
camp marocain, qui paraît être sur les collines de la
rive droite de l'Isly, à deux lieues environ en arrière
d'Ouchda. 11 indique des forces considérables numéri-
quement.
» Hier un millier de chevaux sont venus nous re-
connaître ils présumaient peut-être que nous avions
quitté les environs de LaXa-Magrenia, parce que', de-
puis quatre jours, j'ai porté mon camp au confluent de
î'Oued-el-Abbess et l'Ôuardefoa, dans un bois où mes
troupes sont à l'abri des grandes ardeurs du soleil. Les
cavaliers ennemis ont parcouru le camp que j'avais
quitté et ont tiraillé pendant une demi-heure avec
50 chasseurs qui les observaient. Ce sont eux qui ont
commencé le feu, et le premier coup qu'ils ont tiré a
blessé un trompette.
» J'ai cru qu'on en voulait au convoi qui m'arrivait
de Nedroma. Pour le protéger, j'ai j'ait avancer trois
bataillons sur les collines de ma droite. Le convoi est
arrivé le soir sans avoir été attaqué. En s'en retour-
nant, les cavaliers ont mis le feu dans nos maisons,
entre Ouchda et Lalla-Magrenia.
» Ainsi, plus de doute, les Marocains veulent sérieu-
sement la guerre ils ont réuni près d'Ouchda des for-
ces nombreuses, et ils en attendent d'autres.
» Dans cette occurence, et dans l'attente certaine
d'une grande journée, j'ai cru devoir appeler à moi
M. le général Bedeau; je compte qu'il me rejoindra
après-demain matin. 1
)) Le même jour au soirjeferatunmouvemeQteR
avant.
» Agréez, etc.
? F. S. J'ai l'honneur de vous adresser un croquis
représentant l'ordre de marche et de combat que j'ai
cru devoir adopter contre les troupes marocaines, dont
la plus grande force est en cavalerie. C'est dans cet
ordre que j'ai combattu le 5 juillet. »
Le 13 août, M. le maréchal Bugeaud écrit
<. Depuis plusieurs jours, j'étaisinfbrmé, par les Arabes
soumis du sahel de Nedroma et de la Haute-Tafna, que
le camp du u!s de l'Empereur se renforçait tous les
~caiMctendH~OMrnal deal~~a~s
LE COMTE DE MONTE-CHMSTO (<).
MtMMteUIe.–B~'nrfivëe.
Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame-de-Ia-Garde
signala le trois mâts PAKraos, venant de Smyrne, Triesto
et Naples. Comme d'habitude, un pilote cûtier partit aus-
sitôt du port, rasa le château d'If, et alla aborder le na-
vire entre le cap de Morgiou et l'Ue de Rion. aussitôt,
comme d'habitude encore la plate-forme du fort Saint-
Jean s'était couverte de curieux car c'est toujours une
grande affaire à Marseille que l'arrivée d'un bâtiment, sur-
tout quand ce bâtiment, cummo FAoraon, a été cons-
truit, gréé arrimé sur les chantiers de la vieille Phocée
et appartient à un armateur de la ville.
Cependant le bâtiment s'avançait; il avait heureusement
iranchi le détroit que quelque secousse volcanique a creusé
entre i'ile de Calasareigne et l'îte de Jaros il avait doub!é
Pomègue, et il s'avançait sous ses trois huniers, son grand
foc et sa brigantine, mais si lentement et d'une a!Iure si
triste, que tes curieux, avec cet instinct qui pressent un
malheur, se demandaient quel accident pouvait être anhé
à bord. Néanmoins les experts eu navigation reconnais-
saient que si un accident était arrivé, ce no pouvait être au
bâtiment lui-même; car s'il marchait lentement, H mar-
chait dans toutes les conditions d'un navire parfaitement
gouverné. Son ancre était en mouillage, ses haubans do
beaupré décrochés/et prés du pilote qu). s'apprêtait à diri-
ger JPAarooH par l'étroite entrée du port de Marseilte,
était un jeune homme au geste rapide et à l'œil actif qui
surveillait chaque mouvement du navire, et répétait cha-
que ordre du pilote.
La vague inquiétude qui planait sur la foule avait parti-
culièrement atteint un des spectateurs de l'esplanade Saint-
Jean de sorte qu'il ne put attendre l'entrée du bâtiment
dans le port, sauta dans une petite barque, et ordonna do
ramer au-devant du FAaraoK, qu'il atteignit en face de
l'anse de la réserve.
En voyant venir cet homme, le jeune marin quitta son
poste à côté du pilote, et vint, le chapeau à la main, s'ap-
puyer à la muraille du bâtiment. C'était un jeune homme de
vingt ans environ, grand, svelte, avec de beaux yeux noirs
et des cheveux d'ebone. Il y avait dans toute sa personne
cet air de calme et de résolution particulier aux hommes
habitués depuis leur enfance à lutter avec le danger.
Ah c'est vous, Dant~sï cria l'homme à la barque
qu'est-il donc arrivé, et pourquoi cet air de tristesse ré-
pandu sur tout votre bord ?
(1) Cet oavrage fait partie des JmprM~MM~ de V<~<* de M. Du-
mas. M. Damas a cédé a M. Woss,de Berlin, le droit de propriété
en AUemâgne da CoM
Tonte reproduction, même partieUe, de cet onvrage est inter-
dite, et serait poarsaivie comme contrefaçon.
jours. L'absence de toute communication avec nos afn-
dés d'Ouchda, les salves d'artillerie et de mousqueterie
que nous entendons soir et matin au camp de l'ennemi,
l'esprit bravache et présomptueux que nous savons ré-
gner dans ce camp, tout nous annonce des projets hos-
tiles sur une grande échelle. Ce n'est pas, vous le pen-
séz bien, pour nous faire évacuer notre poste de Lalta-
Magrenia que l'on fait de te!s préparatifs il ne s'agit
de rien moins, d'après les dires du camp, que de nous
prendre la plus grande partie de l'Algérie on ne con-
çoit pas même que nous puissions résister un seul ins-
tant.
? Ce matin il nous est arrivé un spahis qui dit avoir
parcouru tous les camps. Ces camps sont, selon lui, au
nombre de neuf, étendus sur l'Isly, depuis Djerf-el-
Akhdar jusqu'à Coudiat-sidi-Abderrahman, c'est-à-dire
dans un espace de deux lieues. Quatre de ces camps
seraient composés de troupes marocaines ou de makhe-
zen, un cinquième renfermerait la maison du fils de
l'Empereur, ses concubines, ses bagages, ses chevaux
de main, etc. Celui-là, dit-il, est presque aussi grand
que le nôtre. Les quatre autres camps sont composés
des contingens des tribus.
» D'autres Arabes, qji ont vu les camps des collines
voisines, disent qu'il n'y a que cinq camps, mais qu'il
en arrive tous les jours. On les évalue à environ
40,000 hommes. Le spahis dit avoir vu neuf pièces de
canon, six de montagne et trois de campagne il y a
aussi deux mortiers, ce qui fait onze pièces. On attend
un autre camp qu'amène le second fils de l'Empereur.
» J'ai jugé que nous ne pouvions rester plus longtemps
sur la défensive sans de grands dangers. Le plus petit
de tous, c'est que l'ennemi se renforce tous les jours.
Mais ce qui est surtout à craindre, c'est que, nombreux
comme il l'est, il ne fasse des détachemens sur mes
Bancs pour aller soulever le pays derrière moi.
» Il est à redouter aussi qu'une plus longue expecta-
tive ne tasse cesser la bonne volonté des tribus qui font
mes convois, soit de Hemcem, soit de Djemma-Gba-
zaouat.
Ayant hier rallié M. le général Bedeau, je me dé-
cide à me porter ce soir en avant. Je ferai trois lieues
dans la plaine jusqu'à l'entrée de la nuit, en simulant
un grand fourrage. Je m'y arrêterai en ordre de marche,
j'y ferai dormir mes colonnes pendant quelques heures,
et demain, au petit point du jour, j'arriverai sur l'Isty,
à deux lieues de la tête des camps de l'ennemi.
» Je ferai là une halte d'une heure, si je n'y trouve
pas l'ennemi, pour faire boire les hommes et les ani-
maux, et puis je me porterai en avant pour attaquer,
si l'enncmt est encore à la même place. S'il était re-
.ptoyé sur sa queue, H est probable que je m'arrêterais
à Djerfcl-Akhdar pour laisser passer la grande chaleur,
et que j'attaquerais le soir, ou au plus tard le lende-
main matin. J'ai envir<~ 8;SO& bomBMS-d'infaB
à feu, dont 4 de campagne. C'est avec cette petite force
numérique que nous aHons attaquer cette multitude,
qui, selon tous les dires, compte 30,000 chevaux,
10,000 hommes d'infanterie et H bouches à feu.
B Mais mon armée est pleine de confiance et d'ar-
deur elle compte sur la victoire tout comme son gé-
néral. Si nous l'obtenons, ce sera un nouvel exemple
que le succès n'est pas toujours du côté des gros ba-
taillons, et l'on ne sera plus autorisé à dire que la
guerre n'es! q~u'ùtt j'cM du hasard.
J'aurai l'honneur de vous écrire d'abord après l'af-
–Un grand malheur, monsieur Morrel, répondit le
jeune homme; un grand malheur, pour moi eurtout. A la
hauteur de Civita-Vecchia, nous avons perdu ce brave ca-
pitaine Leclerc.
Et le chargement? demanda vivement l'armateur.
I! arrive à bon port, monsieur Morrei, et je crois que
vous serez content sous ce rapport. Mais le pauvre capi-
taine Leclerc.
Que lui est-il donc arrivé? demanda l'armateur d'un
air visiblement soulagé, que lui est-il donc arrivé à ce
brave capitaine ?
Il est mort. Tombé & la mer ? Non, Monsieur,
mort dune fièvre cérébrale, au milieu d'horribles souf-
frances.
Puis se retournant vers ses hommes:
ttotà hé! dit-il, chacun à son posta pour le mouillage." »
L'équipage obéit. Au même instant, les huit ou dix ma-
telots qui le composaient s'élancèrent, les uns sur les
écoutes, les autres sur le: bras, les autres aux drisses, les
autres aux hallebas des focs, enfin les autres aux cargues
des voiles.
Le jeune marin jeta un coup d'œil nonchalant sur ce
commencement de manœuvre, et voyant que ses ordres
aH-iicnt s'exécuter, il retint à son interlocuteur.
Et comment ce maiheur est-il donc arrivé? continua
l'armateur reprenant la conversation où le jeune marin
t'avait quittée.
I Mou t)ieu, Monsieur, de la façon la plus imprévue.
Apres une longue conversation avec le commaed&nt du
port, le capitaine Leclerc quitta Naples fort agité; au bout
( et il repose décemment enveloppé dans un hamac, avec
un boulet de 36 aux pieds et un à la tête, à la hauteur de
l'ile d'Ei Giglio. Nous rapportons à sa veuve sa croix d'hon-
neur et son épée. C'était bien la peine, continua le jeune
homme avec un sourire mélancolique, de faire dix ans la
guerre aux Anglais, pour en arriver & mourir comme tout
le monde, dans son lit!
Dame, que voulez-vous, monsieur Edmond, reprit l'ar-
mateur, qui paraissait se consoler de plus en plus, nous
sommes tous mortels, et il faut bien que les anciens fas-
sent place aux nouveaux; sans cela, il n'y aurait pas d'a-
vanccment, et du moment où vous m'assurez que la car-
gaison.
Est en bon état, monsieur Morrel, je vous en réponds.
Voici un voyage que je vous donne le conseil de ne point
escompter pour 25,000 fr. de bénéfice. Puis, comme on ve-
nait de dépasser la Tour ronde c Range à carguer !cs voiles
de hunes, le foc et labrigantine, cria ie jeune marin; faites
penaud »
L'ordre s'exécuta avec presque autant de promphtude
que sur un bâtiment de guerre.
1 < Amène et cargue partout
Au dernier commandement, toutes les voiles s'abais-
sèrent, et le navire s'avança d'une façon presque insensible,
) ne marchant plus que par l'impulsion donnée.
4aire pour vous dire exactement le résultat, quel qu'il
soit..
Agréez, etc. M; 1.
f'OreKogue, parti d'Oran le 21, a porté à Alger les
drapeaux pris à la bataille d'Is)y il est reparti d'Alger
le 23 pour ramener à Marseille M. le colonel Foy, aide-
de-camp de M. le maréchal président du consei!: Cet
ouicier, arrivé à Marseille le 25, s'est mis immédiate-
ment en route pour se rendre à Paris, en passant par
S&int-Amans.
Ce qu'on vient de lire est en quelque sorte la pré-
face de la bataille dont tout le monde attend le rapport
détaillé avec une vive impatience que justifie bien l'im-
portance du résultat déjà annoncé par dépêche télégra-
phique.
En attendant, les deux rapports préliminaires du
maréchal Bugeaud sont d'un grand intérêt. On y remar-
quera d'abord cette circonstance, que le prince de Join-
ville n'a ouvert son feu contre Tanger qu'après avoir
connu le résultat infructueux de la mission de M. Hay,
circonstance qui avait été niée ou dénaturée par quel-
ques feuilles de Londres.
"Passant à l'état des choses sur la frontière, à l'atti-
tude menaçante des Marocains, à leurs provocations et
a l'accroissement journalier de leurs forces, on voit
que la patience et la longanimité du maréchal Bugeaud
ont été grandes, en présence d'hostilités aussi flagrantes.
Nul ne doit l'en blâmer, puisque par cette conduite il a
mis le bon droit et la justice du côté de la France,
comme aussi la victoire quand la mesure de la modé-
ration s'est trouvée comblée.
Ce que nous avons maintenant en présence ce ne
sont plus seulement ces tribus soulevées par Abd-el-
Kader, dont l'importance personnelle n'est plus que
secondaire aujourd'hui; c'est toute une armée maro-
caine, avec ses kaïds et ses pachas, commandée par le
Gis même de l'Empereur, dont un autre fils est en
marche avec de nouveaux renforts. Ils proclament hau-
tement leurs projets et leurs espérances; ils veulent
nous chasser de la province d'Oran; nous ravir l'an-
cien royaume de Tiemcen, conquis il y a trois cents
ans par Kaïr-Eddin (Cherédin), le frère de Bab-Aroudji
(Barberousse), fondateurs l'un et l'autre de l'Etat
d'Alger.
Nos tribus soumises n'avaient point à supposer que
le corps français redoutât les Marocains, déjà battus
trois fois dans leurs trois agressions mais la fidélité de
ces tribus pouvait s'attiédir; l'ennemi pouvait tenter
~n&~pMtt'of ponr aller les soulever derrière nous.
On aimera ce mot du maréchal, lorsque, parlant des
dangers qu'il y aurait à rester plus longtemps sur la
défensive, il dit que le plus petit de tous est dans l'ac-
croissement journalier du nombre des ennemis. Il a vu
et saisi le moment précis où il fallait agir ses prévi-
sions, le calcul de ses mouvemens et le plan qu'il ex-
pose, sont d'un général aussi habile qu'expérimenté,
dont la vue est nette l'esprit positif et la résolution vi-
goureuse. tl suit et sait mettre en œuvre les grands en-
seignemens de l'immortelle campagne d'Egypte dans
une contrée où la guerre se présente à lui sous le
même aspect.
Et maintenant, si vous voulez monter, monsieur Mo-
rd dit Dantès voyant l'impatience do l'armateur voici
votre comptable M. Dangtars qui sort de sa cabine, et qui
vous donnera tous les renseignemens que vous pouvez dé-
sirer quant à moi, il faut que je veille au mouillage et
que je mette le navire en deuil.
L'armateur ne se le fit pas dire deux fois; il saisit un
câMeque iuijcta Dantès, et avec une dextérité qui eût
fait honneur à un homme de mer, il gravit les échelons
cloue: sur le flanc rebondi du bâtiment, tandis que celui-
ci, retournant à son poste de second, cédait la conversation
à celui qti'it avait annoncé sous le nom de Danglars, et
qui, sortant de sa cabine, s'avançait effectivement au-de-
vant de l'armateur.
Le nouveau venu était un homme de vingt-cinq à vingt-
six ans, d'une figure assez sombre, obséquieux envers ses
supérieurs', insolent envers ses subordonnés; aussi, outre
son titre d'agent comptab!e qui est toujours un motif de
répulsion pour les matelots, était-il généralement aussi
mal vu de l'équipage qu'Edmond Dantès au contraire ea
était aimé.
Eh bien! monsieur Morrel, dit Danglars, vous savez
déjà le malheur, n'est-ce pas?
–Oui, oui. Pauvre capitaine Lcclerc! c'était un brave
et hoBnéte homme.
Et un excédent marin surtout, vieiiïi entre le ciel et
l'eau, comme il convient à un homme chargé des intérêts
d'une maison aussi importante que la maison Morret et fils,
répondit Danglars.
Mais, dit l'armateur, suivant des yeux Dantès qui
cherchait son mouil'age, mais il me semble qu'il n'y a pas
besoin d'être si vieux marin que vous le dites, Dang!ars,
pour connaître son métier. Et voici notre ami Edmond qui
fait le sien, ce me semble, en homme qui n'a besoin de
demander de conseils à personne.
Oui, dit d'Angtars en jetant sur Dentés un regard
obtique où brilla un éclair de haine, oui, c'est jeunf, et
cela ne doute de rien. A peine le capitaine a-t-il été mort,
qu'il a pris le commandement sans consulter personne, et
qu'il nous a fait perdre un jour et demi à l'ite d'Elbe, au
lieu de revenir directement à Marseille.
Quant à prendre le commandement du navire dit
l'armateur, c'était son devoir comme second quant à per-
dre ma jour et demi à l'iie d'Elbe, il a eu tort, à moins que
le navire ait eu quelque avarie à réparer.
Le navire se portait comme je me porte et comme je
désire que vous vous portiez, monsieur Morre! et cette
journée et demie a été perdue par pur caprice, pour le
plaisir d'aller à terre, voilà tout.
Dantès, dit l'armateur se retournant vers le jeune
homme, venez donc ici.
Pardon, Monsieur, dit Dantès; je suis à vous dans un
instant; puis, s'adressant à l'équipage –«Mouille! dit-il.
Aussitôt l'ancre tomba, et la chaîna nia avec bruit;
d'Antès resta a son poste, malgré la présence du pilote,
jusqu'à ce que cette dernière manœuvre fùt terminée; puis
alors "Abaissez la namme à mi-mât, dit-il; mettez le pa-
villon ea berne, croisez les vergues!
D'après les correspondances des journaux espagnots,
l'empereur de .Marée aurait conclu la paix: avec t'Es-
pagne. Voici ce que nous lisons dans et C
Nous allons publier notre correspondance de Ceuta
nos lecteurs y trouveront confirmée la nouvelle de la con-
clusion de notre différend avec le Maroc. Non seulement
l'Empereur a satisfait à nos très justes plaintes, mais il
s'est même engagé à indemniser l'Espagne des frais de
la guerre. Voici la correspondance de Ceuta en date du
13 août
« Nous avons heureusement des renseignemens qui con-
firment les bruits de paix en circulation Ces renseigne-
mens, dont l'authenticité n'est pas douteuse, sont de ia
plus haute importance. A la date d'hier, notre vice-consul
à Tetuan adresse, par le camp de Maroc, une communica-
tion au gouvernement de Ceuta. Il y dit que les autorites
locates ont reçu de l'Entpercur des ordres très rëcons pour
protéger les sujets de toutes les nations avec qui des négo-
ciations sont engagées; qu'il a signé la paix avec elles, et
a accédé à leurs réclamations, à l'exception de la Franco
[M;Mp
cette place avec Tetuan. Le commandant s'est empressé de
souscrire à ce voeu, et il a fait partir pour Tetuan une pe-
tite embarcation avec dés dépêches. Nous ne pouvions pas
nous promettre de résultats plus avantageux des négocia-
tions entamées avec le Maroc. Grâce à cet arrangement,
notre pavitton est respecté et l'honneur national est sauf.
La domination espagnole est étendue sur la côte d'Afrique,
nos Bnances sont indemnisées des frais de ta guerre, et
toutes nos places sur le littoral seront mises en état de
bonne défense.
Le Ca~eHano contient aussi la lettre suivante de
Cadix, du 17 août
« II parait hors de doute que l'Empereur de Maroc a
signé la paix avec les nations européennes avec qui il était
en relations [à l'exception de la France). Le vice-consul
d'Espagne à Tetuan, en donnant cette nouvelle au com-
mandant de Ceuta, invite les négocians à continuer d'en-
voyer des provisions; ii leur donne l'assurance qu'ils peu-
vent reprendre les affaires sans inquiétude, comme précé-
demment, c'est-à-dire comme à l'époque où notre bonne
intelligence avec le Maroc n'avait pas été altérée. On traite
au sujet des indemnités pour les préjudices que nous ont
causé les Marocains. On dit que trois iieues de terhtoife
nous sont cédées du coté de Ceuta. t
Au moment où les méthodistes anglais prennent avec
tant de chaleur le parti de leur coreligionnaire M. Prit-
chard, H n'est pas sans intérêt de savoir comment
M. Pritchard tui-meme, pendant le temps de sa domi-"
nation à Taïti, a traité les missionnaires catholiques
français. C'est ce qu'on pourra voir dans le passage, que
cite ce matin un journa!, d'une lettre de M. l'archBYËuue
de Chatcédoine nous croyons devoir reproduire ce
document curieux
< Dès 1825, te Saint-Siège avait demandé à ta maison ~e
Picpus trois missionnaires pour les ites Sandwich. Us par-
tirent au mois de novembre 1826, et arrivèrent aux Sand-
wich au mois d'août 1827. Le gouvernement m'entra pour
rien dans cette entreprise. Où est donc t'Mt
le jeune Roi les vit toujours d'un bon œit, mais le ministre
méthodiste Bingham, dont!esprotestans eux-mêmes ont
proclamé plusieurs fois dans des écrits publics la grande
Vous voyez, dit Danglars, il se croit déjà capitaine,
sur ma parole.
Et il l'est de fait, dit l'armateur.
Oui, sauf votre signature et cette de votre associe,
monsieur Morret.
Dame pourquoi ne le laisserions-nous pas à ce poste?
dit l'armateur; il est jeune, je le sais bien, mais il me
parait tout à la chose et fort expérimenté dans son ëtat.
Un nuage passa sur te front de Danglars.
Pardon, Monsieur Morret, dit Dantès en s'approchant
maintenant que le navire est mouillé, me voilà tout à
vous. Vous m'avez appelé, je crois?
Danglars Bt un pas en arrière.
Je voulais vous demander pourquoi vous vous étiez
arrêté à t'ite d'Elbe.
Je t'ignore, Monsieur; c'était pour accomplir un der-
nier ordre du capitaine Leclerc, qui en mourant m'avait
remis un paquet pour to grand-maréchat Bertrand.
L'avez-vous donc vu, Edmond ? Qui ? Le grand
maréchal. -Oui.
Morrel regarda autour de lui et tira Dantès à part.
Et comment va l'Empereur ? demaada-t-it vivement.
Bien, autant que j'en ai pu juger par mes yeux.
Vous avez donc vu l'Empereur aussi ? 'l
Il est entré chez le maréchal pendant que j'y étais.
Et vous lui avez parte ?
C'est-à-dire que .c'est lui qui m'a parlé, Monsieur, dit
Dantes en souriant.
–Etquevousa-t-itdit?
–tt m'a fait des questions sur te bâtiment, sur l'époque
de son départ de Marseitic, sur la route qu'il avait suivie
et sur la cargaison qu'il portait. Je crois que s'i) put é!~
vida et que j'en eusse été le maitrc, !~on intention eut (té
de t'acheter. Mais je tui ai dit que je n'étais que simple se-
cond, et que le bâtiment appartenait A la m'us:'n Morret
et nts. Ah! a-t-it dit, je la connais. Les Morret sont ar.
mateurs de père en fils, et i) y avait un Morret qui :.sr'&:t
dans te même régiment que moi lorsque j'étais en garnison
à Valence. p Z5
–C'est pardieu vrai! s'écria l'armateur tout joyeux.
C'était Policar Morrel, mon oncle, qui est devenu capi-
taine. Dantès, vous direz à mon oncte que l'Empereur
s'est souvenu dé lui, et vous le verrez pleurer, le vieux
grognard. Allons, allons, continua l'armateur en frappant
amicalement sur l'épaule du jeune homme, vous avez bien
fait, Dantès, de suivre les instructions du capitaine Le-
clerc, et de vous arrêter à t'He d'Etbe, quoique, si t'oa sa-
vait que vous avez remis un paquet au maréchal et causa
avec t'Empereur, cc!a pourrait vous compromettre.
En quoi voulez-vous, Motii-ieur, que cela me compro-
mette ? dit d'Antes; je ne sais m&nM pas ce que je portais,
et l'Empereur ne m'a fait que les questions qu'il eût faites
au premier veau. Mais, pardon reprit Dantcs, voici la
Santé et la Douane qui nous arrivent. Vous pcrmsUcz,
n'est-ce pas?
Faites, faites, mon cher Dantès.
Le jeune homme s'éloigna, et à mesure qu'il s'ëiôign
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