Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1842-11-23
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Langue : français
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Description : 23 novembre 1842 23 novembre 1842
Description : 1842/11/23. 1842/11/23.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
combe. Rentré do nouveau à i'hoM, entre nne et deux
teures, il y a pris ta maUe, a donne S fr. au garçon et est
reparti, toujours dans !a même vigilante~ qui s'est dirigée,
dit-on sur Ma!!nes, où M. de Caumartin a pris la poste
ponrABvers,etde!àpourBred3.
a Le bruit courait hi~r soir qu'H avait été arrêté à Ma-
Hnes d'autres assuraient qua &t. de Caumartin avait été
arrête dans l'après-midi à Anvers; mais rien jusqu'à ce
moment n'est venu conBriBer cette nouveUe.
? Hier, dans la soirée, les sceMés ont été apposé à l'hôtel
de Suède dans l'appartement occupé par M. Sirey.
M"" Catioka Heinefettor doit partir aujourd'hui pour
Liég~e où se trouve sa sœur Sabine, a
TMBU~ALCORRECTIONf~EL~çaAMBRE)
«' rRËStDENCE DE M. MRMT DE CMEZELt.ES.
CAemDans l'auditoire se trouve u deuf), qnisa~t ou parties ciyijes comme parentes des victimes
de l'épou~amaMe événement du 8 ma!, ou témoins cités dans la
cause. Qa~BB~iiRes de ces personnes sont eties-mémes blessées I
et ne peuventse soutenir qu'à l'aide de béquilles.
Ptusieurs hommes de peine apportent du greiïc l'âne des roues 1
do la locomoUw appelée te ~trêmement pesante, on n'a pu tui faire monter qu'avec dimculté r
l'escalier et les degrés qui séparent l'estrade du tribunal de l'aù- <
dttoire puMic. On apporte ensuite l'essieu dont tes deux extré- s
mîtes sont fracturées. Le modèle en petit do la locomotive eUe- i
~nêmo, montée sur quatre roues, est déposé sur le bareau des r
pièces de coBviction.
TLe nombre total des victimes est de cent-soixante-quatre, dont c
cinquante-cinq ont perdu la vie, et dont cent-neuf, blessées
tjlnTrente-neuf cadavres ont Été relevés sur le lieu même de l'ac- t
ddeat; sept d'entre eux étaient susceptibles d'être reconnus: on r
tes a transportés la Morgue; ce soat MM.
Breitecoutt. négociant, demeurant àParts,raeMMconsetl,S4; d
Peysseton et ta dame Peysselon, son épouse, de Lyon, demeu- Il
)rantaPar)s,ruedesBons-Eafaas,l9; w y
Antoine Greareuitie, rue de Charonne. 25, à Paris;
LadamoMarUn,rueSaiBt-DomiBianeSaint-GenmaiB,ai.à F
f~ris; t
~Heart-Bouchard. élève de FEcote des Beaux-Arts, rne du Pot- .<
de-Fer, l, à Paris;
Ces six cadavres ont été reconnus, le septième ne l'a pas été
c'était celai d'un hemme pataissant avoir trente-cinq ans il por- â
tait sur le bras droit un tatouage représentant un saint-sacrement, Il
tes lettres A. B., et le millésime 1825. w~
Le~trente-denx autres cadavres étaient rédoits à l'état de car- f
bonisatian le ptus avancé. Les médecins ont eu a s'expliquer sur t
trente et un. La mort, chez les uns, étatt la suite d'unéera-
sèment da corps chez les autres, le résultatMe l'asphyxie par
ta brûiure.
Sur ces trente-deux cadavres, dix ont pu être reconnus, malgré i
t'horrible état où tts étaient réduits Ce sont
M. Dumont-a'Uryiite, contre-amiral, demeurant a Paris, rue
desPetits-Augastins,l2;
MmeDumont-Durvillo; }
Jules Dumotit-DurviIte, âgé de quatorze ans;
Veuve Mignot, rue Maucenseil, 24;
PhitippeLepentois, agédo quarante-neuf ans, négociant, à i
Lorient;
Charles Lepontois, avocat, à Paris;
Auguste Lemarié, peintre, a Paris;
Paul Lefrançois de Drieuyiile, âgé de dix neuf aas, demeurant
aS~int-GerBaain-en-Laye; 1
Marie-Hearicttc Hetzer, âgée de treize ans, rue de la Vieille- é
Dfaperie~ia.aParis;
touis Kaiser, ébéniste, rue du Cherche-Midi, S5, à Paris.
tt restait vingt-trois cadavres dont l'identité matérielle était }
devenue impossiNe à saisir mais il en est vingt et un dont la t
présence dans le fatal convoi a été constatée par la découverte I
d'objets trouvés dans les débris, et dont ia disparition est cer- c
tafne; ce sont
La dame Troup. des environs de Nancy }
Chevardés, de Béziers, qui accompagnait cette dame;
Lademoisei)eEtisaMortet,deMoy(Aisne);
.ûosset, concierge des Folies-Dramatique; °
Pierre Bruneau et sa femme;
A3oIphoDuranton, deChaitieytYonBc); j i
-Charles de Kytspoter, de Casse!;
Lonis de Kytspoter, de Casse! <
Atphonse Comte, do Cheminât (ïsere) c
Emile Toulmouche, âgé de seize ans; (
faul-François Gouirand, vingt-neuf ans, commis de commerce
tMarsefiie;
Auguste Apiau,dix-neaf ans; i
Pascal Clément, né à Gap S~t,
Adolphe Sicard, marchand de draps; ~SsNSB)2)%' r
Antoine Matheron, dix-aeuf ans, Hé a Lyon'BKBS~
Georges, chef des mécaniciens; (
Dupia,jBécanicien; i
TIssfer, chaufTeur, montés tous trais sur !<: ;V«(/tfBentéms, mécanicien, monté sur <'Ec!atr;
'Mauvie!, conducteur du 5" wagon à fre'n.
'Décès présumés: François Boulet, dix-huit ans, ébéafBte;
Louis-Laurent Schmitter,viugt ans, taiHeur.
TDécédés par suite de leurs blessures. A l'hospice Necker l
t.a dame Jacob Bêcher, viogt-six ans, marchande de roaenaeries,
a Rouen. 8 mai
Joscpl~ Drioche, marchands de draps, ~ue du Bonloi, 9. t
~mat; 1
Henrt Preyest, quarante-cinq ans, rue Saint-Etienne 7. l
La dame YaiHânt, née CécUe Durantoja, vingt-neuf ans, rue de
Bretagne, 55.–15 mai. 1
A la Pitié Emile Guichard, vingt-deux aM, rue Sainte-Hya-
clnthe-Saint-Michc),57.–l2ma).
A rHôfel-Diett Victor Serus, rao Croix-des-Petits-Champs
Mtel de l'Univers. –14 mai..
Décédés à leur domicile Henri-Giltes Gaudrain, rae Netre-
Bame-des-Champs, 55. 10 mai.
t.a dem~iscile Marie-Catherine-Laure Colas, trente-quatre ans,
meSaint-André-des-Afts.ei.–iamai;
Atbinet père, soixante-quinze ans, rua de la Vieiile-Estrapade,
i7. il mai
La dame Albinet, !~e Cécile Masson, rfjo ServandoRi, ~8.–
96 mal;
Lonis Albiaet, soixante aas, rne de la Vteitle-Estrapaae, 17.
SJafHet; q'
La dame Caillée, soixante-dix ans, domiciliée à Teurs, demeu-
tMt a Paris, cour Batave, 9. –17 mai
La dame Louise-René Gaudereaa, quarante-huit aas, domiciliée
A Tours, demeurant à Paris, conr Balaye, 9. 2 juin
Total des décès cinquante-cinq.
Le père da jeune Toutmoache est au nombre des parties ci-
THes, et décline ses nems et prénoms.
Les six prévenus assignés sur mandat de comparution sont
M. Jules Bourgeois, administrateur dctégaé du chemin do fer
de VersaMespar ta rive gauche, et directeur da service;
M. Bordet, directeur provisoire;
M. Henry, chef du mouvement et chef de gara à Paris
M. Bricogne, ingénieur civit, directeur du BMtériei;
M. Lamoninari,ehef de gare à Versailles;
M. de Miihaa, inspecteur du service. Ce dernier a été lai-
même Messe; il marche encore~ avec des bèquittes.
M' HbuvtttE, avocat de M. Touimouehe Les parties ne
Me Jnies favrë ont fait citer a l'audience du tribuaat. comme ci-
vilement responsabtes, MM. AchiMe Fculd, Csquiu, Marguerite
et autres, composant le conseil d'administrMtion de )a rive
Kanche. L'assignation a été donnée hier au soir.
M' BETHMONT Mes cliens n'ont pas reçu d'assignation plu-
j~ears d'entre eux ne sont venus a l'audience que pour avoir con-
naissance des débats.
M.DERÔYER.avocat du Rai: Nous n'avons, pas vu l'enginai.
Me UOUVtHE La procédure sera régularisée dans la journée.
On fait l'appel de plus de cent témoins, parmi lesquels on re-
maraue MM. Perdonnet, Cave Clapeyron et Poionceau.
MMM JULES FAVRE FAH.mTj CKËMIEUX, ARAGO WAUD-
HEUX, DKSMARETS et autres avocats des; parties civils, pren-
nent place aa barreau.
M"CSAtX-B'EST-ANGE, BtJPM, BETHMONT et GtRAUB SMt
tes défenseurs des pré venus.
L'ordonnance de renvoi prononcée par~a chambre do consoit et
tt procédure préeiseBUesfaitSsuivans:
Le 8 ma) ,au départ de Vereailles, a cinq heures et demie, !e
cenwt t S~ïWBtf' M~'s à l'instant du départ l'anluence dos veyageurs
tnSM~&t, le chef de gare LaHMninari ni aj&ater des wagons
pâraernere et placer en tête det'Ec!eomotivo a quatre rones..
Le cenvol partit composé aiMi qu'il suit
te ~feia. par MachattSeur Tissier, etextraordinaftrement par Georges;
J?Bciatr, meaté par son mécanicien Bontemps, par son chauf-
feitf Guerpin, et extraordinatrement par M de Milhan.
Nx-sept veitares, savoir 2 wagans découverts, de 59 places
S auigences, do 46 places 9 wagons converts, deWt)seBsà&ein,de46plaees.
& supposant toutes ces p!aces occapees, ce qui n'a pa 6tre
exactement vériué, mais ce qui est clos que vraisemblable,
BUisau'on a fait descendre d'ua wagon et qa'on a laissé a la garre
M eefans de Georges, pour faire pMco an public, le nambre des
Yeyagenrs aurait été de 768, ptas tes employés de l'administra-
ttoaMBombrede9..
Le coevot venait de passer sons le pont situe entre ta station
de Beltevue et la borne portant 8 kilomètres quelques se-
cousses réttérées, dont la cause était alore iaconMe, jettent une
tardive alarme !e Af!e passage de Biveau ~ut ceape ta route départemente B< 40,
ditodaPavé-dee-Gttfdeft; seulement, H atteint et renvarseen
passant la guérite et la cabane du garde-barrière Carbon; puis
il va s'abattre centre le talus de gauche. Sa roue motrice gauche
et l'avant de sen châssis pénètreat dans~ le talus. La violence de
i'obstacte et du choc arrête subitement le convoi t'Ectatf, arri-
vant derrièra de toute la force de sa vapeur contrariée et de l'é-
lan du coavoi, mais sans suivre la déviation de gauche qu'a prise
!c ~Mt/ti'eM-MMtTf~, brise les deux essieux du leader de {cette
première machine, ea défonce la caisse, et la projette sur la
gauche, hors la voie, dans l'intérieur de l'angle formé par le
croisement de la voie de fer avec la route n< 40.
Piacé entre la résistance du talus et [cette nouvelle secousse
3fadroite dans le fossé, son foyer sur la vole.
~'Ec!a!r, dont les roues gauches, dont la rené de derrière du
moins, monte sur cet obstacle, verse à droite de )a voie sur le
flanc droit mais le mouvement que reçoit encore sa partie d'ar-
rière, dont la petite roue est engagée dans te .MatMeM-MMrray,
fait que, dans la dernière position qu'eue prend sur le sol, sa
tête est obliquement ramenée dans la direction de Versailles.
L'aBgle que forment les trains d'arrière et les foyers des deux
machines barre la voie. Le tender de !'Mlage, franchit l'obstacle, et, suivant la projection de gauche a
droite imprimée par !'Ec<(nr, va tomber, dans sa position nata-
relie, sur la voie de départ de Paris, à huit ou dix mètres en
avant, sans autre dommage qu'un essieu force.
Le premier wagon découvert franchit encore dans )a même di-
rection it va tomber en se brisant sur ie flanc droit, et verse au
pied du talus de droite des voyageurs plus ou moins contusionnés
que cette chute préserve do l'horrible destruction qui va s'ac-
complir derrière eux.
Cependant .l'élan s'amortit le deuxième~ wagon découvert ne
franchit qn'incMBptétement les machines son arriére-train reste
suspendu sareltes, tandis quel'avant-traia porte ea avant, a
terre, sur les charbons enflammés qu'ont répandus les feyers
renversés des deux machines. Le premier wagon couvert s'élève
et se pose en entier sur cotte base, qui va devenir nm foyer d'in-
cendie. Le deuxième wagon eouvert, qui est la quatrième voi-
ture, après avoir enfoncé de sa barre d'attelage la,bo!te à fumée
de !'jBc!ofr, s'intercale encore dans cet échafaudage, dont l'élé-
vation HQit par n'être pas moindre de dix mètres!
Enfin le poids du convoi lancé pressant toujours avec violence
les voitures qui, comme la diligence qai snM, ne parviennent plus
à gravir ce sommet placé devant elles, viennent s'écraser, pour
ainsi dire, contre Ini. Les parois se rejoignent, les banquettes in-
térieures se rapprochent presque entre elles et broient lés Jambes
des voyageurs qu'elles emprisonnent ainsi, non moins que les
portières fermées à clef des voitures.
Tout cela se passe avec moins de temps qu'il n'en faut pour le
dire. Bientôt les charbons répandus sur le sol communiquent le
feu aux voitures amoncelées; la peinture qui les enduit, et, plus
encore, les vëtemens des victimes, en développent tes progrès
avec une eHroyable rapidité. En dix minutes, il a irréparable-
ment envahi tout ce qui est venu toucher à son foyer l'eau
bouillante et la vapeur qui s'échappent des machines brisées
mêieat leurs ravages ceux des flammes et produisent les ptos
horribles Messurëa.
On ne fut maître du feu qu'à neuf heures du soir.
Le JoMftta! des Debait a publié, dans son numéro du M octobre,
un .extrait du volumineux rapport des experts; nous en rappe-
lons ici un eoort résumé
7.e jtfaiAtctt-~Mt'Mw a conservée Jusqu'à sa chute complète, ses
deux roues de devant, maintenues par ieurs piaques de garde.
Quand oa a relevé cette machine, ces deux roues se sont re-
trouvées, l'une sous !c Mvis-à-vis la plaque de garde, d'où elle venait de s'échapper.
Mais cette locomotive. avant de franchir le passage de niveau
de la route n° 40, avait perdu son essieu, qui s'était brisé de cha-
'que côte à fleur du moyeu des roues, et qui était tombé sur la
vole entre les deux rails. Dès que cet essieu eut ainsi été trouvé
quelques heures après le sinistre, on dut attribuer à sa rupture
ir cause première du désordre dans la marche du convoi. En ef-
fet, les experts ont déclaré que l'événement est dû à la rupture
dé l'essieu droit de ces faits its tirent do fortes inductions d'an
excès de vitesse qai, en imprimant à la locomotive des osciiia-
tions verticales pour lesquelles elie n'a pas été construite, ont aé~
terminé la rupture du ressort.
Les experts ajoutent qu'A leur avis cet accident a été aggravé
par le jeu de la plaque de garde, qui, au lieu d'être limitée
comme à l'ordinaire, à sept ou huit centimètre, a pu baisser à
vingt-huit centimètres. Ce défaut de construction, auquel ii était
facile de remédier au moyen d'un point d'arrêt placé entre )e
dessous de la plaque de garde et le dessus de la bo!te à graisse,
aurait puissamment concouru à la désorganisation da système.
H est procédé à l'iatrerogatoire des prévenus.
M. LE Hn!S!DEtfT Bourgeois, vous reconnaissez bien que vous
étiez administrateur délégué du service dans la Journée du
8 mai, et que vous aviez les fonctions de directeur.
M. BOURGEOtS: J'étais administrateur de service ea ce qui
concerne l'administration proprement dite. mais nullement en ce
qui concerne la locomotion et la traction. Mes précédens ne m'au-
raient pas fourni à cet égard ies notions nécessaires.
D. N'étiez-vous pas chargé de suppléer le directeur ? R. Je
n'ai jamais été chargé de suppléer le directeur, et M. Bordet, di-
recteur provisoire, étant ia, je n'avais rien à y voir. Je pouvais
exercer une influence morale mais M. Bricogne était seai chargé
de l'inspection du matériei. J'étaisaHévotr jouer fes eaux de
Versailles, et j'en suis revenu à cinq heures et demie, an mo-
ment même où le convoi portait.
D. Pouvez-vous dire si à l'époque du 8 mai le nombre de lo-
comotives et de wagons avait été augmenté ? R. H y a eu en
effet des augmentations considérables en vitesse et eu machines.
D. H y avait dans l'origae douze locomotives n'en a-t-on pas
ajouté quatre? R. C'est possible; le nombre totat aurait été
porté à seize, quant aux wagons, on en a ajouté onze.
D. Le matériel était-il suulsant ? R. Avec douze locomotives
on a fait jusqu'à soixante-quatre départs par joar. On pouvait
aisément, avec seize machines, en faire trente-deux.
M" BUPtN Le prévenu n'accepte pas la qaa!K6 d'administre-
teurttetcj~.
M. BOURGEOIS J'étais seulement administratear de service.
M' MOUVtH.E La qaaiité d'administrateur dëlégaé a été
donnée à M. Bourgeois par délibération spéciale do conseil d'ad-
ministration.
M. M pRËStBENT Bourgeois, reconnaissez-vons qu'aa départ
de cinq heures et demie il a été employé dix-sept wagons, pou-
vant contenir 76S personnes, et deux locomotives dont celle à
quatre roues, :e NafMeM-JMMrr~, était en avaat~ et suivie de
t'Ec:a!'r, locomotive à six roaes?
BOURGEOM Tout ceta ne me regardait pas Je n'étais point
présent à l'attelage et lorsque des ingénieurs comme Mt Bri-
cogne et M. Perdennet, connus de tous ceux qai s'occupent de
chemins de fer, ont régie nn attelage. je n'ai pas à m'en mê-
ler. J'avoue là dessas mon ignorance complète.
D. Georges lai-même n'a-t-il pas élevé des plaintes sar ce
mode d'attetage au moment du départ ? R. Je n'es ai pas entendu
parler.
B. Un témoin déclare que vous auriez recommandé à Georges
d'aller très vite. R. Je n'ai paiat été confronté avec ce témoin,
et je n'ai fait aucune recoam~ndation de ce genre. J'at sente-
méat recommandé a M. Bricogne d'aller avec beaucoup de pru-
dence. Je regardais t'Ec! moins comme destiné à accélérer ta
marche du .VatM«t--M'.pour arrêter te convoi. <,
D. Les machines n'éialent-eites pas à pleine vapeur? R. Je
l'ignore je sais comme !e public, qui, dans le moment même où
on tache la vapeur pour arrêter, croit au contraire qae c'est pour
aticr plus vite.
M.DERCYER, avocat du Roi: Quel était !e traitement dont
vous jouissiez?
M.Bt)URGEO!S: Je sais biot aiseqaoM. l'avocat dn Roi me
fournisse l'occasion de m'expliquer ia dessus. Les deux admi-
nistrateurs qui m'ont précédé recevaient 1,000 fr. par mois; j'ai
tait réduire moi-même mon indemnité a 580 fr.
M. LE phEStDEKT Bordet, en quoi consistaient vos fonctions ? 1
M. BORDET Tout ce qat concerne la voie et l'établissement de
la )occmotive.
D. Bourgeois vous a-t-il donné queiqaes ordres?–R. Non,
Monsieur, Je n'avais personne a consulter. J'ai proposé un ordre
He service qui a été adopté par le conseil d'administration.
D. Ne saviez-vous pas que le J/aih«;u-.VMt')'a!/ était une machine
vieiensequi avait manqué plusieurs ifois?–R. Les personnes
qui ont dit que ta machine était r~M sont des ouvriers, des
chauffeurs, des tourneurs de piaques, qui ne sont nullement mé-
caniciens. Tant que les voyageurs partaient de Paris, je sais resté
à Paris. C'est lorsque l'afMaence s'est portée pour te retour que
je sais alté à Versailles. Je suis monté a quatre heures sur !g Ms-
ta machine on juge mieux qae tout est en bon état qae si l'on
était enfermé dans nn wagon ou une diligence.
M" BETHMO~T On a reproché l'empiot da Nftqui n'aurait été que la treizième machine dans l'ordre de
service.
M. DE ROYER Voici la feuille de service qui a été saisie et
qui porte te Afosignée.
M" BETHHOKT La feuille que je présente était sur M. de Mtt-
haa, eue porte encore les traces de la vapeur.
M" HOBVtU.E L'autre pièce a été signée et saisie.
Me BETNMONT La locomotive < auparavant, n'a pu servir, parce qu'elle avait éprouvé un acci-
dent pendant la nuit. Comme elle était blessée, elle a ~té mise
de côté.
M. L'AVOCAT BU ROi t.a SetM a été malheureusement rem-
placée par Afa(/tMM-.HMr)'at/, qui, ainsi que !e j-'signé poar servir seulement au hesoia.
M. LE pREa~mrtT Henry, vms étiez chef du mouvement?
M. HENRY Des ie 7, j'ai envoyé quinze machines; eiles ta-
rent aHamées le lendemain.
M. LE pRËStBENT Vous ne pouviez ignerer que !e Naj)fMrrat/ était une machine vicieuse et de mauvais service.
M. HEKRT Mes fonctions n'exigent peint âne semNaMe con-
naissance.
Me enA!X-B'EST-ANGE: J'entends dire par nndenos adver-
saires qae l'ignorance n'est point une excase. Sans decto il ne
faut pas ignorer ce qu'on doit savoir; mais qaan~oa n'est pas
obligé de savoir, it est permis d'tgawer.
MtjBERtT Je prie le tribunal do recevoir M'interventiM de
M. Troup qai a perdu sa femme dans ce malheureux événement,
etdontlasœnraétéblessèeainsiqaélui.
H. TROCP, âge de trente ans, demeurant à Nancy, s'explique
ainsi Nous avions pris trais billets de diligences au moment dn
départ, une altercation s'est élevée entre les employés et mot
M n'y avait plus de place cependant on est parvenu a nous faire
entrer dans ta seconde di!igence où se trouvait M. le contre ami-
ral d'Urviite. H y avait en avant deux wagons découverts, pats
deux diligences, j'étais dans la dernière.
J'ai gardé le lit pendant six semaines, j'ai porte des béqmlies
pendant quatre mois. Je ne recouvrerai probablement pas Itsage
entier d'âne de mes jambes, je bo!te encore, j'ai perdu mafemme,
et ma sœur est dans un état de santé tout-a-fait déplorable.
Me BERtT Mon client pourrait dire au tribunal st tes autres
voyageurs n'ont pas été enrayes de l'extrême rapidité de la mar-
che.'
M. LE PRÉSIDENT M. t'amtrat DurviUo n'a-t-il pas fait lui-
même des observations à ce sujet?
M. TROUP M. Dûment-d'Ur ville était au fond, ea face do son
n)s. M"' d'Crviiie était en face de M. Cbavardës, t'en de ceux
qui ont péri. L'amiral, qui était dans l'angle, a dû être écrasé
tors de la chute de la voiture it n'a pas proféré une parole. Le
marécbat-des-logis que je viens de voir dans la saile des témoins
m'a sauvé la vie en m'arrachant de la voiture où ta fumée était
si épaisse, que je m'étonne de n'avoir pas été asphyxié. Tout
cela s'est fait promptemem. M. Chavardès s'est écrié <( Nous
sommes perdus )' Voilà les sentes paroles que j'ai pn entendre.
M. L'AVOCAT BU ROt H y avait dans la même diligence de~x
jeunesjensquisesontsaavés.
M. TROUP Ns Mt sauté à bas, et l'an d'eux est venu repren-
dre ta canne qu'il y avait laissée. "Tout te monde s'est aperçu que
le convoi allait extrêmement vite; les deux jeunes gens ont fait~ il
cet égard des observations, et parte d'accidens graves déjà ar-
rivés sur ce chemin de fer. C'est au moment môme de cette con-
versation que l'accident est arrivé. Ma sœar porte encore tes
traces des ongiës de M°" DurviMo, qui s'était cramponnée après
e)ie, et ne voûtait pas ta quitter.
M. LE PRESIDENT Etes-vous bien sûr que le contre-amiral
Dur ville fùt daas la même voiture que vous?
M. TROUP Ott, Monsieur. M. Poulain-Ladreue, à oui J'ai fait
part de ce qui était arrivé, a été de cet avis, et j'ai parfaitement
reconnu M. Dumont-DurviUe à son portrait lithographie.
M. LE PRESIDENT La vitesse avait-elle progressivement aug-
menté ?
M. TROUP La vitesse a augmenté gradaettem&nt an départ de
Versaiites; ensuite etie est restée stationnaire.'et enfin elle se
ralentissait an moment de l'événement, c'est-à-dire lorsque l'es-
sieu du jfaM. LE pRËStDENT interroge le prévenu Bricogne, et tui de-
mande queiie était sa qualité.
M. BRtCOGNE J'étais directeur provisoire. ~eJMatMeM-Myn'a~
aurait saN pour mener le convoi sur !e sol uni mais ii n'aurait
pas sutB pent-être pour les descentes. C'est ce motif qui m'afait
accoupler f'Kc!aM-, et je regarde comme un bon attelage d'avoir
niacé ia machine à quatre roues avant la machine à six roues.
M. LE pRES!DENT: Plusieurs personnes ont jdit le contraire.
M. BMCOGNE C'est une erreur.
H. LAMOMNAR!, chef de la gare de Versailles, interrogé à son
tour, atHrme que tontes tes précautions exigées par la prudence
ont été prises.
"'M. DE mLHATU, qui a été blessé, ne peut rendre compte de
l'événementlui-mëme.
M LE pREStDENT Georges n'avait-H pas témoigné de la ré-
oumance à partir avec le convoi ainsi attelé ?
M DE MiLBAU Je n'ai pas vu Georges avant le départ. Le
réiAtlateur était fermé, ainsi on n'altait pas à tonte vapeur.
M. LE PRESIDENT Combien a-t-on mis do temps pouparri-
veràtastationdeSëvres? nutes.
M. DE M!LHAU Treize minutes.
M LE PRÉSIDENT Un témoin qui avait la montre à !a main
aftirme que le trajet a été fait en sept minutes.
M. DE MtLHAU C'est absolument impossible.
M" Delair, ancien avoué à ia Cour royale et actuellement avo-
cat. entre en robe dans l'auditoire avec deux autres personnes.
M' JOLY MM. Minard, Jobard et Delair, interviennent comme
actionnaires en leur qualité de commissaires délégués par
une réunion d'actionnaires de chemin de fer de la rive
xauche. Us concluent à ce que les dommages et intérêts s'it eh
est prononcé par le tribunal, ne soient pas à la charge detfa
Compagnie anonyme du chemin de fer, mais supportés person-
nellement par tes membres du conseil d'administration.
M" BETHMONT repousse l'intervention comme non recevabie.
Soixante actionnaires n'ont pu, au nom do toas les antres, nom-
mer une commission. It est reconnu qu'on ne plaide point par
orocnreur. Ii tant se présenter en personne devant les tribunaux,
ou donner en son propre nom un mandat spécial. M. Minard,
M Detair et M. Jebard no peuvent représenter ici qu'eux-mê-
mes !t serait trop faciio de se passer les uns aux autres des ac-
tions an porteur, et de supposer ainsi une masse collective qui
n'aurait point existé. U faudrait donc que lés actionnaires vins-
!ent ici déOiaer leurs noms et qualités, en préseatant ionrs ac-
tions avec leurs numéros. Ce débat est d'ailleurs prématuré, ii
faut que le procès actnelsoit d'abord jagé; si les actionnaires
sentent en suite .attaquer les membres du conseil d'administra-
tion ceta ne peut être que devant tes arbitres.
Me joLY développe ses conclusions tendant à l'intervention il
indique la manière dont les pouvoirs tes plus formels pnt été don-
nés par soixante-dix actionnaires, et soutient la compétence do
tribunal.
M" PHIHPPE DUP!N réplique au nom du préyeM Bourgeois.
M. DE ROYER, avocat du Roi, conclut à ce que l'intervention
soit déclarée non recevable.
Le tribunal, âpres en avoir délibéré, déclare MM. Minard De-
laire et Jobard non recevables et tes condamne aux dépens.
On passe à l'audition des témoins.
M MARTINET, commissaire do pohce de Meudon, était invité
à diaer chez le maire. On allait se mettre à table. à cinq heares
et demie quand an bruit extraordinaire éclata sur te chemin ëe
fer. Le témoin rend compte des faits consignés dans son procès-
verbal, et qui ne sont malheureusement que trop connus. Je me
suis transporté, ajoute-t-it, !e lendemain matin avec M. Ma-
thias ingénieur, sur les lieux nous avons constaté q<4'à partir
de l'endroit où t'essien du Ncelât où ta machine elie-même s'était abattue, U y avait une
distance d'environ cent mètres.
M. LE PRESIDENT M. Mithau était- alors présent ?
M. MARTtNET Oai, Monsieur.
M. piART, âgé de quarante-huit ans, brigadier de gendarme-
rie, dépose J'étais de service à la station de Bellevue, lorsque
je fus témoin de l'accident. Le Male sable, l'incendie se communiquait aux wagom je m'empressai
de porter secours, et je fus assez heureux pour retirer plusieurs
personnes des wagons embrasés.
!tf LE PRESIDENT Etiez-vous seut lorsque l'accident est ar-
rivé ?
M. MAM J'étais avec le steur jbenotr.
M. tE PRÉSIDENT N'avez-vous padu convoi était extrême?
M. rtART Oai, jamais Je n'avais vu nno pareille rapidité.
M. i/AYOCAT-GËNËRAL: A quel endroit avez-voas remarqué
cette vitesse?
LE TËmoi~ En face de la station de Deiievue.
M. BUSCO, âge de soixante-neuf ans, ancien commissaire spé-
cial du chemin de fer de la rive gauche, actuellement attaché au
chemin de fer d'Orièaos, dépose Le dimanche 8 mai, les grandes
eaux de Versailles devant amener un grand concours de per-
sonnes de Paris à Versailles, je restai an débarcadère de Ver-
sailies Jusqu'à quatre heures du soir, et je fus présent aux divers
départs. Je plaçai ensuite deux ho station où je présnmais qn'it y aurait fonte et puis je re-
vins présider aax départs de cinq heures et demie et de six heures
A ce moment, voyant que le convoi de Paris à Versailles n'ar-
rivait point. ]e conçus quelque inquiétude en pariait d'en sinis-
tre. Je montai sur une locomotive, et me fis conduire à f endroit
où déjà depuis une heure l'accident avait eu lieu. Je Os trans-
porter des blessés, soit au château de Meudon, soit dans des
maisons voisines, où des secours teur furent prodigués.; douze
personnes, quoique btessées. vouiurent retourner chez eUes.
Je ils ensuite partie du convoi qui transporta a Paris )es vic-
times deee funeste événmeut. Tous tes corps furent provisoire-
mento étendus sur de la paiUe et je f!s appeler 5t. !e docteur
Grenier pour constater l'état de carbonisation. D'après tes ordres
de M. le préfet do police, les sept cadavres qai pouvaient avoir
quelques tracas de reconnaissance, furentransporté à la Morgue;
les trente-huit antres restèrent au cimetière du Mont-Parnasse,
sous la surveillance de M. Prunier-Quatremère, commissaire de
PoHce'
M. LE pmjatUMNi A qnene t~aase atmuaan-un ta~ducun
M. BUSCO D'abord à ia vitesse. Je as une sorte d'enquête
rappris do quelques personnes que la vitesse était extraordinaire,
et d'autres qu'on avait seulement été un peu plus vite que d'ha-
bitude. C'était le dire du plus grand nombre.
D. Toutes les locomotives n'ont-eUes pas été employées le
8 mai :R. Oui, monsieur.
.D. Yoas étiez habituellement à la gare qu'avez-voua entendu
dire au sujet du ~tMcM-Mxrra~? R. On le considérait comme
une machine capricieuse, c'est-à-dire dont ta manoeuvre était
diCicite, et l'on disait que MM. Georges et Dupin, deux dos méca-
niciens, étaient seais capabies de la conduire.
D. N'arrivait-il pas quelquefois que cette machine recutait au
lieu d'avancer ? R. J'ai entenda dire qu'eue était dimcuttuense,
mats non pas dangereuse.
D. Pourriez-vous dire si, lorsqu'on emploie deux locomotives,
it est d'usage de mettre ta machine a qoatre roues seulement en
avant plutôt qu'eu arrière? R. Jepe puis'répondre d'nne ma-
nière précise à cette question.
D. N'avez-vous pas fait des rapports à l'administration dans les-
quels vous signaliez de: fautes commises par la Compagnie dn
chemin de fer ? R. J'ai adressé des rapports à M. ie préfet sur
telles ou telles mesures que je croyais ntiies, mais neu sur des
fautes de ia Compagnie le plus souvent elle faisait ce qhe je loi
demandais. Ce n'est que lorsqu'il y avait contestation qae j'écri-
vais à M. ie préfet, pour qu'ii put s'arranger avec elle ou iui in-
timer l'ordre de prendre les mesures que je proposais.
tt. L'AVOCAT DU Mt Empiofe-t-en en ce moment des ma-
chines a quatre roues sur le chemin de Cwbeit?
M. MJSCO: Je!e crois, mais Je ne saarais t'acarmer ~emain
Je penrrais vous rendre réponse à ce sujet.
M. ï.EFRËStMNT: Si veas prenez des informations, assurez-
vous de la largeur des piaqnes de garde.
M..MOUTARDIER, agent spécial de surveillance, n'a appris que
par ou!-dire les causes do l'accident du 8 mai. Le ~a(/ttra~ avait déjà fréquemment, servi, et notamment la veiiieou
i'avant-veiiie de l'événement, ça plaçait cette machine e)f avant
ou en arrière.
D. N'avez-vaus pas appris que cette locomotive était défec-
tueuse ? R. J'ai entendu dtre qu'eiio ~autaft un pen.
D. Combien de temps mettait-en habituellement pour faire le
trajet direct? R. De :0 a 2S minutes.
D. Les Jours de fête, ne faisait-on pas ce trajet en moins de
temps ? R. Ont, Monsieur, que)quefcis.
D. C'est vous qui avez disposé wne salle d'attente peur rece-
voir tes cadavres quel en était te nombre ? R. Trente-neuf,
plus ceax en débris.
M. GRENIER, doetear en médecine, déclare qu'il a ceasiaté,
pendant !a nuit du 8 au 9, la présence de trente-neuf cadavres,
dont vingt-cinq dans un état de carbonisation absolue.
M. BOUSSARD, contre-maKre du chemin de Versaines (rive
droite), pense que le ressort du jM/tieM-~Mrrs~ a été cassé avant
t'essieu. Cette machine, d'après son opinion, était trop faiNe pour
le service tel qu'il existe aujourd'hui.
M. BtNEAU, ingénieur en chef des mines, chargé de ia sur~
veitiance spéciale des chemins de fer, rend compte des circon-
stances qnt, seion toute probabilité, ont occasionné te sinistre.
L'excès de vitesse n'était pas un motif suNsant pour avoir a iui
sent déterminé te malheur qui a eu tien.
M. t.EPRËStBENT: L'emploi simattané de deux locomotives' ·
n'entraïae-t-M pas des dantere ?
M. BiNEAU L'empM de deux locomotives me parait une mé-
thode mêlas périUense qne cette qui consisterait a faire partir à
peu d'intervalle Pnn do t'àntre deux convois mus par âne senle
machine..
M. LE FRËStBENT Une tocomotive à quatre roues présente-
t-ette plus de chances de sinistres que cette a six rones ?
M. EtNEAB Je pense qu'âne machine à quatre roues ne pré-
sente pas ptns de chances de bascuiage qu'une autrë'a six roues;
que toute machine est sujette a sortir de la voie; et quand même
la vitesse du convoi aurait été moins grande, une fois l'essieu
cassé, ies désordres qui sont survenus, par suite de ta superpo-
sition du tender de !'Bctatr et des wagons, auraient pn arriver de
même.
L'audience est levée à cinq heures, et la caase continuée à
demain, onze heures. L'audition des témoias ne sera terminée
que jeudi.
<
BOURSE BE PAMS
DU 22 NOVEMBRE.
Les affaires sont restées encore tout-à-fatt en stagnation, et ce
a'a été qu'aux approches de la clôture qu'elles ont paru reprendre
cnpeud'aetivité. ·
Les cours des Trois et Cinq peur 100 ont eu de la fermeté, et
eeloi du Trois a même un peu hausse. Les fluctuations ont etô
deioc.
AU COMPTANT, comparativement anx derniers cours d'hier,
le Cinq pour 100 n'a pas varie. Le Trois pour 100 a haussé de
20 c., et les nouvelles Obligations do Saint-Germain de l fr. as c.
Les Obligations de la Vitle ont baissé de 1 fr. as e., et les Actiens
de )a Banque de 2 fr. 50 c. Les Quatre-Canaux avec prime, la
Caisse hypothécaire, les Rescriptions strascourgeoises, les OMi-
gations de Versailles, rive droite, celtes d'Orléans, nouvel Em-
prunt, et le Chemin de fer de Strasbourg n'ont pas varie. Celui
de Satnt-Nermain a naisse de S fr., et ceiui de Roaen de 3 fr. ·
50 c. Le Chemin do fer d'Orléans, Obligations non libérées, a
hanssédeifr.ssc. w
La Rente de Naples a baisse de 10 c., l'Emprunt romain de
1/4, et ta Dette active de 3/8. Le Cinq pour 100 beige. Emprunt
de 1840, la Banque de Belgique, le nouveau Cinq pour 100 por-
tugais et l'Emprunt du Piémont n'ont pas varie.
FtN DU HO!S. Aussi comparativement aux derniers cours
d'hier, le Trois pour 100 a haussé de 10 c. Le Cinq pour 100
n'apas varie.
Après la Bourse, à quatre heures, le coars du Trois pour
100 s'est élevé, dana la coulisse, jusqu'à 80 fr. 62 c. 1/2 de-
mandé.
CHANGES. Amsterdam, à trente jours, 909 1/4, ef à trois
mois, 20S 1~. Hambourg, à trente jours, 187 S/3, et à
trois mois, 186 S/8. Londres, a trente jours, 25 fr. sa c. 1/2,
et à trois mois 25 fr. 47 e. l/a. Saint-Pétersbourg, à trois mois,
594. Les bonnes valeurs, sur toutes ces places, étaient deman-
déesàcescours.
BowM restéofermée.
AU COUTANT.
CM90/0,t,daMMpt.,lMfMt5ï'!15 M.5pcnrl0&,notre
jM.SeeiéttCéBér~edeBrM .i.
(M. ttMqae(l!)35). 80250
tCMMi/~C/O.J.da~tept,. 106t BMOïtTDBMtBen.ttmtm.
ao~TM6/0,j.dnB9Mpt.f X)tP.peMN6t!<50/9. M.
nteM 0~0. t. sef50Ce Nept.D'BAm.
mpMNT(tetM!,}.'MMB'AOTMCtM.
~Ot. BX t.À tANOM 3Ï90f TMM 0/0 ACTMCHtO
tAtMBtÀFtmt.eenp.MMf. 1950
tttNMBtLAVUMBtpAMt. e*ap.5eo0f. 5080..
eKMAinoM az tA YtLM. 1298 75 eBMtn) d< Stint-Sermtin. S30
ttmftMtTeeWime. HM.Ve[MmM,nT6d)'ette.
cAmxHtpertNCAtM. no.. –Va!t.DMtMJMJ.aetotN.lMï.lOSfM –Act.Bontibér~es. 68875
–RoBen. 58250
TmQO/OBt!TAtM*An< M31/2 –MMtpeUiertCsMt.
BMA6M MTTB AtTt~ 5/8, Mn]he BnTtBtFFZttmmtinMrttt –BerdMaxHaTMt~
MtTZtJLMnnt.SirMbenr<;tBMe. 205..
ÀttCtmaBtFFtmtt. XtNMdetaSrandCembt.
MMiQM.Kmp.lMt. M33.S –Pent-de-Lenp-8ad.
H. MOMO/C.MPMT3/9(t'hect.)d)
1 HN COMBLANT.
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MM. btnt. bM. écart.
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Finennrent. 9Ô 6~ ~I18Ô :>!Ô S~ 80 00 ip Aa Il moia.
jfrhneSatea- ntCM.71.a5.
rMt. 8060 8935d.50H.1841.
PrimeaBpro- auAtM.
thttn. 8095 8090 M 10 81 5 d. 50 CtKQ. 10
MF.18tl.Ftnc. MMM.
PrimeBneoar. Mtt3.
PnmeSnproch.d.
C HQ UO en llg. · · D·un moG d 1'antrr.
< 119.0 11935 11~5~:5 .'S
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PARM A Mum.. 58.5 585 M3 75 583 75 80f 69 4 80f 03 l:a
Spectacles <~M ?3 NTovem~re
Th. TH'iiATnz M t. O~ÉHA.
Le Vaissean Fantôme, !aJo)ieFi!te de Gand.
76..). *miA')ntZ-])fJBL&N'?AB&.
Les Enfms d'EdoMrd, te Célibataire et t'Hemme Marie.
Th.M'tm~KMfa.~n!.
Le Roi d'Yvetot, FEan MerveiUeuse.
.h. J.–OBËONf.
Retaehe Boar la repéUtton de !a Main droite et !a Main gaucho.
6 h. l/a VAPBZVTO.~)t.
L'Hôte! de RambouiHet, M. Feuinard, Trop Henreose.,
7 tt.
Bavis (Beechtmps, M"" NttMie), D'' Rabin (M"° Yo!nys, Boa6 h. –VAmiiTia.
Le Flagrant BeUt, ïnformatioM, Deux Brigadiers, !a VendeMa.
7h.A&tH(-me~jM..
Jonathas, te Loup, ta Dragonne, Mathitde.
6 h. BdmTZ-ttAJEenP-MAnTMt.
Mathitde. <
5h.AMaMec-ooNa:sot.
Trafatgar, 6aetan.
-Ot.~t–MjnKt.
Pierre !e aefr.
t
AMMjmBBRTïN.
hN~'B'M<* f'a M NORMANT, ta< de* Pt*tM~eaM-afA)CtwrtwX,'6*i?.
teures, il y a pris ta maUe, a donne S fr. au garçon et est
reparti, toujours dans !a même vigilante~ qui s'est dirigée,
dit-on sur Ma!!nes, où M. de Caumartin a pris la poste
ponrABvers,etde!àpourBred3.
a Le bruit courait hi~r soir qu'H avait été arrêté à Ma-
Hnes d'autres assuraient qua &t. de Caumartin avait été
arrête dans l'après-midi à Anvers; mais rien jusqu'à ce
moment n'est venu conBriBer cette nouveUe.
? Hier, dans la soirée, les sceMés ont été apposé à l'hôtel
de Suède dans l'appartement occupé par M. Sirey.
M"" Catioka Heinefettor doit partir aujourd'hui pour
Liég~e où se trouve sa sœur Sabine, a
TMBU~ALCORRECTIONf~EL~çaAMBRE)
«' rRËStDENCE DE M. MRMT DE CMEZELt.ES.
CAem
de l'épou~amaMe événement du 8 ma!, ou témoins cités dans la
cause. Qa~BB~iiRes de ces personnes sont eties-mémes blessées I
et ne peuventse soutenir qu'à l'aide de béquilles.
Ptusieurs hommes de peine apportent du greiïc l'âne des roues 1
do la locomoUw appelée te ~trêmement pesante, on n'a pu tui faire monter qu'avec dimculté r
l'escalier et les degrés qui séparent l'estrade du tribunal de l'aù- <
dttoire puMic. On apporte ensuite l'essieu dont tes deux extré- s
mîtes sont fracturées. Le modèle en petit do la locomotive eUe- i
~nêmo, montée sur quatre roues, est déposé sur le bareau des r
pièces de coBviction.
TLe nombre total des victimes est de cent-soixante-quatre, dont c
cinquante-cinq ont perdu la vie, et dont cent-neuf, blessées
tjlnTrente-neuf cadavres ont Été relevés sur le lieu même de l'ac- t
ddeat; sept d'entre eux étaient susceptibles d'être reconnus: on r
tes a transportés la Morgue; ce soat MM.
Breitecoutt. négociant, demeurant àParts,raeMMconsetl,S4; d
Peysseton et ta dame Peysselon, son épouse, de Lyon, demeu- Il
)rantaPar)s,ruedesBons-Eafaas,l9; w y
Antoine Greareuitie, rue de Charonne. 25, à Paris;
LadamoMarUn,rueSaiBt-DomiBianeSaint-GenmaiB,ai.à F
f~ris; t
~Heart-Bouchard. élève de FEcote des Beaux-Arts, rne du Pot- .<
de-Fer, l, à Paris;
Ces six cadavres ont été reconnus, le septième ne l'a pas été
c'était celai d'un hemme pataissant avoir trente-cinq ans il por- â
tait sur le bras droit un tatouage représentant un saint-sacrement, Il
tes lettres A. B., et le millésime 1825. w~
Le~trente-denx autres cadavres étaient rédoits à l'état de car- f
bonisatian le ptus avancé. Les médecins ont eu a s'expliquer sur t
trente et un. La mort, chez les uns, étatt la suite d'unéera-
sèment da corps chez les autres, le résultatMe l'asphyxie par
ta brûiure.
Sur ces trente-deux cadavres, dix ont pu être reconnus, malgré i
t'horrible état où tts étaient réduits Ce sont
M. Dumont-a'Uryiite, contre-amiral, demeurant a Paris, rue
desPetits-Augastins,l2;
MmeDumont-Durvillo; }
Jules Dumotit-DurviIte, âgé de quatorze ans;
Veuve Mignot, rue Maucenseil, 24;
PhitippeLepentois, agédo quarante-neuf ans, négociant, à i
Lorient;
Charles Lepontois, avocat, à Paris;
Auguste Lemarié, peintre, a Paris;
Paul Lefrançois de Drieuyiile, âgé de dix neuf aas, demeurant
aS~int-GerBaain-en-Laye; 1
Marie-Hearicttc Hetzer, âgée de treize ans, rue de la Vieille- é
Dfaperie~ia.aParis;
touis Kaiser, ébéniste, rue du Cherche-Midi, S5, à Paris.
tt restait vingt-trois cadavres dont l'identité matérielle était }
devenue impossiNe à saisir mais il en est vingt et un dont la t
présence dans le fatal convoi a été constatée par la découverte I
d'objets trouvés dans les débris, et dont ia disparition est cer- c
tafne; ce sont
La dame Troup. des environs de Nancy }
Chevardés, de Béziers, qui accompagnait cette dame;
Lademoisei)eEtisaMortet,deMoy(Aisne);
.ûosset, concierge des Folies-Dramatique; °
Pierre Bruneau et sa femme;
A3oIphoDuranton, deChaitieytYonBc); j i
-Charles de Kytspoter, de Casse!;
Lonis de Kytspoter, de Casse! <
Atphonse Comte, do Cheminât (ïsere) c
Emile Toulmouche, âgé de seize ans; (
faul-François Gouirand, vingt-neuf ans, commis de commerce
tMarsefiie;
Auguste Apiau,dix-neaf ans; i
Pascal Clément, né à Gap S~t,
Adolphe Sicard, marchand de draps; ~SsNSB)2)%' r
Antoine Matheron, dix-aeuf ans, Hé a Lyon'BKBS~
Georges, chef des mécaniciens; (
Dupia,jBécanicien; i
TIssfer, chaufTeur, montés tous trais sur !<: ;V«(/tfBentéms, mécanicien, monté sur <'Ec!atr;
'Mauvie!, conducteur du 5" wagon à fre'n.
'Décès présumés: François Boulet, dix-huit ans, ébéafBte;
Louis-Laurent Schmitter,viugt ans, taiHeur.
T
t.a dame Jacob Bêcher, viogt-six ans, marchande de roaenaeries,
a Rouen. 8 mai
Joscpl~ Drioche, marchands de draps, ~ue du Bonloi, 9. t
~mat; 1
Henrt Preyest, quarante-cinq ans, rue Saint-Etienne 7. l
La dame YaiHânt, née CécUe Durantoja, vingt-neuf ans, rue de
Bretagne, 55.–15 mai. 1
A la Pitié Emile Guichard, vingt-deux aM, rue Sainte-Hya-
clnthe-Saint-Michc),57.–l2ma).
A rHôfel-Diett Victor Serus, rao Croix-des-Petits-Champs
Mtel de l'Univers. –14 mai..
Décédés à leur domicile Henri-Giltes Gaudrain, rae Netre-
Bame-des-Champs, 55. 10 mai.
t.a dem~iscile Marie-Catherine-Laure Colas, trente-quatre ans,
meSaint-André-des-Afts.ei.–iamai;
Atbinet père, soixante-quinze ans, rua de la Vieiile-Estrapade,
i7. il mai
La dame Albinet, !~e Cécile Masson, rfjo ServandoRi, ~8.–
96 mal;
Lonis Albiaet, soixante aas, rne de la Vteitle-Estrapaae, 17.
SJafHet; q'
La dame Caillée, soixante-dix ans, domiciliée à Teurs, demeu-
tMt a Paris, cour Batave, 9. –17 mai
La dame Louise-René Gaudereaa, quarante-huit aas, domiciliée
A Tours, demeurant à Paris, conr Balaye, 9. 2 juin
Total des décès cinquante-cinq.
Le père da jeune Toutmoache est au nombre des parties ci-
THes, et décline ses nems et prénoms.
Les six prévenus assignés sur mandat de comparution sont
M. Jules Bourgeois, administrateur dctégaé du chemin do fer
de VersaMespar ta rive gauche, et directeur da service;
M. Bordet, directeur provisoire;
M. Henry, chef du mouvement et chef de gara à Paris
M. Bricogne, ingénieur civit, directeur du BMtériei;
M. Lamoninari,ehef de gare à Versailles;
M. de Miihaa, inspecteur du service. Ce dernier a été lai-
même Messe; il marche encore~ avec des bèquittes.
M' HbuvtttE, avocat de M. Touimouehe Les parties ne
Me Jnies favrë ont fait citer a l'audience du tribuaat. comme ci-
vilement responsabtes, MM. AchiMe Fculd, Csquiu, Marguerite
et autres, composant le conseil d'administrMtion de )a rive
Kanche. L'assignation a été donnée hier au soir.
M' BETHMONT Mes cliens n'ont pas reçu d'assignation plu-
j~ears d'entre eux ne sont venus a l'audience que pour avoir con-
naissance des débats.
M.DERÔYER.avocat du Rai: Nous n'avons, pas vu l'enginai.
Me UOUVtHE La procédure sera régularisée dans la journée.
On fait l'appel de plus de cent témoins, parmi lesquels on re-
maraue MM. Perdonnet, Cave Clapeyron et Poionceau.
MMM JULES FAVRE FAH.mTj CKËMIEUX, ARAGO WAUD-
HEUX, DKSMARETS et autres avocats des; parties civils, pren-
nent place aa barreau.
M"CSAtX-B'EST-ANGE, BtJPM, BETHMONT et GtRAUB SMt
tes défenseurs des pré venus.
L'ordonnance de renvoi prononcée par~a chambre do consoit et
tt procédure préeiseBUesfaitSsuivans:
Le 8 ma) ,au départ de Vereailles, a cinq heures et demie, !e
cenwt
tnSM~&t, le chef de gare LaHMninari ni aj&ater des wagons
pâraernere et placer en tête det'Ec!
Le cenvol partit composé aiMi qu'il suit
te ~f
J?Bciatr, meaté par son mécanicien Bontemps, par son chauf-
feitf Guerpin, et extraordinatrement par M de Milhan.
Nx-sept veitares, savoir 2 wagans découverts, de 59 places
S auigences, do 46 places 9 wagons converts, de
& supposant toutes ces p!aces occapees, ce qui n'a pa 6tre
exactement vériué, mais ce qui est clos que vraisemblable,
BUisau'on a fait descendre d'ua wagon et qa'on a laissé a la garre
M eefans de Georges, pour faire pMco an public, le nambre des
Yeyagenrs aurait été de 768, ptas tes employés de l'administra-
ttoaMBombrede9..
Le coevot venait de passer sons le pont situe entre ta station
de Beltevue et la borne portant 8 kilomètres quelques se-
cousses réttérées, dont la cause était alore iaconMe, jettent une
tardive alarme !e Af
ditodaPavé-dee-Gttfdeft; seulement, H atteint et renvarseen
passant la guérite et la cabane du garde-barrière Carbon; puis
il va s'abattre centre le talus de gauche. Sa roue motrice gauche
et l'avant de sen châssis pénètreat dans~ le talus. La violence de
i'obstacte et du choc arrête subitement le convoi t'Ectatf, arri-
vant derrièra de toute la force de sa vapeur contrariée et de l'é-
lan du coavoi, mais sans suivre la déviation de gauche qu'a prise
!c ~Mt/ti'eM-MMtTf~, brise les deux essieux du leader de {cette
première machine, ea défonce la caisse, et la projette sur la
gauche, hors la voie, dans l'intérieur de l'angle formé par le
croisement de la voie de fer avec la route n< 40.
Piacé entre la résistance du talus et [cette nouvelle secousse
3fa
~'Ec!a!r, dont les roues gauches, dont la rené de derrière du
moins, monte sur cet obstacle, verse à droite de )a voie sur le
flanc droit mais le mouvement que reçoit encore sa partie d'ar-
rière, dont la petite roue est engagée dans te .MatMeM-MMrray,
fait que, dans la dernière position qu'eue prend sur le sol, sa
tête est obliquement ramenée dans la direction de Versailles.
L'aBgle que forment les trains d'arrière et les foyers des deux
machines barre la voie. Le tender de !'M
droite imprimée par !'Ec<(nr, va tomber, dans sa position nata-
relie, sur la voie de départ de Paris, à huit ou dix mètres en
avant, sans autre dommage qu'un essieu force.
Le premier wagon découvert franchit encore dans )a même di-
rection it va tomber en se brisant sur ie flanc droit, et verse au
pied du talus de droite des voyageurs plus ou moins contusionnés
que cette chute préserve do l'horrible destruction qui va s'ac-
complir derrière eux.
Cependant .l'élan s'amortit le deuxième~ wagon découvert ne
franchit qn'incMBptétement les machines son arriére-train reste
suspendu sareltes, tandis quel'avant-traia porte ea avant, a
terre, sur les charbons enflammés qu'ont répandus les feyers
renversés des deux machines. Le premier wagon couvert s'élève
et se pose en entier sur cotte base, qui va devenir nm foyer d'in-
cendie. Le deuxième wagon eouvert, qui est la quatrième voi-
ture, après avoir enfoncé de sa barre d'attelage la,bo!te à fumée
de !'jBc!ofr, s'intercale encore dans cet échafaudage, dont l'élé-
vation HQit par n'être pas moindre de dix mètres!
Enfin le poids du convoi lancé pressant toujours avec violence
les voitures qui, comme la diligence qai snM, ne parviennent plus
à gravir ce sommet placé devant elles, viennent s'écraser, pour
ainsi dire, contre Ini. Les parois se rejoignent, les banquettes in-
térieures se rapprochent presque entre elles et broient lés Jambes
des voyageurs qu'elles emprisonnent ainsi, non moins que les
portières fermées à clef des voitures.
Tout cela se passe avec moins de temps qu'il n'en faut pour le
dire. Bientôt les charbons répandus sur le sol communiquent le
feu aux voitures amoncelées; la peinture qui les enduit, et, plus
encore, les vëtemens des victimes, en développent tes progrès
avec une eHroyable rapidité. En dix minutes, il a irréparable-
ment envahi tout ce qui est venu toucher à son foyer l'eau
bouillante et la vapeur qui s'échappent des machines brisées
mêieat leurs ravages ceux des flammes et produisent les ptos
horribles Messurëa.
On ne fut maître du feu qu'à neuf heures du soir.
Le JoMftta! des Debait a publié, dans son numéro du M octobre,
un .extrait du volumineux rapport des experts; nous en rappe-
lons ici un eoort résumé
7.e jtfaiAtctt-~Mt'Mw a conservée Jusqu'à sa chute complète, ses
deux roues de devant, maintenues par ieurs piaques de garde.
Quand oa a relevé cette machine, ces deux roues se sont re-
trouvées, l'une sous !c M
Mais cette locomotive. avant de franchir le passage de niveau
de la route n° 40, avait perdu son essieu, qui s'était brisé de cha-
'que côte à fleur du moyeu des roues, et qui était tombé sur la
vole entre les deux rails. Dès que cet essieu eut ainsi été trouvé
quelques heures après le sinistre, on dut attribuer à sa rupture
ir cause première du désordre dans la marche du convoi. En ef-
fet, les experts ont déclaré que l'événement est dû à la rupture
dé l'essieu droit de ces faits its tirent do fortes inductions d'an
excès de vitesse qai, en imprimant à la locomotive des osciiia-
tions verticales pour lesquelles elie n'a pas été construite, ont aé~
terminé la rupture du ressort.
Les experts ajoutent qu'A leur avis cet accident a été aggravé
par le jeu de la plaque de garde, qui, au lieu d'être limitée
comme à l'ordinaire, à sept ou huit centimètre, a pu baisser à
vingt-huit centimètres. Ce défaut de construction, auquel ii était
facile de remédier au moyen d'un point d'arrêt placé entre )e
dessous de la plaque de garde et le dessus de la bo!te à graisse,
aurait puissamment concouru à la désorganisation da système.
H est procédé à l'iatrerogatoire des prévenus.
M. LE Hn!S!DEtfT Bourgeois, vous reconnaissez bien que vous
étiez administrateur délégué du service dans la Journée du
8 mai, et que vous aviez les fonctions de directeur.
M. BOURGEOtS: J'étais administrateur de service ea ce qui
concerne l'administration proprement dite. mais nullement en ce
qui concerne la locomotion et la traction. Mes précédens ne m'au-
raient pas fourni à cet égard ies notions nécessaires.
D. N'étiez-vous pas chargé de suppléer le directeur ? R. Je
n'ai jamais été chargé de suppléer le directeur, et M. Bordet, di-
recteur provisoire, étant ia, je n'avais rien à y voir. Je pouvais
exercer une influence morale mais M. Bricogne était seai chargé
de l'inspection du matériei. J'étaisaHévotr jouer fes eaux de
Versailles, et j'en suis revenu à cinq heures et demie, an mo-
ment même où le convoi portait.
D. Pouvez-vous dire si à l'époque du 8 mai le nombre de lo-
comotives et de wagons avait été augmenté ? R. H y a eu en
effet des augmentations considérables en vitesse et eu machines.
D. H y avait dans l'origae douze locomotives n'en a-t-on pas
ajouté quatre? R. C'est possible; le nombre totat aurait été
porté à seize, quant aux wagons, on en a ajouté onze.
D. Le matériel était-il suulsant ? R. Avec douze locomotives
on a fait jusqu'à soixante-quatre départs par joar. On pouvait
aisément, avec seize machines, en faire trente-deux.
M" BUPtN Le prévenu n'accepte pas la qaa!K6 d'administre-
teurttetcj~.
M. BOURGEOIS J'étais seulement administratear de service.
M' MOUVtH.E La qaaiité d'administrateur dëlégaé a été
donnée à M. Bourgeois par délibération spéciale do conseil d'ad-
ministration.
M. M pRËStBENT Bourgeois, reconnaissez-vons qu'aa départ
de cinq heures et demie il a été employé dix-sept wagons, pou-
vant contenir 76S personnes, et deux locomotives dont celle à
quatre roues, :e NafMeM-JMMrr~, était en avaat~ et suivie de
t'Ec:a!'r, locomotive à six roaes?
BOURGEOM Tout ceta ne me regardait pas Je n'étais point
présent à l'attelage et lorsque des ingénieurs comme Mt Bri-
cogne et M. Perdennet, connus de tous ceux qai s'occupent de
chemins de fer, ont régie nn attelage. je n'ai pas à m'en mê-
ler. J'avoue là dessas mon ignorance complète.
D. Georges lai-même n'a-t-il pas élevé des plaintes sar ce
mode d'attetage au moment du départ ? R. Je n'es ai pas entendu
parler.
B. Un témoin déclare que vous auriez recommandé à Georges
d'aller très vite. R. Je n'ai paiat été confronté avec ce témoin,
et je n'ai fait aucune recoam~ndation de ce genre. J'at sente-
méat recommandé a M. Bricogne d'aller avec beaucoup de pru-
dence. Je regardais t'Ec! moins comme destiné à accélérer ta
marche du .VatM«t--M'.
D. Les machines n'éialent-eites pas à pleine vapeur? R. Je
l'ignore je sais comme !e public, qui, dans le moment même où
on tache la vapeur pour arrêter, croit au contraire qae c'est pour
aticr plus vite.
M.DERCYER, avocat du Roi: Quel était !e traitement dont
vous jouissiez?
M.Bt)URGEO!S: Je sais biot aiseqaoM. l'avocat dn Roi me
fournisse l'occasion de m'expliquer ia dessus. Les deux admi-
nistrateurs qui m'ont précédé recevaient 1,000 fr. par mois; j'ai
tait réduire moi-même mon indemnité a 580 fr.
M. LE phEStDEKT Bordet, en quoi consistaient vos fonctions ? 1
M. BORDET Tout ce qat concerne la voie et l'établissement de
la )occmotive.
D. Bourgeois vous a-t-il donné queiqaes ordres?–R. Non,
Monsieur, Je n'avais personne a consulter. J'ai proposé un ordre
He service qui a été adopté par le conseil d'administration.
D. Ne saviez-vous pas que le J/aih«;u-.VMt')'a!/ était une machine
vieiensequi avait manqué plusieurs ifois?–R. Les personnes
qui ont dit que ta machine était r~M sont des ouvriers, des
chauffeurs, des tourneurs de piaques, qui ne sont nullement mé-
caniciens. Tant que les voyageurs partaient de Paris, je sais resté
à Paris. C'est lorsque l'afMaence s'est portée pour te retour que
je sais alté à Versailles. Je suis monté a quatre heures sur !g Ms-
ta machine on juge mieux qae tout est en bon état qae si l'on
était enfermé dans nn wagon ou une diligence.
M" BETHMO~T On a reproché l'empiot da Nft
service.
M. DE ROYER Voici la feuille de service qui a été saisie et
qui porte te Afosignée.
M" BETHHOKT La feuille que je présente était sur M. de Mtt-
haa, eue porte encore les traces de la vapeur.
M" HOBVtU.E L'autre pièce a été signée et saisie.
Me BETNMONT La locomotive <
dent pendant la nuit. Comme elle était blessée, elle a ~té mise
de côté.
M. L'AVOCAT BU ROi t.a SetM a été malheureusement rem-
placée par Afa(/tMM-.HMr)'at/, qui, ainsi que !e j-'
M. LE pREa~mrtT Henry, vms étiez chef du mouvement?
M. HENRY Des ie 7, j'ai envoyé quinze machines; eiles ta-
rent aHamées le lendemain.
M. LE pRËStBENT Vous ne pouviez ignerer que !e Na
M. HEKRT Mes fonctions n'exigent peint âne semNaMe con-
naissance.
Me enA!X-B'EST-ANGE: J'entends dire par nndenos adver-
saires qae l'ignorance n'est point une excase. Sans decto il ne
faut pas ignorer ce qu'on doit savoir; mais qaan~oa n'est pas
obligé de savoir, it est permis d'tgawer.
MtjBERtT Je prie le tribunal do recevoir M'interventiM de
M. Troup qai a perdu sa femme dans ce malheureux événement,
etdontlasœnraétéblessèeainsiqaélui.
H. TROCP, âge de trente ans, demeurant à Nancy, s'explique
ainsi Nous avions pris trais billets de diligences au moment dn
départ, une altercation s'est élevée entre les employés et mot
M n'y avait plus de place cependant on est parvenu a nous faire
entrer dans ta seconde di!igence où se trouvait M. le contre ami-
ral d'Urviite. H y avait en avant deux wagons découverts, pats
deux diligences, j'étais dans la dernière.
J'ai gardé le lit pendant six semaines, j'ai porte des béqmlies
pendant quatre mois. Je ne recouvrerai probablement pas Itsage
entier d'âne de mes jambes, je bo!te encore, j'ai perdu mafemme,
et ma sœur est dans un état de santé tout-a-fait déplorable.
Me BERtT Mon client pourrait dire au tribunal st tes autres
voyageurs n'ont pas été enrayes de l'extrême rapidité de la mar-
che.'
M. LE PRÉSIDENT M. t'amtrat DurviUo n'a-t-il pas fait lui-
même des observations à ce sujet?
M. TROUP M. Dûment-d'Ur ville était au fond, ea face do son
n)s. M"' d'Crviiie était en face de M. Cbavardës, t'en de ceux
qui ont péri. L'amiral, qui était dans l'angle, a dû être écrasé
tors de la chute de la voiture it n'a pas proféré une parole. Le
marécbat-des-logis que je viens de voir dans la saile des témoins
m'a sauvé la vie en m'arrachant de la voiture où ta fumée était
si épaisse, que je m'étonne de n'avoir pas été asphyxié. Tout
cela s'est fait promptemem. M. Chavardès s'est écrié <( Nous
sommes perdus )' Voilà les sentes paroles que j'ai pn entendre.
M. L'AVOCAT BU ROt H y avait dans la même diligence de~x
jeunesjensquisesontsaavés.
M. TROUP Ns Mt sauté à bas, et l'an d'eux est venu repren-
dre ta canne qu'il y avait laissée. "Tout te monde s'est aperçu que
le convoi allait extrêmement vite; les deux jeunes gens ont fait~ il
cet égard des observations, et parte d'accidens graves déjà ar-
rivés sur ce chemin de fer. C'est au moment môme de cette con-
versation que l'accident est arrivé. Ma sœar porte encore tes
traces des ongiës de M°" DurviMo, qui s'était cramponnée après
e)ie, et ne voûtait pas ta quitter.
M. LE PRESIDENT Etes-vous bien sûr que le contre-amiral
Dur ville fùt daas la même voiture que vous?
M. TROUP Ott, Monsieur. M. Poulain-Ladreue, à oui J'ai fait
part de ce qui était arrivé, a été de cet avis, et j'ai parfaitement
reconnu M. Dumont-DurviUe à son portrait lithographie.
M. LE PRESIDENT La vitesse avait-elle progressivement aug-
menté ?
M. TROUP La vitesse a augmenté gradaettem&nt an départ de
Versaiites; ensuite etie est restée stationnaire.'et enfin elle se
ralentissait an moment de l'événement, c'est-à-dire lorsque l'es-
sieu du jfa
mande queiie était sa qualité.
M. BRtCOGNE J'étais directeur provisoire. ~eJMatMeM-Myn'a~
aurait saN pour mener le convoi sur !e sol uni mais ii n'aurait
pas sutB pent-être pour les descentes. C'est ce motif qui m'afait
accoupler f'Kc!aM-, et je regarde comme un bon attelage d'avoir
niacé ia machine à quatre roues avant la machine à six roues.
M. LE pRES!DENT: Plusieurs personnes ont jdit le contraire.
M. BMCOGNE C'est une erreur.
H. LAMOMNAR!, chef de la gare de Versailles, interrogé à son
tour, atHrme que tontes tes précautions exigées par la prudence
ont été prises.
"'M. DE mLHATU, qui a été blessé, ne peut rendre compte de
l'événementlui-mëme.
M LE pREStDENT Georges n'avait-H pas témoigné de la ré-
oumance à partir avec le convoi ainsi attelé ?
M DE MiLBAU Je n'ai pas vu Georges avant le départ. Le
réiAtlateur était fermé, ainsi on n'altait pas à tonte vapeur.
M. LE PRESIDENT Combien a-t-on mis do temps pouparri-
veràtastationdeSëvres? nutes.
M. DE M!LHAU Treize minutes.
M LE PRÉSIDENT Un témoin qui avait la montre à !a main
aftirme que le trajet a été fait en sept minutes.
M. DE MtLHAU C'est absolument impossible.
M" Delair, ancien avoué à ia Cour royale et actuellement avo-
cat. entre en robe dans l'auditoire avec deux autres personnes.
M' JOLY MM. Minard, Jobard et Delair, interviennent comme
actionnaires en leur qualité de commissaires délégués par
une réunion d'actionnaires de chemin de fer de la rive
xauche. Us concluent à ce que les dommages et intérêts s'it eh
est prononcé par le tribunal, ne soient pas à la charge detfa
Compagnie anonyme du chemin de fer, mais supportés person-
nellement par tes membres du conseil d'administration.
M" BETHMONT repousse l'intervention comme non recevabie.
Soixante actionnaires n'ont pu, au nom do toas les antres, nom-
mer une commission. It est reconnu qu'on ne plaide point par
orocnreur. Ii tant se présenter en personne devant les tribunaux,
ou donner en son propre nom un mandat spécial. M. Minard,
M Detair et M. Jebard no peuvent représenter ici qu'eux-mê-
mes !t serait trop faciio de se passer les uns aux autres des ac-
tions an porteur, et de supposer ainsi une masse collective qui
n'aurait point existé. U faudrait donc que lés actionnaires vins-
!ent ici déOiaer leurs noms et qualités, en préseatant ionrs ac-
tions avec leurs numéros. Ce débat est d'ailleurs prématuré, ii
faut que le procès actnelsoit d'abord jagé; si les actionnaires
sentent en suite .attaquer les membres du conseil d'administra-
tion ceta ne peut être que devant tes arbitres.
Me joLY développe ses conclusions tendant à l'intervention il
indique la manière dont les pouvoirs tes plus formels pnt été don-
nés par soixante-dix actionnaires, et soutient la compétence do
tribunal.
M" PHIHPPE DUP!N réplique au nom du préyeM Bourgeois.
M. DE ROYER, avocat du Roi, conclut à ce que l'intervention
soit déclarée non recevable.
Le tribunal, âpres en avoir délibéré, déclare MM. Minard De-
laire et Jobard non recevables et tes condamne aux dépens.
On passe à l'audition des témoins.
M MARTINET, commissaire do pohce de Meudon, était invité
à diaer chez le maire. On allait se mettre à table. à cinq heares
et demie quand an bruit extraordinaire éclata sur te chemin ëe
fer. Le témoin rend compte des faits consignés dans son procès-
verbal, et qui ne sont malheureusement que trop connus. Je me
suis transporté, ajoute-t-it, !e lendemain matin avec M. Ma-
thias ingénieur, sur les lieux nous avons constaté q<4'à partir
de l'endroit où t'essien du N
distance d'environ cent mètres.
M. LE PRESIDENT M. Mithau était- alors présent ?
M. MARTtNET Oai, Monsieur.
M. piART, âgé de quarante-huit ans, brigadier de gendarme-
rie, dépose J'étais de service à la station de Bellevue, lorsque
je fus témoin de l'accident. Le Male sable, l'incendie se communiquait aux wagom je m'empressai
de porter secours, et je fus assez heureux pour retirer plusieurs
personnes des wagons embrasés.
!tf LE PRESIDENT Etiez-vous seut lorsque l'accident est ar-
rivé ?
M. MAM J'étais avec le steur jbenotr.
M. tE PRÉSIDENT N'avez-vous padu convoi était extrême?
M. rtART Oai, jamais Je n'avais vu nno pareille rapidité.
M. i/AYOCAT-GËNËRAL: A quel endroit avez-voas remarqué
cette vitesse?
LE TËmoi~ En face de la station de Deiievue.
M. BUSCO, âge de soixante-neuf ans, ancien commissaire spé-
cial du chemin de fer de la rive gauche, actuellement attaché au
chemin de fer d'Orièaos, dépose Le dimanche 8 mai, les grandes
eaux de Versailles devant amener un grand concours de per-
sonnes de Paris à Versailles, je restai an débarcadère de Ver-
sailies Jusqu'à quatre heures du soir, et je fus présent aux divers
départs. Je plaçai ensuite deux ho
vins présider aax départs de cinq heures et demie et de six heures
A ce moment, voyant que le convoi de Paris à Versailles n'ar-
rivait point. ]e conçus quelque inquiétude en pariait d'en sinis-
tre. Je montai sur une locomotive, et me fis conduire à f endroit
où déjà depuis une heure l'accident avait eu lieu. Je Os trans-
porter des blessés, soit au château de Meudon, soit dans des
maisons voisines, où des secours teur furent prodigués.; douze
personnes, quoique btessées. vouiurent retourner chez eUes.
Je ils ensuite partie du convoi qui transporta a Paris )es vic-
times deee funeste événmeut. Tous tes corps furent provisoire-
mento étendus sur de la paiUe et je f!s appeler 5t. !e docteur
Grenier pour constater l'état de carbonisation. D'après tes ordres
de M. le préfet do police, les sept cadavres qai pouvaient avoir
quelques tracas de reconnaissance, furentransporté à la Morgue;
les trente-huit antres restèrent au cimetière du Mont-Parnasse,
sous la surveillance de M. Prunier-Quatremère, commissaire de
PoHce'
M. LE pmjatUMNi A qnene t~aase atmuaan-un ta~ducun
M. BUSCO D'abord à ia vitesse. Je as une sorte d'enquête
rappris do quelques personnes que la vitesse était extraordinaire,
et d'autres qu'on avait seulement été un peu plus vite que d'ha-
bitude. C'était le dire du plus grand nombre.
D. Toutes les locomotives n'ont-eUes pas été employées le
8 mai :R. Oui, monsieur.
.D. Yoas étiez habituellement à la gare qu'avez-voua entendu
dire au sujet du ~tMcM-Mxrra~? R. On le considérait comme
une machine capricieuse, c'est-à-dire dont ta manoeuvre était
diCicite, et l'on disait que MM. Georges et Dupin, deux dos méca-
niciens, étaient seais capabies de la conduire.
D. N'arrivait-il pas quelquefois que cette machine recutait au
lieu d'avancer ? R. J'ai entenda dire qu'eue était dimcuttuense,
mats non pas dangereuse.
D. Pourriez-vous dire si, lorsqu'on emploie deux locomotives,
it est d'usage de mettre ta machine a qoatre roues seulement en
avant plutôt qu'eu arrière? R. Jepe puis'répondre d'nne ma-
nière précise à cette question.
D. N'avez-vous pas fait des rapports à l'administration dans les-
quels vous signaliez de: fautes commises par la Compagnie dn
chemin de fer ? R. J'ai adressé des rapports à M. ie préfet sur
telles ou telles mesures que je croyais ntiies, mais neu sur des
fautes de ia Compagnie le plus souvent elle faisait ce qhe je loi
demandais. Ce n'est que lorsqu'il y avait contestation qae j'écri-
vais à M. ie préfet, pour qu'ii put s'arranger avec elle ou iui in-
timer l'ordre de prendre les mesures que je proposais.
tt. L'AVOCAT DU Mt Empiofe-t-en en ce moment des ma-
chines a quatre roues sur le chemin de Cwbeit?
M. MJSCO: Je!e crois, mais Je ne saarais t'acarmer ~emain
Je penrrais vous rendre réponse à ce sujet.
M. ï.EFRËStMNT: Si veas prenez des informations, assurez-
vous de la largeur des piaqnes de garde.
M..MOUTARDIER, agent spécial de surveillance, n'a appris que
par ou!-dire les causes do l'accident du 8 mai. Le ~a(/tt
i'avant-veiiie de l'événement, ça plaçait cette machine e)f avant
ou en arrière.
D. N'avez-vaus pas appris que cette locomotive était défec-
tueuse ? R. J'ai entendu dtre qu'eiio ~autaft un pen.
D. Combien de temps mettait-en habituellement pour faire le
trajet direct? R. De :0 a 2S minutes.
D. Les Jours de fête, ne faisait-on pas ce trajet en moins de
temps ? R. Ont, Monsieur, que)quefcis.
D. C'est vous qui avez disposé wne salle d'attente peur rece-
voir tes cadavres quel en était te nombre ? R. Trente-neuf,
plus ceax en débris.
M. GRENIER, doetear en médecine, déclare qu'il a ceasiaté,
pendant !a nuit du 8 au 9, la présence de trente-neuf cadavres,
dont vingt-cinq dans un état de carbonisation absolue.
M. BOUSSARD, contre-maKre du chemin de Versaines (rive
droite), pense que le ressort du jM/tieM-~Mrrs~ a été cassé avant
t'essieu. Cette machine, d'après son opinion, était trop faiNe pour
le service tel qu'il existe aujourd'hui.
M. BtNEAU, ingénieur en chef des mines, chargé de ia sur~
veitiance spéciale des chemins de fer, rend compte des circon-
stances qnt, seion toute probabilité, ont occasionné te sinistre.
L'excès de vitesse n'était pas un motif suNsant pour avoir a iui
sent déterminé te malheur qui a eu tien.
M. t.EPRËStBENT: L'emploi simattané de deux locomotives' ·
n'entraïae-t-M pas des dantere ?
M. BiNEAU L'empM de deux locomotives me parait une mé-
thode mêlas périUense qne cette qui consisterait a faire partir à
peu d'intervalle Pnn do t'àntre deux convois mus par âne senle
machine..
M. LE FRËStBENT Une tocomotive à quatre roues présente-
t-ette plus de chances de sinistres que cette a six rones ?
M. EtNEAB Je pense qu'âne machine à quatre roues ne pré-
sente pas ptns de chances de bascuiage qu'une autrë'a six roues;
que toute machine est sujette a sortir de la voie; et quand même
la vitesse du convoi aurait été moins grande, une fois l'essieu
cassé, ies désordres qui sont survenus, par suite de ta superpo-
sition du tender de !'Bctatr et des wagons, auraient pn arriver de
même.
L'audience est levée à cinq heures, et la caase continuée à
demain, onze heures. L'audition des témoias ne sera terminée
que jeudi.
<
BOURSE BE PAMS
DU 22 NOVEMBRE.
Les affaires sont restées encore tout-à-fatt en stagnation, et ce
a'a été qu'aux approches de la clôture qu'elles ont paru reprendre
cnpeud'aetivité. ·
Les cours des Trois et Cinq peur 100 ont eu de la fermeté, et
eeloi du Trois a même un peu hausse. Les fluctuations ont etô
deioc.
AU COMPTANT, comparativement anx derniers cours d'hier,
le Cinq pour 100 n'a pas varie. Le Trois pour 100 a haussé de
20 c., et les nouvelles Obligations do Saint-Germain de l fr. as c.
Les Obligations de la Vitle ont baissé de 1 fr. as e., et les Actiens
de )a Banque de 2 fr. 50 c. Les Quatre-Canaux avec prime, la
Caisse hypothécaire, les Rescriptions strascourgeoises, les OMi-
gations de Versailles, rive droite, celtes d'Orléans, nouvel Em-
prunt, et le Chemin de fer de Strasbourg n'ont pas varie. Celui
de Satnt-Nermain a naisse de S fr., et ceiui de Roaen de 3 fr. ·
50 c. Le Chemin do fer d'Orléans, Obligations non libérées, a
hanssédeifr.ssc. w
La Rente de Naples a baisse de 10 c., l'Emprunt romain de
1/4, et ta Dette active de 3/8. Le Cinq pour 100 beige. Emprunt
de 1840, la Banque de Belgique, le nouveau Cinq pour 100 por-
tugais et l'Emprunt du Piémont n'ont pas varie.
FtN DU HO!S. Aussi comparativement aux derniers cours
d'hier, le Trois pour 100 a haussé de 10 c. Le Cinq pour 100
n'apas varie.
Après la Bourse, à quatre heures, le coars du Trois pour
100 s'est élevé, dana la coulisse, jusqu'à 80 fr. 62 c. 1/2 de-
mandé.
CHANGES. Amsterdam, à trente jours, 909 1/4, ef à trois
mois, 20S 1~. Hambourg, à trente jours, 187 S/3, et à
trois mois, 186 S/8. Londres, a trente jours, 25 fr. sa c. 1/2,
et à trois mois 25 fr. 47 e. l/a. Saint-Pétersbourg, à trois mois,
594. Les bonnes valeurs, sur toutes ces places, étaient deman-
déesàcescours.
BowM
AU COUTANT.
CM90/0,t,daMMpt.,lMfMt5ï'!15 M.5pcnrl0&,notre
jM.SeeiéttCéBér~edeBrM .i.
(M. ttMqae(l!)35). 80250
tCMMi/~C/O.J.da~tept,. 106t BMOïtTDBMtBen.ttmtm.
ao~TM6/0,j.dnB9Mpt.f X)tP.peMN6t!<50/9. M.
nteM 0~0. t.
mpMNT(tetM!,}.'MMB'AOTMCtM.
~Ot. BX t.À tANOM 3Ï90f TMM 0/0 ACTMCHtO
tAtMBtÀFtmt.eenp.MMf. 1950
tttNMBtLAVUMBtpAMt. e*ap.5eo0f. 5080..
eKMAinoM az tA YtLM. 1298 75 eBMtn) d< Stint-Sermtin. S30
ttmftMtTeeWime. HM.Ve[MmM,nT6d)'ette.
cAmxHtpertNCAtM. no.. –V
–RoBen. 58250
TmQO/OBt!TAtM*An< M31/2 –MMtpeUiertCsMt.
BMA6M MTTB AtTt~ 5/8, Mn]he
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