Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1938-09-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 septembre 1938 14 septembre 1938
Description : 1938/09/14 (Numéro 17057). 1938/09/14 (Numéro 17057).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k443434c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Quand on fait bon marché du concept
chrétien de l'existence d'un seul Dieu,
on glisse fatalement au* doute et à la
j négation complète de l'existence d'une
vie éternelle, sanction dernière de toute
i loi morale.
(Lettre des évéques allemands.)
FRANCE et 1 6 page»: lit a 115 fr. 6 mu 58 fr. 3 œou 30 fr. I
COLONIES h » 84 fr. • 43 fr. 22 fr.
CROIX et (6p*g«s: Ci a 135 fr. 1 CMora po**u 1
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Quotidien CINQUANTE: CENTIMES j ¡I¡
RÉDACTION ADMINISTRATION
5, me Bayard, Paris- VI !•. Adresse tétigraph. C/tOIBAYift-PAfllS $6
1 p.I~ ELr=t~af 77-1811 1
D,6è. Re,, 80-7211
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Par L PsNrcH4 «*MMT !7~ rse l~im.
ADVENIAT REGNUM TUUM
•̃̃•̃•̃̃̃̃•̃̃•*̃••̃̃>••̃̃•̃̃̃•̃̃̃•••*
Mercr. 14 sept. Exalt. de la Ste Croix.
Jeudi 15 septembre. Saint Nicomède.
La Journée
Paris, 1$ septembre 1938.
De graves incidents se sont pro-
duits dans la nuit de lundi à mardi
en Tchécoslovaquie, c'est à dire
quelques heures après le discours
de Hitler.
Des mesures spéciales de précau-
tions vont être prises par les gouver-
nements belge, hollandais et suisse.
La 19' Assemblée de la S. D. N. a
commencé ses travaux sous la prési-
dence de M. de Valera, qui a été élu
par 39 voix sur 47 votants.
?
Dans son grand discours de Nurem-
berg, le chancelier Hitler a fait de
violentes attaques contre la Tché-
coslovaquie. Mais la porte reste ou-
verte à la négociation.
Le smeneieit français
interdit
certaines exportations
Lille, 13 septembre. La douane a
arrêté à la frontière toutes les laines
brutes, lavées, peignées et bloussées,
destinées à. l'exportation.
Cette mesure de l'administration des
douanes vise également le fer et la fer-
raille.
Toutes les licences qui avaient été
.iccordt es jusqu'à, ce jour sont suppri-
mées, et la frontière est complètement
fermée ù l'exportation de ces matières.
On apprend, d'autre part, qu'en raison
de la situation interiiiitioiulc présente, le
gouvernement a pris la décision d'inter-
dire l'exportation de certains produits
pouvant intéresser la défense nationale
et notamment des laines, des peaux
brutes et des peaux préparées, de la soie
en cocon, du eoton et des déchets de co-
lon, du lin, du chanvre, du jule, du si-
sal, de la fibre de coco, des drilles, des
chutes de ferraille, d'acier, de la soie
grège, etc.
Ces mesures, qui sont prises unique-
ment titre temporaire, n'ont pas fait
1'ohjet d'une publication au Journal
Officiel.
m-m-m
L'enseignement
communiste au Mexique
L'appel des instituteurs de la cam-
pagne, qui ont demandé des armes pour
pouvoir se proléger efficacement contre
d'éventuelles attaques, a éveillé dans la
presse et dans l'opinion publique un tu-
multe de protestations indignées.
Les journaux condamnent l'altitude
des paysans, démoralisés par l'éducation
athée et marxiste que donnent certains
instituteurs, et qui, pour exprimer leur
mécontentement et leur exaspération,
s'en n prennent aux instituteurs eux-
mêmes et se livrent contre ceux-ci à des
attaques au cours (lesquelles on a eu
même des morts à déplorer.
D'autre part, les journaux ne dissi-
mulent nullement que les instituteurs
>int eux-mêmes, par leurs attaques in-
cessantes contre les sentiments religieux
de la population des campagnesT dé-
chaîné ce torrent de violence.
l'n groupe d'instituteurs a adressé
une requélc au président, se plaignant
de ne pas avoir d'avancement, maigre
des sentiments marxistes éprouvés.
lecusent le ministre de l'Enseigne-
ment d'avoir nommé des propagandistes
communistes comme directeurs d'écoles
à la campagne a seule fin d'y faire de
la propagande en faveur de l'élection du
président.
Un bel instantané du Pape au cours de l'audience qu'il a accordée
récemment à une mission mandchoue.
Tout n'est pas
possible
par FÉLIX KIR
En présence du désarroi général
et désastreux qui s'élargit de jour
en jour avec une acuité de plus
en plus précise, les hommes de
gauche qui ont encore le culte de
la loyauté n'hésitent plus à for-
muler tout haut leurs craintes lé-
gitimes.
Pendant de longs mois, un cer-
tain optimisme de commande qui
faisait suite au mirage des pro-
messes du Front populaire se re-
Méfait dans tous les discours et
dans tous les meetings officiels.
l'('s partis au pouvoir voulaient
contre vents et marées maintenir
;ï tout prix c'est le cas de le
dire la légende de la reprise et
de la prospérité.
Aujourd'hui, qu'on le veuille ou
non, il faut déchanter. Les der-
nières illusions sont tombées avec
la réapparition des grèves, l'aug-
mentation du chômage, les impôts
t'en forcés, l'avilissement du franc,
la ruine des petits épargnants et
la poignante misère des vieux.
Ceux qui viendront après nous
ne comprendront jamais comment
la France, si riche matériellement t
de produits variés et si copieuse
ment dotée de citoyens intelli-
gents, aura pu piétiner aussi long- )
temps dans une détresse indigne
de son passé et de ses éternelles
possibilités.
j Evidemment, l'historien, penché
sur des archives dont il ne verra
qu'une page à la fois, pourra dé-
celer les causes d'ordre écono-
mique qui ont acclimaté la crise
chez nous davantage que partout
ailleurs.
Co que ce chercheur ne pourra
point soupçonner, malgré toute sa
perspicacité, c'est l'état d'esprit
particulier qui nous a valu une
aus-i humiliante et aussi cuisante
déconvenue.
Le facteur psychologique, en
effet, peut seul expliquer l'accu-
mulation des erreurs et des mal-
donnés'
Dans un but purement électoral,
des propagandistes acharnés ont
exploité frénétiquement des in-
justices sociales, dont ils ampli-
fiaieut à dessein les dimensions.
Pour rendre leur programme plus
alléchant, ils le marinèrent dans
un bain d'éblouissantes pro-
messes. 1
En ce moment, l'heure des dures
réalités a sonné, (l'est peut-être
l'instant favorable pour dire à la
fois aux patrons et aux ouvriers
qu'ils ont mal manœuvré.
Les premiers n'ont pas voulu
voir la lame de fond que nous an-
noncions depuis des années en
réclamant l'exhaussement des pe-
tits salaires et la retraite des
vieux, ainsi que l'aide aux fa-
milles nombreuses.
Ils n'ont pas compris non plus
que les achats à l'extérieur nous
obligeaient à décaisser des sommes
considérables et du même coup
enlevaient du travail à nos conci-
toyen?.
Si quelques-uns ont vu sérieu-
sement le danger, ils étaient trop
peu nombreux pour triompher
d'un individualisme généralisé qui
paralysait toute initiative réforma-
trice.
D'autre part, les masses ou-
vrières, trompées par des charla-
tans parfois soudoyés par l'étran-
geç. ont commis des erreurs tout
aussi graves.
Dans bien des cas, les travail-
leurs ont cru naïvement que leur
intérêt était diamétralement op-
posé à celui de l'affaire usine,
atelier, manufacture, exploitation
commerciale ou autre qui les
faisait vivre.
Aux yeux des ouvriers, le patron
devenait un exploiteur auquel il
fallait faire rendre gorge par tous
les moyens, même en boycottant
la « boîte ».
Les conséquences ne se firent
point attendre.
(Voir la suite )ilu.s loin.)
Malgré tes menaces du chancelier Hitler
et ses violentes attaques contre r' le gouvernement de Prague,
la voie demeure ouverte
aux négociations.
Le chancelier Hitler a parlé, Disons
tout de suite que le Fûhrer s'est abstenu
de toute menace d'action directe contre
la Tchécoslovaquie.
Malgré la violence de nombreuses
phrases, malgré les graves attaques lan-
Le masque dur du Führer pendant ses
discourt. Il reflète bien la physionomie
de toutes les harangues qu'il a pronon-
cées au cours des journées de Nuremberg.
cées par le maître du Ileich contre un
autre chef d'Etat, M. Bettes, la voie
reste ouverte aux ultimes négociations.
i l'lus que jamais, la vigilance est né-
cessaire si l'orage n'a pas éclate, il
demeure cependant.
« J'annonce que si ces créatures op-
primées, a déclaré le Fûhrer en par-
lant des Sudètes, ne peuvent pas trou-
ver leur droit, elles l'obtiendront de
nous. »
Traduction si les Sudètes n'obtien-
nent pas pleine satisfaction sur les
revendications de Carlsbad et sur
toutes les revendications l'Allemagne
se portera à leur secours.
Dans le discours du chancelier, au-
cune annonce de plébiscite, aucune
hypothèse d'annexion clairement mani-
festée. « C'est l'affaire du gouverne-
ment de Prague de discuter avec les
représentants des Allemands des Su-
dètes et d'aboutir à un arrangement,
d'une manière ou d'une autre. »
Mais aussitôt après, la voix du Füh-
rer a retrouvé le ton agressif « Je
veux que cette oppression de trois mil-
lions et demi d'Allemands cesse et
qu'elle fasse place au droit de disposer
d'eux-mêmes. »
D'autre part le chancelier Hitler a
déclaré que l'Allemagne avait renoncé
à toute visée sur l'Alsace-Lorraine pour
mettre fin à « l'éternelle querelle avec
la France ».
Mais. avec orgueil- il a proclamé qu'à
la frontière de l'Ouest, la plus formi-
dable barrière de béton et d'acier avait
été dressée, derrière laquelle le peuple
allemand veille, en armes.
Ainsi, cette harangue est toujours
inégale dans son ton, et ceci volontai-
rement. Tantôt une menace, tantôt une
manifestation d'attachement à la paix,
tantôt un exposé des sacrifices consen-
tis par l'Allemagne pour éviter les con-
flits, tantôt des paroles comme celles-ci:
c Nous ne nous courberons plus jamais
sous une volonté étrangère. •»
II est difficile de dégager la volonté
qui se cache derrière ces phrases conti-
nuellement opposées.
Le souci du Führer a été de ne pas
s'engager, de ne pas se compromettre et
de faire retomber sur les autres nations
la responsabilité d'un acte de force.
Qu'on en juge par ce passage 'du dis-
cours de Nuremberg
« Si les démocraties croient pouvoir
protéger ceux qui maltraitent les Su-
dètes, cela aura de lourdes conséquences.
Cela nous ferait de la peine s'il en ré-
sultait un trouble ou un dommage pour
nos relations avec les autres pays euro-
péens. Mais alors la faute ne nous in-
comberait pas. »
On redoutait lundi soir de vives réac-
tions en Tchécoslovaquie. Nos craintes
n'étaient que trop justifiées" le sang a
coulé dans plusieurs villes à la fron-
tière tchéco-allemande. Six morts. de
nombreux blessés Les Sndètes ont
arboré les drapeaux à croix gammée et
résisté à la police et à la troupe char-
gées de maintenir l'ordre. L'état de
siège a dû être proclamé dans cinq dis-
tricts.
Le gouvernement de Prague s'efforce
de ramener la population au calme.
Ces événements viennent encore
obscurcir l'horizon, mais, à Paris et à
Londres, où d'importantes délibérations
ministérielles se sont déroulées, on fait
montre d'un même sang-froid et d'une
même fermeté.
Le chancelier Hitler avait terminé son
discours en évoquant l'étroite union
de l'Allemagne et de l'Italie. Rome a
répondu mardi matin par ces mots,
écrits dans le Popolo di Roma « Le
plébiscite est le seul moyen de résoudre
pacifiquement et définitivement le pro-
blème sndètc. Hitler a mis l'Europe
devant ses responsabilités. >
Mais à la suite de sanglants incidents
entre Tchèques et Sudktes, survenus
quelques heures après le discours
de Nuremberg, l'état de siège a dû être
prononcé dans plusieurs villes de
Tchécoslovaquie
Prague, 13 septembre. De graves iu-
cidants se sont produits cette nuit en
Tchécoslovaquie à la suite du discours
du chancelier HiUer.
A SCHOENPREISEL, quelques cen-
taines de membres du parti des Alle-
mands des Sudètes ont attaqué des pas-
sants tchèques et brisé les vitrines de
magasins tchèques. Puis une véritable
bataille s'est engagée entre la toule
tchèque et la foule allemande.
Un Tchèque a été trouvé mortellement
blessé dans la vitrine d'un magasin, un
membre du parti des Allemands des
Sudètes a été également tué au cours
de cette bataille, son identité n'a pu
encore être établie.
A CHEB (Eger), une foule de 800 à
1 000 personnes a essayé de prendre
d'assaut la maison du peuple du parti
socialiste. Après avoir brisé les vitres du
premier et du deuxième étage, les mani-
festants ont voulu enfoncer les portes,
mais ils ont été repoussés par les ou-
vriers qui se trouvaient à l'intérieur. 'La
lutte a duré trois quarts d'heure. Les
membres du parti des Allemands des
Sudètes ont tiré plus "d,« 20 coups de feu.
Les T«trèque« -se soàt .iléfeodus à coups
de cannes et avec des chaises. Un homme
a été tué et trois enfants blessés.
Pendant ce temps, les F. S. sHlon-
naient les rues avec leurs motos sur les-
quelles flottait un fanion à croix
gammée. Puis la foule des manifestants
a brisé les vitres de plusieurs magasins.
A ASCH, les rues étalent barrées par
des hommes des F. S. et les carrefours
étaient occupés par des membres du
parti des Allemands des Sudètes.
t'n national-socialistjB a essayé de tirer
sur le secrétaire du parti socialiste qui
!passait à motocyclette.
« Aetion vigilante
pour le maintien de la paix »
dit le Conseil des ministres unanime
L« Conseil que les ministres ont tenu
mardi matin, sous la présidence de
M. Albert Lebrun, à l'Elysée, commencé
à tO heures, s'est terminé à 12 h. 20.
M. Albert Sarraut, ministre de l'Inté-
rieur, a donné lecture du communiqué
suivant
MM. Edouard Daladier, président du
Conseil, et Gcorgt-s Bonnet, ministre des
Affaires étrangères, ont exposé au Con-
seil leurs impressions d'ensemble «ur la
situation extérieure et les conditions
dans lesquelles le gouvernement fran-
çais devait poursuivre son action vigi-
lante pour le maintien de la paix.
Le Conseil a été unanime a s'associer
Il ces conclusion*.
« L'axe Rome-Berlin
est plus que jamais une réalité
concrète et intangible »,
écrit le « Popolo di Roma »
Rome, 13 septembre. Le plébiscite
est le seul moyen possible de résoudre
pacifiquement et définitivement le pro-
Itlème sudète. L'Italie tout entière ap-
prouve les revendications allemandes à
cet égard. L'axe est plus que jamais une
réolité concrète et intangible. Tel est,
dans sa substance, le premier commen-
taire de presse italien au discours du
chancelier Hitler. On le. trouve dans l'é-
ditorial du Popolo ili'Roma, qui s'attache
jiislifier l'attitude la question tchécoslovaque et déclare
d'autre part, que le'.Ileichsfûhrer a été
admirable de calme et-de clart<\ et qu'il
a prononcé des paroles fermes et pleines
de dignité.
Hitler, écrit le journal, a mis l'Eu-
rope devant ses responsabilités. La tac-
tique dilatoire du Cabinet de Prague,
appuyée par les éléments internatio-
naux qui ont misé sur la carte de la
guerre, a démontré aux plus naifs que
la voie des accords est désormais close.
II faut donc trancher la question par
un plébiscite. Les puissances qui ont
fait la guerre au nom du principe des
peuples à disposer d'eux-mêmes, ne
pourront refuser de donner satisfac-
tion aux justes revendications alle-
mandes.
tletle prise de position italienne parait
d'autant plus surprenante qu'une joie
officieuse {Informations tupUmtatica)
précisait tout récemment qup l'Italie ap-
prouvait les revendication» .du parti île
«i -7 f
A NTDEK ;eutieh, 4 000 membres du
parti des Allemands des Sudèles ont
brisé les vitres d'une Coopérative ou-
vrière et ont enfoncé la porte de la mai-
son du peuple du parti socialiste.
Des qui se rendaient à leur
travail de nuit dans les usines ont été
attaqués par les membres du parti hen-
leinisle.
Vers minuit, les sirènes ont annoncé la
fin de « l'exercice ».
A USTI NAD LABEM (Aussig), le dra-
peau à croix gammée a été hissé sur le
balcon du café Falk.
L'armée, la police
et la garde nationale sont en état
d'alarme
A JABLONEC (Hablonz) les henleinistes
ont organisé un cortège auquel ont [Kir-
ticipé plus de 10 000 personnes. L*»ft»ule
a crié « Heil Hitler 1 » L'Hôtel de Ville
a arboré le drapeau à croix gamméei
La police étant impuissante à rétablir
l'ordre, l'armée dut intervenir. t'n P. S.
a «my£ un pneu d'u» -,»fH»ton~«H#et a été arrêté par la policé.
Pendant son interrogal-oise» une foule
immense s'est massée devant la direc-
tion (le la police et la situation était très
tendue. Un craignait des effusions de
sang. Aussi la fonctionnaire de la police
qui voulait interroger le délinquant a
été obligé dp le relâcher après avoir sim-
plement inscrit son nom.
L'armée, la police et la garde nationale
sont actuellement en état d'alarme h
Uablonz et occupent le centre de la ville.
(Voir la suite page 2.)
Aucun autre Conseil des ministres n'a
été provisoirement arrêté.
Aucune autre indication n'a été fournie
à l'issue de la délibération ministérielle.
Démenti du Quai d'Orsay
Au début de l'après-midi, le Quai-d'Or-
say, tout n soulignant la nécessité de
montrer beaucoup de circonspection
dans Ks nouvelles qui parviennent de
l'étranger, dément le bruit qui a circulé
à la fin de la matinée annonçant qu'une
censure était exercée sur les nouvelles
venant de l'étranger, et notamment de
Prague.
Henlein, lesquelles ne mettaient pas on
discussion l'appartenance à l'Etat tché-
coslovaque.
A Paris, les ministres surveillent la situation. Lne conversation animée entre
(de gauche à droite) M. CamPINCHI, ministre de la Marine M. P.M.L REVISAIT).
ministre de Ja Justice, et M. M.VsDEL, minislie des Colonies.
Le Dr SeysS-InqL'ART, chef des nazistes autrichiens, s'entretient, pendant
le Congrès, avec M. KoNRAD HENLEIN, chef des Allemands des Sudètes,
La crise continue
Quel contraste entre le discours tan-
tôt menaçant, tantôt sarcastique, par-
fois habile, mais toujours coléreux de
M. Hitler, et le calme qui préside aux
délibérations de Londres et de Paris
Le chancelier allemand avait rassem-
blé lundi soir, à Nuremberg, ses par-
tisans par centaines de milliers, pour
leur faire entendre son bon plaisir. La
veille, an simple porte-parole du gou-
vernement britannique faisait devait
de petits groupes de journalistes, à la
sortie de Downing-Strect, une commu-
akulion qui ^tquiv.alait £, ï.cngagepxcnt
formel de la Grande-Bretagne de ne
pas laisser menacer l'intégrité de la
France. Et deux heures avant le dis-
cours allemand, M. Sarraut, quittant le
Conseil de Cabinet, qui venait de se
tenir au ministère de la Guerre, lisait
trois phrases à une ti entainc de jour-
nalistes qui l'entouraient
« Le Conseil a rendu hommage au
patriotisme de la nation. à son calme
et à son sang-froid. Il a également
reçu de l'Afrique du Nord et de notre
Empire colonial les témoignages les
plus émouvants de leur fidélité à la
France. Cette attitude digne, raison-
nable, du pays est particulièrement
utile à la défense de la paix. »
On voit l'opposition des deux mé-
thodes. L'une qui prend à témoin la
place publique et qui cherche la jus-
tification de ses arguments dans les
réactions d'une foule surexcitée. L'autre
qui mesure froidement le danger, sans
éclats de voix, avec le souci de n'éveil-
ler dans le pays plus de craintes qu'il
ne se doit.
C'est dans cette atmosphère réfléchie
que les ministres se sont de nouveau
Entretiens ministériels
à Londres
Londres, 13 septembre. im an-
nonce ce matin que le premier ministre
a reçu aujourd'hui h nouveau M. Atllee,
chef de l'opposition travaillislo an l'ar-
lemrnt. Sir Archlluld Sinclair, chef de
l'opposition libérale, s'est également en-
tivtenu avec M. Chamberlain. 1 ('n-I
Le elicf du gouvfcrii'ni'-nt a reçu
dans le courant de U journé'1 lord
Halifax, sir John £imon et sir bamuel
Hoare.
» ̃ «
Létat de siège au Chili
^jntiago du Chili, 13 septembre.
Le sénat a voté le projet de loi accor-
dant au gouvernement des pouvoirs
spéciaux, notamment celui de procla-
mer l'état de siège.
La loi sera promulguée aujourd'hui.
.»••••••••••• ••••••
Lire en page 2 LES PASSAGES
ESSENTIELS DU DISCOURS DU
FUHRER.
réunis, mardi matin, à l'Elysée, sous
I la présidence de M. Albert Lebrun
pour mesurer la portée des paroles
venues d'outre-Rhin.
H est apparu, dès l'abord, i/ue le dis-
cours tant attendu, s'il ne brisait pas
tout, n'arrangeait rien et que les me-
naces qu'il comportait laissaient sup~
poser le pire.
Menaces à terme, suit. Mais pour
quel terme ? C'est le nouveau problème
qui se pose au gouvernement. Il ne
semble pus inutile de dire que les mi-
nistres ont eu à envisager toutes les
hypothèses; même les plus grave. Et
l'annonce, pendant leur délibération,
que de sanglants incidents venaient
d'éclater en Tchécoslovaquie entre Su-
| dèies et Tchèques justifiait terrible-
I ment leurs craintes.
Mesures militaires techniques, mc-
j sures de protection collectives, mesures
d'ordre économique et notamment
la fermeture de la frontière à l'expor-
tation des laines, textiles, cuirs et fers,
ont été mises au point.
Peut-on, dans ers conditions, faire
écho ri des bruits qui ont circulé dans
les milieux parlementaires, bruits selon
lesquels un élargissement politique da
Cabinet était possible?
semble que cette éventualité soit
prématurée. Est-elle même désirable?
Il est des esprits' réfléchis qui ne le
pensent pas. Le Cabinet Daladier a
réalisé une œuvre qui lui vaut non scu-
lement la confiance de la très grande
majorité du pays, mais aussi, et sur-
tout, des confiances internationales qui
nous sont précieuses en des heures
aussi graves que celles que nous vivons.
Marcel Gabilly.
Aux intentions
d u Pape
L'appel qu'adressait, il y a quelques
jours, notre rédacteur en chef, M. l'abbé
Léon Mcrkli'ii. ;in\ abonné-, et aux fer-
teurs île In Croix a i-tî- magnifique-
ment entendu.
De loutes parts, les souscriptions sont
parvenues à l'œuvre de secours ;», ac-
compagnées très souvent de lettres
émouvantes qui applaudissent chaleu-
J reusement à la campagne de prières et
catholiques
Kntrc les lettres, citons aujourd'hui
celle-ci flue S. lCxc. Mgr Rurquier,
évêque de Bethléem, Abbé de Saint-
Maurice-en-Valais (Suisseï, a adressée
directement à notre rédacteur en chef:
Mon Révérend l'ère.
Je viens de lire, dans « la Croix »
adressez a ikix lecteurs pour leur deman-
der, à l'heure si grave que nous vinons,
des prières, spécialement des célébra-
lions de messes aux intentions du Sou-
verain l'vntife.
Vous êtes bien inspiré aux grandi
maux, il faut des remèdes souverains
et vous restez dans la ligne de l'As-
somption.
En notre abbaue, nous voulons noua
unir a celle croisade de prières. Ail
cfturs île cette semaine nous céiebre-
rons auprès (le. reliques de saint Mau-
j rire, cent messes aux intentions du
Pape. Particulièrement, nous demande-
rons ci Dieu qu'il accorde nu l'ire com-
mun lumière, force, artoucixarmtnt
i ilans les épreuves actuelles et qu'il
conserve nu momie ht pair chrétienne
si nrderv nientr ilr tous les
peuples sains.
Daitjnez ayréer. mon Hévérend Pêtet
mes reliijieux hommages,
li. licHui'inn.
évéque de Hethléem.
Abbé de Saint-Maurice.
Nuu; remercions l'iminent prélat cl
des messes qu'il nous promet et d'en-
couragements qui. on le comprendra,
nous srml fort précieux. Noos remer-
cions aussi tou^ ceux qui nous ont
écrit des lettres émouvantes dont, dés
aujourd'hui, nous \oulons citer qut 1-
ques p.i^igcs
1 qnl" 1'3'(<
1 L'article Uu li. l'. Merkl'u, qui ré-
chrétien de l'existence d'un seul Dieu,
on glisse fatalement au* doute et à la
j négation complète de l'existence d'une
vie éternelle, sanction dernière de toute
i loi morale.
(Lettre des évéques allemands.)
FRANCE et 1 6 page»: lit a 115 fr. 6 mu 58 fr. 3 œou 30 fr. I
COLONIES h » 84 fr. • 43 fr. 22 fr.
CROIX et (6p*g«s: Ci a 135 fr. 1 CMora po**u 1
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•̃̃•̃•̃̃̃̃•̃̃•*̃••̃̃>••̃̃•̃̃̃•̃̃̃•••*
Mercr. 14 sept. Exalt. de la Ste Croix.
Jeudi 15 septembre. Saint Nicomède.
La Journée
Paris, 1$ septembre 1938.
De graves incidents se sont pro-
duits dans la nuit de lundi à mardi
en Tchécoslovaquie, c'est à dire
quelques heures après le discours
de Hitler.
Des mesures spéciales de précau-
tions vont être prises par les gouver-
nements belge, hollandais et suisse.
La 19' Assemblée de la S. D. N. a
commencé ses travaux sous la prési-
dence de M. de Valera, qui a été élu
par 39 voix sur 47 votants.
?
Dans son grand discours de Nurem-
berg, le chancelier Hitler a fait de
violentes attaques contre la Tché-
coslovaquie. Mais la porte reste ou-
verte à la négociation.
Le smeneieit français
interdit
certaines exportations
Lille, 13 septembre. La douane a
arrêté à la frontière toutes les laines
brutes, lavées, peignées et bloussées,
destinées à. l'exportation.
Cette mesure de l'administration des
douanes vise également le fer et la fer-
raille.
Toutes les licences qui avaient été
.iccordt es jusqu'à, ce jour sont suppri-
mées, et la frontière est complètement
fermée ù l'exportation de ces matières.
On apprend, d'autre part, qu'en raison
de la situation interiiiitioiulc présente, le
gouvernement a pris la décision d'inter-
dire l'exportation de certains produits
pouvant intéresser la défense nationale
et notamment des laines, des peaux
brutes et des peaux préparées, de la soie
en cocon, du eoton et des déchets de co-
lon, du lin, du chanvre, du jule, du si-
sal, de la fibre de coco, des drilles, des
chutes de ferraille, d'acier, de la soie
grège, etc.
Ces mesures, qui sont prises unique-
ment titre temporaire, n'ont pas fait
1'ohjet d'une publication au Journal
Officiel.
m-m-m
L'enseignement
communiste au Mexique
L'appel des instituteurs de la cam-
pagne, qui ont demandé des armes pour
pouvoir se proléger efficacement contre
d'éventuelles attaques, a éveillé dans la
presse et dans l'opinion publique un tu-
multe de protestations indignées.
Les journaux condamnent l'altitude
des paysans, démoralisés par l'éducation
athée et marxiste que donnent certains
instituteurs, et qui, pour exprimer leur
mécontentement et leur exaspération,
s'en n prennent aux instituteurs eux-
mêmes et se livrent contre ceux-ci à des
attaques au cours (lesquelles on a eu
même des morts à déplorer.
D'autre part, les journaux ne dissi-
mulent nullement que les instituteurs
>int eux-mêmes, par leurs attaques in-
cessantes contre les sentiments religieux
de la population des campagnesT dé-
chaîné ce torrent de violence.
l'n groupe d'instituteurs a adressé
une requélc au président, se plaignant
de ne pas avoir d'avancement, maigre
des sentiments marxistes éprouvés.
lecusent le ministre de l'Enseigne-
ment d'avoir nommé des propagandistes
communistes comme directeurs d'écoles
à la campagne a seule fin d'y faire de
la propagande en faveur de l'élection du
président.
Un bel instantané du Pape au cours de l'audience qu'il a accordée
récemment à une mission mandchoue.
Tout n'est pas
possible
par FÉLIX KIR
En présence du désarroi général
et désastreux qui s'élargit de jour
en jour avec une acuité de plus
en plus précise, les hommes de
gauche qui ont encore le culte de
la loyauté n'hésitent plus à for-
muler tout haut leurs craintes lé-
gitimes.
Pendant de longs mois, un cer-
tain optimisme de commande qui
faisait suite au mirage des pro-
messes du Front populaire se re-
Méfait dans tous les discours et
dans tous les meetings officiels.
l'('s partis au pouvoir voulaient
contre vents et marées maintenir
;ï tout prix c'est le cas de le
dire la légende de la reprise et
de la prospérité.
Aujourd'hui, qu'on le veuille ou
non, il faut déchanter. Les der-
nières illusions sont tombées avec
la réapparition des grèves, l'aug-
mentation du chômage, les impôts
t'en forcés, l'avilissement du franc,
la ruine des petits épargnants et
la poignante misère des vieux.
Ceux qui viendront après nous
ne comprendront jamais comment
la France, si riche matériellement t
de produits variés et si copieuse
ment dotée de citoyens intelli-
gents, aura pu piétiner aussi long- )
temps dans une détresse indigne
de son passé et de ses éternelles
possibilités.
j Evidemment, l'historien, penché
sur des archives dont il ne verra
qu'une page à la fois, pourra dé-
celer les causes d'ordre écono-
mique qui ont acclimaté la crise
chez nous davantage que partout
ailleurs.
Co que ce chercheur ne pourra
point soupçonner, malgré toute sa
perspicacité, c'est l'état d'esprit
particulier qui nous a valu une
aus-i humiliante et aussi cuisante
déconvenue.
Le facteur psychologique, en
effet, peut seul expliquer l'accu-
mulation des erreurs et des mal-
donnés'
Dans un but purement électoral,
des propagandistes acharnés ont
exploité frénétiquement des in-
justices sociales, dont ils ampli-
fiaieut à dessein les dimensions.
Pour rendre leur programme plus
alléchant, ils le marinèrent dans
un bain d'éblouissantes pro-
messes. 1
En ce moment, l'heure des dures
réalités a sonné, (l'est peut-être
l'instant favorable pour dire à la
fois aux patrons et aux ouvriers
qu'ils ont mal manœuvré.
Les premiers n'ont pas voulu
voir la lame de fond que nous an-
noncions depuis des années en
réclamant l'exhaussement des pe-
tits salaires et la retraite des
vieux, ainsi que l'aide aux fa-
milles nombreuses.
Ils n'ont pas compris non plus
que les achats à l'extérieur nous
obligeaient à décaisser des sommes
considérables et du même coup
enlevaient du travail à nos conci-
toyen?.
Si quelques-uns ont vu sérieu-
sement le danger, ils étaient trop
peu nombreux pour triompher
d'un individualisme généralisé qui
paralysait toute initiative réforma-
trice.
D'autre part, les masses ou-
vrières, trompées par des charla-
tans parfois soudoyés par l'étran-
geç. ont commis des erreurs tout
aussi graves.
Dans bien des cas, les travail-
leurs ont cru naïvement que leur
intérêt était diamétralement op-
posé à celui de l'affaire usine,
atelier, manufacture, exploitation
commerciale ou autre qui les
faisait vivre.
Aux yeux des ouvriers, le patron
devenait un exploiteur auquel il
fallait faire rendre gorge par tous
les moyens, même en boycottant
la « boîte ».
Les conséquences ne se firent
point attendre.
(Voir la suite )ilu.s loin.)
Malgré tes menaces du chancelier Hitler
et ses violentes attaques contre r' le gouvernement de Prague,
la voie demeure ouverte
aux négociations.
Le chancelier Hitler a parlé, Disons
tout de suite que le Fûhrer s'est abstenu
de toute menace d'action directe contre
la Tchécoslovaquie.
Malgré la violence de nombreuses
phrases, malgré les graves attaques lan-
Le masque dur du Führer pendant ses
discourt. Il reflète bien la physionomie
de toutes les harangues qu'il a pronon-
cées au cours des journées de Nuremberg.
cées par le maître du Ileich contre un
autre chef d'Etat, M. Bettes, la voie
reste ouverte aux ultimes négociations.
i l'lus que jamais, la vigilance est né-
cessaire si l'orage n'a pas éclate, il
demeure cependant.
« J'annonce que si ces créatures op-
primées, a déclaré le Fûhrer en par-
lant des Sudètes, ne peuvent pas trou-
ver leur droit, elles l'obtiendront de
nous. »
Traduction si les Sudètes n'obtien-
nent pas pleine satisfaction sur les
revendications de Carlsbad et sur
toutes les revendications l'Allemagne
se portera à leur secours.
Dans le discours du chancelier, au-
cune annonce de plébiscite, aucune
hypothèse d'annexion clairement mani-
festée. « C'est l'affaire du gouverne-
ment de Prague de discuter avec les
représentants des Allemands des Su-
dètes et d'aboutir à un arrangement,
d'une manière ou d'une autre. »
Mais aussitôt après, la voix du Füh-
rer a retrouvé le ton agressif « Je
veux que cette oppression de trois mil-
lions et demi d'Allemands cesse et
qu'elle fasse place au droit de disposer
d'eux-mêmes. »
D'autre part le chancelier Hitler a
déclaré que l'Allemagne avait renoncé
à toute visée sur l'Alsace-Lorraine pour
mettre fin à « l'éternelle querelle avec
la France ».
Mais. avec orgueil- il a proclamé qu'à
la frontière de l'Ouest, la plus formi-
dable barrière de béton et d'acier avait
été dressée, derrière laquelle le peuple
allemand veille, en armes.
Ainsi, cette harangue est toujours
inégale dans son ton, et ceci volontai-
rement. Tantôt une menace, tantôt une
manifestation d'attachement à la paix,
tantôt un exposé des sacrifices consen-
tis par l'Allemagne pour éviter les con-
flits, tantôt des paroles comme celles-ci:
c Nous ne nous courberons plus jamais
sous une volonté étrangère. •»
II est difficile de dégager la volonté
qui se cache derrière ces phrases conti-
nuellement opposées.
Le souci du Führer a été de ne pas
s'engager, de ne pas se compromettre et
de faire retomber sur les autres nations
la responsabilité d'un acte de force.
Qu'on en juge par ce passage 'du dis-
cours de Nuremberg
« Si les démocraties croient pouvoir
protéger ceux qui maltraitent les Su-
dètes, cela aura de lourdes conséquences.
Cela nous ferait de la peine s'il en ré-
sultait un trouble ou un dommage pour
nos relations avec les autres pays euro-
péens. Mais alors la faute ne nous in-
comberait pas. »
On redoutait lundi soir de vives réac-
tions en Tchécoslovaquie. Nos craintes
n'étaient que trop justifiées" le sang a
coulé dans plusieurs villes à la fron-
tière tchéco-allemande. Six morts. de
nombreux blessés Les Sndètes ont
arboré les drapeaux à croix gammée et
résisté à la police et à la troupe char-
gées de maintenir l'ordre. L'état de
siège a dû être proclamé dans cinq dis-
tricts.
Le gouvernement de Prague s'efforce
de ramener la population au calme.
Ces événements viennent encore
obscurcir l'horizon, mais, à Paris et à
Londres, où d'importantes délibérations
ministérielles se sont déroulées, on fait
montre d'un même sang-froid et d'une
même fermeté.
Le chancelier Hitler avait terminé son
discours en évoquant l'étroite union
de l'Allemagne et de l'Italie. Rome a
répondu mardi matin par ces mots,
écrits dans le Popolo di Roma « Le
plébiscite est le seul moyen de résoudre
pacifiquement et définitivement le pro-
blème sndètc. Hitler a mis l'Europe
devant ses responsabilités. >
Mais à la suite de sanglants incidents
entre Tchèques et Sudktes, survenus
quelques heures après le discours
de Nuremberg, l'état de siège a dû être
prononcé dans plusieurs villes de
Tchécoslovaquie
Prague, 13 septembre. De graves iu-
cidants se sont produits cette nuit en
Tchécoslovaquie à la suite du discours
du chancelier HiUer.
A SCHOENPREISEL, quelques cen-
taines de membres du parti des Alle-
mands des Sudètes ont attaqué des pas-
sants tchèques et brisé les vitrines de
magasins tchèques. Puis une véritable
bataille s'est engagée entre la toule
tchèque et la foule allemande.
Un Tchèque a été trouvé mortellement
blessé dans la vitrine d'un magasin, un
membre du parti des Allemands des
Sudètes a été également tué au cours
de cette bataille, son identité n'a pu
encore être établie.
A CHEB (Eger), une foule de 800 à
1 000 personnes a essayé de prendre
d'assaut la maison du peuple du parti
socialiste. Après avoir brisé les vitres du
premier et du deuxième étage, les mani-
festants ont voulu enfoncer les portes,
mais ils ont été repoussés par les ou-
vriers qui se trouvaient à l'intérieur. 'La
lutte a duré trois quarts d'heure. Les
membres du parti des Allemands des
Sudètes ont tiré plus "d,« 20 coups de feu.
Les T«trèque« -se soàt .iléfeodus à coups
de cannes et avec des chaises. Un homme
a été tué et trois enfants blessés.
Pendant ce temps, les F. S. sHlon-
naient les rues avec leurs motos sur les-
quelles flottait un fanion à croix
gammée. Puis la foule des manifestants
a brisé les vitres de plusieurs magasins.
A ASCH, les rues étalent barrées par
des hommes des F. S. et les carrefours
étaient occupés par des membres du
parti des Allemands des Sudètes.
t'n national-socialistjB a essayé de tirer
sur le secrétaire du parti socialiste qui
!passait à motocyclette.
« Aetion vigilante
pour le maintien de la paix »
dit le Conseil des ministres unanime
L« Conseil que les ministres ont tenu
mardi matin, sous la présidence de
M. Albert Lebrun, à l'Elysée, commencé
à tO heures, s'est terminé à 12 h. 20.
M. Albert Sarraut, ministre de l'Inté-
rieur, a donné lecture du communiqué
suivant
MM. Edouard Daladier, président du
Conseil, et Gcorgt-s Bonnet, ministre des
Affaires étrangères, ont exposé au Con-
seil leurs impressions d'ensemble «ur la
situation extérieure et les conditions
dans lesquelles le gouvernement fran-
çais devait poursuivre son action vigi-
lante pour le maintien de la paix.
Le Conseil a été unanime a s'associer
Il ces conclusion*.
« L'axe Rome-Berlin
est plus que jamais une réalité
concrète et intangible »,
écrit le « Popolo di Roma »
Rome, 13 septembre. Le plébiscite
est le seul moyen possible de résoudre
pacifiquement et définitivement le pro-
Itlème sudète. L'Italie tout entière ap-
prouve les revendications allemandes à
cet égard. L'axe est plus que jamais une
réolité concrète et intangible. Tel est,
dans sa substance, le premier commen-
taire de presse italien au discours du
chancelier Hitler. On le. trouve dans l'é-
ditorial du Popolo ili'Roma, qui s'attache
jiislifier l'attitude
d'autre part, que le'.Ileichsfûhrer a été
admirable de calme et-de clart<\ et qu'il
a prononcé des paroles fermes et pleines
de dignité.
Hitler, écrit le journal, a mis l'Eu-
rope devant ses responsabilités. La tac-
tique dilatoire du Cabinet de Prague,
appuyée par les éléments internatio-
naux qui ont misé sur la carte de la
guerre, a démontré aux plus naifs que
la voie des accords est désormais close.
II faut donc trancher la question par
un plébiscite. Les puissances qui ont
fait la guerre au nom du principe des
peuples à disposer d'eux-mêmes, ne
pourront refuser de donner satisfac-
tion aux justes revendications alle-
mandes.
tletle prise de position italienne parait
d'autant plus surprenante qu'une joie
officieuse {Informations tupUmtatica)
précisait tout récemment qup l'Italie ap-
prouvait les revendication» .du parti île
«i -7 f
A NTDEK ;eutieh, 4 000 membres du
parti des Allemands des Sudèles ont
brisé les vitres d'une Coopérative ou-
vrière et ont enfoncé la porte de la mai-
son du peuple du parti socialiste.
Des qui se rendaient à leur
travail de nuit dans les usines ont été
attaqués par les membres du parti hen-
leinisle.
Vers minuit, les sirènes ont annoncé la
fin de « l'exercice ».
A USTI NAD LABEM (Aussig), le dra-
peau à croix gammée a été hissé sur le
balcon du café Falk.
L'armée, la police
et la garde nationale sont en état
d'alarme
A JABLONEC (Hablonz) les henleinistes
ont organisé un cortège auquel ont [Kir-
ticipé plus de 10 000 personnes. L*»ft»ule
a crié « Heil Hitler 1 » L'Hôtel de Ville
a arboré le drapeau à croix gamméei
La police étant impuissante à rétablir
l'ordre, l'armée dut intervenir. t'n P. S.
a «my£ un pneu d'u» -,»fH»ton~«H#et a été arrêté par la policé.
Pendant son interrogal-oise» une foule
immense s'est massée devant la direc-
tion (le la police et la situation était très
tendue. Un craignait des effusions de
sang. Aussi la fonctionnaire de la police
qui voulait interroger le délinquant a
été obligé dp le relâcher après avoir sim-
plement inscrit son nom.
L'armée, la police et la garde nationale
sont actuellement en état d'alarme h
Uablonz et occupent le centre de la ville.
(Voir la suite page 2.)
Aucun autre Conseil des ministres n'a
été provisoirement arrêté.
Aucune autre indication n'a été fournie
à l'issue de la délibération ministérielle.
Démenti du Quai d'Orsay
Au début de l'après-midi, le Quai-d'Or-
say, tout n soulignant la nécessité de
montrer beaucoup de circonspection
dans Ks nouvelles qui parviennent de
l'étranger, dément le bruit qui a circulé
à la fin de la matinée annonçant qu'une
censure était exercée sur les nouvelles
venant de l'étranger, et notamment de
Prague.
Henlein, lesquelles ne mettaient pas on
discussion l'appartenance à l'Etat tché-
coslovaque.
A Paris, les ministres surveillent la situation. Lne conversation animée entre
(de gauche à droite) M. CamPINCHI, ministre de la Marine M. P.M.L REVISAIT).
ministre de Ja Justice, et M. M.VsDEL, minislie des Colonies.
Le Dr SeysS-InqL'ART, chef des nazistes autrichiens, s'entretient, pendant
le Congrès, avec M. KoNRAD HENLEIN, chef des Allemands des Sudètes,
La crise continue
Quel contraste entre le discours tan-
tôt menaçant, tantôt sarcastique, par-
fois habile, mais toujours coléreux de
M. Hitler, et le calme qui préside aux
délibérations de Londres et de Paris
Le chancelier allemand avait rassem-
blé lundi soir, à Nuremberg, ses par-
tisans par centaines de milliers, pour
leur faire entendre son bon plaisir. La
veille, an simple porte-parole du gou-
vernement britannique faisait devait
de petits groupes de journalistes, à la
sortie de Downing-Strect, une commu-
akulion qui ^tquiv.alait £, ï.cngagepxcnt
formel de la Grande-Bretagne de ne
pas laisser menacer l'intégrité de la
France. Et deux heures avant le dis-
cours allemand, M. Sarraut, quittant le
Conseil de Cabinet, qui venait de se
tenir au ministère de la Guerre, lisait
trois phrases à une ti entainc de jour-
nalistes qui l'entouraient
« Le Conseil a rendu hommage au
patriotisme de la nation. à son calme
et à son sang-froid. Il a également
reçu de l'Afrique du Nord et de notre
Empire colonial les témoignages les
plus émouvants de leur fidélité à la
France. Cette attitude digne, raison-
nable, du pays est particulièrement
utile à la défense de la paix. »
On voit l'opposition des deux mé-
thodes. L'une qui prend à témoin la
place publique et qui cherche la jus-
tification de ses arguments dans les
réactions d'une foule surexcitée. L'autre
qui mesure froidement le danger, sans
éclats de voix, avec le souci de n'éveil-
ler dans le pays plus de craintes qu'il
ne se doit.
C'est dans cette atmosphère réfléchie
que les ministres se sont de nouveau
Entretiens ministériels
à Londres
Londres, 13 septembre. im an-
nonce ce matin que le premier ministre
a reçu aujourd'hui h nouveau M. Atllee,
chef de l'opposition travaillislo an l'ar-
lemrnt. Sir Archlluld Sinclair, chef de
l'opposition libérale, s'est également en-
tivtenu avec M. Chamberlain. 1 ('n-I
Le elicf du gouvfcrii'ni'-nt a reçu
dans le courant de U journé'1 lord
Halifax, sir John £imon et sir bamuel
Hoare.
» ̃ «
Létat de siège au Chili
^jntiago du Chili, 13 septembre.
Le sénat a voté le projet de loi accor-
dant au gouvernement des pouvoirs
spéciaux, notamment celui de procla-
mer l'état de siège.
La loi sera promulguée aujourd'hui.
.»••••••••••• ••••••
Lire en page 2 LES PASSAGES
ESSENTIELS DU DISCOURS DU
FUHRER.
réunis, mardi matin, à l'Elysée, sous
I la présidence de M. Albert Lebrun
pour mesurer la portée des paroles
venues d'outre-Rhin.
H est apparu, dès l'abord, i/ue le dis-
cours tant attendu, s'il ne brisait pas
tout, n'arrangeait rien et que les me-
naces qu'il comportait laissaient sup~
poser le pire.
Menaces à terme, suit. Mais pour
quel terme ? C'est le nouveau problème
qui se pose au gouvernement. Il ne
semble pus inutile de dire que les mi-
nistres ont eu à envisager toutes les
hypothèses; même les plus grave. Et
l'annonce, pendant leur délibération,
que de sanglants incidents venaient
d'éclater en Tchécoslovaquie entre Su-
| dèies et Tchèques justifiait terrible-
I ment leurs craintes.
Mesures militaires techniques, mc-
j sures de protection collectives, mesures
d'ordre économique et notamment
la fermeture de la frontière à l'expor-
tation des laines, textiles, cuirs et fers,
ont été mises au point.
Peut-on, dans ers conditions, faire
écho ri des bruits qui ont circulé dans
les milieux parlementaires, bruits selon
lesquels un élargissement politique da
Cabinet était possible?
semble que cette éventualité soit
prématurée. Est-elle même désirable?
Il est des esprits' réfléchis qui ne le
pensent pas. Le Cabinet Daladier a
réalisé une œuvre qui lui vaut non scu-
lement la confiance de la très grande
majorité du pays, mais aussi, et sur-
tout, des confiances internationales qui
nous sont précieuses en des heures
aussi graves que celles que nous vivons.
Marcel Gabilly.
Aux intentions
d u Pape
L'appel qu'adressait, il y a quelques
jours, notre rédacteur en chef, M. l'abbé
Léon Mcrkli'ii. ;in\ abonné-, et aux fer-
teurs île In Croix a i-tî- magnifique-
ment entendu.
De loutes parts, les souscriptions sont
parvenues à l'œuvre de secours ;», ac-
compagnées très souvent de lettres
émouvantes qui applaudissent chaleu-
J reusement à la campagne de prières et
catholiques
Kntrc les lettres, citons aujourd'hui
celle-ci flue S. lCxc. Mgr Rurquier,
évêque de Bethléem, Abbé de Saint-
Maurice-en-Valais (Suisseï, a adressée
directement à notre rédacteur en chef:
Mon Révérend l'ère.
Je viens de lire, dans « la Croix »
der, à l'heure si grave que nous vinons,
des prières, spécialement des célébra-
lions de messes aux intentions du Sou-
verain l'vntife.
Vous êtes bien inspiré aux grandi
maux, il faut des remèdes souverains
et vous restez dans la ligne de l'As-
somption.
En notre abbaue, nous voulons noua
unir a celle croisade de prières. Ail
cfturs île cette semaine nous céiebre-
rons auprès (le. reliques de saint Mau-
j rire, cent messes aux intentions du
Pape. Particulièrement, nous demande-
rons ci Dieu qu'il accorde nu l'ire com-
mun lumière, force, artoucixarmtnt
i ilans les épreuves actuelles et qu'il
conserve nu momie ht pair chrétienne
si nrderv nient
peuples sains.
Daitjnez ayréer. mon Hévérend Pêtet
mes reliijieux hommages,
li. licHui'inn.
évéque de Hethléem.
Abbé de Saint-Maurice.
Nuu; remercions l'iminent prélat cl
des messes qu'il nous promet et d'en-
couragements qui. on le comprendra,
nous srml fort précieux. Noos remer-
cions aussi tou^ ceux qui nous ont
écrit des lettres émouvantes dont, dés
aujourd'hui, nous \oulons citer qut 1-
ques p.i^igcs
1 qnl" 1'3'(<
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