Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1835-02-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 février 1835 14 février 1835
Description : 1835/02/14. 1835/02/14.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
14 FËVMER 185~.
SAMEDI.
;=tin`a'aboane rue dea Prëtres-ISafat:'
On ~'tbonne rue de< PretrM'SttBt-
GermMt-t'AuxerMi<,n''17.
Pnï ? fr. pour troM moit.
POLÏTÏQUES ET EïTTERAtRES.
40 ff. poaf NX moit.
S~fr.poutt'ma~.
'x
ESPAGNE.
Af~rM~5~r~ r
La commission chargée de t'examen du projet de tôt sur h <îèHe int<
yieure pousse ses travaux avec p)ns de vigueur;M. Torreno a' di~j~ assisté
deax de ses rëuuions. On dit avec assurance qua ta commisston, d~ns
~on rapport, se prononcera pour ta reconnaissance comptëtedes biens
Bationaux.
PRUSSE.
B~~M,4/~h~~
Le con'!«*, Pozzo di Borgo, Bouvet ambassadeur russe alaconr de
Lond~ Mt probabtetEeHt parti pour se rendre à son poste. On prétend
dans ï. -xrctes potiiiqaes que c'fst avec Mgret que l'Empereur Ntcoias
aetoigo* !e comte de sa sphère d'activité, mai< qa'it n'a pu faire un
&eittenr choix, attenda que ta Russie se propose d'entretenir desrë!a-
tions ar :~)es avec t'Angteterre, par rapportaax affaires de l'Orient,
et notai nent de ta Perse. Le comte P~MO di Borgo aura dpnc pour
mission d& déterminer t'Angteterre a s'entendre avec ta Rassiepourrë-
tabtir )a tranquittite dans ta Perse, et aider te Btveu du schah à conqué-
rir te trône du pays. (<7oMrrM/'o//e/Kand.)
GRANDE-BRETAGNE.
Zan~ir~~ll/er.
(7t~, oMaifre ~eM~c~. Consolides, ponr compte, 92 1:4; Espagnols,
5 pour 100, 56 3/4 &7; K~?tl823 prime de l'Emprunt espagoo!, 4; Por-
tuf;:is nouveaux, 92 5/8; Brésiliens, 86; Mexicains, 42 1~2; Betges, 101
~2 HoMaudais ,.5 pour 100,102 1:8 «/coasotides sont tourds, qaoique fermes t'argent est abondant. Dans tes
vateurs etranseres, comme dans tes censolides, M se fait à peine âne af-
faire. (~U?t.)
M. Pozzo di Borgo a dej~ rfca des visites du duc de WetHngton, dn
tord chancetier, de ford Hitt, de sir Robert Wifson, sir Ch. Bagot, te
comte d'AgHe, tord Barghesh, sir Wittoughby Gordon, etc. Le comte
Medem doit partir vendrai poMr Saint-Pétersbourg. Od va restaurer As-
burham-House, qui avait été n6g)igë depuis te départ dn prince Lieven,
et r Le duc de WeUington doit donner demain un grand dtner & Aps)ey-
House, pour faire honneur au comte Pozzo di Borgo. Tous tes membres
du cabmet et du corps diptomatique sont invites. ( ~a~M~rd.)
On tit dans te y« C'est en :dêse;poir de cause que tes journaux uttra-whigs et teurs pa-
tron'< ont soutevë cette misërabie chicane au sujet de ta présidence de ta
Chambre des Communes en effet te parti craint qae te discours de ta
Couronne étant de tous points satisfaisant pour te pays, et l'opinion pu-
btique se prononcmt hautement en faveur des mesures promises par te
nouveau cabinet, )a portion sage et modérée des whigs et des tibgraux,
m'osera pas appuyer un amendement hostiie aux ministres. Ainsi cette
question de ta présidence e~t devenue te pM-a~er de t'Opposition. Mais
en admettant que M. Abercromby fût eiu président (supposition denuëe
de toute probabilité, noas dirions même de toute possibilité), quet rësu)-
~at te~ whigs ~'ima~inent-itsque prodairaitcet événement? croient-Ds que
te cabinet actuel se tetircrait Si têt est leur espoir, its se trompent étran-
gement.
H Le duc de WeHington ne s'est pas dëcide 5 accepter te pouvoir, et sir
Robert Peet n'est pas revenu en toute hâte d'itatie pour se retirer devant
un simpie vote nt même devant une douzenae de vo mes d'Etat savent queUe partie est engagée, et its sont décides à courir
toutes tes chances. Unp adresse hostile ei!e-meme, adressée & S. M. de ta
part de ta Chambre des Communes, na suffirait pas pour vaincre ta réso-
lution dn souverain. Une démission vo!oataire seute, pourrait engager
S. M. à se séparer de ses serviteurs éprouves, en présence d'un vote ca-
pricieux ou <*go!ste émis sous l'inspiration de csux dent l'unique but en
cherchant à renverser tes ministres actuels est de se mettre à teur ptace. a
Les etectears de Westminster se sont renais a t'hôte! de ta Tête du
Prince, pour examiner ta question de savoir s'it ne conviendrait pas d'en-
gager sir Francis Burdett à renoncer à sa place dans te Parlement, s'il
votait pour sir Ch. Manners Sntton, attendu qu'ils professent une opi-
nion politique contraire a cette de ce candidat a ta présidence. On est
convenu d'en conférer avec te président de ta commission centrate, et te
président M. de Wear a été invite à soliciter de nouveau une déclaration
principes, de )a part du très honorab'e baronnet qui s'obstine a garder
te sitence sur cette question deticate. (~n.)
Sir G. Murray n'est nuUement exclu du ministère parce qn'it n'a
THEATRE-FRANÇAIS
Première représentation de Chatterton, drame en trois actes et en prose,
deM.AtfreddeVigcy.
Le drame d'an nomma têt que M. de Vigoy, tel que Fantenr de 6&
~tM, d'B'/oa, de Stello, de la ~ar~c/ta~e d'encre, ne doit pas être
seulement un amusement de théâtre, un passe-temps de soirée. It en doit
venir aux esprits des spectateurs une rëgte de conduite et une iastruetion
morale. Ainsi, puisque M. de Vigny avatt choisi le sujet de Chatterton, ce
jeune fou qui se tua par orgue~, plus que par misère, avant t'âge de
~ix-buit ans, je croyais que tout's les forces de son beau tatent allaient se
concerter et se réunir pour combattre cette Hmeste manie du suicide qui
dëpeup'e aujourd'hui la HmiMf, qui deso!e de nobles et pures affections
par des chagrin! si poignans. Cette mission, si digne de tui, fauteur de
C~a~er~o~ t'a-t-it remplie? J'oss dtre que non; j'ose dire qu'il sort de
ton ouvrage phnôt âne idée fjneste qu'une idée attte, p!utôt t'apotogie du
snicide que sa condamnation; en un mot, qu'après avotr vu le drame de
CAa~er<br&ter la cerveUe, quoique, certes, tette n'ait pas été la pensée de M. de
Vigny, homme de bieq autant qu'homme d'esprit.
Ces jeunes gens qui s'asphyxient ensemble ou vont isoiement se percer
le cœar au tir de Fdton, ptHs en' bien soin de mourir en ver.<, cette doubte
vanité, disent tous qae la so<:iet~, pour eux, a etecruette. injuste, qti'd!e
~!es a mecoanus, qu'eite tfs a repousses, qu'elle a laisse teur génie languir
dans la misère, et, ce qui e~t pi&s triste encore, d~st'obscuri'ë. C-'ci est
fMX; i!s n'ont pas donné à !a s&c~të te temps de connaître teur g~nie
etie n'a pu ifs deviner~ Um peu de t~avait, un peu de persévérance, its
vivaient heureux, honores et riches dah5 cette société qu'iis quittant en
ia maudissant comme une marâtre. Lasoc~të, au contraire, est faci'e
et indutgente au mérite, dès que le mérite a pwe~ ju~it'a eUe tout !e
monde trouve place dans le monda quand il le vent. bien et ioQg-temps,
surtoutennotresiëcie.
Voyez te~ hommpscëiëbresaujnurd hui dans notrf Hncite ici qu'un petit: nombre, M. de Lamartine, M. Hugo, M. Casimir
Deiavigae, M.Scribe. Os quei point, je vous le demande, soHt-HspM-
tis ? Etaifnt-its précèdes, annoncés par les britians avantages d;; !a nais-
sance et de la fortnne? Et voi'~ pourtant qu'ils comptent au rang des
nobics et des riches de notre société. Q'ie si M. de Lamartine,, parce que
ses debms poétiques furent quelque temps ignores, et, chose ptos depta-
pas reass! dans les élections dn Pertshire. Il conserve sa ptace, et seule-
ment, par une discrétion toute constitutionnelle, il s'abstient d'assister
a des detiberations sur des matières qu'il ne doit pas être appelé à disca-
ter dans le sein du' Paiement. Nous c'entrerons point dans' dfs détails
sur ks motifs qui ont pu déterminer sir G. Murray à décliner tout autre
épreuve électorale; mais nous sommes assurés q~e s'it survenait une va-
cance dans la représentation da Pertshire, tes~~t serait assure de
triompher. = (.y/o!nOn lit dam la correspondance particulière du ~orn~eraM la
lettre suivante de Constantmopie, 18 décembre
a Une personne récemment arrivée ~e Russie, conSrme la nouvette que
la présence de notre Sotte dans le Levant, inspire beaucoup de m an cabinet de Saint-Pétersbourg. Des ordres pressans ont été envoyas à
Sébastopol pour l'achèvement des immaoses fortiScations de ce port. Hnit
miHe sommes y travailtent sans re!&che. Dans un an, Sebastopot sera UM
forteresse aussi imprenable que Matte. La ptus grande activité règne dans
les chantiers; le vaisseau /M6Me, 120 cannons, et deux frégates ont
été tances en mer; 26 vaisseaux de lignes et 35 frégates sont en construc-
tion. Les dispositions sont prises pour que d'ici à trois ans, tous ces bâti-
meas puissent prendre la mer. Qa attend 5 bateaux à vapeur d'Angle-
terre, 7 autres se trouvent -dans )a M~r Noire; à ta disposition da gou-
vernement. La Russie est trë~ raib)e, maiseUe peut devenir forte si on fa
taisM Mre. Le mécontentement de t'armée et de ta vieille aristocratie, qui
se prononça d'une manière assez menaçante à l'époque de t'av&aemtnt au
trône; de Nicotas, continue a prëvatoif sur plusieurs points. Les princi-
pales, manuSictures d'armes ont été détruites par te feu, et on attribue
genendemen~cet incendie à ta matvciHacce. Le gouvernement y a perdu
des sommes consideraMes. L'< propriété détruite à Tooia, est seule éva-
tueeàjSOmittionsderoubies.e n
En prorogeant l'assemblée Mgistative te 27 janvier dernier, te gou-
verneur de la Jamaïque a déclaré que ~suivant les rapports qu'il recevait
de tous côtes, il y avait tes plus fortes raisons de croire que la tranquii-
lité ne serait troublée nutte part, et que tes mesures de précaution que
son devoir lui avait commande d'adopter avaient été éventées sans Je e
moindre danger. H a .'joute que les nègres, ëtaicnt revenus à de meiUeurs 8
sentimens et qu'Hsct.uent disposes à travMtter. (C/e.)
FRANCE.
PANS, 13 FEVRIER.
La discussion de la loi sur les ialHites marche péniblement. A
chaque instant lesamendemeus viennent t'interrompre. Hya a dans
la Chambre deux esprits opposés qui luttent dans la discussion
Fesprit des commerçans et l'esprit des jurisconsultes. Chaque parti
soutient sa cause avec chateuret avec ta!ent, et chaque parti
triomphe tour tour..Cette vicissitude est toute natureUe; eUe
est même fort juste, mais eUe est peu.favoraMe à l'unité de la loi.
Une toi doit être une, eUe ne peut p')S avoir dem ou trois esprits
differens, sous peine d'être ininteingibie et inexécutable; une
assemblée, au contraire, varie toujours quelque peu dans ses
résolutions elle a un sentiment de justice et d'impartialité
qui la pousse presque inévitablement à donner raison tour a
tour aux deux opinions qui plaident devant cUe. U est rare que
le lendemain d'une décision it n'y ait pas une sorte de regret
et de repentir qui porte l'assemblée à pencher plus volontiers
du côte opposé à la décision de la veiïïe. Cela est l'aveu invo-
loataire de la faiblesse des opinions humaines qui ne sont jamais
bien sûres d'eHes-mémes.. Elles ne s'assurent de leur force que
lorsqu'elles sont amenées et soutenues par quelques passions vio-
lentes. En politique, l'esprit de parti empêche qu'une assembiëe n'ait
ces légères variations de sentimens, et ne pousse la justice jus-
qu'aux bords de la contradiction. Mais quand les passions politiques
ne sont point en jeu, il est presque impossible qu'une assembtëe
nombreuse ne soit pas exposée à cette mobilité d'opinions.
Dëjâ plusieurs fois on a eu occasion de se demander si les formes
de discussion de nos assemblées législatives étaient bonnes pour
toutes les sortes de lois. Une assemblée nombreuse peut aisément,
par la voie de la discussion publique, juger une question politique,
pourvu que l'a question soit nette et précise, comme le sont pres-
rable, jugés avec sévérité par an critique c~ëbre si M.' Hago, p~rce que
Sfs essais resteront quelques mois dans la boutique, connus seulement du
libraire et de son commis; si M. Casimir Ddavigne. parce que la Comédie-
Française ne reçut qu'A correcttons ses ~/)re~ ~'et/tenKej; si M. Scribe,
parcs que te public s)ffh et avtc raison ses premiers vaudeviDes; sUous
enRn, parce que ta renommée ne les montra pas au monde aussitôt qu'ifs
parurent, avaient perdu courage, avaient crie à l'injustice, à l'oppres-
sion sociate. s'ils s'étaient donné la mort, Hs eussent été des sots. Us ont
attendu vous voyez ce qa'tts son'.
Or, il n'en est pas ainsi seutement dams les arts et les tettres, mats en-
core dans les sciences physiques; mais <à it faut que )e travait scit ptus
rude et surtout ta patience p:us opin~à'-re. Aussi, quand la patience est
rude et quand le travail est upiniàt-re, jusqu'où ne montc-t-on pas? I! y
a que)quesjonrs,uncouvoic~!ëbre traversait tes regretiTdeParis; c'etaittc
convoi d'un homme qui avait, taisse à sa porte une fortune immense, d'un
homme qu'escortait l'admiration de tous 'e:. savans; en6a, teii Sers élèves
de nos eco!es s'ëiai'ent attctës au char, comme des esclavés, pour tramer la
maj~stë de ce cadavre. t! y a quarante-six ans, sur ta place d'un vittage
qui n'est plus ignoré, vou'i auriez vu jouer un petit poUsson que son père
ne pouvait envoyer à t'~coie !e pj~t. poti~son était Dupuytren.
On me rappc~era, je te sais, ips noms famst)x de quelques hommes
c~!ëbrfS qui moururent dans la m~ëre. Ainsi M~6!â'.r3 qui ne manquait
pas de talent et dont Giibert a dit
La Mm mit au tombeau M.~S àtre ignore
S'it n'eût (''te qu'un sot, itaarait prospère;
puis Glibcrtiui-oeme qui.'dansces ver~prôph.etisaitson propre destia et
croyait peut-être se juatiner; paSB, cbtz tes Acgtais, Sh'ridan, cet
homme si ëtoqusnt, siaimabtp, d'un génie si étendu, i'accu~teur d'HM-
tings.ia terreur de Pitt, t'auteur de t'&:o/e~M .yca/t~a~e; Shchdan
qu'ua huissier vouiait fmparLfr mourant a )a prison pour Dettes dans
t'unique convcrture qni revêtait ses membres déjà g'ac6s; ce sont ta j':
le siis, de tristes ~t terribks argnmens con!re )a société mais voyons
si vraifaeni. !a f~)te est tont entière de son pïrti.
Si M.~S'à'.re n'a point prospërB, ce n'est point parce qu'il n'a pas été
un sot: mais au conir~re parce qu'it te fut dans !a chos~ importante,
d~ns ta conduite de ta vie, dans ce qu'on Mmme t'ordre. ta seute et vraie
richesse. D'atHfurs, au temps de Voitaire, deBilifon et de Rousseau, fauteur
dupoëme de ~!fCM~ quoique, je te re~e~sesupr~Qe soient dcnourvus
On reçoit !M Mit t in< ]0tn'~ciaq heurM, au bureau du Jourm!,
rue dex Pfêtrefi-Saint-GemMiN-t'AMter-
rois, n" i7. Le prit des tnMrMem
ettdeIff.SOc.partigae.
que toutes les questions politiques. Faut-il om ou non approuvée
le ministère? Faut-il oui ou non décréter ('amnistie? Faut-il oui o)t
non adopter le traité américain? Rien n'est si simple; rien n'est si bien
à la portée d'une assemblée. Mais unsysteme entier de législation~
tout un code avec l'enchaînement régulier de principes et de consé-
quences que suppose ce mot de Code, c'est un travail qui ce con-
vient pas à uneassemb!ée nombreuse. Nos Codes ne p&urrsient point
être faits aujourd'hui, et c'est là ce qui doit nous readve discrets
dans nos essais de réforme. A peme aurons-nous détrmit~ sous pré-
texte de les améliorer, les Codes que nous tenons de l'Empire,,
qu'il sera impossible de tes refaire et de leur rendre cette unité de
principes et de vues, que leur a donnée le législateur. Queserdt-ce
que !e Gode civil fait & coups d'amendemens? et c'est en vain que
les commissions supplient qu'on veuille bien leur communiquer tes
amendemens qu'on propose. Chacun le promet de grand cœur';
mais cemme les amendemens naissent ordinairement de la discus-
sion elle-même, il est impossible qu'il n'en jaillisse pa& un grand
nombre a l'improviste, de là la difficulté d'avoir une législation
systématique. Il faut en quoique sorte choisir entre la liberté delà.
discussion qui nous est chère et précieuse, ou la bonne rédaction
des lois qui est un grand bien aussi.
Nous sommes encore dupes ici peut-être de cet esprit d'unifor-
mité que nous voulons mettre partout. Nous sommes disposés à
croire quand une chose nous semble utile et bonne, qu'elie est
bonne à tout. Rien n'est si bon que la liberté des discussions; c'est
la vie de notre gouvernement; et en effetappliquez bien cette li-
berté appliquez-la aux questions politiques elle se montre alors
avec tous ses avantages, sans aucun de ses inconvéniens. Mais em-
ployée à fairedes lois civiles, des lois judiciaires, des lois adminis-
tratives, elle suit plus qu'elle nesert. Sera-t-il permis de remarquer
que les anciens qui avaient une plus longue pratique que nou~ des
gouvernemens libres, de leurs qualités et de leurs défauts, avaient
senti cet:e vérité? Aussi, quand il s'agissait de questions précises et
nettes, toutes politiques, comme les questions de paix et de
guerre, c'est au peuple assemblé qu'ils ne craignaient pas d'en
remettre la décision. Mais quand il fallait faire une légis-
lation civile ou criminelle, quand il s'agissait d'un système
complet de lois, alors ils s'adressaient, non plus au peuple, mais
à quelques hommes, et souvent même à un seul: quand Ath&aes
conaaitàSQlùtijLejsoinde luidonuer des lois, Athènes avait dë-
cidë que! serait le principe général de ces lois; c'était le principe
républicain et démocratique. Mais quant à la rédaction des lois di-
verses et de tous leurs détails, c'était & Selon, à un seul homme
qu'elfe s'en rapportait, sachant bien que les lois tant soit peu com- ,i
pliquées ne se font pas en assemblée publique. Voyez Rome de
quelle époque date la gloire de sa législation civile? est-ce de la
République ou de l'Empire? du temps où les lois étaient soumise~
aux délibérations populaires ou du temps où elles se faisaient par
les jurisconsultes du conseil du prince? Il serait donc possible qu'it,
fût vrai, en dépit de notre manie d'uniformité, que les lois, seloa'
leurs natures différentes, doivent être faites dans des formes dif-f
férentes, et que nos formes de discussion, exceUentes pour les.
lois politiques, sont très mauvaises pour la rédaction des lois ci-:
viles et administratives.
Déj~, si nous ne nous trompons, beaucoup d'esprits dans IX'
Chambre sont préoccupés de l'incompatibilité qu'il y a entre les,
formes du règlement de la Chambre et la nature de certaines !ois-
On se demande s'il ne faut pas changer le règlement à ce sujet; on:
se demande surtout de quelle manière il faut le changer; car it eo:
est du règlement comme de nos Codes eux-mêmes. Il faut prendrCt
garde en le voulant réformer de lui substituer quelque chose de
,»..
ni d eieganee, ci d'harmonie, n'était pas un homme (et que ta socitt~
dût prévenir ses besoins et y pourvoir.
Gitbert, avec sa pension du cterge. !es secours de Farchevequs ce Pa.
ris, te produit de ses ouvrages, pouvait vivre, modestement sans deute,
mais poav.tit "vivre. H n'est pas vrai que tes phi!osophfs-, quoique ttut-'
puissans alors, t'aient persécute. Attaques, et vous sav~z comment.. 'ps.
les satires de Gilbert, te'' philosophes trouvaient tes satires de Giib't'ttestabtesct te disaient. Ceci est de droit nature!. Le pins gracd fut rat
de G'tbcrt a 6t6 Gilbert tui-memc. tt fui était aussi impossible ds dt" ;-)-n-~
dre dans tes soins matériels de ta vie, qu'il tui était impossible de i/Atre
pas UN poëte. U ne s'occupant pas de tni; de que) droit pouvait-it fxi~er~
que les autres s'en occupassent ? Nai, hors soi-même, ne peat &ire sa for-
tune, car nul hors soi-métae ne )a peut conserver. Louis X!iV, qu' (-)ai~
ia société de son temps, Louis XtV aimait beaucoup Duh-esa-y; H !.Ht "o-'
diluait cet ïrgent qui enrichissait Motiere, Rscice et Bsiteau; ett ar-
geut taissaittonjonrs Dafresny aussi pauvre. Louis XtV perdit courage:'
o .)a ne saurais, di!-i), faire )a fortune de Uufresny. n 0nfr'~sny ~ponsa~
uue b'anchisseusc ponr soider un M'npte de queiques it)U)&, et motjrnt
pauvre. Etait-CH ta faute de Louis XtV?
Quant aSh~rida~. S's d'un directeur de spectac'ie, pardon génie, i) dr-
vint mpmbre dp la Chambre des Communes, sous-secrétaire d'Ë'at. A ta'
vëritë pendant peu ne temps mais <'n6n it put gagoer, et gagna en ffet
une grande fortune. Fox, Burke, Wiodham, te Rpgeat. on p!nt6~ le
R'ji, r)'ch"rchërent son amUie. Lut seut troub.'a u.ce vie ',i betif et ') ho-
norabie. ï! entreprit des sp~cutations qui ne reu'isircnt point. Le L'! s'oin
coatinud d'argent t'avait jc'ë dans de mauvaises affaires; tes mairrsises'
affaires te jeteMni, dans ta dëbauchedu vin. !i e'~t honte de s'adrcss": :ouy
tes jours & ta bourse de ses amis. i) se retira d~ l'amitié; t'ami!~ <:ë r'tirx
de iui. Un grabat,'que secouait la main de ~huissier, rcçu~fijt&tjHt rs
snup'r~ de cet homme ittustre. Maisvfatmr/ntest-caiai~~T~
dit M. Vittfmaia, d~ la société anglaise? N'avait-eite !~Sit.&
PKaons un exempte plus direct: Cb~ttErfon tui-c~m~
M. de Yiguy, dans ~g//o et dans le 'jtonveaucomme une victinedetasoeiëtë,d<'son tadiffATei~s~<;es~
de sa haine même contre te g~nie naissant et pauvre.~n~o~ u~
triste spectacte que cetni d'un J-'unehommequiart~h~Mre-d~
facu!tes puissantes d'esprit, et s'empoisonna avani. sa dfx~M~)B~e;
mais ne voyons pas Gmtterton & tMYers te rrissoe brtuaatT~~arDin
SAMEDI.
;=tin`a'aboane rue dea Prëtres-ISafat:'
On ~'tbonne rue de< PretrM'SttBt-
GermMt-t'AuxerMi<,n''17.
Pnï ? fr. pour troM moit.
POLÏTÏQUES ET EïTTERAtRES.
40 ff. poaf NX moit.
S~fr.poutt'ma~.
'x
ESPAGNE.
Af~rM~5~r~ r
La commission chargée de t'examen du projet de tôt sur h <îèHe int<
yieure pousse ses travaux avec p)ns de vigueur;M. Torreno a' di~j~ assisté
deax de ses rëuuions. On dit avec assurance qua ta commisston, d~ns
~on rapport, se prononcera pour ta reconnaissance comptëtedes biens
Bationaux.
PRUSSE.
B~~M,4/~h~~
Le con'!«*, Pozzo di Borgo, Bouvet ambassadeur russe alaconr de
Lond~ Mt probabtetEeHt parti pour se rendre à son poste. On prétend
dans ï. -xrctes potiiiqaes que c'fst avec Mgret que l'Empereur Ntcoias
aetoigo* !e comte de sa sphère d'activité, mai< qa'it n'a pu faire un
&eittenr choix, attenda que ta Russie se propose d'entretenir desrë!a-
tions ar :~)es avec t'Angteterre, par rapportaax affaires de l'Orient,
et notai nent de ta Perse. Le comte P~MO di Borgo aura dpnc pour
mission d& déterminer t'Angteterre a s'entendre avec ta Rassiepourrë-
tabtir )a tranquittite dans ta Perse, et aider te Btveu du schah à conqué-
rir te trône du pays. (<7oMrrM/'o//e/Kand.)
GRANDE-BRETAGNE.
Zan~ir~~ll/er.
(7t~, oMaifre ~eM~c~. Consolides, ponr compte, 92 1:4; Espagnols,
5 pour 100, 56 3/4 &7; K~?tl823 prime de l'Emprunt espagoo!, 4; Por-
tuf;:is nouveaux, 92 5/8; Brésiliens, 86; Mexicains, 42 1~2; Betges, 101
~2 HoMaudais ,.5 pour 100,102 1:8 «/coasotides sont tourds, qaoique fermes t'argent est abondant. Dans tes
vateurs etranseres, comme dans tes censolides, M se fait à peine âne af-
faire. (~U?t.)
M. Pozzo di Borgo a dej~ rfca des visites du duc de WetHngton, dn
tord chancetier, de ford Hitt, de sir Robert Wifson, sir Ch. Bagot, te
comte d'AgHe, tord Barghesh, sir Wittoughby Gordon, etc. Le comte
Medem doit partir vendrai poMr Saint-Pétersbourg. Od va restaurer As-
burham-House, qui avait été n6g)igë depuis te départ dn prince Lieven,
et r
House, pour faire honneur au comte Pozzo di Borgo. Tous tes membres
du cabmet et du corps diptomatique sont invites. ( ~a~M~rd.)
On tit dans te y« C'est en :dêse;poir de cause que tes journaux uttra-whigs et teurs pa-
tron'< ont soutevë cette misërabie chicane au sujet de ta présidence de ta
Chambre des Communes en effet te parti craint qae te discours de ta
Couronne étant de tous points satisfaisant pour te pays, et l'opinion pu-
btique se prononcmt hautement en faveur des mesures promises par te
nouveau cabinet, )a portion sage et modérée des whigs et des tibgraux,
m'osera pas appuyer un amendement hostiie aux ministres. Ainsi cette
question de ta présidence e~t devenue te pM-a~er de t'Opposition. Mais
en admettant que M. Abercromby fût eiu président (supposition denuëe
de toute probabilité, noas dirions même de toute possibilité), quet rësu)-
~at te~ whigs ~'ima~inent-itsque prodairaitcet événement? croient-Ds que
te cabinet actuel se tetircrait Si têt est leur espoir, its se trompent étran-
gement.
H Le duc de WeHington ne s'est pas dëcide 5 accepter te pouvoir, et sir
Robert Peet n'est pas revenu en toute hâte d'itatie pour se retirer devant
un simpie vote nt même devant une douzenae de vo
toutes tes chances. Unp adresse hostile ei!e-meme, adressée & S. M. de ta
part de ta Chambre des Communes, na suffirait pas pour vaincre ta réso-
lution dn souverain. Une démission vo!oataire seute, pourrait engager
S. M. à se séparer de ses serviteurs éprouves, en présence d'un vote ca-
pricieux ou <*go!ste émis sous l'inspiration de csux dent l'unique but en
cherchant à renverser tes ministres actuels est de se mettre à teur ptace. a
Les etectears de Westminster se sont renais a t'hôte! de ta Tête du
Prince, pour examiner ta question de savoir s'it ne conviendrait pas d'en-
gager sir Francis Burdett à renoncer à sa place dans te Parlement, s'il
votait pour sir Ch. Manners Sntton, attendu qu'ils professent une opi-
nion politique contraire a cette de ce candidat a ta présidence. On est
convenu d'en conférer avec te président de ta commission centrate, et te
président M. de Wear a été invite à soliciter de nouveau une déclaration
principes, de )a part du très honorab'e baronnet qui s'obstine a garder
te sitence sur cette question deticate. (~n.)
Sir G. Murray n'est nuUement exclu du ministère parce qn'it n'a
THEATRE-FRANÇAIS
Première représentation de Chatterton, drame en trois actes et en prose,
deM.AtfreddeVigcy.
Le drame d'an nomma têt que M. de Vigoy, tel que Fantenr de 6&
~tM, d'B'/oa, de Stello, de la ~ar~c/ta~e d'encre, ne doit pas être
seulement un amusement de théâtre, un passe-temps de soirée. It en doit
venir aux esprits des spectateurs une rëgte de conduite et une iastruetion
morale. Ainsi, puisque M. de Vigny avatt choisi le sujet de Chatterton, ce
jeune fou qui se tua par orgue~, plus que par misère, avant t'âge de
~ix-buit ans, je croyais que tout's les forces de son beau tatent allaient se
concerter et se réunir pour combattre cette Hmeste manie du suicide qui
dëpeup'e aujourd'hui la HmiMf, qui deso!e de nobles et pures affections
par des chagrin! si poignans. Cette mission, si digne de tui, fauteur de
C~a~er~o~ t'a-t-it remplie? J'oss dtre que non; j'ose dire qu'il sort de
ton ouvrage phnôt âne idée fjneste qu'une idée attte, p!utôt t'apotogie du
snicide que sa condamnation; en un mot, qu'après avotr vu le drame de
CAa~er<
Vigny, homme de bieq autant qu'homme d'esprit.
Ces jeunes gens qui s'asphyxient ensemble ou vont isoiement se percer
le cœar au tir de Fdton, ptHs en' bien soin de mourir en ver.<, cette doubte
vanité, disent tous qae la so<:iet~, pour eux, a etecruette. injuste, qti'd!e
~!es a mecoanus, qu'eite tfs a repousses, qu'elle a laisse teur génie languir
dans la misère, et, ce qui e~t pi&s triste encore, d~st'obscuri'ë. C-'ci est
fMX; i!s n'ont pas donné à !a s&c~të te temps de connaître teur g~nie
etie n'a pu ifs deviner~ Um peu de t~avait, un peu de persévérance, its
vivaient heureux, honores et riches dah5 cette société qu'iis quittant en
ia maudissant comme une marâtre. Lasoc~të, au contraire, est faci'e
et indutgente au mérite, dès que le mérite a pwe~ ju~it'a eUe tout !e
monde trouve place dans le monda quand il le vent. bien et ioQg-temps,
surtoutennotresiëcie.
Voyez te~ hommpscëiëbresaujnurd hui dans notrf Hn
Deiavigae, M.Scribe. Os quei point, je vous le demande, soHt-HspM-
tis ? Etaifnt-its précèdes, annoncés par les britians avantages d;; !a nais-
sance et de la fortnne? Et voi'~ pourtant qu'ils comptent au rang des
nobics et des riches de notre société. Q'ie si M. de Lamartine,, parce que
ses debms poétiques furent quelque temps ignores, et, chose ptos depta-
pas reass! dans les élections dn Pertshire. Il conserve sa ptace, et seule-
ment, par une discrétion toute constitutionnelle, il s'abstient d'assister
a des detiberations sur des matières qu'il ne doit pas être appelé à disca-
ter dans le sein du' Paiement. Nous c'entrerons point dans' dfs détails
sur ks motifs qui ont pu déterminer sir G. Murray à décliner tout autre
épreuve électorale; mais nous sommes assurés q~e s'it survenait une va-
cance dans la représentation da Pertshire, tes~~t serait assure de
triompher. = (.y/o!nOn lit dam la correspondance particulière du ~orn~eraM la
lettre suivante de Constantmopie, 18 décembre
a Une personne récemment arrivée ~e Russie, conSrme la nouvette que
la présence de notre Sotte dans le Levant, inspire beaucoup de m
Sébastopol pour l'achèvement des immaoses fortiScations de ce port. Hnit
miHe sommes y travailtent sans re!&che. Dans un an, Sebastopot sera UM
forteresse aussi imprenable que Matte. La ptus grande activité règne dans
les chantiers; le vaisseau /M6Me, 120 cannons, et deux frégates ont
été tances en mer; 26 vaisseaux de lignes et 35 frégates sont en construc-
tion. Les dispositions sont prises pour que d'ici à trois ans, tous ces bâti-
meas puissent prendre la mer. Qa attend 5 bateaux à vapeur d'Angle-
terre, 7 autres se trouvent -dans )a M~r Noire; à ta disposition da gou-
vernement. La Russie est trë~ raib)e, maiseUe peut devenir forte si on fa
taisM Mre. Le mécontentement de t'armée et de ta vieille aristocratie, qui
se prononça d'une manière assez menaçante à l'époque de t'av&aemtnt au
trône; de Nicotas, continue a prëvatoif sur plusieurs points. Les princi-
pales, manuSictures d'armes ont été détruites par te feu, et on attribue
genendemen~cet incendie à ta matvciHacce. Le gouvernement y a perdu
des sommes consideraMes. L'< propriété détruite à Tooia, est seule éva-
tueeàjSOmittionsderoubies.e n
En prorogeant l'assemblée Mgistative te 27 janvier dernier, te gou-
verneur de la Jamaïque a déclaré que ~suivant les rapports qu'il recevait
de tous côtes, il y avait tes plus fortes raisons de croire que la tranquii-
lité ne serait troublée nutte part, et que tes mesures de précaution que
son devoir lui avait commande d'adopter avaient été éventées sans Je e
moindre danger. H a .'joute que les nègres, ëtaicnt revenus à de meiUeurs 8
sentimens et qu'Hsct.uent disposes à travMtter. (C/e.)
FRANCE.
PANS, 13 FEVRIER.
La discussion de la loi sur les ialHites marche péniblement. A
chaque instant lesamendemeus viennent t'interrompre. Hya a dans
la Chambre deux esprits opposés qui luttent dans la discussion
Fesprit des commerçans et l'esprit des jurisconsultes. Chaque parti
soutient sa cause avec chateuret avec ta!ent, et chaque parti
triomphe tour tour..Cette vicissitude est toute natureUe; eUe
est même fort juste, mais eUe est peu.favoraMe à l'unité de la loi.
Une toi doit être une, eUe ne peut p')S avoir dem ou trois esprits
differens, sous peine d'être ininteingibie et inexécutable; une
assemblée, au contraire, varie toujours quelque peu dans ses
résolutions elle a un sentiment de justice et d'impartialité
qui la pousse presque inévitablement à donner raison tour a
tour aux deux opinions qui plaident devant cUe. U est rare que
le lendemain d'une décision it n'y ait pas une sorte de regret
et de repentir qui porte l'assemblée à pencher plus volontiers
du côte opposé à la décision de la veiïïe. Cela est l'aveu invo-
loataire de la faiblesse des opinions humaines qui ne sont jamais
bien sûres d'eHes-mémes.. Elles ne s'assurent de leur force que
lorsqu'elles sont amenées et soutenues par quelques passions vio-
lentes. En politique, l'esprit de parti empêche qu'une assembiëe n'ait
ces légères variations de sentimens, et ne pousse la justice jus-
qu'aux bords de la contradiction. Mais quand les passions politiques
ne sont point en jeu, il est presque impossible qu'une assembtëe
nombreuse ne soit pas exposée à cette mobilité d'opinions.
Dëjâ plusieurs fois on a eu occasion de se demander si les formes
de discussion de nos assemblées législatives étaient bonnes pour
toutes les sortes de lois. Une assemblée nombreuse peut aisément,
par la voie de la discussion publique, juger une question politique,
pourvu que l'a question soit nette et précise, comme le sont pres-
rable, jugés avec sévérité par an critique c~ëbre si M.' Hago, p~rce que
Sfs essais resteront quelques mois dans la boutique, connus seulement du
libraire et de son commis; si M. Casimir Ddavigne. parce que la Comédie-
Française ne reçut qu'A correcttons ses ~/)re~ ~'et/tenKej; si M. Scribe,
parcs que te public s)ffh et avtc raison ses premiers vaudeviDes; sUous
enRn, parce que ta renommée ne les montra pas au monde aussitôt qu'ifs
parurent, avaient perdu courage, avaient crie à l'injustice, à l'oppres-
sion sociate. s'ils s'étaient donné la mort, Hs eussent été des sots. Us ont
attendu vous voyez ce qa'tts son'.
Or, il n'en est pas ainsi seutement dams les arts et les tettres, mats en-
core dans les sciences physiques; mais <à it faut que )e travait scit ptus
rude et surtout ta patience p:us opin~à'-re. Aussi, quand la patience est
rude et quand le travail est upiniàt-re, jusqu'où ne montc-t-on pas? I! y
a que)quesjonrs,uncouvoic~!ëbre traversait tes regretiTdeParis; c'etaittc
convoi d'un homme qui avait, taisse à sa porte une fortune immense, d'un
homme qu'escortait l'admiration de tous 'e:. savans; en6a, teii Sers élèves
de nos eco!es s'ëiai'ent attctës au char, comme des esclavés, pour tramer la
maj~stë de ce cadavre. t! y a quarante-six ans, sur ta place d'un vittage
qui n'est plus ignoré, vou'i auriez vu jouer un petit poUsson que son père
ne pouvait envoyer à t'~coie !e pj~t. poti~son était Dupuytren.
On me rappc~era, je te sais, ips noms famst)x de quelques hommes
c~!ëbrfS qui moururent dans la m~ëre. Ainsi M~6!â'.r3 qui ne manquait
pas de talent et dont Giibert a dit
La Mm mit au tombeau M.~S àtre ignore
S'it n'eût (''te qu'un sot, itaarait prospère;
puis Glibcrtiui-oeme qui.'dansces ver~prôph.etisaitson propre destia et
croyait peut-être se juatiner; paSB, cbtz tes Acgtais, Sh'ridan, cet
homme si ëtoqusnt, siaimabtp, d'un génie si étendu, i'accu~teur d'HM-
tings.ia terreur de Pitt, t'auteur de t'&:o/e~M .yca/t~a~e; Shchdan
qu'ua huissier vouiait fmparLfr mourant a )a prison pour Dettes dans
t'unique convcrture qni revêtait ses membres déjà g'ac6s; ce sont ta j':
le siis, de tristes ~t terribks argnmens con!re )a société mais voyons
si vraifaeni. !a f~)te est tont entière de son pïrti.
Si M.~S'à'.re n'a point prospërB, ce n'est point parce qu'il n'a pas été
un sot: mais au conir~re parce qu'it te fut dans !a chos~ importante,
d~ns ta conduite de ta vie, dans ce qu'on Mmme t'ordre. ta seute et vraie
richesse. D'atHfurs, au temps de Voitaire, deBilifon et de Rousseau, fauteur
dupoëme de ~!fCM~ quoique, je te re~e~sesupr~Qe soient dcnourvus
On reçoit !M Mit t in<
rue dex Pfêtrefi-Saint-GemMiN-t'AMter-
rois, n" i7. Le prit des tnMrMem
ettdeIff.SOc.partigae.
que toutes les questions politiques. Faut-il om ou non approuvée
le ministère? Faut-il oui ou non décréter ('amnistie? Faut-il oui o)t
non adopter le traité américain? Rien n'est si simple; rien n'est si bien
à la portée d'une assemblée. Mais unsysteme entier de législation~
tout un code avec l'enchaînement régulier de principes et de consé-
quences que suppose ce mot de Code, c'est un travail qui ce con-
vient pas à uneassemb!ée nombreuse. Nos Codes ne p&urrsient point
être faits aujourd'hui, et c'est là ce qui doit nous readve discrets
dans nos essais de réforme. A peme aurons-nous détrmit~ sous pré-
texte de les améliorer, les Codes que nous tenons de l'Empire,,
qu'il sera impossible de tes refaire et de leur rendre cette unité de
principes et de vues, que leur a donnée le législateur. Queserdt-ce
que !e Gode civil fait & coups d'amendemens? et c'est en vain que
les commissions supplient qu'on veuille bien leur communiquer tes
amendemens qu'on propose. Chacun le promet de grand cœur';
mais cemme les amendemens naissent ordinairement de la discus-
sion elle-même, il est impossible qu'il n'en jaillisse pa& un grand
nombre a l'improviste, de là la difficulté d'avoir une législation
systématique. Il faut en quoique sorte choisir entre la liberté delà.
discussion qui nous est chère et précieuse, ou la bonne rédaction
des lois qui est un grand bien aussi.
Nous sommes encore dupes ici peut-être de cet esprit d'unifor-
mité que nous voulons mettre partout. Nous sommes disposés à
croire quand une chose nous semble utile et bonne, qu'elie est
bonne à tout. Rien n'est si bon que la liberté des discussions; c'est
la vie de notre gouvernement; et en effetappliquez bien cette li-
berté appliquez-la aux questions politiques elle se montre alors
avec tous ses avantages, sans aucun de ses inconvéniens. Mais em-
ployée à fairedes lois civiles, des lois judiciaires, des lois adminis-
tratives, elle suit plus qu'elle nesert. Sera-t-il permis de remarquer
que les anciens qui avaient une plus longue pratique que nou~ des
gouvernemens libres, de leurs qualités et de leurs défauts, avaient
senti cet:e vérité? Aussi, quand il s'agissait de questions précises et
nettes, toutes politiques, comme les questions de paix et de
guerre, c'est au peuple assemblé qu'ils ne craignaient pas d'en
remettre la décision. Mais quand il fallait faire une légis-
lation civile ou criminelle, quand il s'agissait d'un système
complet de lois, alors ils s'adressaient, non plus au peuple, mais
à quelques hommes, et souvent même à un seul: quand Ath&aes
conaaitàSQlùtijLejsoinde luidonuer des lois, Athènes avait dë-
cidë que! serait le principe général de ces lois; c'était le principe
républicain et démocratique. Mais quant à la rédaction des lois di-
verses et de tous leurs détails, c'était & Selon, à un seul homme
qu'elfe s'en rapportait, sachant bien que les lois tant soit peu com- ,i
pliquées ne se font pas en assemblée publique. Voyez Rome de
quelle époque date la gloire de sa législation civile? est-ce de la
République ou de l'Empire? du temps où les lois étaient soumise~
aux délibérations populaires ou du temps où elles se faisaient par
les jurisconsultes du conseil du prince? Il serait donc possible qu'it,
fût vrai, en dépit de notre manie d'uniformité, que les lois, seloa'
leurs natures différentes, doivent être faites dans des formes dif-f
férentes, et que nos formes de discussion, exceUentes pour les.
lois politiques, sont très mauvaises pour la rédaction des lois ci-:
viles et administratives.
Déj~, si nous ne nous trompons, beaucoup d'esprits dans IX'
Chambre sont préoccupés de l'incompatibilité qu'il y a entre les,
formes du règlement de la Chambre et la nature de certaines !ois-
On se demande s'il ne faut pas changer le règlement à ce sujet; on:
se demande surtout de quelle manière il faut le changer; car it eo:
est du règlement comme de nos Codes eux-mêmes. Il faut prendrCt
garde en le voulant réformer de lui substituer quelque chose de
,»..
ni d eieganee, ci d'harmonie, n'était pas un homme (et que ta socitt~
dût prévenir ses besoins et y pourvoir.
Gitbert, avec sa pension du cterge. !es secours de Farchevequs ce Pa.
ris, te produit de ses ouvrages, pouvait vivre, modestement sans deute,
mais poav.tit "vivre. H n'est pas vrai que tes phi!osophfs-, quoique ttut-'
puissans alors, t'aient persécute. Attaques, et vous sav~z comment.. 'ps.
les satires de Gilbert, te'' philosophes trouvaient tes satires de Giib't't
de G'tbcrt a 6t6 Gilbert tui-memc. tt fui était aussi impossible ds dt" ;-)-n-~
dre dans tes soins matériels de ta vie, qu'il tui était impossible de i/Atre
pas UN poëte. U ne s'occupant pas de tni; de que) droit pouvait-it fxi~er~
que les autres s'en occupassent ? Nai, hors soi-même, ne peat &ire sa for-
tune, car nul hors soi-métae ne )a peut conserver. Louis X!iV, qu' (-)ai~
ia société de son temps, Louis XtV aimait beaucoup Duh-esa-y; H !.Ht "o-'
diluait cet ïrgent qui enrichissait Motiere, Rscice et Bsiteau; ett ar-
geut taissaittonjonrs Dafresny aussi pauvre. Louis XtV perdit courage:'
o .)a ne saurais, di!-i), faire )a fortune de Uufresny. n 0nfr'~sny ~ponsa~
uue b'anchisseusc ponr soider un M'npte de queiques it)U)&, et motjrnt
pauvre. Etait-CH ta faute de Louis XtV?
Quant aSh~rida~. S's d'un directeur de spectac'ie, pardon génie, i) dr-
vint mpmbre dp la Chambre des Communes, sous-secrétaire d'Ë'at. A ta'
vëritë pendant peu ne temps mais <'n6n it put gagoer, et gagna en ffet
une grande fortune. Fox, Burke, Wiodham, te Rpgeat. on p!nt6~ le
R'ji, r)'ch"rchërent son amUie. Lut seut troub.'a u.ce vie ',i betif et ') ho-
norabie. ï! entreprit des sp~cutations qui ne reu'isircnt point. Le L'! s'oin
coatinud d'argent t'avait jc'ë dans de mauvaises affaires; tes mairrsises'
affaires te jeteMni, dans ta dëbauchedu vin. !i e'~t honte de s'adrcss": :ouy
tes jours & ta bourse de ses amis. i) se retira d~ l'amitié; t'ami!~ <:ë r'tirx
de iui. Un grabat,'que secouait la main de ~huissier, rcçu~fijt&tjHt rs
snup'r~ de cet homme ittustre. Maisvfatmr/ntest-caiai~~T~
dit M. Vittfmaia, d~ la société anglaise? N'avait-eite !~Sit.&
PKaons un exempte plus direct: Cb~ttErfon tui-c~m~
M. de Yiguy, dans ~g//o et dans le 'jtonveau
de sa haine même contre te g~nie naissant et pauvre.~n~o~ u~
triste spectacte que cetni d'un J-'unehommequiart~h~Mre-d~
facu!tes puissantes d'esprit, et s'empoisonna avani. sa dfx~M~)B~e;
mais ne voyons pas Gmtterton & tMYers te rrissoe brtuaatT~~arDin
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