Titre : Libération / [dir. Emmanuel d'Astier de la Vigerie]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1952-05-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32806572q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 mai 1952 26 mai 1952
Description : 1952/05/26 (A8,N2398). 1952/05/26 (A8,N2398).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k41554344
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-243
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/01/2023
Une champignonnière
s'effondre : 3 morts
Lisieux, 25 mai. — Un éboulement s’est pro
duit dans une champignonnière de La Folletière-
Abenon, près d’Orbec. Cinq ouvriers étaient en
train de recueillir la marne en raclant le sol au
moyen d’une binette. Deux d’entre eux ont pu
s’échapper. Mais les trois autres, Marcel Filoche,
Georges Chapet et Baptiste Saccomandi, ont
été tués.
Le Quotidien républicain de Paris
6, boulevard Poissonnière (IX* 5 ). — Téléphone : PRO. 66-94 et la suite
LUNDI 26
M A I
[147* jour de
1952
N° 2.398 - 8* année
15 FRANCS
Donnée contre le sentiment public et sans consulter le Parlement
LA SIGNATURE DE M. R. SCHUMAN
m
LE DIMANCHE SPORTIF
CYCLISME. Le Hollandais Van Est vau t*
queur d’un monotone Bordeaux-Paris. Diot second ,
L’Italien Blanchi a remporté le Circuit d’Auvergne.
— Rossellini vainqueur final du Circuit des Six
Provinces.
FOOTBALL. — Nice, en battant Marseille, a
remporté finalement le titre de champion de France
BASKET. — L’équipe féminine de l’U.R.S.S .
a remporté brillamment le titre européen sans avoir
connu une seule fois la défaite.
AUTOMOBILE.— L’Italien Taruffi (sur Fer
rari) a remporté le 3 e Grand Prix de France, dis
puté hier à Montlhéry.
(Lire nos informations en page 6)
N’ENGAGE
PAS LA
FRANCE !
UJOURD’HUI à Bonn, MM. Robert Schuman, Eden,
Acheson et Adenauer doivent signer le traité sur
les accords contractuels et dès demain celui per
mettant à l’Allemagne de recouvrer sa Wehr-
macht, sa Luftwaffe et ses services de police plus
ou moins secrets.
Ainsi, de par la volonté
des Etats-Unis d’Amérique,
nous allons être appelés à
revoir ce contre quoi nous
avons lutté, ce dont nous nous
sommes libérés, es que nous
avons cru à jamais disparu : le
militarisme germanique et sa vo
lonté de puissance nietschéenne.
Etait-ce en vérité pour en ar
river là que nous avons participé
à la Résistance ?
Etait-ce pour voir nos rêves
d’indépendance nationale, de dé
sarmement et de paix brisés par
le chant triomphal du « Deutsch-
land Uber Ailes » que nous avons
espéré contre toute espérance ?
Etaîéce pour tomber dans la
servitude que nous avons com
battu le régime autoritaire de
Vichy, sa répression contre tout
ce qui était républicain et son
odieux racisme ?
I E gouvernement qui nous en-
** traîne ainsi dans la plus
folle, la plus dangereuse, la plus
déshevorante des aventures, ne
peut même pas arguer d’un ac
quiescement tacite du peuple
français-
Il le sait si bien que pour
pourxiivre sa politique pro-amé-
ricaine et pro-allemande, il a dû
aller jusqu’à fausser le libre jeu
du régime parlementaire, jusqu'à
accomplir une sorte de coup de
force vidant la République de sa
substance démocratique et libé
rale.
La commission des Affaires
étrangères de l’Assemblée, dont
le président, M. Bardoux, est un
modéré, a eu beau protester
contre cet autoritarisme agressif
et réclamer l’ouverture d'un dé
bat ; celle du Sénat, que préside
M. Marcel Plaisant, radical, an
cien représentant de la France
à la S.D.N., a eu beau faire en
tendre sa voix ; M. Edouard Her-
riot, président de l’Assemblée
comme il a été celui de la Cham
bre, a eu beau profiter de la
tenue du congrès radical pour
lancer à l’Exécutif un solennel
avertissement ; M. Jules Moch,
délégué de la France à la confé
rence de Washington, membre de
la S.F.I.O-, tout comme MM.
Naegelen et Salomon Grumbach
— des Alsaciens ceux-là — ont
eu beau intervenir dans le même
sens ; ce fut en vain.
La réponse du gouvernement a
été sèche, définitive.
Elle est tombée comme le cou
peret d’une guillotine.
M. Pinay n’a voulu donner au
cune explication ; il n’a accepté
aucun débat.
Il n’y a désormais plus rien
qu’un gouvernement ayant bru
talement et délibérément inter
rompu le dialogue devant exister
entre lui et l’opinion.
U PINAY s’est arrogé le droit
d’engager le pays en pla
çant ses représentants devant le
fait accompli.
Il ne s’est pas plus soucié des
propos d’un Herriot, d’un Plai
sant, d’un Bardoux, d’un Naege
len, que de ceux d’un Jacques
Duclos, communiste, d’un Mon*
teil, M.R.P., ou d’un Palewski,
M.R.P., qui à eux tous représen
tent la totalité de l’opinion fran
çaise.
Il a, contre leurs sentiments,
contre leur volonté, donné ordre
à M. Robert Schuman de signer
les traités.
Il n’a tenu compte ni de leur
angoisse, ni de leur souci d’exi
ger pour le moins des garanties.
Il nous a, envers et contre
tous, lié pieds et poings avec une
froide obstination qui rappelle
celle des dictateurs.
I E Parlement s’est trouvé ainsi
u démuni de tout pouvoir.
Il n’a pu donner son avis ni
exprimer son sentiment, ni exer
cer son contrôle.
Il a été ramené au rôle qu’as
sumait, au temps du pétainisme,
le Conseil national dont M Pi
nay fut membre, au temps de
l’Etat dit français.
Quand le Parlement est ainsi
bafoué, méconnu, asservi, où
l’opinion peut-elle s’exprimer au
tre part que dans la rue ?
Est-ce ce que veut le gouver
nement ?
Nous sommes pour notre part
trop attachés au régime parle
mentaire pour ne pas le déplorer.
Le parlementarisme a sans
doute ses servitudes, mais il a
aussi sa grandeur.
Il doit être le forum où se dis
cute la chose publique, où les
opinions peuvent librement s’ex
primer, où l’Exécutif subit le
contrôle populaire et où se fixe,
à la lueur de débats, de discus
sions, de dialogues, le destin d’un
pays.
C’est là du moins ce que nous
pensons.
Aussi considérons-nous ces ac
cords, signés hors cette confron
tation d’idées, comme n’enga
geant que ceux qui par abus de
pouvoir y ont apposé leur pa
raphe.
Nous le disons en tant que ré
publicains, en tant que démocra
tes, en tant que patriotes, en
tant que Français.
André SAUCER.
Dans Bonn où
patrouille la police ...
Le traité avec
l’Allemagne
est signé ce matin
Une nouvelle note soviétique
proposait une fois de plus, hier, une
conférence immédiate des Quatre :
Les Occidentaux n 'en ont pas tenu compte
C ’EST dans Une atmosphère de lourde tension que se
sont achevées, pendant le week-end, les conversa
tions de Bonn entre MM. Adenauer, Acheson, Eden et
Robert Schuman. Un dernier « baroud d’honneur diplo
matique » a été timidement mené par le gouvernement
français. On a fait quelques
nouvelles concessions... Et
le traité séparé de 400 pa
ges a été déclaré prêt. Il
sera signé ce matin, à
10 heures Les ministres, nous di
sent les agences « n’on pas fait
mention » au cours de leurs con
versations de la note adressée in
extreinis par l’U.RSS pour ten
ter, une fois encore, de proposer
une négociation à quatre*,
Mais l’ambiance de cette ma
nœuvre n'a rien de triomphal.
Dans les salons de Bad-Godes-
berg décorés de pivoines, d’iris et
de coquelicots, où M. Adenauer
avait hier, en fin de journée
convié ses hôtes, les 600 convives
prêtaient avec inquiétude l’oreille
aux bruits du dehors.
Jean-Maurice HERMANN.
Suif* PAGE 5 - Col. 3*^
Arrêté hier
à son domicile
André
NOUVELLE
MENACE
STILcontre les
rédacteur
eu chef de
P“Humanité”
a été
écroué
a la
Santé
pour « incitation
à l'attroupement »
H IER matin, à la première
heure, sur mandat de M.
Baurès, juge d’instruction.
André Stil, rédacteur en chef de
1' « Humanité » a été arrêté à
son domicile, à Livry-Gargan.
Cette arrestation a été opérée à
la suite d’un éditorial de notre
confrère paru dans 1’ « Huma
nité » de samedi, relatant les di
verses manifestations £le vendredi
contre la venue en France du gé
néral Ridgway, et qui se termi
nait ainsi : « C’est aussi pour
quoi, encouragés par les succès
d’hier et approu
vant l’appel lan
cé par le mouve
ment de la Paix,
tous se disent :
Et maintenant,
mercredi, à la
République ! j>
C’est pour cette
simple phrase
qu’André Stil, in
culpé de provo
cation à l’attrou
pement, a été
écroué hier dans
la soirée, à la
prison" de la
Santé.
On se croirait,
vraiment, ramené
brutalement d’un
siècle en arrière,
sous l’Empire.
Avec la différen
ce cependant que
sous l’Empire
aucune loi ne ga
rantissait la li
berté de la pres
se êt de la per
sonne du jour
naliste.
Ou encore M.
Pinay est-il han
té par la nostal
gie de Vichy ?
Mais aujour
d’hui nous vivons — du moins
officiellement — sous un régime
républicain où les droits et les
libertés essentielles de l’homme
et du citoyen ont été solennelle
ment réaffirmés par la Consti
tution.
Marcel FOURRIER.
JH Suite PACE 3 ■ Col. 1 «H
prisonniers
DE KOJÉ
Les troupes
américaines
renforcées se
préparent à
prendre le
camp d'assaut
Tokio, 24 mai.
D ES détachements britanni
ques. canadiens et grecs
viennent d’être envoyés en
renfort dans rîle de Kojs, où les
forces américaines du général
Boatner s’apprêteraient à prendre
ctassaut le camp des 80000 pri
sonniers coréens et chinois.
Suite PAGE 5
★
Col. 7«
Ci-dessous :
Les gardiens américains pa
trouillent sans cesse autour d,u
camp de Koje, où les prisonniers
ont dressé de nouvelles pancartes
de protestation contre les bruta
lités dont ils sont victimes. (Ra
dio-Photo).
PARTIS DE FONTVIELLE HIER A L’AUBE
LITALIE
A VOTÉ
DANS LE
CALME
(Lire nos inform. page 5.)
LA VEILLE DE LA FÊTE DES MÈRES
Une femme
“ qui ne pouvait que le rendre malheureux "
abandonne
son bébé...
dans le couloir d’un immeuble
L’ELECTRICIEN QUI A TROUVE L’ENFANT
SE DECLARE PRET A
L’ADOPTER
Manifestations dans
toute la France
pour la libération
de Messali Hadj
3 AUTRES
NÛRÜ-AFRI
CAINS ONT
SUCCOMBÉ
V ENDREDI dernier, une
grande journée de protesta
tion s’est déroulée en France
et en Algérie contre la déporta
tion de Messali Hadj et la ré
pression qui fait actuellement de
si nombreuses victimes, en Afri
que du Nord. Nous avons annon
cé, samedi matin, le décès d’un
ouvrier de Montbéliard, à la suite
du matraquage dont il avait été
l’objet de la part des C.R.S. On
apprend à présent que trois au
tres ouvriers algériens sont morts,
JH Suite PAGE 3 • CoL 2
PAR MILLIERS,
LES PARISIENS
ONT DÉFILÉ
DEVANT LE MUR
DES FÉDÉRÉS
Une fois de plus, hier après-
midi, les Parisiens se sont retrou
vés sur les lieux où M. Thiers, il
y a 81 ans, fit assassiner le dernier
carré des combattants de la Com
mune. Par dizaines de milliers, ils
sont, une fois de plus, montés
parmi les tombes jusqu’au Mur
des Fédérés, le « Mur » des dé
fenseurs de la République, devant
lequel frissonnaient dans le vent
les drapeaux de toutes les grandes
organisations populaires. Le défilé
s’est poursuivi plusieurs heures
durant devant le Mur, que ca
chaient des milliers de gerbes et
de couronnes.
Le matin, une délégation de
membres de la S.F.I.O. avait dé
posé une gerbe.
Acculé aux aveux
DE RÉCY
LACHE DES
BRIBES DE
VÉRITÉ...
Compte rendu d’audience de Madeleine JACOB
P OUR y croire, à ce coup de
théâtre, de mauvais théâtre,
interprété par un mauvis ca-
médien, il eût fallu qu’il se pro
duisit au premier jour, quand
nous n’avions pas encore eu le
loisir de jauger le personnage, de
connaître de lui quelques-uns de
ses tours et de ses détours. Alors,
oui peut-être, alors seulement
nous eût-il été possible de nous
associer à l’émotion générale qui
étreignit une partie de l’auditoire,
n’épargna pas la Cour et quelques
jurés dont certains donnèrent les
marques du plus profond boule
versement.
Trop tard, de Récy ne peut plus
nous tromper. Sa vérité, à l’ins
tar des bons d’Arras, est falsifiée.
La parcelle de vérité qu’il jeta
en pâture à la Cour, dans le but
d’apaiser sa fringale de lumière,
qu’était-ce pour lui sinon un peu
de lest dont il se déchargeai!
pour mieux reprendre le départ.
>■ Suite PACE 3 - Col. 6^»
U NE très jolie petite fille
aux boucles brunes
aux yeux rieurs, âgée de
dix mois environ, a été
abandonnée, samedi matin,
par sa mère dans le couloir
d’un immeuble, 20 bis, rue
Hippolyte-Maindron (14 e ).
Elle était proprement ha
billée. Malgré de sérieuses
investigations, le bébé n’a
pas encore été identifié. I
a été confié à l’hospice
Saint-Vincent-de-Paul.
JH Suite PAGE 3 - Col. 7 ^
3 chasseurs de pho
ques portés disparus:
77 morts
Londres, 25 mai. — Un mes
sage adressé de Tromso au
Lloyds annonce que trois navires
chasseurs de phoques norvégiens,
le « Brattind ». le «Varglimt» et
ie « Ringsel », sont considérés
comme perdus. Les trois équipa
ges totalisaient 77 hommes.
Vers la mi-avriL cinq navires
chasseurs de phoques avaient été
portés disparus dans l’Arctique
après une tempête.
La mort de
l'antiquaire nan-
céien : suicide
Nancy, 25 mai. — L’enquête a
définitivement conclu au suicide
de M- Mulot, l’antiquaire nancéien
découvert le 11 mai dans le canal
de la Marne au Rhin.
C’est le 8 mai que M. Mulot se
serait décidé à en finir en raison
de sa situation financière très pré
caire. Il se serait rendu près du
canal où il se serait blessé d’un
coup de rasoir. Celui-ci n’étant
pas mortel, il n’aurait pas eu la
force ou le courage de renouveler
son geste et se serait laissé glis
ser dans l’eau où la congestion le
surprit.
Les deux
"naufragés"
de rHÉRÉ-
TIQUE"
dérivent vers
Gibraltar
Ci-dessus :
Le docteur Bombard (à gauche)
et son compagnon Jack Palmer
(à droite), quelques minutes
avant que leur remorqueur les
ait abandonnés à leur « destin »
(Lire nos inf. en page 5)
I m ;\>
• *• I I
'! T ml ’ VS : r ,
Ces hommes ont vécu les
rêves dé votre enfance
LE MONDE SOUTERRAIN
Cc.TnuO PEUT RÉSERVER
ENCORE DES AVENTURES
MOUVEMENTEES
(Lire en page 4
l’article de Nor
bert CASTERET.)
s'effondre : 3 morts
Lisieux, 25 mai. — Un éboulement s’est pro
duit dans une champignonnière de La Folletière-
Abenon, près d’Orbec. Cinq ouvriers étaient en
train de recueillir la marne en raclant le sol au
moyen d’une binette. Deux d’entre eux ont pu
s’échapper. Mais les trois autres, Marcel Filoche,
Georges Chapet et Baptiste Saccomandi, ont
été tués.
Le Quotidien républicain de Paris
6, boulevard Poissonnière (IX* 5 ). — Téléphone : PRO. 66-94 et la suite
LUNDI 26
M A I
[147* jour de
1952
N° 2.398 - 8* année
15 FRANCS
Donnée contre le sentiment public et sans consulter le Parlement
LA SIGNATURE DE M. R. SCHUMAN
m
LE DIMANCHE SPORTIF
CYCLISME. Le Hollandais Van Est vau t*
queur d’un monotone Bordeaux-Paris. Diot second ,
L’Italien Blanchi a remporté le Circuit d’Auvergne.
— Rossellini vainqueur final du Circuit des Six
Provinces.
FOOTBALL. — Nice, en battant Marseille, a
remporté finalement le titre de champion de France
BASKET. — L’équipe féminine de l’U.R.S.S .
a remporté brillamment le titre européen sans avoir
connu une seule fois la défaite.
AUTOMOBILE.— L’Italien Taruffi (sur Fer
rari) a remporté le 3 e Grand Prix de France, dis
puté hier à Montlhéry.
(Lire nos informations en page 6)
N’ENGAGE
PAS LA
FRANCE !
UJOURD’HUI à Bonn, MM. Robert Schuman, Eden,
Acheson et Adenauer doivent signer le traité sur
les accords contractuels et dès demain celui per
mettant à l’Allemagne de recouvrer sa Wehr-
macht, sa Luftwaffe et ses services de police plus
ou moins secrets.
Ainsi, de par la volonté
des Etats-Unis d’Amérique,
nous allons être appelés à
revoir ce contre quoi nous
avons lutté, ce dont nous nous
sommes libérés, es que nous
avons cru à jamais disparu : le
militarisme germanique et sa vo
lonté de puissance nietschéenne.
Etait-ce en vérité pour en ar
river là que nous avons participé
à la Résistance ?
Etait-ce pour voir nos rêves
d’indépendance nationale, de dé
sarmement et de paix brisés par
le chant triomphal du « Deutsch-
land Uber Ailes » que nous avons
espéré contre toute espérance ?
Etaîéce pour tomber dans la
servitude que nous avons com
battu le régime autoritaire de
Vichy, sa répression contre tout
ce qui était républicain et son
odieux racisme ?
I E gouvernement qui nous en-
** traîne ainsi dans la plus
folle, la plus dangereuse, la plus
déshevorante des aventures, ne
peut même pas arguer d’un ac
quiescement tacite du peuple
français-
Il le sait si bien que pour
pourxiivre sa politique pro-amé-
ricaine et pro-allemande, il a dû
aller jusqu’à fausser le libre jeu
du régime parlementaire, jusqu'à
accomplir une sorte de coup de
force vidant la République de sa
substance démocratique et libé
rale.
La commission des Affaires
étrangères de l’Assemblée, dont
le président, M. Bardoux, est un
modéré, a eu beau protester
contre cet autoritarisme agressif
et réclamer l’ouverture d'un dé
bat ; celle du Sénat, que préside
M. Marcel Plaisant, radical, an
cien représentant de la France
à la S.D.N., a eu beau faire en
tendre sa voix ; M. Edouard Her-
riot, président de l’Assemblée
comme il a été celui de la Cham
bre, a eu beau profiter de la
tenue du congrès radical pour
lancer à l’Exécutif un solennel
avertissement ; M. Jules Moch,
délégué de la France à la confé
rence de Washington, membre de
la S.F.I.O-, tout comme MM.
Naegelen et Salomon Grumbach
— des Alsaciens ceux-là — ont
eu beau intervenir dans le même
sens ; ce fut en vain.
La réponse du gouvernement a
été sèche, définitive.
Elle est tombée comme le cou
peret d’une guillotine.
M. Pinay n’a voulu donner au
cune explication ; il n’a accepté
aucun débat.
Il n’y a désormais plus rien
qu’un gouvernement ayant bru
talement et délibérément inter
rompu le dialogue devant exister
entre lui et l’opinion.
U PINAY s’est arrogé le droit
d’engager le pays en pla
çant ses représentants devant le
fait accompli.
Il ne s’est pas plus soucié des
propos d’un Herriot, d’un Plai
sant, d’un Bardoux, d’un Naege
len, que de ceux d’un Jacques
Duclos, communiste, d’un Mon*
teil, M.R.P., ou d’un Palewski,
M.R.P., qui à eux tous représen
tent la totalité de l’opinion fran
çaise.
Il a, contre leurs sentiments,
contre leur volonté, donné ordre
à M. Robert Schuman de signer
les traités.
Il n’a tenu compte ni de leur
angoisse, ni de leur souci d’exi
ger pour le moins des garanties.
Il nous a, envers et contre
tous, lié pieds et poings avec une
froide obstination qui rappelle
celle des dictateurs.
I E Parlement s’est trouvé ainsi
u démuni de tout pouvoir.
Il n’a pu donner son avis ni
exprimer son sentiment, ni exer
cer son contrôle.
Il a été ramené au rôle qu’as
sumait, au temps du pétainisme,
le Conseil national dont M Pi
nay fut membre, au temps de
l’Etat dit français.
Quand le Parlement est ainsi
bafoué, méconnu, asservi, où
l’opinion peut-elle s’exprimer au
tre part que dans la rue ?
Est-ce ce que veut le gouver
nement ?
Nous sommes pour notre part
trop attachés au régime parle
mentaire pour ne pas le déplorer.
Le parlementarisme a sans
doute ses servitudes, mais il a
aussi sa grandeur.
Il doit être le forum où se dis
cute la chose publique, où les
opinions peuvent librement s’ex
primer, où l’Exécutif subit le
contrôle populaire et où se fixe,
à la lueur de débats, de discus
sions, de dialogues, le destin d’un
pays.
C’est là du moins ce que nous
pensons.
Aussi considérons-nous ces ac
cords, signés hors cette confron
tation d’idées, comme n’enga
geant que ceux qui par abus de
pouvoir y ont apposé leur pa
raphe.
Nous le disons en tant que ré
publicains, en tant que démocra
tes, en tant que patriotes, en
tant que Français.
André SAUCER.
Dans Bonn où
patrouille la police ...
Le traité avec
l’Allemagne
est signé ce matin
Une nouvelle note soviétique
proposait une fois de plus, hier, une
conférence immédiate des Quatre :
Les Occidentaux n 'en ont pas tenu compte
C ’EST dans Une atmosphère de lourde tension que se
sont achevées, pendant le week-end, les conversa
tions de Bonn entre MM. Adenauer, Acheson, Eden et
Robert Schuman. Un dernier « baroud d’honneur diplo
matique » a été timidement mené par le gouvernement
français. On a fait quelques
nouvelles concessions... Et
le traité séparé de 400 pa
ges a été déclaré prêt. Il
sera signé ce matin, à
10 heures Les ministres, nous di
sent les agences « n’on pas fait
mention » au cours de leurs con
versations de la note adressée in
extreinis par l’U.RSS pour ten
ter, une fois encore, de proposer
une négociation à quatre*,
Mais l’ambiance de cette ma
nœuvre n'a rien de triomphal.
Dans les salons de Bad-Godes-
berg décorés de pivoines, d’iris et
de coquelicots, où M. Adenauer
avait hier, en fin de journée
convié ses hôtes, les 600 convives
prêtaient avec inquiétude l’oreille
aux bruits du dehors.
Jean-Maurice HERMANN.
Suif* PAGE 5 - Col. 3*^
Arrêté hier
à son domicile
André
NOUVELLE
MENACE
STILcontre les
rédacteur
eu chef de
P“Humanité”
a été
écroué
a la
Santé
pour « incitation
à l'attroupement »
H IER matin, à la première
heure, sur mandat de M.
Baurès, juge d’instruction.
André Stil, rédacteur en chef de
1' « Humanité » a été arrêté à
son domicile, à Livry-Gargan.
Cette arrestation a été opérée à
la suite d’un éditorial de notre
confrère paru dans 1’ « Huma
nité » de samedi, relatant les di
verses manifestations £le vendredi
contre la venue en France du gé
néral Ridgway, et qui se termi
nait ainsi : « C’est aussi pour
quoi, encouragés par les succès
d’hier et approu
vant l’appel lan
cé par le mouve
ment de la Paix,
tous se disent :
Et maintenant,
mercredi, à la
République ! j>
C’est pour cette
simple phrase
qu’André Stil, in
culpé de provo
cation à l’attrou
pement, a été
écroué hier dans
la soirée, à la
prison" de la
Santé.
On se croirait,
vraiment, ramené
brutalement d’un
siècle en arrière,
sous l’Empire.
Avec la différen
ce cependant que
sous l’Empire
aucune loi ne ga
rantissait la li
berté de la pres
se êt de la per
sonne du jour
naliste.
Ou encore M.
Pinay est-il han
té par la nostal
gie de Vichy ?
Mais aujour
d’hui nous vivons — du moins
officiellement — sous un régime
républicain où les droits et les
libertés essentielles de l’homme
et du citoyen ont été solennelle
ment réaffirmés par la Consti
tution.
Marcel FOURRIER.
JH Suite PACE 3 ■ Col. 1 «H
prisonniers
DE KOJÉ
Les troupes
américaines
renforcées se
préparent à
prendre le
camp d'assaut
Tokio, 24 mai.
D ES détachements britanni
ques. canadiens et grecs
viennent d’être envoyés en
renfort dans rîle de Kojs, où les
forces américaines du général
Boatner s’apprêteraient à prendre
ctassaut le camp des 80000 pri
sonniers coréens et chinois.
Suite PAGE 5
★
Col. 7«
Ci-dessous :
Les gardiens américains pa
trouillent sans cesse autour d,u
camp de Koje, où les prisonniers
ont dressé de nouvelles pancartes
de protestation contre les bruta
lités dont ils sont victimes. (Ra
dio-Photo).
PARTIS DE FONTVIELLE HIER A L’AUBE
LITALIE
A VOTÉ
DANS LE
CALME
(Lire nos inform. page 5.)
LA VEILLE DE LA FÊTE DES MÈRES
Une femme
“ qui ne pouvait que le rendre malheureux "
abandonne
son bébé...
dans le couloir d’un immeuble
L’ELECTRICIEN QUI A TROUVE L’ENFANT
SE DECLARE PRET A
L’ADOPTER
Manifestations dans
toute la France
pour la libération
de Messali Hadj
3 AUTRES
NÛRÜ-AFRI
CAINS ONT
SUCCOMBÉ
V ENDREDI dernier, une
grande journée de protesta
tion s’est déroulée en France
et en Algérie contre la déporta
tion de Messali Hadj et la ré
pression qui fait actuellement de
si nombreuses victimes, en Afri
que du Nord. Nous avons annon
cé, samedi matin, le décès d’un
ouvrier de Montbéliard, à la suite
du matraquage dont il avait été
l’objet de la part des C.R.S. On
apprend à présent que trois au
tres ouvriers algériens sont morts,
JH Suite PAGE 3 • CoL 2
PAR MILLIERS,
LES PARISIENS
ONT DÉFILÉ
DEVANT LE MUR
DES FÉDÉRÉS
Une fois de plus, hier après-
midi, les Parisiens se sont retrou
vés sur les lieux où M. Thiers, il
y a 81 ans, fit assassiner le dernier
carré des combattants de la Com
mune. Par dizaines de milliers, ils
sont, une fois de plus, montés
parmi les tombes jusqu’au Mur
des Fédérés, le « Mur » des dé
fenseurs de la République, devant
lequel frissonnaient dans le vent
les drapeaux de toutes les grandes
organisations populaires. Le défilé
s’est poursuivi plusieurs heures
durant devant le Mur, que ca
chaient des milliers de gerbes et
de couronnes.
Le matin, une délégation de
membres de la S.F.I.O. avait dé
posé une gerbe.
Acculé aux aveux
DE RÉCY
LACHE DES
BRIBES DE
VÉRITÉ...
Compte rendu d’audience de Madeleine JACOB
P OUR y croire, à ce coup de
théâtre, de mauvais théâtre,
interprété par un mauvis ca-
médien, il eût fallu qu’il se pro
duisit au premier jour, quand
nous n’avions pas encore eu le
loisir de jauger le personnage, de
connaître de lui quelques-uns de
ses tours et de ses détours. Alors,
oui peut-être, alors seulement
nous eût-il été possible de nous
associer à l’émotion générale qui
étreignit une partie de l’auditoire,
n’épargna pas la Cour et quelques
jurés dont certains donnèrent les
marques du plus profond boule
versement.
Trop tard, de Récy ne peut plus
nous tromper. Sa vérité, à l’ins
tar des bons d’Arras, est falsifiée.
La parcelle de vérité qu’il jeta
en pâture à la Cour, dans le but
d’apaiser sa fringale de lumière,
qu’était-ce pour lui sinon un peu
de lest dont il se déchargeai!
pour mieux reprendre le départ.
>■ Suite PACE 3 - Col. 6^»
U NE très jolie petite fille
aux boucles brunes
aux yeux rieurs, âgée de
dix mois environ, a été
abandonnée, samedi matin,
par sa mère dans le couloir
d’un immeuble, 20 bis, rue
Hippolyte-Maindron (14 e ).
Elle était proprement ha
billée. Malgré de sérieuses
investigations, le bébé n’a
pas encore été identifié. I
a été confié à l’hospice
Saint-Vincent-de-Paul.
JH Suite PAGE 3 - Col. 7 ^
3 chasseurs de pho
ques portés disparus:
77 morts
Londres, 25 mai. — Un mes
sage adressé de Tromso au
Lloyds annonce que trois navires
chasseurs de phoques norvégiens,
le « Brattind ». le «Varglimt» et
ie « Ringsel », sont considérés
comme perdus. Les trois équipa
ges totalisaient 77 hommes.
Vers la mi-avriL cinq navires
chasseurs de phoques avaient été
portés disparus dans l’Arctique
après une tempête.
La mort de
l'antiquaire nan-
céien : suicide
Nancy, 25 mai. — L’enquête a
définitivement conclu au suicide
de M- Mulot, l’antiquaire nancéien
découvert le 11 mai dans le canal
de la Marne au Rhin.
C’est le 8 mai que M. Mulot se
serait décidé à en finir en raison
de sa situation financière très pré
caire. Il se serait rendu près du
canal où il se serait blessé d’un
coup de rasoir. Celui-ci n’étant
pas mortel, il n’aurait pas eu la
force ou le courage de renouveler
son geste et se serait laissé glis
ser dans l’eau où la congestion le
surprit.
Les deux
"naufragés"
de rHÉRÉ-
TIQUE"
dérivent vers
Gibraltar
Ci-dessus :
Le docteur Bombard (à gauche)
et son compagnon Jack Palmer
(à droite), quelques minutes
avant que leur remorqueur les
ait abandonnés à leur « destin »
(Lire nos inf. en page 5)
I m ;\>
• *• I I
'! T ml ’ VS : r ,
Ces hommes ont vécu les
rêves dé votre enfance
LE MONDE SOUTERRAIN
Cc.TnuO PEUT RÉSERVER
ENCORE DES AVENTURES
MOUVEMENTEES
(Lire en page 4
l’article de Nor
bert CASTERET.)
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