Titre : La Dépêche : journal quotidien
Éditeur : [s.n.] (Toulouse)
Date d'édition : 1937-08-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327558876
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 août 1937 30 août 1937
Description : 1937/08/30 (A68,N25201). 1937/08/30 (A68,N25201).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG09 Collection numérique : BIPFPIG09
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Description : Collection numérique : Presse locale Collection numérique : Presse locale
Description : Collection numérique : Presse quotidienne Collection numérique : Presse quotidienne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4138768b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10171
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2019
LA DÉPÊCHE
45'EDITION 5" DU MATIN
I^MENTS
IV AP 9 vi. 9 HOM 1 AS
H 36 ff. 68 tr. 1 30 fr.
B. eifr. 120 fr. 236 Ir.
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.JOURNAL DE LA DÉMOCRATIE Le Petit Toulousain
18 ÉDITIONS
I. H ""VIENNE, DORDOGME Cnitusit
j INDUE, ALLIER. - 2. PYR .Ontryî '
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40 CENTIMES
LUNDI 30 AOUT 1937 1 I
IDÉES ET DOCTRINES
France - Italie
I ja France et l'Italie, si l'or
^ ^me leurs rapports « dans ur.
aime et raisonnable >, on de-
^ dure qu' « il n'y a pas ma-
I un drame >.
1 enregistrerons ces paroles
du duce. Nous dirons plus :
rtstine les deux nations à une
'^ration confiante et à une
.if amitié.
malentendus, l'hostilité plus
hargneuse des deux der-
s années a fait à l'une et à
L assez de mal.
; la France, le dommage est
.?( : risque accru pour nos
les qu'il nous faut garder
Lant de Belfort à Nice, aussi
'0 de Dunkerque à Belfort,
Je point parler des Pyrénées;
;;15 ;lement de nos amitiés dans
de l'Europe Centrale qui se
"jent comment les forces fran-
cs protègeront contre une
.'.[on qui bénéficierait de la
'Icité ou de la complaisance de
r préoccupation sérieuse pour
Vjjsons Impériales en Médi-
u d'insister. Mais il ne con-
cède fermer les yeux à ces
Ldésagréables. Sous-estimer
'.JtI&Jlce du facteur italien dans
'aisatlon de la sécurité fran-
! tomme quelques-uns le font
freinent, c'est mal servir le
¡le dommage n'apparaîtra pas
;:e du côté italien si l'on veut,
le demande M. Mussolini,
i;er les choses « dans un es-
lime et raisonnable », c'est-à-
:suppose, en se dégageant des
1I d'une propagande à grand
sre, habile à grossir les suc-
in jour, au risque de ne pas
exactement les risques des
:alns.
télèbre l'axe Rome-Berlin. Y
:.on une garantie contre un
: venant de France? Mais la
::e de ce côté-là est parfai-
; inutile' , les intentions man-
et on la paye au prix fort :
:once à protéger l'Autriche,
quelle, il n'y a pas longtemps,
:i;sait; on ne se soucie pas
[Tchécoslovaquie; peut-être
pire que de ne pas s'en sou-
feu remettrait-on désormais
Jugoslavie, rivale d'hier, pour
ectlon de la route de Trieste
une menace qui semble avoir
îlité des lois historiques? ZD
dans ce bassin du Danijtoe
i paraissait vouloir prendre,
as en partie, la place laissée
iir l'écroulement de la mo-
? des Habsbourg, on laisse la
:ande ouverte à l'Ailemagne.
;arde maintenant vers le Sud,
a Méditerranée, vers l'Afri-
On le proclame devant le
■ : le centre de l'Empire est
ais en Sicile.
: une politique qui se tient,
1S abandons et quelques dan-
'J'elle implique.
; s'imagine-t-on pouvoir tenir
iiterranée à la fois contre la
■ et contre l'Angleterre?
rompre l'axe Paris-Londres
sans doute une tâche au
aussi difficile que de rompre
-ome-Berlin.
fier du nouvel Empire, non
a'son. Mais l'axe Rome-Berlin
assure même pas les condi-
lé¡Qntaires de la vie.
Singulière prétention à l'au-
e dans une mer fermée dont
''lX issues seraient solidement
! Par l'adversaire. Nous ne
Plus au temps des Romains
^Méditerranée n'est plus le
^ Faute d'entente avec l'An-
J c'est-à-dire aussi avec la
empire n'est plus qu'un
^Empire en vase clos!
'. nee souhaite cette entente.
^aucune raison d'être jalouse
. ® ni de la craindre. Elle a
: au qui s'étend magnifique-
large des mers et des
1 la terre proche d'Afri-
; ' elle pas prouvé, ne fut-ce
« façon dont elle a mis au
i»! ® la Pénétration italienne
" base de Djibouti, qu'elle
L envisage plus volontiers la collabo
i ration que les disputes.
Où donc est l'obstacle?
L'opposition des doctrines? M
Mussolini l'indique avec quelque in
i sistance dans son discours de Pa.
lerme. Il n'y a certes aucune chanci
: qu'un régime de dictature à l'ita.
lienne séduise la majorité des Fran-
çais. Mais ils sont nombreux à pro.
fesser que chaque peuple règle se:
affaires intérieures comme il l'en-
tend. J'en sais même qui ont eu le
courage de trouver assez mal chois:
ce terme d'antifacisme qui sert s:
volontiers de mot de ralliement aus
partis de gauche. On ne pourrait en
effet tirer cette déduction que la
politique des gauches a une pointe
particulière contre l'Italie. Or, l'ex-
pression ne vise d'ordinaire que les
adversaires du dedans, et en parti-
lier ces ligues turbulentes qui paru-
rent certain jour mettre en péril nos
libertés, et auxquelles on doit le
Front populaire.
Les théories du Führer avec leur
apologie de la race et leur grossier
antisémitisme répugnent au moins
autant à la plupart de nos amis que
le corporatisme autoritaire du Duce;
et beaucoup d'entre eux, n'est-il pas
vrai? tout en étant partisans de re-
lations amicales avec la Russie des
soviets, n'admirent pas davantage
la dictature de là-bas, dont il appa-
raît suffisamment qu'elle n'est pas
plus respectueuse de la liberté de
l'esprit et de ce que nous considé-
rons en France comme les droits
| Imprescriptibles de la personne hu-
maine.
L'obstacle n'est donc pas là; se-
rait-il dans « l'idolâtrie » que l'on a
chez nous « pour les idoles de Ge-
nève? » Le sujet est plus délicat et
il serait plus long de s'en expliquer,
Nous ne jetterons point par-dessus
bord la Société des Nations. Mais
elle a été créée pour organiser la
paix, non pour perpétuer les discus-
sions entre les peuples. Le temps ne
semble-t-il pas venu d'en finir avec
une querelle dont il ne peut rien
sortir de bon? Quoi qu'on pense de
l'affaire éthiopienne, on s'accordera
sans doute à penser qu'elle fut de j
notre côté. le modèle des affaires
mal conduites. En faut-il faire grief
à cette habileté trop réaliste dont
un de nos plus spirituels orateurs
parlementaires a dit qu'elle n'était
qu'un « machiavélisme de grande
banlieue ». ou à ce verbalisme juri-
dique auquel on reproche d'avoir
trop sacrifié au culte irréaliste des
« universaux 2>? On en pourrait
longtemps discuter. H serait mieux
de n'en plus parler. Là encore il n'y
a pas — ou il n'y a plus — matière
à un drame. #
Mais le drame pourrait venir
d'ailleurs.
Une phrase du discours de Pa-
lerme nous promet « une concilia-
tion durable et définitive entre la
route et la vie ». Nous avons compris.
La Méditerranée est Dour l'Angle-
terre une route; elle est pour l'Italie
sa vie même. Mais l'Italie doit com-
prendre qu'elle est aussi pour la
France une route nécessaire vers
ses Dossessions lointaines, et aussi
sa vie, placée Qu'elle est entre ces
deux moitiés d'elle-même que sont
ses provinces d'Europe et ses provin-
ces d'Afrique. La France ne pour-
rait pas tolérer qu'on l'oublie. Nous
pouvons diverger entre nous d'opi-
nion sur le degré de sincérité Qu'il
faut accorder à cette prétendue croi-
sade contre le bolchevisme qui a
conduit les chemises noires en Es>
pagne. Nous serions tous d'accord,
j'en suis certain, de la droite à la
gauche, si la prétention se précisait
d'établir aux Baléares, dans le Riff
ou aux Canaries des bases perma-
nentes qui nous menaceraient dans
notre existence même.
On a donné, paraît-il, à l'Angle-
terre, l'assurance qu'il n'en saurait
être question. Il ne peut y avoir en-
tre l'Italie et la France de « conci-
liation durable et définitive > tant
qu'on n'aura pas l'absolue certitude
que cette assurance est une réalité.
Aimé BERTHOD
Sénateur du Jura,
Ancien ministre.
LA CHASSE CHERE
1., e,t!? la chasse.
' e Permis a dimi-
UWCr cst hors de prix.
*'n CI C3 Uuy Rocca.)
UN AVION
s'écrase en Angleterre
L'un des passagers est tué, le pi-
lote et l'autre passager sont
grièvement blessés
Londres, 29 août. — Un avion parti-
culier piloté par un Français, M. Keim,
et dans lequel avaient pris place deux
Anglais, s'est écrasé cette nuit à Amers-
ham, dans le comté de Buckingham.
L'un des passager- a été tué sur le
coup. Le pillote et l'autre passager ont
été sérieusement blessés. C'est en es-
sayant d'atterrir dans un champ que
l'appareil s'est abattu après avoir tou-
ché un câble à haute tension.
L'avion est complètement détruit.
La fièvre typhoïde à bord
d'un paquebot allemand
New-York. 29 août. — Le paquebot.
allemand « Hansa », arrivé hier à New-
YQrk avec vingt-quatre membres de
son équipage atteints de fièvre typhoïde.
partira pour Hamtourg, ce matin, à
4 h. (G. M. T > sans passagers. Il ne fera
pas esc3'? à Southsmpton et Cher'cx;arg.
1 Les ?25 passagers qui devaient em-
bl' ii-zr pour l'Europe sur le « Hansa »
' pa.» ront sur d'autres navires.
LA GUERRE D'ESPAGNE
L'OFFENSIVE
DES REPUBLICAINS
EN ARAGON
A-T-ELLE ARRÊTE
LA PROGRESSION
DES REBELLES
DANS LES ASTURIES ?
▼
Si l'offensive républicaine d'Ara-
gon n'efface pas la gravité de la dé-
faite de Santander, il est incontes-
table que la vigueur avec laquelle
elle se poursuit a surpris l'état-ma-
jor insurgé et l'état-major italien
qui sous-estimaient la valeur du
commandement républicain.
Le dessein visible des loyalistes
est de déborder Teruel et de pren-
dre Saragosse. Mais les insurgés ex-
pliquent leurs échecs acteuls sur le
front d'Aragon en disant qu'il ne
mulet, les premiers dans San-
effectifs
de
A dos l'armée de rebelle entrent le bombar-
tander fort éprouvé par
dement.
1 (Photo France-Presse.),
s'agit pas là, pour eux, d'un front
continu et qu'il est toujours facile,
en y mettant le prix, d'y opérer,
non des percées, mais des poussées.
Toute la question est de savoir
quelle pourra'être l'ampleur et la
pénétration de ces poussées. A
l'heure actuelle, les républicains at-
taquent par vagues d'infanterie pré-
cédées par de nombreux tanks.
Le général Queipo de Llano, dans
ses fameux monologues de Séville,
reconnaît que les gouvernementaux
disposent, en Aragon, d'un nom-
breux et important matériel.
LA SITUATION ECONOMIQUE FRANÇAISE
« La prospérité, dit M. Chautemps,
dépend moins de la satisfaction de reven-
dications particulières que d'une politique
d'ordre financier et de production accrue.»
« L'œuvre cohérente de redressement, a-t-il ajouté,
sera poursuivie avec ténacité, sans renoncer à
d'utiles réformes sociales judicieusement
étudiées »
Une entreprise de redressement
économique poursuivie suivant de
saines méthodes et selon des règles
de bon sens, telle est celle à laquelle
s'attache le gouvernement actuel et
qu'a défini le président Chautemps
dans le discours qu'il a prononcé en
Loir-et-Cher.
Pour bien comprendre la portée
de ce discours et sa véritable signi-
fication, il convient d'abord de voir
quelles sortes de critiques rencon-
tre la politique gouvernementale
dans le moment présent.
Nous entendons d'abord protester
contre ceux qui voudraient que l'on
revînt sur l'œuvre sociale construite
pendant la première année de la lé-
gislature actuelle. Le malaise écono-
mique n'aurait, à leurs yeux, d'au-
tres causes que la loi de quarante
heures, les congés payés, les con-
trats collectifs. Il suffirait, d'après
eux, de supprimer d'un trait de
plume toutes ces réformes pour que
pût aussitôt renaître la prospérité,
pour que fût restaurée l'économie
française. Est-ce là un langage de
bon sens? Sont-ce là des critiques
rationnelles? Qui peut raisonnable-
ment supposer, alors même que tel-
les seraient les causes du malaise —
ce qui n'est pas — qu'on puisse re-
venir sur ce qui est acquis?
Aussi bien le président. Chautemps
ne s'arrête-t-it pas à examiner de
semblables suggestions. Il dit posé-
ment, mais fermement, qu'il ne sau-
rait être question de renoncer à
d'utiles réformes sociales, mais ces
réformes sociales, pour être fécon-
des, pour être solides, doivent être,
a-t-il dit, judicieusement étudiées
et progressivement réalisées.
Telle est la première tâche du
gouvernement, une tâche dont le
monde du travail, la C. G. T. ont
non seulement compris la nécessité,
mais encore senti qu'il fallait s'y as-
socier.
Car voilà bien à quoi tend l'en-
quête sur la production que mène-
ront les représentants de l'Etat,
ceux du patronat, ceux du travail,
M, CHAUTEMPS
(Photo Stella Presse.)
avec souplesse ou, plus exactement
encore, avec équité.
En somme, le problème qui se
pose n'est pas de détruire une lé-
gislation récente, mais de l'appli-
quer. La loi n'est pas une construc-
tion de l'esprit. C'est, a dit le philo-
sophJ du dix-huitième siècle, un]
rapport nécessaire entre les choses.
Elle se fonde sur l'expérience et non
sur une vue idéale et uniforme.
Donc, redressement économique
non en réformant ni en détruisant
la législation sociale, mais en sa-
chant l'appliquer grâce à la colla-
boration de toutes les parties inté-
ressées.
LA GUERRE SINO-JAPONAISE
Les préoccupations britanniques
s'aggravent
EN PRÉSENCE DE LA MULTIPLICATION DES INCIDENTS
INTERNATIONAUX
L'activité des diplomaties anglo-
saxonnes dans le conflit sino-nip-
pon a été assez précise et assez fer-
me pour permettre, au seuil de la
semaine qui s'ouvre, d'envisager avec
un peu moins d'alarme les risques
que l'incendie extrême-oriental fait
zourir aux intérêts occidentaux et
rl' la paix mondiale.
La fermeté de l'attitude britanni-
que, venant après une longue pé-
riode de mansuétude, doit amener
le Japon à reconsidérer certains de
s es desseins et à tirer les conclusions
nécessaires de l'avertissement très
-::lair qu'il a reçu, d'autant que
Vavertissement britannique est com-
plèté par une note, vraisemblable-
ment inspirée, venue de Washing-
ton et qui affirme que les Etats-
Unis contraints, malgré leur répu-
gnance, à entrer dans la course aux
armements, entendent, aussi bien
ians le domaine aérien que dans le
iomaine naval, être aussi forts que
n'importe quelle puissance
Les milieux dirigeants japonais,
lui savent ce que parler veut dire,
rz.e doivent certainement pas sous.
zstimer une pareille situation t
Enfin, la diplomatie française,
non seulement ne reste pas inactive,
mais étudie et prépare un grand
coup de partie qui consisterait à la
fois, à appuyer un appel de la China
à la S. D. N. et à faire collaborer leq
Etat-Unis à cette médiation tentee
par Genève.
Ne nous berons pas d'illusions di-
plomatiques trop prometteuses, mais
cette éventualité, cette possibilité
d'un axe Londres-Paris-Washing-
ton concernant le conflit d'Extrême-
Orient rendraient à la diplomatie
des nations pacifiques une initiative
que les peuples dictatoriaux sem-
blaient leur enlever depuis quelque
temps.
Pour ce qui est de la situation des
hostilités proprement dites, elle con-
tinue à étre assez confuse. Dans la
Chine du Nord des combats meur-
triers se poursuivent et il est visi-
ble que les Japonais veulent s'empa-
rer de la ligne ferrée Pékin-Suyian,
dont la possession serait évidem-
rnentt, importante pour eux en cas
de conflit avec la . Russie.
l'ne famille chinoise fuit la guérit», son pauvre avoir entassé sur le chariot
traditionnel à une roue*
f * (Photo S. A. P. R. A.)
UNE NOUVELLE
MUTINERIE
A ANIANE
Sur trente-cinq pupilles
évadés, trente-deux
ont été repris
De notre envoyé spécial :
Montpellier 29 août. — Comme
nous l'avons annoncé dans nos der-
nières éditions, une nouvelle muti-
nerie a éclaté, la nuit dernière, au
pénitencier d'Aniane, qui a été oc-
cupé par la garde mobile.
Un gendarme, surpris dans l'obs-
curité par un groupe de mutins, eut
son mousqueton brisé. Il fut délivré
à temps. Une dizaine de colons en
profitèrent pour s'évader, ce qUli:
porte le nombre total des évasions
à quatorze.
Des renforts de police et les auto-
rités sont arrivés sur les lieux. M.
Max Martin, secrétaire général de
la préfecture, et M. Brives, chef ad-
joint du cabinet du préfet de l'Hé-
rault, refirent une nouvelle fois le
chemin de la colonie pénitentiaire
et prirent immédiatement les mesu-
res qui s'imposaient; de nombreux
renforts, conduits par le capitaine
Jouanet et l'adjudant Boyer, arrivè-
rent sans tarder.
Entre temps, les gardiens, aidés
par des volontaires civils, avaient
réuni les pupilles dans la cour et les
avaient obligés à se coucher à même-
le sol. Ils ont d'ailleurs.passé la nuit
sous bonne garde.
Trente-deux colons arrêtés
Montpellier, 29 août. — onze pupilles
en fuite de la colonie pénitentiaire
d'Aniane, dont neuf s'étaient évadés la
nuit dernière, ont été arrêtés aujour-
d'hui, ce qui porte le total des arresta-
tions à trente-deux. Il en reste encore
trois à retrouver, les plus dangereux
d'ailleurs, ceux qu'on 'considère comme
les meneurs.
L'établissement est gardé en perma-
nence par la gendarmerie en prévision
de nouveaux incidents.
Les dégâts occasionnés par les mu-
tins dans la nuit de vendredi s'élèvent
à 2.500.000 francs.
L'enquête judiciaire
Montpellier. 2Q août. — M. Chante,
juge d'instruction à Montpellier, chargé
de l'information judiciaire ouverte sur
la mutinerie de la colonie pénitentiaire
d'Aniane. a pu établir l'ordre chrono-
loginue des incidents de la nuit de ven-1
dredi à samedi. ~%
HOMMES ET CHOSES
Le Devoir des Démocraties
Dans un substantiel article, qu'il
m'a été infiniment agréable de lire
I dans La Dépêche, M. Edgar-Arsel
I Mowrer, l'éminent journaliste amé-
ricain, dont j'eus l'honneur d'être
l'hôte à Chicago, explique l'attitude
actuelle de ses compatriotes à
l'égard de l'Europe par plusieurs rai-
sons, dont l'une est leur déception
devant ce que personne n'hésitera à
appeler l'échec de la Société des
nations. L'étude de M. Mowrer s'in-
titule : « Le paradoxe de la politi-
que américaine ». Peut-être se de-
mandera-t-il avec moi si le para-
doxe n'est pas de déplorer uja évé-
nement dont on est, pour une cer-
taine mesure, l'artisan.
L'échec de la Société des nations,
on ne saurait trop le répéter, est la
condamnation des démocraties eu-
ropéennes telles qu'elles sont pour
l'instant; plus exactement, il est la
preuve que l'éducation de ces dé-
mocraties — cette éducation dont
M. Mowrer nous dit que l'Amérique
souffre de ne pas la voir plus déve-
loppée — est, sous certains rapports,
toute à faire.
Le chef du cabinet anglais, M.
Stanley Baldwin, l'a dit voici deux
ans, lors de l'affaire éthiopienne :
« Il n'y aura de véritable Société des
nations que le jour où les peuples
qui entendent garantir la sécurité
collective accepteront un risque de
guerre ». Or, les démocraties actuel-
les de l'Europe, dès l'instant qu'on
ne les attaque pas directement, n'ac-
ceptent pas de risque de guerre. Et
cela pour des raisons démocratiques,
je veux dire qui tiennent à la psy-
chologie de l'homme du peuple, tou-
jours avec le manque d'éducation
qui est présentement son cas.
: Cet homme du peuple pense au
jour le jour. Il n'admet pas que, si
l'heure actuelle est supportable, on
aille l'empoisonner pour conjurer un
mal qui n'arrivera peut-être pas. Il
ressemble à ces gens qui refusent de
se démunir d'une somme pour assu-
rer une maison dont on n'est pas sûr
qu'elle brûlera. Il n'a pas l'éducation j
nécessaire pour comprendre qu'on ]
doit savoir supporter un ennui au-
jourd'hui afin d'en éviter un pire
demain.
Il n'a pas non plus celle qu'il faut
pour comprendre que son pays peut
être frappé à mort bien ailleurs que
sur ses frontières et qu'un adver-
saire habile peut en faire une na-
tion de troisième ordre en ayant
bien soin de ne jamais l'attaquer de
front.
Ce manque d'éducation du peuple
est exploité par tous les sectaires.
Les uns, séides d'un pacifisme exta-
tique, systématiquement méprisant
des plus criantes réalités, lui cla-
ment qu'on veut le faire battre pour
des marchands de canons ou de
masques à gaz. Les autres, intéres-
sés à ménager les dictatures, l'as-
surent que les agissements de cel-
les-ci, en Ethiopie ou en Espagne, ne
le menacent nullement et qu'il ne
s'y opposerait que pour servir le jeu
d'une mystique asiatique. Encore
qu'en des locaux divers, le peuple
acclame toutes ces doctrines, parce
qu'elles portent fn semblant de jus-
tification à sa volonté bien arrêtée
de repousser tout risque de guerre,
fût-ce le plus sage.
A cette occasion, sachons dénon-
cer .les vraies responsabilités dans
L'échec de la Société des nations. On
peut admettre que les chefs des dé-
mocraties européennes n'ont pas
fait tout ce qu'ils devaient, surtout
3n ces dernières années, pour tenir
en respect telle puissance d'agres-
-ion. Mais on doit à la justice d'ajou-
ter que, s'ils l'avaient fait, avec l'ac-
ceptation de toutes les suites qu'eus-
sent pu créer leurs actes, ils eus-
sent été désavoués par l'immense
majorité de leurs peuples, qui sont
lonc les vrais responsables. M. La-
/al eût été désavoué par son peuple
lorsqu'il s'agissait, au moment de
L'affaire éthiopienne, de suivre l'An-
ïleterre; M. Eden eût été lâché par
e sien lorsqu'il eût été juste, devant
a réoccupation de la zone rhénane :
Dar les Allemands, d'aider la France.
chacun acceptait le pacte quand il
iervait ses intérêts et le repoussait
luand il servait ceux du voisin.
Proclamons-le : c'est à qui aura été '
e plus sensible à sa seule cause, le '
)lus méprisant de la cause com- j
nune. <
<
]
Dans ce tournoi d'égoïsmes d'où ]
levait sortir fatalement l'écroulé- <
rient, tout au moins virtuel, du
ribunal de Genève, l'Amérique |
L'a-t-elle pas fait sa partie? Ne la j
ait-elle pas encore? Je me demande <
parfois si elle ne la fait pas avec i
'lus de décision que quiconque. ^
Lors de mon dernier séjour aux t
:tats-Unis, il y a à peine trois mois, 1
e ne compte plus les Américains qui £
ne déclarèrent, non sans quelque i
ierté, que, si une guerre éclatait en 1
:urope, leur nation était résolue de £
L'y point intervenir. Comme cette j
ation, ainsi que l'observe M. Mow- c
er, tient fortement à son renom de t
îioralité, on n'articulait pas qu'on it
e moquerait de savoir qui serait 1
agresseur, le violateur du droit : £
lais on laissait entendre que ces £
hoses-là sont impossibles à établir.
u'il n'y aurait pas à faire de dis- _
inction entre les nations qui se bat-
tent, qu'elles seraient toutes respon-
sables de la guerre (« au-dessus de
la mêlée > était fort admiré), qu'au
nom même de la morale, la non-
intervention s'imposait. On ne ca-
chait pas qu'on regrettait d'être en-
tré dans la dernière guerre. Certes
il nous sied mal de condamner cet
isolationnisme d'un continent envers
un autre, alors que nous l'avons net-
tement pratiqué lors de l'affaire de
Mandchourie et recommençons avec
le conflit sino-japonais. Et certes
nous devons méditer les sympathies
pratiques dont M. Mowrer nous rap-
pelle que l'Amérique les témoigne à
l'Angleterre et à la France ; il n'est
pas interdit de penser qu'en dépit de
leurs déclarations, les Américains
seraient obligés d'entrer dans une
prochaine guerre (c'est, d'ailleurs,
pourquoi ils la craignent tant) et on
peut présumer qu'ils le feraient
dans le sens de nos vœux. Il n'en
demeure pas moins que la procla-
mation formelle de non-interven-
tion des Etats-Unis dans les conflits
de l'Europe quels qu'ils soient a
grandement encouragé les nations
de proie dans leurs coups de force
et découragé les autres dans leurs
velléités — combien infimes ! — de
résistance. Les regrets de l'Amérique
sur l'enterrement de la Société des
nations me rappellent un peu les
larmes des crocodiles.
*
* +
Comme tous les grands Etats,
l'Amérique n'a pas, sur la question
qui nous tient ici, une position uni-
que. A la fin d'une conférence que
je fis dans un grand centre intellec-
tuel du Midd]e-West, devant plu-
sieurs centaines de personnes, je
contai ce mot d'un de mes éminents
compatriotes, spécialiste en quelque
sorte des choses du Nouveau-Monde,
m'assurant, lors de mon premier dé-
part pour cette région, que j'allais y
éprouver un sentiment qui m'éton-
nerait : savoir que, malgré ses
effroyables divisions internes, l'Eu-
rope forme un bloc, et qu'en face de
ce bloc, il en existe un autre : l'Amé-
rique. Je déclarai que j'avais en effet
senti deux blocs, mais non pas ceux
qu'on m'annonçait ; que j'avais
senti, d'une part, le bloc des dicta-
tures, des pays sans liberté, dont le
leader était l'Allemagne, et de l'au-
tre, le bloc des démocraties : France,
Angleterre, Etats-Unis. En sorte que
la ligne de partage du monde n'était
pas sur l'Atlantique, mais sur le
Rhin. Puisse, terminai-je, votre na-
tion le comprendre ! Ces paroles,
qui invitaient clairement l'Amérique
à se proclamer solidaire des répu-
bliques occidentales et à accepter.
en tant que telle, un risque de
guerre, furent couvertes d'acclama-'
tions.
J;ajonte que l'acceptation de ce'
risque est le vrai moyen de suppri-
mer la guerre. Je cherche la nation
de proie qui oserait entreprendre
avec la certitude qu'elle va dresser
immédiatement contre elle le con-
sortium militaire France, Grande-
Bretagne, Etats-Unis. La démence
des dictateurs a ses limites. Je crois
même que, devant un adversaire dé-
cidé, ils deviennent des gens fort
nrudents
Julien BENDA.
les Enquêtes de La Dépêche
LES UNIVERSITES
BRITANNIQUES
ET LE PARLEMENT
II. — LES UNIVERSITÉS (1)
La réforme électorale de 1918 envoyait
i la Chambre des Communes quinze re-
présentants des universités du Royaume-
[Jni, Mais depuis qu'il a constitué l'Etat
ibre d'Irlande, M. de Valera garde Ces
;ielliJ, de sorte qu'il n'en vient plus que
iouze à Westminster.
Le corps électoral qui les y envoie se
:ompose, nous l'avons vu, de tous les
iiplômés qui se, sont fait inscrire sur
es listes établiés par les autorités de
eurs universités réciproques. Hommes
!Ï femmes y sont egalement admis,
lans les mêmes conditions, sauf pour
'âge qui est de vingt et un ans pour les
tommes et de trente ans pour des fem-
nes, conformément à la loi qui ac-
orda le vote à toutes les Anglaises.
Vestige du vote plural, avons-nous dit.
In effet, le fait qu'ils sont inscrits sur
es listes de leur université n'empêche
•as îles gradués de voter dans la circons-
ription où ils habitent, dans la com-
l1une sur les registres de laquelle ils
ont déjà inscrits. Donc, s'ils en récla-
lent le privilège, et ils n'y manquent
uère, tous les gradués d'université ont
n double vote.
Mais alors que pour exprimer leur
uffrage ordinaire de simple citoyen il
;ur faut aller déposer personnellement
sur bulletin dans l'urne, au bureau de
crutin de leur quartier,il leur est fioi-
ible de voter par correspondance pour
élection universitaire. Ainsi un gradué
'Oxford habitant Oxford, pourra vo-
;r pour l'un des candidats au siège ré-
arti à la circonscription et ensuite vo-
3r pour deux des candidats briguant
honneur de représenter l'Université.
'il habite ailleurs, en Angleterre, ou
ième dans quelque dominion ou à l'é-
'anger, il pourra expédier son bulle-
Lire La Dépêche du 28 août. **
45'EDITION 5" DU MATIN
I^MENTS
IV AP 9 vi. 9 HOM 1 AS
H 36 ff. 68 tr. 1 30 fr.
B. eifr. 120 fr. 236 Ir.
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40 CENTIMES
LUNDI 30 AOUT 1937 1 I
IDÉES ET DOCTRINES
France - Italie
I ja France et l'Italie, si l'or
^ ^me leurs rapports « dans ur.
aime et raisonnable >, on de-
^ dure qu' « il n'y a pas ma-
I un drame >.
1 enregistrerons ces paroles
du duce. Nous dirons plus :
rtstine les deux nations à une
'^ration confiante et à une
.if amitié.
malentendus, l'hostilité plus
hargneuse des deux der-
s années a fait à l'une et à
L assez de mal.
; la France, le dommage est
.?( : risque accru pour nos
les qu'il nous faut garder
Lant de Belfort à Nice, aussi
'0 de Dunkerque à Belfort,
Je point parler des Pyrénées;
;;15 ;lement de nos amitiés dans
de l'Europe Centrale qui se
"jent comment les forces fran-
cs protègeront contre une
.'.[on qui bénéficierait de la
'Icité ou de la complaisance de
r préoccupation sérieuse pour
Vjjsons Impériales en Médi-
u d'insister. Mais il ne con-
cède fermer les yeux à ces
Ldésagréables. Sous-estimer
'.JtI&Jlce du facteur italien dans
'aisatlon de la sécurité fran-
! tomme quelques-uns le font
freinent, c'est mal servir le
¡le dommage n'apparaîtra pas
;:e du côté italien si l'on veut,
le demande M. Mussolini,
i;er les choses « dans un es-
lime et raisonnable », c'est-à-
:suppose, en se dégageant des
1I d'une propagande à grand
sre, habile à grossir les suc-
in jour, au risque de ne pas
exactement les risques des
:alns.
télèbre l'axe Rome-Berlin. Y
:.on une garantie contre un
: venant de France? Mais la
::e de ce côté-là est parfai-
; inutile' , les intentions man-
et on la paye au prix fort :
:once à protéger l'Autriche,
quelle, il n'y a pas longtemps,
:i;sait; on ne se soucie pas
[Tchécoslovaquie; peut-être
pire que de ne pas s'en sou-
feu remettrait-on désormais
Jugoslavie, rivale d'hier, pour
ectlon de la route de Trieste
une menace qui semble avoir
îlité des lois historiques? ZD
dans ce bassin du Danijtoe
i paraissait vouloir prendre,
as en partie, la place laissée
iir l'écroulement de la mo-
? des Habsbourg, on laisse la
:ande ouverte à l'Ailemagne.
;arde maintenant vers le Sud,
a Méditerranée, vers l'Afri-
On le proclame devant le
■ : le centre de l'Empire est
ais en Sicile.
: une politique qui se tient,
1S abandons et quelques dan-
'J'elle implique.
; s'imagine-t-on pouvoir tenir
iiterranée à la fois contre la
■ et contre l'Angleterre?
rompre l'axe Paris-Londres
sans doute une tâche au
aussi difficile que de rompre
-ome-Berlin.
fier du nouvel Empire, non
a'son. Mais l'axe Rome-Berlin
assure même pas les condi-
lé¡Qntaires de la vie.
Singulière prétention à l'au-
e dans une mer fermée dont
''lX issues seraient solidement
! Par l'adversaire. Nous ne
Plus au temps des Romains
^Méditerranée n'est plus le
^ Faute d'entente avec l'An-
J c'est-à-dire aussi avec la
empire n'est plus qu'un
^Empire en vase clos!
'. nee souhaite cette entente.
^aucune raison d'être jalouse
. ® ni de la craindre. Elle a
: au qui s'étend magnifique-
large des mers et des
1 la terre proche d'Afri-
; ' elle pas prouvé, ne fut-ce
« façon dont elle a mis au
i»! ® la Pénétration italienne
" base de Djibouti, qu'elle
L envisage plus volontiers la collabo
i ration que les disputes.
Où donc est l'obstacle?
L'opposition des doctrines? M
Mussolini l'indique avec quelque in
i sistance dans son discours de Pa.
lerme. Il n'y a certes aucune chanci
: qu'un régime de dictature à l'ita.
lienne séduise la majorité des Fran-
çais. Mais ils sont nombreux à pro.
fesser que chaque peuple règle se:
affaires intérieures comme il l'en-
tend. J'en sais même qui ont eu le
courage de trouver assez mal chois:
ce terme d'antifacisme qui sert s:
volontiers de mot de ralliement aus
partis de gauche. On ne pourrait en
effet tirer cette déduction que la
politique des gauches a une pointe
particulière contre l'Italie. Or, l'ex-
pression ne vise d'ordinaire que les
adversaires du dedans, et en parti-
lier ces ligues turbulentes qui paru-
rent certain jour mettre en péril nos
libertés, et auxquelles on doit le
Front populaire.
Les théories du Führer avec leur
apologie de la race et leur grossier
antisémitisme répugnent au moins
autant à la plupart de nos amis que
le corporatisme autoritaire du Duce;
et beaucoup d'entre eux, n'est-il pas
vrai? tout en étant partisans de re-
lations amicales avec la Russie des
soviets, n'admirent pas davantage
la dictature de là-bas, dont il appa-
raît suffisamment qu'elle n'est pas
plus respectueuse de la liberté de
l'esprit et de ce que nous considé-
rons en France comme les droits
| Imprescriptibles de la personne hu-
maine.
L'obstacle n'est donc pas là; se-
rait-il dans « l'idolâtrie » que l'on a
chez nous « pour les idoles de Ge-
nève? » Le sujet est plus délicat et
il serait plus long de s'en expliquer,
Nous ne jetterons point par-dessus
bord la Société des Nations. Mais
elle a été créée pour organiser la
paix, non pour perpétuer les discus-
sions entre les peuples. Le temps ne
semble-t-il pas venu d'en finir avec
une querelle dont il ne peut rien
sortir de bon? Quoi qu'on pense de
l'affaire éthiopienne, on s'accordera
sans doute à penser qu'elle fut de j
notre côté. le modèle des affaires
mal conduites. En faut-il faire grief
à cette habileté trop réaliste dont
un de nos plus spirituels orateurs
parlementaires a dit qu'elle n'était
qu'un « machiavélisme de grande
banlieue ». ou à ce verbalisme juri-
dique auquel on reproche d'avoir
trop sacrifié au culte irréaliste des
« universaux 2>? On en pourrait
longtemps discuter. H serait mieux
de n'en plus parler. Là encore il n'y
a pas — ou il n'y a plus — matière
à un drame. #
Mais le drame pourrait venir
d'ailleurs.
Une phrase du discours de Pa-
lerme nous promet « une concilia-
tion durable et définitive entre la
route et la vie ». Nous avons compris.
La Méditerranée est Dour l'Angle-
terre une route; elle est pour l'Italie
sa vie même. Mais l'Italie doit com-
prendre qu'elle est aussi pour la
France une route nécessaire vers
ses Dossessions lointaines, et aussi
sa vie, placée Qu'elle est entre ces
deux moitiés d'elle-même que sont
ses provinces d'Europe et ses provin-
ces d'Afrique. La France ne pour-
rait pas tolérer qu'on l'oublie. Nous
pouvons diverger entre nous d'opi-
nion sur le degré de sincérité Qu'il
faut accorder à cette prétendue croi-
sade contre le bolchevisme qui a
conduit les chemises noires en Es>
pagne. Nous serions tous d'accord,
j'en suis certain, de la droite à la
gauche, si la prétention se précisait
d'établir aux Baléares, dans le Riff
ou aux Canaries des bases perma-
nentes qui nous menaceraient dans
notre existence même.
On a donné, paraît-il, à l'Angle-
terre, l'assurance qu'il n'en saurait
être question. Il ne peut y avoir en-
tre l'Italie et la France de « conci-
liation durable et définitive > tant
qu'on n'aura pas l'absolue certitude
que cette assurance est une réalité.
Aimé BERTHOD
Sénateur du Jura,
Ancien ministre.
LA CHASSE CHERE
1., e,t!? la chasse.
' e Permis a dimi-
UWCr cst hors de prix.
*'n CI C3 Uuy Rocca.)
UN AVION
s'écrase en Angleterre
L'un des passagers est tué, le pi-
lote et l'autre passager sont
grièvement blessés
Londres, 29 août. — Un avion parti-
culier piloté par un Français, M. Keim,
et dans lequel avaient pris place deux
Anglais, s'est écrasé cette nuit à Amers-
ham, dans le comté de Buckingham.
L'un des passager- a été tué sur le
coup. Le pillote et l'autre passager ont
été sérieusement blessés. C'est en es-
sayant d'atterrir dans un champ que
l'appareil s'est abattu après avoir tou-
ché un câble à haute tension.
L'avion est complètement détruit.
La fièvre typhoïde à bord
d'un paquebot allemand
New-York. 29 août. — Le paquebot.
allemand « Hansa », arrivé hier à New-
YQrk avec vingt-quatre membres de
son équipage atteints de fièvre typhoïde.
partira pour Hamtourg, ce matin, à
4 h. (G. M. T > sans passagers. Il ne fera
pas esc3'? à Southsmpton et Cher'cx;arg.
1 Les ?25 passagers qui devaient em-
bl' ii-zr pour l'Europe sur le « Hansa »
' pa.» ront sur d'autres navires.
LA GUERRE D'ESPAGNE
L'OFFENSIVE
DES REPUBLICAINS
EN ARAGON
A-T-ELLE ARRÊTE
LA PROGRESSION
DES REBELLES
DANS LES ASTURIES ?
▼
Si l'offensive républicaine d'Ara-
gon n'efface pas la gravité de la dé-
faite de Santander, il est incontes-
table que la vigueur avec laquelle
elle se poursuit a surpris l'état-ma-
jor insurgé et l'état-major italien
qui sous-estimaient la valeur du
commandement républicain.
Le dessein visible des loyalistes
est de déborder Teruel et de pren-
dre Saragosse. Mais les insurgés ex-
pliquent leurs échecs acteuls sur le
front d'Aragon en disant qu'il ne
mulet, les premiers dans San-
effectifs
de
A dos l'armée de rebelle entrent le bombar-
tander fort éprouvé par
dement.
1 (Photo France-Presse.),
s'agit pas là, pour eux, d'un front
continu et qu'il est toujours facile,
en y mettant le prix, d'y opérer,
non des percées, mais des poussées.
Toute la question est de savoir
quelle pourra'être l'ampleur et la
pénétration de ces poussées. A
l'heure actuelle, les républicains at-
taquent par vagues d'infanterie pré-
cédées par de nombreux tanks.
Le général Queipo de Llano, dans
ses fameux monologues de Séville,
reconnaît que les gouvernementaux
disposent, en Aragon, d'un nom-
breux et important matériel.
LA SITUATION ECONOMIQUE FRANÇAISE
« La prospérité, dit M. Chautemps,
dépend moins de la satisfaction de reven-
dications particulières que d'une politique
d'ordre financier et de production accrue.»
« L'œuvre cohérente de redressement, a-t-il ajouté,
sera poursuivie avec ténacité, sans renoncer à
d'utiles réformes sociales judicieusement
étudiées »
Une entreprise de redressement
économique poursuivie suivant de
saines méthodes et selon des règles
de bon sens, telle est celle à laquelle
s'attache le gouvernement actuel et
qu'a défini le président Chautemps
dans le discours qu'il a prononcé en
Loir-et-Cher.
Pour bien comprendre la portée
de ce discours et sa véritable signi-
fication, il convient d'abord de voir
quelles sortes de critiques rencon-
tre la politique gouvernementale
dans le moment présent.
Nous entendons d'abord protester
contre ceux qui voudraient que l'on
revînt sur l'œuvre sociale construite
pendant la première année de la lé-
gislature actuelle. Le malaise écono-
mique n'aurait, à leurs yeux, d'au-
tres causes que la loi de quarante
heures, les congés payés, les con-
trats collectifs. Il suffirait, d'après
eux, de supprimer d'un trait de
plume toutes ces réformes pour que
pût aussitôt renaître la prospérité,
pour que fût restaurée l'économie
française. Est-ce là un langage de
bon sens? Sont-ce là des critiques
rationnelles? Qui peut raisonnable-
ment supposer, alors même que tel-
les seraient les causes du malaise —
ce qui n'est pas — qu'on puisse re-
venir sur ce qui est acquis?
Aussi bien le président. Chautemps
ne s'arrête-t-it pas à examiner de
semblables suggestions. Il dit posé-
ment, mais fermement, qu'il ne sau-
rait être question de renoncer à
d'utiles réformes sociales, mais ces
réformes sociales, pour être fécon-
des, pour être solides, doivent être,
a-t-il dit, judicieusement étudiées
et progressivement réalisées.
Telle est la première tâche du
gouvernement, une tâche dont le
monde du travail, la C. G. T. ont
non seulement compris la nécessité,
mais encore senti qu'il fallait s'y as-
socier.
Car voilà bien à quoi tend l'en-
quête sur la production que mène-
ront les représentants de l'Etat,
ceux du patronat, ceux du travail,
M, CHAUTEMPS
(Photo Stella Presse.)
avec souplesse ou, plus exactement
encore, avec équité.
En somme, le problème qui se
pose n'est pas de détruire une lé-
gislation récente, mais de l'appli-
quer. La loi n'est pas une construc-
tion de l'esprit. C'est, a dit le philo-
sophJ du dix-huitième siècle, un]
rapport nécessaire entre les choses.
Elle se fonde sur l'expérience et non
sur une vue idéale et uniforme.
Donc, redressement économique
non en réformant ni en détruisant
la législation sociale, mais en sa-
chant l'appliquer grâce à la colla-
boration de toutes les parties inté-
ressées.
LA GUERRE SINO-JAPONAISE
Les préoccupations britanniques
s'aggravent
EN PRÉSENCE DE LA MULTIPLICATION DES INCIDENTS
INTERNATIONAUX
L'activité des diplomaties anglo-
saxonnes dans le conflit sino-nip-
pon a été assez précise et assez fer-
me pour permettre, au seuil de la
semaine qui s'ouvre, d'envisager avec
un peu moins d'alarme les risques
que l'incendie extrême-oriental fait
zourir aux intérêts occidentaux et
rl' la paix mondiale.
La fermeté de l'attitude britanni-
que, venant après une longue pé-
riode de mansuétude, doit amener
le Japon à reconsidérer certains de
s es desseins et à tirer les conclusions
nécessaires de l'avertissement très
-::lair qu'il a reçu, d'autant que
Vavertissement britannique est com-
plèté par une note, vraisemblable-
ment inspirée, venue de Washing-
ton et qui affirme que les Etats-
Unis contraints, malgré leur répu-
gnance, à entrer dans la course aux
armements, entendent, aussi bien
ians le domaine aérien que dans le
iomaine naval, être aussi forts que
n'importe quelle puissance
Les milieux dirigeants japonais,
lui savent ce que parler veut dire,
rz.e doivent certainement pas sous.
zstimer une pareille situation t
Enfin, la diplomatie française,
non seulement ne reste pas inactive,
mais étudie et prépare un grand
coup de partie qui consisterait à la
fois, à appuyer un appel de la China
à la S. D. N. et à faire collaborer leq
Etat-Unis à cette médiation tentee
par Genève.
Ne nous berons pas d'illusions di-
plomatiques trop prometteuses, mais
cette éventualité, cette possibilité
d'un axe Londres-Paris-Washing-
ton concernant le conflit d'Extrême-
Orient rendraient à la diplomatie
des nations pacifiques une initiative
que les peuples dictatoriaux sem-
blaient leur enlever depuis quelque
temps.
Pour ce qui est de la situation des
hostilités proprement dites, elle con-
tinue à étre assez confuse. Dans la
Chine du Nord des combats meur-
triers se poursuivent et il est visi-
ble que les Japonais veulent s'empa-
rer de la ligne ferrée Pékin-Suyian,
dont la possession serait évidem-
rnentt, importante pour eux en cas
de conflit avec la . Russie.
l'ne famille chinoise fuit la guérit», son pauvre avoir entassé sur le chariot
traditionnel à une roue*
f * (Photo S. A. P. R. A.)
UNE NOUVELLE
MUTINERIE
A ANIANE
Sur trente-cinq pupilles
évadés, trente-deux
ont été repris
De notre envoyé spécial :
Montpellier 29 août. — Comme
nous l'avons annoncé dans nos der-
nières éditions, une nouvelle muti-
nerie a éclaté, la nuit dernière, au
pénitencier d'Aniane, qui a été oc-
cupé par la garde mobile.
Un gendarme, surpris dans l'obs-
curité par un groupe de mutins, eut
son mousqueton brisé. Il fut délivré
à temps. Une dizaine de colons en
profitèrent pour s'évader, ce qUli:
porte le nombre total des évasions
à quatorze.
Des renforts de police et les auto-
rités sont arrivés sur les lieux. M.
Max Martin, secrétaire général de
la préfecture, et M. Brives, chef ad-
joint du cabinet du préfet de l'Hé-
rault, refirent une nouvelle fois le
chemin de la colonie pénitentiaire
et prirent immédiatement les mesu-
res qui s'imposaient; de nombreux
renforts, conduits par le capitaine
Jouanet et l'adjudant Boyer, arrivè-
rent sans tarder.
Entre temps, les gardiens, aidés
par des volontaires civils, avaient
réuni les pupilles dans la cour et les
avaient obligés à se coucher à même-
le sol. Ils ont d'ailleurs.passé la nuit
sous bonne garde.
Trente-deux colons arrêtés
Montpellier, 29 août. — onze pupilles
en fuite de la colonie pénitentiaire
d'Aniane, dont neuf s'étaient évadés la
nuit dernière, ont été arrêtés aujour-
d'hui, ce qui porte le total des arresta-
tions à trente-deux. Il en reste encore
trois à retrouver, les plus dangereux
d'ailleurs, ceux qu'on 'considère comme
les meneurs.
L'établissement est gardé en perma-
nence par la gendarmerie en prévision
de nouveaux incidents.
Les dégâts occasionnés par les mu-
tins dans la nuit de vendredi s'élèvent
à 2.500.000 francs.
L'enquête judiciaire
Montpellier. 2Q août. — M. Chante,
juge d'instruction à Montpellier, chargé
de l'information judiciaire ouverte sur
la mutinerie de la colonie pénitentiaire
d'Aniane. a pu établir l'ordre chrono-
loginue des incidents de la nuit de ven-1
dredi à samedi. ~%
HOMMES ET CHOSES
Le Devoir des Démocraties
Dans un substantiel article, qu'il
m'a été infiniment agréable de lire
I dans La Dépêche, M. Edgar-Arsel
I Mowrer, l'éminent journaliste amé-
ricain, dont j'eus l'honneur d'être
l'hôte à Chicago, explique l'attitude
actuelle de ses compatriotes à
l'égard de l'Europe par plusieurs rai-
sons, dont l'une est leur déception
devant ce que personne n'hésitera à
appeler l'échec de la Société des
nations. L'étude de M. Mowrer s'in-
titule : « Le paradoxe de la politi-
que américaine ». Peut-être se de-
mandera-t-il avec moi si le para-
doxe n'est pas de déplorer uja évé-
nement dont on est, pour une cer-
taine mesure, l'artisan.
L'échec de la Société des nations,
on ne saurait trop le répéter, est la
condamnation des démocraties eu-
ropéennes telles qu'elles sont pour
l'instant; plus exactement, il est la
preuve que l'éducation de ces dé-
mocraties — cette éducation dont
M. Mowrer nous dit que l'Amérique
souffre de ne pas la voir plus déve-
loppée — est, sous certains rapports,
toute à faire.
Le chef du cabinet anglais, M.
Stanley Baldwin, l'a dit voici deux
ans, lors de l'affaire éthiopienne :
« Il n'y aura de véritable Société des
nations que le jour où les peuples
qui entendent garantir la sécurité
collective accepteront un risque de
guerre ». Or, les démocraties actuel-
les de l'Europe, dès l'instant qu'on
ne les attaque pas directement, n'ac-
ceptent pas de risque de guerre. Et
cela pour des raisons démocratiques,
je veux dire qui tiennent à la psy-
chologie de l'homme du peuple, tou-
jours avec le manque d'éducation
qui est présentement son cas.
: Cet homme du peuple pense au
jour le jour. Il n'admet pas que, si
l'heure actuelle est supportable, on
aille l'empoisonner pour conjurer un
mal qui n'arrivera peut-être pas. Il
ressemble à ces gens qui refusent de
se démunir d'une somme pour assu-
rer une maison dont on n'est pas sûr
qu'elle brûlera. Il n'a pas l'éducation j
nécessaire pour comprendre qu'on ]
doit savoir supporter un ennui au-
jourd'hui afin d'en éviter un pire
demain.
Il n'a pas non plus celle qu'il faut
pour comprendre que son pays peut
être frappé à mort bien ailleurs que
sur ses frontières et qu'un adver-
saire habile peut en faire une na-
tion de troisième ordre en ayant
bien soin de ne jamais l'attaquer de
front.
Ce manque d'éducation du peuple
est exploité par tous les sectaires.
Les uns, séides d'un pacifisme exta-
tique, systématiquement méprisant
des plus criantes réalités, lui cla-
ment qu'on veut le faire battre pour
des marchands de canons ou de
masques à gaz. Les autres, intéres-
sés à ménager les dictatures, l'as-
surent que les agissements de cel-
les-ci, en Ethiopie ou en Espagne, ne
le menacent nullement et qu'il ne
s'y opposerait que pour servir le jeu
d'une mystique asiatique. Encore
qu'en des locaux divers, le peuple
acclame toutes ces doctrines, parce
qu'elles portent fn semblant de jus-
tification à sa volonté bien arrêtée
de repousser tout risque de guerre,
fût-ce le plus sage.
A cette occasion, sachons dénon-
cer .les vraies responsabilités dans
L'échec de la Société des nations. On
peut admettre que les chefs des dé-
mocraties européennes n'ont pas
fait tout ce qu'ils devaient, surtout
3n ces dernières années, pour tenir
en respect telle puissance d'agres-
-ion. Mais on doit à la justice d'ajou-
ter que, s'ils l'avaient fait, avec l'ac-
ceptation de toutes les suites qu'eus-
sent pu créer leurs actes, ils eus-
sent été désavoués par l'immense
majorité de leurs peuples, qui sont
lonc les vrais responsables. M. La-
/al eût été désavoué par son peuple
lorsqu'il s'agissait, au moment de
L'affaire éthiopienne, de suivre l'An-
ïleterre; M. Eden eût été lâché par
e sien lorsqu'il eût été juste, devant
a réoccupation de la zone rhénane :
Dar les Allemands, d'aider la France.
chacun acceptait le pacte quand il
iervait ses intérêts et le repoussait
luand il servait ceux du voisin.
Proclamons-le : c'est à qui aura été '
e plus sensible à sa seule cause, le '
)lus méprisant de la cause com- j
nune. <
<
]
Dans ce tournoi d'égoïsmes d'où ]
levait sortir fatalement l'écroulé- <
rient, tout au moins virtuel, du
ribunal de Genève, l'Amérique |
L'a-t-elle pas fait sa partie? Ne la j
ait-elle pas encore? Je me demande <
parfois si elle ne la fait pas avec i
'lus de décision que quiconque. ^
Lors de mon dernier séjour aux t
:tats-Unis, il y a à peine trois mois, 1
e ne compte plus les Américains qui £
ne déclarèrent, non sans quelque i
ierté, que, si une guerre éclatait en 1
:urope, leur nation était résolue de £
L'y point intervenir. Comme cette j
ation, ainsi que l'observe M. Mow- c
er, tient fortement à son renom de t
îioralité, on n'articulait pas qu'on it
e moquerait de savoir qui serait 1
agresseur, le violateur du droit : £
lais on laissait entendre que ces £
hoses-là sont impossibles à établir.
u'il n'y aurait pas à faire de dis- _
inction entre les nations qui se bat-
tent, qu'elles seraient toutes respon-
sables de la guerre (« au-dessus de
la mêlée > était fort admiré), qu'au
nom même de la morale, la non-
intervention s'imposait. On ne ca-
chait pas qu'on regrettait d'être en-
tré dans la dernière guerre. Certes
il nous sied mal de condamner cet
isolationnisme d'un continent envers
un autre, alors que nous l'avons net-
tement pratiqué lors de l'affaire de
Mandchourie et recommençons avec
le conflit sino-japonais. Et certes
nous devons méditer les sympathies
pratiques dont M. Mowrer nous rap-
pelle que l'Amérique les témoigne à
l'Angleterre et à la France ; il n'est
pas interdit de penser qu'en dépit de
leurs déclarations, les Américains
seraient obligés d'entrer dans une
prochaine guerre (c'est, d'ailleurs,
pourquoi ils la craignent tant) et on
peut présumer qu'ils le feraient
dans le sens de nos vœux. Il n'en
demeure pas moins que la procla-
mation formelle de non-interven-
tion des Etats-Unis dans les conflits
de l'Europe quels qu'ils soient a
grandement encouragé les nations
de proie dans leurs coups de force
et découragé les autres dans leurs
velléités — combien infimes ! — de
résistance. Les regrets de l'Amérique
sur l'enterrement de la Société des
nations me rappellent un peu les
larmes des crocodiles.
*
* +
Comme tous les grands Etats,
l'Amérique n'a pas, sur la question
qui nous tient ici, une position uni-
que. A la fin d'une conférence que
je fis dans un grand centre intellec-
tuel du Midd]e-West, devant plu-
sieurs centaines de personnes, je
contai ce mot d'un de mes éminents
compatriotes, spécialiste en quelque
sorte des choses du Nouveau-Monde,
m'assurant, lors de mon premier dé-
part pour cette région, que j'allais y
éprouver un sentiment qui m'éton-
nerait : savoir que, malgré ses
effroyables divisions internes, l'Eu-
rope forme un bloc, et qu'en face de
ce bloc, il en existe un autre : l'Amé-
rique. Je déclarai que j'avais en effet
senti deux blocs, mais non pas ceux
qu'on m'annonçait ; que j'avais
senti, d'une part, le bloc des dicta-
tures, des pays sans liberté, dont le
leader était l'Allemagne, et de l'au-
tre, le bloc des démocraties : France,
Angleterre, Etats-Unis. En sorte que
la ligne de partage du monde n'était
pas sur l'Atlantique, mais sur le
Rhin. Puisse, terminai-je, votre na-
tion le comprendre ! Ces paroles,
qui invitaient clairement l'Amérique
à se proclamer solidaire des répu-
bliques occidentales et à accepter.
en tant que telle, un risque de
guerre, furent couvertes d'acclama-'
tions.
J;ajonte que l'acceptation de ce'
risque est le vrai moyen de suppri-
mer la guerre. Je cherche la nation
de proie qui oserait entreprendre
avec la certitude qu'elle va dresser
immédiatement contre elle le con-
sortium militaire France, Grande-
Bretagne, Etats-Unis. La démence
des dictateurs a ses limites. Je crois
même que, devant un adversaire dé-
cidé, ils deviennent des gens fort
nrudents
Julien BENDA.
les Enquêtes de La Dépêche
LES UNIVERSITES
BRITANNIQUES
ET LE PARLEMENT
II. — LES UNIVERSITÉS (1)
La réforme électorale de 1918 envoyait
i la Chambre des Communes quinze re-
présentants des universités du Royaume-
[Jni, Mais depuis qu'il a constitué l'Etat
ibre d'Irlande, M. de Valera garde Ces
;ielliJ, de sorte qu'il n'en vient plus que
iouze à Westminster.
Le corps électoral qui les y envoie se
:ompose, nous l'avons vu, de tous les
iiplômés qui se, sont fait inscrire sur
es listes établiés par les autorités de
eurs universités réciproques. Hommes
!Ï femmes y sont egalement admis,
lans les mêmes conditions, sauf pour
'âge qui est de vingt et un ans pour les
tommes et de trente ans pour des fem-
nes, conformément à la loi qui ac-
orda le vote à toutes les Anglaises.
Vestige du vote plural, avons-nous dit.
In effet, le fait qu'ils sont inscrits sur
es listes de leur université n'empêche
•as îles gradués de voter dans la circons-
ription où ils habitent, dans la com-
l1une sur les registres de laquelle ils
ont déjà inscrits. Donc, s'ils en récla-
lent le privilège, et ils n'y manquent
uère, tous les gradués d'université ont
n double vote.
Mais alors que pour exprimer leur
uffrage ordinaire de simple citoyen il
;ur faut aller déposer personnellement
sur bulletin dans l'urne, au bureau de
crutin de leur quartier,il leur est fioi-
ible de voter par correspondance pour
élection universitaire. Ainsi un gradué
'Oxford habitant Oxford, pourra vo-
;r pour l'un des candidats au siège ré-
arti à la circonscription et ensuite vo-
3r pour deux des candidats briguant
honneur de représenter l'Université.
'il habite ailleurs, en Angleterre, ou
ième dans quelque dominion ou à l'é-
'anger, il pourra expédier son bulle-
Lire La Dépêche du 28 août. **
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