Titre : La Dépêche : journal quotidien
Éditeur : [s.n.] (Toulouse)
Date d'édition : 1930-05-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327558876
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 mai 1930 25 mai 1930
Description : 1930/05/25 (A61,N22538). 1930/05/25 (A61,N22538).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG09 Collection numérique : BIPFPIG09
Description : Collection numérique : BIPFPIG12 Collection numérique : BIPFPIG12
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
Description : Collection numérique : Bibliothèque Rosalis... Collection numérique : Bibliothèque Rosalis (Toulouse)
Description : Collection numérique : Presse locale Collection numérique : Presse locale
Description : Collection numérique : Presse quotidienne Collection numérique : Presse quotidienne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4136977c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10171
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2019
LA DÉPÊCHE
45' EDITION
J*le«*e®««aw««s«e«(a«B»ee«ee*mWwaeggBlsaBmi
S" DU MATIN
f^skuiTiONS
I U«. VIENWB, T>OHDO«J»E, CREUSE,
'• ALLIE* 2. PTa. OitirN-rtLES,
'Idiots**- 3. HÉRAeL? 4. GARD.
C* ri "SE, £OCCHES-OL'.AaÕHE. l.OZLRE.
\ ACOR/lI::ZE. LOT. «• AVEYRON, CANTAL.
6, 7. BASSES PYRBSEES, LANOES.
GIBOHÎJK FF-and«ss). a. fLuHfi$.
- ' /I-ÉES ®« LOT " CT - GARONNE. -
°Î fins-ET-GARONNE • 11. GERS.
Vo.it b. AUDE. 13. TARN (Aveyron).
* Anjeap- 14 6. HAUTE-GAROXNE
1/TOU'OUSE)' 15. TOULOUSE-VILLE.
JOURJNAÏ. DE LA ~ DÉMOCRATIE
~ La imetti Tmmtmmsmtn
ABONNEMENTS l
* *«• * Maa I t,
"«MM 81 CeIoaIel, „ - - 22 fr 43fr. <2 Ir.
iw__ f "i-tard 35 Ir. 70 fr. 140 fr
—•' t olcai tarif portai 60 fr ioe Ir. 200 fr
Il "»M un frau dalla tes Bureau* de testé
:àa«e» >IKM« t Abonnements 1617
T_I- t Publicité 1846
* PUBLICIT! •* rcjM m tw«a> et dm i..
■HTr-tpamilmU de D«p«c» à Pari*, 4, IsaheniT
tartwto* * MarmiHe, ». ç0», d., fwg.; » Ltm.
Si. AftlH. WJ.or*,; à Bor-deau. 61, CoaH 4. «S
l8ÙIIe&. et tl811S tes As-oces de Publicité.
J
61me Année — N° 33538
25 CENTIMES
DIRECTION : 57, rue Bayard - TOULOUSE — Téléphone 37.00-37.01-37.02-37.03-37.CM-37.05-37.06
BUREAUX de PARIS : 4. faubourg Montmartre — Téléphone : GuteDb. 34.02 - Cent. 46.79 — Pnmace 39.99
25 cicmmmcim
DIMANCHE 25 MAI 1930
IDÉES ET DOCTRINES
L'Impasse
!0n ne saurait se méprendre au cal
- des unifiés non plu;;: qu'à leu:
politique de « splendide isolement »
seuls et c'est a.ssaz. Ils se bercen
de l'espoir que des élections future:
jji voi.t sortir triomphants et ils s(
promettent ote, grossis des dépouille;
radicales, ils seront de tous les groupe;
^ la gauche numériquement le plu;
fort. Or, son sait la règle du jeu invo-
quée par les radicaux. L'idéal d'un
jegime parlementaire, ce serait le gou-
vernent j'une majorité homogène au
jtrvice d'un programme défini. Ce
n'est, hélas! qu'un idéal. La réalité,
c'est qu'au Parlement les groupes et
1j5 sous-groupes pullulent et qu'aucun
dieux n'est assez fort pour revendiquer
Il possession exclusive du pouvoir. Il
jmbls bien que de longtemps rien ne
doive modifier cet émiettement des
putis, On pourrait dire, empruntant
W expression de Pascal,, que la
publique est « racine de diversité ».
On a donc, été conduit à formuler une
fierai se rapproche le pi us possible
& \a tegle des majorités homogènes,
gtet-à-dire de la ici du nombre. Il
sous-ente,zidu que la majorité d'un
l^pêroement de gauche doit se cristal-
Jîiét! autour du groupe de gauche qui,
1. falt, est le plus nombreux. C'est
f celui-ci qui devient « l'axe ». C'est en
- vertu de cette thèse, de cette conven-
tion si l'on veut, que, depuis plusieurs
? amées, les radicaux ont réclamé l'exer-
cice du pouvoir. C'est en vertu de cette
ftèse que les unifiés se flattent d'en
ivoir la possession dans deux ans. Tout
l'effort de M. Blum est de .grossir les
effectifs sous ses ordres. Après quoi
il s'offrira pour monter au Capitale.
Comme raisonnement c'est parfait.
MaÎs comme éventualité c'est à voir.
t. Blum compte sans ses hôtes.
Et d'abord, ce qui est facile aux
radicaux devient plus malaisé s'il
s'agit des socialistes. La raison en est
très simple. Le parti radical peut
recruter des appuis sur ses deux ailes.
Il est géographiquement situé de telle
sorte qu'il peut servir de centre de
ralliement à la fois aux socialistes et
u radicaux modérés. Il n'en est plus
^nemême du parti socialiste. S'il' ral-'
viôde. Il ne peut, au bout du
r «wcçtft, taAWer que des radicaux. Cela !
.j\11. suîftiait-il? La réponse est d'au-
tant plus douteuse que les radicaux |
n 'y auront guère été encouragés. Il
faut craindre que ceux-ci n'aient la
roémoire assez longue pour ne pas se
jjter éperdument sur le sein de
M. Blum. Le jour que M. Doumergue
I appellerait le leader unifié à former un
inuflistere, il ne faut pas espérer que
JteJW-Cl ferait aux radicaux l'offre d'une
participaçion ministérielle que pour sa
#01! leur a déjà refusée. Tout au plus
Wur demanderait-il cet « appui » que
NJ-même il leur avait proposé naguère,
■pais comme cette fois cc l'appui i>
été précédé d'un détroussage de
i^e° que M. Blum nous annonce très
loyalement, le leader socialiste aurait
de faire fonds sur la reconnais-
®Wce radicale. Les hommes' sont tou-
JOUrs des-hommes, il ne faut pas atten-
de des partis politiques une telle abné-
!atioc qu'ils rendent en embrassades
les nasardes dont on les gratifie. Voilà
J® des points faibles des espoirs de
Blum. Il en est un autre plus
et 'auquel M. Blum ne semble
une minute. Je veux
^ teW? ^dispositions du Sénat.
C, est 0UÎ' Car enfin, le "Sénat existe.
«fete Peu. fTe un peu ennuyeux. Il
voir Or meme, et ll le faire
snriôiv':^e deviendrait un ministère
C; SS- l'Assemblée du Luxem-
Dçvanf ^V,Lait • barrer la route ?
les comffn . ilité, que deviendraient
;prése 11 maJsons que M. Blum caresse
? Si qu'il puisse
sou e p qu'il se voulût. iJ se
tfouveralt e ,d-ans cornes de
« dilemmen'!ern " ,9V bien édulcorer son
programma P olitique, pour le rendre
""PPortaKl S^VUX de la rive
la légalité 1 -carrément, mettre
« égalité en va, Wes ».
^
- Edulcorer le programme? C'est cela
r qui serait drôle. Et, comme on dit
. vulgairement, serait-ce vraiment la
t peine d'avoir fait tant de « chichis ",
s d'avoir joué le rôle de gardien du
i Tabernacle, d'avoir veillé sur les
> Tables de la Loi, pour abjurer le pur
s marxisme en échange des honneurs
; ministériels? Le Sénat s'est accom-
• modé de ministres radicaux. Pour se
i faire bien venir de cette assemblée
• méfiante, M. Blum consentirait-il à
i dépouiller son marxisme jusqu'à n'être
rien de plus qu'un radical pur et
simple, comme vous et comme moi,
comme un quelconque passant? Atten-
. dons cette date avec quelque philoso-
■ phie. Attendons-la avec sérénité. Ça
. paiera les radicaux des sièges dont on
: les aura dépouillés
Et si M. Blum, comme nous l'espé-
rons pour la fermeté de sa foi, ne veut
pas faire plier cette rigidité de principe
par laquelle il prétend nous humilier
' aujourd'hui, quel parti pourra-t-il
prendre si ce n'est de se retirer dere-
chef sur le Sinaï et perdre le bénéfice
de ses gains électoraux, ou bier de
recourir à ces « vacances de la léga-
lité » ou, pour mieux dire, à cette
« dictature du prolétariat » que l'au-
tre jour encore il prônait à Perpignan.
Ce n'est pas qu'il ait enrichi sa thèse
par des arguments nouveaux. Une fois
de plus il l'a justifiée par la voie
d'analogies qui ne résistent guère à
l'examen. Il a invoqué les exemples
de 1792, 1?48, 1870. Il a oublié que
si « 'insurrection était x? plus sacré
des devoirs » contre cette usurpation
permanente qui s'appelle une monar-
chie, il n'en est plus de même dans un
régime qui ne s'appuie plus sur la
force, mais sur le libre examen et qui
est, par définition, respectueux cons-
tamment des volontés populaires. Si
nous avons fait la République, c'est
surtout pour nous épargner les coups
de main auxquels nous condamnait le
gouvernement absolu et, dès lors, toute
violence à l'effet 0" conquérir le pou-
voir n'est plus qu'un attentat contre la
souveraineté populaire. Devant les
résistances du Sénat, M. Blum aurait-il
recours à la révolution dans la rue? On
Peut poser la quëstic'n.
Dans quelques-uns des auteurs qui
ont commenté Karl Marx, la dictature
du prolétariat ne signifierait rien de
plus que la prépotence des prolétaires 1
dans l'action gouvernementale. Mais,
avec M. Blum, on vient de voir qu'il
y a lieu de l'entendre différemment.
Il s'agit bel et bien d'une prise de pos-
session par la force. Le jour que le
Sénat lui refuserait sa confiance, est-ce
que M. Blum ferait appe! à l'émeute? (
M. Blum dira peut-être que la ,
Chambre du suffrage restreint ne repré- ,
sente qu'insuffisamment le pays et
qu'ainsi sa propre émeute ne risque 1
pas d'empiéter sur la souveraineté *
populaire. Ce sophisme vaudrait si, ]
poussa propre part, le parti socialiste 3
représentait, si ce n'est tout le peuple, ]
du moins la bonne moit'é. Mais j'ai '
dit pour quelles raisons ce cas ne se
réaliserait que dans l'infini des temps.
Et alors quel argument resterait-il à
M. Blum pour excuser sa méthode
révolutionnaire?
*
Nous attendons M. Blum à cette
impasse et nous lui serions obligé d'y
réfléchir quelques fois les jours où
cela lui chante de démontrer aux radi-
caux que le socialisme est bon à tout
et qu eux-mêmes ne sont bons à rien.
Il y a bien des chances pour que le
marxisme ne puisse accéder au pou-
voir que par une abdication ou par
une violence et, comme nous ne lui
souhaitons ni l'une ni l'autre, il nous
est permis de 'ui prédire que les succès
qu'il se promet sur notre dos n'abouti-
ront pas si facilement à son règne. Ils
demeureront stériles. C'est peut-être
une raison de ne pa annoncer tous les
matins aux radicaux qu'ils n'auront
qu'à céder la place. Pensez donc à ça,
monsieur Blum !
PIERRE ET PAUL.
EN 4e PAGE
I LA VIE AUX CHAMPS
Ï EN 6e PAGE ;
V* dimanche SPORTIF
Les Dessins de La Dépêche
Méfiance justifiée
I |î%Nv ^ > nv7) C'eTiU9CZ ¡Jas f ^
1 , ^ est peut-être du faux
k
LA SITUATION
au Tafilalet
L'opération de police a produit
d'heureux résultats
Paris, 24 mai. — L'agence Radio
publie la dépêche suivante :
c Rabat, 2a mai. — La situation,
dans le Tafilalet, évolue de plus en
plus favorablement, grâce aux efforts
continus de nos officiers de rertseig-ne-
ments et aussi à la forte impression
produite par la tournée de police qu'a
effectuée, à 600 kilomètres au sud d Er-
foud, ^notre_ compagnie saharienne du
Ziz, éclairée par des indigènes Ait
Bourek.
» L'influence du chef dissident Bel-
kacem N'Gadi diminue considérable-
ment et même son entourage immédiat
est loin de lui manifester La même dé-
férence qu'autrefois.
» D'autre part, La reddition à notre
poste d'Erfoud de son parent, le chérif
Moulay Tahar ben Adel, de Boujema
Bon Mebroux, des Beni Gu'!, de Mo-
hamed ben Ali, des Ang-ad et les de-
mandes d'aman par des srens de l'oued
Ilfi, des Beni Ihaïten et des Ou!ad'
Bedda portent un rude coup à son
prestige.
» Tous ces indigènes sont d'ailleurs
unanimes à déclarer que Be!kacem ne
se maintient que par la terreur qu'il
exerce et qui empeche les Filalins c'e ;
faire leur soumission au maghzen. Il
est très abattu et aurait manifesté l'in-'
tention de se retirer plus au sud, aban-
donnant ainsi la partie du Tafilalet. Il
redoute surtout une avance de nos
troupes d'E'rfoud ou d'(> Tabelbala vers
tes Oulid Zohra dont la palmeraie, qui
compte 6.000 dattiers, appartient à la
fraction des Ait Yafe!man et mesure
plus dg 400 jtieçtaxes»
LES BANDITS
en auto
de Marseille
Ils attaquent deux médecins
en pleine rue
Marseille, 24 mai. — Deux méde-
cins, MM. Ronchère et Malbraneho,
ont été victimes, ce matin vers une
heure d'une audacieuse agression.
Venant de Nice, ils ont été assaillis,
boulevard de la Paix, par une bande
de malfaiteurs qui, armés de revoi-
vers, les dépouillèrent de leur ar-
gent. M. Malbranche, qui essayait
de se défendre, fut assommé d'un
coup de crosse de revolver. Les ban-
dits s'enfuirent en auto. Dans la
soirée, ils avaient, en effet, volé une
automobile en ville et se servirent
de la voiture pour mettre leur coup
à exécution.
Depuis bientôt un an, on enregis-
tre à Marseille des agressions de Je
genre. Il est très probable que
sont toujours les mêmes bandes qtu
opèrent, puisque la police ne par-
vient jamais à les arrêter. Cette in-
sécurité n'est pas sans alarmer gra-
vement la population marseillaise.
l
L'Emprunt Young
L'émission des premières
obligations
Pans, 24 mai. — Les représen-
tants de la Banque des règlements
internationaux et les délégués des
banques intéressées à l'émission des
obligations du plan Young ont tenu
aujourd'hui deux importantes séan.
ces à l'hôtel George-V.
Dans la matinée, ils ont étudié
les termes du « général bond » et
particulièrement les conditions dans
lesquelles se fera le service de l'em,
prunt. ^ Celui-ci sera payé pour
deux tiers sur les annuités condi-
tionnelles du plan Young et pour
un tiers sur l'annuité allemande.
Cet après-midi, les délégués des
trésoreries se sont réunis avec le
sous-oomité des banques pour s'oe
cuper de toutes les questions relati-
ves au contrat d'emprunt et de la-
façon dont se fera le prélèvement
sur la part inconditionnelle attri-
buée aux gouvernements créanciers.
Ils ont étudié aussi les problèmes
de change que ceux-ci peuvent im-
pliquer.
A 17 heures, les banquiers sié-
geaient à nouveau en l'absence des
délégués des trésoreries pour étu-
dier le contrat d'emprunt en vertu
duquel chacun d'entre eux prendra
l'engagement de mettre sur le mar-
ché une certaine quantité de titres,
dont la proportion n'a pas encore
été fixée.
Les délégués se sont déclarés sa-
tisfaits des progrès qui ont été ac-
~ complis et espèrent toujours termi-
ner leurs travaux très prochaine-
ment, peut-être demain. Ils se réu-
niront à nouveau demain matin,
à 10 h. 30.
LES SECOURS
AUX NAUFRAGÉS
\
Le vice'amirat LACAZE
qui vient d'être nommé président
de la Société centrale de sauvetage
des naufragés.
(Photo Wlde Wortd.)
L'EVACUATION
de la Rhénanie
Les derniers détachements
français quitteront
Spire le 30 juin
Berlin, 24 mai. — Le chancelier Bru
ning a invité l'ex-chancelier Muller à
prendre la parole aux fêtes qui seront
organisées à Mayence après l'évacua-
tion du territoire rhénan occupé. AI.
Bruning a voulu pai la.. souligner, dit
c la Gazette de Voss », que c'est sous
le gouvernement de M. Muller que,
par l'acceptation du plan Young, l'é-
vacuation totale du territoire rhénan a
pu être assurée.
Suivant des renseignements de
bonne source, les derniers détache-
ments français quitteront Spire le
12 juin. Mayence sera évacuée jus-
qu'au 21 juin, mais les derniers déta-
chements français quitteront Spire Je
3o juin. Une proclamation annoncera
officiellement dans l'après-midi du
30 juin l'évacuation et l'abrogation des
ordonnances rhénanes en vigueur jus-
qu'à ce jour. Le général Ménétrier,
commandant la tête de pont de Kehl, a
pris congé hier des autorités alleman-
des., Il sera remplacé jusqu'à l'évacua-
tion totale par le colonel Denis. Onze
cents hommes de la garnison de deux
ponts ont quitté le Palatinat aujour-
L d'hui P.0:UZ: rentrer en .France,
A GENÈVE
L'ORGANISATION
internationale
du Travail
Un important débat sur un
rapport de M. Albert
Thomas
De notre correspondant :
Genève, 24 mai. — La quarante-
quatrième session de la conféren o
internationale du travail va s'euvr r
le 10 juin à Genève. Parmi les ques-
tions les plus importances figurant
à son ordre du jour, :1 co:.' nt dt
signaler celle de la durée du tiavail
dans les mines de charbon, problè-
me qui a déjà occupé à diverses re-
prises l'organisation en question. La
conférence technique, convoquée sur
les suggestions de l'assemblée de la
Société des M;atjj0ns>;rdonna lieu à
des débats particulièrement ora-
geux. Les /points de vue ouvriers,
patronaux ét gouvernementaux s'af-
frontèrent jpendant douze jours et
réparer sans avoir pu aboutir à un
véritable résultat positif. Néan-
moins, la question semble assez
mûre, puisque la voilà inscrite à
l'ordre du jour de la prochaine : es-
sion. Espérons que cette fois-ci ce
problème si grave et si délicat
pourra enfin être résolu dans un
sens favorable à chacun des grou-
pes.
La gravité de la crise internatio-
nale de l'industrie charbonnière né-
cessite, en effet, l'adoption de mesu-
res rapides si l'on ne veut pas cou-
rir au devant des pires complica-
tions. A cet effet, un avant-projet,
préparé par le bureau, prévoit que,
dans toutes les mines de charbon,
la durée de présence de chaque ou-
vrier ne pourra excéder sept heures
trente par jour et quarante-cinq
heures par semaine. Toutefois, on
prévoit ^ que, pen)da»nt une période
transitoire de trois ans, la durée de
présence pourra atteindre sept heu-
res quarante-cinq par jour et qua-
rante-six heures par semaine. Des
dérogatioBR 'a^ix -ei^uses fde la con-
vention à intervenir seront éventuel-
lement autorisées dans des cas spé-
ciaux. Ceux qui ont assisté aux vé-
ritables batailles oratoires, livrées
lors de la conférence technique à "'e
sujet, se demandent si la sagesse
des délégués à la prochaine session
sera assez grande pour permettre
l'adoption da ce projet qui, certai-
nement, améliorerait l'anormale et
inquiétante situation dont nous souf-
frons tous, que nous soyons produc-
teurs ou consommateurs.
Un rapport de M. Albert Thomas
Chaque année, 1 actif directeur du
Bureau international du travail, jd..
Albert Thomas, présente à la con-
férence internationale du travail un
rapport volumineux. Le document
qu'il va lire dans quelques jou.s
forme deux gros volumes, l'un con"
tituant le rapport proprement dit,
l'autre résumant les rapports an-
nuels, que, selon les obligations du
traité de paix, les gouvernements
fournissent sur l'application des con-
ventions ratifiées. Après avoir e.' a
miné l'œuvre accomplie jusqj ici
par le B. I. T., ce document étudie
les résultats obtenus dans .es divers
domaines où s'est exercée "adi" lté
de l'organisation. Enfin, :omne de
coutume, M. Albert Thomas, oins
des conclusions générales, dégage
une impression d'ensem
Le fait nouveau de cette année est
l'idée qui se fait jour, sous des for-
mes variées, des conventions limitées
à un certain nombre d'Etats. M. Al-
bert Thomas, qui, entre parenthèses, a
pris contact ces dernières années avec
presque tous les gouvernements du
monde, estime que les méthodes d'éla-
boration des conventions peuvent
être améliorées afin de permettre
l'accélération des ratifications et
multiplier les engagements mutuels
qui constituent^ l,a première base
d'une législation internationale du
travail.
L.a revendication en la justice so-
ciale, # dit-il, se fait ces temps-ci, et
partout et dans bous les milieux, plus
méthodique et plms inter nati'onaJe.
Tout cela se traduit ici et là par de
nouveaux codes de travail, par de
grands systèmes d'assurances socia-
Les, par des conceptions nouvelles du
droit ouvrier et par des traités de tra-
vail bilatéraux et mmltilatétraiux.
Les Troubles des Indes
nariman
le leader nationaliste hindou, qui
vient d'être arrêté à Bombay.
QSôSjfâM SVtew DhQtoè
MUSSOLINI
parle
à Milan
Et la foule l'acclame aux cris
de : « A bas la France ! »
Milan, 24 mai. — Des scènes
anti-françaises se sont produites ce
soir au cours d'une allocution pro-
noncée par Mussolini. Le dictateur
italien venait de déclarer que l'Ita-
lie « devait se tenir prête à toute
surprise qui pourrait se produire
dès demain », quand la foule cria à
plusieurs reprises : « A bas la
France ! J)
Le dictateur défendit vigoureuse-
ment le régime fasciste :
t( Je suis le chef et, le créateur du
fascisme, déclara-t-il, et j'en défen-
drai le développement. »
Puis l'orateur tint à démentir
l'information donnée dans certains
journaux étrangers que sa visite à
tarvers le pays n'était pas sans rap-
port avec la terrible situation éco-
nomique de l'Italie :
« Rien de plus faux, dit-il. La
situation économique de l'Italie
n'est pas différente de celle des
autres pays. Les journalistes étran-
gers qui sont ici peuvent se rendre
compte que Milan n'est pas en état
de siège. Ils. peuvent témoigner
aussi que le peuple italien et le ré-
gime fasciste sont un et indivisible.
Aujourd'hui, le peuple italien con-
trôle sa destinée. C'est un peuple
armé, certain de sa destinée. »
Les dernières paroles de Musso-
lini furent de nouveau ponctuées de
cris de : « A bas la France! »
Mussolini déclara ensuite que le
régime fasciste « n'était pas né de
la décomposition, de procédés de
tricheries parlementaires, mais des
efforts sanglants des chemises noi-
res. 7>
Nous sommes aussi suffisamment
bien informés pour savoir ce< qui se
prépare au delà de nos frontières et
quel esprit domine nos voisins. »
Cela donna lieu à une recrudes-
cence des cris de : « A bas la
France ! »
« Nous sommes certains ^ de notre
avenir, poursuit Mussolini, parce
que nous sommes certains de notre
volonté, parce que nous sommes
prêts, avec toutes nos forces, à. ne
pas nous laisser surperndre par une
tournure quelcoiuqué des événe-
ments. »
Mussolini termine son discours en
recommandant à la foule de conser-
ver sa foi dans le régime fasciste :
« Levez vos bannières, cria le
dictateur, levez vos mousquetons ! »
Le discours de Mussolini fut ap-
plaudi pendant plusieurs minutes.
DANS LA DIPLOMATIE
Mme et jf. KENEICHI, le nouvel
ambassadeur dit Japon en France,
quittent le palais impérial avant
de s' embarquer à destination de
Paris.
(Photo Wlde Wortd )
Au Pays de la Prohibition
Un négociant anglais est pour-
suivi pour importation de
spiritueux
New-York, 24 mai. — On a arrêté
un Anglais, M. Edward Tatham, que
sera poursuivi, ainsi que la firme com-
merciale dont il est le directeur, pour
importation de spiritueux en Améri-
que. 20.000 dollars ont été demandés
comme caution. C'est la première fois
qu'une maison étrangère est poursui-
vie pour infraction à la loi de prohibi-
tion.
LA RECHERCHE
DES GALERES DU LAC NEMI
Rome, 24 mai. — Le travail d'épui-
sement du lac Némi continue toujours,
bien que fortement contrarié par des
pluies continuelles. On vient de déga-
ger une ancre de forme particulière-
ment curieuse. La seconde galère
est complètement recouverte d'une
vase très résistante et n'a pas encore
été explorée complètement.
M. Pierre Marraud à Vouziers
Paris, 24 mai. — M. Pierre Marraud,
ministre de l'instruction publique, 1
inaugurera demain, à Vouziers; l'école 1
primaire supérieure offerte par les lé-
gionnaires tchécoslovaques. 1
HOMMES ET CHOSES
Originalité de la Révolution française
Dans la collection Peuples et
Civilisations, trois historiens, mem-
bres éminents de l'Université.
MM. George Lefebvre, Raymond
Guyot et Phylippe Saynac, consa-
crent un important, impartial et
savant volume à la Révolution
française, de 1789 au 18 Brumaire.
Quelles sont leurs conclusions?
C'est que, comme on l'a dit, puis
contesté, il est de nécessité histori-
que de considérer la Révolution
« comme un bloc ». De même que
la Révolution américaine, qui
l'avait précédée, elle a été un effort
violent pour transformer l'Etat et
la société suivant des principes
rationnels : liberté, égalité des
droits, souveraineté de la nation,
fraternité humaine.
Ce fut une œuvre de raison, mais
aussi une oeuvre "de foi. Paul
Bourde, esprit original et puis-
sant, simple journaliste qui a
c inventé » la résurrection de la
culture de l'olivier en Tunisie et à
qui l'on vient, par un sentiment de
reconnaissance un peu tardive,
d'élever un monument à Sfax, a
Pofé l'un des premiers à le discerner
lairement et à le dire dans un
remarquable Essai que publia, il y
a quelques années, le Mercure de
France : la Révolution a présenté
le caractère universel, elle a joui
de la puissance de propagande que
seules ont eu les grandes révolu-
tions religieuses. Ses principes,
î proclamés par la Déclaration des
Droits de l'Homme, ses dogmes, sa
grande espérance, toujours affir-
mée, dans la régénération de l'hu-
manité, sa conviction que l'homme
pouvait, devait obtenir le bonheur
sur cette terre, de son vivant; ses
cultes nouveaux, ses fêtes, ses
chants nationaux firent d'elle, tout
de suite, une sorte de religion.
Quand la Convention jeta douze
cent mille hommés aux ffontiërès,
il est virai, il est réellement et his-
toriquement vrai de dire qu'elle ne
croyait pas seulement défendre la
patrie, mais assurer le règne de
principes applicables au monde
entier, salutaires, sacrés.
Elle ne se trompait pas. On a
coutume d'insister sur le rayonne-
ment de la France -,n Europe
dans les deux derniers siècles de la
monarchie. Celui qu'exerça la
Révolution s'y ajouta, le décupla.
Il ne s'agissait plus, seulement
d'art et de littérature, mais de
toute la politique, de toute la vie
sociale. Nous ne saurions aujour-
d'hui nous imaginer — tant cette
« religion » de la Révolution fut
victorieuse, universelle, tant elle
est maintenant établie partout —
quelle action magique, immédiate,
eurent les mots de liberté et d'éga-
lité des droits, non seulement en
France, mais dans toute l'Europe,
sur tous les paysans, les serfs, cour-
bés sous le joug des corvées sei-
gneuriales, et sur les bourgeois
cultivés de cette même Europe
— moins la Russie — que l'aristo-
cratie écartait des grands emplois
de l'Etat et des fonctions militai-
res.
Cet enthousiasme, écoutez-en
l'écho dans l' Hermann et Dorothée
de Goethe : c Tous les peuples
opprimés ne tournaient-ils pas
leurs regards vers la capitale du
monde?... Chacun sentit renaître
en soi le courage et la parole... Il
n'y avait point de langues muettes;
les vieillards, les hommes d'âge
mûr et les adolescents parlaient à
haute voix, pleins de pensées et de
sentiments sublimes. » Sans doute,
beaucoup de ceux-là, après la Ter-
reur, et quand la Révolution, sous
la pression de circonstances peut-
être inévitables, fut devenue con-
quérante, réagirent; mai-s beau-
coup aussi surent distinguer ce qui
restait, séparer l'accident passager
de l'absolu. On peut dire qu'à par-
tir de la Révolution française
l'Europe centrale et méridionale
vécut et se transforma sous l'action
des idées françaises, dont elle'subit
l'influence bien plus fortement
encore que sous not*e ancienne
monarchie.
On peut dire que cette miiuence
s'est fait sentir encore, de la façon
la plus évidente, dans les consé-
quences politiques et sociales de à
dernière guerre. En Allemagl) e
surtout. Mais il n'est pas jusqu'à
l'Angleterre, le pays le moins aisé-
ment pénétrable aux idées venues
du continent, qui n'ait été profon-
dément impressionnée. Sans cette
influence de notre Révolution, son
histoire au dix-neuvième et au
vingtième siècle aurait été toute
différente.
C'est cette universalité et cette
rapidité d'influence qui donne à la
Révolution son caractère « reli...
gieux M. Aujourd'hui apparaissent
dans deux Etats européens des ten*
tatives différentes- pour créer de
nouvelles « religions » politique^
— surtout en catéchisant la jeu-
tnesse — en Russie- et en Italie,)
Mais il est à remarquer que, con...
trairemen-t à ~e qui s'est passé àv
partir de 1789 en Europe centrale^
le mouvement n'est pas universel,.
Le fascisme italien est, et veut
être, uniquement national. Il pré-
tend s'inspirer des souvenirs de lai
grandeur, de l'impérialisme, de lai
catholicité, de la domination d6
l'ancienne Rome, de même que
la Réforme protestante invoquai
l'Ecriture et ' Ancien Testament
contre le catholicisme. Le commu-
nisme russe ne mord pas sur l'Eu*
rope centrale, ni sur la France,;
justement parce que les dogmes
démocratiques de la Révolution
d- 178£ y ont jeté des racines trop
profondes.
... Un jour, dès 1793, un publi-
ciste et mémorialiste monarchiste,
M all et du Pan, écrivit : c La Révo-
lution étant, pour ainsi dire, cos-
mopolite, elle cesse d'appartenir
aux "'rançais exclusivement. »...
Ce fut précisément le mérite et la
gloire d-e cette Révolution. Ses
principes sont i tout le monde. Lea
autre -s à quelques-uns : ils en sont
des schismes ou des hérésies.
Pierre MILLE.
LA CRISE ROUMAINE
L'agitation dans les rues de Bucarest
De notre envoyé spécial :
Bucarest, 24 mai (par avion). —
Après sa « journée des Invalides »
et sa « journée des injures », l'oppo-
sition nationale-libérale nous a donné
récemment deux ou trois « journées
des camelots n... qu'il serait plus
exact d'appeler « journées des came-
lottes », car, à. Bucarest, ce sont
d'affreuses petites bohémiennes, pieds
nus et vêtues de crasse, qui font
office de vendeurs de journaux.
Les journée des invalides a bien
mal fini... pour les libéraux. J'ai dit
que leur presse avait accusé le gou-
vernement de M. Maniu d'avoir fait
« massacrer » les mutilés de guerre
dans les rues de Bucarest : et, comme
preuve de ce massacre, elle brandis-
sait un cadavre, celui de l'infortuné
Cristaké Nicolaé, invalide, « mort
des suites des brutalités policières
dont il avait été victime pendant la
manifestation du 11 avril ». Cristaké
Nicolaé, devenu héros national et
martyr, avait eu les honneurs pos-
thumes d'une messe de requiem fort
solennel';, à laquelle avaient assisté
toutes les notabilités du parti libé-
ral et plusieurs généra-ux de réserve.
Or, l'r tre semaine, à la Chambre,
le député Vagannesco, mutilé de
guerre, décoré de l'ordre militaire
de Michel-le-Brave - donc, un indis-
cutable invalide — est venu dire que
Cristaké Nicolaé était né en 1906,
qu'il avait donc exactement treize
ans à la fin de la guerre, et au il
avait été amputé d'une jambe... à la
suite d'un accident fortuit 1 Et le
représentant du gouvernement, de
son côté, soumit à l'assemblée un cer-
tificat officiel constatant que Cris-
také Nicolaé, mort de méningite tu-
berculeuse, était couché à l'hôpital le
jour de la manifestation des invali-
des... ài laquelle, pas conséquent, il
P'avait point assisté, et où on aurait
eu, ainsi, réellement du mal à 1.,
massacrer. Cristaké Nicolaé, involon-:
taire et combien pitoyable Hégésippe
.Simon, a gagné à cette sinistre farce
une messe en musique, mais les libé-
raux y ont gagné une veste assez
bien taillée.
La « journée des mjlires», qui fut
celle du grand défile des organisa-
tiens libérales et des pancartes dif-
famant le gouvernement, sembla
avoir eu, elle aussi, des répercussion»
quelque peu pénibles. Passant réso-
lu e, at a l'offensive, M. Bratiand
voulut, eTJ effet, porter un coup mor-
tel à M. Maniu et à son gouverne-
ment démocrate-paysan en "accusant
publiquement de conspirer contre
1 ordre dynastique établi et pour le
retour en Roumanie de l'ex-prince:
héritier Charles. Afin de donner plus
de poids à cette accusation, il fit
confectionner une brochure dans la-
quelle « l'affaire Charles » était ex-
r-'iquéê tout au long, évidemment en
un langage aussi peu amical à l'en-
droit de l'ex-prince qu'à celui du
gouvernement. Là-dessus, à ce que
nous a appris la presse, le prince
régent Nicolas, frère de l'ex-prince
Charles, eut avec M. Bratiano une
conversation au cours de laquelle il
lui déclara qu'il en avait assez d'en-
tendre sans cesse injurier son frère
et lui fit promettre de retirer sa
brochure de la circulation. Or, le
lendemain, la presse officielle de M.
Bratiano annonçait elle-même que 1",
brochure avait quand même été en-
voyée aux/ membres de la. Récence,
ce-qui- équivalait à la rupture pnbîi-
que de la promesse faite au prince
régent! Le gouvernempnt fit alors
saisir h broebrre .
Venant après une campagne de
presse remplie d'insinuations &
l'adresse du patriarche M").:OD;t chef
45' EDITION
J*le«*e®««aw««s«e«(a«B»ee«ee*mWwaeggBlsaBmi
S" DU MATIN
f^skuiTiONS
I U«. VIENWB, T>OHDO«J»E, CREUSE,
'• ALLIE* 2. PTa. OitirN-rtLES,
'Idiots**- 3. HÉRAeL? 4. GARD.
C* ri "SE, £OCCHES-OL'.AaÕHE. l.OZLRE.
\ ACOR/lI::ZE. LOT. «• AVEYRON, CANTAL.
6, 7. BASSES PYRBSEES, LANOES.
GIBOHÎJK FF-and«ss). a. fLuHfi$.
- ' /I-ÉES ®« LOT " CT - GARONNE. -
°Î fins-ET-GARONNE • 11. GERS.
Vo.it b. AUDE. 13. TARN (Aveyron).
* Anjeap- 14 6. HAUTE-GAROXNE
1/TOU'OUSE)' 15. TOULOUSE-VILLE.
JOURJNAÏ. DE LA ~ DÉMOCRATIE
~ La imetti Tmmtmmsmtn
ABONNEMENTS l
* *«• * Maa I t,
"«MM 81 CeIoaIel, „ - - 22 fr 43fr. <2 Ir.
iw__ f "i-tard 35 Ir. 70 fr. 140 fr
—•' t olcai tarif portai 60 fr ioe Ir. 200 fr
Il "»M un frau dalla tes Bureau* de testé
:àa«e» >IKM« t Abonnements 1617
T_I- t Publicité 1846
* PUBLICIT! •* rcjM m tw«a> et dm i..
■HTr-tpamilmU de D«p«c» à Pari*, 4, IsaheniT
tartwto* * MarmiHe, ». ç0», d., fwg.; » Ltm.
Si. AftlH. WJ.or*,; à Bor-deau. 61, CoaH 4. «S
l8ÙIIe&. et tl811S tes As-oces de Publicité.
J
61me Année — N° 33538
25 CENTIMES
DIRECTION : 57, rue Bayard - TOULOUSE — Téléphone 37.00-37.01-37.02-37.03-37.CM-37.05-37.06
BUREAUX de PARIS : 4. faubourg Montmartre — Téléphone : GuteDb. 34.02 - Cent. 46.79 — Pnmace 39.99
25 cicmmmcim
DIMANCHE 25 MAI 1930
IDÉES ET DOCTRINES
L'Impasse
!0n ne saurait se méprendre au cal
- des unifiés non plu;;: qu'à leu:
politique de « splendide isolement »
seuls et c'est a.ssaz. Ils se bercen
de l'espoir que des élections future:
jji voi.t sortir triomphants et ils s(
promettent ote, grossis des dépouille;
radicales, ils seront de tous les groupe;
^ la gauche numériquement le plu;
fort. Or, son sait la règle du jeu invo-
quée par les radicaux. L'idéal d'un
jegime parlementaire, ce serait le gou-
vernent j'une majorité homogène au
jtrvice d'un programme défini. Ce
n'est, hélas! qu'un idéal. La réalité,
c'est qu'au Parlement les groupes et
1j5 sous-groupes pullulent et qu'aucun
dieux n'est assez fort pour revendiquer
Il possession exclusive du pouvoir. Il
jmbls bien que de longtemps rien ne
doive modifier cet émiettement des
putis, On pourrait dire, empruntant
W expression de Pascal,, que la
publique est « racine de diversité ».
On a donc, été conduit à formuler une
fierai se rapproche le pi us possible
& \a tegle des majorités homogènes,
gtet-à-dire de la ici du nombre. Il
sous-ente,zidu que la majorité d'un
l^pêroement de gauche doit se cristal-
Jîiét! autour du groupe de gauche qui,
1. falt, est le plus nombreux. C'est
f celui-ci qui devient « l'axe ». C'est en
- vertu de cette thèse, de cette conven-
tion si l'on veut, que, depuis plusieurs
? amées, les radicaux ont réclamé l'exer-
cice du pouvoir. C'est en vertu de cette
ftèse que les unifiés se flattent d'en
ivoir la possession dans deux ans. Tout
l'effort de M. Blum est de .grossir les
effectifs sous ses ordres. Après quoi
il s'offrira pour monter au Capitale.
Comme raisonnement c'est parfait.
MaÎs comme éventualité c'est à voir.
t. Blum compte sans ses hôtes.
Et d'abord, ce qui est facile aux
radicaux devient plus malaisé s'il
s'agit des socialistes. La raison en est
très simple. Le parti radical peut
recruter des appuis sur ses deux ailes.
Il est géographiquement situé de telle
sorte qu'il peut servir de centre de
ralliement à la fois aux socialistes et
u radicaux modérés. Il n'en est plus
^nemême du parti socialiste. S'il' ral-'
viôde. Il ne peut, au bout du
r «wcçtft, taAWer que des radicaux. Cela !
.j\11. suîftiait-il? La réponse est d'au-
tant plus douteuse que les radicaux |
n 'y auront guère été encouragés. Il
faut craindre que ceux-ci n'aient la
roémoire assez longue pour ne pas se
jjter éperdument sur le sein de
M. Blum. Le jour que M. Doumergue
I appellerait le leader unifié à former un
inuflistere, il ne faut pas espérer que
JteJW-Cl ferait aux radicaux l'offre d'une
participaçion ministérielle que pour sa
#01! leur a déjà refusée. Tout au plus
Wur demanderait-il cet « appui » que
NJ-même il leur avait proposé naguère,
■pais comme cette fois cc l'appui i>
été précédé d'un détroussage de
i^e° que M. Blum nous annonce très
loyalement, le leader socialiste aurait
de faire fonds sur la reconnais-
®Wce radicale. Les hommes' sont tou-
JOUrs des-hommes, il ne faut pas atten-
de des partis politiques une telle abné-
!atioc qu'ils rendent en embrassades
les nasardes dont on les gratifie. Voilà
J® des points faibles des espoirs de
Blum. Il en est un autre plus
et 'auquel M. Blum ne semble
une minute. Je veux
^ teW? ^dispositions du Sénat.
C, est 0UÎ' Car enfin, le "Sénat existe.
«fete Peu. fTe un peu ennuyeux. Il
voir Or meme, et ll le faire
snriôiv':^e deviendrait un ministère
C; SS- l'Assemblée du Luxem-
Dçvanf ^V,Lait • barrer la route ?
les comffn . ilité, que deviendraient
;prése 11 maJsons que M. Blum caresse
? Si qu'il puisse
sou e p qu'il se voulût. iJ se
tfouveralt e ,d-ans cornes de
« dilemmen'!ern " ,9V bien édulcorer son
programma P olitique, pour le rendre
""PPortaKl S^VUX de la rive
la légalité 1 -carrément, mettre
« égalité en va, Wes ».
^
- Edulcorer le programme? C'est cela
r qui serait drôle. Et, comme on dit
. vulgairement, serait-ce vraiment la
t peine d'avoir fait tant de « chichis ",
s d'avoir joué le rôle de gardien du
i Tabernacle, d'avoir veillé sur les
> Tables de la Loi, pour abjurer le pur
s marxisme en échange des honneurs
; ministériels? Le Sénat s'est accom-
• modé de ministres radicaux. Pour se
i faire bien venir de cette assemblée
• méfiante, M. Blum consentirait-il à
i dépouiller son marxisme jusqu'à n'être
rien de plus qu'un radical pur et
simple, comme vous et comme moi,
comme un quelconque passant? Atten-
. dons cette date avec quelque philoso-
■ phie. Attendons-la avec sérénité. Ça
. paiera les radicaux des sièges dont on
: les aura dépouillés
Et si M. Blum, comme nous l'espé-
rons pour la fermeté de sa foi, ne veut
pas faire plier cette rigidité de principe
par laquelle il prétend nous humilier
' aujourd'hui, quel parti pourra-t-il
prendre si ce n'est de se retirer dere-
chef sur le Sinaï et perdre le bénéfice
de ses gains électoraux, ou bier de
recourir à ces « vacances de la léga-
lité » ou, pour mieux dire, à cette
« dictature du prolétariat » que l'au-
tre jour encore il prônait à Perpignan.
Ce n'est pas qu'il ait enrichi sa thèse
par des arguments nouveaux. Une fois
de plus il l'a justifiée par la voie
d'analogies qui ne résistent guère à
l'examen. Il a invoqué les exemples
de 1792, 1?48, 1870. Il a oublié que
si « 'insurrection était x? plus sacré
des devoirs » contre cette usurpation
permanente qui s'appelle une monar-
chie, il n'en est plus de même dans un
régime qui ne s'appuie plus sur la
force, mais sur le libre examen et qui
est, par définition, respectueux cons-
tamment des volontés populaires. Si
nous avons fait la République, c'est
surtout pour nous épargner les coups
de main auxquels nous condamnait le
gouvernement absolu et, dès lors, toute
violence à l'effet 0" conquérir le pou-
voir n'est plus qu'un attentat contre la
souveraineté populaire. Devant les
résistances du Sénat, M. Blum aurait-il
recours à la révolution dans la rue? On
Peut poser la quëstic'n.
Dans quelques-uns des auteurs qui
ont commenté Karl Marx, la dictature
du prolétariat ne signifierait rien de
plus que la prépotence des prolétaires 1
dans l'action gouvernementale. Mais,
avec M. Blum, on vient de voir qu'il
y a lieu de l'entendre différemment.
Il s'agit bel et bien d'une prise de pos-
session par la force. Le jour que le
Sénat lui refuserait sa confiance, est-ce
que M. Blum ferait appe! à l'émeute? (
M. Blum dira peut-être que la ,
Chambre du suffrage restreint ne repré- ,
sente qu'insuffisamment le pays et
qu'ainsi sa propre émeute ne risque 1
pas d'empiéter sur la souveraineté *
populaire. Ce sophisme vaudrait si, ]
poussa propre part, le parti socialiste 3
représentait, si ce n'est tout le peuple, ]
du moins la bonne moit'é. Mais j'ai '
dit pour quelles raisons ce cas ne se
réaliserait que dans l'infini des temps.
Et alors quel argument resterait-il à
M. Blum pour excuser sa méthode
révolutionnaire?
*
Nous attendons M. Blum à cette
impasse et nous lui serions obligé d'y
réfléchir quelques fois les jours où
cela lui chante de démontrer aux radi-
caux que le socialisme est bon à tout
et qu eux-mêmes ne sont bons à rien.
Il y a bien des chances pour que le
marxisme ne puisse accéder au pou-
voir que par une abdication ou par
une violence et, comme nous ne lui
souhaitons ni l'une ni l'autre, il nous
est permis de 'ui prédire que les succès
qu'il se promet sur notre dos n'abouti-
ront pas si facilement à son règne. Ils
demeureront stériles. C'est peut-être
une raison de ne pa annoncer tous les
matins aux radicaux qu'ils n'auront
qu'à céder la place. Pensez donc à ça,
monsieur Blum !
PIERRE ET PAUL.
EN 4e PAGE
I LA VIE AUX CHAMPS
Ï EN 6e PAGE ;
V* dimanche SPORTIF
Les Dessins de La Dépêche
Méfiance justifiée
I |î%Nv ^ > nv7) C'eTiU9CZ ¡Jas f ^
1 , ^ est peut-être du faux
k
LA SITUATION
au Tafilalet
L'opération de police a produit
d'heureux résultats
Paris, 24 mai. — L'agence Radio
publie la dépêche suivante :
c Rabat, 2a mai. — La situation,
dans le Tafilalet, évolue de plus en
plus favorablement, grâce aux efforts
continus de nos officiers de rertseig-ne-
ments et aussi à la forte impression
produite par la tournée de police qu'a
effectuée, à 600 kilomètres au sud d Er-
foud, ^notre_ compagnie saharienne du
Ziz, éclairée par des indigènes Ait
Bourek.
» L'influence du chef dissident Bel-
kacem N'Gadi diminue considérable-
ment et même son entourage immédiat
est loin de lui manifester La même dé-
férence qu'autrefois.
» D'autre part, La reddition à notre
poste d'Erfoud de son parent, le chérif
Moulay Tahar ben Adel, de Boujema
Bon Mebroux, des Beni Gu'!, de Mo-
hamed ben Ali, des Ang-ad et les de-
mandes d'aman par des srens de l'oued
Ilfi, des Beni Ihaïten et des Ou!ad'
Bedda portent un rude coup à son
prestige.
» Tous ces indigènes sont d'ailleurs
unanimes à déclarer que Be!kacem ne
se maintient que par la terreur qu'il
exerce et qui empeche les Filalins c'e ;
faire leur soumission au maghzen. Il
est très abattu et aurait manifesté l'in-'
tention de se retirer plus au sud, aban-
donnant ainsi la partie du Tafilalet. Il
redoute surtout une avance de nos
troupes d'E'rfoud ou d'(> Tabelbala vers
tes Oulid Zohra dont la palmeraie, qui
compte 6.000 dattiers, appartient à la
fraction des Ait Yafe!man et mesure
plus dg 400 jtieçtaxes»
LES BANDITS
en auto
de Marseille
Ils attaquent deux médecins
en pleine rue
Marseille, 24 mai. — Deux méde-
cins, MM. Ronchère et Malbraneho,
ont été victimes, ce matin vers une
heure d'une audacieuse agression.
Venant de Nice, ils ont été assaillis,
boulevard de la Paix, par une bande
de malfaiteurs qui, armés de revoi-
vers, les dépouillèrent de leur ar-
gent. M. Malbranche, qui essayait
de se défendre, fut assommé d'un
coup de crosse de revolver. Les ban-
dits s'enfuirent en auto. Dans la
soirée, ils avaient, en effet, volé une
automobile en ville et se servirent
de la voiture pour mettre leur coup
à exécution.
Depuis bientôt un an, on enregis-
tre à Marseille des agressions de Je
genre. Il est très probable que
sont toujours les mêmes bandes qtu
opèrent, puisque la police ne par-
vient jamais à les arrêter. Cette in-
sécurité n'est pas sans alarmer gra-
vement la population marseillaise.
l
L'Emprunt Young
L'émission des premières
obligations
Pans, 24 mai. — Les représen-
tants de la Banque des règlements
internationaux et les délégués des
banques intéressées à l'émission des
obligations du plan Young ont tenu
aujourd'hui deux importantes séan.
ces à l'hôtel George-V.
Dans la matinée, ils ont étudié
les termes du « général bond » et
particulièrement les conditions dans
lesquelles se fera le service de l'em,
prunt. ^ Celui-ci sera payé pour
deux tiers sur les annuités condi-
tionnelles du plan Young et pour
un tiers sur l'annuité allemande.
Cet après-midi, les délégués des
trésoreries se sont réunis avec le
sous-oomité des banques pour s'oe
cuper de toutes les questions relati-
ves au contrat d'emprunt et de la-
façon dont se fera le prélèvement
sur la part inconditionnelle attri-
buée aux gouvernements créanciers.
Ils ont étudié aussi les problèmes
de change que ceux-ci peuvent im-
pliquer.
A 17 heures, les banquiers sié-
geaient à nouveau en l'absence des
délégués des trésoreries pour étu-
dier le contrat d'emprunt en vertu
duquel chacun d'entre eux prendra
l'engagement de mettre sur le mar-
ché une certaine quantité de titres,
dont la proportion n'a pas encore
été fixée.
Les délégués se sont déclarés sa-
tisfaits des progrès qui ont été ac-
~ complis et espèrent toujours termi-
ner leurs travaux très prochaine-
ment, peut-être demain. Ils se réu-
niront à nouveau demain matin,
à 10 h. 30.
LES SECOURS
AUX NAUFRAGÉS
\
Le vice'amirat LACAZE
qui vient d'être nommé président
de la Société centrale de sauvetage
des naufragés.
(Photo Wlde Wortd.)
L'EVACUATION
de la Rhénanie
Les derniers détachements
français quitteront
Spire le 30 juin
Berlin, 24 mai. — Le chancelier Bru
ning a invité l'ex-chancelier Muller à
prendre la parole aux fêtes qui seront
organisées à Mayence après l'évacua-
tion du territoire rhénan occupé. AI.
Bruning a voulu pai la.. souligner, dit
c la Gazette de Voss », que c'est sous
le gouvernement de M. Muller que,
par l'acceptation du plan Young, l'é-
vacuation totale du territoire rhénan a
pu être assurée.
Suivant des renseignements de
bonne source, les derniers détache-
ments français quitteront Spire le
12 juin. Mayence sera évacuée jus-
qu'au 21 juin, mais les derniers déta-
chements français quitteront Spire Je
3o juin. Une proclamation annoncera
officiellement dans l'après-midi du
30 juin l'évacuation et l'abrogation des
ordonnances rhénanes en vigueur jus-
qu'à ce jour. Le général Ménétrier,
commandant la tête de pont de Kehl, a
pris congé hier des autorités alleman-
des., Il sera remplacé jusqu'à l'évacua-
tion totale par le colonel Denis. Onze
cents hommes de la garnison de deux
ponts ont quitté le Palatinat aujour-
L d'hui P.0:UZ: rentrer en .France,
A GENÈVE
L'ORGANISATION
internationale
du Travail
Un important débat sur un
rapport de M. Albert
Thomas
De notre correspondant :
Genève, 24 mai. — La quarante-
quatrième session de la conféren o
internationale du travail va s'euvr r
le 10 juin à Genève. Parmi les ques-
tions les plus importances figurant
à son ordre du jour, :1 co:.' nt dt
signaler celle de la durée du tiavail
dans les mines de charbon, problè-
me qui a déjà occupé à diverses re-
prises l'organisation en question. La
conférence technique, convoquée sur
les suggestions de l'assemblée de la
Société des M;atjj0ns>;rdonna lieu à
des débats particulièrement ora-
geux. Les /points de vue ouvriers,
patronaux ét gouvernementaux s'af-
frontèrent jpendant douze jours et
véritable résultat positif. Néan-
moins, la question semble assez
mûre, puisque la voilà inscrite à
l'ordre du jour de la prochaine : es-
sion. Espérons que cette fois-ci ce
problème si grave et si délicat
pourra enfin être résolu dans un
sens favorable à chacun des grou-
pes.
La gravité de la crise internatio-
nale de l'industrie charbonnière né-
cessite, en effet, l'adoption de mesu-
res rapides si l'on ne veut pas cou-
rir au devant des pires complica-
tions. A cet effet, un avant-projet,
préparé par le bureau, prévoit que,
dans toutes les mines de charbon,
la durée de présence de chaque ou-
vrier ne pourra excéder sept heures
trente par jour et quarante-cinq
heures par semaine. Toutefois, on
prévoit ^ que, pen)da»nt une période
transitoire de trois ans, la durée de
présence pourra atteindre sept heu-
res quarante-cinq par jour et qua-
rante-six heures par semaine. Des
dérogatioBR 'a^ix -ei^uses fde la con-
vention à intervenir seront éventuel-
lement autorisées dans des cas spé-
ciaux. Ceux qui ont assisté aux vé-
ritables batailles oratoires, livrées
lors de la conférence technique à "'e
sujet, se demandent si la sagesse
des délégués à la prochaine session
sera assez grande pour permettre
l'adoption da ce projet qui, certai-
nement, améliorerait l'anormale et
inquiétante situation dont nous souf-
frons tous, que nous soyons produc-
teurs ou consommateurs.
Un rapport de M. Albert Thomas
Chaque année, 1 actif directeur du
Bureau international du travail, jd..
Albert Thomas, présente à la con-
férence internationale du travail un
rapport volumineux. Le document
qu'il va lire dans quelques jou.s
forme deux gros volumes, l'un con"
tituant le rapport proprement dit,
l'autre résumant les rapports an-
nuels, que, selon les obligations du
traité de paix, les gouvernements
fournissent sur l'application des con-
ventions ratifiées. Après avoir e.' a
miné l'œuvre accomplie jusqj ici
par le B. I. T., ce document étudie
les résultats obtenus dans .es divers
domaines où s'est exercée "adi" lté
de l'organisation. Enfin, :omne de
coutume, M. Albert Thomas, oins
des conclusions générales, dégage
une impression d'ensem
Le fait nouveau de cette année est
l'idée qui se fait jour, sous des for-
mes variées, des conventions limitées
à un certain nombre d'Etats. M. Al-
bert Thomas, qui, entre parenthèses, a
pris contact ces dernières années avec
presque tous les gouvernements du
monde, estime que les méthodes d'éla-
boration des conventions peuvent
être améliorées afin de permettre
l'accélération des ratifications et
multiplier les engagements mutuels
qui constituent^ l,a première base
d'une législation internationale du
travail.
L.a revendication en la justice so-
ciale, # dit-il, se fait ces temps-ci, et
partout et dans bous les milieux, plus
méthodique et plms inter nati'onaJe.
Tout cela se traduit ici et là par de
nouveaux codes de travail, par de
grands systèmes d'assurances socia-
Les, par des conceptions nouvelles du
droit ouvrier et par des traités de tra-
vail bilatéraux et mmltilatétraiux.
Les Troubles des Indes
nariman
le leader nationaliste hindou, qui
vient d'être arrêté à Bombay.
QSôSjfâM SVtew DhQtoè
MUSSOLINI
parle
à Milan
Et la foule l'acclame aux cris
de : « A bas la France ! »
Milan, 24 mai. — Des scènes
anti-françaises se sont produites ce
soir au cours d'une allocution pro-
noncée par Mussolini. Le dictateur
italien venait de déclarer que l'Ita-
lie « devait se tenir prête à toute
surprise qui pourrait se produire
dès demain », quand la foule cria à
plusieurs reprises : « A bas la
France ! J)
Le dictateur défendit vigoureuse-
ment le régime fasciste :
t( Je suis le chef et, le créateur du
fascisme, déclara-t-il, et j'en défen-
drai le développement. »
Puis l'orateur tint à démentir
l'information donnée dans certains
journaux étrangers que sa visite à
tarvers le pays n'était pas sans rap-
port avec la terrible situation éco-
nomique de l'Italie :
« Rien de plus faux, dit-il. La
situation économique de l'Italie
n'est pas différente de celle des
autres pays. Les journalistes étran-
gers qui sont ici peuvent se rendre
compte que Milan n'est pas en état
de siège. Ils. peuvent témoigner
aussi que le peuple italien et le ré-
gime fasciste sont un et indivisible.
Aujourd'hui, le peuple italien con-
trôle sa destinée. C'est un peuple
armé, certain de sa destinée. »
Les dernières paroles de Musso-
lini furent de nouveau ponctuées de
cris de : « A bas la France! »
Mussolini déclara ensuite que le
régime fasciste « n'était pas né de
la décomposition, de procédés de
tricheries parlementaires, mais des
efforts sanglants des chemises noi-
res. 7>
Nous sommes aussi suffisamment
bien informés pour savoir ce< qui se
prépare au delà de nos frontières et
quel esprit domine nos voisins. »
Cela donna lieu à une recrudes-
cence des cris de : « A bas la
France ! »
« Nous sommes certains ^ de notre
avenir, poursuit Mussolini, parce
que nous sommes certains de notre
volonté, parce que nous sommes
prêts, avec toutes nos forces, à. ne
pas nous laisser surperndre par une
tournure quelcoiuqué des événe-
ments. »
Mussolini termine son discours en
recommandant à la foule de conser-
ver sa foi dans le régime fasciste :
« Levez vos bannières, cria le
dictateur, levez vos mousquetons ! »
Le discours de Mussolini fut ap-
plaudi pendant plusieurs minutes.
DANS LA DIPLOMATIE
Mme et jf. KENEICHI, le nouvel
ambassadeur dit Japon en France,
quittent le palais impérial avant
de s' embarquer à destination de
Paris.
(Photo Wlde Wortd )
Au Pays de la Prohibition
Un négociant anglais est pour-
suivi pour importation de
spiritueux
New-York, 24 mai. — On a arrêté
un Anglais, M. Edward Tatham, que
sera poursuivi, ainsi que la firme com-
merciale dont il est le directeur, pour
importation de spiritueux en Améri-
que. 20.000 dollars ont été demandés
comme caution. C'est la première fois
qu'une maison étrangère est poursui-
vie pour infraction à la loi de prohibi-
tion.
LA RECHERCHE
DES GALERES DU LAC NEMI
Rome, 24 mai. — Le travail d'épui-
sement du lac Némi continue toujours,
bien que fortement contrarié par des
pluies continuelles. On vient de déga-
ger une ancre de forme particulière-
ment curieuse. La seconde galère
est complètement recouverte d'une
vase très résistante et n'a pas encore
été explorée complètement.
M. Pierre Marraud à Vouziers
Paris, 24 mai. — M. Pierre Marraud,
ministre de l'instruction publique, 1
inaugurera demain, à Vouziers; l'école 1
primaire supérieure offerte par les lé-
gionnaires tchécoslovaques. 1
HOMMES ET CHOSES
Originalité de la Révolution française
Dans la collection Peuples et
Civilisations, trois historiens, mem-
bres éminents de l'Université.
MM. George Lefebvre, Raymond
Guyot et Phylippe Saynac, consa-
crent un important, impartial et
savant volume à la Révolution
française, de 1789 au 18 Brumaire.
Quelles sont leurs conclusions?
C'est que, comme on l'a dit, puis
contesté, il est de nécessité histori-
que de considérer la Révolution
« comme un bloc ». De même que
la Révolution américaine, qui
l'avait précédée, elle a été un effort
violent pour transformer l'Etat et
la société suivant des principes
rationnels : liberté, égalité des
droits, souveraineté de la nation,
fraternité humaine.
Ce fut une œuvre de raison, mais
aussi une oeuvre "de foi. Paul
Bourde, esprit original et puis-
sant, simple journaliste qui a
c inventé » la résurrection de la
culture de l'olivier en Tunisie et à
qui l'on vient, par un sentiment de
reconnaissance un peu tardive,
d'élever un monument à Sfax, a
Pofé l'un des premiers à le discerner
lairement et à le dire dans un
remarquable Essai que publia, il y
a quelques années, le Mercure de
France : la Révolution a présenté
le caractère universel, elle a joui
de la puissance de propagande que
seules ont eu les grandes révolu-
tions religieuses. Ses principes,
î proclamés par la Déclaration des
Droits de l'Homme, ses dogmes, sa
grande espérance, toujours affir-
mée, dans la régénération de l'hu-
manité, sa conviction que l'homme
pouvait, devait obtenir le bonheur
sur cette terre, de son vivant; ses
cultes nouveaux, ses fêtes, ses
chants nationaux firent d'elle, tout
de suite, une sorte de religion.
Quand la Convention jeta douze
cent mille hommés aux ffontiërès,
il est virai, il est réellement et his-
toriquement vrai de dire qu'elle ne
croyait pas seulement défendre la
patrie, mais assurer le règne de
principes applicables au monde
entier, salutaires, sacrés.
Elle ne se trompait pas. On a
coutume d'insister sur le rayonne-
ment de la France -,n Europe
dans les deux derniers siècles de la
monarchie. Celui qu'exerça la
Révolution s'y ajouta, le décupla.
Il ne s'agissait plus, seulement
d'art et de littérature, mais de
toute la politique, de toute la vie
sociale. Nous ne saurions aujour-
d'hui nous imaginer — tant cette
« religion » de la Révolution fut
victorieuse, universelle, tant elle
est maintenant établie partout —
quelle action magique, immédiate,
eurent les mots de liberté et d'éga-
lité des droits, non seulement en
France, mais dans toute l'Europe,
sur tous les paysans, les serfs, cour-
bés sous le joug des corvées sei-
gneuriales, et sur les bourgeois
cultivés de cette même Europe
— moins la Russie — que l'aristo-
cratie écartait des grands emplois
de l'Etat et des fonctions militai-
res.
Cet enthousiasme, écoutez-en
l'écho dans l' Hermann et Dorothée
de Goethe : c Tous les peuples
opprimés ne tournaient-ils pas
leurs regards vers la capitale du
monde?... Chacun sentit renaître
en soi le courage et la parole... Il
n'y avait point de langues muettes;
les vieillards, les hommes d'âge
mûr et les adolescents parlaient à
haute voix, pleins de pensées et de
sentiments sublimes. » Sans doute,
beaucoup de ceux-là, après la Ter-
reur, et quand la Révolution, sous
la pression de circonstances peut-
être inévitables, fut devenue con-
quérante, réagirent; mai-s beau-
coup aussi surent distinguer ce qui
restait, séparer l'accident passager
de l'absolu. On peut dire qu'à par-
tir de la Révolution française
l'Europe centrale et méridionale
vécut et se transforma sous l'action
des idées françaises, dont elle'subit
l'influence bien plus fortement
encore que sous not*e ancienne
monarchie.
On peut dire que cette miiuence
s'est fait sentir encore, de la façon
la plus évidente, dans les consé-
quences politiques et sociales de à
dernière guerre. En Allemagl) e
surtout. Mais il n'est pas jusqu'à
l'Angleterre, le pays le moins aisé-
ment pénétrable aux idées venues
du continent, qui n'ait été profon-
dément impressionnée. Sans cette
influence de notre Révolution, son
histoire au dix-neuvième et au
vingtième siècle aurait été toute
différente.
C'est cette universalité et cette
rapidité d'influence qui donne à la
Révolution son caractère « reli...
gieux M. Aujourd'hui apparaissent
dans deux Etats européens des ten*
tatives différentes- pour créer de
nouvelles « religions » politique^
— surtout en catéchisant la jeu-
tnesse — en Russie- et en Italie,)
Mais il est à remarquer que, con...
trairemen-t à ~e qui s'est passé àv
partir de 1789 en Europe centrale^
le mouvement n'est pas universel,.
Le fascisme italien est, et veut
être, uniquement national. Il pré-
tend s'inspirer des souvenirs de lai
grandeur, de l'impérialisme, de lai
catholicité, de la domination d6
l'ancienne Rome, de même que
la Réforme protestante invoquai
l'Ecriture et ' Ancien Testament
contre le catholicisme. Le commu-
nisme russe ne mord pas sur l'Eu*
rope centrale, ni sur la France,;
justement parce que les dogmes
démocratiques de la Révolution
d- 178£ y ont jeté des racines trop
profondes.
... Un jour, dès 1793, un publi-
ciste et mémorialiste monarchiste,
M all et du Pan, écrivit : c La Révo-
lution étant, pour ainsi dire, cos-
mopolite, elle cesse d'appartenir
aux "'rançais exclusivement. »...
Ce fut précisément le mérite et la
gloire d-e cette Révolution. Ses
principes sont i tout le monde. Lea
autre -s à quelques-uns : ils en sont
des schismes ou des hérésies.
Pierre MILLE.
LA CRISE ROUMAINE
L'agitation dans les rues de Bucarest
De notre envoyé spécial :
Bucarest, 24 mai (par avion). —
Après sa « journée des Invalides »
et sa « journée des injures », l'oppo-
sition nationale-libérale nous a donné
récemment deux ou trois « journées
des camelots n... qu'il serait plus
exact d'appeler « journées des came-
lottes », car, à. Bucarest, ce sont
d'affreuses petites bohémiennes, pieds
nus et vêtues de crasse, qui font
office de vendeurs de journaux.
Les journée des invalides a bien
mal fini... pour les libéraux. J'ai dit
que leur presse avait accusé le gou-
vernement de M. Maniu d'avoir fait
« massacrer » les mutilés de guerre
dans les rues de Bucarest : et, comme
preuve de ce massacre, elle brandis-
sait un cadavre, celui de l'infortuné
Cristaké Nicolaé, invalide, « mort
des suites des brutalités policières
dont il avait été victime pendant la
manifestation du 11 avril ». Cristaké
Nicolaé, devenu héros national et
martyr, avait eu les honneurs pos-
thumes d'une messe de requiem fort
solennel';, à laquelle avaient assisté
toutes les notabilités du parti libé-
ral et plusieurs généra-ux de réserve.
Or, l'r tre semaine, à la Chambre,
le député Vagannesco, mutilé de
guerre, décoré de l'ordre militaire
de Michel-le-Brave - donc, un indis-
cutable invalide — est venu dire que
Cristaké Nicolaé était né en 1906,
qu'il avait donc exactement treize
ans à la fin de la guerre, et au il
avait été amputé d'une jambe... à la
suite d'un accident fortuit 1 Et le
représentant du gouvernement, de
son côté, soumit à l'assemblée un cer-
tificat officiel constatant que Cris-
také Nicolaé, mort de méningite tu-
berculeuse, était couché à l'hôpital le
jour de la manifestation des invali-
des... ài laquelle, pas conséquent, il
P'avait point assisté, et où on aurait
eu, ainsi, réellement du mal à 1.,
massacrer. Cristaké Nicolaé, involon-:
taire et combien pitoyable Hégésippe
.Simon, a gagné à cette sinistre farce
une messe en musique, mais les libé-
raux y ont gagné une veste assez
bien taillée.
La « journée des mjlires», qui fut
celle du grand défile des organisa-
tiens libérales et des pancartes dif-
famant le gouvernement, sembla
avoir eu, elle aussi, des répercussion»
quelque peu pénibles. Passant réso-
lu e, at a l'offensive, M. Bratiand
voulut, eTJ effet, porter un coup mor-
tel à M. Maniu et à son gouverne-
ment démocrate-paysan en "accusant
publiquement de conspirer contre
1 ordre dynastique établi et pour le
retour en Roumanie de l'ex-prince:
héritier Charles. Afin de donner plus
de poids à cette accusation, il fit
confectionner une brochure dans la-
quelle « l'affaire Charles » était ex-
r-'iquéê tout au long, évidemment en
un langage aussi peu amical à l'en-
droit de l'ex-prince qu'à celui du
gouvernement. Là-dessus, à ce que
nous a appris la presse, le prince
régent Nicolas, frère de l'ex-prince
Charles, eut avec M. Bratiano une
conversation au cours de laquelle il
lui déclara qu'il en avait assez d'en-
tendre sans cesse injurier son frère
et lui fit promettre de retirer sa
brochure de la circulation. Or, le
lendemain, la presse officielle de M.
Bratiano annonçait elle-même que 1",
brochure avait quand même été en-
voyée aux/ membres de la. Récence,
ce-qui- équivalait à la rupture pnbîi-
que de la promesse faite au prince
régent! Le gouvernempnt fit alors
saisir h broebrre .
Venant après une campagne de
presse remplie d'insinuations &
l'adresse du patriarche M").:OD;t chef
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 68.36%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 68.36%.
- Related digital collections Choiseul Gouffier Marie Gabriel Florent Auguste de Choiseul Gouffier Marie Gabriel Florent Auguste de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Choiseul Gouffier Marie Gabriel Florent Auguste de" or dc.contributor adj "Choiseul Gouffier Marie Gabriel Florent Auguste de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/12
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4136977c/f1.image ×
Search in the document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4136977c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4136977c/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Staging
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4136977c/f1.image ×
Manage your personal area
Add this document
Add/See bookmark(s)
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4136977c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4136977c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4136977c/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest