Titre : La Dépêche : journal quotidien
Éditeur : [s.n.] (Toulouse)
Date d'édition : 1903-11-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327558876
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 novembre 1903 07 novembre 1903
Description : 1903/11/07 (A34,N12931). 1903/11/07 (A34,N12931).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG09 Collection numérique : BIPFPIG09
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Rosalis... Collection numérique : Bibliothèque Rosalis (Toulouse)
Description : Collection numérique : Presse locale Collection numérique : Presse locale
Description : Collection numérique : Presse quotidienne Collection numérique : Presse quotidienne
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k41353347
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10171
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2019
LA DÉPÊCHE
I2B ÉDITION
EDITIONS REGIONALES
fa Hâute-Wenrfê, Uorreie
Creuse, Dordogne
p " Pyrénées-Orientales
Catalogne
8 Hérault
Gard, Bouches-du-Rhône
& Vauoiuse
Gers, Lot-et-Garonne
,5 Tarn-et-Garonne, Gironde
6 Aveyron, Cantal, Lot ~ o?ére
JOURNAL DE LA DÉMO CRATIE p
Direction ; Toulouse, 57, rue Bayard. — Bureaux de Paris : 4. FauÕottPg-.J£ontmtl1"'tre
ÉDITIONS RÉGIONALES
ffames-Pyrèncew ^
Basses-Pyrénées, Landes
Tun-et-Garonne, Tarn g,
Aude srJ
Gers, Lot-et-Garonne 1©
Lot \
Haute-Garonne, Ariège • < ».1 .
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Toulouse-Ville
1
t f**~_ C. ■ Tou* les Jours
|£2* ~ . SIX PAGES AU MOINS ..
34e ANNEE - SAMEDI 7 NOVEMBRE iqo3 — N812,931
Tous les Jours f—"* m
SIX PAGES AU MOINS e,5 . ~
Opinions
SOUS-PRÉFETS
Est-ce la deuxième, la troisième OU la
Quatrième fois que la Chambre suppri-
me les sous-préfets ? Je crains que ce ne
soit la cinquième. Les sous-préfets ne
s'en portent pas plus mai. Et il est pro-
file qu'on les supprimera bien des fois
encore sans qu'ils aient à souffrir de ces
amputations impitoyables..
Il y a des votes législatifs -qu il faut
prendre au sérieux. Il nu'on peut — hélas ! — regarder comme
de pure forme. Celui qui concerne les
sous-préfets •— nous le savons par expé-
rience — est du-nombre. Jamais il n a
donné de résultat; jamais, pi-obab e-
'nient, il n'en donnera. C'est un vote pla-
tonique par excellence. Cela est si vmi
't,que les gouvernements ne s'en inquiè-
tent plus. Autrefois, quand la Chambre
opprimait les sous-préfet le président
du conseil remettait sa démission entre
les mains du président de la République.
ujonrd'hui, le président du conseil as-
iiste philosophiquement au massacre de
ses fonctionnaires. Il sait que cette opé-
ration parlementaire ne tire pas à con-
séquence, et. que mieux on tue les sous-
préfets mieux ils se portent.
A cette extraordinaire vitalité des sous-
préfets, il y a des raisons sérieuses. La
principale est que la suppression du
'sous-préfet entraîne forcément la sup-
pression de la sous-préfecture. Or, si
beaucoup de gens désirent que le sous-
préfet disparaisse, il en est très peu qui
Ninsent.ent, à ce' que la sous-préfecture
soit sacrifiée. Si contradictoire ^ que pa-
1 raisse ce sentiment, il existe. Les pas-
sions locales sont très ardentes. Enlever
à une petite ville sa sou,s-préfectufe,
test, semhle-t-il, la faire déchoir. C est
sh priver de quelque occasion d amuse-
r,ien[ : dîners officiels, réceptions, bals,
*£., ele. ; c'est nuire, à
c'est lui retirer de son importance. Alors ~
jm revirement violent se produit; per-
Isonne ne veut porter un préjudice quftl-
?conque à une ville de son département
i ou de sa circonscription. Les sous-pré-
f lectures sont défendues avec autant d'a-
Icharnement que les sous-préfets ont
aUaquÓs. Et la conclusion est qu on ne
change rien.
Ce qui arrive pour les sous-préfectures
arrive pour les petits tribunaux. A-t-on
assez souvent demandé et même voté la
suppression des petits tribunaux ? TouL
le monde convient que cette suppression
serait juste ; qu'elle serait une- source
sérieuse d'économies. Sans hésiter, la.
majorité se rallie au principe. Oui. Mais
quand on en vient à l'exécution, cotte
majorité s'évapore. Qui consentirait a la
suppression de son tribunal ? Qui ne fré-
mira it à la pensée que cette suppression,
aux élections générales futures, pourrait
être exploitée non seulement contre, le
député en fonction mais contre la Répu-
blique elle-même ? Le vote resta plawni-
que. Pas plus qu'on n'a supprimé les
sous-préfets, on ne supprime les magis-
tra ts.
U en est ainsi toutes les fois qu'il est
question d'une réforme administrative,
si urgente et si nécessaire s oit--ellb. L'in-
; térêt général est reconnu et proclamé par
tous. Mais, cela fait, les intérêts .parti-
culiers se liguent, travaillent, protestent
et, alors, adi-eu la réforme ! On na fait
rien. On ne peut, rien faire. On attend pa-
tiemment une occasion nouvelle de sup-
primer quelque chose qu'on s'empressera
ensuite de rétablir.
' Si, cependant, des réformes sont indis-
pensables àui.ourd'hui, au point de; vue
politique comme au point de vue éoo'.o-
mique, ce sont bien ces réformes ppofon-
, des de notre organisation administm'.ive
~ Mont, depuis si longtemps, on s'accorde
, » reconnaîtra l'u rg m n Certes, les hom..
j toôs qui ont divisé la France en quatre-
; vmgt et quelques départements, qui oni
bnsé les institutions vieillies tïe l'ancien:
, %ime, qui ont travaillé à constituer l'u-
nité française, qui ont llü-mginé, le dépar-
tent et ses subdivisions en arrondis-
' se:ne.nts, en cantons et en mmmémis ont
^t une oeuvre admirables Elleiharnio-
nlsa.i l, rnerveilleti'Serriënt avec 1 eut' 'temp i,
; 1avec la civilisation de. l'époque, ijvc'c l'é
kl de la. science et la situation ;1 ' pays.
Il était naturel, alors que les-1, iinuni-
, Ca-lions étaient difficiles, alors qu; ;!'on ne
connaissait ni la vapeur, ni l'électncdé,
^ les chemis de fer, ni les télégraphes,
J1®. Placer, sur tous les points du terri-
toire, en contact perpétuel avec les popu-
la^cm$, des,,, agents du pouvoir exécutif
des représentants du pouvoir judi-
ClaJre. On satisfaisait ainsi à des besoins
^Périeux, on facilitait l'expédition des
affalires, on faisait la justice facilement
. ^^ssibie, on rendait plus active et me.i1-
leure la vie nationale.
Mais tout aujourd'hui a changé. La
hpa.nce actuelle, transformée comme le
blonde civilisé par la science, ne ressem-
11, Dle, pas plus à la France d'autrefois
dlune locomotive ne ressemble à une
^%enee. Les conditions de la vie ont;
nryfntndé.mftnt ; Jeg (Usiaib
ees n'ont plus existé, les obstacles nafo-
rels qui mettaient tant de barrières entre
les villes et même entre les hommes ont
été supprimés ; le pays s'est pour ainsi
dire rétréci, les paroles et les pensées,
courant sur des fils, ont pu s'échanger en
quelques secondes d'un bout à l'autre du
territoire; les déplacements sont devenus
rapides en même temps que peu coûteux.
Le voyage d'un point quelconque de la
province à Paris a souvent été rendu plus
facile que ne l'était autrefois la course
de ce même point au chef-lieu du dépar-
tement. Il est résulté de cette révolution,
à la fois scientifique et sociale, que la
multiplication des agents du pouvoir cen-
tral dans toutes les parties du territoire
est apparue à tous les esprits sensés ce
qu'en réalité elle était : une superfétation,
une inutilité, une charge budgétaire sans
raison et sans objet.
Oui, sans doute 1 Mais la routine est
là qui met son veto sur les progrès les
plus désirables, sur les réformes les
mieux indiquées. Les habitudes sont pri-
ses ; les intérêts sont en éveil. Des obsta-
cles insurmontables s'opposent aux chan-
gements les plus naturels. Les Chambres
votent, et leurs votes n'ont point de sanc-
tion. Les lois se transforment en vœux.
EDOUARD LOCKROY.
Pointes Sèches
A Propos d'un Sermon
Je iie sais pas si vous êtes comme moi,
mais il y a un passage qui m'a beaucoup
amusé dans le sermon qu a fait l'autre jour,
à la Chambre, M. l'abbé Gayraud. Ce pas-
sage est celui où il parle d'un ami dont le
traitement fut supprimé parce, qtéil avait
dit: « le refuserai d"administrer les sacre-
ments à ceux qui ne voteront pas pour le
candidat que je leur désigtie. » M. l'abbé
Gayraud trouve cela tout naturel. Quel est
le devoir du prêire ? Il enseigne la religion
et, conséquemment, la morale. Or, la morale
sociale comprend le devoir électoral.
~ Il y a nie nie des prt' res - M. T a&bti ....,.;.--)"r' ,' *
raud est peut-être de ceux-là, lui qui chanta
en des vers si élégants sa petite cousine —
pour affirmer que T enseignement religieux
comprend certaines leçons d'une nature plus
que délicate sur le devoir conjugal. « Si vos
maris ne votent pas bien, disent-ils à leurs
paroissiennes, repoussez énergiquement les
hommages légitimes qu'ils vous apportent. »
Et c'est ainsi Que l'Eglise catholique se trouve
du même coup en désaccord avec l'honorable
M. Piot, et, ce qui est infiniment Plus gra-
ve, avec Jésus-Christ lui-même. le ne sais pas
ce que la cause de la repopulation a pu per-
dre à l'observation de cette attitude imposée
par VEglise aux épouses chrétiennes, mais
il n est pas téméraire de supposer que la
morale n'y a jamais rien gagné. Combien de
maris, en période électorale, durent aller
chts la courtisane d'en face et lui dire : « Ma
femme me boude parce que je vote mal; con-
solez-moi 1 »
En ce qui concerne les sacrements, il est
clair qu'il est loisible à chacun de s'en passer
et qu'un jour viendra où. la menace qui pa-
rent si naturelle à M. l'abbé Gayraud n ef-
fraiera Plus personne. Mais la faiblesse de
certains hommes veut qu'ils considèrent les
sacrements comme indispensables ; c est mê-
me à cause de cela que l'Eglise demeure un
grand service public. Or, en procédant par
voie d'assimilation, on a bien le droit de de-
mander à cet honorable tonsuré ce qu'il pen-
serait if un agent d'un autre service public,
celui des chemins de fer, par exemple, qui
lui dirait sans plaisanter :
— Monsieur, vous êtes en robe, ce qui ni indi-
que suffisamment que vous êtes dans les ordres.
Or, nous n'avons pas de compartiment poter les
abbés, et vous ne voyagerez pas. Ainsi le veut la
mor6le des chemins de fer l
GRIFF
La Politique
UNE LETTRE
L'Actl'#ti vient de publier la lettre suivante
de notre arrn M. BM' s3m :
Mon oh-er directeur.
J'ai dit à Gustave Tery, oornme j'avais dit
à mon collègu-e Lafferre, comme j'ai dit au
groupe radical socialiste, comme je redirai
ce soir à la, réunion où vous nous convoquez :
je volerai le monopole de l'enseignement s'il
se trouve encore quelqu'un parmi les républi-
cains poux le demander, après que la loi aura
supprimé toutes les congrégations actuelle-
ment dites autorisées enseignantes et a:utres.
Je ne le voterai pas auparavant, attendu que
ce vote du monopole est justement le dériva-
tif ou le prétexte décent inventé tout exprès
pour nous dispenser d'un a.utre vote beaucoup
plus clair, plus décisif et plus grave, celui
qui supprimera toutes les congrégations.
Mais le monopole sans la suppression des
congrégations ne serait qu'une duperie de
plus. Il faudrait toujours en venir ensuite à
supprimer les congrégations qui ne seraient
pas en peine de continuer leur action sous
des formes nouvelles. Commençons donc par
là. Après quoi, si cela ne suffit pas; il sera
t.emps de décréter le monopole. Pour le mo-
ment. la bataille est engagée contre l,es Con-
grégations et contre le Concordat. Quand
nous l'aurons gagnée, nous pousserons plus
loin s'il le faut. Mais décliner Le comba.t après
la première esc arme uche et déserter sur le
^a-TT[(p de bataille, sous prétexte qu'on, a dé.
couvert un moyen mirifique p>0,Ur n'avoir pas
besoin de 'se battre, c'est. une politique qui
n'est pas la mienne.
Cordialement a vous, F. BUISSON.
M. Buisson est à l'ordinaire UII1I pet1I plus maî-
tre de sa plume. Le moins. qu'on puisse -dire de
cette lettre agressive, c'est qu'elle est d'une ré-
daction assez inattendue. Elle serait même de
nature à blesser dans leur dignité bon nombre
d'entre nous si de telles Susceptibilités pouvaient
être de mise entre Républicains qui se connais-
sent et s'estiment. Cette lettre ne peut pour-
tant passer sans soulever quelque protestation.
Quelle que soit ma déférence pouir le talent de
M. Buisson et en raison même de l'autorité qu)i
s'attache à sa parole, je demande la permission
de m'inscrire en faux contre les arrière-pensées
qu'il nous prête. " : *
M. Buisson en tient pour la liberté d'ensei-
gnement. Cest son droit. Je pourrais lui deman-
der s'il n'éprouve pas au fond de l'âme quelque
inquiétude en voyant que M. Charles Duipuy, ex-
homme à poigne, fait applaudir par la droite
du Sénat cette même liberté d'enseignement. Je
lui demanderai surtout comment il concilie son
respect pour cette prétendue liberté avec le ré-
gime de haute surveillance intellectuelle auquel
il se propose de soumettre les écoles libres et
comment il justifie cette haute surveillance s'il
ne s'appuie sur un droit éminent de l'Etat? Sur
ce droit, je crois bien que M. Buisson et nous
sommes d'accord. La seule différence est que
nous allons jusqu'au bout de notre principe et
que M. Buisson s'arrête à mi-chemin.
Quoi qu'il en soit, je respecte, infiniment les
convictions de M. Buisson. Je réclame cependant
un respect égal pour les nôtres. Nous attendrons
pour croire à la liberté d'enseigner qu'on nous
montre son extrait de naissance républicaine.
Il est vrai que M. Charles Dupuy l'a découverte
dans la Déclaration des Droits de l'Homme.
Mais chacun sait que M. Charles Dupuy a l'af-
firmation plus que facile: Pour moi, je me sou-
viens d'avoir vu dans notre grande charte révo-
lutionnaire la liberté de conscience et la liberté
die penseT. Je n'y ai pas vu la liberté de capter
'l'esprit de la jeunesse. J'y ai vu seulement que.
la liberté de chacun avait pour contre-partie la
liberté du voisin, et j'en ai conclu que la liberté
de propagande ne pouvait exister du côté de l'é-
ducateur du moment que la liberté de discussion
n'existait pas du côté de l'enfant. ,
Le jour où M. Buisson noirs aura prouvé
3i*.. -UVïtl • ^d'r?ri2;ine.,mocratiq,ue. au lieu d'avoir eu pour parrains'
Montale-mbert et le Gesu, nous nous rangerons
volontiers à l'avis de notre éminen.t ami. Jus-
que-là, qu'il nous permette de réclamer le mo-
nopole. Avec M. Buisson^ nous affirmons les
droits de la puissance publique. Mais nous en-
tendons que ces droits s'exercent par des moyens
d'application un peu plus efficaces que le con-
trôle dont M. Buisson, avec M. Chauimié, se
contente.
M. Buisson se persuade que la dénonciation
du Concordat et la suppression pure et simple des
congrégations de toute espèce suffiraient pour
mâter l'enseignement de l'Eglise. •L'enseigne-
ment cotngréganiste, c'est possible! L'enseigne-
ment clérical, c'est une autre affaira M. Buisson
n'a. qu'à prendre la peine d'ouvrir les yeux.
Les écoles des congrégations dispersées n'ont-
cales pas pour la plupart rouvert leurs portes
tantôt sous le couvert de prête-noms eomplai-
1 sants et tantôt à l'abri de sécularisations falla-
cieuse,% ? Ce qui s'est passé après la dissolution
des Congrégations illicites se passerait évidem-
ment après la dissolution de celles autorisées.
Les écoles de celles-ci continueraient également
de fleurir à la barbe du législateur de 190T et
à l'ombre du droit d'association. Ah! vraiment,
nous serions bien lotis !
Le cléricalisme en serait quitte pour faire
peau neuve. Nous n'aurions plus des écoles de
robe longue, c'est vrai. Nous aurions des écoles de
robe courte. Or, ce que nous voulons mâter, ce
n'est pas l'enseignement en soutane. Cest l'ensei-
gnement sectaire de l'Eglise, sous quelque vête-
ment qu'il se cache. C'est l'enseignement confes-
sionnel.
L'expérience actuelle n'a pas suffi à dlissiper
les illusoires espérances de notre ami M. Buis-
son. .Pour nous, elle nous paraît suffisante.
Nous entendons protéger l'enfant contre toutes
les main-mise plus ou moins dissimulées, plus ou
moins hypocrites de l'Eglise. Nous voulions pour
le droit de l'Etat des garanties décisives, abso-
lues. C'est pour cela que nous réclamons le
monopole. Non pour autre chose. M. Buisson
s'est-il douté qu'il nous faisait injure en nous
prêtant des arrière-pensées de désertion SUT le
champ de bataille, et pourquoi ne craint-il pas
d'écrire que nous cherchons dans le monopole
un (C dérivatif n, un « prétexte décent » in-
venté tout exprès pour nous dispenser de nous
battre ?
Si nous reprochions à notre ami M. Buis-
son de manquer de sincérité en réclamant la
dénonciation du Concordat, qu'il sait pro-
blématique et lointaine; si nous lui disions
qu'il manque de franchise en nous pro-
mettant la mort totale des maisons con-
gréganistes alors que la loi de igoi, dont
il fut le rapporteur, vient à peine d'être vo-
tée avec son régime de « reconnaissances lé-
gales » j si nous ajoutions qu 'jl nous fait
luire l'espoir de ces mesures radicales pour
s'éviter de figurer parmi les avocats du mo-
nopole, M. Buisson nous demanderait de
quel droit nous suspectons sa foi républi-
caine. Je lui demanderai de quel droit il
suspecte la nôtre ?
Je suis de ceux qui ont dénoncé depuis
longtemps les méfaits de récole. cléricale, et
j'ai été le premier à signaler ici même le
mal et le remède. J'ai eu l'honneur de parler
à M.Waldeck-Rousseau des « deux France »
bien avant que M. Waldeck-Rousseau n'en
i vint parler à Toulouse. J 'ai réclamé le mo-
! nopole peut-être avant que M. Buisson s a-
' perçut qu'il était nécessaire d'abroger la loi
Falloux. Si je note ces souvenirs, ce n'est
pas que j'en tire la \ moindre vanité. C'est
simplement pour prendre date et apprendre
à M. Buisson que nous ne pensons pas à
chercher des faux fuyants.
La plupart d'entre , nous, monopoleurs,
nous acceptons volontiers, à côté du mo-
nopole, la suppression des associations reli-
gieuses, la séparation 'des Eglises et de
l'Etat. Avec la dénonciation du Concordat
et la fin des congrégations, M. Buisson
n'accepte pas le monopole. Est-ce nous qui
sommes en deçà de M. Buisson ? Est-ce M.
Buisson qui reste en deçà de nous ?
Plus tard ! explique M. Buisson. Plus
tard il sera toujours temps de décréter le
monopole si les mesures que je réclame ne
devaient pas suffire. Nous t pousserons plus
loin quand cela sera nécessaire.
M. Buisson me permettra-l-U de l'enfermer
dans les cornes d'un dilemmà? comme dirait
M. Charles Dupuy, défenseut de la liberté .
l'enseignement.. : , %;
De deux choses l'une. Ou le monopole est-
juste dans son principe, et klors pourquoi .
M. Buisson y répugne-t-il ? Orç le ' monopole
est un défi à l'équité, et s'il n'tst aujourdhui
qu'une forme de l'arbitraire, cessera-t-il d'être
une forme de l'arbitraire demain ? Il faut
donc accepter tout de suite le i principe du
monopole ou ne l'accepter jamais.
Il est vrai que M. Buisson a l'air de, croire
que nous préconisons le monopole comme une
sorte de mesure de salut public, et il consent
qu'on le fasse avancer comme on ferait avan-
cer la guillotine le jour qu'il serait néces-
saire de faire tomber les têtes renaissantes de
l'enseignement clérical. Je hurlerai avec les
jacobins ! semble dire M. Buisson\ Que M.
Buisson se rassure. Qu'il apprenne donc à j
mieux connaître ses compagnons de radica-
lisme. Nous ne demandons pas à M. Buis- j
son de hurler. \
Nous réclamons le monopole, tout bête-
ment parce que le monopole nous paraît équi-
table. Tout bêtement parce qu'il nous paraît 1
légitime. Nous le réclamons encore pour un
autre motif, qui est bien digne d'attirer l'at-
tention de notre contradicteur et ami. C'est
que le jour où nous avons entamé la lutte
contre les congréganistes, ce sont leurs écoles
que les cléricaux ont d'abord songé à défen-
dre. Quand on a pensé à braquer sur eux la
loi di- 100-r, c'est tout de suite derrière la loi
de 1850' qu'ils 'sé sont retrahdiés. Cfesr pour
la liberté d'enseignement que l'E'glise a ré-
servé ses plus vives inquiétudes!
Je ne sais pas si ce phénomène a échappé à
M. Buisson. Ou serait-ce que* ce détail ne lUIt dit
rien ? Il me semble néanmoins que cette hâte de
l'Eglise à se barricader dans la liberté d'ensei-
gnement est un peu plus propre à exciter
les défiances d'un démocrate que les arrière-
pensées que M. Buisson nous suppose et qu il
ne nous prêterait pas s'il connaissait mieux
son nroore parti.
PIERRE ET PAUL.
MENUS PROPOS
Mariages d'Amérique :
Un heureux mortel va épouser prochaine-
ment à New.York MIlo Goeaet qui est le plus
beau parti de toute l'Amérique. Dot : 700 mil-
Lions. Avec ça. on peut monter son ménage 1
On devine si les noces seront magnifiques.
Rien qu'en fleurs, on dépensera un million. Les
ca.deaux commencent à arriver : un milliardaire
a envoyé un c-ollier de diamants qui lui a coûté
10 millions ; un autre millia.xdaire.. un collier de
7 millions. " " . ,-
Que Jenny l'ouvrière est donc jolie avec la,
simple petite fleur qu'elle pique dans ses che-
veux 1
_
Un journal de Bohême annonce à ses lec-
teurs le mariage d'Adajm et Eve. Rassurez.
vous ! notre confrère n'est pas en retard : le
couple dont "il s'agit est, en effet, celui qui re-
présentait à HrJritz. dans un mystère biblique,
les premiers habitants du Paradis.
Et voilà, n'est-ce pas ? des jeunes gens qui
étaient bien désignés pour se mettre en ménage
ensemble. ■ .
La Vierge Marie. 4u même théâtre, a épousé
un m Lne LLT. Elle attend prochainement un « pe.
tit Jésus ».
L'architecte du Louvre avait, depuis plusieurs
années déjà, la conviction, que le monument
n'apparaît pas aujourd'hui dans sa conception
primitive.
Il y a quelques semaines, il fit des fouilles et
put s'assurer que le Louvre, comme on Je voit
dams les vieilles gravures, comportait à l'ori-
gine un fossé d'une profondeur de sept mètres,
qui a été comblé.
La 'base du Palais est donc cachée aux yeux
sur une hauteur de sept mètres. Cette base
comporte une décoration murale d'un mètre
environ de hauteur. La reverrons-nous jamais ?
Toujours le crime de lèse-majesté ;
Un fimprimeur de Schnambeck aimait à se
! moquer, dans son journal, du maire de la com-
mune. Ce maire est. çaraît-il, autoritaire et pré-
tentieux. Ce pourquoi l'imprimeur disait, en
parlant de lui, - Sa Majesté ».
La chose offusqua le parquet qui fit un procès
à l'imprimeur. Et les juges l'ont condamné à six
mois de prison, parce que l'expression « Sa Ma-
jesté ». prise d'une manière ironique, pouvait
faire songer à l'empereur !
Après celle-là. il faut tirer l'échelle. Et si J'em.
pereur dit encore que le respect s'en va, c'est
vraiment qu'il est maJ informé.
moût le monde ne sait pas que le jardin du
JL Luxembourg compte un habitant ailé de
l'espace Joa plus rare : un merle blanc.
Ce merle. jusqu'ici, a. vécu fort heureux. Fa-
rouche comme tous ses congénères, il ne se
laisse admirer que de loin. Mais cela suffit pour
qu'on le respecte.
Cependant, d'après .un journal parisien, quel-
ques individus ont formé le projet de le cap-
turer, et les surveillants doivent redov-^ de
d'un vigilance attentat. POUT' mettre ce merle à ''«K!
de ?et oiseau j'aurais de i4
serts. je raxs vers des lieux plus dfa.
tUMr prcrtég.er, llbi r^^^i'sfratio^'le^as^^ajM
le lOT"e m prison - au Jd r4
M dMDuls incidents de la Bourr 4
en est navré,, Trarvail, ' s'il est fla pro-ie des reporters. ïa
narkL fi e faut en croire un journal
parisien, il se serait écrié l'autre jour :
à trotissfstmieux, vraiment, avoir la polira
c'est On 1 voit W*U que M. Lopins ne sait pas ce «p*
UN BADAUD.,
CAUSERIES
Les Bustes de Becque et de Rollinat
Une lerttre d Henry Bauèr met au pou!
Les diverses informations qui ont été pu.
b 11 ses sur la sépulture et le projet de mo"
d7Ienry Mecque, Il n'y a jamais*
eu, ait notre confrère, de comité pour un
monument ou urne statue à Becque. n Y?
eu.t une autorisation dlonnée à MM. Sar.,
dou et Bauër, par M. Henry Houjon, di,
recteur des beaux-arts, de commander a.ra
sculpteur Dalou le buste d'Henry Becque,
La commande fut faite, le Conseil muni -
cipal accorda une concession perpétuel.
pour la tombe au Père-Lachaise, mai??
Dalou mourut avant d'avoir commence
son œuvre. Les choses en sont là. Aujou*>-
+J Antoine ^Tuekpuies auteurs de saa
tneâtre, admirateurs eit a.m.is die 'Becqrbe <
ont repris le projet d'une statue ou d'ui,
buste. Bauër dit à ce sujet : « Que me;'
camarades me permettent un avis. Ar;
Père-Lachaise, sur la pLaque de marbrr1
d'u tombeau, cette inscription suffira ' ■
«Henry Becque, auteur dramatique») e<:
deux dates. C 'est ailleurs, c'est au foyé1
du Théâtre-Français que doit se placer l':,
figure de Becque, comme l'un des mai
Maison et des plus légitime.| .
, héritiers de Molière. La place, je pUIÏ
r assurer, est celle que notre ami eût priJ
férée. »
.
L'idée d'un buste au cimetière est bonne1
L'idée d'un buste au foyer dui Théâtre
'Fi\<¡'nÇa.t:f" est - "éicellèxite. Toutes ' deu
«ailleurs, ne sont pas inconciliables. Un a
tombe est moins moite quand un visage
de marbre ou de bronze pense encore tî
regairde le passant ami. Ma.is, vraiment "
1 immortel auteur des Corbeaux et de 1;* '
Parisienne sera à sa place a:u foyer de [ a
Comédie-Française. Lo théâtre fait so,
champ de bataille, et il y vécut son exi»-
tence entière, y subissant des défaite s
qui sont devenues des victoires. Ce sar*
une joie de revoir là cette belle face, iro«
nique et bonne, où la joie, le plus sou-
vent, l emportait sur toutes lies amertumes-
de la vie.
Sa présence fera peut-être ajussi reprer,
d're ses pièces qui n'ont pas eu, au Théi
tiie-Français ni ailleurs, la fortuneles auraient dû avoir et qu'elles auron.
puisqu'il y a en elles une force vitale in ,
destJ"llct.ihl.e. C'est de cela surtout que j»j\
veux parler aujourd'hui. Il est possible di,)
faire entrer Ileniry Becque, dès aujoui
d'hui, dans le répertoire. Qu'il ne s'agisse
plus de monter une de ses pièces avec 1 j-il
pensée de la jouer cent fois ou cinquante
fois de suite. C'est bien inutile. Il suff S
de la jouer d'e temps en temps, comme o «
joue une pièce de Molière, de Marivasw. '
die Mus&et On peut aisément compose.
des spectacles où les Corbeaux, ce magni-
fique drame où la veuve e,t les (}¡rptreliD','"
.se débattent contre la hordJe des hommeat
d'affaires, figuraient auprès d'un ac M
die Molière ou die Musset, le Maria/j
forcé ou le Caprice, et d'autres spectacle^
pourraient s'organiser, où la puire et pre *
fonde comédie de la Parisienne ferais?
'bon ménage avec le Tartufe ou le Misa rI"",
: thrope, les Jeux de l'Amour et du H asarr:f
ou il ne faut jurer de rien. Il est néces-
saire de retirer des livres où elle diort la."
gloire d'auteur dramatique de Becque, il
fa'ut la rendre vivante sur la scène, et da
nouveaux admirateurs viendront s'ajouter
aux anciens. Si l'on objecte qu'il n'y ai)
pas eu un public pour ces belles œuvres*
j'accepte d'avance l'objection. Soit Il
n'y a pas un public",.pour cent représen^
ta-tions d'affiliés. Mais il y a un publia
pour une soirée de temps à autre, et celas
suffit Si l'on voulait jouer un chef-d'oeul
vre de Molière cent fois de suite, la sali i
serait à peu près vide à la dixième m*
présentation, très probablement Il n'y a*
pas qu' « un public », il y a « des publics *
L'un de ces publics se satisfera très bie
que l'on joue Becque de temps à autre, t
Pailleron un peu moms souvent. Voil ^
toute la question. Que Jules Claretie' i i
résolve en même temps que la question*
du buste, et il aura bien mérité, une fort,
de plus, de la littérature dramatique
Pour le buste, il apparaît que c'est .bie^
la meilleure façon d'honorer un écrivait
mort La statue ne convient pas à tou a
Pour un Hugo, un Balzac, qui neuven#
devenir des dieux et des^symboles par If!
génie d'un Rodin, combien d'autres dort
le visage nous intéresse, mais dont nou^ -
n'avons nulle envie-de contempler la ITe"
dinigote, le pantalon et les soulier jifc*
chés sur le piédestal d'une place publique-
On a érigé un Jules Simon bien agaçant
place de la Madeleine. Epargnons oeâ
ennui posthume à Becque et à bien cTau Î'
tpe-,3.
...Je songe, en terminant, a Ma/un cal
Rollinai. Tous ses amis, dont je suis»
doivent à sa mémoire d'érigeir son Jbuistaf
au Luxembourg, parmi les poètes. Lat
place de l'auteur des Névroses et d!e la..
Nature est marquée là, Il fa-ut la lui djous
nJ"æ au nhia vite. --.k
GUSTAVE GEFFROY.
I2B ÉDITION
EDITIONS REGIONALES
fa Hâute-Wenrfê, Uorreie
Creuse, Dordogne
p " Pyrénées-Orientales
Catalogne
8 Hérault
Gard, Bouches-du-Rhône
& Vauoiuse
Gers, Lot-et-Garonne
,5 Tarn-et-Garonne, Gironde
6 Aveyron, Cantal, Lot ~ o?ére
JOURNAL DE LA DÉMO CRATIE p
Direction ; Toulouse, 57, rue Bayard. — Bureaux de Paris : 4. FauÕottPg-.J£ontmtl1"'tre
ÉDITIONS RÉGIONALES
ffames-Pyrèncew ^
Basses-Pyrénées, Landes
Tun-et-Garonne, Tarn g,
Aude srJ
Gers, Lot-et-Garonne 1©
Lot \
Haute-Garonne, Ariège • < ».1 .
* '
.
Toulouse-Ville
1
t f**~_ C. ■ Tou* les Jours
|£2* ~ . SIX PAGES AU MOINS ..
34e ANNEE - SAMEDI 7 NOVEMBRE iqo3 — N812,931
Tous les Jours f—"* m
SIX PAGES AU MOINS e,5 . ~
Opinions
SOUS-PRÉFETS
Est-ce la deuxième, la troisième OU la
Quatrième fois que la Chambre suppri-
me les sous-préfets ? Je crains que ce ne
soit la cinquième. Les sous-préfets ne
s'en portent pas plus mai. Et il est pro-
file qu'on les supprimera bien des fois
encore sans qu'ils aient à souffrir de ces
amputations impitoyables..
Il y a des votes législatifs -qu il faut
prendre au sérieux. Il
de pure forme. Celui qui concerne les
sous-préfets •— nous le savons par expé-
rience — est du-nombre. Jamais il n a
donné de résultat; jamais, pi-obab e-
'nient, il n'en donnera. C'est un vote pla-
tonique par excellence. Cela est si vmi
't,que les gouvernements ne s'en inquiè-
tent plus. Autrefois, quand la Chambre
opprimait les sous-préfet le président
du conseil remettait sa démission entre
les mains du président de la République.
ujonrd'hui, le président du conseil as-
iiste philosophiquement au massacre de
ses fonctionnaires. Il sait que cette opé-
ration parlementaire ne tire pas à con-
séquence, et. que mieux on tue les sous-
préfets mieux ils se portent.
A cette extraordinaire vitalité des sous-
préfets, il y a des raisons sérieuses. La
principale est que la suppression du
'sous-préfet entraîne forcément la sup-
pression de la sous-préfecture. Or, si
beaucoup de gens désirent que le sous-
préfet disparaisse, il en est très peu qui
Ninsent.ent, à ce' que la sous-préfecture
soit sacrifiée. Si contradictoire ^ que pa-
1 raisse ce sentiment, il existe. Les pas-
sions locales sont très ardentes. Enlever
à une petite ville sa sou,s-préfectufe,
test, semhle-t-il, la faire déchoir. C est
sh priver de quelque occasion d amuse-
r,ien[ : dîners officiels, réceptions, bals,
*£., ele. ; c'est nuire, à
c'est lui retirer de son importance. Alors ~
jm revirement violent se produit; per-
Isonne ne veut porter un préjudice quftl-
?conque à une ville de son département
i ou de sa circonscription. Les sous-pré-
f lectures sont défendues avec autant d'a-
Icharnement que les sous-préfets ont
aUaquÓs. Et la conclusion est qu on ne
change rien.
Ce qui arrive pour les sous-préfectures
arrive pour les petits tribunaux. A-t-on
assez souvent demandé et même voté la
suppression des petits tribunaux ? TouL
le monde convient que cette suppression
serait juste ; qu'elle serait une- source
sérieuse d'économies. Sans hésiter, la.
majorité se rallie au principe. Oui. Mais
quand on en vient à l'exécution, cotte
majorité s'évapore. Qui consentirait a la
suppression de son tribunal ? Qui ne fré-
mira it à la pensée que cette suppression,
aux élections générales futures, pourrait
être exploitée non seulement contre, le
député en fonction mais contre la Répu-
blique elle-même ? Le vote resta plawni-
que. Pas plus qu'on n'a supprimé les
sous-préfets, on ne supprime les magis-
tra ts.
U en est ainsi toutes les fois qu'il est
question d'une réforme administrative,
si urgente et si nécessaire s oit--ellb. L'in-
; térêt général est reconnu et proclamé par
tous. Mais, cela fait, les intérêts .parti-
culiers se liguent, travaillent, protestent
et, alors, adi-eu la réforme ! On na fait
rien. On ne peut, rien faire. On attend pa-
tiemment une occasion nouvelle de sup-
primer quelque chose qu'on s'empressera
ensuite de rétablir.
' Si, cependant, des réformes sont indis-
pensables àui.ourd'hui, au point de; vue
politique comme au point de vue éoo'.o-
mique, ce sont bien ces réformes ppofon-
, des de notre organisation administm'.ive
~ Mont, depuis si longtemps, on s'accorde
, » reconnaîtra l'u rg m n Certes, les hom..
j toôs qui ont divisé la France en quatre-
; vmgt et quelques départements, qui oni
bnsé les institutions vieillies tïe l'ancien:
, %ime, qui ont travaillé à constituer l'u-
nité française, qui ont llü-mginé, le dépar-
tent et ses subdivisions en arrondis-
' se:ne.nts, en cantons et en mmmémis ont
^t une oeuvre admirables Elleiharnio-
nlsa.i l, rnerveilleti'Serriënt avec 1 eut' 'temp i,
; 1avec la civilisation de. l'époque, ijvc'c l'é
kl de la. science et la situation ;1 ' pays.
Il était naturel, alors que les-1, iinuni-
, Ca-lions étaient difficiles, alors qu; ;!'on ne
connaissait ni la vapeur, ni l'électncdé,
^ les chemis de fer, ni les télégraphes,
J1®. Placer, sur tous les points du terri-
toire, en contact perpétuel avec les popu-
la^cm$, des,,, agents du pouvoir exécutif
des représentants du pouvoir judi-
ClaJre. On satisfaisait ainsi à des besoins
^Périeux, on facilitait l'expédition des
affalires, on faisait la justice facilement
. ^^ssibie, on rendait plus active et me.i1-
leure la vie nationale.
Mais tout aujourd'hui a changé. La
hpa.nce actuelle, transformée comme le
blonde civilisé par la science, ne ressem-
11, Dle, pas plus à la France d'autrefois
dlune locomotive ne ressemble à une
^%enee. Les conditions de la vie ont;
nryfntndé.mftnt ; Jeg (Usiaib
ees n'ont plus existé, les obstacles nafo-
rels qui mettaient tant de barrières entre
les villes et même entre les hommes ont
été supprimés ; le pays s'est pour ainsi
dire rétréci, les paroles et les pensées,
courant sur des fils, ont pu s'échanger en
quelques secondes d'un bout à l'autre du
territoire; les déplacements sont devenus
rapides en même temps que peu coûteux.
Le voyage d'un point quelconque de la
province à Paris a souvent été rendu plus
facile que ne l'était autrefois la course
de ce même point au chef-lieu du dépar-
tement. Il est résulté de cette révolution,
à la fois scientifique et sociale, que la
multiplication des agents du pouvoir cen-
tral dans toutes les parties du territoire
est apparue à tous les esprits sensés ce
qu'en réalité elle était : une superfétation,
une inutilité, une charge budgétaire sans
raison et sans objet.
Oui, sans doute 1 Mais la routine est
là qui met son veto sur les progrès les
plus désirables, sur les réformes les
mieux indiquées. Les habitudes sont pri-
ses ; les intérêts sont en éveil. Des obsta-
cles insurmontables s'opposent aux chan-
gements les plus naturels. Les Chambres
votent, et leurs votes n'ont point de sanc-
tion. Les lois se transforment en vœux.
EDOUARD LOCKROY.
Pointes Sèches
A Propos d'un Sermon
Je iie sais pas si vous êtes comme moi,
mais il y a un passage qui m'a beaucoup
amusé dans le sermon qu a fait l'autre jour,
à la Chambre, M. l'abbé Gayraud. Ce pas-
sage est celui où il parle d'un ami dont le
traitement fut supprimé parce, qtéil avait
dit: « le refuserai d"administrer les sacre-
ments à ceux qui ne voteront pas pour le
candidat que je leur désigtie. » M. l'abbé
Gayraud trouve cela tout naturel. Quel est
le devoir du prêire ? Il enseigne la religion
et, conséquemment, la morale. Or, la morale
sociale comprend le devoir électoral.
~ Il y a nie nie des prt' res - M. T a&bti ....,.;.--)"r' ,' *
raud est peut-être de ceux-là, lui qui chanta
en des vers si élégants sa petite cousine —
pour affirmer que T enseignement religieux
comprend certaines leçons d'une nature plus
que délicate sur le devoir conjugal. « Si vos
maris ne votent pas bien, disent-ils à leurs
paroissiennes, repoussez énergiquement les
hommages légitimes qu'ils vous apportent. »
Et c'est ainsi Que l'Eglise catholique se trouve
du même coup en désaccord avec l'honorable
M. Piot, et, ce qui est infiniment Plus gra-
ve, avec Jésus-Christ lui-même. le ne sais pas
ce que la cause de la repopulation a pu per-
dre à l'observation de cette attitude imposée
par VEglise aux épouses chrétiennes, mais
il n est pas téméraire de supposer que la
morale n'y a jamais rien gagné. Combien de
maris, en période électorale, durent aller
chts la courtisane d'en face et lui dire : « Ma
femme me boude parce que je vote mal; con-
solez-moi 1 »
En ce qui concerne les sacrements, il est
clair qu'il est loisible à chacun de s'en passer
et qu'un jour viendra où. la menace qui pa-
rent si naturelle à M. l'abbé Gayraud n ef-
fraiera Plus personne. Mais la faiblesse de
certains hommes veut qu'ils considèrent les
sacrements comme indispensables ; c est mê-
me à cause de cela que l'Eglise demeure un
grand service public. Or, en procédant par
voie d'assimilation, on a bien le droit de de-
mander à cet honorable tonsuré ce qu'il pen-
serait if un agent d'un autre service public,
celui des chemins de fer, par exemple, qui
lui dirait sans plaisanter :
— Monsieur, vous êtes en robe, ce qui ni indi-
que suffisamment que vous êtes dans les ordres.
Or, nous n'avons pas de compartiment poter les
abbés, et vous ne voyagerez pas. Ainsi le veut la
mor6le des chemins de fer l
GRIFF
La Politique
UNE LETTRE
L'Actl'#ti vient de publier la lettre suivante
de notre arrn M. BM' s3m :
Mon oh-er directeur.
J'ai dit à Gustave Tery, oornme j'avais dit
à mon collègu-e Lafferre, comme j'ai dit au
groupe radical socialiste, comme je redirai
ce soir à la, réunion où vous nous convoquez :
je volerai le monopole de l'enseignement s'il
se trouve encore quelqu'un parmi les républi-
cains poux le demander, après que la loi aura
supprimé toutes les congrégations actuelle-
ment dites autorisées enseignantes et a:utres.
Je ne le voterai pas auparavant, attendu que
ce vote du monopole est justement le dériva-
tif ou le prétexte décent inventé tout exprès
pour nous dispenser d'un a.utre vote beaucoup
plus clair, plus décisif et plus grave, celui
qui supprimera toutes les congrégations.
Mais le monopole sans la suppression des
congrégations ne serait qu'une duperie de
plus. Il faudrait toujours en venir ensuite à
supprimer les congrégations qui ne seraient
pas en peine de continuer leur action sous
des formes nouvelles. Commençons donc par
là. Après quoi, si cela ne suffit pas; il sera
t.emps de décréter le monopole. Pour le mo-
ment. la bataille est engagée contre l,es Con-
grégations et contre le Concordat. Quand
nous l'aurons gagnée, nous pousserons plus
loin s'il le faut. Mais décliner Le comba.t après
la première esc arme uche et déserter sur le
^a-TT[(p de bataille, sous prétexte qu'on, a dé.
couvert un moyen mirifique p>0,Ur n'avoir pas
besoin de 'se battre, c'est. une politique qui
n'est pas la mienne.
Cordialement a vous, F. BUISSON.
M. Buisson est à l'ordinaire UII1I pet1I plus maî-
tre de sa plume. Le moins. qu'on puisse -dire de
cette lettre agressive, c'est qu'elle est d'une ré-
daction assez inattendue. Elle serait même de
nature à blesser dans leur dignité bon nombre
d'entre nous si de telles Susceptibilités pouvaient
être de mise entre Républicains qui se connais-
sent et s'estiment. Cette lettre ne peut pour-
tant passer sans soulever quelque protestation.
Quelle que soit ma déférence pouir le talent de
M. Buisson et en raison même de l'autorité qu)i
s'attache à sa parole, je demande la permission
de m'inscrire en faux contre les arrière-pensées
qu'il nous prête. " : *
M. Buisson en tient pour la liberté d'ensei-
gnement. Cest son droit. Je pourrais lui deman-
der s'il n'éprouve pas au fond de l'âme quelque
inquiétude en voyant que M. Charles Duipuy, ex-
homme à poigne, fait applaudir par la droite
du Sénat cette même liberté d'enseignement. Je
lui demanderai surtout comment il concilie son
respect pour cette prétendue liberté avec le ré-
gime de haute surveillance intellectuelle auquel
il se propose de soumettre les écoles libres et
comment il justifie cette haute surveillance s'il
ne s'appuie sur un droit éminent de l'Etat? Sur
ce droit, je crois bien que M. Buisson et nous
sommes d'accord. La seule différence est que
nous allons jusqu'au bout de notre principe et
que M. Buisson s'arrête à mi-chemin.
Quoi qu'il en soit, je respecte, infiniment les
convictions de M. Buisson. Je réclame cependant
un respect égal pour les nôtres. Nous attendrons
pour croire à la liberté d'enseigner qu'on nous
montre son extrait de naissance républicaine.
Il est vrai que M. Charles Dupuy l'a découverte
dans la Déclaration des Droits de l'Homme.
Mais chacun sait que M. Charles Dupuy a l'af-
firmation plus que facile: Pour moi, je me sou-
viens d'avoir vu dans notre grande charte révo-
lutionnaire la liberté de conscience et la liberté
die penseT. Je n'y ai pas vu la liberté de capter
'l'esprit de la jeunesse. J'y ai vu seulement que.
la liberté de chacun avait pour contre-partie la
liberté du voisin, et j'en ai conclu que la liberté
de propagande ne pouvait exister du côté de l'é-
ducateur du moment que la liberté de discussion
n'existait pas du côté de l'enfant. ,
Le jour où M. Buisson noirs aura prouvé
3i*.. -UVïtl • ^d'r?ri2;ine.,
Montale-mbert et le Gesu, nous nous rangerons
volontiers à l'avis de notre éminen.t ami. Jus-
que-là, qu'il nous permette de réclamer le mo-
nopole. Avec M. Buisson^ nous affirmons les
droits de la puissance publique. Mais nous en-
tendons que ces droits s'exercent par des moyens
d'application un peu plus efficaces que le con-
trôle dont M. Buisson, avec M. Chauimié, se
contente.
M. Buisson se persuade que la dénonciation
du Concordat et la suppression pure et simple des
congrégations de toute espèce suffiraient pour
mâter l'enseignement de l'Eglise. •L'enseigne-
ment cotngréganiste, c'est possible! L'enseigne-
ment clérical, c'est une autre affaira M. Buisson
n'a. qu'à prendre la peine d'ouvrir les yeux.
Les écoles des congrégations dispersées n'ont-
cales pas pour la plupart rouvert leurs portes
tantôt sous le couvert de prête-noms eomplai-
1 sants et tantôt à l'abri de sécularisations falla-
cieuse,% ? Ce qui s'est passé après la dissolution
des Congrégations illicites se passerait évidem-
ment après la dissolution de celles autorisées.
Les écoles de celles-ci continueraient également
de fleurir à la barbe du législateur de 190T et
à l'ombre du droit d'association. Ah! vraiment,
nous serions bien lotis !
Le cléricalisme en serait quitte pour faire
peau neuve. Nous n'aurions plus des écoles de
robe longue, c'est vrai. Nous aurions des écoles de
robe courte. Or, ce que nous voulons mâter, ce
n'est pas l'enseignement en soutane. Cest l'ensei-
gnement sectaire de l'Eglise, sous quelque vête-
ment qu'il se cache. C'est l'enseignement confes-
sionnel.
L'expérience actuelle n'a pas suffi à dlissiper
les illusoires espérances de notre ami M. Buis-
son. .Pour nous, elle nous paraît suffisante.
Nous entendons protéger l'enfant contre toutes
les main-mise plus ou moins dissimulées, plus ou
moins hypocrites de l'Eglise. Nous voulions pour
le droit de l'Etat des garanties décisives, abso-
lues. C'est pour cela que nous réclamons le
monopole. Non pour autre chose. M. Buisson
s'est-il douté qu'il nous faisait injure en nous
prêtant des arrière-pensées de désertion SUT le
champ de bataille, et pourquoi ne craint-il pas
d'écrire que nous cherchons dans le monopole
un (C dérivatif n, un « prétexte décent » in-
venté tout exprès pour nous dispenser de nous
battre ?
Si nous reprochions à notre ami M. Buis-
son de manquer de sincérité en réclamant la
dénonciation du Concordat, qu'il sait pro-
blématique et lointaine; si nous lui disions
qu'il manque de franchise en nous pro-
mettant la mort totale des maisons con-
gréganistes alors que la loi de igoi, dont
il fut le rapporteur, vient à peine d'être vo-
tée avec son régime de « reconnaissances lé-
gales » j si nous ajoutions qu 'jl nous fait
luire l'espoir de ces mesures radicales pour
s'éviter de figurer parmi les avocats du mo-
nopole, M. Buisson nous demanderait de
quel droit nous suspectons sa foi républi-
caine. Je lui demanderai de quel droit il
suspecte la nôtre ?
Je suis de ceux qui ont dénoncé depuis
longtemps les méfaits de récole. cléricale, et
j'ai été le premier à signaler ici même le
mal et le remède. J'ai eu l'honneur de parler
à M.Waldeck-Rousseau des « deux France »
bien avant que M. Waldeck-Rousseau n'en
i vint parler à Toulouse. J 'ai réclamé le mo-
! nopole peut-être avant que M. Buisson s a-
' perçut qu'il était nécessaire d'abroger la loi
Falloux. Si je note ces souvenirs, ce n'est
pas que j'en tire la \ moindre vanité. C'est
simplement pour prendre date et apprendre
à M. Buisson que nous ne pensons pas à
chercher des faux fuyants.
La plupart d'entre , nous, monopoleurs,
nous acceptons volontiers, à côté du mo-
nopole, la suppression des associations reli-
gieuses, la séparation 'des Eglises et de
l'Etat. Avec la dénonciation du Concordat
et la fin des congrégations, M. Buisson
n'accepte pas le monopole. Est-ce nous qui
sommes en deçà de M. Buisson ? Est-ce M.
Buisson qui reste en deçà de nous ?
Plus tard ! explique M. Buisson. Plus
tard il sera toujours temps de décréter le
monopole si les mesures que je réclame ne
devaient pas suffire. Nous t pousserons plus
loin quand cela sera nécessaire.
M. Buisson me permettra-l-U de l'enfermer
dans les cornes d'un dilemmà? comme dirait
M. Charles Dupuy, défenseut de la liberté .
l'enseignement.. : , %;
De deux choses l'une. Ou le monopole est-
juste dans son principe, et klors pourquoi .
M. Buisson y répugne-t-il ? Orç le ' monopole
est un défi à l'équité, et s'il n'tst aujourdhui
qu'une forme de l'arbitraire, cessera-t-il d'être
une forme de l'arbitraire demain ? Il faut
donc accepter tout de suite le i principe du
monopole ou ne l'accepter jamais.
Il est vrai que M. Buisson a l'air de, croire
que nous préconisons le monopole comme une
sorte de mesure de salut public, et il consent
qu'on le fasse avancer comme on ferait avan-
cer la guillotine le jour qu'il serait néces-
saire de faire tomber les têtes renaissantes de
l'enseignement clérical. Je hurlerai avec les
jacobins ! semble dire M. Buisson\ Que M.
Buisson se rassure. Qu'il apprenne donc à j
mieux connaître ses compagnons de radica-
lisme. Nous ne demandons pas à M. Buis- j
son de hurler. \
Nous réclamons le monopole, tout bête-
ment parce que le monopole nous paraît équi-
table. Tout bêtement parce qu'il nous paraît 1
légitime. Nous le réclamons encore pour un
autre motif, qui est bien digne d'attirer l'at-
tention de notre contradicteur et ami. C'est
que le jour où nous avons entamé la lutte
contre les congréganistes, ce sont leurs écoles
que les cléricaux ont d'abord songé à défen-
dre. Quand on a pensé à braquer sur eux la
loi di- 100-r, c'est tout de suite derrière la loi
de 1850' qu'ils 'sé sont retrahdiés. Cfesr pour
la liberté d'enseignement que l'E'glise a ré-
servé ses plus vives inquiétudes!
Je ne sais pas si ce phénomène a échappé à
M. Buisson. Ou serait-ce que* ce détail ne lUIt dit
rien ? Il me semble néanmoins que cette hâte de
l'Eglise à se barricader dans la liberté d'ensei-
gnement est un peu plus propre à exciter
les défiances d'un démocrate que les arrière-
pensées que M. Buisson nous suppose et qu il
ne nous prêterait pas s'il connaissait mieux
son nroore parti.
PIERRE ET PAUL.
MENUS PROPOS
Mariages d'Amérique :
Un heureux mortel va épouser prochaine-
ment à New.York MIlo Goeaet qui est le plus
beau parti de toute l'Amérique. Dot : 700 mil-
Lions. Avec ça. on peut monter son ménage 1
On devine si les noces seront magnifiques.
Rien qu'en fleurs, on dépensera un million. Les
ca.deaux commencent à arriver : un milliardaire
a envoyé un c-ollier de diamants qui lui a coûté
10 millions ; un autre millia.xdaire.. un collier de
7 millions. " " . ,-
Que Jenny l'ouvrière est donc jolie avec la,
simple petite fleur qu'elle pique dans ses che-
veux 1
_
Un journal de Bohême annonce à ses lec-
teurs le mariage d'Adajm et Eve. Rassurez.
vous ! notre confrère n'est pas en retard : le
couple dont "il s'agit est, en effet, celui qui re-
présentait à HrJritz. dans un mystère biblique,
les premiers habitants du Paradis.
Et voilà, n'est-ce pas ? des jeunes gens qui
étaient bien désignés pour se mettre en ménage
ensemble. ■ .
La Vierge Marie. 4u même théâtre, a épousé
un m Lne LLT. Elle attend prochainement un « pe.
tit Jésus ».
L'architecte du Louvre avait, depuis plusieurs
années déjà, la conviction, que le monument
n'apparaît pas aujourd'hui dans sa conception
primitive.
Il y a quelques semaines, il fit des fouilles et
put s'assurer que le Louvre, comme on Je voit
dams les vieilles gravures, comportait à l'ori-
gine un fossé d'une profondeur de sept mètres,
qui a été comblé.
La 'base du Palais est donc cachée aux yeux
sur une hauteur de sept mètres. Cette base
comporte une décoration murale d'un mètre
environ de hauteur. La reverrons-nous jamais ?
Toujours le crime de lèse-majesté ;
Un fimprimeur de Schnambeck aimait à se
! moquer, dans son journal, du maire de la com-
mune. Ce maire est. çaraît-il, autoritaire et pré-
tentieux. Ce pourquoi l'imprimeur disait, en
parlant de lui, - Sa Majesté ».
La chose offusqua le parquet qui fit un procès
à l'imprimeur. Et les juges l'ont condamné à six
mois de prison, parce que l'expression « Sa Ma-
jesté ». prise d'une manière ironique, pouvait
faire songer à l'empereur !
Après celle-là. il faut tirer l'échelle. Et si J'em.
pereur dit encore que le respect s'en va, c'est
vraiment qu'il est maJ informé.
moût le monde ne sait pas que le jardin du
JL Luxembourg compte un habitant ailé de
l'espace Joa plus rare : un merle blanc.
Ce merle. jusqu'ici, a. vécu fort heureux. Fa-
rouche comme tous ses congénères, il ne se
laisse admirer que de loin. Mais cela suffit pour
qu'on le respecte.
Cependant, d'après .un journal parisien, quel-
ques individus ont formé le projet de le cap-
turer, et les surveillants doivent redov-^ de
d'un vigilance attentat. POUT' mettre ce merle à ''«K!
de ?et oiseau j'aurais de i4
serts. je raxs vers des lieux plus dfa.
tUMr prcrtég.er, llbi r^^^i'sfratio^'le^as^^ajM
le lOT"e m prison - au Jd r4
M dMDuls incidents de la Bourr 4
en est navré,, Trarvail, ' s'il est fla pro-ie des reporters. ïa
narkL fi e faut en croire un journal
parisien, il se serait écrié l'autre jour :
à trotissfstmieux, vraiment, avoir la polira
c'est On 1 voit W*U que M. Lopins ne sait pas ce «p*
UN BADAUD.,
CAUSERIES
Les Bustes de Becque et de Rollinat
Une lerttre d Henry Bauèr met au pou!
Les diverses informations qui ont été pu.
b 11 ses sur la sépulture et le projet de mo"
d7Ienry Mecque, Il n'y a jamais*
eu, ait notre confrère, de comité pour un
monument ou urne statue à Becque. n Y?
eu.t une autorisation dlonnée à MM. Sar.,
dou et Bauër, par M. Henry Houjon, di,
recteur des beaux-arts, de commander a.ra
sculpteur Dalou le buste d'Henry Becque,
La commande fut faite, le Conseil muni -
cipal accorda une concession perpétuel.
pour la tombe au Père-Lachaise, mai??
Dalou mourut avant d'avoir commence
son œuvre. Les choses en sont là. Aujou*>-
+J Antoine ^Tuekpuies auteurs de saa
tneâtre, admirateurs eit a.m.is die 'Becqrbe <
ont repris le projet d'une statue ou d'ui,
buste. Bauër dit à ce sujet : « Que me;'
camarades me permettent un avis. Ar;
Père-Lachaise, sur la pLaque de marbrr1
d'u tombeau, cette inscription suffira ' ■
«Henry Becque, auteur dramatique») e<:
deux dates. C 'est ailleurs, c'est au foyé1
du Théâtre-Français que doit se placer l':,
figure de Becque, comme l'un des mai
Maison et des plus légitime.| .
, héritiers de Molière. La place, je pUIÏ
r assurer, est celle que notre ami eût priJ
férée. »
.
L'idée d'un buste au cimetière est bonne1
L'idée d'un buste au foyer dui Théâtre
'Fi\<¡'nÇa.t:f" est - "éicellèxite. Toutes ' deu
«ailleurs, ne sont pas inconciliables. Un a
tombe est moins moite quand un visage
de marbre ou de bronze pense encore tî
regairde le passant ami. Ma.is, vraiment "
1 immortel auteur des Corbeaux et de 1;* '
Parisienne sera à sa place a:u foyer de [ a
Comédie-Française. Lo théâtre fait so,
champ de bataille, et il y vécut son exi»-
tence entière, y subissant des défaite s
qui sont devenues des victoires. Ce sar*
une joie de revoir là cette belle face, iro«
nique et bonne, où la joie, le plus sou-
vent, l emportait sur toutes lies amertumes-
de la vie.
Sa présence fera peut-être ajussi reprer,
d're ses pièces qui n'ont pas eu, au Théi
tiie-Français ni ailleurs, la fortune
puisqu'il y a en elles une force vitale in ,
destJ"llct.ihl.e. C'est de cela surtout que j»j\
veux parler aujourd'hui. Il est possible di,)
faire entrer Ileniry Becque, dès aujoui
d'hui, dans le répertoire. Qu'il ne s'agisse
plus de monter une de ses pièces avec 1 j-il
pensée de la jouer cent fois ou cinquante
fois de suite. C'est bien inutile. Il suff S
de la jouer d'e temps en temps, comme o «
joue une pièce de Molière, de Marivasw. '
die Mus&et On peut aisément compose.
des spectacles où les Corbeaux, ce magni-
fique drame où la veuve e,t les (}¡rptreliD','"
.se débattent contre la hordJe des hommeat
d'affaires, figuraient auprès d'un ac M
die Molière ou die Musset, le Maria/j
forcé ou le Caprice, et d'autres spectacle^
pourraient s'organiser, où la puire et pre *
fonde comédie de la Parisienne ferais?
'bon ménage avec le Tartufe ou le Misa rI"",
: thrope, les Jeux de l'Amour et du H asarr:f
ou il ne faut jurer de rien. Il est néces-
saire de retirer des livres où elle diort la."
gloire d'auteur dramatique de Becque, il
fa'ut la rendre vivante sur la scène, et da
nouveaux admirateurs viendront s'ajouter
aux anciens. Si l'on objecte qu'il n'y ai)
pas eu un public pour ces belles œuvres*
j'accepte d'avance l'objection. Soit Il
n'y a pas un public",.pour cent représen^
ta-tions d'affiliés. Mais il y a un publia
pour une soirée de temps à autre, et celas
suffit Si l'on voulait jouer un chef-d'oeul
vre de Molière cent fois de suite, la sali i
serait à peu près vide à la dixième m*
présentation, très probablement Il n'y a*
pas qu' « un public », il y a « des publics *
L'un de ces publics se satisfera très bie
que l'on joue Becque de temps à autre, t
Pailleron un peu moms souvent. Voil ^
toute la question. Que Jules Claretie' i i
résolve en même temps que la question*
du buste, et il aura bien mérité, une fort,
de plus, de la littérature dramatique
Pour le buste, il apparaît que c'est .bie^
la meilleure façon d'honorer un écrivait
mort La statue ne convient pas à tou a
Pour un Hugo, un Balzac, qui neuven#
devenir des dieux et des^symboles par If!
génie d'un Rodin, combien d'autres dort
le visage nous intéresse, mais dont nou^ -
n'avons nulle envie-de contempler la ITe"
dinigote, le pantalon et les soulier jifc*
chés sur le piédestal d'une place publique-
On a érigé un Jules Simon bien agaçant
place de la Madeleine. Epargnons oeâ
ennui posthume à Becque et à bien cTau Î'
tpe-,3.
...Je songe, en terminant, a Ma/un cal
Rollinai. Tous ses amis, dont je suis»
doivent à sa mémoire d'érigeir son Jbuistaf
au Luxembourg, parmi les poètes. Lat
place de l'auteur des Névroses et d!e la..
Nature est marquée là, Il fa-ut la lui djous
nJ"æ au nhia vite. --.k
GUSTAVE GEFFROY.
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