Titre : Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1949-11-23
Contributeur : Aragon, Louis (1897-1982). Directeur de publication
Contributeur : Bloch, Jean-Richard (1884-1947). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32738400h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 novembre 1949 23 novembre 1949
Description : 1949/11/23 (A13,N2520). 1949/11/23 (A13,N2520).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4123131d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-109
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/02/2020
Ce soir
[texte illisible]
37. rue du teawrw
— PARIS (1*1 -
t
Téléphone f
TURbiqo 52-00
f,
C. CHEQUE POSTAI.
M1 S-63
f
ABONNEMENTS *
a mois «h . $00 Ir.
. 1 mois - 925 t..
1 ta rr__ 1 800 tr.
Fondateur :
Jean-Richard BLOCH
138 ANNEE Numéro 2.520
MERCREDI 23 r'OV. 1949
PRIX ; 8 flancs Directeur : ~
Afrique du Nord ARAGON
et Corse .. 9 fr. e,
[texte illisible]
ACTUELLEMENT EN RÉCLAME :
MATELAS pour 2 personnes 4795' |
COUVERTURE p. 2 personnes 995'
COUVRE-PIEDS à votante satin,
laine blanche,
et TOUTE" LA LITERIE
GALERIES BARBÈS
55, BD Barbès - Paris
L'AVION AUX 29 ENFANTS RETROUVE : UN SEUL SURVIVANT
dont l'identité n'est
pas encore connue
L'APPAREIL S'ÉTAIT ABATTU
dans une forêt
A 45 Km. AU SUD D'OSLO
OSLO, 22 novembre. — L'épave
du DC3 de rAero-Holland, disparu
depuis dimanche soir avec 35 per-
sonnes à bord (dont 29 enfants
de 8 à 12 ans) a été découverte
en fin de matinée entre Filtvet et
Storsand, sur la rive occidentale
du fjord d'Oslo, et à 45 kilomè-
tres au sud de la capitale nor-
végienne.
L'avion a été retrouvé par des)
équipes de secours parties à sa.
recherche ce matin à l'aube, dans
une forêt à deux kilomètres d'une
ferme connue sous le nom d'Elg-
torn Gaard. Dans sa chute, l'avion
a abattu les arbres sur une dis-
tance de quarante mètres et a.
subi d'importants dégâts. Toute-
fois il ne semble pas qu'il ait pris
feu. Quelques passagers .projetés
hors de l'appareil, ont été tués sur
le choc.
Cependant si l'avant de l'appa-
reil est complètement écrasé, l'ar-
rière, par contre, semble presque
intacte, ce qui permet encore d'es-
pérer qu'il pourrait y avoir des
survivants. En effet, d'après cer-
tains renseignements parvenus à,
Oslo, les sauveteurs qui ont atteint
l'épave du D.C. 3 auraient enten-
du des gémissements à l'intérieur
de la carlingue.
A Oslo, par contre, où d'autres
renseignements seraient parvenus,
on craint hélas que tous les occu-
pants de l'avion aient tous péri
dans cet effroyable drame de fair
qui s'ajoute à la longue suite des
retentissants accidents d'avions
présents à notre mémoire.'
Cette contradiction dans les in-
formations s'explique cju fait que
la péninsule Hurum, où s'est écra-
sé l'appareil, est une région dé-
sertique où les routes sont rares,,
et où il faut faire plusieurs kilo-
mètres à pied avant de trouver
une cabine téléphonique.
L'AVION AUX 29 ENFANTS RETROUVE : UN SEUL SURVIVANT
dont l'identité n'est
pas encore connue
Dernière minute
UN SURVIVANT
OSLO. 22 novembre. -r- La tour
de contrôle de l'aérodrome de For-
nebu (Oslo) annonce, à 13 heures,,
qu'un seul enfant aurait survécu
à la catastrophe. On Ignore l'iden-
tité du rescapé.
Cet enfant serait âgé de 11 ans
et aurait été retrouvé vivant et
transporté à l'hôpital de Dram-
men.
La grève de 24 heures
S'ETENDRA A TOUTES LES CORPORATIONS
CINQ FÉDÉRATIONS CHRÉTIENNES SE JOIGNENT AU MOUVEMENT
Jeudi, achétez du pain pour deux jours
C'EST maintenant, dans les usines, les bureaux, les
magasins, sur le carreau des mines, que se prépare
activement l'arrêt du travail de vendredi prochain.
La plupart des organisations nationales, toutes les
centrales syndicales ont arrêté leur position, et c'est en toute
connaissance de cause que les ouvriers et employés vont se
prononcer par vote sur la grève.
Mais il n'est pas besoin d'être
grand clerc pour prédire d'ores et
déjà que le mouvement de vendredi
atteindra une ampleur et une puis-
sance considérables.
Le tableau que nous publions ci-
contre, des décisions prises, la plu-
part du temps par l'ensemble des
organisations syndicales, permet de
se faire une idée de ce que sera
le mouvement. En réalité, c'est
pratiquement toute l'activité du
pays qui sera intéressée par la
greve durant une journée.
Remous à la C.F.T.C.
Seule la position rendue publique
dimanche par la C.F.T.C. jette une
note discordante dans l'ensemble
des décisions prises. Mais on a ap-
pris que cette position avait été
prise malgré l'opposition d'une très
forte minorité groupant les plus
grosses fédérations chrétiennes.
D'ailleurs, dès l'après-midi
d'hier, la plupart de ces fédéra-
tions décidaient de se joindre au
mouvement de grève. Il s'agit des
fédérations des métaux, des che-
minots, des produits chimiques et
du textile.
De son côté enfin, la Fédération
nationale des syndicats autonomes
décidait unanimement de partici-
per à l'arrêt du travail.
L'unité partout
On peut donc affirmer que le
mouvement touchera toutes les
corporations. Chez les mineurs en
particulier, l'unité se réalise lar-
gement. Les responsables C.G.T.,
C.F.T.C. et F.O. des mines de fer
de Meurthe-et-Moselle, par exem-
ple, se réunissent ensemble au-
jourd'hui.
De son côté, le comité de coor-
dination des fédérations et syndi-
cats de fonctionnaires (fédération
de l'Education nationale autonome,
U.G.F.F., fédération postale) s'est
prononcé pour la grève.
On connatt la décision du comité
d'entente du métro et des auto-
bus. De leur côté, les ouvriers bou-
langers C.G.T. et F.O. recomman-
dent aux consommateurs de se ra-
vitailler en pain pour deux jours,
jeudi.
Enfin, l'Union algérienne de?
syndicats hospitaliers a invité tous
les travailleurs de la profession à
observer le mot d'ordre de grève.
Le gouvernement
s'occupe de la grève
Les deux Conseils des ministres
de ce matin et d'hier soir se sont
évidemment préoccupés (à leur
manière, qui est celle des « pa-
trons de combat ») de la. grève ;
PANORAMA
DE LA GRÈVE
METRO-AUTOBUS Arrêt
total
décidé par le comité d'entente
C.G.T., C.F.T.C., F.O., con-
ducteurs autonomes. Demain,
assemblée des membres C.F.
T.C. et autonomes. Jeudi soir,
à 20 h. 30, à la Grange-aux-
Belles, réunion de tout le per-
sonnel de la R.A.T.P.
CHEMINS DE FER Arrêt
total
à partir de 4 heures du matin
décidé par les fédérations
C.GT.. C .F.T.C., F.O.
ECOLES Fermées vendredi
^ k (décision de la Fé-
dération de l'Education natio-
nale). Pas de garderie ni de
cantine.
P T T Perturbations dans
r. 1. 1. les services. Fer-
meture des guichets probable-
pas de courrier. Services de
sécurité assurés.
JOURNAUX £
du Livre (C.G.T.) a décidé
que la corporation participe-
rait à la grève de 24 heures.
De leur côté, le Syndicat
national des journalistes (C.
G.T.) et le Cartel intersyndi-
cal des 'employés de presse
(C.G.T. et F.O.) demandent à
leurs adhérents de participer
au mouvement.
BOULANGERIES
des ou-
vriers C.G.T. et F.O. Il est
prudent de se munir de pain
jeudi pour le 25 novembre.
GAZ et ECLAIRAGE ^r-
général de tous les services à.
l'exception des services de sé-
curité. Sans doute délestages
et baisse de nression du gaz.
Entrevue C. G. T., C. F. T. C.,
F.O. (région parisienne), de-
main à. 14 h. 30.
SERVICES PUBLICS,
HOPITAUX
Consultations îratultes.
I Ce que I
! j'ai vu !
|u,iTs.s.|
TUNIS 1
en
i 5 tableaux I
JSTAUNE]
[texte illisible]
I Un grand 1
1 reportage I
| murée moins j
UNE BROCHURE QUE CHACUN VOUDRA LIRE :
Il Pourquoi M. Rousset
a-t-il inventé les camps
soviétiques ? par PIERRE DAIX, matriCUle
. 59 .807 a MauthauSen
Présentée par les LETTRES FRANÇAISES, cette
brochure sera en vente partout, JEUDI 24 NOVEM-
BRE. Retenez-la chez votre marchand de journaux
habituel. — PRIX i 8 FRANCS.
""i1 ... m.
Déportés ? Pas Français
HIER a commencé le procès de
l'agent de l'abwehr Dupré, res-
ponsable de plusieurs centaines
de crimes contre des résistants.
"lais on a vu l'avocat du traitre
tortionnaire, M* Tixier-Vignan-
coLir, tenter de faire retarder les
débats en récusant un des témoins
à charge, et un des jurés tirés au
sort, le premier étant M. Marrane,
mari d'une des victimes de Dupré,
le second Mme Georges Marrane,
belle-soeur de la victime.
La récusation de M* Tixier- Vi-
gnancour, étant illégale, a été reje-
tée mais il faut pourtant souligner
la gravité d'une telle tentative. En
effet, ce n'est pas tellement la pa-
renté qui existe entre le témoin et
le juré que l'avocat de Dupré met-
tait en cause, mais surtout la pa-
renté de l'un et l'autre avec la vic-
time du criminel qu'il s'agit de
châtier.
On voulait supprimer le témoin
parce qu'il était à charge, ayant
formulé, comme le formule tout
honnête Français, l'espoir que l'ac-
cusé n'échappera pas au poteau.
On voulait supprimer le juré, com-
me Incapable de l' « indépendance »
et de la « sérénité » nécessaires,
parait-il, pour faire Justice de la
plus honteuse trahison, des plus
ignobles des crimes. *
Voilà où on en est, après cinq an-
nées on on a laissé l'épuration
pourrir sur pied.
Les déportés, toutes les victimes
du fascisme 6 t de la collaboration,
les parents des victimes, se vi-
raient retirer la parole, n'auraient
plus le droit de témoigner, d'exiger
le juste châtiment des bourreaux .
Bien plus, comme il est clair que
l'amour de la liberté et de la Fran-
ce ne se mesure pas seulement aux
liens de parenté, ce seraient tous
ceux qui furent dans le camp de
l'honneur, dans le camp des mar-
tyrs, tous les résistants, tous ceux
qui étaient de cœur avec la Résis-
tance, qui verraient récuser leur té-
moignage ! Seuls auraient le droit
de donner leur avis sur le châti-
ment des traîtres et criminels ceux
qui n'ont pas lutté contre eux, les
soi-disant « neutres » et « impar-
tiaux » qui, pour le moins accep-
taient la défaite et la déchéance.
On aurait tort de croire que
nous forçons le sens de la tenta-
tive de M. Tixier-Vignancour. Le
plus grave, au contraire, c'est
qu'elle n'est pas un fait isolé mais
s'inscrit dans une vaste campagne
visant à rendre la parole aux col-
labos et criminels de guerre et à
bâillonner tous ceux qui restent fi-
dèles à l'esprit résistance et pour-
suivent aujourd'hui le même com-
bat.
C'est au nom de l'« Impartia-
lité » de l'historien que le « Fi-
garo » a ouvert ses colonnes à
von Choltitz. Lorsque Scapini re-
fuse de se présenter devant la jus-
tice, le prétexte qu'il invoque,
c'est qu'il y a parmi les jurés
d'anciens prisonniers. Les droits
civiques enlevés à Aragon, n'est-
ce pas le symbole d'une volonté
de frapper, de faire taire tout
Français — et il y en a des mil-
lions — qui se souvient d'avoir
été, qui veut rester, comme Aragon,
à des degrés divers, le « témoin » des
martyrs », non pas impartial, mais
décidé à imposer le châtiment le
plus sévère a tous les coupables ?
Et quand un David Rousset pour-
suit devant un tribunal Pier,re
Daix, matricule 59.807 à Mauthau-
sen, coupable de ne pas oublier
que c'est le fascisme qui porte en
lui la grande honte et les terri-
bles souffrances des camps de la
mort, et le pays du socialisme qui
a rendu les déportés à la liberté
et à la vie, et non le contraire,
qui peut s'y tromper T C'est la
même campagne qui continue, qui
se développe. Et dans le même
moment on parle de rendre leurs
droits civiques et l'éligibilité aux
condamnés pour Indignité natio-
nale et de libérer Pétain.
Mais Ils se trompent ceux qui
croient le moment venu de ren-
verser le sablier et de dire : « Dé-
portés ? Pas Français », à l'exem-
ple, en cela comme en d'autres
choses, de ces généraux allemands
qui disaient - « Communistes ? Pas
Français ».
André STIL
" LA DEMOISELLE
DE PETITE VERTU "
A BRILLAMMENT
DÉBUTÉ HIER
« LA DEMOISELLE DE PETITE VERTU » a fait, hier soir, des
débuts pleins de promesses, à la Comédie des Champs-Elysées, où
,un très nombreux public assistait à la répétition générale de l'œuvre
nouvelle de Marcel Achard
Plusieurs auteurs dramatiques étaient venus applaudir leur confrère,
qu'on traîna sur la scène à l'issue de la représentation. Citons parmi
eux : Claude-André Puget, Jacques Deval, Stève Passeur, Henry
Bernstein, etc... On remarquait également la présence dans la salle
de nombreuses vedettes de la scène et de l'écran : Maurice Chevalier,.
Michèle Morgan, Jean-Pierre Aumont, Yvonne de Bray, Véra Korène,
de la Comédie-Française; Jacques Dumesnil, Jany Holt, etc., etc...
Ci-dessus : Jacqueline Pierreux, autre demoiselle de « petite vertu
auprès de Françoise Christophe (dans le rôle principal).
(Voir en 3. pagç, l'article de Jean Gandrey-Réty)
Le Tarzan français a subi
sa première défaite américaine
GAVILAN
2e welter du monde
A BATTU
DAUTHUILLE
aux points
(De notre envoyé spécial
John Parker.)
MONTREAL (par câble). —
Sincèrement j'ai commen-
cé à éprouver une grande
appréhension à la pesée.
Kid Gavilan à 68 kg. 403 ne
paraissait pas obèse, je vous as-
sure ! Ses 176 cm. de taille peu-
vent supporter ceii. Mais Lau-
rent DauthuiHe n'atteignait pas
les 70 kg. (69,988 exactement).
Ça supposait des privations au
cours de l'entraînement, avèc, à
la' clé, une perte de puissance
pendant le combat. L'atout essen-
tiel du Français résidait précisé-
ment dans la force supérieure de
ses coups. Or, au-dessous de son
poids normal, et avec des gants
de 8 onces qui enlèvent toute ef-
ficaCÍté au punch le plus sec,
CINQ AGENTS
DE L'ABWEHR
fusillés à Montrouge
Le 17 mai dernier, la Cour de
Justice de Paris, présidée par
M. Ledoux, - a condamné mort
cinq anciens agents de l'Abwehr
qui avaient fait de terribles rava-
ges dans les rangs de la Résis-
tance : Maurice Vandest. LOuis
Schmidt, Michel Vitry, Bernard
Guillemin, Philibert Berret.
Tous les cinq ont été fusillés ce
matin au fort de Montrouge, en
présence de magistrats, d'avocats
et du Dr Paul, médecin-légiste.
Schmidt s'est distingué en criant,
avant de mourir : « Vive l'Alle-
magne ! ».
Le redoutable Van de Castelle.
qui était le chef de la bande, et
Jean Marques-Rivière, son adjoint,
ont disparu à la Libération. Ils
ont été condamnés à mort par
contumace le 1er juin dernier.
LA VEUVE
DU ROI DU NICKEL
meurt à Belle-Isle-en-Terre
GUINGAMP, 22 novembre (par
téléphone). — Mme Mond, veuve
de lord Mond, le roi du nickel, est
décédée hier matin, vers 8 heu-
res, dans son château de Belle-
Isle-en-Terre. Agée de 81 ans, la
veuve de lord Mond souffrait de-
puis longtemps d'une maladie pul-
monaire.
EXCURSION CHEZ LES DISJOINTS
Drames et comédies du divorce
Parmi les "surprises du divorce"
il faut compter la note à puyer :
rarement moins de 40.000 francs
PAR Géo LONDON
LES premières applications de la loi Naquet, sur le divorce, inspirèrent surtout les
vaudevillistes. Nos grands-parents, paraît-il, faillirent tous mourir de rire quand
l'un des plus fameux d'entre ces amuseurs publics, Alexandre Bisson, transpo-
sa sur la scène du Palais-Royal la nouvelle institution qui, à cette époque, louée par les
uns, honnie par les autres, inspirait dans les journaux et revues les plus graves des
commentaires, et des critiques d'un ton solennel. 1
Cette loi Naquet, en autorisant.
un nouveau mariage entre anciens
époux divorcés, s'ils avaient entre
temps été remariés et divorcés,
était évidemment une mine de
« gags ».
Alexandre Bisson, par sa voca-
tion de vaudevilliste, se gardait
bien de prendre rien au sérieux.
Il l'avait prouvé par sa peinture
des mœurs parlementaires dans un
autre de ses succès : Le Député
de Bombignac. Il devait plus tard
l'attester quand il s'avisa de de-
venir le chantre aimable des joies
du foyer en écrivant La Famille
Pont Biquet.
Son vaudeville sur le divorce
avait tout simplement pour Litre :
Les Surprises du divorce. Tout le
monde connaît le titre, sinon la
pièce.
Je ne crois pas qu'il remporte-
rait aujourd'hui beaucoup de fa-
veur si on le mettait à la scène.
Non pas que le divorce ne com-
porte plus de surprises à notre
epoque mieux éclairée que du
temps du joyeux Bisson; on en
trouve au détour de chaque procé-
dure. Mais ces surprises ne sont
rien moins qu'aimables ou drôla-
tiques et, à vrai dire, complétant
d'un adjectif le titre du vaudeville,
c'est exactement des surprises
L'UNION FRANÇAISE UNIVERSITAIRE
expulsée de ses locaux
BOULEVARD SAINT-MICHEL
CE matin, à 9 heures, un huissier s'est présenté à la Maison de
l'Université Française, 47, boulevard Saint-Michel, à l'angle
de la -placù de la Sorbonne, porteur d'un avis d'expulsion. *
A peine la. décision de justice
était-elle notifiée au gardien
qu'une bande de jeunes gens pé-
nétra. dans les locaux, en sortit
tous les meubles, vida l'es vitrines
de leurs livres et entassa le tout
dans un camion loué pour la cir-
constance à une compagnie de
déménagements.
L'exposition « Les Immigrés en
France dans le combat pour la
Liberté et la Paix », inaugurée
vendredi dernier et qui devait
rester ouverte jusqu'au 4 décem-
bre, fut elle aussi déménagée.
La maison du boulevard Saint-
Michel était le siège de l'Union
Française Universitaire et de l'As-
sociation des Travailleurs scien-
tifiques. Elle avait été arrachée,
au cours de l'insurrection pari-
sienne, en août 1944, aux mains
des nazis qui en avaient fe.it, du-
rant quatre ans, sous le nom de
« Librairie de la Rive gauche »,
une succursale de la Propagan-
dastaffel. Placée depuis sous sé-
questre, elle a été achetée à l'Ad-
ministration des Domaines par
l'Archevêché de Paris qui se pro-
pose d'y installer un foyer d'étu-
diants chrétiens et une chapelle
au sous-sol. L'archevêché est du
reste en procès à ce propos avec
la Ligue de l'Enseignement, qui
avait proposé que l'immeuble soit
transformé en restaurant d'étu-
diants : classé « bien de. collabo-
rateur » et non « bien ennemi s>
malgré les 60 % d'actions que les
Allemands possédaient sur la « Li-
brairie de la Rive gauche », la
Maison d'Université n'aurait pu
être vendue à l'Archevêché sans
ce stratagème.
Dès qu'ils eurent connaissance
de l'occupation de leurs locaux,
les dirigeants de l'Union Fran-
çaise Universitaire, conduits par
Mme Yvette Neefs, allaient pro-
tester auprès du commissaire de
police de la rue Dante.
Il est, en effet, inadmissible
que de telles expulsions puissent
se produire quand, par ailleurs, la,
veuve du traître Laval peut impu-
nément s'introduire dans son an-
cien hôtel de la Villa Saïd et s'y
opposer à la réquisition au profit
d'une famille de six personnes.
Jeudi 1" décembre. M. Maurice
Thorez devait signer son livre
« Fils du Peuple » à la Maison
de l'Université FTançaise. Sans
doute cette perspective n'est-elle
pas étrangère à la hâte avec la-
quelle on a procédé à. l'expulsion
de ce matin.
RETOUR
D'UNION
SOVIÉTIQUE
Devant un auditoire de plusieurs,
milliers de personnes, MM. Fernand
Grenier, Men-cel Prenant, Jean Effel,
Pierre Debray, Claude Morgan, J.
Quemener, R. Sanson et Louis Da-
Su n, qui viennent de séjourner en
nion Soviétique, ont dit ce qu'ils
avaient vu au cours de leur voyage.
— Des camps de concentration ?
Nous n'en avons pas vu, a déclaré
Jean Eifel, qui ajouta : de vilains
coquins ? Bien sût qu'il doit y en
avoir quelques-uns en U.R.S.S. Eh
bien 1 on les met en cabane. 'Et l'on
fait bien 1 En France, on préfère les
mettre dans les conseils d'adminis-
tration. C'est une question de tech-
nique 1
NOTRE PHOTO. — (De gauche à
droite) : Claude Morgan, Louis Da-
quin, Jean Eifel, Fernand Grenier.
M. ROBINEAU
dirigeait en Pologne
un réseau
d'espionnage de
100 personnes
Varsovie proteste contre
la détention injustifiée
des aviateurs
polonais à Paris
VARSOVIE, 22 novembre. — Un
réseau d'espionnage groupant plus
de cent personnes a été « liquidé »
à la suite de l'arrestation de M.
André-Simon Robineau, a annoncé,
hier soir, le ministère des Affaires
étrangères polonaises.
Les correspondants des journaux
étrangers à Varsovie ont été con-
voqués à une conférence de presse
où on leur a montré des photo-
copies de notes écrites de la main
de M. Robineau, et relatives à son
travail d'espionnage. Ils ont éga-
lement entendu des disques enre.
gistrés au cours de l'interroga- ,
toire de M. Robineau par les au-
torités polonaises, et dans les-
quels le secrétaire du consulat de
Framce à Stettin reconnaît s'être
livré aux activités qui lui sont re-
prochées.
M. Robineau avait été chargé de
cette tâche par MM. Aymar de
Bressin de Mère et Fernand Ré-
naux, attachés à l'ambassade de
France à Varsovie. Ces deux per-
sonnes possédant un passeport di-
p'omatique, le gouvernement polo-
nais, on le sait, a respecté leur
immunité, mais il a exigé leur de-
part immédiat du territoire polo-
nais. L'activité du réseau, qui dis-
RETENEZ «MINET»
AU LOGIS...
Son humeur vagabonde
pourrait lui être fatale
Poûr prévenir la destruction des oi-
seaux ou pour favoriser leur repeuple-
ment, les chats rMt contres à. plus de
200 mètres des habitations seront consi-
dérés comme chats errants et pourront
être détruits dane les mêmes conditions
que ces animaux lorsqu'Ils auront. été
classés comme nuisibles dans les arrêtés
réglementaires permanents relatifs à. la
police de la chasse..
Cette décision fait l'objet d'un arrêta
publié au « Journal Officiel >« , ,
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L'AVION AUX 29 ENFANTS RETROUVE : UN SEUL SURVIVANT
dont l'identité n'est
pas encore connue
L'APPAREIL S'ÉTAIT ABATTU
dans une forêt
A 45 Km. AU SUD D'OSLO
OSLO, 22 novembre. — L'épave
du DC3 de rAero-Holland, disparu
depuis dimanche soir avec 35 per-
sonnes à bord (dont 29 enfants
de 8 à 12 ans) a été découverte
en fin de matinée entre Filtvet et
Storsand, sur la rive occidentale
du fjord d'Oslo, et à 45 kilomè-
tres au sud de la capitale nor-
végienne.
L'avion a été retrouvé par des)
équipes de secours parties à sa.
recherche ce matin à l'aube, dans
une forêt à deux kilomètres d'une
ferme connue sous le nom d'Elg-
torn Gaard. Dans sa chute, l'avion
a abattu les arbres sur une dis-
tance de quarante mètres et a.
subi d'importants dégâts. Toute-
fois il ne semble pas qu'il ait pris
feu. Quelques passagers .projetés
hors de l'appareil, ont été tués sur
le choc.
Cependant si l'avant de l'appa-
reil est complètement écrasé, l'ar-
rière, par contre, semble presque
intacte, ce qui permet encore d'es-
pérer qu'il pourrait y avoir des
survivants. En effet, d'après cer-
tains renseignements parvenus à,
Oslo, les sauveteurs qui ont atteint
l'épave du D.C. 3 auraient enten-
du des gémissements à l'intérieur
de la carlingue.
A Oslo, par contre, où d'autres
renseignements seraient parvenus,
on craint hélas que tous les occu-
pants de l'avion aient tous péri
dans cet effroyable drame de fair
qui s'ajoute à la longue suite des
retentissants accidents d'avions
présents à notre mémoire.'
Cette contradiction dans les in-
formations s'explique cju fait que
la péninsule Hurum, où s'est écra-
sé l'appareil, est une région dé-
sertique où les routes sont rares,,
et où il faut faire plusieurs kilo-
mètres à pied avant de trouver
une cabine téléphonique.
L'AVION AUX 29 ENFANTS RETROUVE : UN SEUL SURVIVANT
dont l'identité n'est
pas encore connue
Dernière minute
UN SURVIVANT
OSLO. 22 novembre. -r- La tour
de contrôle de l'aérodrome de For-
nebu (Oslo) annonce, à 13 heures,,
qu'un seul enfant aurait survécu
à la catastrophe. On Ignore l'iden-
tité du rescapé.
Cet enfant serait âgé de 11 ans
et aurait été retrouvé vivant et
transporté à l'hôpital de Dram-
men.
La grève de 24 heures
S'ETENDRA A TOUTES LES CORPORATIONS
CINQ FÉDÉRATIONS CHRÉTIENNES SE JOIGNENT AU MOUVEMENT
Jeudi, achétez du pain pour deux jours
C'EST maintenant, dans les usines, les bureaux, les
magasins, sur le carreau des mines, que se prépare
activement l'arrêt du travail de vendredi prochain.
La plupart des organisations nationales, toutes les
centrales syndicales ont arrêté leur position, et c'est en toute
connaissance de cause que les ouvriers et employés vont se
prononcer par vote sur la grève.
Mais il n'est pas besoin d'être
grand clerc pour prédire d'ores et
déjà que le mouvement de vendredi
atteindra une ampleur et une puis-
sance considérables.
Le tableau que nous publions ci-
contre, des décisions prises, la plu-
part du temps par l'ensemble des
organisations syndicales, permet de
se faire une idée de ce que sera
le mouvement. En réalité, c'est
pratiquement toute l'activité du
pays qui sera intéressée par la
greve durant une journée.
Remous à la C.F.T.C.
Seule la position rendue publique
dimanche par la C.F.T.C. jette une
note discordante dans l'ensemble
des décisions prises. Mais on a ap-
pris que cette position avait été
prise malgré l'opposition d'une très
forte minorité groupant les plus
grosses fédérations chrétiennes.
D'ailleurs, dès l'après-midi
d'hier, la plupart de ces fédéra-
tions décidaient de se joindre au
mouvement de grève. Il s'agit des
fédérations des métaux, des che-
minots, des produits chimiques et
du textile.
De son côté enfin, la Fédération
nationale des syndicats autonomes
décidait unanimement de partici-
per à l'arrêt du travail.
L'unité partout
On peut donc affirmer que le
mouvement touchera toutes les
corporations. Chez les mineurs en
particulier, l'unité se réalise lar-
gement. Les responsables C.G.T.,
C.F.T.C. et F.O. des mines de fer
de Meurthe-et-Moselle, par exem-
ple, se réunissent ensemble au-
jourd'hui.
De son côté, le comité de coor-
dination des fédérations et syndi-
cats de fonctionnaires (fédération
de l'Education nationale autonome,
U.G.F.F., fédération postale) s'est
prononcé pour la grève.
On connatt la décision du comité
d'entente du métro et des auto-
bus. De leur côté, les ouvriers bou-
langers C.G.T. et F.O. recomman-
dent aux consommateurs de se ra-
vitailler en pain pour deux jours,
jeudi.
Enfin, l'Union algérienne de?
syndicats hospitaliers a invité tous
les travailleurs de la profession à
observer le mot d'ordre de grève.
Le gouvernement
s'occupe de la grève
Les deux Conseils des ministres
de ce matin et d'hier soir se sont
évidemment préoccupés (à leur
manière, qui est celle des « pa-
trons de combat ») de la. grève ;
PANORAMA
DE LA GRÈVE
METRO-AUTOBUS Arrêt
total
décidé par le comité d'entente
C.G.T., C.F.T.C., F.O., con-
ducteurs autonomes. Demain,
assemblée des membres C.F.
T.C. et autonomes. Jeudi soir,
à 20 h. 30, à la Grange-aux-
Belles, réunion de tout le per-
sonnel de la R.A.T.P.
CHEMINS DE FER Arrêt
total
à partir de 4 heures du matin
décidé par les fédérations
C.GT.. C .F.T.C., F.O.
ECOLES Fermées vendredi
^ k (décision de la Fé-
dération de l'Education natio-
nale). Pas de garderie ni de
cantine.
P T T Perturbations dans
r. 1. 1. les services. Fer-
meture des guichets probable-
pas de courrier. Services de
sécurité assurés.
JOURNAUX £
du Livre (C.G.T.) a décidé
que la corporation participe-
rait à la grève de 24 heures.
De leur côté, le Syndicat
national des journalistes (C.
G.T.) et le Cartel intersyndi-
cal des 'employés de presse
(C.G.T. et F.O.) demandent à
leurs adhérents de participer
au mouvement.
BOULANGERIES
des ou-
vriers C.G.T. et F.O. Il est
prudent de se munir de pain
jeudi pour le 25 novembre.
GAZ et ECLAIRAGE ^r-
général de tous les services à.
l'exception des services de sé-
curité. Sans doute délestages
et baisse de nression du gaz.
Entrevue C. G. T., C. F. T. C.,
F.O. (région parisienne), de-
main à. 14 h. 30.
SERVICES PUBLICS,
HOPITAUX
Consultations îratultes.
I Ce que I
! j'ai vu !
|u,iTs.s.|
TUNIS 1
en
i 5 tableaux I
JSTAUNE]
[texte illisible]
I Un grand 1
1 reportage I
| murée moins j
UNE BROCHURE QUE CHACUN VOUDRA LIRE :
Il Pourquoi M. Rousset
a-t-il inventé les camps
soviétiques ? par PIERRE DAIX, matriCUle
. 59 .807 a MauthauSen
Présentée par les LETTRES FRANÇAISES, cette
brochure sera en vente partout, JEUDI 24 NOVEM-
BRE. Retenez-la chez votre marchand de journaux
habituel. — PRIX i 8 FRANCS.
""i1 ... m.
Déportés ? Pas Français
HIER a commencé le procès de
l'agent de l'abwehr Dupré, res-
ponsable de plusieurs centaines
de crimes contre des résistants.
"lais on a vu l'avocat du traitre
tortionnaire, M* Tixier-Vignan-
coLir, tenter de faire retarder les
débats en récusant un des témoins
à charge, et un des jurés tirés au
sort, le premier étant M. Marrane,
mari d'une des victimes de Dupré,
le second Mme Georges Marrane,
belle-soeur de la victime.
La récusation de M* Tixier- Vi-
gnancour, étant illégale, a été reje-
tée mais il faut pourtant souligner
la gravité d'une telle tentative. En
effet, ce n'est pas tellement la pa-
renté qui existe entre le témoin et
le juré que l'avocat de Dupré met-
tait en cause, mais surtout la pa-
renté de l'un et l'autre avec la vic-
time du criminel qu'il s'agit de
châtier.
On voulait supprimer le témoin
parce qu'il était à charge, ayant
formulé, comme le formule tout
honnête Français, l'espoir que l'ac-
cusé n'échappera pas au poteau.
On voulait supprimer le juré, com-
me Incapable de l' « indépendance »
et de la « sérénité » nécessaires,
parait-il, pour faire Justice de la
plus honteuse trahison, des plus
ignobles des crimes. *
Voilà où on en est, après cinq an-
nées on on a laissé l'épuration
pourrir sur pied.
Les déportés, toutes les victimes
du fascisme 6 t de la collaboration,
les parents des victimes, se vi-
raient retirer la parole, n'auraient
plus le droit de témoigner, d'exiger
le juste châtiment des bourreaux .
Bien plus, comme il est clair que
l'amour de la liberté et de la Fran-
ce ne se mesure pas seulement aux
liens de parenté, ce seraient tous
ceux qui furent dans le camp de
l'honneur, dans le camp des mar-
tyrs, tous les résistants, tous ceux
qui étaient de cœur avec la Résis-
tance, qui verraient récuser leur té-
moignage ! Seuls auraient le droit
de donner leur avis sur le châti-
ment des traîtres et criminels ceux
qui n'ont pas lutté contre eux, les
soi-disant « neutres » et « impar-
tiaux » qui, pour le moins accep-
taient la défaite et la déchéance.
On aurait tort de croire que
nous forçons le sens de la tenta-
tive de M. Tixier-Vignancour. Le
plus grave, au contraire, c'est
qu'elle n'est pas un fait isolé mais
s'inscrit dans une vaste campagne
visant à rendre la parole aux col-
labos et criminels de guerre et à
bâillonner tous ceux qui restent fi-
dèles à l'esprit résistance et pour-
suivent aujourd'hui le même com-
bat.
C'est au nom de l'« Impartia-
lité » de l'historien que le « Fi-
garo » a ouvert ses colonnes à
von Choltitz. Lorsque Scapini re-
fuse de se présenter devant la jus-
tice, le prétexte qu'il invoque,
c'est qu'il y a parmi les jurés
d'anciens prisonniers. Les droits
civiques enlevés à Aragon, n'est-
ce pas le symbole d'une volonté
de frapper, de faire taire tout
Français — et il y en a des mil-
lions — qui se souvient d'avoir
été, qui veut rester, comme Aragon,
à des degrés divers, le « témoin » des
martyrs », non pas impartial, mais
décidé à imposer le châtiment le
plus sévère a tous les coupables ?
Et quand un David Rousset pour-
suit devant un tribunal Pier,re
Daix, matricule 59.807 à Mauthau-
sen, coupable de ne pas oublier
que c'est le fascisme qui porte en
lui la grande honte et les terri-
bles souffrances des camps de la
mort, et le pays du socialisme qui
a rendu les déportés à la liberté
et à la vie, et non le contraire,
qui peut s'y tromper T C'est la
même campagne qui continue, qui
se développe. Et dans le même
moment on parle de rendre leurs
droits civiques et l'éligibilité aux
condamnés pour Indignité natio-
nale et de libérer Pétain.
Mais Ils se trompent ceux qui
croient le moment venu de ren-
verser le sablier et de dire : « Dé-
portés ? Pas Français », à l'exem-
ple, en cela comme en d'autres
choses, de ces généraux allemands
qui disaient - « Communistes ? Pas
Français ».
André STIL
" LA DEMOISELLE
DE PETITE VERTU "
A BRILLAMMENT
DÉBUTÉ HIER
« LA DEMOISELLE DE PETITE VERTU » a fait, hier soir, des
débuts pleins de promesses, à la Comédie des Champs-Elysées, où
,un très nombreux public assistait à la répétition générale de l'œuvre
nouvelle de Marcel Achard
Plusieurs auteurs dramatiques étaient venus applaudir leur confrère,
qu'on traîna sur la scène à l'issue de la représentation. Citons parmi
eux : Claude-André Puget, Jacques Deval, Stève Passeur, Henry
Bernstein, etc... On remarquait également la présence dans la salle
de nombreuses vedettes de la scène et de l'écran : Maurice Chevalier,.
Michèle Morgan, Jean-Pierre Aumont, Yvonne de Bray, Véra Korène,
de la Comédie-Française; Jacques Dumesnil, Jany Holt, etc., etc...
Ci-dessus : Jacqueline Pierreux, autre demoiselle de « petite vertu
auprès de Françoise Christophe (dans le rôle principal).
(Voir en 3. pagç, l'article de Jean Gandrey-Réty)
Le Tarzan français a subi
sa première défaite américaine
GAVILAN
2e welter du monde
A BATTU
DAUTHUILLE
aux points
(De notre envoyé spécial
John Parker.)
MONTREAL (par câble). —
Sincèrement j'ai commen-
cé à éprouver une grande
appréhension à la pesée.
Kid Gavilan à 68 kg. 403 ne
paraissait pas obèse, je vous as-
sure ! Ses 176 cm. de taille peu-
vent supporter ceii. Mais Lau-
rent DauthuiHe n'atteignait pas
les 70 kg. (69,988 exactement).
Ça supposait des privations au
cours de l'entraînement, avèc, à
la' clé, une perte de puissance
pendant le combat. L'atout essen-
tiel du Français résidait précisé-
ment dans la force supérieure de
ses coups. Or, au-dessous de son
poids normal, et avec des gants
de 8 onces qui enlèvent toute ef-
ficaCÍté au punch le plus sec,
CINQ AGENTS
DE L'ABWEHR
fusillés à Montrouge
Le 17 mai dernier, la Cour de
Justice de Paris, présidée par
M. Ledoux, - a condamné mort
cinq anciens agents de l'Abwehr
qui avaient fait de terribles rava-
ges dans les rangs de la Résis-
tance : Maurice Vandest. LOuis
Schmidt, Michel Vitry, Bernard
Guillemin, Philibert Berret.
Tous les cinq ont été fusillés ce
matin au fort de Montrouge, en
présence de magistrats, d'avocats
et du Dr Paul, médecin-légiste.
Schmidt s'est distingué en criant,
avant de mourir : « Vive l'Alle-
magne ! ».
Le redoutable Van de Castelle.
qui était le chef de la bande, et
Jean Marques-Rivière, son adjoint,
ont disparu à la Libération. Ils
ont été condamnés à mort par
contumace le 1er juin dernier.
LA VEUVE
DU ROI DU NICKEL
meurt à Belle-Isle-en-Terre
GUINGAMP, 22 novembre (par
téléphone). — Mme Mond, veuve
de lord Mond, le roi du nickel, est
décédée hier matin, vers 8 heu-
res, dans son château de Belle-
Isle-en-Terre. Agée de 81 ans, la
veuve de lord Mond souffrait de-
puis longtemps d'une maladie pul-
monaire.
EXCURSION CHEZ LES DISJOINTS
Drames et comédies du divorce
Parmi les "surprises du divorce"
il faut compter la note à puyer :
rarement moins de 40.000 francs
PAR Géo LONDON
LES premières applications de la loi Naquet, sur le divorce, inspirèrent surtout les
vaudevillistes. Nos grands-parents, paraît-il, faillirent tous mourir de rire quand
l'un des plus fameux d'entre ces amuseurs publics, Alexandre Bisson, transpo-
sa sur la scène du Palais-Royal la nouvelle institution qui, à cette époque, louée par les
uns, honnie par les autres, inspirait dans les journaux et revues les plus graves des
commentaires, et des critiques d'un ton solennel. 1
Cette loi Naquet, en autorisant.
un nouveau mariage entre anciens
époux divorcés, s'ils avaient entre
temps été remariés et divorcés,
était évidemment une mine de
« gags ».
Alexandre Bisson, par sa voca-
tion de vaudevilliste, se gardait
bien de prendre rien au sérieux.
Il l'avait prouvé par sa peinture
des mœurs parlementaires dans un
autre de ses succès : Le Député
de Bombignac. Il devait plus tard
l'attester quand il s'avisa de de-
venir le chantre aimable des joies
du foyer en écrivant La Famille
Pont Biquet.
Son vaudeville sur le divorce
avait tout simplement pour Litre :
Les Surprises du divorce. Tout le
monde connaît le titre, sinon la
pièce.
Je ne crois pas qu'il remporte-
rait aujourd'hui beaucoup de fa-
veur si on le mettait à la scène.
Non pas que le divorce ne com-
porte plus de surprises à notre
epoque mieux éclairée que du
temps du joyeux Bisson; on en
trouve au détour de chaque procé-
dure. Mais ces surprises ne sont
rien moins qu'aimables ou drôla-
tiques et, à vrai dire, complétant
d'un adjectif le titre du vaudeville,
c'est exactement des surprises
L'UNION FRANÇAISE UNIVERSITAIRE
expulsée de ses locaux
BOULEVARD SAINT-MICHEL
CE matin, à 9 heures, un huissier s'est présenté à la Maison de
l'Université Française, 47, boulevard Saint-Michel, à l'angle
de la -placù de la Sorbonne, porteur d'un avis d'expulsion. *
A peine la. décision de justice
était-elle notifiée au gardien
qu'une bande de jeunes gens pé-
nétra. dans les locaux, en sortit
tous les meubles, vida l'es vitrines
de leurs livres et entassa le tout
dans un camion loué pour la cir-
constance à une compagnie de
déménagements.
L'exposition « Les Immigrés en
France dans le combat pour la
Liberté et la Paix », inaugurée
vendredi dernier et qui devait
rester ouverte jusqu'au 4 décem-
bre, fut elle aussi déménagée.
La maison du boulevard Saint-
Michel était le siège de l'Union
Française Universitaire et de l'As-
sociation des Travailleurs scien-
tifiques. Elle avait été arrachée,
au cours de l'insurrection pari-
sienne, en août 1944, aux mains
des nazis qui en avaient fe.it, du-
rant quatre ans, sous le nom de
« Librairie de la Rive gauche »,
une succursale de la Propagan-
dastaffel. Placée depuis sous sé-
questre, elle a été achetée à l'Ad-
ministration des Domaines par
l'Archevêché de Paris qui se pro-
pose d'y installer un foyer d'étu-
diants chrétiens et une chapelle
au sous-sol. L'archevêché est du
reste en procès à ce propos avec
la Ligue de l'Enseignement, qui
avait proposé que l'immeuble soit
transformé en restaurant d'étu-
diants : classé « bien de. collabo-
rateur » et non « bien ennemi s>
malgré les 60 % d'actions que les
Allemands possédaient sur la « Li-
brairie de la Rive gauche », la
Maison d'Université n'aurait pu
être vendue à l'Archevêché sans
ce stratagème.
Dès qu'ils eurent connaissance
de l'occupation de leurs locaux,
les dirigeants de l'Union Fran-
çaise Universitaire, conduits par
Mme Yvette Neefs, allaient pro-
tester auprès du commissaire de
police de la rue Dante.
Il est, en effet, inadmissible
que de telles expulsions puissent
se produire quand, par ailleurs, la,
veuve du traître Laval peut impu-
nément s'introduire dans son an-
cien hôtel de la Villa Saïd et s'y
opposer à la réquisition au profit
d'une famille de six personnes.
Jeudi 1" décembre. M. Maurice
Thorez devait signer son livre
« Fils du Peuple » à la Maison
de l'Université FTançaise. Sans
doute cette perspective n'est-elle
pas étrangère à la hâte avec la-
quelle on a procédé à. l'expulsion
de ce matin.
RETOUR
D'UNION
SOVIÉTIQUE
Devant un auditoire de plusieurs,
milliers de personnes, MM. Fernand
Grenier, Men-cel Prenant, Jean Effel,
Pierre Debray, Claude Morgan, J.
Quemener, R. Sanson et Louis Da-
Su n, qui viennent de séjourner en
nion Soviétique, ont dit ce qu'ils
avaient vu au cours de leur voyage.
— Des camps de concentration ?
Nous n'en avons pas vu, a déclaré
Jean Eifel, qui ajouta : de vilains
coquins ? Bien sût qu'il doit y en
avoir quelques-uns en U.R.S.S. Eh
bien 1 on les met en cabane. 'Et l'on
fait bien 1 En France, on préfère les
mettre dans les conseils d'adminis-
tration. C'est une question de tech-
nique 1
NOTRE PHOTO. — (De gauche à
droite) : Claude Morgan, Louis Da-
quin, Jean Eifel, Fernand Grenier.
M. ROBINEAU
dirigeait en Pologne
un réseau
d'espionnage de
100 personnes
Varsovie proteste contre
la détention injustifiée
des aviateurs
polonais à Paris
VARSOVIE, 22 novembre. — Un
réseau d'espionnage groupant plus
de cent personnes a été « liquidé »
à la suite de l'arrestation de M.
André-Simon Robineau, a annoncé,
hier soir, le ministère des Affaires
étrangères polonaises.
Les correspondants des journaux
étrangers à Varsovie ont été con-
voqués à une conférence de presse
où on leur a montré des photo-
copies de notes écrites de la main
de M. Robineau, et relatives à son
travail d'espionnage. Ils ont éga-
lement entendu des disques enre.
gistrés au cours de l'interroga- ,
toire de M. Robineau par les au-
torités polonaises, et dans les-
quels le secrétaire du consulat de
Framce à Stettin reconnaît s'être
livré aux activités qui lui sont re-
prochées.
M. Robineau avait été chargé de
cette tâche par MM. Aymar de
Bressin de Mère et Fernand Ré-
naux, attachés à l'ambassade de
France à Varsovie. Ces deux per-
sonnes possédant un passeport di-
p'omatique, le gouvernement polo-
nais, on le sait, a respecté leur
immunité, mais il a exigé leur de-
part immédiat du territoire polo-
nais. L'activité du réseau, qui dis-
RETENEZ «MINET»
AU LOGIS...
Son humeur vagabonde
pourrait lui être fatale
Poûr prévenir la destruction des oi-
seaux ou pour favoriser leur repeuple-
ment, les chats rMt contres à. plus de
200 mètres des habitations seront consi-
dérés comme chats errants et pourront
être détruits dane les mêmes conditions
que ces animaux lorsqu'Ils auront. été
classés comme nuisibles dans les arrêtés
réglementaires permanents relatifs à. la
police de la chasse..
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