Titre : Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1949-11-24
Contributeur : Aragon, Louis (1897-1982). Directeur de publication
Contributeur : Bloch, Jean-Richard (1884-1947). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32738400h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 novembre 1949 24 novembre 1949
Description : 1949/11/24 (A13,N2521). 1949/11/24 (A13,N2521).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4123132t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-109
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2020
Ce soir
K
Fondent- 13e ANNEE Numéro 2.521 PRIX:8fiancs Directeur :
J'elua-Rich ard BLOCH JEUDI 24 NOVEMBRE 1949 Afrique du Nord tr. ARAGON
37, rue etu iosvrt
— PARIS cri —
•
Téléphone t
TURbiqo 52-00
III
c. CHEQUE POSTAI»
131»-Sî
•' * a * ^
ABOPfSTEMENTS l
S mou .. soo tr-
t mois m- M' Ir,
1 1 800 .r.
'
En raison des modifications apportées à la distribution des
journaux par la grève, c'est DÈS JEUDI que vous achèterez
"LES LETTRES FRANÇAISES"
qu'après Kravtchenko D. Rousset poursuit...
Jean EFFEL etClaude MORGAN
NOTRE VOYAGE EN URSS
Souvenirs de Myriam Harry sur le 1er « Prix Fémina »
La bombe atomique soviétique, vue par un Américain
STOCKS AÀ4 IN
WM? IMPERMÉABLES 1.500 fr.
S! PYJAMAS molletonnés 1.290 fr.
w/î PULLS OVERS 830 fr.
■ | [ ■ TORCHONS .. 95 fr.
U 1 fl SOUS.VETEMfNTS LAINE . 8LOUSES . SERVIETTES . COUVERTURES . CHEMISES
9 II CASQUETTES ETC — 4*"C££S DE RARE QUALITE - ENTREE USRE
9 I ■ CE 9 HEUlES i IZ H, (S ET 14 H»«S A 19 HEURES SAUf LUNDI MATIN
RUE 2 PLACE DU R 0 C
PARI S X ! (PRO-28-98) XIX
[texte non reconnu]
TAXIS, RADIO, SPECTACLES
TRAFIC AÉRIEN, etc., seront
arrêtés vendredi prochain
COMMERÇANTS : plusieurs
organisations préconisent la
fermeture des boutiques
ACHETEZ DEMAIN DU LAIT POUR 2 JOURS
tt ,. PRES.DEMAIN ront, en vendredi, dans la France entière, ouvriers, employés, fonctionnaires, manifeste-
ront, en cessant le travail, pour leur droit à une vie décente. Le mouvement touchera toutes
les activités du pays. Aux informations déjà données il convient aujourd'hui d'ajouter les sui-
vantes :
RAVITAILLEMENT : Le Syndicat
C. G. T. de l'industrie laitière
avertit les mères de famille afin
qu'elles se munissent de lait à
1 avance pour deux jours. Rap-
pelons que les mêmes précau-
tions sont nécessaires pour le
ravitaillement en pain.
HOTELS, CAFES, % RESTAU-*
JIA,N'TS : seront fermés pour la
plupart (ordre de grève lancé
par la C.G.T., F.O. et C.F.T.C.).
GRANDS MAGASINS, BANQUES,
ASSURANCES : ordre de grève
donné par les trois syndicats.
PHARMACIES : service du di-
manche.
JOURNAUX : pas de journaux
vendredi.
COIFFEURS : fermeture des bou-
tiques.
RADIO : ordre de grève des syn-
dicats. Trois bulletins d'infor-
mations seront diffusés le ma-
tin, à midi et le soir.
THEATRES, CINEMAS : Ordre de
grève de la C.G.T. et de F.O.
ECOLES : Ecoles primaires, col-
lèges, lycées, centres d'appren-
tissages fermés. Les parents
sont invités à garder leurs en-
fants chez eux.
TAXIS : artisans et « cochers-
chauffeurs » ont décidé ce matin
de faire grève dé vendredi 6 heu-
res au lendemain à la même
heure.
DOUANES : grève totale dans les
gares et les aérodromes.
rOMPES FUNEBRES : grève.
AIR-FRANCE : arrêt du trafic ;
sécurité assurée.
. NETTOIEMENT : pas d'enlève-
~ ment des ordures.
De nombreux commerçants
baisseront leurs rideaux
De nombreux petits commer-
çants- et boutiquiers . baisseront
également le rideau de leurs maga-
sins durant toute la journée. Leur
organisme de défense, le C.AP.I.
(commerçants, artisans, petits in-
dustriels) les y invite, en préci-
sant qu'il s'agit non seulement de
marquer leur solidarité à. l'égard
des revendications ouvrières, mais
aussi de protester contre les nou-
veaux impôts et le maintien de
l'augmentation des patentes. ,
Le Comité national des patentés
de France appelle également tous
les commerçants à fermer bou-
tique.
Le monde du travail réclame
Afin d'éviter toute confusion et
de couper court aux calomnies ha-
bituelles, les organisations syndica-
les ont nettement précisé les buts
de cette, démonstration £'-i •>
Voici lés revendications fessentiel-
les du monde du travail :
JP Versement de la primé de
3,000 francs à tous lés salariés,
chaque mois ;
■I Reclassement Intégral au 1er
Janvier pour les fonctionnaires ;
Conventions collectives vérita-
bles, avec un salaire minimum
garanti à tous les échelons ;
a Echelle mobile pour ajuster
les salaires aux prix ;
H Allocations substantielles aux
chômeurs ;
P Respect du droit de grève, pas
d'arbitrage obligatoire du gou-
vernement.
A l'occasion de la journée du 25,
et sur la base des revendications
précédentes, un mouvement irrésis-
tible d'unité se dessine.
Demain les quatre organisations
syndicales de chez Renault (C.G.T.,
C.F.T.C., F.O., S.D.R.) tiennent, à
12 h. 30, un meeting commun pour
préparer la grève.
En Savoie, Haute-Savoie, dans la
Loire, dans l'Aube, le Rhône, etc..
l'unanimité est faite entre tous les
syndicats, y compris la C.F.T.C..
pour l'action commune pendant la
journée du 25.
TÉMOIGNAGEI
sensationnel I
SUR LA VIE I
RELIGIEUSE 1
EN U.R.S.S.J 1
Une brochure que
chacun voudra lire :
POURQUOI
M. ROUSSET
a-t il inventé
les camps
soviétiques ?"
par Pierre DAIX
matriculie 59.807 à MAUTHAUSEN
☆
Présentée par les LETTRES
FRANÇAISES, cette brochure
sera en vente partout demain
24 novembre. Retenez-la chez
voire marchand de journaux
habituel. - PRIX : 8 FRANCS
Onze mois après
sa naissance
ZOÉ A DONNÉ
LE JOUR
à 1 milligramme
DE PLUTONIUM
GRACE pile à Zoé, la première
pile atomique réalisée à
Châtillon-sous-Bagneux le 15
décembre dernier par Frédéric
Joliot-Curie et ses collaborateurs,
onze mois seulement après cette
date le premier milligramme de
pluton''Um isolé en France a été
obtenu il y a deux jours à l'usine
du Bouchet, à Ballancourt, en
Scine-et-Oise.
La pile atomique est en mesure
de fournir à présent régulièrement
cette quantité de plutonium ou
même une quantité plus grande.
Combustible atomique par excel-
lence, ce produit, qui se présente
sous la forme d'un sel chimique
purifié, d'une poudre blanchâtre,
sert de matière première à la pro-
duction d'énergie atomique. Métal
radio-actif plus lourd que l'ura-
nium, le plutonium n'existe pas
dans la nature. Sa décomposition
est fort lente : pour qu'une masse
de plutonium de 500 grammes
donne la moitié de son poids d'ura-
nium, on a calculé qu'il faudrait
vingt-quatre mille ans.
M. Joliot-Curie, qui a présenté
hier après-midi, à huit cents em-
ployés du Commissariat à l'Ener-
gie atomique, un petit tube de
verre contenant le résultat des re-
cherches, a précisé que le Com-
missariat se proposait d'étudier les
propriétés du plutonium et^ de for-
mer des techniciens spécialisés
dans ce domaine. 1
La manipulation du plutonium
doit se faire à distance, car son
isolement entraîne des radiations
intenses.
Le progrès accompli à l'usine du
Bouchet va permettre aux savants
français d'avancer considérable-
ment leurs recherches relatives
aux applications pacifiques de
l'énergie atomique.
DES DISQUES
FONT PEUR
A M. LE GOUVER-
NEUR du SÉNÉGAL
NOUS apprenons que le gOU-
verneur du Sénégal a
interdit deux disques,
édités par la firme bien connue
« Chant du Monde », et dus à
Kéita Fodéba. Ils s'agit de poe-
mes avec chœurs, en françai,s,
que cependant la Radiodiffu-
sion française, à Paris, et Rfi-
dio-Dakar, ont « passé » sur les
ondes depuis un an déjà.
L'intérêt que suscitaient ces
disques était si vif que de ro.,i
breuses personnes, ces derniers
mois, ont acheté au Sénégal des
phonos pour les entendre.
M le gouverneur tirnt-il pour
si redoutables les machines par-
lantes et les pe its disques
d'ébonite f
Ce samedi 26 novembre, à 17 h. 30
2, rue de l'Elysée
LE COMITÉ NATIONAL DES ÉCRIVAINS présente:
KÉITA FODÉBA
et ses chanteurs, musiciens et
danseurs de - l'Afrique Noire
EXCURSION CHEZ LES DISJOINTS
Drames et comédies du divorce
CANDIDAT A LA SEPARATION
vous risquez (si vous êtes chiche)
de tomber dans les filets du fisc
AUTHENTIQUE HISTOIRE DE DEUX
MÉNAGES EN INSTANCE DE DIVORCE
PAR
Géo LONDON
Géo LONDON
E N matière de finances, trompe qui peÚt. Ce cynique paradoxe
fut *adîs proféré par un avocat général à la Cour de Paris, j
C'est peu dire qu'il ne paMa pas inaperçu. Mais en matière
de scandale, et cela en fut bien un, on tombera d'accord pour admet-
tre qu'un clou chasse l'autre.
On a si bien oublié ce propos in-
, cendiaire que le haut magistrat
qui le tint est parvenu, sans en-
combre. au faite des honneurs de
sa profession, et que je ne serais
pas étonné qu'il so^t parvenu à j
chasser cette histoire de sa pro-
pre mémoire.
Aussi bien le principe du « trom-
pe qui peut » soutenu en matière
financière, est-il parfois vrai dans
les affaires de divorce, surtout
pendant la période de la tentative
de conciliation.
Selon la règle, l'époux deman-
deur s'est d'abord présenté seul "
devant le juge. Puis les deux
époux sont appelés à comparaître ■
ensemble dans le cabinet du ma-
gistrat qui a mission, selon le vœu
de la loi, de s'efforcer à induire
ces plaideurs à renoncer à leurs
projets de rupture définitive.
Dans le cabinet, du magistrat, ni
l'un ni l'autre des époux n'a, au-
près de lui, son avoué ou son avo-
cat pour modérer sa fougue,, le
prémunir contre dedents, l'empêcher de s'abandonner
à des articulations que son adver-
saire retournerait contre lui à la
manière d'un boomerang.
Ce mari, ce père de famille dis-
cute âprement, au moment de la
fixation de la pension alimentaire
à allouer à sa. femme et à ses
deux jeunes enfants, jusqu'à la li-
quidation de la communauté, épo-
que à laquelle "d'autres disposi-
tions, celles de l'article 301 du Co-
de civil, entreront en jeu.
Cette question de la pension pro-
visoire, c'est celle qui préoccupe
avant tout le juge conciliateur et
c'est, le plus souvent, . la source
des discussions les plus chaudes
en sa. présence.
Le carnet de dépenses
Pour le moment, le mari se ré-
crie à l'énoncé du taux de la .pen-
sion que le juge-conciliateur tient
pour équitable.
— Je suis représentant de fabri-
ques, explique-t-il, je travaille ft
la commission et gagne pénible-
ment une vingtaine de mille francs
par mois.
LE GROS LOT
TIRE CE SOIR SERA
DE 23 MILLIONS
C'est ce aoir, pour le tirage de la
37. tranche 1949, qu. la nouveau ta-
bleau de lots de la Loterie nationale
est mUr. en application. Il présente une
augmentation de plus de 20 % du mon-
tant des lots moyens, en série B.
D'autre part, le gros lot est porté
à 23 millions de iranes. Aucun chan-
gement n'est apporté eu montant toterl
des lots, qui reste fixé à 309 millions
600.000 francs.
NAISSANCES
EN BAISSE
dans la Seine
Durant le mois dé septembre der-
nier, on a enregistré <5.966 naissan-
ces dans le département de la Sei-
ne au lieu de 7.496 dans le mois
correspondant de l.MX.
8.131 décès sont survenus et
S.548 mariages ont été célébrés.
Un cargo chargé d'allumettes
prend feu en pleine mer
au large de La Rochelle
14 ROCHELLE, 23 novembre (par téléphone). — Depuis minuit
le Liberty Ship « Rochefort », de la compagnie Delmas-Vieljeux,
flambe au large du port de La Palice. L'a^ès de la rade lui avait
été interdit par les autorités maritimes en raison du danger qu'il
. présentait pour les autres navires amarrés aux quais.
Les pompiers du port et ceux de
La Rochelle se sont rendus à bord
du bateau-pompe « Roscanvel ", au
secours du bateau torche, et pendant
toute la nuit, ont tenté au large,
aidés par l'équipage de sauver le
« Rochefort ».
Le liberty ship avait quitté Bor-
deaux dimanché soir à destination
, dt' Dakar. 11 transportait des allumet
tes, du carbure, de la ferraille, des
véhicules automobiles, des chenil-
lettes. il fut contraint d'abanclonner
sa route le feu s'étant déclaré dans
la cale n, 2 qui contenait entre au
tres des chenillettes, des autos, des
camions, des tuiles, du ciment, ainsi
que des tissus. On pense que l'in-
cendie a été provoqué par un court-
circuit qui communiqua le feu aux
véhicules dont les services officiels
ne peuvent assurer que les réservoirs
avaient été vidés.
Il y a à bord 44 hommes d'équi-
page et 4 passagers.
Les pompiers de La Rochelle ont
tpnté de pénétrer dans la cale n, 2
du « Rochefort ", mais ils n'ont pu
. y parvenir. En dépit des masques
dont ils étaient munis, la fumée les
a obligés à rpeuler.
Munis d'appareils plus puissants,
ils récidiveront dans la soirée.
Signalons encore que notre corres.
pondant Desoyer s'est vu interdire,
par les autorités, l'autorisation d'em
barquer sur le « Roscanvel ".
Pourquoi craint-on, en haut lieu,
les indiscrétions des journalistes ?
Georges SADOUL, le plus brillant
critique cinématographique de la Radio
envoie sa démission à M. Porché
après le refus du micro à M. Maurice THOREZ
^-tEORGES SADOUL est connu et apprécié de centaines de mil-
CT Hers d'auditeurs de la radio comme le plus brillant spécia-
liste des questions de cinéma. Critique cinématographique des
Lettres Françaises, ses articles et livres font autorité. Il vi nt
d'adresser M. Wladimir Porché, directeur de ' la Radiodiffusion
française, au ministère de l'Information, la lettre suivante, en
date du 21 novembre 1949 :
1 Monsieur,
Je vous Informe que j'aban-
donnA. h nartir d'aujourd'hui. la
critique cinéma-
tographique que
j'assure depuis
août 1946 à la
Radiodiffusion
française.
Je quitte la
Radio après la
décision gouver-
nementale enté- .
rinée docilement
par vous de re-
fuser le micro à
Maurice Thorez,
qui devait y pré.-
senter, avec Fils
du Peuple, une
des œuvres les
plus importantes
qui aient été pu-
bilées en France
tant par sa va-
leur littéraire que par le nombre
de ses lecteurs.
Je quitte la Radio parce que
votre gouvernement a interdit
d'exprimer, dans les émissions
littéraires et artistiques, une opi-
nion qui ne soit pas conforme à
la sienne, et parce que vous avez
pris, en vertu de ces ordonnan-
ces, des sanctions contre les res-
ponsables d'émissions eoupables
de croire encore à la liberté de
pensée. Une censure, aussi vigi-
lante et répressive que celle de
Vichy, vefile à éloigner des
micros les opinions qui sont celles
d'un auditeur français sur trois.
Je quitte la Radio pour qu'on
ne puisse plus, hypocritement,
laisser entendre que les commu-
nistes y ont encore la parole,
alors qu'elle a été retirée à Mau-
rice, Thorez et que vous veiller
personnellement à éliminer des
émissions ceux que vous soup-
çonnez de communisme ou d'être
des partisans du progrès, de la
paix, de la démocratie.
Je quitte la Radio parce que ma
conscience de journaliste m'em-
pêche d'y demeurer, alors qu'elle
n'est plus française, ni libre. Si
elle était encore française, elle
n'exécutera!t pas sans délai,
comme vous l'avez fait le mois
dernier, les ordres venus direc-
tement de l'ambassade améri-
ricaine. Si elle était libre, vous
feriez lire sans commentaires
cette lettre au micro de la chaine
nationale, dimanche prochain, à
20 h. 30, pour Informer des rai-
sons qui me font abandonner
actuellement mes émissions.
Veuillez agréer..... etc.
Georges SADOUL.
" Conduisez-moi à l'école !"
a demandé ce matin
ALLAL (12 ans), seul rescapé
de la catastrophe du Dakota
&
OSLO, 23 novembre. — Le
seul survivant de la catas-
trophe aérienne du D.C.-3,
le petit I&aac Allal, âgé de
12 ans, est maintenant en traite-
ment à l hôpital de Drammen.
Le garçonnet, miraculeusement
rescapé, était à bout de forces
lorsque deux bûcherons, MM. Ha-
gen et Martinsen, le découvrirent
coincé entre deux sièges sous
l'arrière du fuselage, au milieu
des cadavres carbonisés de ses
camarades et de sa sœur Rachel.
ainsi que de ses deux frères
Daniel et Chaïm.
Il était resté deux jours dans
cette position, recroquevillé et cou-
vert de suie, d'huile et de fumée.
Il n'a que des blessures super-
ficielles et n'a pas été commo-
tionné. Il a passé à l'hôpital une
excellente nuit et, dès son réveil,
ce matin, a demandé :
— Va-t-on bientôt me conduire
à l'école t
Il est probable, selon les décla-
rations mêmes du médecin-chef,
que le petit Allal sera conduit de-
main ou après-demain à la colo-
nie de vacances d'Holmestrand.
« Il ne doit plus y avoir
un être vivant ici... »
L'un des deux bûcherons qui a
trouvé l'épave a fait le récit sui-
vant :
« Alors ' que nous cherchions,
nous remarquâmes quelque chose
de blanc entre les arbres. Nous
avançâmes vers ce point. Très vite,
nous comprîmes que nous arrivions
sur les lieux de la catastrophe.
Nous vîmes d'abord un arbre
rompu, puis le couloir de soixante-
dix mètres de large dans la forêt
que . l'avion avait « labouré ».
Enfin, nous découvrîmes les pre-
miers morceaux de métal, puis un
cadavre d'enfant.
« — C'est terrible, me dit mon
camarade. Il ne doit plus y avoir
personne en vie ici.
PLACE HENRI-ROLLET
UNE VÉRANDA
S'EFFONDRE
SUR UN
ENFANT :
blessures graves
DES ouvriers serruriers démon-
taient une véranda (dont la
vétusté menaçait les passants
depuis plusieurs années) au-
dessus de la pharmacie située au
coin de la place Henri-Rollet et de
la rue Desnouettes, lorsque le che-
neau s'écroula sur le trottoir.
Par malheur, les élémentaires
précautions d'usage n'ayant pas
été prises par l'entrepreneur, un
garço,nnet fut pris sou3 la lourde
armature de fer.
Des témoins relevèrent le bam-
bin inanimé. On devait constater
à l'hôpital de Vaugirard une frac-
ture de la jambe et une profonde
blessure à la tête.
L'enfant, Jean-Pierre Bûchette,
6 ans et demi, en l'absence de ses
parents qui travaillent, était confié
à sa grand'mère, concierge de
l'immeuble, 4, rue de Langeac, qui
l'aurait envoyé faire des commis-
sions.
L'AIDE PHARMACIEN
se faisait 2.500 francs
par jour en pillant
les troncs d'églises
Aide préparateur en pharmacie,
Eugène G-uilbaud, âgé de 60 ans,
demeurainit 65, rue de Lagtny, uti-
lisait le matériel du m'agasin ou il
travaillait : crochets métalliques,
pinces à, épiler, pinces hémostati-
ques, pinces chirurgicales, pour
piller les troncs dans les églises.
Il a été pris en flagrant délit, à
Saint Germain-des-Prés, par les
inspecteurs Rapin et De^nglè.
Conduit Quai des Orfèvres, il re-
connut qu'il n'opérait que dains les
trandes églises : Notre-Dame,
aint-Eustache et la Madeleine, lui
rapportaient, depuis cinq mois, de
2.000 à 2.500 francs 'par jour.
Une perquisition au domicile de
Guilbaud fit découvrir de nom-
breux billets qui avaient été dé-
chirés par les pinces.
Le pil'eur de. troncs a, été envoyé
au Dépôt..
IÉTESVOUSSOR
DE BIEN
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UNE LUNETTE
LEROY
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l::.,?;;?,'.: améêiâi^
subissent en »
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[texte non reconnu]
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TRAFIC AÉRIEN, etc., seront
arrêtés vendredi prochain
COMMERÇANTS : plusieurs
organisations préconisent la
fermeture des boutiques
ACHETEZ DEMAIN DU LAIT POUR 2 JOURS
tt ,. PRES.DEMAIN ront, en vendredi, dans la France entière, ouvriers, employés, fonctionnaires, manifeste-
ront, en cessant le travail, pour leur droit à une vie décente. Le mouvement touchera toutes
les activités du pays. Aux informations déjà données il convient aujourd'hui d'ajouter les sui-
vantes :
RAVITAILLEMENT : Le Syndicat
C. G. T. de l'industrie laitière
avertit les mères de famille afin
qu'elles se munissent de lait à
1 avance pour deux jours. Rap-
pelons que les mêmes précau-
tions sont nécessaires pour le
ravitaillement en pain.
HOTELS, CAFES, % RESTAU-*
JIA,N'TS : seront fermés pour la
plupart (ordre de grève lancé
par la C.G.T., F.O. et C.F.T.C.).
GRANDS MAGASINS, BANQUES,
ASSURANCES : ordre de grève
donné par les trois syndicats.
PHARMACIES : service du di-
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JOURNAUX : pas de journaux
vendredi.
COIFFEURS : fermeture des bou-
tiques.
RADIO : ordre de grève des syn-
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mations seront diffusés le ma-
tin, à midi et le soir.
THEATRES, CINEMAS : Ordre de
grève de la C.G.T. et de F.O.
ECOLES : Ecoles primaires, col-
lèges, lycées, centres d'appren-
tissages fermés. Les parents
sont invités à garder leurs en-
fants chez eux.
TAXIS : artisans et « cochers-
chauffeurs » ont décidé ce matin
de faire grève dé vendredi 6 heu-
res au lendemain à la même
heure.
DOUANES : grève totale dans les
gares et les aérodromes.
rOMPES FUNEBRES : grève.
AIR-FRANCE : arrêt du trafic ;
sécurité assurée.
. NETTOIEMENT : pas d'enlève-
~ ment des ordures.
De nombreux commerçants
baisseront leurs rideaux
De nombreux petits commer-
çants- et boutiquiers . baisseront
également le rideau de leurs maga-
sins durant toute la journée. Leur
organisme de défense, le C.AP.I.
(commerçants, artisans, petits in-
dustriels) les y invite, en préci-
sant qu'il s'agit non seulement de
marquer leur solidarité à. l'égard
des revendications ouvrières, mais
aussi de protester contre les nou-
veaux impôts et le maintien de
l'augmentation des patentes. ,
Le Comité national des patentés
de France appelle également tous
les commerçants à fermer bou-
tique.
Le monde du travail réclame
Afin d'éviter toute confusion et
de couper court aux calomnies ha-
bituelles, les organisations syndica-
les ont nettement précisé les buts
de cette, démonstration £'-i •>
Voici lés revendications fessentiel-
les du monde du travail :
JP Versement de la primé de
3,000 francs à tous lés salariés,
chaque mois ;
■I Reclassement Intégral au 1er
Janvier pour les fonctionnaires ;
Conventions collectives vérita-
bles, avec un salaire minimum
garanti à tous les échelons ;
a Echelle mobile pour ajuster
les salaires aux prix ;
H Allocations substantielles aux
chômeurs ;
P Respect du droit de grève, pas
d'arbitrage obligatoire du gou-
vernement.
A l'occasion de la journée du 25,
et sur la base des revendications
précédentes, un mouvement irrésis-
tible d'unité se dessine.
Demain les quatre organisations
syndicales de chez Renault (C.G.T.,
C.F.T.C., F.O., S.D.R.) tiennent, à
12 h. 30, un meeting commun pour
préparer la grève.
En Savoie, Haute-Savoie, dans la
Loire, dans l'Aube, le Rhône, etc..
l'unanimité est faite entre tous les
syndicats, y compris la C.F.T.C..
pour l'action commune pendant la
journée du 25.
TÉMOIGNAGEI
sensationnel I
SUR LA VIE I
RELIGIEUSE 1
EN U.R.S.S.J 1
Une brochure que
chacun voudra lire :
POURQUOI
M. ROUSSET
a-t il inventé
les camps
soviétiques ?"
par Pierre DAIX
matriculie 59.807 à MAUTHAUSEN
☆
Présentée par les LETTRES
FRANÇAISES, cette brochure
sera en vente partout demain
24 novembre. Retenez-la chez
voire marchand de journaux
habituel. - PRIX : 8 FRANCS
Onze mois après
sa naissance
ZOÉ A DONNÉ
LE JOUR
à 1 milligramme
DE PLUTONIUM
GRACE pile à Zoé, la première
pile atomique réalisée à
Châtillon-sous-Bagneux le 15
décembre dernier par Frédéric
Joliot-Curie et ses collaborateurs,
onze mois seulement après cette
date le premier milligramme de
pluton''Um isolé en France a été
obtenu il y a deux jours à l'usine
du Bouchet, à Ballancourt, en
Scine-et-Oise.
La pile atomique est en mesure
de fournir à présent régulièrement
cette quantité de plutonium ou
même une quantité plus grande.
Combustible atomique par excel-
lence, ce produit, qui se présente
sous la forme d'un sel chimique
purifié, d'une poudre blanchâtre,
sert de matière première à la pro-
duction d'énergie atomique. Métal
radio-actif plus lourd que l'ura-
nium, le plutonium n'existe pas
dans la nature. Sa décomposition
est fort lente : pour qu'une masse
de plutonium de 500 grammes
donne la moitié de son poids d'ura-
nium, on a calculé qu'il faudrait
vingt-quatre mille ans.
M. Joliot-Curie, qui a présenté
hier après-midi, à huit cents em-
ployés du Commissariat à l'Ener-
gie atomique, un petit tube de
verre contenant le résultat des re-
cherches, a précisé que le Com-
missariat se proposait d'étudier les
propriétés du plutonium et^ de for-
mer des techniciens spécialisés
dans ce domaine. 1
La manipulation du plutonium
doit se faire à distance, car son
isolement entraîne des radiations
intenses.
Le progrès accompli à l'usine du
Bouchet va permettre aux savants
français d'avancer considérable-
ment leurs recherches relatives
aux applications pacifiques de
l'énergie atomique.
DES DISQUES
FONT PEUR
A M. LE GOUVER-
NEUR du SÉNÉGAL
NOUS apprenons que le gOU-
verneur du Sénégal a
interdit deux disques,
édités par la firme bien connue
« Chant du Monde », et dus à
Kéita Fodéba. Ils s'agit de poe-
mes avec chœurs, en françai,s,
que cependant la Radiodiffu-
sion française, à Paris, et Rfi-
dio-Dakar, ont « passé » sur les
ondes depuis un an déjà.
L'intérêt que suscitaient ces
disques était si vif que de ro.,i
breuses personnes, ces derniers
mois, ont acheté au Sénégal des
phonos pour les entendre.
M le gouverneur tirnt-il pour
si redoutables les machines par-
lantes et les pe its disques
d'ébonite f
Ce samedi 26 novembre, à 17 h. 30
2, rue de l'Elysée
LE COMITÉ NATIONAL DES ÉCRIVAINS présente:
KÉITA FODÉBA
et ses chanteurs, musiciens et
danseurs de - l'Afrique Noire
EXCURSION CHEZ LES DISJOINTS
Drames et comédies du divorce
CANDIDAT A LA SEPARATION
vous risquez (si vous êtes chiche)
de tomber dans les filets du fisc
AUTHENTIQUE HISTOIRE DE DEUX
MÉNAGES EN INSTANCE DE DIVORCE
PAR
Géo LONDON
Géo LONDON
E N matière de finances, trompe qui peÚt. Ce cynique paradoxe
fut *adîs proféré par un avocat général à la Cour de Paris, j
C'est peu dire qu'il ne paMa pas inaperçu. Mais en matière
de scandale, et cela en fut bien un, on tombera d'accord pour admet-
tre qu'un clou chasse l'autre.
On a si bien oublié ce propos in-
, cendiaire que le haut magistrat
qui le tint est parvenu, sans en-
combre. au faite des honneurs de
sa profession, et que je ne serais
pas étonné qu'il so^t parvenu à j
chasser cette histoire de sa pro-
pre mémoire.
Aussi bien le principe du « trom-
pe qui peut » soutenu en matière
financière, est-il parfois vrai dans
les affaires de divorce, surtout
pendant la période de la tentative
de conciliation.
Selon la règle, l'époux deman-
deur s'est d'abord présenté seul "
devant le juge. Puis les deux
époux sont appelés à comparaître ■
ensemble dans le cabinet du ma-
gistrat qui a mission, selon le vœu
de la loi, de s'efforcer à induire
ces plaideurs à renoncer à leurs
projets de rupture définitive.
Dans le cabinet, du magistrat, ni
l'un ni l'autre des époux n'a, au-
près de lui, son avoué ou son avo-
cat pour modérer sa fougue,, le
prémunir contre de
à des articulations que son adver-
saire retournerait contre lui à la
manière d'un boomerang.
Ce mari, ce père de famille dis-
cute âprement, au moment de la
fixation de la pension alimentaire
à allouer à sa. femme et à ses
deux jeunes enfants, jusqu'à la li-
quidation de la communauté, épo-
que à laquelle "d'autres disposi-
tions, celles de l'article 301 du Co-
de civil, entreront en jeu.
Cette question de la pension pro-
visoire, c'est celle qui préoccupe
avant tout le juge conciliateur et
c'est, le plus souvent, . la source
des discussions les plus chaudes
en sa. présence.
Le carnet de dépenses
Pour le moment, le mari se ré-
crie à l'énoncé du taux de la .pen-
sion que le juge-conciliateur tient
pour équitable.
— Je suis représentant de fabri-
ques, explique-t-il, je travaille ft
la commission et gagne pénible-
ment une vingtaine de mille francs
par mois.
LE GROS LOT
TIRE CE SOIR SERA
DE 23 MILLIONS
C'est ce aoir, pour le tirage de la
37. tranche 1949, qu. la nouveau ta-
bleau de lots de la Loterie nationale
est mUr. en application. Il présente une
augmentation de plus de 20 % du mon-
tant des lots moyens, en série B.
D'autre part, le gros lot est porté
à 23 millions de iranes. Aucun chan-
gement n'est apporté eu montant toterl
des lots, qui reste fixé à 309 millions
600.000 francs.
NAISSANCES
EN BAISSE
dans la Seine
Durant le mois dé septembre der-
nier, on a enregistré <5.966 naissan-
ces dans le département de la Sei-
ne au lieu de 7.496 dans le mois
correspondant de l.MX.
8.131 décès sont survenus et
S.548 mariages ont été célébrés.
Un cargo chargé d'allumettes
prend feu en pleine mer
au large de La Rochelle
14 ROCHELLE, 23 novembre (par téléphone). — Depuis minuit
le Liberty Ship « Rochefort », de la compagnie Delmas-Vieljeux,
flambe au large du port de La Palice. L'a^ès de la rade lui avait
été interdit par les autorités maritimes en raison du danger qu'il
. présentait pour les autres navires amarrés aux quais.
Les pompiers du port et ceux de
La Rochelle se sont rendus à bord
du bateau-pompe « Roscanvel ", au
secours du bateau torche, et pendant
toute la nuit, ont tenté au large,
aidés par l'équipage de sauver le
« Rochefort ».
Le liberty ship avait quitté Bor-
deaux dimanché soir à destination
, dt' Dakar. 11 transportait des allumet
tes, du carbure, de la ferraille, des
véhicules automobiles, des chenil-
lettes. il fut contraint d'abanclonner
sa route le feu s'étant déclaré dans
la cale n, 2 qui contenait entre au
tres des chenillettes, des autos, des
camions, des tuiles, du ciment, ainsi
que des tissus. On pense que l'in-
cendie a été provoqué par un court-
circuit qui communiqua le feu aux
véhicules dont les services officiels
ne peuvent assurer que les réservoirs
avaient été vidés.
Il y a à bord 44 hommes d'équi-
page et 4 passagers.
Les pompiers de La Rochelle ont
tpnté de pénétrer dans la cale n, 2
du « Rochefort ", mais ils n'ont pu
. y parvenir. En dépit des masques
dont ils étaient munis, la fumée les
a obligés à rpeuler.
Munis d'appareils plus puissants,
ils récidiveront dans la soirée.
Signalons encore que notre corres.
pondant Desoyer s'est vu interdire,
par les autorités, l'autorisation d'em
barquer sur le « Roscanvel ".
Pourquoi craint-on, en haut lieu,
les indiscrétions des journalistes ?
Georges SADOUL, le plus brillant
critique cinématographique de la Radio
envoie sa démission à M. Porché
après le refus du micro à M. Maurice THOREZ
^-tEORGES SADOUL est connu et apprécié de centaines de mil-
CT Hers d'auditeurs de la radio comme le plus brillant spécia-
liste des questions de cinéma. Critique cinématographique des
Lettres Françaises, ses articles et livres font autorité. Il vi nt
d'adresser M. Wladimir Porché, directeur de ' la Radiodiffusion
française, au ministère de l'Information, la lettre suivante, en
date du 21 novembre 1949 :
1 Monsieur,
Je vous Informe que j'aban-
donnA. h nartir d'aujourd'hui. la
critique cinéma-
tographique que
j'assure depuis
août 1946 à la
Radiodiffusion
française.
Je quitte la
Radio après la
décision gouver-
nementale enté- .
rinée docilement
par vous de re-
fuser le micro à
Maurice Thorez,
qui devait y pré.-
senter, avec Fils
du Peuple, une
des œuvres les
plus importantes
qui aient été pu-
bilées en France
tant par sa va-
leur littéraire que par le nombre
de ses lecteurs.
Je quitte la Radio parce que
votre gouvernement a interdit
d'exprimer, dans les émissions
littéraires et artistiques, une opi-
nion qui ne soit pas conforme à
la sienne, et parce que vous avez
pris, en vertu de ces ordonnan-
ces, des sanctions contre les res-
ponsables d'émissions eoupables
de croire encore à la liberté de
pensée. Une censure, aussi vigi-
lante et répressive que celle de
Vichy, vefile à éloigner des
micros les opinions qui sont celles
d'un auditeur français sur trois.
Je quitte la Radio pour qu'on
ne puisse plus, hypocritement,
laisser entendre que les commu-
nistes y ont encore la parole,
alors qu'elle a été retirée à Mau-
rice, Thorez et que vous veiller
personnellement à éliminer des
émissions ceux que vous soup-
çonnez de communisme ou d'être
des partisans du progrès, de la
paix, de la démocratie.
Je quitte la Radio parce que ma
conscience de journaliste m'em-
pêche d'y demeurer, alors qu'elle
n'est plus française, ni libre. Si
elle était encore française, elle
n'exécutera!t pas sans délai,
comme vous l'avez fait le mois
dernier, les ordres venus direc-
tement de l'ambassade améri-
ricaine. Si elle était libre, vous
feriez lire sans commentaires
cette lettre au micro de la chaine
nationale, dimanche prochain, à
20 h. 30, pour Informer des rai-
sons qui me font abandonner
actuellement mes émissions.
Veuillez agréer..... etc.
Georges SADOUL.
" Conduisez-moi à l'école !"
a demandé ce matin
ALLAL (12 ans), seul rescapé
de la catastrophe du Dakota
&
OSLO, 23 novembre. — Le
seul survivant de la catas-
trophe aérienne du D.C.-3,
le petit I&aac Allal, âgé de
12 ans, est maintenant en traite-
ment à l hôpital de Drammen.
Le garçonnet, miraculeusement
rescapé, était à bout de forces
lorsque deux bûcherons, MM. Ha-
gen et Martinsen, le découvrirent
coincé entre deux sièges sous
l'arrière du fuselage, au milieu
des cadavres carbonisés de ses
camarades et de sa sœur Rachel.
ainsi que de ses deux frères
Daniel et Chaïm.
Il était resté deux jours dans
cette position, recroquevillé et cou-
vert de suie, d'huile et de fumée.
Il n'a que des blessures super-
ficielles et n'a pas été commo-
tionné. Il a passé à l'hôpital une
excellente nuit et, dès son réveil,
ce matin, a demandé :
— Va-t-on bientôt me conduire
à l'école t
Il est probable, selon les décla-
rations mêmes du médecin-chef,
que le petit Allal sera conduit de-
main ou après-demain à la colo-
nie de vacances d'Holmestrand.
« Il ne doit plus y avoir
un être vivant ici... »
L'un des deux bûcherons qui a
trouvé l'épave a fait le récit sui-
vant :
« Alors ' que nous cherchions,
nous remarquâmes quelque chose
de blanc entre les arbres. Nous
avançâmes vers ce point. Très vite,
nous comprîmes que nous arrivions
sur les lieux de la catastrophe.
Nous vîmes d'abord un arbre
rompu, puis le couloir de soixante-
dix mètres de large dans la forêt
que . l'avion avait « labouré ».
Enfin, nous découvrîmes les pre-
miers morceaux de métal, puis un
cadavre d'enfant.
« — C'est terrible, me dit mon
camarade. Il ne doit plus y avoir
personne en vie ici.
PLACE HENRI-ROLLET
UNE VÉRANDA
S'EFFONDRE
SUR UN
ENFANT :
blessures graves
DES ouvriers serruriers démon-
taient une véranda (dont la
vétusté menaçait les passants
depuis plusieurs années) au-
dessus de la pharmacie située au
coin de la place Henri-Rollet et de
la rue Desnouettes, lorsque le che-
neau s'écroula sur le trottoir.
Par malheur, les élémentaires
précautions d'usage n'ayant pas
été prises par l'entrepreneur, un
garço,nnet fut pris sou3 la lourde
armature de fer.
Des témoins relevèrent le bam-
bin inanimé. On devait constater
à l'hôpital de Vaugirard une frac-
ture de la jambe et une profonde
blessure à la tête.
L'enfant, Jean-Pierre Bûchette,
6 ans et demi, en l'absence de ses
parents qui travaillent, était confié
à sa grand'mère, concierge de
l'immeuble, 4, rue de Langeac, qui
l'aurait envoyé faire des commis-
sions.
L'AIDE PHARMACIEN
se faisait 2.500 francs
par jour en pillant
les troncs d'églises
Aide préparateur en pharmacie,
Eugène G-uilbaud, âgé de 60 ans,
demeurainit 65, rue de Lagtny, uti-
lisait le matériel du m'agasin ou il
travaillait : crochets métalliques,
pinces à, épiler, pinces hémostati-
ques, pinces chirurgicales, pour
piller les troncs dans les églises.
Il a été pris en flagrant délit, à
Saint Germain-des-Prés, par les
inspecteurs Rapin et De^nglè.
Conduit Quai des Orfèvres, il re-
connut qu'il n'opérait que dains les
trandes églises : Notre-Dame,
aint-Eustache et la Madeleine, lui
rapportaient, depuis cinq mois, de
2.000 à 2.500 francs 'par jour.
Une perquisition au domicile de
Guilbaud fit découvrir de nom-
breux billets qui avaient été dé-
chirés par les pinces.
Le pil'eur de. troncs a, été envoyé
au Dépôt..
IÉTESVOUSSOR
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VOIR?
UNE LUNETTE
LEROY
«
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