Titre : Le Franc-tireur : organe des Mouvements unis de résistance : mensuel malgré la Gestapo et la police de Vichy : édition de Paris
Auteur : Mouvement de libération nationale (France ; 1943-1945). Auteur du texte
Auteur : Franc-tireur (France). Auteur du texte
Auteur : Mouvements unis de résistance (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1945-12-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777201w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 décembre 1945 28 décembre 1945
Description : 1945/12/28 (A5,N469). 1945/12/28 (A5,N469).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4105709q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (155,BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2018
Franc-Tireur
Edition de 5 heures «
VENDREDI
28
DÉCEMBRE 1945
5' ANNEE. — NUMERO 469
100, rue Réaumur, Paris (2*)
TéJéph.: GUT. 80-60 - GUT. 88-00
LE NUMERO : 2 FRANCS
PRIX DE L'ABONNEMENT
3 mois, 140 fr. : 6 mois, 260 fr.
C. C. P. Paris 28.307.
LE QUOTIDIEN DE PARIS
A fMru clandestinement depuis 1941
A JL fjt VAJVT-GARDE DE JLA RÉP1IBLIQlJE A
Dans cette Assemblée si
sage, il s'est tout de même •
trouvé un fou.
LES TROIS GRANDS
SE SONT MIS D'ACCORD
1° Sur l'élaboration des traités de paix en Europe;
2° Sur le contrôle de l'énergie atomique à des fins pacifiques;
3° Sur l'ensemble des problèmes d'Extrême-Orient ;
4° Sur la réorganisation des gouvernements roumain et bulgare.
L'U.R.S.S. PROPOSERAIT
que la Conférence de la paix se lienne à Paris
LA conférence de Moscou, qui comptera comme l'une des plus
importantes et des plus fructueuses conférences internationales
de l'Histoire, a terminé ses travaux dans la nuit de mercredi à
jeudi. On lira ci-dessous l'analyse du communiqué final — un
document comprenant quatre mille mots — qui a été publié, la nuit
dernière, simultanément à Moscou, à Londres et à Washington.
Aucun accord ne restera secret
M. Byrnes a quitté la capitale soviétique, hier matin, après avoir
tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a souligné le
caractère < éminemment constructif > de la conférence, révélé qu'au-
cun accord ne restera secret et affirmé qu'aucune question intéressant
directement la France — sauf celle des traités de paix — n'a été
traitée.
De son côté, M. Bevin, qui regagnera Londres aujourd'hui, a
déclaré que cette conférence marque « une étape très importante »
dans la marche vers la paix. Il a ajouté que le problème de l'Iran,
bien que non mentionné dans le communiqué, a été discuté, mais, faute
d'un accord définitif, fera l'objet de négociations ultérieures.
Contrôle international de l'énergie atomique, stabilisation politique
dans les Balkans et en Chine, occupation du Japon et organisation de
la paix en Extrême-Orient, tels sont les vastes problèmes sur lenuels
les Trois ont' cependant réussi à se mettre d'accord.
Ce que dit le communiqué
Premier point remarquable : 11 ne
s'agit pas de la bombe atomique, dont
les Anglo-Saxons persistent à garder
le secret c provisoire >, mais d'unp
façon plus générale — ce qui est aussi
plus Important pour l'avenir — de
lléner.qie atomique.
A cet égard, les Trois ont. d'un
commun accord, recommandé l'établis-
sement d'une « commission atomique »
Dar l'Assemblée générale des Nations-
Unies.
Concession aux Anglais : c'est
d'abord à l'Assemblée générale que la
question sera soumise en vue de créer
une commission spéciale. La France,
la Chine et le Canada, en tant que
membres permanents du Conseil de sé-
curltA seront invités à appuyer cette
proposition.
La commission, une fois constituée,
soumettra ses recommandations au
Conseil de sécurité, sur la base des
quatre propositions suivantes
1. Echanges entre les nations
d'informations scientifiques pour
des fins pacifiques ;
D.-L. LIMON.
CE MATIN
au Conseil
des ministres :
la position
de la France devant
l'accord de Moscou
Le Conseil des ministres qui se
réunit ce matin est d'une particulière
Importance.
Le gouvernement doit, en effet,
iprès un exposé de M. Bidault, pren-
jre officiellement position sur les dé-
:isions adoptées à Moscou par les
trois ministres des Affaires étrangè-
res, et rédiger une réponse à la note
lui leur a été communiquée par les
représentants à Paris des Trois
Grands.
La discussion semble devoir être
ongue. Nos Excellences ayant en po-
itique extérieure des divergences de
vues qui ne le cèdent en rien à celles
jiTEIIes peuvent manifester en poli-
tique intérieure.
L'ordre du Jour prévoit cependant
'examen de plusieurs autres ques-
tions.
Le statut du fermage
et la retraite des vieux
Ainsi le ministre de l'Agriculture
) reposera au gouvernement de dé-
poser rapidement sur le bureau de
a Constituante un projet de loi sur
le statut du fermage et un autre pro-
jet tendant à accorder des prêts aux
jeunes paysans.
L'augmentation de la retraite des
yleux travailleurs sollicitera ensuite
l'attention du conseil.
Plus de commissaires
de la République ?
Le mouvement préfectoral, mis au
"oint par M. 'rixier, sera examiné et
le ministre de l'Intérieur, appuyé par
M. Maurice Thorez, entretiendra
vraisemblablement ses collègues de
la nécessité de supprimer les commis-
saires de la République,
Enfin, les mesures que le conseil
économique a envisagées, hier, au
cours de sa réunion et qui portent
sur le blocage des prix de certains
produits, doivent faire l'objet des dé-
libérations ministérielles.
On voit que nos ministres ont un
programme chargé et, comme nous
ne sommes Jamais oubliés au cours
de leurs travaux, ajoutons qu'il est
très possible que le relèvement des
tarifs postaux soit, ce matin, notre
cadeau supplémentaire de fin d'année.
B. L.
M. Tanguy-Prigent, ministre
de l'Agri,::ulture et du Ravi-
taillement, parlera à la radio ce
soir vendredi, à 19 h. 55.
S'agira-t.1I de la carte de pain?
Une revenante
Pendant trois mois, des
hommes d'Etat jouèrent
à colin-maillard à travers
continents et océans,
cherchant à attraper une
paix qui leur échappait.
Il a suffi de dix jours pour créer
à la fois une atmosphère interna- pi
tionale plus respirable et le choc d'
psychologique attendu par les ni
peuples. a'
Dix jours qui préparèrent la d<
paix comme il y eut, vingt-sept pi
ans plus tôt, dans cette même
Russie, dix jours qui ébranlèrent n
le monde. v
Dix jours durant lesquels les q
Trois Grands ont vidé leur sac c<
pour essayer d'emplir les cœurs 11
d'une grande espérance. n
La bombe atomique reste aux d
mains des Anglo-Saxons ? Mais d
les Russes n'en acceptent pas
moins de contribuer, au sein du p
Conseil de sécurité des Nations d
Unies, à mettre l'énergie atomique
au service de la civilisation, et à f
bannir son emploi comme arme de
guerre. fi
La Roumanie et la Bulgarie v
n'avaient pas, aux yeux des Anglo- li
Saxons, des gouvernements assez
représentatifs ? Mais voici que les
Russes acceptent que ces gouver-
nements soient réorganisés.
La politique américaine au Ja-
pon ne satisfait pas entièrement
les Russes ? Mais ces derniers par-
ticiperont désormais plus directe-
ment au contrôle de feu l'empire
nippon. Tout en acceptant que le
dernier mot revienne aux repré-
lentsnts des Etats-Unis.
La Chine menaçait de devenir
Un nouveau champ de bataille ?
Russes et Américains conviennent
de ne pas intervenir dans ses ,.
affaires intérieures et de retirer
leurs troupes aussitôt que possible.
Les traités de paix avec les
satellites européens de l'Allemagne
ne pouvaient être l'œuvre des seuls
Grands ? Ceux-ci tiendront compte
des avis qui sortiront de la pre-
mière conférence générale de la
paix. Et ce sont les Russes eux-
mêmes qui proposent que celle-ci
8e tienne à Paris.
Il a suffi aux Trois Grands de
parler clalr et franc, de s'armer
de bonne volonté et surtout de
confiance.
A la conspiration dont on parla
Pendant des semaines, à l'explora-
I tion dont il fut question il y a dix
l JOurs vient de succéder une loyale
firm Antre trois Dartenal-
res qui sont loin d'être d'accord
sur tout, mais entendent sacrifier
chacun quelque chose à l'essentiel.
C'est-à-dire à la paix.
C'était si simple qu'ils n'y
avaient pas pensé plus tôt...
Marchandages ? Peut-être. Com-
promis ? Sans doute. Positions
d'attente ? Certainement. Si les
nationalismes et les intérêts d'Etat
avalent été emportés par la vague
de confiance, ce serait trop beau
pour être vrai.
Mais le résultat de cette Confé-
rence de Moscou est déjà assez
vrai pour être beau. Et c'est ce
que doivent d'abord se dire tous
ceux qui, à commencer par cer-
tains Français, trouvent que tout
n'est pas encore pour le mieux
dans le meilleur des triumvirats
du monde.
Et que la part de leur pays n'est
pas la plus belle dans le gâteau
découpé à Moscou.
L'essentiel était que le départ
fût donné. Et bien donné.
Hier un fantôme, la paix est
maintenant la revenante. Enle-
vons-lui vite ses chaînes. Et ne
la laissons plus s'évanouir.
Charles RONSAC.
L'Assemblée a commencé hier
la discussion du budget 1946
Elle avait auparavant réorganisé la Haute-Cour
et relevé l'indemnité parlementaire
L'Assemblée commence à accuser la
fatigue des séances de nuit qui se suc-
cèdent. Le premier débat qui se rap-
porte à l'augmentation des parlemen-
taires est tout de suite passionné.
M. Petit, communiste, demande, le
maintien de l'indemnité à 240.000 fr.
M. Noguère. socialiste, lui répond en
faisant ressortir la nécessité pour les
représentants du peuple d'exercer leur
mandat en toute indépendance et en
toute dignité.
Un vote à scrutin public repousse,
par 393 voix contre 151, l'amendement
communiste et l'Assemblée adopte le
projet de loi gouvernemental ouvrant
à titre provisionnel, sur l'exercice
1945, des crédits de 58.411.000 francs
pour, les dépenses administratives de
l'Assemblée nationale constituante.
La Haute Cour
siégera au Luxembourg
M. Chauvin rapporte ensuite sur la
Haute Cour de justice.
Il propose de porter à 96 le nombre
de membres de l'Assemblée constituan-
te parmi lesquels les 24 jurés et les
huit suppléants seront tirés au sort.
Il propose ensuite que la Haute Cour
siège au Luxembourg.
Juges ou jurés
M. Des jardins estime qu'il y aurait
lieu de remplacer le mot de jurés par
celui de juges.
La. commission est d'accord, mais le
projet se référant à de nombreux tex-
M. Teitgen, ministre de la Jus-
tice, qui s'en est tiré hier à
bon compte
tes où le mot de jurés est employé.
elle s'est résignée à le conserver.
M. Fonlupt intervient, mais il est
bientôt interrompu par un Incident tra-
gi-comique que nous relatons par aJI.
leurs.
L'amendement de M. Fonlupt est re-
oussé.
Paul MORELLE.
En pleine séance
UN HOMME
armé d'un sabre
tombe du ciel
sur les M. R. P.
Un incident dramatique a mis hier
en émoi les habitués du Palais-
Bourbon.
M. Fonlupt, député du M. R. P.
et beau-père de M. Henri Teitgen,
prononçait de sa place un discours
lorsque tout à coup l'on vit dans^ une
tribune, presque au-dessus de 1 ora-
teur, un homme enjamber la balus-
trade et, suspendu par les mains, te
mettre à faire de la gymnastique
au-dessus de M. Buron-les-Burettes.
N'écoutant qWe leur - courage, les
députés se précipitèrent afin de 1 ai-
der à poursuivre sa descente aux
enfers, en l'occurrence les bancs du
M. R. P.
,
Mais le fou — car c'en était un
apparemment d 'un coup de pied
énergique, mit un huissier les quatre
fers en 1 'air.
Les parlementaires s'accrochèrent à
ses chausses et le pantalon de 1 acro-
bate glissa, mettant à découvert un
pan de chemise flottant sur des fesses
blafardes.
Prisonnier des députés. l homme se
débattit. Des femmes crièrent : < Ne
le frappez pas! >
Un silence se fit et l'énergumène
en profita pour crier d'une voix de
stentor :
— Je suis descendant de Louis XVI
et je viens défendre là France!
Cette déclaration fit impression et
on l'emmena, tandis que dans les tri-
bunes on ramassait un sabre avec
lequel ce digne rejeton des rois se
préparait à rendre une justice un peu
particulière.
M. Gouin, avec un sang-froid re-
marquable et faisant preuve d'imagi-
nation, s écria :
— La séance continue.
Quant à l'homme, tout aussitôt, il
fut emmené au Dépôt.
- LEUR DADA
Le Congrès
des instituteurs
réclame
la nationalisation
de l'enseignement
Au congrès national des institu-
teurs, M. Senèzet, secrétaire géné-
ral, a passé en revue tous les
problèmes d'ordre syndical. (Lire
notre Information en 21 page.)
Un singulier transport
...de justice
permet à un juge d'instruction
d'arriver place Vendôme
LE bruit avait couru de l'ar-
restation de M. Pierre Mek.
djian, juge d'instruction au-
près de la Cour de justice.
C'était un faux bruit, qui faillit
mettre la rue Boissy-d'Anglas en
émoi.
M. Mekdjian n'a pas été arrêté.
Il n'a sur la conscience qu'une
faute d'ordre professionnel, assez
grave pour un magistrat. Certain
soir de l'été dernier, il eut la fai-,
blesse de prendre place, pour une
promenade, dans la voiture d'un
de ses clients..., qui avait été
t'objbt d'un nOt't.lie:u. La voiture
força un barrage de gendarmes.
Les gendarmes tirèrent. Un des
occupants fut tué. La vérification
de l'identité des occupants révéla
la présence de M. Mekdjian.
Imprudence de jeunesse. En
haut lieu, on estima que la place
de ce juge d'instruction n'était
plus rue Boissy-d'Anglas dans la
section chargée des affaires
d'espionnage. Il aurait pu être
« cassé », envoyé dans quelque
trou de province. On se contenta
de l'expédier place Vendôme, au
service de l'éducation surveillée.
M. Ménégaut, directeur du per-
sonnel de la magistrature, mé-
nage ses amis. C'est le moins
qu'on puisse dire.
M. Mekdjian n'est pas arrêté, ni
inquiété Il surveille de son cabi-
net la jeunesse délinquante et
peut, à l'occasion, lui parler en
connaissance de cause des com-
promissions dangereuses.
M. J.
LE COLONEL PASCOT
ex-ministre de Pétain
et toujours colonel
est écroué à Fresnes
On peut avoir été ministre de Pé-
tain, Haut-Commissaire aux Sports, en
avoir éprouvé, à la libération, quelque
inquiétude jusqu'à disparaître dans la
nature et y demeurer caché dix-huit
mois sans cesser pour cela d'apparte-
nir aux cadres de l'armée.
Le colonel Pascot s'est constitué pri-
sonnier, hier, en se présentant sponta-
nément à la Haute Cour qui l'a fait
écrouer à Fresnes.
— Je n'ai jamais collaboré, sous au-
cune forme, avec les Allemands. La.
preuve : la commission d'épuration du
ministère de la Guerre ne m'a pas
chassé de l'armée. Je suis toujours co-
lonel.
« Du point de vue national je ne
me flatte pas d'avoir été un résistant,
mais j'ai fait de la résistance sur le
plan humain (sic). »
On se demande pourquoi le colonel.
eu égard à la pureté de ses intentions
et de ses actes, a si longtemps hésité
à reparaître et même pourquoi il avait
disparu. N'y a-t-il donc pas à la D.G.,
E.R. une section sportive qu'il eût diri-
gée comme personne ?
Un reportage de Franc-Tireur
PATROUILLE
DE NUIT
dans les rues de la capitale
à bord d'une voiture-radio
■ T NE pluie glacée, vaporisée par le vent, rabat vicieusement sur la place ]
■ I Notre-Dame. Une seule fenêtre est allumée à la « Préfeclance >. Décor ■
ÏJ « tout cuit > pour un film de Carné ou un roman de Simenon. Et, pour
achever, il est minuit...
...Minuit, heure du crime. Heure en tous les cas où. depuis quelque temps, il
n'est pas très sain de se promener dan? les rues de la capitale. Que fait la police
municipale ? "
- Vous voulez le savoir ? nous dit-on à l'état-major de la Direction générale.
On va vous faire une petite place dans la voiture radio DC 2, qui part dans
quelques minutes.
Du "barrage" considéré comme un des Beaux-Arts
Une importante batterie de téléphones
couvre la table de l'état-major qui,
! par un microphone, est relié en
outre aux cinq voitures-radio qui pa-
trouillent chaque nuit dans Paris.
— 30 à 40 % d'augmentation d'as-
sassinats, de meurtres, de coups et bles-
sures graves depuis la fin de la guerre,
nous dit un inspecteur avec un calme
accent du terroir. Il en est ainsi dans le
monde entier, en Angleterre, aux Etats-
Unis...
— Comme il se doit...
— Mais aussi dans les pays épargnés
par la guerre, en Suisse, par exemple.
La DC 2 va partir. Nous nous
casons à côté de l'opérateur de radio et
nous filons sur l'asphalte luisant. La
conversation s*enga,,,e posément entre
notre voiture et l 'état-major.
— Allo, ABZ 1 Allo ABZ 1 Nous
parlons vers Montparnasse.
— Allo DC 2... Compris.
Place de Rennes, arrêt pile.
Nous tombons au milieu d'un des trois
barrages préparés pour cette nuit. Bar-
rage destiné aux voitures et aussi aux
piétons.
— La routine quotidienne, explique le
commissaire chargé des opérations.
— Et en quoi consiste un barrage ?
— Tout d'abord en un groupe d'agents
avec signaux lumineux. Puis, à 25 mètres,
nous installons des barrières blanches
avec des cabochons de couleur. Si la voi-
ture interpellée passe outre, elle rencon-
trera, 25 mètres plus loin, des planches
à clous. Enfin, si le barrage est forcé,
20 mètres plus loin. des agents sont pla-
cés avec des mitraillettes et peuvent tirer.
- Dans la voiture ?
— Non, dans les pneus.
André JEAN.
La carte
DE PAIN
est
rétablie
Le « Journal Officiel -*
publie ce matin un décre t du
ministère de l'Agriculture et
du Ravitaillement poi : t
rétablissement de la cart ,? de
pain à dater du 1er jaiwier
1946.
UN CRI D 'ALARME
LA CORSE
devient
l'île oubliée !
Cet après-midi, M. Giovo d -é»
posera, sur le bureau de 1 1) i «
blée constituante, avec de 9 *
de discussion immédiate, u; e
interpellation sur la situation 'Î
Corse.
Pourquoi ce cri d'alarme !
que, dans ce département for-
çais qui fut le premier libÜé" *?»
Corse où le maquis an"e$t.ré11
inspira les maquis bretor1 pro-
vençal, normand, lorrain, ô u t-.,
guignon, en Corse les vivres man-
quent, on a faim. En Cor<Ú'Ji les
malades ne peuvent plus ê1 ».v
gnés. On y manque de r nà' "*•
ments, d'instruments chirur j'eaux
Pourquoi ? Que se passe.:-iI
Sans doute un des drarr.ea ".3
plus effarants de l'époque.
La Corse est tout simplement
victime d'un oubli. Un oubl; de 'a
France...
Etrange perte de mémoire, el
vérité, qui fait de l'île de Bea ito
l'île abandonnée.
— Tirons la leçon qui se dégage
de la page d'histoire que vient
d'écrire la Corse française,, t'a
Corse, par l'héroïsme de sa popu..
lation et la valeur de nos soldat
nos marins, nos aviateurs, a
l'honneur d'être le premier ar-
ceau libéré de la France.
LES PARENTS
ces coupables...
Graines
au vent(1)
UNE ENQUETE
DE PIERRE LAMBLIN
LE garçon se tient devant moi, petit sphinx aux yeux accrochés
aux miens. Lui aussi me dit : « Devine ! », Mais je n'ai rien
à deviner. Je connais son dossier. Georges a seize ans. Le père
a disparu. La mère vit en concubinage avec un méchant homme.
Georges mène l'existence qui lui plaît députa sa sortie de l'école.
C'est-à-dire que, placé en apprentissage, il s'échappe. Il a pris l'habi-
tude de « bricoler >, pour ses cigarettes et le cinéma. Un cambriolage
manqué. Il est le seul pris. Il n'a
pas voulu dire les noms de ses
camarades.
Je sens que c'est par ce senti-
ment de relative honnêteté qu'il
faut aborder le farouche enfant.
— Il est évident que tu n'avais
pas à vendre tes amis...
Il me regarde, surpris.
— C'est pas l'avis des flics !
—- Il faut bien qu'ils fassent leur
enquête...
Georges n'est pas sot. Il l'admet.
— Pourquoi ne veux-tu pas tra-
vailler comme tout le monde ?
Il hausse les épaules. Il pense :
« Pauvres types ! » Il dit :
— Tout le monde !... Et pour
donner les sous au beau-père ?
— Mais ne crois-tu pas... Un
jour, quand tu auras une femme
oue tu aimeras, des enfants... Tu
ne vas tout de même pas passer ta
vie en prison ?
Il baisse les yeux.
— La famille ! ...
Les premiers coupabled :
les parents
Georges parti, j'entends encore
son dernier mot et, surtout,
l'étrange, la douloureuse maturité
du ton.
— Oui, me dit le directeur de ce
centre, « la famille »... Des sta-
tistiques indiquent que, dans
quatre-vingt-dix cas sur cent, les
jeunes délinquants appartiennent
à un milieu familial fâcheux. Les
premiers coupables, ce sont les
parents, leur lâcheté, leur égoïsme,
leur vie anormale. Dans les autres
cas, c'est encore la famille qui, par
faiblesse, gâte trop, cède aux ca-
prices.
— La guerre...
— Evidemment, la gue #
traîne toujours, à cause 4 • 1-
constances exceptionnelle . j'na
altération profonde de la. moim-
Itté publique. La criminalil ie-
rale a doublé depuis 1939. j
au chiffre des délits, il a. des
proportions nettement int " -
tes. En septembre 1939 : 1 c rri
briolages. En septembre 19l'i:
2.338. En ce qui concerne "•
neurs : 12.300 arrestations f 1 W
cette année : 32.500 — 7.000 pl,-m
que l'an dernier. Nous ne sa.vn"I
plus où les loger. Tous les cènires
sont surpeuplés. Nous ne pouv:.nl
plus procéder aux tris qui s'i im-
posent.
Incohérence
Ce directeur est l'un des -r "i" «
dont je parlais hier. Il a
d'apporter dans sa maison idi )
nouvelles qu'il avait expériJ":
avec ses camarades, en 1
attendant mieux, il voudra ^
peinture, pour cacher la H <■
murs. Il n'y en a pas. Il DQ
les moyens de se débarraF:"
rats qui pullulent. Il a 1 fé ue
sombres batailles pour obt« 'i
costumes décents. La plup 1 **
fonds de pantalons ne s'o < '
plus au passage des chemis .
Le vrai drame, c'est la if
des instructions. Dans t .
centres, on se plaint de ; .. ie
de la plupart des magistr *
magistrats se plaignent ai-
ment d'être débordés. Sj: 1
une situation paradoxale. v ; < M
cinquante-trois juges de >, U
n'en reste, cette année, qu y ... '-
trois ! L'un des juges, cha si S
affaires de mineurs, a mê <1 s-
paru, entre juillet et nov > ...ta» < !
Et toutes ses affaires sont 0 s
« en plan ». Il en résulte îo !8
petits gars, coupables d'un ../<)•
nime, attendent, depuis e.
cinq, six et même dix m ur
comparution devant le trib. -
Pour remédier à l'embou - b,
empêcher le découragem. st de
ses pupilles et limiter le .
1 des évasions, le directeur 1i, je
parle prend des initiatives ;. n-
nelles, sans consulter pers< ,
1 (1) Voir Franc-Tireur du ^ : <34-
"pmbre.
Franc-Parler
Grock est choqué
Grock n'est pas content
du tout.
— J'ai été choqué, a-t-il
confié à un rédacteur de
l'édition parisienne du.
Daily Mail, de ce qu'on a
écrit à mon sujet.
Vous avez bien lu : c'est
lui qui est choqué.
Autant dire que c'est
nous qui avons été incon-
venants !
Grock essaye de se justi-
fier auprès de notre con-
frère britannique, ainsi que
dans une lettre au Figaro.
— Depuis quand, dit-il,
en substance, un (!l'tist''
helvétique n'a-t-il plus le
droit de distraire des bles-
sas, tussent-il allemands !
Il en est de nous comme
dll la Croix-Rouge...
Pour un peu, il ajoute-
rait ;
— Comment douterait-on
de mon éclectisme : un
jour je joue devant des
Allemands : un autre jour
en faveur des déportés...
L'ennui, évidemment,
c'est qu'entre ces deux
journées-là est intervenu
certain événement qui a dû
faire réfléchir M. Grock :
la défaite d' Hitler.
Un clown chasse l'autre...
Points cardinaux
Notre vieil ami J. B. n a
pas de veine.
En voulant étre aimable
à l'égard des nouveaux
cardinaux, il s'est mis car-
rément le doiut de Dieu,
dans l'œil.
Mur Petit de Julleville
et Myr Roqws, qv',l avait
-- sur la foi de l'A.F.P. ;—
présenté comme des résis-
i tants, ont été, en effet,
I mine dp. rien, un tantinet
vichyssois
Leurs écrits, n'en dé-
plaise à J. B.. le prouvent.
Ils avaient, pour oe qui
est du maréchal Pétain,
des petites faiblesse.,.
L'un éprouvait à son
éoard de la « reconnais-
sance », Vautre de V* at-
tachement '».
Le tluron ne pI-étend
certes pas que A pareille
~ -
attitude les a servis dans
leur carrière, mais enfin,
on ne peut pas dire que
cela leur ait nui.
Le pape, certainement,
fera mieux là prochaine
fois.
Ce sera le grand Suhard.
L'unanimité nationale
M. 'Jacques Debû-Bridel
vient 'd'avoir une idée.
Parole tout ce qu'il y a
d'honneur.
Il fonde un parti.
Celui des mécontents.
A ce parti nouveau il a
donné un nom : « Le
chant de l'aloibette. >
C'est, du moins ce qu'il
nous apprend dans un
a Intel pathétique adressé a
ceux qu'il appelle ses
frères.
Il écrit : * A l'ouvrage,
mécontenta, pour que de-
main la chanson de
l'alouette puisse être de
nouveau celle d'une France
heureuse. »
Ce chant de l'alouette
nous parait, quant à nous,
être tout ce qu'il y a de
chouette.
Aucun doute n'est pos-
sible. Si, comme le leur
conseille M. Jacques Debû-
Bridel, les mécontents re-
troussent leurs manches,
tout trct beaucoup mieux,
ou alors ce sera à désespé-
rer des manches retrous-
sées, des alouettes et du
reste.
Règlement
Un lecteur communique
au Huron la lettre sui-
vante, qu'il vient de rece-
voir :
« En vous accusant ré-
ception de votre lettre du
13 courant, j'ai IJhonneur
de vous faire connaître que
la dépêche ministérielle
No 0036-19, du 21 juillet
1945, qui règle les modali-
tés d'application relatives
à la révision des droits des
prisonniers, a exclu du bé-
néfice de l'acompte cer-
taines catégories de pri-
sonniers, en particulier les
fonctionnaires, ce qui est
votre cas. »
( ? lecteur •—* c'est ^
Huron qui le lui dit — a
tort de s'étonner.
S'il était un peu à la
pane il saurait que. par
définition, un fonctionnaire
n'a pas été prisonnier. C'est
comme ça.
Les fonctionnaires qui
croient avoir été internés
el\ Allemagne commettent
une lamentable erreur.
Ils ont, comme qui dirait,
des visions.
Et surtout, pas de rous-
pétance.
pui,qque, encor-e une foie,
on vous dit qUe c'est
comme ça.
Histoire de fous
La reconstruction est
comme l'électricité : elle a
ses coupures.
Preuve : le pont d'Ar-
genteuil.
La réparation ite celui-
ci est, en effet, en panne.
Et cela parce que l'on
ne sait pas encore si Paris
sera ou ne sera pas port
de mer.
On a interrompu les tra-
vaux entrepris à Genne-
villiers parce que l'on
ignore quelle hauteur don-
ner aux arches.
N'est-ce pas plus gentil
comme ça r
— On reconstruit T
— Ott', on reconstruit.
— 'Ah 1 je croyais que
l'on reconstruisait.
C'était le bon temps
M. Frédéric Dupont vient
de déposer sur les bureauX
de l'Assemblée une propo-
sition de loi ayant pour
objet < de rétablir le bé-
néfice de la participation
aux caisses des écoles a1tX
enfants des écoles libres ».
Cette participation avait
été supprimée le 6 juin
1945.
Mais quand avait-elle été
établie f
Le 15 octobre 1940 par
une loi de Vichy.
< Ce Pétain avait tout
de même du bon ! » doi-
vent penser les amis de
M. Frédéric Dupont.
C'est nous, bien entendu,
qui ajoutons : « tout de
même ».
Le double « oui »
M. Bidault et Mlle Borel
comparaissaient, hier, de-
vant le maire di4 vue arron-
dissement.
Et l'on vit un reporter
de la radio tendre son
micro pour happer au t'o!
le précieux « oui » sacra-
mentel qui allait tomber
ans lèvres ministérielles.
Et aussi des lèvres de
son épouse...
Le double oui, comme de
bien entendu...
Ce micro se prenait pour
une urne 1
Le Huron.
CI-DESSOUS :
Le ministre des Affaires
étrangères et Mlle Borel
devant M. le Maire.
Edition de 5 heures «
VENDREDI
28
DÉCEMBRE 1945
5' ANNEE. — NUMERO 469
100, rue Réaumur, Paris (2*)
TéJéph.: GUT. 80-60 - GUT. 88-00
LE NUMERO : 2 FRANCS
PRIX DE L'ABONNEMENT
3 mois, 140 fr. : 6 mois, 260 fr.
C. C. P. Paris 28.307.
LE QUOTIDIEN DE PARIS
A fMru clandestinement depuis 1941
A JL fjt VAJVT-GARDE DE JLA RÉP1IBLIQlJE A
Dans cette Assemblée si
sage, il s'est tout de même •
trouvé un fou.
LES TROIS GRANDS
SE SONT MIS D'ACCORD
1° Sur l'élaboration des traités de paix en Europe;
2° Sur le contrôle de l'énergie atomique à des fins pacifiques;
3° Sur l'ensemble des problèmes d'Extrême-Orient ;
4° Sur la réorganisation des gouvernements roumain et bulgare.
L'U.R.S.S. PROPOSERAIT
que la Conférence de la paix se lienne à Paris
LA conférence de Moscou, qui comptera comme l'une des plus
importantes et des plus fructueuses conférences internationales
de l'Histoire, a terminé ses travaux dans la nuit de mercredi à
jeudi. On lira ci-dessous l'analyse du communiqué final — un
document comprenant quatre mille mots — qui a été publié, la nuit
dernière, simultanément à Moscou, à Londres et à Washington.
Aucun accord ne restera secret
M. Byrnes a quitté la capitale soviétique, hier matin, après avoir
tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a souligné le
caractère < éminemment constructif > de la conférence, révélé qu'au-
cun accord ne restera secret et affirmé qu'aucune question intéressant
directement la France — sauf celle des traités de paix — n'a été
traitée.
De son côté, M. Bevin, qui regagnera Londres aujourd'hui, a
déclaré que cette conférence marque « une étape très importante »
dans la marche vers la paix. Il a ajouté que le problème de l'Iran,
bien que non mentionné dans le communiqué, a été discuté, mais, faute
d'un accord définitif, fera l'objet de négociations ultérieures.
Contrôle international de l'énergie atomique, stabilisation politique
dans les Balkans et en Chine, occupation du Japon et organisation de
la paix en Extrême-Orient, tels sont les vastes problèmes sur lenuels
les Trois ont' cependant réussi à se mettre d'accord.
Ce que dit le communiqué
Premier point remarquable : 11 ne
s'agit pas de la bombe atomique, dont
les Anglo-Saxons persistent à garder
le secret c provisoire >, mais d'unp
façon plus générale — ce qui est aussi
plus Important pour l'avenir — de
lléner.qie atomique.
A cet égard, les Trois ont. d'un
commun accord, recommandé l'établis-
sement d'une « commission atomique »
Dar l'Assemblée générale des Nations-
Unies.
Concession aux Anglais : c'est
d'abord à l'Assemblée générale que la
question sera soumise en vue de créer
une commission spéciale. La France,
la Chine et le Canada, en tant que
membres permanents du Conseil de sé-
curltA seront invités à appuyer cette
proposition.
La commission, une fois constituée,
soumettra ses recommandations au
Conseil de sécurité, sur la base des
quatre propositions suivantes
1. Echanges entre les nations
d'informations scientifiques pour
des fins pacifiques ;
D.-L. LIMON.
CE MATIN
au Conseil
des ministres :
la position
de la France devant
l'accord de Moscou
Le Conseil des ministres qui se
réunit ce matin est d'une particulière
Importance.
Le gouvernement doit, en effet,
iprès un exposé de M. Bidault, pren-
jre officiellement position sur les dé-
:isions adoptées à Moscou par les
trois ministres des Affaires étrangè-
res, et rédiger une réponse à la note
lui leur a été communiquée par les
représentants à Paris des Trois
Grands.
La discussion semble devoir être
ongue. Nos Excellences ayant en po-
itique extérieure des divergences de
vues qui ne le cèdent en rien à celles
jiTEIIes peuvent manifester en poli-
tique intérieure.
L'ordre du Jour prévoit cependant
'examen de plusieurs autres ques-
tions.
Le statut du fermage
et la retraite des vieux
Ainsi le ministre de l'Agriculture
) reposera au gouvernement de dé-
poser rapidement sur le bureau de
a Constituante un projet de loi sur
le statut du fermage et un autre pro-
jet tendant à accorder des prêts aux
jeunes paysans.
L'augmentation de la retraite des
yleux travailleurs sollicitera ensuite
l'attention du conseil.
Plus de commissaires
de la République ?
Le mouvement préfectoral, mis au
"oint par M. 'rixier, sera examiné et
le ministre de l'Intérieur, appuyé par
M. Maurice Thorez, entretiendra
vraisemblablement ses collègues de
la nécessité de supprimer les commis-
saires de la République,
Enfin, les mesures que le conseil
économique a envisagées, hier, au
cours de sa réunion et qui portent
sur le blocage des prix de certains
produits, doivent faire l'objet des dé-
libérations ministérielles.
On voit que nos ministres ont un
programme chargé et, comme nous
ne sommes Jamais oubliés au cours
de leurs travaux, ajoutons qu'il est
très possible que le relèvement des
tarifs postaux soit, ce matin, notre
cadeau supplémentaire de fin d'année.
B. L.
M. Tanguy-Prigent, ministre
de l'Agri,::ulture et du Ravi-
taillement, parlera à la radio ce
soir vendredi, à 19 h. 55.
S'agira-t.1I de la carte de pain?
Une revenante
Pendant trois mois, des
hommes d'Etat jouèrent
à colin-maillard à travers
continents et océans,
cherchant à attraper une
paix qui leur échappait.
Il a suffi de dix jours pour créer
à la fois une atmosphère interna- pi
tionale plus respirable et le choc d'
psychologique attendu par les ni
peuples. a'
Dix jours qui préparèrent la d<
paix comme il y eut, vingt-sept pi
ans plus tôt, dans cette même
Russie, dix jours qui ébranlèrent n
le monde. v
Dix jours durant lesquels les q
Trois Grands ont vidé leur sac c<
pour essayer d'emplir les cœurs 11
d'une grande espérance. n
La bombe atomique reste aux d
mains des Anglo-Saxons ? Mais d
les Russes n'en acceptent pas
moins de contribuer, au sein du p
Conseil de sécurité des Nations d
Unies, à mettre l'énergie atomique
au service de la civilisation, et à f
bannir son emploi comme arme de
guerre. fi
La Roumanie et la Bulgarie v
n'avaient pas, aux yeux des Anglo- li
Saxons, des gouvernements assez
représentatifs ? Mais voici que les
Russes acceptent que ces gouver-
nements soient réorganisés.
La politique américaine au Ja-
pon ne satisfait pas entièrement
les Russes ? Mais ces derniers par-
ticiperont désormais plus directe-
ment au contrôle de feu l'empire
nippon. Tout en acceptant que le
dernier mot revienne aux repré-
lentsnts des Etats-Unis.
La Chine menaçait de devenir
Un nouveau champ de bataille ?
Russes et Américains conviennent
de ne pas intervenir dans ses ,.
affaires intérieures et de retirer
leurs troupes aussitôt que possible.
Les traités de paix avec les
satellites européens de l'Allemagne
ne pouvaient être l'œuvre des seuls
Grands ? Ceux-ci tiendront compte
des avis qui sortiront de la pre-
mière conférence générale de la
paix. Et ce sont les Russes eux-
mêmes qui proposent que celle-ci
8e tienne à Paris.
Il a suffi aux Trois Grands de
parler clalr et franc, de s'armer
de bonne volonté et surtout de
confiance.
A la conspiration dont on parla
Pendant des semaines, à l'explora-
I tion dont il fut question il y a dix
l JOurs vient de succéder une loyale
firm Antre trois Dartenal-
res qui sont loin d'être d'accord
sur tout, mais entendent sacrifier
chacun quelque chose à l'essentiel.
C'est-à-dire à la paix.
C'était si simple qu'ils n'y
avaient pas pensé plus tôt...
Marchandages ? Peut-être. Com-
promis ? Sans doute. Positions
d'attente ? Certainement. Si les
nationalismes et les intérêts d'Etat
avalent été emportés par la vague
de confiance, ce serait trop beau
pour être vrai.
Mais le résultat de cette Confé-
rence de Moscou est déjà assez
vrai pour être beau. Et c'est ce
que doivent d'abord se dire tous
ceux qui, à commencer par cer-
tains Français, trouvent que tout
n'est pas encore pour le mieux
dans le meilleur des triumvirats
du monde.
Et que la part de leur pays n'est
pas la plus belle dans le gâteau
découpé à Moscou.
L'essentiel était que le départ
fût donné. Et bien donné.
Hier un fantôme, la paix est
maintenant la revenante. Enle-
vons-lui vite ses chaînes. Et ne
la laissons plus s'évanouir.
Charles RONSAC.
L'Assemblée a commencé hier
la discussion du budget 1946
Elle avait auparavant réorganisé la Haute-Cour
et relevé l'indemnité parlementaire
L'Assemblée commence à accuser la
fatigue des séances de nuit qui se suc-
cèdent. Le premier débat qui se rap-
porte à l'augmentation des parlemen-
taires est tout de suite passionné.
M. Petit, communiste, demande, le
maintien de l'indemnité à 240.000 fr.
M. Noguère. socialiste, lui répond en
faisant ressortir la nécessité pour les
représentants du peuple d'exercer leur
mandat en toute indépendance et en
toute dignité.
Un vote à scrutin public repousse,
par 393 voix contre 151, l'amendement
communiste et l'Assemblée adopte le
projet de loi gouvernemental ouvrant
à titre provisionnel, sur l'exercice
1945, des crédits de 58.411.000 francs
pour, les dépenses administratives de
l'Assemblée nationale constituante.
La Haute Cour
siégera au Luxembourg
M. Chauvin rapporte ensuite sur la
Haute Cour de justice.
Il propose de porter à 96 le nombre
de membres de l'Assemblée constituan-
te parmi lesquels les 24 jurés et les
huit suppléants seront tirés au sort.
Il propose ensuite que la Haute Cour
siège au Luxembourg.
Juges ou jurés
M. Des jardins estime qu'il y aurait
lieu de remplacer le mot de jurés par
celui de juges.
La. commission est d'accord, mais le
projet se référant à de nombreux tex-
M. Teitgen, ministre de la Jus-
tice, qui s'en est tiré hier à
bon compte
tes où le mot de jurés est employé.
elle s'est résignée à le conserver.
M. Fonlupt intervient, mais il est
bientôt interrompu par un Incident tra-
gi-comique que nous relatons par aJI.
leurs.
L'amendement de M. Fonlupt est re-
oussé.
Paul MORELLE.
En pleine séance
UN HOMME
armé d'un sabre
tombe du ciel
sur les M. R. P.
Un incident dramatique a mis hier
en émoi les habitués du Palais-
Bourbon.
M. Fonlupt, député du M. R. P.
et beau-père de M. Henri Teitgen,
prononçait de sa place un discours
lorsque tout à coup l'on vit dans^ une
tribune, presque au-dessus de 1 ora-
teur, un homme enjamber la balus-
trade et, suspendu par les mains, te
mettre à faire de la gymnastique
au-dessus de M. Buron-les-Burettes.
N'écoutant qWe leur - courage, les
députés se précipitèrent afin de 1 ai-
der à poursuivre sa descente aux
enfers, en l'occurrence les bancs du
M. R. P.
,
Mais le fou — car c'en était un
apparemment d 'un coup de pied
énergique, mit un huissier les quatre
fers en 1 'air.
Les parlementaires s'accrochèrent à
ses chausses et le pantalon de 1 acro-
bate glissa, mettant à découvert un
pan de chemise flottant sur des fesses
blafardes.
Prisonnier des députés. l homme se
débattit. Des femmes crièrent : < Ne
le frappez pas! >
Un silence se fit et l'énergumène
en profita pour crier d'une voix de
stentor :
— Je suis descendant de Louis XVI
et je viens défendre là France!
Cette déclaration fit impression et
on l'emmena, tandis que dans les tri-
bunes on ramassait un sabre avec
lequel ce digne rejeton des rois se
préparait à rendre une justice un peu
particulière.
M. Gouin, avec un sang-froid re-
marquable et faisant preuve d'imagi-
nation, s écria :
— La séance continue.
Quant à l'homme, tout aussitôt, il
fut emmené au Dépôt.
- LEUR DADA
Le Congrès
des instituteurs
réclame
la nationalisation
de l'enseignement
Au congrès national des institu-
teurs, M. Senèzet, secrétaire géné-
ral, a passé en revue tous les
problèmes d'ordre syndical. (Lire
notre Information en 21 page.)
Un singulier transport
...de justice
permet à un juge d'instruction
d'arriver place Vendôme
LE bruit avait couru de l'ar-
restation de M. Pierre Mek.
djian, juge d'instruction au-
près de la Cour de justice.
C'était un faux bruit, qui faillit
mettre la rue Boissy-d'Anglas en
émoi.
M. Mekdjian n'a pas été arrêté.
Il n'a sur la conscience qu'une
faute d'ordre professionnel, assez
grave pour un magistrat. Certain
soir de l'été dernier, il eut la fai-,
blesse de prendre place, pour une
promenade, dans la voiture d'un
de ses clients..., qui avait été
t'objbt d'un nOt't.lie:u. La voiture
força un barrage de gendarmes.
Les gendarmes tirèrent. Un des
occupants fut tué. La vérification
de l'identité des occupants révéla
la présence de M. Mekdjian.
Imprudence de jeunesse. En
haut lieu, on estima que la place
de ce juge d'instruction n'était
plus rue Boissy-d'Anglas dans la
section chargée des affaires
d'espionnage. Il aurait pu être
« cassé », envoyé dans quelque
trou de province. On se contenta
de l'expédier place Vendôme, au
service de l'éducation surveillée.
M. Ménégaut, directeur du per-
sonnel de la magistrature, mé-
nage ses amis. C'est le moins
qu'on puisse dire.
M. Mekdjian n'est pas arrêté, ni
inquiété Il surveille de son cabi-
net la jeunesse délinquante et
peut, à l'occasion, lui parler en
connaissance de cause des com-
promissions dangereuses.
M. J.
LE COLONEL PASCOT
ex-ministre de Pétain
et toujours colonel
est écroué à Fresnes
On peut avoir été ministre de Pé-
tain, Haut-Commissaire aux Sports, en
avoir éprouvé, à la libération, quelque
inquiétude jusqu'à disparaître dans la
nature et y demeurer caché dix-huit
mois sans cesser pour cela d'apparte-
nir aux cadres de l'armée.
Le colonel Pascot s'est constitué pri-
sonnier, hier, en se présentant sponta-
nément à la Haute Cour qui l'a fait
écrouer à Fresnes.
— Je n'ai jamais collaboré, sous au-
cune forme, avec les Allemands. La.
preuve : la commission d'épuration du
ministère de la Guerre ne m'a pas
chassé de l'armée. Je suis toujours co-
lonel.
« Du point de vue national je ne
me flatte pas d'avoir été un résistant,
mais j'ai fait de la résistance sur le
plan humain (sic). »
On se demande pourquoi le colonel.
eu égard à la pureté de ses intentions
et de ses actes, a si longtemps hésité
à reparaître et même pourquoi il avait
disparu. N'y a-t-il donc pas à la D.G.,
E.R. une section sportive qu'il eût diri-
gée comme personne ?
Un reportage de Franc-Tireur
PATROUILLE
DE NUIT
dans les rues de la capitale
à bord d'une voiture-radio
■ T NE pluie glacée, vaporisée par le vent, rabat vicieusement sur la place ]
■ I Notre-Dame. Une seule fenêtre est allumée à la « Préfeclance >. Décor ■
ÏJ « tout cuit > pour un film de Carné ou un roman de Simenon. Et, pour
achever, il est minuit...
...Minuit, heure du crime. Heure en tous les cas où. depuis quelque temps, il
n'est pas très sain de se promener dan? les rues de la capitale. Que fait la police
municipale ? "
- Vous voulez le savoir ? nous dit-on à l'état-major de la Direction générale.
On va vous faire une petite place dans la voiture radio DC 2, qui part dans
quelques minutes.
Du "barrage" considéré comme un des Beaux-Arts
Une importante batterie de téléphones
couvre la table de l'état-major qui,
! par un microphone, est relié en
outre aux cinq voitures-radio qui pa-
trouillent chaque nuit dans Paris.
— 30 à 40 % d'augmentation d'as-
sassinats, de meurtres, de coups et bles-
sures graves depuis la fin de la guerre,
nous dit un inspecteur avec un calme
accent du terroir. Il en est ainsi dans le
monde entier, en Angleterre, aux Etats-
Unis...
— Comme il se doit...
— Mais aussi dans les pays épargnés
par la guerre, en Suisse, par exemple.
La DC 2 va partir. Nous nous
casons à côté de l'opérateur de radio et
nous filons sur l'asphalte luisant. La
conversation s*enga,,,e posément entre
notre voiture et l 'état-major.
— Allo, ABZ 1 Allo ABZ 1 Nous
parlons vers Montparnasse.
— Allo DC 2... Compris.
Place de Rennes, arrêt pile.
Nous tombons au milieu d'un des trois
barrages préparés pour cette nuit. Bar-
rage destiné aux voitures et aussi aux
piétons.
— La routine quotidienne, explique le
commissaire chargé des opérations.
— Et en quoi consiste un barrage ?
— Tout d'abord en un groupe d'agents
avec signaux lumineux. Puis, à 25 mètres,
nous installons des barrières blanches
avec des cabochons de couleur. Si la voi-
ture interpellée passe outre, elle rencon-
trera, 25 mètres plus loin, des planches
à clous. Enfin, si le barrage est forcé,
20 mètres plus loin. des agents sont pla-
cés avec des mitraillettes et peuvent tirer.
- Dans la voiture ?
— Non, dans les pneus.
André JEAN.
La carte
DE PAIN
est
rétablie
Le « Journal Officiel -*
publie ce matin un décre t du
ministère de l'Agriculture et
du Ravitaillement poi : t
rétablissement de la cart ,? de
pain à dater du 1er jaiwier
1946.
UN CRI D 'ALARME
LA CORSE
devient
l'île oubliée !
Cet après-midi, M. Giovo d -é»
posera, sur le bureau de 1 1) i «
blée constituante, avec de 9 *
de discussion immédiate, u; e
interpellation sur la situation 'Î
Corse.
Pourquoi ce cri d'alarme !
que, dans ce département for-
çais qui fut le premier libÜé" *?»
Corse où le maquis an"e$t.ré11
inspira les maquis bretor1 pro-
vençal, normand, lorrain, ô u t-.,
guignon, en Corse les vivres man-
quent, on a faim. En Cor<Ú'Ji les
malades ne peuvent plus ê1 ».v
gnés. On y manque de r nà' "*•
ments, d'instruments chirur j'eaux
Pourquoi ? Que se passe.:-iI
Sans doute un des drarr.ea ".3
plus effarants de l'époque.
La Corse est tout simplement
victime d'un oubli. Un oubl; de 'a
France...
Etrange perte de mémoire, el
vérité, qui fait de l'île de Bea ito
l'île abandonnée.
— Tirons la leçon qui se dégage
de la page d'histoire que vient
d'écrire la Corse française,, t'a
Corse, par l'héroïsme de sa popu..
lation et la valeur de nos soldat
nos marins, nos aviateurs, a
l'honneur d'être le premier ar-
ceau libéré de la France.
LES PARENTS
ces coupables...
Graines
au vent(1)
UNE ENQUETE
DE PIERRE LAMBLIN
LE garçon se tient devant moi, petit sphinx aux yeux accrochés
aux miens. Lui aussi me dit : « Devine ! », Mais je n'ai rien
à deviner. Je connais son dossier. Georges a seize ans. Le père
a disparu. La mère vit en concubinage avec un méchant homme.
Georges mène l'existence qui lui plaît députa sa sortie de l'école.
C'est-à-dire que, placé en apprentissage, il s'échappe. Il a pris l'habi-
tude de « bricoler >, pour ses cigarettes et le cinéma. Un cambriolage
manqué. Il est le seul pris. Il n'a
pas voulu dire les noms de ses
camarades.
Je sens que c'est par ce senti-
ment de relative honnêteté qu'il
faut aborder le farouche enfant.
— Il est évident que tu n'avais
pas à vendre tes amis...
Il me regarde, surpris.
— C'est pas l'avis des flics !
—- Il faut bien qu'ils fassent leur
enquête...
Georges n'est pas sot. Il l'admet.
— Pourquoi ne veux-tu pas tra-
vailler comme tout le monde ?
Il hausse les épaules. Il pense :
« Pauvres types ! » Il dit :
— Tout le monde !... Et pour
donner les sous au beau-père ?
— Mais ne crois-tu pas... Un
jour, quand tu auras une femme
oue tu aimeras, des enfants... Tu
ne vas tout de même pas passer ta
vie en prison ?
Il baisse les yeux.
— La famille ! ...
Les premiers coupabled :
les parents
Georges parti, j'entends encore
son dernier mot et, surtout,
l'étrange, la douloureuse maturité
du ton.
— Oui, me dit le directeur de ce
centre, « la famille »... Des sta-
tistiques indiquent que, dans
quatre-vingt-dix cas sur cent, les
jeunes délinquants appartiennent
à un milieu familial fâcheux. Les
premiers coupables, ce sont les
parents, leur lâcheté, leur égoïsme,
leur vie anormale. Dans les autres
cas, c'est encore la famille qui, par
faiblesse, gâte trop, cède aux ca-
prices.
— La guerre...
— Evidemment, la gue #
traîne toujours, à cause 4 • 1-
constances exceptionnelle . j'na
altération profonde de la. moim-
Itté publique. La criminalil ie-
rale a doublé depuis 1939. j
au chiffre des délits, il a. des
proportions nettement int " -
tes. En septembre 1939 : 1 c rri
briolages. En septembre 19l'i:
2.338. En ce qui concerne "•
neurs : 12.300 arrestations f 1 W
cette année : 32.500 — 7.000 pl,-m
que l'an dernier. Nous ne sa.vn"I
plus où les loger. Tous les cènires
sont surpeuplés. Nous ne pouv:.nl
plus procéder aux tris qui s'i im-
posent.
Incohérence
Ce directeur est l'un des -r "i" «
dont je parlais hier. Il a
d'apporter dans sa maison idi )
nouvelles qu'il avait expériJ":
avec ses camarades, en 1
attendant mieux, il voudra ^
peinture, pour cacher la H <■
murs. Il n'y en a pas. Il DQ
les moyens de se débarraF:"
rats qui pullulent. Il a 1 fé ue
sombres batailles pour obt« 'i
costumes décents. La plup 1 **
fonds de pantalons ne s'o < '
plus au passage des chemis .
Le vrai drame, c'est la if
des instructions. Dans t .
centres, on se plaint de ; .. ie
de la plupart des magistr *
magistrats se plaignent ai-
ment d'être débordés. Sj: 1
une situation paradoxale. v ; < M
cinquante-trois juges de >, U
n'en reste, cette année, qu y ... '-
trois ! L'un des juges, cha si S
affaires de mineurs, a mê <1 s-
paru, entre juillet et nov > ...ta» < !
Et toutes ses affaires sont 0 s
« en plan ». Il en résulte îo !8
petits gars, coupables d'un ../<)•
nime, attendent, depuis e.
cinq, six et même dix m ur
comparution devant le trib. -
Pour remédier à l'embou - b,
empêcher le découragem. st de
ses pupilles et limiter le .
1 des évasions, le directeur 1i, je
parle prend des initiatives ;. n-
nelles, sans consulter pers< ,
1 (1) Voir Franc-Tireur du ^ : <34-
"pmbre.
Franc-Parler
Grock est choqué
Grock n'est pas content
du tout.
— J'ai été choqué, a-t-il
confié à un rédacteur de
l'édition parisienne du.
Daily Mail, de ce qu'on a
écrit à mon sujet.
Vous avez bien lu : c'est
lui qui est choqué.
Autant dire que c'est
nous qui avons été incon-
venants !
Grock essaye de se justi-
fier auprès de notre con-
frère britannique, ainsi que
dans une lettre au Figaro.
— Depuis quand, dit-il,
en substance, un (!l'tist''
helvétique n'a-t-il plus le
droit de distraire des bles-
sas, tussent-il allemands !
Il en est de nous comme
dll la Croix-Rouge...
Pour un peu, il ajoute-
rait ;
— Comment douterait-on
de mon éclectisme : un
jour je joue devant des
Allemands : un autre jour
en faveur des déportés...
L'ennui, évidemment,
c'est qu'entre ces deux
journées-là est intervenu
certain événement qui a dû
faire réfléchir M. Grock :
la défaite d' Hitler.
Un clown chasse l'autre...
Points cardinaux
Notre vieil ami J. B. n a
pas de veine.
En voulant étre aimable
à l'égard des nouveaux
cardinaux, il s'est mis car-
rément le doiut de Dieu,
dans l'œil.
Mur Petit de Julleville
et Myr Roqws, qv',l avait
-- sur la foi de l'A.F.P. ;—
présenté comme des résis-
i tants, ont été, en effet,
I mine dp. rien, un tantinet
vichyssois
Leurs écrits, n'en dé-
plaise à J. B.. le prouvent.
Ils avaient, pour oe qui
est du maréchal Pétain,
des petites faiblesse.,.
L'un éprouvait à son
éoard de la « reconnais-
sance », Vautre de V* at-
tachement '».
Le tluron ne pI-étend
certes pas que A pareille
~ -
attitude les a servis dans
leur carrière, mais enfin,
on ne peut pas dire que
cela leur ait nui.
Le pape, certainement,
fera mieux là prochaine
fois.
Ce sera le grand Suhard.
L'unanimité nationale
M. 'Jacques Debû-Bridel
vient 'd'avoir une idée.
Parole tout ce qu'il y a
d'honneur.
Il fonde un parti.
Celui des mécontents.
A ce parti nouveau il a
donné un nom : « Le
chant de l'aloibette. >
C'est, du moins ce qu'il
nous apprend dans un
a Intel pathétique adressé a
ceux qu'il appelle ses
frères.
Il écrit : * A l'ouvrage,
mécontenta, pour que de-
main la chanson de
l'alouette puisse être de
nouveau celle d'une France
heureuse. »
Ce chant de l'alouette
nous parait, quant à nous,
être tout ce qu'il y a de
chouette.
Aucun doute n'est pos-
sible. Si, comme le leur
conseille M. Jacques Debû-
Bridel, les mécontents re-
troussent leurs manches,
tout trct beaucoup mieux,
ou alors ce sera à désespé-
rer des manches retrous-
sées, des alouettes et du
reste.
Règlement
Un lecteur communique
au Huron la lettre sui-
vante, qu'il vient de rece-
voir :
« En vous accusant ré-
ception de votre lettre du
13 courant, j'ai IJhonneur
de vous faire connaître que
la dépêche ministérielle
No 0036-19, du 21 juillet
1945, qui règle les modali-
tés d'application relatives
à la révision des droits des
prisonniers, a exclu du bé-
néfice de l'acompte cer-
taines catégories de pri-
sonniers, en particulier les
fonctionnaires, ce qui est
votre cas. »
( ? lecteur •—* c'est ^
Huron qui le lui dit — a
tort de s'étonner.
S'il était un peu à la
pane il saurait que. par
définition, un fonctionnaire
n'a pas été prisonnier. C'est
comme ça.
Les fonctionnaires qui
croient avoir été internés
el\ Allemagne commettent
une lamentable erreur.
Ils ont, comme qui dirait,
des visions.
Et surtout, pas de rous-
pétance.
pui,qque, encor-e une foie,
on vous dit qUe c'est
comme ça.
Histoire de fous
La reconstruction est
comme l'électricité : elle a
ses coupures.
Preuve : le pont d'Ar-
genteuil.
La réparation ite celui-
ci est, en effet, en panne.
Et cela parce que l'on
ne sait pas encore si Paris
sera ou ne sera pas port
de mer.
On a interrompu les tra-
vaux entrepris à Genne-
villiers parce que l'on
ignore quelle hauteur don-
ner aux arches.
N'est-ce pas plus gentil
comme ça r
— On reconstruit T
— Ott', on reconstruit.
— 'Ah 1 je croyais que
l'on reconstruisait.
C'était le bon temps
M. Frédéric Dupont vient
de déposer sur les bureauX
de l'Assemblée une propo-
sition de loi ayant pour
objet < de rétablir le bé-
néfice de la participation
aux caisses des écoles a1tX
enfants des écoles libres ».
Cette participation avait
été supprimée le 6 juin
1945.
Mais quand avait-elle été
établie f
Le 15 octobre 1940 par
une loi de Vichy.
< Ce Pétain avait tout
de même du bon ! » doi-
vent penser les amis de
M. Frédéric Dupont.
C'est nous, bien entendu,
qui ajoutons : « tout de
même ».
Le double « oui »
M. Bidault et Mlle Borel
comparaissaient, hier, de-
vant le maire di4 vue arron-
dissement.
Et l'on vit un reporter
de la radio tendre son
micro pour happer au t'o!
le précieux « oui » sacra-
mentel qui allait tomber
ans lèvres ministérielles.
Et aussi des lèvres de
son épouse...
Le double oui, comme de
bien entendu...
Ce micro se prenait pour
une urne 1
Le Huron.
CI-DESSOUS :
Le ministre des Affaires
étrangères et Mlle Borel
devant M. le Maire.
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