Titre : Le Franc-tireur : organe des Mouvements unis de résistance : mensuel malgré la Gestapo et la police de Vichy : édition de Paris
Auteur : Mouvement de libération nationale (France ; 1943-1945). Auteur du texte
Auteur : Franc-tireur (France). Auteur du texte
Auteur : Mouvements unis de résistance (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1945-12-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777201w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 décembre 1945 26 décembre 1945
Description : 1945/12/26 (A5,N467). 1945/12/26 (A5,N467).
Droits : Consultable en ligne
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Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2018
Franc-Tireur
Edition de 5 heures ~
LE QUOTIDIEN DE 19,11 A L'AVANT-GARDE DE LA RÉPUBLIQUE A
Se ANNEE. — NUMERO 467 MERCREDI 26 DÉCEMBRE 1945 PRIX : 2 FRANCS
En somme, les Trois non
proposent une Paix à lCl
six - quatre - deux. 1
Le cirque
Ce n'est qu'une his-
toire de clown.
Mais vous allez voir
comme elle est drôle.
Terriblement...
Le célèbre clown Grock
tétait, lundi soir, son concours au
3la de la Nuit du Déporté. Il y
onnait, avec son ami Alfredo, un
etit sketch fort réussi dont voici
, dialogue :
,41f?*edo : Parlez-vous anglais ?
. Grock : Oui, je parle anglais. —
(Ifredo : Pourquoi ne dites-vous
jen ? — Grock : Parce que je ne
srnprends rien. — Alf?*edo : Vous
isiez pourtant que vous parliez
nglais ? — Grock : Oui, mais un
sul mot. — .41f?-edo ; Eh bien !
ites-le, ce mot ! — Grock, d'une
oix pâmée : Vrai ? Alors, voilà :
burchill !
Fort bien. Et légitime ovation
u public.
Mais voici que, dans le « Figaro »
hier, notre confrère Georges Ra-
on a eu l'opportune curiosité de
trouver un sketch du même
,rock...
...Texte publié dans le journal
lemand « Freude und Arbeit »
joie et Travail), organe du
\< Ley, daté de décembre 1942.
)lais... mais... faut-il en croire
0s oreilles de lundi soir ou nos
eux de mardi matin ?
Dans le texte Grock 1942, à
artir de la répliqu.5 de Grock :
Oui, mais un seul mot », le
;etch se poursuivait ainsi :
Grock : Non ! Il n'est pas beau,
est même si laid ! — Alf?-edo :
moi, vous pouvez bien le dire ?
^ Grock : Vrai ? Alors, voilà :
hurchill ! — Alf?@edo : C'est tout ?
. Grock : C'est encore beaucoup
op !
Voilà. C'est tout, comme disait
fredo.
Grock n'est pas malin. On sait
l'il ne se renouvelle pas souvent.
Les autres, qui ne sont pas
iivns de métier, sont bien plus
rts.
Et cette clownerie sinistre nous
appe au cœur comme un sym-
le.
Grock ne se méfiait pas. Il n'.est
oint seul à posséder des sketches ;
i rechange ! Tant de clowns
ustres de la politique, de l'armée
des corps constitués, qui eurent
us Vichy charges, dignités, siné-
res ou succès, viennent aujour-
liui refaire impunément leur nu-
éro ! Tant de néo-gaullistes sur-
's des rangs du pétainat ! Tant \
hommes pour qui la France n'est ;
ujours qu'une piste ! On siffle, :
ais on paie. Et, parfois, l'on j
ublie de siffler...
La France n'est tout de même
is un cirque. Pourtant, le groc- :
israe est partout. Grock, sans 1
ute, ne se sent point coupable.
i peu de choses ont changé ! Les
lleraands ne sont plus là. Mais
int de ceux qui applaudissaient
la fois Grock et la Wehrmacht,
ntre Churchill, ont applaudi en
ut.e hâte Churchill, les Alliés,
s Gaulle, quand la victoire me- :
çait...
Tant, qu'on ne s'y reconnaît
us. Tant de pétainistes aujour-
hui gaullistes, tant de collabora-
urs devenus résistants, tant de
mts dignitaires et fonctionnair.es,
int d'administrateurs- et Wlnd"- ■
ie!s, de policiers et de techni-
!ens qui, tous, ont joué leur petit 1
etch avec les Allemands.
Voire des pièces entières...
Et qui n'ont retrouvé de Gaulle, (
i France, la République qu'au
rnier acte, au moment précis où
rideau tombait, et qui revien- i
nt aujourd'hui s'offrir au public
ançais comme ils s'offraient au
ablic nazi...
...Non point comme le clown
ur faire rire.
Mais pour refaire la France,
isent-ils. /
...Qu'on nous excuse d'avoir dit
ne cette histoire était drôle.
Georges ALTMAN.
Pétain a eu
on petit Noël
Comme il l'avait demandé,
étain a été autorisé à entendre
i messe de Noël. L'office a été
'lébré dans une salle de la cita-
îlle de l'île d'Yeu. Voilà qui est
en réconfortant pour ceux qui
tt été arrêtés par la police de Vi-
iy et qui n'ont pas connu pareille
ansuétude. ,
LA SAINTE- ALLIANCE
Les catholiques allemands de la
ne occupée par les Français sont
ss privilégiés. Privilégiés par rap-
irt aux Allemands non catholiques
f cette même zone et privilégiés par
Apport aux catholiques des autres
nés.
Ainsi l'administration française
ient de remettre en vigueur le con-
fiât que les nazis avaient dénon-
■ ; l'instruction religieuse est don-
'e dans les écoles sous le contrôle
'■s prêtres, et seuls y sont autorisés
' maîtres qui ont continué cet en-
eignei)tent sous le régime hitlérien.
fs publications diocésaines sont plus
11yement diffusées que dans les au-
les zones, on trouve pour elles tout
! papier qui fait défaut par ailleurs.
A cela, rien de surprenant quand
* sait que nos zones d'occupation
lit le repaire des fonctionnaires vi-
klssois. Avec beaucoup de suite dans
's idées, ces administrateurs in par-
bus continuent de faire en Allema-
"e et en Autriche la politique réac-
''nnaire pour laquelle ils avaient été
t?*onisés par leur maréchal. Ils Vap-
tiquent dans les territoires où ils
"tvernent et Ils n'ont pas perdu tout
ipoir — ne l'a-t-on pas déjà res-
"scitée en Alsace 1 — de la ramener
n jour dans toute la France 1
Le jour, par exemple, où un parti
tholique puissant aura pris le pou-
"ir et où, dans une Europe dûment
téchisée, il suivra les mêmes mots
d'ordre que les partis frères, tels qu'il
en existe déjà en Italie et en Belgi-
que, tels que Franco songe à en sus-
citer un en Espagne, avec le concours
bienveillant de l'Eglise, tel qu'il y
en aura un en Allemagne où le Zen-
trum s'apprête à renaître.
Nç dit-on pas que l'ancien chance-
lier du Reich, le catholique Dr Wirth
vient de quitter la Suisse pour 'retour-
ner, sur l'invitation des autorités
françaises d'occupation, dans le pays
de Bade t
On expliquera sans doute que le
catholicisme est la seule force sur
laquelle on puisse prendre appui pour
dénazi fier l'Allemagne,
Bien sûr ! et cela peut mener loin...
loin en arrière. Est-il vrai, par exem-
ple, que les autorités françaises
d'occupation dans . le Tyrol et dans le
Voralberg auraient décrété que, dans
ces provinces, le mariage religieux
sera seul dorénavant regardé comme
valable ?
Invraisemblable, n'est-ce pas f
Et plus invraisemblable encore
que ces mêmes autorités auraient or-
donné la restitution à l'Eglise de tous
les biens sécularisés depuis 1778 et,
en particulier, des vastes propriétés
foncières sécularisées en 1808 sur l'or-
dre de Napoléon !
Imaginez qu'en France on revien-
ne sur la nationalisation des biens du
cleroé décidée par la Révolution !
J. B.
L'ACCORD
de Moscou
rétablit le contact
rompu à Londres
LA CONFÉRENCE DE LA PAIX A PARIS ?
La conférence de Moscou touche à sa fin. Tout porte à croire, en
effet, que la réunion tenue hier par les Trois était la dernière. Et l'on
pense que le communiqué final sera publié ce soir, à minuit.
Mais le communiqué de lundi soir, publié pendant que Staline
donnait au Kremlin un grand dîner en l'honneur de Byrnes et Bevin,
n'était-il pas déjà une sorte de communiqué final ? Il en avait, en tout
cas, l'allure. D'autant plus que les trois ministres avaient voulu, par
ce texte, lancer au monde, en cette nuit de Noël, « un message de
bonne volonté et d'espoir ». * I
Retour au point de départ...
Ainsi, les Trois ont réussi là où les Cinq avaient
échoué. C'est le triomphe de la thèse : « Moins on
est de présents, mieux on s'entend... » (Sur le dos
des absents ?)
Faut-il se réjouir ? Oui, si l'on admet que les
Trois ont, enfin, dégagé le Conseil des ministres des
Affaires étrangères de l'impasse dans laquelle il
s'était enfoncé l'automne dernier.
Mais le succès de Moscou, comme l'échec de
Londres, ne porte — officiellement, du moins —
que sur la procédure. A Londres, les Cinq s'étaient
séparés parce que Molotov demandait que la France
et la Chine (la première étant admise à participer
à l'élaboration du traité de paix avec l'Italie) fus-
sent exclues de la discussion des traités concernant
les pays balkaniques. Or Byrnes et Bevin propo-
saient de traiter à trois, mais de discuter à cinq,
en attendant une Réunion plus large encore.
...ou accord sur le fond ?
A Moscou, c'est, sur ce point précis, la thèse
soviétique qui l'a emporté. MM. Byrnes et Bevin,
délestés du remords vivant qu'était à Londres
M. Bidault, ont sacrifié leurs velléités « d'universa-
lisation » à « l'unité des Trois Grands avant tout ».
C'était, d'ailleurs, inévitable. Et on pourrait dire à
Truman comme à Attlee : « Tu l'as voulu à
Potsdam, George Dandin ! »
Il y a eu aussi, il est vrai, une certaine conces-
sion soviétique, puisque, entre le moment où les
Quatre (pour l'Italie), les Trois (pour la Roumanie,
la Hongrie et la Bulgarie), les Deux (pour la Fin-
lande) auront achevé la préparation des traités de
paix et le moment où ces traités seront signés par
les Etats intéressés, le Conseil des cinq ministres
convoquera, pour le 1er mai 1946 au plus tard (vrai-
semblablement à Paris), une conférence générale
des vingt et une nations ayant pris une part active
à la guerre en Europe. Mais ce compromis était
chose facile dès l'instant où le règne des Trois
Grands n'était plus menacé...
Il reste à savoir si cet accord sur la procédure
masque un accord sur le fond comme le désaccord
sur la procédure à Londres masouait un désaccord
sur la réalité des problèmes balkanique et italien.
Charles RONSAC.
La
Coupe
de
Noël
Brrr ! Se jeter à l'eau le 25 décembre n'est guère
tèntant. Les concurrents de la Coupe de Noël,
disputée au Pont de la Concorde, ont cependant
trouvé que « l'eau était bonne -», notamment
le vainqueur, Roger Le Morvah
(Lire 14 - compte rendu en rubrique sportive).
Cet après-midi au Palais-Bourbon
L'ASSEMBLEE RATIFIERA
les accords de Bretton Woods
MM. Pleven et Hilloux justifieront la dévaluation
Le président de Gaulle précisera
la politique économique et financière du gouvernement
L'Assemblée constituante va
être appelée cet après-midi :
1° à ratifier les accords de
Bretton Woods ;
2° à discuter le projet de loi
relatif à la création d'un
Fonds monétaire interna-
tional et de la Banque de
reconstruction ;
3° à voter le projet approu.
vant une convention con-
clue entre le gouvernement
français et t'Export.tmport
Bank.
Deux ministres, vingt-deux dé-
putés prendront la parole
Ces trois textes ont été adoptés
dimanche par la commission des
finances de l'Assemblée, à la suite
d'un exposé de M. Pleven.
Le ministre des Finances inter-
viendra cet après-midi dans le
débat, ainsi que M. Billoux, mi-
nistre de l'Economie nationale.
Vingt-deux députés se sont,
d'ores et déjà, fait inscrire pour
prendre part à la discussion, et il
est prévu que le président de
Gaulle leur répondra et précisera
la politique que le gouvernement
entend suivre dans le domaine
économique et financier.
Nul doute qu'à cette occasion il
ne soit question de la dévaluation,
qui a fait l'objet d'un décret pu-
blié ce matin au Journal officiel,
et dont nous parlons par ailleurs.
Les accords de Bretton Woods
Tandis que les troupes alliées
débarquaient sans arrêt sur -la
côte normande et que la bataille
faisait rage sur le sol de France,
les représentants de quarante-
quatre nations se réunissaient à
Bretton Woods, petite bourgade de
New-Hampshire. Nous étions alors
le 1er juillet 1944. Les délégués tin-
rent conférence jusqu'au 22 juillet
et élaborèrent un plan ayant pour
objet d'épargner au monde le re-
tour des conditions économiques
contradictoires qui «ngendrent les
guerres.
A cet effet, la. conférence décida
la création de deux organismes :
le Fonds monétaire international
et la Banque internationale pour
La dévaluation
est chose faite
Le « Journal officiel > de ce
matin publie le texte du dé-
cret fixant la nouvelle • parité
monétaire :
.-
.
livre : 480 fr. ; dollar : 119,10
(EN 20 PAGE : Le communiqué
du ministère ~ de» Finances.)
la reconstruction et le dévelop-
pement. ~ 1 . ~
Fonds monétaire international
- Cet organisme est une sorte de
« Caisse de devises et d'or » rem-
plie par les différents Etats mem-
bres, selon une quote-part attri-
buée à chacun d'eux. Celle de la
France est de 4SO millions de dol-
lars, dont un minimum doit être
versé en or, représentant 25 % de
la quote-part, ou 10 % du montant
net de ses avoirs officiels en or et
en. dollars.
Le but de cet organisme est de
permettre à chaque Etat d'ache-
ter, contre versement au Fonds de
l'équivalent dans sa. propre mon-
naie, la quantité de la monnaie
d'un autre Etat dont il a besoin
pour ses règlements courants.
La Bourse sera fermée
aujourd'hui
A la suite d'un arrêté ministé-
riel, la Bourse de Paris et les
bourses de province seront fer-
mées aujourd'hui.
SCENES DE LA VIE ALLEMANDE
Ils se plaignent !
...MAIS ILS ADMIRENT TOUJOURS HITLER
...ET MANGENT BIEN MIEUX QU'EN FRANCE
De notre envoyée spéciale Madeleine JACOB
Nuremberg, ... décembre.
JADIS, salué dès la frontière passée en Allemagne nazie, on était
salué par le retentissant « Heil Hitler ! » qui avait remplacé
à ce point le Guten Morgen ou le Grüss Gott des civilisés,
que quiconque employàit ces expressions désuètes se faisait,
comme on dit, remarquer. Afin que nul ne l'oubliât, il était fré-
quent qu'une pancarte apposée à l'entrée des administrations
publiques avertît le visiteur :
. Hier gr'ùssen wir Heil Hitler (Ici nous saluons Heil Hitler!)
Tout cela est fini. Autant en emporta le vent.
— Ainsi, vous ne dites plus Heil Hitler ? demandait-on à un
Allemand.
— Nein, es ist verbot
Verbotenl
■' Trois, syllabes, pas plus. C'est avéc
elles qu'en tout temps, depuis que l'Alle-
magne existe, les Allemands ont été
matée. Verbolen, Ils ne disent plus Heil
Hitler! non parce qu'Hitler a' ruiné et
avili l'Allemagne, mais parce que c'est
défendu. De même, ils ne protestaient pas
contre les mesures arbitraires, les lois
contre la liberté qui leur furent impo-
séeg, parce que c'était défendu. Ils ont
accepté les privations, la marche au pas,
le menu imposé, la surveillance du voi-
sin, l'espionnage local de la Gestapo,
sans sourciller, parce que fendu de sourciller >.
S'il n'était pas défendu aujourd'hui de
e'avouer nazi comme devant et de saluer
Hitler du réveil au coucher, les Heil
Hitler! retentiraient encore,
. Nous roulions depuis quelques heures
en territoire allemand quand — est-ce à
Augsbourg ou à Karlsruhe, je ne sau-
tais préciser — deux Allemands, l'homme
et la femme, montèrent dans notre wa-
gon militaire. On essaya de leur expli-
quer que la voilure n'était pas pour les
civils, qu'elle était réservée aux troupes
d'occupation, ils tentaient de discuter en
montrant je ne sais quel Ausweis dû-
ment tampônné de multiples cachets.
Alors quelqu'un prononça le sésame :
Es ist verbolen. Le coupte. 'aussitôt,
parfaitement terrorisé par le prononcé de
ce' swil ^not,^ disparut sans -efemander son
reste.
Verbotètt! Pendant douze ans, il a été
défendu de s'opposer aux horreurs
qu'aujourd hui îé monde connaît parce
qu'elles se sont répandues dans toute
l'Europe, cependant que les nazis
s'étaient au préalable fait la main chez
eux. Et pendant douze ans les conscien-
ces alletnandes qui tentaient de -l'éveiller
se sont heurtées à ce Verboten ! -
Enlevez la défense, l'interdiction im-
posée, et vous verrez l'Allemagne d'hier
se réveiller.
Les pauvres
Allemands
Et ^surtout ne vous attendrissez pas
parce que de beaux enfants, tout le long
des voies où ralentissent les trains, de
beaux enfants jalonnent les talus, saluent
en anglais, font le signe V avec leurs
deux doigts et tendent la main pour rece-
voir des chocolats ou des cigarettes.
Dans l'Allemagne en ruine, dans
l'Allemagne effondrée, dans cette Alle-
magne où l'odeur fade des cadavres n 'a
pas fini de se dégager, la foule grouille.
Elle est bien vêtue, mieux que vous- Elle
est bien nourrie, mieux que vous. Elle a
bonne mine, meiHeure que-la vôtre.
Car c'est là une des choses qui m ont
le plus frappé dans ce court séjour que
je viens de faire là-bas. J'ai Comparé les
visages allemands à nos visages à nous,
Français de l'occupation et même d après
l'occupation, à nos. visages pâles, à nos
corps amaigris, à nos gosses sous-ali-
mentés.
Et quand les armées d'occupation s'ex-
tasient sur la beauté des enfants alle-
mands^ il m'est difficile de ne pas souli-
gner que le sang vif et riche qui coule
~ sous la peau des petits Allemands n est
rien autre que le sang des pauvres petits
de France et d'ailleurs, privés de nourri-
ture et de chaleur parce que, chez nous
et ailleurs, l'Allemand a tout pris, pen-
dant quatre ans.
Ils se plaignent
Cependant les Allemands se plaignent :
— Nous n'avons pas voulu tout ce
qui arrive. Est-ce ma faute à ~ moi, me
disait un ancien sous-officier de la
Wehrmacht devenu maître d'hôtel au
service des Américains, est-ce ma faute
à moi si je suis allemand, est-ce la vôtre
si vous êtes française et si ce monsieur
est danois et cet autre américain?
- C'est vrai, vous avez tout à fait
raison, pas plus que ce n'est votre faute
si vous n'êtes pas juif et si votre voisin
assassiné l'était.
L'homme a joint les mains.
- Comme vous avez raison. On devrait
ctwpeT les membres de ceux qui ont fait
tout ce mal.
- Vous êtes de Nuremberg ? Oui.
Qu'àvez-vous fait lorsque, à Nuremberg,
sous vos yeux, on malmena des femmes,
des vieillards, des L-nfants. * os compa-
triotes? Avez-vous pour cela manqué
d'acclamer, le dimanche suivant, le
Fiihrer et sa suite?
L'homme réagit ainsi que tous les
Allemands en pareil cas. Il lève les yeux
vers le ciel, comme pour le prendre à
témoin de sa souffrance et dit :
Ach!
Madeleine JACOB.
Nouvelles tempêtes
sur les côtes marocaines
La tempête qui sévissait depuis
quelques jours sur les côtes marocai-
nes a repris avec une vigueur accrue
après une courte accalmie. Les navires
amarrés le long des quais de Casa-
blanca ont dû abandonner leurs postés,
deux bâtiments sont entrés en collision
et le cargo français Fauzon ne peut
pénétrer dans le port.
Deux chalands, écrasés entre des na-
vires en mouvement, ont été coulés.
CE QU'ILS ONT TROUVÉ DANS LEURS SOULIERS
M. PLEVEN :
une loupe qui lui permet de un
•Urveiiler la croissance de son Pnuip
1 BOurrlsfiOQ .
MARIANNE :
magnifique corset signé
(marque « Constitution »).
M. MARCEL PAUL :
les lumières de MM. SChumann :~, et - Gay
contre l'obscurantisme
LE FRANÇAIS MOYEN :
rien, car il y a belle lurette
qu'il n'a plus de souliers
BIDASSE :
. une confortable provision
. de naphtaline
ET LE LAMPISTE :
des clous, naturellement
En route pour Paris
M. GIRAL
offre aux communistes
de réaliser l'unité
républicaine
espagnole
Lire en deuxième page
l'article de Didier-L. LIMON
Pas de Noël
pour l'Indochine
Réunis autour d'un méchant feu,
quelques Annamites attendent triste-
ment la fin d'un jour de fête, en
faisant la grève de la faim. Dans cette
chambrée de la 50e compagnie de
travailleurs indochinois, personne n'a
touché un aliment le 25 décembre.
— Comment nous réjouir, me dit
l'un d'eux, au nom de tous, alors que
la France use de la force brutale et
des avions de la R. A. F. pour re-
prendre notre pays qu'elle a livré aux
Japonais ? Alors que plus de 200 de
nos camarades sont encore en prison?
Les 250 rations de la compagnie
(riz, nouilles, confitures, café) seront
livrées au Secours populaire. ■ ^
Le mouvement est suivi par lleti-
semble des 14.000 travailleurs civils
et des 8.000 tirailleurs stationnes en
France. *
Les plus mal lotis sont encore les
tirailleurs..' Ils restent soumis à l'au-
torité militaire.
— Quant à nous, me fit remarquer
un travailleur civil, nous avons été
recrutés comme les S. T. O. Les no-
tables ont été obligés de nous livrer
et la plupart des « volontaires » ont
signé un papier d'engagement sans
rien y comprendre.
Et, tandis que Thierry d'Argenlieu
télégraphie de Saigon que « les re-
gards des populations se tournent
vers la France », ici, 20.000 Indochi.
nois se demandent si, pour cet ami-
ral, le mot « libération » a le même
sens en Occident qu'en Orient?
Mais le général Leclerc s'est chargé
de répondre.
Dans son ordre du jour de Noël, lu
à Radio-Saigon, ce n'est pas sans stu-
péfaction que nous apprenons qu'en
Indochine, nos soldats « luttent pour
le rétablissement de la. grandeur
française ». Et le plus léger doute est
exclu. Pas la, moindre, allusion au
désarmement des Japonais, ni à la
libération des Indochinois. C'est une
véritable conquête coloniale que croit
devoir poursuivre le général Leclerc
en Indochine. Qu'on en Juge : l'ordre
du Jour s'achève par cette déclara-
tion dont on ne sait ce qui l'emporte
du cynisme ou de l'inconscience :
« J'adresse un salut particulier aux
troupes d'Indochine du Nord et de
Chine . qui attendent impatiemment
depuis plusieurs mois le moment d'en-
trer en a,ction. »
Demain
Congrès
National
des instituteurs
A l'ordre du jour : la
défense laïque, les
traitements, le recru-
tement des maîtres.
Le Congrès des instituteurs, ^
s'ouvrira demain, à la mairie '■«
Montreuil, est ole premier de.I>;;';'
1939. Il y avait à cette date 85.0 i"
instituteurs syndiqués ; il y er .»
aujourd'hui 120.000. Ce sont 'J :a
chiffres que nous donne M. î>r-
nèze, .secrétaire général du Syv.
cat national, qui ajoute :
— Notre Congrès aura une grantf ;
importance, et sa première séance a
manquera pas de solennité, car eoï:s
y honorerons les 1.500 instituteurs-
morts pendant la résistance.
— Quels sont les problèmes les jv'ur
importants qui se poseront devan' le
Congrès ?
— Les problèmes d'organisation ori'
pris ces derniers temps une grs'.v:>
acuité. La question qui se pose
la suivante : Faut-il maintenir i*.
Syndicat national à la Fédération
fonctionnaires. Faut-il réformér
structure syndicale ?
» Sur ce point il semble se dégage:
dans nos sections un courant coat: »
l'adhésion permanente du Synoic;'.
des instituteurs au
Cartel des services
publics pour plu-
sieurs raisons, en
particulier - parce
que, à un moment
donné, sur un point
particulier, il se
peut que tous les
syndicats de fonc-
tionnaires adhérant
au Cartel des ser-
vices publics n'aient
pas les mêmes in-
térêts. En ce qui
concerne les syndi-
cats . d'enseine-
M. SENEÎSï'
ment, les instituteurs semblent de'-'tf
être opposés à un seul syndicat i*
l'enseignement comprenant les «vM*
degrés.
» Ces questions s'inscriront a»*
doute dans le débat d'ensemble .s«r
le vieux problème de l'in dépend ..,; '»
syndicale... 1
Andrée MARTY-CAPGRAS.
LE RECENSEMENT
DE LA CLASSE 1945
Nous avons annoncé h ter
le recensement des Jeunes geftt
de la classe 1945 (nés en 19k*S)
aurait lieu du 1" Janvier ,-ày
28 février 1946.
Ajoutons que les conseils':-.'»'!®-
revision se tiendront du 1er avi
au 20 juin et que les jeunes ge
ajournés de la classe 1943 deV rt
se présenter à ces conseils en
même temps que ceux de la < lat,
1945.
Ces dispositions ne sont appi!
cables ni pour la Corse ni peur
l'Afrique du Nord,
. La tornade a passé par là... Ce paysage, sculpté par l'hiver, c'est une rge, quelque part en
Amérique, où les arbres, la, chaussée, les voitures, les maisons, tout est enseveli sous la neige
Franc-Parler
Enfin,
on va être protégés
Pour la première fois de-
puis très longtemps, la mes-
se de minuit a pu être célé-
brée à Notre-Dame.
— Quelle est la raison de
cette innovation ? a demandé
le Huron à la chaisière.
— Eh bien, a-t-elle répon-
du, c'est très simple. Ni
avant ni pendant la guerre,
on n'avait assez d'agents
pour faire lé service d'ordre.
Cette fois, grâce à M. Luizet
et peut-tt' ben au M.R.P.,
on en a eu tant qu'on vou-
lait.
voilà qui est bougrement
rassurant !
Car s'il y a assez de gar-
diens de la paix pour le ser-
vice d'ordre à Notre-Dame,
vous pensez bien qu'il n'en
manquera pas non plus, dé-
sormais et dorénavant, pour
empêcher les agressions noc-
turnes dans Paris.
Lesquelles agressions, soit
dit en passant, ont pris, ces
jours-ci, un caractère assez
particulier,
Comme les passants attar-
dés, méfiants, prennent très
peu d'argent sur eux, les
malfaiteurs se rattrapent
sur les vêtements.
Et l'on a pu voir d'infor-
tunés Parisiens rentrer chez
eux en caleçoit.
Passe encore de retrous-
ser ses manches ! Mais être
détroussé de soit pantalon
c'est, en cette saison, assez
désagréable ! -
Paris -Saint-Emilion
...via Londres
Un de nos amis voulait
téléphoner de Paris d Saint-
Emilion.
— Impossible ! lui dit une
voix charmante. On ne peut
téléphoner en province sans
autorisation.
Notre ami, résigné, de-
manda alors une autre com-
munication, pour Londres
cette fois.
Il l'obtint en quelques mi-
Une 'e idée lui vint alors :
- Allo ! dit-il à son cor-
respondant londonien, avez-
vous la possibilité de téltt-
phoner à Saint-Emilion f
— Mais bien sûr !
— Etonnant !... Voulez-
vous avoir l'obligeance de
transmettre un message 4
un abonné de cette ville 1
— Avec plaisir !...
Une demi - heure après,
le correspondant londonien
rappelait notre ami.
— J'ai fait votre commis-
sion,,,
On viendra nous dire,
après cela, que le téléphone
marche mal en France !
Seulement, dame ! il faut
s avoir s'en servir.
Vous voulez parler a
Lyon f Qu'à cela ne tienne !
Demandez San-Francisco...
Le Noël des monstres
Gœring a pleuré, hier, à
chaudes larmes.
Cet étonnant résultat a
été obtenu par le pasteur
américain Henry F. Ge-
recke qui avait organisé, à
l'intention des détenus de
Nuremberg, un service re-
ligieux avec orgue (de cam-
pagne), cierges, et tout.
Les chefs nazis ont chanté
des hymnes avec autant de
conviction que les Petits
Chanteurs à la croi:,c/ de
bois. Ils ont même récité le
Pater noster.
— C'était simple et fer-
vent, a déclaré le pasteur.
Lequel y était allé d'un
petit sermon sur ce thème :
« Le véritable esprit de
Noël réside en ceux qui ont
accepté le Christ ».
Julius Streicher, pour-
tant, n'assistait pas à cette
vieuse cérémonie.
Car Julius Streicher, >
avait tenu le Chmt, ....
aurait collé l'étoile jau
En attendant de le
passer au four.
Quant au pasteur Crer . «s.
tout fier de ses ouailh ,
pourra chanter, sur mi,
de Maurice' Chevalier
Et tout ça, ça fait
D'excellents chrétiens..
Tobis or not Tobis
Un cinéma des Chair,:*.-
Elysées passe actuelle?» •
un film de court métrage sn
couletzrs.
Avant la projection, : »
annonce qu'elle est autortst ,.i
par l'Administration des Dr" -
main es,
Car il s'agit d'un film .Ji..
lemand provenant sa,ns_d^'*
te du séquestre de ta. Tenu
Espérons tout de tnemri
que la largesse de vues d"s-
dits Domaines n'ira pM- ^'f -
qu'à faire reparaître vr
jour, sur nos écrans, I#
Juif SUss.
La milice mène à tout
Lorsqu'il s'agit d'assa'm-
ner Jean Zay, un mi7i- • "i,
nommé Milloll, se présentï
à la prison de Riom porter?
d.'une levée d'écrou sig t. M
de Cleràoz, adjoint de L-c-
nand,
Ce Millou et quelques-uni,
de ses collègues jetèrent
Jean Zay dans une auto et
l'abattirent à quelques ¡,:t!tl..
mètres de Riom.
Ils enterrèrent son corps
dans une carrière que la lit' -
lice fit sauter.
Pourquoi vol,s pnous aujourd'hui de ce
lou ?
Parce que nous apprenons
qu'il se trouve actuellement
à Constance.
Où il travailleraittpou.i' lu
compte du C.I.C. amértiru;
c'est-à-dire pour les ser'.;'.:f..
de contre-espionnage du
gouvernement des U.S
— Sans bIdt1gu6 ! < , - ï!'
Grock. Le, Hui
Edition de 5 heures ~
LE QUOTIDIEN DE 19,11 A L'AVANT-GARDE DE LA RÉPUBLIQUE A
Se ANNEE. — NUMERO 467 MERCREDI 26 DÉCEMBRE 1945 PRIX : 2 FRANCS
En somme, les Trois non
proposent une Paix à lCl
six - quatre - deux. 1
Le cirque
Ce n'est qu'une his-
toire de clown.
Mais vous allez voir
comme elle est drôle.
Terriblement...
Le célèbre clown Grock
tétait, lundi soir, son concours au
3la de la Nuit du Déporté. Il y
onnait, avec son ami Alfredo, un
etit sketch fort réussi dont voici
, dialogue :
,41f?*edo : Parlez-vous anglais ?
. Grock : Oui, je parle anglais. —
(Ifredo : Pourquoi ne dites-vous
jen ? — Grock : Parce que je ne
srnprends rien. — Alf?*edo : Vous
isiez pourtant que vous parliez
nglais ? — Grock : Oui, mais un
sul mot. — .41f?-edo ; Eh bien !
ites-le, ce mot ! — Grock, d'une
oix pâmée : Vrai ? Alors, voilà :
burchill !
Fort bien. Et légitime ovation
u public.
Mais voici que, dans le « Figaro »
hier, notre confrère Georges Ra-
on a eu l'opportune curiosité de
trouver un sketch du même
,rock...
...Texte publié dans le journal
lemand « Freude und Arbeit »
joie et Travail), organe du
\< Ley, daté de décembre 1942.
)lais... mais... faut-il en croire
0s oreilles de lundi soir ou nos
eux de mardi matin ?
Dans le texte Grock 1942, à
artir de la répliqu.5 de Grock :
Oui, mais un seul mot », le
;etch se poursuivait ainsi :
Grock : Non ! Il n'est pas beau,
est même si laid ! — Alf?-edo :
moi, vous pouvez bien le dire ?
^ Grock : Vrai ? Alors, voilà :
hurchill ! — Alf?@edo : C'est tout ?
. Grock : C'est encore beaucoup
op !
Voilà. C'est tout, comme disait
fredo.
Grock n'est pas malin. On sait
l'il ne se renouvelle pas souvent.
Les autres, qui ne sont pas
iivns de métier, sont bien plus
rts.
Et cette clownerie sinistre nous
appe au cœur comme un sym-
le.
Grock ne se méfiait pas. Il n'.est
oint seul à posséder des sketches ;
i rechange ! Tant de clowns
ustres de la politique, de l'armée
des corps constitués, qui eurent
us Vichy charges, dignités, siné-
res ou succès, viennent aujour-
liui refaire impunément leur nu-
éro ! Tant de néo-gaullistes sur-
's des rangs du pétainat ! Tant \
hommes pour qui la France n'est ;
ujours qu'une piste ! On siffle, :
ais on paie. Et, parfois, l'on j
ublie de siffler...
La France n'est tout de même
is un cirque. Pourtant, le groc- :
israe est partout. Grock, sans 1
ute, ne se sent point coupable.
i peu de choses ont changé ! Les
lleraands ne sont plus là. Mais
int de ceux qui applaudissaient
la fois Grock et la Wehrmacht,
ntre Churchill, ont applaudi en
ut.e hâte Churchill, les Alliés,
s Gaulle, quand la victoire me- :
çait...
Tant, qu'on ne s'y reconnaît
us. Tant de pétainistes aujour-
hui gaullistes, tant de collabora-
urs devenus résistants, tant de
mts dignitaires et fonctionnair.es,
int d'administrateurs- et Wlnd"- ■
ie!s, de policiers et de techni-
!ens qui, tous, ont joué leur petit 1
etch avec les Allemands.
Voire des pièces entières...
Et qui n'ont retrouvé de Gaulle, (
i France, la République qu'au
rnier acte, au moment précis où
rideau tombait, et qui revien- i
nt aujourd'hui s'offrir au public
ançais comme ils s'offraient au
ablic nazi...
...Non point comme le clown
ur faire rire.
Mais pour refaire la France,
isent-ils. /
...Qu'on nous excuse d'avoir dit
ne cette histoire était drôle.
Georges ALTMAN.
Pétain a eu
on petit Noël
Comme il l'avait demandé,
étain a été autorisé à entendre
i messe de Noël. L'office a été
'lébré dans une salle de la cita-
îlle de l'île d'Yeu. Voilà qui est
en réconfortant pour ceux qui
tt été arrêtés par la police de Vi-
iy et qui n'ont pas connu pareille
ansuétude. ,
LA SAINTE- ALLIANCE
Les catholiques allemands de la
ne occupée par les Français sont
ss privilégiés. Privilégiés par rap-
irt aux Allemands non catholiques
f cette même zone et privilégiés par
Apport aux catholiques des autres
nés.
Ainsi l'administration française
ient de remettre en vigueur le con-
fiât que les nazis avaient dénon-
■ ; l'instruction religieuse est don-
'e dans les écoles sous le contrôle
'■s prêtres, et seuls y sont autorisés
' maîtres qui ont continué cet en-
eignei)tent sous le régime hitlérien.
fs publications diocésaines sont plus
11yement diffusées que dans les au-
les zones, on trouve pour elles tout
! papier qui fait défaut par ailleurs.
A cela, rien de surprenant quand
* sait que nos zones d'occupation
lit le repaire des fonctionnaires vi-
klssois. Avec beaucoup de suite dans
's idées, ces administrateurs in par-
bus continuent de faire en Allema-
"e et en Autriche la politique réac-
''nnaire pour laquelle ils avaient été
t?*onisés par leur maréchal. Ils Vap-
tiquent dans les territoires où ils
"tvernent et Ils n'ont pas perdu tout
ipoir — ne l'a-t-on pas déjà res-
"scitée en Alsace 1 — de la ramener
n jour dans toute la France 1
Le jour, par exemple, où un parti
tholique puissant aura pris le pou-
"ir et où, dans une Europe dûment
téchisée, il suivra les mêmes mots
d'ordre que les partis frères, tels qu'il
en existe déjà en Italie et en Belgi-
que, tels que Franco songe à en sus-
citer un en Espagne, avec le concours
bienveillant de l'Eglise, tel qu'il y
en aura un en Allemagne où le Zen-
trum s'apprête à renaître.
Nç dit-on pas que l'ancien chance-
lier du Reich, le catholique Dr Wirth
vient de quitter la Suisse pour 'retour-
ner, sur l'invitation des autorités
françaises d'occupation, dans le pays
de Bade t
On expliquera sans doute que le
catholicisme est la seule force sur
laquelle on puisse prendre appui pour
dénazi fier l'Allemagne,
Bien sûr ! et cela peut mener loin...
loin en arrière. Est-il vrai, par exem-
ple, que les autorités françaises
d'occupation dans . le Tyrol et dans le
Voralberg auraient décrété que, dans
ces provinces, le mariage religieux
sera seul dorénavant regardé comme
valable ?
Invraisemblable, n'est-ce pas f
Et plus invraisemblable encore
que ces mêmes autorités auraient or-
donné la restitution à l'Eglise de tous
les biens sécularisés depuis 1778 et,
en particulier, des vastes propriétés
foncières sécularisées en 1808 sur l'or-
dre de Napoléon !
Imaginez qu'en France on revien-
ne sur la nationalisation des biens du
cleroé décidée par la Révolution !
J. B.
L'ACCORD
de Moscou
rétablit le contact
rompu à Londres
LA CONFÉRENCE DE LA PAIX A PARIS ?
La conférence de Moscou touche à sa fin. Tout porte à croire, en
effet, que la réunion tenue hier par les Trois était la dernière. Et l'on
pense que le communiqué final sera publié ce soir, à minuit.
Mais le communiqué de lundi soir, publié pendant que Staline
donnait au Kremlin un grand dîner en l'honneur de Byrnes et Bevin,
n'était-il pas déjà une sorte de communiqué final ? Il en avait, en tout
cas, l'allure. D'autant plus que les trois ministres avaient voulu, par
ce texte, lancer au monde, en cette nuit de Noël, « un message de
bonne volonté et d'espoir ». * I
Retour au point de départ...
Ainsi, les Trois ont réussi là où les Cinq avaient
échoué. C'est le triomphe de la thèse : « Moins on
est de présents, mieux on s'entend... » (Sur le dos
des absents ?)
Faut-il se réjouir ? Oui, si l'on admet que les
Trois ont, enfin, dégagé le Conseil des ministres des
Affaires étrangères de l'impasse dans laquelle il
s'était enfoncé l'automne dernier.
Mais le succès de Moscou, comme l'échec de
Londres, ne porte — officiellement, du moins —
que sur la procédure. A Londres, les Cinq s'étaient
séparés parce que Molotov demandait que la France
et la Chine (la première étant admise à participer
à l'élaboration du traité de paix avec l'Italie) fus-
sent exclues de la discussion des traités concernant
les pays balkaniques. Or Byrnes et Bevin propo-
saient de traiter à trois, mais de discuter à cinq,
en attendant une Réunion plus large encore.
...ou accord sur le fond ?
A Moscou, c'est, sur ce point précis, la thèse
soviétique qui l'a emporté. MM. Byrnes et Bevin,
délestés du remords vivant qu'était à Londres
M. Bidault, ont sacrifié leurs velléités « d'universa-
lisation » à « l'unité des Trois Grands avant tout ».
C'était, d'ailleurs, inévitable. Et on pourrait dire à
Truman comme à Attlee : « Tu l'as voulu à
Potsdam, George Dandin ! »
Il y a eu aussi, il est vrai, une certaine conces-
sion soviétique, puisque, entre le moment où les
Quatre (pour l'Italie), les Trois (pour la Roumanie,
la Hongrie et la Bulgarie), les Deux (pour la Fin-
lande) auront achevé la préparation des traités de
paix et le moment où ces traités seront signés par
les Etats intéressés, le Conseil des cinq ministres
convoquera, pour le 1er mai 1946 au plus tard (vrai-
semblablement à Paris), une conférence générale
des vingt et une nations ayant pris une part active
à la guerre en Europe. Mais ce compromis était
chose facile dès l'instant où le règne des Trois
Grands n'était plus menacé...
Il reste à savoir si cet accord sur la procédure
masque un accord sur le fond comme le désaccord
sur la procédure à Londres masouait un désaccord
sur la réalité des problèmes balkanique et italien.
Charles RONSAC.
La
Coupe
de
Noël
Brrr ! Se jeter à l'eau le 25 décembre n'est guère
tèntant. Les concurrents de la Coupe de Noël,
disputée au Pont de la Concorde, ont cependant
trouvé que « l'eau était bonne -», notamment
le vainqueur, Roger Le Morvah
(Lire 14 - compte rendu en rubrique sportive).
Cet après-midi au Palais-Bourbon
L'ASSEMBLEE RATIFIERA
les accords de Bretton Woods
MM. Pleven et Hilloux justifieront la dévaluation
Le président de Gaulle précisera
la politique économique et financière du gouvernement
L'Assemblée constituante va
être appelée cet après-midi :
1° à ratifier les accords de
Bretton Woods ;
2° à discuter le projet de loi
relatif à la création d'un
Fonds monétaire interna-
tional et de la Banque de
reconstruction ;
3° à voter le projet approu.
vant une convention con-
clue entre le gouvernement
français et t'Export.tmport
Bank.
Deux ministres, vingt-deux dé-
putés prendront la parole
Ces trois textes ont été adoptés
dimanche par la commission des
finances de l'Assemblée, à la suite
d'un exposé de M. Pleven.
Le ministre des Finances inter-
viendra cet après-midi dans le
débat, ainsi que M. Billoux, mi-
nistre de l'Economie nationale.
Vingt-deux députés se sont,
d'ores et déjà, fait inscrire pour
prendre part à la discussion, et il
est prévu que le président de
Gaulle leur répondra et précisera
la politique que le gouvernement
entend suivre dans le domaine
économique et financier.
Nul doute qu'à cette occasion il
ne soit question de la dévaluation,
qui a fait l'objet d'un décret pu-
blié ce matin au Journal officiel,
et dont nous parlons par ailleurs.
Les accords de Bretton Woods
Tandis que les troupes alliées
débarquaient sans arrêt sur -la
côte normande et que la bataille
faisait rage sur le sol de France,
les représentants de quarante-
quatre nations se réunissaient à
Bretton Woods, petite bourgade de
New-Hampshire. Nous étions alors
le 1er juillet 1944. Les délégués tin-
rent conférence jusqu'au 22 juillet
et élaborèrent un plan ayant pour
objet d'épargner au monde le re-
tour des conditions économiques
contradictoires qui «ngendrent les
guerres.
A cet effet, la. conférence décida
la création de deux organismes :
le Fonds monétaire international
et la Banque internationale pour
La dévaluation
est chose faite
Le « Journal officiel > de ce
matin publie le texte du dé-
cret fixant la nouvelle • parité
monétaire :
.-
.
livre : 480 fr. ; dollar : 119,10
(EN 20 PAGE : Le communiqué
du ministère ~ de» Finances.)
la reconstruction et le dévelop-
pement. ~ 1 . ~
Fonds monétaire international
- Cet organisme est une sorte de
« Caisse de devises et d'or » rem-
plie par les différents Etats mem-
bres, selon une quote-part attri-
buée à chacun d'eux. Celle de la
France est de 4SO millions de dol-
lars, dont un minimum doit être
versé en or, représentant 25 % de
la quote-part, ou 10 % du montant
net de ses avoirs officiels en or et
en. dollars.
Le but de cet organisme est de
permettre à chaque Etat d'ache-
ter, contre versement au Fonds de
l'équivalent dans sa. propre mon-
naie, la quantité de la monnaie
d'un autre Etat dont il a besoin
pour ses règlements courants.
La Bourse sera fermée
aujourd'hui
A la suite d'un arrêté ministé-
riel, la Bourse de Paris et les
bourses de province seront fer-
mées aujourd'hui.
SCENES DE LA VIE ALLEMANDE
Ils se plaignent !
...MAIS ILS ADMIRENT TOUJOURS HITLER
...ET MANGENT BIEN MIEUX QU'EN FRANCE
De notre envoyée spéciale Madeleine JACOB
Nuremberg, ... décembre.
JADIS, salué dès la frontière passée en Allemagne nazie, on était
salué par le retentissant « Heil Hitler ! » qui avait remplacé
à ce point le Guten Morgen ou le Grüss Gott des civilisés,
que quiconque employàit ces expressions désuètes se faisait,
comme on dit, remarquer. Afin que nul ne l'oubliât, il était fré-
quent qu'une pancarte apposée à l'entrée des administrations
publiques avertît le visiteur :
. Hier gr'ùssen wir Heil Hitler (Ici nous saluons Heil Hitler!)
Tout cela est fini. Autant en emporta le vent.
— Ainsi, vous ne dites plus Heil Hitler ? demandait-on à un
Allemand.
— Nein, es ist verbot
Verbotenl
■' Trois, syllabes, pas plus. C'est avéc
elles qu'en tout temps, depuis que l'Alle-
magne existe, les Allemands ont été
matée. Verbolen, Ils ne disent plus Heil
Hitler! non parce qu'Hitler a' ruiné et
avili l'Allemagne, mais parce que c'est
défendu. De même, ils ne protestaient pas
contre les mesures arbitraires, les lois
contre la liberté qui leur furent impo-
séeg, parce que c'était défendu. Ils ont
accepté les privations, la marche au pas,
le menu imposé, la surveillance du voi-
sin, l'espionnage local de la Gestapo,
sans sourciller, parce que
S'il n'était pas défendu aujourd'hui de
e'avouer nazi comme devant et de saluer
Hitler du réveil au coucher, les Heil
Hitler! retentiraient encore,
. Nous roulions depuis quelques heures
en territoire allemand quand — est-ce à
Augsbourg ou à Karlsruhe, je ne sau-
tais préciser — deux Allemands, l'homme
et la femme, montèrent dans notre wa-
gon militaire. On essaya de leur expli-
quer que la voilure n'était pas pour les
civils, qu'elle était réservée aux troupes
d'occupation, ils tentaient de discuter en
montrant je ne sais quel Ausweis dû-
ment tampônné de multiples cachets.
Alors quelqu'un prononça le sésame :
Es ist verbolen. Le coupte. 'aussitôt,
parfaitement terrorisé par le prononcé de
ce' swil ^not,^ disparut sans -efemander son
reste.
Verbotètt! Pendant douze ans, il a été
défendu de s'opposer aux horreurs
qu'aujourd hui îé monde connaît parce
qu'elles se sont répandues dans toute
l'Europe, cependant que les nazis
s'étaient au préalable fait la main chez
eux. Et pendant douze ans les conscien-
ces alletnandes qui tentaient de -l'éveiller
se sont heurtées à ce Verboten ! -
Enlevez la défense, l'interdiction im-
posée, et vous verrez l'Allemagne d'hier
se réveiller.
Les pauvres
Allemands
Et ^surtout ne vous attendrissez pas
parce que de beaux enfants, tout le long
des voies où ralentissent les trains, de
beaux enfants jalonnent les talus, saluent
en anglais, font le signe V avec leurs
deux doigts et tendent la main pour rece-
voir des chocolats ou des cigarettes.
Dans l'Allemagne en ruine, dans
l'Allemagne effondrée, dans cette Alle-
magne où l'odeur fade des cadavres n 'a
pas fini de se dégager, la foule grouille.
Elle est bien vêtue, mieux que vous- Elle
est bien nourrie, mieux que vous. Elle a
bonne mine, meiHeure que-la vôtre.
Car c'est là une des choses qui m ont
le plus frappé dans ce court séjour que
je viens de faire là-bas. J'ai Comparé les
visages allemands à nos visages à nous,
Français de l'occupation et même d après
l'occupation, à nos. visages pâles, à nos
corps amaigris, à nos gosses sous-ali-
mentés.
Et quand les armées d'occupation s'ex-
tasient sur la beauté des enfants alle-
mands^ il m'est difficile de ne pas souli-
gner que le sang vif et riche qui coule
~ sous la peau des petits Allemands n est
rien autre que le sang des pauvres petits
de France et d'ailleurs, privés de nourri-
ture et de chaleur parce que, chez nous
et ailleurs, l'Allemand a tout pris, pen-
dant quatre ans.
Ils se plaignent
Cependant les Allemands se plaignent :
— Nous n'avons pas voulu tout ce
qui arrive. Est-ce ma faute à ~ moi, me
disait un ancien sous-officier de la
Wehrmacht devenu maître d'hôtel au
service des Américains, est-ce ma faute
à moi si je suis allemand, est-ce la vôtre
si vous êtes française et si ce monsieur
est danois et cet autre américain?
- C'est vrai, vous avez tout à fait
raison, pas plus que ce n'est votre faute
si vous n'êtes pas juif et si votre voisin
assassiné l'était.
L'homme a joint les mains.
- Comme vous avez raison. On devrait
ctwpeT les membres de ceux qui ont fait
tout ce mal.
- Vous êtes de Nuremberg ? Oui.
Qu'àvez-vous fait lorsque, à Nuremberg,
sous vos yeux, on malmena des femmes,
des vieillards, des L-nfants. * os compa-
triotes? Avez-vous pour cela manqué
d'acclamer, le dimanche suivant, le
Fiihrer et sa suite?
L'homme réagit ainsi que tous les
Allemands en pareil cas. Il lève les yeux
vers le ciel, comme pour le prendre à
témoin de sa souffrance et dit :
Ach!
Madeleine JACOB.
Nouvelles tempêtes
sur les côtes marocaines
La tempête qui sévissait depuis
quelques jours sur les côtes marocai-
nes a repris avec une vigueur accrue
après une courte accalmie. Les navires
amarrés le long des quais de Casa-
blanca ont dû abandonner leurs postés,
deux bâtiments sont entrés en collision
et le cargo français Fauzon ne peut
pénétrer dans le port.
Deux chalands, écrasés entre des na-
vires en mouvement, ont été coulés.
CE QU'ILS ONT TROUVÉ DANS LEURS SOULIERS
M. PLEVEN :
une loupe qui lui permet de un
•Urveiiler la croissance de son Pnuip
1 BOurrlsfiOQ .
MARIANNE :
magnifique corset signé
(marque « Constitution »).
M. MARCEL PAUL :
les lumières de MM. SChumann :~, et - Gay
contre l'obscurantisme
LE FRANÇAIS MOYEN :
rien, car il y a belle lurette
qu'il n'a plus de souliers
BIDASSE :
. une confortable provision
. de naphtaline
ET LE LAMPISTE :
des clous, naturellement
En route pour Paris
M. GIRAL
offre aux communistes
de réaliser l'unité
républicaine
espagnole
Lire en deuxième page
l'article de Didier-L. LIMON
Pas de Noël
pour l'Indochine
Réunis autour d'un méchant feu,
quelques Annamites attendent triste-
ment la fin d'un jour de fête, en
faisant la grève de la faim. Dans cette
chambrée de la 50e compagnie de
travailleurs indochinois, personne n'a
touché un aliment le 25 décembre.
— Comment nous réjouir, me dit
l'un d'eux, au nom de tous, alors que
la France use de la force brutale et
des avions de la R. A. F. pour re-
prendre notre pays qu'elle a livré aux
Japonais ? Alors que plus de 200 de
nos camarades sont encore en prison?
Les 250 rations de la compagnie
(riz, nouilles, confitures, café) seront
livrées au Secours populaire. ■ ^
Le mouvement est suivi par lleti-
semble des 14.000 travailleurs civils
et des 8.000 tirailleurs stationnes en
France. *
Les plus mal lotis sont encore les
tirailleurs..' Ils restent soumis à l'au-
torité militaire.
— Quant à nous, me fit remarquer
un travailleur civil, nous avons été
recrutés comme les S. T. O. Les no-
tables ont été obligés de nous livrer
et la plupart des « volontaires » ont
signé un papier d'engagement sans
rien y comprendre.
Et, tandis que Thierry d'Argenlieu
télégraphie de Saigon que « les re-
gards des populations se tournent
vers la France », ici, 20.000 Indochi.
nois se demandent si, pour cet ami-
ral, le mot « libération » a le même
sens en Occident qu'en Orient?
Mais le général Leclerc s'est chargé
de répondre.
Dans son ordre du jour de Noël, lu
à Radio-Saigon, ce n'est pas sans stu-
péfaction que nous apprenons qu'en
Indochine, nos soldats « luttent pour
le rétablissement de la. grandeur
française ». Et le plus léger doute est
exclu. Pas la, moindre, allusion au
désarmement des Japonais, ni à la
libération des Indochinois. C'est une
véritable conquête coloniale que croit
devoir poursuivre le général Leclerc
en Indochine. Qu'on en Juge : l'ordre
du Jour s'achève par cette déclara-
tion dont on ne sait ce qui l'emporte
du cynisme ou de l'inconscience :
« J'adresse un salut particulier aux
troupes d'Indochine du Nord et de
Chine . qui attendent impatiemment
depuis plusieurs mois le moment d'en-
trer en a,ction. »
Demain
Congrès
National
des instituteurs
A l'ordre du jour : la
défense laïque, les
traitements, le recru-
tement des maîtres.
Le Congrès des instituteurs, ^
s'ouvrira demain, à la mairie '■«
Montreuil, est ole premier de.I>;;';'
1939. Il y avait à cette date 85.0 i"
instituteurs syndiqués ; il y er .»
aujourd'hui 120.000. Ce sont 'J :a
chiffres que nous donne M. î>r-
nèze, .secrétaire général du Syv.
cat national, qui ajoute :
— Notre Congrès aura une grantf ;
importance, et sa première séance a
manquera pas de solennité, car eoï:s
y honorerons les 1.500 instituteurs-
morts pendant la résistance.
— Quels sont les problèmes les jv'ur
importants qui se poseront devan' le
Congrès ?
— Les problèmes d'organisation ori'
pris ces derniers temps une grs'.v:>
acuité. La question qui se pose
la suivante : Faut-il maintenir i*.
Syndicat national à la Fédération
fonctionnaires. Faut-il réformér
structure syndicale ?
» Sur ce point il semble se dégage:
dans nos sections un courant coat: »
l'adhésion permanente du Synoic;'.
des instituteurs au
Cartel des services
publics pour plu-
sieurs raisons, en
particulier - parce
que, à un moment
donné, sur un point
particulier, il se
peut que tous les
syndicats de fonc-
tionnaires adhérant
au Cartel des ser-
vices publics n'aient
pas les mêmes in-
térêts. En ce qui
concerne les syndi-
cats . d'enseine-
M. SENEÎSï'
ment, les instituteurs semblent de'-'tf
être opposés à un seul syndicat i*
l'enseignement comprenant les «vM*
degrés.
» Ces questions s'inscriront a»*
doute dans le débat d'ensemble .s«r
le vieux problème de l'in dépend ..,; '»
syndicale... 1
Andrée MARTY-CAPGRAS.
LE RECENSEMENT
DE LA CLASSE 1945
Nous avons annoncé h ter
le recensement des Jeunes geftt
de la classe 1945 (nés en 19k*S)
aurait lieu du 1" Janvier ,-ày
28 février 1946.
Ajoutons que les conseils':-.'»'!®-
revision se tiendront du 1er avi
au 20 juin et que les jeunes ge
ajournés de la classe 1943 deV rt
se présenter à ces conseils en
même temps que ceux de la < lat,
1945.
Ces dispositions ne sont appi!
cables ni pour la Corse ni peur
l'Afrique du Nord,
. La tornade a passé par là... Ce paysage, sculpté par l'hiver, c'est une rge, quelque part en
Amérique, où les arbres, la, chaussée, les voitures, les maisons, tout est enseveli sous la neige
Franc-Parler
Enfin,
on va être protégés
Pour la première fois de-
puis très longtemps, la mes-
se de minuit a pu être célé-
brée à Notre-Dame.
— Quelle est la raison de
cette innovation ? a demandé
le Huron à la chaisière.
— Eh bien, a-t-elle répon-
du, c'est très simple. Ni
avant ni pendant la guerre,
on n'avait assez d'agents
pour faire lé service d'ordre.
Cette fois, grâce à M. Luizet
et peut-tt' ben au M.R.P.,
on en a eu tant qu'on vou-
lait.
voilà qui est bougrement
rassurant !
Car s'il y a assez de gar-
diens de la paix pour le ser-
vice d'ordre à Notre-Dame,
vous pensez bien qu'il n'en
manquera pas non plus, dé-
sormais et dorénavant, pour
empêcher les agressions noc-
turnes dans Paris.
Lesquelles agressions, soit
dit en passant, ont pris, ces
jours-ci, un caractère assez
particulier,
Comme les passants attar-
dés, méfiants, prennent très
peu d'argent sur eux, les
malfaiteurs se rattrapent
sur les vêtements.
Et l'on a pu voir d'infor-
tunés Parisiens rentrer chez
eux en caleçoit.
Passe encore de retrous-
ser ses manches ! Mais être
détroussé de soit pantalon
c'est, en cette saison, assez
désagréable ! -
Paris -Saint-Emilion
...via Londres
Un de nos amis voulait
téléphoner de Paris d Saint-
Emilion.
— Impossible ! lui dit une
voix charmante. On ne peut
téléphoner en province sans
autorisation.
Notre ami, résigné, de-
manda alors une autre com-
munication, pour Londres
cette fois.
Il l'obtint en quelques mi-
Une 'e idée lui vint alors :
- Allo ! dit-il à son cor-
respondant londonien, avez-
vous la possibilité de téltt-
phoner à Saint-Emilion f
— Mais bien sûr !
— Etonnant !... Voulez-
vous avoir l'obligeance de
transmettre un message 4
un abonné de cette ville 1
— Avec plaisir !...
Une demi - heure après,
le correspondant londonien
rappelait notre ami.
— J'ai fait votre commis-
sion,,,
On viendra nous dire,
après cela, que le téléphone
marche mal en France !
Seulement, dame ! il faut
s avoir s'en servir.
Vous voulez parler a
Lyon f Qu'à cela ne tienne !
Demandez San-Francisco...
Le Noël des monstres
Gœring a pleuré, hier, à
chaudes larmes.
Cet étonnant résultat a
été obtenu par le pasteur
américain Henry F. Ge-
recke qui avait organisé, à
l'intention des détenus de
Nuremberg, un service re-
ligieux avec orgue (de cam-
pagne), cierges, et tout.
Les chefs nazis ont chanté
des hymnes avec autant de
conviction que les Petits
Chanteurs à la croi:,c/ de
bois. Ils ont même récité le
Pater noster.
— C'était simple et fer-
vent, a déclaré le pasteur.
Lequel y était allé d'un
petit sermon sur ce thème :
« Le véritable esprit de
Noël réside en ceux qui ont
accepté le Christ ».
Julius Streicher, pour-
tant, n'assistait pas à cette
vieuse cérémonie.
Car Julius Streicher, >
avait tenu le Chmt, ....
aurait collé l'étoile jau
En attendant de le
passer au four.
Quant au pasteur Crer . «s.
tout fier de ses ouailh ,
pourra chanter, sur mi,
de Maurice' Chevalier
Et tout ça, ça fait
D'excellents chrétiens..
Tobis or not Tobis
Un cinéma des Chair,:*.-
Elysées passe actuelle?» •
un film de court métrage sn
couletzrs.
Avant la projection, : »
annonce qu'elle est autortst ,.i
par l'Administration des Dr" -
main es,
Car il s'agit d'un film .Ji..
lemand provenant sa,ns_d^'*
te du séquestre de ta. Tenu
Espérons tout de tnemri
que la largesse de vues d"s-
dits Domaines n'ira pM- ^'f -
qu'à faire reparaître vr
jour, sur nos écrans, I#
Juif SUss.
La milice mène à tout
Lorsqu'il s'agit d'assa'm-
ner Jean Zay, un mi7i- • "i,
nommé Milloll, se présentï
à la prison de Riom porter?
d.'une levée d'écrou sig t. M
de Cleràoz, adjoint de L-c-
nand,
Ce Millou et quelques-uni,
de ses collègues jetèrent
Jean Zay dans une auto et
l'abattirent à quelques ¡,:t!tl..
mètres de Riom.
Ils enterrèrent son corps
dans une carrière que la lit' -
lice fit sauter.
Pourquoi vol,s pnous aujourd'hui de ce
lou ?
Parce que nous apprenons
qu'il se trouve actuellement
à Constance.
Où il travailleraittpou.i' lu
compte du C.I.C. amértiru;
c'est-à-dire pour les ser'.;'.:f..
de contre-espionnage du
gouvernement des U.S
— Sans bIdt1gu6 ! < , - ï!'
Grock. Le, Hui
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