Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1938-09-17
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 septembre 1938 17 septembre 1938
Description : 1938/09/17 (Numéro 260). 1938/09/17 (Numéro 260).
Description : Note : supplément littéraire illustré pages 5 à 7. Note : supplément littéraire illustré pages 5 à 7.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k409982k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
SUPPLEMENT LITTERAIRE (Pages 5, 6 et 7)
'.E TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Beau temps peu nuageux,
èrement brumeux. Vent est à sud faible.
Température diurne en hausse. Maximum 23».
Manche. Temps ass»ez beau, devenant par
uest très nuageux et brumeux. Vent du secteur
«l modéré. Mer agitée.
Sud-Ouest. Temps assez beau, nuageux; ten-.
nce orageuse le soir. vent est faible à modéré.
mpérature stationnaire la nuit, en hausse le jour
if la veille. Mer peu agitée.
Sud-Est. Beau temps peu nuageux. Vent nord
is variable faible. Température diurne en hausse.
Alpes, Pyrénées. Beau temps peu nuageux,
menant orageux le soir dans les* Pyrénées.
Le 18 Développement progressif par l'ouest
aune situation orageuse.
Tarit «les abonnements, Pago #
LE BAROMÈTRE BOURSIER
LONDRES, réservé BRUXELLES,
hésitant; AMSTERDAM, alourdi; NEW- ̃
YORK, alourdi. Livre, 178 31 contre'
178 30 Dollar, 37 135 c:- 37 085.
60 C" n
Le Gaulois
J-JOUÉ PAK CEUX-CI, BLÂMÉ PAS CEUX -Là, ME MOQUANT DES SOIS, BRAVANT IBS "6<*»"
jJB ME PRESSE DE RIKE DE TOUT. EE EEUE D'ÊTRE OBLIGÉ D'EN PLEUKEB.
̃ >, ̃ ̃" SSAOMMK»»'
SAMEDI I 1*1 SEPTEMBRE 1938
Na 260 II » 113» Année
M, ROND:POINT DES CHÂMPSÉtYSÉES, PARIS (8«)
TÉLÉPHONE ̃ » ÉLYSÉES 98-31 ?A'-98-38'
LE BON SENS
Débarrassons le
problème tchéco-
slovaque de tout
son fracas cas-
sionnel. Ecartons les argu-
ments perfides et les violences
de l'Allemagne. Considérons-
le, la tête froide. A quoi se
résume-t-il, en définitive ?.
Il est parfaitement exact
que la Tchécoslovaquie n'est
pas un pays « un ». En petit,
elle reproduit l'image de ce
qu'était l'Autriche-Hongrie.
Dans l'empire des Habs-
bourg, sur 50 millions de su-
jets, l'on comptait 24,500,000
Slaves (Tchèques, Slovaques,
Polonais, Ruthènes, Serbo-
Croates, Slovènes), 12 mil-
lions de Germains, 10 millions
de Hongrois et 4 millions de
Latins (Roumains, Italiens de
Trieste, de Trente et du Ty-
rol). En outre, 1,500,000 Juifs.
Une thèse un peu sommaire
veut, que P Autriche-Hongrie
ait été démolie par MM. Wil-
son, Clemenceau,. Lloyd Geor-
ge et la franc-maçonnerie uni,
verselle. En réalité, c'est sur-
tout sous la poussée des di-
vers éléments hétérogènes qui
le constituaient et dont les
principaux se haïssaient entre
eux que l'empire des Habs-
bourg s'est disloqué. La mo-
saïque ne tenait déjà plus.
L'épreuve de la guerre en a eu
raison.
Par les traités de 1919, les
Polonais sont retournés à la
Pologne, les Roumains de
Transylvanie à la Roumanie,
les Serbo-Croates à la Yougo-
slavie, les Italiens à l'Italie.
Les Hongrois et les Autri-
chiens sont restés indépen-
dants. On a rassemblé alors
dans l'Etat tchécolovaq u e
Tchèques, Slovaques, Alle-
mands des Sudètes, et on y a
ajouté des Ruthènés, des Hon-
grois et quelques Polonais.
Que ce nouvel Etat ait été
constitué un peu vite, un peu
artificiellement, qui le nie 1.
Qu'il ait été puéril de s'ima-
giner que les Slaves et je's
Germains, qui ne: pouvaient
déjà pas se supporter les uns
les autres dans te cadre aus-
tro-hongrois, cohabiteraient
de façon idyllique-dans le ca-
dre tchécoslovaque, les faits
le prouvent mais qu'il y ait
besoin d'une guerre générale
pour rectifier ce qu'il y eut de
nécessairement improvisé é
dans la constitution tchécoslo-
vaque, voilà contre quoi s'in-
surge le simple bon sens.
Les Allemands nous par-
lent aujourd'hui du « retour
au Reich » de la minorité des
monts sudètes. Marquons d'a-
boi d que cette formule abuse
du droit qu'ont les gens de ne
rien savoir de. l'histoire et de
la géographie Car les Allé-
mands des Sudètes n'ont ja-
mais appartenu au Reich. Les
Hongrois seraient plus justir
fiés que lés Allemands à tenir
ce langage, car la minorité
hongroise appartenait jadis à
la Hongrie, tandis que la ré-
gion des Sudètes faisait par-
tie de l'Autriche-Hongrie, non
de l'Allemagne. Ainsi il ne
s'agirait pas, en tout cas, d'un
« retour », mais d'un « ap-
port »* Il est certain d'ailleurs
qu'une notable partie des Al-
lemands des Sudètes, si elle
réclame des libertés, ne désire
pas être absorbée par le Reich.
Le problème devant lequel
l'Europe se trouve placée est,
en réalité, un problème de
« reste », comme en pose, sur
le plan électoral, le système
de la « proportionnelle ». Il
est difficile, compliqué. Il
n'est pas insoluble..
L'Allemagne dit souvent
que seuls les coups d'éclat ap-
portent des solutions aux
questions devant lesquelles
l'on se dérobe par routine,
inertie, manque d'imagination
ou de réalisme. Il y a, hélas!
un fond de vrai dans cette
théorie, et il est certain que
si les ex-alliés ont été traînés
de marche en marche le long
de l'escalier depuis quelques
années, c'est pour n'avoir pas
su adopter à temps une atti-
tude réaliste devant certains
problèmes que l'évolution des
choses devait nécessairement
poser et pour n'avoir pas su
dire. exactement ce qu'ils pou-
vaient admettre et ce qu'ils
n'admettraient pas. Mais on
conviendra même outre-
Rhin que l'attention du
monde a été suffisamment
appelée aujourd'hui sur le cas
tchécoslovaque et que, si on
veut le régler une fois pour
toutes selon une plus juste
application du «.principe des
nationalités », les conditions
sont surabondamment ras-
semblées
Mais on ne le résoudra ni
par la violence, ni par l'inti-
midation, ni par la guerre ci-
vile. C'est, nous en sommes
sûrs, ce que M. Neville Cham-
berlain appuyé par le mon-
de entier a dû indiquer au
chancelier Hitler.
Wladimir d'Ormessortv
LE RETOUR DE M. CHAMBERLAIN
Plus tard, peut-être dans quelques jours,
fourni un entretien avec M. Hitler. J'ai l'inten-
tion, m'a-t-il dit, de faire alors la moitié du
chemin pour ïvenir vers vous, 'v r
a déclaré en arrivant, le Premier britannique
Le roi a reçu hier soir
le premier ministre
C'est mardi, à Godesberg,
qu'aurait lieu
la nouvelle entrevue
entre M. Chamberlain
et le chancelier Hitler
Ce matin a 11 heures
réunion du cabinet
britannique k
LES INTENTIONS
DEM.DALADIER
Journée d'attente. M. Daladier,
presque invisible et se refusant à
répondre aux questions des jour-
nalistes professionnellement indis-
crets, n'a reçu que H. Georges Bon-
net, a la fin de ta matinée,; et M.'
Pomaret, ministre du travail, dans
le courant de l'après-midi.
S'il n'y eut guère d'allées et ve-
nues, en revanche les lignes télépho-
niques, de la présidence du Conseil
furent bien occupées»
Au début de la soirée, on ignorait
encore officiellement si MM. Dala-
dier et Bonnet partiraient aujour-
d'hui pour Londres, mais on recon-
naissait que c'était .une « éventua-
lité :possible'
Une chose est certaine aujour-
d'hui, d'unermiittière ou .d'une, autre
aucun «msell BÎMt iii«w»'|cj cj>n,
vagué. -,M.- 8,00
labbnrt
s'est jWs»4,«tt*ê.M. Cn»mb«rï*»rt et
le chancelier Hitler.
les jours; si stgyiBN'r
tN GUISE DE CONSEIL
Ne trichons pas avec nos. pen-
sées. Je voudrais bien vous ap-
porter un motif, d'oubli, ou en-
core une de ces petites nouveau-
tes des "mœurs qui alimentent
une conversation- en' un début de
saison 7 mais i je chercherais en
vain. Et puis vous croiriez
pas. Il y a un; faux ton.de désin-
volture- -qui est beaucoup plus
sinistre qu'un accent grave.
Deux attitudes.. Espérer que la
raison, lepiportera. Se peut-il
qu'un homme ̃ qui s'est dit le
champion de l'ordre suspende
vraiment sur l'Europe une me-
nace de désordre pire que n'im-
porte quelle, rév.otùtion ? Il ne
saurait douter, 'après la démar-
che loyale d'un, grand ministre,
d'un-désir évident de résoudre
lè% problèmes les plus .délicats
en sauvegardant la paix. Voudra-
t-il abuser, de cette bonne volon-
té pour porter l'exigence jusqu'à
ces points où un peuple ne peut
plus les accepter et oà les indi-
vidus excédés de leur inquiétude
préfèrent se résoudre aux actes
qui, délivrent de l'attente?. Cette
hypothèse est si déroutante que
la raison la, réprouve et, si défail-
tante qu'elle soit, il faut bien
encore accorder sa part à la
raison dans la formation de
l'avenir.
voilà pour l'apaisement de
l'esprit. Et puis il est une autre
attitude: accomplir invariable-
ment les gestes qui1 composent
l'exercice de notre vie. Il faut
savoir dire non à certains défis}
en affirmant tout ce qui peut les.
déconcerter. J'ai vu. hier dans
une rue de la>. rive gaiiche un
jeune rempailleur. Il était assis
sur un escabeau très bas, le dos
appuyé au mur d'une maison et, ts,
sous le soleil, en sifflant, il rem-
paillait. une chaise. Une chaise
d'ailleurs très médiocre mais
son propriétaire ,l'avait encore
estimée propre à ce rajeunisse-
ment. Quand je suis passé, ce
jeune homme m'a, demandé
« Vous n'avez pas de chaise
à rempailler, monsieur ?» Je lui
ai dit que non, comme avec re-
gret, car sa question, son air,
son calme m'avaient touché.
J'aurais vraiment souhaité me
promener avec une chaise à rein-
pailler et la lui offrir sur-le-
champ. Il achevait celle qu'il
travaillait. Il croisait les pailles
blondes et souples et accomplis-
sait un dessin à la fois savant et
simple, celui i probablement.
qu'ont toujours accompli les
rempailleurs de chaises. Il y em-
ployait beaucoup d'habileté et
d'attention et, à ce moment, je
suis sûr qu'il ne pensait à rien
qu'à sa tâche et qu'il se trouvait
satisfait.
Voilà la sagesse, et un autre
apaisement Il faut s'obliger à
sa tâche tant que l'on peut. Il
faut faire comme ce jeune rem-
pailleur croiser nos pailles.
C'est agir pour que tout dure
et peut-être, de nroche en pro-
che, imposer un peu de sagesse
à l'Inconnu,
Gaermantes.1
Godesbertf, où le chancelier Hit-
ler et M. Chamberlain se ren-
contreront
POUR LA PAIX
De toutes parts
lis prières
~ynten,t<
yers S,' le cie)
-Je n'ai jamais vu de foules
apSsl compactes gravissant les
pentes de la Butte Montmartre
qûe"celles qui, hier, se rendaient
à là/niesse célébrée par. Son Em.
le cardinal Verdier pour la paix
du ,monde.\Des miniers et des
milliers de personnes se pres-
saient dans toute la basilique
.oual. était impossible de trouver
une place du même de se glis-
ser.- Des centaines durent rester
à -l'extérieur, ne pouvant péné-
trer et suivant de très loin la
cérémonie. Celle-ci se déroula
dans un recueillement extrême,
fle- comportant, d'ailleurs qu'une
messe basse :dite par le cardinal
luiïmême.
Toutes les classes de la so-
ciété était là représentées,
mêlées, unies .dans une même
prière" fervente, et je ne sais. ce
qu'il y avait de plus émouvant
des larmes que je voyais couler
dès yeux de toutes jeunes fem-
mes, de la gravité des jeunes
gens. ou de l'ardeur suppliante
des enfants.
v A sa sortie, le cardinal qui
avait de la peine à se frayer un
passage au milieu; de la foule,
fut vivement acclamé..
•(Suite page 2, col. 7 et 8) ·
cardinal Verdier a célébré hier, au Sacré-Cœur de Montmartre, une messe pour la paix du
monde. L'affluence était si considérable que des centaines de personnes ne purent entrer. On `
voit ici, à l'une des portes de la basilique, des fidèles suivant, de loin, la cérémonie^
'L'avion ayant à bord M. Neville Chamberlaina attemTSeiîon
à 17 heures 29.
A sa descente de l'appareil, M. Chamberlain fut reçu par
Lord Halifax et par le Dr Kordt, chargé d'affaires d'Allemagne.
Ce dernier lui serra la main chaleureusement.
y. J'espère, monsieur le premier ministre, que vous avez le
sentiment d'avoir accompli de la bonne besogne. De toutes façons,
vous avez conquis le cœur de mes compatriotes.
M. Chamberlain, qui paraissait très dispos, répondit en
souriant
Je suis satisfait de mon expérience, et vos compatriotes
ont fait preuve de la plus grande obligeance à mon égard..
Faisant ensuite allusion à sa con-vérsalion d'hier soir, à Berch-
tasgaderi avec le Fiihrer, le premier ministre déclara aux journa-
listes qui l'entouraient
• Ce tut une conversation aussi franche qu'amicale et j'ai le
sentiment que chacun de nous sait maintenant ce que l'autre pense
exactement de son attitude réciproque.
Je vais maintenant m'èntretenir avec mes collègues du Cabinet du
résultat de mes conversations avec le chancelier Hitler et je tiens, aussi
particulièrement à- avoir immédiatement une conversation approfondie
avec Lord. Runciman, qui vient précisément, lui aussi, d'arriver de
Prague.. t.̃̃
Dans quelques jours, j'aurai un autre entretien avec le chancelier
allemand. Je rentre à Londres beaucoup plus tôt que je ne l'avais
prévu. Durant, mon voyage de retour, j'ai, évidemment, été préoccupé
par la siiuation européenne et, de ce fait, je ne puis pas dire que j'ai
beaucoup joui des beautés du paysage.
Vous ne vous attendez certaine1!tent pas à ce que je discute
maintenant avec vous du résultat de ma conversation avec M. Hitler.
A ce sujet, je crois devoir vous donner le conseil de ne pas accepter
comme argent comptant les compter rendus prématurés et non auto-
risés qui ont été publiés sur ce qui s'est réellement passé au cours de
ma conversation avec te chancelier allemand.
Je rentre immédiatement à Downing Street,. et aussitôt arrivé dans
mon cabinet, je discuterai, comme je-vous l'ai déjà dit, de la situation
avec mes collègues et aussi avec Lord Runciman
Comme, vous le savez aussi, je compte avoir un nouvel entretien
avec M. Hitler, qui m'a déclaré, avant nton départ de Berchtesgaden,
eue, cette fois, il était dans son intention de me rencontrer à mi-chemin.
M. Chaniberlain ajouta
Je veux dire par là que le chancelier allemand veut ni' épargner
le plus possible la fatigue d'un nouveau et long voyage.
Cependant la foule qui acclamait le chef d'Etat allait gros-
sissant. Il fallut organiser un service d'ordre. «Bravo, cher vieux
Chamberlain; vive Chamberlain », criait-on.
Avant que M. Chamberlain quittât l'aérodrome, une large enve-
lcppe bordée de noir, contenant un message personnel de la
main du roi, lui a été remise par un courrier spécial. 4
A Downing Street
Le premier ministre et lord Halifax sont arrivés à Downing
Street à 18 heures 20. Là encore, la police avait dû dégager
Downing Street tellement était .dense la foule qui l'acclamait.
Le premier ministre a été accueilli par Mme Chamberlain qui
serre les mains de son mari dans un geste affectueux. En com-
pagnie de lord Halifax, M. Chamberlain a pénétré dans sa rési-
dence où se trouvent déjà sir John Simon, sir Samuel Hoare,
sir Robert Vansittart et sir Alexandre Cadogan.
La petite réunion ministérielle put immédiatement commencer
par le récit de la part de M. Chamberlain de ce qui s'était exac-
tement passé hier soir Berchtesgaden.
(Lire, en page 3, la suite de nos informations.)
LES DÉPUTÉS KUNDT
ROSCHE ET SEBEKOWSKY
auraient quitté
le parti des Sudètes
UNE INSTRUCTION EST OUVERTE
CONTRE M. CONRAD HENLEIN
Les milices sudètes sont dissoutes, plusieurs chefs
auraient passé en Allemagne
Prague, 16 septembre. ̃ On'
annonce de source bien informée
qu'un certain nombre de députés
et leaders modérés du parti des
Allemands des Sudètes, notamment
les députés Kundt, Rosche et
Sebekowsky, ont quitté le parti des
Allemands des Sudètes et fait une
déclaration de loyalisnie envers la
République tchécoslovaque.
On prépare actuellement une
concentration de tous les Alle-
mands loyaux, dans laquelle entre-
raient les éléments modérés du
parti des Allemands des Sudètes
conduits par MM. Kundt, Rosche
et Sebekowsky. Cette concentration
collaborerait avec le gouvernement
et publierait une déclaration com-
mune à tous les Allemands loyaux.
L" importance des effectifs que
peuvent amener avec eux MM.
Kundt, Rosche et Sebekowsky est
considérable.
D'autre part, le sénateur Frank
(ne pas confondre avec le député
Karl Hermann Frank, lieutenant
de Konrad Henlein) s'est présenté
ce matin aux autorités de Carlovy-
Vary et leur a déclaré qu'il ne fai-
sait pas sienne la politique de M.
Konrad Henlein, mais qu'il consi-
dérait que la question sudète pou-
vait être résolue dans les limites
du territoire tchécoslovaque et
sans que les Sudètes soient incor-
porés au Reich.
Le député Rittor, de son côté,
s'est mis à la disposition des au-
torités d'Asch en faisant une dé-
claration analogue.
Enfin, le chef du district sudète
d'Usti, le docteur Tausche, publie
l'appel suivant, qui a été envoyé à
tous les bureaux du parti du dis-
trict
« L,'ôrd,re- donné et .en vertu du-
quel la population doit attendre les
prochains événements avec tran-
quillité reste en vigueur. La popu-
lation doit continuer à éviter les
rassemblements sur la voie publi-
que. L'évacuation des maisons en
raison des bruits répandus par des
personnes irresponsables ou en al-
léguant des ordres donnés par moi
est une sottise et constitue une
grossière maladresse. »
Le même appel a été lancé par le
bourgmestre de Saaz et par le mai-
re d'Eger. • •
Autres dissidents sudètes
(2 heures du matin)
Prague, 16 septembre. Le
communiqué officiel suivant vient
d'être publié
Le maire de la ville de Nyrsko,
qui est en même temps chef local
du parti des Allemands des Sudè-
tes, en collaboration avec le chef
local du parti social-démocrate alle-
mand, ont rédigé une affiche appe-
lant la population au calme. Ils con-
vient la population à ne pas prêter
attention à des nouvelles fausses
diffusées par une propagande enne-
mie.
A Boumov, un député de l'ancien
parti allemand des Sudètes s'est
présenté à l'administration de dis-
trict et a remercié les organes de
sûreté générale de leur manière
d'agir absolument correcte. Il a
constaté que, grâce à leur interven-
tion, aucune effusion de sang ne
s'est produite, et a assuré que, de-
rechef, les membres du parti des
Sudètes se conformeraient aux lois
tchécoslovaques.
̃,̃•̃̃ y. :'w •̃•̃
Sous le titre « La panique dans
le parti des Sudètes », le « A-Zet »,
journal socialiste national tchéco-
slovaque, écrit que dans de nom-
breuses villes et communes des ré-
gions frontières les secrétariats du
parti allemand des Sudètes ont été
fermés, que les chefs ont fui et que
les membres ordinaires manifestent
leur mécontentement de l'attitude
de leurs anciens chefs et leur dé-
sir de s'entendre avec les Tchèques.
Une instruction est ouverte
contre M. Conrad Henlein
Prague, 16 septembre. L'agence
Ceteka publie le communiqué sui-
vant
Une instruction est ouverte con-
tre M. Conrad Henlein, conformé-
ment aux articles 1 et 3 de la loi
sur la protection de la République
(intrigues et menaces contre la
sûreté de la République).
Les nouvelles suivant lesquelles
un mandat d'arrêt aurait été lancé
contre M. Henlein sont fausses.
On apprend, d'autre part de Ber-
lin, que les milieux compétents de
Berlin et de Berchtesgaden décla-
rent ne rien savoir d'un séjour de
M. Conrad Henlein en Allemagne.
Ils ajoutent qu'à leur connais-
sance le chef du parti allemand
des Sudètes se trouve actuellement
à Eger.
La dissolution du parti
Prague, 16 septembre. L'Agence
Ceteka communique
Le gouvernement a décidé de dis-
soudre le parti des Sudètes. Les au-
torités compétentes ont déjà pris
des mesures analogues cv-nlre d'au-
tres organisations révolutionnaires
pour rendre leur activité impossi-
ble.
La voiture d']
<
L'ARRIVEE
A LONDRES
DE LORD RUNGIMAN
Londres, 16 septembre. Lord
Runciman, qui avait quitté Pra-
gue à 12 h. 20, accompagné de
M.Ashton Gwatkin, est arrivé à
l'aérodrome de Heston à 17 h. 35.
Avant de quitter la capitale
tchécoslovaque, il avait été reçu
ce matin à 10 heures par M. Benès
et avait lancé un appel à tous les
partis et à 'toutes les personnes
pour qu'ils s'abstiennent de toute
activité qui pourrait aggraver la
situation actuelle, tant que l'on ne
connaît pas les résultats des pour-
parlers ultérieurs qui, dans un
proche avenir, doivent avoir lieu
entre le président du Conseil de
Grande-Bretagne et le chancelier
du Reich.
A son arrivée à Heston, lord
Runciman déclara aux journa-
listes
«Je souhaiterais en savoir autant
que voijS sur la situation. Je crains
de ne pouvoir vous donner aucune
information, mais cette situation
est très délicate. Elle est entre les
mains des Dieux. »
Puis il gagna immédiatement
Downing Street, où M. Ashton
Gwatkin l'avait précédé de quel-
ques minutes.
M. OSUSKY.
ministre de Tchécoslovaquie à
Paris, sortant hier du Quai d'Or-
say après son entrevue avec M.
Georges Bonnet.
150 ARABES
tués en Palestine
au cours
d'un violent combat
Jérusalem, 16 septembre. Un
combat d'une violence exception-
nelle s'est déroulé près de Damai-
lah, au nord de Jérusalem.
Quatorze avions britanniques ont
livré bataille à d'importants grou-
pes d'Arabes. Près de 150 d'entre
eux auraient été tués.
L'infanterie, guidée par l'avia-
tion, est parvenue ensuite à encer-
cler les'rebelles qui ont soutenu
l'attaque pendant plusieurs heures.
Un second engagement a eu lieu
au sud de Jérusalem, dans le voisi-
nage de Gaza. Onze insurgés ont
été tués et les autres ont été dis-
persés.
-♦_
M. Mussolini prononcera
demain à Trieste
un grand discours
Rome, 16 septembre. Il se
confirme que M. Mussolini pronon-
cera après-demain dimanche à
Trieste un grand discours, dans
lequel, après avoir fait allusion aux
problèmes de la région et d'ordre
intérieur, il parlera de la situation I
internationale. I
EYSTON
REPREND
A COBB
le record
de vitesse
en automobile
à la vitesse de j
575 kms 217 à l'heure
Eyston. (Lire l'article en page 3.)
DE TOUT UN PEU,
Le temps v
Le temps,
des exodes
Sommes-nous revenus à ces épo-
ques, que l'on pouvait croire révo-
lues, où des populations entières
fuyaient, par des moyens de for-
tune, leurs foyers envahis, leurs
maisons détruites, leur terre natale
dévastée et subjuguée ? Si l'on
cédait, l'imagination assaillie main-
tenant- par tant de réeits-et taiïî
d'images, on ne répudierait pas cette
affreuse éventualité. Pourtant, il
faut la chasser, même du champ
des hypothèses, lorsque chaque jour
ramène sous nos yeux une vue
d'Espagne ou de Chine représentant
d'innombrables réfugiés parqués,
en attente. Le devoir de l'Occident
s'impose avec d'autant plus d'évi-
dence et de force, pour préserver
la civilisation.
Ce sont maintenant tes Tchèques
que nous voyons, hommes, femmes,
enfants, assis les épouses dans
des attitudes de Pietas, leurs maris
le regard perdu sur leurs pau-
vres bagages rassemblés en hâte,
disparates, improvisés. Nous devi-
nons, sous les bords rassemblés du
linge en hâte retiré de l'armoire ou
du coffre, un assemblage d'objets
hétéroclites souvent misérables et
qui, dans le cadre domestique, illu-
minaient le^décor de la vie.
En 1938, les bélinogrammes res-
tituent ainsi au regard des scènes
que l'on croyait ne devoir appar-
tenir qu'aux illustrations des ma-
nuels scolaires. Il n'est vien de plus
déprimant pour le genre humain
qu'être lui-même assimilé aux épa-
ves. Sur les quais de débarque-
ment, dans les halls des gares régu-
latrices, le spectacle des migrations
offense la notion de l'existence
ordonnée, de la cité fondée sur la
règle, de la continuité familiale, en
un mot de tout ce qui distingue
l'Etat de la horde.
Il n'est pas jusqu'à l'information
errante de la radio qui n'ajoute à
cette théorie de la détresse une
sorte de verbalisme sournois, plein
d'embûches. On n'a pas souligné
que pour la première fois, mardi
soir, la T. S. F. fut promue arbitre
des courants historiques. L'ultima-
tum des henleiniens au gouverne-
ment de Prague ne stipulait-il pas
que la levée de l'état de siège
devait être transmise par radio ?
Dans ce domaine des ondes où
l'anonymat et la substitution sont
si faciles, le pire ne risquait-il pas
d'être suscité, et de façon irrépa-
rable, puisque, même au cas ou
l'on eût découvert un subterfuge
criminel, il y aurait eu de grands
risques pour que ce fût trop tard ?
L'examen du programme de la
défense passive comporte toujours
le mot « évacuation ». Là encore,
c'est l'exode. Quel sort serait celui
de nations dont la moitié partirait,
contrainte de refluer sur une zone
réputée provisoirement moins dan-
gereuse ? Sans insister sur ce
point, auquel beaucoup pensent sans
se l'avouer, comment concilier le
principe des sociétés et la pres-
cription d'un vagabondage collec-
tif ? Rien ne se fonde et rien ne
dure sans la permanence et la sta-
bilité, sans que s'ajoutent et se
superposent, sur des disciplines
enracinées, les hauts héritages, les
lentes conquêtes des générations.
La Loi dépend de la fixité. Tous les
problèmes se tiennent. « On se
récrie sur l'arrêt des naissances
alors qu'on a détruit les nids et
les couverts », écrivait La Tour
du Pin.
L'esprit se refuse à concevoir
une humanité ambulante qui, sous
le déchaînement apocaiyptique des
puissances de mort, n'aurait même
pas la ressource de contempler un
ciel clément. Les tribus de jadis
s'éloignant sur leurs chariots des
villages investis et incendiés n'a-
vaient du moins rien à redouter du
côté des étoiles.
Gaëtan San voisin.
'.E TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Beau temps peu nuageux,
èrement brumeux. Vent est à sud faible.
Température diurne en hausse. Maximum 23».
Manche. Temps ass»ez beau, devenant par
uest très nuageux et brumeux. Vent du secteur
«l modéré. Mer agitée.
Sud-Ouest. Temps assez beau, nuageux; ten-.
nce orageuse le soir. vent est faible à modéré.
mpérature stationnaire la nuit, en hausse le jour
if la veille. Mer peu agitée.
Sud-Est. Beau temps peu nuageux. Vent nord
is variable faible. Température diurne en hausse.
Alpes, Pyrénées. Beau temps peu nuageux,
menant orageux le soir dans les* Pyrénées.
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aune situation orageuse.
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SAMEDI I 1*1 SEPTEMBRE 1938
Na 260 II » 113» Année
M, ROND:POINT DES CHÂMPSÉtYSÉES, PARIS (8«)
TÉLÉPHONE ̃ » ÉLYSÉES 98-31 ?A'-98-38'
LE BON SENS
Débarrassons le
problème tchéco-
slovaque de tout
son fracas cas-
sionnel. Ecartons les argu-
ments perfides et les violences
de l'Allemagne. Considérons-
le, la tête froide. A quoi se
résume-t-il, en définitive ?.
Il est parfaitement exact
que la Tchécoslovaquie n'est
pas un pays « un ». En petit,
elle reproduit l'image de ce
qu'était l'Autriche-Hongrie.
Dans l'empire des Habs-
bourg, sur 50 millions de su-
jets, l'on comptait 24,500,000
Slaves (Tchèques, Slovaques,
Polonais, Ruthènes, Serbo-
Croates, Slovènes), 12 mil-
lions de Germains, 10 millions
de Hongrois et 4 millions de
Latins (Roumains, Italiens de
Trieste, de Trente et du Ty-
rol). En outre, 1,500,000 Juifs.
Une thèse un peu sommaire
veut, que P Autriche-Hongrie
ait été démolie par MM. Wil-
son, Clemenceau,. Lloyd Geor-
ge et la franc-maçonnerie uni,
verselle. En réalité, c'est sur-
tout sous la poussée des di-
vers éléments hétérogènes qui
le constituaient et dont les
principaux se haïssaient entre
eux que l'empire des Habs-
bourg s'est disloqué. La mo-
saïque ne tenait déjà plus.
L'épreuve de la guerre en a eu
raison.
Par les traités de 1919, les
Polonais sont retournés à la
Pologne, les Roumains de
Transylvanie à la Roumanie,
les Serbo-Croates à la Yougo-
slavie, les Italiens à l'Italie.
Les Hongrois et les Autri-
chiens sont restés indépen-
dants. On a rassemblé alors
dans l'Etat tchécolovaq u e
Tchèques, Slovaques, Alle-
mands des Sudètes, et on y a
ajouté des Ruthènés, des Hon-
grois et quelques Polonais.
Que ce nouvel Etat ait été
constitué un peu vite, un peu
artificiellement, qui le nie 1.
Qu'il ait été puéril de s'ima-
giner que les Slaves et je's
Germains, qui ne: pouvaient
déjà pas se supporter les uns
les autres dans te cadre aus-
tro-hongrois, cohabiteraient
de façon idyllique-dans le ca-
dre tchécoslovaque, les faits
le prouvent mais qu'il y ait
besoin d'une guerre générale
pour rectifier ce qu'il y eut de
nécessairement improvisé é
dans la constitution tchécoslo-
vaque, voilà contre quoi s'in-
surge le simple bon sens.
Les Allemands nous par-
lent aujourd'hui du « retour
au Reich » de la minorité des
monts sudètes. Marquons d'a-
boi d que cette formule abuse
du droit qu'ont les gens de ne
rien savoir de. l'histoire et de
la géographie Car les Allé-
mands des Sudètes n'ont ja-
mais appartenu au Reich. Les
Hongrois seraient plus justir
fiés que lés Allemands à tenir
ce langage, car la minorité
hongroise appartenait jadis à
la Hongrie, tandis que la ré-
gion des Sudètes faisait par-
tie de l'Autriche-Hongrie, non
de l'Allemagne. Ainsi il ne
s'agirait pas, en tout cas, d'un
« retour », mais d'un « ap-
port »* Il est certain d'ailleurs
qu'une notable partie des Al-
lemands des Sudètes, si elle
réclame des libertés, ne désire
pas être absorbée par le Reich.
Le problème devant lequel
l'Europe se trouve placée est,
en réalité, un problème de
« reste », comme en pose, sur
le plan électoral, le système
de la « proportionnelle ». Il
est difficile, compliqué. Il
n'est pas insoluble..
L'Allemagne dit souvent
que seuls les coups d'éclat ap-
portent des solutions aux
questions devant lesquelles
l'on se dérobe par routine,
inertie, manque d'imagination
ou de réalisme. Il y a, hélas!
un fond de vrai dans cette
théorie, et il est certain que
si les ex-alliés ont été traînés
de marche en marche le long
de l'escalier depuis quelques
années, c'est pour n'avoir pas
su adopter à temps une atti-
tude réaliste devant certains
problèmes que l'évolution des
choses devait nécessairement
poser et pour n'avoir pas su
dire. exactement ce qu'ils pou-
vaient admettre et ce qu'ils
n'admettraient pas. Mais on
conviendra même outre-
Rhin que l'attention du
monde a été suffisamment
appelée aujourd'hui sur le cas
tchécoslovaque et que, si on
veut le régler une fois pour
toutes selon une plus juste
application du «.principe des
nationalités », les conditions
sont surabondamment ras-
semblées
Mais on ne le résoudra ni
par la violence, ni par l'inti-
midation, ni par la guerre ci-
vile. C'est, nous en sommes
sûrs, ce que M. Neville Cham-
berlain appuyé par le mon-
de entier a dû indiquer au
chancelier Hitler.
Wladimir d'Ormessortv
LE RETOUR DE M. CHAMBERLAIN
Plus tard, peut-être dans quelques jours,
fourni un entretien avec M. Hitler. J'ai l'inten-
tion, m'a-t-il dit, de faire alors la moitié du
chemin pour ïvenir vers vous, 'v r
a déclaré en arrivant, le Premier britannique
Le roi a reçu hier soir
le premier ministre
C'est mardi, à Godesberg,
qu'aurait lieu
la nouvelle entrevue
entre M. Chamberlain
et le chancelier Hitler
Ce matin a 11 heures
réunion du cabinet
britannique k
LES INTENTIONS
DEM.DALADIER
Journée d'attente. M. Daladier,
presque invisible et se refusant à
répondre aux questions des jour-
nalistes professionnellement indis-
crets, n'a reçu que H. Georges Bon-
net, a la fin de ta matinée,; et M.'
Pomaret, ministre du travail, dans
le courant de l'après-midi.
S'il n'y eut guère d'allées et ve-
nues, en revanche les lignes télépho-
niques, de la présidence du Conseil
furent bien occupées»
Au début de la soirée, on ignorait
encore officiellement si MM. Dala-
dier et Bonnet partiraient aujour-
d'hui pour Londres, mais on recon-
naissait que c'était .une « éventua-
lité :possible'
Une chose est certaine aujour-
d'hui, d'unermiittière ou .d'une, autre
aucun «msell BÎMt iii«w»'|cj cj>n,
vagué. -,M.- 8,00
labbnrt
s'est jWs»4,«tt*ê.M. Cn»mb«rï*»rt et
le chancelier Hitler.
les jours; si stgyiBN'r
tN GUISE DE CONSEIL
Ne trichons pas avec nos. pen-
sées. Je voudrais bien vous ap-
porter un motif, d'oubli, ou en-
core une de ces petites nouveau-
tes des "mœurs qui alimentent
une conversation- en' un début de
saison 7 mais i je chercherais en
vain. Et puis vous croiriez
pas. Il y a un; faux ton.de désin-
volture- -qui est beaucoup plus
sinistre qu'un accent grave.
Deux attitudes.. Espérer que la
raison, lepiportera. Se peut-il
qu'un homme ̃ qui s'est dit le
champion de l'ordre suspende
vraiment sur l'Europe une me-
nace de désordre pire que n'im-
porte quelle, rév.otùtion ? Il ne
saurait douter, 'après la démar-
che loyale d'un, grand ministre,
d'un-désir évident de résoudre
lè% problèmes les plus .délicats
en sauvegardant la paix. Voudra-
t-il abuser, de cette bonne volon-
té pour porter l'exigence jusqu'à
ces points où un peuple ne peut
plus les accepter et oà les indi-
vidus excédés de leur inquiétude
préfèrent se résoudre aux actes
qui, délivrent de l'attente?. Cette
hypothèse est si déroutante que
la raison la, réprouve et, si défail-
tante qu'elle soit, il faut bien
encore accorder sa part à la
raison dans la formation de
l'avenir.
voilà pour l'apaisement de
l'esprit. Et puis il est une autre
attitude: accomplir invariable-
ment les gestes qui1 composent
l'exercice de notre vie. Il faut
savoir dire non à certains défis}
en affirmant tout ce qui peut les.
déconcerter. J'ai vu. hier dans
une rue de la>. rive gaiiche un
jeune rempailleur. Il était assis
sur un escabeau très bas, le dos
appuyé au mur d'une maison et, ts,
sous le soleil, en sifflant, il rem-
paillait. une chaise. Une chaise
d'ailleurs très médiocre mais
son propriétaire ,l'avait encore
estimée propre à ce rajeunisse-
ment. Quand je suis passé, ce
jeune homme m'a, demandé
« Vous n'avez pas de chaise
à rempailler, monsieur ?» Je lui
ai dit que non, comme avec re-
gret, car sa question, son air,
son calme m'avaient touché.
J'aurais vraiment souhaité me
promener avec une chaise à rein-
pailler et la lui offrir sur-le-
champ. Il achevait celle qu'il
travaillait. Il croisait les pailles
blondes et souples et accomplis-
sait un dessin à la fois savant et
simple, celui i probablement.
qu'ont toujours accompli les
rempailleurs de chaises. Il y em-
ployait beaucoup d'habileté et
d'attention et, à ce moment, je
suis sûr qu'il ne pensait à rien
qu'à sa tâche et qu'il se trouvait
satisfait.
Voilà la sagesse, et un autre
apaisement Il faut s'obliger à
sa tâche tant que l'on peut. Il
faut faire comme ce jeune rem-
pailleur croiser nos pailles.
C'est agir pour que tout dure
et peut-être, de nroche en pro-
che, imposer un peu de sagesse
à l'Inconnu,
Gaermantes.1
Godesbertf, où le chancelier Hit-
ler et M. Chamberlain se ren-
contreront
POUR LA PAIX
De toutes parts
lis prières
~ynten,t<
yers S,' le cie)
-Je n'ai jamais vu de foules
apSsl compactes gravissant les
pentes de la Butte Montmartre
qûe"celles qui, hier, se rendaient
à là/niesse célébrée par. Son Em.
le cardinal Verdier pour la paix
du ,monde.\Des miniers et des
milliers de personnes se pres-
saient dans toute la basilique
.oual. était impossible de trouver
une place du même de se glis-
ser.- Des centaines durent rester
à -l'extérieur, ne pouvant péné-
trer et suivant de très loin la
cérémonie. Celle-ci se déroula
dans un recueillement extrême,
fle- comportant, d'ailleurs qu'une
messe basse :dite par le cardinal
luiïmême.
Toutes les classes de la so-
ciété était là représentées,
mêlées, unies .dans une même
prière" fervente, et je ne sais. ce
qu'il y avait de plus émouvant
des larmes que je voyais couler
dès yeux de toutes jeunes fem-
mes, de la gravité des jeunes
gens. ou de l'ardeur suppliante
des enfants.
v A sa sortie, le cardinal qui
avait de la peine à se frayer un
passage au milieu; de la foule,
fut vivement acclamé..
•(Suite page 2, col. 7 et 8) ·
cardinal Verdier a célébré hier, au Sacré-Cœur de Montmartre, une messe pour la paix du
monde. L'affluence était si considérable que des centaines de personnes ne purent entrer. On `
voit ici, à l'une des portes de la basilique, des fidèles suivant, de loin, la cérémonie^
'L'avion ayant à bord M. Neville Chamberlaina attemTSeiîon
à 17 heures 29.
A sa descente de l'appareil, M. Chamberlain fut reçu par
Lord Halifax et par le Dr Kordt, chargé d'affaires d'Allemagne.
Ce dernier lui serra la main chaleureusement.
y. J'espère, monsieur le premier ministre, que vous avez le
sentiment d'avoir accompli de la bonne besogne. De toutes façons,
vous avez conquis le cœur de mes compatriotes.
M. Chamberlain, qui paraissait très dispos, répondit en
souriant
Je suis satisfait de mon expérience, et vos compatriotes
ont fait preuve de la plus grande obligeance à mon égard..
Faisant ensuite allusion à sa con-vérsalion d'hier soir, à Berch-
tasgaderi avec le Fiihrer, le premier ministre déclara aux journa-
listes qui l'entouraient
• Ce tut une conversation aussi franche qu'amicale et j'ai le
sentiment que chacun de nous sait maintenant ce que l'autre pense
exactement de son attitude réciproque.
Je vais maintenant m'èntretenir avec mes collègues du Cabinet du
résultat de mes conversations avec le chancelier Hitler et je tiens, aussi
particulièrement à- avoir immédiatement une conversation approfondie
avec Lord. Runciman, qui vient précisément, lui aussi, d'arriver de
Prague.. t.̃̃
Dans quelques jours, j'aurai un autre entretien avec le chancelier
allemand. Je rentre à Londres beaucoup plus tôt que je ne l'avais
prévu. Durant, mon voyage de retour, j'ai, évidemment, été préoccupé
par la siiuation européenne et, de ce fait, je ne puis pas dire que j'ai
beaucoup joui des beautés du paysage.
Vous ne vous attendez certaine1!tent pas à ce que je discute
maintenant avec vous du résultat de ma conversation avec M. Hitler.
A ce sujet, je crois devoir vous donner le conseil de ne pas accepter
comme argent comptant les compter rendus prématurés et non auto-
risés qui ont été publiés sur ce qui s'est réellement passé au cours de
ma conversation avec te chancelier allemand.
Je rentre immédiatement à Downing Street,. et aussitôt arrivé dans
mon cabinet, je discuterai, comme je-vous l'ai déjà dit, de la situation
avec mes collègues et aussi avec Lord Runciman
Comme, vous le savez aussi, je compte avoir un nouvel entretien
avec M. Hitler, qui m'a déclaré, avant nton départ de Berchtesgaden,
eue, cette fois, il était dans son intention de me rencontrer à mi-chemin.
M. Chaniberlain ajouta
Je veux dire par là que le chancelier allemand veut ni' épargner
le plus possible la fatigue d'un nouveau et long voyage.
Cependant la foule qui acclamait le chef d'Etat allait gros-
sissant. Il fallut organiser un service d'ordre. «Bravo, cher vieux
Chamberlain; vive Chamberlain », criait-on.
Avant que M. Chamberlain quittât l'aérodrome, une large enve-
lcppe bordée de noir, contenant un message personnel de la
main du roi, lui a été remise par un courrier spécial. 4
A Downing Street
Le premier ministre et lord Halifax sont arrivés à Downing
Street à 18 heures 20. Là encore, la police avait dû dégager
Downing Street tellement était .dense la foule qui l'acclamait.
Le premier ministre a été accueilli par Mme Chamberlain qui
serre les mains de son mari dans un geste affectueux. En com-
pagnie de lord Halifax, M. Chamberlain a pénétré dans sa rési-
dence où se trouvent déjà sir John Simon, sir Samuel Hoare,
sir Robert Vansittart et sir Alexandre Cadogan.
La petite réunion ministérielle put immédiatement commencer
par le récit de la part de M. Chamberlain de ce qui s'était exac-
tement passé hier soir Berchtesgaden.
(Lire, en page 3, la suite de nos informations.)
LES DÉPUTÉS KUNDT
ROSCHE ET SEBEKOWSKY
auraient quitté
le parti des Sudètes
UNE INSTRUCTION EST OUVERTE
CONTRE M. CONRAD HENLEIN
Les milices sudètes sont dissoutes, plusieurs chefs
auraient passé en Allemagne
Prague, 16 septembre. ̃ On'
annonce de source bien informée
qu'un certain nombre de députés
et leaders modérés du parti des
Allemands des Sudètes, notamment
les députés Kundt, Rosche et
Sebekowsky, ont quitté le parti des
Allemands des Sudètes et fait une
déclaration de loyalisnie envers la
République tchécoslovaque.
On prépare actuellement une
concentration de tous les Alle-
mands loyaux, dans laquelle entre-
raient les éléments modérés du
parti des Allemands des Sudètes
conduits par MM. Kundt, Rosche
et Sebekowsky. Cette concentration
collaborerait avec le gouvernement
et publierait une déclaration com-
mune à tous les Allemands loyaux.
L" importance des effectifs que
peuvent amener avec eux MM.
Kundt, Rosche et Sebekowsky est
considérable.
D'autre part, le sénateur Frank
(ne pas confondre avec le député
Karl Hermann Frank, lieutenant
de Konrad Henlein) s'est présenté
ce matin aux autorités de Carlovy-
Vary et leur a déclaré qu'il ne fai-
sait pas sienne la politique de M.
Konrad Henlein, mais qu'il consi-
dérait que la question sudète pou-
vait être résolue dans les limites
du territoire tchécoslovaque et
sans que les Sudètes soient incor-
porés au Reich.
Le député Rittor, de son côté,
s'est mis à la disposition des au-
torités d'Asch en faisant une dé-
claration analogue.
Enfin, le chef du district sudète
d'Usti, le docteur Tausche, publie
l'appel suivant, qui a été envoyé à
tous les bureaux du parti du dis-
trict
« L,'ôrd,re- donné et .en vertu du-
quel la population doit attendre les
prochains événements avec tran-
quillité reste en vigueur. La popu-
lation doit continuer à éviter les
rassemblements sur la voie publi-
que. L'évacuation des maisons en
raison des bruits répandus par des
personnes irresponsables ou en al-
léguant des ordres donnés par moi
est une sottise et constitue une
grossière maladresse. »
Le même appel a été lancé par le
bourgmestre de Saaz et par le mai-
re d'Eger. • •
Autres dissidents sudètes
(2 heures du matin)
Prague, 16 septembre. Le
communiqué officiel suivant vient
d'être publié
Le maire de la ville de Nyrsko,
qui est en même temps chef local
du parti des Allemands des Sudè-
tes, en collaboration avec le chef
local du parti social-démocrate alle-
mand, ont rédigé une affiche appe-
lant la population au calme. Ils con-
vient la population à ne pas prêter
attention à des nouvelles fausses
diffusées par une propagande enne-
mie.
A Boumov, un député de l'ancien
parti allemand des Sudètes s'est
présenté à l'administration de dis-
trict et a remercié les organes de
sûreté générale de leur manière
d'agir absolument correcte. Il a
constaté que, grâce à leur interven-
tion, aucune effusion de sang ne
s'est produite, et a assuré que, de-
rechef, les membres du parti des
Sudètes se conformeraient aux lois
tchécoslovaques.
̃,̃•̃̃ y. :'w •̃•̃
Sous le titre « La panique dans
le parti des Sudètes », le « A-Zet »,
journal socialiste national tchéco-
slovaque, écrit que dans de nom-
breuses villes et communes des ré-
gions frontières les secrétariats du
parti allemand des Sudètes ont été
fermés, que les chefs ont fui et que
les membres ordinaires manifestent
leur mécontentement de l'attitude
de leurs anciens chefs et leur dé-
sir de s'entendre avec les Tchèques.
Une instruction est ouverte
contre M. Conrad Henlein
Prague, 16 septembre. L'agence
Ceteka publie le communiqué sui-
vant
Une instruction est ouverte con-
tre M. Conrad Henlein, conformé-
ment aux articles 1 et 3 de la loi
sur la protection de la République
(intrigues et menaces contre la
sûreté de la République).
Les nouvelles suivant lesquelles
un mandat d'arrêt aurait été lancé
contre M. Henlein sont fausses.
On apprend, d'autre part de Ber-
lin, que les milieux compétents de
Berlin et de Berchtesgaden décla-
rent ne rien savoir d'un séjour de
M. Conrad Henlein en Allemagne.
Ils ajoutent qu'à leur connais-
sance le chef du parti allemand
des Sudètes se trouve actuellement
à Eger.
La dissolution du parti
Prague, 16 septembre. L'Agence
Ceteka communique
Le gouvernement a décidé de dis-
soudre le parti des Sudètes. Les au-
torités compétentes ont déjà pris
des mesures analogues cv-nlre d'au-
tres organisations révolutionnaires
pour rendre leur activité impossi-
ble.
La voiture d']
<
L'ARRIVEE
A LONDRES
DE LORD RUNGIMAN
Londres, 16 septembre. Lord
Runciman, qui avait quitté Pra-
gue à 12 h. 20, accompagné de
M.Ashton Gwatkin, est arrivé à
l'aérodrome de Heston à 17 h. 35.
Avant de quitter la capitale
tchécoslovaque, il avait été reçu
ce matin à 10 heures par M. Benès
et avait lancé un appel à tous les
partis et à 'toutes les personnes
pour qu'ils s'abstiennent de toute
activité qui pourrait aggraver la
situation actuelle, tant que l'on ne
connaît pas les résultats des pour-
parlers ultérieurs qui, dans un
proche avenir, doivent avoir lieu
entre le président du Conseil de
Grande-Bretagne et le chancelier
du Reich.
A son arrivée à Heston, lord
Runciman déclara aux journa-
listes
«Je souhaiterais en savoir autant
que voijS sur la situation. Je crains
de ne pouvoir vous donner aucune
information, mais cette situation
est très délicate. Elle est entre les
mains des Dieux. »
Puis il gagna immédiatement
Downing Street, où M. Ashton
Gwatkin l'avait précédé de quel-
ques minutes.
M. OSUSKY.
ministre de Tchécoslovaquie à
Paris, sortant hier du Quai d'Or-
say après son entrevue avec M.
Georges Bonnet.
150 ARABES
tués en Palestine
au cours
d'un violent combat
Jérusalem, 16 septembre. Un
combat d'une violence exception-
nelle s'est déroulé près de Damai-
lah, au nord de Jérusalem.
Quatorze avions britanniques ont
livré bataille à d'importants grou-
pes d'Arabes. Près de 150 d'entre
eux auraient été tués.
L'infanterie, guidée par l'avia-
tion, est parvenue ensuite à encer-
cler les'rebelles qui ont soutenu
l'attaque pendant plusieurs heures.
Un second engagement a eu lieu
au sud de Jérusalem, dans le voisi-
nage de Gaza. Onze insurgés ont
été tués et les autres ont été dis-
persés.
-♦_
M. Mussolini prononcera
demain à Trieste
un grand discours
Rome, 16 septembre. Il se
confirme que M. Mussolini pronon-
cera après-demain dimanche à
Trieste un grand discours, dans
lequel, après avoir fait allusion aux
problèmes de la région et d'ordre
intérieur, il parlera de la situation I
internationale. I
EYSTON
REPREND
A COBB
le record
de vitesse
en automobile
à la vitesse de j
575 kms 217 à l'heure
Eyston. (Lire l'article en page 3.)
DE TOUT UN PEU,
Le temps v
Le temps,
des exodes
Sommes-nous revenus à ces épo-
ques, que l'on pouvait croire révo-
lues, où des populations entières
fuyaient, par des moyens de for-
tune, leurs foyers envahis, leurs
maisons détruites, leur terre natale
dévastée et subjuguée ? Si l'on
cédait, l'imagination assaillie main-
tenant- par tant de réeits-et taiïî
d'images, on ne répudierait pas cette
affreuse éventualité. Pourtant, il
faut la chasser, même du champ
des hypothèses, lorsque chaque jour
ramène sous nos yeux une vue
d'Espagne ou de Chine représentant
d'innombrables réfugiés parqués,
en attente. Le devoir de l'Occident
s'impose avec d'autant plus d'évi-
dence et de force, pour préserver
la civilisation.
Ce sont maintenant tes Tchèques
que nous voyons, hommes, femmes,
enfants, assis les épouses dans
des attitudes de Pietas, leurs maris
le regard perdu sur leurs pau-
vres bagages rassemblés en hâte,
disparates, improvisés. Nous devi-
nons, sous les bords rassemblés du
linge en hâte retiré de l'armoire ou
du coffre, un assemblage d'objets
hétéroclites souvent misérables et
qui, dans le cadre domestique, illu-
minaient le^décor de la vie.
En 1938, les bélinogrammes res-
tituent ainsi au regard des scènes
que l'on croyait ne devoir appar-
tenir qu'aux illustrations des ma-
nuels scolaires. Il n'est vien de plus
déprimant pour le genre humain
qu'être lui-même assimilé aux épa-
ves. Sur les quais de débarque-
ment, dans les halls des gares régu-
latrices, le spectacle des migrations
offense la notion de l'existence
ordonnée, de la cité fondée sur la
règle, de la continuité familiale, en
un mot de tout ce qui distingue
l'Etat de la horde.
Il n'est pas jusqu'à l'information
errante de la radio qui n'ajoute à
cette théorie de la détresse une
sorte de verbalisme sournois, plein
d'embûches. On n'a pas souligné
que pour la première fois, mardi
soir, la T. S. F. fut promue arbitre
des courants historiques. L'ultima-
tum des henleiniens au gouverne-
ment de Prague ne stipulait-il pas
que la levée de l'état de siège
devait être transmise par radio ?
Dans ce domaine des ondes où
l'anonymat et la substitution sont
si faciles, le pire ne risquait-il pas
d'être suscité, et de façon irrépa-
rable, puisque, même au cas ou
l'on eût découvert un subterfuge
criminel, il y aurait eu de grands
risques pour que ce fût trop tard ?
L'examen du programme de la
défense passive comporte toujours
le mot « évacuation ». Là encore,
c'est l'exode. Quel sort serait celui
de nations dont la moitié partirait,
contrainte de refluer sur une zone
réputée provisoirement moins dan-
gereuse ? Sans insister sur ce
point, auquel beaucoup pensent sans
se l'avouer, comment concilier le
principe des sociétés et la pres-
cription d'un vagabondage collec-
tif ? Rien ne se fonde et rien ne
dure sans la permanence et la sta-
bilité, sans que s'ajoutent et se
superposent, sur des disciplines
enracinées, les hauts héritages, les
lentes conquêtes des générations.
La Loi dépend de la fixité. Tous les
problèmes se tiennent. « On se
récrie sur l'arrêt des naissances
alors qu'on a détruit les nids et
les couverts », écrivait La Tour
du Pin.
L'esprit se refuse à concevoir
une humanité ambulante qui, sous
le déchaînement apocaiyptique des
puissances de mort, n'aurait même
pas la ressource de contempler un
ciel clément. Les tribus de jadis
s'éloignant sur leurs chariots des
villages investis et incendiés n'a-
vaient du moins rien à redouter du
côté des étoiles.
Gaëtan San voisin.
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