Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1938-08-18
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 18 août 1938 18 août 1938
Description : 1938/08/18 (Numéro 230). 1938/08/18 (Numéro 230).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k409952j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
FEMININES DU «FIGARO»
CE QUE -j
NOUS APPORTÉ!
LA
MODE
D'AUTOMNE
♦ Peu de changement dane la forme
et la longueur des jupes, de même que i
dans la coupe des boléros, mantelets, ja-
quettes ajustées, manteaux vagues, redin-
gotes, capes.
Cependant on note une légère tendan-
ce à étoffer les épaules, et une prédomi- j
nance du grand manteau vague.
♦ Beaucoup d'effets de blousants j
étendus aux robes, aux vestes et aux j
manteaux,
Un nouveau venu qui prend une gran- j
de place dans les ensembles le blouson
du jour et même du soir. En toutes sor- j
tes de tissus, et parfois même tout en
fourrure plate,
♦ A la silhouette blousante s'oppose
cependant une silhouette en diabolo i
avec corselet très ajusté, assez montant, j
♦ La taille, moins hésitante que le j
printemps dernier, se fixe à sa place
normale. Dans les robes du soir elle a
cependant tendance à s'élever dans un
mouvement qui rappelle le Directoire.
Dans la robe de style proprement dite
on remarque la suppression des effets de
fourreau sous une jupe transparente, en
faveur des jupes larges mais opaques
(satins, moires, taffetas, etc.) ou gon.
fiées de plusieurs jupons légers (tulles.,
dentelles, etc.). j
♦ Dans l'ensemble de la mode, une
influence 1900 qui se manifeste par des
lignes, des choix de tissus et de couleurs,
et des accessoires. Au compte de cette '1
influence il faut mettre les cols très mon- j
tants des blouses et des robes, le mou.'
vement ascendant des cols de manteaux,
le tissu ou la fourrure ayant tendance à
envahir ce que la chevelure relevée j
vient à peine de libérer.
♦ Généralisation des décolletés en
corbeilles sans épaulettes, et apparition
d'un décolleté Renaissance ne dégageant
que la gorge et plus du tout le dos.
♦ Une tendance à répéter l'ampleur
en arrière dans les silhouettes du jour
aussi bien que du soir notamment
sous forme de plis Watteau, interprétés
quelquefois en godets.
♦- =Dan#- 1er tissTOf*1}c«B«wtrp*iai^s**1iWp*-]
leurs, unis, imprimés, façonnée. Velours
de laine, duvetine donnant l'impression
du daim, velours de soie imitant l'anti-
lope.
'I
♦ Beaucoup de mélanges de couleurs,
contrastantes (style mi-partie), mais aus* j
si une tendance très nette à ne juxtapo-
ser que les différents tons d'une même
gamme, du plus sourd au plus acide,
surtout les violets et leurs dérivés. Dans
les lainages, beaucoup d'écossais, tra- j
vaillés en contraste.
Une nouveauté exquise le double man-
chon noué par un ruban de velours.
Feuilleton du «Figaro» du 18 Aoat 1988
(41)
là MA1EHQUE
ÏXPliRIfMCt
OM 10' ~~Q~
CHAPITRE XIII
On attaque
la maison du docteur
CSiiHe)
Je ne dormirai plus maintenant.
La cuisinière est en train de pré-
parer notre déjeuner. Allez toujours.
Vos réactions m'intéresseront.
Commençons par le commencement.
Sir John a pu attirer la mort sur lui
en allant seul voir ce qui se passait.
L'agent a vu ce que nous venons de
voir. Il fallait donc se débarrasser
de lui. (Le docteur voulut l'interrom-
pre, mais Selden continua.) Mme
Seaton a découvert la vérité, c'est
incontestable, ii fallait la réduire
au silence. Mais il y avait ce coffret
mystérieux que Sybil avait emporté
à Londres. Sybil m'a dit ne pas sa-
voir ce qu'il contenait. L' « Etre »,
pour une raison quelconque, a voulu
rentrer en possession de ce coffret.
Il a appelé Sybil, à ce qu'elle dit, et
COLLECTIONS
Fantaisie bien ordonnée
t Chez LUCIEN LELONG
Si l'on pouvait croire tarie la source de
l'inspiration actuelle au royaume de la
mode, la nouvelle collection de Lucien Le-
long nous offre son démenti magnifique.
Ici, point de rétrospectives plus ou moins
visibles, mais le souci d'une ligne pur
d'un style personnel et de ce détail soigné
et inédit qut signe la création d'un cou»
turier-né,
Les tailleurs nets et juvéniles, les man.
teaux ajustés adoptent souvent des ef-
fets de gilet soit de fourrure soit en ve-
lours. L'écossais en tons nouveaux tel ce
modèle en bleu et framboise et l'associa-
tion du lainage, et du velours en bandes
dégradées transforment l'apparence des
ensembles de jour. La fourrure, égale-
ment, joue un rôle de premier plan en
lanières, en incrustations, en doublure.
Des poches de renard ornent une robe,
des bandés d'astrakan se boutonnent sur
une jaquette, une veste de castor se trans-
forme en boléro* La silhouette d'après
midi est moulante, sinueuse. Les robes de
satin noir, colles de crêpe» s'agrémentent
de broderies pailletées, de jours à clair
sur la peau, d'empiècements de tulle trans-
parent,
Les jupes courtes, portent des plis plats
en groupes où de uns plissés et s'accom-
pagnent souvent de vestes classiques, ex.
trêmement chic lorsque cette formule est
présentée en lamé k fines rayures verti-
cales.
Pour le soir, le décolleté en cœur dé-
pourvu d'épaulettes, et les jupes larges
sont favoris. D'exquises robes de jeunes
filles en tulle, satin, mousseline, d'une
orfection rare tant dans leurs formes que
teurs coloris évoquent les héroïnes dé
Musset. Les longs et somptueux manteaux
du soir en velours, lamé ou faille cirée
qui recouvrent ces robes, achèvent ie ca-
ractère d'élégance distinguée qui caracté-
rise cette collection. ̃
Contre les grands froids, le bonnet
de renard.
Une tendance qui s'affirme
Chez ELISE MENNERET
Si la place de la taille est parfois ins-
table, aucun doute ne subsiste à ce sujet
̃~ohez-"Ell*e Mennoret. Robes du. _soir, du
jour et tailleurs offrent une silhouette
nouvelle haut des hanches étroitement
enserrées au-dessous d'un corsage flou,
dérobent la taille.
Cette collection est riche en tailleurs
du matin et d'après-midi et en manteaux
de coupe simple et nette par contre, dans
le détail, ils doivent à 1 imagination de
leur créatrice une verve bien parisienne.
Les teintes choisies par Elise Mcnneret
sont le noir, le gris fer, le bordeaux, le
corinthe et écaille cerise. Elle brode d'élé-
gantes robes noires, de cuivre, de cabo-
chons verts et roses elle emploie souvent
comme éléments décoratifs les découpes
incrustées, en cuir, en satin matelassé, en
tissu souligné d'une légère frange de sin-
ge, en fourrure. Robes de jour et robes du
soir offrent dans cette collection une loin-
taine réminiscence de l'austère style
moyen âgeux tempéré par des détails em-
pruntés à la somptuosité raffinée de la
Renaissance italienne.
̃ M. &•
La sobriété n'exclut pas
la personnalité
Rester sobre et apporter à un modèle une
originalité de bon aloi n'est pas sans diffi-
culté. Pour Ejad, c'est un jeu. qu'elle joue
avec un brio, un tact, un doigté d'artiste. Les
chapeaux qu'elle propose pour la saison pro-
chaine, qu ils soient de sport ou de ville,
émanent d'une même idée créatrice ligne
emboîtant la tête, derrière, puis projetée en
avant, en un mouvement rabattu et allongé.
Sur ce thème, elle a créé, en feutre, en ve-
lours, ou mH>artie fourrure, des chapeaux à
bord, de hauts toquets coniques, des tiares,
d'exquises coiffures fleurant le dix-huitiè-
me, charmantes sur une nuque aux cheveux
relevés. Ils s'illustrent d'épingles à cha-
peau précieuses, d'amusants motifs, en bro-
derie de perles mates, en fourrure incrustée,
en plumes de coq ou de pie, disposées en
touffes ou collées sur la pointe d'une calot-
te comme du chaume sur un toit. Couleurs
elle a apporté le coffret dans la
ruine.
Où voulez-vous en venir? de-
manda le docteur d'une voix rauque.
Suivez-moi. Mme James avait
ouvert ce coffret le soir du premier
assassinat, et elle a dit qu'il ne con-
tenait que des bagatelles. Mais l'as-
sassin risquerait-il de revenir pour
des bagatelles*?
Croyez-vous qu'il contenait une
espèce de djinn ou d'ogre, comme
dans les contes ? '?
Si incroyable et monstrueux
que cela paraisse, je pense avoir
trouvé la clef du mystère. C'est tout
ce que je vous dirai maintenant, doc-
teur, ou vous seriez capable de me
faire enfermer. Parlons d'autre chose
ou jouons aux cartes.
Selden refusa d'ajouter un seul
mot. L'arrivée du café et des œufs
au jambon leur fournit un autre
sujet de réflexions.
CHAPITRE XIV
La révélation de Selden
Lady Harman était fort troublée.
Réfléchissant aux événements de la
nuit, elle se demandait si elle avait
agi sagement. Le lendemain matin,
le maître d'hôtel, à demi-somnolent,
lui avait fait part de l'avertissement
de Selden et montré le browning
pour preuve de sa courageuse veil-
lée. Il aurait peut-être été plus pru-
dent, se disait-elle, de garder le pré-
cepteur fautif jusqu'à ce qu'elle pût
faire venir O'Connor de Londres.
VJMPLEUIi EN. AURIEKE
DANS LES MANTEAUX.ET LES ROBES D'APRES-MIDI
ECHOS
DES
Comtesse de S.«
dominantes noir, rouge ancien, cornaline
foncée blanc.
Ejad apporte à sa collection nombre d'idées
originales, mais sans jamais perdre de vue
qu'un chapeau doit avant tout rester parisien
et embellir la femme qu'il coiffe.
j, Mailles d'aujourd'hui >,
° Chez KOSTIO DE WAR
Le tricot a depuis longtemps conquis ses
titres de noblesse, et son élégance ne fait
que croître lorsqu'il est traité par Kostio
de War. ̃̃̃: T*
Sa dernière collection d'automne offre
le choix le plus complet de vêtements cro-
chetés, tricotés, tissés, avec des fils de
laine, de cuivre, d'argent ou d'or.
Les Classiques tailleurs du matin sont
traités en effets chinés, rayés de stries
tricolores et adoptent la veste courte, la
jupe droite qui tracent une silhouette fine.
De subtiles alliances de tons, gris et
cyclamen, canelle et bleu, rose et marron,
sont employés pour les costumes accom-
pagnés d'écharpes et de gants du ton le
plus clair.
Les robes d'après-midi, en lacet, en soie,
en chenille, offrent fréquemment aux cor-
sages leurs empiècements ajourés et se
portent avec de hautes ceintures formant
corselet.
De longues capes et des vestes tuniques
forment souvent ensemble avec les robes
et se complètent d'un petit chapeau ama-
zone ou d'un toquet emplumé.
Pour -le soir, les robes de sirènes en fils
de métal précieux et les longs fourreaux
en filet posés sur des fonds de lamé cou-
leur de source, concurrencent la robe prin-
cesse en chenille de velours ajourée sur un
dessous de satin. Evocatrices des robes de
fées, tissées de rayons de lune, ces four-
reaux et leurs capes scintillantes mettent
en valeur la ligne d'un beau corps, en sou-
lignant par une bande en relief la carrure
des épaules.
Achevant cette collection de conforta-
bles pelisses de mouton blanc doublées et
lisérées de cuir rouge, apportent leurs no-
tes de seyante tradition roumaine aux
plus parisiennes des créations.
Chez EJAD
MEMENTO
LUCIEN LELONG, 16, avenue Matignon.
KOSTIO DE WAR, tricots de haut luxe,
16, rue Jean-Goujon.
ELISE MENNERET, 23, rue Quentin-Bau-
chart.
EJAD, 19, rue Cambon.
Quant à son fils William, il était
de mauvaise humeur et agacé parce
qu'il avait affreusement peur. Une
conversation avec le maître d'hôtel
lui avait rappelé que le dernier ba-
ronet avait été assassiné dans cette
maison et que l'assassin courait tou-
jours. Il s'était attaché à son indul-
gent précepteur et, faute de sens
moral, ne considérait pas l'épisode
comme crime abominable, les pires
présomptions pussent-elles être en-
visagées.
La neige tombait toujours. Elle
avait complètement recouvert les
empreintes de pas autour de la mai-
son. Lady Harman envoya un mes-
sage téléphonique à O'Connor, lui
demandant de venir tout de suite, et
l'homme d'affaires le reçut en même
temps qu'un autre de Selden.
Après le petit déjeuner, lady Har-
man, voulant se donner des forces
pour l'entrevue qu'elle devait avoir
avec Sybil, avala un bon verre de
gin, sa boisson préférée, puis fit
venir la fillette.
Une bonne correction eût été na-
turellement la meilleure façon de
punir, mais l'avertissement de Selden
avait porté ses fruits. La fillette avait
déjà un fort rhume de cerveau. Elle
entra d'un air de bravade et parfai-
tement maîtresse d'elle-même. L'in-
terrogatoire commença.
-r~ Avez-vous quelque explication
à me donner à propos de votre hon-
teuse conduite ? 7
Aucune, répondit Sybil avec
calme.
M.deK.
Comtesse de S.
♦ Mélange de poudre étudié
spécialement suivant te teint de
chaque femme.
Un produit spécial pour le
nettoyage profond des peaux
grasses.
♦ Un lait de beauté, d base
d'amandes, d'une action astrin-
gente, excellent comme base de
maquillage pour tes peaux dont
les pores sont dilatés par l'em-
ploi de corps très gras utilisés
pendant ta durée des bains de
soleil.
Une pommade blanche adou-
cissante, qui s'applique sur tes
lèvres avant ta bâton de rouge.
Un rouge pour les lèvres
d'une teinte qui convient parfai-
tement aux femmes d'un cer-
tain dge qui cherchent une
nuance discrète et allant avec
presque toutes les tonalités de
robes.
♦ Une nouveauté, un crayon
pour les lèvres, contenu dans un
étui où se trouve ménagé un mi-
nuscule compartiment, destiné à
recevoir un petit tampon imbi-
bé de parfum, ce parfum embau-
me le crayon et te sac.
♦ Une crème extrêmement fine,
qui convient â tous les teintsi
Spécialement préparée pour tes
Ne soyez pas insolente. Vous
m'êtes confiée. Je suis responsable
de vous. Que faisiez-vous dans la
chambre de M. Selden ?
Vous ferez mieux de l'interro-
ger, lui, lady Harman.
Sybil avait résolu de ne rien dire
concernant sa sortie nocturne.
Répondez à ma question, Sybil.
(Lady Harman sentait ses mains lui
démanger, elle aurait voulu pouvoir
gifler Sybil.) Il s'agit sans doute, de
quelque amourette clandestine. De-
puis combien de temps ça dure-t-il ?
Le visage de Sybil s'empourpra et
les larmes lui montèrent aux yeux,
mais c'étaient des larmes de colère.
Elle savait que Selden ne permettrait
jamais qu'on insinuât pareille chose.
Vous vous trompez complète-
ment, dit-elle avec fermeté. M. Sel-
den n'est pas un précepteur, comme
vous le croyez. C'est un détective de
Scotland Yard, qui recherche l'as-
sassin de mon oncle.
La brave dame chancela de stu-
peur.
Un détective Qu'est-ce que
vous chantez là ? s'exclama-t-elle.
Vous n'avez qu'à vous rensei-
gner; continua Sybil. M. O'Connor le
sait très bien, et Jack aussi. Je veux
dire M. Hartléy.
Prétendez-vous dire qu'il jouait
la comédie chez moi ?
Il était ici comme précepteur,
mais c'était dans votre intérêt. Il
craignait que vous et votre fils ne
subissiez le même sort que mon on-
peaux grasses et normales elle
est complément absorbée par
l'épiderme et rend la peau mate
et lisse.
♦ Une crème, préparée suivant
une vieille formule russe, pour
blanchir les teints hâlés et at-
ténuer les taches de rousseur.
Cette crème s'étend par tapote-
ments sur ta peau, le soir avant
de se coucher, et se garde toute
la nuit.
♦ Une eau extrêmement adou-
cissante, s'emploie avec succès,
contre les dartres, les gerçures,
les rougeurs et le hâle, elle est
à base d'eau minérale naturelle
et de sucs de fleurs.
RAJEUNIR
Vous rajeunirez de dix ans, si
vous faites disparaître l'empâte-
ment graisseux qui alourdit votre
silhouette. Grâce à Sculpta, com-
presse de sel, pratiquement inusa-
le, vous pouvez maigrir de la par-
tie de votre corps que vous sou-
haitez. En dix minutes, vous per-
drez trois cents grammes en un
mois, par des applications succes-
sives, vous demodèlerez votre sil-
houette. Démonstrations gratuites
à la pharmacie Gremy, 20, rue des
Martyrs, et à Sculpta, 58, rue de
l'Aqueduc. En vente dans toutes les
bonnes pharmacies.
cle. Il ne voulait pas qu'on connût
son identité.
Et vous le saviez et ne me
l'avez pas dit. Mais ceci n'explique
pas votre conduite.
M. Selden est un homme d'hon-
neur. Je causais seulement avec lui.
Làdy Harman était troublée et ef-
frayée, car ce que disait Sybil s'âc-
cordait avec l'avertissement donné
au maître d'hôtel.
Retournez dans votre chambre
et restez-y. Je vais faire venir ce
M. Selden. En attendant, la femme de
charge s'occupera de vous.
Après le départ de Sybil, escortée
de Mme Simmons, James, le maître
d'hôtel, et le valet de pied voulu-
rent tous les deux obtenir leur congé
immédiat. Lady Harman menaça,
injuria et, finalement, essaya de per-
suader James de rester en augmen-
tant ses gages, mais il fut irréducti-
ble. Il avait déjà entendu raconter
par les jardiniers d'étranges histoi-
res à propos du domaine, et les évé-
nements de la nuit, comme il disait,
étaient « le comble ». Il était trop
âgé pour se colleter avec des assas-
sins qui vous sautait dessus dans
l'obscurité et vous étranglait bel et
bien Il connaissait ses droits, assu-
rait-il Voilà trente ans qu'il servait
comme maitre d'hôtel dans les meil-
leures familles.
Lady Harman, qui n'avait jamais
employé que des bonnes à tout faire,
fut accablée par tant de grandilo-
quence. Elle céda. Sir William parut
MALBOROUGH
Depuis plus de vingt ans ha-
bille les lectrices du Figaro.
C'est In maison de confiance qui,
seule à Paris,
permet à tout»
femme élé-
gante et pra-
tique d'itn
habillée a u •
t lient tjuement
par la qrandt
couture, eant
dépenser plu»
que dans la
vetite maison
Dès mainte-
nant, les tout
fermera modè-
les d'été et
d' automne e
pour la ville,
le soir, les
bridges et
cocktails er
•obes, tailleurs
et manteaux.
Le meilleur
accueil est tou
jour» rèsetot
aux lectrices
du Figaro et
une remise de
10 leur est
consentie.
Salons deVA* non ""tf0"»
oente, B9, rue «• ™"W »$̃»
Saint-Lazare. (Aocenwur)
«Ni UNE VERITABLE «̃̃ «-
INDÉFRISABLE GASTON
avec les Sachets GASTON et l'Eau Bleue de GASTON donne
toujours satisfaction. Pour les cheveux fragiles ou décolorés,
exigez le Lait Bleuté de GASTON. REFUSEZ LES IMITATIONS
ensuite dans une colère que l'alcool
n'avait fait qu'exagérer.
Il faut fiche le camp de ce sacré
patelin, m'man. On n'aurait pas dû
venir, je l'ai toujours dit. Mais tu
voulais fréquenter la haute et y faire
florès.
C'est pour toi, William.
Eh bien, c'est pour moi que
nous allons faire nos paquets et filer
à Londres, ricana-t-il. Et le plus tôt
possible.
O'Connor arriva par l'express.
Son auto fit difficilement, à travers
la neige épaisse, le trajet jusqu'à
Lydford, où Selden et le docteur
l'attendaient. Il écouta leur histoire
avec Un intérêt passionné et exa-
mina le nouveau carreau que le vi-
trier venait de poser. =
Il faut que tout le monde parte
pour Londres, déclara-t-il avec in-
sistance. J'ai vu Jack hier soir. Il est
furieux, parce que Sybil ne lui a pas
écrit, et qu'il n'a rien reçu de toi.
Je crois qu'il aurait voulu m'accom-
pagner aujourd'hui.
Les lettres de Sybil ont sans
doute été ouvertes et détruites, dit
sèchement Selden. Moi* je n'ai pas eu
le temps d'écrire.
Mais, dit le docteur, mainte-
nant qu'il existe un être palpable,
pouvant s'attaquer aux gens, vous
allez certainement lui faire la chasse.
Selden montra la neige
On verra ses traces partout. Ce
sera facile de le suivre, n'est-ce pas 1
Que voulez-vous dire ? demanda
le docteur Hughes, intrigué.
JEUDI
18 AOUT 1938
VOICI L'ÉTÉ
SONGEZ
A VOTRE EPIDERME
L'huile Phébus n° 829, qui pré-
serve des coups de soleil et active
la pigmentation.
Crème Phébus n" 292 qui, en cas
de brûlure, enlève la douleur cui-
sante et reconstitue l'épiderme.
Lotion Or ambrée n° 845, pour
brunir sans s'exposer au soleil.
KLYTIA
INSTITUT DE BEAUTE
26, Place Vendôme, Paris
Succursale à Vichy
6, jardin du Roi Albert-I"
1, passage Giloin.
Selden était un peu nerveux. Il
avait passé une nuit sans sommeil,
et quelque chose avait l'air de lui
peser lourdement sur l'esprit.
Supposez-vous un instant que
l'assaillant d'hier soir ferait la sot-
tise d'errer dans la forêt, laissant
des traces et risquant de mourir de
froid '? N'oubliez pas qu'il a déjà
été une fois à Londres, si nous ad-
mettons que c'est lui le meurtrier de
Mme Seaton.
O'Connor prit un air gravé.
Je comprends ce que tu veux
dire, Dick. Nous faisons le projet,
nous, de conduire la famille à Lon-
dres pour la mettre en sûreté et tu
crois, toi, que l'assassin y est peut-
être déjà.
-Je vais vous dire ce que je pense,
dit Selden, se laissant aller soudain
aux confidences. Je crois qu'il est
venu ici chercher ce coffret. Pour-
quoi, je ne le sais pas. La forêt n'est
guère agréable à cette époque. Il s'est
servi de l'étrange influence qu'il
possède sur Sybil pour l'obliger à le
lui apporter. S'en étant emparé, il,
s'est dirigé vers Lydford. Dans un
accès de colère, et c'est une in-
dication à ne pas négliger, il s'est
attaqué à cette maison, puis il est
reparti. Mais pas dans la forêt. Et
notre tâche sera mille fois plus dure
à Londres.
(A suivre.) Walter S. Masterman.
Traduction de H. Fauconnim
Archambault et G. Gilbert.
WlQpyriQhi toi) Wnnei S M
CE QUE -j
NOUS APPORTÉ!
LA
MODE
D'AUTOMNE
♦ Peu de changement dane la forme
et la longueur des jupes, de même que i
dans la coupe des boléros, mantelets, ja-
quettes ajustées, manteaux vagues, redin-
gotes, capes.
Cependant on note une légère tendan-
ce à étoffer les épaules, et une prédomi- j
nance du grand manteau vague.
♦ Beaucoup d'effets de blousants j
étendus aux robes, aux vestes et aux j
manteaux,
Un nouveau venu qui prend une gran- j
de place dans les ensembles le blouson
du jour et même du soir. En toutes sor- j
tes de tissus, et parfois même tout en
fourrure plate,
♦ A la silhouette blousante s'oppose
cependant une silhouette en diabolo i
avec corselet très ajusté, assez montant, j
♦ La taille, moins hésitante que le j
printemps dernier, se fixe à sa place
normale. Dans les robes du soir elle a
cependant tendance à s'élever dans un
mouvement qui rappelle le Directoire.
Dans la robe de style proprement dite
on remarque la suppression des effets de
fourreau sous une jupe transparente, en
faveur des jupes larges mais opaques
(satins, moires, taffetas, etc.) ou gon.
fiées de plusieurs jupons légers (tulles.,
dentelles, etc.). j
♦ Dans l'ensemble de la mode, une
influence 1900 qui se manifeste par des
lignes, des choix de tissus et de couleurs,
et des accessoires. Au compte de cette '1
influence il faut mettre les cols très mon- j
tants des blouses et des robes, le mou.'
vement ascendant des cols de manteaux,
le tissu ou la fourrure ayant tendance à
envahir ce que la chevelure relevée j
vient à peine de libérer.
♦ Généralisation des décolletés en
corbeilles sans épaulettes, et apparition
d'un décolleté Renaissance ne dégageant
que la gorge et plus du tout le dos.
♦ Une tendance à répéter l'ampleur
en arrière dans les silhouettes du jour
aussi bien que du soir notamment
sous forme de plis Watteau, interprétés
quelquefois en godets.
♦- =Dan#- 1er tissTOf*1}c«B«wtrp*iai^s**1iWp*-]
leurs, unis, imprimés, façonnée. Velours
de laine, duvetine donnant l'impression
du daim, velours de soie imitant l'anti-
lope.
'I
♦ Beaucoup de mélanges de couleurs,
contrastantes (style mi-partie), mais aus* j
si une tendance très nette à ne juxtapo-
ser que les différents tons d'une même
gamme, du plus sourd au plus acide,
surtout les violets et leurs dérivés. Dans
les lainages, beaucoup d'écossais, tra- j
vaillés en contraste.
Une nouveauté exquise le double man-
chon noué par un ruban de velours.
Feuilleton du «Figaro» du 18 Aoat 1988
(41)
là MA1EHQUE
ÏXPliRIfMCt
OM 10' ~~Q~
CHAPITRE XIII
On attaque
la maison du docteur
CSiiHe)
Je ne dormirai plus maintenant.
La cuisinière est en train de pré-
parer notre déjeuner. Allez toujours.
Vos réactions m'intéresseront.
Commençons par le commencement.
Sir John a pu attirer la mort sur lui
en allant seul voir ce qui se passait.
L'agent a vu ce que nous venons de
voir. Il fallait donc se débarrasser
de lui. (Le docteur voulut l'interrom-
pre, mais Selden continua.) Mme
Seaton a découvert la vérité, c'est
incontestable, ii fallait la réduire
au silence. Mais il y avait ce coffret
mystérieux que Sybil avait emporté
à Londres. Sybil m'a dit ne pas sa-
voir ce qu'il contenait. L' « Etre »,
pour une raison quelconque, a voulu
rentrer en possession de ce coffret.
Il a appelé Sybil, à ce qu'elle dit, et
COLLECTIONS
Fantaisie bien ordonnée
t Chez LUCIEN LELONG
Si l'on pouvait croire tarie la source de
l'inspiration actuelle au royaume de la
mode, la nouvelle collection de Lucien Le-
long nous offre son démenti magnifique.
Ici, point de rétrospectives plus ou moins
visibles, mais le souci d'une ligne pur
d'un style personnel et de ce détail soigné
et inédit qut signe la création d'un cou»
turier-né,
Les tailleurs nets et juvéniles, les man.
teaux ajustés adoptent souvent des ef-
fets de gilet soit de fourrure soit en ve-
lours. L'écossais en tons nouveaux tel ce
modèle en bleu et framboise et l'associa-
tion du lainage, et du velours en bandes
dégradées transforment l'apparence des
ensembles de jour. La fourrure, égale-
ment, joue un rôle de premier plan en
lanières, en incrustations, en doublure.
Des poches de renard ornent une robe,
des bandés d'astrakan se boutonnent sur
une jaquette, une veste de castor se trans-
forme en boléro* La silhouette d'après
midi est moulante, sinueuse. Les robes de
satin noir, colles de crêpe» s'agrémentent
de broderies pailletées, de jours à clair
sur la peau, d'empiècements de tulle trans-
parent,
Les jupes courtes, portent des plis plats
en groupes où de uns plissés et s'accom-
pagnent souvent de vestes classiques, ex.
trêmement chic lorsque cette formule est
présentée en lamé k fines rayures verti-
cales.
Pour le soir, le décolleté en cœur dé-
pourvu d'épaulettes, et les jupes larges
sont favoris. D'exquises robes de jeunes
filles en tulle, satin, mousseline, d'une
orfection rare tant dans leurs formes que
teurs coloris évoquent les héroïnes dé
Musset. Les longs et somptueux manteaux
du soir en velours, lamé ou faille cirée
qui recouvrent ces robes, achèvent ie ca-
ractère d'élégance distinguée qui caracté-
rise cette collection. ̃
Contre les grands froids, le bonnet
de renard.
Une tendance qui s'affirme
Chez ELISE MENNERET
Si la place de la taille est parfois ins-
table, aucun doute ne subsiste à ce sujet
̃~ohez-"Ell*e Mennoret. Robes du. _soir, du
jour et tailleurs offrent une silhouette
nouvelle haut des hanches étroitement
enserrées au-dessous d'un corsage flou,
dérobent la taille.
Cette collection est riche en tailleurs
du matin et d'après-midi et en manteaux
de coupe simple et nette par contre, dans
le détail, ils doivent à 1 imagination de
leur créatrice une verve bien parisienne.
Les teintes choisies par Elise Mcnneret
sont le noir, le gris fer, le bordeaux, le
corinthe et écaille cerise. Elle brode d'élé-
gantes robes noires, de cuivre, de cabo-
chons verts et roses elle emploie souvent
comme éléments décoratifs les découpes
incrustées, en cuir, en satin matelassé, en
tissu souligné d'une légère frange de sin-
ge, en fourrure. Robes de jour et robes du
soir offrent dans cette collection une loin-
taine réminiscence de l'austère style
moyen âgeux tempéré par des détails em-
pruntés à la somptuosité raffinée de la
Renaissance italienne.
̃ M. &•
La sobriété n'exclut pas
la personnalité
Rester sobre et apporter à un modèle une
originalité de bon aloi n'est pas sans diffi-
culté. Pour Ejad, c'est un jeu. qu'elle joue
avec un brio, un tact, un doigté d'artiste. Les
chapeaux qu'elle propose pour la saison pro-
chaine, qu ils soient de sport ou de ville,
émanent d'une même idée créatrice ligne
emboîtant la tête, derrière, puis projetée en
avant, en un mouvement rabattu et allongé.
Sur ce thème, elle a créé, en feutre, en ve-
lours, ou mH>artie fourrure, des chapeaux à
bord, de hauts toquets coniques, des tiares,
d'exquises coiffures fleurant le dix-huitiè-
me, charmantes sur une nuque aux cheveux
relevés. Ils s'illustrent d'épingles à cha-
peau précieuses, d'amusants motifs, en bro-
derie de perles mates, en fourrure incrustée,
en plumes de coq ou de pie, disposées en
touffes ou collées sur la pointe d'une calot-
te comme du chaume sur un toit. Couleurs
elle a apporté le coffret dans la
ruine.
Où voulez-vous en venir? de-
manda le docteur d'une voix rauque.
Suivez-moi. Mme James avait
ouvert ce coffret le soir du premier
assassinat, et elle a dit qu'il ne con-
tenait que des bagatelles. Mais l'as-
sassin risquerait-il de revenir pour
des bagatelles*?
Croyez-vous qu'il contenait une
espèce de djinn ou d'ogre, comme
dans les contes ? '?
Si incroyable et monstrueux
que cela paraisse, je pense avoir
trouvé la clef du mystère. C'est tout
ce que je vous dirai maintenant, doc-
teur, ou vous seriez capable de me
faire enfermer. Parlons d'autre chose
ou jouons aux cartes.
Selden refusa d'ajouter un seul
mot. L'arrivée du café et des œufs
au jambon leur fournit un autre
sujet de réflexions.
CHAPITRE XIV
La révélation de Selden
Lady Harman était fort troublée.
Réfléchissant aux événements de la
nuit, elle se demandait si elle avait
agi sagement. Le lendemain matin,
le maître d'hôtel, à demi-somnolent,
lui avait fait part de l'avertissement
de Selden et montré le browning
pour preuve de sa courageuse veil-
lée. Il aurait peut-être été plus pru-
dent, se disait-elle, de garder le pré-
cepteur fautif jusqu'à ce qu'elle pût
faire venir O'Connor de Londres.
VJMPLEUIi EN. AURIEKE
DANS LES MANTEAUX.ET LES ROBES D'APRES-MIDI
ECHOS
DES
Comtesse de S.«
dominantes noir, rouge ancien, cornaline
foncée blanc.
Ejad apporte à sa collection nombre d'idées
originales, mais sans jamais perdre de vue
qu'un chapeau doit avant tout rester parisien
et embellir la femme qu'il coiffe.
j, Mailles d'aujourd'hui >,
° Chez KOSTIO DE WAR
Le tricot a depuis longtemps conquis ses
titres de noblesse, et son élégance ne fait
que croître lorsqu'il est traité par Kostio
de War. ̃̃̃: T*
Sa dernière collection d'automne offre
le choix le plus complet de vêtements cro-
chetés, tricotés, tissés, avec des fils de
laine, de cuivre, d'argent ou d'or.
Les Classiques tailleurs du matin sont
traités en effets chinés, rayés de stries
tricolores et adoptent la veste courte, la
jupe droite qui tracent une silhouette fine.
De subtiles alliances de tons, gris et
cyclamen, canelle et bleu, rose et marron,
sont employés pour les costumes accom-
pagnés d'écharpes et de gants du ton le
plus clair.
Les robes d'après-midi, en lacet, en soie,
en chenille, offrent fréquemment aux cor-
sages leurs empiècements ajourés et se
portent avec de hautes ceintures formant
corselet.
De longues capes et des vestes tuniques
forment souvent ensemble avec les robes
et se complètent d'un petit chapeau ama-
zone ou d'un toquet emplumé.
Pour -le soir, les robes de sirènes en fils
de métal précieux et les longs fourreaux
en filet posés sur des fonds de lamé cou-
leur de source, concurrencent la robe prin-
cesse en chenille de velours ajourée sur un
dessous de satin. Evocatrices des robes de
fées, tissées de rayons de lune, ces four-
reaux et leurs capes scintillantes mettent
en valeur la ligne d'un beau corps, en sou-
lignant par une bande en relief la carrure
des épaules.
Achevant cette collection de conforta-
bles pelisses de mouton blanc doublées et
lisérées de cuir rouge, apportent leurs no-
tes de seyante tradition roumaine aux
plus parisiennes des créations.
Chez EJAD
MEMENTO
LUCIEN LELONG, 16, avenue Matignon.
KOSTIO DE WAR, tricots de haut luxe,
16, rue Jean-Goujon.
ELISE MENNERET, 23, rue Quentin-Bau-
chart.
EJAD, 19, rue Cambon.
Quant à son fils William, il était
de mauvaise humeur et agacé parce
qu'il avait affreusement peur. Une
conversation avec le maître d'hôtel
lui avait rappelé que le dernier ba-
ronet avait été assassiné dans cette
maison et que l'assassin courait tou-
jours. Il s'était attaché à son indul-
gent précepteur et, faute de sens
moral, ne considérait pas l'épisode
comme crime abominable, les pires
présomptions pussent-elles être en-
visagées.
La neige tombait toujours. Elle
avait complètement recouvert les
empreintes de pas autour de la mai-
son. Lady Harman envoya un mes-
sage téléphonique à O'Connor, lui
demandant de venir tout de suite, et
l'homme d'affaires le reçut en même
temps qu'un autre de Selden.
Après le petit déjeuner, lady Har-
man, voulant se donner des forces
pour l'entrevue qu'elle devait avoir
avec Sybil, avala un bon verre de
gin, sa boisson préférée, puis fit
venir la fillette.
Une bonne correction eût été na-
turellement la meilleure façon de
punir, mais l'avertissement de Selden
avait porté ses fruits. La fillette avait
déjà un fort rhume de cerveau. Elle
entra d'un air de bravade et parfai-
tement maîtresse d'elle-même. L'in-
terrogatoire commença.
-r~ Avez-vous quelque explication
à me donner à propos de votre hon-
teuse conduite ? 7
Aucune, répondit Sybil avec
calme.
M.deK.
Comtesse de S.
♦ Mélange de poudre étudié
spécialement suivant te teint de
chaque femme.
Un produit spécial pour le
nettoyage profond des peaux
grasses.
♦ Un lait de beauté, d base
d'amandes, d'une action astrin-
gente, excellent comme base de
maquillage pour tes peaux dont
les pores sont dilatés par l'em-
ploi de corps très gras utilisés
pendant ta durée des bains de
soleil.
Une pommade blanche adou-
cissante, qui s'applique sur tes
lèvres avant ta bâton de rouge.
Un rouge pour les lèvres
d'une teinte qui convient parfai-
tement aux femmes d'un cer-
tain dge qui cherchent une
nuance discrète et allant avec
presque toutes les tonalités de
robes.
♦ Une nouveauté, un crayon
pour les lèvres, contenu dans un
étui où se trouve ménagé un mi-
nuscule compartiment, destiné à
recevoir un petit tampon imbi-
bé de parfum, ce parfum embau-
me le crayon et te sac.
♦ Une crème extrêmement fine,
qui convient â tous les teintsi
Spécialement préparée pour tes
Ne soyez pas insolente. Vous
m'êtes confiée. Je suis responsable
de vous. Que faisiez-vous dans la
chambre de M. Selden ?
Vous ferez mieux de l'interro-
ger, lui, lady Harman.
Sybil avait résolu de ne rien dire
concernant sa sortie nocturne.
Répondez à ma question, Sybil.
(Lady Harman sentait ses mains lui
démanger, elle aurait voulu pouvoir
gifler Sybil.) Il s'agit sans doute, de
quelque amourette clandestine. De-
puis combien de temps ça dure-t-il ?
Le visage de Sybil s'empourpra et
les larmes lui montèrent aux yeux,
mais c'étaient des larmes de colère.
Elle savait que Selden ne permettrait
jamais qu'on insinuât pareille chose.
Vous vous trompez complète-
ment, dit-elle avec fermeté. M. Sel-
den n'est pas un précepteur, comme
vous le croyez. C'est un détective de
Scotland Yard, qui recherche l'as-
sassin de mon oncle.
La brave dame chancela de stu-
peur.
Un détective Qu'est-ce que
vous chantez là ? s'exclama-t-elle.
Vous n'avez qu'à vous rensei-
gner; continua Sybil. M. O'Connor le
sait très bien, et Jack aussi. Je veux
dire M. Hartléy.
Prétendez-vous dire qu'il jouait
la comédie chez moi ?
Il était ici comme précepteur,
mais c'était dans votre intérêt. Il
craignait que vous et votre fils ne
subissiez le même sort que mon on-
peaux grasses et normales elle
est complément absorbée par
l'épiderme et rend la peau mate
et lisse.
♦ Une crème, préparée suivant
une vieille formule russe, pour
blanchir les teints hâlés et at-
ténuer les taches de rousseur.
Cette crème s'étend par tapote-
ments sur ta peau, le soir avant
de se coucher, et se garde toute
la nuit.
♦ Une eau extrêmement adou-
cissante, s'emploie avec succès,
contre les dartres, les gerçures,
les rougeurs et le hâle, elle est
à base d'eau minérale naturelle
et de sucs de fleurs.
RAJEUNIR
Vous rajeunirez de dix ans, si
vous faites disparaître l'empâte-
ment graisseux qui alourdit votre
silhouette. Grâce à Sculpta, com-
presse de sel, pratiquement inusa-
le, vous pouvez maigrir de la par-
tie de votre corps que vous sou-
haitez. En dix minutes, vous per-
drez trois cents grammes en un
mois, par des applications succes-
sives, vous demodèlerez votre sil-
houette. Démonstrations gratuites
à la pharmacie Gremy, 20, rue des
Martyrs, et à Sculpta, 58, rue de
l'Aqueduc. En vente dans toutes les
bonnes pharmacies.
cle. Il ne voulait pas qu'on connût
son identité.
Et vous le saviez et ne me
l'avez pas dit. Mais ceci n'explique
pas votre conduite.
M. Selden est un homme d'hon-
neur. Je causais seulement avec lui.
Làdy Harman était troublée et ef-
frayée, car ce que disait Sybil s'âc-
cordait avec l'avertissement donné
au maître d'hôtel.
Retournez dans votre chambre
et restez-y. Je vais faire venir ce
M. Selden. En attendant, la femme de
charge s'occupera de vous.
Après le départ de Sybil, escortée
de Mme Simmons, James, le maître
d'hôtel, et le valet de pied voulu-
rent tous les deux obtenir leur congé
immédiat. Lady Harman menaça,
injuria et, finalement, essaya de per-
suader James de rester en augmen-
tant ses gages, mais il fut irréducti-
ble. Il avait déjà entendu raconter
par les jardiniers d'étranges histoi-
res à propos du domaine, et les évé-
nements de la nuit, comme il disait,
étaient « le comble ». Il était trop
âgé pour se colleter avec des assas-
sins qui vous sautait dessus dans
l'obscurité et vous étranglait bel et
bien Il connaissait ses droits, assu-
rait-il Voilà trente ans qu'il servait
comme maitre d'hôtel dans les meil-
leures familles.
Lady Harman, qui n'avait jamais
employé que des bonnes à tout faire,
fut accablée par tant de grandilo-
quence. Elle céda. Sir William parut
MALBOROUGH
Depuis plus de vingt ans ha-
bille les lectrices du Figaro.
C'est In maison de confiance qui,
seule à Paris,
permet à tout»
femme élé-
gante et pra-
tique d'itn
habillée a u •
t lient tjuement
par la qrandt
couture, eant
dépenser plu»
que dans la
vetite maison
Dès mainte-
nant, les tout
fermera modè-
les d'été et
d' automne e
pour la ville,
le soir, les
bridges et
cocktails er
•obes, tailleurs
et manteaux.
Le meilleur
accueil est tou
jour» rèsetot
aux lectrices
du Figaro et
une remise de
10 leur est
consentie.
Salons deVA* non ""tf0"»
oente, B9, rue «• ™"W »$̃»
Saint-Lazare. (Aocenwur)
«Ni UNE VERITABLE «̃̃ «-
INDÉFRISABLE GASTON
avec les Sachets GASTON et l'Eau Bleue de GASTON donne
toujours satisfaction. Pour les cheveux fragiles ou décolorés,
exigez le Lait Bleuté de GASTON. REFUSEZ LES IMITATIONS
ensuite dans une colère que l'alcool
n'avait fait qu'exagérer.
Il faut fiche le camp de ce sacré
patelin, m'man. On n'aurait pas dû
venir, je l'ai toujours dit. Mais tu
voulais fréquenter la haute et y faire
florès.
C'est pour toi, William.
Eh bien, c'est pour moi que
nous allons faire nos paquets et filer
à Londres, ricana-t-il. Et le plus tôt
possible.
O'Connor arriva par l'express.
Son auto fit difficilement, à travers
la neige épaisse, le trajet jusqu'à
Lydford, où Selden et le docteur
l'attendaient. Il écouta leur histoire
avec Un intérêt passionné et exa-
mina le nouveau carreau que le vi-
trier venait de poser. =
Il faut que tout le monde parte
pour Londres, déclara-t-il avec in-
sistance. J'ai vu Jack hier soir. Il est
furieux, parce que Sybil ne lui a pas
écrit, et qu'il n'a rien reçu de toi.
Je crois qu'il aurait voulu m'accom-
pagner aujourd'hui.
Les lettres de Sybil ont sans
doute été ouvertes et détruites, dit
sèchement Selden. Moi* je n'ai pas eu
le temps d'écrire.
Mais, dit le docteur, mainte-
nant qu'il existe un être palpable,
pouvant s'attaquer aux gens, vous
allez certainement lui faire la chasse.
Selden montra la neige
On verra ses traces partout. Ce
sera facile de le suivre, n'est-ce pas 1
Que voulez-vous dire ? demanda
le docteur Hughes, intrigué.
JEUDI
18 AOUT 1938
VOICI L'ÉTÉ
SONGEZ
A VOTRE EPIDERME
L'huile Phébus n° 829, qui pré-
serve des coups de soleil et active
la pigmentation.
Crème Phébus n" 292 qui, en cas
de brûlure, enlève la douleur cui-
sante et reconstitue l'épiderme.
Lotion Or ambrée n° 845, pour
brunir sans s'exposer au soleil.
KLYTIA
INSTITUT DE BEAUTE
26, Place Vendôme, Paris
Succursale à Vichy
6, jardin du Roi Albert-I"
1, passage Giloin.
Selden était un peu nerveux. Il
avait passé une nuit sans sommeil,
et quelque chose avait l'air de lui
peser lourdement sur l'esprit.
Supposez-vous un instant que
l'assaillant d'hier soir ferait la sot-
tise d'errer dans la forêt, laissant
des traces et risquant de mourir de
froid '? N'oubliez pas qu'il a déjà
été une fois à Londres, si nous ad-
mettons que c'est lui le meurtrier de
Mme Seaton.
O'Connor prit un air gravé.
Je comprends ce que tu veux
dire, Dick. Nous faisons le projet,
nous, de conduire la famille à Lon-
dres pour la mettre en sûreté et tu
crois, toi, que l'assassin y est peut-
être déjà.
-Je vais vous dire ce que je pense,
dit Selden, se laissant aller soudain
aux confidences. Je crois qu'il est
venu ici chercher ce coffret. Pour-
quoi, je ne le sais pas. La forêt n'est
guère agréable à cette époque. Il s'est
servi de l'étrange influence qu'il
possède sur Sybil pour l'obliger à le
lui apporter. S'en étant emparé, il,
s'est dirigé vers Lydford. Dans un
accès de colère, et c'est une in-
dication à ne pas négliger, il s'est
attaqué à cette maison, puis il est
reparti. Mais pas dans la forêt. Et
notre tâche sera mille fois plus dure
à Londres.
(A suivre.) Walter S. Masterman.
Traduction de H. Fauconnim
Archambault et G. Gilbert.
WlQpyriQhi toi) Wnnei S M
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