Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1937-12-29
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 décembre 1937 29 décembre 1937
Description : 1937/12/29 (Numéro 363). 1937/12/29 (Numéro 363).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k409718t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO CINEMA (Page 4)
LE TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Toujours froid, moins;
beau. couvert, brumeux un peu de neige. Vent
est modéré.
Température stationnaire (gelée). Maximum: 0°.
Manche. Même temps que dans la région
parisienne.
Sud-Ouest. Temps .très froid, peu nuageux,
se' couvrant. Vent est' modéré. Température sta-
tionnaire (forte gelée).
Sud-Est. Temps Instable, nuageux avec
éejaircies-, averses. Vent nord modéré puis fort.
Température stationnaire..
Alpes, Pyrénées. Temps moins beau, nuageux,
brumeux il basse altitude; un peu de neige. Tem-
pérature stationnaire et très basse (minima de
10 à 15).
LE BAROMÈTRE BOURSIER
40 Cme*
Le Gaulois
LyotJÉrAE ceox-cvbiamé parceux-lA, ME aojjuANT- des sors, bravant les méchant^'
i (JE UE rRESSEDEBIKE DE TOUT. DE PEUK D'ÊIKE OBIJGÉ C'EN PLEURER.
.•̃* BEAUMARCHAIS;'
MERCREDI AQ DECEMBRE 1937
N" 363 ;ZÎI 112» Année
LONDRES hésitant. BRUXELLES i
alourdi. XEW-YORK lourd.
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L'ESCROQUERIE
D'ARLES .1
n n'y a pas lieu de
s'émouvoir des calem-
^jjlË. bredaines qui se débi-
tent en ce moment au
congres communiste d'Arles. Car
on ne s'émeut pas de ce qui n'est
pas' sérieux. Ôiv la politique que
mèpent les dirigeants du parti
communiste n'est pas sérieuse, pas
plus que ne. sont sérieuses les phi-
lîppiques de M. Duclos ou les
homélies 4e Ml Thorez, fils du
peuple (comme M. Pierre Laval et
aussi; d'ailleurs, comme MM. Hit-
ler et Mussolini seul, M. Staline
est de souche aristocratique).
Gomment voulez-vous, en effet,
que l'on accorde le moindre crédit
d'attention à des hommes qui
osent déclarer que « l'U. R. S. S.
est le pays où se pratiquent les
élections les plus libres et les plus
démocratiques de la terre », qui
osent écrire, comme l'a fait M. Ca-
chin dans VHumûnité, que « par-
1er d'une prétendue aspiration de
L^_Jàtaline .à^Ja- .diptature personnelle
est une absurdité criante pour tout
homme averti, de bonne foi ou
simplement de pensée honnête »
et qui osent, à l'ouverture de leur
congrès, célébrer la quasi-divinité
i dé Staline par des litanies
Que les communistes aient une
doctrine révolutionnaire et qu'ils
cherchent à la faire triompher par
tous les moyens, c'est leur affaire.
Celle de leurs adversaires, qui
constituent la majorité écrasante
des Français, est de s'y opposer
par d'autres moyens. Chacun reste
libre dé combattre sous sa ban-
nière. Mais ce qui est inadmissible
et enlève nous le répétons >
tout sérieux à l'action commu-
niste, c'est ce travestissement,
̃ cette mascarade perpétuelle des
faits auxquels se livrent les hom-
mes de Moscou et qui prouvent
d'ailleurs le mépris dans lequel ils
tiennent ceux qu'ils', prétendent
« appeler à l'émancipation».
Les communistes se disent les
piliers de la majorité. La vérité
est que à la manière d'un can-
cer ils en sont depuis dix-huit
mois l'élément d'opposition le plus
perfide.- Ils n'ont cesse de harce-
ler, de gêner les ^Qipernenittits
issils de cette majorité par^ }eur
sprencliei'e démagogique en sa-
chant qu'ils le faisaient gratuite-
ment Actuellement, sur tous les
murs de France sont répandues
des affiches communistes qui dé-
rioriçént l'élévation des tarifs de
transport. Le parti veut bien pro-
fiter des commodités du pouvoir,
niais, vis-à-vis des « masses », il
fait en sorte :d'en fuir les respon-
sabilités gênantes.
tes communistes se préten-
dent pour les « petits ». et les
« moyens » contre les « ^ros ».
Or, il suffit de suivre de près leur
action pour savoir que chaque
fois qu'ils peuvent écraser des pe-
tits où des moyens commerçants
au profit des « potentats »
qu'ils font mine de combattre
ils s'en donnent à cœur joie.
A les entendre, les communistes
n'ont pas de plus ardent souci que
la défense nationale. Mais chacun
sait que s'ils n'ont pas pu mordre
sur l'armée, ce n est pas faute
d'avoir essayé et qu'en tout cas
la gestion actuelle de notre avia-
tion, qui a la réputation univer-
sellemerit établie d'être catastro-
phique (et a valu des remarques
assez pénibles de M- Chamberlain),
tient uniquement aux exigences
communistes.
''Ils se posent en gardiens de la
sécurité de l'Afrique du Nord. En
attendant, tout ce qui agit contre
nous dans cette région exploite le
beau- travail fait par eux.
Les communistes se font les re-
dresseurs de 'tort de notre diplo-
matie. Qu'on envoie donc M. Du-
clos ambassadeur à Londres ou à
Varsovie; M. Péri ministre à Bu-
carest ou à Belgrade et l'on verra
comme nos affaires s'arrangeront
vjte!
'Les communistes tendent la
main aux catholiques. Mais ils
obéissent à Moscou qui a détruit
le christianisme en Russie et s'il
ne tenait qu'à eux, ils nous lance-
raient dans cette Espagne rouge,
couverte de la poussière des égli-
ses et, des cendres du clergé.
Ils exaltent les valeurs intellec-
tuelles. Mais ils accusaient hier un
Maurice et un Louis de Broglie
d'être des oisifs parasitaires, alors
que seuls leurs bouviers travail-
laient
Ils n'ont que les mots « union »
et de redressement à la bouche
et cependant ils détraquent en ce
moment même, par cette recru-
descence intolérable de grèves, la
vie nationale.
Tout cela est incohérent, mais
néfaste.
Ce qui est triste, c'est que tant
de braves gens, soit par idéa-
lisme, soit par exaltation, soit
par- misère, soit par cette soif du
« nouveau » qui dessèche tant
d'âmes, se laissent prendre à ces
duperies stipendiées. Ce qui est
.plus, grave encore, c'est que les
soi-disant défenseurs d'une pré-
teridïie démocratie couvrent, sans
«réagir, une telle escroquerie.
Wladimiç «i'OrmôMon.
AU SÉNAT
~In -É*4~
DÉBATS POLITIQUES
à propos de ta discussion
du budget de la Justice
et de celui
des Affaires étrangères
Le Sénat a continué hier, de 9 heures du matin à 21 heures, la discus-
sion du budget (dépenses). Deux importants débats se aont:gréffés sur
l'examen des crédits M. Vincent Auriol, questionné sur la procédure et
les procédés de l'instruction dans les affaires judiciaires en cours, a couvert
les magistrats. Interrogé sur la politique étrangère, M. Yvon Delbos déclaré
que jamais le rayonnement de la France n'avait été plus grand en Europe
et dans le monde.
(Lire le compte rendu en cinquième page) •' • ̃̃̃̃•
A LA CHAMBRE" tH;I1
Tt.r-;r, )m'_ --r t ,,1 />'
Vote des crédits
supplémentaires
et du « remboursement des frais » pour les députés
A la Chambre, les crédits supplémentaires ont été .votés. Les députés
ont peu réagi aux interventions, pourtant bien émouvantes, de quelques •
députés dé droite signalant des pratiques peu constitutionnelles et une/
médiocre gestion financière. ̃
On a adopté des crédits pour les réfugiés espagnols et la politique de
non-intervention.
Malgré les sévérités de plusieurs membres de la droite pour les vire.
ments, la Chambre a accepté d'en payer les suites. «s s sont
Les ministres étaient absents. Les sous-secrétaire t e sont efforcés
de ne point se compromettre. <
Après déjeuner, les députés ont été unanimes à reconnaître l'insuf'fi--
sance de leurs traitements. Un remboursement de "frais mensuels de
600 francs leur permettra d'attendre une augmentation plus substantielle. ̃'•
(Lire le compte rendu en cinquième page)
EN PAGE 4
REALISME,
PAS MORT 1
Par FRANCIS CARGO
de l'Académie Goncourt
LES JOURS SE SUIVENT
LA MAISON 9'm$TE
Deux pièces aux murs de crépi
peint, iiii-péristyle avec sa fontaine
de nwrbre blanc ornée de statuettes
se dessinent peu à peu dans les fouil-
les entreprises sur le mont Palatin,
au lieu où se trouvait la maison
d'Auguste. Et comme pour chacune
de ces découvertes l'esprit accomplit
son Alan de rêverie sur le* passé. La
civilisation nous surprend toujours
sous cette forme familière et maté-
rielle. Nous croyons à la réalité du
poète y- peu près en tous' les temps,
mais nous nous figurons mal ce con-
fort aristocratique oa bourgeois à
trois siècles de distancé. Nous avons
la naïveté de penser que nous seuls
détenons lé progrès, alors que nous
sommes sans doute en régression.
Les maisons cellulaires d'aujour-
d'hui, prisons de verre et de chrome,
sont une pauvreté en comparaison
des demeures antiques. Nous avons
perdu la notion de l'espace et le sens
de l'harmonie véritable. L'Egypte, la
Grèce et Rome ont eu un goût mer-
veilleux de l'habitation. Mais elles
ont laissé se détruire la puissance
qui protégeait ces belles inclinations
individuelles.
La maison d'Auguste, toutefois, ne
devait pas afficher un luxe excessif,
car ce luxe eût été contraire à l'atti-
tude morale de son hôte. Ce fut,. Au-
guste, un monarque remarquable
mais bourgeois, ayant le goût de la
vie familiale, époux et père d'abord,
militaire par nécessité plus que par
passion. La belle statue qu'on voit
de sa personne au Vatican, oû il
gardé sur le bras gauche, par-dessus
sa cuirasse ciselée, la traine de son
manteau royal, cette statue repro-
duit un homme un peu lourd, bien
équilibré, sans emphase. A ses pieds
un petit génie s'accroche au pan de
sa robe. On reconnaît le sage,: le chef
prosaïque et ferme qui restaurera les
mœurs de sa patrie. Par une contra-
diction, plus apparente que pro-
fonde, entre la logique et le sort, le
régne de cet homme prosaïque fut
favorable aux poètes. La prose y dé-
chut, mais Horace et Virgile y rayon-
nérent. Cependant, les Romains ap-
prenaient qu'ils étaient. faits pour
gouverner le monde « Tu regere
imperio populos. »
Pourtant, cet empire romain, qui
ne fut jamais aussi grand, devait
s'affaiblir et disparaître. Quarante
ans seulement séparent la mort d'Au-
guste du règne de Néron. Il est vrai
qu'il faudra encore quatre siècles
avant que Rome ne devienne tout à
fait la chose des barbares mais qua-
tre siècles, ce n'est pas une éternité.
Et dans sa maison du mont Palatin
d'où il dominait Rome, Auguste pou-
vait penser qu'il avait construit un
empire pour une éternité.
Lorsque nous rencontrons les ves-
tiges d'une civilisation, le retour de
notre esprit sur ce que nous sommes
devrait nous conduire à l'humilité.
Nous nous enorgueillissons de bien
minces possessions et si la maison
d'Auguste ne contenait ni luminaire
féerique, ni téléphone, ni T. S. F.,
elle paraissait symboliser une puis-
sance et une perfection indestructir
blés. Le temps, l'orgueil, les passions,
les guerres, te relâchement de la foi
que de choses pour miner' un em-
pire Qu'il faudrait de sagesse, si
nous voulions vraiment durer. Mais
nous ne le voulons pas vraiment et
nous ne reconstruisons Ja maison
d'Auguste que pour, de nouveau, la
laisser détruire.
Guermante».-
LA MORT
DE MAURICE RAVEL
MAURICE RAVEL `
(Lire en deuxième page l'article
deROBERtlBmiSSÉL):
LONDRES
et ta reconnaissance
de l'Empire italien
(De notre correspondant particulier,,
par téléphone.)
Londres, 28 décembre.
L'intention du gouvernement hollan-
dais de proposer à la prochaine réunion
de l'Assemblée de Genève la reconnais-
sance de la conquête abyssine ne • sehi-
ble pas avoir été, reçue avec beaucoup
de faveur par les autres puissances du
groupe d'Oslo, auquel appartiennèiitjno-
tamment la. Belgique, la Suède et^le-Da-:
nemârli, si l'on en juge par certains
rapports qui sont parvenus à Londres
à la suite d'une • enquête que vient de
faire le Fqreign Office.
Le gouvernement britannique a été
également consulté, mais il aurait fait
savoir qu'une -telle proposition' devait
être ,soumise au préalable à l'examen
de l'Assemblée de la S. D. N. ̃̃II". y" i
quelque temps,- là Grande-Bretagne au-
rait répondu avec plus d'entljousiasmc;
à la suggestion hollandaise. Aujourd'hui
on pense qjue le moment "n'est pas -venu,
de faire des concessions à l'Italie. Tant
que>la propagande italienne en Proche-
Orient n'aura pas cessé, Londres fera, la
sourde oreille aux suggestions de cet
ordre- ̃
̃: Gérard Boutelleau.
iE JEUNE ROi PIERRE DE YOUGOSLAVIE.
1 ~RRE.- 1
.vient de présider, au palais royal de Belgrade," la traditionnelle fête des mères de famille. On voit ici le
souverain' distribuant des étrennes à ses petits' invités; au second plan (assises): la Reine Marie de Yougoslavie
et lot Princesse Olga, femme du Prince Paul, régent du royaume.
GREVE GENERALE
CE MATIN A PARIS
Le mouvement affecte
L'eau, le gaz, rélectricite, tes transports
en commun, les services de nettoiement
Les colis ''en souffrance- devant -une agence de transport.
Paris se trouve, ce matin, devant une situation exceptionnelle, qu'il est
permis de qualifier, d'intolérable. Là population est menacée d'être privée
d'eau, de gaz, d'électricité, de l'ensemble dés moyens de transport, enfin de
son service de nettoiement, par suite du despotisme syndical des extrémistes
qui ont déclenché une grève générale..
A l'heure où nous écrivons ces lignes, nous pensons que le gouverne-
ment, responsable- de l'ordre, prend des mesures pour pallier, dans toute
l'étendue dé son pouvoir, les risques graves qu'une. telle situation comporte
et sur lesquels il est superflu d'insister, Le fait même que la grève, soit
limitée, à, deux heures pour les hôpitaux montre quels graves problèmes elle
soulève, requérant une solution immédiate.
O(i- verra plus loin quels prétextes ;de solidarité et de revendications
sont invoqués par les meneurs. On faisait remarquer, cette nuit, dans les
milieux officieux; que la grève- générale des transports avait été annoncée
au sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil par M. Saint-Gcnest,
secrétaire du Syndicat des taxis de la région parisienne, qui rentre de Moscou
ou ila fait un assez long séjour.. •
Dans les heures présentes, une seule tâche s'impose aux ministres
responsables: garantir la tranquillité' publique,1 le ravitaillement. -la sécurité
comnrtïne. {Lire nos-informations en troisième page.)
..o~
M~o~~M~rD~~t/Ë~
Le cabinet Goga est constitué
Les membres du nouveau gouvernement ont prêté serment
Bucarpst, 28 décembre. Dans des
déclarations à là presse, M. Tataresco a
annoncé qu'il avait présenté au roi," à'
15 heures 30, la démission du cabinet.
« Le scrutin du 20 décembre, a-t-il
dit notamment, n'a pas donné- au gou-
vernement l'appui dont il avail be-
soin pour mener à bonne fin le vaste
programme de renouvellement sur la
base duquel il demandait la confian-
ce du pays. Bien qu'ayant une forte
majorité au Sénat, le gouvernement
ne peut pas s'appuyer sur mie majo-
rité libérale à la Chambre. »'
L'agence « Rador a annoncé peu de
temps après que M. Goga, président du
parti national-chrétien, avait été chargé
par le souverain de former un nouveau
cabinet.
La liste de ce nouveau cabinet a été;
connue à 17 heures. La voici
Présid. du Conseil: M. Octavïan Goga.
Affaires étrangères: M. Istrate MicèsGOv
Finances: M. Savou.
Industrie: M. Gigartu.
Instruction publique: > Jean Petrovici.
Culte:. M. Jean Lupas.'
Coopération: M. Stan Ghitzesco.
Travail: M. Georges Gouza.
Santé: M.Banu.
(Tous les ministres qui précèdent sont
membres 'du- parti nàlionaî^chrétiën:) ̃
Intérieur: M. Càlinesco (nat.-paysan).
Justice:' M; R. Mehèdjntï (nàt-paysan).
Communie. •* M. Potarca (nat.-pays'ari).
M.. Alexandre Couza, président' {ainsi
que'È. 'Gqya)\ du parti national-chré-
tien')- e'st' ministre sans portefeuille,'
chargé' spécialement de contrôler ̃ les.
aptes.,du;gofioernement..
Défense nationale: général J. Antonesco
Air et marine: M. Radou Irimesco.
De source gouvernementale,* on assure,
que le gouvernement ferait. de nouvelles
éleetio'iis générales après avoir dissous
la Chambre issue du scrutin du '20 dé-
cembre. '(// àuas.) ̃̃'
Une déclaration de M. Maniu
M. Jules Maniu, président du parti
national-paysan, a fait la déclaration
suivante à la presse
La formation du gouvernement Goga
est. une provocation directe à t'adresse
de la nation. C'est vouloir mépriser la
volonté nationale que de confier le pou-
voir à. un parti qui n'a pas réussi, mal-
gré la protection évidente du gouver-
nement libéral', à recueillir plus de
10 des suffrages exprimés. Le gou-
vernement Goga se présente comme un
gouvernement personnel d'allure anti-
parlementaire et anticonstitutionnelle.
Ceux qui connaissent tes convictions
antidémocratiques et réactionnaires de
M. Goga, son nationalisme opposé nos
alliances naturelles, peuvent prévoir,
des à présent, le chemin que suivra le
rioûvéau gouvernement.
̃ Le parti nalional-pagsun prendra ré-
solument position contre le gouverne-
ment .qui constitue' un réel danger pour
les intérêts de la nation.
Les quatre, nationaux-paysans qui
ont donne leur concours à M. Goga ont
clé exclu du parti.
Le Comité exécutif du parti national-
paysan a été convoqué pour le 3 jan-
viciv •̃
M. Titulesco à Vienne
Vienne, 28 décembre. M. Titulesco,
venant de Bucarest, est arrive aujour-
d'hui à Vienne. On croit savoir qu'il "re-
partira demain soir pour Saint-Moritz.
La grève des transports
est une démonstration
de solidarité en raison
du maintien des camions
militaires
pour le ravitaillement
Les taxis
ne se joignent pas
à la grève
Ce matin, l'arrêt du travail sera com-
plet dans les services de distribution
d'eau, de gaz et d'électricité. Les ser-
vices hospitaliers feront une grève en-
tre 14 et 16 heures. Ils ont précisé que
le mouvement des hôpitaux aura seule-
j ment le caractère d'une démonstration
et que les malades n'auront pas à en
souffrir. ̃ *•
Ces décisions ont été prises à la
suite d'un mémoire du préfet de la
Seine qui prévoyait pour les travail-
leurs municipaux une indemnité
mensuelle de 50 francs au lieu de 100,
comme les travailleurs municipaux
l'avaient demandé. Ces derniers se
basaient pour leur demande sur l'in-
demnité de vie chère qui avait été
accordée par le gouvernement aux
fonctionnaires de l'Etat. Le Conseil
municipal ayant adopté, au cours de
la nuit précédente, le rapport du pré-
fet de la Seine, les travailleurs des
services municipaux ont aussitôt jugé
que l'indemnité accordée ne corres-
pondait ni à leur désir ni à leurs
besoins. L'intersyndicale des servi-
ces municipaux s'est alors réunie et
l'ordre de grève a été voté.
D'autre part, les syndicats des
contrôleurs des T. C. R. P., des co-
chers-chauffeurs de la Seine, des em-
ployés de la T. C. R. P., du Métro
et des petits transporteurs se sont
réunis également en meeting afin
d'examiner dans quelle mesure ils
pourraient manifester leur solidarité
à l'égard des travailleurs du trans-
port qui sont actuellement en grève.
Ils veulent surtout protester com-
me on le verra plus loin dans le ré-
cit de leur démarche auprès de M.
William Bertrand contre les me-
sures qu'a prises le gouvernement en
mettant, dans l'intérêt du public, des
camions militaires à. la disposition
des transporteurs.
A LA SUITE DES REUNIONS QUI
SE SONT TENUES AVENUE MA-
THURIN-MOREAU ET RUE MONT-
GOLF1ER, LES EMPLOYES DE LA
T. C. R. P. ET DU METROPOLITAIN
ONT DECIDE DE SE METTRE EN
GREVE CE MATIN. LES EMPLOYES
DU SERVICE DE NETTOIEMENT
ONT EGALEMENT DECIDE DE SE
JOINDRE AU MOUVEMENT.
Aucune durée n'a été prévue pour
la grève des services municipaux, de
la T. C. R. P. et du Métropolitain.
CONTRE L'ESSENCE CHERE
Le silence des pouvoirs publics
décuple la force des adhérents
au « Front de l'Automobile »
Ce dernier reçoit des adhésions
en masse ̃
Les groupements ayant adhéré au
« Front de l'Automobile » ont tenu,
hier, une nouvelle réunion au siège
social, 8, rue de' la Bienfaisance.
A l'issue de cette réunion l'ordre du
jour suivant a été adopté
Le comité des présidents devant le
silence des pouvoirs publics qui se refu-
sent à répondre aux questions précises
qui leur ont été posées par le « Front
de l'Automobile » mandaté énergique-
ment par ses adhérents représentant
les présidents des Chambres syndicales
et des Fédérations groupant 340 syndi-
cats différents,
Ont approuvé à l'unanimité le pro-
gramme d'action entrepris et à entre-
prendre.
Ont refusé de participer à toutes dé-
légations tant que M. le président du
Conseil ne recevra pas lui-même la délé-
gation du « Front de l'Automobile » qui
lui a demandé rendez-vous par lettre
en date du 19 décembre 1937.
Ont décidé devant cette résistance
passive de faire un appel à l'usager et
Ii l'opinion publique déjà justement
émue et, pour ce faire, de réunir dans
leurs corporations respectives les repré-
sentants de leurs adhérents en une réu-
mon plénière constitutive, Salle Wa-
gram, le 7 janvier 1938, à 21 heures,
pour y prendre toutes décisions que la
situation dit moment exigerait.
s;
Tant qu'il ne s'est agi que de bri-.
mades la chose a été assez peu grave,
mais aujourd'hui la vie même de l'au-
tomobile, de l'automobiliste, et les res-
sources de l'Etat sont en cause. Les au-
tomobilistes ont décidé de faire enten-
dre raison à l'Etat pour éviter une ca-
tastrophe. Ils gagneront la partie et
ceci pour deux raisons l'une parce que
de tous les points du territoire et de
tous les points de l'horizon politique les
adhésions viennent au « Front de l'Au-
tomobile », l'autre parce que les adhé-
rents à ce « Front t> sont décidés t agir
en pleine union et à ne pas se laisser
diviser. Quelles que soient lès promis-
ses faites aux uns et aux autres la con-
signe reste unique.
« Ne pas accepter de surtaxe sur l'es-
sence » dans le présent. Travailler, dans
l'avenir, pour une détaxe, source de pro-
fits nouveaux pour l'Etat et pour tous
ceux qui vivent de l'automobile.
André Reichel.
CHRONIQUE ̃
VACANCES
DU NOUVEL AN
Par ANDRE ROUSSEAUX
JE E me souviens des vacances du
1 nouvel an comme des plus déce-
vantes de l'année. Toutes les
vacances, à vrai dire, courent le ris-
que d'être décevantes, à une minuta
ou à une autre, quand le bonheur de
les avoir attendues se résout dans la
satisfaction de les posséder et dans
l'inquiétude de ne savoir qu'en fai-
re. Mais les vacances du nouvel an
étaient particulièrement vulnéra*
bles à ce danger.
C'étaient (ce sont encore) à peine
des vacances. Un long congé plutôt,
dont le premier jour était trop
beau pour que les suivants pussent
l'égaler. Quand nous avions été
comblés par Noël, ses cadeaux, ses
[miracles, ses surprises, la semaine
qui s'écoulait jusqu'au jour dès
étrennes et des marrons glacés ne
pouvait se soutenir qu'à force de
rêveries et de chimères. Nous nous
éveillions chaque matin avec l'es-
poir d'un jeu nouveau qui serait in-
comparable, avec le désir d'une
journée de ravissement total, com-
me il en échoit quelquefois à l'en-
fance quand elle rencontre son pa-
radis. Mais chacun de ces soirs
d'hiver où la nuit tombe à quatre
heures enfonçait un peu plus nos
pauvres vacances dans les fondriè-
res de l'ennui. La clef du chemin
de fer mécanique était perdue, et
nous avions lu tous les Jules Verne.
Nous ne sortions guère dans la
rue grise et mouillée. Pour les pe-
tits Parisiens d'alors, le clou des va-
cances du nouvel an était la mati-
née au Châteleti le spectacle en
vingt tableaux qui télescopaient
leur éclat magique, Pougaud, Jean-
ne Bloch, Pif-Paf-Pouf. Ou bien,
mais c'est plus lointain, clowns,
acrobates, écuyères, dans les gerbes
d'eau de la piste nautique. Quand
nous rentrions, 'le soir, chez nos
grand'-mères, nous prolongions de
notre mieux la féerie, parmi les fau-
teuils du salon renversés. Nous sen-
tions que le charme de ces vacan-
ces d'hiver tenait à un mirage qu'il
fallait essayer de faire prisonnier.
Encore était-ce là un bonheur
exceptionnel. J'ai connu les joies
plus austères des fins de décembre
er province, à l'époque des cinémas
ambulants. Il n'y avait pas de ciné-
mas à demeure dans les petites
villes. C'était une aubaine, à l'épo-
que des baraques de Noël sur la
place de l'Hôtcl-de-Ville ou du Jeu»
de-Paume, que d'aller s'asseoir de-
vant un écran où des actualités ha-
chées d'une pluie de zébrures mon-
traient l'aéroplane de Wilbûr
Wright dans un vol de quinze mè-
tres en rase-mottes. Un piano désac-
cordé jouait la Marche algérienne
pour accompagner la chasse au fau-
con dans l'Atlas. Entre les brouil-
lards et les verglas du premier et du
second trimestre, nous n'avons pas
connu d'autres évasions.
Les temps sont changés. L'éva-
sion du nouvel an rivalise aujour-
d'hui avec celles de Pâques et de
l'été. Les vacances, tous les soirs de
cette semaine, ce sont les foules de
jeunes gens en culottes norvégien-
nes, les skis à l'épaule, qui ont déjà
quitté en esprit la brume violette
de la gare de Lyon ou les souter-
rains du quai d'Orsay pour les
champs de neige qu'ils découvri-
ront demain matin.
Les vacances du nouvel an, tous
trains décuplés, toutes locomotives
fumantes dans la plus longue nuit
de l'année, marquent l'une des trois
dates où la ville se vide de tout ce
qu'elle a de vies alertes vers tout ce
que la nature a de revivifiant.
Car aucun économiste ne, semble
s'être encore avisé que le problème
des chemins de fer, pour être ré-
solu, consiste simplement à équili-
brer le déficit de trois cent soixante.
deux jours ordinaires par les ex-
traordinaires bénéfices du 24 dé-
cembre, du samedi des Rameaux et
du 13 juillet.
Mais l'Université ne semble pas
s'être avisée non plus qu'à des
mœurs nouvelles il conviendrait
d'adapter un calendrier scolaire un
peu vieilli. A ce rythme d'aujour-
d'hui, qui fait alterner des évasions
complètes avec des périodes de tra.
vail que l'on aime à croire intensif,
la vieille année scolaire, telle qu'elle
est encore découpée, correspond
mal. Elle s'est laissé arracher de-ci
de-là des jours de congé supplémen-
taires, souvent excessifs, mais elle
n'a rien changé à l'aménagement gé-
néral des vacances Une réforme
assez simple me semblerait tout
arranger. Les grandes vacances sont
trop longues, depuis qu'elles com-
mencent au 15 juillet.
(Suite page 3, colonnes 1 et 2)
LE TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Toujours froid, moins;
beau. couvert, brumeux un peu de neige. Vent
est modéré.
Température stationnaire (gelée). Maximum: 0°.
Manche. Même temps que dans la région
parisienne.
Sud-Ouest. Temps .très froid, peu nuageux,
se' couvrant. Vent est' modéré. Température sta-
tionnaire (forte gelée).
Sud-Est. Temps Instable, nuageux avec
éejaircies-, averses. Vent nord modéré puis fort.
Température stationnaire..
Alpes, Pyrénées. Temps moins beau, nuageux,
brumeux il basse altitude; un peu de neige. Tem-
pérature stationnaire et très basse (minima de
10 à 15).
LE BAROMÈTRE BOURSIER
40 Cme*
Le Gaulois
LyotJÉrAE ceox-cvbiamé parceux-lA, ME aojjuANT- des sors, bravant les méchant^'
i (JE UE rRESSEDEBIKE DE TOUT. DE PEUK D'ÊIKE OBIJGÉ C'EN PLEURER.
.•̃* BEAUMARCHAIS;'
MERCREDI AQ DECEMBRE 1937
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L'ESCROQUERIE
D'ARLES .1
n n'y a pas lieu de
s'émouvoir des calem-
^jjlË. bredaines qui se débi-
tent en ce moment au
congres communiste d'Arles. Car
on ne s'émeut pas de ce qui n'est
pas' sérieux. Ôiv la politique que
mèpent les dirigeants du parti
communiste n'est pas sérieuse, pas
plus que ne. sont sérieuses les phi-
lîppiques de M. Duclos ou les
homélies 4e Ml Thorez, fils du
peuple (comme M. Pierre Laval et
aussi; d'ailleurs, comme MM. Hit-
ler et Mussolini seul, M. Staline
est de souche aristocratique).
Gomment voulez-vous, en effet,
que l'on accorde le moindre crédit
d'attention à des hommes qui
osent déclarer que « l'U. R. S. S.
est le pays où se pratiquent les
élections les plus libres et les plus
démocratiques de la terre », qui
osent écrire, comme l'a fait M. Ca-
chin dans VHumûnité, que « par-
1er d'une prétendue aspiration de
L^_Jàtaline .à^Ja- .diptature personnelle
est une absurdité criante pour tout
homme averti, de bonne foi ou
simplement de pensée honnête »
et qui osent, à l'ouverture de leur
congrès, célébrer la quasi-divinité
i dé Staline par des litanies
Que les communistes aient une
doctrine révolutionnaire et qu'ils
cherchent à la faire triompher par
tous les moyens, c'est leur affaire.
Celle de leurs adversaires, qui
constituent la majorité écrasante
des Français, est de s'y opposer
par d'autres moyens. Chacun reste
libre dé combattre sous sa ban-
nière. Mais ce qui est inadmissible
et enlève nous le répétons >
tout sérieux à l'action commu-
niste, c'est ce travestissement,
̃ cette mascarade perpétuelle des
faits auxquels se livrent les hom-
mes de Moscou et qui prouvent
d'ailleurs le mépris dans lequel ils
tiennent ceux qu'ils', prétendent
« appeler à l'émancipation».
Les communistes se disent les
piliers de la majorité. La vérité
est que à la manière d'un can-
cer ils en sont depuis dix-huit
mois l'élément d'opposition le plus
perfide.- Ils n'ont cesse de harce-
ler, de gêner les ^Qipernenittits
issils de cette majorité par^ }eur
sprencliei'e démagogique en sa-
chant qu'ils le faisaient gratuite-
ment Actuellement, sur tous les
murs de France sont répandues
des affiches communistes qui dé-
rioriçént l'élévation des tarifs de
transport. Le parti veut bien pro-
fiter des commodités du pouvoir,
niais, vis-à-vis des « masses », il
fait en sorte :d'en fuir les respon-
sabilités gênantes.
tes communistes se préten-
dent pour les « petits ». et les
« moyens » contre les « ^ros ».
Or, il suffit de suivre de près leur
action pour savoir que chaque
fois qu'ils peuvent écraser des pe-
tits où des moyens commerçants
au profit des « potentats »
qu'ils font mine de combattre
ils s'en donnent à cœur joie.
A les entendre, les communistes
n'ont pas de plus ardent souci que
la défense nationale. Mais chacun
sait que s'ils n'ont pas pu mordre
sur l'armée, ce n est pas faute
d'avoir essayé et qu'en tout cas
la gestion actuelle de notre avia-
tion, qui a la réputation univer-
sellemerit établie d'être catastro-
phique (et a valu des remarques
assez pénibles de M- Chamberlain),
tient uniquement aux exigences
communistes.
''Ils se posent en gardiens de la
sécurité de l'Afrique du Nord. En
attendant, tout ce qui agit contre
nous dans cette région exploite le
beau- travail fait par eux.
Les communistes se font les re-
dresseurs de 'tort de notre diplo-
matie. Qu'on envoie donc M. Du-
clos ambassadeur à Londres ou à
Varsovie; M. Péri ministre à Bu-
carest ou à Belgrade et l'on verra
comme nos affaires s'arrangeront
vjte!
'Les communistes tendent la
main aux catholiques. Mais ils
obéissent à Moscou qui a détruit
le christianisme en Russie et s'il
ne tenait qu'à eux, ils nous lance-
raient dans cette Espagne rouge,
couverte de la poussière des égli-
ses et, des cendres du clergé.
Ils exaltent les valeurs intellec-
tuelles. Mais ils accusaient hier un
Maurice et un Louis de Broglie
d'être des oisifs parasitaires, alors
que seuls leurs bouviers travail-
laient
Ils n'ont que les mots « union »
et de redressement à la bouche
et cependant ils détraquent en ce
moment même, par cette recru-
descence intolérable de grèves, la
vie nationale.
Tout cela est incohérent, mais
néfaste.
Ce qui est triste, c'est que tant
de braves gens, soit par idéa-
lisme, soit par exaltation, soit
par- misère, soit par cette soif du
« nouveau » qui dessèche tant
d'âmes, se laissent prendre à ces
duperies stipendiées. Ce qui est
.plus, grave encore, c'est que les
soi-disant défenseurs d'une pré-
teridïie démocratie couvrent, sans
«réagir, une telle escroquerie.
Wladimiç «i'OrmôMon.
AU SÉNAT
~In -É*4~
DÉBATS POLITIQUES
à propos de ta discussion
du budget de la Justice
et de celui
des Affaires étrangères
Le Sénat a continué hier, de 9 heures du matin à 21 heures, la discus-
sion du budget (dépenses). Deux importants débats se aont:gréffés sur
l'examen des crédits M. Vincent Auriol, questionné sur la procédure et
les procédés de l'instruction dans les affaires judiciaires en cours, a couvert
les magistrats. Interrogé sur la politique étrangère, M. Yvon Delbos déclaré
que jamais le rayonnement de la France n'avait été plus grand en Europe
et dans le monde.
(Lire le compte rendu en cinquième page) •' • ̃̃̃̃•
A LA CHAMBRE" tH;I1
Tt.r-;r, )m'_ --r t ,,1 />'
Vote des crédits
supplémentaires
et du « remboursement des frais » pour les députés
A la Chambre, les crédits supplémentaires ont été .votés. Les députés
ont peu réagi aux interventions, pourtant bien émouvantes, de quelques •
députés dé droite signalant des pratiques peu constitutionnelles et une/
médiocre gestion financière. ̃
On a adopté des crédits pour les réfugiés espagnols et la politique de
non-intervention.
Malgré les sévérités de plusieurs membres de la droite pour les vire.
ments, la Chambre a accepté d'en payer les suites. «s s sont
Les ministres étaient absents. Les sous-secrétaire t e sont efforcés
de ne point se compromettre. <
Après déjeuner, les députés ont été unanimes à reconnaître l'insuf'fi--
sance de leurs traitements. Un remboursement de "frais mensuels de
600 francs leur permettra d'attendre une augmentation plus substantielle. ̃'•
(Lire le compte rendu en cinquième page)
EN PAGE 4
REALISME,
PAS MORT 1
Par FRANCIS CARGO
de l'Académie Goncourt
LES JOURS SE SUIVENT
LA MAISON 9'm$TE
Deux pièces aux murs de crépi
peint, iiii-péristyle avec sa fontaine
de nwrbre blanc ornée de statuettes
se dessinent peu à peu dans les fouil-
les entreprises sur le mont Palatin,
au lieu où se trouvait la maison
d'Auguste. Et comme pour chacune
de ces découvertes l'esprit accomplit
son Alan de rêverie sur le* passé. La
civilisation nous surprend toujours
sous cette forme familière et maté-
rielle. Nous croyons à la réalité du
poète y- peu près en tous' les temps,
mais nous nous figurons mal ce con-
fort aristocratique oa bourgeois à
trois siècles de distancé. Nous avons
la naïveté de penser que nous seuls
détenons lé progrès, alors que nous
sommes sans doute en régression.
Les maisons cellulaires d'aujour-
d'hui, prisons de verre et de chrome,
sont une pauvreté en comparaison
des demeures antiques. Nous avons
perdu la notion de l'espace et le sens
de l'harmonie véritable. L'Egypte, la
Grèce et Rome ont eu un goût mer-
veilleux de l'habitation. Mais elles
ont laissé se détruire la puissance
qui protégeait ces belles inclinations
individuelles.
La maison d'Auguste, toutefois, ne
devait pas afficher un luxe excessif,
car ce luxe eût été contraire à l'atti-
tude morale de son hôte. Ce fut,. Au-
guste, un monarque remarquable
mais bourgeois, ayant le goût de la
vie familiale, époux et père d'abord,
militaire par nécessité plus que par
passion. La belle statue qu'on voit
de sa personne au Vatican, oû il
gardé sur le bras gauche, par-dessus
sa cuirasse ciselée, la traine de son
manteau royal, cette statue repro-
duit un homme un peu lourd, bien
équilibré, sans emphase. A ses pieds
un petit génie s'accroche au pan de
sa robe. On reconnaît le sage,: le chef
prosaïque et ferme qui restaurera les
mœurs de sa patrie. Par une contra-
diction, plus apparente que pro-
fonde, entre la logique et le sort, le
régne de cet homme prosaïque fut
favorable aux poètes. La prose y dé-
chut, mais Horace et Virgile y rayon-
nérent. Cependant, les Romains ap-
prenaient qu'ils étaient. faits pour
gouverner le monde « Tu regere
imperio populos. »
Pourtant, cet empire romain, qui
ne fut jamais aussi grand, devait
s'affaiblir et disparaître. Quarante
ans seulement séparent la mort d'Au-
guste du règne de Néron. Il est vrai
qu'il faudra encore quatre siècles
avant que Rome ne devienne tout à
fait la chose des barbares mais qua-
tre siècles, ce n'est pas une éternité.
Et dans sa maison du mont Palatin
d'où il dominait Rome, Auguste pou-
vait penser qu'il avait construit un
empire pour une éternité.
Lorsque nous rencontrons les ves-
tiges d'une civilisation, le retour de
notre esprit sur ce que nous sommes
devrait nous conduire à l'humilité.
Nous nous enorgueillissons de bien
minces possessions et si la maison
d'Auguste ne contenait ni luminaire
féerique, ni téléphone, ni T. S. F.,
elle paraissait symboliser une puis-
sance et une perfection indestructir
blés. Le temps, l'orgueil, les passions,
les guerres, te relâchement de la foi
que de choses pour miner' un em-
pire Qu'il faudrait de sagesse, si
nous voulions vraiment durer. Mais
nous ne le voulons pas vraiment et
nous ne reconstruisons Ja maison
d'Auguste que pour, de nouveau, la
laisser détruire.
Guermante».-
LA MORT
DE MAURICE RAVEL
MAURICE RAVEL `
(Lire en deuxième page l'article
deROBERtlBmiSSÉL):
LONDRES
et ta reconnaissance
de l'Empire italien
(De notre correspondant particulier,,
par téléphone.)
Londres, 28 décembre.
L'intention du gouvernement hollan-
dais de proposer à la prochaine réunion
de l'Assemblée de Genève la reconnais-
sance de la conquête abyssine ne • sehi-
ble pas avoir été, reçue avec beaucoup
de faveur par les autres puissances du
groupe d'Oslo, auquel appartiennèiitjno-
tamment la. Belgique, la Suède et^le-Da-:
nemârli, si l'on en juge par certains
rapports qui sont parvenus à Londres
à la suite d'une • enquête que vient de
faire le Fqreign Office.
Le gouvernement britannique a été
également consulté, mais il aurait fait
savoir qu'une -telle proposition' devait
être ,soumise au préalable à l'examen
de l'Assemblée de la S. D. N. ̃̃II". y" i
quelque temps,- là Grande-Bretagne au-
rait répondu avec plus d'entljousiasmc;
à la suggestion hollandaise. Aujourd'hui
on pense qjue le moment "n'est pas -venu,
de faire des concessions à l'Italie. Tant
que>la propagande italienne en Proche-
Orient n'aura pas cessé, Londres fera, la
sourde oreille aux suggestions de cet
ordre- ̃
̃: Gérard Boutelleau.
iE JEUNE ROi PIERRE DE YOUGOSLAVIE.
1 ~RRE.- 1
.vient de présider, au palais royal de Belgrade," la traditionnelle fête des mères de famille. On voit ici le
souverain' distribuant des étrennes à ses petits' invités; au second plan (assises): la Reine Marie de Yougoslavie
et lot Princesse Olga, femme du Prince Paul, régent du royaume.
GREVE GENERALE
CE MATIN A PARIS
Le mouvement affecte
L'eau, le gaz, rélectricite, tes transports
en commun, les services de nettoiement
Les colis ''en souffrance- devant -une agence de transport.
Paris se trouve, ce matin, devant une situation exceptionnelle, qu'il est
permis de qualifier, d'intolérable. Là population est menacée d'être privée
d'eau, de gaz, d'électricité, de l'ensemble dés moyens de transport, enfin de
son service de nettoiement, par suite du despotisme syndical des extrémistes
qui ont déclenché une grève générale..
A l'heure où nous écrivons ces lignes, nous pensons que le gouverne-
ment, responsable- de l'ordre, prend des mesures pour pallier, dans toute
l'étendue dé son pouvoir, les risques graves qu'une. telle situation comporte
et sur lesquels il est superflu d'insister, Le fait même que la grève, soit
limitée, à, deux heures pour les hôpitaux montre quels graves problèmes elle
soulève, requérant une solution immédiate.
O(i- verra plus loin quels prétextes ;de solidarité et de revendications
sont invoqués par les meneurs. On faisait remarquer, cette nuit, dans les
milieux officieux; que la grève- générale des transports avait été annoncée
au sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil par M. Saint-Gcnest,
secrétaire du Syndicat des taxis de la région parisienne, qui rentre de Moscou
ou ila fait un assez long séjour.. •
Dans les heures présentes, une seule tâche s'impose aux ministres
responsables: garantir la tranquillité' publique,1 le ravitaillement. -la sécurité
comnrtïne. {Lire nos-informations en troisième page.)
..o~
M~o~~M~rD~~t/Ë~
Le cabinet Goga est constitué
Les membres du nouveau gouvernement ont prêté serment
Bucarpst, 28 décembre. Dans des
déclarations à là presse, M. Tataresco a
annoncé qu'il avait présenté au roi," à'
15 heures 30, la démission du cabinet.
« Le scrutin du 20 décembre, a-t-il
dit notamment, n'a pas donné- au gou-
vernement l'appui dont il avail be-
soin pour mener à bonne fin le vaste
programme de renouvellement sur la
base duquel il demandait la confian-
ce du pays. Bien qu'ayant une forte
majorité au Sénat, le gouvernement
ne peut pas s'appuyer sur mie majo-
rité libérale à la Chambre. »'
L'agence « Rador a annoncé peu de
temps après que M. Goga, président du
parti national-chrétien, avait été chargé
par le souverain de former un nouveau
cabinet.
La liste de ce nouveau cabinet a été;
connue à 17 heures. La voici
Présid. du Conseil: M. Octavïan Goga.
Affaires étrangères: M. Istrate MicèsGOv
Finances: M. Savou.
Industrie: M. Gigartu.
Instruction publique: > Jean Petrovici.
Culte:. M. Jean Lupas.'
Coopération: M. Stan Ghitzesco.
Travail: M. Georges Gouza.
Santé: M.Banu.
(Tous les ministres qui précèdent sont
membres 'du- parti nàlionaî^chrétiën:) ̃
Intérieur: M. Càlinesco (nat.-paysan).
Justice:' M; R. Mehèdjntï (nàt-paysan).
Communie. •* M. Potarca (nat.-pays'ari).
M.. Alexandre Couza, président' {ainsi
que'È. 'Gqya)\ du parti national-chré-
tien')- e'st' ministre sans portefeuille,'
chargé' spécialement de contrôler ̃ les.
aptes.,du;gofioernement..
Défense nationale: général J. Antonesco
Air et marine: M. Radou Irimesco.
De source gouvernementale,* on assure,
que le gouvernement ferait. de nouvelles
éleetio'iis générales après avoir dissous
la Chambre issue du scrutin du '20 dé-
cembre. '(// àuas.) ̃̃'
Une déclaration de M. Maniu
M. Jules Maniu, président du parti
national-paysan, a fait la déclaration
suivante à la presse
La formation du gouvernement Goga
est. une provocation directe à t'adresse
de la nation. C'est vouloir mépriser la
volonté nationale que de confier le pou-
voir à. un parti qui n'a pas réussi, mal-
gré la protection évidente du gouver-
nement libéral', à recueillir plus de
10 des suffrages exprimés. Le gou-
vernement Goga se présente comme un
gouvernement personnel d'allure anti-
parlementaire et anticonstitutionnelle.
Ceux qui connaissent tes convictions
antidémocratiques et réactionnaires de
M. Goga, son nationalisme opposé nos
alliances naturelles, peuvent prévoir,
des à présent, le chemin que suivra le
rioûvéau gouvernement.
̃ Le parti nalional-pagsun prendra ré-
solument position contre le gouverne-
ment .qui constitue' un réel danger pour
les intérêts de la nation.
Les quatre, nationaux-paysans qui
ont donne leur concours à M. Goga ont
clé exclu du parti.
Le Comité exécutif du parti national-
paysan a été convoqué pour le 3 jan-
viciv •̃
M. Titulesco à Vienne
Vienne, 28 décembre. M. Titulesco,
venant de Bucarest, est arrive aujour-
d'hui à Vienne. On croit savoir qu'il "re-
partira demain soir pour Saint-Moritz.
La grève des transports
est une démonstration
de solidarité en raison
du maintien des camions
militaires
pour le ravitaillement
Les taxis
ne se joignent pas
à la grève
Ce matin, l'arrêt du travail sera com-
plet dans les services de distribution
d'eau, de gaz et d'électricité. Les ser-
vices hospitaliers feront une grève en-
tre 14 et 16 heures. Ils ont précisé que
le mouvement des hôpitaux aura seule-
j ment le caractère d'une démonstration
et que les malades n'auront pas à en
souffrir. ̃ *•
Ces décisions ont été prises à la
suite d'un mémoire du préfet de la
Seine qui prévoyait pour les travail-
leurs municipaux une indemnité
mensuelle de 50 francs au lieu de 100,
comme les travailleurs municipaux
l'avaient demandé. Ces derniers se
basaient pour leur demande sur l'in-
demnité de vie chère qui avait été
accordée par le gouvernement aux
fonctionnaires de l'Etat. Le Conseil
municipal ayant adopté, au cours de
la nuit précédente, le rapport du pré-
fet de la Seine, les travailleurs des
services municipaux ont aussitôt jugé
que l'indemnité accordée ne corres-
pondait ni à leur désir ni à leurs
besoins. L'intersyndicale des servi-
ces municipaux s'est alors réunie et
l'ordre de grève a été voté.
D'autre part, les syndicats des
contrôleurs des T. C. R. P., des co-
chers-chauffeurs de la Seine, des em-
ployés de la T. C. R. P., du Métro
et des petits transporteurs se sont
réunis également en meeting afin
d'examiner dans quelle mesure ils
pourraient manifester leur solidarité
à l'égard des travailleurs du trans-
port qui sont actuellement en grève.
Ils veulent surtout protester com-
me on le verra plus loin dans le ré-
cit de leur démarche auprès de M.
William Bertrand contre les me-
sures qu'a prises le gouvernement en
mettant, dans l'intérêt du public, des
camions militaires à. la disposition
des transporteurs.
A LA SUITE DES REUNIONS QUI
SE SONT TENUES AVENUE MA-
THURIN-MOREAU ET RUE MONT-
GOLF1ER, LES EMPLOYES DE LA
T. C. R. P. ET DU METROPOLITAIN
ONT DECIDE DE SE METTRE EN
GREVE CE MATIN. LES EMPLOYES
DU SERVICE DE NETTOIEMENT
ONT EGALEMENT DECIDE DE SE
JOINDRE AU MOUVEMENT.
Aucune durée n'a été prévue pour
la grève des services municipaux, de
la T. C. R. P. et du Métropolitain.
CONTRE L'ESSENCE CHERE
Le silence des pouvoirs publics
décuple la force des adhérents
au « Front de l'Automobile »
Ce dernier reçoit des adhésions
en masse ̃
Les groupements ayant adhéré au
« Front de l'Automobile » ont tenu,
hier, une nouvelle réunion au siège
social, 8, rue de' la Bienfaisance.
A l'issue de cette réunion l'ordre du
jour suivant a été adopté
Le comité des présidents devant le
silence des pouvoirs publics qui se refu-
sent à répondre aux questions précises
qui leur ont été posées par le « Front
de l'Automobile » mandaté énergique-
ment par ses adhérents représentant
les présidents des Chambres syndicales
et des Fédérations groupant 340 syndi-
cats différents,
Ont approuvé à l'unanimité le pro-
gramme d'action entrepris et à entre-
prendre.
Ont refusé de participer à toutes dé-
légations tant que M. le président du
Conseil ne recevra pas lui-même la délé-
gation du « Front de l'Automobile » qui
lui a demandé rendez-vous par lettre
en date du 19 décembre 1937.
Ont décidé devant cette résistance
passive de faire un appel à l'usager et
Ii l'opinion publique déjà justement
émue et, pour ce faire, de réunir dans
leurs corporations respectives les repré-
sentants de leurs adhérents en une réu-
mon plénière constitutive, Salle Wa-
gram, le 7 janvier 1938, à 21 heures,
pour y prendre toutes décisions que la
situation dit moment exigerait.
s;
Tant qu'il ne s'est agi que de bri-.
mades la chose a été assez peu grave,
mais aujourd'hui la vie même de l'au-
tomobile, de l'automobiliste, et les res-
sources de l'Etat sont en cause. Les au-
tomobilistes ont décidé de faire enten-
dre raison à l'Etat pour éviter une ca-
tastrophe. Ils gagneront la partie et
ceci pour deux raisons l'une parce que
de tous les points du territoire et de
tous les points de l'horizon politique les
adhésions viennent au « Front de l'Au-
tomobile », l'autre parce que les adhé-
rents à ce « Front t> sont décidés t agir
en pleine union et à ne pas se laisser
diviser. Quelles que soient lès promis-
ses faites aux uns et aux autres la con-
signe reste unique.
« Ne pas accepter de surtaxe sur l'es-
sence » dans le présent. Travailler, dans
l'avenir, pour une détaxe, source de pro-
fits nouveaux pour l'Etat et pour tous
ceux qui vivent de l'automobile.
André Reichel.
CHRONIQUE ̃
VACANCES
DU NOUVEL AN
Par ANDRE ROUSSEAUX
JE E me souviens des vacances du
1 nouvel an comme des plus déce-
vantes de l'année. Toutes les
vacances, à vrai dire, courent le ris-
que d'être décevantes, à une minuta
ou à une autre, quand le bonheur de
les avoir attendues se résout dans la
satisfaction de les posséder et dans
l'inquiétude de ne savoir qu'en fai-
re. Mais les vacances du nouvel an
étaient particulièrement vulnéra*
bles à ce danger.
C'étaient (ce sont encore) à peine
des vacances. Un long congé plutôt,
dont le premier jour était trop
beau pour que les suivants pussent
l'égaler. Quand nous avions été
comblés par Noël, ses cadeaux, ses
[miracles, ses surprises, la semaine
qui s'écoulait jusqu'au jour dès
étrennes et des marrons glacés ne
pouvait se soutenir qu'à force de
rêveries et de chimères. Nous nous
éveillions chaque matin avec l'es-
poir d'un jeu nouveau qui serait in-
comparable, avec le désir d'une
journée de ravissement total, com-
me il en échoit quelquefois à l'en-
fance quand elle rencontre son pa-
radis. Mais chacun de ces soirs
d'hiver où la nuit tombe à quatre
heures enfonçait un peu plus nos
pauvres vacances dans les fondriè-
res de l'ennui. La clef du chemin
de fer mécanique était perdue, et
nous avions lu tous les Jules Verne.
Nous ne sortions guère dans la
rue grise et mouillée. Pour les pe-
tits Parisiens d'alors, le clou des va-
cances du nouvel an était la mati-
née au Châteleti le spectacle en
vingt tableaux qui télescopaient
leur éclat magique, Pougaud, Jean-
ne Bloch, Pif-Paf-Pouf. Ou bien,
mais c'est plus lointain, clowns,
acrobates, écuyères, dans les gerbes
d'eau de la piste nautique. Quand
nous rentrions, 'le soir, chez nos
grand'-mères, nous prolongions de
notre mieux la féerie, parmi les fau-
teuils du salon renversés. Nous sen-
tions que le charme de ces vacan-
ces d'hiver tenait à un mirage qu'il
fallait essayer de faire prisonnier.
Encore était-ce là un bonheur
exceptionnel. J'ai connu les joies
plus austères des fins de décembre
er province, à l'époque des cinémas
ambulants. Il n'y avait pas de ciné-
mas à demeure dans les petites
villes. C'était une aubaine, à l'épo-
que des baraques de Noël sur la
place de l'Hôtcl-de-Ville ou du Jeu»
de-Paume, que d'aller s'asseoir de-
vant un écran où des actualités ha-
chées d'une pluie de zébrures mon-
traient l'aéroplane de Wilbûr
Wright dans un vol de quinze mè-
tres en rase-mottes. Un piano désac-
cordé jouait la Marche algérienne
pour accompagner la chasse au fau-
con dans l'Atlas. Entre les brouil-
lards et les verglas du premier et du
second trimestre, nous n'avons pas
connu d'autres évasions.
Les temps sont changés. L'éva-
sion du nouvel an rivalise aujour-
d'hui avec celles de Pâques et de
l'été. Les vacances, tous les soirs de
cette semaine, ce sont les foules de
jeunes gens en culottes norvégien-
nes, les skis à l'épaule, qui ont déjà
quitté en esprit la brume violette
de la gare de Lyon ou les souter-
rains du quai d'Orsay pour les
champs de neige qu'ils découvri-
ront demain matin.
Les vacances du nouvel an, tous
trains décuplés, toutes locomotives
fumantes dans la plus longue nuit
de l'année, marquent l'une des trois
dates où la ville se vide de tout ce
qu'elle a de vies alertes vers tout ce
que la nature a de revivifiant.
Car aucun économiste ne, semble
s'être encore avisé que le problème
des chemins de fer, pour être ré-
solu, consiste simplement à équili-
brer le déficit de trois cent soixante.
deux jours ordinaires par les ex-
traordinaires bénéfices du 24 dé-
cembre, du samedi des Rameaux et
du 13 juillet.
Mais l'Université ne semble pas
s'être avisée non plus qu'à des
mœurs nouvelles il conviendrait
d'adapter un calendrier scolaire un
peu vieilli. A ce rythme d'aujour-
d'hui, qui fait alterner des évasions
complètes avec des périodes de tra.
vail que l'on aime à croire intensif,
la vieille année scolaire, telle qu'elle
est encore découpée, correspond
mal. Elle s'est laissé arracher de-ci
de-là des jours de congé supplémen-
taires, souvent excessifs, mais elle
n'a rien changé à l'aménagement gé-
néral des vacances Une réforme
assez simple me semblerait tout
arranger. Les grandes vacances sont
trop longues, depuis qu'elles com-
mencent au 15 juillet.
(Suite page 3, colonnes 1 et 2)
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