Titre : Le Peuple français : journal démocratique quotidien / rédacteur en chef Clément Duvernois
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1881-12-22
Contributeur : Duvernois, Clément (1836-1879). Directeur de publication
Contributeur : Vitu, Auguste (1823-1891). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328387266
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 décembre 1881 22 décembre 1881
Description : 1881/12/22 (A5,N797,SER3). 1881/12/22 (A5,N797,SER3).
Droits : conditions spécifiques d'utilisation - BnF-partenariats, Presse Ancienne RetroNews
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4069222h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-3197
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/07/2022
aÈSPAOTSIHKMTe
Tentes communications doivent,
être adressées à M. de CHONGBlI, administrateur délégué.
Va mots. .
Trois mets.
Six Mois. .
Un on. . <
Un Mois. ."
Trois Mois
Six Mois .
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Ea accomplissant la Révolution du
2 décembre 1851, le Prince-Pi édifient
avait convoqué le peuple, dans ses
momies du 15 au 21 décembre suivant.
C’est donc à pareille date, il y a
trente ans, que furent ouvertes les ur-
ines plébiscitaires et qno le dépouille-
ment du scrutin donna 7,500.000 suf-
frages à Louis-Napoléon.
Ainsi fut ratifié Pacte sauveur du 2
décembre ; ainsi la dictature fut con-
tée au prince héritier du Grand Em-
reur par le peuple souverain.
Avec leur grand bourses, les mas-
ses électorales comprirent que io
Prince n’avait dissous P Assemblée
que dans le but d’assurer la prospérité té
du pays et de mettre en échec les com-
plots ourdis par la réaction de la rue
e Poitiers.
Elles comprirent que le Prince avait
sauvegardé les principes démocrati-
ques, en rétablissant le suffrage uni-
versel; et, dès lors, elles s’inquiétè-
rent peu do savoir si la légalité avait
été respectée ou non. Le prince vou-
lait faire le bonheur du peuple ; le
peuple comptait sur cette promesse,
cela suffisait.
Et le peuple avait raison! Qu’im-
porte, je vous lo demande, que les rè-
gles d’un parlementarisme bête soient
plus ou moins respectées, si la félicité
publique doit sortir de leur violation
même ?
Le vrai criminel serait l’homme qui,
se sentant capable do répandre l’ai-
sance et le bien-être, resterait inactif
afin de respecter des légalités stupides.
Celni-là, le peuple aurait le droit de
le couvrir de malédictions.
Il est à remarquer, du reste, que
cette révolution que Louis-Napoléon
accomplit dans le sens démocratique,
s’il eût hésité à la faire, les conspira-
teurs delà rue de Poitiers, moins scru-
puleux, l’eussent perpétrée, quelques
mois plus tard, pour le triomphe de la
réaction. Ils eussent fait un 16 Mai.
Au lieud’avoina démocratie impériale,
nous aurions eu la monarchie orléa-
niste !
Eussions-nous gagné au change ?
Personne n’oserait l’affirmer. Dans
tous 3es cas> à cette époque, le peuple
ne le crut point, et il amnistia le prin-
coprésident, tout en l’investir gant de
pouvoirs dictatoriaux.
La France, d’ailleurs, était fatiguée
du parlementarisme. Elle était donc
bine aise de voir disparaître l’état de
choses qui avait assuré le règne d’in-
supportables bavards, dont les discus-
sions stériles arrêtaient l’essor des af-
faires publiques et entravaient la
prospérité nationale.
L’Assemblée dissoute et la dictature
proclamée, le pays ouvrit son cœur à
l’espérance, le travail reprit partout,
la confiance revit, et c’est ainsi que la
France traversa vingt années d’une
prospérité inouïe. La richesse coulait
à pleins bords.
Il en fut de même en Brumaire, par-
ce que la situation était identique; il
en serait de même aujourd’hui, parce
que notre position est semblable à col-
le de nos devanciers de l’an VIII et de
1851. De nos jours, comme à ces deux
époques ues historiques, si l’on veut échai -
per à l’influence délétère du parlemen-
tarisme, si l’on veut mettre un terme
au bavardage inutile des avocats, si
l’on veut ramener la confiance dans
les transactions et la richesse dans les
familles, si l’on veut en finir avec les
poseurs à principes, les ambitieux, les
lanceurs de pétards, les bohèmes pré-
tentieux et les anarchistes^ il faut re-
nouveler le pacte dictatorial entre les
mains d’un nouveau sauveur.
. Voyons, qui osera rendre enfin jus-
tice au^ Bonapartes et accepter leur
succession politique avec toutes ses
conséquences î
Où est-il cet homme courageux, ce
nouveau Napoléon, qui aura la noble
ambition d’accepter toutes les respon-
sabilités pour assurer le bonheur de la
France?
Qu’il se montre, et la nation enthou-
siasmée le portera, nous en sommes
certains, sur le pavois populaire!
Hésiterait-il, par hasard, entre Ja
reconnaissance publique et les criail-
leries d'ambitieux déçus ou de bla-
gueurs à système ?
Nous no voulons pas le croire : dans
les aines d’élite, l’intérêt do la patrie
l’emporte sur toute autre considéra-
tion, et sur un esprit politique le en-
timentalisme n’a point do prise.
Elevons-nous donc contre l’état de
choses déplorable qui nous étreint, et
qu’un nouveau Buonaparte nous délivre
d’ru sot parlementarisme!
Ça sera encore un coup revalut que
la France plébiscitaire accueillera par
des votes unanimes. Seuls, les force-
nés du radicalisme brailleront; mais
ôn les priera de se taire; et tout sera
pour le mieux. Les hommes d’ordre
applaudiront; cela suffit.
IWR1T ET LA LETTRE
On Ht dans lè Républicain du Rhône du 19
décembre courant. :
Une parieuse découverte a été faite ces
jours derniers à l’hôpital militaire de
Lyon.
On a trouvé au fond d’un placard qui
n’avait pas été ouvert depuis longtemps
un bocal contenant le cœur du baron Lar-
rey.
On sait que le célèbre chirurgien en
chef da premier Empire avait 1 gué son
cœur aux soldats au milieu desquels il
avait vécu.
Après d )s pourparlers engagés entre la
direction de l’hôpital et M. l’aumônier,
il a été décidé que le cœur du baron Lar-
rey serait enfle> mé dans une urne et placé
dans la chapelle.
Voilà ce que les gouvernements mo-
narchiques, voilà ce que la Terreur
blanche avait trouvé bon de faire du
cœur de ce savant, de ce père du sol-
dat qui s’appelait Larrey.
Ah! que le Premier Consul compre-
nait mieux son devoir !
Eu voici la preuve :
Arrêté chr 5 messidor an VIII de la
République.
Les consuls de la République, sur le
rapport du ministre de l’intérieur, ar-
rêtent :
Article premier. — Le nom du gé-
néral Desaix, tué à Marengo, sera ins-
crit sur la colonne nationale.
Art. 2. — Il sera frappé une mé-
daille en l’honneur du général Desaix ;
allo sera placée sous la première
pierre de la colonne nationale.
Art. 3. — A la fête du 25 messidor,
un trophée sera élevé dans le temple
de Mars à la mémoire du général De-
sain.
Art. 4. — Le ministre de l’intérieur
transmettra à la famille du général
Desaix le présent arrêté, avec les té-
moignages de l’estime et des regrets
du gouvernement pour cet illustre ci-
toyen.
Arrêté du 8. messidor An VUI
de la République.
Les consuls de la République arrê-
tent:
Article premier. — Le corps du gé-
néral Desaix sera transporté au cou-
vent du grand Saint-Bernard, où il
lui sera élevé un tombeau.
Art. 2. — Les noms des demi-bri-
gades, des régiments de cavalerie,
d’artillerie, ainsi que ceux des géné-
raux et chefs de brigade, seront gravés
sur une table de marbre placée vis-à-
-vis le monument.
Art. 3. — Les ministres de l’inté-
rieur et de la guerre sont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté.
En 1860, lors du voyage que l’Em-
pereur Napoléon III fit dans le Midi,
il y avait encore des forçats à Toulon.
Le chef de FEtat alla'visiter l’arse-
nal, et première chose qui lui fut de-
mandée — et qu’il accorda d’ail leurs—
fut la grâce d’un galérien innocent,
qui depuis huit ans subissait cette hor-
rible peine sans se plaindre.
Voici dans quelles circonstances ce
malheureux avait été condamné.
Aux environs du coup d’Etat, Bé
tiers avait été le théâtre d’événement"
tragiques ; il y avait eu sac et pillage à
mam armée, massacre do gendarmes
et de soldats. Puis l’autorité victorieu-
se avait lancé des mandats d’amener
contre les auteurs de ces troubles. Par-
miles les pillards, se trouvaient deux
lérot, bons ouvriers, mais très exalté .
Un hasard fit arrêter à la place du
plus coupable un troisième fi ère, d’h u •
meure placide et douce.
La mère alla le trouver dans sa pri-
son et lui dit :
— Tu as bien de la peine A gagner ta
vie, tu ne pourras par conséquent pas
soutenir ta famille lorsque ton frère
allié sera pris. Lui, au contraire, est
mé. anicien, ouvrier habile, et il gagne
à lui seul de quoi nous nourrir tous.
Laisse-toi donc condamner à sa place,
afin que ta mère et ta sœur ne meurent
pas de faim.
Et ce héros fit simplement ce qu’on
lui demandait.
Mais en 1860, le frère aîné étant
mort, il n’avait plus de raison de se
taire, il parla et fut gracié.
Cette anecdote est connue de tous
c ux qui accompagnaient l’Empereur
à cette épique, et lo collaborateur du
Figaro, M. Vitu, peut en attester l’au-
thenticité.
Petite Bourse du soir
10 HEURES
3 OjO
83 50, 60
5 0j0
114 10, 15
Iteîiei)
90, 90 15
Turc,.............
13 80, 13 97
BaLqQô ottomans..
785, 792
Egypte 6 010
350 62
HoûgFDÎS
» »
P&L-ama
540, 542
Amortissable
81 45, 40
Intérieur
30 U8
Extérkur
30 3116, 9(15
LA POSE AU LAPIN
Je fis hier une excursion au pays latin.
En traversant le jardin du Luxembhurg,
je passai auprès de deux étudiants et j’en-
tendis l’un d’eux dire à l’autre:
— Tu nesa’s pas, j’ai posé un lapin à
la petite Nanutte de la Cigale.
Nota Banc pour les gens à lunettes. —
LaCigaœ est une brasserie à femmes.
Plus loin, jo rencontrai deux étudiant'
tes.La plus jeune disait à sa compagne :
—Le croirait-on ? Alfred a eu le toupet
de me poser un lapin.
Cette expression, ainsi renouvelée, me
laissa perplexe.
— Que peut bien signifier cette locu-
tion ? me demandai-je.
Je chercherais peut-être encore, si je
n’avais été abordé par un ancien cama-
rade de collège, Peninot, qui, depuis dix
ans qu’il fait son droit, a déjà pris trois
inscriptions.
— Enfin, lui dis-je, tu vas m’expliquer
ce que veut dire < poser un lapin ».
—- Ah ! ah ! dit-il, tu la connais. Eh
bien, elle est de moi, cotie expression. Je
vais t’en conter l’origine, et après nous
verrons si tu me diras toujours que je
suis un fainéant qui ne fera jamais rien de
bon.
— Allons conte.
— Connais-tu la petite Rose?
— Non.
r- Comment, tu ne connais pas Rose, de
la brasserie de la Gaîté ?
— Non, je ne connais plus une seule
femme ici, mais suppose que je les connais
toutes et arrive au lapin.
— Voici : il y a de cela quelques mois,
j’avais déjà dépensé tout le mien et nous
n’étions que le 15, je mangeais déjà à
l’œil chez mon restaurateur et la soir je
me promenais sur le boulevard, deman-
dant une cigarette à l'un, acceptant le
bock d’un autre; atteint d’insomnie,je rush
tais sur le bitume jusqu’à deux heures du
matin. Un soir, ou plutôt un jour à cette
heure-là, la petite Rose (elle est char-
mante,mon cher) venait ViTs moi. Je l’ar-
rête, et,après une brillante improvisation
sur l’amour et quelques promesses non
moins brillantes, elle consentit à venir
visiter mes pénates.
— Eh bien, a: rive à la pose du lapin.
— J’y suis. Chaque rose a ses épines !
C’est la réflexion que je me fis le matin
quand jo dus renvoyer la mienne de R ?se,
sans que ses épines, ses ongles, veux-je
dire, ire labourassent lo visage. C’était
difficile, càr je n’avais ni or ni argent
pour l’apaiser.
-- Allons, continue; je t’nitro ua bock
à la Source.
— J’accepte,merci. Une idée machiavé-
lique traverse mon cerveau. Je choisis un ;
prétexte pour m’esquiver. Je vais, lui dis' j
je, échanger un billet de mille, et, comble
de la dissimulation, je lui promets deux
fouis, me promettant bien de ne pas re-
mettre les pieds chez moi de tout) la
journée, espérant que, ia 1 ignée, la b lie
Rose quitterait mon rosier. Eu de coudant
escher, j'aiei bois !c chat du père Ron-
dot,mjn propriétaire. Une nouvelle idée
surgit : Je suis 5-.uvé ! Prendre le chat, le
mettre dans le panier aux provisions di
la concierge, le couvrir a’-m linge, r ou-
ter chez moi, fut l’affaire d’une minute.
—•Tiens, Rosette.dis-je à ma belle,ça ne
pouvait mieux tomber. On m’envoie u t
lapin de chez moi; nous le mangerons en-
se noble chez un ami qui reste à deux pai !
Ma proposition est acceptée et nous
sortons, moi un énorme panier sou* un
bras et une femme sur l’autre. D’uns la rue
Monsieur-le-Pri- ce, devant une maison à
deux issues, je dis à la bulle :
— Je vais* posa* le lapin ». Elle m’at-
tend encore !...
Ello a conté sa mésaventure, moi moi i
aventure, et tu comprends maintenant
qu’attirer une femme chez roi avec des
promesses qui restent en l’état de cela .s
du député c'est « poser un lapin ».
Jo quittais en souriant mon farceur de
Perrinet, mais, reniant ch z moi, je fai-
sais cotie réflexion, un p u philosophique
ptui-ëiro :
O vous,immortels académiciens,nui pos-
tez vos veillées à forger des mots tué» aies
racines grecques, le hasard et l'esprit vous
rendront toujours urs de; points sur cette ma-
tière.
DERNIÈRES NOUVELLES
Divers journaux annoncent l'entrée
probable de MM. Léon Say et do Freyci-
net au ministère, à la suite de certains
remaniements très prochains. Nous pou-
vons donner comme certain qu’il n’est p g
question actuellement de M. Léon Say,
mais que la nomination de M. de Freyci-
net au ministère des finances est dès au-
jourd’hui décidée.
Mme Adam vient d’adresser au prés •
dont du conseil municipal la lettre sui-
vante :
Monsieur lo priez lent,
Lo comité da l’nauro de la presse passionn-
e pou? les secours aux f.im’îles des victimes
du Ring-Tbeat^r mo pria d’être son interprète
auprès du corsai! municipal
Je remercia donc le conseil et MM. les con-
seillers do leur généreuse offrande pour notre
œuvre, et Je vous prie, monsieur lo président,
de faire ag érr au conseil l’assurance de no-
tre gratitude et de notre sympathie.
La présidente,
Juliette Adam.
La démission de M. Chîllemel-Lacmr est
de plus en plus donnée comme chose pro-
chaine.
M. Cballemel-Laoour n’éohaogarait pas
l’ambassade do Londres contre une autre,ain-
si que cela était annoncé.
M. le ministre des affairas étrangères vient
de prescrire une enquête sur l’incident surve-
nu, *à Guatemala, entre M. Pillet, chancelier
du consulat de Franc», et une patrouille hua-
malaise.
Nous avons dit précédemment qu’à la suite
de cet incident M. Pillet aurait é.é arr. ê.
Le commandant de la patrouille aurait été
destitué déjà. De plus, le gouvernement hua-
somalien promet que toutes satisfactions et
réparations justes seront accordées.
Quelques conseillera municipaux de l’ex-
trêve gauche ont l’intention de présenter ua
projet de rejet du budget de la préfecture de
police, combiné avec un plan de réduction du
prix du gaz.
Cette proposition sera repoussée * une
énorme majorité.
Les autonomistes, aussi bien que les oppor-
tunistes du conseil, n’enta qu’à se louer de
leurs rapports avec M. C^rûescasse, et ne se
soucient pas de soulever, sans raison, un
casus UUi avec la préfecture de police.
Uns nouvelle réunion de délégués sénato-
riaux aura lieu jeudi cuir. Comme la pre-
mière, elle sera provoquée par l’extiémo nu-
ch ; mais tous les députés et tous les con-
8f allers généraux y seront invités, «ans dis-
tinction de nuances.
Cette réunion a pour objet l’audition dos
candidate.
M. l’abbé Dagorne, député invalidé, pose
une selon le fors sa c m iidaturo dans l’arron-
dissement de Dlnan.
Une des première réformes que lo couver-
encuva a l'intention de soumet ro à la Cham-
bre à bref délai, c'est U oppression du tim-
bre de quittance, établi depuis 1871. M. Al-
lain-Targé prépare un projet dans ce sens.
La cm s*ion parlementaire qui s’occupé)
des traités de commerce s’est réunie haro. As-
socient à la dôlitératicn : MM. Lebaudy,
président ; Wilson, Ménne, Druaiel, Ach»rJ,
etc.
Un a examiné fans cette réunion le traité
franco-belge, notamment ton article 15, rela-
tif au hypo pour les cotons.
M. le ministre de l’intérieure reçu hier ma-
tin le préfet de la Charente-Inférieu'e et celui
da Lot-et-Garonne.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPrf'QUÎS
Cologne, 20 décembre.
On téiénr . pria de Constantinople, lo 20, à la
Gazelle de Cologne :
« £J. Bo^rka a re‘ir.5 i a déclarai ion, par mufti
de ia mé libation de M. Wottendo!ff.
» L’ira lé a é»é sanctionné avant-hier au
palais ; le traité cor.via avec les banquiers -lo
G lait& a été a è prouvé hier eu cule d<.s ami-
métrez, sauf qu élues légers clncgementa,qui
seront sanat.o..ué > i aujüuid’hui.
» L a deux boom< , üts te ont ensuite pu-
blié-:. »
Vienne, 2) Jêîe'nbro.
L’empereur »*cs*.rendu dan» la m-itinéa au
théâtre de la Hofburg, dont H a visité toutes
leé parties II a ordonné d'augmenter le nom-
bre et la large ur des issues, de construire un
escalier do plu et de supprimer les doux
de:n.ores banquoitos de la quatrième gale-
rie.
Uoo commission se réunira cas jours-ci,
à l païen aube dès th i 'â;rei do U cour, pour
croire dus *i*ions au sujet de 1 organisa-
tion de l’Opéra et do théâtre de la Uofburg.
Celais, 20 décembre.
Les communications «ont interrompues par
la tempête entre Boulogne et Foîkestone. Lts
voyageurs goût obligés pour aller à Douvres,
de venir s’ombir^u- r à Calais, où le servie»
se fait régulièrement.
uoûsUuitiuoplc, 20 décembre.
Le sultan a signé aujourd’hui l’gradé sanc-
tionnant l’arrangeant des bonJholders,
Rome, 20 décembre.
L’Agence Ste r ani publie la dépêche suivante
reçue du Catro, lo 20 décembre:
L’émeut nüliUiro de Sccz a éclaté axes
dos intentions hostiles aussi envers le cousu -
lat n’Italie, à cause de la supposition erro-
née qu’un Italien avait pris part à l’assassi-
nat du militaire •n'tigèue.
Des instructions énergiques ont été télégra-
phiées au gouverneur.
Par suite d’une entente entre M. J. d» Mjlt-
omo, osent d’Itiiio io consul généra, à Alexan-
drie, et le chérif, le consul, italien coopérera
au tri à l’enquête.
Suez est maintenant tranquille.
Le commun liant de YAflcndalore, en sta-
tionnement à Alexandrie, a reçu l’ordre demie
tenir à la disposition des agents consulaires
italiens.
Saint-Pétersbourg, 20 décembre.
Le général Anoutchlne, gouverneur géné-
ral de la Sibérie orientale, qui se trouve ac-
tuellement lc ; , a fait savoir que l’expo lion
des Etats-Unis au pôle nord aratroq^é le ba-
teau à vapeur la Icannelle, qui s’était perdu
en 1877, et a porté secoure à l'équipage.
Alger, $0 décembre.
M. Tirman, revenant de sa visite sur le
théâtre du aifiiâtiO de la province d’Oran, et
le général Saussier, revenant de Tunisie, ont
ou, cotte après-midi, une entrevue.
Conirair«iment au bruit répandu par les
journaux, il tst inexact que le général Saus-
sier doive partir pour la France aujourd'hui.
Les détails relatifs aux désastres causés par
les inondations commencent à arriver. Us
sont navrants. On ignore encore lenombredos
victimes. Quelques évaluations portent ce
nombre à 800.
11 ne sera probablement, d’ci'lcurs, jamais
exactement connu ; il ee compose presque to-
talement d’Espagnols et d’indigène».
Les trois barrages du Sig, de la Mina et de
l’Habra ont été emportés. Le pont de F Habra
a résisté, bien que L’eau dépassât d’un mètre
le parapet.
Le gouge* ne’ir a presta
l’entretien du barrage de l’Habra.
Le transport de» voyageurs et des marchant
lises par le cltemiu ue fer d’O.an est tou-
jours «n'pendn.
Le service postal se fait par transborde-
vent.
Li Compagnie active leslravavxde râpa-
mais on croit qu’ils dureront jusqu'au
ev.^mencdînent ue janvier.
La gare de Penégaux est détruite.
Ainsi qu’il l'avait déclaré, en dépit
de la pression qu’on a voulu exercer
sur lui,le rédacteur en chef du jour-*
nal Paris a coda percé hier la publié
ration du dossier Bokhos.
Ce dossier sc compose de documents
divers qui peuvent être classés de la
manière suivante :
1 Lettres privées, relatives à la
fondation et à la création du journal
arabe et antifrançais lo Mostakel;
2 e Manuscrits des correspondances
destinées à être publiées, et que cer-
taines personnes envoyaient de Tunis
; au rédacteur on ch f de ce journal ;
3» Réflexions, Notes a développer,
dictées au même rédacteur, par les
! mêmes personnes, sur les événements
d’Algérie, et principalement sur l’in-
cident Journauk-Albert Grévy ;
-1° Correspondances de Tripoli,
• adressée au Mustidœl ;
5* Lettres et Documents relatifs à
la question marocaine et à la conven-
tion signée à Madrid, le 3 juillet 1880,
par les plénipotentiaires européens.
Les pièces que Paris a publiées hier
ton< relatives à la fondation du Mosta-
licol, nu but que se proposaient ses
créateurs, et aux moyens qu’ils ont em-
ploi és pour l’atteindre.
M. Pestalozza, premier droguant du
consulat général d’Italie ) Tunis, bras
droit de M. Maccio, so chargea de faire
venir de Beyrouth M. Joseph Bokhos,
de l’installer à Cagliari (Sardaigne) et,
do lui donner ses instructions. C’est
ce qui résulte de doux lettres datées du
29 juin et du lUjuidet 1879. Le Mos •
tarez ne parut que dans les derniers
jours de janvier 1880.
Les premières lettres publiées par
Par is démontrent, à n’en pas douter,
quels liens de haine attachaient ie
journal au consulat italien à Tunis.
Si, par exemple, le Mostakel se permet
des violences à l’égard de notre consul
général, vite le Pestalozza s’empresse
d’adresser de chaleureuses félicitations
à Bokhos.
Cependant on commence à s’inquié-
ter en France des attaques violentes
que contient le MosUikel ànotreadresse.
I! n’est pas de moyens qu’on n’emploie
pour perdre notre influence en Tuni-
sie et miner notre autorité en Algérie.*
On rappelle aux Arabes qu’ils furent
jadis un grand peuple. On leur dit que
l’Italie seule a des liens communs tra-
ditionnels avec la race arabe, aux
yeux de laquelle on cherche à vili-
pender la France.*
M. Roustan mit en jeu tous les
moyens dont il pouvait disposer pour
découvrir la source d’où découlaient
toutes ces infamies.
Nous attendrons la suite de la pu-
blication commencée par Paris et qui
ne peut manquer, étant donné le dé-
but, de devenir de plus en plus intéres-
sante pour juger et formuler notre
opinion.
U Unité nationale nous apporte ce
matin une grosse nouvelle. Le chef du
jury qui a acquitté M. Henri de Ro-
chefort serait allo rendre visite à M.
Roustan < pour l’assurer de la respec-
tueuse sympathie et lui affirmer que
!es jurés n’avaient etf contre lui Au-
cube pensée désobligeante ».
Nous laissons bien entendu à notre
confrère la responsabilité de son in-
formation.
INFORMATIONS
Le conseil de cabinet.
11 y a lundi soir conseil de cabinet SU mi*
misère des affairée étrangères.
MM. Devès, ministre de l’agriculture, et
ministre de la marin*, n’y susses-
tairont pM. M. Devès est revenu de Lille dans
rit une enquête sur ’ Gongexrd,
Tentes communications doivent,
être adressées à M. de CHONGBlI, administrateur délégué.
Va mots. .
Trois mets.
Six Mois. .
Un on. . <
Un Mois. ."
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CHEZ MM. LAGRANGE, CERF ET G*
6, PLACB DK LA BOtJRPB
salon £T fiDæiMSTBâTtOB
bureaux
6, Rne Feydeau, 5
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y»-*. I
8S
Ea accomplissant la Révolution du
2 décembre 1851, le Prince-Pi édifient
avait convoqué le peuple, dans ses
momies du 15 au 21 décembre suivant.
C’est donc à pareille date, il y a
trente ans, que furent ouvertes les ur-
ines plébiscitaires et qno le dépouille-
ment du scrutin donna 7,500.000 suf-
frages à Louis-Napoléon.
Ainsi fut ratifié Pacte sauveur du 2
décembre ; ainsi la dictature fut con-
tée au prince héritier du Grand Em-
reur par le peuple souverain.
Avec leur grand bourses, les mas-
ses électorales comprirent que io
Prince n’avait dissous P Assemblée
que dans le but d’assurer la prospérité té
du pays et de mettre en échec les com-
plots ourdis par la réaction de la rue
e Poitiers.
Elles comprirent que le Prince avait
sauvegardé les principes démocrati-
ques, en rétablissant le suffrage uni-
versel; et, dès lors, elles s’inquiétè-
rent peu do savoir si la légalité avait
été respectée ou non. Le prince vou-
lait faire le bonheur du peuple ; le
peuple comptait sur cette promesse,
cela suffisait.
Et le peuple avait raison! Qu’im-
porte, je vous lo demande, que les rè-
gles d’un parlementarisme bête soient
plus ou moins respectées, si la félicité
publique doit sortir de leur violation
même ?
Le vrai criminel serait l’homme qui,
se sentant capable do répandre l’ai-
sance et le bien-être, resterait inactif
afin de respecter des légalités stupides.
Celni-là, le peuple aurait le droit de
le couvrir de malédictions.
Il est à remarquer, du reste, que
cette révolution que Louis-Napoléon
accomplit dans le sens démocratique,
s’il eût hésité à la faire, les conspira-
teurs delà rue de Poitiers, moins scru-
puleux, l’eussent perpétrée, quelques
mois plus tard, pour le triomphe de la
réaction. Ils eussent fait un 16 Mai.
Au lieud’avoina démocratie impériale,
nous aurions eu la monarchie orléa-
niste !
Eussions-nous gagné au change ?
Personne n’oserait l’affirmer. Dans
tous 3es cas> à cette époque, le peuple
ne le crut point, et il amnistia le prin-
coprésident, tout en l’investir gant de
pouvoirs dictatoriaux.
La France, d’ailleurs, était fatiguée
du parlementarisme. Elle était donc
bine aise de voir disparaître l’état de
choses qui avait assuré le règne d’in-
supportables bavards, dont les discus-
sions stériles arrêtaient l’essor des af-
faires publiques et entravaient la
prospérité nationale.
L’Assemblée dissoute et la dictature
proclamée, le pays ouvrit son cœur à
l’espérance, le travail reprit partout,
la confiance revit, et c’est ainsi que la
France traversa vingt années d’une
prospérité inouïe. La richesse coulait
à pleins bords.
Il en fut de même en Brumaire, par-
ce que la situation était identique; il
en serait de même aujourd’hui, parce
que notre position est semblable à col-
le de nos devanciers de l’an VIII et de
1851. De nos jours, comme à ces deux
époques ues historiques, si l’on veut échai -
per à l’influence délétère du parlemen-
tarisme, si l’on veut mettre un terme
au bavardage inutile des avocats, si
l’on veut ramener la confiance dans
les transactions et la richesse dans les
familles, si l’on veut en finir avec les
poseurs à principes, les ambitieux, les
lanceurs de pétards, les bohèmes pré-
tentieux et les anarchistes^ il faut re-
nouveler le pacte dictatorial entre les
mains d’un nouveau sauveur.
. Voyons, qui osera rendre enfin jus-
tice au^ Bonapartes et accepter leur
succession politique avec toutes ses
conséquences î
Où est-il cet homme courageux, ce
nouveau Napoléon, qui aura la noble
ambition d’accepter toutes les respon-
sabilités pour assurer le bonheur de la
France?
Qu’il se montre, et la nation enthou-
siasmée le portera, nous en sommes
certains, sur le pavois populaire!
Hésiterait-il, par hasard, entre Ja
reconnaissance publique et les criail-
leries d'ambitieux déçus ou de bla-
gueurs à système ?
Nous no voulons pas le croire : dans
les aines d’élite, l’intérêt do la patrie
l’emporte sur toute autre considéra-
tion, et sur un esprit politique le en-
timentalisme n’a point do prise.
Elevons-nous donc contre l’état de
choses déplorable qui nous étreint, et
qu’un nouveau Buonaparte nous délivre
d’ru sot parlementarisme!
Ça sera encore un coup revalut que
la France plébiscitaire accueillera par
des votes unanimes. Seuls, les force-
nés du radicalisme brailleront; mais
ôn les priera de se taire; et tout sera
pour le mieux. Les hommes d’ordre
applaudiront; cela suffit.
IWR1T ET LA LETTRE
On Ht dans lè Républicain du Rhône du 19
décembre courant. :
Une parieuse découverte a été faite ces
jours derniers à l’hôpital militaire de
Lyon.
On a trouvé au fond d’un placard qui
n’avait pas été ouvert depuis longtemps
un bocal contenant le cœur du baron Lar-
rey.
On sait que le célèbre chirurgien en
chef da premier Empire avait 1 gué son
cœur aux soldats au milieu desquels il
avait vécu.
Après d )s pourparlers engagés entre la
direction de l’hôpital et M. l’aumônier,
il a été décidé que le cœur du baron Lar-
rey serait enfle> mé dans une urne et placé
dans la chapelle.
Voilà ce que les gouvernements mo-
narchiques, voilà ce que la Terreur
blanche avait trouvé bon de faire du
cœur de ce savant, de ce père du sol-
dat qui s’appelait Larrey.
Ah! que le Premier Consul compre-
nait mieux son devoir !
Eu voici la preuve :
Arrêté chr 5 messidor an VIII de la
République.
Les consuls de la République, sur le
rapport du ministre de l’intérieur, ar-
rêtent :
Article premier. — Le nom du gé-
néral Desaix, tué à Marengo, sera ins-
crit sur la colonne nationale.
Art. 2. — Il sera frappé une mé-
daille en l’honneur du général Desaix ;
allo sera placée sous la première
pierre de la colonne nationale.
Art. 3. — A la fête du 25 messidor,
un trophée sera élevé dans le temple
de Mars à la mémoire du général De-
sain.
Art. 4. — Le ministre de l’intérieur
transmettra à la famille du général
Desaix le présent arrêté, avec les té-
moignages de l’estime et des regrets
du gouvernement pour cet illustre ci-
toyen.
Arrêté du 8. messidor An VUI
de la République.
Les consuls de la République arrê-
tent:
Article premier. — Le corps du gé-
néral Desaix sera transporté au cou-
vent du grand Saint-Bernard, où il
lui sera élevé un tombeau.
Art. 2. — Les noms des demi-bri-
gades, des régiments de cavalerie,
d’artillerie, ainsi que ceux des géné-
raux et chefs de brigade, seront gravés
sur une table de marbre placée vis-à-
-vis le monument.
Art. 3. — Les ministres de l’inté-
rieur et de la guerre sont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de
l’exécution du présent arrêté.
En 1860, lors du voyage que l’Em-
pereur Napoléon III fit dans le Midi,
il y avait encore des forçats à Toulon.
Le chef de FEtat alla'visiter l’arse-
nal, et première chose qui lui fut de-
mandée — et qu’il accorda d’ail leurs—
fut la grâce d’un galérien innocent,
qui depuis huit ans subissait cette hor-
rible peine sans se plaindre.
Voici dans quelles circonstances ce
malheureux avait été condamné.
Aux environs du coup d’Etat, Bé
tiers avait été le théâtre d’événement"
tragiques ; il y avait eu sac et pillage à
mam armée, massacre do gendarmes
et de soldats. Puis l’autorité victorieu-
se avait lancé des mandats d’amener
contre les auteurs de ces troubles. Par-
miles les pillards, se trouvaient deux
lérot, bons ouvriers, mais très exalté .
Un hasard fit arrêter à la place du
plus coupable un troisième fi ère, d’h u •
meure placide et douce.
La mère alla le trouver dans sa pri-
son et lui dit :
— Tu as bien de la peine A gagner ta
vie, tu ne pourras par conséquent pas
soutenir ta famille lorsque ton frère
allié sera pris. Lui, au contraire, est
mé. anicien, ouvrier habile, et il gagne
à lui seul de quoi nous nourrir tous.
Laisse-toi donc condamner à sa place,
afin que ta mère et ta sœur ne meurent
pas de faim.
Et ce héros fit simplement ce qu’on
lui demandait.
Mais en 1860, le frère aîné étant
mort, il n’avait plus de raison de se
taire, il parla et fut gracié.
Cette anecdote est connue de tous
c ux qui accompagnaient l’Empereur
à cette épique, et lo collaborateur du
Figaro, M. Vitu, peut en attester l’au-
thenticité.
Petite Bourse du soir
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5 0j0
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LA POSE AU LAPIN
Je fis hier une excursion au pays latin.
En traversant le jardin du Luxembhurg,
je passai auprès de deux étudiants et j’en-
tendis l’un d’eux dire à l’autre:
— Tu nesa’s pas, j’ai posé un lapin à
la petite Nanutte de la Cigale.
Nota Banc pour les gens à lunettes. —
LaCigaœ est une brasserie à femmes.
Plus loin, jo rencontrai deux étudiant'
tes.La plus jeune disait à sa compagne :
—Le croirait-on ? Alfred a eu le toupet
de me poser un lapin.
Cette expression, ainsi renouvelée, me
laissa perplexe.
— Que peut bien signifier cette locu-
tion ? me demandai-je.
Je chercherais peut-être encore, si je
n’avais été abordé par un ancien cama-
rade de collège, Peninot, qui, depuis dix
ans qu’il fait son droit, a déjà pris trois
inscriptions.
— Enfin, lui dis-je, tu vas m’expliquer
ce que veut dire < poser un lapin ».
—- Ah ! ah ! dit-il, tu la connais. Eh
bien, elle est de moi, cotie expression. Je
vais t’en conter l’origine, et après nous
verrons si tu me diras toujours que je
suis un fainéant qui ne fera jamais rien de
bon.
— Allons conte.
— Connais-tu la petite Rose?
— Non.
r- Comment, tu ne connais pas Rose, de
la brasserie de la Gaîté ?
— Non, je ne connais plus une seule
femme ici, mais suppose que je les connais
toutes et arrive au lapin.
— Voici : il y a de cela quelques mois,
j’avais déjà dépensé tout le mien et nous
n’étions que le 15, je mangeais déjà à
l’œil chez mon restaurateur et la soir je
me promenais sur le boulevard, deman-
dant une cigarette à l'un, acceptant le
bock d’un autre; atteint d’insomnie,je rush
tais sur le bitume jusqu’à deux heures du
matin. Un soir, ou plutôt un jour à cette
heure-là, la petite Rose (elle est char-
mante,mon cher) venait ViTs moi. Je l’ar-
rête, et,après une brillante improvisation
sur l’amour et quelques promesses non
moins brillantes, elle consentit à venir
visiter mes pénates.
— Eh bien, a: rive à la pose du lapin.
— J’y suis. Chaque rose a ses épines !
C’est la réflexion que je me fis le matin
quand jo dus renvoyer la mienne de R ?se,
sans que ses épines, ses ongles, veux-je
dire, ire labourassent lo visage. C’était
difficile, càr je n’avais ni or ni argent
pour l’apaiser.
-- Allons, continue; je t’nitro ua bock
à la Source.
— J’accepte,merci. Une idée machiavé-
lique traverse mon cerveau. Je choisis un ;
prétexte pour m’esquiver. Je vais, lui dis' j
je, échanger un billet de mille, et, comble
de la dissimulation, je lui promets deux
fouis, me promettant bien de ne pas re-
mettre les pieds chez moi de tout) la
journée, espérant que, ia 1 ignée, la b lie
Rose quitterait mon rosier. Eu de coudant
escher, j'aiei bois !c chat du père Ron-
dot,mjn propriétaire. Une nouvelle idée
surgit : Je suis 5-.uvé ! Prendre le chat, le
mettre dans le panier aux provisions di
la concierge, le couvrir a’-m linge, r ou-
ter chez moi, fut l’affaire d’une minute.
—•Tiens, Rosette.dis-je à ma belle,ça ne
pouvait mieux tomber. On m’envoie u t
lapin de chez moi; nous le mangerons en-
se noble chez un ami qui reste à deux pai !
Ma proposition est acceptée et nous
sortons, moi un énorme panier sou* un
bras et une femme sur l’autre. D’uns la rue
Monsieur-le-Pri- ce, devant une maison à
deux issues, je dis à la bulle :
— Je vais* posa* le lapin ». Elle m’at-
tend encore !...
Ello a conté sa mésaventure, moi moi i
aventure, et tu comprends maintenant
qu’attirer une femme chez roi avec des
promesses qui restent en l’état de cela .s
du député c'est « poser un lapin ».
Jo quittais en souriant mon farceur de
Perrinet, mais, reniant ch z moi, je fai-
sais cotie réflexion, un p u philosophique
ptui-ëiro :
O vous,immortels académiciens,nui pos-
tez vos veillées à forger des mots tué» aies
racines grecques, le hasard et l'esprit vous
rendront toujours urs de; points sur cette ma-
tière.
DERNIÈRES NOUVELLES
Divers journaux annoncent l'entrée
probable de MM. Léon Say et do Freyci-
net au ministère, à la suite de certains
remaniements très prochains. Nous pou-
vons donner comme certain qu’il n’est p g
question actuellement de M. Léon Say,
mais que la nomination de M. de Freyci-
net au ministère des finances est dès au-
jourd’hui décidée.
Mme Adam vient d’adresser au prés •
dont du conseil municipal la lettre sui-
vante :
Monsieur lo priez lent,
Lo comité da l’nauro de la presse passionn-
e pou? les secours aux f.im’îles des victimes
du Ring-Tbeat^r mo pria d’être son interprète
auprès du corsai! municipal
Je remercia donc le conseil et MM. les con-
seillers do leur généreuse offrande pour notre
œuvre, et Je vous prie, monsieur lo président,
de faire ag érr au conseil l’assurance de no-
tre gratitude et de notre sympathie.
La présidente,
Juliette Adam.
La démission de M. Chîllemel-Lacmr est
de plus en plus donnée comme chose pro-
chaine.
M. Cballemel-Laoour n’éohaogarait pas
l’ambassade do Londres contre une autre,ain-
si que cela était annoncé.
M. le ministre des affairas étrangères vient
de prescrire une enquête sur l’incident surve-
nu, *à Guatemala, entre M. Pillet, chancelier
du consulat de Franc», et une patrouille hua-
malaise.
Nous avons dit précédemment qu’à la suite
de cet incident M. Pillet aurait é.é arr. ê.
Le commandant de la patrouille aurait été
destitué déjà. De plus, le gouvernement hua-
somalien promet que toutes satisfactions et
réparations justes seront accordées.
Quelques conseillera municipaux de l’ex-
trêve gauche ont l’intention de présenter ua
projet de rejet du budget de la préfecture de
police, combiné avec un plan de réduction du
prix du gaz.
Cette proposition sera repoussée * une
énorme majorité.
Les autonomistes, aussi bien que les oppor-
tunistes du conseil, n’enta qu’à se louer de
leurs rapports avec M. C^rûescasse, et ne se
soucient pas de soulever, sans raison, un
casus UUi avec la préfecture de police.
Uns nouvelle réunion de délégués sénato-
riaux aura lieu jeudi cuir. Comme la pre-
mière, elle sera provoquée par l’extiémo nu-
ch ; mais tous les députés et tous les con-
8f allers généraux y seront invités, «ans dis-
tinction de nuances.
Cette réunion a pour objet l’audition dos
candidate.
M. l’abbé Dagorne, député invalidé, pose
une selon le fors sa c m iidaturo dans l’arron-
dissement de Dlnan.
Une des première réformes que lo couver-
encuva a l'intention de soumet ro à la Cham-
bre à bref délai, c'est U oppression du tim-
bre de quittance, établi depuis 1871. M. Al-
lain-Targé prépare un projet dans ce sens.
La cm s*ion parlementaire qui s’occupé)
des traités de commerce s’est réunie haro. As-
socient à la dôlitératicn : MM. Lebaudy,
président ; Wilson, Ménne, Druaiel, Ach»rJ,
etc.
Un a examiné fans cette réunion le traité
franco-belge, notamment ton article 15, rela-
tif au hypo pour les cotons.
M. le ministre de l’intérieure reçu hier ma-
tin le préfet de la Charente-Inférieu'e et celui
da Lot-et-Garonne.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPrf'QUÎS
Cologne, 20 décembre.
On téiénr . pria de Constantinople, lo 20, à la
Gazelle de Cologne :
« £J. Bo^rka a re‘ir.5 i a déclarai ion, par mufti
de ia mé libation de M. Wottendo!ff.
» L’ira lé a é»é sanctionné avant-hier au
palais ; le traité cor.via avec les banquiers -lo
G lait& a été a è prouvé hier eu cule d<.s ami-
métrez, sauf qu élues légers clncgementa,qui
seront sanat.o..ué > i aujüuid’hui.
» L a deux boom< , üts te ont ensuite pu-
blié-:. »
Vienne, 2) Jêîe'nbro.
L’empereur »*cs*.rendu dan» la m-itinéa au
théâtre de la Hofburg, dont H a visité toutes
leé parties II a ordonné d'augmenter le nom-
bre et la large ur des issues, de construire un
escalier do plu et de supprimer les doux
de:n.ores banquoitos de la quatrième gale-
rie.
Uoo commission se réunira cas jours-ci,
à l païen aube dès th i 'â;rei do U cour, pour
croire dus *i*ions au sujet de 1 organisa-
tion de l’Opéra et do théâtre de la Uofburg.
Celais, 20 décembre.
Les communications «ont interrompues par
la tempête entre Boulogne et Foîkestone. Lts
voyageurs goût obligés pour aller à Douvres,
de venir s’ombir^u- r à Calais, où le servie»
se fait régulièrement.
uoûsUuitiuoplc, 20 décembre.
Le sultan a signé aujourd’hui l’gradé sanc-
tionnant l’arrangeant des bonJholders,
Rome, 20 décembre.
L’Agence Ste r ani publie la dépêche suivante
reçue du Catro, lo 20 décembre:
L’émeut nüliUiro de Sccz a éclaté axes
dos intentions hostiles aussi envers le cousu -
lat n’Italie, à cause de la supposition erro-
née qu’un Italien avait pris part à l’assassi-
nat du militaire •n'tigèue.
Des instructions énergiques ont été télégra-
phiées au gouverneur.
Par suite d’une entente entre M. J. d» Mjlt-
omo, osent d’Itiiio io consul généra, à Alexan-
drie, et le chérif, le consul, italien coopérera
au tri à l’enquête.
Suez est maintenant tranquille.
Le commun liant de YAflcndalore, en sta-
tionnement à Alexandrie, a reçu l’ordre demie
tenir à la disposition des agents consulaires
italiens.
Saint-Pétersbourg, 20 décembre.
Le général Anoutchlne, gouverneur géné-
ral de la Sibérie orientale, qui se trouve ac-
tuellement lc ; , a fait savoir que l’expo lion
des Etats-Unis au pôle nord aratroq^é le ba-
teau à vapeur la Icannelle, qui s’était perdu
en 1877, et a porté secoure à l'équipage.
Alger, $0 décembre.
M. Tirman, revenant de sa visite sur le
théâtre du aifiiâtiO de la province d’Oran, et
le général Saussier, revenant de Tunisie, ont
ou, cotte après-midi, une entrevue.
Conirair«iment au bruit répandu par les
journaux, il tst inexact que le général Saus-
sier doive partir pour la France aujourd'hui.
Les détails relatifs aux désastres causés par
les inondations commencent à arriver. Us
sont navrants. On ignore encore lenombredos
victimes. Quelques évaluations portent ce
nombre à 800.
11 ne sera probablement, d’ci'lcurs, jamais
exactement connu ; il ee compose presque to-
talement d’Espagnols et d’indigène».
Les trois barrages du Sig, de la Mina et de
l’Habra ont été emportés. Le pont de F Habra
a résisté, bien que L’eau dépassât d’un mètre
le parapet.
Le gouge* ne’ir a presta
l’entretien du barrage de l’Habra.
Le transport de» voyageurs et des marchant
lises par le cltemiu ue fer d’O.an est tou-
jours «n'pendn.
Le service postal se fait par transborde-
vent.
Li Compagnie active leslravavxde râpa-
mais on croit qu’ils dureront jusqu'au
ev.^mencdînent ue janvier.
La gare de Penégaux est détruite.
Ainsi qu’il l'avait déclaré, en dépit
de la pression qu’on a voulu exercer
sur lui,le rédacteur en chef du jour-*
nal Paris a coda percé hier la publié
ration du dossier Bokhos.
Ce dossier sc compose de documents
divers qui peuvent être classés de la
manière suivante :
1 Lettres privées, relatives à la
fondation et à la création du journal
arabe et antifrançais lo Mostakel;
2 e Manuscrits des correspondances
destinées à être publiées, et que cer-
taines personnes envoyaient de Tunis
; au rédacteur on ch f de ce journal ;
3» Réflexions, Notes a développer,
dictées au même rédacteur, par les
! mêmes personnes, sur les événements
d’Algérie, et principalement sur l’in-
cident Journauk-Albert Grévy ;
-1° Correspondances de Tripoli,
• adressée au Mustidœl ;
5* Lettres et Documents relatifs à
la question marocaine et à la conven-
tion signée à Madrid, le 3 juillet 1880,
par les plénipotentiaires européens.
Les pièces que Paris a publiées hier
ton< relatives à la fondation du Mosta-
licol, nu but que se proposaient ses
créateurs, et aux moyens qu’ils ont em-
ploi és pour l’atteindre.
M. Pestalozza, premier droguant du
consulat général d’Italie ) Tunis, bras
droit de M. Maccio, so chargea de faire
venir de Beyrouth M. Joseph Bokhos,
de l’installer à Cagliari (Sardaigne) et,
do lui donner ses instructions. C’est
ce qui résulte de doux lettres datées du
29 juin et du lUjuidet 1879. Le Mos •
tarez ne parut que dans les derniers
jours de janvier 1880.
Les premières lettres publiées par
Par is démontrent, à n’en pas douter,
quels liens de haine attachaient ie
journal au consulat italien à Tunis.
Si, par exemple, le Mostakel se permet
des violences à l’égard de notre consul
général, vite le Pestalozza s’empresse
d’adresser de chaleureuses félicitations
à Bokhos.
Cependant on commence à s’inquié-
ter en France des attaques violentes
que contient le MosUikel ànotreadresse.
I! n’est pas de moyens qu’on n’emploie
pour perdre notre influence en Tuni-
sie et miner notre autorité en Algérie.*
On rappelle aux Arabes qu’ils furent
jadis un grand peuple. On leur dit que
l’Italie seule a des liens communs tra-
ditionnels avec la race arabe, aux
yeux de laquelle on cherche à vili-
pender la France.*
M. Roustan mit en jeu tous les
moyens dont il pouvait disposer pour
découvrir la source d’où découlaient
toutes ces infamies.
Nous attendrons la suite de la pu-
blication commencée par Paris et qui
ne peut manquer, étant donné le dé-
but, de devenir de plus en plus intéres-
sante pour juger et formuler notre
opinion.
U Unité nationale nous apporte ce
matin une grosse nouvelle. Le chef du
jury qui a acquitté M. Henri de Ro-
chefort serait allo rendre visite à M.
Roustan < pour l’assurer de la respec-
tueuse sympathie et lui affirmer que
!es jurés n’avaient etf contre lui Au-
cube pensée désobligeante ».
Nous laissons bien entendu à notre
confrère la responsabilité de son in-
formation.
INFORMATIONS
Le conseil de cabinet.
11 y a lundi soir conseil de cabinet SU mi*
misère des affairée étrangères.
MM. Devès, ministre de l’agriculture, et
ministre de la marin*, n’y susses-
tairont pM. M. Devès est revenu de Lille dans
rit une enquête sur ’ Gongexrd,
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