Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1934-02-17
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 février 1934 17 février 1934
Description : 1934/02/17 (Numéro 12848). 1934/02/17 (Numéro 12848).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4049182
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
31e ANNÉE
N° 1?.S4S
IIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIII
SAMEDI
17
FÉVRIER
1934
1111111111111111111'111111111111111
DEUX ÉDITIONS
MM ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃•̃i
LE NUMÉRO 30 CENTIMES
ORGANE CENTRAL OJ/PArV^COMMUNISTE (S.F.I.C.)
FONDATEUR Jean JAURES 138, rue Montmartre, PARIS-2e DIRECTEUR Marcel CACHIN
^H ̃! wÊÊ ^H ^H MÉ ^H ^H ^H ^B 1^1 ^H BÊ Ml Mi Mi ^H ^B ttfl ^H ^B ^H ̃̃ IH IIM MA ^B ^B ^H ^M ^M laa ^ta ̃ ^A ma ^h ^m ^h ̃
Chiappe en prison!
Chiappe en prison
Chiappe en prison
MIMIMIBIMrMMlMlMl|MaiM|M|MiHlMiMlMiaiBlHlMiaiMlMlHlliMlMl ̃ H H ̃̃,IIIKIIIIIIIIIIIIII
A 2 HEURES, DERRIÈRE NOS COMBATTANTS MORTS!
Aujourd'hui, les fil te la Commune
accompagneront Perez, Tailler, lauchin
Bureau, Scharbach et Morts
au pied du Mur des Fédérés
A LÀ PORTE LE GOUVERNEMENT DES FUSILLEURS
I Dissolution des lignes iasctstes Arrestation de leurs chefs
DANS LES ENTREPRISES, CESSEZ LE TRAVAIL, NOMMEZ DES DÉLÉGÂTiONS, ÈlÉpEZ
VINCENT PEREZ
•membre du Parti communiste,
~3i ans, ouvrier ajusteur, cliômeur
depuis un an, blessé, le g février,
à la g ire de l'Est, d'une balle- au
ventre, mort le u février, à l'hô-
pital Làriboisière, tué par la
̃police1 parisienne
MAURICE BUREAU
membre du comité de lutte contre
la guerre de la Courneuve, marié,
père d'un enfant de 4 ans, blessé
d'une balle au ventre, le 9 février,
près de la gare de l'Est, mort à
l'hôpital Làriboisière, le 12 fé-
vrier, tué par la police ̃parisienne
ERNEST SCHARBACH
sympathisant communiste, 30 ans,
de Bagnoietj blessé d'une balle à
la manifestation du 0, février,
mort le 12 février, à l'hôpital
Laj îboisière. tué par la police
parisienne
VINCENT MORIS
ouvrier de Malakofî, blessé d'une
balle au poumon, le 12 février,
mort à l'hôpital d'Issy-les-Mouli-
neaux, le 13 février, tué par la
police parisienne
'BHHHBiBHH
or~o
ous irons tout à l'heure conduire.au
Père-Lachaise six des ouvriers
tués par la police parisienne au
cours des récentes luttes contre le fas-
cisme.
Les dépouilles de ces six victimes se-
ront ensevelies près du Mur glorieux ou
donnent depuis soixante-trois ans les der-
niers combattants fédérés de mai 1871.
C'est un grand honneur dont sont di-
gnes les six travailleurs assassinés le ven-
dredi 9 février, dont nous suivrons les
cercueils le cœur plein d'émotion et de
colère. Travailleurs communistes, sym-
pathisants, confédérés, adhérents du
Comité d'Amsterdam, ils furent fauchés
par les balles de la garde prétorienne du
régime capitaliste. `
Vendredi 9 février C'est une date
qui vient s'ajouter à bien d'autres anté-
rieures également signalées en France
par des massacres de prolétaires. L'His-
toire de la République bourgeoise fran-
çaise est marquée périodiquement par des
étapes aussi sanglantes.
Pour les hommes de ma génération, il
est impossible de ne pas- évoquer en ce
jour les événements terribles de mai 1891 1
à Fourmies, où des ministres « républi-
cains », des préfets, des sous-préfets,
des officiers commandèrent le feu sur des
femmes et des enfants, couchant à terre
15 MORTS et 30 blessés. La^ham-
bre « républicaine » d'alors félicita le
gouvernement après cet attentat mons-
trueux.
Dans la suite, en janvier 1900, les Le-
bel de l'infanterie coloniale tuèrent 25
OUVRIERS grévistes nègres dans le
village martiniquais du François. En
juin de la même année, Millerand étant
ministre socialiste, 2 grévistes furent tués
à Chalon-sur-Saône. Les 19 et 20 juin
1907, c'est Narbonne avec ses 6 morts.
Les radicaux sont au pouvoir avec Cle-
menceau. Le 28 juillet 1907, la troupe
tire encore sur des grévistes à Raon-
l'Etape, où elle-tue un ouvrier et en
blesse 12. Plus près de nous, c'est la
provocation de Clemenceau qui lance la
cavalerie sur les barricades à Draveil
et à Villeneuve-Saint-Georges, 4 morts
et 300 blessés. Puis, c'est le meurtre
de Lorne en 1919, celui de Sabatier en
1925, celui de Fritsch en 1932, de
Mérelle en 1933. Et encore cette liste
des victimes ouvrières de la lutte des
classes est-elle loin d'être complète Et
nous n'insistons pas sur les 35.000 morts
de la Commune 1
Cet historique tragique doit être fixé
dans l'esprit de chaque prolétaire fran-
çais afin qu'il se rende compte de la va-
leur réelle des mots menteurs de « Ré-
publique )et « Démocratie » tant que
sévit l'exploitation du capital.
La vérité, c'est que les luttes de clas-
ses prirent toujours un, caractère impi-
toyable sous te régime républicain de
ce pays. L'Histoire atteste que le capi-
talisme « républicain » ne recula jamais
devant l'assassinat des prolétaires toutes
les fois qu'ils entrèrent en lutte pour dé-
fendre leur pain ou leurs libertés.
Que les chefs socialistes renoncent
donc urne fois pour toutes à demander
auxtr'av'ailleurs, coinmeils le font encore
aujourd'hui, de se sacrifier pour un ré-
gime qui coucha tant des leurs sur tes
pavés des villes En montant au Père-
Lachaise, la foule ouvrière songera aux
siens, à eux seuls, à la façon bestiale
dont ils furent tués, aux ignobles matra-
queurs de la République, aux maîtres
du pouvoir qui les commandent et qui
entretiennent des mercenaires pour frap-
per et assassiner ceux dont le travail
nourrit le genre humain.
Devant les cercueils de ces jeunes
gens qui donnèrent héroïquement leur vie
pour leur classe, il est indécent d'appe-
ler leurs frères de lutte à la défense de
la République de leurs bourreaux. C'est
une profanation et un outrage 1
Non ces jeunes ouvriers qui tombè-
rent sous les balles des hommes dressés
par Chiappe furent des travailleurs sé-
rieux, honnêtes, enthousiastes, coura-
geux ils furent l'honneur de leur classe.
Mais il y a plus En tombant, ils sa-
vaient qu'ils se sacrifiaient pour empê-
cher leurs frères de travail, leurs frères
de misère, de tomber,sous le joug du
fascisme Ils savaient que le fascisme.
c'est de plus en plus la forme présente
de la dictature de leurs exploiteurs. Ils
savaient qu'en ces dernières années les
gouvernants de tous les pays démocrati-
ques, socialistes et autres, n'ont fait que
préparer l'avènement du fascisme. Ils se
battaient parce qu'ils avaient horreur de
cette perspective sinistre 1
Rappeler cela, c'est donner aux ob-
sèques de ces héros du prolétariat son
vrai sens et la seule signification qu'ils
eussent approuvée. Ce qu'ils attendent
des survivants, c'est qu'ils fassent preuve
du même courage qu'eux dans le com-
bat qui doit continuer et s'amplifier jus-
qu'à la victoire.
Ce qu'ils demandent aussi, c'est qu'à à
leur exemple, ouvriers unitaires, confédé-
rés, communistes, socialistes, groupent
leurs efforts et se préparent à la bataille'
commune contre l'ennemi commun
L'appel des tombes où reposeront leurs
chères dépouilles, ce n'est pas un appel
pour l'abandon, pour la détente hypo-
crite, pour l'oubli dgs crimes contre les
prolétaires. C'est au contraire un appel
pour une lutte toujours plus ardente con-
tre tous les ennemis de la classe ou-
vrière, pour la défense du drapeau rouge
de la révolution ouvrière qui les enve-
loppe comme un linceul I
Marcel CACHiN.
«..
Le 9 février
autour de la République
3 février. Respectueux de l'interdic-
tion des manifestations, le parti socia-
liste décommande la démonstration
piévue pour le soir à la Bastille Le
Parti communiste appelle les ouvriers
à manifester place de la République
le o..
o février. T7 heures, !a police fouille
et arrête les « passants en casquette »
sur les boulevards.
ig h. 30. Les barrages massifs de po-
lice et de cavalerie se concentrent au-
tour de la place. Les giands boulevards
jusqu'à la porte Saint-Denis sont trans-
formés en camps de police.
10. h. 45. La police balaie le boule-
vard Magenta.
20 heures. Une première colonne ou-
vrière qui atteint la Bourse du Tra-
vail est chargée, refoulée, laisse de
nombreux blessés. Elle se reforme aus-
sitôt rue de Lancry. Deux,meetings,de
rue. Renforcée à 20 h. 10 de 2.000 so-
cialistes acclamés, elle, .reparti.
20 heures. t. 500 manifestants des 20e, j
11e et 19e sont refoulés vers le métro:
Parmentiei. La police tire dans le mé-
tro et dans la station Oberkampf.
Violentes bagarres à l'angle de la
rue Voltaire et de la place de la Na-
tion.
Une colonne débouche boulevard des
Filles-du-Calvaire. La police tire. La
colonne se reforme. Meeting de rue.
20 h. 30. Les manifestants du bou-
levard assiègent la mairie du 11e le
Herr'er siège de la Commune pour
faire relâcher les camarades arrêtés.
Charges policières féroces.
A partir de ce moment, les bagarres
les plus violentes se multiplient
boulevard Magenta, gare de l'Est, ca-
nal Saint-Martin. Lutte extrêmement
dure dans le 116, notamment rue Saint-
A mbroise.
21 heures Une colonne venant de la
République atteint la Bastille. Charges
et nombreux blessés. Rue St-Maur, bar-
ricacle. prne et reprise six fois de suite.
̃ 2t. h. -$o. Bagarres et fusillades gare 1
de l'Est. La police est repoussée et
poui suivie vers la gare du Nord.
Barricade en aval de la rue des Ré-
collets.
2,1 h. 45. Nouvelles charges à la gare
de l'Est. Fusillades. La bataille va
continuer autour de la gare jusqu'à
22 11. 30.
2r h. 30; Barricades a l'angle de
t'avenue Parmsntie1" et du faubourg du
Temple. Elle tient 20 minutes. Nou-
velle barricade rue Saint-Maur. Nom-
breux coups de feu. Belleville est sil-
lonné de cars. Charges et batailles par-
tout. Quand 'es manifestants sont re-
foules, des portes d'immeubles s'ou-
vrent silencieusement pour les recueil-
lir et se referment brutalement au nez
à>é policiers. Les habitants offrent du
café aux combattant? et aux blessés.
Des fenêtres, on lance des objets sur
la police. Parfois, on tir-?. Jusqu'à
23 heures, les manifestations conti- '1
nuent, en particulier à Belleville et
Ménilmontant, malgré les charges.
Boulevard Voltaire, trois pillards
ayant voulu profiter des bagarres sont
immédiatement saisis par tes ouvrier?
et durement rossés.
Tels sont les extraits, très briève-
ment résumés, du premier bilan de la
bataille du 9 dressé par le Parti com-
muniste. Il donne une idée rapide de
l'héroïsme de? ouvriers parisiens ce
soir-là.
MARC TAILLER
sympathisant communiste, 38 ans,
frappé de trois balles en défen-
dant une barricade, à Boulogne-
sur-Seine, le 12 février, tué par
la police parisienne
mmmmmmmmmm^mffîmmmm
LOUIS LAUCHIN
ouvrier du bâtiment, syndiqué
confédéré,; blessé d'une balle dans
la manifestation communiste du
9 février, mort à. l'hôpital Tenon,
le 12 février, tué par la police
parisienne
')/, '}, .<;
Souscrivez pour les obsèques
et tes familles des ouvriers tués
»̃»»-̃̃̃
Total à ce jour 15.670 fr. 70
{Voir en deuxième page le détail de
la souscription.)
̃ ̃̃̃ ̃ ̃̃̃̃ a n ̃ a ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃ 1
̃ ̃1 m BWHH.H ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃fllllllllllllllllHllBllllll
LES OBSÈQUES DE PERDREAUX A CHAVILLE
.v,».m.™ .5:~ .· ,s,a,° ~:s~ ;3;i
Qulnze cents tcavailleurs~ ont suivi, u.er, a Cbaville la déf poui0e mocteltr ir I
Quinze cents travailleurs ont suivi, u.er, a Chaville la depouiili- mortellt-- it
notre camarade Perdreaux
[Voir noire tnjormiUlun en 3e paye)
L'insurrection autrichienne
LES CANONS de dollfuss ONT vaincu
L ES héroïques combattants ouvriers
:̃ rOQBQQ
En dépit" de la politique de capitulation permanente de la
En dépit de !a politique de capitulation permanente de ta
social-démocratie les prolétaires d'Autriche ont tenu en échec
pendant cinq jours les forces du fascisme
L'insurrection armée des ouvriers
autrichiens a été vaincue hier.
Des combats patiels se sont dé-.
roulés encore dans plusieurs villes
d'Autriche, mais, écrasés par des
forces considérables et mieux ar-
mées, les"* vaillants 'lutteurs autri-
chiens ont dû succomber.
Les ouvriers qui étaient maîtres de
la ville d'Ebensee ont dû se rendre.,
deux régiments avec de l'artillerie et
un train blindé ayant été envoyés con-
tre eux.
L'ultime combat dans Vienne a été
raconté ainsi par, des combattants
qui avaient gagné la frontière tchéco-
slovaque m se frayant la route les
armes à la main
« C'est à ta Marx Hof (la cité ou-
vrière de Kart Marx) que nous avons
livré le dernier combat. Nous savions
d'avance que ta partie était perdue,
mais nul ne voulait se rendre sans
avoir opposé aux assiégeants une ré-
sistance acharnée. Après avoir subi
des pertes cruelles, une partie de nos
camarades durent se rendre. Des sal-
ves de mitrailleuses furent alors ti-
rées par la troupe régulière, une piè-
ce d'artillerie entra en action contre
la Marx Hof et il fallut céder la
force, se laisser capturer ou quitter
la position. »
Les gouvernants assassins eux-mê-
mes doivent reconnaîltre l'héroïsme
de nos frères autrichiens. Un de leurs
porte-parole déclarait hier à un re-
porter parisien
« On doit reconnaître que les in-
surgés firent preuve de courage et
tinrent en échec les forces gouver-
nementales pendant près de trois
jours entiers. »
Les ouvriers insurgés ont lutté
dans les conditions les plus mauvai-
ses. S'ils avaient conservé leurs ar-
mes après la dissolution du Schutsr
bund acceptée par le parti socîaldé-
mocrate, la bourgeoisie avait cepen-
dant eu le temps de se constituer des
forces répressives considérables.
Dollfuss utilisa la terreur heimer-
wehrienne, se soumit aux injonctions
du prince Starhennerg, pour s'atta-
quer plus violemment au véritable
ennemi de la bourgeoisie, le proléta-
riat. Et toujours, les austro^marxis-
tes et les bonzes syndicaux, à cha-
que coup porté, retinrent les ouvriers
qui voulaient lutter.
Mais le dernier coup de force du
fascisme chrétien-social souleva les
masses, alertées par le Parti com-
muniste illégal, malgré les chefs
austro-marxistes. Et le lundi 12 fé-
vrier, les ouvriers de Linz tiraient les.
premiers coups de feu contre la po-
lice qui voulait envahir le foyer ou-
vrier socialdémocrate. Comme une
traînée de poudre, l'insurrection
s'étendit et tint en échec pendant
quatre jours pleins les troupes, la
police, les- heimwehren..
Les combats d'Autriche prouvent
l'ampleur de la combativité des tra-
vailleurs et de la vague antifasciste.
Comme les événements de Paris, ils
sont les combats d'avant-garde de. la
bataille révolutionnaire qui commen-
ce.. Et cet essor révolutionnaire se
produit sous le signe de l'unité d'ac-
tion des prolétaires. C'est là que ré-
side l'unique garantie des combats
victorieux contre le fascisme, pour
écraser la réaction féroce et le capi-
talisme.
L'exemple héroïque des, travailleurs
d'Autriche inculquera une volonté
plus farouche aux travailleurs de
tous les pays capitalistes, à ceux de
France en particulier, pour mener la
bataille révolutionnaire contre la
fascisation de la « démocratie » chè-
re à Blum, et aller au combat déci-
sif pour le gouvernement ouvrier et
paysan. M.M.
Des fusillades aux environs
de Linz "S
Vienne, 16 février. Dans Vienne et
les faubourgs, les combats ont cessé au-
jourd'hui.
Dans la nuit, une fusillade eut lieu
dans un tunnel où coule la rivière Wien.
Les policiers ne purent faire prisonniers
les ouvriers qui s'étaient cachés 1&-
Des perquisitions nombreuses ont été
opérées qui ont fait découvrir de- nou-
veaux dépôts d'armes: De nombreux ou-
vriers ont encore été faits prisonniers.
30 enfants et une centaine de femmes
ont été tués dans les quartiers ouvriers
de Vienne, au cours des combats.
On mande de Linz que la nuit dernière
de nouvelles escarmouches se sont pro-
duites dans la banlieue de la ville entre
des rebelles et.la troupe, notamment aux
alentours' du cimetière central où la fu-
sillade fut très vive.
(SUITE A LA 3e PÂ-GE, 4e COLONNE)
Encore un communiste
condamné à mort à Berlin
La rage terroriste des nazis ne fait
que s'exacerber en face de leur'incapa-
cité, d'empêcher l'agitation et la pro-
pagande du P.C.A. qui porte ses fruits
partout témoins les nombreux mou-
vements ouvriers, la diffusion accrue
de littérature révolutionnaire lue par
tous les travailleurs.
Le tribunal, d'exception de Berlin a
condamné à mort l'ouvrier communiste
Huettig. pour- « tentative d'assassinat
et trouble grave de l'ordre public ».
Huettig et, plusieurs autres communis-
tes étaient accusés d'avoir attaqué les
miliciens hitlériens von der Ahe et Pet-
27 dans une rue de Berlin, le soir du
27 février 1933.
Les quatre autres communistes co-
accusés du camarade Huettig, ont été
condamnés à un total de 39 ans de ré-
clusion et .16 ans et demi de. prison,
dont 15 ans de réclusion à deux ou-
vriers.
̃ ̃̃̃»̃̃̃̃̃̃̃̃̃ ̃̃̃̃̃Haï,
En deuxième page
La Chambre vote la nomination d'une
commission d'étouffemènt.
̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃s
Pour le soutien des travailleurs autrichiens en lutte
Contre le fascisme en France
LUNDI 19 FÉVRIER, A BULLIER
Grand meeting organisé par lé Comité national de lutte
contre la guerre et le fascisme
Prendront la parole Marcél CACHIN, au nom du Parti com-
munistes AUGUET, jeunes; CAZAUBON, fonctionnaires autono-
mes CERIN, combattants de la paix; A. GILLES, Union des Fém-
ïï!?î.i!0Ç.*iomité de iutte: LAUCIER, Action socialiste; RACA-
MOND, C.G.T.U.; FAR INET, S F.I.O.
••̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃iiDiiiiiiiii 1 l(l
RESPONSABILITÉS SOCIALISTES
Qui a payé les balles ?
par Paul VAILLANT- COUTURIER
'< La u.A.f., les ll'édérations de
Seine et de Seine-et-Oise, le Comité
national mixte des jeunesses socia-
listes invitent tous les camarades à
assister aux obsèques des victimes
de la répression capitaliste. u
Ainsi s'exprimait hier le Populaire.
Nous n'en attendions pas moins de
la C.A.P.
Pourquoi Y
Parce qu'il est clair que la direction
du Parti socialiste se rend compte de
la poussée irrésistible des sections en
faveur de l'unité d.'action, parce que,
en violation de foutes les consignes
de cette C.A.P. (qui chassait hier du
Parti ceux qui avaient osé se rappis-
iiiKiiiiiaiiigiiiiiaïiii
Plus que jamais
veillez sur l'Humanité
11 fallait s'y, attendre I le grand, suc-
cès de'notre grand.journal de classe
dans ces journées de lutte n'a pas
manqué d'inquiéisr sérieusement !e-
gouvernement. Les protecteurs- des
grands voleurs, d'Oustric à Stavi.ski,
lés grands: honnêtes gens à la tar-
dieu et à la Laval, ont examiné le
cas de l'Humanité ». Et c'est ainsi
que nous sommes informés qu'une
nouvelle offensive canaille se prépare
contre le grand journal de défense et
de lutte de la classe ouvrière.
Il, ne s'agit pas pour l'instant de
l'attaque de front, de la saisie. bru-
tale dans la période actuelle, elle
soulèverait une telle vague d'indigna-
tion que le gouvernement n'ose, pas
l'envisager. Il s'agit d'une attaque
oblique, sournoise, visant à atteindre
les recettes normales et régulières, de
notre grand journal.
C'est pourquoi, nous appelons les
ouvriers qui ont donné leur.confiance
à l'Humanité au cours de ces jour-
nées de lutte, à veiller attentivement
sur leur grand organe de1 bataille, et
en • premier lieu à augmenter sa dif-
fusion, à lui' recruter des correspon-
dants et lui faire des abonnés^
iih ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃imiaiBgii
DEMAIN, 8 PAGES
Demain, l'Humanité paraîtra,sur
huit pages.
Vous y lirez ̃
Le compte rendu détaillé des obsè-
ques;
D'abondantes informations sur ̃ la
guerre civile en Autriche;
Le bilan de la grève du ra (une pacre
spéciale)
L'historique des luttes des quinse der-
niers jour? (une page spéciale)
Qu'est-ce que le fascisme et comment
le vaincre?
Organisez la vente
• !̃̃̃̃!̃̃̃ ̃̃̃̃^̃̃̃̃i ̃̃̃̃̃̃«?
cher des communistes dans le Comité
mondial d'Amsterdam) des comités
surgissent partout, réunissant pour;
la lutte antifasciste les ouvriers socia-
listes aux communistes.
Nous avait-on assez répété pour-
tant rien à faire si vous n'allez pas,
d'abord, négocier avec les dirigeants
socialistes, si vous ne signez pas» un
« pacte ûe- non-agression » avec Blum
et Paul Faure 1
Les faits et des faits qui ne se
sont pas produits tout seuls –répon-
dent.
Les masses se soudent sur les mots
d'ordre de combat de notre Parti et
elles se mettent en marche. ̃
La direction du Parti dociaiist»
N° 1?.S4S
IIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIIIIIIIIIII
SAMEDI
17
FÉVRIER
1934
1111111111111111111'111111111111111
DEUX ÉDITIONS
MM ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃•̃i
LE NUMÉRO 30 CENTIMES
ORGANE CENTRAL OJ/PArV^COMMUNISTE (S.F.I.C.)
FONDATEUR Jean JAURES 138, rue Montmartre, PARIS-2e DIRECTEUR Marcel CACHIN
^H ̃! wÊÊ ^H ^H MÉ ^H ^H ^H ^B 1^1 ^H BÊ Ml Mi Mi ^H ^B ttfl ^H ^B ^H ̃̃ IH IIM MA ^B ^B ^H ^M ^M laa ^ta ̃ ^A ma ^h ^m ^h ̃
Chiappe en prison!
Chiappe en prison
Chiappe en prison
MIMIMIBIMrMMlMlMl|MaiM|M|MiHlMiMlMiaiBlHlMiaiMlMlHlliMlMl ̃ H H ̃̃,IIIKIIIIIIIIIIIIII
A 2 HEURES, DERRIÈRE NOS COMBATTANTS MORTS!
Aujourd'hui, les fil te la Commune
accompagneront Perez, Tailler, lauchin
Bureau, Scharbach et Morts
au pied du Mur des Fédérés
A LÀ PORTE LE GOUVERNEMENT DES FUSILLEURS
I Dissolution des lignes iasctstes Arrestation de leurs chefs
DANS LES ENTREPRISES, CESSEZ LE TRAVAIL, NOMMEZ DES DÉLÉGÂTiONS, ÈlÉpEZ
VINCENT PEREZ
•membre du Parti communiste,
~3i ans, ouvrier ajusteur, cliômeur
depuis un an, blessé, le g février,
à la g ire de l'Est, d'une balle- au
ventre, mort le u février, à l'hô-
pital Làriboisière, tué par la
̃police1 parisienne
MAURICE BUREAU
membre du comité de lutte contre
la guerre de la Courneuve, marié,
père d'un enfant de 4 ans, blessé
d'une balle au ventre, le 9 février,
près de la gare de l'Est, mort à
l'hôpital Làriboisière, le 12 fé-
vrier, tué par la police ̃parisienne
ERNEST SCHARBACH
sympathisant communiste, 30 ans,
de Bagnoietj blessé d'une balle à
la manifestation du 0, février,
mort le 12 février, à l'hôpital
Laj îboisière. tué par la police
parisienne
VINCENT MORIS
ouvrier de Malakofî, blessé d'une
balle au poumon, le 12 février,
mort à l'hôpital d'Issy-les-Mouli-
neaux, le 13 février, tué par la
police parisienne
'BHHHBiBHH
or~o
ous irons tout à l'heure conduire.au
Père-Lachaise six des ouvriers
tués par la police parisienne au
cours des récentes luttes contre le fas-
cisme.
Les dépouilles de ces six victimes se-
ront ensevelies près du Mur glorieux ou
donnent depuis soixante-trois ans les der-
niers combattants fédérés de mai 1871.
C'est un grand honneur dont sont di-
gnes les six travailleurs assassinés le ven-
dredi 9 février, dont nous suivrons les
cercueils le cœur plein d'émotion et de
colère. Travailleurs communistes, sym-
pathisants, confédérés, adhérents du
Comité d'Amsterdam, ils furent fauchés
par les balles de la garde prétorienne du
régime capitaliste. `
Vendredi 9 février C'est une date
qui vient s'ajouter à bien d'autres anté-
rieures également signalées en France
par des massacres de prolétaires. L'His-
toire de la République bourgeoise fran-
çaise est marquée périodiquement par des
étapes aussi sanglantes.
Pour les hommes de ma génération, il
est impossible de ne pas- évoquer en ce
jour les événements terribles de mai 1891 1
à Fourmies, où des ministres « républi-
cains », des préfets, des sous-préfets,
des officiers commandèrent le feu sur des
femmes et des enfants, couchant à terre
15 MORTS et 30 blessés. La^ham-
bre « républicaine » d'alors félicita le
gouvernement après cet attentat mons-
trueux.
Dans la suite, en janvier 1900, les Le-
bel de l'infanterie coloniale tuèrent 25
OUVRIERS grévistes nègres dans le
village martiniquais du François. En
juin de la même année, Millerand étant
ministre socialiste, 2 grévistes furent tués
à Chalon-sur-Saône. Les 19 et 20 juin
1907, c'est Narbonne avec ses 6 morts.
Les radicaux sont au pouvoir avec Cle-
menceau. Le 28 juillet 1907, la troupe
tire encore sur des grévistes à Raon-
l'Etape, où elle-tue un ouvrier et en
blesse 12. Plus près de nous, c'est la
provocation de Clemenceau qui lance la
cavalerie sur les barricades à Draveil
et à Villeneuve-Saint-Georges, 4 morts
et 300 blessés. Puis, c'est le meurtre
de Lorne en 1919, celui de Sabatier en
1925, celui de Fritsch en 1932, de
Mérelle en 1933. Et encore cette liste
des victimes ouvrières de la lutte des
classes est-elle loin d'être complète Et
nous n'insistons pas sur les 35.000 morts
de la Commune 1
Cet historique tragique doit être fixé
dans l'esprit de chaque prolétaire fran-
çais afin qu'il se rende compte de la va-
leur réelle des mots menteurs de « Ré-
publique )et « Démocratie » tant que
sévit l'exploitation du capital.
La vérité, c'est que les luttes de clas-
ses prirent toujours un, caractère impi-
toyable sous te régime républicain de
ce pays. L'Histoire atteste que le capi-
talisme « républicain » ne recula jamais
devant l'assassinat des prolétaires toutes
les fois qu'ils entrèrent en lutte pour dé-
fendre leur pain ou leurs libertés.
Que les chefs socialistes renoncent
donc urne fois pour toutes à demander
auxtr'av'ailleurs, coinmeils le font encore
aujourd'hui, de se sacrifier pour un ré-
gime qui coucha tant des leurs sur tes
pavés des villes En montant au Père-
Lachaise, la foule ouvrière songera aux
siens, à eux seuls, à la façon bestiale
dont ils furent tués, aux ignobles matra-
queurs de la République, aux maîtres
du pouvoir qui les commandent et qui
entretiennent des mercenaires pour frap-
per et assassiner ceux dont le travail
nourrit le genre humain.
Devant les cercueils de ces jeunes
gens qui donnèrent héroïquement leur vie
pour leur classe, il est indécent d'appe-
ler leurs frères de lutte à la défense de
la République de leurs bourreaux. C'est
une profanation et un outrage 1
Non ces jeunes ouvriers qui tombè-
rent sous les balles des hommes dressés
par Chiappe furent des travailleurs sé-
rieux, honnêtes, enthousiastes, coura-
geux ils furent l'honneur de leur classe.
Mais il y a plus En tombant, ils sa-
vaient qu'ils se sacrifiaient pour empê-
cher leurs frères de travail, leurs frères
de misère, de tomber,sous le joug du
fascisme Ils savaient que le fascisme.
c'est de plus en plus la forme présente
de la dictature de leurs exploiteurs. Ils
savaient qu'en ces dernières années les
gouvernants de tous les pays démocrati-
ques, socialistes et autres, n'ont fait que
préparer l'avènement du fascisme. Ils se
battaient parce qu'ils avaient horreur de
cette perspective sinistre 1
Rappeler cela, c'est donner aux ob-
sèques de ces héros du prolétariat son
vrai sens et la seule signification qu'ils
eussent approuvée. Ce qu'ils attendent
des survivants, c'est qu'ils fassent preuve
du même courage qu'eux dans le com-
bat qui doit continuer et s'amplifier jus-
qu'à la victoire.
Ce qu'ils demandent aussi, c'est qu'à à
leur exemple, ouvriers unitaires, confédé-
rés, communistes, socialistes, groupent
leurs efforts et se préparent à la bataille'
commune contre l'ennemi commun
L'appel des tombes où reposeront leurs
chères dépouilles, ce n'est pas un appel
pour l'abandon, pour la détente hypo-
crite, pour l'oubli dgs crimes contre les
prolétaires. C'est au contraire un appel
pour une lutte toujours plus ardente con-
tre tous les ennemis de la classe ou-
vrière, pour la défense du drapeau rouge
de la révolution ouvrière qui les enve-
loppe comme un linceul I
Marcel CACHiN.
«..
Le 9 février
autour de la République
3 février. Respectueux de l'interdic-
tion des manifestations, le parti socia-
liste décommande la démonstration
piévue pour le soir à la Bastille Le
Parti communiste appelle les ouvriers
à manifester place de la République
le o..
o février. T7 heures, !a police fouille
et arrête les « passants en casquette »
sur les boulevards.
ig h. 30. Les barrages massifs de po-
lice et de cavalerie se concentrent au-
tour de la place. Les giands boulevards
jusqu'à la porte Saint-Denis sont trans-
formés en camps de police.
10. h. 45. La police balaie le boule-
vard Magenta.
20 heures. Une première colonne ou-
vrière qui atteint la Bourse du Tra-
vail est chargée, refoulée, laisse de
nombreux blessés. Elle se reforme aus-
sitôt rue de Lancry. Deux,meetings,de
rue. Renforcée à 20 h. 10 de 2.000 so-
cialistes acclamés, elle, .reparti.
20 heures. t. 500 manifestants des 20e, j
11e et 19e sont refoulés vers le métro:
Parmentiei. La police tire dans le mé-
tro et dans la station Oberkampf.
Violentes bagarres à l'angle de la
rue Voltaire et de la place de la Na-
tion.
Une colonne débouche boulevard des
Filles-du-Calvaire. La police tire. La
colonne se reforme. Meeting de rue.
20 h. 30. Les manifestants du bou-
levard assiègent la mairie du 11e le
Herr'er siège de la Commune pour
faire relâcher les camarades arrêtés.
Charges policières féroces.
A partir de ce moment, les bagarres
les plus violentes se multiplient
boulevard Magenta, gare de l'Est, ca-
nal Saint-Martin. Lutte extrêmement
dure dans le 116, notamment rue Saint-
A mbroise.
21 heures Une colonne venant de la
République atteint la Bastille. Charges
et nombreux blessés. Rue St-Maur, bar-
ricacle. prne et reprise six fois de suite.
̃ 2t. h. -$o. Bagarres et fusillades gare 1
de l'Est. La police est repoussée et
poui suivie vers la gare du Nord.
Barricade en aval de la rue des Ré-
collets.
2,1 h. 45. Nouvelles charges à la gare
de l'Est. Fusillades. La bataille va
continuer autour de la gare jusqu'à
22 11. 30.
2r h. 30; Barricades a l'angle de
t'avenue Parmsntie1" et du faubourg du
Temple. Elle tient 20 minutes. Nou-
velle barricade rue Saint-Maur. Nom-
breux coups de feu. Belleville est sil-
lonné de cars. Charges et batailles par-
tout. Quand 'es manifestants sont re-
foules, des portes d'immeubles s'ou-
vrent silencieusement pour les recueil-
lir et se referment brutalement au nez
à>é policiers. Les habitants offrent du
café aux combattant? et aux blessés.
Des fenêtres, on lance des objets sur
la police. Parfois, on tir-?. Jusqu'à
23 heures, les manifestations conti- '1
nuent, en particulier à Belleville et
Ménilmontant, malgré les charges.
Boulevard Voltaire, trois pillards
ayant voulu profiter des bagarres sont
immédiatement saisis par tes ouvrier?
et durement rossés.
Tels sont les extraits, très briève-
ment résumés, du premier bilan de la
bataille du 9 dressé par le Parti com-
muniste. Il donne une idée rapide de
l'héroïsme de? ouvriers parisiens ce
soir-là.
MARC TAILLER
sympathisant communiste, 38 ans,
frappé de trois balles en défen-
dant une barricade, à Boulogne-
sur-Seine, le 12 février, tué par
la police parisienne
mmmmmmmmmm^mffîmmmm
LOUIS LAUCHIN
ouvrier du bâtiment, syndiqué
confédéré,; blessé d'une balle dans
la manifestation communiste du
9 février, mort à. l'hôpital Tenon,
le 12 février, tué par la police
parisienne
')/, '}, .<;
Souscrivez pour les obsèques
et tes familles des ouvriers tués
»̃»»-̃̃̃
Total à ce jour 15.670 fr. 70
{Voir en deuxième page le détail de
la souscription.)
̃ ̃̃̃ ̃ ̃̃̃̃ a n ̃ a ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃ 1
̃ ̃1 m BWHH.H ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃fllllllllllllllllHllBllllll
LES OBSÈQUES DE PERDREAUX A CHAVILLE
.v,».m.™ .5:~ .· ,s,a,° ~:s~ ;3;i
Qulnze cents tcavailleurs~ ont suivi, u.er, a Cbaville la déf poui0e mocteltr ir I
Quinze cents travailleurs ont suivi, u.er, a Chaville la depouiili- mortellt-- it
notre camarade Perdreaux
[Voir noire tnjormiUlun en 3e paye)
L'insurrection autrichienne
LES CANONS de dollfuss ONT vaincu
L ES héroïques combattants ouvriers
:̃ rOQBQQ
En dépit" de la politique de capitulation permanente de la
En dépit de !a politique de capitulation permanente de ta
social-démocratie les prolétaires d'Autriche ont tenu en échec
pendant cinq jours les forces du fascisme
L'insurrection armée des ouvriers
autrichiens a été vaincue hier.
Des combats patiels se sont dé-.
roulés encore dans plusieurs villes
d'Autriche, mais, écrasés par des
forces considérables et mieux ar-
mées, les"* vaillants 'lutteurs autri-
chiens ont dû succomber.
Les ouvriers qui étaient maîtres de
la ville d'Ebensee ont dû se rendre.,
deux régiments avec de l'artillerie et
un train blindé ayant été envoyés con-
tre eux.
L'ultime combat dans Vienne a été
raconté ainsi par, des combattants
qui avaient gagné la frontière tchéco-
slovaque m se frayant la route les
armes à la main
« C'est à ta Marx Hof (la cité ou-
vrière de Kart Marx) que nous avons
livré le dernier combat. Nous savions
d'avance que ta partie était perdue,
mais nul ne voulait se rendre sans
avoir opposé aux assiégeants une ré-
sistance acharnée. Après avoir subi
des pertes cruelles, une partie de nos
camarades durent se rendre. Des sal-
ves de mitrailleuses furent alors ti-
rées par la troupe régulière, une piè-
ce d'artillerie entra en action contre
la Marx Hof et il fallut céder la
force, se laisser capturer ou quitter
la position. »
Les gouvernants assassins eux-mê-
mes doivent reconnaîltre l'héroïsme
de nos frères autrichiens. Un de leurs
porte-parole déclarait hier à un re-
porter parisien
« On doit reconnaître que les in-
surgés firent preuve de courage et
tinrent en échec les forces gouver-
nementales pendant près de trois
jours entiers. »
Les ouvriers insurgés ont lutté
dans les conditions les plus mauvai-
ses. S'ils avaient conservé leurs ar-
mes après la dissolution du Schutsr
bund acceptée par le parti socîaldé-
mocrate, la bourgeoisie avait cepen-
dant eu le temps de se constituer des
forces répressives considérables.
Dollfuss utilisa la terreur heimer-
wehrienne, se soumit aux injonctions
du prince Starhennerg, pour s'atta-
quer plus violemment au véritable
ennemi de la bourgeoisie, le proléta-
riat. Et toujours, les austro^marxis-
tes et les bonzes syndicaux, à cha-
que coup porté, retinrent les ouvriers
qui voulaient lutter.
Mais le dernier coup de force du
fascisme chrétien-social souleva les
masses, alertées par le Parti com-
muniste illégal, malgré les chefs
austro-marxistes. Et le lundi 12 fé-
vrier, les ouvriers de Linz tiraient les.
premiers coups de feu contre la po-
lice qui voulait envahir le foyer ou-
vrier socialdémocrate. Comme une
traînée de poudre, l'insurrection
s'étendit et tint en échec pendant
quatre jours pleins les troupes, la
police, les- heimwehren..
Les combats d'Autriche prouvent
l'ampleur de la combativité des tra-
vailleurs et de la vague antifasciste.
Comme les événements de Paris, ils
sont les combats d'avant-garde de. la
bataille révolutionnaire qui commen-
ce.. Et cet essor révolutionnaire se
produit sous le signe de l'unité d'ac-
tion des prolétaires. C'est là que ré-
side l'unique garantie des combats
victorieux contre le fascisme, pour
écraser la réaction féroce et le capi-
talisme.
L'exemple héroïque des, travailleurs
d'Autriche inculquera une volonté
plus farouche aux travailleurs de
tous les pays capitalistes, à ceux de
France en particulier, pour mener la
bataille révolutionnaire contre la
fascisation de la « démocratie » chè-
re à Blum, et aller au combat déci-
sif pour le gouvernement ouvrier et
paysan. M.M.
Des fusillades aux environs
de Linz "S
Vienne, 16 février. Dans Vienne et
les faubourgs, les combats ont cessé au-
jourd'hui.
Dans la nuit, une fusillade eut lieu
dans un tunnel où coule la rivière Wien.
Les policiers ne purent faire prisonniers
les ouvriers qui s'étaient cachés 1&-
Des perquisitions nombreuses ont été
opérées qui ont fait découvrir de- nou-
veaux dépôts d'armes: De nombreux ou-
vriers ont encore été faits prisonniers.
30 enfants et une centaine de femmes
ont été tués dans les quartiers ouvriers
de Vienne, au cours des combats.
On mande de Linz que la nuit dernière
de nouvelles escarmouches se sont pro-
duites dans la banlieue de la ville entre
des rebelles et.la troupe, notamment aux
alentours' du cimetière central où la fu-
sillade fut très vive.
(SUITE A LA 3e PÂ-GE, 4e COLONNE)
Encore un communiste
condamné à mort à Berlin
La rage terroriste des nazis ne fait
que s'exacerber en face de leur'incapa-
cité, d'empêcher l'agitation et la pro-
pagande du P.C.A. qui porte ses fruits
partout témoins les nombreux mou-
vements ouvriers, la diffusion accrue
de littérature révolutionnaire lue par
tous les travailleurs.
Le tribunal, d'exception de Berlin a
condamné à mort l'ouvrier communiste
Huettig. pour- « tentative d'assassinat
et trouble grave de l'ordre public ».
Huettig et, plusieurs autres communis-
tes étaient accusés d'avoir attaqué les
miliciens hitlériens von der Ahe et Pet-
27 dans une rue de Berlin, le soir du
27 février 1933.
Les quatre autres communistes co-
accusés du camarade Huettig, ont été
condamnés à un total de 39 ans de ré-
clusion et .16 ans et demi de. prison,
dont 15 ans de réclusion à deux ou-
vriers.
̃ ̃̃̃»̃̃̃̃̃̃̃̃̃ ̃̃̃̃̃Haï,
En deuxième page
La Chambre vote la nomination d'une
commission d'étouffemènt.
̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃s
Pour le soutien des travailleurs autrichiens en lutte
Contre le fascisme en France
LUNDI 19 FÉVRIER, A BULLIER
Grand meeting organisé par lé Comité national de lutte
contre la guerre et le fascisme
Prendront la parole Marcél CACHIN, au nom du Parti com-
munistes AUGUET, jeunes; CAZAUBON, fonctionnaires autono-
mes CERIN, combattants de la paix; A. GILLES, Union des Fém-
ïï!?î.i!0Ç.*iomité de iutte: LAUCIER, Action socialiste; RACA-
MOND, C.G.T.U.; FAR INET, S F.I.O.
••̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃iiDiiiiiiiii 1 l(l
RESPONSABILITÉS SOCIALISTES
Qui a payé les balles ?
par Paul VAILLANT- COUTURIER
'< La u.A.f., les ll'édérations de
Seine et de Seine-et-Oise, le Comité
national mixte des jeunesses socia-
listes invitent tous les camarades à
assister aux obsèques des victimes
de la répression capitaliste. u
Ainsi s'exprimait hier le Populaire.
Nous n'en attendions pas moins de
la C.A.P.
Pourquoi Y
Parce qu'il est clair que la direction
du Parti socialiste se rend compte de
la poussée irrésistible des sections en
faveur de l'unité d.'action, parce que,
en violation de foutes les consignes
de cette C.A.P. (qui chassait hier du
Parti ceux qui avaient osé se rappis-
iiiKiiiiiaiiigiiiiiaïiii
Plus que jamais
veillez sur l'Humanité
11 fallait s'y, attendre I le grand, suc-
cès de'notre grand.journal de classe
dans ces journées de lutte n'a pas
manqué d'inquiéisr sérieusement !e-
gouvernement. Les protecteurs- des
grands voleurs, d'Oustric à Stavi.ski,
lés grands: honnêtes gens à la tar-
dieu et à la Laval, ont examiné le
cas de l'Humanité ». Et c'est ainsi
que nous sommes informés qu'une
nouvelle offensive canaille se prépare
contre le grand journal de défense et
de lutte de la classe ouvrière.
Il, ne s'agit pas pour l'instant de
l'attaque de front, de la saisie. bru-
tale dans la période actuelle, elle
soulèverait une telle vague d'indigna-
tion que le gouvernement n'ose, pas
l'envisager. Il s'agit d'une attaque
oblique, sournoise, visant à atteindre
les recettes normales et régulières, de
notre grand journal.
C'est pourquoi, nous appelons les
ouvriers qui ont donné leur.confiance
à l'Humanité au cours de ces jour-
nées de lutte, à veiller attentivement
sur leur grand organe de1 bataille, et
en • premier lieu à augmenter sa dif-
fusion, à lui' recruter des correspon-
dants et lui faire des abonnés^
iih ̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃imiaiBgii
DEMAIN, 8 PAGES
Demain, l'Humanité paraîtra,sur
huit pages.
Vous y lirez ̃
Le compte rendu détaillé des obsè-
ques;
D'abondantes informations sur ̃ la
guerre civile en Autriche;
Le bilan de la grève du ra (une pacre
spéciale)
L'historique des luttes des quinse der-
niers jour? (une page spéciale)
Qu'est-ce que le fascisme et comment
le vaincre?
Organisez la vente
• !̃̃̃̃!̃̃̃ ̃̃̃̃^̃̃̃̃i ̃̃̃̃̃̃«?
cher des communistes dans le Comité
mondial d'Amsterdam) des comités
surgissent partout, réunissant pour;
la lutte antifasciste les ouvriers socia-
listes aux communistes.
Nous avait-on assez répété pour-
tant rien à faire si vous n'allez pas,
d'abord, négocier avec les dirigeants
socialistes, si vous ne signez pas» un
« pacte ûe- non-agression » avec Blum
et Paul Faure 1
Les faits et des faits qui ne se
sont pas produits tout seuls –répon-
dent.
Les masses se soudent sur les mots
d'ordre de combat de notre Parti et
elles se mettent en marche. ̃
La direction du Parti dociaiist»
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