Titre : La Dépêche de Brest : journal politique et maritime ["puis" journal de l'Union républicaine "puis" journal républicain quotidien "puis" quotidien républicain du matin]...
Auteur : Union républicaine (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Brest)
Date d'édition : 1894-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755951g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 janvier 1894 12 janvier 1894
Description : 1894/01/12 (A8,N2532). 1894/01/12 (A8,N2532).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3314097
Source : Bibliothèque municipale de Brest, PB A100
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/01/2021
Huitième année, — N' 2533 .
.A.. DESSOYE
Rédacteur en eheï
LE NUMÉRO ; CINQ CENTIMES
Vendredi 12 Janvier 1894.
BUREAUX
29, RUE DE LA RAMPE, BREST
Champ-de Bataille
ABONNEMEN TS
Finistère et limitr. 1 an 20" 6 m. 11 f 3 m. 6"
France — 28 - 15 - 8
Colonies.... — 32 — 17 — 9
Les abonnements partent des 1" et 16
et sont payables d'avance
La crise italienne k \Www
Que pense-t-on à Berlin de la crise ita-
lienne? L'Allemagne va-t-elle tendre une
main secourable à son alliée ? Va-t-elle
combler le gouffre creusé par les arme-
ments démesurés qu'elle a conseillés ?
Pas le moins du monde, si l'on en croit
l'intéressante correspondance suivante
adressée des bords de la Sprée au Paris :
« Le gouvernement impérial commence
à se préoccuper vivement des événements
qui se produisent en Italie. Presque chaque
jour M. de Caprivi s'entretient avec l'em-
pereur et M. de Marschall, secrétaire
d'Etat à l'office des affaires étrangères, sur
les éventualités et l'attitude que l'Alle-
magne devra observer, le cas échéant.
« Une chose est dès à présent certaine :
les instructions que va recevoir le nouvel
ambassadeur à Rome, M. de Bulow, se-
ront modifiées, plus étendues. .
« Il a été très nettement question, m'a-
t-on affirmé, entre Guillaume II, le chan-
celier et le ministre des affaires étrangères,
de complications internationales ; que le
gouvernement italien cherche un dérivatif
dans une aventure, il n'y a là rien d'im-
probable, étant donné l'état général du
royaume à tous les points de vue et l'es-
prit imprévu d'un ministre comme M.
Crispi. Celui-ci, s'il osait tenter une aven-
ture, trouverait un terrain propice dans
l'exaltation des populations qui ont été
excitées contre la France. En termes nets,
il a été question d'une guerre franco-ita-
lienne.
« Mais, et le fait est à noter, personne
ici n'a la moindre confiance en l'issue
avantageuse d'une guerre actuellement.
L'Italie, estime M. de Caprivi, ne saurait
mobiliser son armée, les désordres qui
régnent en Sicile feraient avorter l'appel
des réservistes, au nombre d'environ 70,000,
que compte cette province, car nul ne ré-
pondrait à la convocation, et retirer les
troupes d'occupation qu'il faudrait jeter
sur la frontière des Alpes aboutirait à
l'extension de l'émeute, qui se transforme-
rait en une insurrection qui gagnerait
toute la péninsule.
« L'Italie entière sombrerait dans ce dé-
sastre.
« Donc, au point de vue exclusif des in-
térêts de l'empire allemand, l'Italie ne peut
plus être considérée comme un facteur ac-
tif dans la triple alliance.
« Aussi M. de Bulow devra-t-il étroite-
ment veiller sur les agissements diploma-
tiques de M. Crisjji. La triple alliance
comporte pour les contractants des obliga-
tions réciproques. Par exemple, le mi-
nistre italien, par une diplomatie plus ou
moins habile, pourrait amener un conflit,
forcer la France à lui déclarer la guerre
dans de telles conditions que les alliés
soient enchaînés, forcés à prêter leur ap-
pui armé à l'Italie.
« Or, de cela on n'en voulait pas il y a
un an, ni il y a quatre ans et demi, alors
que M. Crispi provoqua la France par l'in-
cident de Florence. Aujourd'hui, on n'en
veut encore moins, attendu que l'alliance
franco-russe ne fait de doute pour per-
sonne ; ensuite, on sait du baron de Muns-
ter, ambassadeur à Paris, que le gouver-
nement français est résolu à dédaigner les
provocations italiennes qui se produiraient
dans des conditions conformes au contrat
italo-austro-allemand, qui forceraient les
contractants à prêter main-forte à l'Italie.
Enfin et dernier argument, on n'est plus
du tout sûr que l'Autriche ferait face à l'est,
ses relations avec la Russie et ses difficul-
tés intérieures lui interdisant toute entre-
prise belliqueuse.
<> En réalité, jamais aucun des Etats de
la triple alliance n'a été plus condamné à
la paix qu'à présent. Et l'Allemagne, par-
ticulièrement, ne se soucie pas de servir de
La Dépêché
JOURNAL RÉPUBLICAIN
Quotidien du matin
BUREAUX
29, RUE DE LA RAMPE, BREST
Champ-de-Bataille
INSERTIONS
Annonces 0fr 30 la ligne
Réclames 0 50 —
Faits divers 1 > —
3D E3 33 DR,
Tarif décroissant
pour les annonces plusieurs fois répétées
Comparse dans une aventure qui tourne
rait au tragique, désastre en comparaison
duquel le dénoùment de la guerre franco-
allemande ne serait qu'une comédie.
« M. de Bulow aura pour mission de no-
tifier, s'il le faut, à M. Crispi, que l'Alle-
magne veut la paix, sans tenir compte
d'aucune considération. De plus, le con-
cours financier immédiat de la haute ban-
que allemande devra être ajourné à la pa-
cification de la Sicile. »
En somme, comme le fait remarquer
notre confrère, l'Allemagne cherche à tirer
son épingle du jeu. Alors que l'Italie n'est
plus bonne à rendre des services, qu'elle
devient une gêne et un danger, on cherche
à s'en débarrasser. Ce n'est pas beau, mais
c'est bien prussien.
Reste à savoir ce que diront les Italiens
de cette façon par troptudesque d'entendre
la reconnaissance.
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AU CONSEIL_DES MINISTRES
Un conseil de cabinet a été tenu ce ma-
tin sous la présidence de M. Casimir-Pe-
rier.
Le conseil a examiné plusieurs des pro-
jets annoncés dans la déclaration ministé-
rielle. La Chambre en sera saisie à bref
délai.
Le conseil s'est ensuite occupé du projet
de loi sur les caisses d'épargnes. Il s'est,
en outre, entretenu des dispositions à
prendre pour concilier autant que possible
les intérêts de la production chevaline
avec les exigences budgétaires.
D'après des renseignements certains,
l'Angleterre sera représentée au congrès
sanitaire.
La liquidation de Panama
Le paiement de la prorogation de la concession
La première chambre civile du tribunal
de la Seine a condamné le liquidateur de
la société de Panama à payer à M. Bona-
parte Wyse 400,000 fr. pour avoir obtenu
du gouvernement colombien la proroga-
tion de la concession sollicitée par le li-
quidateur.
M. Bonaparte Wyse réclamait primi-
tivement un million, mais les parties s'é-
taient mises d'accord sur le chiffre de
"400,000 fr.
CHAMBRE DES DÉPUTES
La séance
La séance est présidée par M. Pierre
Blanc.
Le scrutin est ouvert pour la nomination
du président.
M. Dupuy est élu au deuxième tour par
290 voix sur 357 votants. Il y a 66 bulletins
blancs.
Le scrutin est ouvert pour l'élection des
vice-présidents.
Le président lit une lettre de M. Léon
Bourgeois déclarant qu'il n'est pas candi-
dat à la vice-présidence.
Sont élus : MM. de Mahy, 262 voix ;
Félix Faure, 247 ; Etienne, 243 ; Lockroy,
238. Vient ensuite M. Sarrien avec 108
voix.
Il est procédé à l'élection des secrétaires.
En voici le résultat :
MM. Chaudey, 253 voix ; de la Batut,
239; Plichon, 209; Lebon, 184 (élus); Du-
lau, 178 ; Calvinhâc, 150 ; Trouillot, 125 ;
Farjou, 158 ; Rathier, 115 ; Bezine, 137 ;
Codet, 114 ; Gacon, 101 ; Gotteron, 98 ;
Dujardin-Beaumetz, 64; Mougeot, 57 ; Pe-
trot, 55 ; Derveluy, 51 ; Bougère, 33 ; Gil-
lot, 28.
Il y aura lieu à un second tour pour la
nomination de quatre secrétaires. Ce se-
cond tour est fixé à samedi.
11 est procédé à l'élection des questeurs.
Sont élus : MM. Bizarelli, 282 voix ; Guil-
lemet, 275 ; Royer (Meuse), 269.
La prochaine séance aura lieu samedi,
à trois heures.
La séance est levée à 6 h. 45.
LA SÉANCE
La séance est ouverte à trois heures.
M. Kiéner, doyen d'âge, préside.
Les élections de dimanche
L'ordre du jour appelle la vérification
des pouvoirs des sénateurs élus dimanche.
Sont validées sans débat les élections de
la Seine, du Cantal, de la Charente, de la
Charente-Inférieure, de la Corrèze, de la
Dordogne, de l'Ain, de l'Aisne, de l'Allier,
des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes,
des Ardennes, de l'Aube, des Bouches-du-
Rhône, du Calvados, du Cher, de la Côte-
d'Or, des Côtes-du-Nord, de la Creuse, du
Doubs, de la Drôme. de l'Eure, de l'Eure-
et-Loir, de la Marne, de la Seine-et-Marne
et de la Haute-Savoie.
Les élections de 26 départements ont
donc été validées dans cette première
séance.
Séance demain, à deux heures, pour
l'élection du président.
La séance est levée à quatre heures.
Echos Parlementaires
AU LUXEMBOURG
L'élection de l'Aube
Le 3" bureau du Sénat, chargé d'exami-
ner l'élection de l'Aube, a nommé une
sous-commission, composée de MM. Lou-
bet. de Sal et Guôrin, laquelle examinera
la protestation formulée par M. Mir contre
l'élection de son concurrent, M. Rivais.
M. Mir soutient, on le sait, qu'il a été
dûment élu au 2" tour et que c'est par
erreur que le bureau a fait procéder à un
3" tour.
La sous-commission a commencé au-
jourd'hui le dépouillement du dossier de
cette élection. M. Guérin sera chargé de
rédiger le rapport.
Curieuse protestation
Le 7e bureau est saisi d'une protestation
assez curieuse, qui vise l'élection de M.
Saint-Prix, dans l'Ardèche.
M. SaintPrix a été élu, au second tour,
à la majorité de une voix seulement. Or.
M. de Vogiié, député non encore validé et
dont l'élection est soumise à l'enquête, a
pris part au scrutin.
La question est de savoir si M. de Vogiié
avait le droit de prendre part au scrutin.
Le centre gauche
Le centre gauche a renouvelé aujourd'hui
son bureau.
Ont été nommés : MM. Sébline, prési-
dent ; Gouin et Labiche, vice-présidents ;
Morel et Decauville, secrétaires ; Gailly,
questeur.
L'élection de la Réunion
Un télégramme de la Réunion annonce
la réélection de M. Drouhet, sénateur sor-
tant.
La Ligne de l'enseignement
Importantes décisions
La Ligue française de l'enseignement,
réunie hies soir, sous la présidence de M.
Jean Macé, a décidé la fusion de la Ligue
et du Cercle parisien. Depuis longtemps,
d'ailleurs, cette fusion était entrée dans le
domaine des faits. Il n'y aura désormais
plus qu'un titre, comme il n'y avait qu'une
administration commune.
t Parmi les décisions prises, signalons
l'organisation d'un congrès des sociétés
populaires d'instruction pendant l'exposi-
tion de 1900 et la nomination d'une com-
mission présidée par M. Léon Bourgeois,
ancien président du conseil, chargée d'exa-
miner les voies et moyens pour augmen-
ter l'action de la Ligue en vue de pour-
suivre, au delà de l'école primaire, l'édu-
cation des jeunes gens.
La Ligue a renouvelé son bureau. M.
Jean Macé, sénateur, a été réélu président,
et M. Etienne Charavay secrétaire général.
AU DAHOMEY
Mauvais état du wharf
On écrit de Kotonou que le wharf est
déjà en assez mauvais état, faute d'entre-
tien, et qu'il est urgent de prendre des
mesures pour le réparer avant la mau-
vaise saison.
L'A F F AI RE VA ILLANT
APRÈS LA CONDAMNATION
Vaillant à la Conciergerie. — Pas d'émotion-
Le repas du condamné. — Le pourvoi
Dès que l'arrêt a été prononcé, Vaillant
a été reconduit à la Conciergerie et réinté-
gre dans la cellule qu'il y occupait avant
sa comparution devant la cour d'assises ;
il n'a pas, pendant le trajet, adressé une
seule parole à ses gardiens.
Le condamné paraissait très calme, mar-
chait d'un pas ferme, assuré, et rien dans
son allure générale ne trahissait la moin-
dre émotion.
A peine arrivé dans sa cellule, Vaillant
demanda à manger. On lui servit l'ordi-
naire du jour du Dépôt : ragoût, pain bis
et un peu d'eau rougie... Toujours sans
mot dire, l'anarchiste reçut cette ration et
commença son repas.
Tandis qu'il l'achevait, trois personnes,
MM. Fabre, directeur de la Conciergerie ;
Hauroch, greffier du procureur de la Ré-
publique, et l'un des secrétaires de M" La-
bori pénétrèrent dans sa cellule. Ces mes-
sieurs venaient lui demander s'il voulait
signer son pourvoi en cassation.
Comme on l'a vu hier, dans notre Der-
nière heure, Vaillant a refusé.
Chez Mme Marchai
Aussitôt après le verdict de la cour d'as-
sises, un reporter s'est rendu chez Mme
Marchai, à Choisy le-Roi.
La maîtresse de Vaillant, qui se trouvait
chez des voisins, ignorait encore la con-
damnation.
En l'apprenant, la malheureuse femme
fondit en larmes et, prise d'une folie su-
bite, se mit à danser en poussant des cris
incohérents entrecoupés d'éclats de rires
nerveux.
Le calme lui étant revenu, Mme Mar-
chai s'écria :
— Ils ne le tueront pas, ou au moment
où Deibler fera son oeuvre, je serai là et
je crierai : Vive Vaillant ! Vive l'anar-
chie !
La crise de larmes a recommencé alors,
puis Mme Marchai, semblant tout oublier,
s'est mise à parler de choses indifférentes.
Quant à la petite Sidonie Vaillant, elle
dormait et elle n'a appris la nouvelle qu'à
son réveil.
Intervention de l'abbé Lemire
Dans la matinée d'hier, Me Labori avait
reçu de l'abbé Lemire, député d'Haze-
brouck, qui a été la principale victime de
l'attentat, la lettre suivante :
« Monsieur et cher maître,
« Député, il est de mon devoir de ne
point me séparer de mes collègues, quand
il s'agit de l'inviolabilité de la représenta-
tion nationale.
« Mais, victime principale de l'attentat,
je tiens à faire savoir par vous à l'homme
qui m'a frappé que je n'ai au coeur pour
lui que des sentiments de pardon.
« Et je voudrais, monsieur, par vous en"
core, supplier la justice de mon pays de
ne pas se montrer inexorable et de laisser
à l'égaré le temps de comprendre et de se
repentir.
« Recevez, monsieur et cher maître,
l'assurance de mes sentiments distingués.
a J. LEMIRE. »
Comme suite à cette lettre, on annonce
aujourd'hui que l'abbé Lemire aurait l'in-
tention de se concerter avec les députés
blessés le 9 décembre pour signer une de-
mande de grâce de Vaillant.
Le pourvoi
Vaillant, qui hier soir avait refusé de si-
gner son pourvoi en «assation, est revenu
sur sa détermination première, mais il ne
le signera qu'à l'expiration du troisième
jour, délai légal, soit samedi soir. Si le
pourvoi est rejeté, il refusera d'adresser
un recours en grâce à M. Carnot.
A 3 h. 30 de l'après-midi, Vaillant a été
transféré de la Conciergerie à la Grande
Roquette. Avant de quitter sa cellule, il a
remercié le directeur de ses bons traite-
ments. Le directeur ayant répondu par des
paroles réconfortantes, Vaillant répliqua
qu'il ne manquait pas de courage et qu'il
en avait même plus que son avocat, qui
s'était devant lui. a-t-il dit, montré fort
ému. « J'ai même dû, a-t-il ajouté, faire,
comme vous tentiez de le faire pour moi,
lui remonter le moral. »
Après avoir endossé la camisole de
force, Vaillant est monté fermement dans
la voiture cellulaire en adressant en riant
à M. Fabre, directeur de la Conciergerie,
un dernier adieu et un dernier merci.
LA RÉVOLUTION AU BRÉSIL
Démission démentie
La légation du Brésil communique une
dépêche du gouvernement démentant for-
mellement la démission du président
Peixoto et affirmant que la situation gou-
vernementale est solide.
TENTATIVE DE SUICIDE D'UN MARIN
Un marin nommé Duto a été tamponné
par le train 109, près de Fontenay-sous-
Bois, au kilomètre 6. 8. Il a la jambe
broyée.
On suppose qu'il s'agit d'une tentative
de suicide. .
Voir à la 3e page nos télégrammes
de dernière heure
Les décors de théâtre""
COMMENT SE FAIT UN DÉCOR
Les décorateurs. — Premières recherches.
La maquette. — L'ébauche. — L'éclairage
L'incendie du magasin de l'Opéra vient
de rendre d'actualité les décors de théâtre.
C'est le moment de dire ce qu'un décor
coûte de travail et de soins au peintre dé-
corateur.
On compte à Paris plusieurs grands ate-
liers de peintres décorateurs. Ils ont à leur
tète MM. Rubé et Chaperon, Jambon, Car-
pezat, Amable et Gardit, Lemeunier.
Dès qu'une pièce est à l'étude, le direc-
teur du théâtre s'adresse à l'un de ces ar-
tistes et lui remet une indication très
sommaire des décors qu'il désire : un sa-
lon Louis XV, une vue de Venise, un pa-
lais de César, etc. Il note en outre les dé-
tails particuliers que peut exiger l'action
scônique.
Le peintre commence alors des recher-
ches, souvent fort longues, dans les biblio-
thèques, dans les musées, réunissant toas
les documents nécessaires pour « faire vrai ».
Il commence alors ses esquisses, puis,
quand il a obtenu ce qu'il désire, il dé-
coupe dans du carton des réductions de
tous les morceaux du décor qu'il peint et
Feuilleton de la Dépêche
(56)
Le fils ufi Lagarûere
TROISIÈME PARTIE
L'INSTRUMENT DE M. DE PEYROLLES
IV
Chassés-croisés (suite)
, Point n'est besoin de dire si la jeune
fille fut tendrement reçue par dame Ma-
thurine, dont l'amitié compatissante lui
fut une grande consolation dans son infor-
tune.
A peu près remise, en se sentant près
dun coeur aimant, et rassurée en même
temps sur le sort de Philippe, pour la pre-
mière fois depuis quinze jours elle sentit
renaître une faible lueur d'espoir et regretta
d'avoir offensé Dieu en voulant mourir,
puisqu'il se trouvait encore des gens assez
indulgents pour la plaindre et pour l'ai-
mer.
Quant à M. Hélouin, chaudement féli-
cité par Mathurine de l'avoir prévenue
dans sa bonne action, il s'éloigna bientôt,
un peu pour ne pas troubler par sa pré-
sence les épanchements des deux femmes,
Beaucoup pour rechercher le jeune ser-
gent.
En quittant Mme Passepoil, Philippe
n'avait fait qu'un bond jusqu'à la rue du
Pas-de-la-Mule.
Il était tout joyeux de pouvoir annoncer
à sa petite soeur que l'excellente femme
l'attendait les bras ouverts.
N'était-ce pas déjà pour elle un commen-
cement de réhabilitation ?
Passant rapidement devant le bureau où
se trouvait la corpulente hôtesse, sans re-
marquer qu'à sa vue celle-ci lui avait fait
un signe comme pour l'arrêter au passage,
il était arrivé en une seconde au haut de
l'escalier dans le couloir qui conduisait au
logement de la jeune fille.
— Marine 1 cria-t-il en ouvrant la porte,
— Marine ! j'ai une bonne nouvelle à t'an-
noncer ; je sors de...
Il venait de pénétrer dans la chambre et
la voyait déserte.
L'étonnement le cloua sur place.
Où était-elle donc ?
Des yeux il fit le tour de la pièce.
— Parbleu ! c'était bien inutile ; il ne lui
était pas nécessaire d'y regarder à deux
fois pour constater 1 absence de sa
— Qu'est-ce que cela signifie ? balbutia-
t-il. — Je lui avais fait promettre de m at-
tendre et de ne pas bouger d'icu
Il oubliait que son absence n avait pas
duré moins de vingt-quatre heures et res-
tait là, cherchant à deviner le mot de cette
énigme, quand il aperçut sur le carrelage
plusieurs traces poussiéreuses qui lui pa-
rurent insolites. . ,
Il se baissa et, en les examinant de près
reconnut qu'elles dessinaient la forme d un
pied masculin. , ,
Alors, ne se doutant nullement de la ve-
nue récente de M Hélouin. un terrible
soupçon vint tout naturellement s emparer
de son esprit prévenu.
Atterré, il se dit :
— Marine a été enlevée !... entraînée
hors de son asile par une main crimi-
nelle.
Et cette idée s'emparant en un instant
de son cerveau tout entier, sans laisser
place au moindre raisonnement, il s'é-
cria :
— Oui... oui... c'est lui... Il n'y a que ce
misérable Zéno pour être l'auteur de cette
nouvelle infamie... Il aura découvert sa re-
traite... et, la sachant sans défense, l'aura
arrachée d'ici pour en faire encore une
fois l'objet de ses plaisirs ! Oui... oui...
c'est cela... il ne peut en être autre-
ment...
Sous l'empire de cette conviction, qui
s'ancrait davantage en lui, le jeune homme
fut pris d'une rage folle.
— Ah ! damnation ! prononça-t-il d'une
voix étranglée par la fureur. — Je le tue-
rai ! le misérable !... je l'écraserai comme
on fait d'une bête malfaisante ! Où qu'il
soit, je l'atteindrai et rien... rien ne pourra
le soustraire à mes coups...
Puis, soudain, se frappant le front
comme si sa raison vacillante lui montrait
enfin la marche à suivre :
— Mais que fais-je ici ? ajouta-t-il. —
Ne devrais-je pas être déjà à sa poursuite...
Ah ! je n'ai pas un moment à perdre... et
il me faut à l'instant délivrer Marine des
mains du traître !
Aussitôt, joignant l'action à la parole, il
s'élança hors de la chambre avec la vi-
tesse d'un projectile s'échappant d'une
catapulte.
Il va de soi que si le jeune homme eût
été dans son état normal, il ne se fût pas
expliqué aussi promptement, et surtout
aussi tragiquement, la disparition de la
jeune fille.
La plus simple logique lui recomman-
dait en effet, avant de former la moindre
conjecture, de s'enquérir d'abord auprès de
la maîtresse de l'hôtel de ce qu'était devenue
sa locataire ; car, évidemment, il était im-
possible qu'elle l'ignorât.
Mais les événements auxquels il avait
pris part depuis quelques jours, ainsi que
les secousses successives qui en étaient ré-
sultées pour lui, avaient, en épuisant ses
forces, altéré ses facultés mentales, et il
en était à cette phase critique où l'esprit
exacerbé voit tout sous un jour faux et
trompeur qui donne aux faits les plus in-
signifiants une importance qu'ils sont loin
d'avoir.
De là cette idée de rapt qu'avaient fait
naître en lui quelques parcelles de pous-
sière attachées au sol.
Comme il franchissait, à la façon d'un
ouragan, les dernières marches de l'esca-
lier, il manqua heurter un corps opaque
qui tenait presque toute la largeur de la
cage et dont il n'eut pas le loisir de distin-
guer la nature.
L'obstacle semblait animé d'un mouve-
ment singulier et paraissait monter les
degrés sans hâte, en se dandinant de
droite et de gauche à la façon d'un plan-
tigrade en belle humeur.
Une rencontre avec cette masse mou-
vante eût été certainement fatale à Phi-
lippe, et sa rapidité la rendait presque iné-
vitable ; mais il eut l'instinct de profiter du
balancement régulier du mur vivant, et se
glissant comme une flèche entre lui et la
rampe, il put poursuivre sans encombre
sa course impétueuse.
A peine Philippe était-il passé et déjà
loin, qu'une voix lamentable, fluette et
perçante, sembla sortir de la masse mou-
vante.
Cette voix appartenait en propre à dame
Gloria, dont la majestueuse personne —
qu'on nous pardonne si ce n'est pas asse-
respectueux — formait la barricade si haz
bilementtournée parle jeune homme.
En voyant de son bureau entrer le ser-
gent dans l'allée de l'hôtel, elle avait fait
un geste gracieux pour l'appeler afin d«
remplir près de lui la commission dont
M. Hélouin l'avait chargée.
Mais cette invitation tacite étant restée
sans effet, elle avait cru de son devoir, —
faisant à son insu ce que n'avait pu faire
le prophète Mahomet, — de mettre la
montagne en mouvement et d'aller au-de-
vant du garde-française, puisque celui-ei
ne venait pas à elle.
A cette intention, elle s'était désencas-
trée de dedans son fauteuil, non sans de
vigoureux et laborieux efforts, puis, se
mettant en marche, s'était avancée vers
les degrés que Philippe avait plutôt esca-
ladés que montés.
Cette évolution lui avait bien demandé
deux ou trois minutes et causé un si fort
«ssoufflement, qu'elle en ressemblait
quelque peu à un léviathan échoué sur le
sable.
Néanmoins, avec un courage digne des
plus grands éloges, elle avait entrepris in-
continent l'ascension de l'escalier à l'aide
des barreaux de la rampe et de la corde
longeant la muraille, qui lui servaient à
opérer la traction nécessaire au hisse-
ment de sa lourde masse.
Et c'est au moment où elle avait déjà
gravi quatre marches que le sergent, pas-
sant près d'elle comme une trombe, dispa-
raissait avant seulement qu'elle eût eu lu
temps de desserrer les lèvres !
Paul FÉVAL fils & A. DORSAY.
(A suicrt.l
.A.. DESSOYE
Rédacteur en eheï
LE NUMÉRO ; CINQ CENTIMES
Vendredi 12 Janvier 1894.
BUREAUX
29, RUE DE LA RAMPE, BREST
Champ-de Bataille
ABONNEMEN TS
Finistère et limitr. 1 an 20" 6 m. 11 f 3 m. 6"
France — 28 - 15 - 8
Colonies.... — 32 — 17 — 9
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et sont payables d'avance
La crise italienne k \Www
Que pense-t-on à Berlin de la crise ita-
lienne? L'Allemagne va-t-elle tendre une
main secourable à son alliée ? Va-t-elle
combler le gouffre creusé par les arme-
ments démesurés qu'elle a conseillés ?
Pas le moins du monde, si l'on en croit
l'intéressante correspondance suivante
adressée des bords de la Sprée au Paris :
« Le gouvernement impérial commence
à se préoccuper vivement des événements
qui se produisent en Italie. Presque chaque
jour M. de Caprivi s'entretient avec l'em-
pereur et M. de Marschall, secrétaire
d'Etat à l'office des affaires étrangères, sur
les éventualités et l'attitude que l'Alle-
magne devra observer, le cas échéant.
« Une chose est dès à présent certaine :
les instructions que va recevoir le nouvel
ambassadeur à Rome, M. de Bulow, se-
ront modifiées, plus étendues. .
« Il a été très nettement question, m'a-
t-on affirmé, entre Guillaume II, le chan-
celier et le ministre des affaires étrangères,
de complications internationales ; que le
gouvernement italien cherche un dérivatif
dans une aventure, il n'y a là rien d'im-
probable, étant donné l'état général du
royaume à tous les points de vue et l'es-
prit imprévu d'un ministre comme M.
Crispi. Celui-ci, s'il osait tenter une aven-
ture, trouverait un terrain propice dans
l'exaltation des populations qui ont été
excitées contre la France. En termes nets,
il a été question d'une guerre franco-ita-
lienne.
« Mais, et le fait est à noter, personne
ici n'a la moindre confiance en l'issue
avantageuse d'une guerre actuellement.
L'Italie, estime M. de Caprivi, ne saurait
mobiliser son armée, les désordres qui
régnent en Sicile feraient avorter l'appel
des réservistes, au nombre d'environ 70,000,
que compte cette province, car nul ne ré-
pondrait à la convocation, et retirer les
troupes d'occupation qu'il faudrait jeter
sur la frontière des Alpes aboutirait à
l'extension de l'émeute, qui se transforme-
rait en une insurrection qui gagnerait
toute la péninsule.
« L'Italie entière sombrerait dans ce dé-
sastre.
« Donc, au point de vue exclusif des in-
térêts de l'empire allemand, l'Italie ne peut
plus être considérée comme un facteur ac-
tif dans la triple alliance.
« Aussi M. de Bulow devra-t-il étroite-
ment veiller sur les agissements diploma-
tiques de M. Crisjji. La triple alliance
comporte pour les contractants des obliga-
tions réciproques. Par exemple, le mi-
nistre italien, par une diplomatie plus ou
moins habile, pourrait amener un conflit,
forcer la France à lui déclarer la guerre
dans de telles conditions que les alliés
soient enchaînés, forcés à prêter leur ap-
pui armé à l'Italie.
« Or, de cela on n'en voulait pas il y a
un an, ni il y a quatre ans et demi, alors
que M. Crispi provoqua la France par l'in-
cident de Florence. Aujourd'hui, on n'en
veut encore moins, attendu que l'alliance
franco-russe ne fait de doute pour per-
sonne ; ensuite, on sait du baron de Muns-
ter, ambassadeur à Paris, que le gouver-
nement français est résolu à dédaigner les
provocations italiennes qui se produiraient
dans des conditions conformes au contrat
italo-austro-allemand, qui forceraient les
contractants à prêter main-forte à l'Italie.
Enfin et dernier argument, on n'est plus
du tout sûr que l'Autriche ferait face à l'est,
ses relations avec la Russie et ses difficul-
tés intérieures lui interdisant toute entre-
prise belliqueuse.
<> En réalité, jamais aucun des Etats de
la triple alliance n'a été plus condamné à
la paix qu'à présent. Et l'Allemagne, par-
ticulièrement, ne se soucie pas de servir de
La Dépêché
JOURNAL RÉPUBLICAIN
Quotidien du matin
BUREAUX
29, RUE DE LA RAMPE, BREST
Champ-de-Bataille
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Annonces 0fr 30 la ligne
Réclames 0 50 —
Faits divers 1 > —
3D E3 33 DR,
Tarif décroissant
pour les annonces plusieurs fois répétées
Comparse dans une aventure qui tourne
rait au tragique, désastre en comparaison
duquel le dénoùment de la guerre franco-
allemande ne serait qu'une comédie.
« M. de Bulow aura pour mission de no-
tifier, s'il le faut, à M. Crispi, que l'Alle-
magne veut la paix, sans tenir compte
d'aucune considération. De plus, le con-
cours financier immédiat de la haute ban-
que allemande devra être ajourné à la pa-
cification de la Sicile. »
En somme, comme le fait remarquer
notre confrère, l'Allemagne cherche à tirer
son épingle du jeu. Alors que l'Italie n'est
plus bonne à rendre des services, qu'elle
devient une gêne et un danger, on cherche
à s'en débarrasser. Ce n'est pas beau, mais
c'est bien prussien.
Reste à savoir ce que diront les Italiens
de cette façon par troptudesque d'entendre
la reconnaissance.
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11 Janvier.
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AU CONSEIL_DES MINISTRES
Un conseil de cabinet a été tenu ce ma-
tin sous la présidence de M. Casimir-Pe-
rier.
Le conseil a examiné plusieurs des pro-
jets annoncés dans la déclaration ministé-
rielle. La Chambre en sera saisie à bref
délai.
Le conseil s'est ensuite occupé du projet
de loi sur les caisses d'épargnes. Il s'est,
en outre, entretenu des dispositions à
prendre pour concilier autant que possible
les intérêts de la production chevaline
avec les exigences budgétaires.
D'après des renseignements certains,
l'Angleterre sera représentée au congrès
sanitaire.
La liquidation de Panama
Le paiement de la prorogation de la concession
La première chambre civile du tribunal
de la Seine a condamné le liquidateur de
la société de Panama à payer à M. Bona-
parte Wyse 400,000 fr. pour avoir obtenu
du gouvernement colombien la proroga-
tion de la concession sollicitée par le li-
quidateur.
M. Bonaparte Wyse réclamait primi-
tivement un million, mais les parties s'é-
taient mises d'accord sur le chiffre de
"400,000 fr.
CHAMBRE DES DÉPUTES
La séance
La séance est présidée par M. Pierre
Blanc.
Le scrutin est ouvert pour la nomination
du président.
M. Dupuy est élu au deuxième tour par
290 voix sur 357 votants. Il y a 66 bulletins
blancs.
Le scrutin est ouvert pour l'élection des
vice-présidents.
Le président lit une lettre de M. Léon
Bourgeois déclarant qu'il n'est pas candi-
dat à la vice-présidence.
Sont élus : MM. de Mahy, 262 voix ;
Félix Faure, 247 ; Etienne, 243 ; Lockroy,
238. Vient ensuite M. Sarrien avec 108
voix.
Il est procédé à l'élection des secrétaires.
En voici le résultat :
MM. Chaudey, 253 voix ; de la Batut,
239; Plichon, 209; Lebon, 184 (élus); Du-
lau, 178 ; Calvinhâc, 150 ; Trouillot, 125 ;
Farjou, 158 ; Rathier, 115 ; Bezine, 137 ;
Codet, 114 ; Gacon, 101 ; Gotteron, 98 ;
Dujardin-Beaumetz, 64; Mougeot, 57 ; Pe-
trot, 55 ; Derveluy, 51 ; Bougère, 33 ; Gil-
lot, 28.
Il y aura lieu à un second tour pour la
nomination de quatre secrétaires. Ce se-
cond tour est fixé à samedi.
11 est procédé à l'élection des questeurs.
Sont élus : MM. Bizarelli, 282 voix ; Guil-
lemet, 275 ; Royer (Meuse), 269.
La prochaine séance aura lieu samedi,
à trois heures.
La séance est levée à 6 h. 45.
LA SÉANCE
La séance est ouverte à trois heures.
M. Kiéner, doyen d'âge, préside.
Les élections de dimanche
L'ordre du jour appelle la vérification
des pouvoirs des sénateurs élus dimanche.
Sont validées sans débat les élections de
la Seine, du Cantal, de la Charente, de la
Charente-Inférieure, de la Corrèze, de la
Dordogne, de l'Ain, de l'Aisne, de l'Allier,
des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes,
des Ardennes, de l'Aube, des Bouches-du-
Rhône, du Calvados, du Cher, de la Côte-
d'Or, des Côtes-du-Nord, de la Creuse, du
Doubs, de la Drôme. de l'Eure, de l'Eure-
et-Loir, de la Marne, de la Seine-et-Marne
et de la Haute-Savoie.
Les élections de 26 départements ont
donc été validées dans cette première
séance.
Séance demain, à deux heures, pour
l'élection du président.
La séance est levée à quatre heures.
Echos Parlementaires
AU LUXEMBOURG
L'élection de l'Aube
Le 3" bureau du Sénat, chargé d'exami-
ner l'élection de l'Aube, a nommé une
sous-commission, composée de MM. Lou-
bet. de Sal et Guôrin, laquelle examinera
la protestation formulée par M. Mir contre
l'élection de son concurrent, M. Rivais.
M. Mir soutient, on le sait, qu'il a été
dûment élu au 2" tour et que c'est par
erreur que le bureau a fait procéder à un
3" tour.
La sous-commission a commencé au-
jourd'hui le dépouillement du dossier de
cette élection. M. Guérin sera chargé de
rédiger le rapport.
Curieuse protestation
Le 7e bureau est saisi d'une protestation
assez curieuse, qui vise l'élection de M.
Saint-Prix, dans l'Ardèche.
M. SaintPrix a été élu, au second tour,
à la majorité de une voix seulement. Or.
M. de Vogiié, député non encore validé et
dont l'élection est soumise à l'enquête, a
pris part au scrutin.
La question est de savoir si M. de Vogiié
avait le droit de prendre part au scrutin.
Le centre gauche
Le centre gauche a renouvelé aujourd'hui
son bureau.
Ont été nommés : MM. Sébline, prési-
dent ; Gouin et Labiche, vice-présidents ;
Morel et Decauville, secrétaires ; Gailly,
questeur.
L'élection de la Réunion
Un télégramme de la Réunion annonce
la réélection de M. Drouhet, sénateur sor-
tant.
La Ligne de l'enseignement
Importantes décisions
La Ligue française de l'enseignement,
réunie hies soir, sous la présidence de M.
Jean Macé, a décidé la fusion de la Ligue
et du Cercle parisien. Depuis longtemps,
d'ailleurs, cette fusion était entrée dans le
domaine des faits. Il n'y aura désormais
plus qu'un titre, comme il n'y avait qu'une
administration commune.
t Parmi les décisions prises, signalons
l'organisation d'un congrès des sociétés
populaires d'instruction pendant l'exposi-
tion de 1900 et la nomination d'une com-
mission présidée par M. Léon Bourgeois,
ancien président du conseil, chargée d'exa-
miner les voies et moyens pour augmen-
ter l'action de la Ligue en vue de pour-
suivre, au delà de l'école primaire, l'édu-
cation des jeunes gens.
La Ligue a renouvelé son bureau. M.
Jean Macé, sénateur, a été réélu président,
et M. Etienne Charavay secrétaire général.
AU DAHOMEY
Mauvais état du wharf
On écrit de Kotonou que le wharf est
déjà en assez mauvais état, faute d'entre-
tien, et qu'il est urgent de prendre des
mesures pour le réparer avant la mau-
vaise saison.
L'A F F AI RE VA ILLANT
APRÈS LA CONDAMNATION
Vaillant à la Conciergerie. — Pas d'émotion-
Le repas du condamné. — Le pourvoi
Dès que l'arrêt a été prononcé, Vaillant
a été reconduit à la Conciergerie et réinté-
gre dans la cellule qu'il y occupait avant
sa comparution devant la cour d'assises ;
il n'a pas, pendant le trajet, adressé une
seule parole à ses gardiens.
Le condamné paraissait très calme, mar-
chait d'un pas ferme, assuré, et rien dans
son allure générale ne trahissait la moin-
dre émotion.
A peine arrivé dans sa cellule, Vaillant
demanda à manger. On lui servit l'ordi-
naire du jour du Dépôt : ragoût, pain bis
et un peu d'eau rougie... Toujours sans
mot dire, l'anarchiste reçut cette ration et
commença son repas.
Tandis qu'il l'achevait, trois personnes,
MM. Fabre, directeur de la Conciergerie ;
Hauroch, greffier du procureur de la Ré-
publique, et l'un des secrétaires de M" La-
bori pénétrèrent dans sa cellule. Ces mes-
sieurs venaient lui demander s'il voulait
signer son pourvoi en cassation.
Comme on l'a vu hier, dans notre Der-
nière heure, Vaillant a refusé.
Chez Mme Marchai
Aussitôt après le verdict de la cour d'as-
sises, un reporter s'est rendu chez Mme
Marchai, à Choisy le-Roi.
La maîtresse de Vaillant, qui se trouvait
chez des voisins, ignorait encore la con-
damnation.
En l'apprenant, la malheureuse femme
fondit en larmes et, prise d'une folie su-
bite, se mit à danser en poussant des cris
incohérents entrecoupés d'éclats de rires
nerveux.
Le calme lui étant revenu, Mme Mar-
chai s'écria :
— Ils ne le tueront pas, ou au moment
où Deibler fera son oeuvre, je serai là et
je crierai : Vive Vaillant ! Vive l'anar-
chie !
La crise de larmes a recommencé alors,
puis Mme Marchai, semblant tout oublier,
s'est mise à parler de choses indifférentes.
Quant à la petite Sidonie Vaillant, elle
dormait et elle n'a appris la nouvelle qu'à
son réveil.
Intervention de l'abbé Lemire
Dans la matinée d'hier, Me Labori avait
reçu de l'abbé Lemire, député d'Haze-
brouck, qui a été la principale victime de
l'attentat, la lettre suivante :
« Monsieur et cher maître,
« Député, il est de mon devoir de ne
point me séparer de mes collègues, quand
il s'agit de l'inviolabilité de la représenta-
tion nationale.
« Mais, victime principale de l'attentat,
je tiens à faire savoir par vous à l'homme
qui m'a frappé que je n'ai au coeur pour
lui que des sentiments de pardon.
« Et je voudrais, monsieur, par vous en"
core, supplier la justice de mon pays de
ne pas se montrer inexorable et de laisser
à l'égaré le temps de comprendre et de se
repentir.
« Recevez, monsieur et cher maître,
l'assurance de mes sentiments distingués.
a J. LEMIRE. »
Comme suite à cette lettre, on annonce
aujourd'hui que l'abbé Lemire aurait l'in-
tention de se concerter avec les députés
blessés le 9 décembre pour signer une de-
mande de grâce de Vaillant.
Le pourvoi
Vaillant, qui hier soir avait refusé de si-
gner son pourvoi en «assation, est revenu
sur sa détermination première, mais il ne
le signera qu'à l'expiration du troisième
jour, délai légal, soit samedi soir. Si le
pourvoi est rejeté, il refusera d'adresser
un recours en grâce à M. Carnot.
A 3 h. 30 de l'après-midi, Vaillant a été
transféré de la Conciergerie à la Grande
Roquette. Avant de quitter sa cellule, il a
remercié le directeur de ses bons traite-
ments. Le directeur ayant répondu par des
paroles réconfortantes, Vaillant répliqua
qu'il ne manquait pas de courage et qu'il
en avait même plus que son avocat, qui
s'était devant lui. a-t-il dit, montré fort
ému. « J'ai même dû, a-t-il ajouté, faire,
comme vous tentiez de le faire pour moi,
lui remonter le moral. »
Après avoir endossé la camisole de
force, Vaillant est monté fermement dans
la voiture cellulaire en adressant en riant
à M. Fabre, directeur de la Conciergerie,
un dernier adieu et un dernier merci.
LA RÉVOLUTION AU BRÉSIL
Démission démentie
La légation du Brésil communique une
dépêche du gouvernement démentant for-
mellement la démission du président
Peixoto et affirmant que la situation gou-
vernementale est solide.
TENTATIVE DE SUICIDE D'UN MARIN
Un marin nommé Duto a été tamponné
par le train 109, près de Fontenay-sous-
Bois, au kilomètre 6. 8. Il a la jambe
broyée.
On suppose qu'il s'agit d'une tentative
de suicide. .
Voir à la 3e page nos télégrammes
de dernière heure
Les décors de théâtre""
COMMENT SE FAIT UN DÉCOR
Les décorateurs. — Premières recherches.
La maquette. — L'ébauche. — L'éclairage
L'incendie du magasin de l'Opéra vient
de rendre d'actualité les décors de théâtre.
C'est le moment de dire ce qu'un décor
coûte de travail et de soins au peintre dé-
corateur.
On compte à Paris plusieurs grands ate-
liers de peintres décorateurs. Ils ont à leur
tète MM. Rubé et Chaperon, Jambon, Car-
pezat, Amable et Gardit, Lemeunier.
Dès qu'une pièce est à l'étude, le direc-
teur du théâtre s'adresse à l'un de ces ar-
tistes et lui remet une indication très
sommaire des décors qu'il désire : un sa-
lon Louis XV, une vue de Venise, un pa-
lais de César, etc. Il note en outre les dé-
tails particuliers que peut exiger l'action
scônique.
Le peintre commence alors des recher-
ches, souvent fort longues, dans les biblio-
thèques, dans les musées, réunissant toas
les documents nécessaires pour « faire vrai ».
Il commence alors ses esquisses, puis,
quand il a obtenu ce qu'il désire, il dé-
coupe dans du carton des réductions de
tous les morceaux du décor qu'il peint et
Feuilleton de la Dépêche
(56)
Le fils ufi Lagarûere
TROISIÈME PARTIE
L'INSTRUMENT DE M. DE PEYROLLES
IV
Chassés-croisés (suite)
, Point n'est besoin de dire si la jeune
fille fut tendrement reçue par dame Ma-
thurine, dont l'amitié compatissante lui
fut une grande consolation dans son infor-
tune.
A peu près remise, en se sentant près
dun coeur aimant, et rassurée en même
temps sur le sort de Philippe, pour la pre-
mière fois depuis quinze jours elle sentit
renaître une faible lueur d'espoir et regretta
d'avoir offensé Dieu en voulant mourir,
puisqu'il se trouvait encore des gens assez
indulgents pour la plaindre et pour l'ai-
mer.
Quant à M. Hélouin, chaudement féli-
cité par Mathurine de l'avoir prévenue
dans sa bonne action, il s'éloigna bientôt,
un peu pour ne pas troubler par sa pré-
sence les épanchements des deux femmes,
Beaucoup pour rechercher le jeune ser-
gent.
En quittant Mme Passepoil, Philippe
n'avait fait qu'un bond jusqu'à la rue du
Pas-de-la-Mule.
Il était tout joyeux de pouvoir annoncer
à sa petite soeur que l'excellente femme
l'attendait les bras ouverts.
N'était-ce pas déjà pour elle un commen-
cement de réhabilitation ?
Passant rapidement devant le bureau où
se trouvait la corpulente hôtesse, sans re-
marquer qu'à sa vue celle-ci lui avait fait
un signe comme pour l'arrêter au passage,
il était arrivé en une seconde au haut de
l'escalier dans le couloir qui conduisait au
logement de la jeune fille.
— Marine 1 cria-t-il en ouvrant la porte,
— Marine ! j'ai une bonne nouvelle à t'an-
noncer ; je sors de...
Il venait de pénétrer dans la chambre et
la voyait déserte.
L'étonnement le cloua sur place.
Où était-elle donc ?
Des yeux il fit le tour de la pièce.
— Parbleu ! c'était bien inutile ; il ne lui
était pas nécessaire d'y regarder à deux
fois pour constater 1 absence de sa
— Qu'est-ce que cela signifie ? balbutia-
t-il. — Je lui avais fait promettre de m at-
tendre et de ne pas bouger d'icu
Il oubliait que son absence n avait pas
duré moins de vingt-quatre heures et res-
tait là, cherchant à deviner le mot de cette
énigme, quand il aperçut sur le carrelage
plusieurs traces poussiéreuses qui lui pa-
rurent insolites. . ,
Il se baissa et, en les examinant de près
reconnut qu'elles dessinaient la forme d un
pied masculin. , ,
Alors, ne se doutant nullement de la ve-
nue récente de M Hélouin. un terrible
soupçon vint tout naturellement s emparer
de son esprit prévenu.
Atterré, il se dit :
— Marine a été enlevée !... entraînée
hors de son asile par une main crimi-
nelle.
Et cette idée s'emparant en un instant
de son cerveau tout entier, sans laisser
place au moindre raisonnement, il s'é-
cria :
— Oui... oui... c'est lui... Il n'y a que ce
misérable Zéno pour être l'auteur de cette
nouvelle infamie... Il aura découvert sa re-
traite... et, la sachant sans défense, l'aura
arrachée d'ici pour en faire encore une
fois l'objet de ses plaisirs ! Oui... oui...
c'est cela... il ne peut en être autre-
ment...
Sous l'empire de cette conviction, qui
s'ancrait davantage en lui, le jeune homme
fut pris d'une rage folle.
— Ah ! damnation ! prononça-t-il d'une
voix étranglée par la fureur. — Je le tue-
rai ! le misérable !... je l'écraserai comme
on fait d'une bête malfaisante ! Où qu'il
soit, je l'atteindrai et rien... rien ne pourra
le soustraire à mes coups...
Puis, soudain, se frappant le front
comme si sa raison vacillante lui montrait
enfin la marche à suivre :
— Mais que fais-je ici ? ajouta-t-il. —
Ne devrais-je pas être déjà à sa poursuite...
Ah ! je n'ai pas un moment à perdre... et
il me faut à l'instant délivrer Marine des
mains du traître !
Aussitôt, joignant l'action à la parole, il
s'élança hors de la chambre avec la vi-
tesse d'un projectile s'échappant d'une
catapulte.
Il va de soi que si le jeune homme eût
été dans son état normal, il ne se fût pas
expliqué aussi promptement, et surtout
aussi tragiquement, la disparition de la
jeune fille.
La plus simple logique lui recomman-
dait en effet, avant de former la moindre
conjecture, de s'enquérir d'abord auprès de
la maîtresse de l'hôtel de ce qu'était devenue
sa locataire ; car, évidemment, il était im-
possible qu'elle l'ignorât.
Mais les événements auxquels il avait
pris part depuis quelques jours, ainsi que
les secousses successives qui en étaient ré-
sultées pour lui, avaient, en épuisant ses
forces, altéré ses facultés mentales, et il
en était à cette phase critique où l'esprit
exacerbé voit tout sous un jour faux et
trompeur qui donne aux faits les plus in-
signifiants une importance qu'ils sont loin
d'avoir.
De là cette idée de rapt qu'avaient fait
naître en lui quelques parcelles de pous-
sière attachées au sol.
Comme il franchissait, à la façon d'un
ouragan, les dernières marches de l'esca-
lier, il manqua heurter un corps opaque
qui tenait presque toute la largeur de la
cage et dont il n'eut pas le loisir de distin-
guer la nature.
L'obstacle semblait animé d'un mouve-
ment singulier et paraissait monter les
degrés sans hâte, en se dandinant de
droite et de gauche à la façon d'un plan-
tigrade en belle humeur.
Une rencontre avec cette masse mou-
vante eût été certainement fatale à Phi-
lippe, et sa rapidité la rendait presque iné-
vitable ; mais il eut l'instinct de profiter du
balancement régulier du mur vivant, et se
glissant comme une flèche entre lui et la
rampe, il put poursuivre sans encombre
sa course impétueuse.
A peine Philippe était-il passé et déjà
loin, qu'une voix lamentable, fluette et
perçante, sembla sortir de la masse mou-
vante.
Cette voix appartenait en propre à dame
Gloria, dont la majestueuse personne —
qu'on nous pardonne si ce n'est pas asse-
respectueux — formait la barricade si haz
bilementtournée parle jeune homme.
En voyant de son bureau entrer le ser-
gent dans l'allée de l'hôtel, elle avait fait
un geste gracieux pour l'appeler afin d«
remplir près de lui la commission dont
M. Hélouin l'avait chargée.
Mais cette invitation tacite étant restée
sans effet, elle avait cru de son devoir, —
faisant à son insu ce que n'avait pu faire
le prophète Mahomet, — de mettre la
montagne en mouvement et d'aller au-de-
vant du garde-française, puisque celui-ei
ne venait pas à elle.
A cette intention, elle s'était désencas-
trée de dedans son fauteuil, non sans de
vigoureux et laborieux efforts, puis, se
mettant en marche, s'était avancée vers
les degrés que Philippe avait plutôt esca-
ladés que montés.
Cette évolution lui avait bien demandé
deux ou trois minutes et causé un si fort
«ssoufflement, qu'elle en ressemblait
quelque peu à un léviathan échoué sur le
sable.
Néanmoins, avec un courage digne des
plus grands éloges, elle avait entrepris in-
continent l'ascension de l'escalier à l'aide
des barreaux de la rampe et de la corde
longeant la muraille, qui lui servaient à
opérer la traction nécessaire au hisse-
ment de sa lourde masse.
Et c'est au moment où elle avait déjà
gravi quatre marches que le sergent, pas-
sant près d'elle comme une trombe, dispa-
raissait avant seulement qu'elle eût eu lu
temps de desserrer les lèvres !
Paul FÉVAL fils & A. DORSAY.
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